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II. Me voglio fa 'na casa.......……....Je veux construire une maison...........

Alors qu'Illuso, membre de l'équipe d'assassins, se renseignait sur


ses ennemis avant son combat contre Fugo, voici le rapport qui lui avait
été remis :
"Né en 1985 dans une riche famille napolitaine. Extrêmement
intelligent, avec un QI de 152 ; accepté à l'université à l'âge de treize ans.
Cependant il s'est avéré posséder un caractère étonnamment explosif, se
dispute avec de nombreux professeurs, et finit par en frapper un avec un
dictionnaire de 4 kg. Expulsé et rejeté par sa famille, la descente aux
enfers se poursuit jusqu'à ce que Buccellati le recrute."
Ce rapport n'était pas faux, mais il n'était pas complet. Il avait été
admis à l'université non pas comme reconnaissance de son esprit supérieur,
mais en échange d'un pot-de-vin.
La famille de Fugo n'était pas sans moyens. Ils avaient acquis leur
fortune grâce à un commerce juridiquement discutable et en encourageant
les investissements risqués en Afrique peu avant la Seconde Guerre
mondiale qui a ruiné leurs créanciers mais leur a rempli les poches.
"Nous devons posséder un titre !" était le mantra souvent répété du
grand-père de Fugo.
Pour atteindre cet objectif, il a marié le père de Fugo à la fille d'un
noble en faillite, et le troisième fils né de ce mariage était Pannacotta
Fugo.
Ses frères aînés étaient ordinaires, sans rien de remarquable chez
eux. Fugo lui s'est montré prometteur dès son plus jeune âge.
Son grand-père l'aimait beaucoup, certain qu'il ferait la réputation de
la famille... tout en lui mettant la pression pour qu'il réussisse.
On lui enseigna tout ce qui pouvait l'être et il fut reconnu comme un
génie dans pratiquement tous les domaines. Son éducation a été accélérée
en conséquence.
Il était incroyablement habile et maîtrisait presque tout ce qu'on lui
mettait sous la main, mais cette excellence même signifiait qu'il n'y avait
que des limites que lui seul percevait.
Comme pour nous tous, il y avait des limites à ses talents... mais ce
qui comptait le plus pour lui, c'était les limites qu'il rencontrait dans les
arts et dans le milieu universitaire.
La musique avait atteint son apogée avec Bach et Mozart. La
sculpture et la peinture avaient culminé avec Michel-Ange et Léonard de
Vinci. L'architecture avait pris fin avec Scamozzi et Bernini. Les
mathématiques avec Gauss et Hegel.
Si le meilleur des meilleurs avait vécu il y a des centaines d'années,
que me reste-t-il à accomplir ?
Enfant, il trouvait cette pensée démoralisante. Mais s'il essayait
d'exprimer ce sentiment à ses tuteurs, ils étaient condescendants et hostiles.
Fugo s'était retrouvé sans amis et détesté. Ceux qui l'entouraient
étaient nés dans la haute bourgeoisie, et voir quelqu'un dont la famille avait
acheté son titre pour se donner un air supérieur leur était insupportable.
Sa seule source de réconfort était sa grand-mère.
"Ne t'inquiètes pas, Panni. Les choses sont peut-être difficiles en ce
moment, mais le Seigneur te protégera."
Elle lui répétait sans cesse ceci, un gâteau toujours dans le four.
C'était la seule personne qui le laissait se détendre. Mais le reste de la
famille la considérait comme une gêne. Elle était la fille d'un fermier,
mariée au grand-père de Fugo avant que ce dernier ne s'enrichisse, coincée
dans ses anciennes habitudes pendant que le reste de la famille s'efforcait
de s'améliorer. Si l'Italie n'avait pas été un pays catholique, et si le divorce
n'avait pas été un péché, elle aurait été abandonnée depuis longtemps.
Mais elle était le seul membre de la famille qui parlait à Pannacotta
Fugo avec le cœur. Tous les autres ne voyaient en lui que ce dont ils
avaient besoin qu'il soit. Il parlait à peine à ses parents, ses frères
jalousaient l'attention qu'il recevait et le persécutaient quand ils étaient
seuls avec lui. Mais le sourire de sa grand-mère rendait tout cela
supportable.
Et puis un jour elle mourut.
À ce moment-là, Fugo vivait déjà loin de chez lui, étudiant à
l'Università di Bologna.

Il voulut rentrer immédiatement chez lui pour assister à ses


funérailles, mais son grand-père lui interdit de le faire. Ce n'était pas
nécessaire. Fugo n'en croyait pas ses yeux.
Il devait passer un examen le jour de sa mort. Il échoua
lamentablement et fut convoqué au bureau de son professeur.
Dès qu'il franchit la porte, il fit face à son professeur furieux. Il
pensait que ces résultats montraient que Fugo ne le prenait pas au sérieux ;
il était excellent dans toutes les autres classes, comment pourrait-il être si
mauvais dans la sienne ?
"À quoi penses-tu ? C'est un sujet fondamental ! Prends le au
sérieux ! Comment oses-tu me regarder comme ça !"
Pris de court, Fugo avoua que sa grand-mère était morte. Cela n'a fait
qu'enrager davantage le professeur.
"Ne sois pas ridicule ! Ta famille n'a rien dit de tel. Même si c'était
vrai, c'est une excuse pathétique et enfantine. Ta grand-mère ? Grandis un
peu ! Tu ne peux pas t'accrocher à elle pour toujours."
À ce moment-là, Fugo n'écoutait plus. L'instant d'après, il avait pris
le dictionnaire sur le bureau du professeur et l'avait frappé a la tête avec. Il
n'avait même pas ressenti de colère. Il ne ressentait aucune haine, aucun
désir de tuer le professeur. Son cœur était rempli d'une certitude
implacable que cet homme ne pouvait être pardonné. Il n'y avait pas
d'autre chose à faire.
À partir de ce jour, Fugo ne faisait plus partie de la classe supérieure.
Il avait frappé les gardes de sécurité qui étaient arrivés en courant, et
fut arrêté. Dans la salle d'interrogatoire, l'officier de police, confus, lui
expliqua : " Nous avons contacté ta famille, mais ils ont dit qu'ils ne te
connaissaient pas. Personne ne viendra pour te libérer sous caution. S'ils ne
changent pas d'avis, tu seras envoyé dans un foyer."
Fugo ne répondit rien. Il est resté silencieusement dans sa cellule le
plus longtemps possible… jusqu'à ce qu'un homme vienne le voir.
Il ne l'avait jamais vu auparavant, mais il était jeune. Quand Fugo
demanda son âge à l'homme, il répondit qu'il avait 17 ans.
"Mon nom est Bruno Buccellati. Je me suis renseigné à ton sujet. On
dirait que tu vaux la peine qu'on s'intéresse à toi."
Fugo savait ce qu'il était en un coup d'œil.
"Vous êtes un gangster ?" demanda-t-il.
Buccellati acquiesça. "C'est vrai. Comment le sais-tu ?"

"Vous êtes bien habillé, mais vous n'avez pas l'air de venir d'une
haute classe sociale. Et votre démarche est trop correcte pour être celle un
étudiant. Mais vous n'avez pas la posture d'un soldat. Que pourriez-vous
être d'autre ?"
"Je vois que tu es aussi vif d'esprit qu'on le dit, et aussi audacieux. Tu
n'as pas l'air d'avoir peur de moi. Pourquoi ça ?"
"Ce n'est pas que je ne suis pas effrayé…"
"Non seulement ça, mais la situation dans laquelle tu te trouves
devrait être terrifiante. Tes parents t'ont abandonné."
Fugo rit, amèrement. "Non, ils ont peur de moi, maintenant."
"?"
"Si ce que j'ai fait est divulgué, ils pensent que ça nuira à la
réputation de la famille. Leur seule option est de me déshériter, d'insister
sur le fait que je n'ai aucun lien avec eux. Ils sont terrifiés."
Buccellati fronça les sourcils. " Tu sembles terriblement calme à ce
sujet. As-tu battu cet homme pour blesser tes parents ?"
"Non, ils ne m'ont jamais traversé l'esprit. Je ne pouvais tout
simplement pas lui pardonner. Ou quoi que ce soit d'autre."
"Hmm..." Buccellati posa sa main sur son menton, pensant tout haut.
"Si tu rentres en foyer, qu'est-ce qui va t'arriver ?"
"Pas grand-chose", Fugo haussa les épaules. "ils me donneront le
minimum d'éducation obligatoire et me mettront à la rue."
"Donc tu as l'intention de rentrer chez toi ?"
"Chez moi ?"
Pendant une seconde, Fugo ne savait pas ce que cela voulait dire.
Quand il a entendu ça, Buccellati a hoché la tête. "Si tu n'as nulle part
où aller, que dirais-tu de m'aider dans mon travail ?"
Enfin, Fugo réalisa que le jeune gangster lui faisait passer un
entretien.
"Vous voulez dire... rejoindre votre gang ?"
"Ce n'est pas le mien. Je suis en bas de la hiérarchie. Je n'ai même
pas d'hommes sous mes ordres. Comme tu l'as dit, je suis né dans une
famille modeste - je suis le fils d'un pêcheur. Mon père était fier de son
travail, et je ne ressens aucune honte - mais je n'ai pas vraiment fait
d'études. J'ai besoin d'amis avec des connaissances et de l'esprit. Des amis
comme toi."
Buccellati le regardait droit dans les yeux. Fugo croisa son regard et
le soutenu.
C'était une sensation étrange.
On lui demandait de se joindre à une organisation criminelle, de
s'allier à un voyou de bas étage.
Pourtant, il rappelait à Fugo sa grand-mère.
Était-ce parce qu'il ne mentait pas ? Parce qu'il disait simplement ce
qu'il ressentait vraiment ?
" Vous avez besoin de moi ?"
" En effet."
"Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?"
"Quand tu parlais de tes parents, je ne voyais aucun désir de
vengeance. Tu dois les détester, mais pas obsessionnellement. Je m'énerve
trop facilement sur des sujets importants. J'aurais bien besoin de quelqu'un
comme toi dans les parages."
"Quelqu'un comme moi ? Mon tempérament est si fort que j'ai frappé
un professeur à la tête avec un dictionnaire."
Les yeux de Buccellati se plissèrent "Il a eu de la chance."
"Hunh?"
"Il a eu de la chance que tu ne l'aies pas tué. Tu avais complètement
perdu contrôle . Tu ne t'es jamais arrêté pour réfléchir au fait qu'il pourrait
en mourir."
Fugo était à court de mots.
"Je suis venu te voir parce que je voulais te regarder dans les yeux,"
continua Buccellati. "Je voulais voir quel genre de personne tu étais."
"…........…"
"Tu as les mêmes yeux que moi quand j'avais douze ans. Les yeux
d'un tueur. Quelle qu'en soit la raison, tu as les yeux de quelqu'un qui
pourrait tuer sans hésiter une seconde."
Buccellati s'arrêta pour voir l'effet de ses paroles.
" Tu n'as aucune chance de réhabilitation. C'est pourquoi je t'invite à
me rejoindre. Tu ne peux plus vivre dans leur monde."

Fugo était allongé sur un lit inconfortable dans un hôtel bon marché,
regardant le plafond.
Si Buccellati n'était pas venu le voir, que lui serait-il arrivé ?
Il n'aurait jamais pu survivre dans le monde normal, mais être
membre de la mafia dès le départ avait été un tel avantage qu'il était
difficile d'imaginer quelle autre voie il aurait pu prendre.
Non, je l'ai vu de mes propres yeux.
Fugo avait rencontré un garçon dont la vie ressemblait beaucoup à
celle qu'aurait pu être celle de Fugo. Narancia Ghirga.
Si je n'avais pas....
Un coup sur la porte interrompit sa rêverie. La porte était ouverte,
mais Sheila E frappais quand même.
"Bonjour, je rentre," dit-elle.
Fugo s'assit et la regarda. Elle fit un mouvement brusque du menton
vers lui.
"Viens. Ils ont envoyé des renforts."
Fugo se leva et se dirigea vers le fond du couloir. Sheila E le suivit et
le laissa mener le chemin.
"Pourquoi as-tu laissé la porte ouverte ? N'importe qui aurait pu
entrer."
"Je ne peux pas entendre les gens venir si je la ferme."
" Tu es claustrophobe ?"
"…..........…"
"J'ai entendu dire que ton stand te tuera si tu es infecté. Comment tu
as compris ça ?"
"Buccellati m'a aidé. J'ai infecté juste un peu de chair de mon côté, et
elle a commencé à fondre. Il a vite coupé la chair, et a sauvé le reste de
mon corps."
"Bruno Buccellati, celui qui est mort ? On dit qu'il était très bon.
Giorno Giovanna lui faisait entièrement confiance. Tu ne méritais pas son
soutien"
L'histoire telle qu'elle l'avait entendue était un peu différente, mais...
Oui," dit Fugo, n'ayant aucune objection à cela.
"Ton pouvoir ne fonctionne qu'à environ cinq mètres", poursuit
Sheila E. "Mais s'il peut t'infecter, tu dois t'en éloigner d'au moins un
mètre. Tu dois t'approcher, mais tu ne peux pas t'approcher trop. Un stand
difficile à utiliser."
"…..........…"
"Je peux comprendre pourquoi tu préfères être à découvert. Mais nos
ennemis ne seront pas si compréhensifs."
"Je sais."
Sheila E ne semblait pas l'écouter. Elle fronça les sourcils et baissa la
voix.
"Alors… ce type qu'ils ont envoyé pour nous aider. Murolo. Tu as
déjà entendu parler de lui ?"
"Non. Son nom ne me dit rien."
"Peut-être que je ne devrais pas dire ça... mais j'ai du mal à lui faire
confiance. Nous ferions mieux d'être prudents."
"Qu'est-ce que tu veux dire ?"
"Tu comprendras quand tu le verras", dit-elle, d'un air renfrogné.
Au fond de l'étage, il y avait une porte. Alors qu'ils s'approchaient,
une voix grincheuse se fit entendre.
"Ahhhhh, ah ah ah ah, stop ! Ne frappe pas ! Les vibrations me
rendent fou ! Je sais que vous êtes là, alors ne frappez pas !"
Quand ces mots lui parvinrent. Fugo jeta un oeil vers Sheila E, mais
elle le fusilla du regard et ne dit rien. Il haussa les épaules et essaya
d'entrer sans frapper. Mais la porte était fermée et ne s'ouvrait pas.
"Euh... pourriez-vous déverrouiller la porte s'il vous plaît ?",
demanda-t-il poliment.
"Ça va pas le faire", dit la voix, encore plus grincheuse.
"Hum... pardon... ?"
"Ce que tu viens de dire. Lequel était-ce ?"
"Comment ça lequel ?"
" Étais-tu poli parce que tu sais au fond de toi-même que tu ne
pourras jamais égaler M. Murolo, et que tu voulais montrer ton respect ?
Ou tu faisais juste un geste de politesse envers quelqu'un dont tu n'as
encore aucune opinion ? Sois clair !"
Fugo se retourna et regarda de nouveau Sheila E. Sa lèvre inférieure
s'était levée, mais elle ne disait rien.
Fugo dit : "Si vous êtes l'homme que Mista a envoyé, je crois qu'il a
dit que nous devions suivre vos instructions."
Ça semblait assez prudent. Il y eut un long silence, mais il entendit
enfin le bruit de l'écluse qui tournait. Il attendit que la porte s'ouvre, mais
ça ne semblait pas arriver, et finalement il tendit la main et l'ouvrit lui-
même.
Cette chambre était beaucoup plus grande que celle de Fugo, mais
c'était un hôtel bon marché, donc... pas si grande que ça. Un homme était
assis sur une chaise au centre de la pièce.
Un homme… à l'ancienne.
Il avait l'air d'être sorti d'un film de mafia des années 1930, avec des
vêtements conçus pour faire connaître sa position dans la pègre. Il portait
un chapeau Borsalino… même s'il était à l'intérieur. Il portait une écharpe
sur les épaules. L'impression générale était qu'il essayait si fort d'avoir l'air
si élégant qu'il se retrouvait avec un style étrangement comique.
Fugo essayait de ne rien laisser paraître, mais cet homme lui
rappelait la première personne que Polpo lui avait ordonné de tuer avec
Purple Haze. Sa cible était un homme de main d'un gang, responsable de la
vente de drogue en ville. Il était très bien habillé, mais il avait supplié pour
sa vie, prêt à vendre ses propres hommes. Cet homme avait la même odeur
que lui.
"Alors..." dit l'homme en regardant Fugo. "C'est toi qui as un stand
extrêmement dangereux ? Pannacotta Fugo ?"
"Oui, c'est moi."
"Eh bien, tu as l'air plutôt faible. Un jeune intello, un enfant des
livres, pas de la rue. Je pensais que tu serais un tueur endurci ! Eh bien. Je
m'appelle Cannolo Murolo. Je suis un vétéran de Passione. Je dirige
l'équipe d'analyse des informations."
"Tu ne la diriges pas. Tu es le seul membre ", dit rapidement Sheila E.
Murolo lui jeta un regard furieux. "Tais-toi, Sheila E. Je sais que tu
étais l'intermédiaire entre les gardes du corps du Boss et l'équipe
d'assassins qui nous a trahis. Ils ne te font pas confiance, alors ils t'ont
envoyé en mission pour laver ta réputation."
Sheila E ne sourcilla pas.
"Tu es dans le même bateau, Murolo. Mista me l'a dit. Tu as donné
des informations à Risotto après qu'il soit devenu un traître."
Murolo devint blanc comme un linge, puis rouge vif. Il se leva et en
renversa presque sa chaise.
"N-non ! Ne sois pas ridicule ! Je ne savais pas que c'était un traître !
Et… et ce n'est pas comme si je lui avais donné des informations
cruciales ! J'ai juste... reconstitué une photo brûlée qu'ils ont apportée. Il
n'y avait rien de particulier, c'était une simple photo de la gare Santa Lucia,
à Venise. Celle avec la statues de lion - il en existe des centaines ! Qui s'en
soucie !? Ça aurait pu signifier n'importe quoi !"
"Je ne sais pas, mais Mista a fait entendre que tu les avais bien
emmerdés."
"Aaaaaaaaaahhhh, arrête d'inventer des trucs ! Tu ne lui a pas raconté
de mensonges sur moi, n'est-ce pas ?"
"Je n'ai dit que la vérité."
"Selon quelle définition ?"
Ils semblaient tous les deux prêts à en venir aux mains. Ennuyé,
Fugo interrompit. "Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais parler du travail.
Il est clair que nous avons tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête,
donc je ne pense pas que ce soit le moment de nous battre entre nous."
Murolo se tut, l'air boudeur, et s'assit sur sa chaise. Sheila E restait
impassible, mais grommelait de façon provocante.
Murolo toussa, reprit ses esprits, puis commença à poser des
documents sur la table.
Une des photos fit froncer les sourcils de Fugo. Il reconnut la
personne qui s'y trouvait.
"Est-ce que c’est... ?"
"Mm ? Tu le connais ? C'est louche !"
"Il faisait partie de Passione ?"
"C'est moi qui pose les questions ici ! Comment connais-tu cet
homme ? L'existence de Massimo Volpe était top secrète ! Personne n'était
sensé être au courant !"
" Secrète ?"
Fugo ne pouvait pas cacher sa confusion. Que se passait-il ?
Il connaissait cette homme. Mais avant de s’être jeté dans ce monde
souterrain et ensanglanté.
"Volpe est... un vieil ami à moi," dit-il.
Murolo et Sheila E lui jetèrent tous deux un regard suspicieux.
"De quoi parles-tu ? Il a dix ans de plus que toi !"
"J'étais à l'université quand j'avais 13 ans. L' Università di Bologna.
Volpe était dans la même classe que moi."
Fugo prit la photo et la regarda de plus près.
Les mêmes cernes sombres sous ses yeux, les yeux comme du verre
trouble. Il avait à peine changé.

Passione, à ses débuts, avait gagné la confiance de la population en


luttant contre les abus des organisations plus anciennes. Ce n'était que pour
s'attirer les faveurs du peuple ; le fondateur, Diavolo, lui n’y voyait
simplement qu’un moyen efficace d'augmenter rapidement son pouvoir.
Une fois qu'il avait une zone sous sa coupe, le commerce de la drogue qu'il
prétendait combattre était un marché libre pour sa propre drogue.
Mais le commerce de la drogue nécessite des connexions dans les
pays où les matières premières sont cultivées, et l'importation n'est pas
facile. Il y avait trop d'obstacles pour qu'un syndicat du crime arriviste
puisse les franchir.
Mais tout comme un jeune homme noir du nom de Frank Lucas avait
utilisé la guerre du Vietnam pour introduire clandestinement de l'héroïne
en Amérique en utilisant des moyens de transport militaires exempts
d'inspection douanière, établissant des liens directs avec les fermes de la
jungle par le biais de soldats engagés, le trafic de drogue de Passione fut
lancé avec succès, grâce à un tour spécial qui leur fut propre.
Leur astuce s'appelait… Manic Depression. Le stand de Massimo
Volpe.
"La façon la plus simple de l'expliquer est que son stand lui permet
de créer des narcotiques", explique Murolo. Il briefait Fugo et Sheila E sur
le peu qu'on lui avait dit. "Même Giorno ne savait pas qu'il existait, mais
après avoir tué Diavolo, tout ce qu'il cachait a commencé à faire surface. Y
compris la vraie nature de son trafic de drogue. Demandez à n'importe quel
autre gang, et ils auront l'air déconcertés et vous diront qu'ils n'ont aucune
idée de la façon dont il importe ces drogues. Ils vous diront que ce truc
apparaît dans la rue comme par magie. Parce que ça l'est. Volpe utilise son
stand pour transformer l'eau salée ou le sel cristallisé en drogue."
"J'ai entendu dire que les drogues de Passione n'étaient pas les
mêmes que celles des autres, qu'elles étaient "fraîches" et expiraient
rapidement."
"Cette rumeur serait vraie. Une fois l'effet du stand expiré, les
drogues se transforment en sel ordinaire. Et ce délai était parfait pour
garder le trafic sous contrôle. Si quelqu'un essayait d'en faire des stocks ou
de la diluer c'était flagrant. Si Diavolo a obtenu autant de pouvoir si
rapidement, c'est en partie parce qu'il avait le don de découvrir qui allait le
trahir et de prendre des mesures contre eux."
" Du moins, jusqu'à ce que Giorno le trouve."

"L'équipe de Risotto a essayé d'éliminer Diavolo, en supposant qu'ils


seraient capables de prendre en charge son réseau d'importation et de
monopoliser son commerce. Ces idiots n'avaient aucune idée de ce qui se
passait vraiment. Il n'y avait pas de réseau ! Même s'ils l’avaient battu, ils
n'auraient rien gagné."
"C'étaient de vraies pourritures. Bon débarras, grogna Sheila E. Fugo
leva un sourcil. Elle avait l'air un peu trop énervée. Murolo l'a aussi
remarqué.
"Quoi, tu as quelque chose contre eux ?" demanda-t-il.
Pendant une seconde, le regard de Sheila E était glacial. "J'ai rejoint
Passione pour tuer quelqu'un dans cette équipe."
"Hein ?"
"Il m'a fallu beaucoup de temps pour le retrouver, mais je sais qu'il
faisait partie de cette équipe. Un homme nommé Illuso – moins un homme
d'un sale démon de merde sorti de l'enfer"
"Illuso ? Que t'a-t-il fait ?" dit Murolo en souriant.
"Il a tué ma sœur", chuchota Sheila E. Le sourire de Murolo
s'estompa. Sheila E lui fit un sourire désagréable. " Ma seule famille
encore vivante. Clara m'a élevé après la mort de mes parents. Après qu'il
l'ait tuée, je suis parti à sa recherche. Prête à mourir pour l'atteindre. Mais
il est mort avant que je puisse. Tout ça n'a servi à rien. Mais tu sais ce que
Giorno m'a dit ? :

"Illuso est mort de la pire des façon possibles. Il a souffert plus que
tu ne peux l'imaginer. Je ne sais pas si cela t'aidera, mais dans les trente
secondes qu'il lui a fallu pour mourir, il a regretté chaque décision qu'il
avait prise dans sa vie. Y compris le meurtre de ta sœur. J'ai pu voir cela se
produire."

"J'avais l'impression que le soleil sortait d'un nuage et qu'il brillait


vers moi. Toutes ces années que j'avais consacrées à ma quête de
vengeance, me disant que si je tuais Illuso, ma sœur pourrait reposer en
paix... mais en me demandant secrètement si tout cela n'était en réalité
pour moi. Si ce n'était juste qu'une petite vendetta égoïste. Cette pensée me
torturait. Mais Illuso a payé pour le meurtre de Clara. La justice a gagné.
Et je dois tout à Giorno. Je ferais n'importe quoi pour rembourser ma dette.
Je n'ai plus à m'inquiéter de rien."

Il y avait une lumière dans ses yeux, comme si elle était ensorcelée.
C'était moins comme si elle était reconnaissante, mais plutôt comme si
l'esprit de sa soeur morte l'avait possédée.
"Attends. Attends attends attends," dit Murolo, grognant. "Alors tu as
rejoint Passione pour te venger ? C'est pour ça que vous avez travaillé
comme messagère pour l'équipe d'assassins ? Alors… tu nous as rejoints
pour nous trahir ! Tu crois qu'on peut te faire confiance après que tu nous
aies dit quelque chose comme ça !?"
"J'avais bien l'intention d'obtenir la permission du boss avant de tuer
Illuso. Je ne considère pas cela comme une trahison."
"Mais tu n'avais jamais parlé à Giorno à l'époque ! Tu ne savais
même pas que Diavolo n'était pas le boss !"
"Eh bien…"
"C'est pas bon. Tu es un fardeau ! Comme un cheval avec des
œillères. Je ne le sens pas. On ne peut pas se permettre ça contre ces
types."
Sheila E avait l'air morose. "Je suis bien plus utile que toi",
marmonna-t-elle.
Murolo l'ignora et la regarda d'un air suspicieux.
Pendant tout ce temps, Fugo n'avait pas dit un mot.
Il ne savait pas quoi dire.
Diavolo lui avait ordonné, ainsi qu'à ses compagnons, de combattre
l'équipe des assassins. Fugo lui-même avait combattu Illuso, aux côtés
d'Abbacchio et Giorno.
Si je lui disais, elle ne me croirait pas. Et puis Giorno et Abbacchio
ont fait la plupart du travail, je l'ai juste achevé. Je ne sais pas vraiment à
quel point j'ai été utile.
Il était déjà impuissant. Il n'avait pas besoin de Sheila E pour le
souligner.
"Alors.... on sait où est Volpe ?" demanda-t-il en essayant de changer
de sujet.
Murolo lui lança un regard.
"Ça ne marchera jamais", a-t-il dit.
"... hum ?"
"Ça ne marchera tout simplement pas. Tu ne me montres tout
simplement pas le respect que je mérite ! Mista m'a dit de faire ce que je
pouvais. Les ordres venant d'en haut m'ont clairement indiqué que j'étais
responsable, alors peut-être que je devrais laisser passer...mais ça m'irrite.
Je pense que je ferais mieux de te donner une leçon."
Murolo a sorti quelque chose de la poche intérieure de son manteau.
C'était un jeu de cartes. Pas de boîte, juste les cartes. Il s'est mis à
mélanger - de façon experte. Il coupait les cartes comme un magicien. Il
les posa sur son épaule et les glissa jusqu'à sa main, puis les étendit sur la
table et les retourna toutes d'un seul geste.
"Que faites-vous ?" demanda Fugo.
Murolo l'ignora et se remit à mélanger les cartes. Finalement, il
enleva son chapeau et y placa les cartes.
Puis il le retourna sur la table, les cartes encore à l'intérieur.
Murolo commença alors à imiter un roulement de tambour avec sa bouche,
faisant signe aux deux avec impatience. Ils le fixaient d'un air vide.
"Applaudissez !" chuchota-t-il. "Si vous n'applaudissez pas, ils ne
répondront pas !"
Fugo frappa maladroitement dans ses mains. Sheila E ne le fit pas.
Murolo lui lanca un regard noir, mais il prit sur lui.
Il se remit à faire le roulement de tambour avec sa bouche et souleva
lentement son chapeau.
Les cartes étaient en dessous. Mais, comme par magie, elles s'étaient
rassemblée en forme de tour.
Une tour sept fois plus grande que son chapeau.
Murolo remit le chapeau sur sa tête, et la tour commença à bouger
comme si elle était vivante.
De chaque carte germait de minuscules jambes et bras, qui s'étaient
mis à tourner.

"Nous sommes la troupe de la Watchtower !"

Les cartes chantaient comme dans un dessin animé pour enfants.


All along the Watchtower - c'était le stand de Cannolo Murolo.

*
"Mesdames et messieurs, bienvenue au spectacle ! Nous sommes
cinquante-trois, rassemblés ici pour vous divertir ! Je suis le Joker, et je
serai votre hôte pour ce soir."
"Ah, joker, joker, joker. Tu as toujours aimé plaisanter."
"Ce sont les piques ! S'ils se lèvent, il n'y a rien qu'ils ne puissent
faire ! Aussi têtus que mortels !"
"Oh, pique, pique, pique, je n'ai jamais compris le sens de leur
symbole"
"Et ce sont les coeurs ! Leurs coeurs inspirent l'envie, et leur envie
inspire la peur."
"Ha ha ha, coeurs, coeurs, coeurs, en fait, c'est un peu dégueu quand
on y pense."
"Et ça, ce sont les trèfles - ils ressemblent à des trèfles, et ils ont
confiance en leur chance. Ce qui représente toujours un cinquante-
cinquante."
"Ho ho ho, trèfles, trèfles, vous avez tous trois feuilles, mais les
trèfles à quatre feuilles sont si courants."
"Et pour finir, les carreaux ! Ils sont sûrs que l'argent fait tourner le
monde, et que ce sont eux les plus précieux."
"Pfft, carreaux! Les strass est tout ce dont vous avez besoin pour
impressionner !"
Les cartes chantaient et dansaient pendant tout ce spectacle.
"Qu'est-ce que... ?" chuchota Fugo.
"Tais-toi et regarde", dit Murolo en soufflant.
Les cartes continuaient leur numéro.
"Aujourd'hui, nous poursuivons Vladimir Kocaqi et son équipe de
trafiquants de stupéfiants. Où peuvent-ils bien être ?"
"Kocaqi, éloignez ce vieux schnock de moi."
"C'était un gangster bien avant la formation de Passione, un homme
paisible jusqu'à ce que vous le croisiez. Alors il vous tuera, vous et tous
ceux que vous connaissez."
"Il a aidé Diavolo, mais à sa mort, lui et son équipe se sont cachés."
"Ils sont tous les trois aussi cinglés les uns que les autres."
"Volpe !"
"Vittorio !"
"Angelica !"
"Chacun d'entre eux est accro à sa propre drogue !"
"Et alors ?"
"Alors !"
"Ils ne connaissent pas la douleur ! Tu peux les frapper autant que tu
veux, ça ne fonctionnera pas !"
"Oh zut, oh flute, oh mince! Ces gars-là son dangereux ! Les plus
dangereux de Passione !"
"Alors... c'est une sorte de... divination ?" dit Sheila E, pointant du
doigt les cartes.
"J'ai entendu parler de stands qui peuvent voir des choses lointaines. Dans
ton cas, ces cartes fonctionnent comme une sorte de tableau de ouija, te
disant ce que tu dois savoir ?"
"Rien d'aussi peu fiable. Mes cartes disent la vérité. Rien de plus."
"Vraiment ? Ils ne sont pas vraiment très précis..." dit Sheila E en
fronçant les sourcils.
Pendant ce temps, le spectacle dérapait.
"Les fous sont des idiots !"
"Pas aussi bête que toi !"
"Tais-toi, sept de carreau ! "Retourne au milieu du jeu, là où est ta
place !"
"Quoi !?? Tu n'es que le six de pique ! Je suis plus haut que toi !"
"Au moins, je ne suis pas aussi merdique que toi."
"Qui tu traites de merdique !?"
"Arrêtez de vous battre, vous êtes tous les deux des idiots."
"Tu en as du culot !"
"Pour qui vous prenez-vous ?"
"Je ne t'ai jamais appréciée ! Je ne devrais pas m'étonner que tu
prennes des airs comme ça !"
"C'est toi qui m'as interrompu quand j'allais dire ma réplique."
"Je n'en reviens pas que vous vous disputiez à ce sujet."
"Occupe-toi de tes affaires !"
"Tu en veux une !?"
Maintenant, ils se battaient. Ils se frappent les uns les autres,
s'assomment mutuellement. Si tous les numéros des cartes étaient touchés,
les cartes devenaient blanches et tombaient. Les rois et les reines
s'étranglaient les uns les autres, tandis que les valets tournoyaient
anxieusement, puis se retrouvèrent massacrés par les chiffres. Elles
tombèrent toutes de la tour, cartes après cartes tombant sur la table.
Bientôt, tout s'était effondré en un tas.
Le quatre de cœur titubait en haut du tas, chuchota "Taormina !" et
tomba. Murolo applaudit.
Puis il fit un geste pour que les autres suivent son exemple. Fugo le
fit à contrecœur ; Sheila E ne leva pas le petit doigt.
Sans se lever, les cartes glissaient le long de la table et finir dans la
poche du costume de Murolo. Le spectacle était terminé.
"C'est quoi ce cirque ?" dit Sheila E. "Nos stands reflètent nos
propres esprits.... de toute évidence, dans votre cas. vous êtes tellement
obsédé par une hiérarchie aussi inutile, que la divination était foireuse."
"Ce n'est pas foireux ! Il nous a dit où ils sont ! Nous savons où se
cache Kocaqi !"
Murolo gonfla sa poitrine.
Fugo posa son menton sur sa main, en réfléchissant.
"Taormina est en Sicyle", dit-il. Cela pourrait poser problème, il y
avait toujours des problèmes en Sicyle.

*
"Fugo ?" Assis dans le noir, Massimo Volpe ne pouvait s'empêcher de
poser la question de nouveau. "Pannacotta Fugo ?"
Mario Zucchero était enveloppé sur la chaise devant lui comme une
chemise mouillée accrochée sur un séchoir à linge. Aplati comme cela, il
pouvait à peine produire des sons audibles, et aucun d'eux ne formait de
mots reconnaissables. Heureusement, Massimo avait de l'expérience dans
les mouvements subtils de la chair, et pouvait comprendre ce que Zucchero
disait en se basant uniquement sur la façon dont ses lèvres battaient.
"Assez parlé de l'époque où tu as combattu l'équipe de Buccellati. La
question, est-ce qu'un dénommé Fugo faisait partie de son équipe ?"
Zucchero gémi quelque chose.
"Environ le même âge, alors. Je ne peux pas dire que je lui ai accordé
une seule pensée depuis qu'il a été expulsé, mais... c'est vrai que je l'aurais
bien vu finir dans la mafia."
Un petit gémissement.
"Vous avez considéré les stands de Narancia et Fugo comme les deux
plus grandes menaces, alors vous les avez attaqués en premier ?"
"Ce garçon Narancia est déjà mort", a dit Kocaqi. "Giorno Giovanna
a fait un don généreux en son nom à une église de Naples. La même église
où ont eu lieu ses funérailles. Mais je n'ai rien entendu de tel pour Fugo."
"Donc je suppose que ça veut dire que c'est réellement notre
ennemi."
"Alors quoi, vous étiez amis ?" Angelica a demandé.
"Fugo n'avait pas d'amis", dit Massimo en riant. "Il était vaniteux,
coincé, prétentieux, et avait un caractère épouvantable."
"Ah ouais ?" dit Vittorio. "Pire que le mien ?
"Presque. Je n'arrive pas à croire que quelqu'un comme lui ait pu
faire partie d'une équipe."
"Buccellati a progressé en gagnant les faveurs de Polpo," expliqua
Kocaqi. "Et une des raisons était qu'il avait un homme qui pouvait tuer
beaucoup d'ennemis très rapidement. Selon des rumeurs assez plausibles,
en tout cas. Les gens avaient peur de s'en prendre à lui, et il en a profité."
"Et c'était Fugo ? C'est logique. Ça serait son genre, d'une certaine
façon. Il faisait semblant d'être studieux, mais cachait toujours ce qu'il
pensait vraiment."
"Qu'est-ce que ça fait de se battre contre un ami ?" demanda
Angelica.
"Comme je te l'ai dit, il n'en avait pas."
Angelica vint en s'approchant de lui, et mit ses bras autour de lui.
"Oh, Massimo ! Pourquoi tu fronces toujours les sourcils ? Tu as
faim ?"
"Je ne fronce pas les sourcils."
"Je me demande quelque chose depuis un loooong moment. Je pense
que tu serais mignon si tu souriais. Tu peux essayer ? Pour moi ?"
"Je souris. Tu vois ?"
"Non, je veux dire un vrai sourire."
Elle a attrapé les coins de son faux sourire, et a essayé de le tirer
plus haut.
"Ce n'est pas bon", murmura-t-elle. Une coulée de sang s'échappa de
sa bouche.
Massimo l'essuya en silence. Il invoqua Manic Depression, et lui fit
caresser son dos.
Angelica Attanasio était née avec une horrible maladie du sang. Elle
avait l'impression que de petites aiguilles coulaient dans ses veines. Aucun
médicament, aucun docteur n'avait pu la soigner
Seul Massimo Volpe avait réussi à la libérer de cette douleur, à
ralentir la progression de sa maladie grâce à son stand.
Kocaqi et Vittorio les observaient tous deux en silence.
Enfin, Kocaqi se tourna vers Zucchero.
"Si ces deux gars nous ont trouvés, on devrait supposer qu'une équipe
plus puissante est en route. On ne pourra peut-être pas s'échapper."
"Alors, attaquons-les ! Je protégerai tout le monde !" proclama
Vittorio en agitant son poignard.
"Non," dit Kocaqi, d'un ton est très professionnel. "Tu restes avec
Angelica et Massimo. Je vais y aller. Si la spécialité de Fugo c'est les
massacres à aveugles, alors je suis le meilleur choix pour ce boulot."
Stand name : Manic Depression
Manieur : Massimo Volpe (25)
Destruction : C Vitesse : A Portée : E
Durabilité : B Précision: B Potentiel : C
(la drogue dure 2 semaine)
Accélération extrême de l'énergie vitale. S'il est utilisé pour
modifier du sel, qui sera fondu et injecté dans le sang, cela
provoque une puissante réaction narcotique dans le cerveau, tout
aussi efficace voir plus que les drogues illicites existantes. Cette
altération du sel demeure temporaire lorsque la matière s'éloigne
du stand. Si les épines du stand percent directement quelqu'un, sa
chair réagit ; son cœur peut exploser, ses organes peuvent fondre -
les effets des différentes drogues qu'il peut créer sont nombreux,
ce qui rend le stand imprévisible
Crédits :
Traduction : Sinexo et Idoroaf

Correction : Yuliste

Mise en page : Sinexo et Idoroaf

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