Vous êtes sur la page 1sur 49

REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple – Un But – Une Foi

MINISTERE DE L'ELEVAGE ET DES PRODUCTIONS ANIMALES

DIRECTION DES SERVICES VETERINAIRES

Cartographie des circuits de


distribution des médicaments
vétérinaires au Sénégal

Avril 2021

1/ 49
Coordination

La production de ce document sur la cartographie des circuits distribution des


médicaments vétérinaires au Sénégal a été appuyée par la FAO-ECTAD avec le
support financier du Programme « Fleming Fund » de la Grande Bretagne.

Groupe de Travail

Noms/Email Affiliations
Dre. Anta DIAGNE MEPA-DSV/DMPV
diagnanita@gmail.com
Dr. Babacar NGOM MEPA-DSV/DMPV
ngom_ba@hotmail.com
Dr. Moutar SEYDI MEPA-DSV/DMPV
moutarseydi@hotmail.fr
Dre. Chantal BIAGUI MEPA-DSV/DSVP
c2002doc@yahoo.fr
Dr. Malick TINE MEPA-DSV/DMPV
mlktn22@gmail.com

2/ 49
Rappel sur les termes de références

I. Contexte et justifications

Au Sénégal, l’élevage constitue un sous-secteur important de l’économie nationale.


Il contribue pour plus de 30% à la formation du produit intérieur brut (PIB) du
secteur primaire.

A l’échelle nationale, les mesures de protection de la santé animale s’appuient, entre


autres, sur l’utilisation des médicaments vétérinaires notamment les vaccins
vétérinaires, les antibiotiques, les antiparasitaires, les anti-inflammatoires, etc.

Du fait de la libéralisation de la filière, l’importation et la commercialisation des


produits vétérinaires sont aujourd’hui, en grande partie, assurées par les acteurs
privés (grossistes distributeurs, cabinets vétérinaires, pharmacie humaine, para-
professionnels, etc).

En effet, le cadre légal sénégalais, qui s’applique aux médicaments vétérinaires et à


l’exercice privé à savoir la commercialisation, la détention, la délivrance et les
conditions d’importation, est régi par la loi n°2008-07 du 24 janvier 2008 organisant
la profession et la pharmacie vétérinaires au Sénégal.

Par ailleurs, le Sénégal, étant un pays membre de l’Union économique et monétaire


Ouest-africaine (UEMOA), adhère au système centralisé des autorisations de mise
sur le marché (AMMs) de médicaments vétérinaires et à la réglementation
communautaire sur la pharmacie vétérinaire.

Pour rappel, trois dispositifs ont été mis en place dans le cadre de la réforme des
législations pharmaceutiques vétérinaires. Il s’agit notamment :

1) du dispositif centralisé des autorisations de mise sur le marché ;

2) du dispositif unifié de contrôle de la qualité des médicaments vétérinaires ;

3) du dispositif de surveillance à travers un système d’inspection régional.

La Direction des Services vétérinaires (DSV) est la seule habilitée à délivrer une
autorisation pour toute importation de médicaments vétérinaires. Les visas
d’importation se basent sur l’examen de la liste des produits vétérinaires déjà
autorisés par la Commission de l’UEMOA.

Malheureusement, il a été constaté des tendances négatives caractérisées par le


non-respect du circuit officiel de distribution des médicaments vétérinaires par
certains acteurs, la circulation de produits non autorisés et de qualité douteuse au
niveau du marché local.
Compte tenu des enjeux sanitaires et économiques, il est ainsi urgent de disposer
de données actualisées sur la cartographie des acteurs privés y compris les circuits
de distribution et de vente des médicaments vétérinaires au niveau national.
3/ 49
En effet, cela répond à un impératif pour le Ministère de l’élevage et des productions
animales (MEPA) d’obtenir une vision claire sur les forces, les faiblesses et les
incohérences du circuit de distribution et de vente des produits vétérinaire pour
mieux définir des solutions efficientes et durables avec des impacts positifs à long
terme pour la productivité des animaux, la santé animale et la santé publique.

C’est dans ce contexte que le Centre d’Urgence pour la lutte contre les maladies
animales transfrontalières de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO-ECTAD), à travers le programme « Fleming Fund », apporte son
appui aux Services vétérinaires à l’élaboration de la cartographie des circuits de
distribution et de vente des médicaments vétérinaires au Sénégal.

II. Objectifs

Cet atelier vise le partage et la validation du draft sur la cartographie des circuits
de distribution des médicaments vétérinaires au Sénégal.

De façon spécifique, il s’agit :

- de partager avec les différents acteurs le draft sur la cartographie des circuits de
distribution et de vente des médicaments vétérinaires au Sénégal ;
- d’identifier les sites d’installations des acteurs privés ainsi que les différentes
structures impliquées dans le circuit de distribution et de vente des
médicaments vétérinaires ;
- d’identifier les forces et les faiblesses par une évaluation approfondie des circuits
de distribution des médicaments vétérinaires à l’échelle nationale.

III. Résultats attendus


Les résultats attendus sont :
- le draft de la cartographie des circuits de distribution et de vente des
médicaments vétérinaires est partagé avec les différents acteurs de la filière du
médicament vétérinaire ;
- les sites d’installation des acteurs privés impliqués dans la distribution et la
vente des médicaments vétérinaires sont identifiés et cartographiés ;
- Les forces et les faiblesses du circuit de distribution des médicaments
vétérinaires sont identifiés par une évaluation approfondie.

SOMMAIRE

Page

4/ 49
Introduction 8

1. Présentation générale et le secteur de l’élevage au Sénégal 8


1.1. Localisation géographique 11
1.2. Situation démographique
1.3. Données climatologiques 12
1.4. Secteur de l’élevage au Sénégal 12
1.4.1. Organigramme du MEPA 12
1.4.2. Importance du secteur 14
1.4.3. Atouts et contraintes 14
1.4.4. Exercice privé de la médecine et de la pharmacie vétérinaires 16
1.4.4.1. Historique sur la privatisation 16
1.4.4.2. Ordre des docteurs vétérinaires 16
1.4.4.3. Cadre légal au Sénégal 17
1.4.4.4. Cadre règlementaire dans la zone UEMOA 20
1.4.4.5. Chiffre d’affaire du marché des médicaments vétérinaires 22

2. Objectifs et Méthodologie 24
2.1. Objectifs 25
2.2. Méthodologie
2.2.1. Cartographie du circuit de distribution 25
2.2.1.1. Cadre de l’étude 25
2.2.1.2. Collecte de données 25
2.2.1.3. Echantillonnage 26
2.2.1.4. Analyse de données 26
2.2.2. Evaluation approfondie du circuit de distribution 26
2.2.3. Limites de l’étude 26

3. Résultats de la cartographie du circuit de distribution 27


3.1. Schéma du circuit de distribution et d’approvisionnement 27
3.2. Localisation des acteurs 28
3.3. Evaluation approfondie 31
3.3.1. Circuit officiel de distribution 31
3.3.1.1. Laboratoires et firmes pharmaceutiques 32
3.3.1.2. Les grossistes distributeurs 33
3.3.1.3. Les Ayant-droits ou détaillants 34
3.3.1.4. Les Autres acteurs 35
3.3.2. Circuit parallèle de distribution 36
3.3.3. Forces et faiblesses du circuit de distribution 39

Conclusion – Recommandations 42
Références 43
Annexes 45

5/ 49
Acronymes et abréviations

AMM Autorisation de mise sur le marché


CNFTEIA Centre national de formation des techniciens de l’élevage et des
industries animales
DSV Direction des Services vétérinaires
DMPV Division de la Médecine et de la Pharmacie vétérinaires
DSPV Division de la Santé publique vétérinaire
DAOA Denrées alimentaires d’origine animale
CEDEAO Communauté Economiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CAMMVETs Campagnes d’assainissement du marché du médicament vétérinaire
EISMV Ecoles Inter-états des Sciences et Médecine vétérinaires
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FONSTAB Fonds d’appui à la stabulation
DER Direction Générale de l’Entreprenariat
FAO-ECTAD Centre d’urgence de la FAO pour la lutte contre les maladies
animales transfrontalières
IFAH Fédération Internationale pour la Santé Animale
ISRA Institut Sénégalais de Recherche agricole
ISFAR Institut de Formation Agricole et Rurale
LACOMEV Laboratoire de Contrôle des Médicaments vétérinaires.
MEPA Ministère de l’Elevage et des Productions animales du Sénégal
ODVS Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal
OMS Organisation Mondiale de la Santé
OIE Organisation Mondiale de la Santé animale
PRAPS Projet Régional d’appui au Pastoralisme au Sahel
PIFs Postes d’inspection frontaliers
RAM Résistance aux antimicrobiens
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
VICH Coopération Internationale vétérinaire sur l’harmonisation des exigences
techniques pour l’enregistrement des produits médicaux vétérinaires

6/ 49
Liste des figures
Figure n°01. Carte administrative du Sénégal.
Figure n° 02. Organigramme du Ministère de l’Elevage et des Productions animales.
Figure n°3. Evolution des importations de médicaments et vaccins vétérinaires de
2015 à 2019.
Figure n°4. Système de distribution et d’approvisionnement des médicaments et
vaccins vétérinaires au Sénégal.
Figure n°5. Répartition nationale des acteurs privés du circuit officiel de distribution
et de vente des médicaments vétérinaires au Sénégal.
Figure n°6. Répartition nationale des Docteurs vétérinaires privés en 2020.
Figure n°7. Répartition nationale des para-professionnels vétérinaires ITEs (a) et
des ATEs (b) en 2020.
Figure n°8. Circuit officiel de distribution des médicaments vétérinaires.
Figure n°9. Circuit parallèle de distribution des médicaments vétérinaires.
Figure n°10. Origines diverses des produits vétérinaires saisis lors des missions de
la CAMMVET 2020.

Liste des tableaux

Tableau n°1. Situation du cheptel en 2018.


Table n°2. Textes juridiques sur la médecine et la pharmacie vétérinaires au
Sénégal.
Tableau n°3. Eléments de lecture du schéma de la cartographie du circuit de
distribution et d’approvisionnement de médicaments vétérinaires.
Tableau n°4. Parts de marché et classement des 10 premiers laboratoires et sociétés
exportatrices de médicaments et vaccins vétérinaires de 2015 à 2019.
Tableau n°5. Situation des grossistes vétérinaires importateurs et distributeurs de
médicaments vétérinaires au Sénégal.
Tableau n°6. Parts de marché et classement des cinq premiers grossistes
importateurs et distributeurs de médicaments et vaccins vétérinaires de 2015 à
2019.
Tableau n°7. Caractéristiques des médicaments vétérinaires vendus dans le marché
parallèle.
Tableau n°8. Résumé des forces et faiblesses du circuit de distribution des
medicaments vétérianires.

7/ 49
INTRODUCTION

L’élevage est une activité importante pour l’économie des pays d’Afrique de l’ouest.
Selon le CILSS1, la contribution de l’élevage au PIB agricole est de l’ordre de 44%
dans les pays sahéliens. L’élevage constitue également une des principales activités
économiques dont sont tributaires les populations les plus pauvres en tant que
source d’aliments et de revenus monétaires. Toutefois, ce sous-secteur a subi des
modifications tant sur le plan institutionnel, à la suite du désengagement des Etats
des activités de production et de commercialisation, que sur le plan du
développement des professions libérales avec la privatisation de l’exercice de la
profession vétérinaire.

La libéralisation de la filière du médicament vétérinaire se traduit par la multiplicité


des acteurs et par une diversification accrue des produits vétérinaires et de leurs
origines diverses. En l’absence d’un contrôle adéquat de la filière, les importants
risques sanitaires posent un problème majeur de santé publique.

Or, le médicament vétérinaire est un outil essentiel pour la santé animale, le bien-
être animal et la santé publique. L’utilisation des médicaments vétérinaires doit
aider à soulager les animaux malades sans nuire, ni à ces derniers par des effets
indésirables, ni aux consommateurs par la présence de résidus dans les produits
qui en sont issus. En conséquence, ils doivent être utilisés à bon escient avec le
maximum de garantie de qualité, d’efficacité et de sécurité.

Selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’usage des antimicrobiens


par des personnes non formées n’est généralement pas l’apanage dans les pays en
développement. En effet, la majorité des produits circulant sans contraintes dans
ces pays, le plus souvent africains, sont frelatés (dosage inférieur à la mention écrite
sur le flacon, molécule différente ou placebo intégral).

Compte tenu des enjeux sanitaires, les médicaments vétérinaires, au même titre
que ceux utilisés en médecine humaine doivent être contrôlés, surveillés et
sécurisés par les pouvoirs publics. C’est ainsi qu’au niveau international, des
organisations comme l’OIE, l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture (FAO), la Coopération internationale vétérinaire sur l’harmonisation
des exigences techniques pour l’enregistrement des produits médicaux vétérinaires
(VICH), la Fédération internationale pour la santé Animale (IFAH), entre autres,
travaillent en synergie dans l’élaboration des normes, des règlements et lignes
directrices sur l’utilisation des médicaments en médecine vétérinaire.

1 1 https://afrique.lalibre.be/20604/afrique-de-louest-le-secteur-de-lelevage-en-plein-essor-doit-se-moderniser/

CILSS : Le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel est une organisation internationale regroupant les pays sahéliens

8/ 49
Au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), des réformes
engagées depuis 2000 ont aussi abouti à l’harmonisation régionale des législations
pharmaceutiques vétérinaires.
Au Sénégal, en dehors du cadre législatif avec la loi n°2008-07 du 24 janvier 2008
organisant la profession et la pharmacie vétérinaires, les mesures importantes ont
été aussi prises dans le secteur de l’élevage. Il s’agit notamment :

- L’élaboration et la validation en mai 2018 des Plans de contrôle et de surveillance


des médicaments vétérinaires avec l’appui du Projet Régional d’appui au
Pastoralisme au Sahel (PRAPS) ;
- La mise en œuvre des campagnes annuelles d’assainissement du marché des
médicaments vétérinaires (CAMMVETs) ;
- La création par arrêté ministériel nº 021493/MEPA/SG en date du 27 septembre
2018 d’un Cadre de concertation sur l’exercice de la profession et de la pharmacie
vétérinaires entre le Ministère de l’élevage et des productions animales (MEPA) et
l’Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal (ODVS) ;

- La formation et la sensibilisation des professionnels vétérinaires des secteurs du


public et du privé sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) avec l’appui du
Centre d’Urgence pour la lutte contre les maladies animales transfrontalières de
l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO-ECTAD).

En outre, un Comité2 chargé de réfléchir sur la lutte contre la vente illicite des
médicaments vétérinaires et la présence de résidus de médicaments vétérinaires
dans les denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) a été créé en août 2008.

Malgré ces initiatives, le constat général fait est que des défaillances subsistent
toujours dans la chaine de distribution, la détention et la commercialisation des
produits vétérinaires au Sénégal. Il s’y ajoute le déficit de couverture de certaines
parties sud pays en prestataires vétérinaires. L’inaccessibilité a des médicaments
vétérinaires moins couteux incite certains éleveurs à faire habituellement recours
au marché illicite avec comme conséquences : la pratique récurrente de
l’automédication, des échecs thérapeutiques, la présence de résidus dans les
denrées d’origine animale et le risque de développement de l’antibiorésistances.

Face à ces constats, il apparaît ainsi urgent pour la Direction des Services
vétérinaires (DSV) de disposer de données actualisées sur les circuits de
distributions et de vente des produits vétérinaires. Cela permettrait à l’autorité
vétérinaire de mieux définir des mesures stratégiques pour assurer une meilleure

2
Comité créé par le MEPA suite à la note de Service n°0464/MEL/DSV en date du 14 aout 2008.

9/ 49
protection zoosanitaire, une amélioration de la productivité des animaux et une
préservation de la santé publique.

La présente étude porte sur la cartographie des circuits de distribution et de vente


des médicaments vétérinaires au Sénégal. Le document comporte trois parties :

- La première partie est consacrée à la présentation générale et le secteur de


l’élevage au Sénégal ;
- La deuxième partie présente les objectifs et la méthodologie ;
- La troisième partie donne les résultats de la cartographie, l’évaluation
approfondie, les forces et les faiblesses du circuit de distribution et
d’approvisionnement des médicaments vétérinaires au Sénégal.

10/ 49
1. PRESENTATION GENERALE ET LE SECTEUR DE L’ELEVAGE
AU SENEGAL

1.1. Localisation géographique


Le Sénégal est situé à l’extrême ouest du continent africain (figure n°1), entre 12°5
et 16°5 de latitude Nord et 11°5 et 17°5 de longitude Ouest.
Le territoire Sénégalais couvre une superficie de 196 712 Km² avec une façade de
700 km sur l’océan atlantique. Le pays est limité au Nord par la Mauritanie, à l’Est
par le Mali et au Sud par la Guinée et la Guinée Bissau.
La République de Gambie, qui occupe tout le cours inférieur du fleuve du même
nom, constitue une enclave de 25 km de large et près de 300 km de profondeur à
l’intérieur du territoire sénégalais. Les îles du Cap-Vert sont situées à 560 km au
large de la côte sénégalaise (ANSD, 2020).

Figure n°01 : Carte administrative du Sénégal (ANSD, 2017).

1.2. Situation démographique


La population du Sénégal est estimée à 15 256 361 personnes en 2017. Les femmes
représentent 7 659 420 et les hommes 7 596 941, soit respectivement 50,20% et
49,80%. Pour l’année 2018, ces effectifs passent à 7 897 325 et 7 828 734, tandis
que les pourcentages restent quasiment les mêmes, soit 50,22% et 49,78%.
Cette population se caractérise par sa jeunesse, car 50,3% est âgée de 18 ans et
moins (ANSD, 2020).
11/ 49
1.3. Données climatologiques
Le Sénégal a un climat de type soudano-sahélien avec une séquence tropicale au
Sud et semi désertique au Nord. Le climat se caractérise par l’alternance d’une
saison sèche de novembre à mi-juin et d’une saison humide et chaude de mi-juin à
octobre. La pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient décroissant du Sud au
Nord du pays. Elle passe de 1200 mm au Sud à 300 mm au Nord, avec des
variations d’une année à l’autre. En effet, trois principales zones de pluviométrie
correspondant à trois zones climatiques sont ainsi déterminées : une zone forestière
au Sud, une savane arborée au centre et une zone semi-désertique au Nord (ANSD,
2020).
Cette répartition climatique fait du Sénégal un pays qui a une vocation pastorale.
En effet, l’importance du sous-secteur de l’élevage est très déterminante dans la
croissance et le développement économique du pays.

1.4. Secteur de l’élevage au Sénégal


1.4.1. Organigramme du Ministère de l’élevage
Le secteur de l’élevage est resté pendant longtemps dans une situation de
changement institutionnel permanent. En effet, l’architecture institutionnelle du
département a ainsi connu des mutations, aux termes du décret n° 2014-337 du
24 septembre 2014, qui lui assigne une nouvelle appellation « Ministère de l’Elevage
et des productions animales », la création d’un Secrétariat général, les services
rattachés au Cabinet, cinq directions et les administrations rattachées équivalentes
(figure n° 2).

Les cinq différentes directions représentées sont les suivantes :


- la Direction de l’élevage ;
- la Direction des Services vétérinaires ;
- la Direction des Industries animales ;
- la Direction du développement des Equidés ;
- la Direction de l’Administration générale et de l’Equipement.

La DSV comporte 3 divisions techniques 3 qui sont : la Division de la protection


zoosanitaire, la Division de la Médecine et de la Pharmacie vétérinaires et la
Division de la santé publique vétérinaire.

3
Arrêté n°021144/MEPA du 16 novembre 2015 portant organisation de la Direction des Services vétérinaires.

12/ 49
Figure n° 2 : Organigramme du Ministère de l’Elevage et des productions animales.

La DSV est en relation, via le Secrétaire général, les services déconcentrés de


l’élevage et des productions qui comprennent les SRELs4, les SDELs5 et les Chefs
de poste vétérinaire (CPVs).

4
SRELs : Services régionaux de l’élevage et des productions animales
5 SEDLs : Services départementaux de l’élevage et des productions animales

13/ 49
En dehors de la mission régalienne en relation avec la gestion et la préparation du
mandat sanitaire avec les vétérinaires privés, la DSV est aussi chargée notamment :

- d’assurer la protection zoosanitaire par la mise en oeuvre du Système national


de Surveillance épidémiologique, de la prophylaxie médicale et sanitaire
contre les maladies animales ;
- d’appliquer les stratégies dans le domaine de la santé animale et de la santé
publique vétérinaire ;
- d’élaborer et de mettre en application la réglementation dans les domaines de
la santé animale, de la santé publique vétérinaire, de la profession et de la
pharmacie vétérinaires, du bien-être animal, de qualité des aliments destinés
aux animaux, en relation avec les structures concernées ;
- d’élaborer et de mettre en application la réglementation en matière de sécurité
sanitaire des denrées alimentaires d’origine animale, en relation avec les
structures concernées aux niveaux national, sous-régional, régional et
international ;
- d’assurer la liaison avec les organismes spécialisés nationaux, régionaux et
mondiaux dans le domaine de la santé animale et de la santé publique
vétérinaire ;
- d’assurer la gestion de l’importation et l’exportation des médicaments
vétérinaires, des animaux et des produits d’origine animale.

1.4.2. Importance du secteur


L’élevage est une activité importante dans l’économie nationale. Selon le rapport de
l’ANSD de juillet 2020, la contribution du sous-secteur de l’élevage dans le PIB est
estimée à 3,6% en 2018. Des chiffres clés 6 démontrent que l’élevage procure
également jusqu'à 25,2% de la valeur ajoutée du secteur primaire en 2017. Il est
aussi pratiqué par 29,5% des ménages sénégalais et 47% des ménages ruraux. En
terme nominal, la valeur ajoutée créée par la branche élevage s’est établi à 460
milliards de FCFA en 2018 (ANSD, 2020).

1.4.3. Atouts et contraintes


L’analyse des performances économiques a permis de démontrer que le secteur de
l’élevage regorge de nombreux atouts notamment :

- l’importance numérique du cheptel ;


- l’existence d’institutions de formation en élevage (CNFTEIA, ISFAR, ENSA,
EISMV) ;
- l’existance de laboratoire de recherche de diagnostic, de recherche et de
production de vaccins (ISRA-lnerv, Institut pasteur de Dakar, Université)
- un bon maillage du pays par les services d’élevage ;
- une situation zoo sanitaire sous contrôle ;
- un dispositif institutionnel d’appui (FONSTAB, DER, PRAPS, PDEPS) ;

6 Plan Sénégal émergent (PSE), mars 2019 : Opportunité et création d’emplois dans le sous-secteur de l’élevage.

14/ 49
- le contexte institutionnel avec le Plan Sénégal Emergent (PSE), l’acte III et le
PUDC.

Le suivi des performances du secteur de l’élevage porte également sur l’importance


du cheptel avec des races variées adaptées aux conditions agro-écologiques. Les
données sur les effectifs estimés du cheptel en 2018 sont indiquées, ci-dessous,
dans le tableau n°01.

Tableau n°01 : Situation du cheptel en 2018.

Espèces animales Effectifs


Bovins 3 586 628
Ovins 6 911 256
Caprins 5 886 053
Porcins 437 341
Equins 563 749
Asins 475 900
Camelins 4954
Volailles familiales 27 956 201
Volailles domestiques 46 912 501
(Source : CEPA/MEPA, 2018)

Par ailleurs, 8 filières sont présentement identifiées. Il s’agit notamment de :


- la filière lait ;
- la filière bétail-viande ;
- la filière Aviculture ;
- la filière Apiculture ;
- la filière Cuirs et Peaux
- la filière des Equidés
- la filière Porcine
- la filière Elevage non conventionnelle.

Malgré les énormes atouts potentiels, le secteur de l’élevage au Sénégal fait toujours
face à certains nombres de contraintes qui entravent son développement. On peut
citer :
- la faible productivité et le manque de compétitivité des élevages ;
- les problèmes liés à l’alimentation, l’abreuvement du cheptel et la
transhumance ;
- les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs ;
- la recrudescence du vol de bétail ;
- les difficultés liées à la collecte, à la transformation, à la conservation et à
la distribution des produits animaux ;
- la faible capacité des organisations professionnelles de l’élevage ;
- les contraintes d’ordre sanitaire.

15/ 49
1.4.4. Exercice privé de la médecine et de la pharmacie vétérinaires
1.4.4.1. Historique sur la privatisation
Au Sénégal, de la période post-indépendance jusqu’aux années 80, le monopole de
prestation des services vétérinaires a été marqué par l’omniprésence de l’Etat qui
assurait, par l’intermédiaire des fonctionnaires (Docteurs vétérinaires, ITE, ATE,
etc.), la vaccination du cheptel, le suivi sanitaire des animaux, la distribution des
médicaments vétérinaires de base aux éleveurs.

Au niveau administratif, les premières mesures prises pour anticiper la


privatisation ont été l’arrêt des recrutements de professionnels vétérinaires dans la
fonction publique, les départs volontaires et les mises en retraite. En effet, les
départs volontaires correspondaient à 9% des effectifs des Docteurs vétérinaires,
30% de ceux des ITE et à 18% de ceux des ATE et des Infirmiers d’Elevage (Cissé,
1996).

Les financements octroyés par la Caisse Nationale de Crédit Agricole Sénégal


(CNCAS) dans le cadre du fonds de garanti mis en place par le projet PARC avaient
un double objectif à savoir :

1) promouvoir la pratique de la médecine vétérinaire privée par l’insertion des


jeunes vétérinaires nouvellement sortis de l'université et sans emploi à travers
l’installation de cabinets vétérinaires privés ;
2) améliorer l’approvisionnement des populations pastorales en intrants
vétérinaires et la demande de prestation en santé animale.

L’étape décisive de la privatisation dans le secteur de l’élevage au Sénégal a débuté


avec l’adoption de nouveaux textes sur la médecine vétérinaire notamment la loi 92-
52 portant création de l’ODVS, le décret 93-514 portant Code de Déontologie de la
médecine vétérinaire et le décret 95-645 relatif à l’institution du Mandat sanitaire.

Le texte réglementaire relatif au mandat sanitaire marque ainsi le début du


processus irréversible de la privatisation. L’Etat confie ainsi certaines de ces
missions régaliennes au secteur privé vétérinaire.

1.4.4.2. Ordre des Docteurs vétérinaires du Sénégal


La profession vétérinaire est une profession libérale, réglementée et organisée en
Ordre. Selon l’article 6 du décret 92-52 portant création de l’ODVS, la corporation
désignée sous le nom de l’Ordre des Docteurs vétérinaires regroupe l’ensemble des
Docteurs vétérinaires habilités à exercer la médecine vétérinaire sur le territoire
national.

16/ 49
En effet, l’Ordre est une institution qui est garant de la compétence des
professionnels vétérinaires et de leur éthique. En tant que Représentant de tous les
vétérinaires des secteurs public et privé, l’Ordre peut agir en justice et a le droit de
se porter partie civile pour défendre les intérêts moraux de la profession vétérinaire.

A la différence des syndicats et des associations, la personne morale qu’est un Ordre


des vétérinaires est assujettie aux différents rôles suivants (Ly, 2001) :

- un rôle règlementaire par une veille sur le Code de déontologie ou par des
propositions ou initiatives pour l’amélioration de l’environnement juridique et
légal de la profession vétérinaire ;
- un rôle disciplinaire par le recours à une police vétérinaire et l’application
d’une discipline professionnelle ;
- un rôle administratif par la tenue réglementaire du Tableau de l’Ordre décrit
tel que décrit par la loi.

Seul un vétérinaire diplômé, dont le diplôme est enregistré par l’Ordre et qui est
habilité à l’exercice par l’Ordre, bénéficie de la prérogative d’exercer la profession
réglementée de vétérinaire.

1.4.4.3. Cadre légal au Sénégal


L’état des lieux du droit pharmaceutique a permis de mettre en évidence l’existence
d’un certain nombre de textes juridiques adoptés au Sénégal. Parmi les anciennes
lois, on peut distinguer la loi n°54-4187 du 15 avril 1954 et la loi n°075-409 du 29
mai 1975 portant Code de la Santé Publique (table n°2).

Table n°2 : Textes juridiques sur la médecine et la pharmacie


Vétérinaires au Sénégal.

Textes Titres
Loi n°54-418 du 15 avril 1954 Extension aux territoires d'outre-mer
(tom), au Togo et au Cameroun des
dispositions du Code de la santé
publique relatives à l'exercice de la
pharmacie
Loi n°075-409 du 29 mai 1975 Code de Santé publique Sénégalais
Loi n° 92-52 du 10 juillet 1992 Création de l’Ordre des Docteurs
vétérinaires du Sénégal

7Loi n°54-418 "Etendant aux territoires d'Outre-Mer au Togo et au Cameroun certaines dispositions du code de la santé
publique relatives à l'exercice de la pharmacie "Arrêté de promulgation n°7860 S.ET. du 10 octobre 1955. JO de l'Afrique
Occidentale Française 1955 : 1770.

17/ 49
Textes Titres
Loi n°2008/07 du 24 janvier 2008 Organisation de la profession de la
médecine et de la pharmacie
vétérinaires
Décret n° 93-514 du 27 avril 1993 Code de Déontologie de la médecine
vétérinaire
Décret n° 95-645 du 6 juillet 1995 Institution du mandat sanitaire
Arrêté nº 011047 du 4 décembre Modalités d’exercice du mandat
1995 sanitaire
Décret n° 2002-1094 du 4 novembre Police sanitaire des animaux
2002 abrogeant et remplaçant le
décret 62-0258 du 5 juillet 1962
Arrêté n°8310 du 28 juillet 1972 Création d’une Commission mixte
chargée de formuler un avis pour
toute demande de commercialisation
exceptionnelle de nouveaux
médicaments vétérinaires.
Arrêté ministériel n°7199 MSPAS- Conditions de fabrication et
SCPH-fP du 8 juillet 1975 distribution des médicaments
destinés à l’usage vétérinaire
Arrêté n°08922 du 4 octobre 2010 Liste des médicaments vétérinaires
agrées pour les dépôts
communautaires
Arrêté n°021493 du 27 septembre Création, Organisation et
2018 fonctionnement du Cadre de
concertation sur l’exercice de la
profession et de la pharmacie
vétérinaire

La loi n°075-409 du 29 mai 1975 portant Code de la Santé publique a été inspirée
de la loi française. Cette loi distinguait les pharmaciens et les vétérinaires comme
les deux seules catégories d’ayant droit autorisées à préparer extemporanément des
médicaments vétérinaires, d’en assurer la delivrance et la vente au détail.

Cependant, dans la définition des prérogatives, le problème d’exclusion s’est posée


contre les vétérinaires qui étaient interdits du droit de tenir officine ouverte. Leur
rétablissement du droit des vétérinaires n’a été possible qu’avec l’arrêté ministériel
n°7199 MSPAS-SCPH-fP du 8 juillet 1975. Cet arrêté a permis de redéfinir les
conditions relatives à la fabrication et la distribution des médicaments vétérinaires
au Sénégal. Ledit arrêté stipule à son article premier que : « la préparation, la
vente en gros, la vente au détail et toute delivrance de médicaments destinés
à l’usage en médecine vétérinaire sont réservées aux pharmaciens et
vétérinaires » (BA, 2001).
18/ 49
Suite à la libéralisation du secteur des importations de médicaments vétérinaires,
l’état a dû accompagner le processus de privatisation de la médecine et de la
pharmacie vétérinaires par l’adoption de texte de loi.

En effet, le cadre légal sénégalais qui s’applique actuellement aux médicaments


vétérinaires est régi par la loi n°2008/07 du 24 janvier 2008 organisant la
profession de la médecine et de la pharmacie vétérinaires.

La loi n°2008/07 décrit les conditions d’exercice de la profession vétérinaire, les


domaines de compétences des Docteurs vétérinaires, des Pharmaciens, des
Ingénieurs des travaux d’élevage, des Agents techniques d’élevage, les conditions de
préparation, de distribution, de vente en gros ou détail et le contrôle des
médicaments à usage vétérinaires.

Le texte intégral de la loi n°2008/07 comprend deux titres. Le titre premier concerne
l’exercice de la profession vétérinaire. Le titre II par ces articles 27 à 36 décrit les
conditions relatives à la détention, à la vente et la distribution au détail des
médicaments vétérinaires.

L’article 11 de la loi 2008/07 fixe les conditions d’installations et d’ouvertures des


cabinets vétérinaires, des cliniques vétérinaires, des pharmacies vétérinaires, des
laboratoires d’analyse vétérinaire et des infirmeries pour soins vétérinaires.

Selon la législation pharmaceutique vétérinaire au Sénégal, l’ouverture d’une


succursale, d’un cabinet vétérinaire ou d’une clinique vétérinaire est conditionnée
par la délivrance d’une autorisation signée par le Ministre chargé de l’Elevage après
avis motivé du conseil de l’ODVS.

L’article 12 de la loi n°2008/07 décrit aussi le rôle du Conseil de l’ODVS qui est
incontournable dans l’émission d’avis relatif aux dossiers de demande d’installation
en clientèle privée.

Au sens de la loi portant création de l’ODVS (loi 92-52 du 26 juin 1992, article
premier), l’exercice de la profession vétérinaire est définie comme : « tout acte qui
a pour objet de donner des consultations vétérinaires, d’établir des
diagnostics vétérinaires, de fabriquer, détenir, diffuser, prescrire et délivrer
des médicaments et produits biologiques pour animaux, de pratiquer des
interventions chirurgicales vétérinaires, de traiter des maladies animales
selon les règles de l’art, de procéder à l’inspection d’hygiène et de salubrité
des denrées d’origine animale et halieutique, de concevoir et d’appliquer des
plans de prophylaxie ».

19/ 49
En effet, trois catégories de personnel interviennent dans la profession vétérinaire
libérale au Sénégal (loi n°2008/07 du 24 janvier 2008) :
- les Docteurs vétérinaires ;
- les Ingénieurs des travaux d’élevage ;
- les Agents techniques d’élevage et/ou Infirmiers d’élevage.

La législation vétérinaire est une partie essentielle de l’infrastructure d’une nation.


Elle octroie les pouvoirs et met en place les instances nécessaires pour que les
Services vétérinaires exécutent avec efficacité les fonctions majeures qui leur
incombent dans le secteur vétérinaire au nom de la sécurité publique et du bien
collectif.

Par ailleurs, le contexte actuel des crises sanitaires incite inévitablement une
mobilisation régionale pour une meilleure coordination des solutions politiques et
juridiques relatives aux problèmes de santé publique. En conséquence, la question
relative à la gouvernance du médicament vétérinaire ne devient non plus une
priorité nationale mais aussi une priorité communautaire (Palgo, 2018).

Dans cette perspective, des reformes ont été initiées dans l’Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) pour garantir l’accès à des médicaments
vétérinaires de qualité (Dare, 2017).

1.4.4.4. Cadre règlementaire dans la zone UEMOA


L’UEMOA a élaboré et adopté des textes communautaires pour l’harmonisation des
législations pharmaceutiques vétérinaires.
En effet, l’harmonisation de la législation pharmaceutique vétérinaire dans la zone
UEMOA repose sur le rapprochement des normes législatives et règlementaires des
huit (08) Etats membres vers un objectif commun à savoir la mise en place de
procédures standardisées pour toute demande d’autorisation de mise sur le marché
d’un médicament vétérinaire, des délais de traitement des dossiers, des pouvoirs de
suspension et de retrait d’autorisation, le contrôle et la surveillance des
médicaments vétérinaires, etc.

Le projet de réforme a été rendu effectif le 23 mars 2006 par le Conseil des ministres
statuaires de l’UEMOA qui a adopté un ensemble de textes réglementaires mettant
en place des dispositifs régionaux pour l’homologation et la surveillance des
médicaments vétérinaires (Diallo, 2018).

Le cadre législatif et réglementaire comporte des textes juridiques de base et des


textes d’application (Tecko Agbo, 2013).

 Textes juridiques de base :

- Règlement n°01/2006/CM/UEMOA portant création et modalités de


fonctionnement d’un Comité vétérinaire au sein de l’UEMOA ;

20/ 49
- Règlement n°02/2006/CM/UEMOA établissant des procédures
communautaires pour l’autorisation de mise sur le marché et la surveillance des
médicaments vétérinaires et instituant un Comité régional du médicament
vétérinaire ;

- Règlement n°03/2006/CM/UEMOA instituant des redevances dans le domaine


des MV au sein de l’UEMOA ;

- Règlement n°04/2006/CM/UEMOA instituant un réseau de laboratoires


chargés du contrôle de qualité des médicaments vétérinaires dans la zone
UEMOA ;

- Directive n°007/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006 relative à la pharmacie


vétérinaire.

 Textes d’applications :

- Règlement d’exécution n°003/2008/CM/UEMOA fixant les modalités de gestion


des redevances dans le domaine des médicaments vétérinaires ;

- Règlement d’exécution n°004/2008/COM/UEMOA déterminant les modalités de


recouvrement des redevances dans le domaine des médicaments vétérinaires au
sein de la Commission de l’UEMOA ;

- Décision n°008/2008/COM/UEMOA portant création d’une régie de recettes des


redevances dans le domaine des médicaments vétérinaires au sein de la
commission de l’UEMOA ;

- Décision n°009/2009/COM/UEMOA fixant les modalités de dépôt d’une


demande d’autorisation de mise sur le marché communautaire ;

- Décision n°010/2009/COM/UEMOA portant désignation des laboratoires du


réseau chargé du contrôle des médicaments vétérinaires au sein de l’UEMOA ;

- Décision n°011/2009/COM/UEMOA fixant la liste des modifications mineures


et majeurs apportées aux dossiers d’autorisation de mise sur le marché ;

- Règlement d’exécution n°007/2009/COM/UEMOA fixant les normes et


protocoles analytiques, d’innocuité, précliniques et cliniques en matière d’essais
de médicaments vétérinaires ;

- Règlement d’exécution n°008/2009/COM/UEMOA fixant les critères de


compétences et d’expérience du président et des membres du comité régional du
médicament vétérinaire.

21/ 49
Le socle de la législation pharmaceutique vétérinaire dans l’UEMOA repose
essentiellement sur la Directive n°007/2006/CM/UEMOA. Cette Directive met en
œuvre l’application sur le terrain du Règlement n°002/2006/CM/UEMOA. Elle
décrit les règles minimales indispensables que les Etats membres doivent appliqués
pour la production, l’importation, le contrôle de la qualité et le fonctionnement des
établissements pharmaceutiques vétérinaires, la commercialisation et la
distribution des médicaments vétérinaires sur le territoire de l’UEMOA (UEMOA,
2006)

L’encadrement juridique de l’AMM est aussi important pour garantir la santé des
animaux traités et celle de l’homme. Cette importance est réaffirmée par l’article 3
de la Directive n°007/2006/CM/UEMOA qui précise en ces termes : « Les Etats
membres prennent toutes les dispositions juridiques et administratives
nécessaires pour que, exception faite des aliments médicamenteux, aucun
médicament vétérinaire ne puisse être mis sur le marché du territoire de
l’Union, délivré au public ou administré à l’animal s’il n’a reçu au préalable
une autorisation de mise sur le marché délivrée par la Commission de
l’UEMOA dans les conditions mentionnées au Règlement n°002/CM/UEMOA du
23 mars 2006 établissant des procédures communautaires pour
l’autorisation de mise sur le marché et la surveillance des médicaments
vétérinaires et instituant un Comité régional du médicament vétérinaire ».

La Directive n°01/2012/CM/UEMOA du 10 mai 2012 fixe les conditions relatives à


la libre circulation et l’établissement des docteurs vétérinaires au sein de l’UEMOA.
Elle définit en même temps les mesures disciplinaires et des dispositions qui
permettent un meilleur encadrement de la profession vétérinaire notamment la
création d’un Collège des Présidents en exercice des Conseils nationaux des Ordres
des Docteurs vétérinaires des Etats membres de l’UEMOA. Ce Collège concourt à la
facilitation de l’exercice de la liberté de circulation et du droit d’établissement des
professionnels vétérinaires dans l’Union (UEMOA, 2012).

1.4.5.4. Chiffres d’affaire du marché des médicaments vétérinaires


Le marché des médicaments et vaccins vétérinaires, des produits de nutrition
animale et du matériel d’élevage a beaucoup évolué depuis la privatisation.

Le chiffre d’affaire de ces cinq dernières années a été estimé à plus de 36,5 milliards
de F CFA.

La figure n°3 indique l’évolution des importations de médicaments et vaccins


vétérinaires de 2015 à 2019.

22/ 49
Figure n°3 : Evolution du marché des importations de médicaments et vaccins
vétérinaires de 2015 à 2019.

23/ 49
2. OBJECTIFS ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE

La FAO-ECTAD, à travers le programme « Fleming Fund » financé par la Grande


Bretagne apporte son appui à la Direction des Services vétérinaires à l’élaboration
de la cartographie des circuits de distribution des médicaments vétérinaires au
Sénégal.

L’étude entre toujours dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Actions


pour la Sécurité Sanitaire Mondiale (PASSM) particulièrement sur la gouvernance
et la surveillance de la RAM dans les chaînes de valeurs. La réalisation de la
cartographie permettra à l’autorité vétérinaire d’obtenir une vision claire des circuits
de distribution et de vente des médicaments vétérinaires. En outre, les informations
recueillies serviront à mieux définir des mesures qui permettront d’améliorer le
circuit de distribution de façon cohérente, efficiente et durable au niveau national.

2.1. Objectifs

L’objectif général est de recueillir des données actualisées sur les acteurs et les
partenaires impliqués dans le circuit de distribution des médicaments vétérinaires.
Cette photographie permettra au MEPA d’obtenir une vision plus précise du système
existant pour en tirer éventuellement les forces, les faiblesses et les incohérences.

De façon spécifique, il s’agit :

- d’identifier l’ensemble des acteurs et les partenaires impliqués dans le circuit


de distribution des médicaments vétérinaires ;
- de géoréférencer les établissements de distribution en gros des médicaments
vétérinaires, les succursales, les vétérinaires privés, les cabinets de soins
vétérinaires et les pharmacies humaines détentrices de médicaments
vétérinaires ;
- d’identifier toutes les sources de financement et les circuits de distribution
des médicaments et vaccins vétérinaires ;
- d’analyser la conformité des circuits de distribution identifiés au regard de la
législation nationale sur la pharmacie vétérinaire ;
- de déterminer les forces et les faiblesses du circuit actuel de distribution des
médicaments vétérinaires grâce à une évaluation approfondie.

24/ 49
2.2. Méthodologie
2.2.1. Cartographie du circuit de distribution
2.2.1.1. Cadre de l’étude
Cette étude a une portée descriptive et transversale. Elle permet de décrire le
système actuel de distribution et de vente des médicaments vétérinaires dans tout
le territoire national.

Pour cette première phase, l’étude porte uniquement sur les médicaments
chimiques et immunologiques cités ci-dessous :
- Vaccins et sérums ;
- Anti-infectieux ;
- Antiparasitaires internes et externes ;
- Vitamines, oligos et minéraux injectables ;
- Anticcocidiens ;
- Trypanocides ;
- Anti-stress, hépatoprotecteurs, stimulant de production ;
- Anti-inflammatoires, diurétiques, antipyrétiques, antiallergiques.
- Désinfectants, Produits d’hygiène, bucco-dentaire, cicatrisants ;
- Hormones ;
- Anti-diarrhéiques, antispasmodiques, stimulants rumination,
antihistaminiques, anti-constipation ;
- Analgésiques, anesthésiques, tranquillisants ;
- Analeptiques cardio-respiratoires, bronchodilatateurs ;
- Kits de diagnostic.

Les produits de nutrition animales importés n’ont pas été aussi intégrés dans la
collecte de données.

2.2.1.2. Collecte de données


Une fiche d’enquête a été conçue pour le recueil des données pour la cartographie
des acteurs du circuit de distribution :
- Nom de la structure ou de l’établissement ;
- Types d’activité ;
- Adresse (régions, département, commune, localité) ;
- Localisation géographique (latitude et longitude) ;
- Les types de médicaments vétérinaires vendus ou distribués ;
- Les sources d’approvisionnement.

Les différents acteurs privés ont été ainsi identifiés à travers les missions annuelles
de suivi sur l’exercice privé de la médecine et de la pharmacie vétérinaire, les
CAMMVETs et les missions d’enquête sur l’utilisation des antimicrobiens chez les
praticiens vétérinaires réalisées en 2018, 2019 et 2020. Des entretiens
téléphoniques ont été également effectués pour la collecte de données.

25/ 49
2.2.1.3. Echantillonnage
Tous les acteurs et structures impliqués dans le circuit de distribution des
médicaments vétérinaires ont été inclus.

2.2.1.4. Analyse de données


Les données collectées ont été saisis au fur et mesure sur Microsoft Excel 2016. La
cartographie des acteurs a été effectuée sur QGIS version 2.18.1 de l’année 2018.
QGIS est un logiciel « open source » élaboré par une communauté de développeur
et destiné au traitement des données cartographiques.

2.2.2. Evaluation approfondie du circuit de distribution

L’évaluation approfondie a été menée à travers les données issues des rapports de
missions de terrain de la DMPV et les rapports annuels sur l’exercice privé de la
médecine et de la pharmacie vétérinaire au cours des cinq (05) dernières années.

2.3.3. Limite de l’étude

L’étude n’a pas pris en compte toutes les pharmacies humaines dans le territoire
national. En effet, les données cartographiques des pharmacies humaines
détentrices de médicaments vétérinaires ne sont pas complètes pour les régions
suivantes : Dakar, Thiès, Kolda, Ziguinchor et Sédhiou.

26/ 49
3. RESULTATS DE LA CARTOGRAPHIE DU CIRCUIT DE
DISTRIBUTION DES MEDICAMENTS VETERINAIRES

3.1. Schéma du circuit de distribution et d’approvisionnement


Une synthèse des résultats du circuit actuel de distribution et d’approvisionnement
des médicaments vétérinaires est présentée sous forme de schéma (figure n°4).

Le tableau n°3 présente les éléments de lecture de cette présentation cartographique


qui n’est pas exhaustive, mais elle permet de visualiser les acteurs actuellement
impliqués dans le système de distribution et les différentes classes thérapeutiques
de médicaments et vaccins vétérinaires circulant sur le marché local.
Sociétés
Tableau n°3 : Eléments de lecture du schéma de la cartographie du circuit de
distribution et d’approvisionnement de médicaments vétérinaires.

Indications Commentaires
1er ligne De la gauche vers la droite sont présentés, par
ordre d’importance, les différents types de
médicaments chimiques et immunologiques les
plus importés sur le marché local
(1er source de financement)
1er point de stockage C’est le premier maillon de la chaine
distribution. Nous avons l’Isra-Productions, les
grossistes importateurs et distributeurs, les
sociétés importatrices et non distributeurs de
médicaments.
2éme point de stockage (2éme source de financement)
C’est le deuxième maillon de la chaine
distribution qui regroupement les ayant-droits
(docteurs vétérinaires et pharmaciens), le
niveau central pour le MEPA représenté par
deux Direction ensuite les ONGs, les projets et
les autres partenaires.
3éme point de stockage (3éme source de financement)
C’est le troisième maillon de la chaine de
distribution qui est représentée par les Services
déconcentrés du MEPA qui dépendent du
niveau central, les Cabinets de soins Infirmiers
vétérinaires qui s’approvisionnement chez les
ayant-droits, viennent ensuite les éleveurs en
dernière position.

27/ 49
Figure n°4 : Système de distribution et d’approvisionnement des médicaments et vaccins vétérinaires.

28/ 49
3.2. Localisation des acteurs
La répartition, à l’échelle nationale, des grossistes distributeurs, les succursales,
les vétérinaires privés, les pharmacies humaines et les cabinets de soins
vétérinaires impliqués dans le circuit de distribution et d’approvisionnement des
médicaments vétérinaires est présentée dans le figure n°5.

Les Services vétérinaires privés compte trois cent vingt-six (326) acteurs dont cent
cinquante-cinq (155) ATE quarante-cinq (45) ITEs et cent vingt-six (126) docteurs
vétérinaires en 2020.

Figure n°5 : Répartition nationale des acteurs privés du circuit officiel de


distribution et de vente des médicaments vétérinaires au Sénégal.

29/ 49
La répartition, à l’échelle nationale, des Docteurs vétérinaires et des para-
professionnels vétérinaires (ITEs, ATEs), est indiquée dans les figures nº6 et nº7,
respectivement.

Figure n°6 : Répartition nationale des Docteurs vétérinaires privés en 2020.

Figure n°7 : Répartition nationale des para-professionnels vétérinaires ITEs (a) et


des ATEs (b) en 2020.

30/ 49
3.3. Evaluation approfondie du circuit de distribution
On distingue deux circuits de distribution pour le marché des produits vétérinaires
au Sénégal :
- le circuit officiel distribution ou circuit normal ;
- le circuit illicite ou marché parallèle.

3.3.1. Le circuit officiel de distribution


Le circuit officiel de distribution des médicaments vétérinaires (figure n°8) fait
intervenir plusieurs acteurs notamment les laboratoires et sociétés
pharmaceutiques vétérinaires, les grossistes importateurs et distributeurs, les
pharmaciens, les cabinets vétérinaires, les cliniques vétérinaires, les para-
professionnels vétérinaires (ITE et ATE), les auxiliaires, les ONG et les groupements
d’éleveurs.

Figure n°8 : Circuit officiel de distribution des médicaments vétérinaires.

31/ 49
3.3.1.1. Les laboratoires et sociétés pharmaceutiques
Actuellement, plus de vingt-sept (27) laboratoires et sociétés exportent des
médicaments et vaccins vétérinaires vers le Sénégal.

Le tableau n°4 donnent le classement et les parts de marché des 10 premiers


laboratoires et sociétés exportatrices de médicaments et vaccins vétérinaires entre
2015 et 2019.

Tableau n°4 : Parts de marché et classement des 10 premiers laboratoires et


sociétés exportatrices de médicaments et vaccins vétérinaires de 2015 à 2019.

Parts de marché en % Valeurs globales


Rang Laboratoires 2019 2018 2017 2016 2015 (TTC) des
exportations en
F CFA de 2015 à
2019
1 Laprovet (F) 26,4 29,11 26,00 32,42 25,29 6 416 438 098
2 Céva santé 23 20,44 17,80 15,23 7,72 4 075 370 096
animale (F)
3 Mérial ou 10,7 10,45 19,50 15,43 14,95 3 223 237 372
Boreingher
(F)
4 Kéla (B) 9,53 12,15 11,20 11,51 11,09 2 566 737 532
5 Vétoquinol 7,64 6,65 8,91 6,01 14,46 1 989 175 739
(F)
6 Interchemie 8,91 11,62 6,09 8,06 6,90 1 972 176 452
(H)
7 Calier (M) 1,37 1,56 0,56 1,26 0,36 213 548 351
8 Zoetis (B) 0,49 1,06 0,71 0,57 0,36 154 686 631
9 Alivira 0,45 0,37 1,62 0,37 0,21 145 958 472
Animal
Health (I)
10 Irvine Africa - 0,54 0,55 0,56 0,56 125 856 570
Pvt (Af)
NB : France (F), Belgique (B), Hollande (H), Maroc (M), Afrique du Sud (Af), Inde (I).

32/ 49
Le marché des exportations de médicaments vétérinaires est dominé par les firmes
européennes notamment Laprovet, Céva santé animale, Mérial (Boreingher),
Vétoquinol, Kela, Interchemie, Lobs International health, etc.

Les laboratoires africains occupent une part marginale estimée en moyenne à 1,5%
dans le marché des exportations de médicaments et vaccins vétérinaires. Ils sont
représentés par Calier (Maroc), Pharmavet (Maroc), Medivet (Tunisie), Irvine Africa
pvt (Afrique du Sud), Canal Vet Sarl (Mali).

Concernant les laboratoires asiatiques, on distingue les firmes telles que Alivira
Animal Health (Inde), Globio India pvt ltd (Inde), Yors Pharmaceutical co ltd (Chine)
et Sichuan Pharmaceutical co ltd (Chine).

La société Laprovet occupe la première place dans les exportations d’anti-infectieux


et des anticoccidiens. Les laboratoires Boehringer (ex-Mérial) et Céva Santé animale
demeurent les principaux leaders dans le marché des exportations
d’antiparasitaires et de vaccins vétérinaires, respectivement.

Au niveau national, la production de vaccins viraux à usage vétérinaire est assurée


par l’unité de production du laboratoire de ISRA-lnerv de Dakar. Le laboratoire livre
sur le marché local et sous-régional 10 types vaccins :

- T1-44, vaccin contre la péripneumonie contagieuse bovine ;


- PPR, vaccin contre la Peste des petits ruminants ;
- I-2, vaccin thermostable contre la maladie de Newcastle ;
- CLAVESEC, vaccin contre la clavelée ou variole ovine ;
- PASTEURELLAD, vaccin contre pasteurellose ovine ;
- POLY-EQUIPESTE, vaccin polyvalent contre la Peste équine ;
- ANABOT/C, vaccin contre le botulisme ;
- CARBOVIN, vaccin contre le charbon bactérien des bovins et des ovins ;
- CARBOSYMPTO, vaccin contre le charbon symptomatique des bovins ;
- Pasteurellox, vaccins contre la pasteurellose bovine.

3.3.1.2. Les grossistes distributeurs


Il n’existe dix (10) grossistes vétérinaires importateurs et distributeurs officiellement
reconnus par l’autorité vétérinaire. Les Succursales constituent des unités
délocalisées dans les régions.
Les grossistes vétérinaires intervenant dans la chaine de distribution des
médicaments vétérinaires sont indiqués dans le tableau n°5.
D’autres grossistes pharmaciens interviennent également dans les importations et
la distribution de médicaments vétérinaires. Il s’agit de Laborex, Cophase,
Sodipharm et Duopharm.

33/ 49
Tableau n°5 : Situation des grossistes vétérinaires importateurs et distributeurs
de médicaments vétérinaires au Sénégal.

Noms de la Adresse Personnes Email


Structure Responsable
Senevet Derklé, rue III X Dr. Fatime senevet@orange.sn
DD 64, villa nº 15 DIAGNE SYLLA
BP : 5835
Dakar – Fann
Soprodel 137 Bis, Cité Dr. Omar katathiam@yahoo.fr
SOTIBA THIAM
BP : 18 822
Pikine
Global Vet Keur Baye Fall, Dr. Gana PENE gapene@yahoo.fr
Distribution Km 21 Route de
Rufisque
BP : 34108
Sosedel Liberté 6 Dr. Daouda
Extension en Face Soro GUEYE
sosedel@orange.sn
VDN.
BP : 10063
Dakar – Liberté
Veto’partners Golf Nord, Cité Dr. Adama adakonème2002@yahoo.fr
SMS, villa nº294 FAYE
General vet Route du Méridien Dr. André P. afitex@orange.sn
Président, Villa NDOUR
Oasis
BP : 168
Dakar
Central vet Sicap Dieuppeul Dr. Saliou centralvet@orange.sn
2, villa nº 2438/B DIONE
BP : 10094
Dakar
Alliance vet Escale Sud Rue A. Dr. Mamadou technico-
Manel Fall KANDE commercial@alliancevetinter.com
international
BP : 507
Diourbel
Vetoagropharma Quartier Aiglon, Dr. Latsouk diouflatsouck@ymail.com
Avenue El-Hadji DIOUF
International
Omar – BP : A227
Thiès- Aiglon
Soprasen Sicap Mbao Villa Dr. Madicoye -
N° 99 DIEDHIOU
Dakar

34/ 49
Le tableau n°6 indique le classement des cinq grossistes vétérinaires actuellement
leaders dans les importations et la distribution de médicaments et vaccins
vétérinaires au Sénégal de 2015 à 2019.

Tableau n°6 : Parts de marché et classement des cinq premiers grossistes


importateurs et distributeurs de médicaments et vaccins vétérinaires de 2015 à
2019.

Parts de marché en % Valeurs globales


(TTC) des
Rang Grossistes 2019 2018 2017 2016 2015
importations en
Importateurs & F CFA
Distributeurs
de 2015 à 2019
1 Senevet 50,59 46,89 54,40 45,87 57,12 11 774 131 980
2 Soprodel 24,08 25,26 25,00 34,32 24,07 6 036 279 527
3 Distrivet - Global vet 13,2 17,65 11,30 10,08 8,81 2 933 210 953
4 General Vet 4,2 2,08 0,73 0,57 0,43 417 219 300
5 Sosedel 0,84 0,87 1,96 1,72 1,37 302 100 154

3.3.1.3. Les Ayant-droits ou détaillants


Les cabinets vétérinaires, les cliniques vétérinaires et les pharmacies humaines
constituent le deuxième maillon du circuit officiel de distribution des médicaments
vétérinaires. La gestion de ces établissements est assurée par des docteurs
vétérinaires et les pharmaciens qui sont reconnus, d’après la législation vétérinaire,
comme les principaux ayant-droits pouvant approvisionner les autres acteurs du
circuit officiel de distribution.

3.3.1.4. Les Autres acteurs


Le dernier maillon du circuit officiel de distribution des médicaments vétérinaires
se compose d’une multitude d’acteurs à savoir les paraprofessionnels vétérinaires
(ITE et ATE), les auxiliaires et les groupements d’éleveurs.

Les para-professionnels et les auxiliaires vétérinaires sont considérés parmi les


acteurs clés du système animale. Ils assurent en grande partie les demandes de
prestation dans les milieux ruraux particulièrement dans les zones enclavées. Leurs
prestations se limitent à la vaccination du cheptel, le traitement des animaux
malades et la sensibilisation des éleveurs. Certains travaillent aussi comme
assistant dans les cabinets et cliniques vétérinaires privés.

D’après la législation vétérinaire, les paraprofessionnels ne sont pas encore habilités


à tenir officine ouverte pour vendre des médicaments vétérinaires. Néanmoins,
certains s’approvisionnent toujours au niveau des grossistes et se livrent à la vente
de médicaments vétérinaires.

35/ 49
Les auxiliaires vétérinaires ne peuvent pas exercer à titre privé la médecine
vétérinaire et leurs tâches se limitent principalement aux soins infirmiers
élémentaires. Ils travaillent souvent comme assistants pour le compte des
vétérinaires mandataires dans les campagnes de vaccination.
Les auxiliaires interviennent également comme intermédiaire dans la vente de
produits vétérinaires, le déparasitage des animaux, le suivi zootechnique et la
sensibilisation des éleveurs.
Un des soucis majeurs par rapport aux auxiliaires vétérinaires demeure dans la
qualité de leurs services et le degré d’erreurs potentielles lors de l’usage des
médicaments vétérinaires. Ces risques suscitent une supervision régulière par des
professionnels vétérinaires.

3.3.2. Le circuit parallèle de distribution


Le circuit illicite ou marché parallèle (figure n°9) est défini comme toutes activités
illégales relatives à l’importation, la distribution et la vente de médicaments
vétérinaires autorisés ou non-autorisés en dehors du circuit officiel de distribution.
C’est une pratique où interviennent plusieurs acteurs : les firmes pharmaceutiques
étrangères, les grossistes importateurs, les auxiliaires vétérinaires, les éleveurs, les
provendiers, les commerçants, les fraudeurs, etc.

Figure n°9 : Circuit parallèle de distribution des médicaments vétérinaires.

36/ 49
Le marché parallèle des produits vétérinaires est alimenté par la contrebande et le
commerce de médicaments de contrefaçons (vétérinaires et humains) en provenance
de divers pays étrangers (figure°10).

Figure n° 10 : Origines diverses des produits vétérinaires saisis lors des missions
de CAMMVET 2020.

En effet, la contrebande transfrontalière, la faiblesse d’application des textes


réglementaires sur la pharmacie vétérinaire et le problème de régulation des prix
des intrants vétérinaires favorisent, entre autres, le développement du marché
parallèle.

Les produits majoritairement retrouvés dans le marché parallèle sont les


antibiotiques injectables particulièrement les oxytétracylines, les antiparasitaires
(bolus et injectables) et les trypanocides. La vente des produits est généralement
concentrée au niveau des « loumas » ou marchés hebdomadaires.

Les éleveurs constituent une cible évidente pour les médicaments du circuit
parallèle en raison du fait que les prix des médicaments vétérinaires du circuit
formel sont souvent hors de portée.

On distingue trois types de produits vendus dans le marché parallèle suivant les
origines (table n°7) :
- (i) les médicaments vétérinaires importés du circuit officiel ;
- (ii) les imitations de médicaments illicites bien faits ou les contrefaçons ;
- (iii) les malfaçons ou faux médicaments.

37/ 49
Tableau n°7 : Caractéristiques des médicaments vétérinaires vendus dans le marché parallèle.

Types Origines Observations Détenteurs


 Europe,  Produits avec ou sans AMM Eleveurs
Afrique, Asie communautaires
 Emballage normal ATEs
 Présence de logo et de Auxiliaires
Médicaments importés du l’adresse du fabricant Commerçants
circuit officiel  Dates de fabrication et
péremption mentionnés
 Chine, Inde,  Produits sans AMMs Eleveurs
Amérique latine, communautaires
Nigeria, Bulgarie,  Emballage normal Commerçants
Médicaments illicites bien faits Mauritanie, Mali  Imitation du nom ou design Fraudeurs
ou de contrefaçons industriel d’un médicament
protégé par un droit de
propriété intellectuelle
 Dates de fabrication et
péremption mentionnées
 Chine, Inde,  Produits sans AMMs Eleveurs
Nigeria communautaires
 Emballage anormal Commerçants
 Falsification du contenu, Fraudeurs
Malfaçons et faux médicaments absence du principe actif,
placebo, dilution et/ou sous
dosages
 Changement de couleur,
problème d’uniformité de
masse et problème de
limpidité pour les formes en
solution
 Aucune adresse du
fabricant
38/ 49
Plusieurs facteurs ont été identifiés comme causes principales favorisant le
développement du marché parallèle des médicaments vétérinaires à savoir :

- le faible pouvoir d’achat des éleveurs ;


- la défaillance dans les opérations de contrôle de marchandises au niveau des
frontières ;
- la faiblesse des lois et règlements applicables aux faussaires ;
- l’insuffisance des missions de contrôle et de surveillance des médicaments
vétérinaires par les services déconcentrés ;
- le manque d’encadrement et de sensibilisation des éleveurs sur les dangers
liés à l’usage des médicaments vétérinaires vendus dans le marché parallèle ;
- la faiblesse de coordination entre les départements ministériels impliqués.

3.3.3. Forces et faiblesses du circuit de distribution


L’essor du secteur privé vétérinaire au Sénégal est consécutif à la libéralisation de
la filière du médicament vétérinaire.

En effet, le maillage du territoire fait état d’une grande disparité entre les régions
du sud et celles du centre-ouest. Une forte polarisation est ainsi notée dans les
régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Louga, Saint-louis, Fatick, Kaffrine et Kaolack.
Ces régions concentrent plus de 85% des établissements privés vétérinaires
impliqués dans la distribution des médicaments vétérinaires.

La région de Dakar et celle de de Thiès constituent, par excellence, un pôle


d’attraction des professionnels vétérinaires et cela s’explique par la forte demande
en prestation, la présence importante de firmes avicoles, les fermes laitiers et
particulièrement les dépôts des plus grands grossistes vétérinaires distributeurs de
médicaments vétérinaires.

Au regard des constatations faites sur le terrain, nous présentons dans le tableau
n°8, les forces et les faiblesses du circuit actuel de distribution des médicaments
vétérinaires au Sénégal.

39/ 49
Tableau n°8 : Résumé des forces et faiblesses du circuit de distribution des médicaments vétérinaires.

Points forts Points faibles

Existence d’un cadre législatif organisant la Absence de réglementation nationale relative à la


pharmacie vétérinaire (Loi n°2008-07 du 24 janvier distribution des médicaments vétérinaires
2008) Absence de décret d’application de la loi 2008/07
Existence d’un laboratoire de contrôle qualité des Manque de visibilité des dispositifs de contrôle qualité
médicaments vétérinaires (LACOMEV)
Existence d’unité de Production de vaccins pour Absence d’unité de fabrique ou de reconditionnement
certaines maladies animales (ISRA-lnerv) des médicaments chimiques
Existence d’une dizaine de Sociétés agrées pour Suspension d’activités pour les 2/5 (absence de
l’importation et la distribution de médicaments déclaration d’importation ces 3 dernières années)
vétérinaires Maillage insuffisante dans les régions Sud du pays
Non respect des textes sur la chaine de distribution
Ouverture des succursales dans les régions de Certaines installations sont non autorisées par
Kaolack, Louga et Tambacounda l’autorité de tutelle
Certains gérants sont ni vétérinaires ni pharmaciens
Locaux de certaines succursales ne répondent aux
normes.
Conditions de stockage et de conservation des
médicaments vétérinaires de certaines sociétés ne
sont pas très satisfaisantes
403 Autorisations de mise sur le Marché délivrées la Circulation de produits vétérinaires sans AMMs sur le
commission de l’UEMOA depuis le début de la territoire national.
centralisation des AMMs

40/ 49
Points forts Points faibles

Bon système de contrôle douanier à l’importation Services vétérinaires ne sont pas connectés au
système automatisé des informations douanières
« Gaindé »
Absence de contrôle physique des médicaments
vétérinaires au niveau des postes d’inspection
frontalier (PIFs)
Multiplicité des points d’entrés favorisant les
importations non autorisées

41/ 49
CONCLUSION – RECOMMANDATIONS

La DMPV est l’unité d’investigation de la DSV qui est en charge d’étudier, sur toute
l’étendue du territoire national, le suivi des vétérinaires privés, l’importation, la
distribution, la détention, la commercialisation, la surveillance, le contrôle et les
conditions d’utilisation des médicaments vétérinaires.

Les agents vétérinaires de ladite Division disposent de pouvoirs en matière de police


administrative. Ils s’attachent, entre autres, à répondre de façon efficace aux
questions techniques relatives aux conditions d’ouverture des grossistes
distributeurs, des succursales, des cabinets vétérinaires, des cliniques vétérinaires,
des cabinets de soins infirmiers vétérinaires et la régularisation administrative de
tout le corps professionnel du secteur privé. Ils assurent également, en coordination
avec les services déconcentrés de l’élevage et des productions animales, à la lutte
contre les importations frauduleuses de médicaments vétérinaires, la vente de
produits non-autorisés ou de contrefaçons dans le marché local.
La présente est étude a permis de faire un état des lieux représentatif de la situation
au Sénégal à travers l’identification des acteurs impliqués dans le circuit de
distribution des médicaments vétérinaires chimiques et immunologiques,
l’évaluation approfondie de la filière, les forces et les faiblesses du système de
distribution.

Nous présentons les recommandations ci-dessous :

 Faire respecter les ayants-droit aux médicaments vétérinaires fixés par la


législation ;
 Arrêter la liste des médicaments vétérinaires que chaque catégorie de
professionnels vétérinaires privés est autorisée à prescrire ;
 Réglementer l’ouverture des succursales ;
 Contrôler les achats de médicaments effectués par les ONG et les projets
dans leurs zones d’intervention ;
 Accélérer le processus de délivrance des autorisations d’ouverture des
Cabinets et établissements pharmaceutiques vétérinaires ;
 Allouer aux services de contrôle les moyens indispensables à l’exécution
correcte des missions de contrôle et de surveillances des médicaments
vétérinaires ;
 Contrôler la vente sans prescription vétérinaire de médicaments vétérinaires
par les pharmaciens à travers l’inter Ordre ;
 Réaliser une étude nationale sur les prix des médicaments vétérinaires
vendus par les professionnels vétérinaires ;
 Soutenir une politique d’homologation des prix des intrants vétérinaires à
l’échelle nationale ;
 Assurer un bon maillage du territoire en cliniques et pharmacies vétérinaires.

42/ 49
REFERENCES
Ba, M. La commercialisation des intrants vétérinaires au Sénégal : La situation post
dévaluation et les perspectives. Thèse de doctorat d’Etat en médecine vétérinaire.
Université Cheikh Anta Diop de Dakar Ecole Inter-états des Sciences et médecine
vétérinaire, 91, pages.
Cisse, 1996. La profession vétérinaire au Sénégal, activités, moyens et contraintes
face à la privatisation. Thèse de doctorat d’Etat en médecine vétérinaire. Université
Cheikh Anta Diop de Dakar Ecole Inter-états des Sciences et médecine vétérinaire,
123, pages.
Diop-Ndene EL-H., 2017. Enquête sur le monopole de partage du médicament
vétérinaire entre pharmaciens et vétérinaires. Thèse de Doctorat d’Etat en
Pharmacie - Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Faculté de Médecine, de
Pharmacie et d’Odontologie, 52 pages.
Dare I., 2007. Harmonisation de l’enregistrement et du contrôle des médicaments
vétérinaires en Afrique l’exemple de l’union économique et monétaire ouest-africaine
(UEMOA), Conf. OIE 2017, 133-147pages.
Palgo D.H., 2018. L’harmonisation du droit pharmaceutique en Afrique de l’Ouest
: le cas de l’UEMOA. Thèse de Doctorat (Droit privé et sciences criminelles) de
l’Université de Bourgogne Franche-Comté, 526 pages.
OIE, 2015. Organisation mondiale de la santé animale (OIE), Mai 2015. Liste des
agents antimicrobiens importants en médecine vétérinaire, 9 pages

OIE, 2016. Organisation mondiale de la santé animale (OIE), 2016, Annual report
on the use of antimicrobial agents in animals, 67 pages.

DSV, 2019. Rapport annuel d’activités 2019 de la Direction des Services, Ministere
de l’elevage et des productions animales, 80 pages.
DSV, 2016. Rapport annuel 2016, Division Médecine et Pharmacie vétérinaires,
Direction des Services vétérinaires, Ministère de l’Elevage et des Productions
animales, République du Sénégal, 33 pages.
DSV, 2017. Rapport annuel 2017, Division Médecine et Pharmacie vétérinaires,
Direction des Services vétérinaires, Ministére de l’Elevage et des Productions
animales, République du Sénégal, 60 pages.
DSV, 2018. Rapport de mission de la campagne d’assainissement du marché du
médicament vétérinaire en 2018. République du Sénégal, Ministére de l’Elevage et
des Productions animales - Direction des Services veterinaires-Division la Médecine
et de la Pharmacie vétérinaires. Juin 2017, 25 pages.
DSV, 2019. Rapport annuel 2018, Division Médecine et Pharmacie vétérinaires,
Direction des Services vétérinaires, Ministére de l’Elevage et des Productions
animales, République du Sénégal, 33 pages.
DSV, 2019. Rapport annuel 2019, Division Médecine et Pharmacie vétérinaires,
Direction des Services vétérinaires, Ministère de l’Elevage et des Productions
animales, République du Sénégal, 18 pages.
43/ 49
DSV, 2019. Rapport de mission de la campagne d’assainissement du marché du
médicament vétérinaire en 2020. République du Sénégal, Ministére de l’Elevage et
des Productions animales - Direction des Services veterinaires-Division la Médecine
et de la Pharmacie vétérinaires. Septembre 2020, 20 pages.
UEMOA, 2006. Directive n°07/2012/CM/UEMOA du 10 2012 relative à la
pharmacie vétérinaire, 19 pages.
UEMOA, 2006. Réglement n°06/2012/CM/UEMOA du 23 mars 2006 relatif à
l’établissement des procédures communautaires pour l’autorisation de mise sur le
marché et la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un comité
régional du médicament vétérinaire, 33 pages.

UEMOA, 2018. Rapport de l’Atelier Régional de validation sur la relecture du


Règlement nº02/2006/CM/UEMOA et du Règlement nº03/2006/CM/UEMOA du
23 mars 2006. Ouagadougou, Décembre 2018, 8 pages.
Tecko-Agbo A., 2013. La Règlementation pharmaceutique vétérinaire dans l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine : Procédure d’autorisation de mise sur le
marché des médicaments vétérinaires - Revue Africaine de Santé et productions
animales (RASPA), 9 pages.

44/ 49
ANNEXES
Annexe 1. Répartition nationale des grossistes vétérinaires
et succursales en 2020.

45/ 49
Annexe 2 : Répartition nationale des cabinets et cliniques vétérinaires en 2020.

46/ 49
Annexe 3 : Répartition des cabinets et cliniques vétérinaires dans la région de
Dakar en 2020.

47/ 49
Annexe 4 : Répartition nationale des cabinets de soins infirmiers vétérinaires en
2020.

48/ 49
Annexe 5 : Répartition de quelques pharmacies humaines détentrices de
médicaments vétérinaires (PHMVD) en 2020.

49/ 49

Vous aimerez peut-être aussi