Mémoire
pour l'obtention de Diplôme en licence en Nutrition
REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana
-----------------
Année 2007
N°……….
MINISTERE DE LA SANTE
DU PLANNING FAMILIAL ET DE LA PROTECTION
SOCIALE
SECRETARIAT GENERAL
INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE
I – DIRECTION GENERALE
Directeur Général :
Pr RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin
Je dédie ce travail à :
HERY, WALTER et EMY qui ont enduré tant de sacrifices mais qui ont su garder
« Waly et Mimi que vous alliez plus loin que maman mes chéris »
A mon père qui aurait aimé assisté à ce jour que son âme repose en paix.
A mes sœurs, et mon frère qu’ils trouvent ici l’assurance de mon affection
fraternelle.
1. La nutrition 3
1.1. Définition de la nutrition 3
1.2. Nutriments 3
1.3. Aliments 3
1.4. Lois nutritionnelles 4
1.5. Besoins nutritionnels
4
1.5.1. Besoins en énergie 5
1.5.2. Besoins spécifiques pour la croissance : besoins en protéines 6
2. La croissance 6
2.1. Définition 6
2.2. Etapes de la croissance 6
2.3. Facteurs de la croissance 7
2.4. Retard de croissance 9
METHODOLOGIE 10
1. Cadre de l’étude 10
2. Type d’étude 11
3. Période d’étude 11
4. Durée d’étude 11
5. Population d’étude 11
5.1. Critère d’inclusion 11
5.2. Critère d’exclusion 11
6. Mode d’échantillonnage 11
7. Taille d’échantillon 12
8. Variables étudiées 13
9. Mode de collecte des données 15
10. Mode d’analyse des données 16
11. Considérations éthiques 16
12. Limites de l’étude 16
RESULTATS 17
1. Echantillon 17
2. Etat nutritionnel 19
3. Pratique alimentaire 23
4. Facteurs socio-économiques 27
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS 30
SUGGESTIONS 35
CONCLUSION 37
Références bibliographiques
Annexes
Résumé et mots clés (français, anglais)
LISTE DES ABBREVIATIONS ET SIGLES.
CR : Commune rurale
ET : Ecart type
IC : Intervalle de confiance
IE : Intervalle d’échantillonnage
OR : Odds ratio
PN : Poids à la naissance
RN : Route Nationale
SA : Société Anonyme
Tableau 2 : Répartition des enfants selon l'âge, genre, et rang dans la fratrie
Tableau 4 : Répartition de l'état nutritionnel des enfants selon leur poids à la naissance
Tableau 7 : Répartition de l'état nutritionnel des enfants selon le rang dans la fratrie
naissance
naissance
naissance.
naissance.
naissance.
Tableau 20 : Répartition des enfants selon l'activité de la mère et du père et le poids à la naissance.
LISTES DES FIGURES.
Figure 2 : Répartition des enfants selon leur poids à la naissance et leur état nutritionnel
Figure 5 : Répartition des enfants selon le rang dans la fratrie et le retard de croissance
INTRODUCTION.
La malnutrition est un phénomène très précoce qui survient dans la petite enfance d’un trop
grand nombre d’enfants (1), elle laissera des énormes séquelles et des conséquences néfastes pour
le développement humain et économique. Dans le monde, un enfant de moins de cinq ans sur
quatre souffre de la malnutrition chronique (2). Pour remédier à cette situation, le premier
objectif de l’OMD consiste à diminuer de moitié la proportion de personnes qui souffrent de la
faim surtout les enfants entre 1990 et 2015 (3). Les enfants Malagasy ne sont pas épargnés, car
48% des enfants moins de cinq ans accusent d’un retard de croissance (4). Le MAP, a fixé à son
tour un objectif dans l’engagement 5 défi 7 « réduire significativement le taux de malnutrition
chez les enfants de moins de cinq ans » (5).
Le poids à la naissance est un des indicateurs permettant de prévoir l’issue de la croissance
d’un enfant. Il a une influence primordiale sur le développement physiologique ultérieur de
l’enfant (6). Les enfants de faible poids à la naissance sont des êtres très fragiles par rapport à
ceux qui sont nés eutrophiques. Ils ont plus de probabilité de grandir et de se développer
lentement en courant le risque d’accuser un retard de croissance plus important que ceux qui ont
un poids à la naissance normal [A]. Ce type de malnutrition touche 63% de ces enfants contre
43% chez les enfants dont le poids à la naissance est normal (7).
En 1998 l’OMS estime à 25 millions le nombre d’enfants de faible poids à la naissance nés
chaque année dans le Monde, ce qui représente 17% de toutes les naissances vivantes.
L’incidence du faible poids à la naissance varie largement d’une région à l’autre : 32% en Asie
méridionale et 11 à 16% en Afrique (8).
En ce qui concerne Madagascar, parmi les enfants pesés à la naissance, soit 33% de
l’ensemble des naissances, 11 à 13% ont un faible poids. Cette incidence du faible poids à la
naissance est quatre fois plus élevée que celle qui prévaut aux Etats unis qui est de l’ordre de
3% (9).
Si un enfant sur trois meurt, avant d’atteindre son premier anniversaire, dans les zones rurales
où vivent 78% de la population Malagasy, à cause de la malnutrition précoce, 17% de ces enfants
ont un antécédent de faible poids à la naissance (1).
L’insuffisance pondérale à la naissance demeure alors un important problème pour la santé
publique. Cette situation nous a conduit à entreprendre l’étude concernant l’insuffisance
pondérale à la naissance et le retard de croissance chez les enfants, plus particulièrement, les
enfants de 12 à 59 mois dans la Commune rurale d’Ambalavao Atsimondrano, dans la région
d’Analamanga.
HYPOTESES.
Avant d’entamer cette étude, les hypothèses suivantes sont posées :
1- Dès l’âge de 12 mois les enfants ayant un antécédent de faible poids à la naissance ont un
risque élevé du retard de croissance.
2- La pratique alimentaire de ces enfants concourt à l’installation du retard de croissance.
3- Ce retard de croissance est favorisé par les facteurs socioéconomiques des ménages où
vivent ces enfants.
OBJECTIFS SPECIFIQUES.
Cette étude se fixe comme objectifs de :
1- Evaluer l’état nutritionnel des enfants de 12 à 59 mois vivant dans la Commune rurale
d’Ambalavao.
2- Identifier la pratique alimentaire de ces enfants.
3- Identifier les facteurs socioéconomiques des ménages où vivent ces enfants.
4- Comparer la pratique alimentaire de ces enfants et les facteurs socioéconomique de leurs
ménages selon le poids à la naissance.
5- Proposer aux autorités compétentes une suggestion à partir des résultats de recherche.
RAPPEL SUR LA NUTRITION ET LA CROISSANCE
1. La Nutrition.
1.1. Définition.
La nutrition se définit dans deux contextes : contexte physiologique et contexte de santé
publique.
1.2. Nutriments.
Il s’agit de substances alimentaires susceptibles d’être assimilées directement et entièrement par
les cellules de l’organisme et qui participent, d’une part, à la synthèse et au renouvellement de
constituants cellulaires et d’autre part, à la couverture des besoins énergétiques de l’organisme ou
éléments nutritifs, entre autres : les protéines, les glucides, les lipides, les sels minéraux et les
vitamines.
1.3. Aliments.
C’est la forme concrète que prend un nutriment ou que prennent plusieurs nutriments combinés
tel que l’homme les trouve dans la nature ou tel qu’il les produit ; en d’autres termes ce sont les
substances introduites dans l’organisme qui fournissent des éléments nutritifs nécessaires à la vie.
Les aliments se divisent en deux grandes variétés :
- aliments d’origine végétale : les céréales, les tubercules, racine et produit amylacé,
les légumineuses et graines oléagineuses, les fruits et légumes, les condiments et les épices et
divers.
- aliments d’origine animale : viande de boucherie, volaille et les œufs,
lait et ses dérivés, poissons et crustacés, et autres : serpent, fourmi.
Ils varient d’un individu à l’autre en fonction de l’âge, du sexe et du degré d’activité (10).
différenciation des structures et de perfectionnement des fonctions que l’être humain induit depuis l’instant de sa
conception jusqu’à la fin de l’adolescence. Ces transformations incessantes et successives se traduisent par un
accroissement régulier de chacune de ses parties : cellules, tissus et organes grâce au processus de multiplication
cellulaire.
Le développement de l’être vers son état de plénitude requiert en sus une évolution de type quantitatif liée à
auquel on peut réserver le terme maturation. Croissance et maturation concourent ensemble harmonieusement au
développement. Ce développement est physique ou somatique, psychique et sexuel, le tout est lié par un jeu
biologique subtil et complexe dont une partie seulement peut être considérée comme connue.
Passe de 5 à 7-9cm par an pic à 12 ans chez les filles et 14 ans chez les garçons
2. TYPE D’ETUDE.
C’est une étude descriptive rétrospective transversale relative à la nutrition des enfants de
12 à 59 mois.
3. PERIODE D’ETUDE.
L’enquête a été réalisée au cours du mois de mai 2007, et elle concerne les enfants nés
entre le mois d’avril 2002 et le mois d’avril 2007.
4. DUREE D’ETUDE.
Elle a duré 8 mois, c'est-à-dire du mois de février 2007 au mois de septembre 2007.
5. POPULATION D’ETUDE.
La population d’étude est constituée par les enfants de 12 à 59 mois vivant dans la
Commune rurale d’Ambalavao.
6. MODE D’ECHANTILLONNAGE.
L’échantillonnage en grappes en deux degrés a été choisi.
7. TAILLE D’ECHANTILLON.
On a appliqué le calcul statistique suivant pour déterminer le nombre d’enfants à étudier :
Єα2.p.q.g
n=
i2
Avec :
α =0,05 => Єα2= 2
p = prévalence de faible poids à la naissance=0,5
q = 1-p
g = 2,1
i = 10%
Déroulement de l’enquête.
Quartier Grappe
Lohamandry 1
Ambohimamory 2
Manankasina 2
Moratsiazo 2
Ambohibary 3
Ambohibarikely 3
Amboniandrefana 1
Anosibe 3
Ambohidavenona 3
Ampangabe 1
Antamboho 2
Ambohidahy 2
Zafimbazakely 1
Ambohitsilaizina 2
Ambalavao 2
Total 30
8. VARIABLES ETUDIEES.
8.1. Age de l’enfant en mois : 12 à 24, 24 à 36, 36 à 48 et supérieur à 48.
8.2. Poids à la naissance : faible poids à la naissance (FPN) et poids à la naissance normal (FPN,
PNN). Un enfant est qualifié de faible poids à la naissance si son poids à la naissance est
strictement inférieur à 2 500 g (13).
8.3. Genre.
8.7. Age de sevrage complet : inférieur à 12 mois, entre 12 et 24 mois et supérieur à 24 mois. Le
mot sevrage désigne le moment où la mère arrête complètement de donner le sein (14).
8.10. Fréquence mensuelle de prise d’aliments contenant des protéines d’origine animale :
inférieure à 4 et supérieure ou égale à 4 fois.
8.11. Fréquence mensuelle de prise d’aliments contenant des protéines d’origine végétale :
inférieure à 4 et supérieure ou égale à 4 fois.
8.17. Activité de la mère et son compagnon : néant, secteurs primaire, secondaire et tertiaire.
- L’activité est qualifiée de « néant » si la mère reste au foyer en s’occupant de sa famille ;
- Le secteur primaire est l’ensemble des activités économiques productrices de matières
premières : les cultivateur (trice), pépiniériste, fleuriste sont classés dans ce secteur ;
- Le secteur secondaire est l’ensemble des activités économiques correspondant à la
transformation de matières primaires en biens productifs ou en biens de consommations :
vannier, et couturière sont classés dans ce secteur ;
- Le secteur tertiaire correspond aux activités de service : le commerce y est classé (15).
Pour classifier un enfant on se réfère à la table du rapport taille /âge ou longueur / âge
par sexe, la taille en cm et l’âge en mois :
- localiser la ligne contenant l’âge de l’enfant ;
- noter l’endroit où la taille de l’enfant se trouve.
Tableau 2 : Répartition des enfants selon l'âge, le genre, et le rang dans la fratrie (n= 207).
Variable Effectif %
Age (mois)
- Inférieur à 24 53 25,6
- 24 à 36 53 25,6
- 36 à 48 62 30,0
- Supérieur à 48 39 18,8
Genre
- Masculin 96 46,4
- Féminin 111 53,6
Rang dans la fratrie
- 1er 45 21,8
- Entre 2ème et 4ème 134 64,7
- Supérieur au 5ème 28 13,5
- La moyenne d’âge des enfants étudiés est de 36,25 mois (+ou-13,2). 81,2% des enfants sont
inférieurs à 48 mois.
Du point de vue genre, les filles sont plus nombreuses que les garçons, car elles représentent
53,62%, soit un sexe ratio de 0,86.
- La majorité des enfants se trouvent entre le deuxième et le quatrième rang dans la fratrie.
1.2. Caractéristiques des mères des enfants étudiés (n= 207).
Variable Effectif %
Age
- Inférieur à 20 ans 13 6,3
- 20 à 35 ans 150 72,5
- Supérieur à 35 ans 44 21,2
Niveau d'instruction
- Illettrée 32 15,5
- Primaire 129 62,3
- Secondaire 46 22,2
Situation matrimoniale
- Vit en couple 189 91,3
- Vit seule 18 8,7
Activité
- Néant 12 5,8
- Secteur primaire 155 74,9
- Secteur secondaire 16 7,7
- Secteur tertiaire 24 11,6
Taille de sa famille
- Inférieure à 4 22 10,6
-4à8 154 74,4
- Supérieure à 8 31 15,0
La plupart des mères se trouvent dans la tranche d’âge de 20 à 35 ans (72,5%) avec un âge
moyen de 29,5 ans (+ou-6,7).
Selon le niveau d’instruction : 22,2% ont un niveau secondaire et 77,8% sont des analphabètes et
au niveau primaire ;
Selon la situation matrimoniale : presque la totalité des mères vit en couple soit 91,3%.
En général, les mères et leur conjoint travaillent dans le secteur primaire ;
Les familles composées de plus de 8 personnes ne se rencontrent que rarement dans cette étude,
la proportion de familles composées de 4 à 8 personnes est la plus élevée, soit 74,4%.
2. Etat nutritionnel des enfants selon leur poids à la naissance (n=207).
Tableau 4 : Répartition de l'état nutritionnel des enfants selon leur poids à la naissance.
La proportion des enfants de faible poids à la naissance est de 23,7%, soit le quart des enfants étudiés.
Les 71,4% des enfants de faible poids à la naissance sont atteints du retard de croissance contre 43 % pour les
enfants ayant un poids à la naissance normal, 28,6% des enfants de faible poids à la naissance croissent normalement
contre 57% chez les eutrophiques à la naissance. La prévalence du retard de croissance chez les petits poids à la
naissance est plus élevée que celle des enfants avec un poids à la naissance normal. Cette différence de proportions
70,0
60,0
50,0
Pourcentage
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
FPN PNN Total Croissance normale %
Poids à la naissance Retard de croissance %
20,0
15,0
Pourcentage
10,0
5,0
0,0
Inférieur à 24 24 à 36 36 à 48 Supérieur à FPN Retard de croissance %
48
PNN Retard de croissance %
Age
Tableau 6 : Répartition de l'état nutritionnel des enfants selon le genre (n= 207)
Ce tableau montre que le retard de croissance touche plus légèrement les filles que les garçons, aussi bien chez les
petits poids à la naissance que chez les eutrophiques à la naissance : (38,8% et 22,2%) contre (32,7% et 20,9%), mais
les filles nées avec une insuffisance pondérale à la naissance sont les plus touchées.
80,0
70,0
60,0
50,0
Pourcentage
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
Masculin Féminin Total FPN Retard de croissance %
Tableau 7 : Répartition de l'état nutritionnel des enfants selon le rang dans la fratrie (n= 207).
La proportion la plus élevée du retard de croissance est enregistrée chez les premiers enfants ayant un
antécédent de faible poids à la naissance (20,4%).
25,0
20,0
15,0
Pourcentage
10,0
5,0
0,0
1er 2è 3è 4è 5è et plus FPN Retard de croissance %
Rang dans la fratrie PNN Retard de croissance %
Figure 5 : Répartition des enfants selon le rang dans la fratrie et le retard de croissance.
3. Pratique alimentaire.
3.1. Type d'allaitement.
La majorité des enfants de faible poids à la naissance ou non sont allaités aux seins, soit plus de 90%, mais la
proportion la plus élevée se rencontre chez les enfants nés avec un poids normal. Cette différence de proportion n’est
D’après ce tableau, on n’observe pas de différence entre la proportion des enfants de faible poids à la naissance qui
ont reçu des aliments de complément avant 6 mois à celle des enfants dont le poids de naissance est normal (36,7%
Le type d’aliment de complément est le même, que l’enfant soit de faible poids à la naissance ou
non. La plupart de ces enfants ont reçu des aliments de complément inadéquats (aux environs de
75%). La proportion la plus élevée est enregistrée chez les enfants dont le poids à la naissance est
normal, cette différence de proportion n’est cependant pas significative, OR = 0,71 avec IC à
95% 0,3-1,6.
3.4. Age de sevrage.
Il est montré dans ce tableau que la majorité des enfants, soit aux alentours de 80% ne
poursuivent pas leur allaitement au delà de 24 mois, quel que soit le poids à la naissance. La
proportion des enfants sevrés avant l’âge de 12 mois est un peu plus élevée chez les enfants dont
le poids à la naissance est normal par rapport à celle des petits poids à la naissance (10,1% contre
8,2%).
Comparée à la proportion des enfants dont le poids à la naissance est normal, la proportion des
enfants de faible poids à la naissance qui ne reçoivent d’aliments qu’une à deux fois par jour est
plus importante, 26,5% contre 17,1%. En tout cas, la majorité des enfants petits poids à la
naissance et les eutrophiques mange trois fois et plus par jour, ils sont aux alentours de 80%, cette
différence de proportions n’est pas significative, OR = 0,5 avec IC à 95%= 0,2-1,2.
3.6. Fréquence mensuelle de prise d’aliments contenant de la protéine d'origine animale.
Tableau 13 : Répartition des enfants selon la fréquence mensuelle de prise d'aliments contenant
de la protéine d'origine animale et le poids à la naissance.
La plupart des enfants ne reçoivent qu’une fois par semaine des aliments contenant des protéines d’origine animale,
tant tôt chez les petits poids à la naissance que chez les enfants nés avec un poids normal mais la proportion la plus
élevée se trouve chez les faibles poids à la naissance (81,6% contre 67,7%), cette différence de proportion n’est pas
Tableau 14 : Répartition des enfants selon la fréquence mensuelle de prise d'aliments contenant
de la protéine d'origine végétale et le poids à la naissance.
Plus de la moitié des enfants reçoivent des aliments qui contiennent des protéines d’origine
végétale plus de 4 fois par mois. La proportion la plus élevée se trouve chez les petits poids à la
naissance 65,3% contre 59,5%, cette différence de proportion n’est pas significative, OR = 1,5
avec IC à 95% = 0,6-3,8.
3.8. Diversification alimentaire.
La proportion des enfants qui reçoivent de nourriture non variée est très importante aussi bien
chez les faibles poids à la naissance que chez les enfants nés avec un poids normal. Elle s’établit
aux environ de 80% mais il y a une légère hausse chez les petits poids à la naissance, cette
différence de proportion n’est pas significative, OR = 0,6 avec IC à 95% = 0,2-2,7.
4. Facteurs socio-économiques.
4.1. Age de la mère.
La majorité des enfants (75%) de faible poids à la naissance ou non ont une mère entre 20 et 35 ans. La proportion la
plus élevée des mères d’âge inférieur à 20 ans et supérieur à 35 ans se trouve chez les enfants dont le poids à la
La proportion des mères qui vivent en couples est très élevée aussi bien chez les faibles
poids à la naissance que chez les eutrophiques à la naissance aux alentours de 90%.
Cependant, la proportion des mères qui vivent seules est légèrement supérieure chez les
petits poids à la naissance.
Le niveau d’instruction des mères est très bas aussi bien chez les faibles poids à la naissance que
chez les enfants dont le poids à la naissance est normal, la proportion des mères analphabètes et
primaires dépasse les 75% ; la proportion élevée des mères les plus instruites s’observe chez ceux
qui sont nés avec un poids à la naissance normal.
4.4. Taille du ménage.
Plus de la moitié des enfants aussi bien chez les petits poids à la naissance que chez les
enfants dont le poids à la naissance est normal vivent dans une famille composée de quatre
à huit personnes ; la proportion élevée des enfants qui vivent dans une famille nombreuse
(supérieure à 8 personnes) se trouve chez les enfants de faibles poids à la naissance.
D’après ce tableau les activités les plus pratiquées par les parents des enfants de faibles poids à la naissance ou non sont celles du secteur
primaire : mère (71,4% et 75,9%), père (69,4% et 65,8%).
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS.
1. Etude de l’état nutritionnel des enfants.
Comme beaucoup d’enfants Malagasy, près de la moitié des enfants vivant dans la
Commune rurale d’Ambalavao souffrent de la malnutrition chronique ou retard de croissance,
soit 49,8%. Cette proportion est légèrement supérieure à celle du résultat d’étude de l’EDS III qui
est de 48% (3).
1.2. L’âge.
Les enfants de faible poids à la naissance, âgés entre 24 et 36 mois, sont les plus touchés
par le retard de croissance. Cette situation pourrait être due à l’installation tardive du retard de
croissance.
1.3. Le genre.
Dans cette étude, les petites filles de faible poids à la naissance sont les plus touchées par
le retard de croissance même s’il n’y a pas de grande différence avec les garçons. Elles
représentent 38,8% contre 32,7% pour ces derniers et 22,2% pour celles qui sont nées avec un
poids normal, ce qui pourrait être un grand danger pour la santé publique car ces petites filles de
faible poids à la naissance qui sont devenues des enfants, accusant du retard de croissance, vont
devenir des adolescentes de faible poids et de petite taille, après des femmes adultes petites qui
donneront naissance à des bébés de faible poids à la naissance et le cycle de la malnutrition
recommence (16).
2.3. Sevrage.
Comme dans de nombreuses zones rurales, l’allaitement est souvent pratiqué pendant 15
mois ou 24 à 30 mois, cette information est intéressante mais elle est insuffisante ; il faut
connaître le moment où intervient un autre apport alimentaire, sa composition, sa préparation et
sa fréquence (13).
Dans la région de notre étude, l’âge d’ablactation de la plupart des enfants est avant 6
mois, ce qui n’est pas conforme à la recommandation de l’OMS et l’UNICEF, 36% des enfants
sont soumis à cette pratique, qui est pareille chez les petits poids à la naissance que chez les
eutrophiques à la naissance. L’introduction précoce d’un complément augmente
considérablement le risque d’infections en particulier la diarrhée (13), qui pourrait faire basculer
l’état nutritionnel de l’enfant déjà médiocre à un état de malnutrition grave ; elle contribue aussi à
la diminution de la production lactée par des tétées moins fréquentes.
En outre, la plupart des enfants (75%), aussi bien chez les faibles poids à la naissance que
chez ceux qui sont normaux à la naissance, reçoivent des aliments de complément inadéquats soit
trop liquides, pauvres en éléments nutritifs, soit trop solides avec les problèmes que cela
comporte sur le plan digestif telle que l’indigestion (13).
Aussi, dans la majorité des cas, le sevrage définitif est pratiqué avant l’âge de 24 mois soit
aux alentours de 85% ; or dans la Commune d’Ambalavao, l’âge moyen de sevrage est de 20,7
mois ce qui est inférieur à celui du résultat de l’EDS III (21,9 mois) (3).
3. La pratique alimentaire.
Il n’existe pas une diététique infantile standard applicable à n’importe quel enfant de
n’importe quelle contrée ; par contre, des règles simples demandant à être confrontées aux
réalités et aux possibilités de l’alimentation disponibles (18) : ce sont les trois lois nutritionnelles.
3.1.2. La qualité.
Pour grandir et rester en bonne santé, les jeunes enfants ont besoin d’une nourriture
nutritive comprenant de la viande, du poisson, des légumineuses, et des œufs (19),
malheureusement à Ambalavao, la majorité des enfants ne reçoivent d’aliments contenant de la
protéine animale qu’une fois par semaine, la proportion la plus élevée se trouve chez les enfants
de faible poids à la naissance (81,6%), cette situation est d’ordre socio-économique car les
aliments contenant de la protéine animale comme la viande de boucherie, poisson frais, coûtent
très cher et les œufs et les volailles sont destinés pour les évènements familiaux (naissance…),
seul le poisson séché est le plus consommé dans cette région mais en infime quantité. Néanmoins,
la proportion des enfants qui reçoivent des aliments riches en protéine végétale, au moins deux
fois par semaine, est un peu élevée chez les faibles poids à la naissance que chez ceux qui sont
nés avec un poids normal (57,1 et 55,6%), malgré cette situation le retard de croissance persiste
encore car dans la protéine d’origine végétale il y a des facteurs limitants (Méthionine) (17).
3.2. La diversification.
Il faut consommer chaque jour ou habituellement les trois groupes d’aliments, la majorité
des enfants étudiés, aux alentours de 80%, ne suivent pas cette recommandation surtout chez les
faibles poids à la naissance car c’est chez eux qu’on enregistre la proportion la plus élevée
(83,7%).
A l’issue de l’étude de la pratique alimentaire, il a été constaté que les enfants ont déjà un
problème alimentaire dès leur jeune âge : allaitement sous optimal, sevrage mal conduit,
nourriture non diversifiée, insuffisante en qualité et en quantité, ce qui ne permet pas aux enfants
de faible poids à la naissance d’améliorer leur état nutritionnel, cette mauvaise pratique
alimentaire aggrave leur cas en contribuant à la persistance du retard de croissance.
Les résultats obtenus dans cette étude ont montré que le retard de croissance est très
prévalent surtout chez les enfants de faible poids à la naissance. Cette prévalence élevée notée
chez les faibles poids à la naissance, pourrait être attribuée au fait qu’ils sont petits à la
naissance, car en général les caractéristiques des enfants de faibles poids à la naissance ou non ne
sont pas différents quant à la pratique alimentaire et aux facteurs socio-économiques des ménages
où ils vivent. La mauvaise pratique alimentaire et la précarité des facteurs socio-économiques des
ménages constatées chez les faibles poids à la naissance ne font qu’aggraver leur situation
nutritionnelle. Pour diminuer cette prévalence du retard de croissance, il faut réduire la
prévalence du faible poids à la naissance et améliorer les facteurs aggravants. Pour ce faire, les
solutions suivantes sont proposées :
1. Au niveau du gouvernement.
• Améliorer l’état nutritionnel des mères et des futures mères : en assurant la sécurité
alimentaire, par l’augmentation de la surface à cultiver en distribuant des terrains
domaniaux à la population, et par l’augmentation du pouvoir d’achat en standardisant le
salaire journalier des cultivateurs ;
• Promouvoir une éducation des adolescentes en matière de reproduction pour éviter les
grossesses précoces qui sont un facteur favorisant l’insuffisance pondérale, par le
renforcement du programme scolaire ;
• Améliorer la qualité des soins dans le CSB en établissant un calendrier de formation de
recyclage du personnel concernant la surveillance et la prise en charge des enfants de
faible poids à la naissance ;
• Promouvoir une amélioration du niveau d’instruction de la population, surtout les mères
et les futures mères, par l’alphabétisation des adultes, une femme instruite peut améliorer
l’état nutritionnel de ses enfants en changeant l’habitude alimentaire ;
• Assurer la paternité responsable par l’application effective de la législation.
La stratégie de lutte contre le retard de croissance, dans cette Commune, est donc axée, d’une
part, sur la diminution de la prévalence de l’insuffisance pondérale à la naissance et d’autre part,
sur l’amélioration de la pratique alimentaire des enfants et des facteurs socio-économiques des
ménages où ils vivent. Ces actions demandent une collaboration étroite avec les ONG et la
consolidation de l’approche 3P Partenariat Public Privé à tous les niveaux.
Cette étude ne reflète pas la croissance de tous les enfants vivant dans la CR d’Ambalavao,
elle est limitée aux enfants pesés à la naissance. Pour l’avenir, il sera judicieux de faire une étude
plus approfondie de la croissance d’un nombre représentatif des enfants de cette Commune.
REVUES DOCUMENTAIRES
BIBLIOGRAPHIE :
1- ONU/ UNICEF/ Banque Mondiale / USAID, Nouvelle génération, Meilleure nutrition, Pourquoi investir dans la
nutrition, Analyse de profiles sur l’état nutritionnel des enfants et des femmes enceintes, copy right 28 novembre 9
décembre 2005
2- OMS, Rapport sur la santé dans le Monde copy right 2002
4- INSTAT, Ministère de l’économie des finances et du budget, EDSM 2003-2004, apparu en février 2005
10- A. Gerard D. Jean Claude La sécurité alimentaire en Afrique Manuel d’analyse et élaboration de stratégie
Edition Karthal 1993.
12- Nutrition des jeunes enfants et de leurs mères à Madagascar 1997, Macro International Caverlton Maryland
USA, copy right octobre 1998.
13- J.M Guillard Pédiatrie Tome 2, Paris 1998.
14- Anne Marie, N Raimbaul Enfant tropical du lait maternel au plat familial
copy right 1992 n° 202-204
16- ONN, Auto Apprentissage Assisté, Action en nutrition, publié en novembre 2003
17- Dans Précis d’Obstétrique, édition MIR apparu en 1986 V. BODIAGINA a parlé de l’étiologie du faible poids à
la naissance
22- D BAUDON, erreurs alimentaires conséquences pour la mère ou pour l’enfant In alimentation pendant la
grossesse, Edition Robert Laffont apparu en 1977 à Paris
Le poids à la naissance de l’enfant dépend de l’alimentation de la mère avant et pendant la grossesse
SITE WEBOGRAPHIE :
A- http/www /fao.org . docrep/008/y5740f /y5740 f08.htm
guide de nutrition familiale
FICHE D’ENQUETE
ANTECEDENT DE L’ALLAITEMENT
Type d’allaitement
(Inona no ronono ny zanakaoy ) : Naturel
Artificiel
Age d’ablactation.
(Firy volana no nampiditra sakafo hafa ianao ?) : avant 6 mois
Egal à 6 mois
6 mois et plus
Type d’aliment de complément
(inona no sakafo nomenao azy fanampina nono ?) : liquide .
solide
semiliquide
Age de sevrage
(Firy volana no nosarahana nono izy ?) : inférieur à 12 mois
12 à 24 mois
supérieur à 24 mois
ALIMENTATION
Consommation
Fréquence
(Impiry isan’andro ny zanakao no misakafo ? ) 1 fois
2 fois
3 fois et plus
Variété
(mihinana ny sakafo rehetra ve ny zanakao ?) aliment énergétique
aliment constructeur
aliment protecteur
fréquence de prise d’aliment contenant
des protéines d’origine animale
par mois
inférieure à 4 fois
supérieure à 4 fois
fréquence de prise d’aliment contenant
des protéines d’origine végétale
par mois
inférieure à 4 fois
supérieure à 4 fois
FACTEUR SOCIO-ECONOMIQUE
Situation matrimoniale
(manambady ve ianao ?) vit en couple
vit seule
Niveau d’instruction
(mahay manoratra ve ianao ?)
(kilasy faha firy no nijanona ?) Illéttrée
Primaire
Secondaire
Supérieur
Taille de ménage
(firy ianareo no ao antrano ?)
Fraterie
(zanakao faha firyy izy ? )
Profession
( Inona ny asany vadinao ary ny anao?)
Nom et prénoms : RABENANDRASANA Haritina Lalao
Titre du mémoire : Insuffisance pondérale à la naissance et croissance des enfants de 12 à 59
mois dans la commune rurale d’Ambalavao
Rubrique : Santé Publique Nombre de pages : 37 Nombre de tableaux : 20
Nombre de figures : 05 Nombre d'annexes : 02
Nombre de références bibliographiques : 22
RESUME
A Madagascar parmi les enfants pesés à la naissance 11 à 13% ont un poids faible. Le
poids à la naissance a une influence primordiale sur le développement physiologique ultérieur de
l’enfant. Cette étude concerne l’insuffisance pondérale à la naissance et la croissance des enfants
de 12 à 59 mois, habitant dans la CR d’Ambalavao. Une enquête auprès des mères ont été
effectuée.
Cette étude porte sur 207 enfants dont 49 ayant un antécédent d’insuffisance pondérale à
la naissance soit 23,7%. Les résultats obtenus ont montré que la prévalence du retard de
croissance est très élevée chez les faibles poids à la naissance (71,4%).Cette élévation de
prévalence pourrait être attribuée à leur insuffisance pondérale suite à l’égalité des
caractéristiques en général des enfants à faible poids à la naissance ou non. Elle a permis aussi de
conclure que la mauvaise pratique alimentaire et la précarité des facteurs socio-économiques des
ménages notées chez la majorité des petits poids à la naissance ne sont que des facteurs
aggravants de leur retard de croissance.
Les suggestions sont portées sur la diminution de la prévalence de l’insuffisance
pondérale à la naissance ainsi que sur l’amélioration de la pratique alimentaire des enfants et les
facteurs socio-économiques des ménages où ils vivent.
Quoiqu’il en soit, diminuer la prévalence du retard de croissance vise, non seulement à
améliorer l’état nutritionnel des enfants, mais aussi promouvoir la santé et la potentialité
physique de ces futures forces productives de la nation.
Mots clés : Croissance – Retard de croissance – Faible poids à la naissance – Indicateur T/A
Président du mémoire : Professeur ANDRIANASOLO Roger
Adresse de l’auteur : Soanierana Lot III I 139 Antananarivo 101.
Name and first names: RABENANDRASANA Haritina Lalao
Title of the memory: Ponderal insufficiency to the birth and growth of the children of 12 to 59
months in the farming township of Ambalavao
Category: Health Public Number of pages: 37 Number pictures: 20
Number of faces: 05 Number appendices: 02
Number of bibliographic references: 22
SUMMARY
To Madagascar among the children weighed to the birth 11 to 13% have a weak weight.
The weight to the birth has a primordial influence on the child's ulterior physiological
development. This survey concerns the ponderal insufficiency to the birth and the growth of the
children of 12 to 59 months, living in the CR of Ambalavao. An investigation by the mothers has
been done.
This survey is about 207 children of which 49 having an antecedent of ponderal
insufficiency to the birth are 23,7%. The gotten results showed that the prevalence of the growth
delay is raised very at the weak weights to the birth (71,4%). This elevation of prevalence could
be assigned to their ponderal insufficiency in general following the equality of the features of the
children to weak weight to the birth or no. She/it also permitted to conclude that the bad food
practice and the precariousness of the socioeconomic factors of the households noted at the
majority of the small weights to the birth are only aggravating factors of their growth delay.
The suggestions are carried on the reduction of the prevalence of the ponderal
insufficiency to the birth as well as on the improvement of the food practice of the children and
the socioeconomic factors of the households where they live.
However that may be, to decrease the prevalence of the growth delay aims, not only to improve
the nutritional state of the children, but also to promote health and the physical potentiality of
these future productive strengths of the nation.
Key words: Growth - Delay of growth - Weak weight to the birth - Indicatory T/A
President of the memory: Professor ANDRIANASOLO Roger
Address of the author: Soanierana Lot III I 139 Antananarivo 101.