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Enquête ethnobotanique de plantes utilisées dans le traitement conjoint du diabète et de l’hypertension

artérielle à Kita, Mali

*Ousmane Kéita1, Cheickna Daou2, Julien Coulibaly1, Demba Dembélé3, Moriba Doumbia1, Mamadou
Wélé1
1
Laboratoire de Biochimie Alimentaire. Institut des Sciences Appliquées de l’Université des Sciences,
des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) – Mali, P B : 423 Bamako, Mali.
2
Laboratoire de Technologie Alimentaire. Institut des Sciences Appliquées de l’Université des Sciences,
des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) – Mali, P B : 423 Bamako, Mali.
3
Laboratoire de Microbiologie. Institut des Sciences Appliquées de l’Université des Sciences,
des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) – Mali, P B : 423 Bamako, Mali.
GT2 (ReSBOA) : Réseau des Substances biologiquement actives
Résumé
Le Mali regorge plusieurs plantes pouvant contribuer à soulager certains maux de la population à
savoir le diabète, l’hypertension artérielle et bien d’autres. Mais, ces plantes sont souvent peu ou
moins connues par la grande majorité des citoyens qui peuvent parfois les rencontrer sans y prêter
attention. Ainsi, le but de cette étude est de faire une ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le
traitement conjoint du diabète et de l’hypertension artérielle.
L’enquête a eu lieu dans la ville Kita, Mali. Une fiche d’enquête a été soumise à chaque
tradithérapeute sur laquelle doivent être mentionnés son nom, son prénom, ses connaissances sur les
pathologies et les noms des plantes.
A l’issue de cette étude, les femmes sont majoritaires (64 %) parmi vingt-cinq (25) tradithérapeutes
enquêtés. La majorité des enquêtés ont un âge compris entre 30 et 60 ans. Les ethnies les plus
représentées sont le Peulh et Malinké. L’enquête a permis de recenser 9 plantes et parmi lesquelles
Leptadenia hastata, Oxytenanthera abyssinica et Vitex doniana étaient les plus citées.
L’enquête a permis de recenser 9 plantes, mais ces résultats nécessitent des analyses biologiques et
chimiques plus approfondies.
Mots clés : Enquête ethnobotanique, diabète, hypertension artérielle
1. Introduction
Au Mali, les maladies non transmissibles (MNT) demeurent une préoccupation de santé publique. Les
MNT sont estimés responsables 46 700 décès par an soit 30% de tous les décès dont 12% liés au
Maladies cardiovasculaires, 4% liés aux cancers, 3% liés aux maladies respiratoires chroniques et 1%
lié au diabète et 10% pour les autres MNT. Le risque de mortalité prématuré à cause des MNT au Mali
entre 30-70 ans est de 25 %1 .[1]
Le taux de prévalence du diabète au Mali est de 3,7% selon les études réalisées par la direction
générale de la santé et de l’hygiène publique en 2013 et 2019.[2]
Les médicaments antihypertenseurs et antidiabétiques moderne bien qu’ils soient efficaces présentes
de nombreux effets secondaires (Atteinte du système nerveux, atteinte rénale etc.). Vu le coup et
l’accès traitements conventionnels, le recours aux plantes médicinales devient un facteur
incontournable dans la prise en charge de nombreuse pathologie tels que le diabète et l’hypertension
artérielle. [3], [4]
Le Mali regorge plusieurs plantes pouvant contribuer à soulager certains maux de la population à
savoir le diabète, l’hypertension artérielle et bien d’autres. Mais, ces plantes sont souvent peu ou
moins connues par la grande majorité des citoyens qui peuvent parfois les rencontrer sans y prêter
attention.

2. Matériel et méthode
2.1. Site d’étude
Le Cercle de Kita couvre une superficie globale de 35 250 km2 pour une population estimée à 383 501
habitants composée de : Malinké, Peulh, Bambara, Soninké, Diawambé, Kakolo, Kassonkhé, Maure,
Bozo etc. Il s’étend du Nord au Sud sur 400km et d’Est en Ouest sur 400km ; il est situé dans la partie
Sud- Ouest de la Région de Kayes. Il est compris entre le 14e et le 18e degré de latitude Nord et le 10e
degré de longitude Ouest.
Le relief est composé d’un ensemble de plateaux de 200 à 500m parsemés de hauteurs résiduelles
comme « KITA KOUROU ». Le climat de type tropical avec deux saisons très marquées : la saison
sèche et la saison des pluies. Celles –ci peuvent atteindre 1200mm. Les vents dominants sont l’alizée
et l’harmattan avec des températures moyennes de 27° entre les minimas de décembre (23°) et les
maximas d’avril (38°)
Depuis 1999 le Cercle compte 33 Communes administrées chacune par un conseil communal dirigé
par un Maire élu parmi les conseillers. Le Cercle de Kita est limité au Nord par le Cercle Diéma, au
Sud par la République de Guinée Conakry, à l’Est par les Cercles de Kati et de Kolokani (Région de
Koulikoro), à l’Ouest par les Cercles de Bafoulabé et Kéniéba. 
A l’instar des autres collectivités du Mali le conseil de cercle de Kita a été créé par la loi 99-039 du 10
Août 1999 portant création des collectivités de cercles et de régions (www.mapnall.com/fr/Carte-
géographique-Cercle-de-Kita_1323265.html).
Figure 1 : Situation géographique du site d’étude sur la carte du Mali
(R.c4a3e8f5a035b24112feac1f690c8b0a (351×336) (bing.com))

Figure 2 : Location du site d’étude (www.igm.com/mapkita/ml)

2.2. Enquête ethnobotanique


L’enquête a eu lieu dans la ville de Kita (Mali). Une fiche d’enquête a été soumise à chaque
tradithérapeute sur laquelle doivent être mentionnés son nom, son prénom, ses connaissances sur le
diabète et l'hypertension artérielle et les noms des plantes utilisées dans la pris en charge de ces
pathologies.

2.3. Identification des plantes


Après la rédaction de la liste exhaustive des plantes, un échantillon de chaque plante a été identifié par
le laboratoire de botanique de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université des Sciences, des
Techniques et des Technologiques de Bamako.

3. Résultat 
Les résultats issus de l’enquête ethnobotanique ont été classés selon les caractéristiques
sociodémographiques des personnes interrogées et les plantes les plus citées.

3.1. Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés


 Répartition des tradithérapeutes selon le sexe
La figue 3 représente la répartition des tradithérapeutes en foction du sexe.

36%

64%

Masculin Féminin

Figure 3 : Répartition des tradithérapeutes selon le sexe

Nous constatons une prédominance de sexe masculin chez les tradithérapeutes soit un taux de 64%
d’hommes contre 36% de femmes.

 Répartition des tradithérapeutes en fonction l'ethnie


La répartition des tradithérapeutes selon l'ethnie est répertoriée dans la figure 4.

Nbre de tradithérapeutes
12
10
10
8
8

6 5
4

2 1 1
0
Malinké Bamabara Peulh Dogon Mossi

Figure 4 : Répartition des tradithérapeutes selon l'ethnie

Parmi les tradithérapeutes, les peuhls (10) et les malinkés (8) sont les plus nombreux.
 Répartition des tradithérapeutes en fonction de la tranche d'âge
La répartition des tradithérapeutes en fonction de la tranche d'âge est représentée dans la figure 5.

Nbre de tradithérapeutes

7
6
6
5 5
5
4
3
3
2 2
2
1
1
0
[20 - 30 ans[ [30 - 40 ans[ [40 - 50 ans[ [50 - 60 ans[ [60 - 70 ans[ [70 - 80 ans[ [80 - 85 ans]

Figure 5 : Répartition des tradithérapeutes en fonction de la tranche d'âge


L’âge de la majorité des tradithérapeutes est comprise entre 30 et 60 ans et cela se conconrde avec les
études antérieures

3.2. Plantes les plus citées


Lors de l’enquête, les plantes les plus citées sont répertoriées dans la figure 6.

Nbre de citations
12 11
10 9
8 7
6
4 4 4
4 3
2 2
2
0
i ca rt a na a ta ca ra um na
si n hi ia rre s ta tia ei
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Figure 6 : Plantes les plus citées

Leptadenia hastata et Oxytenanthera abyssinica sont les plus citées par les tradithérapeutes.

4. Discussion
À l’issue de cette enquête, nous constatons une prédominance du sexe masculin chez les
traditherapeute soit un taux de 64% ce qui est contraire dans la plupart des cas d’enquête ethnologique.
[5], [6]
Les ethnies peulh et malinké étaient les plus fréquentes parmi les personnes questionnées et cela
pourrait être due à la constitution sociale et sociétale. La tranche d’âge la plus représentées était (50 –
60) cela pourrait s’expliquer par les expériences acquises par ces personnes et la transmission du
savoir ancestral sur les plantes de génération en génération.
Les plantes les plus citées pour la prise en charge du traitement conjoint du diabète et de
l’hypertension étaient leptadenia hastata et Oxytenanthera abyssinica ces plantes ont fait l’objet de
plusieurs études et dans différents horizons car elles sont connues pour leurs nombreuses vertus  :
médicinal et nutritionnel. [7]
leptadenia hastata connu depuis fort longtemps pour ces activités antihypertenseur et antidiabétique
pourrais avoir aussi des activités antifalcémiante . [7], [8].
En outre de ces propriétés antidiabétique et antihypertenseur plusieurs études ont montré la richesse
nutritives et l’impact positif sur l’écosystème d’Oxytenanthera abyssinica. [9], [10].
Par ailleurs d’autres plantes n’ont pas été beaucoup cite lors de nos investigations qui son connu pour
leurs activités nutritionnel therapeutique et médicinales comme Leptadenia hastata, Oxytenanthera
abyssinica et Vitex doniana et cela fut démontrer par plusieurs études, [11], [9], [12]

5. Conclusion
L’enquête a permis de recenser 9 plantes, mais ces résultats nécessitent des analyses biologiques et
chimiques plus approfondies.
La région de Kita du fait de sa biodiversité pourrait beaucoup contribuer à la prise en charge de
nombreuses pathologies. Cette étude a permis de répertorier 9 plantes utilisées dans la prise en charge
du diabète et de l’hypertension artérielle qui demeure un problème de santé publique. Mais, ces
résultats nécessitent des analyses biologiques et chimiques plus approfondies.

6. Références bibliographiques
[1] L. C. Assemblée, “Lutte contre les maladies non transmissibles,” pp. 2–4, 2000.
[2] “Diabète au Mali : Plus de 3,2% de taux de prévalence | JSTM.” https://www.jstm.org/diabete-
au-mali-plus-de-32-de-taux-de-prevalence/ (accessed Jul. 20, 2023).
[3] A. Original, “EFFETS INDESIRABLES DES ANTIHYPERTENSEURS : À PROPOS DE 38
CAS SIDE EFFECTS OF ANTIHYPERTENSIVE DRUGS : ABOUT 38 CASES
INTRODUCTION,” pp. 22–32, 2014.
[4] G. R. C. Millogo et al., “Prevalence and adverse effects of antihypertensive agents in patients
followed up on an ambulatory basis at the University Hospital Yalgado Ouédraogo,” Pan Afr.
Med. J., vol. 29, pp. 1–13, 2018, doi: 10.11604/pamj.2018.29.84.13754.
[5] H. Orch, A. Douira, and L. Zidane, “Étude ethnobotanique des plantes médicinales utilisées
dans le traitement du diabète, et des maladies cardiaques dans la région d’Izarène (Nord du
Maroc),” J. Appl. Biosci., vol. 86, no. 1, p. 7940, 2015, doi: 10.4314/jab.v86i1.3.
[6] H. Koudokpon et al., “Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des
infections au Sud-Bénin,” Heal. Sci. Dis., vol. 18, no. 2, pp. 92–99, 2017, [Online]. Available:
https://www.researchgate.net/publication/316647004%0AEnqu�te
[7] F. T. Yohanna, W. C. Haruna, T. S. Yerima, S. O.A., and A. Falmata, “Phytochemical
screening and Antidiabetic effect of ethanol extracts of Leptadenia hastata plant (Pers.) Decne)
in alloxan-induced diabetic rats,” Niger. J. Pharm. Biomed. Res., vol. 3, no. 1, pp. 22–27, 2018.
[8] M. Seck et al., “Etude de l ’ activité antifalcémiante d ’ extraits de racines de Leptadenia
hastata,” Int. J. Biol. Chim. Sci., vol. 9, no. June, pp. 1375–1383, 2015, [Online]. Available:
http://indexmedicus.afro.who.int
[9] P. Sasu, V. Attoh-Kotoku, D. E. Akorli, B. Adjei-Mensah, R. A. Tankouano, and M. Kwaku,
“Nutritional evaluation of the leaves of Oxytenanthera abyssinica, Bambusa balcooa, Moringa
oleifera, Terminalia catappa, Blighia sapida, and Mangifera indica as non-conventional green
roughages for ruminants,” J. Agric. Food Res., vol. 11, no. May 2022, p. 100466, 2023, doi:
10.1016/j.jafr.2022.100466.
[10] W. C. Elias, D. W. Sintayehu, B. F. Arbo, and A. K. Hadera, “Modelling the distribution of
Oxytenanthera abyssinica (A. Richard) under changing climate: implications for future dryland
ecosystem restoration,” Heliyon, vol. 8, no. 8, p. e10393, 2022, doi:
10.1016/j.heliyon.2022.e10393.
[11] T. Soro, A. Néné-bi, O. Zahoui, A. Yapi, and F. Traore, “Activité anti-inflammatoire de
l’extrait aqueux de Ximenia americana (Linné) (Olacaceae),” J. Anim. &Plant Sci., vol. 24, no.
January, pp. 3802–3813, 2015, [Online]. Available: http://www.m.elewa.org/JAPS;ISSN2071-
7024
[12] M. Wele et al., “Antiplasmodial Potential and Phytochemical Screening of Ten Plants Used as
Antimalarial in Mali,” vol. 19, no. 4, pp. 1–9, 2017, doi: 10.9734/EJMP/2017/34523.

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