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La Dernière
Chanson
Michel Lafon
Morfy Edition
À mes amis, Theresa Park et Greg
Irikura
PROLOGUE –
Ronnie -
Ronnie regardait par la fenêtre de
sa chambre et s'interrogeait... Le
pasteur Harris se trouvait-il déjà à
l'église ? Sans doute... Tout en
observant les vagues qui se brisaient
sur la grève, elle se demanda s'il
remarquait encore le jeu de lumière au
travers du vitrail. Peut-être pas... Cela
faisait plus d'un mois qu'on l'avait
installé, après tout, et le pasteur était
trop préoccupé pour y prêter
attention. Cependant, Ronnie
souhaitait qu'un nouveau venu puisse
partager, au hasard d'une visite, le
même émerveillement qu'elle en
voyant pour la première fois le jour
inonder l'église en cette froide journée
de décembre. De même qu'elle
souhaitait que ce visiteur prenne le
temps de s'interroger sur l'origine du
vitrail, et d'admirer toute sa beauté.
Elle était réveillée depuis une
heure, mais pas encore prête à
affronter la suite. La période des
fêtes lui paraissait différente de celle
des autres années. Hier elle s'était
promenée avec Jonah, son petit frère,
au bord de l'eau, et tous deux avaient
remarqué ici et là les arbres de Noël
qui décoraient les terrasses des
maisons. À cette époque de l'année,
Jonah et elle se retrouvaient
quasiment seuls sur la plage, mais
son frère ne témoignait aucun intérêt
pour l'océan ou les mouettes qui le
fascinaient encore quelques mois
auparavant. Il avait préféré s'arrêter à
l'atelier... Aussi l'y avait-elle amené,
même s'il y resta quelques minutes à
peine, avant de s'en aller sans dire un
mot.
Près de Ronnie, des photos
encadrées s'empilaient sur la table de
nuit. Elle les avait récupérées dans
l'alcôve du salon, avec d'autres objets
rassemblés ce matin. Elle les
regardait en silence, jusqu'à ce qu'on
frappe à la porte. Sa mère passa la
tête dans l'embrasure.
— Tu veux prendre un petit
déjeuner ? J'ai trouvé des céréales
dans le placard.
— J'ai pas faim, m'man.
— Il faut bien te nourrir, ma chérie.
Ronnie contemplait toujours la pile
de photos, sans vraiment les voir.
— J'avais tort, m'man. Et je sais
plus quoi faire maintenant.
— À propos de ton père, tu veux
dire ?
— À propos de tout...
— Tu veux qu'on en discute ?
Comme Ronnie ne répondait pas,
sa mère traversa la chambre et vint
s'asseoir à son côté.
— Parfois, ça aide de parler. Je ne
t'ai pas beaucoup entendue ces deux
derniers jours.
Un court instant, Ronnie sentit une
multitude de souvenirs la submerger.
L'incendie, puis la reconstruction de
l'église, le vitrail, la chanson qu'elle
avait enfin terminée. Elle songea à
Blaze, à Scott et à Marcus. À Will,
aussi. Elle avait dix-huit ans et se
remémorait l'été où on l'avait trahie,
où la police l'avait arrêtée... où elle
était tombée amoureuse. Ça ne faisait
pas si longtemps, mais elle avait
pourtant l'impression d'avoir
totalement changé de personnalité
depuis.
— Et Jonah ? Soupira-t-elle.
— Il n'est pas là. Brian l'a emmené
en ville pour lui acheter des
chaussures. On dirait un jeune chien,
ce gamin. Ses pieds grandissent plus
vite que le reste.
Ronnie esquissa un sourire, qui
s'évanouit l'instant d'après. Dans le
silence qui suivit, elle regarda sa mère
entortiller ses cheveux en une queue-
de-cheval souple. Depuis toute petite,
Ronnie la voyait accomplir ce geste...
qu'elle trouvait toujours aussi
rassurant, même si à aucun prix elle
ne l'aurait admis.
— Voici ce que je te propose, reprit
sa mère en sortant la valise du
placard pour la poser sur le lit.
— Je sais même pas par où
commencer.
— Si tu commençais par le début ?
Jonah m'a vaguement parlé de
tortues...
Sachant que l'histoire n'avait pas
débuté ainsi, Ronnie croisa les bras
en rectifiant :
— Pas vraiment. Même si j'étais
pas là quand ça s'est passé, je crois
que l'été a vraiment commencé avec
l'incendie.
— Quel incendie ?
Ronnie s'empara de la pile de
photos et tira doucement une coupure
de journal coincée entre deux cadres.
Elle tendit ensuite l'article un peu jauni
à sa mère.
— Cet incendie-là, précisa-t-elle.
Celui de l'église.
Une église incendiée par une
fusée pyrotechnique.
Le pasteur blessé.
Wrightsville Beach (Caroline du
Nord). Le soir de la Saint-Sylvestre,
l'église baptiste de la ville a été le
théâtre d'un incendie, que les
enquêteurs imputent pour l'heure à un
feu d'artifice illégal. « Prévenus par un
appel anonyme peu après minuit, les
pompiers sont arrivés sur les lieux
pour découvrir l'église du front de mer
en flammes, de la fumée s'échappant
de l'arrière de la bâtisse historique »,
a déclaré Tim Ryan, chef de la
brigade de Wrightsville. On a
découvert sur place les restes d'une
fusée pyrotechnique artisanale, qui
aurait vraisemblablement déclenché
l'incendie. Le pasteur Charlie Harris,
qui se trouvait à l'intérieur du bâtiment
lorsque le feu a pris, souffre de
brûlures au second degré aux bras et
aux mains. Transporté au centre
médical régional de New Hanover, il
est actuellement hospitalisé au service
de soins intensifs.
Il s'agit de la deuxième église qui
brûle en peu de temps dans le comté
de New Hanover. En novembre, la
Good Hope Covenant Church de
Wilmington a également été réduite en
cendres. « À ce stade, les enquêteurs
considèrent toujours l'incendie comme
suspect et pensent qu'il serait l'œuvre
d'un pyromane », a ajouté Ryan.
Vingt minutes avant l'embrasement,
des témoins affirment avoir vu des
feux d'artifice sur la plage, derrière
l'église, à l'évidence pour fêter le
nouvel an.
« Les fusées pyrotechniques sont
interdites en Caroline du Nord et se
révèlent particulièrement dangereuses
en raison de la sécheresse récente, a
prévenu Ryan. Cet incendie en est la
preuve. Un homme se retrouve à
l'hôpital et l'église est totalement
détruite. »
Quand sa mère eut fini de lire, elle
releva la tête et croisa son regard.
Ronnie hésita puis, dans un soupir,
commença à lui raconter l'histoire qui,
même avec le recul, lui paraissait
toujours aussi invraisemblable...
1 – Ronnie -
Six mois plus tôt
Affalée sur le siège avant de la
voiture, Ronnie se demandait ce qui
pouvait bien pousser ses parents à la
détester autant.
Elle ne voyait pas d'autre
d'explication au fait de se retrouver en
visite chez son père, dans ce patelin
paumé du Sud, au lieu d'être chez elle
à Manhattan, avec ses copines.
Rectification... Elle n'était pas là
pour une simple visite. Ce qui aurait
signifié un week-end ou deux, voire
une semaine à tout casser. Bref, pas
de quoi en faire un drame. Mais rester
jusqu'à fin août ? Autant dire tout l'été
! C'était carrément l'exil. Et pendant la
majeure partie des neuf heures de
trajet, elle avait eu l'impression d'être
une prisonnière qu'on transférait dans
une sorte de pénitencier provincial.
Elle n'en revenait pas que sa mère lui
fasse subir une telle épreuve.
Ronnie avait tellement les boules
qu'elle mit une bonne minute avant de
reconnaître la Sonate de Mozart
numéro 16 en d o majeur. L'un des
morceaux qu'elle avait interprétés au
Carnegie Hall, voilà quatre ans... et
elle savait que sa mère avait mis le
CD pendant qu'elle dormait. Tant pis.
Ronnie tendit la main pour couper le
lecteur.
— Pourquoi tu veux l'éteindre ? dit
sa mère en fronçant les sourcils.
J'aime bien t'entendre jouer.
— Moi pas.
— Et si je baissais un peu le son ?
— Arrête carrément, m'man, O.K.
? Je suis pas d'humeur.
Ronnie se tourna vers la fenêtre,
sachant fort bien que sa mère faisait
la moue. Ça lui arrivait souvent, ces
temps-ci. On aurait dit que ses lèvres
se refermaient d'un seul coup, comme
sous l'effet d'un aimant.
— Je crois avoir aperçu un pélican
quand on a franchi le pont de
Wrightsville Beach, reprit-elle d'un air
faussement désinvolte.
— Oh, super... Peut-être qu'on
devrait appeler le Chasseur de
[1]
crocodiles .
— Il est mort, intervint Jonah sur la
banquette arrière, dont la voix se
mêlait aux sons de sa Game Boy.
(Son casse-pieds de frère de dix ans
était accro à ce truc.) Tu te rappelles
pas ? C'était vraiment triste.
— Bien sûr, que je me rappelle.
— T'en as pas l'air.
— Mais si.
— Alors, t'aurais pas dû dire ce
que tu viens de dire. Ronnie ne prit
pas la peine de lui répondre. Il fallait
toujours qu'il ait le dernier mot. Ça la
rendait folle.
— Tu as pu dormir un peu ?
S’enquit sa mère.
— Jusqu'à ce que tu passes dans
ce nid-de-poule. Merci, au fait... Ma
tête a failli traverser le pare-brise.
Sa mère garda les yeux fixés sur la
route.
— Ravie de constater que ton petit
somme t'a égayée.
Ronnie fit claquer son chewing-
gum. Sa mère détestait ça, et pour
cette raison Ronnie n'avait quasiment
pas cessé de faire des bulles depuis
qu'ils roulaient sur l'Interstate 95. À
son humble avis, cette autoroute était
sans doute la plus soûlante de toutes
celles qui peuvent exister. À moins
d'apprécier les fast-foods et leurs
aliments pleins de graisse, les
toilettes dégoûtantes des aires de
repos et les forêts de pins à perte de
vue, dont l'atroce monotonie avait un
effet soporifique.
Une phrase qu'elle avait prononcée
mot pour mot dans le Delaware, le
Maryland et la Virginie, mais sa mère
ignora ses remarques à chaque fois.
Hormis le fait qu'elle essayait d'être
sympa, comme elles ne se reverraient
pas avant longtemps, sa mère ne se
montrait pas très bavarde dans la
voiture. En fait, elle n'était pas très à
l'aise au volant, mais ça n'avait rien
d'étonnant puisqu'elle se déplaçait en
bus, métro ou taxi à New York. Dans
l'appart, en revanche, rien à voir... Sa
mère ne se gênait pas pour hausser
le ton, à tel point que le concierge
était passé à deux reprises ces
derniers mois pour leur demander de
la mettre en veilleuse. Sa mère
s'imaginait sans doute que plus elle
braillait après Ronnie à propos de ses
mauvaises notes, de ses amies ou du
non-respect de la permission de
minuit, ou encore de l'incident —
surtout de l'incident —, plus Ronnie
l'écouterait.
O.K., c'était pas la pire des mères.
Loin de là. Et quand Ronnie ne se
levait pas du pied gauche, elle pouvait
même admettre que sa mère excellait
dans son rôle. Le hic, c'est qu'elle
donnait bizarrement l'impression d'être
restée bloquée dans le temps, dans
un monde où les gosses ne
grandissaient jamais... Et Ronnie
regrettait pour la centième fois de ne
pas être née en mai au lieu du mois
d'août, époque à laquelle elle fêterait
ses dix-huit ans, où sa mère ne
pourrait plus la forcer à faire quoi que
ce soit. Légalement, Ronnie serait en
âge de prendre ses propres
décisions... et disons que venir dans
ce trou perdu n'était pas sur sa liste
de priorités !
Pour le moment, en tout cas,
Ronnie n'avait aucun choix en la
matière. Car elle avait toujours dix-
sept ans. À cause d'une bizarrerie du
calendrier. Parce sa mère l'avait
conçue trois mois trop tôt ! C'était
quoi, ce délire ? Ronnie avait eu beau
l'implorer, se plaindre, hurler ou
pleurnicher à propos des vacances,
ça n'avait rien changé. Jonah et elle
passeraient l'été en compagnie de
leur père, point barre ! Comme le
formulait sa mère : « Il n'y a pas de
si, de et ou de mais qui tiennent ! ». À
force de l'entendre, Ronnie finissait
par avoir cette expression en horreur.
Tout près du pont, en raison de
l'afflux des vacanciers, les voitures
commençaient à rouler au pas. Sur le
côté, Ronnie aperçut ici et là entre les
maisons des fragments d'océan.
Génial... Comme si c'était censé la
réjouir.
— Encore une fois, pourquoi tu
nous obliges à venir ici ? Gémit-elle.
— On en a déjà parlé, répondit sa
mère. Tu as besoin de passer du
temps avec votre père. Tu lui
manques.
— Mais pourquoi tout l'été ? Ça
pourrait pas se limiter à deux
semaines ?
— Il vous faut plus d'une quinzaine
de jours pour vous retrouver. Tu ne
l'as pas vu depuis trois ans.
— C'est pas de ma faute. C'est lui
qu'est parti.
— Certes, mais tu refusais de
prendre ses appels. Et à chaque fois
qu'il est venu à New York pour vous
voir, Jonah et toi, tu l'ignorais et
préférais sortir avec tes copines.
Ronnie fit de nouveau une bulle de
chewing-gum. Du coin de l'œil, elle vit
sa mère grimacer.
— J'ai pas envie de le voir ou de lui
parler, s'obstina Ronnie.
— Essaye juste de faire contre
mauvaise fortune bon cœur, O.K. ?
Ton père est quelqu'un de bien et il
t'aime.
— C'est pour ça qu'il nous a quittés
?
Plutôt que de répondre, sa mère
jeta un œil dans le rétroviseur.
— Tu attendais ces vacances avec
impatience, pas vrai, Jonah ?
— Tu rigoles ? Ça va être super !
— Ravie de constater que tu
adoptes une attitude positive. Peut-
être que tu pourrais en toucher deux
mots à ta sœur ?
— Ouais, c'est ça, grogna-t-il.
— Franchement, je vois pas
pourquoi je peux pas passer l'été avec
mes amies, se lamenta Ronnie en
revenant à la charge.
Elle n'avait pas dit son dernier mot.
Tout en sachant qu'elle n'avait
quasiment aucune chance, elle
espérait encore pouvoir convaincre sa
mère de faire demi-tour.
— Tu ne veux pas plutôt dire que tu
préférerais traîner toutes les nuits en
discothèque ? Je ne suis pas naïve,
Ronnie. Je sais ce qui se passe dans
ce genre d'endroits.
— J'y fais rien de mal, m'man.
— Et tes notes ? Ta permission de
minuit ? Et...
— On peut pas changer de sujet ?
l'interrompit Ronnie. Genre... pourquoi
c'est si impératif pour moi de passer
du temps avec mon père ?
Sa mère l'ignora. Cela dit, Ronnie
savait pourquoi. Sa mère avait déjà
répondu des milliers de fois à cette
question, même si Ronnie ne voulait
pas accepter la réponse.
La file de véhicules s'ébranla enfin
et ils avancèrent de nouveau le long
d'un demi-pâté de maisons avant de
se retrouver bloqués. Sa mère baissa
la vitre et se pencha pour scruter les
voitures de devant.
— Je me demande ce qui se
passe, marmonna-t-elle. Ça
bouchonne un maximum.
— C'est la plage, suggéra Jonah. Il
y a toujours plein de monde à la
plage.
— On est dimanche et il est trois
heures de l'après-midi. Ça ne devrait
pas être aussi encombré.
Ronnie replia ses jambes sur le
siège. Elle en avait marre de toutes
ces voitures, de sa vie, de tout...
— Au fait, m'man ? reprit Jonah.
P'pa sait que Ronnie s'est fait arrêter
?
— Ouais. Il est au courant.
— Et il va faire quoi ?
Cette fois, Ronnie lui répondit :
— Il va rien faire. Depuis toujours,
le seul truc qui l'intéresse, c'est le
piano.
Ronnie détestait le piano et s'était
promis de ne plus jamais en jouer...
Une décision que certaines de ses
plus vieilles amies trouvaient étrange,
puisque l'instrument occupait la
majeure partie de son existence
depuis qu'elle les connaissait.
Son père, autrefois professeur à
[2]
Juilliard , lui avait lui-même enseigné
le piano. Et pendant longtemps, le
plus cher désir de Ronnie avait été
non seulement de jouer, mais aussi de
composer une œuvre originale avec
lui.
Elle était douée. Très douée, en
réalité, et grâce aux liens de son père
avec Juilliard, l'administration et les
enseignants de l'école étaient
parfaitement conscients de son talent.
Ce qui ne tarda pas à se savoir dans
le petit monde très fermé de la
musique classique qui constituait
l'univers de son père. Deux ou trois
articles suivirent dans des revues
spécialisées, puis un assez long
papier dans le New York Times, qui
se concentrait sur la relation père-fille,
le tout aboutissant à la participation
de Ronnie au récital des jeunes
interprètes du Carnegie Hall, voilà
quatre ans. Le point culminant de sa
carrière, supposait-elle. En effet. Elle
savait pertinemment tout le chemin
qu'elle avait parcouru, et qu'une telle
occasion se présentait rarement...
Ces derniers temps, Ronnie se
demandait malgré elle si tout cela
avait mérité autant de sacrifices.
Hormis ses parents, personne ne
devait se souvenir de sa prestation. À
moins d'avoir réalisé une vidéo vue
par des milliers d'internautes sur
YouTube ou de pouvoir se produire
devant des milliers de gens, on était
sûr que le talent musical ne signifiait
rien.
Parfois, elle aurait préféré être
initiée à la guitare électrique. Ou au
chant, dans le pire des cas. Comment
était-elle censée exploiter son don
pour le piano ? Enseigner la musique
à l'école du quartier ? Jouer dans le
hall d'un grand hôtel pendant que les
gens s'enregistreraient à l'accueil ?
Ou mener la même vie pénible que
son père ? Il suffisait de voir où le
piano l'avait mené. Afin de pouvoir
prendre la route comme concertiste, il
avait fini par quitter Juilliard... pour se
retrouver dans des salles minables où
les premières rangées de fauteuils
étaient à peine remplies. Il voyageait
quarante semaines par an... soit
assez longtemps pour faire capoter
son couple. Ronnie voyait sa mère
hurler tout le temps et son père
rentrer dans sa coquille, comme à son
habitude... jusqu'à ce qu'un beau jour
il ne revienne pas d'une tournée
particulièrement longue dans le Sud.
Aux dernières nouvelles, il ne
travaillait pas ces temps-ci. Il ne
donnait même pas de cours
particuliers.