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République Démocratique du Congo


UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE
~UEA~

B.P. 3323 Bukavu


Facultés des Sciences Agronomiques et Environnement

Valorisation et essai de domestication des plantes médicinales


utilisées par les populations environnantes du PNKB.

Travail présenté en vue de l’obtention du diplôme


d’ingénieur agronome
Orientation : Phytotechnie
Par : Daniel Bukasa
Directeur : Professeur Balezi Zihralzira Alphonse
Codirecteurs :
Mondo Mubalama Jean, Docteur
Chuma Basimine Géant, CT.
Basubi Muke Mathieu, Assistant

Année académique : 2022-2023


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1. Introduction
Contexte, problématique et justification du sujet

L’utilisation de plantes dans le traitement des diverses maladies dans le monde est aussi
vieille que l’espèce humaine (Gurib-Fakim 2006, Oliveira et al., 2011, Arshad et al.,2014). A
l’heure actuelle où l’humanité fait face à des maladies de toutes sortes et où la prise en charge
des questions sanitaires se révèle être véritable problème de société, surtout dans le pays en
voie de développement aux ressources insuffisantes suite à des faibles moyens (Magambu,
2013). Le recours aux ressources locales facilement disponibles constituerait une véritable
solution palliable et cela dans le but d’atteindre les objectifs du millénaire pour le
développement (Kumar et Lalramnghinglova ; Magambu et al., 2012). Mais, malgré les
progrès de la médecine et de la biologie de l’heure, la plupart des populations des pays en
voie de développement n’ont pas accès aux soins de santé suffisants suite à de faibles moyens
économiques (Konda et al., 2011 ; Singh 2012 ; OMS, 2013).

Pour cette raison, les ressources végétales occupent une grande place dans la vie de ces
populations ( Magambu et al., 2008). Car la méconnaissance des composés chimiques
responsables d’activités biologiques des plantes utilisées cause d’énormes préjudices aux
prescripteurs, à la base d’irrationalisme des doses conduisant au surdosage, au sous dosage,
aux intoxications et voir même la mort (Magambu et al., 2014). Le continent africain regorge
en son sein une grande richesse en termes d’espèces des plantes (Magambu et al., 2010). Plus
de 80% des populations africaines font appel à la médecine traditionnelles pour faire face aux
problèmes sanitaires (Kolling, 2010 ; Magambu 2013). En effet, les estimations de Kolling,
(2010) et de Mangambu et al. (2012) ont révélé la présence de plus de 200.000 espèces des
plantes dans ces pays sur les 300.000 que compte la planète.

Prêt de ~80% de la population des pays en développement font recours à l’utilisation des
plantes médicinales pour leurs soins (Bakari et al., 2018 ; Mutombo, 2022). Cette forte
dépendance à la médecine traditionnelle ainsi qu’aux plantes médicinales se justifierais par le
fait que certaines zones soient enclavées des zones rurales, la quasi absence de infrastructures
sanitaires, le coût élevé et de fois l’indisponibilité des préparations pharmaceutiques, les
préférences socioculturelles ainsi que de l’état d’extrême pauvreté dans lequel se trouve la
majorité de la population (Nzuki et al., 2013 ; Bakari et al., 2017 ; Mutombo, 2022).
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En Afrique, le pouvoir thérapeutique des plantes était connu des ancêtres et des parents de
façon empirique (N’Guessan et al. 2009) mais, la composition chimique des médicaments
utilisés tous les jours par ces nombreuses populations, pour leurs soins de santé était ignorée.
En effet, pour la plupart de ces plantes, les composés chimiques responsables des activités
biologiques signalées ainsi que leur toxicité restent inconnus (Agbankpè et al., 2015).

Pourtant, l’accessibilité aux plantes médicinales influence significativement leur usage au sein
de populations (Piker et al., 2012). A cet effet, beaucoup de connaissances tendent à se perdre
au sein de certaines contrées du continent suite à une faute de transmission, qui ne favorise la
conservation de ressources par les populations locales (Akabassi et al., 2017).

En République Démocratique du Congo (RDC) où prêt d’un tiers (~69.6%) de la population


vit dans les zones rurales (Kabinda et al., 2015) la pratique de la pharmacopée est
fréquemment pratiquée. En effet, le recours aux plantes médicinales reste une alternative
(Kitadi et al.,2019, Chiribagula et al.2020) (Chifundera, 2001 ; Kabinda et al. 2015 ; Kitadi et
al., 2019 ; Valentin et al., 2020), malheureusement les réalités socio-économiques ne
permettent pas l’accès aux soins de santé modernes.

La présence des plantes médicinales devient de plus en plus faible à cause des pertes
progressives de certaines espèces végétales (Vandebroek & Balick, 2012 ; Malan et al., 2015 ;
Valentin et al., 2020).

Les multiples actions de l’homme étant de plus en plus croissantes entre-autre : exploitation
minière, agriculture itinérante sur brûlis, prélèvement excessif du bois énergie, mauvaises
pratiques de feux de brousse et l’urbanisation) constituent les principales causes de cette perte
due à la déforestation (Potapov et al., 2012 ; Useni et al., 2017 ; Cabala et al., 2018 ; Péroche
et al., 2021).

Les premiers travaux sur les plantes médicinales au Sud-Kivu datent des décennies ;
généralement effectuées dans la zone montagneuse de la province (Makumbelo et al., 2008 ;
Pacifique et al., 2020 ; Nama et al., 2021).

Dans ce contexte, et afin d’éviter le pire que des stratégies de conservation et d’utilisation
durable des plantes de grand intérêt socio-économique surexploitées et exclusivement
récoltées dans la nature parmi lesquelles les plantes médicinales, devraient être développées
en toute urgence (Cunningham et al., 2002 ; Meunier et al., 2006 ; Leakey et al., 2012 ;
Mapongmetsem et Diksia, 2014).
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Questions de recherche

 Quel serait les types de plantes retrouvées dans la zone d’étude ;


 Quel serait l’apport de ce derniers (plantes) en termes de revenu chez les ménages ;
 Quel serait la composition nutritionnelle de principaux plantes retrouvées dans la zone
d’étude ?

Objectifs de l’étude
Objectif global
Cette étude a pour objectif global de contribuer à la domestication et l’utilisation des plantes
médicinales par les populations environnantes du PNKB.

Objectifs spécifiques  :
Spécifiquement il sera question de :
 Inventorier les plantes médicinales et leurs modes d’utilisation dans la zone d’étude ;
 Quel serait la composition nutritionnelle de principaux plantes utilisés par les
populations environnantes du PNKB ?
 Quel serait la contribution socio-économique des plantes médicinales pour les
populations environnantes du PNKB ?

Subdivision du travail
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Chapitre 1. Revue de la littérature


1.1 Généralités sur les plantes médicinales en milieu tropical
1.1.1 Définitions de concept
1.1.2 Plantes médicinales
Les plantes médicinales sont utilisées pour leurs propriétés particulières bénéfiques pour la
santé humaine, En effet, elles sont utilisées de différentes manières, décoction, macération et
infusion. Une ou plusieurs de leurs parties peuvent être utilisées, racine ; feuille, fleur
(Dutertre, 2011). Ce sont des plantes utilisées en médecine traditionnelle (MTR) dont au
moins une partie possède des propriétés médicamenteuses. Leur action provient de leurs
composés chimiques (métabolites primaires ou secondaires) ou de la synergie entre les
différents composés présents (Sanago, 2006).
A l’échelle internationale, plus de 35 000 espèces de plantes interviennent dans le monde pour
des fins médicinales, ce qui constitue le plus large éventail de biodiversité utilisé par les êtres
humains. Les plantes médicinales continuent de répondre à un besoin important malgré
l'influence croissante du système sanitaire moderne (Boumediou et Addoun, 2017).
1.1.2. L’importance de l’utilisation de plantes médicinales

La plupart des espèces végétales qui poussent dans le monde entier possèdent des vertus
thérapeutiques, car elles contiennent des principes actifs qui agissent directement sur
l’organisme. On les utilise aussi bien en médecine classique qu’en phytothérapie : elles
présentent en effet des avantages dont les médicaments sont souvent dépourvus (Chevallier,
2001).
La recherche des principes actifs extraits des plantes est d’une importance capitale car elle a
permis la mise au point de médicaments essentiels. Aujourd’hui les plantes sont de plus en
plus utilisées par l’industrie pharmaceutique, il est impossible d’imaginer le monde sans la
quinine qui est employée contre la malaria ou sans la diagoxine qui soigne le cœur, ou encore
l’éphédrine que l’on retrouve dans de nombreuses prescriptions contre les rhumes (Paul,
2001).

1.1.3. Les principes actifs des plantes médicinales


Le métabolisme d’une plante verte produit un éventail de composés, certains sont dits
primaires car nécessaires à la vie de celle-ci et d’autres secondaires, utilisés par la plante
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comme moyens de protection…etc., et que l’homme utilise pour de raisons multiples


(Bruneton, 1999).
Les principes actifs d’une plante médicinale sont les composants biochimiques naturellement
présents dans une plante, qui lui confèrent son activité thérapeutique. Les principes actifs se
trouvent dans toutes les parties de la plante, mais de manière inégale et ils n’ont pas les
mêmes propriétés. Actuellement, plus de 100000 métabolites secondaires ont été identifiées.
Ils appartiennent à trois classes principales qui sont : les terpènes (un groupe des lipides), les
alcaloïdes (dérivés d’acides aminés), et les composés phénoliques (dérivés de glucides)
(Benamor, 2008).

a.Les flavonoïdes

Les flavonoïdes constituent le plus large groupe des phénols dans la plante. Ces pigments sont
responsables de la coloration des fleurs, des fruits et parfois des feuilles, tel est le cas des
flavonoïdes jaunes (chalcones, aurones, flavonols), des anthocyanosides rouges, bleus ou
violets. (Bruneton, 1999).
Retrouvés de manière générale dans les plantes vasculaires où ils peuvent se localiser
différentes parties de la plante telle les racines, tiges, feuilles, fleurs et les fruits. Ils sont
susceptibles d'assurer la protection des tissus contre les effets nocifs du rayonnement ultra-
violet (UV). Les flavonoïdes ont une activité antibactérienne très vaste et très diversifiée. En
effet, ils s’attaquent à un grand nombre de bactéries avec une intensité différente selon le
microorganisme et l’écosystème dans lequel il se trouve (Babayi et al, 2004 ; Madi, 2010).
b. Les alcaloïdes
Ce sont des substances organiques azotées d'origine végétale, de caractère alcalin et de
structure complexe (Ounis et Boumaza, 2018), son rencontrer dans plusieurs familles des
plantes, la plupart des alcaloïdes sont solubles dans l'eau et l'alcool et ont un gout amer et
certains sont fortement toxiques (Gaci et Lahiani, 2017).
c. Les saponosides
Le terme saponosides est dérivé de mot savon, sont des terpènes glycosylés comme ils
peuvent aussi se trouve sous forme aglycones, ils ont un goût amer et acre (Hopkins, 2003).
Ils existent sous deux formes, les stéroïdes et les terpènoïdes (Guelmine, 2018).
d. Les tanins

Les tanins, sont groupe de substances phénoliques polymères sont trouvés dans presque
chaque partie de la plante : l’écorce, le bois, les feuilles, les fruits et les racines. Dans le tissu
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végétal, ils sont synthétisés et accumulés après une attaque microbienne (Kahlouche-Riachi,
2014).
Ils peuvent aussi être toxiques pour les champignons filamenteux et les levures .Les tanins
sont donc dotés d’un pouvoir anti- infectieux (Scalbert, 1991 ; Latte et Kolodziej, 2000 ;
Leitao et al., 2005).
Les plantes riches en tanins sont utilisées pour retendre les tissus souples et pour réparer les
tissus endommagés par un eczéma ou une brûlure, elles rendent les selles plus liquides,
facilitant ainsi le transit intestinal (Iserin et al., 2001).
e.Conservation et durée de conservation
Les plantes médicinales sont conservées à l'abri de la lumière, air et au sec dans des récipients
en porcelaine, faïence ou verre teinté, boites sèches en fer blanc, sacs en papier ou des caisses.
Cette technique est nécessaire pour les plantes qui subissent des transformations chimiques
sous l'influence des ultraviolets. Les plantes riches en produits volatiles et qui s'oxydent
rapidement sont conservées dans un milieu étanche (Djeddi, 2012 ; Delille, 2013).
Les plantes sèches pilées, se conservent plus longtemps que celles qui ont été pilées fraîches.
Les médicaments pilés après séchage gardent leurs principes actifs pour une durée d’au moins
dix ans. Chaque fois que les médicaments sont exposés à l'air, ils perdent une partie de leur
longévité, c'est-à-dire que chaque fois que vous ouvrez les flacons ou les boîtes, vous
diminuez la force du médicament. Les médicaments liquides se conservent difficilement par
rapport aux médicaments en poudre (Meddour et al., 2010).

1.1.2 Valorisation et domestication des plantes médicinales


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Chapitre II. Méthodologie


2.1 Milieu d’étude
Notre étude se réalisera à l’est de la RDC, en province du Sud-Kivu, dans les zones riveraines
du PNKB. Cette étude sera faite plus particulièrement auprès de peuples autochtones qui sont
en contact (en interaction) permanente avec la forêt. Elle couvrira spécifiquement trois sites
dont Kaniola (en territoire de Walungu) ; Miti (en territoire de Kabare) et Bunyakiri (en
territoire de Kalehe), où ces trois sites ont étés choisis en fonction de la proximité au PNKB et
d’une forte dépendance de leurs populations aux plantes médicinales.
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Tableau 1. Synthèse d’informations sur les trois milieux d’étude sélectionnés


Milieu Kabare Kalehe Walungu
Limites/situation Longitudes : 28°45’- Longitude : 28,91°-2854° Longitude :28°40’E
géographiques 28°55’ E Latitude :2,070°-2,162°S Latitude :2°38’S
Latitude :2°30’-2°50’ S Altitude : 1655m Altitude : 1500-
Altitude : 1460-3000m 2500m

Superficie 1960 km² 5707 km² 1800 km²


Climat Tropical montagneux Climat de savane avec Tropical
humide. La saison de juin alternance des deux montagneux humide
à Aout tandis que la saisons : l’une pluvieuse (type de climat Aw3)
saison humide va de (neuf mois) et l’autre avec un régime
Pmm (mm/an)
septembre à mai sèche pluvial bimodal
T°C
1300-1800 22,6 1300-1800 900-1500
19 19-23

Sols Sols limoneux Sols appauvris et érodés à Sols à prédominance


généralement érodés et prédominance argileux argilo-sablonneux
de nature volcaniques
Densité hab/km² 345 Bashi, Bahavu et 300 300
Groupes Batwa Bashi, Bahavu et Batwa Bashi, Bahavu et
ethniques et Batembo Banyindu
Tableau1.résumant les caractéristiques biophysiques du milieu d’étude.

Sources : Masamba et al., 2019 ; Mondo et al., 2021 ; Mugumaarhahama et al., 2021.
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2.2 Matériels et méthodes


2.2.1 Collecte des données et inventaires des espèces
La méthode qui sera utilisée est celle de l’enquête ethnobotanique (Bernstein 1997 ; Kamini
2007 et Maregesi et al., 2007), qui consistera à constituer un questionnaire qui nous permettra
d’appréhender les multiples usages des plantes médicinales (De Caluwé et al., 2009 ; Malay,
2011). La collecte des données s’effectuera par la méthode des entretiens semi-structurés
(Kakudi, 2004). Les principales données collectées lors des enquêtes seront relatives aux :
- Des locuteurs appartenant à différents ethnies (30 Shi « S », 30 Pygmées « P », et 30
Tembo « T ».
- Pour chaque plante recensée, le nom vernaculaire (N.V), l’organe utilisé (O.U) ainsi
que son usage seront mentionnés.
Les tailles de l’échantillon pour l’enquête ethnobotanique dans les trois sites seront
calculées selon la relation de Dagnelie (Lougbegnon et al., 2015 ; Akabassi et al.,
2017).
Cette relation est donnée par la formule suivante :
2
( p × ( 1− p ) × z )
n= 2  ;
ε

Un pré enquête sera faite


Où z est la variable aléatoire normale (égale à 1,96 au seuil de probabilité 5 %) ; 𝞮 est la
marge d’erreur autorisée (5 %) et p (%) est la proportion des différents groupes cibles prêts à
fournir les informations. L’étude sera réalisée en considération du consentement libre des
enquêtés, etc. (Masengo et al., 2021). Un questionnaire à administrer sera élaboré (Annexe 1).
Les identifications des espèces récoltées sur le terrain seront ensuite vérifiées à la fois par
comparaison avec les spécimens de référence conservés dans l’herbarium du centre des
Recherches en Sciences Naturellles de Lwiro (LWI).
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Analyse quantitative
Divers indices quantitatifs seront calculés pour tester l’homogénéité des plantes médicinales
collectées :
Le facteur de consensus informel (ICF) : il sera calculé en utilisant la formule suivante
(Tilahun et Mirutse 2010, Bakwaye et al. 2013, Mahomoodly 2014) :

Nur−Nt
ICF¿ Nur−1

Nur : est le nombre de rapports d’utilisation dans chaque catégorie de maladie ;
Nt : est le nombre d’espèces utilisées

Valeur de l’importance de la famille (FIV) : cette métrique est le nombre d’informateurs


citées à la famille (FC ) divisée par le total d’informateurs participant à l’étude. Qui donne
l’importance locale de la famille (Kayani et al 2014).

FC ( family )∗100
FIV= N

Evaluation de la composition nutritionnelle

Détermination des nutriments

Préparation de l’échantillon
Les échantillons des feuilles collectées seront lavés à l’aide de HgCl 0,1% pendant plusieurs
minutes, puis séchés. Les échantillons séchés seront ensuite réduits en poudre et stockés dans
les bouteilles en polyéthylène préalablement nettoyées juste au début de l’analyse. L’analse
nutritionnelle sera réalisée au laboratoire en fonction des plantes sélectionnées dans les zones
d’étude et sera exprimée en moyenne ± écart-type.
Détermination de l’humidité
Un récipient sera séché au four à 105°C pendant 1h, puis refroidi et pesé (W1). Un échantillon
de feuilles sèches pesant 2g (W2) sera placé dans le récipient et séché au four à 105°C.
L’échantillon sera ensuite refroidi dans un dessiccateur et pesé (W3). (Sigel et al., 1978)

W 2−W 3
Humidité (%)¿ ∗100
W 2−W 1
Détermination des cendres
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Un creuset en porcelaine sera séché à 105°C pendant 1h, puis refroidi et pesé (W1). Les 2g
d’échantillon de feuilles broyées seront placés dans le creuset, après quoi ils seront à nouveau
pesés (W2). Le creuset contenant les échantillons de plantes sera d’abord cendré à 250°C
pendant 5h dans un système de chauffage à moufle. L’échantillon de feuilles sera ensuite
refroidi dans un dessiccateur et pesé à nouveau (W3).

W 2−W 3
Cendres¿ *100
W 2−W 1
Détermination de la matière grasse brute
L’échantillon en poudre de 5g sera agité dans 100ml d’éther diéthylique et agité pendant 24h
dans un agitateur orbital. L’extrait d’éther sera recueilli dans un bécher préalablement pesé
(W1). Le filtrat sera recueilli dans le même bécher après avoir été équilibré avec 100ml
d’éther diéthylique et agité à nouveau pendant 24h (W1). L’éther sera séché dans une étuve à
40-60°C après été conservé à sec dans un bain de vapeur, puis le bécher sera repesé (W2).

Matière grasse brute


vide∗¿
¿ poids de lafiole contenant lamatière grasse− pooidsde la fiole '
¿
poids de l échantillon original
*100

Détermination de substances chimiques


Alcaloïde
Un total de 5g d’extrait de feuilles séchées sera pesé et mélangé à 200ml d’acide acétique à
10% dans l’éthanol. Le mélange sera couvert et pendant 4h. ce mélange sera filtré et le filtrat
sera concentré au bain-marie jusqu’à un quart du volume initial. Le NH4OH concentré sera
ajouté à l’extrait jusqu’à ce que la précipitation soit complète. La solution sera ensuite lavée
avec du NH4OH dilué et filtrée. Le résidu recueilli sera séché et pesé et la teneur en
alcaloïdes sera déterminée.

poidsdu précipité
Alcaloïde (%) = ' *100
poids de l échantillonoriginal

Flavonoïde
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Les 10g de poudre de feuilles seront extraits à plusieurs reprises avec 100ml de méthanol
aqueux à 80% pendant 3jours. La solution entière sera ensuite filtrée à l’aide d’un papier filtre
Whatman. Le filtrat obtenu sera ensuite transféré dans un creuset et évaporé jusqu’à suscité au
bain-marie, puis pesé jusqu’à obtenir un poids constant. Le poids obtenu donnera l’estimation
de la teneur en flavonoïdes de l’échantillon de feuilles de la plante (Grausso et al., 2020).

poidsde l' échantillon séché


Flavonoïde (%) = *100
poids de l ' échantillonoriginal

2.4 Traitements et analyses statistiques des données


Les données issues des enquêtes seront soumises au logiciel R 4.2.1 et MS Excel 2016 qui
seront utilisés pour les analyses statistiques. Pour atteindre les résultats, nous effectuerons les
analyses ci-après :

- Taux de réponse (F) : pour connaitre la diversité des espèces inventoriées, nous
étudierons la richesse spécifique (RS), qui sera le nombre total d’espèces observées.
Nous utiliserons le test de Maregesi et al. (2007) pour calculer le taux de réponse ou la
réponse des organes utilisés par type d’espèce où elle s’exprime par cette équation :
F :100*S/N

Où, F : taux de réponse calculé, S : nombre de personne ayant donné une réponse positive
(oui) pour l’utilisation de l’organe concerné, N : nombre total de personnes interviewées. Il
indique les organes le plus utilisés pour chaque espèce dans le milieu et varie de 0 à 100.

- Courbe de régression et coefficients de corrélation linéaire de Pearson : ce dernier


sera utilisé pour apprécier la relation entre la valeur d’usage ethnobotanique et le
nombre d’utilisations des espèces, nous ferons une courbe de régression et nous
estimerons le coefficient de corrélation linéaire de Pearson.
- Tests d’analyse de variance (Kruskal-wallis) :
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