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IV. tu ca nun chiagne.....................Toi qui ne pleure pas.......................


L'ancien coéquipier de Pannacotta Fugo, Leone Abbacchio, avait
expliqué ainsi son pouvoir :

"Cette férocité ! Elle frappe d'un seul coup comme une bombe, pour
ensuite passer comme une tornade"
Il s'était battu plusieurs fois aux côtés de Fugo. À chaque fois,
Abbacchio enquêtait sur le crime et Fugo exécutait le coupable. Parfois, ils
dissimulaient des scandales commerciaux au nom de la " protection ", ou
éliminaient ceux qui tentaient de se soustraire à la mafia, ou exécutaient le
nombre minimal requis de membres de Passione pour contenir les conflits
internes, rien dans quoi la police serait impliquée, juste les problèmes qui
devaient être résolus. La plupart de ces demandes provenaient de Buccellati,
mais certaines venaient de Polpo, et celles-ci étaient souvent gardées secrètes
à Buccellati. Leur lieutenant avait besoin que le travail soit fait, mais ils
savaient, par exemple, que leur chef d'équipe ne serait pas en mesure de
supporter le meurtre d'un enfant.
Si Fugo décidait qu'un travail en particulier était trop lourd à assumer
pour la conscience de Buccellati, il le gardait secret. Abbacchio était d'accord,
ils n'en parlaient jamais. Les gens autour d'eux semblaient les considérer
comme des partenaires, mais Fugo n'avait jamais interrogé Abbacchio sur son
passé, et Abbacchio n'avait jamais posé de questions sur le sien. Aucun des
deux ne comprenait l'autre. S'ils avaient été dans une situation où un seul
pouvait survivre, Fugo était certain qu'Abbacchio l'abandonnerait à son sort,
et il était sûr qu'il ferait de même.
Ils se faisaient confiance, mais ils n'étaient pas proches. Il y avait aussi
peu de choses entre eux que le jour de leur rencontre.
Abbacchio était un ancien policier. Quand sa corruption fut découverte
et qu'il fut jugé, c'est Fugo qui se rendit en prison pour le voir. Il avait accepté
des pots-de-vin d'un des voyous de Passione, et Fugo cherchait des
informations. Le voyou était mort en garde à vue - d'hypothermie. Au milieu
de l'été. En d'autres termes, ses supérieurs s'étaient occupés de son cas - et
Abbacchio était le seul autre au courant pour cette affaire
.
L'alcool et le désespoir avait fait de lui une coquille vide, avec des
cernes profondes et sombres sous ses yeux. Il fixa Fugo d'un regard reptilien
et ne dit pas un mot.
"Sois raisonnable, Abbacchio. Si un type comme toi va en prison, tu vas
mourir. Tu sais ce qui arrive aux ex-flics là-bas. Les gardiens ne t'aideront
pas. Ils te détesteront plus que quiconque."
"…..........…"
" Sur quel crime t'as t'on payé pour que tu fermes le yeux ? J'ai entendu
dire que tu avais hésité quand tu aurais dû tirer sur ce suspect. C'était parce
qu'il avait quelque chose sur toi ?"
"…..........…"
"C'était de la drogue ? Cet homme dealait de la drogue ? Et tu l'as laissé
faire ?"
"…..........…"
"Le silence, c'est tout ce que tu comptes me donner ?"
Fugo fronça les sourcils. Il commençait à soupçonner que le récent
afflux de stupéfiants sur le marché venait de Passione, et il voulait des
preuves.
Nous avons démoli la plupart des autres familles mafieuses, mais il y a
plus de drogue que jamais. C'est sûrement parce que notre mystérieux boss
vend les drogues qu'il a lui-même interdites.
Si tel était le cas, Buccellati allait rapidement se retrouver dans une
situation bien difficile. Buccellati avait gagné sa réputation de gangster
honorable en partie parce que les gens connaissaient ses positions sur le trafic
de drogue. Si cela devait s'avérer n'être qu'un mensonge, il serait foutu.
Que devrais-je faire ?
Alors qu'il se creusait la tête, Abbacchio se mit soudainement à parler.
"Pourquoi ?" dit-il.
"Hunh ?"
"Qu'est-ce qui rend un gamin superficiel comme toi si sérieux ?"
grogna-t-il, les sillons de son front se creusant. Il semblait être
volontairement désagrable comme s'il cherchait la bagarre, mais ça ne lui
allait pas.
"Euh... quoi ?"
"Toi et moi ne sommes pas si différents. On est tous les deux des
ordures. Alors qu'est-ce qui te rend si sûr de toi ?"
"Hum Abbacchio, je..."
"Je sais que tu es comme moi. Je sais que tu es un raté. Je peux voir la
pourriture dans tes yeux. Alors, d'où te vient cette confiance ?"
"J'ai l'impression que je devrais mal le prendre..."
"Dis-moi pourquoi, et je te dirai ce que je sais."
"Te dire quoi, exactement ?"
"Ta raison de vivre. Dis-moi ce qui te fait tenir le coup."
"J'ai simplement juré fidélité à mon gang."
"Alors dis-moi comment faire la même chose", dit Abbacchio. Fugo lui
a cligné des yeux.
" Tu... tu veux nous rejoindre ?"
"Si c'est une raison suffisante pour toi, ça vaut le coup d'essayer."
" Tu es un ex-flic. Ils ne te permettront jamais de monter en grade. Ils
ne te donneront jamais ton propre territoire. Tu seras l'homme de main de
quelqu'un toute ta vie. Tu es sûr d'être prêt pour ça ? Et ça, c'est si tu ne te
fais pas poignarder dans le dos. L'organisation ne te protégera pas, pas
vraiment. Tu ferais mieux de prendre l'argent, partir à l'étranger et en profiter
au maximum."
"…..........…"
Abbacchio le regardait fixement. L'obscurité dans ses yeux était
terrifiante.
C'était la drogue qui l'avait rapproché d'Abbacchio. Et maintenant, il
était sur le point de rencontrer sa source - Massimo Volpe et son équipe - et
de se battre contre eux jusqu'à la mort.

À l'extrémité Est de Taormina se trouve un ancien théâtre datant du VIIe


siècle avant J.C Le Teatro Greco, construit dans le style grec, avec la scène
entourée d'un demi-cercle de sièges. Reconstruit par les Romains, eux et
l'empire hellénique ont disparu depuis longtemps, mais le théâtre reste
remarquablement bien préservé. Bien qu'il soit considéré comme un site
touristique, elle est rarement bondé et les visiteurs peuvent profiter d'une
promenade relaxante.
Fugo et Murolo se trouvaient au Teatro Greco.
La pluie s'abattait sur les pierres. Le théâtre était désert.
"Eh bien ça craint" dit Murolo. "J'espérais qu'on puisse se mêler aux
touristes et attirer moins l'attention sur notre chemin vers la ville, mais je
suppose que ça ne sera pas possible. Foutue pluie."
"Nous sommes allés trop loin. Nous n'avons pas d'autre choix que de
continuer, danger ou non."
"Parfois tu as l'air prudent, parfois tu as l'air de te foutre de ce qui
t'arrive. Je dirais que tu es adaptable, mais c'est plus comme si tu arrêtais de
penser aux choses une fois qu'une décision a été prise. Mais remettre en
question tes décisions peut être un outil de survie crucial..."
"Ou du temps perdu à tourner en rond. À moins d'apprendre quelque
chose de nouveau qui change les choses, le plan que nous avons élaboré plus
tôt est toujours le seul que nous ayons."
"C'est de ça que je parle, tu vois - tu t'es toi-même enfermé. Tu fais ça,
Sheila E le fait aussi - tu devrais être plus flexible. Être prêt à changer
d'avis."
Murolo parlait comme s'il transmettait ses connaissances, mais il n'avait
pas grand-chose pour étayer ses idées. Il a l'air de vouloir se faire passer pour
quelqu'un d'important. Il rappelait à Fugo le professeur qui avait bouleversé
sa vie.
"Fais attention," grogna Fugo.
Murolo cligna des yeux. "À propos de quoi ?"
"Crois-moi tu n'as pas envie de me brosser dans le mauvais sens du
poil. Une fois que j'ai craqué, je n'ai aucune idée de ce que je peux faire."
Ce n'était pas une menace. Il avait un tempérament terrible, susceptible
d'exploser à la moindre provocation - il avait un jour planté une fourchette
dans la joue de Narancia pour s'être trompé dans un simple calcul
mathématique. Il donnait des cours particuliers à Narancia depuis un certain
temps, et le garçon se trompait toujours, mais pour une raison quelconque,
cette fois-là, il avait perdu le contrôle. Il ne savait pas pourquoi.
Murolo pinca ses lèvres.
"Ça alors, t'es un sacré numéro ! Fragile, manipuler avec précaution.
Ne pas déranger. On devrait accrocher des pancartes sur toi. Ou bien te faire
méditer sur une montagne quelque part. Ou alors..."
Il s'éloigna, ne fixant pas Fugo, mais les sièges entourant la scène. Son
visage était devenu pâle, et il avait l'air d'avoir du mal à croire ce qu'il voyait.
Il y avait un homme assis tout seul dans les sièges. Il avait un parapluie
noir qui le protégeait de la pluie. Il se fondait dans son environnement,
comme s'il avait toujours été là.
C'était un vieil homme, avec des rides profondes, mais son dos était
droit, et son corps semblait en pleine forme.
Son visage était doux, mais ses yeux étaient bien trop aiguisés. Fugo
l'avait déjà vu auparavant - sur les photos que Murolo lui avait montrées.
"Est-ce que c'est... ?" bégaya-t-il
Murolo grogna, "C'est lui. C'est le chef de l'équipe des stupéfiants,
Vladimir Kocaqi."
Il les regardait droit dans les yeux. Il les attendait - il n'y avait aucune
chance qu'il soit là par hasard. Mais pour qu'il soit seul...
Murolo tournait en rond, regardant par-ci par-là, mais il n'y avait
personne d'autre autour. Aucune trace de l'équipe de Kocaqi.
"Merde... Je suppose qu'on devrait..." Murolo s'est retourné pour
suggérer de fuir, mais il n'y avait plus personne à ses côtés.
Fugo marchait dans la direction de Kocaqi.
"A-Attends.... !?"
"On va le faire. C'est trop tard pour fuir."
La voix de Fugo ne laissait transparaître aucune hésitation. Mais....
" Un instant ! Ce n'est pas n'importe quel vieil homme ! Même Diavolo
a décidé qu'il valait mieux négocier une alliance plutôt que de le soumettre
par la force ! Il a de l'expérience ! C'est un vétéran ! Il a survécu à bien plus
de combats que toi !"
Les cris de Murolo ne purent rien faire pour ralentir Fugo.
Kocaqi souriait faiblement, comme un vieil homme surveillant son
petit-fils.
Fugo lui lança un regard furieux.
Il a l'air sûr de lui. S'il est venu seul, il doit déjà connaitre les facultés
de nos stand... et être sûr de pouvoir gagner. S'il s'approche à moins de cinq
mètres de Purple Haze, il est fini, quoi qu'il arrive - je doute que son stand
puisse faire la moindre différence, et je ne pense pas que ce soit son plan. Il
doit donc préparer une attaque à distance. Ce que je dois faire, c'est combler
cet écart et me rapprocher.
Avec cela en tête, il avait commencé à avancer.
C'est une sorte de piège. Il faut que je me débarrasse de ce piège, et
que Purple Haze l'atteigne.
C'était tout ce qu'il pouvait envisager comme stratégie.
Kocaqi lui sourit agréablement, puis dit : "J'ai entendu dire que tu étais dans
la même classe que mon petit Massimo à l'Università di Bologna."
"…............…"
"Honnêtement, il n'avait pas grand-chose à dire sur toi, Pannacotta
Fugo. Il semblerait que ta vie soit une succession d'erreurs."
"....qu'est-ce que tu veux dire ?"
Je suis sûr que tu penses que tu essaies de faire les "bons" choix. Mais
même essayer de faire ça prouve que tu te trompes."
Il parlait comme un professeur, expliquant patiemment quelque chose à
un élève qui ne comprenait tout simplement pas.
"Tous les Siciliens savent ce qu'est la vie. C'est peut-être difficile à
comprendre pour un gosse de riche venant Naples, mais la vie... elle est
fondamentalement injuste."
"…..........…"
"Rien dans la vie ne se passe comme prévu. Tu dois accepter cela. Tu
n'iras nulle part si tu ne le fais pas. Même si personne ne te comprend, même
si les choses ne se passent pas comme tu l'espères, accepte-le. Il est
inexcusable de se mettre en colère et de s'en prendre à tout le monde autour
de soi. Ça t'empêche de faire quoi que ce soit de toi-même. Cela ne te mènera
qu'à la ruine."
"…..........…"
"Nous, les Siciliens, accordons beaucoup d'importance au silence.
Silence… et patience. Ces deux choses amènent l'espoir. Tenter de forger une
vie avec ta seule volonté est sans espoir. La chance n'ira jamais dans ton sens.
Il n'y a pas de "bon" choix, Fugo. Chaque fois que tu fais un tel choix, tu fais
une erreur. Peu importe à quel point tu rejettes tes idéaux et essaies d'être
réaliste, tout ce que tu réussis, c'est de ne pas l'être. Rêves et réalité ne sont
pas si différents, la réalité en laquelle tu crois n'est qu'une autre illusion."
Quand Kocaqi finit de parler, Fugo était à cinq mètres de lui. Presque à
portée de Purple Haze. Il n'avait qu'à faire un seul pas, et il serait assez
proche pour tuer le vieil homme avec un seul coup de poing.
Mais même à cette distance, Kocaqi ne faisait rien.
Si son stand était actif, Fugo pourrait le voir. Kocaqi était un vieil
homme, Fugo était certainement plus rapide, et pourrait frapper en premier
s'il tentait quelque chose. Sauf... qu'il ne l'a pas fait.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Fugo avait arrêté d'avancer. Il était prêt à agir à tout moment, mais
hésitait à le faire.
Il était submergé par un flot de pensées. Il ne devrait peut-être pas tuer
Kocaqi. S'il ne résistait pas, ils devraient peut-être le capturer pour
l'interroger. Peut-être qu'il gagnait juste du temps pour que son équipe
s'échappe. Chacune de ces idées apparaissait dans son esprit puis fût rejetée.
Il savait parfaitement que... que ce n'étaient que des mensonges.
Il savait que Kocaqi était là pour le tuer, qu'il n'avait pas l'intention de
ne pas se battre. Il pouvait le voir dans ses yeux. Mais Fugo ne pouvait pas
voir ce que cachait tout cela, et ne savait pas comment procéder.
Pourquoi j'hésite ?
Voyant que Fugo ne bougeait pas, Kocaqi hocha lentement la tête.
"Tu en sais si peu, Fugo. Tout ce que tu crois savoir ne sont que des
connaissance superficielle, qui ne font qu'effleurer la surface. Tu ne connais
rien du courage. Rien de la force que les hommes trouvent quand ils
abandonnent leur ego pour vivre. Les hommes sans courage sont comme des
poux, condamnés à être giflés à mort quand ils tentent de sucer le sang des
humains."
Kocaqi souriait. Il insultait Fugo....mais Fugo ne ressentait aucune
colère. Pourquoi n'était-il pas fâché ? Si Narancia avait été là, il aurait craqué
et attaqué depuis longtemps. Fugo en était sûr.
Narancia...
Il n'était ni en colère, ni bouleversé. Une étrange sorte d'irritation le
poussa. Il s'élanca vers l'avant et se mit à grimper la pente jusqu'aux sièges.
Il tituba. C'était comme si sol sous ses pieds s'était effondré. Il parvint à
se rattraper rapidement mais....
"Urp...!"
Il avait essayé de poser le pied au sol, mais il avait glissé... et pas de
manière naturelle. C'était comme s'il avait essayé de marcher sur quelque
chose qui n'était pas là. Mais il avait bien regardé, et avait bien pris appui.
Avant qu'il ne comprenne ce qui s'était passé, son pied s'est enfoncé
violemment et il a perdu l'équilibre.
"Qu'est-ce que... !?"
Il n'avait aucune idée de ce qui se passait. C'était comme s'il était pris
dans une danse incontrôlable, ses pieds piétinant le sol sauvagement dans
toutes les directions.
"Ça doit être un..."
Tout son corps semblait flotter. Comme si la sensation de ce faux pas
n'avait jamais cessé... non, elle était devenue plus forte, faisant écho dans tout
son corps.
"Est-ce que c'est son... ?"
Fugo s'éloignait de Kocaqi, comme s'il courait à reculons.
Son stand ! C'est forcément ça ! - je suis piégé dans le pouvoir de son
stand ! Quand m'a-t-il attaqué ? Je n'ai rien vu, je n'ai rien senti du tout ! Je
n'ai rien ressenti à part… à part...
Fugo leva les yeux.
La pluie, une fine brume qui mouillait son corps.
Putain de merde...
Il l'avait vu. Il l'avait senti. Il le savait depuis le début....il avait été
attaqué tout ce temps.
"Oui," dit Kocaqi. "C'est Rainy Day Dream Away. Tu vois comment tu
trébuches perpétuellement ? Mon stand ne te déséquilibre pas à chaque fois.
Tu l'es. Tes propres sens sont hors de contrôle, et tu essayes désespérément de
retrouver ton équilibre. Pendant un bref instant, tu étais déséquilibré, et j'ai
verrouillé cette sensation en toi."
Plus Fugo essayait d'arrêter cette danse qui le faisait vaciller, plus ses
membres voltigeaient dans tous les sens.
"Mon stand a la capacité de bloquer n'importe quelle sensation. Les
humains ressentent toujours quelque chose. Peu importe à quel point ils
luttent contre ça, ils le font toujours. Je peux prendre n'importe quel instant,
et le faire durer pour toujours. Tu passeras le reste de ta vie à essayer de
retrouver ton équilibre. Tu es piégé, tu ne seras plus jamais libéré de cette
sensation."
"Ah...aaahhhh!"
Le corps de Fugo se penchait vraiment très fort et tournait en rond, mais
il n'est jamais vraiment tombé. Il pensait peut-être s'arrêter s'il parvenait à
tomber, mais il ne pouvait même pas le faire.
"La sensation qui accompagne un titubement... qu'est-ce que c'est, à ton
avis ?"
"Aaaaahhhh!"
"Exactement. Tu es en train de tomber. Tu es pris au piège dans la
sensation que tu allais commencer à tomber. Et le seul endroit où cette
sensation mène..."
Fugo n'entendait même plus le reste de ce que Kocaqi disait. Ses jambes
commencèrent à taper de plus en plus fort, et de plus en plus souvent elles le
poussaient dans la même direction. Il tombait de côté, propulsé par sa propre
force. Ses jambes touchaient le sol, mais il tombait sans aucun doute, se
déplaçant plus vite qu'il ne pourrait jamais courir, volant sur le sol. Comme
s'il repoussait les limites de la physique.
"AAAAAAAAAAAAAAaaaaaaahhh!"
Son cri se perdit à travers la nuit, en quittant le Teatro Greco.
Jusqu'où ses jambes l'emmèneraient-elles ? Jusqu'a la mer ? Vers un mur ?
Quoi qu'il en soit, Elles mènent à la mort.
"Et un de moins", dit Kocaqi, en se levant, en prenant soin de garder le
parapluie au-dessus de lui.

Sheila E avait entendu Fugo crier.


"Merde !" dit-elle, en se lançant à toute vitesse
Mais le cri s'éloignait d'elle, plus vite qu'elle ne pouvait se déplacer.
Alors qu'elle courait, elle atteignit le Teatro Greco.
Elle s'arrêta. Un vieil homme descendait de la rive qui s'effondrait sous
les sièges, en la regardant droit dans les yeux. Il l'attendait.
"Kocaqi !?" s'écria-t-elle. Murolo arriva en courant et se cacha derrière
elle.
"Qu'est-ce qui t'a retenu ?" cria-t-il, accusateur.
"Où est Fugo ?" a-t-elle demandé.
Kocaqi a répondu. "Je me suis occupé de lui."
Sheila E avait l'air sinistre. Ça se présentait mal. Mais si elle avait été
prête à abandonner aussi facilement, elle n'aurait jamais été là.
"Voodoo Child!"
Elle s'élança vers l'avant, son stand se tenant à côté d'elle en direction
du vieil homme.
Kocaqi ne bougeait pas d'un pouce. Contrairement à Fugo, Sheila E n'a
pas hésité du tout. Elle ne pensait qu'à enfoncer son poing dans le crâne du
vieil homme.
Elle a comblé l'écart entre eux en un instant, son poing se dirigeant vers
son visage... et il se pencha légèrement en arrière, l'évitant complètement.
Il se déplaçait comme une tige de blé dans le vent, comme un maître de
Tai Chi, marchant légèrement de côté pendant que Sheila E passait devant lui.
Elle se retourna, lui faisant de nouveau face.
Kocaqi n'avait pas été affecté par le coup de poing, mais lors de
l'attaque, l'ongle de Voodoo Child avait à peine égratigné le flanc de son
visage.
C'était une petite plaie, comme s'il s'était coupé en se rasant... mais
assez grosse pour qu'une paire de lèvres se forme. De petites lèvres
féminines.
Les lèvres firent un petit bruit, puis soupirèrent.
"Qu'est-ce que c'est que ça ?"
"Les blessures que Voodoo Child touche se transforment en lèvres, qui
dévoile tous nos secrets." Sheila E l'a pointé du doigt. "Ils traîneront les mots
du plus profond de ton cœur, des mots qui te rendront fou. J'ai gagné."
Les lèvres sur la joue de Kocaqi ont tremblé plusieurs fois, puis ont
commencé à parler, mais la voix qui a émergé n'était pas celle de Vladimir
Kocaqi.

"J'ai eu une belle vie, Vladimir. J'ai été très, très heureuse."

Une voix rayonnante et joyeuse. Remplie du plaisir de son expérience,


d''émotion sincère. Ce n'était pas une voix qui pouvait être considérée comme
insultante ou commérageuse.
Sheila E avait l'air confuse. Kocaqi pencha la tête de côté et la regarda.
"Je vois", dit-il, complètement calme. "Ton stand déterre la source de la
culpabilité des gens, et tu l'utilises pour les déstabiliser. Dommage."
Il passa son doigt sur les lèvres, et elles furent absorbées en lui,
disparaissant complètement - même si Sheila E n'avait pas désactivé son
pouvoir.
"Co-Comment ?"
"Tant qu'il y a de la culpabilité dans le coeur d'un homme, ton pouvoir
ne peut jamais être enlevé, non ? Tant qu'il y a de la culpabilité. Mais je n'en
ai pas une once. Mon cœur ne s'occupe que des faits, c'est comme ça qu'il a
toujours fonctionné. Tu peux déterrer toutes les voix que tu veux, j'entends
celle-là tous les jours."
Un sourire aimable se répandit sur son visage.
"Cette voix était celle de ma sœur Amelia. Ses derniers mots qu'elle ma
adressé. Elle est morte dans mes bras, et m'a laissé avec ça."
"….......…"
Le 6 août 1943. C'est jour de sa mort. Tu sais ce que cette date
signifie ?"
"….......…"
"Ce jour-là, la Sicile était un champ de bataille. Les forces alliées
avaient débarqué sur un territoire contrôlé par les fascistes et les nazis. Il y
avait des combats partout. Les nazis n'ont jamais sérieusement eu l'intention
de tenir l'île. Ils n'ont combattu que pour couvrir leur retraite. Les villageois
en étaient reconnaissants, mais... alors qu'ils battaient en retraite, ils ont
poursuivi d'innombrables innocents qu'ils soupçonnaient d'être des espions.
Ma famille a été prise pour cible. Mes parents ont été tués par balle. J'ai
couru pour sauver ma vie, en portant ma soeur sur mon dos."
Il en parla sans aucune nostalgie, comme si c'était hier, et en ne faisant
que relater les faits.
"En courant, j'ai cru que je m'étais pissé dessus. J'avais si peur que j'ai
pensé que cette humidité était de ma faute. Je n'ai pas arrêté de courir... mais
ce n'était pas de la pisse. C'était du sang, provenant des blessures d'Amelia.
Elle avait été touchée par une balle perdue... ou non."
Kocaqi fronça les sourcils et secoua la tête.
"Peut-être pas. Peut-être qu'un soldat lui a tiré dans le dos alors que je
fuyais. Elle a pris la balle pour moi. Parce que je la portais, elle m'a protégé."
"…........…"
"J'ai essayé de soigner ses blessures, mais c'était trop tard. Elle avait
perdu tellement de sang, et elle était si jeune....elle n'avait pas la force d'y
survivre. Pendant que sa vie s'éteignait, elle a commencé à balbutier. Elle m'a
dit combien sa vie avait été heureuse."
"…........…"
"Elle hallucinait en pensant qu'elle s'était échappée vivante. Dans son
délire, elle n'arrêtait pas de me demander si j'étais heureux aussi. Elle ne
pouvait plus me voir, mais je ne pouvais pas dire un mot. Tout ce que j'ai pu
faire, c'était hocher la tête."
"…........…"
"C'est là que mon stand est apparu pour la première fois. J'ai réussi à
l'enfermer dans son hallucination et à m'assurer qu'elle ne s'arrête jamais. Elle
s'est échappée dans cet avenir illusoire, elle a vécu, grandi et vieilli, entourée
de petits-enfants. L'illusion n'avait jamais cessé."
"…........…"
"Une heure après sa mort, les forces du général Patton sont passées à
côté de moi. S'ils avaient été un peu plus rapides, elle aurait pu vivre. Mais ce
n'était pas son destin. Amelia était morte avec un sourire sur le visage. Elle
n'avait souri qu'une minute ou deux, mais... c'était quatre-vingts ans de joie.
Quelle différence y avait-il entre son rêve et la réalité ?"
Le regard paisible de ses yeux troublait Sheila E. Il lui rappelait les
yeux de sa défunte sœur.
Mais cela ne changeait rien. Cet homme était toujours son ennemi. Elle
grinça des dents et tenta d'attaquer.
Cette fois, il n'avait pas bougé. Il n'avait même pas essayé. Il la laissait
simplement attaquer autant de fois qu'elle le voulait...mais chacun de ses
coups rataient leur cible.
"Quoi !?"
Peu importe à quel point elle essayait, elle n'arrivait pas à le toucher.
Elle était déjà prise dans son pouvoir. Quand Kocaqi vit son expression,
il hocha de la tête.
"Pendant une fraction de seconde, tu as senti que tu ne pouvais pas me
battre. J'ai verrouillé ce sentiment pendant tout ce temps. Tu peux essayer de
m'attaquer, de résister, mais tu n'y arriveras pas. C'est comme ça que
fonctionne Rainy Day Dream Away."
"Aaaaaaugh!"
" Peux-tu te libérer ? As-tu le force mentale de surmonter ça ? Ce n'est
pas seulement mon stand. C'est le poids des 80 ans de bonheur d'Amelia. Tu
as besoin de quelque chose de solide, quelque chose de réel qui te pousse à
briser tout ça."
"...nnnnnnnaaaaaaagh!"
"Ne t'inquiète pas, Sheila E. Je ne te tuerai pas. Je n'ai aucune raison de
le faire. Cache-toi quelque part jusqu'à ce que notre différent avec Giorno
Giovanna soit résolu. Cependant...."
Kocaqi se retourna.
"Il en va pas de même pour toi, Cannolo Murolo."
Murolo flanchait, se recroquevillant sur lui même.

Pour une raison quelconque, de vieux souvenirs refirent surface dans


l'esprit de Fugo.
Des souvenirs de l'époque où Mista les avait rejoint, leur équipe était au
complet et ils commencaient à se faire un nom dans l'organisation.
Puis un jour, Fugo fut convoqué seul chez Buccellati.
"Bonjour ?"
Fugo fit un pas dans la pièce et se figa. L'ambiance à l'intérieur n'était
pas normale. C'était trop calme. Les rideaux étaient fermés, et il faisait nuit
dehors...mais il n'y avait aucune lumière allumée.
Buccellati était assis sur le canapé. Fugo s'approcha avec précaution.
"Euh...Buccellati?"
Buccellati agita un doigt, lui faisant signe de s'asseoir en face. Fugo le
fit. Il croisa les mains sur ses genoux, attendant que Buccellati parle.
Mais il n'a rien dit.
Dans le silence, le léger tic-tac d'une vieille horloge sonnait
horriblement fort.
... que se passe-t-il ?
Fugo commençait à paniquer. Buccellati était toujours direct. Ce n'était
pas son genre de tergiverser.
Enfin, Buccellati s'agita.
"Tu étais au courant, Fugo ?"
Pendant un moment, Fugo était perdu....puis il se rendit compte de ce
que Buccellati voulait dire.
"....à propos de la drogue ?"
"…...........…"
"Je savais qu'il se tramait quelque chose. Abbacchio et moi avions
vérifié…"
Il s'arrêta un instant pour voir comment Buccellati réagissait, mais pas
seul un muscle de son visage ne bougeait.
"Les preuves suggèrent que le Boss a commencé son propre trafic de
drogue. Nous avons interrogés plusieurs membres d'anciens gangs anéantis
par Passione en pensant que c'était eux qui dealaient à nouveau... mais ils
nous ont ri au nez. Disant que ce n'étaient plus eux les maîtres du trafic."
"…..........…"
"Quand nous l'avons signalé à Polpo, son gros visage est devenu blanc
comme un drap, et il s'est mis à trembler. “Restez bien à l'écart de cela” c'est
tout ce qu'il nous a dit. De toute évidence, le boss ne lui avait rien dit à ce
sujet. Je suppose qu'il ne laissera pas Polpo s'occuper du trafic de drogue
pour l'empêcher de devenir encore plus puissant qu'il ne l'est déjà. Et Polpo
l'a réalisé. Ça doit l'effrayer, il ne veut pas que le boss le voie comme une
menace."
"…..........…"
"C'est pour ça que Polpo ne t'a rien dit. Il ne voulait pas qu'on soit
impliqués. Alors je…"
Fugo essaya d'expliquer plus en détail, mais Buccellati leva la main.
"Assez."
Il y avait un froid glacial dans sa voix. Fugo s'est raidi.
...il va me tuer ?
Pendant un moment, il était sûr qu'il le ferait. La tension dans la voix de
Buccellati était celle qu'on n'entendait que lorsque des vies étaient en jeu.
Mais Buccellati ne bougeait plus. Il était simplement assis, immobile,
sur son canapé.
Son visage était comme du marbre, aucune trace d'émotion. Comme le
visage d'une poupée en porcelaine.
Fugo regarda le mur.
Il y avait un filet accroché là. C'était le filet de pêche que le père de
Buccellati avait utilisé. Il était déchiré, inutilisable....mais c'était un signe du
serment que Buccellati avait fait à son père. il l'avait expliqué une fois.
Le père de Buccellati est mort quand il est tombé accidentellement sur
un trafic de drogue et s'est fait tirer dessus. La blessure s'est avérée mortelle.
C'est pourquoi Buccellati déteste tant la drogue....
"Fugo," dit finalement Buccellati. " Mets un disque."
Fugo s'est levé. C'était leur signal ; quand Buccellati voulait qu'on le
laisse tranquille, il demandait à ses hommes de mettre un disque. Ils devaient
partir dès qu'il débutait.
"Bitches Brew?"
C'était le préféré de Buccellati.
Mais Buccellati secoua sa tête.
"Non. mets Elevator to the Gallows."
Fugo a été surpris. Buccellati adorait Miles Davis, mais il lui avait dit
un jour qu'il n'était pas un fan de cet album en particulier.
Il sortit le disque de l'étagère, l'extirpa de sa pochette et le mit en place
sur le tourne-disque. Il abaissa l'aiguille, et le son mélancolique d'une
trompette sortit des haut-parleurs.
C'était une performance époustouflante, une résonance pareille, c'était
comme grincer des dents aussi fort que possible et ajouter des notes comme
des soupirs qui ne se terminaient jamais, un son d'un air tragique et envoûtant
Fugo jeta un coup d'œil en direction de Buccellati, et faillit suffoquer.
Il n'avait jamais vu Buccellati comme ça. C'était comme s'il pleurait, mais
sans verser de larmes. Comme si elles s'étaient desséchées depuis longtemps.
Ses lèvres étaient sèches et incolores, son visage pâle. Toute lumière disparut
de ses yeux, aussi incolore qu'un puit sans fond.
... pourquoi se souvenait-il de ça maintenant ?
À l'époque, Fugo avait senti que Buccellati souffrait, mais trouverait la
force de surmonter cela. Il n'avait pas eu tort. Buccellati avait continué à
renforcer sa position au sein du gang, s'améliorant de plus en plus pour
surmonter ses contradictions. Il n'avait pas à s'inquiéter.
Alors pourquoi se souvenait-il du regard qu'il avait dans les yeux ?
Parce qu'il savait.
Il savait que Buccellati n'allait pas bien.
Le regard dans ses yeux était celui d'un homme qui sent son âme
mourir. Et c'est la drogue qui l'a rendu comme ça.
Ce visage, il...
Tandis qu'il tombait indéfiniment, Fugo sentit en lui une envie de se
lever. Une pulsion rigide et rocailleuse, qui a enfoui son cœur, ne permettant
rien d'autre dedans. Remplissant son âme.
La même envie qui l'avait conduit à frapper le professeur qui s'était
moqué de la mort de sa grand-mère avec un dictionnaire de 4 kg.

"Toi, je te tuerai, Cannolo Murolo. Un homme comme toi ne peut pas


continuer de vivre comme si de rien n'était."
Son parapluie en l'air, Kocaqi avait commencé à marcher vers Murolo.
Murolo reculait en arrière. Il avait trop peur pour tourner le dos et
s'enfuir. Trop effrayé de prendre le risque de recevoir une attaque mortelle
dans le dos, même si cela réduisait ses chances de s'échapper.
" Tu le savais, n'est-ce pas ? Tu savais que Risotto et l'équipe d'assassins
étaient des traîtres. Tu les as piégés pour les pousser à combattre Diavolo, et
tu t'en fichais de savoir lequel d'entre eux gagnerait."
Il l'avait presque atteint.
"La principale raison pour laquelle ils s'en sont pris à Diavolo était la
vengeance pour le châtiment que leurs coéquipiers avaient reçu quand ils ont
essayé de découvrir l'identité du boss. Mais celui qui a divulgué cette
information à Sorbet et Gelato en premier lieu... c'est toi, Murolo. Je le sais."
"Aaah..."
" Tu mets les autres en danger tout en tirant les ficelles depuis des lieux
sûrs. Te te sers d'eux si tu le peux. Tu joues avec la vie d'autrui, mais tu n'en
assumes jamais la responsabilité."
"Aaaaaahhh..."
"Les hommes comme toi déforment ce monde. Mais ta petite vie tordue
et répugnante est arrivée à son terme. Je vais y mettre fin pour toi."
Il a montré du doigt le chapeau de Murolo.
"Alors ? Tu as ton arme là-dedans, n'est-ce pas ? Je vois à la façon dont
tu essaies de le dissimuler que tu as quelque chose caché là-dessous. Un
pistolet ? Un couteau ? Une bouteille d'acide ? Peu importe. Essaie donc de
l'utiliser."
Le visage de Murolo s'est tordu de douleur. Il savait ce qui allait se
passer. Quand les gens essaient d'utiliser une arme, ils doivent toujours être
prudents de ne pas se blesser. Faire attention de ne pas tirer avec un fusil,
faire attention de ne pas se couper la main avec un couteau…
Au moment où il penserait cela, Kocaqi gagnait. S'il essayait d'attaquer, il se
détruirait lui-même... alors comment pourrait-il se battre ?
Kocaqi avait facilement rendu une combattante expérimentée comme
Sheila E impuissante....Murolo n'avait aucune chance. Il était sûr que leur
mission se terminait ici. Mais alors...
Le tonnerre, au loin. Un grondement sourd, de loin. Mais les nuages au-
dessus d'eux n'étaient pas des nuages d'orage, et cette brume de pluie était le
stand de Kocaqi, pas un phénomène météorologique naturel.
Kocaqi l'avait remarqué aussi.
Le tonnerre....se rapprochait.
Les yeux de Kocaqi s'écarquillèrent sous l'effet de la surprise.
"N-non !"
Cria-il en levant les yeux.
On aurait dit du tonnerre, mais le son n'avait jamais cessé, il devenait
juste de plus en plus intense.
"Il ne peut pas avoir... !"
Et pas seulement plus fort.
Mais aussi plus proche.
La chose qui faisait ce bruit se précipitait vers eux à grande vitesse, 9,8
mètres par seconde, sa vitesse maximale
La vitesse d'un objet tombant. Le temps que l'objet soit visible, il était
trop tard.
Il a utilisé son stand... pour se projeter dans le ciel ?
Kocaqi se demandait s'il avait manqué quelque chose. Il n’eut pas le
temps de réfléchir à quoi que ce soit.
Pendant un instant, leurs yeux se croisèrent, ses yeux et ceux de
Pannacotta Fugo, alors qu'il tombait du ciel.
La seule fois où la sensation de tomber n'avait plus d'importance, c'était
lorsqu'il tombait réellement, à des centaines de mètres dans les airs. Le seul
moyen d'échapper à cette sensation qui l'avait piégé, se déplacer à la même
vitesse que celle à laquelle les gouttes de pluie tombaient.
Kocaqi ouvrit la bouche, mais il n'a pas eu le temps de crier. Le stand de
Fugo était devant lui, et il avait atterri le premier. Le bruit venait de là, le
tonnerre était un grondement de rage titanesque.

"Baassshhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!"
Les poings du stand frappèrent Kocaqi, et le virus fut libéré. Le cou
fragile du vieil homme se brisa immédiatement sous l'impact du coup, mais le
virus s'en fichait, il infecta Kocaqi instatanément, incuba, se multiplia,
dévora.
Féroce.
L'attaque avait frappé comme une bombe puis était passée, comme
une tornade. Un coup de Purple Haze signifiait la mort. C'était le stand de
Pannacotta Fugo.
Sheila E fit un saut en avant, et Voodoo Child attrapa Fugo alors qu'il
tombait. Il n'avait pas prévu comment amortir sa chute, il s'était simplement
projeté ainsi comme une attaque kamikaze, l'impact était plus violent que ce
que la jeune fille pensait.
Elle trébucha, mais parvint à trouver la force. Soulagée, elle se tenait
debout....et une main s'enroula autour de sa gorge.
C’était la main de Fugo.
Il l'étranglait, comme s'il voulait la tuer. Sheila E commençait à
paniquer.
"Arrête ! Ça suffit."
C'était Murolo. Elle le regarda, s'attendant à recevoir son aide, mais il
secoua la tête.
"Pas lui, toi, Sheila E. Range ton stand, et lâche Fugo."
Sheila E regarda sans comprendre. Voodoo Child tenait encore Fugo,
les bras serrés autour de lui, sa colonne vertébrale pouvait se briser à tout
moment.
Elle retira son stand, libérant le corps de Fugo, et il lui relâcha sa gorge.
Il se releva sans dire un mot. L'ombre de...quelque chose...toujours sur
son visage. Aucune hésitation dans ses yeux. Le regard que Buccellati lui
avait lancé lui avait laissé une marque indélébile, il faisait partie de ceux qui
ne pouvait plus vivre dans leur monde.
Sheila E le regarda fixement pendant un long moment, mais elle finit
par détourner les yeux. Elle cherchait l'ennemi qu'il venait de tuer.
Mais il n'y avait aucune trace de lui nulle part. Il avait fondu sans laisser
de traces.
Il l'a tué instantanément avec un seul coup de poing, mais alors que les
fonctions du corps se pousuivaient pendant un court instant, l'infection s'est
propagée, chaque cellule de son corps a pourri et s'est évaporée.
Un frisson lui parcouru le long de la colonne vertébrale. Il les avait
sauvés, mais elle n'était pas reconnaissante.
Murolo s'approcha d'eux et leur dit quelque chose, mais Sheila E n'avait
pas la force d'écouter.
La pluie s'était arrêtée, et le beau ciel sicilien émergeait de derrière les
nuages. Mais à l'intérieur, elle ne ressentait que les ténèbres.
Stand Name: Rainy Day Dream Away
Manieur: Vladimir Kocaqi (70)
Destruction : E Vitesse : A :aussi rapide que Portée : A
la pluie

Endurance : A Précision: E Potentiel : E


Verrouille une idée, une émotion ou une sensation. Couvre une zone tel une pluie
brumeuse, et peut cibler n'importe qui dans cette zone. Une fois verrouillés, ils ne
peuvent plus se libérer. Une personne atteinte d'une maladie bénigne peut se
demander de façon fugace si elle en mourra ; si cette pensée est verrouillée, elle
mourra bel et bien. Il utilise l'esprit de ses adversaire contre eux, S'éloigner de
Kocaqi ne permet pas de se libérer de son pouvoir.
Crédits :
Traduction : Sinexo et Idoroaf

Correction : Idoroaf

Mise en page : Sinexo et Idoroaf

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