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5533045
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LA PROCESS COM®
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
Avant-propos
Avertissement
Les parties 2 et 3 de ce livre sont les développements MANAGIS dispensés en
exclusivité dans nos formations. Ces développements sont la propriété de
MANAGIS.
Nous écrivons ce livre avec l’espoir qu’il vous apporte autant de plaisir
dans sa lecture que dans votre mise en pratique au quotidien. Comprendre
ce qui se passe dans une relation et savoir agir pour obtenir un résultat
immédiat, quel confort ! Cela change la qualité de vie.
PARTIE 1
Au programme
Un mécanisme relationnel
Une découverte primordiale
Les trois composantes Process Com
Un modèle qui prend en compte la complexité
Trois secrets
L’essentiel à retenir
Un mécanisme relationnel
Aujourd’hui, tout va de plus en plus vite. Nous devons nouer de bonnes
relations avec notre environnement en consacrant moins de temps à
chaque personne, le nombre de relations se multipliant. L’usage des
moyens électroniques accélère la communication : nous devons intégrer la
communication à distance, car évoluer confortablement dans ce nouvel
environnement est un enjeu de réussite et de bien-être. Nous n’avons donc
pas d’autre choix que de devenir des experts de la communication.
Il semble n’y avoir rien à tirer de certaines personnes ; d’autres répondent
« oui, oui » si on leur demande quelque chose mais donnent l’impression
qu’elles ne satisferont cette demande que quand il leur plaira. D’autres ne
disent pas ce qu’elles font et ne partagent pas leurs intentions : elles
semblent avancer en mode masqué. Avec d’autres encore, tout devient
compliqué sitôt qu’une demande est émise.
Avec Process Com, vous découvrirez qu’il y a là moins de mauvaises
intentions qu’on ne le croit. Souvent, il s’agit d’une forme de stress de la
personne concernée. Dès que vous aurez décodé ce mécanisme, vous
saurez comment agir, et la relation se rétablira.
Votre qualité de vie dépend de votre capacité à établir des relations de
qualité : avec certains, ce sera parfait, avec d’autres, ce sera compliqué. En
maîtrisant Process Com, vous pourrez obtenir de bonnes ou au moins de
meilleures relations avec qui vous voudrez. ça change la vie !
L’immeuble de Christian
Trois secrets
Avant d’entreprendre de partager ce modèle, nous souhaitons vous révéler
trois secrets que nous transmettons aux participants de nos formations.
Pour être expert en Process Com, le premier secret consiste à ne pas se
tromper dans l’identification du type de personnalité qui nous gêne chez
l’autre. Vous découvrirez plus loin les trois questions à se poser pour
l’identifier à coup sûr chez votre interlocuteur.
Le deuxième secret consiste à devenir un expert d’un seul type de
personnalité à la fois. En lisant les six « vrilles de stress », surtout le
deuxième degré de stress, choisissez le TP avec lequel vous avez le plus
de difficulté à communiquer. Vous pourrez ensuite, par exemple, relire
dans ce livre uniquement ce qui concerne le type de personnalité que vous
aurez choisi, et expérimenter, encore et encore. Prenez votre temps pour
devenir expert de cet unique type de personnalité, et quand vous estimerez
y être parvenu, choisissez-en un autre (un seul !) et procédez de la même
manière.
Le troisième secret concerne l’inventaire de personnalité. Dans les
formations, à partir d’un questionnaire, un inventaire personnalisé est
remis à chaque participant, qui attribue un pourcentage d’énergie à chacun
des six TP, pourcentage révélateur de qui nous sommes et de comment
nous fonctionnons. Il indique les environnements moins favorables où il
est plus probable que nous entrions en stress.
Cet inventaire est remis en main propre pour garantir la confidentialité.
Cependant, nous recommandons aux participants de l’expliquer à leur
environnement, privé ou professionnel, de dire comment ils fonctionnent
eux-mêmes le mieux et quand et comment ils dysfonctionnent. Notre
environnement ne demande en effet pas mieux que de savoir comment
nous pouvons être mieux et y contribuer.
L’essentiel à retenir
Process Com présente plusieurs dynamiques qui permettent de prendre
en compte la complexité de la communication entre deux personnes. Il
s’appuie sur un modèle de référence : l’analyse transactionnelle.
Nous avons en chacun de nous six profils plus ou moins accessibles.
C’est ce qui explique que faute d’outil (comme Process Com), nous
connaissions une grande réussite avec certaines personnes et pas ou peu
avec d’autres.
CHAPITRE 2
Au programme
La dynamique d’échec
Troisième degré de stress
Deuxième degré de stress
Premier degré de stress
L’essentiel à retenir
Premier Driver
Troisième Désespoir
Ce jeune professeur ne sait plus que faire. Il est au bout du bout. Ce regard
négatif sur lui-même est qualifié de position « non-OK » ou « moins (-) ».
Il n’a pas non plus de considération pour ses élèves, qu’il considère
comme « non-OK » ou « moins (-) ». Ce jeune professeur vit la position
de vie « -/- » ou « non-OK/non-OK ».
Désespoir et profil
Dans chacun des six TP, la rupture du troisième degré de stress s’exprime
de façon différente. Le tableau ci-dessous détaille la nature du désespoir de
chaque TP au moment où la rupture se produit.
L’essentiel à retenir
C’est notre vécu des situations qui nous entraîne dans notre vrille de
stress, tout d’abord au premier degré (driver), puis au deuxième, et
enfin à la rupture (troisième degré).
Au programme
Trois éléments clés
Retrouver la motivation et la spirale de réussite
La Question Existentielle
L’essentiel à retenir
Dans de tels cas, la sortie de crise est beaucoup plus compliquée sans
Process Com.
Besoins psychologiques et profils
Rêveur Solitude
Lui dire ce qu’on attend de lui, dans le détail
Promoteur Excitation
Rebelle Contact
Un peu plus loin (page 45), nous verrons comment satisfaire un besoin
psychologique en une phrase.
La perception du monde
Notre manière de regarder le monde varie en fonction du TP Process Com
dans lequel nous nous trouvons.
Dans l’une des premières scènes de Goldfinger, James Bond s’apprête à
embrasser sa partenaire. Dans l’œil de celle-ci, il aperçoit un méchant prêt
à l’attaquer par-derrière. À cet instant, les spectateurs ont éclaté de rire.
Quel humour ! Ce soir-là, le public, réactif et ludique, ne prit pas cela au
sérieux. D’autres auraient critiqué : « C’est ridicule, pas crédible, etc. » Il
se serait agi d’une autre perception du monde, comme celle des faits
(Travaillomane) ou celle des opinions (Persévérant). Chaque TP a sa
manière de voir le monde.
TP et modes de perception
TP Perception du monde
Travaillomane Faits
Empathique Émotions
Pour soi-même
Nous sommes quelquefois bien en peine de trouver le moteur qui va nous
donner envie de faire des choses extraordinaires. Bien avant la déprime, il
y a des matins où tout est gris, maussade, y compris soi-même. Que faire ?
Process Com nous donne une clé : prendre en charge ses propres besoins
psychologiques afin de retrouver une pêche d’enfer !
Sitôt que le moral vacille ou que la déprime guette, observez à quel TP
Process Com correspond votre stress pour mettre en œuvre la satisfaction
du ou des besoins psychologiques associés à ce TP. C’est tout aussi simple
pour motiver son entourage.
Les besoins psychologiques de Claire
Claire tient un cabinet. Elle reçoit toute la journée des clients qui
sont en recherche d’emploi, qui, après un licenciement, tentent de
se reconstruire, etc. C’est un métier qui démolirait les plus solides.
Cette femme a négocié avec la Chambre de commerce de faire un
exposé une fois par mois devant une cinquantaine d’étudiants en
processus de recherche d’emploi. Il ne fait pas de doute qu’avec
son esprit brillant et son bagout naturel, elle fait un tabac et satisfait
ainsi son besoin psychologique : « la reconnaissance de ses
opinions ». Elle satisfait là l’un des deux besoins psychologiques de
son TP Persévérant (cf. tableau plus bas).
La Question Existentielle
Process Com attribue une question existentielle (QE) à chaque TP. C’est
une question qui tenaille, trotte dans la tête, consciemment ou
inconsciemment. Elle est nommée « existentielle » car c’est une question
vitale (psychologique) ! À travers l’attitude de notre environnement, nous
déduisons si la réponse est oui ou non. Si nous répondons oui, cette
anxiété existentielle disparaît. Nous renforçons notre confiance en soi.
Nous nous sentons libérés et pouvons exprimer davantage qui nous
sommes.
Au sens académique de Process Com, de Taibi Kahler, nous ne pouvons
pas affirmer qu’il s’agisse d’un antidote – bien que son effet soit puissant.
L’essentiel à retenir
Le stress étant essentiellement généré par un déficit du besoin
psychologique, il suffira d’adresser à l’interlocuteur une ou deux
phrases satisfaisant son besoin psychologique.
Ces phrases auront d’autant plus d’efficacité qu’on emploiera le canal
de communication et la perception du monde appropriés.
Garder en mémoire la question existentielle du profil de son
interlocuteur facilite également la communication.
Si notre interlocuteur est stressé et que nous sommes capables de
satisfaire son besoin psychologique, la relation a toutes les chances de
se rétablir quasi instantanément.
PARTIE 2
IDENTIFIER UN PROFIL
PROCESS COM
Au programme
Interlocuteur et situation
Un seul TP gênant
Déterminer le profil
Une seule interaction suffit
L’essentiel à retenir
Il n’y a pas d’effet pervers à se tromper de TP, c’est là une grande qualité
de Process Com. Mais si le praticien se trompe au sujet de son
interlocuteur, son action sera inopérante. Il risquera de croire que Process
Com ne marche pas toujours et finira par se décourager… Ce serait
dommage !
Pour bénéficier de l’efficacité de Process Com, il faut donc une technique
sûre pour identifier le TP présenté par l’interlocuteur.
Nous prenons ici en compte quatre techniques, fruit de nos
développements pédagogiques, qui servent cet objectif :
Quand une relation ne nous convient pas, c’est souvent avec le même
TP.
Une clé permet d’identifier avec sûreté le TP gênant.
Une seule interaction (ou phrase) suffit à améliorer ou rétablir une
relation.
Jusqu’à la fin du livre, les auteurs partagent leurs développements
pédagogiques. Ils sont dispensés dans les formations MANAGIS. Ces
techniques résultent de leurs observations et expérimentations lors de
milliers de face-à-face en formation et en coaching.
Interlocuteur et situation
Un seul type de personnalité
Chacun peut observer qu’avec tel ami, nous avons tendance à parler
politique, religion, philosophie (notre TP Persévérant), avec tel autre, nous
nous montrons plutôt espiègles, joueurs, taquins (notre TP Rebelle). Avec
une relation, nous aurons envie de faire les quatre cents coups, de prendre
des risques (notre TP Promoteur), avec une autre, nous serons simplement
bien sans même avoir besoin de parler (notre TP Rêveur), et avec une
troisième encore, la relation sera pleine d’affection, comme si nous nous
connaissions depuis toujours (notre TP Empathique).
L’exemple de Marjorie
Éric conduit Marjorie, une collègue, en voiture à la gare en raison
de la grève des tramways. Marjorie se lance dans des confidences.
Elle lui parle de son petit ami, de leur projet de vacances et de sa
vie privée. La relation devient agréable, alors qu’au bureau, c’est
plutôt distant, voire tendu. Il semble ne plus s’agir de la même
personne !
Un seul TP gênant
Malgré cette mobilité, la pratique du modèle Process Com reste simple
pour le praticien. Voyez l’anecdote avec Marjorie : elle est dans son TP
Promoteur en stress au travail. Dans une autre situation, sitôt en voiture,
elle passe dans un autre de ses TP, sans stress, ce qui rend la relation
agréable. La relation n’est pas OK lorsque Marjorie présente son TP
Promoteur en stress à Éric. Éric se sent gêné par le TP Promoteur de
Marjorie.
Sur plus de cinq mille cas, il a été vérifié ce qui peut être érigé en règle :
Souvent, nous ne sommes gênés que par un seul des six TP d’un
interlocuteur avec lequel notre relation n’est pas satisfaisante.
Les participants à nos formations disent qu’ils se sentent gênés par le
même TP chez des interlocuteurs différents. En exerçant Process Com, ils
obtiennent un nouveau regard sur la situation. La mise en œuvre
d’interactions Process Com permettra de rétablir la communication et la
relation.
L’apprentissage de Process Com est aisé si le débutant se fixe le bon
objectif. Il est recommandé de se limiter au début à devenir expert du TP
qui gêne le plus. Ensuite seulement, on élargira sa pratique à un deuxième
TP.
Déterminer le profil
Dans la pratique Process Com, la première action est d’identifier le TP de
notre interlocuteur avec lequel nous nous sentons gênés.
Certains TP peuvent prendre des formes apparemment similaires, d’où les
risques de confusion suivants :
entre Travaillomane et Rêveur : tous deux ont un côté « appliqué » qui
peut amener à les confondre ;
entre Persévérant et Promoteur : ils peuvent avoir un côté
« leadership » rendant la confusion possible ;
entre Empathique et Rebelle : les deux ont en commun l’émotion qui
peut engendrer le doute.
Nous allons découvrir la première question à se poser pour identifier le TP
de l’autre et éviter les confusions.
La technique
Au fil de nos observations, nous avons élaboré une technique pour
identifier le TP qui nous gêne chez notre interlocuteur.
Nos travaux nous ont amenés à formuler l’entrée en relation de deux
manières particulières :
si la personne « Cherche à Entrer en Relation par le biais de quelque
chose » (CER) ;
ou si la personne « Entre essentiellement en Relation Quand » (ERQ)
un élément extérieur est en jeu.
Une entrée en relation par profil
Le TP Persévérant Cherche à Entrer en Relation (CER) par le biais des
opinions.
Le TP Travaillomane Cherche à Entrer en Relation (CER) par le biais des
faits.
Le TP Empathique Cherche à Entrer en Relation (CER) par le biais des
émotions (sentiments).
Le TP Rêveur Entre en Relation essentiellement Quand (ERQ) il y est
obligé ou invité.
Le TP Promoteur Entre en Relation essentiellement Quand (ERQ) il y voit
une opportunité.
Le TP Rebelle Entre en Relation essentiellement Quand (ERQ) il
provoque la réaction de l’autre pour créer du contact.
À vous de jouer
Toute la famille se retrouve à dîner, Olivier pense que son plat manque de
sel. Il lance à la cantonade : « Zut, y’a pas de sel sur la table. »
Comment Olivier entre-t-il en relation ? Quel pourrait être son profil ?
Jacques dit à un interlocuteur : « Il paraît que tu as raté… » ou « Les gens
présents ont considéré que tu avais loupé le coche ».
Comment Jacques entre-t-il en relation ? Quel pourrait être son profil ?
« Zut, y’a pas de sel sur la table ! » « Laure, peux-tu aller chercher le sel, s’il te
plaît ? »
« Les gens présents considèrent que tu as « À mon sens, je considère que tu as loupé
loupé le coche. » le coche. »
Rappel
Nous avons observé que, souvent, un seul TP nous gêne chez
l’interlocuteur avec qui la relation ne nous satisfait pas ; nous savons aussi
identifier ce TP grâce à la question CER/ERQ. Rappelons les trois
éléments de Process Com qui composent l’interaction (phrase) :
le besoin psychologique,
la perception du monde,
le canal de communication.
En adressant à notre interlocuteur une phrase composée du besoin
psychologique concerné, dans sa perception du monde et le canal de
communication approprié, notre interlocuteur passe :
soit du deuxième degré de stress au premier,
soit du premier degré de stress à zéro stress,
soit directement du deuxième degré de stress à zéro stress.
À 100 % d’énergie, notre interlocuteur retrouve sa mobilité entre ses
différents TP et adoptera inconsciemment le plus adapté à son
environnement.
NB : cette représentation, pour le TP Travaillomane, est celle utilisée par
les auteurs pour des raisons pédagogiques.
Rester soi-même
Vu de l’extérieur, on peut croire que pratiquer Process Com consiste à
s’adapter en permanence à ses interlocuteurs. Ce serait épuisant ! Ce n’est
pas le cas. Ce qui se passe est illustré par le schéma ci-dessus et peut se
résumer ainsi : nous allons nous adapter au TP de notre interlocuteur tout
au plus le temps de deux phrases : pour qu’il sorte de son stress et retrouve
100 % d’énergie. Dès cet instant, nous pouvons être nous-mêmes avec lui,
sans adaptation particulière.
L’essentiel à retenir
Le TP adopté par chacun de nous dépend d’une situation et d’un
interlocuteur à un moment donné.
Chez un interlocuteur donné nous ne nous sentons souvent gênés que
par un seul TP.
La question CER/ERQ évite les confusions.
On peut, avec une ou deux interactions adaptées, contribuer à ce que
notre interlocuteur sorte de son stress.
Nous n’avons pas à nous adapter en permanence au TP que nous
présente notre interlocuteur.
CHAPITRE 5
Au programme
Les points forts de chaque profil
Utiliser les Questions Existentielles
Faire passer à l’action le TP Rebelle
Oser le charme
Ne pas se laisser manipuler
L’essentiel à retenir
Persévérant Consciencieux
Observateur
Engagé
Travaillomane Logique
Organisé
Responsable
Profil (TP) Points forts
Empathique Chaleureux
Sensible
Compatissant
Rêveur Imaginatif
Réfléchi
Calme
Promoteur Adaptable
Persuasif
Charmeur
Rebelle Créatif
Spontané
Ludique
Avoir à l’esprit ces points forts peut nous amener à encourager notre
interlocuteur à exercer les siens.
Les questions existentielles sont rarement présentées dans les livres. Nos
travaux proposent la mise en pratique au quotidien de ces questions
existentielles.
Oser le charme
S’il est possible de renverser en moins d’une minute une situation
semblant perdue d’avance, il est indispensable pour cela de disposer de la
baguette magique du charme. Le terme de « baguette magique » est
approprié, car Le Petit Robert énonce les définitions suivantes pour le
verbe « charmer » :
exercer une action magique,
faire céder à une influence magique,
captiver par un attrait puissant.
Pierre et l’homme politique
Pierre n’appréciait pas cet homme politique. Les soirs de débats
postélectoraux, il trouvait sa mauvaise foi insupportable, le trouvait
arrogant, etc. Mais un samedi après-midi, Pierre était installé dans
le TGV prêt à partir quand cet homme politique entra dans son
wagon. Il fit mine de ne pas le voir. Surprise ! En passant à côté de
lui, le politicien lui adressa la parole pour lui demander la marque
de son ordinateur miniature. Ils échangèrent quelques phrases sur
leurs nomadismes respectifs, rien de plus. L’homme politique avait
gagné, Pierre était tombé sous son charme, et cela quelques
semaines avant le vote sur la Constitution européenne. Pierre lui a
souhaité bonne chance et l’autre a répondu : « C’est pas gagné. »
Avant cette rencontre, Pierre était hostile à ce politicien jusqu’à ne
pas aimer ses attitudes physiques, sa démarche… Et, en moins de
deux minutes, il est devenu presque un ami. Impressionnant, non ?
Le charme de l’homme politique avait agi. Nous allons découvrir que nous
sommes tous dotés de charme, mais que nous ne l’exprimons pas tous.
C’est comme si nous nous l’interdisions. En fait, il est simple de libérer le
charme qui est en soi, et c’est agréable tant pour nous que pour nos
interlocuteurs.
Nous avons tous en nous le TP Promoteur, dont l’un des points forts est le
charme. Nous allons voir que nous pouvons mobiliser ce charme sur
commande.
Certaines personnes s’interdisent de mettre du charme dans leur relation
car elles confondent charme et séduction. Cette confusion est l’une des
causes des réticences au charme. Avant de voir comment dégager
instantanément du charme, « faisons la peau » à ces confusions.
Charme et séduction
La séduction porte une intention sur l’autre, ce qui n’est pas le cas du
charme. La séduction peut s’apparenter à de la manipulation ; le charme
consiste à vouloir être agréable à l’autre. Concernant le verbe séduire, Le
Petit Robert ne s’y trompe pas :
détourner du bien, faire tourner en faute ;
faire tomber en faute (en parlant d’un homme qui amène une femme à
s’abandonner à lui, hors mariage) ;
détourner du vrai, faire tomber dans l’erreur ;
gagner (quelqu’un), en persuadant ou en touchant, avec l’intention de
créer l’illusion, en employant tous les moyens pour plaire ;
attirer de façon puissante, irrésistible.
Contrairement à la séduction, le charme délivre quelque chose de
l’intérieur. Quand nous nous autorisons à mettre du charme dans notre
relation, nous n’avons pas l’intention de produire un effet sur l’autre.
L’apparence physique n’est pas le charme ; si ces notions sont souvent
associées dans le langage courant, c’est par manque de qualificatifs du
véritable charme. Il ne doit rien à la beauté extérieure. Le charme est de
l’ordre de l’être et non du paraître. Ne dit-on pas de telle personne : « On
ne peut pas dire qu’elle soit belle, mais elle a du charme » ? Quel
magnifique compliment.
S’il y a un lien entre la beauté et le charme, il s’agirait plutôt de la beauté
intérieure, qui se perçoit sous forme de rayonnement. Nous dirons d’une
personne qu’elle rayonne. Soyez sûr qu’il s’agit là d’une personne qui
s’autorise à mettre du charme dans sa relation.
Charme et profils
Nous allons voir que cinq TP sur six sont peu prédisposés à s’autoriser à
mettre du charme dans leur relation. Mais c’est une ressource de notre TP
Promoteur facile à activer. En effet, notre TP Promoteur charme comme il
respire !
La solidarité
La maison brûlée
Romain a appris que sa camarade de classe était rentrée de
vacances plus tôt que prévu car leur maison avait brûlé. Il en a
parlé avec sa sœur et tous deux ont immédiatement préparé un sac
avec des jouets, des vêtements (les leurs). Il a mobilisé ses parents
qui ont lancé un appel auprès des personnes de la cité pour une
collecte de fonds en attendant que les assurances interviennent.
D’autres voisins ont prévu de la place pour héberger la famille.
C’est de la solidarité.
La légèreté
L’inondation du village
Une émission à la télévision montrait un homme qui avait filmé le
torrent de boue traversant son village. Il expliquait : « C’est drôle, le
torrent de boue a emporté ma maison comme un fétu de paille !
Waow, vous auriez vu ça ! C’était incroyable ! On a tous pris des
pelles et des seaux pour aider ceux qui avaient encore quelque
chose à sauver. »
La liberté
Une personne dans son TP Rebelle rechigne à donner des ordres. Une
personne dans son TP Rebelle agit de la sorte car elle a tendance à croire
que la société des Hommes devrait fonctionner sans hiérarchie, sans
exercice de l’autorité, sans contrainte, en toute « liberté ». La « liberté »,
c’est ce qui anime notre TP Rebelle.
Le TP Rebelle entend fonctionner sans contrainte, librement. Tout devrait
pouvoir se réaliser dans la liberté. Comment lui demander de faire quelque
chose sans qu’il le vive comme un ordre hiérarchique (il est probable qu’il
se bloque) ?
Propositions corrigées
Voici deux exemples proposés par des participants :
« Hé ! si jamais tu ne te laves pas les mains, nous risquons l’épidémie.
Ce serait chouette si tu nous sauvais sur ce coup-là ! » (rires)
Est-ce que l’ordre fait appel à ma solidarité ? Oui.
Est-ce que l’ordre est d’une légèreté évidente ? Oui.
Est-ce que l’ordre me laisse libre de faire ou pas ? Oui.
Est-ce que cet « ordre » va fonctionner ? Oui, surtout si la personne qui
le donne rit bruyamment !
« Hé Éric ! Tu aurais bien deux minutes pour te laver les mains, non ? »
Est-ce que l’ordre fait appel à ma solidarité ? Oui.
Est-ce que l’ordre est d’une légèreté évidente ? Oui.
L’ordre laisse-t-il libre de faire ou pas ? Oui.
L’ordre est parfait. Éric se lavera les mains.
La phrase magique
La phrase magique que nous partageons depuis 1999 dans nos formations,
c’est : « Ce serait sympa que tu te laves les mains avant le repas. » C’est
simple… et ça marche ! Ceux qui ont beaucoup d’énergie Rebelle trouvent
la phrase ci-dessus évidente. Cette demande « laisser faire » les incite à
agir tel que demandé.
Si vous avez vous-même peu d’énergie Rebelle, cela peut vous surprendre,
vous décontenancer même… Or, l’enfant se lave les mains
systématiquement. On peut trouver étonnant qu’une telle demande soit
aussi efficace. Pour savoir si cela marche, il faut l’expérimenter.
Le besoin d’« excitation » est donc satisfait à chaque fois que, dans notre
TP Promoteur, nous avons la sensation d’être à la limite. L’anecdote nous
apprend une seconde chose : la limite est une valeur relative. Que ce soit à
70, 80 ou 90 km/h, si le chauffeur a la sensation d’être à la limite, son
besoin d’excitation est satisfait. Cette constatation est intéressante : au-
delà de nos « chiche ! » et « t’es pas cap’ », nous disposons d’un troisième
élément pour satisfaire le besoin psychologique d’excitation. Il suffit de
faire en sorte que notre interlocuteur ait la perception d’être à la limite
avec nous.
Si la personne qui nous manipule a la perception qu’elle est à la limite
avec nous, son besoin psychologique d’excitation sera satisfait. Son stress
prendra fin et son processus de manipulation aussi.
Quatre règles
Voici les quatre règles de la technique du « stop » qui marche toujours :
1. L’interaction doit être en +/+.
2. L’autre doit entendre qu’il est à la limite.
3. Il ne doit y avoir aucune justification.
4. Il doit y avoir du charme.
Curieusement, la démarche de manipuler comporte quelque chose
d’« attentionné », de non malveillant, qui conduit le manipulateur à utiliser
le charme. C’est pourquoi la technique qui stoppe la manipulation inclut le
charme. Il s’agit là de garder le meilleur relationnel qui soit. Cette
technique nous apprend à gérer en un instant un interlocuteur en train de
nous manipuler.
Isabelle et les heures supp
Isabelle, infirmière, a rendez-vous avec une amie à 19 heures. Il est
18 heures, elle commence à ranger ses affaires quand un collègue
surgit, l’air contrit.
Gilles : Isabelle, j’ai un immense service à te demander (sourire).
Tu as deux minutes, là, tout de suite ?
Isabelle (qui pense : « Non, je suis pressée ») : Oui, Gilles.
Gilles : Pour le dossier du malade chambre 12, j’ai un topo à faire
pour le médecin ce soir. J’ai le 14 dont il faut que je m’occupe en
urgence. Tu veux bien faire le topo et l’envoyer tout de suite ?
Isabelle (qui ne fait pas partie du service de Gilles) : C’est long ? En
quoi ça consiste ?
Gilles : Tu t’inspires de ce qu’on a fait la semaine dernière pour M.
Roger. Tu crois que ça ira ?
Isabelle (furieuse intérieurement de voir rater son rendez-vous) : De
toute façon, puisque c’est urgent…
Gilles : Oui, c’est urgent, mais tu es sûre que tu n’es pas pressée ?
Isabelle (sensible au fait qu’on se soucie d’elle) : Non, non. J’ai un
rendez-vous, mais si je suis un peu en retard, ce n’est pas grave.
Gilles : Tu es vraiment un amour. Je me demande vraiment ce
qu’on ferait sans toi ici !
Isabelle (secrètement flattée) : Ouais ouais !
Isabelle se met à faire le topo. Plus elle avance, plus la rage monte
en elle. Encore une fois, elle s’est fait avoir.
Que peut faire Isabelle sur le mode Process Com face à la manipulation de
Gilles ? Satisfaire son besoin psychologique d’excitation en lui indiquant
qu’il est à la limite avec elle.
Ce qu’Isabelle ne peut pas dire sous peine de remettre en cause la position
de vie +/+ :
« Gilles, tu n’y penses pas, tu rêves ? » : position de vie +/− (ou du
OK/non-OK).
« Gilles, je suis désolée, je suis dans l’incapacité de te rendre ce
service. Je ne me sens pas capable d’annuler mon rendez-vous » :
position de vie −/+ (ou du non-OK/OK).
« Il n’en est pas question » : position de vie +/−.
L’autre doit entendre qu’il est à la limite avec Isabelle. Un « non » tout
simple est une formule efficace sans justification ! Toute justification
annule la perception de limite. En effet, en cas de justification, le TP
Promoteur cherchera à contourner le problème. Imaginons qu’Isabelle
réponde : « Non, Gilles, c’est impossible car j’ai rendez-vous avec une
amie à 19 heures. » Il y a fort à parier que Gilles proposera ses services
pour appeler cette amie et arranger quelque chose. Si nous sommes dans
notre TP Persévérant, Travaillomane ou Empathique, il nous faut
apprendre à ne pas se justifier.
Même si la tentation est grande d’exprimer le « stop » sur un ton dur,
souvenons-nous que notre interlocuteur manipulateur est en deuxième
degré de stress et que s’il manipule, c’est qu’il se sent mal. Il n’a donc pas
besoin, en plus, d’être plaqué contre le mur. Mettons donc du charme !
Nous avons observé qu’en insérant le prénom (ou le nom ou le statut) de
notre interlocuteur dans une phrase « stop », par exemple, nous nous
prédisposons à mettre du charme dans notre relation… et le ton change !
La première surprise des praticiens expérimentant le « stop », c’est que
leur interlocuteur le vit très bien. Le TP Promoteur n’insiste pas : le plus
souvent, il passe à un autre sujet. De fait, son besoin psychologique
d’excitation a été satisfait, il sait qu’il a atteint la limite et se trouve dans le
même état que Pierre après avoir eu la sensation d’avoir conduit sa voiture
à la limite de ses capacités.
La deuxième surprise, c’est que leur interlocuteur ne pose aucune contre-
question, du genre « pourquoi ? ». Cette question indiquerait que
l’interlocuteur n’était pas dans son TP Promoteur, et le stop n’a pas d’effet
sur un autre profil.
À vous de jouer
Dans votre environnement, vous avez sûrement repéré des interlocuteurs
qui vous présentent leur TP Promoteur. Choisissez celui ou celle que vous
estimez le plus et avec qui vous fonctionnez bien. Vous trouverez alors
certainement l’occasion de pratiquer le « stop ».
À la première occasion, délivrez votre « stop » et observez. Vous verrez
que votre interlocuteur réagira bien à votre « stop », ce qui vous donnera
confiance à user davantage de cette technique.
L’essentiel à retenir
Les points forts de nos interlocuteurs sont une source d’inspiration pour
les féliciter de manière encore plus efficace, selon le profil.
Insérer dans sa félicitation positive à la QE est presque aussi puissant
que l’effet de la satisfaction du besoin psychologique.
Le charme est un moyen quasi magique de remettre en route une
relation déficiente, et il est applicable par tous !
Dans notre TP Promoteur, la perception d’être à la limite satisfait notre
besoin psychologique d’excitation.
Sitôt que le TP Promoteur a la sensation d’être à la limite avec nous, il
stoppe toute manipulation.
Ce « stop » peut et doit se pratiquer en mode « réflexe », ce que l’on
peut apprendre en s’entraînant.
CHAPITRE 6
RECOMMANDATIONS POUR
CHAQUE TP
Au programme
Pour bien lire ce chapitre
Le TP Persévérant, notre petit juge
Le TP Travaillomane, notre bon élève
Le TP Empathique, les autres d’abord
Le TP Rêveur, dans notre imaginaire
Le TP Promoteur, chacun pour soi
Le TP Rebelle, tout est dans l’effort
L’essentiel à retenir
Vous découvrirez ici un éclairage des six TP, avec une concentration sur le
premier degré de stress. Cette partie est le fruit de l’expérience des
auteurs, nourrie de milliers de face-à-face avec les participants à leurs
formations – cela représente vingt-cinq années d’observation.
Si vous vivez une situation semblable à celles évoquées dans cette partie,
vous y trouverez une aide certaine.
Il peut arriver que vous ne vous reconnaissiez pas complètement dans un
comportement. Prenons un exemple : vous vous êtes reconnu dans le TP
Empathique et vous excellez en négociation. Le TP Empathique n’est
pourtant pas le plus aiguisé pour négocier. Dans le domaine de la
négociation, un autre TP a pris alors le relais, car nous avons tous plus ou
moins d’énergie dans les six TP – ce n’est pas la moindre des richesses de
Process Com !
Attention ! Ces recommandations ont prouvé leur efficacité auprès de
milliers de personnes coachées ; cependant, l’usage de Process Com
proposé ici ne fait pas partie du modèle du docteur Taibi Kahler et ne peut
faire l’objet d’une généralisation. Il s’agit des interprétations des auteurs.
« Ressource majeure »
Aux trois qualités attribuées à chaque TP par Process Com, nous ajoutons
chez MANAGIS une « ressource majeure ». C’est un capital précieux à
regarder avec beaucoup d’intérêt, tant il est intéressant de considérer
l’autre à travers le prisme de ses qualités et de cette « ressource majeure ».
Si vous identifiez en vous cette « ressource majeure », vous pouvez en
user sans que la fatigue ne vous gagne… S’appuyer sur ses ressources,
c’est prendre soin de soi, se protéger, produire moins d’efforts et vivre une
meilleure vie, tout en assurant des engagements élevés.
Bénéfices
Quand le curseur de l’exigence ne tutoie pas le maximum d’intensité,
l’exigence est une qualité incontestable. Quand le TP Persévérant exige
(juste un peu plus que les capacités de ses interlocuteurs), il incite son
entourage à se dépasser. Le dépassement de soi donne un sentiment de
réalisation personnelle, sentiment qu’Abraham Maslow positionne comme
le besoin le plus élevé chez l’homme dans sa pyramide des besoins
humains. (A. Maslow a ordonné les besoins de l’homme en cinq niveaux.)
Se dépasser amène à produire de l’exceptionnel. Il peut s’agir de
l’efficacité ou du beau : c’est du domaine du plaisir pour les autres et pour
l’intéressé. La réalisation elle-même est déjà une récompense. Cependant,
si le TP Persévérant veut continuer à exercer l’exigence juste, il devra
aussi exceller dans les félicitations. Nous allons voir en quoi consiste
l’exigence juste.
Abaisser le curseur
Il s’agit de réduire la puissance de notre driver quand il exprime trop
d’exigence. Un bon moyen consiste à mettre sous contrôle le juge
permanent du TP Persévérant. Une technique a fait ses preuves auprès de
nos clients coachés.
Apprendre à féliciter
Entraînez-vous à féliciter votre conjoint, vos enfants, vos parents, vos
amis, votre associé, le serveur du restaurant, vos collègues le plus souvent
possible, au moins une fois par semaine chacun. Ne félicitez pas du bout
des lèvres, à l’économie, mais faites-le vraiment, avec puissance, sans
réserve : « Je te félicite », « Je suis heureux de te féliciter », etc.
Observez alors la réaction de vos proches : certains rougiront ou seront
gênés, certains vous remercieront, d’autres vous diront « mais non, c’est
normal ». La relation changera. Vous découvrirez l’effet merveilleux que
cela fait sur l’autre… et sur votre relation.
Si cela est trop difficile, commencez par donner un lexique à vos proches,
en leur expliquant avec un peu d’humour :
Quand je te dis « c’est pas mal », cela veut dire « c’est bien » ;
Quand je te dis « c’est bien », cela veut dire « c’est très bien » ;
Quand je te dis « c’est très bien », cela veut dire « c’est excellent » ;
Si j’arrive à te dire « c’est excellent », là, je te demande de me
féliciter, car ce sera une prouesse de ma part. J’ai un mal fou à
féliciter !
L’exigence juste
L’exigence juste, c’est celle qui est à peine plus élevée que la capacité de
notre interlocuteur. C’est un défi pour le TP Persévérant de mettre en
œuvre cette définition. Mais rien que d’essayer fera redescendre le curseur
de son exigence. Ce nouveau comportement agira sur le niveau relationnel
avec son entourage.
« Ressource majeure »
Les séances de coaching sont un lieu privilégié pour observer les
caractéristiques des comportements. Celui du TP Persévérant a souvent
montré une capacité naturelle à être stratège. Cette « ressource majeure »,
il la possède pour les autres, mais elle est comme oubliée pour lui-même.
Nous y reviendrons.
Et pour soi-même ?
En coaching, nous avons découvert que le TP Persévérant oublie très
souvent d’être stratège pour lui-même. Dans un contexte délicat, l’un des
éléments de base d’une stratégie consiste à faire le bilan de ses alliances :
qui est pour moi, qui est contre moi (ou le projet que je porte), qui puis-je
faire basculer dans mon camp ? Sir Winston Churchill disait : « Il vaut
mieux perdre une bataille qu’un allié. » Le plus souvent, le coaché avait
déjà entamé une démarche sans même se préoccuper de savoir s’il avait ou
non des alliés !
Des élections ratées
Une jeune femme était membre du conseil municipal de sa petite
ville. C’est une personne très engagée (TP Persévérant). Aux
élections suivantes, le maire ne se représentant pas, elle posa sa
candidature. Elle était d’abord seule candidate, puis, deux mois
avant les élections, un nouvel habitant que personne ne connaissait
se porta candidat. À la question « Sais-tu qui, au conseil municipal,
voterait pour toi ? », elle ne sut pas répondre. Elle ne s’en était pas
inquiété, n’avait mis en place aucune stratégie d’alliance. Elle n’a
pas été élue, à sa grande déception. Elle était sincère : elle pensait
que voter pour elle aurait dû être une évidence pour chacun…
Cette ressource (stratège) est donc en panne quand il s’agit de ses propres
intérêts. Deux raisons peuvent l’expliquer :
sa qualité de « dévoué » s’exprimant d’autant mieux dans l’intérêt
général, son intérêt personnel a tendance à être relégué au second plan ;
être stratège pour quelqu’un génère la reconnaissance de cette
personne, alors qu’être stratège pour sa propre personne ne satisfait pas
son besoin psychologique de reconnaissance de ses opinions.
Ces deux moteurs lui manquent pour être stratège pour lui-même. Une fois
qu’il en est conscient, le TP Persévérant va réactiver sa ressource au
meilleur niveau pour lui-même.
Bénéfices
La force que donne le driver « j’ai de la valeur si je suis parfait », quand le
curseur n’est pas poussé à fond, c’est de trouver du plaisir dans des tâches
même répétitives ou requérant beaucoup de patience, qui peuvent paraître
ennuyeuses à d’autres TP. Ce plaisir s’anime surtout à la perspective de
réaliser cette tâche parfaitement.
Le TP Travaillomane peut donc assurer des tâches qui en feraient reculer
plus d’un… Mais cette conséquence positive n’est un avantage que si le
TP Travaillomane « markette » cette compétence comme quelque chose
d’exceptionnel. C’est un défi, car comme cette qualité fait partie intégrante
de sa personnalité, il considère que les autres doivent probablement l’avoir
aussi. Il ne pense pas à la « marketer ». Du coup, cette capacité sera plutôt
sous-exploitée et le TP Travaillomane en tirera peu de bénéfices
personnels. Un exemple fabuleux de marketeur de cette ressource
exceptionnelle est certainement Steve Jobs. Il allait jusqu’à exiger que la
carte mère de ses ordinateurs, que le client ne voit quasi jamais, soit d’un
esthétisme absolu. La présentation des produits Apple n’était déléguée à
personne d’autre. En marketant ce qu’il sait faire, le TP Travaillomane
tirera beaucoup plus de bénéfice des compétences qui le caractérise.
Bois de chauffage
André a fait stocker des palettes en bois pour en faire du bois de
chauffage. Avec son fils Simon, ils ont traité à coups de masse
95 % du bois. Le sol est jonché de débris de palettes. Après une
pause, alors que son fils s’apprête à s’attaquer aux débris pour
faire un travail parfait, André l’interroge :
« D’après toi, on a réalisé quel pourcentage du travail ?
– 95 %.
– Et combien de temps avons-nous mis pour préparer ces 95 % ?
– Une heure et demie.
– Exact. D’après toi, combien de temps faut-il pour traiter ce qui
reste ?
– À peu près autant de temps.
– Bien vu. De plus, ces débris sont des parties avec des clous
coriaces à démonter.
Ce sera beaucoup plus fatigant que pour les premiers 95 % et,
surtout, le risque de nous blesser est réel ! »
En dix minutes, ils ont balayé le parking et mis le restant dans une
benne, puis sont rentrés tout frais à la maison.
Prendre du recul pour savoir s’arrêter dans son perfectionnisme réduit les
efforts, rend plus efficace et fait gagner un temps fou, tout en apportant
aussi de la hauteur de vue.
Il m’arrive de confier la relecture d’un écrit à un ami. Je le sais être
souvent dans son TP Travaillomane pour ce genre de tâche. Je lui donne
les recommandations suivantes : « Ne te préoccupe ni de la mise en page
ni des fautes d’orthographe. Surtout, tu ne corriges rien. Je confierai ce
travail à une autre personne. Je te demande de te mettre dans la peau du
lecteur et de me dire comment tu vis cet écrit, en quoi il te touche, quelles
sont les phrases que tu dois relire parce qu’elles ne sont pas
compréhensibles du premier coup. » Même avec cette recommandation, je
sais qu’il lui sera difficile de respecter la consigne. C’est trop tentant de
vouloir être parfait. La petite voix du driver insiste : « Rends un travail
parfait, ce sera beau. Tu te sentiras compétent ! Et c’est plaisant. »
Il ne faut pas se décourager si on ne réussit pas à chaque fois. L’important,
c’est de progresser.
Une fois qu’on a pris conscience des actions liées à notre driver, un
processus efficace consiste à se poser trois questions avant d’entreprendre
toute tâche :
Comment mécaniser cette tâche pour qu’elle soit plus facile, plus
rapide ou plus sûre à réaliser la prochaine fois ?
Comment puis-je réaliser cette tâche plus vite que la dernière fois ?
À qui puis-je demander de l’aide pour être plus efficace ? Qu’est-ce qui
pourrait m’aider ?
Ces questions sont des tentatives de satisfaire notre besoin psychologique
et, en même temps, les actions liées nous évitent d’être dans le
perfectionnisme que nous avons vu. Cette fois, le driver produit des
conséquences positives, au bénéfice du TP Travaillomane.
« Ressource majeure »
Grandeur sans effort
Dans notre TP Travaillomane, notre capacité de travail impressionne
souvent notre entourage. Le plaisir à produire des réalisations parfaites
joue un rôle dans cette ressource. Quand nous entamons quelque chose de
fastidieux, c’est comme si nous allions réaliser une œuvre, bâtir une
cathédrale ou une pyramide. Il y a un côté « moine » dans le TP
Travaillomane, qui peut pousser à faire des choses extraordinaires dans un
relatif anonymat, gratuitement, pour la gloire d’une réalisation grande,
unique ou belle… La perfection du driver prend le biais de l’esthétique.
On peut imaginer que les artisans du Moyen Âge qui sculptaient les
chapiteaux des cathédrales et ciselaient les portails qui nous content
aujourd’hui tant d’histoires trouvaient leurs ressources de minutie et de
patience dans celles du TP Travaillomane.
« Le géant de l’ombre »
Un de mes amis, Dr Charly, est un fondu de rock des années 1950
et de ses origines (blues, rythm’n blues et country). Il assure une
émission de deux heures tous les samedis matins sur Radio
Libellule. Tenez-vous bien : il en est à plus de 1 400 émissions.
Près de trente ans ! Ne croyez pas que ses émissions soient
banales. Elles sont fouillées, il y a une structure, un fil directeur, des
thèmes. Dr Charly est un expert dans sa partie. À raison de plus de
dix heures de préparation à chaque émission, je vous laisse
estimer la montagne d’heures que cela représente. Non seulement
Dr Charly est bénévole mais, en plus, il le fait pour un public
restreint : les amateurs de rock des vingt kilomètres entourant la
station. J’ai consacré à cet ami un fascicule intitulé « Le géant de
l’ombre ».
Mise en valeur
Dans votre TP Travaillomane, si vous avez réalisé des choses
extraordinaires, une petite voix peut parfois sembler vous dire que cela
n’intéresse que peu de gens, voire personne. Ne croyez pas cette petite
voix. Cherchez à mettre en lumière vos réalisations. Les blogs sur Internet
sont des vitrines accessibles.
Sachez mettre en avant cette ressource dans votre CV et dans vos
échanges avec ceux avec qui vous envisagez de mener des projets. Cette
« ressource majeure » n’est banale qu’à vos yeux.
Comment mettre en lumière cette « ressource majeure » ? Posez-vous la
question tous les jours : comment pourrais-je sortir de l’ombre cette
réalisation ou cette qualité unique que je possède ? Immanquablement,
vous trouverez un jour la réponse. N’ayez pas peur d’être célèbre !
Bénéfices
Le driver « fais plaisir » pousse le TP Empathique à aller vers les autres.
Cette ouverture l’incite à établir un très bon niveau relationnel dans un
délai plus court qu’il ne le serait avec une autre personnalité.
Le TP Empathique tirera beaucoup de bénéfices à apprécier cette capacité
relationnelle distinctive à condition de savoir en tirer parti. Comment tirer
profit d’une qualité personnelle ? La personnalité Empathique résiste à se
poser cette question car elle pense, à tort, que c’est égoïste. Finalement,
elle se refuse à prendre soin d’elle, alors que son avantage relationnel peut
servir les buts qu’elle poursuit ou que poursuivent ceux qui l’entourent.
Chercher les bénéfices que l’on peut tirer d’une de nos qualités est une
excellente démarche de développement personnel.
Le piège de la « générosité »
Dans notre TP Empathique, notre curseur « fais plaisir » poussé à
l’extrême amène à faire passer tous les autres avant nous-même, au point
de nous oublier. En exagérant à peine, nous pouvons dire que nous nous
maltraitons : nous finissons par vivre en sacrifiés, le bonheur nous
échappe. Nous sommes conscients de nous préoccuper beaucoup des
autres, cela est naturel pour nous. Secrètement, nous attendons que nos
attentions soient reconnues, ne serait-ce que par un merci appuyé, et
sommes malheureux de l’absence de cette reconnaissance. Du coup, nous
cherchons à faire encore davantage plaisir.
Sortir du piège
La loi de réciprocité
Le premier moyen d’éviter ce piège, c’est d’en avoir conscience. La prise
de conscience du comportement qu’exprime notre driver est toujours
efficace. Elle réduit le risque de voir le curseur d’intensité aller se bloquer
à fond. Nos actions comportementales liées au driver gardent alors une
certaine retenue.
Nos clients ont trouvé beaucoup de bénéfice à relativiser leur croyance
selon laquelle il n’y a de générosité que sans retour, en optant pour le
principe suivant : « À toute générosité, il est juste qu’il y ait une forme de
retour, aussi minime soit-elle. » Ce précepte s’appuie sur une loi vieille
comme le monde : la loi de réciprocité. Les ethnologues nous expliquent
que c’est grâce à elle que l’humanité n’a pas été complètement détruite par
des guerres. Cette loi est simple : elle consiste à arrêter d’être généreux
sitôt que notre interlocuteur ne nous donne rien en retour.
La loi de réciprocité n’est en rien un exercice comptable. Si vous donnez
10, la loi n’exige pas de recevoir 10. La loi de la réciprocité exige
seulement que ce ne soit pas zéro. Cela reste de la générosité. L’expérience
nous apprend toutefois qu’il ne faut pas se contenter d’un retour de 1 sur
une générosité de 10. Votre expérimentation trouvera ce qui est juste.
Au début, l’application de cette règle n’est pas évidente. Dans notre TP
Empathique, il est difficile d’arrêter d’être généreux même quand il n’y a
aucun retour, il faut presque se faire violence. Cela montre bien que le
curseur de notre driver était à fond.
La loi de la réciprocité est d’autant plus efficace si vous ne faites pas
d’exception. Pour le TP Empathique, c’est une école de vie.
Négocier
La mise en œuvre de la loi de la réciprocité développe une qualité
supplémentaire : la capacité de négocier. Cette qualité est plutôt faible
dans le TP Empathique, mais n’oubliez pas que les autres TP peuvent
compenser ce déficit.
Yitzhak Rabin dit un jour, s’adressant aux Palestiniens, que « tout est
négociable ». On peut d’abord être stupéfait par cette déclaration, puis on
se dit : « Cet homme possède un sacré avantage dans toute négociation ! »
Vous-même, en pratiquant la loi de la réciprocité, vous constaterez que
tout est négociable. Quand vous demanderez un service à quelqu’un, vous
ne serez plus étonné qu’il vous demande quelque chose en retour. Quand
quelqu’un vous demandera quelque chose, vous aurez le réflexe de lui
demander quelque chose en retour. Si vous ne savez pas quoi lui
demander, demandez-lui ce qu’il vous propose en retour. Au début, ce
n’est pas évident, mais cela devient un exercice passionnant, un peu
comme changer de vie !
« Ressource majeure »
Dans votre TP Empathique, vous avez la chance de vivre régulièrement
des rencontres où un fort relationnel s’installe d’emblée. Vous ressentez
cette intimité qui pourrait demander à d’autres des années d’amitié. Une
relation de nature intime s’établit instantanément, comme si vous vous
connaissiez depuis longtemps, voire depuis une autre vie ! C’est agréable
et troublant.
Il n’y a pas lieu de se troubler. Profitez pleinement de cette ressource ; ne
vous privez pas d’amis supplémentaires ou de relations professionnelles
aussi fortes. Ce sont autant de cadeaux de la vie. Le vendeur qui dispose
de cette ressource dispose d’un atout majeur dans sa réussite.
Bénéfices
Le driver « j’ai de la valeur si je suis fort » apporte un bénéfice relationnel
dans la mesure où on ne s’épanche pas, on ne raconte pas ses problèmes,
on garde ses misères pour soi-même. Ce n’est qu’en deuxième degré de
stress que le TP Rêveur se plaint, et encore, seulement lorsqu’il est mis en
cause. Cette réserve permet de gagner le temps nécessaire pour réagir de
manière réfléchie, par exemple à une situation qui se dégrade.
Le piège de l’isolement
Le TP Rêveur en premier degré de stress ne donne aucun signe d’alerte
significatif. Pour les gens de son environnement, tout va bien. Sa porte de
communication, c’est l’action. Il attend qu’on lui dise ce qu’il doit faire.
Sans ordre venu de l’extérieur, il restera le plus souvent à attendre mais,
intérieurement, il agit en imagination. Personne ne se doute de ce début de
drame. Même les praticiens de Process Com peuvent ne pas réaliser
immédiatement ce qui se passe. Quant aux autres, faute d’identifier qu’il
s’agit de stress, ils mettent cela sur le compte d’une démotivation ou d’une
incompétence soudaine !
Imagination
Le premier piège tendu par le driver à la personnalité Rêveur, c’est
l’isolement. En quelques lignes, Jean d’Ormesson nous fait entrer dans
l’intimité du TP Rêveur :
Perte et attente
En premier degré de stress, le TP Rêveur ne sait plus quoi faire. Il est
perdu comme dans une nouvelle ville, il n’a aucune idée de sa route et ne
sait pas appeler au secours. Le mur s’approche sans qu’il sache quoi faire.
Il finit par espérer que quelqu’un vienne le tirer de ce mauvais rêve, quitte
à se faire engueuler. Il écoutera alors passivement, mais sera surtout
attentif à percevoir ce qu’il doit faire pour se remettre en mouvement.
En coaching, nous avons observé la situation suivante : quand le TP
Rêveur est sollicité pour être promu, il ne refuse pas, même si la
promotion ne lui convient pas vraiment. Refuser, ce serait avouer qu’il
n’est pas assez fort pour assurer cette responsabilité. Celle-ci se refuse
d’autant moins que c’est une réponse affirmative à sa QE « suis-je
voulu ? ». Il est probable que son driver file vers le maximum d’intensité.
Personne ne comprend alors ce qui se passe : le TP Rêveur était le
candidat idéal, et tout d’un coup, tout s’arrête. Il bascule en deuxième
degré de stress. Que faire ?
« Ressource majeure »
La ressource du TP Rêveur, c’est sa capacité de concentration : il sait se
couper du monde même au milieu d’une foule. Il sait n’être en rien distrait
par le brouhaha qui l’entoure. Quand il se consacre à un sujet, il y réfléchit
en profondeur. Son imagination enrichit sa réflexion.
On l’a vu : en premier degré de stress, le TP Rêveur ne partage pas ses
émotions. Ce serait un aveu de faiblesse, incompatible avec son driver
« sois fort ». Ses émotions tues ne viennent pas altérer son niveau
d’intelligence, il conserve sa capacité de discernement.
Étant donné que cette ressource est naturelle pour lui, il la considère
comme banale et imagine qu’elle est active chez tout le monde. Il n’en fait
aucun cas et ne la fait pas connaître, cherchant rarement à en faire usage
pour en tirer parti.
Un barman à la mémoire étonnante
Une amie me raconte que dans un restaurant de fruits de mers du
XIVe arrondissement de Paris, le bar est toujours plein. Même
quand il y a des tables libres, les clients passent d’abord par le bar.
Pourquoi ? Parce que le barman étonne par sa mémoire
incroyable. Il voit un couple une fois et leur prépare la fois suivante
leurs boissons préférées sans même qu’ils passent commande,
même s’ils sont venus deux mois auparavant.
Cette mémoire exceptionnelle n’est pas l’exclusivité du TP Rêveur,
mais ce barman est un bel exemple d’une bonne façon de bien
gérer une « ressource majeure ».
Avoir une capacité de concentration pour aller au fond d’un sujet est une
qualité à mettre sur sa carte de visite ou sur son CV.
N’hésitez donc pas à expliquer à votre environnement votre « ressource
majeure », exercez-la comme un talent exceptionnel, à la disposition de
votre entourage.
Bénéfices
Pour le TP Promoteur au premier degré de stress, « être fort » est la
normalité. Tout ce qui n’est pas fort n’est pas normal. Ceux qui ne sont pas
forts ont un problème. Donc, à condition que le curseur de notre driver
« tu as de la valeur si tu es fort » ne soit pas à fond, l’activation de notre
driver nous protège, car il peut s’exprimer ainsi : « Si tu n’es pas fort,
trouve un autre moyen de t’en sortir. » Quand nous exerçons ce driver, les
autres TP peuvent estimer qu’il s’agit d’indifférence. En fait, il y a une
certaine sagesse à ne pas considérer devoir prendre tous les malheurs du
monde sur son dos.
L’un des quatre accords toltèques (clés tirées de la sagesse toltèque)
consiste à ne pas faire une affaire personnelle de ce qui nous est dit. C’est
cet accord qui se met en place quand nous adoptons le comportement
« chacun pour soi ». Cela crée une distance par rapport aux situations et
aux personnes qui nous évite d’être trop touché. C’est en cela que ce
comportement nous protège.
Jacques et Pascal
Réunion du bureau de l’association. Pascal est trésorier et présente
les comptes. Soudain, Jacques lance : « Pas d’accord. » Pascal est
déstabilisé et ne sait pas gérer cette interpellation. Après la
réunion, André va voir Jacques, qui lui dit en souriant : « C’est juste
pour voir s’il est bien sûr de ce qu’il dit. Une fois que j’ai su, je ne
l’ai plus embêté ! »
Pascal est venu suivre notre formation et a acquis la technique du
« stop » (voir chapitre 5). Maintenant, il sait gérer ce genre de
situation et ne prend plus ces interventions comme des attaques
personnelles. Une relation agréable s’est installée depuis entre
Pascal et Jacques.
Dans son TP Promoteur, Jacques a testé si Pascal tenait la route. Une fois
qu’il a eu sa réponse, il ne l’a plus embêté. Il n’avait aucune mauvaise
intention. D’ailleurs, si Pascal n’avait pas tenu la route, Jacques ne l’aurait
plus embêté, sachant à qui s’en tenir.
Le risque du cynisme
Quand le curseur de l’intensité du driver touche le maximum, la personne
dans son TP Promoteur teste la solidité ou la résistance de son
interlocuteur. Ceux qui à ses yeux sont à la hauteur sont « OK ». Jacques,
sitôt qu’il a eu sa réponse, est passé à autre chose. Dans un projet, il peut
laisser tomber ceux qui ne tiennent pas la route. Même alerté sur son
attitude, il n’en tiendra aucun compte si le curseur de son driver est à fond.
Tant pis pour l’autre, il n’a qu’à être plus fort. C’est la définition du
cynisme, un risque sur lequel le TP Promoteur doit rester vigilant.
Contrer le risque
Comme pour les autres TP, il y a des points de vigilance à garder pour
profiter pleinement des atouts du TP Promoteur. Ces points à surveiller
sont repérables quand nous sommes conscients des comportements mis en
place en premier degré de stress. Il faut d’abord veiller à ne pas franchir la
« ligne de démarcation ». Une éducation bâtie sur des valeurs solides
protège de ce risque, mais pas complètement. Le besoin d’excitation incite
à prendre de plus en plus de risques, jusqu’au jour où nous prenons le
risque de trop. Pour certains, cela peut même se terminer en prison.
Ensuite, la vigilance peut s’exercer écoutant un proche dont la moralité est
irréprochable.
Voici plusieurs moyens d’éviter le risque du cynisme :
Comme pour les autres drivers, la prise de conscience de notre driver
et des comportements à mettre en place limite le risque.
Écoutez la personne de vos proches qui vit essentiellement dans son TP
Empathique. Elle vous avertira au moment où votre comportement
deviendra déviant.
« Ressource majeure »
Que ce soit en premier ou en deuxième degré de stress, le TP Promoteur
cherche à satisfaire son besoin psychologique : chercher la limite des
personnes et des situations. Il tente d’aller toujours plus loin. Cette
démarche l’amène à disposer d’une « ressource majeure » : l’audace.
L’audace est une ressource majeure nécessaire pour faire bouger les
choses.
Angela
C’est l’heure du dîner, échanges autour de la table.
Angela : Une liste d’inscription a été ouverte au collège, le candidat
sélectionné partira une semaine à Londres pour rencontrer des VIP
de l’administration britannique. Au retour, il sera reçu par le maire
de la commune et fera un topo auprès du conseil municipal et des
responsables du collège… Je ne veux pas rater ça !
Son père : Mais tu n’es pas dans les toutes premières en anglais !
Angela : Je me suis inscrite ! Je sais déjà comment m’y prendre
pour persuader le jury.
Angela fait preuve d’une audace un peu folle. Ce n’est pas garanti qu’elle
réussisse, mais elle a l’audace de l’entreprendre. Cette prise de risque
satisfait son besoin d’excitation. C’est un défi pour elle. Cela la protégera
d’être tentée de déclencher la zizanie entre ses frères !
Bénéfices
Le regard du TP Rebelle est fixé sur l’effort fourni plutôt que sur le
résultat. C’est tout aussi vrai pour le regard qu’il porte sur lui-même que
sur les autres. À toute situation négative, le TP Rebelle va déceler les
efforts fournis. Cette recherche développe une tendance à la tolérance.
Les coureurs
Deux entraîneurs sportifs ont la charge de sélectionner des
coureurs de 100 mètres pour représenter la région à la prochaine
compétition. L’un des coureurs chute juste avant de franchir la
ligne.
Entraîneur 1 : Ce coureur est éliminé.
Entraîneur 2 (dans son TP Rebelle, en stress) : Ce coureur n’a pas
démérité (= il a fait des efforts).
Entraîneur 1 : Certes, mais il n’a pas franchi la ligne. Il est éliminé.
Entraîneur 2 : S’il n’avait pas chuté, il aurait fait le meilleur temps (=
sa référence, ce sont les efforts fournis, avant la prise en
considération du résultat).
L’essentiel à retenir
L’approfondissement de Process Com à travers les drivers de chaque
TP révèle des clés de développement personnel.
On peut se servir d’un curseur imaginaire pour évaluer le niveau de
puissance d’un driver. Si le curseur de notre driver va trop loin, nous
adoptons des comportements répétitifs problématiques, voire
dangereux, par lesquels nous nous laissons piloter.
Il existe des moyens pour vaincre ce problème, notamment la prise de
conscience de son driver : c’est le cadeau de Process Com.
Chaque TP possède également une « ressource majeure » positive.
PARTIE 3
Au programme
Organisation de l’apprentissage
Une semaine typique
Organisation de l’apprentissage
Bonjour, je m’appelle Elsa. Dans les deux premières parties de ce livre
sont décrits la théorie du modèle Process Com et les développements de
MANAGIS autour de ce modèle. Pour illustrer la mise en pratique de Process
Com, les auteurs m’ont demandé de partager avec vous ma vie et celle de
ma famille.
Ils ont choisi quelques épisodes ne relatant que les petits tracas
relationnels quotidiens. Ensuite, chaque situation a été reprise, TP par TP,
et ils m’ont expliqué comment agir pour que ces situations difficiles,
frustrantes, voire blessantes, disparaissent. J’avoue que j’étais perplexe,
mais je voulais leur faire plaisir et, aussi par curiosité et par défi personnel,
j’ai accepté le jeu.
Un outil « anti-pollueurs »
Si vous lisez ces lignes, c’est que, comme moi, vous aimeriez trouver un
outil pour que votre énergie ne soit pas consommée par des « pollueurs » !
Cet outil existe : il s’agit du modèle Process Com et des développements
réalisés autour de lui par MANAGIS. Avant ce livre, ces « trucs » n’étaient
confiés qu’à des managers ! Tous ont rapporté que cela leur était aussi
utile dans leur vie privée. Alors, comme moi, vous allez pouvoir
grandement améliorer votre quotidien.
Merci de garder un regard bienveillant sur moi, ma petite famille et mon
environnement. Les lignes qui suivent dévoilent tant qui je suis que la
manière dont j’interagis avec ma famille, mes proches et mes collègues.
Fonctionnement
Dans le chapitre 8, les auteurs décryptent ces situations de vie pour
expliquer comment tourner le film de chaque saynète à la lumière de
Process Com. Certains comportements sont repris et « décodés », et une
solution Process Com est proposée pour dénouer les difficultés, apaiser les
tensions, désamorcer les crises naissantes ou installées, sortir des impasses
relationnelles. On y comprend alors concrètement comment Process Com
agit pour rétablir un relationnel où tout se passe mieux.
Les dialogues correspondants sont encadrés. À côté de chaque cadre
figurent un ou plusieurs trigrammes : « Tra » pour Travaillomane, « Per »
pour « Persévérant », « Emp » pour Empathique, « Rêv » pour Rêveur,
« Pro » pour Promoteur, « Reb » pour Rebelle et enfin « Gén » pour
Général quand cela peut concerner chaque TP.
Parfois, il y a plusieurs trigrammes : le comportement sera alors vu dans
chacun des TP indiqués. Vous trouverez facilement la solution Process
Com proposée au paragraphe du TP correspondant au trigramme.
Deux manières de procéder :
soit en allant découvrir en chapitre 8 la manière Process Com de
transformer une relation, juste après un encadré (suivez le trigramme) ;
soit en suivant d’abord tout le déroulé de mon vécu puis en passant à la
partie explicative.
Bonne lecture !
Moi : Reynald, viens à l’accueil s’il te plaît, je vais t’expliquer comment gérer les fiches
clients avec le nouveau logiciel.
Reynald (soupirant et traînant les pieds) : Elsa, je ne comprends rien à ces trucs-là !
Moi : Je vais t’aider. Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?
Reynald (gros soupir) : Ben tout !
Elsa : Bon, commençons par le plus simple. Prends la souris, clique sur l’icône en
forme de livre sur lequel est écrit « Fiches Clients ». Là, tu positionnes le curseur dans
la cellule…
Reynald : C’est sûr qu’avec des mots pareils, on comprend tout de suite ! Vu comme
tu parles, normal que rien ne soit clair !
Mardi soir
J’arrive à la maison en même temps que Philippe et Rose. Tout va bien.
Ma puce a l’air contente de sa journée. J’observe Rose s’installer
tranquillement à la table de la salle à manger. Elle vide son cartable tout
neuf, fait des tas sur la table, sort une enveloppe et vient me la remettre.
Rose : La maîtresse nous a dit qu’en arrivant chez nous, nous devions vider notre
cartable, faire un tas différent pour chaque chose : crayons, cahiers… et donner
l’enveloppe à nos parents. Qu’est-ce que je dois faire maintenant ?
Moi : Je viens te voir dans cinq minutes, ma puce, tu me diras ce que tu as fait
aujourd’hui à l’école.
Rose : Oui maman.
Rose repart s’asseoir devant ses affaires et, le menton posé sur ses mains, les deux
coudes sur la table, la voici partie dans ses pensées ! Je la vois déjà dans le monde
qu’elle s’est imaginé.
Moi (désormais concentrée sur l’enveloppe) : L’enveloppe contient deux feuilles bien
remplies ! La première est une liste de fournitures, je la donnerai à Philippe tout à
l’heure, il m’a dit qu’il ferait les courses. Voyons la seconde feuille. C’est une lettre aux
parents.
Bonjour,
Votre enfant est entré à la grande école. C’est un cap important pour
lui. Pour l’accompagner tout au long de cette année dans les différents
apprentissages qu’il va aborder, je vous propose que nous nous
retrouvions à différents moments, parfois avec tous les parents
ensemble, parfois juste vous et moi ; ci-après un calendrier avec des
propositions de dates pour ces rencontres en groupe et en individuel.
Je vous remercie de cocher les dates qui vous conviennent et d’en
proposer de nouvelles pour celles pour lesquelles vous n’êtes pas
disponibles.
Notre premier rendez-vous se fera en tête à tête. Je me réjouis de cette
prochaine rencontre.
Cordialement,
Violette Pink
Moi (toujours dans mes pensées) : Pink, ça veut dire « rose » en anglais, avec un nom
comme celui-là, elle va aimer notre petite Rose. Je suis sûre que c’est un bon présage.
Nous verrons l’agenda avec Philippe ce soir. Le premier rendez-vous est
prévu pour lundi soir prochain. Allons voir Rose.
Jeudi matin
Pascal : À seize ans, je sais me débrouiller seul. À chacun de faire ce qu’il faut.
Romy : Ouais, faudrait surtout changer ce vieux machin qui drinn quand il veut.
Moi : Je l’aime bien, ce réveil, et il fonctionne encore bien… J’y suis attachée parce
que c’est ton papa qui me l’a offert lorsque j’étais à la maternité pour la naissance de
ton grand frère. Et je n’ai vraiment pas le temps d’aller en acheter un nouveau.
Il est 8 h 45, ça y est, chaque enfant est à son école !
J’entre dans le parking sous-terrain sous le salon de toilettage. Zut !
Quelqu’un est garé à ma place… C’est M. Frisay, le propriétaire du salon
de coiffure d’à côté ! Encore lui ! Je me sens mal à l’aise avec cette
personne. Bon, je n’ai pas le choix, il n’y a pas de place ailleurs… Je vais
lui demander de déplacer son véhicule. Allez, j’y vais !
Moi : Bonjour monsieur Frisay, excusez-moi de vous déranger. Voilà, votre voiture est
garée sur mon emplacement et j’aurais besoin de garer la mienne. Est-ce que vous
voulez bien la déplacer, s’il vous plaît ?
Lui : Tenez, prenez les clés du système de verrouillage de mon emplacement, c’est
deux niveaux plus bas, numéro 307.
Moi : C’est que…
Lui : Pas de problème. Je suis heureux de vous rendre ce service ! Voici les clés.
Je pose mon sac sur le comptoir et renverse le café de Reynald. Confuse, je bafouille
des excuses et cherche à tout réparer au plus vite… Je mets le pied dans le café
répandu sur le sol, parmi les débris de la tasse préférée de Reynald… mon sac
tombe… à l’envers dans le liquide ! Et, bien sûr, quand je cherche à le rattraper, son
contenu se vide sur le sol… dans le café !
Reynald : Cool, ma belle, ce qui compte, c’est que tu sois là ! Nous sommes trois, ça
sert à ça les potes ! On a grave assuré !
Moi (m’écroulant sur une chaise) : Merci à tous les deux… Je me sens tout de suite
mieux !
Reynald : Émilie nous a apporté des chocolats, tu pourrais prendre le temps d’y
goûter.
Moi (piochant dans la boîte avec gourmandise et bonheur) : Que c’est bon ! Et ils sont
beaux !
Beaucoup d’activité aujourd’hui ! Tant mieux, nous avons besoin que
notre chiffre d’affaires grimpe. Nous avons fini l’année dernière ric-rac.
La jeune Anglaise : Excusez-moi, est-ce que je pourrais choisir deux de ces gâteaux,
s’il vous plaît ?
La serveuse (avec un grand sourire) : Non.
Je vois la jeune Anglaise se figer, son visage se décomposer. Vous allez rire, j’ai
l’impression de me voir, comme dans un film ! Je vis ce qu’elle vit, là, maintenant !
La jeune Anglaise : Je suis désolée, je n’ai pas un très bon français, je dois encore
progresser, je n’ai pas dû m’exprimer comme il faut.
La serveuse (surprise de l’effet produit par son non) : C’était pour rire ! Vous êtes
cliente et vous avez le droit de choisir tout ce qui vous fait envie !
La jeune femme esquisse un sourire timide, dit merci et repart sans ses gâteaux, sous
l’œil désappointé de la serveuse.
Je suis pleine de compassion envers cette personne, je sais que cela aurait pu être
moi… Je suis souvent décontenancée par des plaisanteries que je prends au premier
degré, sous l’œil amusé des farceurs coupables, heureux de « m’avoir fait courir »,
comme ils disent !
Jeudi soir
Retour à la maison. Ça va me faire du bien de rentrer et de retrouver tout
mon petit monde.
Moi : Bonjour tout le monde ! Comment vont les amours de ma vie ?
Philippe : Je te parle d’un sujet très important. Tu sais, personne ne se préoccupe des
problèmes rencontrés par les artisans sérieux et professionnels. C’est en partie pour
ça que le monde s’écroule. Tu vois, le Fonds national de promotion et de
communication de l’artisanat n’arrête pas de passer des messages disant que nous
sommes la première entreprise de France… mais rien de concret… blablabla…
Aïe ! J’ai appuyé sur le mauvais bouton et voilà mon homme parti en
croisade !
Bon, tant pis, je fais celle qui n’a rien entendu ; le prix à payer, c’est que je
dois faire sans lui. C’est parti ! Je prépare le repas, range les courses qu’il
a faites et laissées à l’entrée de la cuisine. C’est vrai qu’il a sa réponse à
l’appel d’offres à remettre dans un délai très court. Sinon, il est plus
souvent que moi dans la cuisine ! Je ne devrais pas me plaindre. Il a aussi
pensé aux fournitures scolaires. Super !
Voilà : les couverts, les serviettes… C’est prêt, les enfants prendront les
plateaux et mettront la table !
Moi : À table !
Personne ne bouge, et pourtant je suis sûre que même les voisins ont dû
m’entendre ! Je prends mon bâton de pèlerin et vais voir chacun.
20 heures. Ouf ! Nous sommes à table à une heure raisonnable – pas
toujours facile !
Pascal : Il y a une nouvelle dans ma classe.
Moi : Ah ! et elle est gentille ?
Pascal : Aucune idée. En tout cas, elle sait y faire, pendant les pauses elle avait déjà
conquis pas mal de monde !
Moi : Tu fais partie des conquis ?
Pascal : Conquis, non ! Faut voir… Ce sera une voix de plus aux prochaines élections
des délégués. Bon, on change de sujet ! On est cinq à table, passe au suivant.
Moi : Je m’intéresse à toi, c’est normal !
Pascal : Et après, tu vas me demander si j’ai été gentil avec elle, comment je me suis
senti, etc. C’est bon comme ça…
Moi (dans ma tête) : Et voilà, j’ai cru faire plaisir en m’intéressant à lui et je me prends
un flop.
Philippe : Pascal, ne parle pas comme ça à ta mère, nous nous intéressons à toi et
c’est normal. Tu dois lui présenter des excuses.
Moi (en moi-même, avec un regard reconnaissant vers mon époux) : Merci mon
sauveur.
Romy profite de cet espace de silence pour prendre la parole. Elle gesticulait sur sa
chaise, attendant avec impatience qu’on l’interpelle enfin !
Romy : À mon tour ! On a fait un truc super chouette ! Notre prof de français nous a
emmenés dans la cour, on a levé la tête pour voir des avions militaires qui passaient
au-dessus de nous et il a dit que c’était le salaire des professeurs qui manquaient à
l’Éducation nationale ! Tu te rends compte ! On devrait faire une manif, non ?
Pascal : Romy va sauver le monde ! Venez gonfler les rangs des heureux naïfs qui
croient en l’efficacité de la masse !
Moi : Pascal, c’est bien que Romy se soucie des autres de façon aussi spontanée.
Philippe : Tu dois savoir qu’il y a des actions de masse qui ont fait progresser
l’humanité. En France, et dans de nombreux pays, les enfants sont protégés, ils
doivent avoir accès à la scolarité. Il est interdit de les faire travailler avant l’âge de
seize ans…
Pascal (avec son sourire charmeur) : Oui mon papa savant chéri.
Le charme de Pascal opère à nouveau ! Tout le monde sourit et le repas se termine
gentiment.
Chacun met la main à la pâte et la table est débarrassée en un rien de temps.
Moi : Samedi soir, on repasse Pretty Woman à la télévision. J’aimerais le revoir. Ça
vous irait ?
Je vois tout mon petit monde sourire et s’exclamer en chœur :
Tous : Il va y avoir des larmes samedi soir !
Philippe s’approche de moi, me serre contre lui et dit aux enfants :
Philippe : C’est une des choses qui ont fait que je suis tombé amoureux de votre
maman. Cette capacité à ressentir les choses au point de les vivre en elle. Avec une
intensité qui, j’avoue, me déconcerte un peu parfois.
Vendredi matin
M. Titch : Bonjour. J’ai besoin de revoir un détail avec vous. La dernière fois, c’est
mon épouse qui est venue, et le montant facturé était de 35 € alors que, d’habitude, il
est de 33 €. Cette fois-ci, je suis venu moi-même, car déléguer l’action, je veux dire
par-là confier la tâche à quelqu’un, ne me permet pas d’être sûr du résultat. Pouvez-
vous m’expliquer cette différence ?
Moi : Oui, bien sûr, monsieur Titch. Votre épouse a demandé un soin supplémentaire.
Comme vous êtes un bon client, nous n’avons pas facturé ce soin qui coûte 10
€.Votre épouse a gentiment tenu à arrondir les 33 € à 35 €. Je l’ai ajouté sur la facture
pour que vous puissiez faire le rapprochement entre le ticket de la carte de paiement
et la facture.
M. Titch : C’est très bien. J’apprécie et vous en remercie. Voici la fiche avec les
instructions, comme d’habitude. À quelle heure puis-je venir récupérer mon chien
Pixie ?
Moi : À 11 heures pile, Pixie sera prêt. Au revoir, monsieur Titch. Merci.
Reynald : Waouh, chapeau ma belle, t’es top. Moi par contre, avec lui, la dernière
fois… Attends, je te raconte mon dernier échange avec lui (Reynald rejoue la scène en
faisant le pitre) :
« Merci, monsieur Titch, ça devrait être OK d’ici environ deux heures !
– Entendu, je repasse donc vers 11 heures.
– Même avant, si vous avez envie !
– Comment ça, avant ? Pixie sera prêt avant 11 heures ?
– Peut-être bien ! »
T’aurais vu sa tête ! Il est parti avec l’air de ne rien comprendre, comme si j’avais
parlé chinois ! Avec moi, il part aussitôt en stress, et moi de même ! Il vérifie si j’ai bien
noté l’heure, l’endroit où je pose sa fiche (des fois que je la perde !)… Je stresse !
Sans toi, on ne l’aurait pas comme client ! Je te passe le moment où il a tenu à
expliquer que Pixie était le nom d’un des chiens de La Callas ! Bon, y a le toutou de
« Monsieur Heure Pile » à faire, j’y vais !
Vendredi soir
Retour à la maison, tout le monde est déjà là. Ils sont choux, tout est prêt,
je n’ai plus qu’à mettre les pieds sous la table, humm.
Philippe : Romy ! J’ai vu la note sur ton dernier contrôle de maths. Tu as eu 18 sur 20.
Quels sont les points sur lesquels tu n’as pas su répondre ?
Romy : Ah ben super cool ! Hé, c’est la meilleure note de la classe ! J’sais pas, moi,
t’aurais pu dire un truc du genre : « Championne Romy, un 18 en maths, c’est
génial ! »
Moi : Oui Romy, un 18 c’est super ! ça mérite ton gâteau au chocolat préféré non !?
Moi : Philippe, j’ai oublié de te dire, hier soir Charles a appelé, ils aimeraient te voir
revenir dans l’équipe de foot, tu leur manques. Tu sais voir ce qui se passe sur le
terrain comme personne. Tes conseils sont très appréciés de tous. Ils sont même
prêts à t’indemniser, si ça peut te décider.
Philippe : Je pense que c’est important pour moi d’honorer cette reconnaissance. Si je
décide de retourner au foot, ce ne sera pas pour de l’argent.
Romy : Hé, c’était mon tour de parler ! Le prof de maths est super ! Il avait apporté
des billes, un train avec des wagons qu’on a remplis avec les billes, et des craies de
toutes les couleurs… On a super rigolé…
Philippe : Oui, et les mathématiques dans « cet inventaire à la Prévert », où sont-
elles ?
Romy : Ouais, eh ben n’empêche qu’à la fin, on avait tous compris « la théorie des
ensembles ». Ah, tu vois, c’est sérieux ! Et tout le monde a réussi l’exercice.
Lundi soir
Rendez-vous avec Mme Pink, la maîtresse de Rose. Philippe et moi nous
sommes arrangés pour être là tous les deux.
Philippe : Bonsoir madame. Merci d’avoir programmé ces rendez-vous.
Mme Pink : Oui, je pratique ainsi depuis que j’enseigne et j’ai toujours trouvé cela d’un
grand apport. Donc, nous sommes là pour parler de Rose.
Votre fille est adorable. Elle est calme et fait tout ce qu’on lui demande sans discuter.
Cependant, je ne comprends pas trop « comment elle fonctionne ».
J’ai besoin de vous.
Nous : Oui, bien sûr ! Dites-nous.
Mme Pink : Voilà. Rose a parfois tendance à s’isoler. L’école est un lieu de création de
lien social. Dans les moments où je laisse les enfants libres de faire ce qu’ils veulent –
sous mon contrôle, bien sûr – Rose reste sagement dans un coin et donne
l’impression de rêver.
Philippe : Cela pose-t-il un problème à l’école ? Parce qu’à la maison, Rose fait ça
aussi, surtout quand son frère et sa sœur s’agitent un peu trop à son goût autour
d’elle !
Mme Pink : Non, rassurez-vous, aucun problème. J’ai besoin de savoir si elle a ce
comportement uniquement à l’école ou si c’est sa nature, tout simplement.
Quand je donne des instructions aux enfants, Rose fait bien son travail et suit les
instructions.
Jeudi dernier, comme elle comprenait bien les instructions données et que son travail
était bien fait, je lui ai confié deux exercices. Quand je suis revenue vers elle, elle
avait commencé les deux correctement mais elle restait à l’arrêt devant la table et ne
finissait ni l’un ni l’autre.
Moi : Oui, Rose est différente de Romy, comme Romy est différente de Pascal. Ils ont
chacun leur personnalité.
Mme Pink : Oui, tout à fait. Dans la classe aussi, face à une même situation, chaque
enfant agit selon sa propre personnalité. Croyezmoi, pas un ne ressemble à un autre.
Je voulais juste m’assurer que le comportement de Rose à l’école est bien le même
qu’à la maison. Nous allons apprendre à « fonctionner ensemble ». Si vous avez
quelques clés à m’offrir, des choses que vous faites et qui marchent bien avec elle, je
suis preneuse ! Je reviendrai vers vous régulièrement. N’hésitez pas à faire de même
et à me tenir informée quand un événement particulier touche votre enfant et peut
expliquer certains comportements inhabituels la concernant.
Philippe : Madame, nous sommes satisfaits de cet échange et vous remercions. Nous
avons vu l’agenda des prochains rendez-vous prévus et nous serons disponibles.
Mercredi
Ce matin, tout est OK ! Pascal me semble sur les chapeaux de roue. Je vais
vite comprendre pourquoi !
Pascal : M’man, t’occupe pas de moi. Je pars avec la mère de Mylène, elle vient me
chercher. J’y vais ! Bises.
Moi : Mais tu vas arriver trop tôt ! Qui est Mylène ? Sa maman conduit bien ?
Pascal : Elles sont là, je me sauve ! (Devant ma mine déconfite, il ajoute, avec son
sourire et sa tête légèrement penchée.) Tout est OK, m’man !
Moi (en moi-même) : Qui saurait résister ?
À suivre… ?
CHAPITRE 8
APPLICATION DE PROCESS
COM AU PETIT MONDE D’ELSA
Au programme
Notre TP Persévérant (Philippe)
Notre TP Travaillomane (M. Titch)
Notre TP Empathique (Elsa, Émilie)
Notre TP Rêveur (Rose)
Notre TP Promoteur (Pascal, M. Frisay)
Notre TP Rebelle (Reynald, Romy)
Général : pour nos six TP
Conclusion
Observateur
Moi : Philippe, j’ai oublié de te dire, hier soir Charles a appelé, ils aimeraient te voir
revenir dans l’équipe de foot, tu leur manques. Tu sais voir ce qui se passe sur le
terrain comme personne. Tes conseils sont très appréciés de tous. Ils sont même prêts
à t’indemniser, si ça peut te décider.
La qualité « observateur » de Philippe est la deuxième qualité du TP
Persévérant. Il prend du recul et observe ce qui se passe. Ces observations
nourrissent sa réflexion et ensuite seulement il intervient, si besoin.
Dévoué
Philippe : Je pense que c’est important pour moi d’honorer cette reconnaissance. Si je
décide de retourner au foot, ce ne sera pas pour de l’argent.
Philippe nous montre la troisième qualité du TP Persévérant. Il est engagé
pour ses valeurs, a le sens du devoir.
Que se passe-t-il ?
Philippe est en stress : « Il ne voit que ce qui ne va pas. » Au lieu de se
focaliser sur le côté positif de la note, les 18 points obtenus, il ne voit que
les 2 points manquants pour que ce soit parfait.
C’est la manifestation du premier degré de stress du TP Persévérant : « ne
voit que ce qui ne va pas », l’exigence du « sois parfait ». C’est dans ce TP
que la phrase « j’exige autant des autres que de moi-même » est souvent
prononcée.
Que faire ?
Répondre au besoin psychologique de Philippe « reconnaissance de ses
opinions », c’est-à-dire lui montrer qu’il a été entendu. Il n’a pas besoin
que nous soyons d’accord avec lui, seulement de savoir qu’il a été entendu
et compris. Dire « oui » sera reçu comme « j’ai bien entendu et compris ce
que tu as dit », pas « je suis d’accord avec toi ».
En résumé, face à quelqu’un qui nous présente son TP Persévérant, il vaut
mieux faire l’inverse de ce qu’il souhaite après lui avoir demandé son avis
plutôt que de faire comme nous pensons qu’il souhaite sans le lui avoir
demandé ! Dans notre TP Persévérant, nous avons besoin de savoir que
notre avis a été entendu et pris en compte dans la décision. Un moyen de
montrer que l’avis a été pris en compte consiste par exemple à reformuler
ce qu’il a dit : « Si j’ai bien compris, ce que tu veux dire c’est que… »
Romy pourrait répondre ainsi : « Papa, ton avis est important pour moi.
Que penses-tu des 18 points obtenus ? C’était le premier contrôle en
géométrie, c’était difficile et j’ai eu la meilleure note. » Philippe n’est
qu’en premier degré de stress, une seule phrase suffira. Observons Romy :
elle utilise le bon canal de communication : « informatif-interrogatif »
= elle pose une question ;
elle est dans la perception du monde « opinions, valeurs ».
Ces deux éléments suffisent pour gérer le premier degré de stress. Ici,
Romy répond en plus au besoin psychologique de son papa
« reconnaissance de ses opinions » = elle lui demande son avis.
Cette phrase va fonctionner. Philippe va sortir de son stress et pourra
échanger avec sa fille dans une relation qui sera OK pour eux deux – et
pour l’entourage, qui échappera ainsi à une dispute ! Mais voilà, Romy a
douze ans et a répondu au stress par le stress. Elsa intervient :
Elsa : Philippe […] Tes conseils sont très appréciés de tous…
Même si elle sort du contexte de l’échange, elle répond au besoin
psychologique du TP Persévérant que présente Philippe à ce moment-là :
reconnaissance de ses opinions. Le premier degré de stress de Philippe
sera géré.
Que se passe-t-il ?
Philippe présente son profil Persévérant à Elsa. Son besoin psychologique
« reconnaissance de ses opinions » n’est pas satisfait. Il n’est pas écouté.
Elsa a raison, son homme est parti en croisade. Il est en deuxième degré de
stress.
Que faire ?
Appliquer la technique : « Arrêter un TP Persévérant parti en croisade sans
déclencher la Troisième Guerre mondiale ! »
Logique
Reynald : (…) Merci monsieur Titch, Pixie devrait être OK d’ici environ deux heures !
M. Titch : Entendu, je repasse donc vers 11 heures.
C’est dans notre TP Travaillomane que s’exprime notre qualité
« logique ». Nous avons la capacité d’organiser les faits et les idées de
façon logique. Il est 9 heures, donc, comme 9+2 = 11, M. Titch précise :
« Je repasse donc vers 11 heures. » Il ajoute « vers » car il n’est pas sûr
d’être là à 11 heures pile.
Organisé
M. Titch : C’est très bien. J’apprécie et vous en remercie. Voici la fiche avec les
instructions, comme d’habitude. À quelle heure puis-je venir récupérer mon chien
Pixie ?
C’est dans notre TP Travaillomane que s’exprime notre qualité
« organisé ». Nous structurons, classons…
Que se passe-t-il ?
M. Titch surdétaille. L’abondance de mots « inutiles » au sens de la phrase
est un indicateur du premier degré de stress (driver) du TP Travaillomane.
Hors stress, cette même phrase aurait pu être exprimée ainsi : « La
dernière fois, un soin de 33 € a été facturé 35 €. Je suis venu pour
comprendre moi-même. Pouvez-vous expliquer cette différence ? »
Il précise qu’il est venu lui-même pour plus d’efficacité. Deuxième
expression du premier degré de stress du TP Travaillomane : « ne plus
déléguer ».
M. Titch est face à quelque chose qui n’est pas logique, la différence de
prix. Il entre en stress car il n’a pas les éléments qui lui permettraient
d’expliquer les 35 €. Il pense que s’il était venu lui-même, il n’y aurait pas
eu ce problème. Dans le driver du TP Travaillomane, « J’ai plus vite fait
de le faire moi-même » est une des phrases types. De fait, on ne délègue
plus.
Que faire ?
Nourrir l’un des besoins psychologiques, « reconnaissance du travail » et
« structuration du temps ».
On peut le faire soi-même, par exemple en demandant à quelqu’un de son
entourage son avis sur ce qu’on a produit.
Ici, Elsa va répondre au stress de M. Titch en « validant » le fait qu’il a
bien analysé la facture (reconnaissance de son travail) et en apportant
l’information montrant la logique.
Elsa : Oui, bien sûr M. Titch. Votre épouse a demandé un soin supplémentaire. Comme
vous êtes un bon client, nous n’avons pas facturé ce soin qui coûte 10 €. Votre épouse
a gentiment tenu à arrondir les 33 € à 35 €. Je l’ai ajouté sur la facture pour que vous
puissiez faire le rapprochement entre le ticket de la carte de paiement et la facture.
M. Titch : C’est très bien. J’apprécie et vous en remercie. Voici la fiche avec les
instructions, comme d’habitude. À quelle heure puis-je venir récupérer mon chien
Pixie ?
Elsa : À 11 heures pile, tout sera prêt. Au revoir, monsieur Titch. Merci.
Elle continue en répondant à son besoin de structuration du temps, en
précisant « pile ».
Que faire ?
Il faut agir pour répondre à un des besoins psychologiques du TP
Travaillomane. Par exemple, quand Reynald (pas encore en stress) réalise
que M. Titch descend dans sa vrille de stress, il lui dit : « Monsieur Titch,
nous allons tout mettre en œuvre pour que ce soit prêt à 11 heures pile, la
fiche de vos instructions est bien en évidence et sera suivie à la lettre. » M.
Titch sait « quand » et « comment », le « comment » sera conforme à sa
demande… tout va bien, pas de raison d’être en stress !
Depuis, Reynald a appris à utiliser Process Com et M. Titch apprécie
d’être reçu par lui ; il dit souvent : « Ce jeune homme a beaucoup appris à
mon contact ! » C’est un peu vrai ! Reynald a découvert que lorsqu’il
accueillait M. Titch en allant dans son TP Travaillomane, une fois les
premières minutes passées, chacun était en mesure d’aller dans ses autres
TP, selon le besoin… Il arrive même que M. Titch plaisante avec
Reynald !
Sensible
Philippe : C’est une des choses qui ont fait que je suis tombé amoureux de votre
maman. Cette capacité à ressentir les choses au point de les vivre en elle. Avec une
intensité qui, j’avoue, me déconcerte un peu parfois.
C’est dans le TP Empathique que se trouve la qualité « sensible ». Grâce à
elle, on peut ressentir ses émotions et celles de son environnement.
Compatissant
Je suis pleine de compassion envers cette personne, je sais que cela aurait pu être
moi… Je suis souvent décontenancée par des plaisanteries que je prends au premier
degré… sous l’œil amusé des farceurs coupables, heureux de « m’avoir fait courir »,
comme ils disent !
C’est dans le TP Empathique que l’on exprime et ressent de la compassion
pour les autres.
Que se passe-t-il ?
Ce matin, Elsa est dans son TP Empathique avec ses enfants. Elle est un
peu en stress et commence à se suradapter. C’est l’expression de son
premier degré de stress. Elle veut aider alors que personne n’a demandé
quoi que ce soit, elle veut faire plaisir !
Un repère : en premier degré de stress, la voix « monte dans les aigus » en
fin de phrase. Et comme au stress on répond par le stress, les enfants vont
malgré eux répondre dans le stress du TP qu’ils présentent à leur maman à
cet instant.
Que faire ?
Elsa est en stress dans son TP Empathique, l’antidote est la satisfaction
d’un des besoins psychologiques : reconnaissance inconditionnelle de sa
personne et satisfaction de ses besoins sensoriels.
Reconnaissance inconditionnelle : les enfants pourraient dire une petite
phrase comme « tu es la meilleure des mamans ! » et/ou lui faire un gros
câlin. Un ami dirait « c’est bien quand tu es là », « c’est agréable d’être
avec toi » ou « tu es une personne adorable ».
Une appréciation inconditionnelle doit être… sans condition ! Une
appréciation conditionnelle serait par exemple : « C’est bien quand tu es là
parce que tout est bien organisé ! » Cela s’adresse plus à un TP
Travaillomane (reconnaissance de son travail). Reconnaissance
inconditionnelle ? Ce peut être un coup de fil à son époux Philippe, juste le
temps de l’entendre dire qu’il est heureux d’être avec elle.
Elsa (piochant dans la boîte avec gourmandise et bonheur) : Que c’est bon ! Et ils sont
beaux !
L’autre besoin psychologique, c’est la satisfaction des besoins sensoriels :
le beau et le bon y répondent. S’assurer qu’elle est bien installée, lui
apporter un café ou un chocolat, etc. Si vous êtes intime, un câlin, sinon
quelque chose qu’elle apprécie (une bouillotte chaude sur la nuque)…
toute douceur sera la bienvenue !
Si nous avons appris à repérer notre premier degré de stress, appliquons
nous-mêmes l’antidote correspondant à notre état. Par exemple, se réfugier
dans sa chambre pendant trois minutes, prendre un peu de lait pour le
corps et se masser les jambes, les pieds ou la nuque en fermant les yeux,
en respirant profondément et en pensant à un moment très agréable (un
câlin, un bain à bulles…). La liste est longue, il suffit d’en choisir un !
Que se passe-t-il ?
Elsa vient de vivre une situation difficile pour elle (M. Frisay et sa place
de parking). Elle est en stress. Elle sait que ses collègues et amis
l’attendent. Elle se dévalorise, sa position de vie est -/+, c’est-à-dire
qu’elle pense qu’elle n’est pas OK et que les autres sont OK. De plus,
comme les trois profils CER, elle a besoin de se justifier et explique
pourquoi elle est en retard.
Que faire ?
Si Elsa parvient à identifier son premier degré de stress, elle pourra nourrir
l’un de ses besoins psychologiques, comme lorsque son réveil n’a pas
sonné le matin !
Sinon, c’est son environnement qui va pouvoir agir. Il est donc bénéfique
de donner des clés sur notre propre fonctionnement à notre entourage, qui
peut alors aussi apporter la réponse dont nous avons besoin.
Deuxième degré de stress
Je pose mon sac sur le comptoir et renverse le café de Reynald. Confuse, je bafouille
des excuses et cherche à tout réparer au plus vite… Je mets le pied dans le café
répandu sur le sol, parmi les débris de la tasse préférée de Reynald… mon sac
tombe… à l’envers dans le liquide ! Et, bien sûr, quand je cherche à le rattraper, son
contenu se vide sur le sol… dans le café !
Que se passe-t-il ?
Sans réponse à son besoin psychologique, Elsa a continué sa descente en
stress et se retrouve en deuxième degré de stress : elle commet des erreurs
(même dans son domaine d’expertise !). Chaque bêtise l’enfonce plus dans
le stress. Si Elsa, toujours en deuxième degré de stress, se mettait à
toiletter un chien… pauvre bête, il y a des « chances » pour qu’il ressorte
en donnant l’impression d’être passé sous une tondeuse à gazon !
Que faire ?
Répondre à l’un des besoins psychologiques du TP Empathique d’Elsa, la
reconnaissance inconditionnelle de sa personne et la satisfaction des
besoins sensoriels. Reynald a su répondre aux besoins psychologiques
d’Elsa :
Reynald : Cool ma belle, ce qui compte, c’est que tu sois là ! Nous sommes trois, ça
sert à ça les potes ! On a grave assuré ! Émilie nous a apporté des chocolats, tu
pourrais prendre le temps d’y goûter.
Décryptons ensemble :
« Ce qui compte, c’est que tu sois là ! » : reconnaissance
inconditionnelle de sa personne.
« […] des chocolats, tu pourrais prendre le temps d’y goûter » :
proposition de satisfaire un besoin sensoriel.
La phrase idéale doit toutefois comporter les trois ingrédients
correspondant au TP auquel on s’adresse. Ici, il s’agit de :
Canal de communication : canal nourricier (interrogatif/informatif +
bienveillance),
Besoins psychologiques : reconnaissance inconditionnelle de la
personne et/ou satisfaction des besoins sensoriels,
Perception du monde : les émotions/sentiments.
Reynald n’a répondu qu’aux besoins psychologiques, et ça a marché ! Une
phrase Process Com aurait pu être : « Elsa, ce qui compte, c’est que tu sois
là. Je m’occupe du job le temps que tu te remettes de tes émotions. »
Besoin psychologique, ici, reconnaissance inconditionnelle de la
personne = « ce qui compte c’est que tu sois là ».
Canal de communication, ici, informatif et nourricier (Reynald se
soucie du bien-être d’Elsa) = « Je prends ton job le temps que tu te
remettes de tes émotions. »
Perception du monde = « que tu te remettes de tes émotions ».
Que se passe-t-il ?
Elsa aborde M. Frisay à propos de sa place de parking. Elle a du mal à dire
non. La question existentielle de notre TP Empathique est : « Suis-je
aimable ? » Le TP Empathique lie son existence à la réponse positive à
cette question. Il va inconsciemment « batailler » au quotidien pour se
donner une « garantie maximale » d’obtenir la réponse « oui, je suis
aimable » à chacun de ses actes.
Elsa est persuadée que, si elle dit « non », la personne à qui elle adresse ce
refus ne l’aimera plus ou pas ! Il lui est donc difficile de dire « non » et de
se sentir bien. Cela est lié à un déficit de confiance en soi. Elsa est
persuadée qu’elle ne peut être aimable que si elle en « rajoute ». Cela la
conduit à son premier degré de stress, la suradaptation, le « fais plaisir ».
Elle fera donc toujours passer les autres avant elle, frustration garantie !
Cela explique aussi l’un de ses besoins psychologiques, « la
reconnaissance inconditionnelle de sa personne », on l’aime juste parce
qu’elle est elle, sans autre raison. Ouf, on m’aime, je peux continuer à
vivre !
Que faire ?
Depuis notre rencontre, Elsa a appris plusieurs choses (si cet apprentissage
se fait dans l’ordre indiqué ci-dessous, il est de plus en plus facile). Elle a
franchi trois étapes :
1. Dire non facilement à n’importe qui en étant bien avec elle-même (voir
la technique du « Stop »).
2. S’aimer elle-même. Pour prendre en charge ce point, la personnalité
Empathique doit se poser la question « Comment les autres pourraient-
ils m’aimer alors que j’ai autant de mal à m’aimer ? » Cette étape sera
déjà bien avancée par le fait de savoir dire « non » en étant bien avec
soi !
3. Accepter que certaines personnes l’apprécient beaucoup, voire
l’aiment, que d’autres l’aiment bien, sans plus, que d’autres soient
indifférentes à son égard, et qu’enfin certaines ne l’aiment pas… et être
bien avec cela. Cette étape se franchit toute seule une fois que l’on a
appris à s’aimer !
La déstabilisation
La jeune Anglaise : Excusez-moi, est-ce que je pourrais choisir deux de ces gâteaux,
s’il vous plaît ?
La serveuse (avec un grand sourire) : Non.
Je vois la jeune Anglaise s’arrêter, son visage se décomposer. Vous allez rire, j’ai
l’impression de me voir, comme dans un film ! Je vis ce qu’elle vit, là, maintenant !
La jeune Anglaise : Je suis désolée, je n’ai pas un très bon français, je dois encore
progresser, je n’ai pas dû m’exprimer comme il faut.
La serveuse (surprise de l’effet produit par son non) : C’était pour rire ! Vous êtes
cliente et vous avez le droit de choisir tout ce qui vous fait envie !
La jeune femme fait un sourire timide, dit merci et repart sans ses gâteaux, sous l’œil
désappointé de la serveuse.
Que se passe-t-il ?
Rappelons-nous qu’une des perceptions du monde de notre TP
Empathique est « émotions/sentiments ». Nous voyons le monde à travers
nos sens et nos émotions. Nous sommes parfois émus à un degré qui
déconcerte notre entourage car nous prenons souvent les propos des autres
au premier degré. C’est seulement après coup que, souvent en rougissant,
nous nous apercevons de notre erreur. Soit nous sommes avec des
personnes dont « l’amour nous est connu », alors nous baissons un peu les
yeux et rejoignons les rires ; soit nous sommes face à des inconnus et nous
sommes déstabilisés, ne sachant pas comment réagir. Ici, la jeune Anglaise
a choisi de partir, elle n’a pas su gérer ce qu’elle a vécu comme une
« confrontation ».
Que faire ?
Bonne nouvelle : les solutions sont les mêmes que pour le « Savoir dire
non ».
Réfléchi
C’est dans ce profil que l’on trouve cette capacité à se poser, à prendre le
temps de la réflexion, à éviter toute précipitation.
Calme
Mme Pink : Votre fille est adorable. Elle est calme…
C’est dans notre TP Rêveur que nous sommes calmes et apportons le
calme à notre environnement.
Que se passe-t-il ?
Rose n’a pas d’instructions claires, elle ne sait pas ce qui est attendu
d’elle. Elle va donc se mettre en retrait, s’isoler, « entrer dans sa bulle »
pour répondre à l’un de ses besoins psychologiques, la solitude.
Que faire ?
La maîtresse peut expliquer à Rose que c’est un moment de récréation.
Elle peut créer un espace de calme. Les enfants qui le souhaitent peuvent
s’y installer pour lire ou rêver, tout simplement, éloignés de l’agitation des
élèves plus remuants. Rose pourra ainsi « recharger ses batteries » et avoir
aussi ses moments « remuants », plus tard.
Mme Pink a constaté : « Quand je donne des instructions aux enfants,
Rose fait bien son travail et suit les instructions. » Donner des instructions
claires, c’est aussi ce que la maîtresse a fait le premier jour en disant aux
enfants ce qu’ils devaient faire en arrivant à la maison.
Rose : La maîtresse nous a dit qu’en arrivant chez nous, nous devons vider notre
cartable, faire un tas différent pour chaque chose : crayons, cahiers… et donner
l’enveloppe à nos parents. Qu’est-ce que je dois faire maintenant ?
Elsa : Je viens te voir dans cinq minutes, ma puce, tu me diras ce que tu as fait
aujourd’hui à l’école.
Rose a suivi les instructions, elle est en énergie. Elle va même nourrir son
besoin psychologique en demandant à sa maman la suite des instructions.
Elsa répond en utilisant le canal de communication directif « tu me diras »
(futur simple de l’indicatif), un des trois ingrédients d’une interaction
Process Com. Elsa répond aussi au besoin psychologique de « solitude »
en précisant qu’elle dispose de cinq minutes. Rose va occuper cet
« espace-temps » pour s’isoler et nourrir son besoin psychologique.
Rose repart s’asseoir devant ses affaires et, le menton posé sur ses mains, les deux
coudes sur la table, la voici partie dans ses pensées ! Je la vois déjà installée dans le
monde qu’elle s’est imaginé.
Que se passe-t-il ?
Face à plusieurs enjeux, lorsque nous sommes en stress dans notre TP
Rêveur, peut arriver la sensation de ne pas pouvoir faire face. Nous
mettons tout en arrêt sans plus savoir quoi faire. En fait, nous ne savons
plus gérer nos priorités.
Que faire ?
Soit nous prenons conscience de cet état de stress et nous allons demander
quelle est la tâche prioritaire, soit notre environnement sait ce dont nous
avons besoin. Ici, la maîtresse peut aller voir Rose et lui préciser quel
exercice est à faire en premier. Cela répondra au besoin psychologique de
Rose de « savoir dans le détail ce qu’on attend d’elle », et contribuera à ce
qu’elle sorte de son stress.
Utilisez le canal de communication directif (impératif présent ou futur
simple de l’indicatif) et exprimez-vous dans la perception du monde de
votre interlocuteur (réflexion, imagination, invitation à l’action par
l’extérieur). La maîtresse pourra dire à Rose : « Finis d’abord le dessin de
la maison, puis tu feras les ronds sur l’autre page. Réfléchis à la couleur
que tu mettras dans les ronds. »
En s’adressant ainsi à Rose, Mme Pink lui donne les moyens de sortir de
son stress. Rose aura de nouveau accès à ses cinq autres TP et s’y
déplacera (inconsciemment) selon ce que lui offrira son environnement.
Les autres manifestations de notre TP Rêveur
Une grande capacité de concentration
Dans notre TP Rêveur, nous vivons l’instant présent « à retardement ». Un
peu comme un disque dur, nous enregistrons TOUT ce qui se passe, et c’est
plus tard que nous « repassons notre enregistrement » et y réfléchissons.
Cela est possible grâce à une « ressource majeure » de notre TP Rêveur :
la grande capacité de concentration. Cela donne parfois quelque chose
comme :
Moi : Rose, comment s’est passée ta journée ?
Silence.
Moi : As-tu ramené les dessins que tu as faits hier ?
Silence.
Rose : C’était bien.
Silence.
Rose : Non, je n’ai pas les dessins.
Silence.
Rose a bien entendu chaque question, elle prend le temps de réfléchir puis
y répond.
Une autre situation :
J’étais dans ma bulle ! Un instant avec moi-même ! Et en même temps concentrée sur
ce qui s’est passé tout le long du trajet ! Je serais capable d’en décrire chaque instant
dans le moindre détail ! Amusant !
L’entourage, parfois décontenancé, dit alors : « Tout va bien, je n’ai pas de
conflit avec cette personne. Mais je ne comprends pas comment elle
fonctionne. » Comme Mme Pink vis-à-vis de Rose :
Mme Pink : Votre fille est adorable. Elle est calme et fait tout ce qu’on lui demande
sans discuter. Cependant, je ne comprends pas trop « comment elle fonctionne ».
Adaptable
Là où d’autres voient un problème, le TP Promoteur voit une opportunité
d’excitation. S’il faut aller de l’autre côté de la montagne et que la roche
est dure, alors on fait le tour : c’est la loi du moindre effort de la nature –
le fleuve contourne la roche. La situation change, on modifie sa route pour
continuer à avancer.
Pascal : OK. Excuse-moi, maman.
Ici, Pascal s’excuse tout de suite, il est dans son intérêt personnel que les
choses ne s’enveniment pas à la maison. Cela ne lui pose aucune difficulté.
Il s’adapte.
Persuasif
Dans le TP Promoteur, on ne cherche pas à convaincre l’autre de peur de
mettre l’interlocuteur en résistance et de renforcer son propre point de vue.
On va dire les choses et être persuasif, c’est-à-dire amener l’autre à avoir
envie de faire ce qu’on suggère.
Que faire ?
Pour le TP Promoteur, l’antidote au stress, c’est la satisfaction du besoin
psychologique : l’excitation (challenge, défi). Voici comment Elsa peut
satisfaire ce besoin psychologique :
« Pascal, si tu fais en sorte que tout le monde soit dans la voiture à 8
heures et de bonne humeur, tu auras une demi-heure de plus pour ta sortie
de ce soir. »
Cette phrase contient les deux ingrédients d’une phrase Process Com « qui
marche » face au premier degré de stress :
1. Le canal de communication directif (verbe conjugué au futur simple de
l’indicatif ou à l’impératif présent).
2. La perception du monde :
le charme (l’utilisation du nom, du prénom, du titre ou du statut de
la personne induit le charme) ;
l’intérêt personnel (Pascal est intéressé par une demi-heure de plus
pour sa sortie du soir) ;
l’action (verbe « faire »).
Voilà Pascal sorti de son stress ! Cette phrase contient même le troisième
ingrédient d’une interaction Process Com : le besoin psychologique
« excitation » (challenge, défi). Lorsque Pascal entend les mots « Si
tu… », il entend un « si t’es cap » : c’est un défi, ça marche ! Le besoin
psychologique de son TP Promoteur est satisfait.
Que se passe-t-il ?
M. Frisay présente à Elsa son TP Promoteur en deuxième degré de stress.
M. Frisay a sûrement l’habitude d’obtenir assez facilement ce qu’il veut
parce qu’il use de son charme et se sait « irrésistible ». Ne souriez pas !
Soit vous vous reconnaissez dans ce qui est écrit là, soit vous y voyez
quelqu’un de votre entourage… M. Frisay est quelqu’un à qui on a du mal
à dire non, plus particulièrement quand on est dans son TP Empathique.
Donc, quand il est arrivé ce matin, pour se faciliter la vie et être à peu près
à l’heure à son premier rendez-vous (intérêt personnel), il a garé son
véhicule sur un emplacement qui n’était pas le sien, mais qui était plus
proche.
Elsa arrive et voit sa place occupée par la voiture de M. Frisay. Ce n’est
pas la première fois, mais là, elle va le voir et lui demander de libérer sa
place. Il met en place une des techniques utilisées par les personnes dans
leur TP Promoteur dans leur deuxième degré de stress, la
« manipulation » : il fait comme s’il n’entendait pas la repartie d’Elsa et
finit par gagner « la partie ». Pour lui, c’est un jeu (au sens du pari).
Que faire ?
Pour le TP Promoteur, l’antidote du stress, c’est la satisfaction du besoin
psychologique : l’excitation (challenge, défi). Voici comment Elsa peut
satisfaire ce besoin psychologique : utiliser la technique du « Stop » pour
ne pas accepter la manipulation mise en œuvre par M. Frisay à son
encontre. En effet, inconsciemment, M. Frisay fait ce qu’il faut pour
obtenir ce qu’il souhaite.
Refaisons le dialogue :
M. Frisay : Tenez, prenez les clés du système de verrouillage de mon emplacement,
c’est deux niveaux plus bas, numéro 307.
Elsa : Impossible, monsieur Frisay, merci de déplacer votre véhicule.
M. Frisay : J’y vais.
Que se passe-t-il ? M. Frisay tente d’obtenir ce qu’il souhaite, « laisser sa
voiture à l’emplacement d’Elsa ». Tant qu’Elsa se justifie, il continue…
Elsa a commencé sa demande en la justifiant par le besoin de garer son
propre véhicule, et M. Frisay répond au besoin en proposant sa place !
Elsa refuse. Voyons comment et pourquoi cela marche.
Pour qu’un « Stop » fonctionne, quatre ingrédients sont indispensables.
Vérifions :
L’autre entend-il qu’il est à la limite ? Oui. Il sait qu’il a tenté et que cela n’a pas
marché. « Être à la limite » est synonyme
d’excitation pour notre TP Promoteur.
L’excitation est le besoin psychologique du
TP Promoteur.
Y a-t-il du charme (ou un ingrédient qui Oui (Elsa utilise le nom de son
induit le charme) ? interlocuteur).
La vie intime
Nous ne partageons pas notre intimité, estimant que ce jardin secret est
une protection. Préserver son intimité est une façon de protéger son image
et de ne pas prendre le risque de montrer aux autres ce qui pourrait être vu
comme une faiblesse. Le TP Promoteur considère « j’ai de la valeur si je
suis fort » : il exige de lui-même d’être « fort ». Le fait de ne pas montrer
ses sentiments est un « sois fort ». En voici un exemple :
Pascal : Conquis, non ! Faut voir… Ce sera une voix de plus aux prochaines élections
des délégués. Bon, on change de sujet ! On est cinq à table, passe au suivant. […]
Pascal : Et après, tu vas me demander si j’ai été gentil avec elle, comment je me suis
senti, etc. C’est bon comme ça…
Quand Elsa questionne son fils Pascal, c’est son TP Empathique qui
s’exprime. Mais Pascal ne souhaite pas aller sur le terrain de ses
sentiments, dire ce qu’il ressent. C’est sa sphère privée. Dans un premier
temps, il lui demande de s’intéresser à quelqu’un d’autre. Mais Elsa insiste
et, pour ne pas répondre, Pascal va éluder en faisant comme s’il n’avait
pas entendu ou, comme ici, refuser la question en blâmant son
interlocutrice.
Notre TP Rebelle (Reynald, Romy)
Ses trois qualités
Créatif
Heureusement, Reynald a toujours plein d’idées, plusieurs à la seconde ! Et, grâce à
lui, nous avons réalisé de substantielles économies.
Spontané
Reynald : Cool ma belle, ce qui compte, c’est que tu sois là ! Nous sommes trois, ça
sert à ça les potes ! On a grave assuré !
Reynald n’a pas pris le temps de réfléchir. Elsa n’est pas là et,
spontanément, il assume les tâches de celle-ci.
C’est dans le TP Rebelle qu’on a cette capacité à agir spontanément, juste
pour répondre à notre envie d’aider (solidarité), d’essayer un nouveau
« truc » juste pour le « fun ». C’est souvent un moment pétillant,
rafraîchissant pour notre entourage.
Ludique
Romy : Hé, c’était mon tour de parler ! Le prof de maths est super ! Il avait apporté des
billes, un train avec des wagons qu’on a remplis avec les billes, et des craies de toutes
les couleurs… On a super rigolé. […]
Romy : Ouai, eh ben, n’empêche qu’à la fin, on avait tous compris « la théorie des
ensembles ». Ah, tu vois, c’est du sérieux ! Et tout le monde a réussi l’exercice.
Le jeu est la façon de voir le monde de notre TP Rebelle. Cela permet
souvent de le montrer sous un autre angle et de le rendre plus agréable,
plus léger.
Que se passe-t-il ?
Reynald est dans le driver de son TP Rebelle : « Fais un effort. » Il
l’exprime en disant qu’il ne comprend pas. Il invite Elsa à penser ou faire
à sa place. Elsa est passée (inconsciemment) dans son TP Travaillomane
pour gérer le point « classement logique des fiches ». Elle fait une réponse
Travaillomane à Reynald (canal de communication interrogatif, perception
du monde « les faits »). Elle n’a pas perçu que Reynald est en stress, elle
reste dans la logique de son action. De ce fait, Reynald reste en stress, et
son stress s’intensifie si rien n’est fait.
Que faire ?
Face au driver du TP Rebelle, une interaction Process Com dans le canal
de communication « émotif » et la perception du monde « jeu, plaisanterie,
interaction spontanée » suffisent. Elsa peut dire, en riant bruyamment :
« Ah, sûr de sûr, c’est pas drôle ces trucs-là ! »
Nous avons le canal émotif avec « Ah », le doublement « sûr de sûr », le
mot « trucs ». Elsa rit, le ton de la plaisanterie est donné : on est dans
l’interaction spontanée. Elsa est dans la perception du monde de Reynald.
Il peut sortir de son stress.
Que se passe-t-il ?
Elsa a continué la conversation dans le mode Travaillomane, Reynald est
descendu dans son deuxième degré de stress « rejet de responsabilité ». Il
blâme Elsa.
Vous avez peut-être déjà reçu ce genre de repartie lorsque vous vous
escrimiez à expliquer pour la énième fois la même chose à un interlocuteur
qui vous présentait son TP Rebelle. Vous avez persisté malgré les
nombreux soupirs de quelqu’un qui avait beaucoup de mal à se concentrer
sur vos propos.
Que faire ?
Répondre au besoin psychologique ! Ici, le stress de l’interlocuteur est un
rejet de responsabilité, le deuxième degré de stress du TP Rebelle. Le
besoin psychologique est « contact ».Attention, c’est un contact
« virtuel », pas une tape sur l’épaule !
Pour savoir si vous avez satisfait ce besoin, posez-vous la question
suivante : « Est-ce qu’en prononçant cette phrase, je pourrais donner un
coup de coude complice à mon interlocuteur ? » Si la réponse est oui, vous
répondez bien à son besoin psychologique.
Elsa peut dire (en riant) : « Allez, OK. On lâche les puces de l’ordi pour
retourner aux puces de nos toutous ! On remettra ça à plus tard. » Dans
cette phrase, Elsa répond au besoin psychologique de « contact », utilise le
canal de communication émotif (OK, toutous) et se place dans la
perception du monde « plaisanterie » (rire et jeu de mots sur les puces).
Les conditions sont réunies pour que Reynald puisse sortir de son stress.
Par chance, la situation a été sauvée par l’arrivée de Mme Pomme et son
« pom pom pom ». Tous les critères étaient réunis : le besoin
psychologique « contact » grâce à la complicité, la perception du monde
« plaisanterie » (elle rit), et le canal de communication « émotif » avec les
« pom pom pom ». ça marche !
Ah, si vous vous retrouvez face aux soupirs de votre interlocuteur… un
petit break annoncé façon Process Com, cela permettra à votre
interlocuteur de recharger ses batteries… et à vous aussi !
Reconnaissance de l’effort
Romy : Ah ben super cool ! Hé, c’est la meilleure note de la classe ! J’sais pas, moi,
t’aurais pu dire un truc du genre : « Championne Romy, un 18 en maths, c’est génial ! »
Elsa : Oui Romy, un 18 c’est super ! ça mérite ton gâteau au chocolat préféré, non !?
Dans notre TP Rebelle, nous avons besoin que nos efforts soient reconnus,
que le résultat soit là ou non. Elsa rattrape la situation en annonçant une
nouvelle sympa, dans le canal de communication « émotif » (super, fin de
phrase qui interpelle « non ?! »), en répondant au besoin psychologique
« contact » (complicité avec le gâteau préféré).
Le canal émotif
Dans la façon de s’exprimer de Reynald et de Romy, on entend le canal
émotif : « cool », « potes », « grave assuré », « truc super chouette »,
« wouah », « manif ». Encore un peu de canal émotif !
Romy : Ah ben super cool ! Hé, c’est la meilleure note de la classe ! J’sais pas moi,
t’aurais pu dire un truc du genre : « Championne Romy, un 18 en maths, c’est génial ! »
« Ben, super cool ! », « truc », « génial » sont des ingrédients du canal
émotif. Utiliser ce canal de communication facilite l’échange avec une
personne qui nous présente son TP Rebelle.
Changer de TP
J’étais dans ma bulle ! Un instant avec moi-même ! Et en même temps concentrée sur
ce qui s’est passé tout le long du trajet ! Je serais capable d’en décrire chaque instant
dans le moindre détail ! Amusant !
Elsa, qui était dans son TP Empathique, se retrouve dans sa voiture, au
calme. Inconsciemment, elle passe dans son TP Rêveur.
En fonction de l’environnement, inconsciemment, on passe d’un TP à
l’autre. On met à profit cette particularité dans la technique « Stopper une
croisade » avec un interlocuteur dans son TP Persévérant. Une fois que
l’interlocuteur est sorti de son stress, on lui pose une question de recherche
d’information chiffrée ; inconsciemment, il passe dans son TP
Travaillomane pour gérer cette demande. On échappe ainsi à la croisade
du Persévérant.
Conclusion
Aujourd’hui, je sais que j’ai en moi dix-huit belles qualités et six sacrées
ressources ! J’ai déjà bien progressé dans ma relation aux autres et… avec
moi-même ! Oui, c’est fou, j’ai commencé à m’aimer comme je suis… j’ai
même réussi à accueillir ces compliments : « Tu es vraiment très belle ! »,
« Tu es une femme exceptionnelle ! » Comme cela fait du bien !
Sylvie et Christian continuent à nous suivre et enregistrent nos avancées.
En attendant, je serais heureuse de lire vos propres progrès ou vos
expériences sur le blog : www.managis.com/laprocesscom
Christian et Sylvie m’ont dit qu’ils répondront à vos questions sur ce blog.
À bientôt sur le Web, et peut-être dans un autre livre pour la suite ?
En attendant, je vous souhaite de tirer le maximum de bénéfices pour vous
et votre entourage de vos dix-huit qualités et six ressources. Elles sont
toutes en vous. À vous de jouer !
CHAPITRE 9
3. Rebelle et Promoteur :
4. Pour que notre interlocuteur puisse sortir de son stress, qu’est-ce qui est
le plus efficace : satisfaire son besoin psychologique, sa perception du
monde ou le canal de communication ?
Solutions
Exercice 1 : 1 – vrai ; 2 – vrai ; 3 – vrai ; 4 – vrai ; 5 – vrai ; 6 – faux.
Exercice 2 : Persévérant = reconnaissance opinion, reconnaissance du
travail ; Travaillomane = reconnaissance du travail, structuration du
temps ; Empathique = reconnaissance inconditionnelle de la personne,
besoins sensoriels ; Rêveur = solitude, lui dire dans le détail ce qu’il doit
faire ; Promoteur = excitation ; Rebelle = contact.
Exercice 3 : Persévérant = dévoué, observateur, consciencieux ;
Travaillomane = responsable, logique, organisé ; Empathique =
compatissant, sensible, chaleureux ; Rêveur = imaginatif, calme, réfléchi ;
Promoteur = charme, adaptable, persuasif ; Rebelle = créatif, spontané,
ludique.
Exercice 4 : 1 – 3 ; 2 – driver ; 3 – un masque.
Exercice 5 : 1 – attaquant ; 2 – geignard ; 3 – blâmeur ; 4 – satisfaire son
besoin psychologique.
Exercice 6 : 1 – Persévérant ; 2 – Travaillomane ; 3 – Empathique ; 4 –
Rêveur et Promoteur ; 5 – Promoteur ; 6 – Rebelle.
Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur.
Notre peur la plus profonde, c’est que nous sommes puissants au-delà de
toutes limites.
C’est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraye le plus.
Nous nous posons la question… qui suis-je, moi, pour être brillant,
radieux, talentueux et merveilleux ?
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ?
Vous êtes un enfant de Dieu. Vous restreindre, vivre petit ne rend pas
service au monde. L’illumination n’est pas de nous rétrécir pour éviter
d’insécuriser les autres. Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire
de Dieu qui est en nous.
Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus, elle est en chacun de
nous, et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière,
nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même.
En nous libérant de notre propre peur, notre puissance libère
automatiquement les autres.
M. Williamson, Un retour à l’amour,
Manuel de psychothérapie spirituelle : lâcher prise, pardonner, aimer
1. Passage cité par Nelson Mandela lors de son premier discours après sa libération.
ÉPILOGUE
« J’ai découvert PCM (Process Com) il y a quinze ans. Depuis PCM est
devenu un réflexe dans mes relations personnelles et professionnelles dès
que celles-ci deviennent compliquées.
Avec trois enfants, j’ai pu pratiquer PCM au moment des crises
d’adolescence. Aborder cette période compliquée a été facilité. PCM m’a
permis de prendre du recul tout en réussissant à maintenir le dialogue et
des relations positives, respectueuses et constructives avec eux.
Connaître PCM a été pour moi une révélation. D’abord pour mieux me
connaître et comprendre mes rapports à autrui. Ensuite pour résoudre les
relations conflictuelles avec méthode, lucidité et efficacité.
Convaincue que PCM apaise les relations pour n’en garder que le meilleur,
je suis devenue une fervente ambassadrice de cette méthode. Mes parents,
mes enfants, mes amis et les collaborateurs de mon entreprise ont eu droit
au livre ou à une formation.
Je ne peux que recommander la lecture de ce livre qui change le regard sur
vous-même et les autres et vous donne les clés pour mieux communiquer
avec votre entourage. »
Valérie Doussinault Malard, mariée, mère de trois enfants,
directrice générale de Nikita
« J’ai été formé, il y a presque dix ans maintenant. Process Com fait partie
intégrante de mon quotidien. Tant dans ma vie perso que dans ma vie
professionnelle. C’est une grille de lecture qui aide à apprécier encore plus
son entourage et soi-même. »
Patrick Longuet, président Latecoere services
« Après avoir écrit un premier livre destiné à l’usage des managers, je suis
heureux que Christian, avec Sylvie, ait mis à la portée des non managers,
ses travaux de recherche sur l’usage de Process Com au quotidien. »
Jean-Pierre Letartre, président d’Ernst & Young
« Avec MANAGIS, j’ai découvert Process Com avec des outils très concrets
pour identifier plus facilement les types de personnalité. L’apport a été
immédiat et surtout sans redondance avec les précédentes formations. »
Jean-Sébastien Guiot, PDG de Salti
A
Analyse transactionnelle 17-19, 25
B
Base 21, 22, 29, 196, 200
Berne, Éric 19
C
Charme 65, 164, 165
D
Degré de stress
Premier 27-29, 35, 38, 39, 48, 62, 178, 196, 197, 201
Deuxième 24, 27, 32-35, 39, 48, 62, 163, 164, 178, 196, 198,
199
Troisième 27, 28, 30, 31, 38, 39, 196, 199
Désespoir 28, 30, 31
Driver 28, 30, 35-38, 179, 181, 197, 199
E
Effort 38, 171, 180, 196, 197, 200
Élève (bon) 49
Émotions. Voir Sentiments
Empathique 20, 22, 31, 33, 37, 43-46, 49, 56-60, 66, 164, 173, 176,
177, 179, 181, 193-201
F
Fort 180, 197, 200
Freud, Sigmund 35
I
Immeuble 18, 21-23, 42, 181, 184, 193
Interaction 20, 41, 45, 55, 61
Inventaire 21, 25, 184, 201
K
Kahler, Taibi 17-20, 22, 35, 42, 48, 184
L
Laisser-faire 193, 194
M
Mécanisme d’échec 19, 23, 28, 32, 33, 34, 41, 198
Mécommunication 23, 39, 41
Motivation 22, 41, 45, 195
Mythes 201
P
Perception du monde 41, 47, 51, 179
Persévérant 20, 31, 33, 36, 37, 43-49, 56, 58-60, 66, 173, 176, 177,
178, 181, 193, 194-201
Phases 21, 22, 175, 182, 196, 200
Points forts 65, 177, 178, 193
Positions de vie 29-32, 35, 36, 165, 175, 199
Promoteur 20, 22, 31, 34, 38, 43-46, 50, 56-60, 66, 163-165, 172,
176, 177, 179, 181, 193-201
Q
Questions existentielles 41, 48, 51, 65, 66, 195
R
Rebelle 20, 31, 34, 38, 43-45, 47, 50, 56, 58-60, 65, 66, 171, 172,
176, 178, 179, 181, 193-201
Relations 11, 12, 15-17, 20, 21, 23, 24, 28, 30, 35, 41, 48, 50, 51,
55-61, 65, 173, 193, 195
Rêveur 20, 31, 34, 37, 38, 43-46, 50, 56, 58-60, 66, 172, 173, 176,
177, 179, 181, 193-201
S
Sentiments 20, 59
Spirale de réussite 41, 45
Stop 164
Stratégie 191
T
Travaillomane 20, 31, 33, 36, 37, 43-46, 49, 56, 58-60, 66, 173,
176-178, 181, 193-201
V
Vrille d’échec 41
W
Ware, Paul 18, 20
Williamson, Marianne 184
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