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SCIENCES SUP

Série Atlas William S. MacKen1ie Anthony E. Adams


Wi lli am S. MacKenzie • Anthon y E. Adams
r

INITIATION Traduit de l 'anglais pat


Jean-Pierre Michel
À LA PÉTROGRAPHIE
Avec 180 photos en couleurs de
t~\
,,
1er et 2e cycles • CAPES/Agrégation
roches et minéraux en lames minces
Toute initi ation à la géo logie passe par un appren tissage de
la minéra logie. Cet ouvrage a été conç u pour les étud iants
WILLIAM S. MACKE NZIE
est professeur émérit e
--z las
Initiation
de DEUG de sc iences de la Terre comme un outi l d 'ap- de l' université -1
prentissage comp lémen taire aux séa nces de " TP de pétro » de Ma nchester.

-0~
au microscope. Il sera éga lement util e aux étudiants de
ANTHON Y E. ADAMS
seco nd cyc le, aux ca ndidats au CA PES et à l' ag régatio n de

à la pétrographie
SV/ ST, ain si qu 'à toute personne pass ion née par les roc hes. est maître de conférences

La premi ère étape dans l'étud e d' une roche co nsiste à iden -
à l' uni versité
de M anchester.
z
tifi er avec certitude les divers min éraux qui la co nstituent. ;J>.1
Or, si ce rtains min éraux se reconn aissent parfo is à l'œ il nu, JEAN- PIERR E MI CHEL r-
l 'essenti el de ce travail se fa it pa r l'étu de de lames min ces e'; t maître de conférences :>
Avec 180 photos en couleurs
au microscope. à l'u ni versité Pi erre
et Ma ri e Curie (Pari s 6). ~
Abondamment illustré de photogra phi es de lames min ces r'Th
en coul eurs, cet ouvrage perm ettra au lecteur d ' acquérir
-1
;::;,
rapidement une bonn e mémoire visue ll e des principau x
min éraux. Ap rès une premi ère partie d'i ntrodu ction à la
M THÉMATIQUES
0 de roches et minéraux en lames minces
~
minéralog ie optiqu e et aux notions de base, les quatre par- PHYS IQU E ;::;,
ti es suivantes présentent success ivement les m in éraux, les :>
roches magmatiqu es, les roches séd im entaires et les roches ~
métam orp hiqu es. CH IMIE
J:
m

SC. IENCES DE LA N1'TU RF


[J DE LAVIE

DU NOD
Initiation
à la pétrographie
Avec 180 photos en couleurs
de roches et minéraux en lames minces

William S. MacKenzie
Professeur émérite de l'université de Manchester

Anthony E. Adams
Maître de conférences à l'université de Manchester

Traduit de l'anglais par


Jean-Pierre Michel
Université de Limoges

DU NOD
Table des matières
DANS LA MÊME SÉRIE
Avant-propos 5 Dolérite alcaline 76
ATLAS DES ROCHES MÉTAMORPHJQUES, par B.W.D. Y.A.RDLEY, W.S. MACKENZIE, Échelle de biréfringence 6 Gabbro à olivine 78
C. Gu1LFORD. Traduit de l'anglais par J.-P. MICHEL, Masson, 1995 , 12 8 pages. 1ntroduction 7 Gabbro 80
Andésite 82
ATLAS DE PÉTROGRAPHI E. MINÉRAUX DE ROCHES OBSERVÉES EN LAME MJNCE, par Diorite 84
w.s. MACKENZIE et c. G UILFORD. Trad uit de l'anglais par J. -P. MICHEL, 1 Minéralogie optique . . . . . . . . . . . . 9
Granodiorite ... " ... ". 86
Masson, 1992, 104 pages. Le microscope polarisant . . . . . . . . . . 9
Rhyoli te 88
Description des minéraux . . . . . . . . . . 10
Microgranite 90
Forme et faciès des cristaux 10
Granite 92
Cou leur et pléochroïsme 14
Granite alcalin 94
Cli vage 16
Ce pictogramme mérite une explication. d 'enseignement supérieur. provoquant Phonolite 96
Son objet est d 'alerter le lecteur sur la une baisse brutale des achats de livres et Relief 18
menace que représente pour lavenir de
Syénite à néphél inique 98
de revues, au point que la possibilité Biréfrin gence . .. . ... . .. . 22
l'écrit, particulièrement dans le même pour les auteurs de créer Leucitite . . 100
domaine de l'édition technique
et universitaire, le dévelo p·
pement massif du photoco-
@
DANGER des œuvres nouvelles et de les
faire edî ter correctement est
a\!iourd'hui menacée.
Angles d' extinction .. .. .. .. . .
Macles et zonation
Altération ....... .
26
28
30
Lan1prophyre
Ignimbrite
··· ·· ·· ··· ···· · · · ·· 102
. ·· · · · ·· ·· ··· · ··· .. . . . 104
pillage. Nous rappelons donc que toute
Le Code de la propriété intellec· LE PICrOCOfllAGE reproduction, partielle ou totale,
tuelle du 1• juillet 1992 interdit TUE LE LIVRE de la présente publicat ion est 4 Roches sédimentaires . 107
en effet expressément la photoco- interdite sans autorisa ti on du 2 Minéraux 31
pie à usage collectif sans autori· Centre français d'exploitation du Roches détritiques terrigènes . . 107
sation des ayants droit. Or, cette pratique droit de copie (CFC, 20 rue des Grands-
Oli vine 32
Roches carbonatées . .. . . 110
s'est généralisée dans les établissements Au9ustins, 75006 Paris). Orthopyroxène 34
Aréaite quartzeuse . 114
Clinopyroxène 36
Grès arkosique .. . . . . . . . . . . . . . 116
Interpénétration de deux pyroxènes 38
Arkose . . . . . . . .. . . . . . 118
Amphibole 40
Sublitharénite . 120
Traduction autorisée de /'oul'rage publié en langue anglaise sous Je tilre: Biotite 42
Grauwacke . 122
A Colour Atlas of Rocks and Minerais in Thin Section Muscovite .. .. .. . .. . . .... .. . .. . .. . 44
Grès micacé 124
par Manson Publishing Ltd © 1994 Chlorite .... ...... . .. . . . ... ... . . . 46
Grès calcaire . 126
Quartz 48
Grès glauconieux . ·· · ·· · ··· · ·· .. 128
Feldspaths 50
Grainstone à oolites . . 130
© Dunod, Paris, 1_999, pour l'édition française Sanidine 52
54 Packstone à oolites . 132
Microcline
© Masson, Paris, 1996 pour l'ancienne présentation Packstone à bioclastes . 132
Plagioclase 56
ISBN 2 10 004792 2 Wackestone à bioc lastes . 132
Néphéline 60
Toute représentation ou rep roduction intégrale ou partielle faite sans le consentement Grainstone à intraclastes . 134
de l'auteur ou d e ses ayan ts droit ou ayants cause est illicite selon Je Code d e la pn.r Calcite 62
p riété intellectuelle (Ar t L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code 64 Grainstone à péloïdes ···· · · ·· . 134
Grenat
pénal. • Seules sont autorisées (Art L 122-5) les copies ou reproductions strictement Mudsto ne carbonaté . 136
réservées à l' usage privé du copiste et non destin~es à une utilisation collective, ainsi
que les analyses et courtes citations justifiées p ar le caractère critique, pédagogique ou
Dolomite . 138
d 'informa tion de l'œuvrc à laquelle e lles sont incorporées, sous réserve, toutefois, d u 3 Roches magmatiques 67 Chert à radiolaires .. . . 140
respect des dispositions des articles L 122-10 à L 122-12 du même Code, relatives à
Péridotite . . 70 Chert de substitution ... . . . 142
la rep roduction par reprographie.
Basalte à olivine . . .... .... . 72 Évaporite .. . .. . . 144
Basalte .. . .. . .. . . 74 Minerai de fer oolitique . 146

3
Minerai de fer lité
Roches volcanoclastiques
.. 148
... . 150
Schiste à chloritoïde
Micaschiste à grenat
. .. 170
..... . 172
Avant-propos
Marbre à forstérite et diopside .... 174
Amphibolite à grenat ...... . . . . l 76 Le présent atlas a été conçu à l'intention des étudiants de DEUG des sciences de la
5 Roches métamorphiques 153 Gneiss à disthène . . 178 Terre (géologie, minéralogie, géomorphologie) pour les aider à util iser un microscope
Faciès métamorphique .. .. . 154 Gneiss à sillimanite, cordiérite lors des travaux pratiques de pétrographie et de minéralogie. Cet ouvrage est certes une
Clivage de crénulation . . . 156 et grenat ... . .. . ...... . . ... 180 introduction à la déterminati on des roches au microscope polarisant pour les étudiants,
Structure coronitique 158 Granulite à deux pyroxènes ... . 182 mais il sera sans doute aussi un aide-mémoire très utile aux géologues et minéralogistes
Réaction polymorphe .. . ... 160 Anorthosite . ... . 184 amateurs.
Mylonite . . . . .. . 162 Nous nous sommes efforcé de placer le texte et les illustrations correspondantes sinon
Éclogite rétrograde . ····· . ...... 186
Cornéenne à biotite . . . ... ... 164 sur la même page du moins en vis-à-vis, pour que l' étudiant qui dispose d' un microscope
polarisant et d' une collection de lames minces de roches puisse di stinguer les minéraux
Cornéenne à biotite et andalousite . 166
et les roches fac ilement. Cet ouvrage étant avant tout destiné aux travaux pratiques, nous
Serpentin ite · ··· ····· ·· · ··· ··· · ·· 168 Index . 189
avons sélecti onné des clichés visualisant les caractéristiques des minéraux les plus
fréq uents et choisi des roches magmatiques, sédimentaires et métamorphiques très
typiques.
Nous avons délibérément limité l' in troducti on à la minéralogie optique, nous suppo-
sons donc déjà acquises quelques connaissances en cristallographie et en optique. Nous
souhaitons que cet ouvrage encourage l'étude des éléments de symétrie cristalli ne pour
mi eux comprendre la cristallographie et que l'étudiant progresse dans l'utilisation des
techniques optiques non traitées ici, telle la lumière convergente.
La plupart des clichés de lames minces ont été pris à faibl e grossissement afin d' illus-
trer les caractéristiques des minéraux constitutifs et leurs relations mutuelles, soit en
lumière analysée non polarisée (LPNA) soit en lumière polarisée analysée (LPA), voire
dans les deux cas. Tous les clichés réalisés pour cet ouvrage sont des diapositives de
format 6 cm x 9 cm et ont été obtenus à l'aide d'un microscope Zeiss Ultraphot.

4 5
0.000
Leucite
Berthiérine Introduction
0.005
Néphéline Avant d'entreprendre l'étude des mjnéraux et des roches au microscope polarisant, cet
Microcline, Sanidine
ouvrage commence par -un bref rappel sur quelques-unes des caractéristiques d·un micro-
scope optique. Si une loupe grossissante est comparable à un microscope simple (à une
m Corindon, Quartz seule lentille), un microscope optique au contraire comprend au moins deux lentilles.
0.010
:::0 Ch lorite rune produisant une image réelle de l' objet (l' objectif). l' autre gro ·~issa nt cette image
0 Anda lousite
:::0 (l'oculaire): l' oculaire permet d·obtenir facilement des grossissements supérieurs à 20.
0 ~
:::0
m
a
a Plagioclase Les opérations de mise au point, de réglage de l'éclairage et de centrage de la platine
0.015 sont en général simples à effectuer. Enfin il est nécessaire de disposer d' une collection de
Disthène lames minces d'épaisseur standard 0,03 mm.
Notre but est d'abord d 'apprendre à avoir décrire les minéraux. Apcès quelques
Cordiérite heures d ·entraînement, le débutant pourra identifier certains minéraux et se familiari ser,
0.020 grâce à leur~ propriétés, avec leurs aspects les plus fréquemment observés au micro-
Orthopyroxène
sco pe. Si un e ou a.fortiori deu x propriétés optiques ne correspondent pas au minéral
Chloritoïde, Glaucophane, Sillimanite supposé, lïdentification est alors inexacte et doit être recommencée.
Les roches sont composées d' agrégats de minéraux. Après avoir déterminé les miné-
0.025
raux , l' identifi cation d' une roche dépend de l' abondance relative de tel ou tel minéral et
Hornblende de sa structure. Nous n'avons pas essayé ici d' expliquer la pétrogenèse (c'est-à-dire
l'étude des origines des roches), mais de traiter la pétrographie (description de roches),
0.030 car il est très importa nt de distinguer les observations des hypothèses, l'observation étant
primordiale. Il n'est cependant pas interdit d'émettre certaines hypothèses simples sur
l'ori gi ne des roches avant de les classer. Un aperçu de la classification des roches est
Augite présenté dans ce but au début de chaque chapitre.
0.035 Cet ouvrage ne prétend pas fournir une description pétrographique complète de tou tes
Olivine magnésienne (Forstérite)
les roches, car ceci n'est possible qu' après l'examen d·un très grand nombre de lames
minces à divers grossissements.

0.040
Anhydrite

--1
:::0
0 0.045
V>
n:;, _.
~~
mO
0
:::0
0.050 Muscovite
0
:::0 ;,; ..... "'~ ~· • ...~ "
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•r Ol ivi ne f errifère (Fayal ite)
m

~
~
1\)
8
0.055

Échelle de hiréfri11ge11ce (voir p. 22).

6 7
1 Minéralogie optique

Porte-object if Le microscope polarisant


tournant pour
quat re objectif s Le m i cro~cope pétrograph ique polarisant se disti ngue du microscope biologique. plus

" Bras du
microscope
fréquent. en ce qu ' il e t éq uipé d' une platine tournante et de deux fi ltres polarisan ts. l'u n
si tué en desso us de la platin e et l' autre au -dessus. On peut considérer que la lum ière
ordinaire est formée d'ondes vibrant dans toutes les di rections, alors que la lumière pola-
risée est constituée d'ondes vibra nt dans un seul plan, appelé plan de polarisation . Le~
filtres polarisants sont fo rmés d' une suhstance de type Polaroïd. Les Polaroïds sont
utilisés dan s certai ns verres solaires et dans certains fil tres photographiques pour éviter
les reflet. éblouissants provenant de su rface. réfl échissantes. Les filtre s polarisants du
microscope sont disposés de telle one que les directions de polari~a ti o n soient mutuelle-
ment perpendiculaires et parallèles aux fi ls du réticu le de l'oculaire. Le filtre polarisant
situé sous la platine est le polariseur, cel ui situé mi-dessus est l'analyseur. L' analyseu r
est monté de telle sorte qu'i l puisse être écarté du trajet du rayon lumi neux. si bien que la
M ise au lame de roche peul être étudiée en lumière polarisée non onalrsée (LPNA). Lorsque
point l' analyseur est en place, l'échantillon est observé en lumière polarisée analysée (LPA).
sommair
Lorsq u' il n'y a pas de la me mince sur la platine du microscope, aucune lumière n'arrive
Mise au à l'œil de l'observateur lorsque les polariseurs. ont «Croisés à 90° ». parce que la lumière
point fine
polarisée qui provient du polariseur est absorbée par r analyseur.
Éclairage
à faible voltage
Un microscope polarisant figure sur le page de gauche. Ce modèle, de la marque Carl
Zeiss. conçu principa lement pou r les étudiants, offre tous les équ ipements néccs~a ires
pour l'étude pétrographique optique de lames minces. Les légendes ci-contre souligne
les parties du microscope avec lesquelle> le débutant doit se familiariser.
Cet instru men t a un po n e-o~ject if roum a111 avec quatre ol~jectif1· de gros~;issements
différents : la rotation du porte-objectif permet un changeme nt de grossissement en
Microscope pé1rographiq11e polarisant. plaçant un objectif en position verti cale directement au-dessus de la lame mince. Le11
objectifs sont désignés par leur focale spécifiqu e : lorsque l'objectif e. t changé. seul un
petit réglage de la mise au pointe. t nécessai re.
La mise au point du mi croscope règle la distance entre l' objectif et l"objet exami né.
Elle est obtenu e ici en modifiant la hauteur de la plati11e et les boutons de contrôle de
mise au poin t sont situés à l'extrém ité inférieure du bras du microscope.

8 9
Forme et faciès
La .1·ous-p/a1in e comprend, ou tre le polariseur inféri eur, un condenseu r et un 1
diaphrag1ne à iris. Ces équipements permettent l'observation de minéraux avec un fai s-
ceau fortement convergent de lumière polarisée, mais aussi avec un fa isceau de lumière
non convergente (c'est-à-dire parallèle). L'examen des mjnéraux en lumière convergente
dépasse le cadre de cet ouvrage. On utilise aussi le diaphragme à iris pour diminuer l'ou-
verture dans les cas sui vants :
- afin d'obtenir un meilleur contraste entre des minéraux d'indice légèrement diffé-
rent ;
- pour observer la fra nge de Becke (voir p. 20) et déterminer les indices relati fs de
réfraction de minéraux voisins ou l'indice de réfraction d ' un minéral par rapport au
milieu de montage.
On peut aussi utiliser un microscope biologique moins onéreux qu ' un microscope
polari sant pour étudier les lames minces pétrographiques en y ajoutant deux polaroïds
sur le trajet de la lumière: le Polaroïd situé au-dessus de la lame mince sera écarté et
réinséré. Habituellement dans un microscope biologique la platine ne peut pas tourner,
dans ce cas il est nécessaire que le polariseur inférieur puisse tourn er
- pour observer le pléochroïsme (c 'est-à-dire le changement de couleur d' un minéral
observé en LPNA );
- pour mes urer les angles d'extinction (voi r p. 26).

1 Criswux au/amorphes de grenm dans une roche 111éw111orphiq11e (grossissemenl x 40).


Description des minéraux
Pour décrire un minéral et ainsi l' identifier correctement. un étudiant doit être capable de: 2
- décrire la fo rme des cristaux ;
- noter leur couleur et tout changement de couleur au cours de la rotation de la
platine en LPNA ;
- noter la présence d' un ou de ptusieurs clivages:
- reconnaître les différences de l' indice de r~frac1io11 des minéraux transparents el
déterminer lequel de deux minéraux voisins a l' indice de réfraction le plus élevé;
- observer et .identifier les couleurs de biréfringence entre polariseurs croisés;
- observer les macles et les zonations des cristaux.
Ces caractéristiques sont exposées en détail dan s les pages suivantes el illustrées le
cas échéant.

Forme et faciès des cristaux


Dans une r0<;he enti èrement cristalli sée, il est peu probable que les faces de tous les
cristaux soient bien formées, dès lors qu 'elles se sont gênées mutuellement pendant la
croissance cristalline. Dans une roche magmatique, les premi ers cristaux formés auront
probablement des faces cri stallines caractéristiques parce que leur croissance cristall o-
graphique s'est effectuée librement dans un liquide. Dans certaines roches métamor-
phiques et sédimentaires, les cristau x à faces bien formées se sont vraisemblablement
développés dans un milieu solide, mais où des fluides circulaient dan'.5 les intersti ces. 2 Cristaux aw1111wrphes de 11éphéline dans une roche magma1iq11e (grossissemelll x 11 ).

10 li
Forme et faciès

Les cri staux awomorphes ont de:, limites rec tiligne;, en lame mince, correspondant 4
aux secti ons du cri ;,tal ( 1. 2): les cristaux xénomorplies n' ont pas de limites rectili gne'
nettes: les cristaux suba11to111orphes ont certaines limites rectilignes et d· autres courbes.
Dans une roche magmatique, les grands cristaux disposés dan s une matri ce ou dans
une pâte de cri staux beaucoup plus petits sont des phé11ocris1a11x (3). Dans une roche
métamorphique, les grands cri sta ux assez si milaires sont appelés porphyrob/astes (4).
Dans certaines roches, on ne sait pas si les grands cristaux se sont formés à partir d"un
magma éruptif o u lors d' un e phase métamorphique ultéri eure. Dans ces cas-là. il est
souvent préférable de parler de mégacrislllux.
Pour déc rire les formes c ri stallines en lame mince. on utili sera les termes ex plicites
rec/a11g11/aire, carré. hexagonal, e11 forme de diamant, arrondi.
Le terme faciès se rap porte ~t la forme des cri staux observée dan s des échantill om
macrosco pique~ ou déduite d"après !"examen de plusieurs sections transversales en lame
mince. On utilise les quali ficatifs su ivants : acirnlaire (en forme d' aiguille). prismwiq11e
et tabulaire. Prismatique dés igne des cristau x qui ont des dimensions se mblab les dam
cieu x direction s el son t donc all o ngés suivan t la troi siè me dimension (6). Tabulaire
qualifie les cristaux aplatis sui vant un plan.
Un minéral peut être caractéri >é par un faciès particulier. mais dans certaines roches.
un minéral peut avoir deux faci ès différents.

4 Porph.rrohlastes 1/"albire da11s une roche 111éta111orphil1ue (grossissemenr x l 3).

5
3

3 Phé11ocrista11x d 'olirine dans 1111e roche 111agnw1iq11e (grossisse111e111 x Y). 5 Cris1aux aciculaires de tourmaline (g rossissement x 48).

12 13
Couleur et pléochroïsme

Couleur et pléochroïsme
De nombre ux miné raux, bie n que colorés dan s les éc hantill ons macroscopiques.
peuvenr être presq ue incolores en lame mince. Quelq ues minéraux fréquent;, sont facile-
ment reconnai ssabl es par leur couleur en lame mince; par exemple. la biotite est habi-
tuellement brnne (8). Les minéraux noirs sont des minéraux opaqL1es et leurs propriétés
peuvent être étudiées avec un microscope métall ographiqu e à réfl ex ion. Un miné ral
co loré en la me mince peut montrer une couleur di ffé rente ou des variation s de te intes
d. une se ule couleur lor q ue la platine du microscope est tournée. Comme les cristaux
dans une roche sont fréquemment disposés au hasard et donc coupés sui va nt des direc-
rions différentes en lame mince. ils montrent probablement di verses couleurs ou nuances
d. une couleur dans la lame mince. La couleur d' un minéral observé en LPNA est qualifi ée
de couleur d 'absorprion; le pléochroï.1me est le phénomène de vari ation de co uleur en
fonc tion de l'ori entation du cristal par rapport au plan de polarisation de la lumière (7. 8).
C'est un critère de reconnai ssance très utile pour certains minéraux.

7 er 8 Sur le cliché Î. les cristaux l'ert olil'e de 1011n11ali11e (silirnte co111plexe d 'afim1i11iu111 et
'de !JOre) sont i111erpé11é1rés a1·ec des crisraux de biotire ja1111e pâle. Sur le clicl1é 8. pris après
ro1a1io11 de 90° de la pla1i11e. de 110111/Jreu.r crisrmn de 1m1mwli11e 0111c/1w 1gé de 1ei111e e1so111
incolores et de 110111bre11ses bimi1es som bmnes. L 'oriematio11 d11 polorise11r esr i11dic111él! par
6 Criswux pris111miques de sa11idine (grossisse111e111 x 7). la do11ble.flèche à côré des clichés. L ·;1 11e11si1é de Io raria1io11 de couleur dépend de leur
orie11101io11 (grossissel/lent x 16).

14 15
Clivage

Clivage 9

De nombreux minéraux se frag mentent ou se cl ivent sui vant certains plans, dont les
positions sont déterminées par la structure atomique des minéraux. Entre les plans de
clivage, la liaison atomique est fa ible par rapport à celle située à l' intérieur du plan. La
présence ou l' abse nce de cli vage et les angles formés par plusieurs clivages (s' ils exis-
tent), peuvent être des critères de détermination.
Les cri staux de mi ca peuvent être facilement séparés en plusieurs feuil lets minces
parce que les micas ont un cl ivage parfa it suivant un pla n déterminé. Dans les cristaux
coupés à angle droit par rapport au plan de cli vage, les cli vages sont visibles en lame
mince sous forme d' un ensemble de lignes fo ncées, parallèles, rectili gnes; lorsque le
cristal est coupé presq ue parallèlement au plan de clivage, les cli vages ne so nt pas
visibles. Certains minéraux ont des cli vages parallèles à plusieurs plans et l' angle formé
par deux plans de clivage peut être caractéri stiq ue: ainsi, dans le groupe des pyroxènes,
les deux plans de cli vage forment un angle de 90° (9); chez les amphiboles, les cli vages
se recoupent en formant un angle de l 20c (10). En lame mince, l'angle formé entre deux
cl ivages ne peut être mes uré avec précision que lorsq ue la lame mince est co upée
perpendi cul airement (ou presque) par rapport aux deux plans de cli vage. Les cli vages
sont souvent para llèles aux faces cristallines bien que ce ne soit pas toujours le cas. Sur
les clichés 9 et 10, les limites cristallines sont parallè les aux deux plans de cli vage des
pyroxènes et des amphi boles. 9 Cristaux de c/inopvroxè11e 1110111ran1 deux clivages à environ 90°. Les faces cristallines sont
parallèles aux clil'ages (grossissement X 42).

IO

JO Cristaux d'amphi/Joie avec deux clivages à environ 120°. Dans certe roche, les faces cris-
1alli11es sont parallèles aux clivag es. mais ce n'est pas toujours aussi visible que pour les
pyroxè11es (grossissement x 70).
16 17
Relief

Relief
Les minéraux incolores ayant de indices d e réji-uclion similaires et proches de cel ui
du mil ieu de montage ne montrent pas de limi tes distinctes si on les observe au mi cro-
scope_ Lorsque les variat ions d' indice de réfraction son t faibles, il est nécessaire de
refermer partiellement le diaphragme de la sous-platine pour déceler les différences de
relief; ile mi croscope n' est pa éq uipé d' un e sous-platine à di aphragme, il est alors
difficile voire impossible de détecter les variation d' indices de réfraction ou d'évaluer le
relief (voi r plus loi n la di scussion de la méthode de la frange de Becke).
Les minéraux ont un, deux ou trois indices de réfraction, suivant leur symétrie. Quand
on examine un minéral en lame mince et en lumière polarisée non analysée, son relief
peut v<uier au cours de la rotation de la platine du mi croscope, puisq ue l' indice de réfrac-
tion du minéral, qui es t com paré avec celui du milieu de montage. peut changer.
Quelques minéraux ont un indice de réfraction variant trè fo11ement et le changement de
relief peut être considérable; ce phénomène est caractéri stique des minéraux carbonatés
(13-14).

li
12

1l Les cristaux qui ont un indice de réfrac- 12 Les cristaux allongés ont les plus forts
tion plus éle vé que les awres se disti11guen1 indices de réfraction dans celle lame; il
par leur relief par rapport à l 'arrière-plan s'agit de corindon (Al20 ,). obserl'é ici
formé sur/out de quart:. Les minéraux à très co11tre des feldspaths (g rossissement x 7). .13-14 Cristaux de calcite dans un marbre. L 'orie11wtion du polariseur est indiquée par les
fo n relief .1·0111 le disthène et le grenat ; le doubles .flèches situées à côté des clichés: nous pouvons ainsi voir que le relief de chaque
minéral brun est la biotite, so11 relief est moyen cristal d e calcite par rapport aux cristaux voisins change au cours de la rotation de la
par rapporr au quart::. (grossisse111e111 x8). plaJine.

18 19
Frange de Becke
Pour essayer d' identifier les minéraux, il est souvent souhaitable de savoir lequel de deux 16
minéraux voisins a le plus fort indice de réfraction. La limite entre des minéraux dïndices de
réfraction différents est marquée par une ligne brillante qui peut être rehaussée en fermant
partiellement le diaphragme de la sous-platine et en changeant légèrement la mi e au point;
cette ligne brillante est la frange de Becke. Si on soulève le tube du microscope, ou i on
abaisse la platine (s uivant la méthode de mi~e au point), on observe que la frange de
Becke se déplace vers le matéri el qui a le plus fort indice de réfraction ; si on abaisse le
tube, ou i on soulève la platine, elle se déplace vers le minéral à plus faible indice de
réfraction (15 à 17). Lorsque la limite entre deux minéraux n'est pas une ligne brillante
mais correspond à une frange fl oue bleue et j aune, ceci indique que les deux minéraux
ont des indices de réfraction si milaires; à l'aide d' une lumière monochromatique spéci-
fique, l'observateur pourra déterminer quel minéral a l' indice de réfraction le plus élevé.

15

..
15-17 Frange de Becke: le côté droit du cliché est occupé par quelques crista11x de musco-
l'ite, le côté gauche est le milieu de montage. Ce cliché es1 pris e11 LPA (a 11a!yse11r inséré); le
milieu de montage est coloré en noir, puisqu 'il est isotrope (voir p. 24) alors que fa muscovite
montre d e brillantes couleurs de biréfringence. Sur les clichés 16 el 17, !'analyseur a été
écarté et la même partie du champ du cliché est observée en LPNA . Po11r comparer l'indice
de réfraction de la muscovile avec celui du milieu de montage, if falll changer la mise a11
point du microscope; sur le cliché 16, le tube du microscope a é1é abaissé en dessous de la
position de mise au poinl ; sur le cliché 17, le tube a été sou!el'é au-dessus de la position de
mise au point. La ligne brillante, qui marque la limite entre fa muscovile el le milieu de
montage, se déplace du milieu de montage vers fa muscovite (clich é 16, puis cliché 17); fa
règle est fa suivante : lorsque le tube du microscope es/ soulevé, lâ frange de Becke se
déplace vers le minéral à fort indice de réfraction. Donc, fa muscovile a 1111 indice de réfrac-
tion plus élevé que le milieu de mon/age (grossissement x 96).

20 21
0.000
Biréfringence
Leucite
Biréfringence Berthiérine
Bien que les valeurs des indices de réfraction soient des critères sûrs, il est très diffi - 0.005
cile de les mesurer avec précision, surtout pour les minéraux qui ont trois indices de Néphéline
réfraction et dont les indices sont supérieurs à l,70. Les minéralogistes savent comment ""O
:;>;J Microcline, Sanid ine
m
mesurer un indice de réfraction en utilisant des liq uides d'i ndi ce de réfraction con nu, ~
mais ils procèdent très rarement ainsi, sauf dans le cas d'un mjnéral nouveau dont il faut m Corindon, Qua rtz
:;>;J 0.010
déterm iner les caractéristiques physiques. Les minéra ux qui ont plusieurs indices de Chlorite
0 Andalousite
:;>;J
réfraction possèdent la propriété de la double réfi'action. La biréfringence est la mesure 0
quantitative de la double réfraction; elle est défi nie comme la différence entre les indices :;>;J
m "'
0
0
Plagioclase
de réfraction max imum et minimum d'un minéral. La biréfringence peut être mesurée 0.015
très facilement et avec une très bonne précision. Disthène
Lorsqu ' un faisceau de lumière polarisée pénè tre dans la plupart des cri staux . il se
partage en deux rayons de vitesses différentes; les deux ondes lumineuses ne sont donc Cordiérite
plus en phase lorsqu'elles se propagent dans le cristal. A la sortie du minéral, les deux 0.020
Orthopyroxène
rayons lumineux interfèrent l' un avec l'a utre et, observés en LPA (analyseur inséré), ils
montrent des couleurs d 'i11terférence. Chl oritoïde, Glaucophane, Sillimanite
Ces couleurs sont se mblables à celles observées là où une mince pellicul e de pétrole
0.025
repose sur une chaussée humide.
Les couleurs d' interférence d'un minéral en lame mince dépendent principalement de Hornblende
trois facteurs :
- la biréfringence du nùnéral, 0.030
- lépaisseur de la section,
- l'orientation de la coupe.
La deuxième variable est éliminée en taillant des lame,1, à l'épaisseur standard de Au gite
0,03 mm . Pou r éliminer la troisième variable, seule la va leu r maximum de la couleur 0.035
Olivine magnésienne (Forstérite)
d'interférence est considérée et on obtient la valeur de la biréfringence par le diagramme
ci-co ntre ( 18). Cette éche lle de biréji·ingence évalue les couleurs d 'interférence d'une
lame d'épaisseur standard d' un minéral incolore correspondant à la valeur de sa biréfrin-
gence. Nous avon s indiqué la biréfringence spécifique des minéraux usuels représentés 0.040
"'
0
0
Anhydrite
dans cet ouvrage.
Les couleurs de biréfringence basse so nt grises et bl anches. et elles sont situées en -i
:;>;J
haut de l'éc helle; l'échelle est divisée en ordres; les couleurs des troi s premiers ordres 0 0.045
sont fi gurées. Les minéraux usuels ont des valeurs de biréfrin gence situées clans cette ~

échelle, sauf les carbonates dont la biréfringence est de 0.18. Les couleurs d'ordre élevé
m,
~
...
0
m 0
des carbonates sont représentées sur la figure 63.
0
:;>;J
0.050 Muscovite
0
:;>;J
m

18 Échelle de biréfringence. Cette échelle a été réalisée à partir d'un cliché d'un cristal de Olivine ferrifère (Fayalite)
quart: en LPA 111eulé de telle sorte que son épaisseur varie g radu ellement de «zéro » au
"'"' "'
0
0
so111111el de l'échelle jusqu 'à une épaisseur d 'environ O. 15 mm à l'ex1ré111ité inférieure. (Nous "' 0.055
ne pouvons meuler w1 cristal de quartz à l'épaisseur zéro san.1 produire un bord très inégal,
si bien que le noir corre.l'po11dan1 à la biréfringence zéro est prodilit par l 'addilion de la
même pelile valeur de biréfringence sur toute la longueur du coi11-la111e de quar1:.). Cette
échelle établit la biréfringence de certains minérm;x usuels.

22 23
Biréfringence
La couleur d"un cristal de minéral sera comprise entre la couleur de biréfringen ce 19
maximum et le noir. con·espondant à une biréfringence nulle. ceci en fonction de l'orien-
tation du cri stal. Pour un minéral déterminé dans une lame d'épaisseur standard, seule la
couleur maxi mum a valeur de diagnostic et définit la biréfringence (19).
Certains minéraux affichent des couleurs d' interférence qui ne sont pas représentée ~
sur l'échelle de biréfringence. Ces teintes de bleu. de jaune ou de brun sont qualifiées
d·a11 on11ales. Si la biréfringence d'un minéral vari e sensiblement avec la long ueu r
d'onde de la lumière, ceitaines coul eurs ont une intensité réduite et les couleurs d' inter-
férence résultantes sont anormales. Si la couleur d'absorption d'un minéral est forte, elle
peut affecter la couleur cl' inte1férence et produire ainsi une couleur anormale. Quelques
minéraux fréquents, par exemple la chlorite (44), 1>ont caractérisés par des couleurs d' in-
terférence anormales, ce qui peut faci liter leur idemification.
Nous avons dit que les minéraux peuvent avoir un, deux ou trois indices de réfract ion.
Ceux qui ont un eul indice de réfraction présentent une structure constituée d'arrange-
ments très régu liers d'atomes. si bien que la lumière traverse le cristal avec la même
vitesse quelle qu e soit sa direction de propagation . Ces minérau x ne montrent pas de
double réfraction et apparaissent noirs en LPA : ce sont des minéraux isotropes.
Des mati ères telles que le verre et les liquides sont au ssi isotropes, ma is pour une
raison très différente : comme leur structure atom ique est désordonnée, la lumière les
tra verse avec la même vi tesse quelle qu e soit sa direction. Les matériaux de montage
utili sés pour réaliser des lames minces sont isotropes.
Les minéraux qui . ont deux indices de réfraction possèdent une direction uniqu e 19 Ce cliché représe11te u11e roche.formée de nombreux cristaux du même 111Î11éral 111.ontra11t
sui va nt hiqu elle ils ne montrent pas de double réfraction; les minéraux qui ont troi s dil'erses couleurs d 'i111e1férence enire polariseurs croisés. Quelques criswux sont colo1ù en
indices de réfraction ont deux directions suivant lesq uelles ils ne montrent pas de doubl e gris 011 bla11c d11 !"'ordre. un seul gra11d cristal à gauche du centre du cliché e.11 coloré en
réfra ction et ils apparaissent alors noirs entre polarise urs croisés. En lame mince. la rouge du l " ordre. f,e l'ristaf situé ju1·te en des.1ous du ce11tre du cliché apparaît bleu et celui
proportion de cristaux qui ont été coupés exactement perpendiculai remen t à 1·une de ces :iitué e11 dessou.1 l'ert; ces couleurs pourraient ê!re du 3" ordre. Donc la bir~fringence de ce
directio ns es t faible, mais on peut examiner de telles 1>ecti ons à l' aide de tech niqu es 111inérnl, é1•aluée par fa couleur d'ordre le plus élel'é de ce cliché. pourrair être d'enl'iron
optiques plus complexes. 0.040. po1irl'u que la la111e ait l'épaisseur s1a11dard exacte. Cette roche est 1111e d1111ite, roche
1110110111i11érale.fiJm1ée presque unique111e11t d 'olivi11e (grossissement x J f ).

24 25
Angles d'extinction
20
Angles d'extinction
La couleur de biréfringence de chaque minéral d' une lame mince observée entre pola-
riseurs croisés change d'intensité lorsqu ' on tourne la platine; !' intensité devient nulle
tous les 90° au cours d' une rotation complète (c'est-à-d ire aucune lumière n'est visible
par l'observateur). Les positions pour lesquelles un minéral déterminé dev ient noir sont
appelées positions d 'extinction de ce cri tal. L'angle entre la position d'extinction et une
direction bien défi nie du cristal est l'angle d'extinction de cc cristal : il a une valeur infé-
rieure à 45° (parfois l'angle compl émentaire est indiqué).
L'angle d'extinction pour une orientation donnée du cristal ou l' angle maximum
d' extinction obtenu par des mesures sur de nombreux cristaux du même mi néral peuvent
être des critères de reconnaissance. Voici une méthode pour mesurer l' angle d'extinction
(illustrée par les cl ichés 20, 21 et 22) . La lame mince doit être maintenue en place par
des valets sur la plati ne du microscope. On dispo e parallèlement à l'un des fi ls du réti-
cul e de !' oculaire, soit une arête rectiligne (correspondant à une face cristalline), soit une
direction de cli vage, et on lit la position angulai re sur le verni er grad ué de la platine.
Pour ceci, l'analyseur doit avoi r été écarté du faiscea u lum ineux. L'analyseur est alors
inséré et la platine tournée lentement jusqu' à une position d'extinction; la valeur de
l' angle est lue sur l'échelle du vernier. La différence del> deux lectures est l' angle d' ex-
tinction de ce cristal. Si cet angle est nul, le cristal a une exti11.ctio11 droite; les autres
valeurs conespondent à une exri11ction oblique. La position d'extinction qui correspond à
la bissectrice de l'an gle fo rmé par les deux directions de cli vage est l' extinction symé-
trique.

22

20-22 La parrie principale du champ du cliché es/ occupée par w1 cris1al de dis1hè11e: w1
clivage aéré disposé parallèle111e111 au bord allongé du cliché 20. La rnuleur de hi réfringence
du disth ène esr w1 jau11.e pâle du 1er ordre. Sur le cliché 21, la plwi11e du microscope a éré
tournée de J5° el l 'éclat de la couleur de biréji·ingence esr deve1111 moins i11.re11se. Sur Je cliché
22, la plarine du microscope a élé tournée de 30° et Je minéral esr co111plère111enr noir: c 'esr
sa posi1io11 d'ex1i11crion er seules les i11cl11sio11s d 'autres minéraux montre111 des couleurs d'in-
1e1fére11ce. Selon celle orienra1io11, /'a11.gle d 'exti11criu11 du disrhè11e est de 30°, valeur carac1é-
ristiq11e de ce minéral lorsque l'angle d 'extinction est mesuré à prmir du clivage figuré ici
(g rossisse111e111 x 38).
27
26
Macles et zonation
24
Macles et zonation
De nombreux minéraux fo rment des macles. Ce sont des cri stau x du mê me minéral
clans lequel les orientations de deux parties (ou davantage) sont li ée-,. par exemple. par
une rotati on de 1800 autour de l'un des axes cristallographiques. ou par une réfle xion sur
un plan du crista l (23 ). Lorsq ue la macle est répétée plusieurs foi s. les cri staux présentent
une macle polnr111hétiq11e ou 111ulriple: dans ce cas. les lamelles alternantes montrent la
même orientation.
Les minéraux les plu' fréquents des roches de la croûte terrestre sont les feldspath;. el
certains type' de macles sont caractéristiques deq différents feldspaths . Les feldspath'
plagioclases calci-sodiques montrent invariablement des macles polysynthétiques et l' es-
ti mation du rapport 'odium/calc ium peut quelquefois être dédui te de la mesure de l'angle
d 'ex tinction ou de l'angle maximum d'extinction en fo nction de l'orientarion du cri -;tal.
Dans le deuxiè me chapi tre. noth décrirons un e méthode pour déterminer le rapport
,ocliu111/calciu111 de~ feldspath> plagioclase'> à partir des 111esures de l';rnglc d'extincti on
de crisraux 111aclés.

25
23

24-25 Zo1101ion d'1111 phé11ocriswl defeldspmh plagioclase dans 1111e lm ·e. Lo :011e i111eme. ou
cœur. co111ie111 des pe1i1s cri.1·1aux d'autres minéraux. Elle es/ e111011rée par w1e deuxième :one
23 Q11elq11es cris1n11x de p_1Toxè11e e.ra111inés en1re polariseurs croisés. Cerli/ins cris/i/11.1· ( 011 111w11eau) dw1 .1· laquelle 011 obse1Te une f one co11cen1rario11 de rrès pe1i1es inc!usi1111.1.
prése111e11 11111e ligne de séparmio11 el la couleur de biréfringence change de part e1 c/'mf!re de Enfin, la :one e.r1eme (011 f range) 111011/re de 110111breu.r liserés. don/ cer1ai11s .1·0111 plus
celle ligne: ceci es/ diÎ à la macle. l,orsque le cri.Hal es! formé se11le111e111 de de11.r JH1r1ie.1. il proches de l'ex1i11c1io11 que d 'a11tres. Re111arq11e: que la :011a1ion pro1·oq11ée par !t1 différence
s'agi1d'11ne111acle simple. frès so111·e111. deux orie111a1ion.1· so111 i111hriq11ée.1. si /11 e11 q11e ln d'angle {/'e.r1i11c1io11 ne pe111 êlre obserl'ée s11r le cliché 25 en LPA (gmssisse111e111x15 ).
la111elles all<'l'nw11es 1m1 de.\ orie111a1ions el des co11le11rs de !Jiréji·ingence dift'ére111c., (gm.1sis-
.l"t'111e111 X /6).
28 29
La zonation est le terme utilisé pour décri re les changements survenant entre le cœur
èl la périphérie d'un cri stal. On peut l'observer par diverses méthodes. p~r exe mple un
chancre.ment de bi réfringence (27), une variation de l'angle d'extrnctJOn (2:i) ou un chan-
"em: nt de la couleur d'absorpt ion entre les parties internes et externes du cri stal. Elle
indique habituellement un changement de la composition du cri stal, correspondant au
fa it que le fl uide à partir duquel le cristal s'est dé.veloppé, .a changé aussi de con~pos111on;
2 Minéraux
De nombreux minéraux n'ont pas une compos1t1on ch1m1que fixe, mais apparuennent d
des séries de solutions su/ides: lorsqu ' un cri stal grossit, sa couche externe n'a pas 1 ~1
même composition que celle sur laquelle elle s·est déposée; ceci abou.ti~ norm~ile_me nt a
un d~angement de propriétés optiques qu i peu vent être détectées saut s1 les differences Un étudiant se doi t de con naître la différence entre une roche et un minéral. Les 111i11é-
sont trop fa ibles. raux sont des composés chimiques inorganiques naturels ayant des structures cri stall ines
définies. Les ruches, horm is celles composées essentiellement de verre, sont des agrégats
cristal lins.
Altération Si ses cristaux sont assez grands et ont une couleu r spécifique, on peut rréquemment
L' altéra tion est une caractéristique fréquente de nombreux minéraux. Les minéraux identifier les minéraux d'u n échanti llon macroscop ique avec une simple loupe. Ainsi.
usuels des roches cristallisent à des températures relativement élevées, mais lorsq_u' ils dan s un granite, on peut habituellement cli~ tin guer un. ou parfois deux fe ld paths, un
refroidi ssent, ils peuven t être partiellement remplacés par d'autres minéraux stables a des mica foncé et du qu artz. Afin d'identifier une roc he ou de la décrire. on doit pa r contre
températures plus basses. L'altérati on des minéraux primaires peut se produire dan s con naître au préalable les mi néraux qui la constituent; dans ce but. nous décrirons dans
différentes circonstances. Les produits d' altération sont généralemen t trop petits pour ce chapitre quelques minéraux courallls.
être identifiés optiquement. Cependant, le fa it d'observer certains minéraux altérés et Bien que nous ayo ns défini un minéra l co mme un composé chimique. le terme
d'autres non altérés peut être un critère de reconnaissance important. Par .exemple, .dans composé est uti lisé ici clans un sens légèrement différent de la chimie. Pour un chimiste.
les sédiment con tenant du quartz et des feldspaths, ces derniers so nt fac ilement d1 strn- un co mposé a habiruellement une composi tion déterminée qu i peut être représentée par
gués du fait de leur altération (113-114). une formule chimique. Les mi néraux usuels, sauf quelques exceptions. ont raremen t une
composition simp le. Quelques min éraux so nt théoriq uement des composés pu rs : par
exemp le le qu artz est rormé de Si02 presque pu r: le disthène, l'andalousite et la sillima-
nite ont la même for mule Al2Si0 5 et contiennen t. avec une teneur faible. des aut res
éléments. Les minéraux si licatés ont en règle générale une co mposition chimiq ue très
complexe et presque tous forment des sol111io11s solides. c· est-à-dire que certain s
éléments peuvent se substituer à d'au tres dans leur structure. Ainsi. dans l e~ minéraux
l'erro-magnésiens, le magnésium et le fer sont interchangeables. c' est-à-dire que chacun
peut occuper certains sites dan s la structure atomique; clans les feldspath s alc alins, le
sodium et le potass ium sont interchangeab les. La horn blend e, minéra l courant, a des
compositions ch imiques variées clans le gro upe miné ra l de s amphiboles et montre
diverses possibilités de substitut ion d'élémen ts chimiques dans ce type de structure cris-
tall ine.
Dans ce chapitre. nous n·avons 1·eprésenté que certa ins minéraux très fréquent. qui
sont nécessaires pou r identifi er la plu part des roches magma tiques et sédimentai res.
(Certain · mi néra ux sont spéc ifiqu es des roches métamorphiques et les plus classiques
seront illustrés clans le chapitre cinq.) Les formu les des minérau x sont indiquées.
Certaines ont été si mplifiées et les principales substi tutions chimiques sont indiquées
elltre parent hèses. Ainsi, dans le cas de l'olivine, la composit ion peut varier entre deux
termes extrêmes, Mg2Si04 (pôle magnésien) et Fe2Si0.i (pôle ferreux).

31
30
Olivine
26
Olivine (Mg,Fe}iSi0 4
L'oli vine est le no m d' un e série de so lutions solides variant entre la fors térite
(Mg Si04 ) et la faya lite (f e2Si04 ) . On la recon naît en lame mince par son fort relief et sa
2
biréfringence élevée, et auss i parce qu 'elle présente rarement un bon c.:li vage, mais plutôt
des craquelures irrégulières. On observe sur les clichés 26 et 27 des phénocri staux d'oli-
vine dans une matrice microlithique contenant des peti ts cristaux brnn pâle de pyroxène
et des peti ts cristaux en latte de fcld ·path colorés en gris ou blanc. Les cristaux ind ivi-
duels d' olivi ne montrent, en foncti on de l'orientation de la coupe des cristaux, des
couleurs variabl es de biréfringence des 1er, 2e et 3c ordres. La zonati on des plus grand ·
cri staux d'olivine est marquée par la coul eur de biréfringence de la partie principale
différente de la périphérie. qui a une composi tion chimique légèrement différente. plus
riche en fer.
L'oli vine est un constituant rréquent des roches magmatiques basiques; elle est habi-
tuellement accompagnée par le clinopyroxène brunâtre et apparaît presque incolore ou
légèrement verdâtre par rapport au pyroxène, en LPNA (c liché 26). Dans les calcaires
métamorphiques, on observe de la forsté1ite presque pure et incolore en lame mince.

26 Phénocrista11x c/"olivine (grossisse111e111x9, LPNA).

27

27 Phénocristaux d 'olivine (grossisse111en1 x9. LPA J.

33
32
Orthopyroxène

Orthopyroxène (Mg,Fe)Si0 3
La chi mie de cette série minérale peut être comparée à celle des olivines, car c'est une
série sili catée de fer-magnésiu m avec une solution solide complète co mprise entre un
pôle magnésien (MgS i0 3) et un pôle ferreux (FeSi0 3); les orthopyroxènes cont iennent
cependant plus de Si0 2 que les olivines.
Le cliché 28 a été pris en LP A, puis on a tourné le polariseur de 90° pour prendre le
cliché 29 . Les cristaux colorés sont des orthopyroxènes et le reste du champ du cliché est
occupé par des feldspaths alcalin . des plagioclases et du quartz. Les cristaux d'o11hopy-
roxènc apparai ssent pou r la plupart roses sL1r un cliché et verdâtres sur l' autre cliché. Ce
pléochroïsme, variant du rose au vert, est un cri tère uti le permettant de déceler la
présence d' orthopyroxène, mais il n'est malheureusement pas wujou rs visi ble. Certains
crisraux montrent des c]jvages. mais des craquelures irrégulières sont aussi visibles. Su r
le cliché 30, pris en LPA, les couleurs d' interférence appart iennent au 1er ordre, ce qui
traduit la basse biréfringence de ce minéral. Les cristaux d' nrthopyroxène montrent des
extinctions droites dans toutes les sections à un seul clivage. contrairement au clinopy-
roxène pour leq uel, dans certai nes sections, l'extinction est oblique.

29 Même cliché que 28. mais le polariseur a é1i' rnumé de 9oc.

28 30

28 Orrhopyroxène (grossissemenl x J5, LPNA ). 30 Orlhopyroxène (grossissemenr x 15, LPA ).

34 35
Clinopyroxène

Clinopyroxène Ca(Mg,Fe) Si 20 6
Chimiq uement, les plus fréquents de s clinopyroxè nes diffèrent de s ort hopyroxènes
par la présence de calcium. Les compositions des cli nopyroxènes des roches magma-
tiques intermédiaires et basiques correspondent à peu près à celle du minéral augite.
On distingue sur les clichés 31 et 32 des grands phénocrista ux bru ns d'augite dans
une matrice de petits cri staux d'augite. <l' olivine et de feldspath. Dans l' angle droit infé-
rieur du cliché en LPNA, on observe une zo nation <lans le cristal, encore plus nette en
LPA . Les deux cristaux les plus grands sont fo rmés de mac les simples : dans certai nes
roches , les macles simples sont très fréquentes dans les augites. Sur ces cli chés, les
cli vages caractéristiques de l' augile ne sont pas très nets. La biréfringence de l'augite
correspond à la couleur maximum d' interférence <lu 2e ordre. Le grand cristal maclé près
du bord gauche du cliché montre des couleurs basses du 1cr ordre , en rai son de l'orienta-
tion de la coupe.
Les clinopyroxènes sont quelquefois colorés en vert : ceci peut indiquer que le minéral
et les roches sont riches en alcalins (Na, K).

31 Phé11ocrisrw1x de pyroxène (grossissemelll x 8. LPNA).

32

32 Phé11ocristaux de pyroxène (grossisse111e11t x 8, LPA ).

37
36
Interpénétration de deux pyroxènes
33
Interpénétration de deux pyroxènes
Le cliché 33 représente une lame mince de roche avec un fe ldspath plagiocl ase et
deux types de pyroxènès interpénétrés. Sur chaque quart, on observe des cri staux presque
noirs contenant des lamelles colorées en LPA. Le cristal hôte est un orthopyroxène
presque éteint, les lameUes sont de l'onhopyroxène. Les autres cristaux, colorés en bleu
ou en rouge en LPA, sont des clinopyroxènes; ils contiennent aussi des lamelles d' ortho-
pyroxène. Ces types d' interpénétrations peuvent être comparés avec ceux des fe ldspaths
alcalins (voir p. 50).

33 l nterpé11élratio11 de deux fJ.vroxènes (grossisse111e111 x 24, LPA).

39
38
Amphibole

Le groupe des amphiboles contient de nombreuses solutions solides différentes; elles


ont toutes des structures cristallines similaires. malgré les divers types de substitution
chimique possibles. Les couleurs des amphiboles sont très variées en lame mince et
toutes sont plus ou moins pléochroïques. Les hornblendes sont les amphiboles les plus
fréquentes des roches magmatiques ; la formule indiquée ci-dessus peut correspondre à
celle d'une hornblende, mais la formule générale des amphiboles est trop complexe pour
être expliquée en détail ici.
Les phénocristaux bruns sur les clichés 34 et 35 (lame mince d' une roche volcanique)
montrent des couleurs pléochroïques dans les teintes brunes, fréquentes chez les horn-
blendes. Les cristaux présentent pour la plupart au moins un clivage et les liserés noirs
sont dus à la formation d'oxyde de fer (par oxydation). Les couleurs de biréfringence
(cliché 36) ont un peu modifiées par les couleurs d'absorption ; les cou leurs de biréfrin-
gence maximum de la hornblende brune sont du 2° ordre.
D' autres exemples d'amphiboles seront illustrés dans le chapitres trois et cinq.

35 Phénocristaux d 'amphibole (gmssissemenl X


.......
20. LPNA, polariseurs /ournés de 90° par
rapport au cliché 34).

36
34

36 Phénocristaux d'amphibole (grossissemenl x 20, LPA).


34 Phénocristaux d 'amphibole (grossissement x 20, LPNA).

41
40
Biotite

38
Biotite K(Mg,FehAISi3010(0H,Fh
On trouve fréquemment deux variétés de mica dans les roches; la muscovite, inco-
lo re, et la biotite, brune. Le minéral à coule ur d ' ab orption brune est la biotite. La
formule ci-dessus sous-entend la substi tution fréquente du fer à la place du magnésium ;
seul le terme magnésien presque pur (phlogopite) est très peu coloré. La biotite a un
cli vage parfait et se cli ve faci leme nt en minces feu illets flexibles. En lame mince, ce
cl ivage peut être faci lement observé et le pléochroïsme est très évident sur les clichés 37
et 38.
La coule ur d' absorption la plus fo rte est observée lorsque le clivage est parallèle au
polariseur; sur le cliché 37, le polariseur est parallèle au petit côté, alors que sur le cl iché
38, il est parallèle au grand côté.
Les coule urs d ' interférence de la biotite sont influ encées par sa forte coule ur d' ab-
sorption, si bien que la biréfringence ne peut être estimée fac ilement. Pa1fois, il est diffi-
ci le de di tinguer la biotite de la ho rnbl ende , mais lorsque la biotite est proche de
l'extinctio n, elle a fréquemment un aspect bariolé très caractéristique. Cet effet peut être
observé dans un ou deux cristaux du cliché 39 pri s en LPA. Les biotites so nt quelquefois
colo rées en vert mais se distinguent des ch lorites vertes (44) qui ont une faible biréfrin-
gence.
38 Biotite (g rossissement x 20, LPNA. polariseurs to11més de 90° par rapport a11 clich1it';

39
37

39 Bim ite (grossissement x 20, LPA ).


37 Biotite (g rossissement X 20, LPNA ).

43
42
Muscovite
40

La différence chimique entre la muscovite et la biotite est que la première ne contient


ni fer ni magné ium dans sa tructure atomiqu e; el le est donc incolore e n échantill on
macroscopique et e n lame mince. Elle a un clivage parfait q ui pe ut être observé dans
certains cristaux du cliché 40 pris en LPNA. Dans le champ de ce cliché, outre la musco-
vi te incolore, on observe quelques cri staux de biotite et d' un minéral à très fort relief, le
disthène (Al 2Si20 5) .
Les couleurs brillantes de biréfringence so nt très visibles sur le cl iché 41 , pris e n
LPA, et il est difficile de confondre la muscovite avec d'autres minéraux. Ceci est un
agrandissement d' une lame mince (cljchés 170 et171) qui permet d ' observer un gneiss à
disthène.

40 Muscovile (grossissemenl x 16, LPNA ).

41

41 Muscovite (grossissemenl x 16, LPA ).

45
44
Chlorite (Mg,Fe,Al)6(Si, Al)4Ü1o(OH)g
Le minéral vert visi ble sur le cliché 42 (en LPNA) est la chlorite. La couleur verte est
d'ailleurs à l' origine de son nom (chloros, en grec, signifie jaune verdâtre). Sur le cliché
43, le polariseur a été tourné de 90° el de nombreux cri taux, verts sur le cliché 42, appa-
raissent maintenant jaune paille pâle ; ce pléochroïsme est caractéristique de la chlorite.
Le minéral incolore sur les clichés 42 et 43 est la muscovite. Comme les micas, la chlo-
rite présente un bon clivage.
La biréfringence de la chloriLe est plus faible q ue celle des micas ; les ch lori tes mon-
trent fréquemment des couleurs d ' interférence anormales (voir p. 24), c ' est-à-dire qui
n' apparaissent pas dans l'échelle de biréfringence (6), habitue llement Le brun ou le bleu
(la teinte brune est bien visible sur le cliché 44 pris en LPA).

43 Ch/orile (grossissement x 46, LPNA, polariseur tourné de 90° par rapport au cliché 42).

44

44 Ch lori te (grossissement x 46, LPA).


42 Chlorite (grossissement x46, LPNA).
47
46
Quartz
46
Quartz Si0 2
Le quartz est l'un des minéraux les plus fréquents des roches. C'est l' un des princi-
paux constituants des granites, des grès et de nombreuses roches métamorphiques: il est
formé de Si02 presque pur.
On Je reconnaît en lame mince, en LPNA, à ce qu ' il est toujours limpide et inaltéré; il
n'a pas de clivages; en LPA, il présente des teintes de biréfringence grises ou blanches.
Comme le quartz est très fréquent dans les roches, on l' utilise avec les feldspaths pour
évaluer l'épaisseur de la lame; lo rsque sa couleur de biréfringence est jaunâtre, cela
signifie que la lame est légèrement trop épaisse.
Sur les clichés 45 et 46, les cristaux de quartz et de feldspath sont grands et disposés
dans une matrice de fins cristaux. Le cristal en haut et à droite du cliché est un feldspath
très altéré, les cristaux limpides sont des quartz. Dans cet exemple, le quartz a parfois des
limites rectilignes, mais ses indentations indiquent que Je cristal a incorporé au cours de
sa croissance un peu de liquide silicaté qui a formé plus tard la matrice de la roche.
Les clichés 47 et 48 représentent une lame mince de granite ; le centre des clichés est
occupé surtout par du quartz. A la périphérie, on distingue quelques cristaux de biotite et
de feld spath ; l'altération du feldspath est perceptible en LPNA et en LPA. En LP A, les
cri staux de quartz situés au centre sont presque éteints, mai s l' extinction n'est pas
uniforme . Cette extinction ondul ante indique que la roche a été comprimée et est une
caractéristique de nombreux quartz des roches magmatiques, sédimentaires et métamor- 45 Cristaux de quartz et de feldspaths (gros- 46 Cristaux de quartz et de fe ldspaths (g ros-
phiques. sissement x 7, LPNA ). sissem.ent X 7, LPA ).

48

47 Crisiaux de quartz (grossissement X 7, 48 Cristaux de quartz entre un granite (gros-


LPNA ) sissemenf x 7, LPA).

48 49
Feldspaths
Feldspaths Tous _les feldspaths ont un relief et une bi réfringence assez bas; on peut don c les
reconnaitre par leurs couleurs de biréfringence, le gris et le blanc ; les plagioclases
Les feldspaths sont les minéraux les plus fréque nts des roches de la croûte terrestre et
proches de l'anorthi te pré entent une teinte jaunâtre dans une lame d'épais eur normale.
comprennenr deux séries : les feldspaths alcalins ont des composiüons variant entre celle
Presque tous les feldspaths ont deux bons cli vage et dan certaines lames, ils semblent
de l' orthose (KA1Si 30 8) et celle de l' albite (NaA1Si3 0 8); les feldspaths plagioclases
être perpendicu~aires_. Dans les échantillons macroscopiques, avec une loupe, la présence
forment une série continue variant entre l'albite (NaAJSi 30 8) et l' anorth.ite (CaAJ 2Si 20 8).
de clivage sert a di stinguer le feldspath du quartz, puisque ce dernier n'a pas de clivage.
Comme l' albite forme le terme final ou pôle des deux éri es, les compositions de feld-
De nombreux feldspaths montrent des macles multiples, pol ysynthétiques, avec des
spaths peuvent être représentées par un triangle dont les angle sont ces trois pôles indi-
lamelles; dans les roches grenues, on peut souvent les observer à la loupe dans les échan-
qués par les abréviations Or, Ab et An (schéma 49).
tillons macroscopiques.
La série des plagioclases comprend six termes don t les co mposi tions sont les
sui vantes :
albite: 0- 10 % An
oligocla e : l 0-30 % An 49.
andésine : 30-50 % An
labradorite: 50-70 % An
An
bytownite : 70-90 % An
anorthite : 90-1 OO % An
On indiq ue habituellement la composition des plagioclases par Je pourcentage des
pôles, par exemp le : An 65 Ab 35 ou simplement An65 . Tous les feldspaths plagioclases
contiennent une petite quantité de fel dspath K (habituellement moins de 5 %) ; tous les
feldpaths alcalins co nti en nent un peu de fe ldspath Ca (moins de 5 %) ; ainsi, sur le
schéma 49, les compositions sont indiquées dans une bande du triangle plutôt que ur
une ligne.
Dans les séries alcalines, on indique le nom des termes finaux , car il est difficile de
déterminer les compositions des termes intermédiaires. En outre, ces derniers peuvent
être des interpénétrations de deux feldspaths de basse température, des perthites (53) ou
des microperrhires, sui vant la dimension des composants.
La présence de feldspaths est essentielle pour classifier les roches magmatiques; il est
donc souhaitable de pouvoir déterminer ceux-ci ainsi que leurs proportions relatives.
Lorsqu ' un plagioclase est visible, il est utile de déterminer sa com position par des
méthodes optiques. Dans les roches métamorphique , la co mposition des fel dspaths
plagioclase. peut indiquer Je degré de métamorph isme.
Le matériel utilisé pour préparer des lames minces a un indice de réfraction proche de Ab Or
1,54. L'albite et les autres feldspaths alcalins ont des indices de réfraction inférieurs à
cette valeur. L'oligoclase a des indices proches de 1,54, mais les feldspaths plus riches
49 Diagramme établissant la composition des plagioclases et des
en calcium ont des indice de réfraction plus élevés. Donc, en examinant le bord de la
f eldspaths alcalins en fo nction de la teneur en anorthite (An), en
lame, ou des trous de la lame, lorsqu'un feldspath est contigu au mi lieu de montage, nous albite (Ab) et en orthose (Or).
pouvons utiliser la frange de Becke (voir p. 20) pour déterminer d' après les indices de
réfraction s'il s'agit d'un feldspath plagioclase ou alcalin.

50 51
Sanidine
50
Sanidine (K,Na)AISi 30 8
Les feldspaths sodi-potassiques forme nt une série de solutions solides aux tempéra-
tures élevées (inférieures à 700 °C); ils tendent à se séparer en parties riches en potas-
sium et en parties riches en sodium.
Les feldspaths alcalins des roches volcan iques sont habituelleme nt des sanidines ; les
clichés 50 et 51 montrent des cristaux prismatiques de sanidine dans une pâte microli-
thique. L'orientation préférentielle des cristaux suggère qu'ils ont été transportés dans un
magma encore fluide, avant sa solidification. Les cristaux présentent une certaine altéra-
tion et souvent une macle simple. Ce faciès ainsi q ue la macle simple sont caractéri s-
tiques de la sanidine. Il n' est pas facile de déterminer la composition d' un feldspath
alcalin; cependant, les sanidines riches en potassium sont plus fréq uentes que les sani-
dines riches en sodium.
L' orthose est un feldspath potassique non maclé, ou avec une macle simple, commun
dans les roches granitiques. Comme on ne peut facilement distinguer l'orthose de la sani-
dine, on tend à restreindre l' usage du nom orthose au pôle potassique de la série des feld-
spaths alcalins.

50 Cristaux prismatiques de sanidine (grossissement X 13, LPNA).

51

51 Cristaux prisnuaiques de sanidine (grossissement X 13, LPA ).

52 53
Microcline

Microcline KAISi 30 8
Par rapport à la sanidine dont la formule chimique implique le remplacement du
potassium par le sodium, celle du microcline indique qu 'il s'agit d'un minéral potassique
très pauvre en sodium.
Sur le cliché 52, le microcline occupe la plus grande partie du champ visuel. Sa macle
quadrillée, en tartan, est très caractéristique et suffit pour l'identifier. Nous n' avons pas
inséré de cliché en LPNA, dont le seul intérêt serait de montrer son faible relief. A
environ 10 ou 25 mm sous le bord supérieur du cliché, on voit une interpénétration
(myrmékite ) de quartz et de plagioclase.
Sur le cliché 53 on observe une perthite à microcline. Ses veines sont formées d 'albite
(NaA1Si 30 8) et les parties quadrillées de microcline (KA1Si 30 8) . Celle-ci s'est probable-
ment formée en solution solide et les deux minéraux se sont séparés, ultérieurement,
pour former cette interpénétration perthitique.

52 Microcline (grossissemenl X 16, LPAJ.

53

53 Microcline perthitique (grossissement x 40, LPA ).

54 55
Plagioclase
55

Les fe ldspath s pl agiocl ases montre nt toujours des macles multi ples polysynthétiques
dan les cristaux observés entre polariseurs croisés. La macle polysynthétique la plus
fréqu ente est la macle de l'albite; dans ce cas, e lamelles sont disposées parallèlement
à un c li vage parfai t. Les clichés 54, SS et 56 ont de illustrations de pl agioclases
maclés; sur chacun. un bon cl ivage est disposé parallèleme nt au bord allongé du cl iché
54 ; les polariseurs sont croisés et disposés parallèlement au bord des clichés. La rotati on
de la platine du microscope dans une directio n provoque l'extincti on d' un ensemble de
lamell es ; la rotati on dans la direction opposée provoque l'extincti on des a utres lame lles.
Da ns la macle de l'albite, certaines lamelle sont les images miroirs des lame lles adj a-
centes (sans avoir nécessaire me nt la même largeur), si bi en que l'angle d'extinction dans
une direction serait exactement le même dans l'autre direction lorsque le cristal est coupé
perpe ndic ulaireme nt au cli vage. Lorsq ue la coupe n'est pas exactement perpe ndiculai re
au c li vage, le. angles d'extinction ne di ffère nt que de q uelques degrés: dans ce cas, on
pre nd la vale ur moyenne. On défi nit ainsi l'angle d'extinction d 'une zane symétrique.

55 Plagioclase maclé (g rossissement x 16, LPA ).

54

54 Plagioclase maclé (grossissement x 16. LPA ). 56 Pla[?ioclw·e maclé (grossissemen t x 16, LPA ).

56 57
Composition des feldspaths
Deux méthodes permettent la mesure de l' angle d' extinction dans des zones symé- 58
triques.
90°
- La plus simple consiste à trouver un cristal coupé perpendiculairement, non seule-
1
ment par rapport à un clivage, mais aussi par rapport à l'autre clivage parfait. Ce clivage 80° I
I
I
est subparallèle au bord gauche du cliché S4 où il apparaît comme une ligne en zigzag, I
70°
les deux clivages n'étant pas à angle droit mais environ à 92° l'un de l' autre. Par Maximum /
c::
exemple, les angles d'extinction sur les clichés SS et S6 sont de 28° ; la composition de 1

ce cristal peut être obtenue à partir du diagramme rel iant l' angle d'extinction dans les
0
·13
60° ,

--
c:: I

sections perpendiculaires à l'axe cristallographique x (58). Dans ce cas, le plagioclase est ",+j
><
50° "l.x
proche d'une labradorite An 55.
_a;
"'C 40° 1/ " ~

_,, ~
- La deuxième méthode est utilisée dans le cas plus général où il n'est pas possible J!!
O'l
c:: 30°
de trouver une coupe perpendiculaire aux deux clivages; on utilise alors l'angle d 'extinc- <i:: /
tion maximum dans les zones sy métriques. On mesure habituellement l'angle d'extinc- 20°
Maximum V
tion d'au moins six cristaux pour obtenir la composition du fe ldspath à partir d' une
courbe reliant la composition chimique à l'angle d' extinction maximum obtenu (58). 10° ~
....
/
Sur le cliché S7 on visualise un grand phénocristal dans une lave : il comprend deux
parties associées par une macle simple. Chaque partie a des macles multiples. La partie
oo
l_x
\ V 1

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
supérieure montre une zonation illustrée par la variation de teinte du gris de biréfrin - Ab Pou rcentage d'anorthite An
gence, ce qui indique une position d'extinction différente dans les diverses parties du
cri stal. La zonation n' est pas visi ble dans la moitié inférieure du cristal du fai t de son
orientation différente ; elle ne peut montrer des tei ntes différentes de biréfri ngence aussi
58 Diagramme montrant les relations entre la composition chimique et l'angle d 'extinction
contrastées que la partie supérieure.
dans la série des f eldspaths plagioclases. la ligne continue est relative aux sections perpen-
diculaires aux deux cli vages (voir clichés 54, 55 et 56). La ligne en tirels libellée
S7 «maximum » correspond aux sec1ions taillées perpendiculairement à un seul clivage, le plan
vis-à-vis duquel les macles de l'albite sont des images miroirs. Voir le texte pour les détails
de cette méthode. Au pôle sodique de la série, il y a deux compositions possibles pour un
angle d 'extinction donné, qui peu vent être distinguées par la détermina/ion de l'indice de
réfra ction. Seuls les plagioclases contenant plus de 20 % d 'anorthite ont des indices de
réfraction plus grands que l'indice du milieu de montage normalement utilisé ( J,54).

57 Phénocristal zané de plagioclase dans une lave (grossissemenl x 15, LPA).

58 59
Néphéline
59
Néphéline NaAISi04
La néphéline est un minéral fe ldspathoïde. Chimiquement, les feldspathoïdes sont
similaires aux feldspaths, mais ils contiennent moins de silice. La formul e indiquée ci-
dessus est théorique parce que toutes les néphélines naturelles contiennent un peu de
potass ium . La néphéline est l'un des fel dspathoïdes les plus fréquents et sa présence
indique qu ' une roche est riche en alcalins.
Sur les clichés 59 et 60, les phénocristaux de néphéline sont di sposés dans une pâle
microlithique. Les cristaux ont une fo rme rectangulaire ou parfois hexagonale. Le cri stal
dans l'angle inférieur gauche du cliché est une partie d' un cristal hexagonal brisé et Je
cri stal situé en haut, à droite du centre, est aus i hexagonal. Ces cri staux hexagonaux
sont presque noirs, entre polariseurs croisés. en raison de l'orientation de la section.
La néphéline et la sanidine sont parfoi présentes en même temps et l' identification de
cri staux indi viduels peut être difficile. Lorsque les cristaux montrent des macles simples,
on peut reconnaître la sanidine. En outre, les fe ldspaths ont des cli vages moins bien
formés que la néphéline.
Les deux régions blanches irrég uli ères dans le quart supéri eur gauche du cliché 59
sont des trous de la préparation et apparaissent donc noirs entre polariseurs croisés (60).
La néphéline et le quartz ne peuvent être présents clans la même roche, mais ils
peuvent être confo ndus en raiso n de leurs propriétés optiques similaires. Le quartz a
cependant une biréfringence légèrement plus forte que la néphéline et montre rarement 59 Phénocristaux de néphéline (grossissement x 11. LPNA ).
une altérati on. JI ne présente pas de cristaux rectangul aires comme ceux de cette lame.

60

60 Phénocristaux de néphéline (grossissement x I / , LPA).

61
60
Calcite

Calcite CaC0 3
La calcite est le principal constituant des calcaires. Les calcaires peuvent contenir de
la dolomite CaMg(C0 3h, qui a habituellement remplacé la calcite originelle. La calcite
est présente dans de nombreuses roches métamorphiques et est le principal minéral des
marbres. On la trouve aussi dans certaines roches magmatiques, et elle est le principal
constituant du groupe des carbonatites . De nombreuses méthodes sont utilisées pour
distinguer la dolomite de la calcite, mais nous ne mentionnerons ici que le test chimique
le plus classique, suivant lequel la calcite se dissout avec effervescence dans l' acide
chlorhydrique dilué, alors que pour la dolomite, la réaction est beaucoup plus lente sauf
si l'acide est chauffé.
Les minéraux carbonatés ont tous une biréfringence très élevée et leurs colorations
pastel en LPA sont en dehors de l' échelle 18. Leur forte biréfringence est aussi respon-
sable du changement de leur relief lorsqu' on tourne la platine du microscope ou le pola-
riseur. Sur le cliché 62 le polariseur a été tourné de 90° par rapport au cliché 61 : chaque
cristal semble différent sur les deux clichés. Les clivages et les macles multiples sont
nettement visibles.
Sur le cliché 63, on visuafüe les couleurs de biréfringence pastel. Un cristal maclé,
dans l'angle inférieur droit, montre quelques lamelles éteintes et presque noires.
~

62 Calcite (grossissement X 35, LPNA, polariseur tourné de 90° par rapport au cliché 6 1).

63
61

61 Calcite (grossissement x 35, LPNA ). 63 Calcite (grossissemenl x 35, LPA).

63
62
Grenat

64

Cette composition chimique est très simplifiée et proche du grenat almandin.


Le grenat est commun dans de nombreuses roches métamorphiqu es. JI apparaît
fréquemment rouge ou brun-rouge dans les échantillons macroscopiques, mais normale-
ment incolore en lame mince (en LPNA), ou pa1fois rouge pâle ou brun. En raison de son
fort indice de réfraction et de son isotropie, il est généralement facilement identifiable en
lame mince. Il tend à former des cristaux automorphe. ; ces cristaux peuvent être remplis
d' inclusions d' autres minéraux.
Certaines compositions chimiques de grenats indiquent qu 'ils se sont formés à haute
pression, alors que d'autres grenats ont pu se former à des pressions relativement basses,
proches de celles de la surface terrestre. li n'existe pas de méthode optique simple pour
déterminer l'espèce de grenat ; même son indice de réfraction est difficile à mesurer en
raison de la rareté des liquides à fort indice de réfraction. Les cristaux représentés sur les
clichés 64 et 65 sont des cristaux automorphes dans une roche métamorphique. Leur fort
relief et leur isotropie apparaissent nettement.

64 Cristaux automorphes de grenat dans une roche métamorphique (g rossissement x 16.


LPNA ).

65

65 Cristaux automorphes de grenat dans u11e roche méiamorphique (grossissemenl x 16.


LPA).

64 65
3 Roches magmatiques

Les roches magmatiques sont formée par solidi ficat ion d'u n liqui de silicaté, le
magma. Lorsque le magma se refroidit lentement à une certaine profondeur de la croûte
terrestre, les cri staux ont le temps de croître. Les roches qu i cri stall isen t en grands
mass ifs à des profondeurs de quelques kilomètres, fo rment des plutons et sont donc
appelées roches plutoniques. Lorsque le magma est émis par un volcan ou à travers une
fi ssure crustale, il se refroidit plus rapidement et la roche ainsi formée contient des très
petits cristaux ou du verre. On parle alors de roches extrusives ou volcaniques.
Les roches qui se consolident en fi lons intrusifs forment des intrusions mineures; ce
sont des roches de semi -profondeur qui constituent une troisième catégorie de roches; il
s' agit en général de roches microgrenues.
Tl existe des différences considérables dans les roches magmatiques; le rôle du pétro-
graphe est de comprendre les causes de cette diversité et de déterminer les relations entre
les dtverses roches et avec les milieux géologiques dans lesquels elles se fo rment. Pour
décri re une roche, il est souhai table de di sposer d' un système de classification et de
donner des noms spéciaux à chaque catégorie de roches. Il existe des noms spécifi ques
pour les roches plutoniques, de semi-profondeur et volcaniques; les noms des roches de
semi -profondeu r sont rarement utilisés sauf le terme dolérite (diabase aux États-Un is)
pour une roche fil onienne form ée à partir d ' un magma basaltique. Actue llement, une
roche plutonique désigne une roche à grands cristaux, de dimension supérieure à 5 mm ;
po ur les roches mi crogrenues composées de cristaux de taille moyenne ( 1-5 mml, on
accole le pré fixe « micro » au nom de la roche plutonique correspondante, par exe mple,
un microgranite; le roches à grain fin (0,05- l mm) sont souvent des roches volcaniques
microlithiques. Ainsi, la bordure fi gée fin ement cri stallisée d' un gabbro pourrait être
décrite comme un basalte.
Pour classer les roches magmatiques, on utilise soit un système minéralogique soit un
ystème géochimique.
La méthode minéralogique est la plus simple pour les roches pluton iques dont les
minéraux peuvent être identifiés dans les échantillons macroscopiques à l' œil nu ou à la
loupe, et avec plus de précision, dans une lame mince au microscope. Pour les roches à
très petits cri staux et les roches vitreuses, la classificati on basée sur la composition
t himique sera plus préc ise, mais elle est plus longue et plus co ûteuse car l'analyse
chimique d' une roche exige une instrumentation sophistiquée.

67
Classification des roches magmatiques
Nous utilisons ici une classification minéralogique basée sur la teneur e n quartz et e n Tableau 1. - Classification des roches magniatiques d 'après la satura/ion en silice et le
feldspath de la roche. Cette classification utilise quatre critères. pourcentage de f eldspath plagioclase. Les noms des roches plutoniques sont en caraClères
Le premier e t la saturation en silice de la roche : lorsque le quartz représente plus de gras, ceux de leurs équivalents volcaniques microlithiques en caractères maigres. Les roches
LO % du volume de la roche, celle-ci est sursaturée. Lorsque la roche est sous-saturée en usuelles représentées dans cet atlas sont indiquées par un astérisque.
silice , elle contie nt plus de 10 % de feldspathoïde. Les roches ayant mo ins de 10 % de
quartz ou de feldspathoïde sont considé rées comme saturées en silice: elles ne peuvent % de feldspath plagioclase Pas de
conte nir à la fo is du q uartz et des feldspathoïdes. Ces trois catégories constituent les Saturation
< 10 % 10-35 % 35-65 % 65-90 % >90 % feldspath
rangées du tableau de classification (voir tableau 1, page opposée).
Le deuxième critère dépend des proportions relatives de feldspath alcalin et de plagio- Sursaturée Granite alcalin* Granite* Granodiorite* Tonalite
clase (dans ce cas, le feldspath sodique est classé dan s la série alcaline et non dans la > 10 % quartz Rhyolite alcaline Rhyolite* Rhyodacite Dacite
série des plagioclases). Divers auteurs placent les limites à des pourcentages légèrement
différents des deux feldspaths : nous avons choisi les limites à 35 % et 65 %, ce qui plag . An30
permet d' établir les cinq (ou six) colonnes du tableau, la sixième colonne contenant les
Saturée Syénite alcaline Syénite Monzonite Monzodiorite Diorite*. Dunite
roches sans feldspaths.
< 10 % quartz. Trachyte alcaline Trachyte Latite Latite Andésite* Péridotite *
Le troi sième critère est la compositio n chimique du feldspath dans les roches conte-
Si 0 quartz, Andésite An < 50 % Pyroxénite*
nant surtout des plagioc lases. C'est po urquoi nous avons examiné en détai l les méthodes
< 10 %
optiques permettant de déterm ine r la co mposition des fe ldspaths plagioc lases dans le plag. An < 50 %
f eldspathoïde
premier chapitre. Cette subdi visio n permet de donne r un nom différent à une roche
Monzogabbro Gabbro*
contenant un plagioclase sodique (diorite) et à celle qui contient un plagioclase calcique Basalte*
(gabbro).
Le quatrième critère est la dime nsion moyenne des minéraux de la roche (phénocris- plag. An> 50 %
taux exclus), Sous-saturée Syénite Essexite Théralite
Les cases du tableau l ne représentent en fait qu ' une schématisatio n artificielle : on 0 quartz néphélinique* Téphrit e
sai t en effet que les roches d' une catégorie passent graduellement à la catégorie voisine. > 10 % Phonolite*
Une roche avec un pourcentage minéralogique déterminé, proche d'une limite, peut être feldspathoïde
classée aussi bien de part et d' autre de cette limite.
Les quafüi catifs fréquemment utili sés pour décrire la couleur des roches sont fo ncé.
moyen et clair. S 'il s' agit de roches plutoniques (à grands cristaux), o n peut comparer
ces couleurs avec les termes qui indiquent la teneur en silice de la roche, si une analyse JI faut cependant remarquer que ces termes ne sont pas utilisés.dans le sens chimique
chimique a été faite. li s' agit alors de roches ultrabasiques, basiques, intermédiaires et classique, puisqu'une roche riche en alcalins peut contenir une forte proportion de Si02 ;
ac ides. Une roche ultrabasique a une te neur en silice inférie ure à 45 % ; une roche sui vant sa significatio n géologique, elle peut donc être à la foi acide et alcaline.
basique a une teneur e n silice comprise entre 45 et 52 % ; une roche intermédiaire a une De nombreuses roches magmatiques n'e ntrent pas facil ement dans cette classification.
tene ur en siJice variant de 52 à 66 % ; une roche acide a une teneu r en Si0 2 supérieure à C'est le cas, par exemple, des lamprophyres. Ce groupe de roches forme des fi lo ns intru-
66 %. Les roches basiques et ultrabas iques so nt habitu ellement fo ncées et les roches sifs et est caractérisé par de grands phénocri staux d ' un minéral ferro-mag nésie n, biotite,
acides claires; l' adjectif alcalin est fréquemment e mployé en géoc himi e. Ce terme a hornblende ou augite, dans une matrice contenant fréq ue mmen t du fe ldspath, souvent
parfois été mal utilisé et nous essaierons de le définir ici avec rigueur. On l' utilise géné- très altéré, ou dans certains cas, un feldspathoïde. La calcite est un minéral fréq uent dans
ralement pour indiquer que la roche est plus ri che en (Na, K) que d' autres roches plu s la matrice et elle provient probablement de l'altératio n bien que ceci ne soit pas admis
fréquentes avec la même teneu r en Si02 . par tou .

68 69
Péridotite

Péridotite
Cette roche contient de l' olivi ne et du clinopyroxène et une faible quantité de feld-
spath plagioclase. Le relief du plagioclase est faible par rapport à celui de l' ol ivine et du
pyroxène ; ceci est très net sur Je cliché 66 en LPNA. Les cristaux d' olivine sont petit et
arrondi s et inclu s dans des cristaux de clinopyroxène plus grands: il s' agit donc d ' une
structu re pœcilitique. Les secteurs occupés par le clinopyroxène sont plus apparents sur
le cliché en LPNA en raison de la coul eur brune du pyroxène en Jarne mince. On
distingue sur le côté droit du champ du cliché un grand pyroxène.

66 Péridotite des îles Shiant, Écosse (grossissement x 9, LPNAJ.

67

67 Péridotite des îles Shiant, Écosse (g rossissement x9, LPA ).

70 71
Basalte à olivine
68
Basalte à olivine
Cette roche contient plus d'oli v ine que les autres basaltes. Les cri staux assez grands,
de forme irrégulière, sur les clichés 68 et (f), sont de l' olivine; ils sont contenus dans une
pâte microlithique de feldspath pl agi ocla~, de clinopyroxène et d'olivine. Les cristaux
d'olivine sont de dimensions très variées ct sont traversés par des craquelures caractéris-
tiques.
Les différentes orientations, suivant le~quelles les cristaux d'olivine sont sectionnés,
sont indiquées par les diverses couleurs d! biréfringence, qui varient du blanc (cristal à
gauche du centre du cliché 69) au jaune du 2° ordre (cri stal situé sous le précédent).
Remarquez que, sur certaines parties c:U cliché, les petits cristaux de plagioclase en
forme de baguette ont une orientation préférentielle, due sans do ute à l' écoulement du
magma avant sa solidification.

68 Basalte à olivine de l'île Ubekendt, Groenland (grossissement x 9, LPNA ).

69

69 Basalte à olivine de l'île Ubekendt, Groenland (grossissement x 9, LPA ).

72 73
Basalte

Basalte 71

Sur le cliché 70, à faible grossissement, on obse rve la structure microlithique du basalte,
avec des m icrophénocristaux de plagioclase (au milieu du bord supérieur du cliché), d' oli-
vine (couleurs de biréfringence rouge et orange) et de pyroxène (couleurs de biréfringence
jaune-brun). La pâte microlithique est composée de ces trois mêmes minéraux avec, en
outre, des cristaux presque rectangulaires d'un minéral opaque, la magnétite (F~04) .
Les clichés 71 et 72 sont un agrandissement de la même lame. Le cristal coloré en
ble u est une olivine; les cristaux brunâtres à clivages sont des pyroxènes; les cristaux de
magnétite, toujours noirs, sont faci lement repérables sur le c l iché 71 e n LPNA. Le
plagioclase ayant un relief élevé par rapport au milieu de montage, il s' agit d ' un plagio-
clase calcique.

71 Basalte d 'Hualalai, Hawaï (grossissemenl x 50, LPNA ).

70 72

70 Basalte d 'Hualalai, Hawaï (grossissemenl x J1, LPA). 72 Basalte d 'Hualalai, Hawaï (grossissement x 50, LPA ).

74 75
Dolérite alcaline
73
Dolérite alcaline
Les cl ichés 73 et 74 o nt été pris à un grossissement supérieur à ceux des autres photo-
graphies de cet ouvrage. Cette doléri le est une roche de semi-profondeur, de composition
basaltique, formée essentiell eme nt d 'olivine, de pyroxène et de feld spath. Le grand
cristal au centre du cl iché est un clinopyroxène; il contient plusieurs cristaux en baguette
de feldspath plagioclase. Cette structure ophitique est caractéristique de ce type de roche .
Bie n que l'olivine ne soit pas a pparente dans le champ de ce cli ché, o n disting ue
quelques crista ux d'olivine dans l'angle droit supérieur, avec des couleurs d'interférence
du 1er ordre, en raison de l'orientation de leur section.
Cette roche est une dolérite à ana/cime , parce qu ' elle contie nt ce minéral, en plus des
trois minéraux cités. L 'analcime est un minéral sodique, q ui a cri stalli sé dans les inter-
stices entre les lattes de feldspath . Elle a un indi ce de réfraction plus faible que cel ui du
mi lie u de montage, si bi en que le plagioclase calcique apparaît e n re li ef lorsqu ' il est
placé à côté de l'analc ime (voir le secteur jus te à gauche du g rand cristal de pyroxène,
visible au centre du cliché).
En Amérique du Nord, on préfère le terme diabase à celui de doléri te.

73 Dolérùe alcaline des îles Shiant, Écosse (grossissement x 26, LPNA).

74

74 Dolérite alcaline des îles Shiant, Écosse (grossissement x 26, LPA ).

76
Gabbro à olivine
75
Gabbro à olivine
Les minéraux essentiels du gabbro sont le clinopyroxène et la labradorite. un feld-
spath plagioclase très calcique. Le gabbro visible sur les clichés 75 et 76 contient de
l'olivine, en plus des minéraux précédents. Les pyroxènes sont colorés en brun en LPNA
(75) e t les cri staux montrent, pour la plupart, un ou deux clivages. Les olivines so nt
moins colorées et sont traversées de craquelures irrégulières. Un cristal d'olivine, en
forme de diamant, jaune ou vert, est visible à droite du centre du cliché 76 en LPA. Les
olivines o nt des couleurs de biréfringence plus élevées que les pyroxènes.
Les cristaux de plagioclase ont une orientation préférentielle dan s cet échantillon,
sans doute en raison de l'écoul ement du magma, ou par sédimentati on des cr istaux
aplati s sous l'effet de la gravité.

75 Gabbro à olivine d 'Ardnamurchan, Écosse (grossissemenl x 9, LPNA ).

76

76 Gabbro à olivine d 'Ardnamurchan, Écosse (grossissemenl x 9, LPA).

79
78
Gabbro

77
Gabbro
Le gabbro apparent sur les clichés 77 et 78 est moins riche en olivine que celui des
clichés 75 et 76. Néanmoins, dans l' angle supérieur gauche du cli ché 77 (LPNA), on
distingue un cristal d 'olivine. Étant presque noir en LPA (78), il est proche de sa position
d' extinction. Un autre petit cri stal d'olivine est visible dans l'angle inférie ur droit. La
plus grande partie du c lic hé est occupée par un plagioclase maclé et pa r du clinopy-
roxène. D'après les mesures d 'angle d'extinction, la composition du plagioclase s'ap-
proche de Ab 30An 70 , c'est-à-dire un plagioclase compri s entre la labradorite et la
bytownite. La teinte jaune indique que le plagioclase est assez calcique ou que la lame
mince est trop épaisse.
Le clinopyroxène a deux caractéristiques intéressantes qui méritent d' être commen-
tées. La cou leur de biréfringence de certains cristaux varie nt à leur périphérie, ce qui
indique un changement de la composition du pyroxène. Dans certains cristaux, une fi ne
structure en lamelles est visible. Elle est due à l' exsolution d'un pyroxène pauvre en
calcium à partir du pyroxène hôte très calcique (voir p. 38). Un cri stal de pyroxène à
gauche du centre du cliché est coloré en brun-rouge dans une partie de la macle simple et
en jaune dans l' autre partie.

77 Gabbro de Nou velle-Calédonie (grossissement x J/ , LPNA ).

78

78 Gabbro de Nouvelle-Calédonie (grossissemen1 X1 1, LPA ).

80 81
Andésite
Andésite
Sur les clichés 79 et 80 on obse rve surtout des micro phénocristaux de deux mi néraux
dans une pâle microlith ique formée e n partie par des feldspaths plagioclases. Les mjcro-
phé nocri sta ux de feld spath sont limpides sur le cli ché 79 (LPNA); ils présente nt des
coule urs de biréfringence du g ris a u blanc et des macles multi ples sur le cl iché 80 (LPA).
La co mpositi on a pproxi mati ve des feldspaths plagioclases pe ut être évaluée d' après les
mesures d' angle d ' extinctio n : il s ' agi t d ' andésine. Ou tre les macl es, une zonatio n est
visible dans certains cristaux de feldspath.
Les cristaux bruns so nt de l'a mphibole horn ble nde (ici, la compositio n n ' est pas
o btenue par les méthodes opt iques). Qu elques pe ti ts c ri sta ux de pyroxène so nt a uss i
présents : ils sont incolores en LPNA (79) et montrent de briUantes couleurs de biréfrin-
gence en LPA (80). L' un de ces cristaux, visible au milie u du bord supérie ur, est coloré
en rouge.

79 Andésite de Bolivie (grossissement X 9, LPNA).

80

80 Andésite de Bolivie (g rossissement X 9, LPA ).

82 83
Diorite
Nous po uvons estimer d' après le cliché 81 en LPNA que cette roche est constituée par
e nvi ron 25 % (en volume)-de minéra ux fo ncés et que les 75 % re tants so nt des fe ld-
spaths plagioclases.
La biotite est facile à identifier par sa teinte brune et son cl ivage caractéristique. Cette
roche contient aussi deux pyroxènes que l' on peut disting uer par le ur biréfringence, les
orthopyroxènes mo ntrant des couleurs de biréfringence d u 1cr ordre et les cl inopyroxènes
du l er et du 2 e ordre (82).
Juste à gauche du centre du cliché, on observe un cristal d ' orthopyroxène coloré en
gri s du 1cr ordre et près de lui, un clinopyroxè ne coloré en ble u et en rouge. On identifie
q ue lqu es cristaux de quartz, limpides en comparaiso n du feldspath ; cepe ndant, il s sont
peu nombre ux, petits et di fficiles à id entifier ic i. Les fe ldspaths présentent quelques
zonations et ont des indices de réfracti on à peine plus élevés que celui du quartz: il s'ag it
d' andésine .

81 Diorire de Comrie, Érn.1Se (grossisse111e11t x 11, LPNA).

82

82 Diorile de Co111rie. Écosse (xrossisse111e11t x 11, LPA ).

84 85
Granodiorite
Granodiorite
Les minéraux colo rés de cette roche sont la biotite et la hornblende. Au bord supérieur
du cliché 83, on remarque un cristal de biotite, identifi able par sa cou leur brun-rouge en
LPNA. Plus à droite. quelques cristaux brun pâle en LPNA apparaissent bleus en LPA :
il s'agit d 'amphiboles; on remarque les clivages caractéristiques à 120° de l'une d'elle.
Un secteur assez vaste, juste en dessous du centre du cliché, est gris foncé entre polari-
seurs croisés; il s'agit d ' un plagioclase très altéré. Sur le cliché 83, les régions limpides
sont surtout des quartz, mai s certa in s feldspath s alcalins sont auss i limpides et non
altérés. Tl est très difficile d 'estimer la teneur e n feldspath alcalin lorsqu ' il n'est pas
maclé, comme c'est le cas ici, et il est quelquefoi s nécessaire d ' utili ser un produit
chimique qui colore le feldspath alcalin et ne colore pas les plagioclases ni le quartz.

83 Granodiorire de la lande de Rannock, Écosse (grossissement x 11, LPNA).

84

84 Grwzodiori1e de la lande de Rannock, Écosse (grossissement X l 1, LPA ).

86 87
Rhyolite
Cette roche (85-86) conti ent des phénocristaux de feldspaths dans une pâte microli-
thique, beaucoup de verre et de nombreux petits cristaux de feldspaths alcalins. Les
fissures concent1iques dans la pâte sont des fissures perlitiques.
Les phénocri staux présentent pour la plupart des inclusions vitreuses; il est difficile
de dire si tel ou tel phénocristal est un feldspath alcalin ou un feldspath calco-sodique.
Lorsque la mac le est simple, il s'agit de sanidine ; lorsqu 'elle est polysynthétique. il
s'agit de plagioclase. Sur ce cliché, il n'y a pas de phénocri stal de qu artz; nous ne
pouvons donc être certain qu' il s' agit d' une rhyolite sans procéder à une analyse
chimique.
Ou tre les phénocristaux de feldspath, des mi crophénocri staux de clinopyroxène
montrent des couleurs brillantes de biréf1i ngence.

85 Rhyolite d 'Eigg. Émsse (grossissernenI x 11, LPNA ).

86

86 Rhyolite d'Eigg, Érnsse (grossissement X 11, LPA ).

88 89
Microgranite

Microgranite 87

La roche représentée sur les clichés 87 et 88 contient très peu de mjnéraux foncés et
est surtout formée de feldspaths al cali ns et de quartz. Le feldspath alcalin est trè altéré
et coloré en brun en LPNA (87), alors qu e le q uartz est lim pide. L' interpénétration de
feldspath alcalin et de quartz est probablement le résultat de la cristalli sation simullanée
de ce deu x minéraux; il s' agit d ' une structure granophyrique.
Le minéral ferro-magnésien, trop altéré, ne peut être identifié sur ces clichés.

87 Microgranite de l'île de Skye, Écosse (grossissement X 20, LPNA).

88

88 Microgranire de l'île de Skye, Écosse (xrossi.1sement X 20, LPA ).

90 91
Granite

Granite
S ur les deux cl ichés en LPNA (89-90) on observe des biotites pléochroïques. La roche
contient des feldspath s a lcalins et des plagioclases, les feldspaths alcalin s étant plus
nombreux. Les plagioclases sont plus altérés que les feldspaths alcalins et ont un relief
légèrement plus élevé. Les feldspaths alcalin s montre nt parfois des macles quadrillées
(voir p. 54) dans le cœur des cristaux. Les cristaux limpides sont des quartz.
Cette roche a été choisie pour tester des analyses chimjques parce qu'elJe est relative-
ment peu altérée et formée de cristaux équidimensionnels ; après broyage, de nombreux
échantillons de même composition ont été envoyés à divers laboratoires d ' analyse.

90 Granite de Westerly, Rhode Island, Érars-Unis (grossissement x 12, LPNA, polariseur


tourné de 90° par rapporr au cliché 89).

91

91 Granite de Westerly, Rhode Island, Élats-Un is (grossissement x 12, LPA).


89 Gra11ite de Westerly, Rhode lsla11d, t:ta1s-U11is (g rossisse111e111 x .12. LPNA).

92 93
Granite alcalin
92
Granite alcalin
Sur le cliché 92 en LPNA, les fe ldspaths sont peu altérés et leur relief est faible, si
bien qu'il est difficile de les di stinguer du quartz. Les cristaux colorés dans cette roche
sont presque tous des amphiboles alcalines, avec un pléochroïsme très marqué variant du
bleu de Prusse au brun foncé. Les couleurs de biréfringence sur le cliché 93 (LPA) sont
modifiées par la couleur d'absorption en LPNA, si bien que nous ne pouvons estimer
exactement la biréfringence.
Le grand cristal blanc à gauche du centre du cliché 93 est un quartz, de même que le
cristal adjacent gris. Les autres cristaux noirs sont des quartz en position d'ex tincti on.
Les cristaux de quartz contiennent des inclusions d' albite et de microcline ; ces minéraux
existent aussi entre les cristaux de quartz; ils ont des indices de réfraction inférieurs à
celui du quartz et des macles, ce qui permet leur identification. Le microcline montre une
macle quadrillée typique et l'albite une macle polysynthétique.

92 Granite alcalin de Jus, Nigéria (grossissement x 16, LPNA ).

93

93 Granite alcalin de l os, Nigéria (grossissement X 16, LPA).

94 95
Phonolite

Phonolite 94

La phonolite est l'équi valent volcanique de la syénite néphélinique; elle est constituée
essentiellement de néphéli ne, un fe ldspath alcalin, et en fa ible quantité de pyroxène
alcalin. Cette roche (94-95) contient des phénocristaux automorphes de néphéline dans
une pâte de néphéline et de microlithes de feldspaths alcalins, ainsi que des microphéno-
cri taux de néphéline et des pyroxènes vert-brun en baguette. Certai ns cristaux de néphé-
line ont une fo rme rectangu lai re, d'autres une fo rme hexagonale. Le cristaux
hexagonaux sont noirs ou presque noirs sur le cliché 95 entre polariseurs croisés. Comme
la biréfrin gence et les indices de réfracti on de la néphéline et du feldspath sont très
semblables, il est difficile de les distinguer, mais on peut remarquer quelques diffé-
rences: la néphéline n'a pas deux clivages parfaits comme le feldspath, elle ne forme pas
de macles sim ples et a une extinction droite dans toutes les sections, alors que les feld-
spaths alcalins ont une extinction droite seulement dans certaines secti ons.
Dans les roches alcalines, les pyroxènes SOJJt souvent verts et la coule ur des amph i-
boles varie du bleu-vert au bleu indigo foncé.

94 Phonolite des îles Comores, océan Indien (grossissemefll x 1 / , LPNA).

95

95 Phonolite des îles Comores. océan i ndien (grossisseme111X11, LPA).

96 97
Syénite néphélinique

Syénite néphélinique 97

Les clichés 96 et 97 représentent des phénocristaux tabulaires de feldspath alcalin très


altérés, comme l' indique leur te inte brunâtre en LPNA (96). La né phéline est l'autre
minéral principal de la roche. La matrice de la roche est constituée de néphéline et de
feldspath. Les biréfringences de la néphéline et du feldspath sont très semblables, si bien
qu ' il peut être difficile de les disting uer, mais d' autres caractéristiques nous permettent
d' identifier les phénocristaux indi viduels de cette roche. Les feldspaths alcalins ont des
faciès tabulaires et souvent des macles simples. Bien que ces cristaux aient probablement
été de la sanidine à l' oiigine (voir p. 52), il s'agit maintenant de microperthite, car il y a
eu exsolution d'un feldspath sodique et d ' un feldspath pota sique.
Le cliché 98 à fort grossis ement a été pris pour montrer :
- la néphé line claire non altérée dans l'angle gauche du cliché,
- quelques minéraux fon cés, c'est-à-dire un pyroxène verdâtre, à ga uche, et de la
biotite brune. à droite. ,
Au regard du cliché 96 à faib le grossissement, la proportion des minéraux foncés est
très faible.

97 Syénite néphélinique de Barona, Portugal (grossissement x 9, LPA ).

98

96 Syénite néphélinique de Barona, Portugal (grossissement x 9, LPNA ). 98 Syénite néphélinique de Barona, Portugal (grossissemellf x 23, LPNA ).

98 99
Leucitite

Leucitite
La leucite (KA!Si20 6) est un fe ldspathoïde assez proche de la néphéline. Les clichés
99, 100 et 101 représentent une roche volcanique contenant des phénocri staux de leucite.
La leucitite n'est pas une roche fréq uente, néanmoins, comme d'autres roches à leucite,
on la trouve souvent dans les collecti ons d' enseignement parce qu ' elle forme des cri s-
taux automorphes très distincts, assez grands pour être reconnus dans les échantillons
macroscopiques; l'examen d' une lame mince permet ensuite de l'identifier. Sa présence
dans une roche indique que celle-ci est riche en potassium et souvent pauvre en si lice; on
n'y trouve donc pas de quartz.
La roche contient des mi crophénocri staux de le ucite et de pyroxène dans une pâte
microlithique formée des mêmes minéraux. A un grossissement plus fort du même cliché
(101), la macle complexe qui caractérise la leucite est fac ilement visible . Quelques cris-
taux de pyroxène so nt aussi maclés.

100 Leucitite de Célèbes, Indonésie (grossissement x 11, LPA).

99 101

99 Leucitite de Célèbes, Indonésie (grossissement x 11, LPNA). 101 Leucitire de Célèbes, Indonésie (grossissement X 33, LPA).

!OO 10 1
Lamprophyre
102
Lamprophyre
C'e~t le nom d'un groupe de roches filoniennes, qui contiennent des phénocristaux de
nünéraux ferro-magnésiens et une matrice de feldspaths alcal ins. de plagioclases et quel-
quefois de feldspathoïdes. Le feldspath est fréquemment très altéré.
Le. clichés 102 e l 103 montrent un lamprophyre à mi ca; la périphérie de ce11ai ns cris-
tau x de biotite est légèrement plus foncée que le cœur, du fa it sans doute d' un change-
ment de composition par oxydation partielle du fer. Le feldspath de la matri ce est très
altéré et a une tei nte brunâtre légèrement plus pâle que la biotite. En raison de son faible
indice de réfraction, sa composition est proche de l'albite. La calcite est présente en forte
proportion dans les interstices de la roche; les cristaux limpides, en haut et à gauche du
cliché 102 sont des calcites. Les cristaux aciculaires, à fort indice de réfraction et à faible
biréfringence, sont des apatites (minéral de phosphate de calcium présent dans les
lamprophyres).

102 La111prophyre de Ross de lv/111/, Écosse (g ro~sissemenr X 11, LPNA).

103

103 La111prophyre de Ross de Mu//, Écosse (grossissement x l l , LPA).

102 103
lgnimbrite
Une ignimbrite est une roche fo rmée par la solidification de fragments projetés à
haute tem pérature par une érupti on vo lcaniq ue. De nombreuses roches vo lca niques
acides que l' on croyait être autrefois de laves sont, en fa it, après étude plus poussée, des
ignimbrites. L'échantillon représenté ici comprend des cristaux de quartz et de feld path
dans une matrice ou pâte de fragments volcaniques vitreux. Le cliché 105 pris en LPA
est très sombre en rai son de la fo rte proportion de verre dans la roche. Sous le poids du
matériel sus-jacent, les fragments vitreux à haute température ont été soudé ensembl e;
cette roche est aussi appelée parfois un tuf pyroclastique. La cri stallisation partielle dans
la matri ce peut être surven ue pendant le refroidissement de l'amoncellement de maté-
riaux volcanoclastiques.
Sur le bord gauche du cliché 104 pris en LPNA, les fragments vitreux ont été orientés
parallèlement les uns aux autres.

104 lgnimbrite de la wne volcanique Tampa, île du Nord. Nouvelle-Zélande (g rossissement


x 16. LPNA).

105

105 lgnimbrite de la wne volcanique Tampa, île du Nord. Nouvelle -Zélande (grossissement
x 16. LPAJ.
104 105
4 Roches sédimentaires

Les roches sédimentaires comprennent deux groupes :


- les roche:; dé1riiiques lerrigènes, principalement formées de fragments de roches
préexistantes et de minéraux transportés depuis leur origine par un fluide (a ir ou eau) et
déposés;
- les roches formées par précipilation à partir d'une solution, soit par l'action d'or-
ganismes com me dan s de nombreux calcaires, soit directement dans le cas des dépôts
salifères.
La pétrographie sédimentaire comprend habi tuellement l'étude des sédim en ts au
microscope. Cette étude mi croscopique est im portante, puisque c'est souvent la seule
méthode commode pour étudi er la minéralogie et la morphologie des constituants des
sédiments. Elle peut révéler l'origine des fragments érodés des roches détritiques terri -
gènes et expl iquer le milieu de sédimentati on des carbonates. Les études microscopiques
sont particulièrement importantes pour la compréhension de modificatio ns postéri eures à
la sédimentation. Ces changements (ou diagenèse) englobent les modifications physiques
et chimiques qu i ont lieu pendant l'enfouissement sous l'effet de l'accroissement de la
pression des sédimems et lors du passage de solutions clans le sédiment. La diagenèse peut
affecter fortement la porosité (pourcentage des espaces poreux dans le vol ume global de
la roche) et la perméabililé (capaci té de la roche à permettre le passage d' un fluide). Ceci
est très important pour l'étude des aq uitères et des réservoirs d 'hydrocarbures.
Théoriquement, les études pétrologiques des sédiments devrai ent être intégrées avec
les données de terrain dans les études géologiques de surface, ou avec les données de
forage dans les études de subsurface, pour élucider complètement les caractéristiques de
la sédimentation et des phénomènes ultéri eurs des séquences sédim ent a ire~.

Roches détritiques terrigènes


On sépare les di verses roches détritiques terri gè nes su ivant leur granulométrie. Les
grès ou aré11ites (d imension moyenn e des particules de 0.0625 à 2 mm) so nt étudi és
surtout au microscope pétrographique.
Dans les sédiment à grain plus fin (111uds1ones), les particules ne peuvent être facile-
ment étudi ées sa ns techniques spéciales ou sans l'aide d' un microscope éleclronique. Dans
les sédiments plus grossiers (conglomérats), les constituants sont habituellement identi-
fi és dans les échantillons macroscopiques à la loupe. Notons que si la faible superfic ie
d' une lame mince contient peu de grains grossiers. la lame ne sera pas représentati ve de
la roche dans son ensemble.

D7
Classification des grès

En décri vant un grès, on considère habi tuellement les c1i tères sui vants : les grains ou Q 106
particules, la matrice, le ciment et les pores. Arénite quartzeuse

Grains. - Les grai ns minéraux les plus fréquen ts sont le quartz et les feld paths.
Grès arkosique Sublitharénite
Cependant, de nombreux sédiments conti ennent des particules qui sont des fragment
reconnaissables de la roche orig]nelle et sont appelés fragments de roche. Ce trois type
de grains forment la base de la classification de nombreux grès (106) bien que d' autres
grains minéraux puissent être présents.

Matrice. - La matrice est un sédiment à grain fin situé entre les principales particules
détritiques. Une grande partie de la matrice est un matéri el argileux, trop fin pour être
iden tifié au microscope optiq ue. Elle comprend normalement du quartz très fin et des
minéraux argileux. Les minéraux argileux constituent une séri e complexe de silicates
al umineux hydratés qui se forment surtout par altération chimique des minéraux silicatés
de la roche origi nel le. La matrice est absente de nombreux grès « propres ». Lor que la
matrice est présente en petite quantités, le grès est qualifi é de boueux. Lorsque la
matrice constitue plus de 15 % du volume total, le sédiment est un grauwacke (« grès
F 3:1 1:1 1 :3 R
boueux ») et classé séparément des arén ites (schéma 107). La matrice argi leuse peu t
avoir été déposée en même temps que les particules de sable. Mais elle peut aussi avoir (Feldspath + granite (Autres fragments
été déposée par infi ltration après sédimen tat ion, ou s' être formée par diagenèse après +fragments de gneiss) rocheux)
altération de fragments chimiquement instables du sédi ment.
106 Classification de Folk des grès dont la malrice constitue moins de 15 % de leur volume.
Ciment. - Le ciment désigne le matériel précipité et cri stallisé dans les espaces situés
entre les grains. Dans de nombreux grès, le ciment est en qua11z ou en calcite. Il est tota-
lement postsédimentaire et peul s'être formé des millions d'années après la sédimenta-
107
ti on des grai ns. Le ciment es t le principal matéri el de di agenèse qui transforme un
sédiment meu ble en une roche sédimentai re.
Quartz
Pores. - Ce sont les espaces non occupés par les grains, la matrice ou le ciment. En Grauwacke quartzeuse
subsurface, les pores sont normalement remplis d'eau ou plus rarement de pétrole et de 95 %
gaz. Les pores perdent leur eau lors de la con fection de la lame mince et seront remplis
d' air ou par un milieu d' imprégnati on en lame mince.

Grauwacke fe lds pat hique Grauwacke lithique

Feldspath 1:1 Frag ments rocheux

107 Classification des grès dont la matrice constitue plus de / 5 % de leur volume (g rau-
wackes).

108 109
Roches carbonatées

Classification. - Plusieurs classi fications des grès ont été proposées d'après les propor- Constituants allochimiques. - Ceux-ci (en abrégé, ullochè111es) w nt des agrégats
tions volumétriques des constituants décrits ci-dessus. Nous donnons un exem ple de struct u ré~
de carbonate qui se sont formés dans le bassin de sédimentation. Ils compren-
classificat ion utifoant des diagrammes QFR. Le quartz, les feldspaths et les fragmen ts nent les ool ites. les bioclastes. les péloïdes et les intraclastes.
lithiques occupent les sommets des diagrammes triangulaire . Le grand triangle corres-
Oolites. - Ce sont des particules sphériques ou ellipsoïdales, pouva nt atteindre un
pond aux grès dont la matrice ù grain fin cons titue moins de 15 % de leur vol ume
diamètre de 2 mm, ayant une structure concentrique régulière de lamjnes de carbonate
(schéma 106). On e~ time le vol ume global de tous les constituants, puis le pourcentage
finement cristallisé entourant un nucléus. Elles se formen t par précipitati on à partir d' une
respectif du quartz, des feldspaths et des fragments lithiques. Les frag ments de gran ite et
solution sursaturée dans des eaux turbulentes où les nucléi étaient en suspension.
de gneiss, lorsqu 'ils sont présents, sont comptés avec les feldspaths plutôt qu 'avec les
fragments lit hiques, ceci parce que de nombreux fe ldspaths proviennent de l'altération Péloïdes. - Ce sont des allochèrnes composés de carbonates à grains fi ns et dépourvus
de grani tes et de gneiss, en raison d' une ori gine commune possible. Pou r utiliser ce de toute struct ure interne reconnaissable.
diagramme. il vaut mieux considérer le pourcentage de quartz en premier. Toute roc he
lntrac/as/es. - Ils so nt composés d'un sédiment qui s' étai t déposé autrefois su r le fond
contenant plus de 95 % de quartz est une urénile quar/zeuse. Une roche contenant 75 à
d' un bassin séd imentaire; ce sédiment a été ul térieurement érodé et remanié dan s ce
95 % de quartz est un g rès arkosique lorsque le feldspath est plus fréquent que les frag-
bassin sédimentaire pou r former de nouveaux grains.
ments rocheux et une sublitharénite si les fragments rocheux sont plus nombreux que le
fel dspath . Les sédiments conte nant moins de 75 % de quartz sont classés sui vant le Bioc/as1es. - Ce sont les restes, complets ou fragmentés, des parties dures d' organ ismes
rapport feldspath/fragments rocheux. calcaires constructeurs.
Le schéma 107 représente la classification des grauwackes, sui van t un diagramme
triangulaire QFR. Micrite. - Ce terme est une abréviation de calcile microcristalli11e et est relatif aux
sédimen ts carbonatés dont la dimension des cristaux est infé1ieure à 5 µm. Elle se forme
Caractéristiques structurales. - Les caractéri stiques structurales telles que la forme et clans le bas in de sédimentati on, soit comme précipité direct de l' eau de mer, soit par
l'arrondi des grain s peuvent être aussi estimées visuellement à partir de lames minces. Le décomposition du carbonate de calcium fixé par des organismes comme les algues. Le
triage des édiments est aus si important. li indique la répartition granu lométrique du term e bou e carbonatée est so uvent utilisé au lieu de micri te, bien qu'au sens str ict la
sédiment - une roc he co ntenant des gra ins de même dimension pour la plupart est boue est formée de matériel fi n, de dimension in férieure ù 62 µm . La dimension des cris-
qualifiée de bien lriée alors qu ' une roche con tena nt L1ne grande vari été de dimensions de taux de calcite est bien inférieure à l'épaisseur des lames minces standard et il n'est clone
grai ns est dite mal classée. pas possible de di stinguer des cristaux individuels au microscope. La micrite est so uvent
On doit se souven ir qu 'en lame mince, les grains ne présentent pas tous leur diamètre colorée en gris, foncé à moyen. Les parties externes des oolites, des péloïdes et des intra-
maximum. Donc, même les sédiments bien trié montrent une variation apparenle du clastes sont constituées de micrite.
diam ètre des grains et non pas une variat ion réelle.
Sparite. - Ce terme est une abréviation de ca/cile spari1iq11e et est relatif à des cristaux
de diamètre de 5 µmou plus. Les cristaux de sparite sont généralement plus grossier ( 10
Roches carbonatées ù 1OO µm de di amètre). La sparite est un ciment (voir p. 108) précipité secondairement en
Les roches carbonatées so nt surtout formées de deux minéraux, la calcite (CaC03) et remplissage dans les pores.
la do lomite (CaMg[C0 3h). Dans de nomb reux carbonates marins peu profo nds et
récents, l'a ragoni te (CaC0 3) est fréquente. Cependant, elle est métastable et pendan t la Autres constituants. - De nombreux calcaires ne sont pas des carbonat es purs mais
diage nèse, elle sera probablement dissoute ou recri stallisée en calcite. La dolomite est un contiennent un fa ible pou rcentage de matérie l détritique terrigène. Les grain s iden ti-
minéral secondaire qui remplace la calcite ou l'arago nite, ou fo rme un ciment. Ce fiab les so nt habituellement des quartz; les calcaires contenant quelques pour cent de
remplacement peul se fa ire tôt dan s la di agenèse, j uste après la sédimentation , ou beau- quartz sont des calcaires sableux. Les calcai res, particulièremen t les calcaires à grains
coup plus tard, après l' enfou issement. Ces deux minéraux carbonatés ont des propriétés fins, co ntiennent souvent de l'argi le et sont qual ifi és de boueux (mudstones). Il est
optiques si mi lai res, avec un relief variable et de couleu rs de biréfringence élevées et ne impossible d'esti mer le pourcentage d'argi le mél angé avec des carbonates finement cri ~­
peuvent pas toujours être distingués facilement par microscopie optique. tallisés cla ns une la me mince. Comme les grès, les sédiments carbonatés pe uvent êt re
Les principaux constituants des calcaires sont des particules de carbonate de calcium poreux.
décri tes comme des consti tuants allochi miques, de la micrite et de la sparite.

110 11 1
Classification des calcaires
Classification. - De nombre ux calcaires contiennent un matéri el fo rmé dan , le bassin Constituants 108
de sédimentati on o ù le transpo rt des grains n'est pas la caracté ristique principale. Ceci Constituants originaux non cimentés cimentés
signifie qu' il y a une grande variation granulo métrique dans le sédimen t. La classifica- pendant la séd imentation pendant la
ti o n g ran ulométrique n'est pas a uss i importante que pour les roches détritiques terri- séd imentation
gènes.
Pas de boue
De nombreuses classificati ons des calcaires ont été proposées. Celle que nous adop- Boue carbonatée présente
carbonatée
tons ici (108) est la plus util isée; elle est basée sur les caractéri stiques sédimentaires de 1

la roche. li est parfois utile de modifier cette classification en ajoutant le no m du type


Grains non j ointifs
d'allochème dominant. Par exemple, un sédiment contenant des oolites ci mentées par de
Grains jointifs
la sparite et dépourvue de boue carbonatée est appelé un grainstone oolitique; une roche
< 10 % > 10 %
conte nant des biocl a tes et de la boue carbo natée el dans laquelle la matrice entoure les allochèmes allochèmes
grains est un wackestone bioclastique. Il est souvent diffici le de disting uer les gnù ns de
la matrice en lame mince. En général, cependant, les sédiments contenant pl us de 55 à CALCAIRES
MUDSTONE WACKESTONE PACKSTONE GRAINSTONE
60 % de grain s sont des calcaires à g rains jointifs, même si to us les grains ne sont pas en CONSTRUITS
1
co ntact dan s la lame. Noto ns que co mme on 'examine une lame dans deux dimens ions,
les grains peuvent être e n co ntact en dehors du plan de la section. 108 Classification des calcaires de Dunham suivant les caractéristiques sédi111entaires. Les
calcaires construits so111 des sédi111e111s dans lesquels les co11stiluan1s son.1 cimenlés pendanl
la sédi111.e11tation pou r former une structure rigide. lis comprennent de nombreux calcaires
récifaux el sont habituellemen.J idenlifiés à l 'œil nu dans les échantillons macroscopiques
plwôt qu 'à la loupe.

11 2 113
Arénite quartzeuse

Arénite quartzeuse 109


La roche représentée su r les clichés 109 et 110 est une arénite quartzeuse(= grès
quartzeux), un sédiment détrit ique terrigène contenant surtout des grains de quartz. Dans
cet exemple, les grains de quartz sont des cristaux indi viduels avec des couleurs de biré-
fringence uniformes. Le sédi ment est peu cimenté, si bien que des espaces poreux impor-
ta nts subsistent d'où cet aspect tacheté en LPNA (109) : ces espaces sont noirs en LPA
(110). Les grains de quartz ont un mince revêtement d' oxyde de fer, coloré en orange
pâle (LP A) et visible à la périphérie de certains grains. La roche a subi un tas ern ent
modéré et certains gra ins ont été soudé à leu rs voisi ns ou les pénètrent légèrement
(angle gauche supérieur des clichés).

109 Arénite quart::.euse du Penno-Trias. Nouveaux Grès Rouges. Angleterre (grossissement


x 47. LPNA ).

110

IJO Ardni1e quartzeuse du Permo-Trias, Nou veaux Grès Rouges. Angleterre (grossissement
x .+7. LPA).
11 4 11 5
Grès arkosique
Grès arkosique 111
Les clichés 111 et 112 représentent un sédiment légèrement poreux dans lequel les
pores ont été imprégnés par un colorant bleu. Les grains. pour la plupart, sont des quartz,
limpides en LPNA (111) et colorés en diverses tei ntes de gri s en LPA (112). De
nombreux grains montrent des couleurs de biréfringence hétérogènes, surtout en bas des
clichés. Cela indique que l'extinction des quartz ne se fait pas brutalement, mais dans un
secteur angulaire de quelques degrés. Ce phénomène d'extinction ondulante est caracté-
ristique des quartz d 'origine magmatique ou métamorphique. Le sédiment contient aussi
de nombreux feldspaths. Ces grains sont facilement reconnaissables en LPNA (11 1) où
ils apparaissent troubles et présentent des signes d'altération. L'altération partielle des
feldspaths est bien visible dans les zones poreuses colorées en bleu. On distingue un peu
d'argile, reconnaissable à ses brillantes couleur de biréfringence. Ce sédiment ri che en
quartz, mais avec plus de 5 % de feldspath, est un grès arkosique.

JJJ Grès arkosiq11e d11 Carbonifère supérieur (Mil/.'i/011e Gril), Norr.iJ de l'Anglererre (g ros-
sisse111e111 x 9, LPNA ).

112

J/2 Grès arkosiq11e d11 Carbonifère supérieur (Millsro11e Grir), Norrl de /'Angleterre (gros -
sisse111e111 X 9. LPA).
116 117
Arkose
113
Arkose
Les arkoses sont des grès contenant plus de 25 % de feldspath. Le sédiment représenté
par les clichés 113 et 114 est très riche en fe ldspaths. qui se distinguent facilement des
quar1z sur le cliché 113 en LPNA, par leur aspect trouble et brunâtre, dû à leur altérati on
chimique. Le qu artz, plus stable, est clair et non altéré. Des traces de macle dan les feld-
spaths sont visibles en LPA (114, en bas, à ga uche). La matrice contient des minéraux
opaques, probablement des oxydes de fer.

J 13 Arkose du Prérn111brien (Torrido11 ), Écosse (grossisse111e111 x 13. LPNA).

114

114 Arkose du Précambrie11 (Turrido11 ), Écosse (grossisse111e111x 13, LPA).

11 8 119
Sublitharénite
Sublitharénite us
Les liLharéniLes sont des grès conrenant des fragments de roches reconnaissables en
plus des grains de quartz. Sur le cliché 115 on observe une sublith arénite principalement
co nstituée de qu artz, d' aspect limpide. mais aussi de no mb reux fragments de roches.
pour la plupart sédimentaires ou métamoqJhiques d'origine sédimentaire, à grains fi ns,
colorés en gris ou brunâtres. Ces frag ments rocheux constituent moins de 25 % de sa
masse.

115 S11hlitharé11i1e d11 Carho11ifère supérieur (Coal Measures). Nord de /'A11g/eterre (gms-
sisse111e111x19. LPNA ).

120 12 1
Grauwacke
11 6
Grauwacke
Le cli ché 116 est un bon exemple de grauwacke, avec un e abondante matri ce gri s
brunâtre entre les grains. Elle est mal triée et les grains sont, pour la plupart, des quartz.
On note aussi quelques frag ments de roche (par exemple, le grain ovale dans l'angle
gauche supérieur) ; il s' agit clone d' une grauwacke lithjque, sui vant la classification de la
page 109.

17 6 Grauwacke du JJa/éo:oïque i11f érie11 r, Ouest du Pays de Galles (grossissement X 19.


LPNA).

122 123
Grès micacé
117
Grès micacé
Le. c lichés 117 et 118 représentent un grès contenant de nombreuses pai llettes de
mica muscovite, reconnaissable à leurs brillantes couleurs de biréfringence sur le cliché
11 8 pris en LPA. Cette roche contient de nombreux grains de quartz et de petits frag-
ments rocheux à gra in fin. si bien qu 'on pourrait la classer dans les subarénites.
Cependant, compte tenu de la présence de mica. bien visible dans les échantillons macro-
scopiques, il s'agit d' un grès micacé.

117 Crès 111icacé du Silurien (Tilestones), Dyfed, Pays de Galles (grossissement X 27.
LPNA).

118

118 Crès micacé du Silurien (Tilestones), Dyfed, Pays de Galles (grossissement X 27, LPA ).

124 125
Grès calcaire

Grès calcaire 119

Les clichés 119 et 120 représentent un grès qui pourrait être classé dans les arénites
quartzeuse puisque presque tous les grains sont de quartz. Cependant, la roche contient
de la calci te en abo ndance. à la fois sous forme de fragme nts coquilliers et de ciment
entre les grains de quartz. La calcite est recon naissable à son relief élevé; elle est colorée
en gris brunâtre en LPNA (119) : ses couleurs de biréfringence d. ordre élevé. le vert et le
rose pâle, ont bien visibles en LPA (120). Ce sédiment est donc bien un grès calcaire.

119 Grès calcaire d11Jurassique111oye11. île de Skye. !Icosse (grossisse111e111x13. LPNA).

120

120 Grès calcaire du Ju rassique 111ore11, île de Skye. Écosse (grossisse111eJ11x13. /,PA).

L26 127
Grès glauconieux

121
Grès glauconieux
La glauconi e est un alumino-silicate de fer et de potassium qui se forme dan s les
milieux marins peu profonds, fréquent dans les grès et les calcaires. La glauconie se
présente sous forme d'agrégats arrondis de très petits cristaux d' un e coul eur naturelle
verte caractéri stique, qui masque les teint es de biréfrin gence. Le quartz est émoussé,
limpide en LPNA (121) et coloré en gris en LPA (122). Le ciment de calcite, avec son
relief élevé. a de vives couleurs de biréfringence.

121 Grès glauconie11x du Crétacé inférieur, Sud de l'Angleterre (grossisse111e111x27, LPNA ).

122

122 Grès glauconieux du Crélacé inférieur, Sud de /"A11g/e1erre (grossisse111e111 X 27. LPAJ.

128 129
Grainstone et packstone à oolites

Grainstone à oolites 123

Les ool ites ont souvent une structure radiale ainsi qu e des lamines concentriques. Un
bon exemple est représenté sur le cliché 123. Les nucléi des oolites sont des gra ins de
micri te; de nombreux petits grains micriti ques ovales sont aussi présents, notamment en
haut du cliché. La micrite est si fin e qu' on ne peut distinguer les cristaux indi viduels et
elle est colorée en gris brunâtre foncé en lame mince. Une caractéristiqu e in habituelle de
ce sédiment est la présence d'oolites fragmentées (côté gauche du cliché). Le sédiment a
des grains jointifs cimentés par de la sparite.

123 Grainstone à ooliles du Ju rassique supérieur, Provence. France (g rossissement x 19,


LPNAJ.

Packstone à oolites 124

Les oolites sont souvent mal conservées et le cliché 124 représen te un calcaire da ns
lequel les colites sont constituées de mjcrite à lamines concentrique peu distinctes. Le
sédiment a des grains jointi fs cimentés surtout par de la sparite. Cependant. on distingue
une matrice de boue carbonatée, particulièrement dans l'angle dro it supérieur du cliché.
ri s'agit donc plutôt d' un packstonc et non pas d' un grai nstone. sui vant la classifi cati on
de la page l J3.

124 Packsto11e à oo/ites d11 Jurassiq11e moyen, Angleterre (grossissement x 20. LPNA).

130 13 1
Packstone et wackestone à bioclastes
Packstone à bioclastes 125

Le sédiment représenté sur le cl iché 125 est un calcaire hioclastique contenant di vers
fragm ents coqu illiers J e taille varia ble. Deux types principaux de fra gments sont
présents. Ce ux qui ont un e structure li tée régu li ère (le-. deux grand' frag me nts de la
parti e inférieu re du cliché) sont des coquill es bien conservées. avec leur calcite ori gi-
nell e. Le~ fragmen ts plus petits (parti e supérieure droite) proviennent de coquilles origi-
nellement en arago nite. où l'aragon ite métastable a ensuit e été rem placée par de la
sparite calcitique. Le sédiment con tient de s grain-; jointifs et un ci ment de sparite. ai nsi
qu ' un e matrice de 111icrite: il s'agit donc d'un pac kstone.

125 Pack.wo11e à hioc/a.11es du .lura.1sique 1110.ff11. A11gle1erre (g rossissell/e111x 13. l.PNA).

Wackestone à bioclastes 126

Sur le cl iché 126 on obse1·ve un ~édim e nl carbona té avec une matri ce abondante.
Mal gré les nombreuses coquill e~ minces. le ~édiment micritique est très abondan t: il
,·agit donc d"un wackestone.

126 Wackes1011e à hiocla.wes du Jurassique i1~/ërieur. Grèce (gro~sis.1·e111 e111 x 21. LPNA ).

133
Grainstone à intraclastes et à péloïdes

Grainstone à intraclastes 127

De no mbreux ca lcaires contiennent des mélanges de di vers types de grains. Sur le


cliché 127. on di tingue probablement des coli tes (en bas, à gauche), bien que la lamina-
tiou concen trique ne soit pas nettement vi ible ici, et de bioclastes (par exemple, les
fragments coquilliers sur le côté droit). Les grains les plus grand s sont des intraclastes,
particules composites dans lesquelles les constitu ants individuels ont été sédimentés et
cimentés ensemble, puis reman iés. Les int raclastes de cette roche contien nent de
nombreux grains de quartz angul eux, le faible relief du quartz contrastant avec le relief
élevé du ciment sparitique.

127 Grai11stone à intraclastes du Jurassique. Grèce (grossisseme111 X 12. LPNA ).

Grainstone à péloïdes 128

Sur le cliché 128, on observe de nombreux grains constitués de micri te non structurée
(péloïdes). Quelques particul es, comme le fragment coquillier en bas et à droite, sont des
bioclastcs avec des revêtements de micrite. Ils sont formés par mi criti sation, processus
entraîn ant la perforat ion de la coquille par des microbes et le remplissage des perfo ra-
ti ons par la micrite. Le~ perforati ons remplies de micrite sont situées à la périphéri e du
fragment coqui ll ier.

128 Grai11s1011e à péloïdes du Juras.1ique supérieur. Maroc (!(mssisse111e111 x 13. LPNA).

134 135
Mudstone carbonaté
129
Mudstone (calcaire boueux) carbonaté
Le sédiment (129) est entièrement constitué de micrite avec quelq ues bioclastes peu
visible ·. La structure est celle d' un mudstone carbonaté et non pa celle d' un mudstone
détri tique terrigène.

129 M11ds1011e carbo11a1é du Jurassique supérieur, Maroc (grossissement x 20. LPNA ).

136 137
Dolomite

Dolomite 130 131

La dolomi te CaM g(C0 3 ) 2 es t présente dans de nombreuses roches sédimentai res


carbonatées: elle rempl ace habituellement le ca rbonate de calcium préexi stant.
Optiquement, la dolomite se présente en rhomboèdres à la forme très nette en parallélo-
gramme en section transversale. Les sédim ents carbonatés dolomitiques ~o nt classés
&uivant leur teneur en dolomite :
0-10 % Calcaire
0-50 % Calcaire dolomitique
50-90 % Dolomie calcaire
90-1 00 % Dolomie
La dolomite est le minéral, la dolomie le nom de la roche. Pour éviter toute confusion,
on parle parfois de ruche dolomilique.
Le cliché 130 représente un calcaire dolomitique. Le sédiment originel est un packs-
tone à péloïdes, mais ce11aines parties de la roche, notamment la matrice, ont été rempl a-
cées par de la dolomite, dom on ob~erve ici la forme automorphe rhomboédrique.
Tl n'est pas toujours fac ile de différencier au mi croscope la dolomite de la cal cite.
Lorsque. au cours de leur croissance. des cristaux indi viduels de dolomi te se rencontrent,
ils ne form ent pas de rhomboèdres et perdent leur caractère automorphe. On peut utiliser
une techn\f:Jue chimique sim ple pour distinguer la calcite de la dol omite. Une lame mince
est immergée dans une solution de colorant rouge d' Ali zarine Set d'acide chlorhydrique
très dilué. La calcite réagit avec l'acide et un préc ipité coloré rougeâtre se form e. La 130 Calcaire dolo111itiq11e d u Jurassique, 132
dolomite, elle. ne réagit pas avec l' acide dilué et reste inchangée. Grèce (grossissemelll x 20, LPNA ).
Le cliché 131 montre une lame mince de calcaire qui a été traitée au ro uge d. Ali zarine
131 Calcaire dolo111itiq11e coloré au rouge
S. li s'agit d' un calcaire dolomi tique, la calcite est colorée en rose, rouge et brun. Dans
d 'Aka rine S du Carbonifère, Sud du Pays
ce cas. les fragments de coquill e sont roses el les intraelastes w nt brun-ro uge foncé. La de Galles (grossisse111ent x 7, LPNA).
dolomite vari e de l' incolore au griii et sembl e avo ir remplacé préférentiellement la
matrice et/ou le ciment. 132 Roclie dolo111i1ique poreuse d11 Carbo-
Sur le cliché 132 on observe une roche dolomitique dans laqu elle aucu ne trace du nifère, Comté de Derby. Anglererre (g rossi.1-
sédiment originel ne subsiste. Les différentes tei ntes de gris de la dolomite proviennent se111e11r x JO, LPNA ).
de so n relief qui va ri e en fon cti on de l' orientation (comme pour la calcite. voir p. 62).
Cette roc he es t très poreuse. Le sédiment a été imprégné par de !'araldite colorée en bleu
avant montage sur la lame et les pores apparaissent donc bleus. Les cri staux de dolomite
qui ~e développent dans ces pores conservent leur forme automorphe. mai. sont ailleurs
subautomorphes ou xénomorphes.

138 139
Chert à radi olaires

133
Chert à radiolaires
Les cherts sont des roches contenant de la sil ice au1higène, c'est-à-dire fo rmée soit
par précipitat ion à partir de r eau soit comme minéral secondaire dans le sédiment. La
sil ice se présente habituellement sous forme de quartz très fi nement cri stallisé. Les cherts
primai res comprennent surtout des restes d' organi smes qui ont sécrété les parties dures
siliceuses, tels que certaines éponges et des microfossiles (radiolaires, diatomées). Les
clichés 133 et 134 représen tent un chert à radiolai res. L'échant illon montre les tests
sphériques des radiolaires et quelques minces épines dans une matrice masquée par des
oxydes de fer brun-rouge. La structure à fi ns grains de quartz des radiolaires est visible
sur le cliché 134.

133 Chen à radiolaires du Crétacé inférieur, Grèce (grossissement x40. LPNA).

134

134 Cherts à radiolaires du Crétacé inférieur. Grèce (grossisse111e111 x 40. LPA ).

140 14 1
Chert de substitution

135
Chert de substitution
De nombreux cherls sont secondaires et sont fo rmés par remplacement du calcaire.
Cette sub. titution est souvent partielle, la silice ne se fixant que sur certains fragments de
coq uille. Sur les clichés 135 e t 136 on observe un chert provenant c1·une couche d"unc
séquence ccu·bonalée. La nature du calcaire, avant son remplacement, est suggérée par les
secti ons rondes ou elliptiques de particules (péloïdes ou oolites) et par des particules
étroites et allongées (fragmen ts de coq uilles?). Les particules, pour la plupart, ont été
remplac6es par de fins cristaux de quartz. Les régions colorées en brun, au cen tre, sont
constituées de quartz à structure fibreuse (vis ible entre polariseurs croisés, cliché 136).
Cette variété de silice est la calcédoine et prov ient d'un remplissage de pores, plutôt que
d"un remplacement. Le gros grain de quartz, à gauche de la figure, est détritique.

135 Clum de substin11iu11 d1.1J11 rmsique s11périe11r. S11d de /'A11gle1erre (grossis~e111e111 x 13.
LPNA ).

136

136 Cher/ d11 J11rassique s11périeur. S11d de /'A11gle1erre (grossisseme111x13, LPA).

143
142
Évaporite

Évaporite
li s·agil de minéraux qui précipitent à partir des eaux naturelles concentrées par
évaporation. Seul s quelqu es minérau x sont communs dans les gisements d·évaporite,
mais en raison de leur sol ub ili té, les minéraux sont particul ièrement sensibles aux chan-
gements survenant pendant la diagenèse et des structures complexes peuvent se former.
Les clichés 137 et 138 représentent une évaporite marine comprenant deux minéraux, la
halite et l'anhydrile. La hali te est du sel NaCI el est isotrope. Elle forme les couches à
fa ible rel ief sur le cliché 137 (LPNA), qui sont colorées en noir en LPA ( 138).
L'anhydrite CaS0 4 montre un reli ef moyen et des coul eurs brillantes de biréfringence.
surtout du 2" ordre. La plupart des cristaux d'anhydrite sont très fin s, mais on observe
également quelques cristaux rectangu laires caractéri stiques.

137 Ha/ile el anhvdrhe du Permien, Nord-Es! de /'Angleterre (grossissement x 12, LPNA ).

138

138 Halite et anhydrite du Permien, Nord-Est de l'Angleterre (grossisse111e111x12, LPA ).

144 145
Minerai de fer oolitique

Minerai de fer oolitique


Les mi nerais de fer son t présents en peti te quantité dans de nombreuses roches sédi-
mentaires. Parfois, il y a suffisamment de fe r dans la roche pour former un gisemen t
rentable. Un type de minerai de fe r bien con nu dan les formations j urassiques d'Europe
contient des carbonates abondant et des structures semblables à celles des calcaires avec
des oolites et des fragments coquilliers. Les oolites peuvent être constituées d'oxydes de
fe r ou de silicates. Sur les clichés 139 e t 140, on observe des oolites constituées de
berthiérine, un alu mina- ilicatc de fer, brun pâle ici. bien qu'elle soit souvent verte. Elle
est reconn aissable à sa biréfringence très basse et observée en LPA (140), elle e t
presque noire. Les cristaux bru nâtres. à fort relief et à biréfringence élevée. qui rempl a-
cent la périphérie de ce rtains grains. sont de la sidérite FeC03 : on note un ciment de
calci te limpide.

139 Minerai de fer ooli1ique du ./11rassiq11e inférieur. Grande-Rre1agne (g ronisse111e/l/ x 21.


LPNA J.

140

140 Minerai de fer oolitiq11e d11 ./11rassiq11e inférieur. Gra11de- !Jrewg11e (grossisse111e111 x 21,
LPA).
146 147
Gisement de fer rubané
Gisement de fer rubané 141

Les gisements de fer précambriens sont nettement lités (gisements de fer rubanés).
Sur les clichés 141 et 142 des lits opaques, riches en minerai de fer, alternent avec des
lits de quartz, reconnaissables à leurs couleurs de biréfringence de 1e r ordre en LPA
(142).

141 Minerai de f er rubané du Préca111brie11, Transvaal (grossissemelll x 29, LPNA).

142

142 Minerai de fer mba11é d11 Prérn111brie11. TranSl'aa / (grossisseme11t x 29, LP!\ ).

148 149
Roches volcanoclastiques

Roches volcanoclastiques 144

Les roches vo lcanoclastiques sont des sédiments à particu les d. origine volcanique.
Elles constituent un grou pe pétrographique diversifié et compliqué, quelquefois étudié
avec les sédiments, le plus souvent avec les roches magmatiques.
Le cliché 143 représente un conglomérat volcani que dont les fragments ont une
composition basaltique. Cette roche à fragments pétrographiques reconnaissables pour-
rai t être classée dan, les li tharén ites, suivant la classificatio n cla sique des grès (106):
sur ce cliché, les frag ments de dimension supérieure à 2 mm prédominant, cette roche est
un conglomérat.
Sur le clichés 144 et 145 on observe une roche composée de grands cristaux subauto-
morphes de feldspath et, surtout, de frag ments plus petit . courbes ou allongés. de verre
vo lcaniqu e (isoù·ope et donc noir entre polariseurs croisés, 145). Une roche composée de
matériaux volcaniq ues transportés par voie aérien ne est appelée tuf: il s'agit plus particu-
lièrement ici d' une cinérite vi treuse ri che en cristaux. Les tufs déposés de façon ~ ubaé­
ri enn e et dont les frag ments ne sont pas complètement refroidis, peuvent être transformés
en tufs soudés ou igni111bri1es. représentées avec les roches volcan iques (104-105). Sur
les clichés 144 et 145, on observe une matri ce carbonatée reconn aissable à ses couleur,
élevées de biréfringence.

143 144 T1ifl'olca11ique riche e11 criswu.rdu Miocène. Majorque (xmssisse111e111 x 16. LPNA).

145

143 Co11glomém1 volcanique de fraf?111e111s basaltiques du Qualemaire, La Réunion (grossis-


se111e111 x JO, LPNA).

145 Ttif l'Olcanique rithe e11 cris1t111.r du Miocène, Majorqu e (grossiue/11('/l/ x 16. LPA).

150 15 1
5 Roches métamorphiques

Le méta morphisme est l' ensemble des processus qui modifient la minéralogie et la
structure de roches préexistantes. La roche peut avoir une origine magmatique, sédimen-
taire ou même métamorphique, avant d'avoir été soumise à des changements des condi-
tions physiques qui ont modifié sa minéral ogie ou sa structure. On suppose généralement
que la composition chim ique globale de la roche a été peu modifiée, sauf s' il y a eu perte,
ou parfois gain, de consti tuants volatils tels que l'eau ou le dioxyde de carbon e.
Lorsq u'on peut démontrer qu' il y a eu un gai n (ou une perte) important de con ti-
tuan ts non volati ls à une échelle plus grande que celle d'une lame mince ou d'un échan-
til lon macroscopique, on parle de métasomatisme. Cette métasomalose à grande échelle a
été établie pou r certaines roches, mais nous n·étudierons pas en détai 1ces phénomènes,
pui sque nous nous intéressons ici à la description des roches plutôt qu 'à leur origine.
La présence dans de nombreuses roches métamorphiques de textures et de structu res
suggérant qu'elles ont été considérablement déformées ou la présence de minéraux qui se
fo rment eulement aux fortes pressions indiquent que les roches ont été enfou ies souvent
à des profondeurs considérables de l'écorce terre~tre el sont revenues ensuite à la
su rface. Le métamorphisme est dû à l'action d"un ou de plusieurs facteurs qui sont la
températu re. la pression et les contra intes tectoniques.
Le métamorphisme de contact ou then110111éta111orphis111e est le proce . us suivant
lequel l' intrusion d' une masse magmatique provoque une élévation de température.
Une auréole de métamorphisme de contact est formée dans les roches entourant l'in-
trusion magmatique: l'effet du métamorphisme décroît vers l' ex térieur à partir de la
roche mag matique. Le terme cornéenne est fréquemment utilisé pour qualifier les roches
affectées par ce métamorphisme, particulièrement celles formées à très haute tempéra-
ture. Le dy11amo111étanw1phisme est provoq ué par un déplacement le long d'une fa ille
importante ou d'u n chevauchement. Les roches voi ines peuvent être écrasées et broyées
en un agrégat de grai ns fin s, mais elles contiennen t parfois des grains non écrasés. Ces
roches sont des mylonites.
Les roches métamorph iques les plus abondantes ont été formées par 111éw111orphi.1we
régional. Ce type de métamorphisme est dû à des déform ations à grande échel le de la
croûte terrestre, à des températu re et à des pressions élevées. Le degré métamorphique
indique l'importance de la transformation de la roche par rapport à son état originel.
Donc, les roches de faible degré métamorphique montrent les premiers signe~ de chan-
gement. mi néralogiques qui com mencent là OLI les conditions de diagenèse des roches

153
Faciès métamorphique
sédimen taires fini ssent, c.-à-d. une limi te mal définie. Le plus haut degré de métamor-
phisme fait transition avec le domaine des processus magmatiques - également avec
une limite mal définie - pour lesq uels la formation du magma et la fusi on de la roche
16
ori ginelle ont eu l ieu à grande échelle. La description des processus métamorphiques est
le résul tat des études des strucrurcs à grande échelle des roches et de leur composition ÉCLOGITE
minéralogique détai llée. Ce n' est que depuis quarante années environ qu ' il a été possible 14
de sy nthétiser de nombreux minéra ux caractéri st iques de différentes conditi ons méta-
morphiques et d'indiquer des pressions et des températures approximat ives régissant la
formation des roches.
12
SCHISTES BLEUS
N otons que, bien que le but de cet ouvrage soit la pétrographie, il est utile de di sposer
d'un cadre permettant de classer les roches. ce qui nécess ite de con naître les conditions 10
~

dans lesquelles les roches se sont formée,. "'


..Cl

===-
c
0 8
Faciès métamorphique -~
QJ
GRANULITE
Q: AMPH I-
Les roches métamorphiques sont w u vent classées '> ui vanl le faci ès m é1a111orphique 6 BIOLITE
auquel ell es appart iennent. Celle not ion a été introduite pour regrou per des roc hes qui SCHISTES
ont été soumises à certaines condit ion~ de pres~ion el de température. quelle que soit leur VERTS

FACIE~
co mposition chimique globale. Les noms pro posés pour chaque faciès proviennent de la 4
minéral og ie qu e l 'on pourrait attendre du m éram orphi ~ m c de roc hes de compo;, ition
basa ltiqu e. A l 'époqu e où cette propo;, iti on a été établi e. on ne pouvait indiqu er des 2 DE FAIB~E
l imites de pressio n et de tcmpéralllre aux différents faciè;, et ceci est encore vrai actuelle- DEGRE
ment, même s' il ex iste un accord général sur des valeurs approxim ative · des tempéra-
tures et des pressions correspo ndant à de nombreux faci ès. Le cliché 146 représente les
domaines de stabilité des faciès métamorph iques illustrés dans cet ouvrage. 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
D e nombreu;,es roches méta morph iques ont un nom qui caractéri se leu r structure.
précédé par Je, nom~ d' un ou de plusieurs de leurs constituants minéraux qu i peuvent 146 Diagra111111e 1e111pérarure-pressio111110111ra111 les do111ai11es de srahiliré de cer1ai11s faciès
indiquer le degré métamorphiq ue de la roche. Les qualifi cati fs de structure sont: ardoise 111 éramorp /1iques. Simplifié d 'après 8. W.O. Yardln, An l ntroducli on lo M etamorphic
(sha/e), phyllite. schi ~te, gne i ~b et cornéenne : ils indiquent aussi l ' importance des trans- Pctrology, Lo11g111w1, Har/01v ( 1989).
formation s de la roche.
Le terme gra1111/i1e a été utili sé pour désigner à la fois le faciès à pres~ ions et tempéra-
tures les plus élevées du métamorphisme régi onal, et la structure des minéraux de taille
un iforme qui n'ont pas d 'a llongement préférentiel (on parle aussi d' une structu re gra110- L' amphibolile est une roche métamorphique éga lement de co mpositi on basa lti que,
blas1ique). formée de deux mi néraux principau x, la hornblende et de.; pl agioclases. avec parfois un
Nous indiqu ons ci -après quelques noms spéc ifiqu es usuels de rocheb. qui indiqu ent faibl e pourcentage de grenat. C'est aussi un nom de faciès.
des paragenèscs 111inéralogiques déterminées. Certaines structures .de roc h e~ métamorph iques sont très banales , mai s nous n ·en
L ' éc/ogite est le nom donné aux roches de composition basaltique. mai s sa minéra- représentons que quelq ues-unes. Celles que nous avons choisies sont simples et les inter-
logie est très différente du basalte en ce sen ~ qu'elle est formée surtout de grenat et de prétationb de l eur~ origines ne 'ont pas con trover~écs. ce qui est loi n d'être vrai pour
clinopyroxène contenant du sodium et de l'aluminium en fortes proportions. On sait que toutes les stru ctu re~ des roches.
cette paragenèse minéralogique est stable seulement à haute pression, mai s pour un inter- ' \

valle déter111iné de températures.

154 155
Clivage de crénulation

Clivage de crénulation
Un cl ivage de crénu lati on (147) se fo rme lorsque la fo liati on présente dans la roche
est déformée en série de plissotements. ce qui crée une nouvelle structure planaire dans
la roche. Les minéraux visibles sur ce cliché sont surtout de la muscovite, de la biotite et
du quartz. Les zones arrondies limpides sont un grenat (le plus grand) et un trou de la
préparation, correspondant au départ d' un grenat lors de la confection de la lame mince.
La di fférence entre les deux flan cs du pli est exagérée par le pléochroïsme de la biotite,
un flanc montrant des biotites jaune pâle et l'autre des biotites brunes.

147 Clivage de crénulalion (grossisse111e111 x 17. LPNA).

156 157
Structure coronitique

Structure coronitique 148

Cette structure apparaît plus nettement sur le cliché 149 entre polari seurs croisés
parce que le cristal de grenat qui occupe la plus grande partie du champ est coloré en
noir. Autour du grenat, on observe l' interpénétrati on de plusieurs minéraux formés par
réacti on chimique entre le grenat et les minéraux voisins. L' un des minérau x de cette
interpénétration est une amph ibole de composition différente de l'amphibole verte que
l'on peut voir dans la roche encaissante. Notons que cette couronne est plus large à droite
et à gauche du grenat, qu 'en haut ou en bas de ce lui-ci : cette structure indique que
l'équilibre chimique n' a pas été atteint dans cette roche; une étude poussée des minéraux
pourrait indiquer la nature de la réaction.

148 S1ruc1ure coronirique (grossissement x 16, LPNA).

149

149 S1ruc1ure coronitique (grossisse111e11t x 16, LPA).

158 159
Réaction polymorphe

Réaction polymorphe 15()


Certains minéraux sont polymorphes (même composition chimique et système cristal-
lographique différent). Les exemples les plus connus sont ceux du disthène, de r anda-
lousite et de la sillimanite (AJ 2Si05) . La roche visible sur les clichés 150 et 151 est un
gneiss à disthène formé par métamorphisme régional. Cet échanti lion a été prélevé sur un
affleurement situé au moins à l km d'un granite; le di sthène a été remplacé en grande
partie par l' andalousite, par métamorphi sme de contact. Autour de r andalousite et du
di sthène, on trouve une zone d'agrégat brillant de cri staux de micas blancs.
Entre polari seurs croi sés (151), les andalousites sont noires ou grises; en bas et à
droite. on distingue un cristal résiduel de disthène (son relief plus élevé est perceptible
sur le cliché 150 en LPNA).

150 Réaction polymorphe (grossissement X 13, LPNA).

151

151 Réacrion polymorphe (grossissemenr x 13, LPA).

L6 l
160
Mylonite

Mylonite 152

Cette roche (152-153) provient d' une im portante zone de failles qu i recoupe le Sud de
la Bretagne. li s'agit d' un granite qui a été très déformé. ce qui a provoqué la recristalli-
sati on du qu artz et du feldspath. Le grand porphyroblasle montre les macles du micro-
cline et une extinction ondul ante. En bas du cliché. les cristaux sont nettement allongés.
Cette roche a une structure catac/astique.

152 i'v!ylonite du Sud de la Bretagne, France (grossissement x 15. LPNA ).

153

153 Mylo11ite du Sud de la Bretagne. France (grossissemenl X 15. LPA).

162 163
Cornéenne à biotite
1 5~
Cornéenne à biotite
Dans cette roche fin ement cristallisée (154-155). le seul minéral identifiable à faible
grossissement est la biotite; trois porphyroblastes sont visibles. Les légères différences
de couleurs en LPNA (154) sont due au pléochroïsme de la biotite.
Le litage du sédim ent originel est presque parallèle au peti t côté des c lic hés, mais
l' orientation des biotites n'est pas liée au litage originel. Co mme la roche est située à
proximité d' un granite. la biotite s'es t probablement form ée par métamorphi sme de
contact. La matrice de la roche e t form ée principalement de quartz, de muscovite, de
biotite et de feldspath plagioclase. Les cristaux à macle pol ysynthétique sont des plagio-
clases.

154 Cornée1111e à bio1i1e de Ballar/111/ish. Écosse (grossisse111en1 x 23. LPNA ).

155 Cor11ée1111e à biolite de Bal/achulish, Écosse (grossissement x 23, LPA).

164 165
Cornéenne à cordiérite et andalousite

Cornéenne à cordiérite et andalousite 156

li est toujours utile d 'examiner une lame mince d' abord au faibl e grossissement et
ceci est particuli èrem ent vrai pour cette roche. A l'œil nu, il est possible de voir des
taches blanches dans la lame et ava nt d' exa miner la lame au microscope, de deviner
l' identi té des minéraux constituant ces taches.
On di stingue, presque au centre du champ du cliché, un grand cristal quadrangulaire
plus clair que Je reste de la lame, au-dessus, un cristal plus clair en pointe de flèche el en
dessous, un cri stal similaire. Ces cristaux, à plus fo11 relief que les minéraux voisins, sont
des andalousites (Al 2Si0 5). Les autres cri staux de form e irréguli ère sont des cord iérites
l(Mg, Fe)iAl 4 Si 50 18J. Bien qu 'i ls soient remplis d' inclusions, certains d'entre eux
montrent des signes de macle, les deux secteurs gris clair et les deux secteurs gri s fo ncé
pour le cri stal situé en bas du cliché, à droite du centre, visibles en LPA (157). Cette
macle à secleurs est caractéri stique de la cordiérile de ce11aines roches. Les autres miné-
raux fo rmant la matrice de la roche sont la biotite, la muscovite et le quartz.

156 Curnée1111e à cordiérite et a11daluusite. auréole de Skiddmv, i;ranile, Angleterre (grossis-


sement x 16, LPNA ).

157

157 Comée11ne à cordiéri1e el andalo11si1e, auréole de Skiddaw, granite, Angleterre (g rossis-


se111e111x 16. LPA).

166 167
Serpentinite
158
Serpentinite
C'est une roche (158-159) formée presque entièrement de serpentine, un sil icate
hydraté de magnésium. Les caractéristiques de la erpentini te sont sa fa ible biréfri ngence
et sa structure réti culée, visible sur le cliché en LPA (159).
Les serpentinites co nti ennent fréquemment des résidus de cristaux d'oli vine el de
pyroxène provenant de roches mag mati ques origi nelles dans lesqu ell es elles se sont
formées. Dans cet échantillon, deux résidus d'orthopyroxène sont visibles, l' un à mi-
hauteur du côté gauche du cliché. l'au tre à droite. Ils sont reconnaissables à leur faible
biréfringence et à leur relief élevé par rapport à cel ui de la serpentine. La coupe contient
aussi un minéral opaq ue. probablemen t de l'oxyde de fer, et sur le côté gauche, des cris-
taux bru n foncé de spinelle (oxydes de magné ium, de fer et de chrome) isotropes.

158 Serpentinite du cap Li::,ard, Comouailles, A11gle1erre (grossisseme111 x 11, LPNA ).

159

159 Se1pe111ini1e du cap Lizard. Cornouailles. A11gleterre (f? rossissemenl x 11, LPA ).

168 169
Schist e à chloritoïde

Schiste à chloritoïde
Deux minéraux se détachent par leur reli ef en LPNA (160 et 161): le grena t et le
chloritoïde. Les grenat s sont des cri staux petits, qui apparaissent noirs en LPA (162). Le
chloritoïde [(Fe, Mg)zA l4 Si 20 10(0H 4 )] est représenté par deux cristaux assez grands (à
gauche du cliché) et par quelques cristaux plus petits. Sa couleur et son pléochroïsme
sont très reconnaissables lorsqu'il est fortement coloré comme dans cet exemple : néan-
moins, certain. chloritoïdes ont des couleurs plus pâles. Entre polariseurs croisés, le
chl oritoïde est presque noir du fait de sa forte couleur d'absorpti on et de la très faible
biréfringence de cet échantillon.
Les autres minéraux présents son t la mu scovi te, reconn aissabl e à ses bri llantes
couleurs de biréfri ngence, et le quartz, peu abondant.

161 Schis re à chlorito ïde de l 'île de Groix, Bre fl/ ;;ne, France (grossisse111e11 1 x 16, LPNA ,
f iltre polariseur tourné de 90° par rapport au l'lil'hé 160).

162

~
160 Schiste à cliloritoïde de l 'île de Groix, Bre1ag11e, France (grossisseme/1/ x 16. LPNA). 162 Schiste à chloritoide de /'île de Groix, Bretagne, /;rance (grossissemenr x 16, LPA ).

170 171
Micaschiste à grenat
Micaschiste à grenat 163

Ce type de roche est formé par métamorphisme de degré moyen d' un sédiment riche
en alumine. Les grenats sont souvent vi ibles sur la surface altérée de la roche et en lame
mince, sans l' aide du microscope, en raison de leur relief optique élevé.
Dans l'angle gauche du cliché 163 on observe surtout du quartz, des feldspaths et
quelques cristaux xénomorphes de grenat. à fort relief optique (LPNA). Le reste du
champ est occupé par des grenats subautomorphes dans une matrice formée surtout de
mica blanc et de biotite (plus rare). Près des grenats, on trouve une proportion légère-
ment plus élevée de quartz et de fe ldspaths que dans les zones micacées de la matrice. La
présence de la macle polysynthétique est utile pour identifi er le feldspath de la mat1ice.

163 Micaschiste à gre11ar de Pitlochry, Écosse (grossisse111e111X 11, LPNA).

164 Micaschiste à grenat de Pirlocl11:r. Écosse (vossisse111e111 x 11. LPA. ).

172 173
Marbre à forstérite et diopside

Marbre à forstérite et diopside 165

Cette roche contient surtou t de la calci te et quelques minéraux supplémentaires, de la


fo rstérite (un péridot riche en mag nésium) et du diopside (un clinopyroxène). Juste à
droite du cen tre du cl iché 166, on di stingue un crista l ovalaire de diopside (bleu entre
pol ar i ~eu rs croisés); un cri stal de cou leur simil aire est visible dans l' angle supéri eur
gauche. Ces deux cristaux présentent des signes d'au moins un cli vage. Sur le bord supé-
rieur gauche, une partie d' un cristal de forstérite, à faible biréfringence, est visible; on la
di stingue du diopside parce qu 'elle n'a pas de cli vage mais des cassures irrégulières.
Les minérau x des calcaires métamorphiques, habituellement incolores, sont souvent
difficiles à identifier, et en l' absence de feldspath et de quartz, il est délicat d'évaluer
l ' épais~eur correcte de la lame; cette lame semble légèrement trop mince, si bien que les
cristaux de calcite montrent des couleurs de biréfringence plus brillantes que d' habitude.

165 Marbre à fors1érite et diopside (grossisse111e111 X 13, LPNAJ.

166

166 Marbre à.fàrstérite el diopside (grossisseme111X13, LPA ).

174 175
Amphibolite à grenat
168
Amphibolite à grenat
Celle roche est probablement de composition basaltique et fo rmait originellemen t un
fïl on intrusif. Elle cont ient surtout trois minéraux : amph ibole. feld pat h plagioclase et
grenat. Deux grenats de forme irréguli ère sont visibles. l'un dans l'angle droi t supérieu r
du cliché 167, et l'a utre. en bas et au milieu. Près de~ g renats, on observe quelques
biotites brun clair.
Comme l' amphibole n· est pas facilement reco nnaissable sur les clichés 167 e t 168 à
faible gross issement, nous avons ajouté le cliché 169 à fort grossissement d' une pa11ie de
la lame. Il est diffic ile de déterminer la composition des feldspaths plagioclases dans ce
type de roche, en ra iso n de la petite taille de ses cristau x et de la rareté des cris taux
mac lés. Les feld spaths plag ioclases dans le fac iès à amphibolitc ont une composition
proche de I' andésine, alor. que dans le faciès des schistes verts de degré métamorph ique
inférieur, le plagioclase. ont la composition de l'albite.

168 A111phibofi1e à gre11a1 d'Abe1fefdy, Érn.1se (grossisse111e111 x / 6, LPA ).

167 A111phiboli1e à gre11a1 d'Abe1fe /dr. Écosse (gro.1'.1·isse111e111 x 16. LPNA J. 169 A111phibofi1e à grenat d 'Abe1fefdy, Écosse (grossisse111en1 x27, LPNA).

176 177
Gneiss à disthène

Gneiss à disthène 170

Il s'agit d' une roche à relativement fo rt degré de métamorphisme pu isqu'elle contient


du disthène (A l2Si0 5). On observe partiellement deux grands cristaux de grenat, l'un
dans l'angle droit supérieur, l'autre, plus peti t, à gauche et en ba des clichés 170 et 171 .
Entre les grenats, des cristaux de biotite brune et de muscovite sont visibles. Les
nombreux cri taux incolores à fort relief, dans l'angle droi t inférieur, sont des disthènes.
On recon naît le disthène à son relief très élevé; les . ections, pour la plupart, montrent un
bon clivage. C'est un minéral très caractéristique des roches métamorphiques provenant
de roches sédim entaires riches en aluminium ; le faciès à amph ibolite de haut degré
métamorphique a par conséquent été atteint.

170 G11eiss à disthène de G/e11 Clorn. Écosse (grossissement x 8, LPNA).

171

171 Gneiss à disthène de Glen Clova, Écosse (grossissement x 8. LPA).

178 179
Gneiss à sillimanite, cordiérite et grenat
173
Gneiss à sillimanite, cordiérite et grenat
Le grenat est facilement identifiable ici en raison de son relief élevé el de a colora-
tion noire en LPA (173-174). La biotite est aussi facilement reconnaissable en raison de
son clivage parfait, de sa couleur brune et de son pléochroïsme. Les régions blanches, en
haut à droite et en bas à gauche des clichés 172et 173 à faible grossissement. sont beau-
coup plus difficiles à identifier ; il s'agit de cordiérite, parfo is confondue avec les feld-
spaths plagioclases en rai son de sa basse biréfringence et de son fa ible relief. Dans cette
roche, la cordiérite montre une macle en lamelles, autre similitude avec les fe ldspaths
plagioclases. La cordiérite est très fréquente dans les roches riches en alumine qui ont été
affectées par le métamorphisme de contact. On observe un autre exemple de cordiérite
sur les clichés 156 et 157, avec des macles différentes.
Le minéral incolore à fort relief interpénétré avec la biotite est de la sillimanite, l' un
des troi s minéraux polymorphes de composition Al 2Si05 ; les deux autres minéraux poly-
morphes sont apparents sur les clichés 150 et 151 . La sillimanite est la forme de haute
température de Al2Si05 ; on l'observe dans cette roche sous form e de cristaux pri sma-
tiques, à section tran sversale en « diamant » et en cristaux aciculaires à l' intéri eur
d'autres minéraux (cliché 174 à fort grossissement).
Cette roche a subi un métamorphisme de basse pression dans le faciès des granulites.

173 Gneiss à silli111a11ite. cordiéri1e e1 gre11a1 de Fon Da11phi11, S11d de 1\!ladagfücar (grossis-
se111e111 x13. LPA ).

174

172 Gneiss à sillimanite, cordiérile et grenat de Fort Dauphin, Sud de Madagascar (grossis- J74 Gneiss à siili111a11i1e, cordiéri1e e1 f(re1ra1de Fort Dauphin. Sud de Madagascar (grossis-
sement x 13, LPNA ). se111e111 x2.f. LP/\).
180 181
Granulite à deux pyroxènes
175
Granulite à deux pyroxènes
Cette roche représente un faciès à très haute température du métamorphisme régional.
Un orthopyroxène et un cli nopyroxène sont visibles tous deux, avec des teintes rose et
vertes très pâles en LP A (175). lei, ils sont difficiles à distinguer. Le minéral aux
teintes brun à vert foncé est une amphibole. Le grenat et le feldspath plagioclase sont
aussi présents; le grenat est recon naissable à son relief élevé et parce qu 'i l reste noir
entre polari seurs croisés (176). La macle du plagioclase est bien visible en LPA. Dans ce
cas, il a la composition de l'andésine.

.•

175 Gra1111/i1e à deux pyroxènes de Pont N11ane1si, région de Limpopo (gmssisse111e111 X 26,
LPNA).

176

176 Gra1111/i1e à deux pyroxènes de Pon/ N11a11e1si, région de Limpopo (gmssissemel// X 26,
LPA ).
182 183
Anorthosite

Anorthosite 177

Cette roche est formée à 95 % de feldspath plagioclase. o·après les mesures d'angle
d"extinclion de cette lame mince, la composition des feldspaths est environ Ab35 An 65 ,
c'est-à-dire cell e de la labradorite. Le seul autre minéral visible de ce cli ché est une
amphibolite vert-bleu (quelques petits cri staux), mais nous ne pouvons pas affirmer qu ' il
s'agit d' une amphibole d' après ces seu ls cli chés. Cette roche étai t peut-être ori ginelle-
ment une roche magmatique, mais elle fait maintenant partie d' une série de roches méta-
morphiques de très haut degré. De nombreuses anorthosites présentent une structure
cataclaslique, mais on ne voi t pas de cristaux comprimés ou brisés dans cet exemple.
Le terme anorthosite est aussi utilisé pour désigner les roches magmatiques compo-
sées surtout de plagioclase; elle forme . ou vent une parti e de complexes plutoniques
basiques stratifiés: le feldspath serait normalement plus riche en anorthite que dans cette
lame.

177 A11onhosite de South Harris, Écosse (grossisse111e111 x 19, LPNA J.

178

178 Anorrlwsite de South Harris. fcosse (grossissemenr x 19. LPA ).

184 185
Éclogite rétrograde
179
Éclogite rétrograde
Les deux minéraux essentiels d' une éclogite sont un grenat riche en magnésium et un
pyroxène omphacitique, c'est-à-dire qui contient du sodium et de l' aluminium. Ces cieux
minéraux exigent tous deu x une pression relati vement forte pour être stables: le terme
éclogite est utilisé pour désigner un faciès à très haute pression.
Dans cette roche. les porphyroblastes de grenat sont nettement visibles en LPA (180).
Entre les grenats, on distingue des alignements de petits cristaux de sphène [(CaTiSi04
(OH, F)] et de ruti le (Ti02), à très fort indice de réfraction; comme les cri staux sont très
petits, ils apparaissent noirs sur le cliché en LPNA (179).
L'omphacite a été rem placée en grande partie par du glaucophane, un minéral de
couleur bleu à lilas appartenant au groupe des amphiboles; les petites régions incolores
sont occupées par des muscovites. Ceci indique qu ' il s'agit d"une éclogite rétrograde. Le
processus de rétrogradation, c'est-à-dire la transformation d'une paragenèse à frn1 degré
métamorphique en une autre paragenèse à faible degré, est dû ici à l'apport d' eau, le
glaucophane et la muscovite étant des minéraux hydratés.

179 Éclogite rétrograde de Jenner, Californie, Étars-Unis (grossissement x 9. LPNA ).

180

180 Éclogite rérrograde de Je1111er, Californie, Éwrs-Unis (grossissement x 9, LPA).

186 187
Index
Les nombres en gras renvoien t
à la numérotation des clichés.

A biréfringence 22
absorption (couleur d') 14 boue carbonatée 111, 129
aciculaire 12 bytownite 50
agrégat bri liant 160
albite 50
c
calcaires 108, 110- 112
allochems 11l
calcédoi ne 135, 136
altération 30
calci te 61-63, 110
amphi bole 40, 41
cataclastique (structure) 162
amphibolite 146, 167-169
carbonatites 62
analcime 73, 74
ci ment 108
analyseur 9
chert 133-136
andalousite 150, 151, 156, 157
- à radiolaires 133-134
andésine 50
- de substitution 135
andésite 69, 79, 80
chl orite 42-44
andésite-latite 69
chl oritoïde 160-162
angles d'extinction 26
clivage 16
anhydrite 137, 138
- de crénu lat ion 147
anormale (couleur de bi réfringence) 24, 44
cli nopyroxène 31, 32
anorthite 50
conglomérat 107, 143
anorthosite 177, 178
cordiérite 156, 157, 172-174
aragonite 11 0
cornéen ne 153, 154-157
ardoise 154
coronitique (structure) 148, 149
aréni te 106, 107
- quartzeuse 106, 109, 110 D
arkose 106, 113, 114 dacite 69
- lithique 106 degré métamorph ique 153
augite 31, 32 diabase 67
auréole de métamorphisme 153 diagenèse 107
automorphe 1, 2, l2 diopside 165, 166
diorite 69, 81, 82
B disthène 150, 151, 170, 171
basalte 69, 68-72 dolérite 67
Eecke (frange de) 20 - alcaline 76, 73, 74
berthiérine 139, 140 dolomite 62, l I0, l 38, 130-132
bioclaste 111, 125, 126 dolomitique (calcaire) 130, 131
biotite 37-39 - (roche) 132

189

J
duubl e réfracti on 22 H mon1nnitc 69 R
dunite 69 ha lite 137, 138 mud~t one 107. 11 1. 108, 129 reliefl8
dynamométamorphi sme 153 hornblen de 34-36 mu~rnvi te 40, 41 rétrogradation 186
mylonite 153. 152, 153 rhyoclacite 69
E myrmékite 52 rhyolite 69. 85, 86
éc log ite 146 ignimhrite L04, LOS - alcaline 69. 88
- rétrograde 179. 180 indice de réfracti on 18
roche détritique terrigène 107
essexite 69 interférence (coul eurs d") 22 néphéli ne 59, 60 roche dolomi tique 138
évaporite 144 intraclaste 11 O. 127
rouge cl'alilarine S 138
extinction 26 intrusions mineures 67 0
rutile 186
- o ndulante 48. 116 isotrope 24 oligocla-.e 50
o li vin e 26, 27
F L oo lite 111. 123, 124 s
faci ès métamorph ique 154 labradorite 50 opaque tm inéral) 14 sanidine 50, 51
fayal ite 32 lamprophyre 69. 102, 103 ophit i4uc (~trucru re ) 76 ~aturation en sil ice 68
feld spath 50-59 latite 69 orthopyroxène 28-30 schi:,te 15-L 160-164
- alcalin 50 leucite 99-101 onhose 50. 52 - b leu 146
feldspathoïde 60 leucit ite 99-IOI - vert 146
fer rubané 141, 142, 148 litharénite 106 p serpent ine 158, 159
fis sures perlitiques 88 - fe ldspathiq ue 106 packstone 108, 124, 125 serpentinitc 158, 159
forstérite 32, 165, 166 péloïde 11O. 128 sidéri te 139, 140
M péridotite 69. 66, 67 sill imanite 172-1 74
G macle 28 perméabilité 107 solution sol ide 31
gabbro 69. 75-78 - à secteurs 1.66 perthit e 50. 53 sparite 110
glauconie 121, 122 - en lamel les 51 phénocri '> tal 12 sphène 186
glaucophane 186 - polysynthétique 51 phonoli te 69. 94, 95 spinelle 158, 159
gneiss 154. 170- L74 - quadrillée 52, 53 phyl lite 15-t suhauton1orphe 12
grainstone 108, 123, 127, 128 magnétite 74 plagioclase 50. 54-57
subl itharénite 106. 115
gran ite 69. 89-93 marbre 165, 166 p léoc hroï~me 1O. 14 syénite 69
- alcalin 69. 92, 93 matrice 108 pluton 67
- alca line 69
granoblastique (;,tructure) 154 mégacristaux 12 pœcilitiquc (qructure) 70
- néphélin ique 69. 96-98
granocli orite 69. 83, 84 métamorphisme de contact 153 polarisation 9
granophyrique (structu re) 87, 88 - régional 153 polaroïd 9
gran ulite 146, 175, 176 métasomatis me 153 polymorph i'>rne 160. 180 T
grauwacke 108. 116 micrite 11O. 129 poro~ité 107 tabu laire 12
- feldspathique 107 micriti ,ation 134 porphy roh laqe 12 téphri te 69
- lithique 107 micrucli ne 52, 53 prismat ique 12 thérali te 69
- q uartzeuse 107 microgranite 87, 88 pyroxène 28, 29, 30, 34-39. 182 thermométamorphisme 153
grenat 64, 65 microgrenue (structure) 67 - omphac itique 186 tonalite 69
grès 107 microperthite 50 py roxénite 69 tourmaline 7, 8
- arkosiquc 106, l 11 , 112, 11 6 minerai de fer 139-142 trachyte 69
- calcairt> 119, 120 monzocliorite 69 Q - alcalin 69
- m icacé 117, 118 monzogabbro 69 quartz 45-48 triage 110

190 19 1
tuf l 'iO w
- pyroclastiq ue 104 wackestone 108, 126
- volcanique 144, 145
X
V xénomorphe 12
volc anique (roche) 67
- (verre) 104 z
volcanoclastique 150 zonation 28

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