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Basée sur les concepts de l’Analyse Transactionnelle, la Process

Com® propose une typologie de personnalités et une méthode pour


réduire les difficultés de communication. Ce livre retrace l’histoire,
les fondements, les mécanismes et les applications de la Process
Com®. Il est émaillé d’exemples de la vie quotidienne, tant
professionnelle que privée. En somme, ce guide est un outil pour
découvrir les fondements d’une méthodologie efficace, s’initier à la
pratique et communiquer autrement.

Des définitions claires


Des exemples concrets
Des exercices pratiques

CHRISTIAN BECQUEREAU a fait du coaching son métier à part


entière depuis 1997. Il s’appuie sur ses expériences, réussites et
revers, en qualité de dirigeant de plusieurs entreprises et d’un
groupe de mille personnes. Il est l’auteur de Process Com pour
les managers dont le succès a conduit à l’écriture de ce deuxième
livre.
SYLVIE NÉLATON a commencé sa carrière dans la direction de
chantiers puis dans l’ingénierie. Direction d’une société (calculs en
résistance des matériaux), puis direction de plusieurs grands
projets en SSII, son parcours éclectique l’a amenée à exercer de
multiples métiers.

Certifiés Process Com®, ils forment aujourd’hui les managers au


sein de l’École du Management des Hommes, fondée en 2003. Ils
donnent des conférences et coachent des dirigeants.
Christian Becquereau
Sylvie Nélaton

LA PROCESS COM®
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com

Mise en pages : Istria

En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement


le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre
français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.

© Groupe Eyrolles, 2015


ISBN : 978-2-212-55786-2
SOMMAIRE

Avant-propos

Partie 1 Comprendre Process Com

Chapitre 1 Le modèle Process Com


Un mécanisme relationnel
Une découverte primordiale
Les trois composantes de Process Com
À l’origine, l’analyse transactionnelle
Taibi Kahler et les six types de personnalité
Paul Ware et les portes d’entrée en communication
Un modèle qui prend en compte la complexité
À chacun son immeuble
Un modèle qui suit les phases de la vie
Un modèle qui ne juge pas
La complexité du stress démystifiée
Trois secrets
L’essentiel à retenir
Chapitre 2 Stress et Process Com
La dynamique d’échec
Les trois niveaux de stress
Les positions de vie
Troisième degré de stress
Troisième degré de stress et position de vie
Désespoir et profil
Deuxième degré de stress
Deuxième degré de stress et position de vie
Un mécanisme d’échec par profil
Premier degré de stress
Premier degré de stress et position de vie
Un driver par profil
L’essentiel à retenir
Chapitre 3 Les antidotes Process Com
Trois éléments clés
Des besoins à satisfaire
La perception du monde
Les canaux de communication
Retrouver la motivation et la spirale de réussite
Faire sortir un interlocuteur de son stress
Pour soi-même
La Question Existentielle
Une question par profil
L’essentiel à retenir

Partie 2 Process Com en pratique

Chapitre 4 Identifier un profil Process Com


Interlocuteur et situation
Un seul type de personnalité
Situation
Un seul TP gênant
Déterminer le profil
La technique
Une seule interaction suffit
Rappel
Rester soi-même
L’essentiel à retenir
Chapitre 5 Des outils pour pratiquer
Les points forts de chaque profil
Utiliser les Questions Existentielles
Féliciter et répondre à chaque QE
Oser le charme
Charme et séduction
Charme et profils
Développer du charisme… ou presque !
Obtenir la collaboration du profil Rebelle
Ne pas se laisser manipuler
Profil Promoteur et manipulation
Quatre règles
L’essentiel à retenir
Chapitre 6 Recommandations pour chaque TP
Pour bien lire ce chapitre
Approfondissement
Une question de curseur
« Ressource majeure »
Le TP Persévérant, notre petit juge
Recherche de reconnaissance
Bénéfices
Le piège de trop d’exigence
Abaisser le curseur
L’exigence juste
« Ressource majeure »
Le TP Travaillomane, notre bon élève
Recherche de perfection
Bénéfices
Curseur à la puissance maximale
Éviter trop d’intensité
« Ressource majeure »
Le TP Empathique, les autres d’abord
Recherche de reconnaissance inconditionnelle
Bénéfices
Le piège de la « générosité »
Sortir du piège
« Ressource majeure »
Le TP Rêveur, dans notre imaginaire
Recherche de solitude
Bénéfices
Le piège de l’isolement
Maîtriser l’intensité du driver
« Ressource majeure »
Le TP Promoteur, chacun pour soi
Recherche d’excitation
Bénéfices
Le piège du défi abusif
Contrer le risque
« Ressource majeure »
Le TP Rebelle, tout est dans l’effort
Recherche d’attention
Bénéfices
Le piège de la différence affichée
Baisser le curseur d’intensité du driver
« Ressource majeure »
L’essentiel à retenir

Partie 3 Process Com au quotidien

Chapitre 7 Le petit monde d’Elsa


Organisation de l’apprentissage
Mon petit monde
Un outil « anti-pollueurs »
Fonctionnement
Une semaine typique
Mardi matin
Mardi soir
Jeudi matin
Jeudi soir
Vendredi matin
Vendredi soir
Lundi soir
Mercredi
Chapitre 8 Application de Process Com au petit monde d’Elsa
Notre TP Persévérant (Philippe)
Ses trois qualités
Premier degré de stress
Deuxième degré de stress
Les autres manifestations de notre TP Persévérant
Notre TP Travaillomane (M. Titch)
Ses trois qualités
Premier degré de stress
Deuxième degré de stress
Les autres manifestations de notre TP Travaillomane
Notre TP Empathique (Elsa, Émilie)
Ses trois qualités
Premier degré de stress
Deuxième degré de stress
Les autres manifestations du TP Empathique
Notre TP Rêveur (Rose)
Ses trois qualités
Premier degré de stress
Deuxième degré de stress
Les autres manifestations de notre TP Rêveur
Notre TP Promoteur (Pascal, M. Frisay)
Ses trois qualités
Premier degré de stress
Deuxième degré de stress
Les autres manifestations de notre TP Promoteur
Notre TP Rebelle (Reynald, Romy)
Ses trois qualités
Premier degré de stress
Deuxième degré de stress
Les autres manifestations de notre TP Rebelle
Général : pour nos six TP
Ne pas entendre l’autre
Changer de TP
Conclusion
Chapitre 9 Vos acquis Process Com
Quiz
Solutions
Votre immeuble Process Com
Épilogue
Bibliographie
Copyright de TKA et KCF
Index
AVANT-PROPOS

Depuis 1999, l’École du Management des Hommes® dispense une


formation intitulée « Managez avec Process Com ». Bien que cette
formation soit dédiée aux manageurs, le premier retour des participants
dès la deuxième journée de formation, c’est : « Hier soir, j’ai obtenu du
premier coup que mon enfant se brosse les dents. D’habitude, je dois
batailler… »
Ces participants ont cherché à nous convaincre d’écrire un livre qui
proposerait les mêmes techniques pour un usage dans la vie quotidienne,
et voici qu’après deux rééditions de notre livre précédent sur le sujet, notre
éditeur nous fait la même demande. Alors, nous nous sommes lancés dans
l’aventure !
Ce livre n’est pas seulement le fruit de l’expérience et de la recherche
cumulées des deux auteurs, c’est aussi le partage de l’usage de ce modèle
en coaching. À nous deux, nous cumulons plus de 15 000 heures de
coaching.
L’objectif d’une meilleure communication, c’est d’obtenir un meilleur
relationnel avec l’entourage le plus large, et par là même s’accorder du
confort de vie, être plus ouvert, confiant, découvrir son potentiel,
démultiplier ses talents, découvrir ses bons côtés et ceux des autres.
Pour faciliter la compréhension de Process Com, ce livre se présente en
trois parties.
La première vous présentera le modèle Process Com et son utilité pour
établir des relations harmonieuses malgré le stress. Dans la deuxième,
vous apprendrez les techniques de Process Com afin de pouvoir le mettre
en pratique sans vous faire manipuler. Enfin, la dernière partie se présente
comme le feuilleton de la vie d’une famille au quotidien. Chacun de ses
membres présente l’un des types de personnalité de Process Com. Les
interactions entre les acteurs sont décodées pour un apprentissage pratico-
pratique. Cela permet d’analyser les situations fermées, les
incompréhensions vécues au quotidien, et de recréer un courant de
communication positif. Un quiz permet la vérification des connaissances
acquises.

Avertissement
Les parties 2 et 3 de ce livre sont les développements MANAGIS dispensés en
exclusivité dans nos formations. Ces développements sont la propriété de
MANAGIS.

Nous écrivons ce livre avec l’espoir qu’il vous apporte autant de plaisir
dans sa lecture que dans votre mise en pratique au quotidien. Comprendre
ce qui se passe dans une relation et savoir agir pour obtenir un résultat
immédiat, quel confort ! Cela change la qualité de vie.
PARTIE 1

COMPRENDRE PROCESS COM


CHAPITRE 1

LE MODÈLE PROCESS COM

Au programme
Un mécanisme relationnel
Une découverte primordiale
Les trois composantes Process Com
Un modèle qui prend en compte la complexité
Trois secrets
L’essentiel à retenir

Notre qualité de vie est suspendue à la qualité de nos relations. Nous


vivons dans de multiples environnements : famille, travail, association,
sport, politique, humanitaire, etc. Chacun de ces environnements comporte
ses enjeux. Ainsi, la famille n’est pas seulement la cellule immédiate, c’est
aussi la belle-famille, les oncles, les tantes, etc. C’est un champ
d’expérimentation abordable sous des angles variés. Si la famille est un
réseau, comment l’animer ? Elle est aussi le lieu des liens du sang, faite de
relations renforcées par des histoires communes qui remontent dans le
temps. Dans une association, un simple changement de président peut
soudainement nous compliquer la vie. Au travail, l’enjeu est plus
contraignant, car la démission est rarement une solution envisageable.
Comment ne pas subir une relation qui nous impacte au quotidien ?
Nos développements font de Process Com un outil opérationnel au
quotidien. Le but de cet outil : améliorer son fonctionnement avec tout
votre environnement – famille, amis, interlocuteurs au travail.
Dans les années 1990, on utilisait le trigramme PCM pour Process
Communication Model. Il se distingue des autres modèles de
développement personnel d’une manière significative : l’usage de Process
Com est destiné à mieux communiquer avec l’autre. En s’inscrivant dans
la dynamique de la relation à l’autre, le développement personnel devient
plus facile à engager.Il est souple, car vous ne travaillez pas directement
sur vous-même, mais sur la relation entre l’autre et vous ; au fil de
l’amélioration de votre relation, la vie devient donc plus agréable, et vous
ressentez aussi les bienfaits du mieux-vécu de votre interlocuteur. C’est du
gagnant-gagnant !

Un mécanisme relationnel
Aujourd’hui, tout va de plus en plus vite. Nous devons nouer de bonnes
relations avec notre environnement en consacrant moins de temps à
chaque personne, le nombre de relations se multipliant. L’usage des
moyens électroniques accélère la communication : nous devons intégrer la
communication à distance, car évoluer confortablement dans ce nouvel
environnement est un enjeu de réussite et de bien-être. Nous n’avons donc
pas d’autre choix que de devenir des experts de la communication.
Il semble n’y avoir rien à tirer de certaines personnes ; d’autres répondent
« oui, oui » si on leur demande quelque chose mais donnent l’impression
qu’elles ne satisferont cette demande que quand il leur plaira. D’autres ne
disent pas ce qu’elles font et ne partagent pas leurs intentions : elles
semblent avancer en mode masqué. Avec d’autres encore, tout devient
compliqué sitôt qu’une demande est émise.
Avec Process Com, vous découvrirez qu’il y a là moins de mauvaises
intentions qu’on ne le croit. Souvent, il s’agit d’une forme de stress de la
personne concernée. Dès que vous aurez décodé ce mécanisme, vous
saurez comment agir, et la relation se rétablira.
Votre qualité de vie dépend de votre capacité à établir des relations de
qualité : avec certains, ce sera parfait, avec d’autres, ce sera compliqué. En
maîtrisant Process Com, vous pourrez obtenir de bonnes ou au moins de
meilleures relations avec qui vous voudrez. ça change la vie !

Une découverte primordiale


Au début des années 1970, la notoriété de Taibi Kahler était déjà établie. Il
reçut un appel de Terry McGuire, psychiatre en charge du recrutement des
astronautes à la Nasa. Celui-ci, ayant connaissance de ses travaux sur les
mini-scénarios de l’analyse transactionnelle, pensait que ses talents
pourraient être utiles aux programmes de la Nasa. Dans ce cadre, McGuire
avait besoin du plus haut niveau de collaboration entre les astronautes,
quelles que soient leurs différences de personnalités et de culture. La vie
dans la capsule est stressante, tant par les enjeux que par les risques
encourus. Comment garantir la meilleure collaboration possible entre les
astronautes lors d’un programme spatial ?
C’est en s’inspirant de cette collaboration que Taibi Kahler donnera
naissance au modèle « Process Com® ». Il avait repéré cinq scénarios
négatifs de vie, mais il restait des inconnues. Comment passer de cette
piste à un outil modélisé ?
Taibi raconte que sa mère avait soigneusement conservé dans son grenier
des centaines de boîtes de notes, fruits des observations cliniques de son
fils. Mais que faire avec cette montagne de fiches ? Taibi fit appel à un
statisticien qui lui restitua le tout réparti en six tas clairs et un septième
petit tas, non classable. Il fallait le génie de Taibi Kahler pour en conclure
qu’en chaque personne cohabitent six types de personnalité ! Pour
simplifier la lecture de cet ouvrage, nous désignerons les types de
personnalité par les initiales « TP » ou par les termes « profil » ou
« étage » en référence à la métaphore de Kahler qui représente ces six TP
comme autant d’étages d’un immeuble, comme si, en chacun de nous, se
trouvait un immeuble de six étages. Chacun de ces six étages est un TP
plus ou moins disponible.

Les trois composantes de Process Com


Process Com constitue une avancée en sciences cognitives qui a permis de
dépasser les modèles qui l’ont précédée. Les grandes composantes de
Process Com aident à comprendre pourquoi, dès les premiers pas dans
l’apprentissage de Process Com, nous avons l’intuition qu’il s’agit d’un
outil puissant. Elles nous éclairent aussi sur la pertinence de ce modèle, et
expliquent en quoi cette méthode change le quotidien, tant privé que
professionnel, de tant de praticiens.
Taibi Kahler a associé à sa découverte des six TP deux autres composantes
tout aussi remarquables : l’analyse transactionnelle et les portes de
communication issues des travaux du docteur Paul Ware.

Les trois composantes de Process Com

À l’origine, l’analyse transactionnelle


Dès 1969, dans sa pratique de la psychothérapie, le docteur Taibi Kahler
étudie les interactions entre les personnes, fort de son expertise en analyse
transactionnelle. Ses recherches aboutissent à la découverte des mini-
scénarios. Pour ses travaux, il reçoit en 1977 le prix scientifique Éric-
Berne (du nom du concepteur de l’analyse transactionnelle). C’est à partir
du mini-scénario qu’il a développé Process Com.
À chaque TP, il attribuera des éléments de l’analyse transactionnelle, afin
que chaque TP ait un mécanisme de réussite et un mécanisme d’échec.

Taibi Kahler et les six types de personnalité


La deuxième composante de Process Com, c’est la découverte de Taibi
Kahler des six types de personnalité que toute personne a en elle :
Persévérant,
Travaillomane,
Empathique,
Rêveur,
Promoteur,
Rebelle.
Chaque profil exprime une forme spécifique de stress à laquelle Process
Com offre son antidote. C’est d’autant plus un cadeau que cet antidote est
efficace en un instant !

Paul Ware et les portes d’entrée en communication


La troisième composante dont Taibi Kahler s’est inspiré, ce sont les
travaux du psychothérapeute Paul Ware. Selon lui, l’homme a trois portes
d’entrée en communication : la porte de la pensée, la porte des sentiments
et la porte de l’action. À partir de ces trois portes, Taibi Kahler développe
les six perceptions (du monde).
Les six perceptions affinent la compréhension de chaque TP. Elles sont
parties constituantes de l’interaction, antidote du stress de l’autre.

Un modèle qui prend en compte la complexité


La plupart des modèles concurrents de Process Com ne proposent que
quatre profils, une limitation qui pousse l’apprenti à tomber dans le piège
de la caricature. Des caricatures ne peuvent pas refléter la diversité de la
relation humaine. Le nombre de six profils permet de prendre en compte
cette complexité tout en gardant un modèle praticable au quotidien.

À chacun son immeuble


Chaque année, des dizaines de milliers de personnes à travers le monde
remplissent le questionnaire Process Com élaboré initialement pour la
Nasa. La grille des réponses, analysée par un programme informatique,
restitue l’organisation des TP et le taux d’énergie disponible dans chacun
d’eux.
L’inventaire indique également les mécanismes d’échec et de réussite du
participant.
Chacun découvre son style dominant (la base), quels sont les TP avec
lesquels il a une relation qui consomme de son énergie, et comment il peut
faire en sorte d’avoir une relation efficace et positive avec les personnes
avec qui il « fonctionne » moins bien, voire pas du tout.
L’ordre des TP est propre à chaque personne. Cela représente 720
combinaisons possibles (6 × 5 × 4 × 3 × 2 × 1 = 720). Étant donné que,
dans chacun des TP, une personne dispose de plus ou moins d’énergie, le
nombre des profils possibles est infini. Process Com est ainsi compatible
avec la complexité des sciences humaines.
La présence de ces six TP en chacun de nous explique notamment nos
changements de comportement selon les personnes avec qui nous sommes
en relation. Cette mobilité est la première dynamique du modèle Process
Com.

Un modèle qui suit les phases de la vie


Vers l’âge de 7 ans, l’ordre des étages de l’immeuble se fixe. Propre à
chaque personne, il ne changera plus au cours de la vie : le profil situé à la
base de l’immeuble sera dominant tout au long de la vie.
Chaque fois que nous traversons une période de stress intense et durable,
qu’il soit positif ou négatif (mariage, licenciement, nomination, perte d’un
être cher, naissance, etc.), nous pouvons vivre ce que Taibi Kahler a
nommé un changement de phase. Nos motivations se modifient avec ce
changement inconscient.
L’observation de nos changements de motivation est un bon indicateur de
nos changements de phase. Certaines personnes peuvent vivre plusieurs
phases dans leur vie, et donc autant de motivations différentes, tandis que
d’autres peuvent garder les mêmes sources de motivation toute leur vie.
Le changement de phase de Christian
En mars 1997, la société que je préside est déclarée en dépôt de
bilan. À l’issue du redressement judiciaire, elle est rachetée par un
repreneur. Je vais devoir attendre un an pour connaître les
jugements du tribunal de commerce. Même si je ne serai ni interdit
de gestion ni condamné au comblement de passif, la période de
stress aura duré plus d’un an. Ce n’est que l’année suivante que j’ai
observé que j’avais changé de phase pour entrer dans ma phase
actuelle : Promoteur.
Mon immeuble, ci-contre, montre qu’au moment du dépôt de bilan,
mes motivations correspondaient au TP Empathique. L’année
suivant le jugement du tribunal, je découvre que mes motivations et
mon mode de fonctionnement correspondent au TP Promoteur.

L’immeuble de Christian

Un modèle qui ne juge pas


L’autre critère déterminant du modèle Process Com, c’est son absence de
jugement, de hiérarchie et d’évaluation normative. Aucun type de
personnalité Process Com n’est meilleur qu’un autre. Chaque TP a une
dynamique comportementale qui lui est propre : une dynamique
« mécanisme d’échec » et une dynamique « mécanisme de réussite ».
Quand il y a mécommunication, c’est qu’au moins l’un des interlocuteurs
se trouve dans un mécanisme d’échec. Il convient alors d’identifier le
profil en stress et de déclencher le mécanisme de réussite avec l’antidote
pour créer immédiatement les conditions permettant à la relation de
redevenir OK.

La complexité du stress démystifiée


Chaque type de personnalité possède ses qualités et son propre mécanisme
de réussite, mais aussi son propre mécanisme d’échec. Celui-ci se déroule
selon un processus progressif de trois degrés de stress. Le stress
occasionne la rupture d’une relation harmonieuse et positive.
Process Com, en décrivant brièvement chaque degré de stress pour chaque
type de personnalité, démystifie la complexité du stress. En outre, il
propose un ou deux antidotes spécifiques à chaque forme de stress. Ce
remède instantané est expérimenté par des centaines de milliers de
praticiens à travers le monde. Il consiste à satisfaire le besoin
psychologique du type de personnalité présenté par notre interlocuteur,
comme le « besoin de reconnaissance du travail » ou le « besoin de
contact », nous y reviendrons. La satisfaction des besoins psychologiques
agit en un instant et contribue à faire sortir notre interlocuteur de son
stress.

Trois secrets
Avant d’entreprendre de partager ce modèle, nous souhaitons vous révéler
trois secrets que nous transmettons aux participants de nos formations.
Pour être expert en Process Com, le premier secret consiste à ne pas se
tromper dans l’identification du type de personnalité qui nous gêne chez
l’autre. Vous découvrirez plus loin les trois questions à se poser pour
l’identifier à coup sûr chez votre interlocuteur.
Le deuxième secret consiste à devenir un expert d’un seul type de
personnalité à la fois. En lisant les six « vrilles de stress », surtout le
deuxième degré de stress, choisissez le TP avec lequel vous avez le plus
de difficulté à communiquer. Vous pourrez ensuite, par exemple, relire
dans ce livre uniquement ce qui concerne le type de personnalité que vous
aurez choisi, et expérimenter, encore et encore. Prenez votre temps pour
devenir expert de cet unique type de personnalité, et quand vous estimerez
y être parvenu, choisissez-en un autre (un seul !) et procédez de la même
manière.
Le troisième secret concerne l’inventaire de personnalité. Dans les
formations, à partir d’un questionnaire, un inventaire personnalisé est
remis à chaque participant, qui attribue un pourcentage d’énergie à chacun
des six TP, pourcentage révélateur de qui nous sommes et de comment
nous fonctionnons. Il indique les environnements moins favorables où il
est plus probable que nous entrions en stress.
Cet inventaire est remis en main propre pour garantir la confidentialité.
Cependant, nous recommandons aux participants de l’expliquer à leur
environnement, privé ou professionnel, de dire comment ils fonctionnent
eux-mêmes le mieux et quand et comment ils dysfonctionnent. Notre
environnement ne demande en effet pas mieux que de savoir comment
nous pouvons être mieux et y contribuer.

L’essentiel à retenir
Process Com présente plusieurs dynamiques qui permettent de prendre
en compte la complexité de la communication entre deux personnes. Il
s’appuie sur un modèle de référence : l’analyse transactionnelle.
Nous avons en chacun de nous six profils plus ou moins accessibles.
C’est ce qui explique que faute d’outil (comme Process Com), nous
connaissions une grande réussite avec certaines personnes et pas ou peu
avec d’autres.
CHAPITRE 2

STRESS ET PROCESS COM

Au programme
La dynamique d’échec
Troisième degré de stress
Deuxième degré de stress
Premier degré de stress
L’essentiel à retenir

Le stress est un état psychique produit par un mal-vécu, un mal-être. Cet


état fébrile influe sur les plans physique, mental et émotionnel.
Faisons un parallèle entre le mécanisme de la douleur et celui du stress.
Alain Peyrefitte raconte qu’à l’issue de la révolution rouge, la Chine ne
pouvait plus procéder à des anesthésies, faute de médicaments et
d’anesthésistes. Cette situation interdisait les opérations chirurgicales. La
Chine eut alors recours à l’acupuncture. La stimulation d’un point situé au
milieu du pouce entretient une douleur infime, qui occupe pourtant 80 % à
90 % du canal envoyant le signal de la douleur au cerveau. Pendant des
années, la Chine a ainsi assuré des interventions chirurgicales sans
anesthésie en « obstruant » le canal de la douleur grâce à l’acupuncture.
Le stress procède de manière similaire. En état de stress, une personne n’a
plus accès à la totalité de ses capacités intellectuelles. Son aptitude à
discerner et à décider s’en trouve réduite. Son émotion est altérée. C’est
une dégradation des relations. Résultat : une vie inconfortable.
Comme tout un chacun, notre interlocuteur dispose des six TP Process
Com. Si la communication ne passe pas, c’est que notre interlocuteur, et
éventuellement nous-mêmes, a entamé sa vrille de stress. L’identification
de ce stress facilite le repérage du TP qu’il nous présente alors.
La dynamique d’échec
Les trois niveaux de stress
Le mécanisme de stress s’intensifie avec le niveau de mal-être.
L’expression populaire « partir en vrille » illustre bien ce phénomène : si
rien ne change, progressivement, la vrille de stress s’enfonce du premier
degré de stress au deuxième, puis au troisième degré.
Chaque degré de stress est associé à un masque. Le masque du premier
degré est appelé driver ; le masque du deuxième est appelé mécanisme
d’échec. Au troisième degré de stress, la personne montre un masque de
désespoir.
Les trois degrés de stress

Degré de stress Appellation Process Com

Premier Driver

Deuxième Mécanisme d’échec

Troisième Désespoir

Quand on fait ses premiers pas dans la découverte de Process Com, on a


tendance à passer un peu vite sur le premier degré de stress, car le
deuxième « parle » davantage. Le premier degré est plus subtil et présente
des conséquences moins graves. Plus une personne s’enfonce dans son
stress, plus celui-ci devient repérable.
Le praticien a néanmoins intérêt à exceller dans l’identification des
premiers degrés de stress pour repérer plus vite le TP que présente son
interlocuteur. En agissant dès le premier degré de stress, on limite le
passage au deuxième.

Les positions de vie


L’un des principes de base de Process Com est qu’une communication ne
peut s’établir que si les deux protagonistes s’estiment un minimum
mutuellement. Quand il y a estime réciproque, nous parlerons d’une
position de vie +/+ ou OK/OK, qui permet la communication. Prenons un
exemple.
Jacques dit à Marion : « Avec toi, c’est toujours pareil. Les bras m’en
tombent, je ne sais plus quoi faire. Je suis nul. J’abandonne. » Posons-nous
deux questions clés :
Jacques s’estime-t-il ? Non.
Le premier signe est donc - (moins) ou non-OK.
Jacques estime-t-il Marion ? Non.
Le deuxième signe est donc - ou non-OK.
Jacques est dans une position de vie -/- (moins/moins) ou non-OK/non-
OK. Il n’y a donc pas communication.
Imaginons maintenant que Jacques dise à Marion : « Marion, peux-tu
envisager de t’y prendre autrement la prochaine fois ? » et reprenons nos
deux questions :
Jacques s’estime-t-il ? Oui.
Le premier signe est donc + ou OK.
Jacques estime-t-il Marion ? Oui.
Le deuxième signe est + ou OK.
Jacques est dans une position de vie +/+ ou OK/OK. La communication
s’établit.
Abordons à présent plus en détail chaque degré de stress, en prenant en
compte à chaque fois la position de vie afin de savoir si la communication
s’établit ou non.
Les trois degrés de stress s’activent dans l’ordre : premier degré (driver) ;
deuxième degré (mécanisme d’échec) et troisième degré (désespoir).
Cependant, nous allons les présenter dans le sens inverse : 3, 2, 1. Leurs
mécanismes sont plus faciles à comprendre quand ils sont découverts dans
l’ordre inverse.

Troisième degré de stress


Au troisième degré de stress, la personne concernée n’a plus de ressources
pour gérer la relation, elle s’est fait emporter dans la vrille de stress. Elle
est dans le désespoir. Elle rompt (quitte) la relation, quelles qu’en soient
les conséquences. Cette situation d’échec s’accompagne de problèmes de
dépression, de troubles psychosomatiques, etc.
Ce troisième degré de stress est heureusement le moins courant.

Troisième degré de stress et position de vie


Prenons un exemple pour évoquer la position de vie moins/moins (-/-).

Un jeune professeur en difficulté


Un jeune professeur est nommé dans une école réputée difficile.
On lui attribue une classe dont les autres enseignants parlent sur
un ton sarcastique : « Tu as récupéré la classe des bons à rien. Tu
ne vas jamais t’en sortir. » Il a démarré son année découragé par
ses collègues. Au bout de six mois, il tient ce discours à ses
élèves :
« Je ne suis qu’un jeune professeur sans expérience, vous n’êtes
tous que des cancres. Je ne vois vraiment pas ce que nous
pourrions faire de bien ensemble, alors je pars. »

Ce jeune professeur ne sait plus que faire. Il est au bout du bout. Ce regard
négatif sur lui-même est qualifié de position « non-OK » ou « moins (-) ».
Il n’a pas non plus de considération pour ses élèves, qu’il considère
comme « non-OK » ou « moins (-) ». Ce jeune professeur vit la position
de vie « -/- » ou « non-OK/non-OK ».

Désespoir et profil
Dans chacun des six TP, la rupture du troisième degré de stress s’exprime
de façon différente. Le tableau ci-dessous détaille la nature du désespoir de
chaque TP au moment où la rupture se produit.

Profil (TP) Nature du désespoir en stress de troisième degré

Persévérant « Je savais bien qu’ils ne me faisaient pas confiance. »


Profil (TP) Nature du désespoir en stress de troisième degré

Travaillomane « Ils sont stupides. »

Empathique « Je sentais bien qu’ils ne m’aimaient pas ! »

Rêveur « Personne ne m’a dit ce qu’il fallait faire. »

Promoteur Fuit les autres avant qu’ils ne l’abandonnent.

Rebelle Devient revanchard quand il est rejeté.

Deuxième degré de stress


Sitôt que l’interlocuteur est en deuxième degré de stress, la
communication devient difficile, inconfortable, voire conflictuelle. Ce
degré s’accompagne du « mécanisme d’échec ».

Deuxième degré de stress et position de vie


Dans le deuxième degré de stress, la position de vie n’est pas équilibrée.
Deux situations peuvent se produire :
Positions de vie +/−. Reprenons l’exemple de Jacques disant à Marion :
« Avec toi, c’est toujours pareil ! » Jacques s’estime-t-il ? Oui. Le
premier signe est donc + ou OK. Estime-t-il Marion ? Non. Le
deuxième signe est − ou non-OK. Jacques établit une position de vie +/
− ou OK/non-OK. Le premier signe indique l’estime que l’émetteur du
message a pour lui-même. Jacques est donc en deuxième degré de
stress.
Position de vie −/+. Prenons un exemple : au début d’un speech à la
réunion d’école, le proviseur resent le besoin de déclarer : « Mesdames
et Messieurs, je suis navré mais je suis un peu souffrant et mon
intervention risque d’en pâtir. » Le proviseur, s’estime-t-il ? Non. Le
premier signe est donc − ou non-OK. Estime-t-il ses interlocuteurs ?
Oui. Le deuxième signe est donc + ou OK. Georges est dans une
position de vie −/+ ou non-OK/OK. Il présente donc un deuxième
degré de stress.
Trois masques sont associés aux positions de vie :
Attaquant : +/−
Geignard : −/+
Blâmeur : +/−
Selon le TP dans lequel nous sommes, en deuxième degré de stress, nous
adoptons l’un de ces trois masques. Voyons comment cela s’applique à
chacun des six TP.

Un mécanisme d’échec par profil


Profil Persévérant : part en croisade
« Je tiens à vous le dire : c’est en agissant de la sorte que l’esprit de
famille va se dégrader. C’est inadmissible de se conduire ainsi. Je tiens à
ce que chacun veille à être respectueux des autres. J’attends que
dorénavant… car… »
Position de vie : +/−. En stress de deuxième degré, ce TP s’estime et
n’estime pas son interlocuteur.
Masque : Attaquant.

Profil Travaillomane : surcontrôle


Charles a confié la liste de courses à sa fille Laura. Il lui a donné toutes les
instructions qu’il estimait nécessaires pour que tout se passe comme si
c’était lui qui faisait les courses. Lorsque Laura revient, il ne peut
s’empêcher de vérifier chaque article au sortir du sac en pointant sa liste et
le ticket de caisse. Un produit n’est pas de la marque demandée. « Mes
explications étaient pourtant claires. C’est impensable que tu te trompes
sur une chose aussi basique ! »
Position de vie : +/−. En stress de deuxième degré, ce TP s’estime et
n’estime pas son interlocuteur.
Masque : Attaquant.

Profil Empathique : fait des erreurs


Dans son TP Empathique, non seulement une personne fera des erreurs
dans son domaine d’expertise, mais elle soulignera oralement son
mécanisme d’échec : « Je suis navré. Je ne sais pas ce que j’ai,
aujourd’hui, mais je ne fais que des bêtises. »
Position de vie : −/+. En stress du deuxième degré, ce TP ne s’estime pas
et estime son interlocuteur.
Masque : Geignard.

Profil Rêveur : ne finit pas ses tâches


Le TP Rêveur n’exprime pas naturellement ce qui se passe en lui. Son
entourage finira par remarquer que plus rien n’avance et se posera des
questions : est-il malade ? Notre TP Rêveur est simplement en deuxième
degré de stress.
Interpellé par un de ses parents, il peut répondre : « Je n’avais pas les
informations dont j’avais besoin » et pensera « je ne vais jamais réussir à
le faire ».
Position de vie : −/+. En stress du deuxième degré, ce TP ne s’estime pas
et estime son interlocuteur.
Masque : Geignard.

Profil Promoteur : manipule/« Je suis spécial »


Manipulation : « Dis, Jacques, il y a un bruit qui court sur toi… Il paraît
que… »
« Je suis spécial » : « Moi, je n’ai pas besoin de réfléchir pour prendre ce
type de décision. »
Position de vie : +/−. En stress du deuxième degré, ce TP s’estime et
n’estime pas son interlocuteur.
Masque : Blâmeur.

Profil Rebelle : rejette la responsabilité


« Ben non, je n’ai pas pu le faire, mon frère ne m’a pas donné les éléments
à temps. Avec lui, c’est toujours pareil ! »
Position de vie : +/−. En stress du deuxième degré, ce TP s’estime et
n’estime pas son interlocuteur.
Masque : Blâmeur.
Les TP en deuxième de degré de stress n’évoluent pas obligatoirement
jusqu’à leur troisième degré de stress.

Premier degré de stress


Voyons le premier degré de stress. Taibi Kahler nous dit que nous sommes
dans cet état 80 % du temps, c’est considérable. En premier degré de
stress, cette fragilité s’exprime sous la forme d’un message contraignant
soit pour l’interlocuteur, « Tu as de la valeur si », soit pour soi-même,
« J’ai de la valeur si ». Le « si » amène notre inconscient à adopter certains
comportements répétitifs, les drivers, qu’on pourrait traduire par
« message contraignant ». Kahler s’est inspiré du terme de Freud selon
lequel l’inconscient « conduit » (conduire : to drive en anglais) des
comportements répétitifs. Notre inconscient semble piloter : ne dit-on pas
« C’est plus fort que moi » ?

Premier degré de stress et position de vie


Cette position de vie conditionnelle impacte notre relation à l’autre, et
donc la qualité de vie. Ce premier degré de stress est observable par ce qui
est appelé driver.

« Tu as fait une faute… »


Le petit Pierre présente une dissertation bien léchée, avec un point
de vue original. Le parent la parcourt rapidement, et sa première
remarque est : « Tu as fait une faute page 2. “Rébarbatif” ne s’écrit
pas comme ça. » Le parent transmet à son enfant ce message
contraignant : « Tu as de la valeur Si tu es parfait. ». C’est le driver
du TP Persévérant. Un message contraignant peut avoir un impact
significatif sur l’image et l’estime de soi de son destinataire.
Dans cet exemple, le message du parent est le suivant : « J’ai de la valeur
(+), et toi, enfant, tu as de la valeur si tu es parfait (+SI). » Le signe de la
position de vie est donc +/+ SI.

« Je le relis une fois de plus… »


Le professeur réclame un devoir qu’un de ses élèves devait lui
remettre à midi. Il le surprend à son bureau en train de peaufiner
ledit devoir. « Tu es en retard pour me remettre ce devoir. Que fais-
tu ? » demande le professeur. « Je le relis une fois de plus pour
qu’il soit parfait. » L’élève émet ce message contraignant (à lui-
même) : « J’ai de la valeur Si je suis parfait. » C’est le driver du TP
Travaillomane.

Ici, le message de l’élève est le suivant : « J’ai de la valeur Si je suis


parfait (+SI), et toi, professeur, tu as de la valeur (+). » Le signe de la
position de vie est donc +SI/+.

Un driver par profil


Profil Persévérant : voit ce qui ne va pas chez l’autre
Stéphane passe ses week-ends à repeindre gracieusement la façade de son
beau-père, entrepreneur de peinture à la retraite. Le jour J, tout fier,
Stéphane invite son beau-père pour lui montrer son travail. Son beau-père
examine le travail de son œil de professionnel. En s’approchant d’une
fenêtre, il pointe le bord d’une vitre et lui dit : « Tu as bavé sur le
carreau. » Un rapide merci, c’est toute la récompense que le gendre
recevra. Stéphane s’est promis qu’on ne l’y reprendrait plus !
Le beau-père s’attribue de la valeur (+) et n’attribue de valeur à son gendre
que SI (+SI) il est parfait.
Position de vie : +/+SI
Le piège, c’est que les drivers partent d’une bonne intention. Ici, le TP
Persévérant risque de démotiver son interlocuteur.

Profil Travaillomane : ne délègue plus


Charles n’a pas l’assurance que sa fille Laura ramènera bien tous les
articles de la liste des courses ni que ce seront bien les articles des
marques qu’il a précisées. Claire, son épouse, tente de le convaincre. Mais
Charles refuse : « Non, je préfère le faire moi-même. Je vais passer plus de
temps à lui expliquer ce que j’attends et les points auxquels il faut être
attentif. » Charles obtiendra quelque chose de parfait SI il le fait lui-même
(+SI). Son environnement est OK.
Position de vie : +SI/+
À ce degré de stress, le Travaillomane a pour leitmotiv : « J’ai plus vite
fait de le faire moi-même. » S’il a raison sur le coup, c’est bien sûr faux à
moyen et long terme.

Profil Empathique : se suradapte


C’est la réunion du bureau de l’association. Frédéric vient vers Charles et
propose : « Tu veux un petit café ? Surtout, tu n’hésites pas ! » Il insiste
pour faire plaisir. Frédéric ne s’estime que si (+SI) il fait plaisir.
Position de vie : +SI/+
Le profil Empathique dans ce driver a généralement des difficultés à dire
non et cherche exagérément à faire plaisir à tout le monde.

Profil Rêveur : s’isole, se replie sur lui-même


Hier, c’était la réunion de l’association et Charles se demande si Jacques
était vraiment présent. Il y a de bonnes probabilités que Jacques ait été
dans son TP Rêveur lors de cette réunion. Jacques s’estimerait si (+SI) il
participait autant que les autres membres du groupe.
Position de vie : +SI/+
Le profil Rêveur dans ce driver peut entraîner la personne à se demander
si elle est à sa place dans ce groupe.

Profil Promoteur : chacun pour soi


On demande un service à Alice et celle-ci répond : « Ce n’est pas mon
problème » ou « Tu te débrouilles ». Le premier degré de stress du TP
Promoteur, c’est « chacun pour soi ». Alice n’estime les autres que si (+SI)
ils sont forts, savent se débrouiller seuls.
Position de vie : +/+SI
Avec ce driver, le profil Promoteur peut être perçu comme ne soutenant
pas ceux de son entourage qui en ont besoin.

Profil Rebelle : invite à l’effort ou ne comprend plus


Lors de la réunion de l’association, un membre intervient : « J’ai rien
compris, tu peux répéter ? » Il s’agit là du premier degré de stress du TP
Rebelle. Le profil Rebelle « invite à l’effort » l’animateur et ne s’estimera
que si (+SI) il comprend.
Position de vie : +SI/+
Le profil Rebelle, dans ce driver, est moins en recherche d’explications
que d’un contact. Nous en reparlerons plus loin.

L’essentiel à retenir
C’est notre vécu des situations qui nous entraîne dans notre vrille de
stress, tout d’abord au premier degré (driver), puis au deuxième, et
enfin à la rupture (troisième degré).

L’émetteur du L’émetteur estime Degré de stress ou


Position de vie
message s’estime son interlocuteur communication

Oui : + Oui : + OK/OK : +/+ Le seul cas où il y a


communication

Oui : + Oui si : +SI OK/OK si : +/+SI Premier degré de


stress — l'autre a
de la valeur SI

Oui si : +SI Oui : + OK si/OK : +SI/+ Premier degré de


stress — j’ai de la
valeur SI

Oui : + Non : – OK/non-OK : +/– Deuxième degré de


stress

Non : – Oui : + non-OK/OK : –/+ Deuxième degré de


stress

Non : – Non : – non-OK/non-OK : Troisième degré de


–/– stress
Il y a mécommunication quand l’interlocuteur est dans sa vrille de
stress.
La nature de son stress nous permet d’identifier le TP concerné.
CHAPITRE 3

LES ANTIDOTES PROCESS


COM

Au programme
Trois éléments clés
Retrouver la motivation et la spirale de réussite
La Question Existentielle
L’essentiel à retenir

Process Com propose un processus à mettre en œuvre quand une relation


se dégrade. Confrontés à une mécommunication, nous disposons d’outils
pour interagir avec notre interlocuteur de façon qu’il sorte de sa vrille
d’échec. Sitôt qu’il sera à nouveau en contact avec sa spirale de réussite, la
communication se rétablira.

Trois éléments clés


Process Com propose à chaque TP en vrille de stress (mécanisme d’échec)
un type d’interaction composé de trois éléments :
le besoin psychologique,
la perception du monde,
le canal de communication.

Des besoins à satisfaire


Cette clé est de loin la plus importante des trois, celle qui mérite le mieux
le qualificatif d’antidote au stress.
Tout comme nous devons satisfaire des besoins physiques pour être en
bonne santé, nous devons aussi satisfaire des besoins psychologiques.
Taibi Kahler a associé ces besoins à chaque forme de stress. Les satisfaire
permet d’être en bonne santé psychologique et de sortir de son stress. La
non-satisfaction du besoin psychologique conduit au stress. A contrario, sa
satisfaction nous sort de notre stress. Il s’agit sans doute de l’outil le plus
puissant de Process Com.
Le schéma ci-dessous présente des organisations d’immeuble fort
différentes. Ces deux personnes peuvent très bien collaborer : il n’existe
pas de tandem impossible. Mais faute de connaître Process Com, chacun
ignore les mécanismes qui sont à l’œuvre chez l’autre.

Dans de tels cas, la sortie de crise est beaucoup plus compliquée sans
Process Com.
Besoins psychologiques et profils

TP (Profil) Besoins psychologiques

Persévérant Reconnaissance des opinions


Reconnaissance du travail

Travaillomane Reconnaissance du travail


Structuration du temps
TP (Profil) Besoins psychologiques

Empathique Cinq sens


Reconnaissance inconditionnelle de la personne

Rêveur Solitude
Lui dire ce qu’on attend de lui, dans le détail

Promoteur Excitation

Rebelle Contact

Un peu plus loin (page 45), nous verrons comment satisfaire un besoin
psychologique en une phrase.

La perception du monde
Notre manière de regarder le monde varie en fonction du TP Process Com
dans lequel nous nous trouvons.
Dans l’une des premières scènes de Goldfinger, James Bond s’apprête à
embrasser sa partenaire. Dans l’œil de celle-ci, il aperçoit un méchant prêt
à l’attaquer par-derrière. À cet instant, les spectateurs ont éclaté de rire.
Quel humour ! Ce soir-là, le public, réactif et ludique, ne prit pas cela au
sérieux. D’autres auraient critiqué : « C’est ridicule, pas crédible, etc. » Il
se serait agi d’une autre perception du monde, comme celle des faits
(Travaillomane) ou celle des opinions (Persévérant). Chaque TP a sa
manière de voir le monde.
TP et modes de perception

TP Perception du monde

Persévérant Valeurs et opinions

Travaillomane Faits

Empathique Émotions

Rêveur Réflexion, imagination, forme de détachement


Invitation à l’action par l’extérieur

Promoteur Entre en action lorsqu’une opportunité se présente

Rebelle Processus de réaction : il réagit au moindre signe d’intérêt


Commencer un échange en tenant compte de la « perception du monde »
du TP de notre interlocuteur élève immédiatement le niveau relationnel.

Les canaux de communication


Ne vous est-il jamais arrivé de dire : « Il est bouché ? » ; « Je parle
français ou quoi ? » ; « Il n’écoute pas, c’est à devenir chèvre » ; « Dis, tu
écoutes ce que je dis ? » Qu’est-ce qui rend donc les gens sourds ?
Chacun des six profils que nous avons en nous a un canal qui lui convient.
Si nous nous adressons à l’autre dans un canal qui ne lui convient pas, il
peut ne pas entendre vraiment ce que nous lui disons.
Il existe quatre types de canaux de communication :
le canal informatif ou interrogatif est fondé sur l’échange des
informations et utilise le questionnement ;
le canal nourricier témoigne la chaleur et compréhension envers son
interlocuteur ;
le canal directif donne des ordres en visant la partie pensante de son
interlocuteur ;
le canal émotif utilise un ton ludique, enthousiaste et spontané avec son
interlocuteur.
Voici comment ils sont associés aux six TP du modèle Process Com.
Canaux de communication et types de personnalité

TP (profil) Canal Exemple

Persévérant, Interrogatif- « Peux-tu me donner ton devoir pour


Travaillomane Informatif demain matin ? »

Empathique Nourricier « Si tu as besoin d’aide pour ton devoir, je


suis à ta disposition. »

Promoteur, Rêveur Directif « Donne-moi ton devoir demain matin, s’il


te plaît. »

Rebelle Émotif « J’adorerais lire ton devoir demain. »


Retrouver la motivation et la spirale de réussite
Toute la puissance de Process Com consiste à construire une phrase
(interaction) avec les trois éléments que nous venons d’aborder. Cette
phrase va contribuer à ce que l’interlocuteur remonte en énergie et sorte de
son stress. Il aura alors accès à sa spirale de réussite.

Faire sortir un interlocuteur de son stress


Une seule phrase peut alors contribuer à faire sortir l’interlocuteur de son
stress, deux tout au plus seront nécessaires pour qu’il revienne
instantanément dans sa spirale de réussite à condition de satisfaire le
besoin psychologique associé à son TP. Voici des exemples qui illustrent la
façon de satisfaire ces neuf besoins psychologiques.
Reconnaissance des opinions (TP Persévérant) :
« Ta manière d’argumenter est particulièrement intéressante. »
« Ai-je bien compris ce que tu voulais dire ? » suivi d’une
reformulation.
Reconnaissance du travail (TP Persévérant et Travaillomane) :
« Les options que tu as choisies pour présenter ce sujet le rendent clair
et compréhensible. »
« Ce travail a dû te demander une recherche considérable ! »
Structuration du temps (TP Travaillomane) :
« J’attends que tu fasses ce travail dans un délai de cinq jours. Est-ce
réalisable pour toi dans ce délai ? »
« L’ordre du jour est divisé en trois parties. Premièrement… ;
deuxièmement… ; et finalement… »
Cinq sens (TP Empathique) :
« Allons découvrir ce restaurant qui a l’art d’associer les saveurs de
manière nouvelle et de sublimer les goûts. »
Reconnaissance inconditionnelle de la personne (TP Empathique) :
« Sans toi, je ne sais pas comment nous nous en sortirions. »
« Si tout le monde était comme toi, cela marcherait comme sur des
roulettes. »
Solitude (TP Rêveur) :
« Si tu as besoin de t’isoler pour réaliser ce travail, demande-moi,
j’organiserai quelque chose. »
Lui dire ce qu’on attend de lui (TP Rêveur) :
« Inspire-toi du processus adopté dans l’affaire précédente pour
entreprendre cette opération. »
Excitation (TP Promoteur) :
« Si tu arrivais à obtenir 16 de moyenne, ce serait vraiment fort ! »
« Même en faisant tout pour cela, ce n’est pas gagné ! »
Contact (TP Rebelle) :
« Sur ce coup-là, si ça se trouve, tu vas t’en sortir comme d’hab’,
hein ? »
« Et si on y allait franco, juste pour le fun, OK ? »
Chacune des phrases ci-dessus est composée du canal de communication,
de la perception du monde et du besoin psychologique. C’est le processus
Process Com pour contribuer à « sortir » notre interlocuteur de son stress
et à rétablir la communication.

Pour soi-même
Nous sommes quelquefois bien en peine de trouver le moteur qui va nous
donner envie de faire des choses extraordinaires. Bien avant la déprime, il
y a des matins où tout est gris, maussade, y compris soi-même. Que faire ?
Process Com nous donne une clé : prendre en charge ses propres besoins
psychologiques afin de retrouver une pêche d’enfer !
Sitôt que le moral vacille ou que la déprime guette, observez à quel TP
Process Com correspond votre stress pour mettre en œuvre la satisfaction
du ou des besoins psychologiques associés à ce TP. C’est tout aussi simple
pour motiver son entourage.
Les besoins psychologiques de Claire
Claire tient un cabinet. Elle reçoit toute la journée des clients qui
sont en recherche d’emploi, qui, après un licenciement, tentent de
se reconstruire, etc. C’est un métier qui démolirait les plus solides.
Cette femme a négocié avec la Chambre de commerce de faire un
exposé une fois par mois devant une cinquantaine d’étudiants en
processus de recherche d’emploi. Il ne fait pas de doute qu’avec
son esprit brillant et son bagout naturel, elle fait un tabac et satisfait
ainsi son besoin psychologique : « la reconnaissance de ses
opinions ». Elle satisfait là l’un des deux besoins psychologiques de
son TP Persévérant (cf. tableau plus bas).

La satisfaction du besoin psychologique agit comme l’huile dans un


moteur. L’état de stress est dû à un déficit de satisfaction du besoin
psychologique. Sitôt que le niveau est trop bas, les ratés commencent, la
relation avec les autres se dégrade.
Que se serait-il passé si Claire n’avait pas eu l’ingénieuse idée de
s’occuper de satisfaire son besoin psychologique du TP Persévérant ? Elle
serait entrée en premier degré de stress : elle aurait d’abord vu ce qui
n’allait pas chez ses clients. Ensuite, elle serait passée en deuxième degré
de stress : pour un oui ou pour un non, elle serait partie en croisade contre
un client. Elle l’aurait attaqué : « Vous imaginez, monsieur, en agissant
ainsi, vous n’aurez que des résultats désastreux. Vous devez changer de
comportement. Le comportement que vous avez adopté est inadmissible
compte tenu de ce que… »
Mais aussitôt son besoin psychologique satisfait, le stress de Claire
s’envole, son énergie remonte, la communication se rétablit. C’est simple
et instantané.

La Question Existentielle
Process Com attribue une question existentielle (QE) à chaque TP. C’est
une question qui tenaille, trotte dans la tête, consciemment ou
inconsciemment. Elle est nommée « existentielle » car c’est une question
vitale (psychologique) ! À travers l’attitude de notre environnement, nous
déduisons si la réponse est oui ou non. Si nous répondons oui, cette
anxiété existentielle disparaît. Nous renforçons notre confiance en soi.
Nous nous sentons libérés et pouvons exprimer davantage qui nous
sommes.
Au sens académique de Process Com, de Taibi Kahler, nous ne pouvons
pas affirmer qu’il s’agisse d’un antidote – bien que son effet soit puissant.

Une question par profil


Profil Persévérant : suis-je digne de confiance ?
C’est à la lumière de cette interrogation que le TP Persévérant écoute ses
interlocuteurs.
Dans ce TP, si nous estimons que notre environnement n’a pas confiance
en nous, nous perdons une partie de nos moyens. Si nous estimons que
notre environnement nous fait confiance, nous sommes dans de bonnes
conditions pour exprimer qui nous sommes.

Profil Travaillomane : suis-je compétent ?


La soif de reconnaissance portée par cette question est fondamentale. Elle
peut aller jusqu’à pousser le TP Travaillomane à « en faire des tonnes » et
à friser l’épuisement afin d’obtenir la reconnaissance de sa compétence.
Cette QE nous pousse à avoir une attitude de « bon élève ».
Dans ce TP, si nous estimons que notre environnement nous considère
comme incompétent, nous perdons une partie de nos moyens. Si nous
estimons que notre environnement nous considère comme compétent, nous
sommes dans de bonnes conditions pour exprimer le meilleur de qui nous
sommes.

Profil Empathique : suis-je aimable ?


Cette question est présente dans les échanges du TP Empathique. Il
interprète les propos de son interlocuteur en référence à elle.
Dans ce TP, si nous estimons que notre environnement ne nous aime pas,
nous perdons une partie de nos moyens. Si nous estimons que notre
environnement nous aime, nous sommes dans de bonnes conditions pour
exprimer tous nos talents.

Profil Rêveur : suis-je voulu ?


C’est une question douloureuse quand on se la pose enfant. Nous pouvons
imaginer ce qu’elle génère une fois adulte, et le mal-être qu’elle peut
engendrer. Rien ne se voit chez le TP Rêveur, tout se passe à l’intérieur.
Dans ce TP, si nous estimons que nous ne sommes pas voulus par notre
environnement, nous perdons une partie de nos moyens. Si nous estimons
être voulus par notre environnement, alors, nous sommes dans de bonnes
conditions pour exprimer qui nous sommes.

Profil Promoteur : suis-je vivant ?


Ce TP n’a de cesse de prendre des risques. Dans sa relation à l’autre ou
avec son environnement, il tentera des positions limites pour voir ce que
cela fait, tester où est la limite.
Dans ce TP, si nous estimons que notre environnement ne présente aucun
risque, nous pouvons être passifs et guetter qu’une meilleure opportunité
se présente à nous. Si notre environnement nous lance un défi, nous
déploierons tous nos talents.

Profil Rebelle : suis-je acceptable ?


Cette QE peut aussi se dire : m’acceptez-vous tel que je suis ? Ce TP
s’évertue à se différencier du commun des mortels pour vérifier s’il est
toujours accepté. Cette démarche peut aller jusqu’à le marginaliser.
Dans ce TP, si nous estimons que notre environnement nous considère
comme une bête curieuse, nous perdons une partie de nos moyens. Si nous
estimons que notre environnement nous accepte tels que nous sommes
sans jugement, nous sommes dans de bonnes conditions pour exprimer qui
nous sommes.
Nous allons voir plus loin comment utiliser la QE avec nos interlocuteurs.
Son usage est presque aussi puissant que la satisfaction du besoin
psychologique.

L’essentiel à retenir
Le stress étant essentiellement généré par un déficit du besoin
psychologique, il suffira d’adresser à l’interlocuteur une ou deux
phrases satisfaisant son besoin psychologique.
Ces phrases auront d’autant plus d’efficacité qu’on emploiera le canal
de communication et la perception du monde appropriés.
Garder en mémoire la question existentielle du profil de son
interlocuteur facilite également la communication.
Si notre interlocuteur est stressé et que nous sommes capables de
satisfaire son besoin psychologique, la relation a toutes les chances de
se rétablir quasi instantanément.
PARTIE 2

PROCESS COM EN PRATIQUE


CHAPITRE 4

IDENTIFIER UN PROFIL
PROCESS COM

Au programme
Interlocuteur et situation
Un seul TP gênant
Déterminer le profil
Une seule interaction suffit
L’essentiel à retenir

Il n’y a pas d’effet pervers à se tromper de TP, c’est là une grande qualité
de Process Com. Mais si le praticien se trompe au sujet de son
interlocuteur, son action sera inopérante. Il risquera de croire que Process
Com ne marche pas toujours et finira par se décourager… Ce serait
dommage !
Pour bénéficier de l’efficacité de Process Com, il faut donc une technique
sûre pour identifier le TP présenté par l’interlocuteur.
Nous prenons ici en compte quatre techniques, fruit de nos
développements pédagogiques, qui servent cet objectif :
Quand une relation ne nous convient pas, c’est souvent avec le même
TP.
Une clé permet d’identifier avec sûreté le TP gênant.
Une seule interaction (ou phrase) suffit à améliorer ou rétablir une
relation.
Jusqu’à la fin du livre, les auteurs partagent leurs développements
pédagogiques. Ils sont dispensés dans les formations MANAGIS. Ces
techniques résultent de leurs observations et expérimentations lors de
milliers de face-à-face en formation et en coaching.

Interlocuteur et situation
Un seul type de personnalité
Chacun peut observer qu’avec tel ami, nous avons tendance à parler
politique, religion, philosophie (notre TP Persévérant), avec tel autre, nous
nous montrons plutôt espiègles, joueurs, taquins (notre TP Rebelle). Avec
une relation, nous aurons envie de faire les quatre cents coups, de prendre
des risques (notre TP Promoteur), avec une autre, nous serons simplement
bien sans même avoir besoin de parler (notre TP Rêveur), et avec une
troisième encore, la relation sera pleine d’affection, comme si nous nous
connaissions depuis toujours (notre TP Empathique).

Pierre et ses enfants


Pierre a trois enfants. Il est toujours sur le dos de Christophe, son
aîné : « As-tu fait tes devoirs ? As-tu rangé ta chambre ? », etc.
D’ailleurs, sa femme le lui reproche. Sa fille Céline, la cadette, est
un mystère pour lui : il ne comprend pas comment elle
« fonctionne ». Et avec Charlotte, la benjamine, tout se passe dans
la facilité. Pierre se trouve injuste d’avoir des relations différentes
avec chacun de ses enfants.

Rassurons Pierre, tout est « normal ». Inconsciemment, il est dans un TP


différent avec chacun de ses enfants. Avec son aîné, il est dans son TP
Persévérant, exigeant que Christophe soit parfait. Avec Céline, il est
probablement dans son TP Travaillomane, difficile alors pour lui de lire le
fonctionnement en mode Rebelle de sa fille. Avec la plus jeune, il est dans
son TP Empathique qui résonne avec le TP Empathique qu’elle lui
présente.
Inconsciemment, nous nous positionnons dans l’un de nos six TP en
fonction de notre interlocuteur.
Situation
Le modèle va encore plus loin dans sa mobilité. Non seulement nous
sommes dans un TP avec un interlocuteur donné, mais avec ce même
interlocuteur, nous pouvons être dans un TP différent si le sujet abordé est
différent et si l’environnement est différent.

L’exemple de Marjorie
Éric conduit Marjorie, une collègue, en voiture à la gare en raison
de la grève des tramways. Marjorie se lance dans des confidences.
Elle lui parle de son petit ami, de leur projet de vacances et de sa
vie privée. La relation devient agréable, alors qu’au bureau, c’est
plutôt distant, voire tendu. Il semble ne plus s’agir de la même
personne !

Au travail, Marjorie présente son TP Promoteur en stress à Éric. Dans la


voiture, situation moins formelle, elle passe dans son TP Empathique, et
elle n’est pas en stress comme au bureau. C’est involontaire et inconscient.

Un seul TP gênant
Malgré cette mobilité, la pratique du modèle Process Com reste simple
pour le praticien. Voyez l’anecdote avec Marjorie : elle est dans son TP
Promoteur en stress au travail. Dans une autre situation, sitôt en voiture,
elle passe dans un autre de ses TP, sans stress, ce qui rend la relation
agréable. La relation n’est pas OK lorsque Marjorie présente son TP
Promoteur en stress à Éric. Éric se sent gêné par le TP Promoteur de
Marjorie.
Sur plus de cinq mille cas, il a été vérifié ce qui peut être érigé en règle :
Souvent, nous ne sommes gênés que par un seul des six TP d’un
interlocuteur avec lequel notre relation n’est pas satisfaisante.
Les participants à nos formations disent qu’ils se sentent gênés par le
même TP chez des interlocuteurs différents. En exerçant Process Com, ils
obtiennent un nouveau regard sur la situation. La mise en œuvre
d’interactions Process Com permettra de rétablir la communication et la
relation.
L’apprentissage de Process Com est aisé si le débutant se fixe le bon
objectif. Il est recommandé de se limiter au début à devenir expert du TP
qui gêne le plus. Ensuite seulement, on élargira sa pratique à un deuxième
TP.

Déterminer le profil
Dans la pratique Process Com, la première action est d’identifier le TP de
notre interlocuteur avec lequel nous nous sentons gênés.
Certains TP peuvent prendre des formes apparemment similaires, d’où les
risques de confusion suivants :
entre Travaillomane et Rêveur : tous deux ont un côté « appliqué » qui
peut amener à les confondre ;
entre Persévérant et Promoteur : ils peuvent avoir un côté
« leadership » rendant la confusion possible ;
entre Empathique et Rebelle : les deux ont en commun l’émotion qui
peut engendrer le doute.
Nous allons découvrir la première question à se poser pour identifier le TP
de l’autre et éviter les confusions.

La technique
Au fil de nos observations, nous avons élaboré une technique pour
identifier le TP qui nous gêne chez notre interlocuteur.
Nos travaux nous ont amenés à formuler l’entrée en relation de deux
manières particulières :
si la personne « Cherche à Entrer en Relation par le biais de quelque
chose » (CER) ;
ou si la personne « Entre essentiellement en Relation Quand » (ERQ)
un élément extérieur est en jeu.
Une entrée en relation par profil
Le TP Persévérant Cherche à Entrer en Relation (CER) par le biais des
opinions.
Le TP Travaillomane Cherche à Entrer en Relation (CER) par le biais des
faits.
Le TP Empathique Cherche à Entrer en Relation (CER) par le biais des
émotions (sentiments).
Le TP Rêveur Entre en Relation essentiellement Quand (ERQ) il y est
obligé ou invité.
Le TP Promoteur Entre en Relation essentiellement Quand (ERQ) il y voit
une opportunité.
Le TP Rebelle Entre en Relation essentiellement Quand (ERQ) il
provoque la réaction de l’autre pour créer du contact.

La question pour éviter la confusion


Dans le processus d’identification, la première question que nous
proposons de se poser est : « Est-ce que mon interlocuteur Cherche à
Entrer en Relation (CER) avec moi, ou est-ce que mon interlocuteur Entre
en Relation (avec moi) essentiellement Quand… (ERQ) » ? Cette
dichotomie évite les confusions :
le TP Travaillomane est CER alors que le TP Rêveur est ERQ ;
le TP Persévérant est CER alors que le TP Promoteur est ERQ ;
le TP Empathique est CER alors que le TP Rebelle est ERQ.
Après avoir répondu à cette seule question « Est-ce que notre interlocuteur
est CER ou ERQ ? », nous venons d’éliminer trois TP sur les six possibles.
Rapide !

À vous de jouer
Toute la famille se retrouve à dîner, Olivier pense que son plat manque de
sel. Il lance à la cantonade : « Zut, y’a pas de sel sur la table. »
Comment Olivier entre-t-il en relation ? Quel pourrait être son profil ?
Jacques dit à un interlocuteur : « Il paraît que tu as raté… » ou « Les gens
présents ont considéré que tu avais loupé le coche ».
Comment Jacques entre-t-il en relation ? Quel pourrait être son profil ?

Dans ces deux exemples, Olivier et Jacques ne s’approprient pas


l’information. Ils ne parlent pas en leur nom. Olivier ne cherche pas à
entrer en relation. Jacques fait parler les autres en employant « il paraît
que » et « les gens présents ont considéré ». Ils sont donc ERQ, le profil
qu’ils présentent peut donc être celui de TP Rêveur, Promoteur et Rebelle.

Pour mieux comprendre, prenons les phrases ci-dessus et reformulons-les


à la manière dont les auraient exprimées les TP CER (Persévérant,
Travaillomane, Empathique).

Entre en Relation essentiellement


Cherche à Entrer en Relation (CER)
Quand (ERQ)

« Zut, y’a pas de sel sur la table ! » « Laure, peux-tu aller chercher le sel, s’il te
plaît ? »

« Il paraît que tu… » « J’ai remarqué que tu… »

« Les gens présents considèrent que tu as « À mon sens, je considère que tu as loupé
loupé le coche. » le coche. »

La dichotomie CER/ERQ fait gagner en sécurité et en rapidité pour


pratiquer Process Com au quotidien en confiance et en mode réflexe.

Une seule interaction suffit


Dans plus de 90 % des cas, une seule interaction Process Com suffit pour
que l’autre retrouve 100 % d’énergie et sorte de son stress. L’action de
Process Com est fulgurante !

Rappel
Nous avons observé que, souvent, un seul TP nous gêne chez
l’interlocuteur avec qui la relation ne nous satisfait pas ; nous savons aussi
identifier ce TP grâce à la question CER/ERQ. Rappelons les trois
éléments de Process Com qui composent l’interaction (phrase) :
le besoin psychologique,
la perception du monde,
le canal de communication.
En adressant à notre interlocuteur une phrase composée du besoin
psychologique concerné, dans sa perception du monde et le canal de
communication approprié, notre interlocuteur passe :
soit du deuxième degré de stress au premier,
soit du premier degré de stress à zéro stress,
soit directement du deuxième degré de stress à zéro stress.
À 100 % d’énergie, notre interlocuteur retrouve sa mobilité entre ses
différents TP et adoptera inconsciemment le plus adapté à son
environnement.
NB : cette représentation, pour le TP Travaillomane, est celle utilisée par
les auteurs pour des raisons pédagogiques.

Rester soi-même
Vu de l’extérieur, on peut croire que pratiquer Process Com consiste à
s’adapter en permanence à ses interlocuteurs. Ce serait épuisant ! Ce n’est
pas le cas. Ce qui se passe est illustré par le schéma ci-dessus et peut se
résumer ainsi : nous allons nous adapter au TP de notre interlocuteur tout
au plus le temps de deux phrases : pour qu’il sorte de son stress et retrouve
100 % d’énergie. Dès cet instant, nous pouvons être nous-mêmes avec lui,
sans adaptation particulière.

L’essentiel à retenir
Le TP adopté par chacun de nous dépend d’une situation et d’un
interlocuteur à un moment donné.
Chez un interlocuteur donné nous ne nous sentons souvent gênés que
par un seul TP.
La question CER/ERQ évite les confusions.
On peut, avec une ou deux interactions adaptées, contribuer à ce que
notre interlocuteur sorte de son stress.
Nous n’avons pas à nous adapter en permanence au TP que nous
présente notre interlocuteur.
CHAPITRE 5

DES OUTILS POUR PRATIQUER

Au programme
Les points forts de chaque profil
Utiliser les Questions Existentielles
Faire passer à l’action le TP Rebelle
Oser le charme
Ne pas se laisser manipuler
L’essentiel à retenir

Les points forts de chaque profil


Chaque TP dispose de trois points forts spécifiques. Leur énumération fait
rêver ! Selon son degré d’accès à un TP donné, la personne porte en elle
ces trois points forts. Alors même qu’une communication se dégrade, un
regard porté sur les qualités de l’autre peut nous amener à une lecture
différente de cet interlocuteur, ce qui peut avoir une incidence positive sur
notre relation.

Profil (TP) Points forts

Persévérant Consciencieux
Observateur
Engagé

Travaillomane Logique
Organisé
Responsable
Profil (TP) Points forts

Empathique Chaleureux
Sensible
Compatissant

Rêveur Imaginatif
Réfléchi
Calme

Promoteur Adaptable
Persuasif
Charmeur

Rebelle Créatif
Spontané
Ludique

Avoir à l’esprit ces points forts peut nous amener à encourager notre
interlocuteur à exercer les siens.
Les questions existentielles sont rarement présentées dans les livres. Nos
travaux proposent la mise en pratique au quotidien de ces questions
existentielles.

Utiliser les Questions Existentielles


En complément de la satisfaction des besoins psychologiques, les
questions existentielles constituent le levier d’action le plus puissant de
Process Com. Si, pour notre interlocuteur, nos propos ne semblent pas
répondre favorablement à sa question existentielle, il peut perdre une
partie de ses moyens. Dans le cas contraire, il sera dans les meilleures
conditions pour déployer ses talents. Comment utiliser ces questions au
quotidien ?
Dans nos formations, nous préconisons d’épier, de guetter, d’espionner ce
que nos interlocuteurs font bien pour les féliciter, les remercier et les
encourager. La déclinaison de chaque QE permet au praticien de
démultiplier la puissance de ses félicitations. Dans chaque félicitation,
remerciement ou encouragement, prenez en compte la « réponse » à la QE
de votre interlocuteur.
Féliciter et répondre à chaque QE
Profil Persévérant : suis-je digne de confiance ?
Le praticien, en exprimant à une personne qui lui présente son TP
Persévérant la confiance qu’il place en lui, crée les conditions pour que
celui-ci déploie tous ses talents.
La « félicitation » est un acte propice pour témoigner la confiance que
nous lui accordons.

Profil Empathique : suis-je aimable ?


Le praticien, en exprimant son attachement à une personne qui lui présente
son TP Empathique, crée les conditions pour que celui-ci déploie tous ses
talents.
La « félicitation » est un acte propice pour témoigner son intérêt à une
personne qui nous présente son TP Empathique.

Profil Travaillomane : suis-je compétent ?


Le praticien, en expliquant à une personne lui présentant son TP
Travaillomane combien il apprécie sa compétence, crée les conditions
idéales pour que celle-ci déploie tous ses talents.
La « félicitation » est un acte propice pour dire à une personne qui nous
présente son TP Travaillomane combien nous apprécions sa compétence.

Profil Rebelle : suis-je acceptable (tel que je suis) ?


Le praticien, en accueillant une personne qui lui présente son TP Rebelle
telle qu’elle est, sans jugement, va renforcer son niveau de « confiance en
soi ». Celle-ci sera dans les conditions idéales pour déployer tous ses
talents.
La « félicitation » est un acte propice pour dire à une personne qui nous
présente son TP Rebelle combien nous l’apprécions, notamment quand
elle aura adopté une attitude originale ou décalée.
Profil Promoteur : suis-je vivant ?
Le praticien, en donnant des occasions de prendre des risques, d’aller là où
d’autres n’ont jamais osé aller, crée les conditions pour que le TP
Promoteur déploie tous ses talents.
La « félicitation » est un acte propice pour souligner la prise de risques
que cette personne, qui nous présente son TP Promoteur, a engagée dans le
respect des règles convenues.

Profil Rêveur : suis-je voulu ?


Le praticien, en exprimant à une personne qui lui présente son TP Rêveur
qu’elle est la personne souhaitée dans le rôle qui lui est attribué, crée les
conditions pour qu’elle déploie tous ses talents.
La « félicitation » est un acte propice pour dire à une personne qui nous
présente son TP Rêveur combien elle a sa place dans le « groupe ».

Oser le charme
S’il est possible de renverser en moins d’une minute une situation
semblant perdue d’avance, il est indispensable pour cela de disposer de la
baguette magique du charme. Le terme de « baguette magique » est
approprié, car Le Petit Robert énonce les définitions suivantes pour le
verbe « charmer » :
exercer une action magique,
faire céder à une influence magique,
captiver par un attrait puissant.
Pierre et l’homme politique
Pierre n’appréciait pas cet homme politique. Les soirs de débats
postélectoraux, il trouvait sa mauvaise foi insupportable, le trouvait
arrogant, etc. Mais un samedi après-midi, Pierre était installé dans
le TGV prêt à partir quand cet homme politique entra dans son
wagon. Il fit mine de ne pas le voir. Surprise ! En passant à côté de
lui, le politicien lui adressa la parole pour lui demander la marque
de son ordinateur miniature. Ils échangèrent quelques phrases sur
leurs nomadismes respectifs, rien de plus. L’homme politique avait
gagné, Pierre était tombé sous son charme, et cela quelques
semaines avant le vote sur la Constitution européenne. Pierre lui a
souhaité bonne chance et l’autre a répondu : « C’est pas gagné. »
Avant cette rencontre, Pierre était hostile à ce politicien jusqu’à ne
pas aimer ses attitudes physiques, sa démarche… Et, en moins de
deux minutes, il est devenu presque un ami. Impressionnant, non ?

Le charme de l’homme politique avait agi. Nous allons découvrir que nous
sommes tous dotés de charme, mais que nous ne l’exprimons pas tous.
C’est comme si nous nous l’interdisions. En fait, il est simple de libérer le
charme qui est en soi, et c’est agréable tant pour nous que pour nos
interlocuteurs.
Nous avons tous en nous le TP Promoteur, dont l’un des points forts est le
charme. Nous allons voir que nous pouvons mobiliser ce charme sur
commande.
Certaines personnes s’interdisent de mettre du charme dans leur relation
car elles confondent charme et séduction. Cette confusion est l’une des
causes des réticences au charme. Avant de voir comment dégager
instantanément du charme, « faisons la peau » à ces confusions.

Charme et séduction
La séduction porte une intention sur l’autre, ce qui n’est pas le cas du
charme. La séduction peut s’apparenter à de la manipulation ; le charme
consiste à vouloir être agréable à l’autre. Concernant le verbe séduire, Le
Petit Robert ne s’y trompe pas :
détourner du bien, faire tourner en faute ;
faire tomber en faute (en parlant d’un homme qui amène une femme à
s’abandonner à lui, hors mariage) ;
détourner du vrai, faire tomber dans l’erreur ;
gagner (quelqu’un), en persuadant ou en touchant, avec l’intention de
créer l’illusion, en employant tous les moyens pour plaire ;
attirer de façon puissante, irrésistible.
Contrairement à la séduction, le charme délivre quelque chose de
l’intérieur. Quand nous nous autorisons à mettre du charme dans notre
relation, nous n’avons pas l’intention de produire un effet sur l’autre.
L’apparence physique n’est pas le charme ; si ces notions sont souvent
associées dans le langage courant, c’est par manque de qualificatifs du
véritable charme. Il ne doit rien à la beauté extérieure. Le charme est de
l’ordre de l’être et non du paraître. Ne dit-on pas de telle personne : « On
ne peut pas dire qu’elle soit belle, mais elle a du charme » ? Quel
magnifique compliment.
S’il y a un lien entre la beauté et le charme, il s’agirait plutôt de la beauté
intérieure, qui se perçoit sous forme de rayonnement. Nous dirons d’une
personne qu’elle rayonne. Soyez sûr qu’il s’agit là d’une personne qui
s’autorise à mettre du charme dans sa relation.

Charme et profils
Nous allons voir que cinq TP sur six sont peu prédisposés à s’autoriser à
mettre du charme dans leur relation. Mais c’est une ressource de notre TP
Promoteur facile à activer. En effet, notre TP Promoteur charme comme il
respire !

Profil Promoteur : aide à la persuasion


Le charme est l’un des points forts du TP Promoteur. C’est aussi son style
de vie, sa perception du monde, l’environnement qu’il préfère.
Dans notre TP Promoteur, nous avons besoin de mettre du charme dans
notre relation. La relation est OK pour nous si l’autre s’autorise à mettre
du charme dans la sienne.
Quand nous entrons en stress, quand nous sommes en stress, le charme
peut basculer en séduction. Ce sera une forme de manipulation, deuxième
degré de stress du TP Promoteur.
Un autre point fort du TP Promoteur est la persuasion. Or, le charme en est
un agent précieux.

Profils Persévérant et Travaillomane : charme superficiel ?


Nous associons ici ces deux TP car tous deux ont besoin d’être reconnus
pour leur travail.
Trop concentrés sur ce qu’ils font ou disent, ils ont tendance à prendre
insuffisamment en considération la relation à l’autre. Ils ne pensent pas à
mettre du charme dans leur relation, le considérant à tort comme
superficiel. On voit là presque une interdiction inconsciente : ils veulent
être sûrs que c’est bien leur valeur qui est reconnue, et non un parasite ou
quelque chose de « superficiel » comme le charme. Mais le charme n’est
pas accessoire. C’est un élément qui rend la vie plus agréable et donc
essentiel.

Profil Rêveur : une dimension ignorée


Nous avons vu que le besoin psychologique du TP Rêveur, c’est la
solitude. Son monde de l’imagination est sa source de régénération. Quand
nous sommes dans ce TP, c’est comme si les autres existaient moins. Cette
solitude prédispose à moins prendre en compte l’intérêt du relationnel.
Nous attendons que l’autre prenne l’initiative de la relation.
Dans ce TP, le charme est une dimension qui le sort de son champ de
préoccupation.

Profil Rebelle : « zappe » le charme


La vision de la relation du TP Rebelle, c’est le « contact », son besoin
psychologique.
Le TP Rebelle se focalise sur le fait qu’il se passe quelque chose entre lui
et l’autre. Il considère que c’est la clé de la relation. Quand l’interlocuteur
présente lui aussi son TP Rebelle, c’est effectivement le cas. C’est
également souvent le cas quand il s’agit de la vie en groupe.
Focalisé par le souci d’entretenir cette dynamique interactive dans la
relation, le TP Rebelle aura souvent tendance à ne mettre du charme que
par intermittence.

Profil Empathique : une fausse impression


Dans notre TP Empathique, l’autre est une priorité. Quand son besoin
psychologique d’« être reconnu de manière inconditionnelle » n’est pas
satisfait, le TP Empathique pourrait aller jusqu’à tout faire pour être aimé.
Il considère qu’être focalisé sur le souci d’être aimé et de faire le
maximum pour l’autre représente le summum de sa relation à l’autre.
Ce manque de distance amène le TP Empathique à délivrer peu de charme,
bien qu’il ait l’impression de le faire.

Développer du charisme… ou presque !


Le charisme est une disposition innée dont certains sont dotés et d’autres
pas. Or, le charme peut donner des résultats similaires au charisme et, gros
avantage, tout le monde en est doté. Vous pourrez le vérifier par vous-
même.
Avec nos enfants, notre conjoint, nous nous autorisons sans y penser à
mettre du charme dans notre relation. Le charme est gratuit et chacun en a
à revendre ! C’est un don inépuisable qui rend la vie bien plus agréable.
Le charme se déclenche sur un simple ordre que l’on se donne à soi-
même : « Je m’autorise à mettre du charme dans ma relation. » Attention
à ne pas donner l’ordre de « charmer l’autre », ce qui reviendrait à séduire.

Une technique applicable par tous


Dans nos ateliers de formation, nous procédons à l’exercice suivant : des
candidats volontaires se présentent une première fois avec leur propre
patronyme deux fois de suite, par exemple : « Mon nom est Becquereau,
Christian Becquereau » ou « Mon nom est Nélaton, Sylvie Nélaton ».
Les participants savent simplement que les volontaires ont reçu une
consigne particulière pour leur seconde présentation. Une brève répétition
s’effectue dans le couloir. La consigne est simple : « Dans votre seconde
présentation, autorisez-vous à mettre du charme dans votre relation. »
Une fois les deux présentations faites, il est demandé aux participants de
citer cinq caractéristiques comportementales qu’ils ont observées dans la
seconde présentation. Ils trouvent toujours les cinq éléments suivants :
sourire,
prise de contact visuelle (regard) individuelle avec chacun des
membres de l’assistance,
gestuelle ouverte (mains, bras ou avancée vers le public),
ton chaleureux, avec des respirations et des silences,
sensation qu’il y a communication, entrée en relation avec le public.
Nous avons pratiqué cet exercice des centaines de fois avec des groupes
différents. À chaque fois, ils ont observé les mêmes cinq caractéristiques.
Nous pouvons en conclure qu’il s’agit des cinq caractéristiques produites
par le charme. Inutile d’y penser, elles se mettent en place
automatiquement dès qu’on prononce l’ordre mental.

Des effets concrets


L’ordre mental est énoncé de la manière suivante : « Je m’autorise à mettre
du charme dans ma relation. » Cette formulation est construite de manière
particulière : il ne s’agit pas de charmer l’autre, ce qui reviendrait à le
séduire. Le charme se conclut « entre soi et soi »… même si notre
interlocuteur le ressent !
Désormais, déclenchez votre charme sur commande.
Cela rend la relation plus agréable.
Vous sentirez votre visage se détendre.
Si une relation ne vous satisfait pas avec quelqu’un qui vous présente
son TP Promoteur, autorisez-vous à mettre du charme dans votre
relation. Il vous suffira d’un instant pour que la relation s’améliore.
Vos discours, ou toute expression en public, auront plus d’impact sur
votre public.
Vous obtiendrez plus facilement ce que vous souhaitez.
En négociation ou dans une discussion, vous démultiplierez votre
capacité de persuasion.
Dans vos entretiens comportant un enjeu (d’ordre professionnel, par
exemple), le stress négatif s’envolera.
Si vous êtes souvent dans votre TP Promoteur, le charme vous est naturel.
Si vous êtes dans les autres TP, le charme vous est étranger. Il peut même
faire l’objet d’une espèce d’interdit.
Observez les vedettes qui ont du succès, y compris les hommes politiques.
Elles ont toutes le charme en commun. George Clooney en est un exemple
flagrant. Lors de chaque face-à-face, a fortiori lors d’une intervention en
public, dites-vous : « Je m’autorise à mettre du charme dans ma relation »
et observez l’effet produit – c’est magique !

Obtenir la collaboration du profil Rebelle


Certaines personnes de notre environnement ne semblent faire ce qu’on
leur demande que lorsqu’elles en ont envie… Par exemple un enfant dont
on n’arrive pas à obtenir qu’il se brosse les dents. Quand vous avez
l’impression qu’une personne n’accède à votre demande que quand elle a
envie, il existe une bonne probabilité qu’il s’agisse du TP Rebelle.
Le style d’interaction « laisser-faire » est le seul qui fonctionne avec le TP
Rebelle ! Pour en déterminer la mise en pratique, nous avons creusé trois
critères chers à notre TP Rebelle :
la solidarité,
la légèreté,
la liberté.

La solidarité

La maison brûlée
Romain a appris que sa camarade de classe était rentrée de
vacances plus tôt que prévu car leur maison avait brûlé. Il en a
parlé avec sa sœur et tous deux ont immédiatement préparé un sac
avec des jouets, des vêtements (les leurs). Il a mobilisé ses parents
qui ont lancé un appel auprès des personnes de la cité pour une
collecte de fonds en attendant que les assurances interviennent.
D’autres voisins ont prévu de la place pour héberger la famille.
C’est de la solidarité.

La solidarité est spontanée, tout comme l’émotion de notre TP Rebelle. La


solidarité n’est pas un acte raisonné par la pensée. D’ailleurs, ne parle-t-on
pas d’« élan de solidarité » ?
La solidarité est la signature de notre TP Rebelle. Sa prise en compte est
utile pour exercer le style d’interaction « laisser-faire ».

La légèreté

L’inondation du village
Une émission à la télévision montrait un homme qui avait filmé le
torrent de boue traversant son village. Il expliquait : « C’est drôle, le
torrent de boue a emporté ma maison comme un fétu de paille !
Waow, vous auriez vu ça ! C’était incroyable ! On a tous pris des
pelles et des seaux pour aider ceux qui avaient encore quelque
chose à sauver. »

Le comportement de cet homme était troublant : il parlait d’un drame qu’il


avait vécu. Il avait tout perdu mais gardait le sourire. Il n’ajoutait pas de
drame au drame.
Le TP Rebelle, c’est du « champagne ». Nous portons « la légèreté » dans
notre TP Rebelle. Ce deuxième critère sera utile pour formuler le « laisser-
faire ».
Là encore, nous retrouvons le TP animé par la solidarité envers les
sinistrés.

La liberté
Une personne dans son TP Rebelle rechigne à donner des ordres. Une
personne dans son TP Rebelle agit de la sorte car elle a tendance à croire
que la société des Hommes devrait fonctionner sans hiérarchie, sans
exercice de l’autorité, sans contrainte, en toute « liberté ». La « liberté »,
c’est ce qui anime notre TP Rebelle.
Le TP Rebelle entend fonctionner sans contrainte, librement. Tout devrait
pouvoir se réaliser dans la liberté. Comment lui demander de faire quelque
chose sans qu’il le vive comme un ordre hiérarchique (il est probable qu’il
se bloque) ?

Faire passer à l’action le profil Rebelle


Imaginez-vous enfant dans votre TP Rebelle. De quelle manière aimeriez-
vous qu’on vous demande de vous laver les mains avant de passer à table ?
Notez vos propositions puis évaluez si elles répondent aux trois critères
auxquels se réfère notre TP Rebelle : solidarité, légèreté, liberté. Vous
pouvez le faire en vous posant les questions suivantes :
est-ce que votre demande fait appel à sa solidarité ?
est-ce que votre demande est d’une légèreté évidente ? (éviter les « je
compte sur toi »)
est-ce que votre demande le laisse libre d’agir ou pas ?
Ce n’est pas facile, mais si vous êtes dans votre TP Rebelle, vous avez de
bonnes chances d’avoir trouvé !

Propositions corrigées
Voici deux exemples proposés par des participants :
« Hé ! si jamais tu ne te laves pas les mains, nous risquons l’épidémie.
Ce serait chouette si tu nous sauvais sur ce coup-là ! » (rires)
Est-ce que l’ordre fait appel à ma solidarité ? Oui.
Est-ce que l’ordre est d’une légèreté évidente ? Oui.
Est-ce que l’ordre me laisse libre de faire ou pas ? Oui.
Est-ce que cet « ordre » va fonctionner ? Oui, surtout si la personne qui
le donne rit bruyamment !
« Hé Éric ! Tu aurais bien deux minutes pour te laver les mains, non ? »
Est-ce que l’ordre fait appel à ma solidarité ? Oui.
Est-ce que l’ordre est d’une légèreté évidente ? Oui.
L’ordre laisse-t-il libre de faire ou pas ? Oui.
L’ordre est parfait. Éric se lavera les mains.
La phrase magique
La phrase magique que nous partageons depuis 1999 dans nos formations,
c’est : « Ce serait sympa que tu te laves les mains avant le repas. » C’est
simple… et ça marche ! Ceux qui ont beaucoup d’énergie Rebelle trouvent
la phrase ci-dessus évidente. Cette demande « laisser faire » les incite à
agir tel que demandé.
Si vous avez vous-même peu d’énergie Rebelle, cela peut vous surprendre,
vous décontenancer même… Or, l’enfant se lave les mains
systématiquement. On peut trouver étonnant qu’une telle demande soit
aussi efficace. Pour savoir si cela marche, il faut l’expérimenter.

Ne pas se laisser manipuler


Si une manipulation peut être vécue comme une violence, la plupart du
temps, le « manipulateur » n’a pas d’intention négative. La manipulation
est souvent l’expression du deuxième degré de stress. Autrement dit,
quand quelqu’un nous manipule, il se sent sous pression.

Profil Promoteur et manipulation


Avec la grille de lecture de Process Com, le TP Promoteur, en deuxième
degré de stress, utilise la manipulation.
Cette lecture peut nous aider à poser un autre regard sur celui qui nous
manipule. Il n’est pas l’« affreux jojo » ni l’individu pervers qui nous veut
du mal. En déficit de son besoin psychologique, sa seule stratégie pour le
satisfaire, c’est la manipulation ou la zizanie.
Process Com est clair : le plus efficace face à un deuxième degré de stress,
c’est de satisfaire le besoin psychologique de notre interlocuteur, en
l’occurrence « l’excitation », besoin psychologique du TP Promoteur.
Le besoin psychologique d’excitation
Les deux expressions triviales provoquant l’excitation, « chiche ! » et
« t’es pas cap’(able) », ne sont pas évidentes à placer face à un
manipulateur. Si jamais nous tentons un « t’es pas cap’ d’arrêter de me
manipuler », le TP Promoteur jouera l’ami outragé, ce qui ne ferait que
rendre plus difficile la relation. Tâchons d’élargir le champ de
« l’excitation » pour satisfaire ce besoin psychologique quand quelqu’un
nous manipule.
Pierre, ou l’excitation de la vitesse
Pierre est actuellement dans son TP Promoteur et il s’achète une
voiture. Le jour où il en prend possession, il décide de savoir ce
qu’elle a dans le ventre (= si elle est forte). Une petite route de
campagne tranquille fera l’affaire. Malgré l’état de la route et sa
sinuosité, il estime pouvoir ne jamais descendre en dessous des 70
km/h. Aussitôt, il s’exécute. La voiture a bien glissé un peu, c’était
limite, mais OK. Son excitation a été à son comble : il fallait réussir
sans détruire la voiture ! Il décide de refaire le parcours. Cette fois,
il arrive à ce que l’auto ne glisse plus, mais l’excitation est moindre.
Seule solution : mettre la barre à 80 km/h. C’est une autre paire de
manches, il va falloir se concentrer. Dans l’avant-dernier virage,
c’est le frisson… mais jouer avec les limites, c’est tellement
excitant ! La troisième fois, il tente la barre « plancher » des 90
km/h. Il sait quel virage offre une pleine visibilité et a repéré que
l’auto était sous-vireuse, il devrait savoir faire. Opération réussie ! Il
a de nouveau flirté avec ses limites, son besoin psychologique est
satisfait.

Le besoin d’« excitation » est donc satisfait à chaque fois que, dans notre
TP Promoteur, nous avons la sensation d’être à la limite. L’anecdote nous
apprend une seconde chose : la limite est une valeur relative. Que ce soit à
70, 80 ou 90 km/h, si le chauffeur a la sensation d’être à la limite, son
besoin d’excitation est satisfait. Cette constatation est intéressante : au-
delà de nos « chiche ! » et « t’es pas cap’ », nous disposons d’un troisième
élément pour satisfaire le besoin psychologique d’excitation. Il suffit de
faire en sorte que notre interlocuteur ait la perception d’être à la limite
avec nous.
Si la personne qui nous manipule a la perception qu’elle est à la limite
avec nous, son besoin psychologique d’excitation sera satisfait. Son stress
prendra fin et son processus de manipulation aussi.

Quatre règles
Voici les quatre règles de la technique du « stop » qui marche toujours :
1. L’interaction doit être en +/+.
2. L’autre doit entendre qu’il est à la limite.
3. Il ne doit y avoir aucune justification.
4. Il doit y avoir du charme.
Curieusement, la démarche de manipuler comporte quelque chose
d’« attentionné », de non malveillant, qui conduit le manipulateur à utiliser
le charme. C’est pourquoi la technique qui stoppe la manipulation inclut le
charme. Il s’agit là de garder le meilleur relationnel qui soit. Cette
technique nous apprend à gérer en un instant un interlocuteur en train de
nous manipuler.
Isabelle et les heures supp
Isabelle, infirmière, a rendez-vous avec une amie à 19 heures. Il est
18 heures, elle commence à ranger ses affaires quand un collègue
surgit, l’air contrit.
Gilles : Isabelle, j’ai un immense service à te demander (sourire).
Tu as deux minutes, là, tout de suite ?
Isabelle (qui pense : « Non, je suis pressée ») : Oui, Gilles.
Gilles : Pour le dossier du malade chambre 12, j’ai un topo à faire
pour le médecin ce soir. J’ai le 14 dont il faut que je m’occupe en
urgence. Tu veux bien faire le topo et l’envoyer tout de suite ?
Isabelle (qui ne fait pas partie du service de Gilles) : C’est long ? En
quoi ça consiste ?
Gilles : Tu t’inspires de ce qu’on a fait la semaine dernière pour M.
Roger. Tu crois que ça ira ?
Isabelle (furieuse intérieurement de voir rater son rendez-vous) : De
toute façon, puisque c’est urgent…
Gilles : Oui, c’est urgent, mais tu es sûre que tu n’es pas pressée ?
Isabelle (sensible au fait qu’on se soucie d’elle) : Non, non. J’ai un
rendez-vous, mais si je suis un peu en retard, ce n’est pas grave.
Gilles : Tu es vraiment un amour. Je me demande vraiment ce
qu’on ferait sans toi ici !
Isabelle (secrètement flattée) : Ouais ouais !
Isabelle se met à faire le topo. Plus elle avance, plus la rage monte
en elle. Encore une fois, elle s’est fait avoir.

Que peut faire Isabelle sur le mode Process Com face à la manipulation de
Gilles ? Satisfaire son besoin psychologique d’excitation en lui indiquant
qu’il est à la limite avec elle.
Ce qu’Isabelle ne peut pas dire sous peine de remettre en cause la position
de vie +/+ :
« Gilles, tu n’y penses pas, tu rêves ? » : position de vie +/− (ou du
OK/non-OK).
« Gilles, je suis désolée, je suis dans l’incapacité de te rendre ce
service. Je ne me sens pas capable d’annuler mon rendez-vous » :
position de vie −/+ (ou du non-OK/OK).
« Il n’en est pas question » : position de vie +/−.
L’autre doit entendre qu’il est à la limite avec Isabelle. Un « non » tout
simple est une formule efficace sans justification ! Toute justification
annule la perception de limite. En effet, en cas de justification, le TP
Promoteur cherchera à contourner le problème. Imaginons qu’Isabelle
réponde : « Non, Gilles, c’est impossible car j’ai rendez-vous avec une
amie à 19 heures. » Il y a fort à parier que Gilles proposera ses services
pour appeler cette amie et arranger quelque chose. Si nous sommes dans
notre TP Persévérant, Travaillomane ou Empathique, il nous faut
apprendre à ne pas se justifier.
Même si la tentation est grande d’exprimer le « stop » sur un ton dur,
souvenons-nous que notre interlocuteur manipulateur est en deuxième
degré de stress et que s’il manipule, c’est qu’il se sent mal. Il n’a donc pas
besoin, en plus, d’être plaqué contre le mur. Mettons donc du charme !
Nous avons observé qu’en insérant le prénom (ou le nom ou le statut) de
notre interlocuteur dans une phrase « stop », par exemple, nous nous
prédisposons à mettre du charme dans notre relation… et le ton change !
La première surprise des praticiens expérimentant le « stop », c’est que
leur interlocuteur le vit très bien. Le TP Promoteur n’insiste pas : le plus
souvent, il passe à un autre sujet. De fait, son besoin psychologique
d’excitation a été satisfait, il sait qu’il a atteint la limite et se trouve dans le
même état que Pierre après avoir eu la sensation d’avoir conduit sa voiture
à la limite de ses capacités.
La deuxième surprise, c’est que leur interlocuteur ne pose aucune contre-
question, du genre « pourquoi ? ». Cette question indiquerait que
l’interlocuteur n’était pas dans son TP Promoteur, et le stop n’a pas d’effet
sur un autre profil.

À vous de jouer
Dans votre environnement, vous avez sûrement repéré des interlocuteurs
qui vous présentent leur TP Promoteur. Choisissez celui ou celle que vous
estimez le plus et avec qui vous fonctionnez bien. Vous trouverez alors
certainement l’occasion de pratiquer le « stop ».
À la première occasion, délivrez votre « stop » et observez. Vous verrez
que votre interlocuteur réagira bien à votre « stop », ce qui vous donnera
confiance à user davantage de cette technique.

L’essentiel à retenir
Les points forts de nos interlocuteurs sont une source d’inspiration pour
les féliciter de manière encore plus efficace, selon le profil.
Insérer dans sa félicitation positive à la QE est presque aussi puissant
que l’effet de la satisfaction du besoin psychologique.
Le charme est un moyen quasi magique de remettre en route une
relation déficiente, et il est applicable par tous !
Dans notre TP Promoteur, la perception d’être à la limite satisfait notre
besoin psychologique d’excitation.
Sitôt que le TP Promoteur a la sensation d’être à la limite avec nous, il
stoppe toute manipulation.
Ce « stop » peut et doit se pratiquer en mode « réflexe », ce que l’on
peut apprendre en s’entraînant.
CHAPITRE 6

RECOMMANDATIONS POUR
CHAQUE TP

Au programme
Pour bien lire ce chapitre
Le TP Persévérant, notre petit juge
Le TP Travaillomane, notre bon élève
Le TP Empathique, les autres d’abord
Le TP Rêveur, dans notre imaginaire
Le TP Promoteur, chacun pour soi
Le TP Rebelle, tout est dans l’effort
L’essentiel à retenir

Vous découvrirez ici un éclairage des six TP, avec une concentration sur le
premier degré de stress. Cette partie est le fruit de l’expérience des
auteurs, nourrie de milliers de face-à-face avec les participants à leurs
formations – cela représente vingt-cinq années d’observation.
Si vous vivez une situation semblable à celles évoquées dans cette partie,
vous y trouverez une aide certaine.
Il peut arriver que vous ne vous reconnaissiez pas complètement dans un
comportement. Prenons un exemple : vous vous êtes reconnu dans le TP
Empathique et vous excellez en négociation. Le TP Empathique n’est
pourtant pas le plus aiguisé pour négocier. Dans le domaine de la
négociation, un autre TP a pris alors le relais, car nous avons tous plus ou
moins d’énergie dans les six TP – ce n’est pas la moindre des richesses de
Process Com !
Attention ! Ces recommandations ont prouvé leur efficacité auprès de
milliers de personnes coachées ; cependant, l’usage de Process Com
proposé ici ne fait pas partie du modèle du docteur Taibi Kahler et ne peut
faire l’objet d’une généralisation. Il s’agit des interprétations des auteurs.

Pour bien lire ce chapitre


Approfondissement
L’approfondissement des six TP par le biais du premier degré de stress
permet de mieux comprendre les mécanismes animant chacun d’eux. La
découverte de l’articulation entre les différents éléments d’un TP (spirale
de réussite/vrille d’échec) démontre la logique et la puissance de cet
extraordinaire modèle. Les exemples dévoilent des faces cachées du TP
que vous occupez souvent.
Il s’agit d’être en alerte et de savoir quelle action entreprendre. Chaque
fois que vous ne vous reconnaîtrez pas dans un TP, vous pourrez en tirer
profit de deux manières :
vous approfondirez le TP en question ;
vous comprendrez ainsi mieux comment tout s’articule.
Cet approfondissement permet d’avoir plus de compassion envers soi-
même et les autres quand ils sont dans l’étau du stress. Vous serez plus à
même de les aider, de réagir pour faciliter leur sortie du stress, laquelle
aura des répercussions positives sur la qualité de votre relation avec eux.

Une question de curseur


On l’a vu, Process Com rend le sujet du stress lumineux en proposant trois
degrés de stress au mécanisme d’échec de chaque TP. Ces degrés
démystifient le stress en permettant de le repérer, de le qualifier et d’agir !
Même dans le premier degré de stress, il y a des variations de puissance.
Pour illustrer notre propos, imaginons un curseur. Selon la puissance du
stress du premier degré, le curseur est tout en bas quand le stress est faible
et tout en haut quand l’intensité du stress est maximale.
Faute d’être conscient de notre stress en premier degré, nous prenons le
risque que le curseur correspondant aille se bloquer à fond. Or, quand nous
exprimons notre premier degré de stress avec l’intensité maximale, cela a
une incidence sur nos comportements. L’identification de l’intensité de
notre driver sera facilitée par le repérage des comportements (réactions)
décrits plus bas.

« Ressource majeure »
Aux trois qualités attribuées à chaque TP par Process Com, nous ajoutons
chez MANAGIS une « ressource majeure ». C’est un capital précieux à
regarder avec beaucoup d’intérêt, tant il est intéressant de considérer
l’autre à travers le prisme de ses qualités et de cette « ressource majeure ».
Si vous identifiez en vous cette « ressource majeure », vous pouvez en
user sans que la fatigue ne vous gagne… S’appuyer sur ses ressources,
c’est prendre soin de soi, se protéger, produire moins d’efforts et vivre une
meilleure vie, tout en assurant des engagements élevés.

Le TP Persévérant, notre petit juge


Recherche de reconnaissance
En premier degré de stress, le driver du TP Persévérant est « tu as de la
valeur si tu es parfait ». Cette contrainte s’applique aux interlocuteurs. Le
TP Persévérant adopte un comportement pour que l’autre soit parfait. Il
voit ce qui ne va pas chez l’autre. Ce driver est la première tentative pour
satisfaire son besoin psychologique : la reconnaissance de ses opinions et
de son travail.
Au fil des années, nous avons observé qu’en premier degré de stress, notre
TP Persévérant portait la plupart du temps la toge du juge. Les autres sont
sous son jugement ; ses qualités d’observation font que peu de choses lui
échappent, et ce jugement permanent lui donne l’attitude du professeur qui
sait. Cela peut polluer les relations.
Si le TP Persévérant est bien présent chez vous, essayez de passer une
journée sans juger qui que ce soit. Ce challenge peut vous paraître
impossible, mais quel que soit le niveau de vos progrès, la qualité de vos
relations s’améliorera. Votre entourage et vous-même en tirerez beaucoup
de bénéfices.
Si vous parvenez à abandonner ce rôle de « juge », votre vie changera. Si
vous dégagiez une certaine bonté, vous serez meilleur encore. C’est un
projet de vie qui rend bon.

Bénéfices
Quand le curseur de l’exigence ne tutoie pas le maximum d’intensité,
l’exigence est une qualité incontestable. Quand le TP Persévérant exige
(juste un peu plus que les capacités de ses interlocuteurs), il incite son
entourage à se dépasser. Le dépassement de soi donne un sentiment de
réalisation personnelle, sentiment qu’Abraham Maslow positionne comme
le besoin le plus élevé chez l’homme dans sa pyramide des besoins
humains. (A. Maslow a ordonné les besoins de l’homme en cinq niveaux.)
Se dépasser amène à produire de l’exceptionnel. Il peut s’agir de
l’efficacité ou du beau : c’est du domaine du plaisir pour les autres et pour
l’intéressé. La réalisation elle-même est déjà une récompense. Cependant,
si le TP Persévérant veut continuer à exercer l’exigence juste, il devra
aussi exceller dans les félicitations. Nous allons voir en quoi consiste
l’exigence juste.

Le piège de trop d’exigence


Bon nombre de managers dont nous avons été les coaches avaient peu
d’alliés dans leur entreprise et devaient batailler pour tout. Au cours de
l’échange, il leur arrivait de déclarer comme un credo : « Je suis aussi
exigeant avec moi-même qu’avec les autres », persuadés qu’il s’agissait là
d’une grande qualité. Au cours de notre travail, ils découvraient avec
stupeur que l’exigence a des effets pervers.
L’exigence de notre TP Persévérant est une des formes d’expression de
notre driver « tu as de la valeur si tu es parfait ». Il convient donc de prêter
attention à ce que le curseur ne nous échappe pas pour aller se bloquer à la
puissance maximale.
Le credo « je suis aussi exigeant avec moi-même qu’avec les autres »
fabrique l’erreur d’exiger le maximum. Le TP finit par croire que son
destin consiste à être toujours plus exigeant avec tout le monde. Cela finit
par être sa signature.

Les « bonnes intentions » de Cyril


Pour que son fils Gabriel ne s’endorme pas dans le confort, Cyril lui
avait confié le cirage des chaussures de la famille. Quand Gabriel
venait lui soumettre son travail, Cyril laissait tomber d’un ton
professoral : « Ce n’est pas parfait. » Tout penaud, son fils repartait
parfaire sa tâche. Cyril était convaincu qu’il le préparait ainsi à
affronter la vie. Malgré ses bonnes intentions, il était injuste. Le
curseur de son driver « tu as de la valeur si tu es parfait » était à
fond.

Si le curseur de votre driver « tu as de la valeur si tu es parfait » est au


maximum, il est probable que vous soyez, vous aussi, un peu « bourreau ».
À ce jeu-là, nous pouvons perdre les êtres qui nous sont si chers. C’est le
risque pris chaque fois que nous laissons notre exigence prendre sa pleine
puissance.
Notre TP Persévérant peut être pétri de bonnes intentions, mais à force
d’exiger la perfection, nous entraînons chez notre entourage la perception
suivante : le prix à payer pour obtenir la reconnaissance du TP Persévérant
(stressé) devient insurmontable. Ce niveau d’exigence finit par décourager
nos meilleurs supporteurs. Le risque est alors d’avoir un entourage
restreint, tant dans la vie privée que dans la vie professionnelle.
Or, nous avons tous besoin d’affection et d’êtres chers qui nous aiment et
nous apprécient. Le manque d’affection est peut-être la plus grande cause
de nos maladies, qu’elles soient physiques ou psychologiques… Risquer
de perdre l’affection de notre entourage est un risque trop grand pour
laisser notre niveau d’« exigence » continuer ses ravages.

Abaisser le curseur
Il s’agit de réduire la puissance de notre driver quand il exprime trop
d’exigence. Un bon moyen consiste à mettre sous contrôle le juge
permanent du TP Persévérant. Une technique a fait ses preuves auprès de
nos clients coachés.

Apprendre à arrêter de juger


Collez simplement une étiquette virtuelle « jugement » à chaque moment
auquel vous vous surprenez à juger, et laissez ce repérage faire son effet.
Au début, vous aurez l’impression de juger de plus en plus – en fait, vous
repérez de plus en plus de jugements. Puis, petit à petit, vous parviendrez
à retenir certains jugements.
Ne forcez rien, vous avez le temps. Les résultats de cette technique vous
feront beaucoup de bien.

Une autre technique à expérimenter consiste à « apprendre » à féliciter. Si


vous vous considérez bon en félicitations, c’est qu’un autre TP a pris le
relais. En effet, dans nos observations, le TP Persévérant est un handicapé
des félicitations. Son driver attend du parfait, alors le TP Persévérant ne
peut pas féliciter. Ce serait reconnaître que l’autre a fait quelque chose de
parfait… Soit il attendait mieux, soit il pense qu’il y aurait moyen de
mieux faire, même s’il ne sait pas précisément comment.
Quand vous dites « c’est pas mal », que pensez-vous ? Essayez de vous en
souvenir. Vous pensez « c’est bien », n’est-ce pas ? Mais l’autre entend :
« C’est pas mal. » S’il s’est décarcassé pour vous faire plaisir, imaginez
son sentiment ! Si sa seule récompense est un « c’est pas mal », ne
comptez pas sur lui la prochaine fois. Ce « c’est pas mal » est une autre
version des décourageants « peut mieux faire » de nos bulletins scolaires.
Souvenez-vous de l’effet dévastateur du « peut mieux faire » quand vous
aviez jeté toutes vos forces dans l’étude…

Apprendre à féliciter
Entraînez-vous à féliciter votre conjoint, vos enfants, vos parents, vos
amis, votre associé, le serveur du restaurant, vos collègues le plus souvent
possible, au moins une fois par semaine chacun. Ne félicitez pas du bout
des lèvres, à l’économie, mais faites-le vraiment, avec puissance, sans
réserve : « Je te félicite », « Je suis heureux de te féliciter », etc.
Observez alors la réaction de vos proches : certains rougiront ou seront
gênés, certains vous remercieront, d’autres vous diront « mais non, c’est
normal ». La relation changera. Vous découvrirez l’effet merveilleux que
cela fait sur l’autre… et sur votre relation.
Si cela est trop difficile, commencez par donner un lexique à vos proches,
en leur expliquant avec un peu d’humour :
Quand je te dis « c’est pas mal », cela veut dire « c’est bien » ;
Quand je te dis « c’est bien », cela veut dire « c’est très bien » ;
Quand je te dis « c’est très bien », cela veut dire « c’est excellent » ;
Si j’arrive à te dire « c’est excellent », là, je te demande de me
féliciter, car ce sera une prouesse de ma part. J’ai un mal fou à
féliciter !

Reprenons l’exemple de Cyril. Comment aurait-il pu s’y prendre avec son


petit bonhomme ? Plutôt que de laisser tomber le couperet « ce n’est pas
impeccable », il aurait pu dire : « Je te remercie, Gabriel. Je te félicite
d’avoir assumé ta tâche. Je vois que tu t’es appliqué. J’apprécie beaucoup.
Bravo ! » La prochaine fois, les chaussures seront mieux cirées que s’il
avait dit : « Ce n’est pas impeccable ».

L’exigence juste
L’exigence juste, c’est celle qui est à peine plus élevée que la capacité de
notre interlocuteur. C’est un défi pour le TP Persévérant de mettre en
œuvre cette définition. Mais rien que d’essayer fera redescendre le curseur
de son exigence. Ce nouveau comportement agira sur le niveau relationnel
avec son entourage.

« Ressource majeure »
Les séances de coaching sont un lieu privilégié pour observer les
caractéristiques des comportements. Celui du TP Persévérant a souvent
montré une capacité naturelle à être stratège. Cette « ressource majeure »,
il la possède pour les autres, mais elle est comme oubliée pour lui-même.
Nous y reviendrons.

L’opinion comme moteur


Une phrase, certes caricaturale, croque assez bien le TP Persévérant : « Le
TP Persévérant a des opinions sur tout et surtout des opinions. » Pour lui,
l’opinion se retrouve à la fois dans sa perception du monde et comme
besoin psychologique. L’opinion est pour lui un moteur.
Élaborer une stratégie, c’est prendre en compte les différents éléments
d’une situation, les soupeser, analyser les différentes interactions
possibles, projeter les effets de plusieurs stratégies éventuelles et faire le
choix de l’une d’entre elles. Ce choix final sera l’opinion du TP
Persévérant.
Si cette stratégie (opinion) fait preuve, par rapport à un contexte plutôt
complexe, d’une certaine intelligence et habileté, elle procure à son auteur
de la reconnaissance de celui ou ceux qu’elle éclaire. Son besoin
psychologique de reconnaissance des opinions est ainsi satisfait.

Et pour soi-même ?
En coaching, nous avons découvert que le TP Persévérant oublie très
souvent d’être stratège pour lui-même. Dans un contexte délicat, l’un des
éléments de base d’une stratégie consiste à faire le bilan de ses alliances :
qui est pour moi, qui est contre moi (ou le projet que je porte), qui puis-je
faire basculer dans mon camp ? Sir Winston Churchill disait : « Il vaut
mieux perdre une bataille qu’un allié. » Le plus souvent, le coaché avait
déjà entamé une démarche sans même se préoccuper de savoir s’il avait ou
non des alliés !
Des élections ratées
Une jeune femme était membre du conseil municipal de sa petite
ville. C’est une personne très engagée (TP Persévérant). Aux
élections suivantes, le maire ne se représentant pas, elle posa sa
candidature. Elle était d’abord seule candidate, puis, deux mois
avant les élections, un nouvel habitant que personne ne connaissait
se porta candidat. À la question « Sais-tu qui, au conseil municipal,
voterait pour toi ? », elle ne sut pas répondre. Elle ne s’en était pas
inquiété, n’avait mis en place aucune stratégie d’alliance. Elle n’a
pas été élue, à sa grande déception. Elle était sincère : elle pensait
que voter pour elle aurait dû être une évidence pour chacun…

Cette ressource (stratège) est donc en panne quand il s’agit de ses propres
intérêts. Deux raisons peuvent l’expliquer :
sa qualité de « dévoué » s’exprimant d’autant mieux dans l’intérêt
général, son intérêt personnel a tendance à être relégué au second plan ;
être stratège pour quelqu’un génère la reconnaissance de cette
personne, alors qu’être stratège pour sa propre personne ne satisfait pas
son besoin psychologique de reconnaissance de ses opinions.
Ces deux moteurs lui manquent pour être stratège pour lui-même. Une fois
qu’il en est conscient, le TP Persévérant va réactiver sa ressource au
meilleur niveau pour lui-même.

Le TP Travaillomane, notre bon élève


Recherche de perfection
En premier degré de stress, le driver du TP Travaillomaneest « J’ai de la
valeur si je suis parfait. » Cette contrainte s’applique à soi-même. Sous
l’influence du driver, notre personnalité Travaillomane cherche à faire
mieux que bien : le TP Travaillomane vise à être parfait, sans déléguer. Il
recherche ainsi la reconnaissance de son travail et la structuration du
temps.
S’imposer d’être parfait ne paraît pas bien méchant. Une des richesses de
Process Com est de nous révéler un tel premier degré de stress, qui paraît
presque normal dans la vie courante.
Au fil des années, nous avons observé qu’en premier degré de stress, notre
TP Travaillomane se comporte en trop bon élève. Il est confortable d’avoir
dans son entourage quelqu’un qui vit essentiellement dans son TP
Travaillomane : ce qui doit être fait sera fait. De plus, le TP Travaillomane
a tendance à demander peu ou pas de moyens. Tout semble se faire
facilement…

Bénéfices
La force que donne le driver « j’ai de la valeur si je suis parfait », quand le
curseur n’est pas poussé à fond, c’est de trouver du plaisir dans des tâches
même répétitives ou requérant beaucoup de patience, qui peuvent paraître
ennuyeuses à d’autres TP. Ce plaisir s’anime surtout à la perspective de
réaliser cette tâche parfaitement.
Le TP Travaillomane peut donc assurer des tâches qui en feraient reculer
plus d’un… Mais cette conséquence positive n’est un avantage que si le
TP Travaillomane « markette » cette compétence comme quelque chose
d’exceptionnel. C’est un défi, car comme cette qualité fait partie intégrante
de sa personnalité, il considère que les autres doivent probablement l’avoir
aussi. Il ne pense pas à la « marketer ». Du coup, cette capacité sera plutôt
sous-exploitée et le TP Travaillomane en tirera peu de bénéfices
personnels. Un exemple fabuleux de marketeur de cette ressource
exceptionnelle est certainement Steve Jobs. Il allait jusqu’à exiger que la
carte mère de ses ordinateurs, que le client ne voit quasi jamais, soit d’un
esthétisme absolu. La présentation des produits Apple n’était déléguée à
personne d’autre. En marketant ce qu’il sait faire, le TP Travaillomane
tirera beaucoup plus de bénéfice des compétences qui le caractérise.

Curseur à la puissance maximale


Prenons l’angle de vue suivant : votre TP Travaillomane est actif et vous
avez des tâches à accomplir. Le driver « j’ai de la valeur si je suis parfait »
veut dire que vous ne concevez de faire les choses que de manière parfaite.
Si cette conception est systématique, ce comportement devient un
handicap.
Quand le curseur du driver « j’ai de la valeur si je suis parfait » frise la
puissance maximale, le TP Travaillomane est focalisé sur la tâche. Il a
donc tendance à s’intéresser peu aux gens qui l’entourent. Il cherche à
faire seul, sans déléguer, sans chercher à mobiliser de l’aide. Cette
focalisation sur la tâche se traduit par un relatif isolement. Son entourage
ne pensera pas à lui proposer de l’aide.
Vous avez sûrement observé que certains enfants obtiennent toute l’aide
voulue tandis que d’autres, non. Pourquoi les environnements réagissent-
ils différemment ? Les enfants qui font moins l’objet d’aide ont tendance à
être focalisés sur ce qu’ils font.
Quand un collègue qui se trouve le plus souvent dans son TP
Travaillomane doit produire un dossier technique, il y a de grandes
chances que le dossier soit parfait. Notre driver est la première tentative de
satisfaire notre besoin psychologique. En cherchant à réaliser un travail
« parfait », une personne dans son TP Travaillomane estime qu’elle a les
meilleures chances d’être reconnue pour son travail.
Dans la vie professionnelle, l’excès de ce driver peut nous cantonner dans
une image d’exécutant et, de ce fait, nous faire manquer des opportunités
d’évolutions intéressantes. Comment éviter ce travers ?

Éviter trop d’intensité


Le driver « j’ai de la valeur si je suis parfait » est d’autant plus influent
que le TP Travaillomane éprouve du plaisir à réaliser un travail parfait.
Beaucoup de nos clients ont évité ce piège en mettant en place les
pratiques suivantes :
Avoir conscience de ce piège. La prise de conscience du comportement
qu’exprime notre driver est toujours efficace. Elle réduit le risque de
voir le curseur d’intensité aller se bloquer à fond.
S’autoriser à mettre du charme dans nos relations.
Prendre du recul pour savoir s’arrêter dans son perfectionnisme.

Bois de chauffage
André a fait stocker des palettes en bois pour en faire du bois de
chauffage. Avec son fils Simon, ils ont traité à coups de masse
95 % du bois. Le sol est jonché de débris de palettes. Après une
pause, alors que son fils s’apprête à s’attaquer aux débris pour
faire un travail parfait, André l’interroge :
« D’après toi, on a réalisé quel pourcentage du travail ?
– 95 %.
– Et combien de temps avons-nous mis pour préparer ces 95 % ?
– Une heure et demie.
– Exact. D’après toi, combien de temps faut-il pour traiter ce qui
reste ?
– À peu près autant de temps.
– Bien vu. De plus, ces débris sont des parties avec des clous
coriaces à démonter.
Ce sera beaucoup plus fatigant que pour les premiers 95 % et,
surtout, le risque de nous blesser est réel ! »
En dix minutes, ils ont balayé le parking et mis le restant dans une
benne, puis sont rentrés tout frais à la maison.

Prendre du recul pour savoir s’arrêter dans son perfectionnisme réduit les
efforts, rend plus efficace et fait gagner un temps fou, tout en apportant
aussi de la hauteur de vue.
Il m’arrive de confier la relecture d’un écrit à un ami. Je le sais être
souvent dans son TP Travaillomane pour ce genre de tâche. Je lui donne
les recommandations suivantes : « Ne te préoccupe ni de la mise en page
ni des fautes d’orthographe. Surtout, tu ne corriges rien. Je confierai ce
travail à une autre personne. Je te demande de te mettre dans la peau du
lecteur et de me dire comment tu vis cet écrit, en quoi il te touche, quelles
sont les phrases que tu dois relire parce qu’elles ne sont pas
compréhensibles du premier coup. » Même avec cette recommandation, je
sais qu’il lui sera difficile de respecter la consigne. C’est trop tentant de
vouloir être parfait. La petite voix du driver insiste : « Rends un travail
parfait, ce sera beau. Tu te sentiras compétent ! Et c’est plaisant. »
Il ne faut pas se décourager si on ne réussit pas à chaque fois. L’important,
c’est de progresser.
Une fois qu’on a pris conscience des actions liées à notre driver, un
processus efficace consiste à se poser trois questions avant d’entreprendre
toute tâche :
Comment mécaniser cette tâche pour qu’elle soit plus facile, plus
rapide ou plus sûre à réaliser la prochaine fois ?
Comment puis-je réaliser cette tâche plus vite que la dernière fois ?
À qui puis-je demander de l’aide pour être plus efficace ? Qu’est-ce qui
pourrait m’aider ?
Ces questions sont des tentatives de satisfaire notre besoin psychologique
et, en même temps, les actions liées nous évitent d’être dans le
perfectionnisme que nous avons vu. Cette fois, le driver produit des
conséquences positives, au bénéfice du TP Travaillomane.

« Ressource majeure »
Grandeur sans effort
Dans notre TP Travaillomane, notre capacité de travail impressionne
souvent notre entourage. Le plaisir à produire des réalisations parfaites
joue un rôle dans cette ressource. Quand nous entamons quelque chose de
fastidieux, c’est comme si nous allions réaliser une œuvre, bâtir une
cathédrale ou une pyramide. Il y a un côté « moine » dans le TP
Travaillomane, qui peut pousser à faire des choses extraordinaires dans un
relatif anonymat, gratuitement, pour la gloire d’une réalisation grande,
unique ou belle… La perfection du driver prend le biais de l’esthétique.
On peut imaginer que les artisans du Moyen Âge qui sculptaient les
chapiteaux des cathédrales et ciselaient les portails qui nous content
aujourd’hui tant d’histoires trouvaient leurs ressources de minutie et de
patience dans celles du TP Travaillomane.
« Le géant de l’ombre »
Un de mes amis, Dr Charly, est un fondu de rock des années 1950
et de ses origines (blues, rythm’n blues et country). Il assure une
émission de deux heures tous les samedis matins sur Radio
Libellule. Tenez-vous bien : il en est à plus de 1 400 émissions.
Près de trente ans ! Ne croyez pas que ses émissions soient
banales. Elles sont fouillées, il y a une structure, un fil directeur, des
thèmes. Dr Charly est un expert dans sa partie. À raison de plus de
dix heures de préparation à chaque émission, je vous laisse
estimer la montagne d’heures que cela représente. Non seulement
Dr Charly est bénévole mais, en plus, il le fait pour un public
restreint : les amateurs de rock des vingt kilomètres entourant la
station. J’ai consacré à cet ami un fascicule intitulé « Le géant de
l’ombre ».

Mise en valeur
Dans votre TP Travaillomane, si vous avez réalisé des choses
extraordinaires, une petite voix peut parfois sembler vous dire que cela
n’intéresse que peu de gens, voire personne. Ne croyez pas cette petite
voix. Cherchez à mettre en lumière vos réalisations. Les blogs sur Internet
sont des vitrines accessibles.
Sachez mettre en avant cette ressource dans votre CV et dans vos
échanges avec ceux avec qui vous envisagez de mener des projets. Cette
« ressource majeure » n’est banale qu’à vos yeux.
Comment mettre en lumière cette « ressource majeure » ? Posez-vous la
question tous les jours : comment pourrais-je sortir de l’ombre cette
réalisation ou cette qualité unique que je possède ? Immanquablement,
vous trouverez un jour la réponse. N’ayez pas peur d’être célèbre !

Le TP Empathique, les autres d’abord


En premier degré de stress, le TP Empathique se suradapte, cherche à faire
plaisir. Son driver, c’est : « J’ai de la valeur Si je fais plaisir. » En faisant
plaisir, le TP Empathique cherche la reconnaissance inconditionnelle des
autres.

Recherche de reconnaissance inconditionnelle


Faire plaisir aux autres
Au fil des années, nous avons observé qu’en premier degré de stress dans
notre TP Empathique, nous avons tendance à nous dévaloriser aux yeux
des autres : « Je ne suis pas en forme aujourd’hui », « Je ne suis pas très
bonne dans ce domaine ». C’est encore une manière de chercher la
reconnaissance inconditionnelle de son entourage.
Les comportements répétitifs de ce driver sont de faire plaisir aux autres.
Pour la vie en société, c’est une bonne chose, mais le curseur d’intensité
du « fais plaisir » est à surveiller ! Si nous n’y prenons garde, il intensifie à
l’excès les actions comportementales répétitives. Nous allons voir
comment cela se traduit. Mais d’abord, voyons ses bénéfices.

Bénéfices
Le driver « fais plaisir » pousse le TP Empathique à aller vers les autres.
Cette ouverture l’incite à établir un très bon niveau relationnel dans un
délai plus court qu’il ne le serait avec une autre personnalité.
Le TP Empathique tirera beaucoup de bénéfices à apprécier cette capacité
relationnelle distinctive à condition de savoir en tirer parti. Comment tirer
profit d’une qualité personnelle ? La personnalité Empathique résiste à se
poser cette question car elle pense, à tort, que c’est égoïste. Finalement,
elle se refuse à prendre soin d’elle, alors que son avantage relationnel peut
servir les buts qu’elle poursuit ou que poursuivent ceux qui l’entourent.
Chercher les bénéfices que l’on peut tirer d’une de nos qualités est une
excellente démarche de développement personnel.

Le piège de la « générosité »
Dans notre TP Empathique, notre curseur « fais plaisir » poussé à
l’extrême amène à faire passer tous les autres avant nous-même, au point
de nous oublier. En exagérant à peine, nous pouvons dire que nous nous
maltraitons : nous finissons par vivre en sacrifiés, le bonheur nous
échappe. Nous sommes conscients de nous préoccuper beaucoup des
autres, cela est naturel pour nous. Secrètement, nous attendons que nos
attentions soient reconnues, ne serait-ce que par un merci appuyé, et
sommes malheureux de l’absence de cette reconnaissance. Du coup, nous
cherchons à faire encore davantage plaisir.

« Prends soin d’abord de toi »


À peine mariée, l’une de mes filles m’appelle et m’annonce toute
fière qu’elle va suivre une formation de secouriste ; ainsi, elle
pourra aider les gens, au cas où ! J’étais content pour elle, mais j’ai
dû la refroidir avec ma réponse : « Tu sais, ma chérie, dans l’ordre
des priorités, tu dois d’abord prendre soin de toi. Ta générosité sera
ensuite de plus belle qualité encore. »

Le TP Empathique nous pousse à faire des dons sans prêter attention à un


quelconque retour. Il insuffle en nous la croyance profonde qu’il n’y a
« générosité » que s’il y a don sans retour. Cette option est bien sûr
défendable, mais elle est trop exclusive.
Considérer qu’il n’y a générosité que si le don est à fonds perdu est un
piège de souffrance pour notre TP Empathique. En effet, nous donnons
généreusement, sans attente de retour, mais ce comportement est une
tentative de satisfaire notre besoin psychologique : obtenir en retour une
« reconnaissance inconditionnelle de notre personne ». Si cette
reconnaissance ne vient pas, cette attente nous fait souffrir. On donne alors
toujours plus, jusqu’à l’apparition d’un signe qui nous permette de nous
sentir reconnus inconditionnellement. Si l’attente se prolonge, nous
ressentons une souffrance. Continuer est une forme de maltraitance vis-à-
vis de soi-même. Comment sortir de ce piège ?

Sortir du piège
La loi de réciprocité
Le premier moyen d’éviter ce piège, c’est d’en avoir conscience. La prise
de conscience du comportement qu’exprime notre driver est toujours
efficace. Elle réduit le risque de voir le curseur d’intensité aller se bloquer
à fond. Nos actions comportementales liées au driver gardent alors une
certaine retenue.
Nos clients ont trouvé beaucoup de bénéfice à relativiser leur croyance
selon laquelle il n’y a de générosité que sans retour, en optant pour le
principe suivant : « À toute générosité, il est juste qu’il y ait une forme de
retour, aussi minime soit-elle. » Ce précepte s’appuie sur une loi vieille
comme le monde : la loi de réciprocité. Les ethnologues nous expliquent
que c’est grâce à elle que l’humanité n’a pas été complètement détruite par
des guerres. Cette loi est simple : elle consiste à arrêter d’être généreux
sitôt que notre interlocuteur ne nous donne rien en retour.
La loi de réciprocité n’est en rien un exercice comptable. Si vous donnez
10, la loi n’exige pas de recevoir 10. La loi de la réciprocité exige
seulement que ce ne soit pas zéro. Cela reste de la générosité. L’expérience
nous apprend toutefois qu’il ne faut pas se contenter d’un retour de 1 sur
une générosité de 10. Votre expérimentation trouvera ce qui est juste.
Au début, l’application de cette règle n’est pas évidente. Dans notre TP
Empathique, il est difficile d’arrêter d’être généreux même quand il n’y a
aucun retour, il faut presque se faire violence. Cela montre bien que le
curseur de notre driver était à fond.
La loi de la réciprocité est d’autant plus efficace si vous ne faites pas
d’exception. Pour le TP Empathique, c’est une école de vie.

Négocier
La mise en œuvre de la loi de la réciprocité développe une qualité
supplémentaire : la capacité de négocier. Cette qualité est plutôt faible
dans le TP Empathique, mais n’oubliez pas que les autres TP peuvent
compenser ce déficit.
Yitzhak Rabin dit un jour, s’adressant aux Palestiniens, que « tout est
négociable ». On peut d’abord être stupéfait par cette déclaration, puis on
se dit : « Cet homme possède un sacré avantage dans toute négociation ! »
Vous-même, en pratiquant la loi de la réciprocité, vous constaterez que
tout est négociable. Quand vous demanderez un service à quelqu’un, vous
ne serez plus étonné qu’il vous demande quelque chose en retour. Quand
quelqu’un vous demandera quelque chose, vous aurez le réflexe de lui
demander quelque chose en retour. Si vous ne savez pas quoi lui
demander, demandez-lui ce qu’il vous propose en retour. Au début, ce
n’est pas évident, mais cela devient un exercice passionnant, un peu
comme changer de vie !

« Ressource majeure »
Dans votre TP Empathique, vous avez la chance de vivre régulièrement
des rencontres où un fort relationnel s’installe d’emblée. Vous ressentez
cette intimité qui pourrait demander à d’autres des années d’amitié. Une
relation de nature intime s’établit instantanément, comme si vous vous
connaissiez depuis longtemps, voire depuis une autre vie ! C’est agréable
et troublant.
Il n’y a pas lieu de se troubler. Profitez pleinement de cette ressource ; ne
vous privez pas d’amis supplémentaires ou de relations professionnelles
aussi fortes. Ce sont autant de cadeaux de la vie. Le vendeur qui dispose
de cette ressource dispose d’un atout majeur dans sa réussite.

Le TP Rêveur, dans notre imaginaire


Recherche de solitude
En premier degré de stress, le driver du TP Rêveur est : « J’ai de la valeur
si je suis fort. » Cette contrainte s’applique à soi-même. En premier degré
de stress, l’un de ces comportements consiste à se mettre en retrait. Le TP
Rêveur tente ainsi de satisfaire son besoin psychologique : la solitude.
Nous avons vu plus haut que le driver « j’ai de la valeur si je suis fort »
amène le TP Rêveur à n’exprimer aucun mal de vivre (en tout cas pas
avant le deuxième degré de stress). De l’extérieur, tout semble aller pour le
mieux dans le meilleur des mondes, quel que soit son niveau de mal-être.
Cela rend le Rêveur paisible à vivre, mais son stress est plus subtil à
décoder que celui des autres TP.
Plus encore que les deux autres personnalités ERQ (Rebelle et Promoteur),
le TP Rêveur évite de demander un service ou de l’aide, ce qu’il vivrait
comme un acte de faiblesse et donc incompatible avec son driver. En
voiture, perdu dans une nouvelle ville, le TP Rêveur ne va pas demander
sa route, même si cela l’oblige à tourner en rond avant d’arriver à
destination.

Bénéfices
Le driver « j’ai de la valeur si je suis fort » apporte un bénéfice relationnel
dans la mesure où on ne s’épanche pas, on ne raconte pas ses problèmes,
on garde ses misères pour soi-même. Ce n’est qu’en deuxième degré de
stress que le TP Rêveur se plaint, et encore, seulement lorsqu’il est mis en
cause. Cette réserve permet de gagner le temps nécessaire pour réagir de
manière réfléchie, par exemple à une situation qui se dégrade.

Le piège de l’isolement
Le TP Rêveur en premier degré de stress ne donne aucun signe d’alerte
significatif. Pour les gens de son environnement, tout va bien. Sa porte de
communication, c’est l’action. Il attend qu’on lui dise ce qu’il doit faire.
Sans ordre venu de l’extérieur, il restera le plus souvent à attendre mais,
intérieurement, il agit en imagination. Personne ne se doute de ce début de
drame. Même les praticiens de Process Com peuvent ne pas réaliser
immédiatement ce qui se passe. Quant aux autres, faute d’identifier qu’il
s’agit de stress, ils mettent cela sur le compte d’une démotivation ou d’une
incompétence soudaine !

Imagination
Le premier piège tendu par le driver à la personnalité Rêveur, c’est
l’isolement. En quelques lignes, Jean d’Ormesson nous fait entrer dans
l’intimité du TP Rêveur :

Il me semble souvent être plus proche des premières secondes de l’univers


et de la formation du Soleil que de beaucoup de nos livres, de nos films, de
nos débats d’aujourd’hui.
Jean d'Ormesson, Un jour je m’en irai sans avoir tout dit
(Robert Laffont, 2013)

L’isolement de ce premier degré de stress est hypnotique, car ce retrait a


des côtés agréables grâce à l’une des trois qualités du TP Rêveur :
l’imagination. Quand le curseur du driver s’approche du maximum.
L’isolement doublé du réel plaisir à imaginer déconnecte le TP Rêveur de
la réalité. Et là, il est en danger (même si, pour un écrivain, cela peut être
une ressource intéressante).

Perte et attente
En premier degré de stress, le TP Rêveur ne sait plus quoi faire. Il est
perdu comme dans une nouvelle ville, il n’a aucune idée de sa route et ne
sait pas appeler au secours. Le mur s’approche sans qu’il sache quoi faire.
Il finit par espérer que quelqu’un vienne le tirer de ce mauvais rêve, quitte
à se faire engueuler. Il écoutera alors passivement, mais sera surtout
attentif à percevoir ce qu’il doit faire pour se remettre en mouvement.
En coaching, nous avons observé la situation suivante : quand le TP
Rêveur est sollicité pour être promu, il ne refuse pas, même si la
promotion ne lui convient pas vraiment. Refuser, ce serait avouer qu’il
n’est pas assez fort pour assurer cette responsabilité. Celle-ci se refuse
d’autant moins que c’est une réponse affirmative à sa QE « suis-je
voulu ? ». Il est probable que son driver file vers le maximum d’intensité.
Personne ne comprend alors ce qui se passe : le TP Rêveur était le
candidat idéal, et tout d’un coup, tout s’arrête. Il bascule en deuxième
degré de stress. Que faire ?

Maîtriser l’intensité du driver


Comme pour les autres drivers, la prise de conscience fait son effet pour
limiter le risque que le curseur n’aille à la puissance maximale.
La deuxième action, c’est de se donner l’ordre de « faire » !
Comme pour les autres TP, assurer la satisfaction des besoins
psychologiques est toujours magique. C’est par exemple adopter des
activités dont la solitude fait partie intégrante, comme la lecture, l’écriture,
les activités artisanales, le jardinage, le bricolage, etc.
Le TP Rêveur gagnera aussi en confort de vie en expliquant son mode de
fonctionnement à son entourage. Voici ce que pourrait expliquer le TP
Rêveur :
« Régulièrement, j’ai besoin de m’isoler. La solitude recharge mes
batteries. »
« En équipe, je peux sembler absent, mais je suis présent et attentif.
Posez-moi des questions pour que j’intervienne. »
« Quand on me dit ce qu’on attend de moi avec un certain niveau de
détail, cela satisfait mon besoin psychologique. Je suis dans les
meilleures conditions pour accomplir des performances. »
« Quand j’ai beaucoup de tâches en cours, je peux avoir un problème
pour ordonner les priorités – une aide sur ce point est efficace. »

« Ressource majeure »
La ressource du TP Rêveur, c’est sa capacité de concentration : il sait se
couper du monde même au milieu d’une foule. Il sait n’être en rien distrait
par le brouhaha qui l’entoure. Quand il se consacre à un sujet, il y réfléchit
en profondeur. Son imagination enrichit sa réflexion.
On l’a vu : en premier degré de stress, le TP Rêveur ne partage pas ses
émotions. Ce serait un aveu de faiblesse, incompatible avec son driver
« sois fort ». Ses émotions tues ne viennent pas altérer son niveau
d’intelligence, il conserve sa capacité de discernement.
Étant donné que cette ressource est naturelle pour lui, il la considère
comme banale et imagine qu’elle est active chez tout le monde. Il n’en fait
aucun cas et ne la fait pas connaître, cherchant rarement à en faire usage
pour en tirer parti.
Un barman à la mémoire étonnante
Une amie me raconte que dans un restaurant de fruits de mers du
XIVe arrondissement de Paris, le bar est toujours plein. Même
quand il y a des tables libres, les clients passent d’abord par le bar.
Pourquoi ? Parce que le barman étonne par sa mémoire
incroyable. Il voit un couple une fois et leur prépare la fois suivante
leurs boissons préférées sans même qu’ils passent commande,
même s’ils sont venus deux mois auparavant.
Cette mémoire exceptionnelle n’est pas l’exclusivité du TP Rêveur,
mais ce barman est un bel exemple d’une bonne façon de bien
gérer une « ressource majeure ».

Avoir une capacité de concentration pour aller au fond d’un sujet est une
qualité à mettre sur sa carte de visite ou sur son CV.
N’hésitez donc pas à expliquer à votre environnement votre « ressource
majeure », exercez-la comme un talent exceptionnel, à la disposition de
votre entourage.

Le TP Promoteur, chacun pour soi


Recherche d’excitation
En premier degré de stress, le driver du TP Promoteur est : « Tu as de la
valeur si tu es fort. » Cette contrainte s’applique à l’autre. L’un de ces
comportements consiste à être dans une logique « chacun pour soi ». S’il
n’apporte pas son soutien à l’autre (car il doit être fort), que va-t-il se
passer ? Comment va-t-il s’en sortir ? C’est excitant. L’excitation satisfait
son besoin psychologique.

Bénéfices
Pour le TP Promoteur au premier degré de stress, « être fort » est la
normalité. Tout ce qui n’est pas fort n’est pas normal. Ceux qui ne sont pas
forts ont un problème. Donc, à condition que le curseur de notre driver
« tu as de la valeur si tu es fort » ne soit pas à fond, l’activation de notre
driver nous protège, car il peut s’exprimer ainsi : « Si tu n’es pas fort,
trouve un autre moyen de t’en sortir. » Quand nous exerçons ce driver, les
autres TP peuvent estimer qu’il s’agit d’indifférence. En fait, il y a une
certaine sagesse à ne pas considérer devoir prendre tous les malheurs du
monde sur son dos.
L’un des quatre accords toltèques (clés tirées de la sagesse toltèque)
consiste à ne pas faire une affaire personnelle de ce qui nous est dit. C’est
cet accord qui se met en place quand nous adoptons le comportement
« chacun pour soi ». Cela crée une distance par rapport aux situations et
aux personnes qui nous évite d’être trop touché. C’est en cela que ce
comportement nous protège.

Le piège du défi abusif


Tester la force
Quand le curseur du driver « tu as de la valeur Si tu es fort » n’est pas au
maximum, notre comportement se contente de ne pas soutenir celui qui
présente un comportement faible. Mais quand il commence à friser le
maximum, ce comportement passe à la vitesse supérieure et se met à tester
la force de l’autre.

Un coup de poing virtuel


Un professeur d’éducation physique explique aux parents sa façon
de procéder le premier jour avec ses élèves : « Je leur donne un
coup de poing dans le ventre (virtuel) pour savoir s’ils tiennent la
route – c’est 1 kilomètre de course autour du stade. » Ce procédé
rend pour le moins perplexes les personnes qui, dans l’auditoire, ne
sont pas dans leur TP Promoteur !

À la position maximale d’intensité, ce « coup de poing » teste la force de


l’autre, allant jusqu’à chercher le point de rupture. Le TP Promoteur teste,
il veut savoir jusqu’où l’autre tient la route (est fort).
Là aussi, le driver assume sa fonction : tenter de satisfaire le besoin
psychologique, l’excitation. En effet, en testant jusqu’à la rupture, le TP
Promoteur va vers l’inconnu : quand la rupture va-t-elle avoir lieu ? Quelle
sera la réaction de l’autre ? Comment faudra-t-il réagir ? Autant
d’inconnues qui créent de l’excitation.
C’est au moment de la réaction, quand l’autre craque, que son besoin
psychologique est satisfait. À la surprise de son interlocuteur, il adoptera
alors une relation agréable.

Jacques et Pascal
Réunion du bureau de l’association. Pascal est trésorier et présente
les comptes. Soudain, Jacques lance : « Pas d’accord. » Pascal est
déstabilisé et ne sait pas gérer cette interpellation. Après la
réunion, André va voir Jacques, qui lui dit en souriant : « C’est juste
pour voir s’il est bien sûr de ce qu’il dit. Une fois que j’ai su, je ne
l’ai plus embêté ! »
Pascal est venu suivre notre formation et a acquis la technique du
« stop » (voir chapitre 5). Maintenant, il sait gérer ce genre de
situation et ne prend plus ces interventions comme des attaques
personnelles. Une relation agréable s’est installée depuis entre
Pascal et Jacques.

Dans son TP Promoteur, Jacques a testé si Pascal tenait la route. Une fois
qu’il a eu sa réponse, il ne l’a plus embêté. Il n’avait aucune mauvaise
intention. D’ailleurs, si Pascal n’avait pas tenu la route, Jacques ne l’aurait
plus embêté, sachant à qui s’en tenir.

Le risque du cynisme
Quand le curseur de l’intensité du driver touche le maximum, la personne
dans son TP Promoteur teste la solidité ou la résistance de son
interlocuteur. Ceux qui à ses yeux sont à la hauteur sont « OK ». Jacques,
sitôt qu’il a eu sa réponse, est passé à autre chose. Dans un projet, il peut
laisser tomber ceux qui ne tiennent pas la route. Même alerté sur son
attitude, il n’en tiendra aucun compte si le curseur de son driver est à fond.
Tant pis pour l’autre, il n’a qu’à être plus fort. C’est la définition du
cynisme, un risque sur lequel le TP Promoteur doit rester vigilant.

Contrer le risque
Comme pour les autres TP, il y a des points de vigilance à garder pour
profiter pleinement des atouts du TP Promoteur. Ces points à surveiller
sont repérables quand nous sommes conscients des comportements mis en
place en premier degré de stress. Il faut d’abord veiller à ne pas franchir la
« ligne de démarcation ». Une éducation bâtie sur des valeurs solides
protège de ce risque, mais pas complètement. Le besoin d’excitation incite
à prendre de plus en plus de risques, jusqu’au jour où nous prenons le
risque de trop. Pour certains, cela peut même se terminer en prison.
Ensuite, la vigilance peut s’exercer écoutant un proche dont la moralité est
irréprochable.
Voici plusieurs moyens d’éviter le risque du cynisme :
Comme pour les autres drivers, la prise de conscience de notre driver
et des comportements à mettre en place limite le risque.
Écoutez la personne de vos proches qui vit essentiellement dans son TP
Empathique. Elle vous avertira au moment où votre comportement
deviendra déviant.

« Ressource majeure »
Que ce soit en premier ou en deuxième degré de stress, le TP Promoteur
cherche à satisfaire son besoin psychologique : chercher la limite des
personnes et des situations. Il tente d’aller toujours plus loin. Cette
démarche l’amène à disposer d’une « ressource majeure » : l’audace.
L’audace est une ressource majeure nécessaire pour faire bouger les
choses.
Angela
C’est l’heure du dîner, échanges autour de la table.
Angela : Une liste d’inscription a été ouverte au collège, le candidat
sélectionné partira une semaine à Londres pour rencontrer des VIP
de l’administration britannique. Au retour, il sera reçu par le maire
de la commune et fera un topo auprès du conseil municipal et des
responsables du collège… Je ne veux pas rater ça !
Son père : Mais tu n’es pas dans les toutes premières en anglais !
Angela : Je me suis inscrite ! Je sais déjà comment m’y prendre
pour persuader le jury.

Angela fait preuve d’une audace un peu folle. Ce n’est pas garanti qu’elle
réussisse, mais elle a l’audace de l’entreprendre. Cette prise de risque
satisfait son besoin d’excitation. C’est un défi pour elle. Cela la protégera
d’être tentée de déclencher la zizanie entre ses frères !

Le TP Rebelle, tout est dans l’effort


Recherche d’attention
En premier degré de stress, le driver du TP Rebelle est : « J’ai de la valeur
si je fais des efforts. » Cette contrainte s’applique à lui-même. Le TP
Rebelle adopte un comportement montrant qu’il fait des efforts. Il signale
ce qu’il ne comprend pas et doit donc faire des efforts. Ainsi, il obtient le
« contact » de l’autre, qui va répondre à sa sollicitation. La notion d’effort
est la référence pour ce profil.
Avec un ami
Vous prenez rendez-vous avec un ami qui vous présente le TP
Rebelle. Voici un dialogue pas vraiment imaginaire (l’ami 2 est dans
son TP Rebelle).
Ami 1 : Es-tu libre samedi prochain vers 11 h 30 pour prendre
l’apéro ?
Ami 2 : Quand ? Quel samedi ?
Ami 1 : Le prochain, celui qui vient.
Ami 2 : Heu ! Je sais que j’ai quelque chose (= je fais un effort).
Alors je sais que le matin, j’ai prévu de faire un peu de sport.
Ensuite, je rentre prendre une douche… Ah oui ! 11 h 30 devrait
coller !

Dans de nombreux cas, comme ci-dessus, la réponse se fait attendre, avec


l’énumération d’éléments qui ne concernent pas la réponse à notre
question. Le TP Rebelle fait des efforts, et son interlocuteur aussi (de
patience) ! Le TP Rebelle espère obtenir la reconnaissance de ses efforts
par un « contact ».
Quand il ne s’agit que d’une prise de rendez-vous, c’est juste un peu
agaçant. Mais quand la demande comporte un certain enjeu, le TP Rebelle
se retrouve doté d’une réputation qui peut lui nuire : « Avec lui/elle, sitôt
que tu lui demandes quelque chose, tout devient compliqué. »

Bénéfices
Le regard du TP Rebelle est fixé sur l’effort fourni plutôt que sur le
résultat. C’est tout aussi vrai pour le regard qu’il porte sur lui-même que
sur les autres. À toute situation négative, le TP Rebelle va déceler les
efforts fournis. Cette recherche développe une tendance à la tolérance.
Les coureurs
Deux entraîneurs sportifs ont la charge de sélectionner des
coureurs de 100 mètres pour représenter la région à la prochaine
compétition. L’un des coureurs chute juste avant de franchir la
ligne.
Entraîneur 1 : Ce coureur est éliminé.
Entraîneur 2 (dans son TP Rebelle, en stress) : Ce coureur n’a pas
démérité (= il a fait des efforts).
Entraîneur 1 : Certes, mais il n’a pas franchi la ligne. Il est éliminé.
Entraîneur 2 : S’il n’avait pas chuté, il aurait fait le meilleur temps (=
sa référence, ce sont les efforts fournis, avant la prise en
considération du résultat).

Dans le domaine professionnel, cette tolérance va s’exercer par le style de


management nommé « laisser-faire ». Dans le domaine privé, les parents
éduquent leurs enfants en leur laissant beaucoup d’espace.

Le piège de la différence affichée


Souvenez-vous que la QE de notre personnalité Rebelle, c’est : « Suis-je
acceptable tel que je suis ? » On devine l’inquiétude provoquée par cette
question. Elle amène le TP Rebelle à chercher une réponse ; c’est pourquoi
il teste ses interlocuteurs en choisissant des options originales, tant en
habillement qu’en comportement. Il observe alors s’il est accepté tel qu’il
est. Pour lui, c’est amusant et cela lui apporte la réponse à sa question.
Codes vestimentaires en entreprise
Un manager est candidat à être coopté « associé » dans une
grande société de conseil. Tous les associés sont en costume-
cravate mais lui est habillé en dépareillé, avec des vestes
surpiquées de fil rouge. Chaque fois qu’il pense être coopté
« associé » et qu’il est en balance avec quelqu’un d’autre, l’autre
est choisi. En coaching, il a vu comment réduire son niveau de
marginalité et a été promu dès l’année suivante. Quand on le
croise, en l’observant bien, on repère sa marginalité, mais
maintenant elle est si subtile qu’elle ne heurte plus les codes de
l’entreprise. S’il n’avait pas pris conscience de l’effet de ce
décalage, il aurait continué à faire des efforts envers son
environnement jusqu’à en avoir le cœur net, tout en en pâtissant.

Chaque nouvelle génération a besoin de savoir si elle est acceptée pour ce


qu’elle est et pas seulement en raison de sa conformité aux codes de la
société. Cette démarche marginalise et crée un risque : être vu comme une
bête curieuse à qui l’on n’accorde pas sa confiance.

Baisser le curseur d’intensité du driver


La clé pour que notre driver s’exprime de manière raisonnable, c’est la
prise de conscience de nos comportements en stress. Il est alors aisé de se
rendre compte du « jeu » sans fin que l’on met en place : « Tester son
environnement pour voir si l’on est accepté tel qu’on est. »
Il ne faut pas supprimer sa marginalité si elle procure confort ou plaisir. Il
suffit de réduire l’intensité du décalage. En coaching, nous avons observé
que c’était facile à mettre en œuvre par le TP Rebelle. Le résultat ne se fait
pas attendre : le TP Rebelle est tout de suite mieux accepté par son
environnement, la QE obtient sa réponse et la vie devient plus douce. Il est
davantage intégré.
Être moins marginal pour ne pas se couper du monde, c’est prendre soin
de soi. C’est d’autant plus judicieux pour notre TP Rebelle dont le besoin
psychologique est le contact.
« Ressource majeure »
Eh oui ! Le TP Rebelle se révolte contre ce qu’il estime injuste. Le TP
Rebelle sera solidaire pour plusieurs raisons :
à l’opposé du TP Persévérant, le TP Rebelle n’est pas dans le jugement
des personnes. Pour lui, le jugement des personnes a quelque chose
d’abominable ;
le TP Rebelle croit que le monde se porterait mieux s’il n’y avait pas de
hiérarchie. Il se porte inévitablement solidaire de la personne qui subit
le diktat d’une hiérarchie ;
son besoin psychologique est le contact, et sa perception du monde, le
jeu. Ces deux éléments soutiennent sa sensibilité au collectif. Dans
notre TP Rebelle, nous serons ainsi souvent sensibles à la planète, qui
est un enjeu collectif.
Quand une personne est licenciée, le TP Rebelle se dit : « Demain, cette
personne sera à la rue ; quid de ses enfants, de son conjoint ? » ; « Cette
personne pourrait être mon frère, mon père, mon fils ! »
Le TP Rebelle ressentira une forme d’injustice. Il réagira en exprimant sa
« solidarité » sous la forme d’une opposition à sa hiérarchie, alors qu’un
TP Empathique exprimera plutôt son empathie vis-à-vis de la personne
concernée. Le TP Rebelle est plutôt dans la dimension collective, sociale,
humanitaire. Cette ressource majeure qu’est la solidarité rend un peu plus
vivable notre monde.

L’essentiel à retenir
L’approfondissement de Process Com à travers les drivers de chaque
TP révèle des clés de développement personnel.
On peut se servir d’un curseur imaginaire pour évaluer le niveau de
puissance d’un driver. Si le curseur de notre driver va trop loin, nous
adoptons des comportements répétitifs problématiques, voire
dangereux, par lesquels nous nous laissons piloter.
Il existe des moyens pour vaincre ce problème, notamment la prise de
conscience de son driver : c’est le cadeau de Process Com.
Chaque TP possède également une « ressource majeure » positive.
PARTIE 3

PROCESS COM AU QUOTIDIEN


CHAPITRE 7

LE PETIT MONDE D’ELSA

Au programme
Organisation de l’apprentissage
Une semaine typique

Organisation de l’apprentissage
Bonjour, je m’appelle Elsa. Dans les deux premières parties de ce livre
sont décrits la théorie du modèle Process Com et les développements de
MANAGIS autour de ce modèle. Pour illustrer la mise en pratique de Process
Com, les auteurs m’ont demandé de partager avec vous ma vie et celle de
ma famille.
Ils ont choisi quelques épisodes ne relatant que les petits tracas
relationnels quotidiens. Ensuite, chaque situation a été reprise, TP par TP,
et ils m’ont expliqué comment agir pour que ces situations difficiles,
frustrantes, voire blessantes, disparaissent. J’avoue que j’étais perplexe,
mais je voulais leur faire plaisir et, aussi par curiosité et par défi personnel,
j’ai accepté le jeu.

Mon petit monde


Je travaille dans un salon de toilettage, mon métier : zoo cosmétologue
(toiletteuse pour tous animaux !). J’ai deux associés : Émilie et Reynald.
Avec mon époux, Philippe, nous avons trois enfants, Pascal, seize ans,
Romy, douze ans, et Rose, six ans. Philippe est artisan peintre.
Ma vie n’est pas faite que de tracas ! Cependant, pour que ce chapitre ne
devienne pas ma biographie mais un support illustrant la mise en pratique
des outils transférés dans la formation « Managez avec Process Com »,
vous ne verrez que les tracas !

Un outil « anti-pollueurs »
Si vous lisez ces lignes, c’est que, comme moi, vous aimeriez trouver un
outil pour que votre énergie ne soit pas consommée par des « pollueurs » !
Cet outil existe : il s’agit du modèle Process Com et des développements
réalisés autour de lui par MANAGIS. Avant ce livre, ces « trucs » n’étaient
confiés qu’à des managers ! Tous ont rapporté que cela leur était aussi
utile dans leur vie privée. Alors, comme moi, vous allez pouvoir
grandement améliorer votre quotidien.
Merci de garder un regard bienveillant sur moi, ma petite famille et mon
environnement. Les lignes qui suivent dévoilent tant qui je suis que la
manière dont j’interagis avec ma famille, mes proches et mes collègues.

Fonctionnement
Dans le chapitre 8, les auteurs décryptent ces situations de vie pour
expliquer comment tourner le film de chaque saynète à la lumière de
Process Com. Certains comportements sont repris et « décodés », et une
solution Process Com est proposée pour dénouer les difficultés, apaiser les
tensions, désamorcer les crises naissantes ou installées, sortir des impasses
relationnelles. On y comprend alors concrètement comment Process Com
agit pour rétablir un relationnel où tout se passe mieux.
Les dialogues correspondants sont encadrés. À côté de chaque cadre
figurent un ou plusieurs trigrammes : « Tra » pour Travaillomane, « Per »
pour « Persévérant », « Emp » pour Empathique, « Rêv » pour Rêveur,
« Pro » pour Promoteur, « Reb » pour Rebelle et enfin « Gén » pour
Général quand cela peut concerner chaque TP.
Parfois, il y a plusieurs trigrammes : le comportement sera alors vu dans
chacun des TP indiqués. Vous trouverez facilement la solution Process
Com proposée au paragraphe du TP correspondant au trigramme.
Deux manières de procéder :
soit en allant découvrir en chapitre 8 la manière Process Com de
transformer une relation, juste après un encadré (suivez le trigramme) ;
soit en suivant d’abord tout le déroulé de mon vécu puis en passant à la
partie explicative.
Bonne lecture !

Une semaine typique


Mardi matin
C’est la rentrée scolaire pour Rose. Cette année, elle fait son entrée dans le
monde des grands !
J’arrive au salon sans encombre. C’est décidé, aujourd’hui, à la première
pause, j’explique à Reynald comment gérer les fiches clients sur
informatique.
Arrive enfin le moment de calme que j’attendais.

Moi : Reynald, viens à l’accueil s’il te plaît, je vais t’expliquer comment gérer les fiches
clients avec le nouveau logiciel.
Reynald (soupirant et traînant les pieds) : Elsa, je ne comprends rien à ces trucs-là !
Moi : Je vais t’aider. Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?
Reynald (gros soupir) : Ben tout !
Elsa : Bon, commençons par le plus simple. Prends la souris, clique sur l’icône en
forme de livre sur lequel est écrit « Fiches Clients ». Là, tu positionnes le curseur dans
la cellule…

Reynald : C’est sûr qu’avec des mots pareils, on comprend tout de suite ! Vu comme
tu parles, normal que rien ne soit clair !

C’est à ce moment-là que Mme Pomme, la cliente préférée de Reynald,


entre dans le salon.
Mme Pomme (sur l’air de la Symphonie n° 5 de Beethoven, avec un immense sourire) :
Pom pom pom pommm !
Un Reynald au féminin, normal qu’il l’adore ! Ce « pom pom pom » est
un comme un code entre eux. Nous sourions tous quand elle arrive.
Reynald (retrouve son peps et se précipite au-devant de sa cliente) : Bonjour, madame
Pomme ! (Se tournant vers moi avec une « moue tout sourire ».) Ah zut ! Bon, tant pis,
hein ! Les fiches clients, heu, une prochaine fois… hein ?
Reynald est trop heureux d’échapper à ce qu’il appelle un cauchemar. Je
n’ai pas le choix, priorité au client. Je ne vais pas me plaindre, le carnet de
rendez-vous est plein pour aujourd’hui. C’était le seul créneau libre. Ce
sera pour une autre fois.
Ce soir, je pars plus tôt. Je veux être là quand Rose rentrera de l’école.

Mardi soir
J’arrive à la maison en même temps que Philippe et Rose. Tout va bien.
Ma puce a l’air contente de sa journée. J’observe Rose s’installer
tranquillement à la table de la salle à manger. Elle vide son cartable tout
neuf, fait des tas sur la table, sort une enveloppe et vient me la remettre.

Rose : La maîtresse nous a dit qu’en arrivant chez nous, nous devions vider notre
cartable, faire un tas différent pour chaque chose : crayons, cahiers… et donner
l’enveloppe à nos parents. Qu’est-ce que je dois faire maintenant ?
Moi : Je viens te voir dans cinq minutes, ma puce, tu me diras ce que tu as fait
aujourd’hui à l’école.
Rose : Oui maman.

Rose repart s’asseoir devant ses affaires et, le menton posé sur ses mains, les deux
coudes sur la table, la voici partie dans ses pensées ! Je la vois déjà dans le monde
qu’elle s’est imaginé.
Moi (désormais concentrée sur l’enveloppe) : L’enveloppe contient deux feuilles bien
remplies ! La première est une liste de fournitures, je la donnerai à Philippe tout à
l’heure, il m’a dit qu’il ferait les courses. Voyons la seconde feuille. C’est une lettre aux
parents.

Bonjour,
Votre enfant est entré à la grande école. C’est un cap important pour
lui. Pour l’accompagner tout au long de cette année dans les différents
apprentissages qu’il va aborder, je vous propose que nous nous
retrouvions à différents moments, parfois avec tous les parents
ensemble, parfois juste vous et moi ; ci-après un calendrier avec des
propositions de dates pour ces rencontres en groupe et en individuel.
Je vous remercie de cocher les dates qui vous conviennent et d’en
proposer de nouvelles pour celles pour lesquelles vous n’êtes pas
disponibles.
Notre premier rendez-vous se fera en tête à tête. Je me réjouis de cette
prochaine rencontre.
Cordialement,
Violette Pink

Moi (toujours dans mes pensées) : Pink, ça veut dire « rose » en anglais, avec un nom
comme celui-là, elle va aimer notre petite Rose. Je suis sûre que c’est un bon présage.
Nous verrons l’agenda avec Philippe ce soir. Le premier rendez-vous est
prévu pour lundi soir prochain. Allons voir Rose.

Jeudi matin

Au matin. Le réveil n’a pas sonné – branle-bas de combat ! Je me lève en quatrième


vitesse.
Moi : Les enfants ! Papa est parti tôt ce matin, debout ! C’est moi qui vous dépose à
l’école. Ce serait gentil si vous faisiez vite ce matin, nous sommes en retard ! Je vais
vous aider.

Pascal : À seize ans, je sais me débrouiller seul. À chacun de faire ce qu’il faut.
Romy : Ouais, faudrait surtout changer ce vieux machin qui drinn quand il veut.
Moi : Je l’aime bien, ce réveil, et il fonctionne encore bien… J’y suis attachée parce
que c’est ton papa qui me l’a offert lorsque j’étais à la maternité pour la naissance de
ton grand frère. Et je n’ai vraiment pas le temps d’aller en acheter un nouveau.
Il est 8 h 45, ça y est, chaque enfant est à son école !
J’entre dans le parking sous-terrain sous le salon de toilettage. Zut !
Quelqu’un est garé à ma place… C’est M. Frisay, le propriétaire du salon
de coiffure d’à côté ! Encore lui ! Je me sens mal à l’aise avec cette
personne. Bon, je n’ai pas le choix, il n’y a pas de place ailleurs… Je vais
lui demander de déplacer son véhicule. Allez, j’y vais !

Moi : Bonjour monsieur Frisay, excusez-moi de vous déranger. Voilà, votre voiture est
garée sur mon emplacement et j’aurais besoin de garer la mienne. Est-ce que vous
voulez bien la déplacer, s’il vous plaît ?
Lui : Tenez, prenez les clés du système de verrouillage de mon emplacement, c’est
deux niveaux plus bas, numéro 307.
Moi : C’est que…
Lui : Pas de problème. Je suis heureux de vous rendre ce service ! Voici les clés.

9 h 15, me voici au salon et forcément en retard !


Moi : Reynald, Émilie, pardonnez-moi, encore une fois je me suis laissée bouffer par
notre voisin… Je ne suis décidément pas à la hauteur face à ce genre de personne.

Je pose mon sac sur le comptoir et renverse le café de Reynald. Confuse, je bafouille
des excuses et cherche à tout réparer au plus vite… Je mets le pied dans le café
répandu sur le sol, parmi les débris de la tasse préférée de Reynald… mon sac
tombe… à l’envers dans le liquide ! Et, bien sûr, quand je cherche à le rattraper, son
contenu se vide sur le sol… dans le café !

Reynald : Cool, ma belle, ce qui compte, c’est que tu sois là ! Nous sommes trois, ça
sert à ça les potes ! On a grave assuré !
Moi (m’écroulant sur une chaise) : Merci à tous les deux… Je me sens tout de suite
mieux !

Reynald : Émilie nous a apporté des chocolats, tu pourrais prendre le temps d’y
goûter.
Moi (piochant dans la boîte avec gourmandise et bonheur) : Que c’est bon ! Et ils sont
beaux !
Beaucoup d’activité aujourd’hui ! Tant mieux, nous avons besoin que
notre chiffre d’affaires grimpe. Nous avons fini l’année dernière ric-rac.

Heureusement, Reynald a toujours plein d’idées, plusieurs à la seconde ! Et, grâce à


lui, nous avons réalisé de substantielles économies.

La journée est passée vite, déjà 18 heures !


Nous avons tous bien travaillé… Ce soir, c’est mon tour de finir tôt. Ah,
c’est vrai je dois descendre au deuxième sous-sol pour récupérer ma
voiture ! J’avais oublié l’incident du matin ! Je ne vais pas laisser ce tyran
me gâcher ma fin de journée. Un peu d’exercice me fera du bien !
Me voici sur la route. Je dois passer à la librairie de la gare chercher un
livre que j’ai commandé. J’irai m’offrir une glace. Je m’imagine déjà
installée à la terrasse de ce petit café, où je peux profiter de cette ambiance
que j’aime…Tout le monde passe en tous sens, les trains sont prêts à
emmener leur lot de voyageurs vers une destination connue d’eux seuls,
jusqu’au moment où l’affichage lève le mystère… Me voici déjà devant la
librairie ! Que s’est-il passé entre le moment où j’ai franchi le seuil du
salon et maintenant ?

J’étais dans ma bulle ! Un instant avec moi-même – et en même temps concentrée


sur ce qui s’est passé tout le long du trajet ! Je serais capable d’en décrire chaque
instant dans le moindre détail. Amusant !

J’ai mon livre en main. Je n’oublie pas ma glace et fais la queue là où je


sais qu’on trouve la meilleure. Devant moi, une jeune Anglaise avec mari
et enfants. Elle s’adresse à la serveuse dans un français quasi parfait.

La jeune Anglaise : Excusez-moi, est-ce que je pourrais choisir deux de ces gâteaux,
s’il vous plaît ?
La serveuse (avec un grand sourire) : Non.
Je vois la jeune Anglaise se figer, son visage se décomposer. Vous allez rire, j’ai
l’impression de me voir, comme dans un film ! Je vis ce qu’elle vit, là, maintenant !
La jeune Anglaise : Je suis désolée, je n’ai pas un très bon français, je dois encore
progresser, je n’ai pas dû m’exprimer comme il faut.
La serveuse (surprise de l’effet produit par son non) : C’était pour rire ! Vous êtes
cliente et vous avez le droit de choisir tout ce qui vous fait envie !
La jeune femme esquisse un sourire timide, dit merci et repart sans ses gâteaux, sous
l’œil désappointé de la serveuse.

Je suis pleine de compassion envers cette personne, je sais que cela aurait pu être
moi… Je suis souvent décontenancée par des plaisanteries que je prends au premier
degré, sous l’œil amusé des farceurs coupables, heureux de « m’avoir fait courir »,
comme ils disent !

Jeudi soir
Retour à la maison. Ça va me faire du bien de rentrer et de retrouver tout
mon petit monde.
Moi : Bonjour tout le monde ! Comment vont les amours de ma vie ?

Philippe (mon homme !) : Je réponds à un appel d’offres de la Mairie pour un chantier


de peinture. Serge m’en a parlé, je lui ai promis que j’allais y répondre. Je vais
concevoir une réponse pour chacun des lots. Il sait que je suis un homme de parole et
qu’il peut compter sur moi.
Je suis en concurrence avec des sociétés qui utilisent du personnel non qualifié, elles
font des prix bas mais pour un résultat qui n’est pas professionnel. C’est malhonnête.
Ce genre de choses ne devrait pas exister ! Le gouvernement doit mettre de l’ordre
dans tout ça…
Moi : Tu peux m’aider à mettre la table, s’il te plaît ?

Philippe : Je te parle d’un sujet très important. Tu sais, personne ne se préoccupe des
problèmes rencontrés par les artisans sérieux et professionnels. C’est en partie pour
ça que le monde s’écroule. Tu vois, le Fonds national de promotion et de
communication de l’artisanat n’arrête pas de passer des messages disant que nous
sommes la première entreprise de France… mais rien de concret… blablabla…

Aïe ! J’ai appuyé sur le mauvais bouton et voilà mon homme parti en
croisade !
Bon, tant pis, je fais celle qui n’a rien entendu ; le prix à payer, c’est que je
dois faire sans lui. C’est parti ! Je prépare le repas, range les courses qu’il
a faites et laissées à l’entrée de la cuisine. C’est vrai qu’il a sa réponse à
l’appel d’offres à remettre dans un délai très court. Sinon, il est plus
souvent que moi dans la cuisine ! Je ne devrais pas me plaindre. Il a aussi
pensé aux fournitures scolaires. Super !
Voilà : les couverts, les serviettes… C’est prêt, les enfants prendront les
plateaux et mettront la table !
Moi : À table !
Personne ne bouge, et pourtant je suis sûre que même les voisins ont dû
m’entendre ! Je prends mon bâton de pèlerin et vais voir chacun.
20 heures. Ouf ! Nous sommes à table à une heure raisonnable – pas
toujours facile !
Pascal : Il y a une nouvelle dans ma classe.
Moi : Ah ! et elle est gentille ?
Pascal : Aucune idée. En tout cas, elle sait y faire, pendant les pauses elle avait déjà
conquis pas mal de monde !
Moi : Tu fais partie des conquis ?

Pascal : Conquis, non ! Faut voir… Ce sera une voix de plus aux prochaines élections
des délégués. Bon, on change de sujet ! On est cinq à table, passe au suivant.
Moi : Je m’intéresse à toi, c’est normal !

Pascal : Et après, tu vas me demander si j’ai été gentil avec elle, comment je me suis
senti, etc. C’est bon comme ça…
Moi (dans ma tête) : Et voilà, j’ai cru faire plaisir en m’intéressant à lui et je me prends
un flop.
Philippe : Pascal, ne parle pas comme ça à ta mère, nous nous intéressons à toi et
c’est normal. Tu dois lui présenter des excuses.
Moi (en moi-même, avec un regard reconnaissant vers mon époux) : Merci mon
sauveur.

Pascal : OK. Excuse-moi maman.


Moi : C’est OK mon grand. Tu es pardonné. Je vais cesser de t’embêter.
Moi : Rose, comment s’est passée ta journée ?
Silence.
Moi : As-tu ramené les dessins que tu as faits hier ?
Silence.
Rose : C’était bien.
Silence.
Rose : Non, je n’ai pas les dessins.
Silence.

Romy profite de cet espace de silence pour prendre la parole. Elle gesticulait sur sa
chaise, attendant avec impatience qu’on l’interpelle enfin !
Romy : À mon tour ! On a fait un truc super chouette ! Notre prof de français nous a
emmenés dans la cour, on a levé la tête pour voir des avions militaires qui passaient
au-dessus de nous et il a dit que c’était le salaire des professeurs qui manquaient à
l’Éducation nationale ! Tu te rends compte ! On devrait faire une manif, non ?
Pascal : Romy va sauver le monde ! Venez gonfler les rangs des heureux naïfs qui
croient en l’efficacité de la masse !
Moi : Pascal, c’est bien que Romy se soucie des autres de façon aussi spontanée.
Philippe : Tu dois savoir qu’il y a des actions de masse qui ont fait progresser
l’humanité. En France, et dans de nombreux pays, les enfants sont protégés, ils
doivent avoir accès à la scolarité. Il est interdit de les faire travailler avant l’âge de
seize ans…

Pascal (avec son sourire charmeur) : Oui mon papa savant chéri.
Le charme de Pascal opère à nouveau ! Tout le monde sourit et le repas se termine
gentiment.
Chacun met la main à la pâte et la table est débarrassée en un rien de temps.
Moi : Samedi soir, on repasse Pretty Woman à la télévision. J’aimerais le revoir. Ça
vous irait ?
Je vois tout mon petit monde sourire et s’exclamer en chœur :
Tous : Il va y avoir des larmes samedi soir !
Philippe s’approche de moi, me serre contre lui et dit aux enfants :
Philippe : C’est une des choses qui ont fait que je suis tombé amoureux de votre
maman. Cette capacité à ressentir les choses au point de les vivre en elle. Avec une
intensité qui, j’avoue, me déconcerte un peu parfois.

Vendredi matin

Ce matin, M. Titch vient à 9 heures tapantes. Je dois absolument être à l’heure !

Tranquille, M. Frisay est en congés ! Arrivée au salon, à peine le temps de


m’installer que le voici.
M. Titch : Bonjour mesdames, bonjour monsieur.
Nous tous (en chœur) : Bonjour monsieur Titch !

M. Titch : Bonjour. J’ai besoin de revoir un détail avec vous. La dernière fois, c’est
mon épouse qui est venue, et le montant facturé était de 35 € alors que, d’habitude, il
est de 33 €. Cette fois-ci, je suis venu moi-même, car déléguer l’action, je veux dire
par-là confier la tâche à quelqu’un, ne me permet pas d’être sûr du résultat. Pouvez-
vous m’expliquer cette différence ?

Moi : Oui, bien sûr, monsieur Titch. Votre épouse a demandé un soin supplémentaire.
Comme vous êtes un bon client, nous n’avons pas facturé ce soin qui coûte 10
€.Votre épouse a gentiment tenu à arrondir les 33 € à 35 €. Je l’ai ajouté sur la facture
pour que vous puissiez faire le rapprochement entre le ticket de la carte de paiement
et la facture.

M. Titch : C’est très bien. J’apprécie et vous en remercie. Voici la fiche avec les
instructions, comme d’habitude. À quelle heure puis-je venir récupérer mon chien
Pixie ?
Moi : À 11 heures pile, Pixie sera prêt. Au revoir, monsieur Titch. Merci.
Reynald : Waouh, chapeau ma belle, t’es top. Moi par contre, avec lui, la dernière
fois… Attends, je te raconte mon dernier échange avec lui (Reynald rejoue la scène en
faisant le pitre) :
« Merci, monsieur Titch, ça devrait être OK d’ici environ deux heures !
– Entendu, je repasse donc vers 11 heures.
– Même avant, si vous avez envie !
– Comment ça, avant ? Pixie sera prêt avant 11 heures ?
– Peut-être bien ! »
T’aurais vu sa tête ! Il est parti avec l’air de ne rien comprendre, comme si j’avais
parlé chinois ! Avec moi, il part aussitôt en stress, et moi de même ! Il vérifie si j’ai bien
noté l’heure, l’endroit où je pose sa fiche (des fois que je la perde !)… Je stresse !
Sans toi, on ne l’aurait pas comme client ! Je te passe le moment où il a tenu à
expliquer que Pixie était le nom d’un des chiens de La Callas ! Bon, y a le toutou de
« Monsieur Heure Pile » à faire, j’y vais !

Vendredi soir
Retour à la maison, tout le monde est déjà là. Ils sont choux, tout est prêt,
je n’ai plus qu’à mettre les pieds sous la table, humm.

Philippe : Romy ! J’ai vu la note sur ton dernier contrôle de maths. Tu as eu 18 sur 20.
Quels sont les points sur lesquels tu n’as pas su répondre ?

Romy : Ah ben super cool ! Hé, c’est la meilleure note de la classe ! J’sais pas, moi,
t’aurais pu dire un truc du genre : « Championne Romy, un 18 en maths, c’est
génial ! »

Moi : Oui Romy, un 18 c’est super ! ça mérite ton gâteau au chocolat préféré non !?

Moi : Philippe, j’ai oublié de te dire, hier soir Charles a appelé, ils aimeraient te voir
revenir dans l’équipe de foot, tu leur manques. Tu sais voir ce qui se passe sur le
terrain comme personne. Tes conseils sont très appréciés de tous. Ils sont même
prêts à t’indemniser, si ça peut te décider.
Philippe : Je pense que c’est important pour moi d’honorer cette reconnaissance. Si je
décide de retourner au foot, ce ne sera pas pour de l’argent.

Romy : Hé, c’était mon tour de parler ! Le prof de maths est super ! Il avait apporté
des billes, un train avec des wagons qu’on a remplis avec les billes, et des craies de
toutes les couleurs… On a super rigolé…
Philippe : Oui, et les mathématiques dans « cet inventaire à la Prévert », où sont-
elles ?

Romy : Ouais, eh ben n’empêche qu’à la fin, on avait tous compris « la théorie des
ensembles ». Ah, tu vois, c’est sérieux ! Et tout le monde a réussi l’exercice.

Lundi soir
Rendez-vous avec Mme Pink, la maîtresse de Rose. Philippe et moi nous
sommes arrangés pour être là tous les deux.
Philippe : Bonsoir madame. Merci d’avoir programmé ces rendez-vous.
Mme Pink : Oui, je pratique ainsi depuis que j’enseigne et j’ai toujours trouvé cela d’un
grand apport. Donc, nous sommes là pour parler de Rose.

Votre fille est adorable. Elle est calme et fait tout ce qu’on lui demande sans discuter.
Cependant, je ne comprends pas trop « comment elle fonctionne ».
J’ai besoin de vous.
Nous : Oui, bien sûr ! Dites-nous.

Mme Pink : Voilà. Rose a parfois tendance à s’isoler. L’école est un lieu de création de
lien social. Dans les moments où je laisse les enfants libres de faire ce qu’ils veulent –
sous mon contrôle, bien sûr – Rose reste sagement dans un coin et donne
l’impression de rêver.
Philippe : Cela pose-t-il un problème à l’école ? Parce qu’à la maison, Rose fait ça
aussi, surtout quand son frère et sa sœur s’agitent un peu trop à son goût autour
d’elle !
Mme Pink : Non, rassurez-vous, aucun problème. J’ai besoin de savoir si elle a ce
comportement uniquement à l’école ou si c’est sa nature, tout simplement.

Quand je donne des instructions aux enfants, Rose fait bien son travail et suit les
instructions.

Jeudi dernier, comme elle comprenait bien les instructions données et que son travail
était bien fait, je lui ai confié deux exercices. Quand je suis revenue vers elle, elle
avait commencé les deux correctement mais elle restait à l’arrêt devant la table et ne
finissait ni l’un ni l’autre.
Moi : Oui, Rose est différente de Romy, comme Romy est différente de Pascal. Ils ont
chacun leur personnalité.
Mme Pink : Oui, tout à fait. Dans la classe aussi, face à une même situation, chaque
enfant agit selon sa propre personnalité. Croyezmoi, pas un ne ressemble à un autre.
Je voulais juste m’assurer que le comportement de Rose à l’école est bien le même
qu’à la maison. Nous allons apprendre à « fonctionner ensemble ». Si vous avez
quelques clés à m’offrir, des choses que vous faites et qui marchent bien avec elle, je
suis preneuse ! Je reviendrai vers vous régulièrement. N’hésitez pas à faire de même
et à me tenir informée quand un événement particulier touche votre enfant et peut
expliquer certains comportements inhabituels la concernant.
Philippe : Madame, nous sommes satisfaits de cet échange et vous remercions. Nous
avons vu l’agenda des prochains rendez-vous prévus et nous serons disponibles.

Mercredi
Ce matin, tout est OK ! Pascal me semble sur les chapeaux de roue. Je vais
vite comprendre pourquoi !

Pascal : M’man, t’occupe pas de moi. Je pars avec la mère de Mylène, elle vient me
chercher. J’y vais ! Bises.
Moi : Mais tu vas arriver trop tôt ! Qui est Mylène ? Sa maman conduit bien ?
Pascal : Elles sont là, je me sauve ! (Devant ma mine déconfite, il ajoute, avec son
sourire et sa tête légèrement penchée.) Tout est OK, m’man !
Moi (en moi-même) : Qui saurait résister ?
À suivre… ?
CHAPITRE 8

APPLICATION DE PROCESS
COM AU PETIT MONDE D’ELSA

Au programme
Notre TP Persévérant (Philippe)
Notre TP Travaillomane (M. Titch)
Notre TP Empathique (Elsa, Émilie)
Notre TP Rêveur (Rose)
Notre TP Promoteur (Pascal, M. Frisay)
Notre TP Rebelle (Reynald, Romy)
Général : pour nos six TP
Conclusion

Faisons un arrêt sur image sur ces tranches de vie là où chaque TP


apparaît.
Quelles qualités mettons-nous en œuvre hors stress ? Et, en stress,
comment procéder grâce à Process Com et aux outils développés par
MANAGIS dans ce cadre ? Nous apprendrons à reconnaître un premier degré
de stress lorsque nous y sommes, à agir sur ce stress et ainsi à retrouver
toute notre énergie.
Il est parfois difficile de prendre conscience de nos agissements lorsque
nous sommes en deuxième degré de stress. Une intervention extérieure est
alors utile. Il faut voir comment agir pour aider l’autre à sortir de son
stress !
Attention : Pour aider une personne à sortir de son stress, on est d’autant
plus pertinent qu’on se trouve soi-même hors stress, c’est-à-dire en
position de vie +/+. On ne peut mettre Process Com en pratique que si l’on
est en +/+ ; il convient donc d’abord de prendre soin de soi-même pour
être en mesure de prendre soin des autres.

Notre TP Persévérant (Philippe)


Ses trois qualités
Consciencieux
Philippe (mon homme !) : Je réponds à un appel d’offres de la Mairie pour un chantier
de peinture. Serge m’en a parlé, je lui ai promis que j’allais y répondre. Je vais
concevoir une réponse pour chacun des lots. Il sait que je suis un homme de parole et
qu’il peut compter sur moi.

Observateur
Moi : Philippe, j’ai oublié de te dire, hier soir Charles a appelé, ils aimeraient te voir
revenir dans l’équipe de foot, tu leur manques. Tu sais voir ce qui se passe sur le
terrain comme personne. Tes conseils sont très appréciés de tous. Ils sont même prêts
à t’indemniser, si ça peut te décider.
La qualité « observateur » de Philippe est la deuxième qualité du TP
Persévérant. Il prend du recul et observe ce qui se passe. Ces observations
nourrissent sa réflexion et ensuite seulement il intervient, si besoin.

Dévoué
Philippe : Je pense que c’est important pour moi d’honorer cette reconnaissance. Si je
décide de retourner au foot, ce ne sera pas pour de l’argent.
Philippe nous montre la troisième qualité du TP Persévérant. Il est engagé
pour ses valeurs, a le sens du devoir.

Premier degré de stress


Philippe : Romy ! J’ai vu la note sur ton dernier contrôle de maths. Tu as eu 18 sur 20.
Quels sont les points sur lesquels tu n’as pas su répondre ?

Que se passe-t-il ?
Philippe est en stress : « Il ne voit que ce qui ne va pas. » Au lieu de se
focaliser sur le côté positif de la note, les 18 points obtenus, il ne voit que
les 2 points manquants pour que ce soit parfait.
C’est la manifestation du premier degré de stress du TP Persévérant : « ne
voit que ce qui ne va pas », l’exigence du « sois parfait ». C’est dans ce TP
que la phrase « j’exige autant des autres que de moi-même » est souvent
prononcée.

Que faire ?
Répondre au besoin psychologique de Philippe « reconnaissance de ses
opinions », c’est-à-dire lui montrer qu’il a été entendu. Il n’a pas besoin
que nous soyons d’accord avec lui, seulement de savoir qu’il a été entendu
et compris. Dire « oui » sera reçu comme « j’ai bien entendu et compris ce
que tu as dit », pas « je suis d’accord avec toi ».
En résumé, face à quelqu’un qui nous présente son TP Persévérant, il vaut
mieux faire l’inverse de ce qu’il souhaite après lui avoir demandé son avis
plutôt que de faire comme nous pensons qu’il souhaite sans le lui avoir
demandé ! Dans notre TP Persévérant, nous avons besoin de savoir que
notre avis a été entendu et pris en compte dans la décision. Un moyen de
montrer que l’avis a été pris en compte consiste par exemple à reformuler
ce qu’il a dit : « Si j’ai bien compris, ce que tu veux dire c’est que… »
Romy pourrait répondre ainsi : « Papa, ton avis est important pour moi.
Que penses-tu des 18 points obtenus ? C’était le premier contrôle en
géométrie, c’était difficile et j’ai eu la meilleure note. » Philippe n’est
qu’en premier degré de stress, une seule phrase suffira. Observons Romy :
elle utilise le bon canal de communication : « informatif-interrogatif »
= elle pose une question ;
elle est dans la perception du monde « opinions, valeurs ».
Ces deux éléments suffisent pour gérer le premier degré de stress. Ici,
Romy répond en plus au besoin psychologique de son papa
« reconnaissance de ses opinions » = elle lui demande son avis.
Cette phrase va fonctionner. Philippe va sortir de son stress et pourra
échanger avec sa fille dans une relation qui sera OK pour eux deux – et
pour l’entourage, qui échappera ainsi à une dispute ! Mais voilà, Romy a
douze ans et a répondu au stress par le stress. Elsa intervient :
Elsa : Philippe […] Tes conseils sont très appréciés de tous…
Même si elle sort du contexte de l’échange, elle répond au besoin
psychologique du TP Persévérant que présente Philippe à ce moment-là :
reconnaissance de ses opinions. Le premier degré de stress de Philippe
sera géré.

Deuxième degré de stress


Philippe : Je te parle d’un sujet très important. Tu sais, personne ne se préoccupe des
problèmes rencontrés par les artisans sérieux et professionnels. C’est en partie pour ça
que le monde s’écroule. Tu vois, le Fonds national de promotion et de communication
de l’artisanat n’arrête pas de passer des messages disant que nous sommes la
première entreprise de France, mais rien de concret… blablabla…

Que se passe-t-il ?
Philippe présente son profil Persévérant à Elsa. Son besoin psychologique
« reconnaissance de ses opinions » n’est pas satisfait. Il n’est pas écouté.
Elsa a raison, son homme est parti en croisade. Il est en deuxième degré de
stress.

Que faire ?
Appliquer la technique : « Arrêter un TP Persévérant parti en croisade sans
déclencher la Troisième Guerre mondiale ! »

1re étape : Faire en sorte que Philippe se sache entendu


Pour cela, Elsa dit « oui » une première fois. Philippe entend mais ne
s’arrête pas. Elsa dit donc « oui » une seconde fois. Philippe se sent
interpellé par ce deuxième « oui » et s’arrête une fraction de seconde, juste
le temps de se demander : « Que se passe-t-il ? Pourquoi ce oui ? ». Cette
étape permet de l’interrompre sans qu’il se sente interrompu.

2e étape : Répondre au besoin psychologique


Elsa profite de cette courte interruption pour répondre au besoin
psychologique de Philippe en posant une question de reformulation liée à
ce que dit Philippe. Par exemple : « Ce que tu veux dire, c’est que les
messages publicitaires ne donnent aucun résultat ? »
Par cette reformulation, Elsa répond au besoin psychologique de Philippe
« reconnaissance de ses opinions ». Au mieux, Philippe sort alors de son
stress, au pire, il remonte en premier degré.
Il s’exprime alors dans ce premier degré de stress : « Ne voit que ce qui ne
va pas. » N’imaginez pas qu’en une seule phrase, vous allez pouvoir
traduire la pensée profonde du TP Persévérant ! Il dira donc quelque chose
comme : « Ce n’est pas tout à fait ce que j’ai dit, les messages donnent des
résultats mais pas encore au niveau des réformes attendues. » Il s’agit d’un
« sois parfait ».

3e étape : Reformuler plus précisément


Si Philippe n’est pas sorti du stress, Elsa répond de nouveau au besoin
psychologique de Philippe en reformulant uniquement la correction
apportée par Philippe. Par exemple : « Ce que tu veux dire, c’est que les
messages ne donnent pas des résultats au niveau des réformes attendues.
C’est cela ? » Résultat : Philippe sort de son stress.
Attention, dans notre TP Persévérant, un petit rien pourra suffire à nous
faire repartir dans notre vrille de stress. Nous allons avoir besoin d’une
étape supplémentaire.

4e étape : Passer à un autre TP


Philippe est hors stress, il peut donc accéder à tous ses TP. Elsa pose une
question de recherche d’information à Philippe. Pour répondre à cette
question, Philippe va dans son TP Travaillomane, car c’est dans ce TP que
nous sommes le plus à même de répondre à une demande d’information.
Hors stress, nous savons aller (inconsciemment) dans le TP le plus adapté
à l’environnement, la situation qui se présente à nous. Elsa dit par
exemple : « Quel est le budget à prévoir pour cet appel d’offres ? »
L’idée est de choisir une question en lien avec le sujet, à laquelle notre
interlocuteur peut répondre facilement et brièvement. Ce peut être une
quantité (ici un montant), une date…

5e étape : La touche finale !


Philippe est dans son TP Travaillomane et accède à ses qualités
« responsable, logique, organisé ». C’est l’heure du repas, il est donc
logique de dresser la table. Elsa demande à Philippe : « Peux-tu m’aider à
mettre la table ? » Philippe sera OK et sans stress.

6e étape : Et si ça ne marche pas ?


Vous avez omis une étape… pas de problème ! Recommencez !
« Trop beau pour être vrai », pensez-vous ? Testez et partagez vos retours
sur le site dédié à ce livre www.managis.com/laprocesscom.

Les autres manifestations de notre TP Persévérant


Stratège (pour les autres !)
C’est grâce à nos qualités d’observation et d’analyse que nous sommes des
stratèges. « Stratège » est une « ressource majeure » ! Attention, stratège
pour les autres, pas pour nous-mêmes. En effet, dans notre TP Persévérant,
nous sommes persuadés que notre bonne foi et la cause d’intérêt général
suffisent pour gagner. Nous négligeons alors toute stratégie d’alliance et
partons seul au front. Montés « seul » sur l’autel de la bonne cause, nous
sommes morts (virtuellement) à plusieurs reprises, seul avec nos
convictions.

Apprendre à dire « c’est excellent ! »


Autre manifestation qui nous joue des tours. Nous exigeons de nous-
mêmes d’être parfait (« J’ai de la valeur si je suis parfait ») et l’exigeons
aussi des autres (« Tu as de la valeur si tu es parfait »). C’est là que se pose
un des problèmes de notre TP Persévérant – nous ne félicitons presque
jamais car nous pensons que la perfection n’est pas de ce monde : « C’est
pas mal, mais peut mieux faire. » Un de nos apprentissages, dans notre TP
Persévérant, sera d’apprendre à dire « c’est excellent ! ». Pas de panique !
On peut passer par des étapes intermédiaires en commençant par « c’est
bien », puis « c’est très bien », « c’est excellent ! » et… « c’est
exceptionnel ! ». Si, si, on y parvient !

Notre TP Travaillomane (M. Titch)


Ses trois qualités
Responsable
C’est dans notre TP Travaillomane que notre qualité « responsable »
s’exprime. Attention, c’est aussi elle qui, poussée à l’extrême, incite à
faire soi-même pour être sûr que le résultat sera bien celui voulu, ce qui est
l’expression du premier degré de stress (« ne délègue plus »).

Logique
Reynald : (…) Merci monsieur Titch, Pixie devrait être OK d’ici environ deux heures !
M. Titch : Entendu, je repasse donc vers 11 heures.
C’est dans notre TP Travaillomane que s’exprime notre qualité
« logique ». Nous avons la capacité d’organiser les faits et les idées de
façon logique. Il est 9 heures, donc, comme 9+2 = 11, M. Titch précise :
« Je repasse donc vers 11 heures. » Il ajoute « vers » car il n’est pas sûr
d’être là à 11 heures pile.

Organisé
M. Titch : C’est très bien. J’apprécie et vous en remercie. Voici la fiche avec les
instructions, comme d’habitude. À quelle heure puis-je venir récupérer mon chien
Pixie ?
C’est dans notre TP Travaillomane que s’exprime notre qualité
« organisé ». Nous structurons, classons…

Premier degré de stress


M. Titch : Bonjour. J’ai besoin de revoir un détail avec vous. La dernière fois, c’est mon
épouse qui est venue, et le montant facturé était de 35 € alors que, d’habitude, il est de
33 €. Cette fois-ci, je suis venu moi-même, car déléguer l’action, je veux dire par-là
confier la tâche à quelqu’un, ne me permet pas d’être sûr du résultat. Pouvez-vous
m’expliquer cette différence ?

Que se passe-t-il ?
M. Titch surdétaille. L’abondance de mots « inutiles » au sens de la phrase
est un indicateur du premier degré de stress (driver) du TP Travaillomane.
Hors stress, cette même phrase aurait pu être exprimée ainsi : « La
dernière fois, un soin de 33 € a été facturé 35 €. Je suis venu pour
comprendre moi-même. Pouvez-vous expliquer cette différence ? »
Il précise qu’il est venu lui-même pour plus d’efficacité. Deuxième
expression du premier degré de stress du TP Travaillomane : « ne plus
déléguer ».
M. Titch est face à quelque chose qui n’est pas logique, la différence de
prix. Il entre en stress car il n’a pas les éléments qui lui permettraient
d’expliquer les 35 €. Il pense que s’il était venu lui-même, il n’y aurait pas
eu ce problème. Dans le driver du TP Travaillomane, « J’ai plus vite fait
de le faire moi-même » est une des phrases types. De fait, on ne délègue
plus.
Que faire ?
Nourrir l’un des besoins psychologiques, « reconnaissance du travail » et
« structuration du temps ».
On peut le faire soi-même, par exemple en demandant à quelqu’un de son
entourage son avis sur ce qu’on a produit.
Ici, Elsa va répondre au stress de M. Titch en « validant » le fait qu’il a
bien analysé la facture (reconnaissance de son travail) et en apportant
l’information montrant la logique.
Elsa : Oui, bien sûr M. Titch. Votre épouse a demandé un soin supplémentaire. Comme
vous êtes un bon client, nous n’avons pas facturé ce soin qui coûte 10 €. Votre épouse
a gentiment tenu à arrondir les 33 € à 35 €. Je l’ai ajouté sur la facture pour que vous
puissiez faire le rapprochement entre le ticket de la carte de paiement et la facture.
M. Titch : C’est très bien. J’apprécie et vous en remercie. Voici la fiche avec les
instructions, comme d’habitude. À quelle heure puis-je venir récupérer mon chien
Pixie ?
Elsa : À 11 heures pile, tout sera prêt. Au revoir, monsieur Titch. Merci.
Elle continue en répondant à son besoin de structuration du temps, en
précisant « pile ».

Deuxième degré de stress


« Merci, monsieur Titch, cela devrait être OK d’ici environ deux heures !
– Entendu, je repasse donc vers 11 heures.
– Même avant si vous avez envie !
– Comment ça, avant ? Pixie sera prêt avant 11 heures ?
– Peut-être bien ! »
T’aurais vu sa tête ! Il est parti avec l’air de ne rien comprendre, comme si j’avais parlé
chinois ! Avec moi, il part aussitôt en stress, et moi de même ! Il vérifie si j’ai bien noté
l’heure, où je pose sa fiche (des fois que je la perde !)… Je stresse ! Sans toi, l’endroit
on ne l’aurait pas comme client ! Je te passe le moment où il a tenu à expliquer que
Pixie était le nom d’un des chiens de La Callas ! Bon, y a le toutou de « Monsieur
Heure Pile » à faire, j’y vais !
Reynald est dans son profil Rebelle. Contrairement à Elsa, il ne répond pas
au besoin psychologique de M. Titch « structuration du temps », car, pour
lui, l’heure précise n’est pas importante. Mais pour M. Titch, 11 heures,
c’est 11 heures, pas environ, avant ou après !
M. Titch entre alors en deuxième degré de stress et se met en mode
« contrôle » ! Il vérifie que tout est OK, que Reynald fait bien ce qu’il doit
faire et le fait correctement. Et Reynald entre en stress ! Il est probable que
lorsque M. Titch entre dans le magasin et se retrouve face à Reynald, ils
entrent tous les deux en premier degré de stress : aucun d’eux ne
comprend comment l’autre fonctionne.

Que faire ?
Il faut agir pour répondre à un des besoins psychologiques du TP
Travaillomane. Par exemple, quand Reynald (pas encore en stress) réalise
que M. Titch descend dans sa vrille de stress, il lui dit : « Monsieur Titch,
nous allons tout mettre en œuvre pour que ce soit prêt à 11 heures pile, la
fiche de vos instructions est bien en évidence et sera suivie à la lettre. » M.
Titch sait « quand » et « comment », le « comment » sera conforme à sa
demande… tout va bien, pas de raison d’être en stress !
Depuis, Reynald a appris à utiliser Process Com et M. Titch apprécie
d’être reçu par lui ; il dit souvent : « Ce jeune homme a beaucoup appris à
mon contact ! » C’est un peu vrai ! Reynald a découvert que lorsqu’il
accueillait M. Titch en allant dans son TP Travaillomane, une fois les
premières minutes passées, chacun était en mesure d’aller dans ses autres
TP, selon le besoin… Il arrive même que M. Titch plaisante avec
Reynald !

Les autres manifestations de notre TP Travaillomane


Être parfait
Dans notre TP Travaillomane, notre premier degré de stress nous invite à
être parfait et donc à produire du parfait. Par exemple, vous partez en
vacances avec des amis. L’un d’eux vous présente son TP Travaillomane.
Vous lui demandez de lister TOUT ce qui est à voir dans le coin où vous
allez. Vous expliquez qu’ainsi, samedi soir, vous pourrez en parler et
commencer à choisir. Il commencera probablement par dire : « Je n’ai pas
tout listé car il y a beaucoup de choses à voir sur place. Je voulais avoir
fait un tour complet avant de faire le tri. Je n’ai pas eu le temps. Je
compléterai. » Notre souci d’être parfait nous incite à ne pas mettre de
limite à ce que nous devons faire.
Le besoin de structuration du temps
Ce matin, M. Titch vient à 9 heures tapantes. Je dois absolument être à l’heure !
La structuration du temps est un des besoins psychologiques du TP
Travaillomane. M. Titch nourrit naturellement son besoin psychologique
en structurant son temps.

Notre TP Empathique (Elsa, Émilie)


Ses trois qualités
Chaleureux
Émilie nous a apporté des chocolats.
C’est dans le TP Empathique que se trouve la qualité « chaleureux ».
Grâce à cette qualité, on se préoccupe des autres (Émilie apporte des
chocolats pour offrir un peu de bien-être à ses collègues).

Sensible
Philippe : C’est une des choses qui ont fait que je suis tombé amoureux de votre
maman. Cette capacité à ressentir les choses au point de les vivre en elle. Avec une
intensité qui, j’avoue, me déconcerte un peu parfois.
C’est dans le TP Empathique que se trouve la qualité « sensible ». Grâce à
elle, on peut ressentir ses émotions et celles de son environnement.

Compatissant
Je suis pleine de compassion envers cette personne, je sais que cela aurait pu être
moi… Je suis souvent décontenancée par des plaisanteries que je prends au premier
degré… sous l’œil amusé des farceurs coupables, heureux de « m’avoir fait courir »,
comme ils disent !
C’est dans le TP Empathique que l’on exprime et ressent de la compassion
pour les autres.

Premier degré de stress


« On se suradapte »
Au matin. Le réveil n’a pas sonné – branle-bas de combat ! Je me lève en quatrième
vitesse.
Moi : Les enfants ! Papa est parti tôt ce matin, debout ! C’est moi qui vous dépose à
l’école. Ce serait gentil si vous faisiez vite ce matin, nous sommes en retard ! Je vais
vous aider.
Pascal : À seize ans, je sais me débrouiller seul. À chacun de faire ce qu’il faut.

Que se passe-t-il ?
Ce matin, Elsa est dans son TP Empathique avec ses enfants. Elle est un
peu en stress et commence à se suradapter. C’est l’expression de son
premier degré de stress. Elle veut aider alors que personne n’a demandé
quoi que ce soit, elle veut faire plaisir !
Un repère : en premier degré de stress, la voix « monte dans les aigus » en
fin de phrase. Et comme au stress on répond par le stress, les enfants vont
malgré eux répondre dans le stress du TP qu’ils présentent à leur maman à
cet instant.

Que faire ?
Elsa est en stress dans son TP Empathique, l’antidote est la satisfaction
d’un des besoins psychologiques : reconnaissance inconditionnelle de sa
personne et satisfaction de ses besoins sensoriels.
Reconnaissance inconditionnelle : les enfants pourraient dire une petite
phrase comme « tu es la meilleure des mamans ! » et/ou lui faire un gros
câlin. Un ami dirait « c’est bien quand tu es là », « c’est agréable d’être
avec toi » ou « tu es une personne adorable ».
Une appréciation inconditionnelle doit être… sans condition ! Une
appréciation conditionnelle serait par exemple : « C’est bien quand tu es là
parce que tout est bien organisé ! » Cela s’adresse plus à un TP
Travaillomane (reconnaissance de son travail). Reconnaissance
inconditionnelle ? Ce peut être un coup de fil à son époux Philippe, juste le
temps de l’entendre dire qu’il est heureux d’être avec elle.
Elsa (piochant dans la boîte avec gourmandise et bonheur) : Que c’est bon ! Et ils sont
beaux !
L’autre besoin psychologique, c’est la satisfaction des besoins sensoriels :
le beau et le bon y répondent. S’assurer qu’elle est bien installée, lui
apporter un café ou un chocolat, etc. Si vous êtes intime, un câlin, sinon
quelque chose qu’elle apprécie (une bouillotte chaude sur la nuque)…
toute douceur sera la bienvenue !
Si nous avons appris à repérer notre premier degré de stress, appliquons
nous-mêmes l’antidote correspondant à notre état. Par exemple, se réfugier
dans sa chambre pendant trois minutes, prendre un peu de lait pour le
corps et se masser les jambes, les pieds ou la nuque en fermant les yeux,
en respirant profondément et en pensant à un moment très agréable (un
câlin, un bain à bulles…). La liste est longue, il suffit d’en choisir un !

Partagez vos astuces !


Vous vous reconnaissez dans ce type de personnalité ? Quels sont vos
trucs « stop stress » ? Partagez vos astuces avec les autres lecteurs sur le
blog de ce livre : www.managis.com/laprocesscom

« On pense qu’on est nul »


9 h 15 – Me voici au salon et forcément en retard !
Elsa : Reynald, Émilie, je suis désolée, je suis nulle, je n’ai pas su gérer notre voisin et
j’ai dû garer ma voiture au deuxième sous-sol…

Que se passe-t-il ?
Elsa vient de vivre une situation difficile pour elle (M. Frisay et sa place
de parking). Elle est en stress. Elle sait que ses collègues et amis
l’attendent. Elle se dévalorise, sa position de vie est -/+, c’est-à-dire
qu’elle pense qu’elle n’est pas OK et que les autres sont OK. De plus,
comme les trois profils CER, elle a besoin de se justifier et explique
pourquoi elle est en retard.

Que faire ?
Si Elsa parvient à identifier son premier degré de stress, elle pourra nourrir
l’un de ses besoins psychologiques, comme lorsque son réveil n’a pas
sonné le matin !
Sinon, c’est son environnement qui va pouvoir agir. Il est donc bénéfique
de donner des clés sur notre propre fonctionnement à notre entourage, qui
peut alors aussi apporter la réponse dont nous avons besoin.
Deuxième degré de stress
Je pose mon sac sur le comptoir et renverse le café de Reynald. Confuse, je bafouille
des excuses et cherche à tout réparer au plus vite… Je mets le pied dans le café
répandu sur le sol, parmi les débris de la tasse préférée de Reynald… mon sac
tombe… à l’envers dans le liquide ! Et, bien sûr, quand je cherche à le rattraper, son
contenu se vide sur le sol… dans le café !

Que se passe-t-il ?
Sans réponse à son besoin psychologique, Elsa a continué sa descente en
stress et se retrouve en deuxième degré de stress : elle commet des erreurs
(même dans son domaine d’expertise !). Chaque bêtise l’enfonce plus dans
le stress. Si Elsa, toujours en deuxième degré de stress, se mettait à
toiletter un chien… pauvre bête, il y a des « chances » pour qu’il ressorte
en donnant l’impression d’être passé sous une tondeuse à gazon !

Que faire ?
Répondre à l’un des besoins psychologiques du TP Empathique d’Elsa, la
reconnaissance inconditionnelle de sa personne et la satisfaction des
besoins sensoriels. Reynald a su répondre aux besoins psychologiques
d’Elsa :
Reynald : Cool ma belle, ce qui compte, c’est que tu sois là ! Nous sommes trois, ça
sert à ça les potes ! On a grave assuré ! Émilie nous a apporté des chocolats, tu
pourrais prendre le temps d’y goûter.
Décryptons ensemble :
« Ce qui compte, c’est que tu sois là ! » : reconnaissance
inconditionnelle de sa personne.
« […] des chocolats, tu pourrais prendre le temps d’y goûter » :
proposition de satisfaire un besoin sensoriel.
La phrase idéale doit toutefois comporter les trois ingrédients
correspondant au TP auquel on s’adresse. Ici, il s’agit de :
Canal de communication : canal nourricier (interrogatif/informatif +
bienveillance),
Besoins psychologiques : reconnaissance inconditionnelle de la
personne et/ou satisfaction des besoins sensoriels,
Perception du monde : les émotions/sentiments.
Reynald n’a répondu qu’aux besoins psychologiques, et ça a marché ! Une
phrase Process Com aurait pu être : « Elsa, ce qui compte, c’est que tu sois
là. Je m’occupe du job le temps que tu te remettes de tes émotions. »
Besoin psychologique, ici, reconnaissance inconditionnelle de la
personne = « ce qui compte c’est que tu sois là ».
Canal de communication, ici, informatif et nourricier (Reynald se
soucie du bien-être d’Elsa) = « Je prends ton job le temps que tu te
remettes de tes émotions. »
Perception du monde = « que tu te remettes de tes émotions ».

Les autres manifestations du TP Empathique


Savoir dire non
Lui : Tenez, prenez les clés du système de verrouillage de mon emplacement, c’est
deux niveaux plus bas, numéro 307.
Moi : C’est que…
Lui : Pas de problème. Je suis heureux de vous rendre ce service ! Voici les clés.

Que se passe-t-il ?
Elsa aborde M. Frisay à propos de sa place de parking. Elle a du mal à dire
non. La question existentielle de notre TP Empathique est : « Suis-je
aimable ? » Le TP Empathique lie son existence à la réponse positive à
cette question. Il va inconsciemment « batailler » au quotidien pour se
donner une « garantie maximale » d’obtenir la réponse « oui, je suis
aimable » à chacun de ses actes.
Elsa est persuadée que, si elle dit « non », la personne à qui elle adresse ce
refus ne l’aimera plus ou pas ! Il lui est donc difficile de dire « non » et de
se sentir bien. Cela est lié à un déficit de confiance en soi. Elsa est
persuadée qu’elle ne peut être aimable que si elle en « rajoute ». Cela la
conduit à son premier degré de stress, la suradaptation, le « fais plaisir ».
Elle fera donc toujours passer les autres avant elle, frustration garantie !
Cela explique aussi l’un de ses besoins psychologiques, « la
reconnaissance inconditionnelle de sa personne », on l’aime juste parce
qu’elle est elle, sans autre raison. Ouf, on m’aime, je peux continuer à
vivre !

Que faire ?
Depuis notre rencontre, Elsa a appris plusieurs choses (si cet apprentissage
se fait dans l’ordre indiqué ci-dessous, il est de plus en plus facile). Elle a
franchi trois étapes :
1. Dire non facilement à n’importe qui en étant bien avec elle-même (voir
la technique du « Stop »).
2. S’aimer elle-même. Pour prendre en charge ce point, la personnalité
Empathique doit se poser la question « Comment les autres pourraient-
ils m’aimer alors que j’ai autant de mal à m’aimer ? » Cette étape sera
déjà bien avancée par le fait de savoir dire « non » en étant bien avec
soi !
3. Accepter que certaines personnes l’apprécient beaucoup, voire
l’aiment, que d’autres l’aiment bien, sans plus, que d’autres soient
indifférentes à son égard, et qu’enfin certaines ne l’aiment pas… et être
bien avec cela. Cette étape se franchit toute seule une fois que l’on a
appris à s’aimer !

La déstabilisation
La jeune Anglaise : Excusez-moi, est-ce que je pourrais choisir deux de ces gâteaux,
s’il vous plaît ?
La serveuse (avec un grand sourire) : Non.
Je vois la jeune Anglaise s’arrêter, son visage se décomposer. Vous allez rire, j’ai
l’impression de me voir, comme dans un film ! Je vis ce qu’elle vit, là, maintenant !
La jeune Anglaise : Je suis désolée, je n’ai pas un très bon français, je dois encore
progresser, je n’ai pas dû m’exprimer comme il faut.
La serveuse (surprise de l’effet produit par son non) : C’était pour rire ! Vous êtes
cliente et vous avez le droit de choisir tout ce qui vous fait envie !
La jeune femme fait un sourire timide, dit merci et repart sans ses gâteaux, sous l’œil
désappointé de la serveuse.

Que se passe-t-il ?
Rappelons-nous qu’une des perceptions du monde de notre TP
Empathique est « émotions/sentiments ». Nous voyons le monde à travers
nos sens et nos émotions. Nous sommes parfois émus à un degré qui
déconcerte notre entourage car nous prenons souvent les propos des autres
au premier degré. C’est seulement après coup que, souvent en rougissant,
nous nous apercevons de notre erreur. Soit nous sommes avec des
personnes dont « l’amour nous est connu », alors nous baissons un peu les
yeux et rejoignons les rires ; soit nous sommes face à des inconnus et nous
sommes déstabilisés, ne sachant pas comment réagir. Ici, la jeune Anglaise
a choisi de partir, elle n’a pas su gérer ce qu’elle a vécu comme une
« confrontation ».

Que faire ?
Bonne nouvelle : les solutions sont les mêmes que pour le « Savoir dire
non ».

Notre TP Rêveur (Rose)


Ses trois qualités
Imaginatif
Rose repart s’asseoir devant ses affaires et le menton posé sur ses mains, les deux
coudes sur la table, la voici partie dans ses pensées ! Je la vois déjà dans le monde
qu’elle a imaginé.
C’est dans notre TP Rêveur qu’existe cette capacité à aller dans
l’imaginaire. C’est là que Jules Verne a imaginé ses machines futuristes,
tout comme Rose imagine ses autres mondes.

Réfléchi
C’est dans ce profil que l’on trouve cette capacité à se poser, à prendre le
temps de la réflexion, à éviter toute précipitation.

Calme
Mme Pink : Votre fille est adorable. Elle est calme…
C’est dans notre TP Rêveur que nous sommes calmes et apportons le
calme à notre environnement.

Premier degré de stress


Mme Pink : Voilà. Rose a parfois tendance à s’isoler. L’école est un lieu de création de
liens sociaux. Dans les moments où je laisse les enfants libres de faire ce qu’ils veulent
– sous mon contrôle, bien sûr – Rose reste sagement dans un coin et donne
l’impression de rêver.

Que se passe-t-il ?
Rose n’a pas d’instructions claires, elle ne sait pas ce qui est attendu
d’elle. Elle va donc se mettre en retrait, s’isoler, « entrer dans sa bulle »
pour répondre à l’un de ses besoins psychologiques, la solitude.

Que faire ?
La maîtresse peut expliquer à Rose que c’est un moment de récréation.
Elle peut créer un espace de calme. Les enfants qui le souhaitent peuvent
s’y installer pour lire ou rêver, tout simplement, éloignés de l’agitation des
élèves plus remuants. Rose pourra ainsi « recharger ses batteries » et avoir
aussi ses moments « remuants », plus tard.
Mme Pink a constaté : « Quand je donne des instructions aux enfants,
Rose fait bien son travail et suit les instructions. » Donner des instructions
claires, c’est aussi ce que la maîtresse a fait le premier jour en disant aux
enfants ce qu’ils devaient faire en arrivant à la maison.
Rose : La maîtresse nous a dit qu’en arrivant chez nous, nous devons vider notre
cartable, faire un tas différent pour chaque chose : crayons, cahiers… et donner
l’enveloppe à nos parents. Qu’est-ce que je dois faire maintenant ?
Elsa : Je viens te voir dans cinq minutes, ma puce, tu me diras ce que tu as fait
aujourd’hui à l’école.
Rose a suivi les instructions, elle est en énergie. Elle va même nourrir son
besoin psychologique en demandant à sa maman la suite des instructions.
Elsa répond en utilisant le canal de communication directif « tu me diras »
(futur simple de l’indicatif), un des trois ingrédients d’une interaction
Process Com. Elsa répond aussi au besoin psychologique de « solitude »
en précisant qu’elle dispose de cinq minutes. Rose va occuper cet
« espace-temps » pour s’isoler et nourrir son besoin psychologique.
Rose repart s’asseoir devant ses affaires et, le menton posé sur ses mains, les deux
coudes sur la table, la voici partie dans ses pensées ! Je la vois déjà installée dans le
monde qu’elle s’est imaginé.

Deuxième degré de stress


Jeudi dernier, comme elle comprenait bien les instructions données et que son travail
était bien fait, je lui ai confié deux exercices. Quand je suis revenue vers elle, elle avait
commencé les deux correctement mais elle restait à l’arrêt devant la table et ne
finissait ni l’un ni l’autre.

Que se passe-t-il ?
Face à plusieurs enjeux, lorsque nous sommes en stress dans notre TP
Rêveur, peut arriver la sensation de ne pas pouvoir faire face. Nous
mettons tout en arrêt sans plus savoir quoi faire. En fait, nous ne savons
plus gérer nos priorités.

Que faire ?
Soit nous prenons conscience de cet état de stress et nous allons demander
quelle est la tâche prioritaire, soit notre environnement sait ce dont nous
avons besoin. Ici, la maîtresse peut aller voir Rose et lui préciser quel
exercice est à faire en premier. Cela répondra au besoin psychologique de
Rose de « savoir dans le détail ce qu’on attend d’elle », et contribuera à ce
qu’elle sorte de son stress.
Utilisez le canal de communication directif (impératif présent ou futur
simple de l’indicatif) et exprimez-vous dans la perception du monde de
votre interlocuteur (réflexion, imagination, invitation à l’action par
l’extérieur). La maîtresse pourra dire à Rose : « Finis d’abord le dessin de
la maison, puis tu feras les ronds sur l’autre page. Réfléchis à la couleur
que tu mettras dans les ronds. »
En s’adressant ainsi à Rose, Mme Pink lui donne les moyens de sortir de
son stress. Rose aura de nouveau accès à ses cinq autres TP et s’y
déplacera (inconsciemment) selon ce que lui offrira son environnement.
Les autres manifestations de notre TP Rêveur
Une grande capacité de concentration
Dans notre TP Rêveur, nous vivons l’instant présent « à retardement ». Un
peu comme un disque dur, nous enregistrons TOUT ce qui se passe, et c’est
plus tard que nous « repassons notre enregistrement » et y réfléchissons.
Cela est possible grâce à une « ressource majeure » de notre TP Rêveur :
la grande capacité de concentration. Cela donne parfois quelque chose
comme :
Moi : Rose, comment s’est passée ta journée ?
Silence.
Moi : As-tu ramené les dessins que tu as faits hier ?
Silence.
Rose : C’était bien.
Silence.
Rose : Non, je n’ai pas les dessins.
Silence.
Rose a bien entendu chaque question, elle prend le temps de réfléchir puis
y répond.
Une autre situation :
J’étais dans ma bulle ! Un instant avec moi-même ! Et en même temps concentrée sur
ce qui s’est passé tout le long du trajet ! Je serais capable d’en décrire chaque instant
dans le moindre détail ! Amusant !
L’entourage, parfois décontenancé, dit alors : « Tout va bien, je n’ai pas de
conflit avec cette personne. Mais je ne comprends pas comment elle
fonctionne. » Comme Mme Pink vis-à-vis de Rose :
Mme Pink : Votre fille est adorable. Elle est calme et fait tout ce qu’on lui demande
sans discuter. Cependant, je ne comprends pas trop « comment elle fonctionne ».

Notre TP Promoteur (Pascal, M. Frisay)


Ses trois qualités
Le charme
Pascal (avec son sourire charmeur) : Oui mon papa savant chéri.
Le charme de Pascal opère à nouveau ! Tout le monde sourit et le repas se termine
gentiment.
La tête légèrement penchée, des yeux qui pétillent, un sourire enjôleur…
difficile de résister. C’est aussi notre façon de voir le monde : nous
pensons que chacun devrait mettre du charme dans sa relation.
Pascal : Elles sont là, je me sauve ! (Il ajoute devant ma mine déconfite avec son
sourire et sa tête légèrement penchée.) Tout est OK, m’man !
Elsa (en elle-même) : Qui saurait résister ?
Si cela vous paraît difficile, voire impossible, essayez l’exercice du
charme. Rien que « se donner l’autorisation mentalement de mettre du
charme dans sa relation » a changé la vie de nombreuses personnes que
nous avons eues en coaching et en formation.

Adaptable
Là où d’autres voient un problème, le TP Promoteur voit une opportunité
d’excitation. S’il faut aller de l’autre côté de la montagne et que la roche
est dure, alors on fait le tour : c’est la loi du moindre effort de la nature –
le fleuve contourne la roche. La situation change, on modifie sa route pour
continuer à avancer.
Pascal : OK. Excuse-moi, maman.
Ici, Pascal s’excuse tout de suite, il est dans son intérêt personnel que les
choses ne s’enveniment pas à la maison. Cela ne lui pose aucune difficulté.
Il s’adapte.

Persuasif
Dans le TP Promoteur, on ne cherche pas à convaincre l’autre de peur de
mettre l’interlocuteur en résistance et de renforcer son propre point de vue.
On va dire les choses et être persuasif, c’est-à-dire amener l’autre à avoir
envie de faire ce qu’on suggère.

Premier degré de stress


Pascal : À seize ans, je sais me débrouiller seul. À chacun de faire ce qu’il faut.
Que se passe-t-il ?
« Je sais me débrouiller seul » : c’est un « sois fort » que Pascal s’applique
à lui-même. En AT, c’est un « sois fort, enfant ».
« À chacun de faire ce qu’il faut » : C’est un « sois fort » que Pascal
applique aux autres. Ce driver s’énonce ainsi : « les autres ont de la valeur
s’ils sont forts » (en AT c’est un « sois fort, parent »). C’est le premier
degré de stress du TP « Promoteur ». C’est un « chacun pour soi ».

Que faire ?
Pour le TP Promoteur, l’antidote au stress, c’est la satisfaction du besoin
psychologique : l’excitation (challenge, défi). Voici comment Elsa peut
satisfaire ce besoin psychologique :
« Pascal, si tu fais en sorte que tout le monde soit dans la voiture à 8
heures et de bonne humeur, tu auras une demi-heure de plus pour ta sortie
de ce soir. »
Cette phrase contient les deux ingrédients d’une phrase Process Com « qui
marche » face au premier degré de stress :
1. Le canal de communication directif (verbe conjugué au futur simple de
l’indicatif ou à l’impératif présent).
2. La perception du monde :
le charme (l’utilisation du nom, du prénom, du titre ou du statut de
la personne induit le charme) ;
l’intérêt personnel (Pascal est intéressé par une demi-heure de plus
pour sa sortie du soir) ;
l’action (verbe « faire »).
Voilà Pascal sorti de son stress ! Cette phrase contient même le troisième
ingrédient d’une interaction Process Com : le besoin psychologique
« excitation » (challenge, défi). Lorsque Pascal entend les mots « Si
tu… », il entend un « si t’es cap » : c’est un défi, ça marche ! Le besoin
psychologique de son TP Promoteur est satisfait.

Deuxième degré de stress


Moi : Bonjour monsieur Frisay, excusez-moi de vous déranger. Voilà, votre voiture est
garée sur mon emplacement et j’aurais besoin de garer la mienne. Est-ce que vous
voulez bien la déplacer, s’il vous plaît ?
Lui : Tenez, prenez les clés du système de verrouillage de mon emplacement, c’est
deux niveaux plus bas, numéro 307.
Moi : C’est que…
Lui : Pas de problème. Je suis heureux de vous rendre ce service ! Voici les clés.

Que se passe-t-il ?
M. Frisay présente à Elsa son TP Promoteur en deuxième degré de stress.
M. Frisay a sûrement l’habitude d’obtenir assez facilement ce qu’il veut
parce qu’il use de son charme et se sait « irrésistible ». Ne souriez pas !
Soit vous vous reconnaissez dans ce qui est écrit là, soit vous y voyez
quelqu’un de votre entourage… M. Frisay est quelqu’un à qui on a du mal
à dire non, plus particulièrement quand on est dans son TP Empathique.
Donc, quand il est arrivé ce matin, pour se faciliter la vie et être à peu près
à l’heure à son premier rendez-vous (intérêt personnel), il a garé son
véhicule sur un emplacement qui n’était pas le sien, mais qui était plus
proche.
Elsa arrive et voit sa place occupée par la voiture de M. Frisay. Ce n’est
pas la première fois, mais là, elle va le voir et lui demander de libérer sa
place. Il met en place une des techniques utilisées par les personnes dans
leur TP Promoteur dans leur deuxième degré de stress, la
« manipulation » : il fait comme s’il n’entendait pas la repartie d’Elsa et
finit par gagner « la partie ». Pour lui, c’est un jeu (au sens du pari).

Que faire ?
Pour le TP Promoteur, l’antidote du stress, c’est la satisfaction du besoin
psychologique : l’excitation (challenge, défi). Voici comment Elsa peut
satisfaire ce besoin psychologique : utiliser la technique du « Stop » pour
ne pas accepter la manipulation mise en œuvre par M. Frisay à son
encontre. En effet, inconsciemment, M. Frisay fait ce qu’il faut pour
obtenir ce qu’il souhaite.
Refaisons le dialogue :
M. Frisay : Tenez, prenez les clés du système de verrouillage de mon emplacement,
c’est deux niveaux plus bas, numéro 307.
Elsa : Impossible, monsieur Frisay, merci de déplacer votre véhicule.
M. Frisay : J’y vais.
Que se passe-t-il ? M. Frisay tente d’obtenir ce qu’il souhaite, « laisser sa
voiture à l’emplacement d’Elsa ». Tant qu’Elsa se justifie, il continue…
Elsa a commencé sa demande en la justifiant par le besoin de garer son
propre véhicule, et M. Frisay répond au besoin en proposant sa place !
Elsa refuse. Voyons comment et pourquoi cela marche.
Pour qu’un « Stop » fonctionne, quatre ingrédients sont indispensables.
Vérifions :

Elsa est-elle en position de vie +/+ ? Oui.

L’autre entend-il qu’il est à la limite ? Oui. Il sait qu’il a tenté et que cela n’a pas
marché. « Être à la limite » est synonyme
d’excitation pour notre TP Promoteur.
L’excitation est le besoin psychologique du
TP Promoteur.

N’y a-t-il aucune justification ? Oui. Elsa dit « Impossible » et n’apporte


aucune justification. Elle prive M. Frisay
d’un point d’accroche pour une possible
repartie.

Y a-t-il du charme (ou un ingrédient qui Oui (Elsa utilise le nom de son
induit le charme) ? interlocuteur).

Ce « Stop » va fonctionner. Son besoin psychologique étant satisfait, M.


Frisay va pouvoir sortir de son stress.

Les autres manifestations de notre TP Promoteur


L’image de soi
Dans notre TP Promoteur, nous sommes attentifs à notre image. Elle
contribue au charme.
Voyons maintenant la situation idéale. Elsa arrive dans le parking, sa place
est occupée par M. Frisay. Elle sait déjà ce qu’il va tenter et comment il
fonctionne. Voici comment elle peut formuler sa première demande :
« Bonjour monsieur Frisay. Si vous vous garez sur votre propre
emplacement, vous améliorerez votre image auprès des autres
commerçants du centre commercial, monsieur Frisay ! Merci de déplacer
votre voiture. »
Comment cette phrase est-elle construite ?
1. Une phrase commençant par « si » fait tendre l’oreille à notre TP
Promoteur. Il entend « si t’es cap ». Ce « si » répond au besoin de
challenge, de défi, donc au besoin psychologique « excitation ».
2. Il y a le canal de communication « directif » avec le verbe
« améliorerez » conjugué au futur simple de l’indicatif,
3. Il y a les trois éléments de la perception du monde du TP Promoteur :
le charme, avec l’usage du nom, « monsieur Frisay » ;
l’action, avec le verbe « garez » ;
l’intérêt personnel : son image. Dans notre TP Promoteur, notre
image est précieuse. Gare à qui y porterait atteinte ! Bienvenue à
ceux qui contribuent à son entretien.

La vie intime
Nous ne partageons pas notre intimité, estimant que ce jardin secret est
une protection. Préserver son intimité est une façon de protéger son image
et de ne pas prendre le risque de montrer aux autres ce qui pourrait être vu
comme une faiblesse. Le TP Promoteur considère « j’ai de la valeur si je
suis fort » : il exige de lui-même d’être « fort ». Le fait de ne pas montrer
ses sentiments est un « sois fort ». En voici un exemple :
Pascal : Conquis, non ! Faut voir… Ce sera une voix de plus aux prochaines élections
des délégués. Bon, on change de sujet ! On est cinq à table, passe au suivant. […]
Pascal : Et après, tu vas me demander si j’ai été gentil avec elle, comment je me suis
senti, etc. C’est bon comme ça…
Quand Elsa questionne son fils Pascal, c’est son TP Empathique qui
s’exprime. Mais Pascal ne souhaite pas aller sur le terrain de ses
sentiments, dire ce qu’il ressent. C’est sa sphère privée. Dans un premier
temps, il lui demande de s’intéresser à quelqu’un d’autre. Mais Elsa insiste
et, pour ne pas répondre, Pascal va éluder en faisant comme s’il n’avait
pas entendu ou, comme ici, refuser la question en blâmant son
interlocutrice.
Notre TP Rebelle (Reynald, Romy)
Ses trois qualités
Créatif
Heureusement, Reynald a toujours plein d’idées, plusieurs à la seconde ! Et, grâce à
lui, nous avons réalisé de substantielles économies.

Spontané
Reynald : Cool ma belle, ce qui compte, c’est que tu sois là ! Nous sommes trois, ça
sert à ça les potes ! On a grave assuré !
Reynald n’a pas pris le temps de réfléchir. Elsa n’est pas là et,
spontanément, il assume les tâches de celle-ci.
C’est dans le TP Rebelle qu’on a cette capacité à agir spontanément, juste
pour répondre à notre envie d’aider (solidarité), d’essayer un nouveau
« truc » juste pour le « fun ». C’est souvent un moment pétillant,
rafraîchissant pour notre entourage.

Ludique
Romy : Hé, c’était mon tour de parler ! Le prof de maths est super ! Il avait apporté des
billes, un train avec des wagons qu’on a remplis avec les billes, et des craies de toutes
les couleurs… On a super rigolé. […]
Romy : Ouai, eh ben, n’empêche qu’à la fin, on avait tous compris « la théorie des
ensembles ». Ah, tu vois, c’est du sérieux ! Et tout le monde a réussi l’exercice.
Le jeu est la façon de voir le monde de notre TP Rebelle. Cela permet
souvent de le montrer sous un autre angle et de le rendre plus agréable,
plus léger.

Premier degré de stress


Moi : Reynald, viens à l’accueil s’il te plaît, je vais t’expliquer comment gérer les fiches
clients avec le nouveau logiciel.
Reynald (soupirant et traînant les pieds) : Elsa, je ne comprends rien à ces trucs-là !
Moi : Je vais t’aider. Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?
Reynald (gros soupir) : Ben tout !

Que se passe-t-il ?
Reynald est dans le driver de son TP Rebelle : « Fais un effort. » Il
l’exprime en disant qu’il ne comprend pas. Il invite Elsa à penser ou faire
à sa place. Elsa est passée (inconsciemment) dans son TP Travaillomane
pour gérer le point « classement logique des fiches ». Elle fait une réponse
Travaillomane à Reynald (canal de communication interrogatif, perception
du monde « les faits »). Elle n’a pas perçu que Reynald est en stress, elle
reste dans la logique de son action. De ce fait, Reynald reste en stress, et
son stress s’intensifie si rien n’est fait.

Que faire ?
Face au driver du TP Rebelle, une interaction Process Com dans le canal
de communication « émotif » et la perception du monde « jeu, plaisanterie,
interaction spontanée » suffisent. Elsa peut dire, en riant bruyamment :
« Ah, sûr de sûr, c’est pas drôle ces trucs-là ! »
Nous avons le canal émotif avec « Ah », le doublement « sûr de sûr », le
mot « trucs ». Elsa rit, le ton de la plaisanterie est donné : on est dans
l’interaction spontanée. Elsa est dans la perception du monde de Reynald.
Il peut sortir de son stress.

Deuxième degré de stress


Reynald : C’est sûr qu’avec des mots pareils, on comprend tout de suite ! Vu comme tu
parles, normal que rien ne soit clair !

Que se passe-t-il ?
Elsa a continué la conversation dans le mode Travaillomane, Reynald est
descendu dans son deuxième degré de stress « rejet de responsabilité ». Il
blâme Elsa.
Vous avez peut-être déjà reçu ce genre de repartie lorsque vous vous
escrimiez à expliquer pour la énième fois la même chose à un interlocuteur
qui vous présentait son TP Rebelle. Vous avez persisté malgré les
nombreux soupirs de quelqu’un qui avait beaucoup de mal à se concentrer
sur vos propos.

Que faire ?
Répondre au besoin psychologique ! Ici, le stress de l’interlocuteur est un
rejet de responsabilité, le deuxième degré de stress du TP Rebelle. Le
besoin psychologique est « contact ».Attention, c’est un contact
« virtuel », pas une tape sur l’épaule !
Pour savoir si vous avez satisfait ce besoin, posez-vous la question
suivante : « Est-ce qu’en prononçant cette phrase, je pourrais donner un
coup de coude complice à mon interlocuteur ? » Si la réponse est oui, vous
répondez bien à son besoin psychologique.
Elsa peut dire (en riant) : « Allez, OK. On lâche les puces de l’ordi pour
retourner aux puces de nos toutous ! On remettra ça à plus tard. » Dans
cette phrase, Elsa répond au besoin psychologique de « contact », utilise le
canal de communication émotif (OK, toutous) et se place dans la
perception du monde « plaisanterie » (rire et jeu de mots sur les puces).
Les conditions sont réunies pour que Reynald puisse sortir de son stress.
Par chance, la situation a été sauvée par l’arrivée de Mme Pomme et son
« pom pom pom ». Tous les critères étaient réunis : le besoin
psychologique « contact » grâce à la complicité, la perception du monde
« plaisanterie » (elle rit), et le canal de communication « émotif » avec les
« pom pom pom ». ça marche !
Ah, si vous vous retrouvez face aux soupirs de votre interlocuteur… un
petit break annoncé façon Process Com, cela permettra à votre
interlocuteur de recharger ses batteries… et à vous aussi !

Les autres manifestations de notre TP Rebelle


La solidarité
Je pose mon sac sur le comptoir et renverse le café de Reynald. Confuse, je bafouille
des excuses et cherche à tout réparer au plus vite… Je mets le pied dans le café
répandu sur le sol, parmi les débris de la tasse préférée de Reynald… mon sac
tombe… à l’envers dans le liquide ! Et, bien sûr, quand je cherche à le rattraper, son
contenu se vide sur le sol… dans le café !
Reynald : Cool ma belle, ce qui compte, c’est que tu sois là ! Nous sommes trois, ça
sert à ça les potes ! On a grave assuré !
Elsa (m’écroulant sur une chaise) : Merci à tous les deux… Je me sens tout de suite
mieux !
Spontanément (la spontanéité est bien une de nos qualités !), Reynald a
tout mis en œuvre pour compenser l’absence d’Elsa. Et il a raison : il y a
toutes les chances pour qu’ils aient tous « grave assuré » !
Romy exprime aussi sa solidarité dans son TP Rebelle, prête à déclencher
une manifestation dès qu’une « cause » passe à sa portée.
Romy : À mon tour ! On a fait un truc super chouette ! Notre prof de français nous a
emmenés dans la cour, on a levé la tête pour voir des avions militaires qui passaient
au-dessus de nous et il a dit que c’était le salaire des professeurs qui manquaient à
l’Éducation nationale ! Tu te rends compte ! On devrait faire une manif, non ?

Jeu, plaisanterie, légèreté


La serveuse (surprise de l’effet produit par son « non ») : Hé, c’était pour rire ! Vous
êtes cliente et vous avez le droit de choisir tout ce qui vous fait envie !
La jeune Anglaise offre un sourire timide, dit merci et repart sans ses gâteaux, sous
l’œil désappointé de la serveuse !
Dans notre TP Rebelle, le monde est un jeu ! Mais ce n’est pas la façon de
voir de tout le monde, et les réactions des autres à nos plaisanteries nous
sont parfois incompréhensibles. Comme la serveuse, nous sommes
désappointés en comprenant que notre blague a fait un flop et n’a pas reçu
l’accueil escompté !
Lorsque l’envie d’avoir le dernier mot (drôle, tant qu’à faire !) nous
démange, cela nous joue des tours : ce n’est pas toujours en adéquation
avec le moment et peut exaspérer notre entourage. Toutefois, cette vision
du monde apporte un peu de légèreté même dans des circonstances graves.

Reconnaissance de l’effort
Romy : Ah ben super cool ! Hé, c’est la meilleure note de la classe ! J’sais pas, moi,
t’aurais pu dire un truc du genre : « Championne Romy, un 18 en maths, c’est génial ! »
Elsa : Oui Romy, un 18 c’est super ! ça mérite ton gâteau au chocolat préféré, non !?
Dans notre TP Rebelle, nous avons besoin que nos efforts soient reconnus,
que le résultat soit là ou non. Elsa rattrape la situation en annonçant une
nouvelle sympa, dans le canal de communication « émotif » (super, fin de
phrase qui interpelle « non ?! »), en répondant au besoin psychologique
« contact » (complicité avec le gâteau préféré).

Le canal émotif
Dans la façon de s’exprimer de Reynald et de Romy, on entend le canal
émotif : « cool », « potes », « grave assuré », « truc super chouette »,
« wouah », « manif ». Encore un peu de canal émotif !
Romy : Ah ben super cool ! Hé, c’est la meilleure note de la classe ! J’sais pas moi,
t’aurais pu dire un truc du genre : « Championne Romy, un 18 en maths, c’est génial ! »
« Ben, super cool ! », « truc », « génial » sont des ingrédients du canal
émotif. Utiliser ce canal de communication facilite l’échange avec une
personne qui nous présente son TP Rebelle.

Général : pour nos six TP


Ne pas entendre l’autre
Une des stratégies utilisées par les TP qui Entrent en Relation
essentiellement Quand (ERQ), Rêveur, Rebelle et Promoteur : faire
comme s’ils n’avaient pas entendu ce qu’a dit leur interlocuteur !
Pascal : M’man, t’occupe pas de moi. Je pars avec la maman de Mylène, elle vient me
chercher. J’y vais ! Bises.
Elsa : Mais tu vas arriver trop tôt. Qui est Mylène ? Sa maman conduit bien ?
Pascal : Elles sont là, je me sauve !
et
Elsa : C’est que…
M. Frisay : Pas de problème. Je suis heureux de vous rendre ce service ! Voici les clés.

Changer de TP
J’étais dans ma bulle ! Un instant avec moi-même ! Et en même temps concentrée sur
ce qui s’est passé tout le long du trajet ! Je serais capable d’en décrire chaque instant
dans le moindre détail ! Amusant !
Elsa, qui était dans son TP Empathique, se retrouve dans sa voiture, au
calme. Inconsciemment, elle passe dans son TP Rêveur.
En fonction de l’environnement, inconsciemment, on passe d’un TP à
l’autre. On met à profit cette particularité dans la technique « Stopper une
croisade » avec un interlocuteur dans son TP Persévérant. Une fois que
l’interlocuteur est sorti de son stress, on lui pose une question de recherche
d’information chiffrée ; inconsciemment, il passe dans son TP
Travaillomane pour gérer cette demande. On échappe ainsi à la croisade
du Persévérant.

Conclusion
Aujourd’hui, je sais que j’ai en moi dix-huit belles qualités et six sacrées
ressources ! J’ai déjà bien progressé dans ma relation aux autres et… avec
moi-même ! Oui, c’est fou, j’ai commencé à m’aimer comme je suis… j’ai
même réussi à accueillir ces compliments : « Tu es vraiment très belle ! »,
« Tu es une femme exceptionnelle ! » Comme cela fait du bien !
Sylvie et Christian continuent à nous suivre et enregistrent nos avancées.
En attendant, je serais heureuse de lire vos propres progrès ou vos
expériences sur le blog : www.managis.com/laprocesscom
Christian et Sylvie m’ont dit qu’ils répondront à vos questions sur ce blog.
À bientôt sur le Web, et peut-être dans un autre livre pour la suite ?
En attendant, je vous souhaite de tirer le maximum de bénéfices pour vous
et votre entourage de vos dix-huit qualités et six ressources. Elles sont
toutes en vous. À vous de jouer !
CHAPITRE 9

VOS ACQUIS PROCESS COM


Quiz
Ces quiz vous permettront de valider le niveau d’acquisition de vos
connaissances de la théorie du modèle Process Com.

Exercice n° 1 Vrai ou faux ?


Indiquez si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses.
1. La forme de la communication est encore plus importante que le fond.
Vrai Faux
2. Chacun de nous dispose de six profils, ou types de personnalité, plus ou
moins accessibles.
Vrai Faux
3. La seule position de vie qui permette à deux interlocuteurs de bien
communiquer, c’est la position +/+.
Vrai Faux
4. La satisfaction du besoin psychologique nous donne l’énergie qui
favorise la sortie du stress dans lequel nous sommes.
Vrai Faux
5. On peut changer de phase volontairement.
Vrai Faux
6. Le changement de phase s’effectue de manière dynamique,
inconsciemment, à la suite d’un stress prolongé.
Vrai Faux
Exercice n° 2 Les besoins psychologiques des TP
Attribuez les besoins psychologiques suivants à chaque TP :
reconnaissance inconditionnelle de la personne ; besoins sensoriels ;
reconnaissance de l’opinion ; reconnaissance du travail ; structuration du
temps ; solitude ; lui dire dans le détail ce qu’il doit faire ; excitation ;
contact.
1. Les besoins psychologiques du TP Persévérant :

2. Les besoins psychologiques du TP Travaillomane :

3. Les besoins psychologiques du TP Empathique :

4. Les besoins psychologiques du TP Rêveur :

5. Les besoins psychologiques du TP Promoteur :

6. Les besoins psychologiques du TP Rebelle :


Exercice n° 3 Les points forts des TP
Attribuez trois points forts à chacun des TP :
1. Les 3 points forts du TP Persévérant :

2. Les 3 points forts du TP Travaillomane :

3. Les 3 points forts du TP Empathique :

4. Les 3 points forts du TP Rêveur :

5. Les 3 points forts du TP Promoteur :


6. Les 3 points forts du TP Rebelle :

Exercice n° 4 Les mécanismes d’échec


1. Combien y a-t-il de degrés de stress ?

2. Comment se nomme le premier degré de stress ?

3. Que revêtons-nous quand on est en deuxième degré de stress ?

Exercice n° 5 Les masques


Nommez les masques des TP suivants :
1. Persévérant et Travaillomane :
2. Empathique et Rêveur :

3. Rebelle et Promoteur :

4. Pour que notre interlocuteur puisse sortir de son stress, qu’est-ce qui est
le plus efficace : satisfaire son besoin psychologique, sa perception du
monde ou le canal de communication ?

Exercice n° 6 Les drivers


Faites correspondre chaque driver au TP auquel il est associé.
1. « Tu as de la valeur Si tu es parfait » :

2. « J’ai de la valeur Si je suis parfait » :

3. « J’ai de la valeur Si je fais plaisir » :


4. « J’ai de la valeur Si je suis fort » :

5. « Tu as de la valeur Si tu es fort » ainsi que « chacun pour soi » :

6. « Ne comprend plus » ou « j’ai de la valeur Si je fais des efforts » :

Solutions
Exercice 1 : 1 – vrai ; 2 – vrai ; 3 – vrai ; 4 – vrai ; 5 – vrai ; 6 – faux.
Exercice 2 : Persévérant = reconnaissance opinion, reconnaissance du
travail ; Travaillomane = reconnaissance du travail, structuration du
temps ; Empathique = reconnaissance inconditionnelle de la personne,
besoins sensoriels ; Rêveur = solitude, lui dire dans le détail ce qu’il doit
faire ; Promoteur = excitation ; Rebelle = contact.
Exercice 3 : Persévérant = dévoué, observateur, consciencieux ;
Travaillomane = responsable, logique, organisé ; Empathique =
compatissant, sensible, chaleureux ; Rêveur = imaginatif, calme, réfléchi ;
Promoteur = charme, adaptable, persuasif ; Rebelle = créatif, spontané,
ludique.
Exercice 4 : 1 – 3 ; 2 – driver ; 3 – un masque.
Exercice 5 : 1 – attaquant ; 2 – geignard ; 3 – blâmeur ; 4 – satisfaire son
besoin psychologique.
Exercice 6 : 1 – Persévérant ; 2 – Travaillomane ; 3 – Empathique ; 4 –
Rêveur et Promoteur ; 5 – Promoteur ; 6 – Rebelle.

Votre immeuble Process Com


Grâce au tableau récapitulatif ci-après, tentez une approche de votre
immeuble Process Com en suivant les instructions de 1 à 7.

1. Il y a désormais certainement un TP dans lequel vous vous


reconnaissez le plus. Positionnez-le en bas de votre immeuble, au
niveau 1.
2. De même, il y a un TP dont vous vous sentez plutôt éloigné.
Positionnez-le en haut de votre immeuble, au niveau 6.
3. Il vous reste 4 TP. Choisissez celui dans lequel vous vous retrouvez le
plus. Positionnez-le en bas, au niveau 2.
4. Il vous reste 3 TP. Choisissez celui dont vous vous sentez le plus
éloigné. Positionnez-le en haut de votre immeuble, au niveau 5.
5. Il vous reste 2 TP. Maintenant, vous savez faire ! Remplissez les
niveaux 3 et 4.
6. Vous avez sous les yeux une première approche de l’ordre de vos TP !
7. À présent, repensez à des décisions que vous avez prises récemment.
D’après vous, lequel de vos TP a alors été motivé ? Si vous voyez une
réponse évidente, il y a de grandes probabilités que ce TP soit votre
phase actuelle.
Tableau récapitulatif des caractéristiques des six types de
personnalité

Dans le cadre de notre formation « Managez avec Process Com » ou de


nos coachings, les participants remplissent le questionnaire « Process
Com » conçu par Taibi Kahler. Ils obtiennent alors un inventaire de
personnalité avec leur « immeuble » Process Com.
Vous pouvez nous poser vos questions sur le blog de ce livre :
www.managis.com/laprocesscom
Laissons Marianne Williamson conclure avec sa vision du monde1 :

Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur.
Notre peur la plus profonde, c’est que nous sommes puissants au-delà de
toutes limites.
C’est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraye le plus.
Nous nous posons la question… qui suis-je, moi, pour être brillant,
radieux, talentueux et merveilleux ?
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ?
Vous êtes un enfant de Dieu. Vous restreindre, vivre petit ne rend pas
service au monde. L’illumination n’est pas de nous rétrécir pour éviter
d’insécuriser les autres. Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire
de Dieu qui est en nous.
Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus, elle est en chacun de
nous, et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière,
nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même.
En nous libérant de notre propre peur, notre puissance libère
automatiquement les autres.
M. Williamson, Un retour à l’amour,
Manuel de psychothérapie spirituelle : lâcher prise, pardonner, aimer

1. Passage cité par Nelson Mandela lors de son premier discours après sa libération.
ÉPILOGUE

« 80 % de nos difficultés de tous les jours dans nos relations


professionnelles et extra-professionnelles reposent sur nos capacités ou
incapacités à communiquer et collaborer efficacement, et beaucoup des
actions de formation que nous subissons ne produisent hélas que rarement
les résultats escomptés.
Force est de constater que Process Com est un formidable outil de
transformation de la relation et produit chaque jour plus de fluidité dans
nos échanges et donc plus de collaboration.
La structure du modèle Process Com est facilement transférable comme une
méthode d’entraînement à une pratique sportive... La suite n’est
qu’entraînement à la mise en œuvre, mais les résultats sont tellement
rapides que la pratique s’en trouve chaque jour renforcée. »
Claude Caverivière,
responsable ressources humaines pour la société ERIS

« J’ai découvert PCM (Process Com) il y a quinze ans. Depuis PCM est
devenu un réflexe dans mes relations personnelles et professionnelles dès
que celles-ci deviennent compliquées.
Avec trois enfants, j’ai pu pratiquer PCM au moment des crises
d’adolescence. Aborder cette période compliquée a été facilité. PCM m’a
permis de prendre du recul tout en réussissant à maintenir le dialogue et
des relations positives, respectueuses et constructives avec eux.
Connaître PCM a été pour moi une révélation. D’abord pour mieux me
connaître et comprendre mes rapports à autrui. Ensuite pour résoudre les
relations conflictuelles avec méthode, lucidité et efficacité.
Convaincue que PCM apaise les relations pour n’en garder que le meilleur,
je suis devenue une fervente ambassadrice de cette méthode. Mes parents,
mes enfants, mes amis et les collaborateurs de mon entreprise ont eu droit
au livre ou à une formation.
Je ne peux que recommander la lecture de ce livre qui change le regard sur
vous-même et les autres et vous donne les clés pour mieux communiquer
avec votre entourage. »
Valérie Doussinault Malard, mariée, mère de trois enfants,
directrice générale de Nikita

« J’ai été formé, il y a presque dix ans maintenant. Process Com fait partie
intégrante de mon quotidien. Tant dans ma vie perso que dans ma vie
professionnelle. C’est une grille de lecture qui aide à apprécier encore plus
son entourage et soi-même. »
Patrick Longuet, président Latecoere services

« Après avoir écrit un premier livre destiné à l’usage des managers, je suis
heureux que Christian, avec Sylvie, ait mis à la portée des non managers,
ses travaux de recherche sur l’usage de Process Com au quotidien. »
Jean-Pierre Letartre, président d’Ernst & Young

« En douze ans de pratique, Process Com a changé ma vie ! J’ai conscience


de mon fonctionnement propre, de ses autolimitations et de ses capacités. Je
perçois son impact sur les autres et inversement. Je décrypte les situations
observées, j’aide les autres à évoluer dans leurs relations (en partageant le
vocabulaire PCM autour de moi : je gagne un temps fou…). Bref, j’agis sur
moi et mon environnement de façon douce et positive ! »
Guillaume Bèque, Partner IMV Management Partners

« Avec MANAGIS, j’ai découvert Process Com avec des outils très concrets
pour identifier plus facilement les types de personnalité. L’apport a été
immédiat et surtout sans redondance avec les précédentes formations. »
Jean-Sébastien Guiot, PDG de Salti

« Formé par MANAGIS en 2004, je n’ai cessé de mettre en application les


méthodes et outils proposés par Christian, complétés très utilement par des
ouvrages régulièrement mis à jour. Outil de communication, de résolution
de conflit et de motivation, Process Com a contribué à mon bien-être et à
celui de mes proches. »
Jean-Christophe Chamayou, directeur associé chez Lafayette Associés

« Chez MANAGIS, l’enseignement Process Com définit les comportements liés


au contexte. MANAGIS fournit une méthodologie simple, efficace et unique
pour reconnaître le profil d’une personne dans l’instant présent. Cela
assure la gestion “juste” du stress de notre interlocuteur. Cette formation a
déjà transformé plusieurs de mes relations à 180 degrés !
La compréhension de l’autre a tout changé. Je n’applique plus à l’autre
automatiquement ma logique, qui a pu déclencher des jugements tranchés.
Aujourd’hui je reconnais à chacun son propre fonctionnement, qui peut être
identique, similaire ou très différent du mien.
La consigne de l’utilisation du charme est particulièrement originale et
terriblement efficace ! »
Christine Neumeister, directrice des costumes à l’Opéra national de Paris

« C’est à l’occasion des séminaires de formation au management,


brillamment conçus et animés par Sylvie et Christian, que j’ai découvert
Process com pour les managers... Le résultat fut épatant : tant en termes
d’impact sur les relations interpersonnelles et professionnelles, qu’en
termes de prise de conscience par l’ensemble des managers, quel que soit
leur parcours et leur formation d’origine, de l’importance de ces
“techniques” de communication pour réussir à faire grandir leurs
collaborateurs, satisfaire des clients, gérer des situations complexes...
Car c’est bien là la force de la Process Com : mieux se connaître soi-même
et savoir mobiliser tous les profils comportementaux et les talents dans
toutes situations... Le résultat est garanti : du plaisir et du temps retrouvés,
deux ressources précieuses et souvent mises à mal dans nos vies
professionnelles et personnelles aujourd’hui. ».
Anne Théry, directrice des ressources humaines du groupe recordati, Laboratoires
Bouchara Recordati

« Pour ceux qui s’intéressent à l’aspect humain du management, le premier


livre de Christian est une bible. Cela fait six ans que je pratique les conseils
de Christian et ça a un vrai impact sur l’efficacité du management des
équipes. Les outils de ce livre aident les managers à oser à devenir le
manager qu’ils souhaitent être avec leur personnalité intacte tout en faisant
grandir leur équipe. Ce nouveau livre écrit avec Sylvie permet à chacun
d’accéder à ces outils et d’en bénéficier dans sa vie de tous les jours.
Je veux partager avec vous le plaisir de l’utilisation. Process com pour les
managers est un merveilleux outil de contribution à l’amélioration des
relations. En contribuant à la compréhension de la mise en place d’une
relation, de son fonctionnement, c’est la qualité de la relation et son
efficacité que Process Com facilite. Ceux qui en ont fait l’expérience ont un
double bénéfice. Tout d’abord personnel grâce à une meilleure
compréhension des relations qui contribue à l’épanouissement de la
personne, et ensuite professionnel grâce à l’efficacité de celles-ci. Process
Com contribue à des relations claires, équilibrées et épanouissantes alors
que nous évoluons dans un monde complexe et dans lequel nous devons en
permanence nous adapter. Ce que je cherchais, c’est faciliter
l’appropriation par les managers d’une pratique qui favorise une
communication plus simple et plus efficace et c’est réussi parce qu’elle
facilite aussi l’épanouissement individuel. Par ses recherches permanentes
sur ces sujets, Christian nous apporte la souplesse et l’adaptabilité dont
nous avons besoin pour progresser. »
Philippe Oléron, président du groupe Sigma

« Nous savons qu’échanger est un processus à la portée de tous, au cours


duquel nous recevons, nous transmettons des informations… En revanche,
quand arrive le moment d’interagir, notre communication avec les autres
n’en est pas facilitée pour autant ! Mais qu’est-ce que communiquer ? Une
réalité du quotidien… qui touche l’essence même de notre être !
C’est dans ce contexte que j’ai découvert Process Com, il y a un an. Une
véritable méthode pour comprendre notre mode de fonctionnement et celui
des autres et une formidable palette d’outils puissants pour développer une
plus grande flexibilité relationnelle et ce même dans des situations de
stress. Aucune connaissance préalable n’est requise, si ce n’est maîtriser la
conscience de soi.
Aujourd’hui, Process Com fait partie intégrante de ma vie tant
professionnelle que personnelle mais bien plus qu’une simple méthode, elle
influence mon quotidien pour gérer mes relations et établir une
communication efficace avec mon entourage.
Beau voyage au lecteur qui aborde ce sujet et à qui je souhaite autant de
plaisir que j’en ai éprouvé à la lecture du premier guide Process Com. »
Sonia Verdier, responsable centre de compétences
Projets Groupe, du groupe Limagrain

« Pour ceux qui s'intéressent à l'aspect humain du management, le 1er livre


de Christian est un bible. Cela fait six ans que je pratique les conseils de
Christian et ça a un vrai impact sur l'efficacité du management des équipes.
Les outils de ce livre aident les managers à oser à devenir le manager qu'ils
souhaitent être avec leur personnalité intacte tout en faisant grandir leur
équipe. Ce nouveau livre écrit avec Sylvie permet à chacun d'accéder à ces
outils et d'en bénéficier dans sa vie de tous les jours. »
Charlotte Sparre-Fauquet,
Responsable ressources humaines chez Areva
BIBLIOGRAPHIE

BAILLY, Béatrice, Enseigner : une affaire de personnalité, Paris, Nathan,


1999.
BECQUEREAU, Christian, Process Com pour les managers. Communiquer et
travailler avec (presque) tout le monde, Paris, Eyrolles, 2014.
CIALDINI, Robert, Influence et manipulation : Comprendre et maîtriser les
mécanismes et les techniques de persuasion, Paris, First, 2007.
COLLIGNON, Gérard, Comment leur dire, Paris, InterÉditions, 2010.
COLLIGNON, Gérard, LEGRAND, Pascal, Coacher avec la Process
communication, Paris, InterÉditions, 2010.
HIRIGOYEN, Marie-France, Le Harcèlement moral, Paris, Pocket, 2011.
KAHLER, Taibi, Communiquer, motiver, manager en personne, Paris,
InterÉditions, 2013.
KAHLER, Taibi, Le Grand Livre de la Process thérapie, Paris, Eyrolles,
2010.
NAZARE-AGA, Isabelle, Les manipulateurs sont parmi nous, Paris, Éditions
de l’Homme, 2013.
PEYRREFITE, Alain, Quand la Chine s’éveillera, Paris, Fayard, 1980.
RUIZ, Don Miguel, Les Quatre Accords toltèques, Thonex, Éditions
Jouvence, 2005.
SCHWARTZ, David J., La Magie de voir grand, Brossard, Québec, Éditions
Un monde différent, 2008.
TOURNAND, Juliette, La Stratégie de la bienveillance ou l’art de réussir
pacifiquement et durablement, Paris, InterÉditions, 2014.
WILLIAMSON, Marianne, Un retour à l’amour. Manuel de psychothérapie
spirituelle : lâcher prise, pardonner, aimer, Paris, J’ai Lu, 2004.
COPYRIGHT DE TKA ET KCF

1. Les six types de personnalité : travaillomane, empathique, persévérant,


rêveur, rebelle, promoteur. Taibi Kahler, Ph.D., Manager en Personne,
Kahler Communication, Inc., Little Rock, Arkansas, 1988, 1992, 2000,
2004.
2. La structure de personnalité est constituée des six types de personnalité.
L’immeuble de personnalité. Taibi Kahler, Ph.D. Séminaire Process
Communication Management, Taibi Kahler Associates, Inc., Little
Rock, Arkansas, October 1982, 1996.
3. Chaque type de personnalité présente trois points forts : travaillomane
(responsable, logique, organisé) ; empathique (compatissant, sensible,
chaleureux) ; persévérant (observateur, dévoué, consciencieux) ; rêveur
(imaginatif, introspectif, calme) ; rebelle (spontané, créatif, ludique) ;
promoteur (adaptable, charmeur, plein de ressources). Taibi Kahler,
Ph.D., Manager en Personne, Kahler Communication, Inc., Little
Rock, Arkansas, 1988, 1992, 2000, 2004.
4. Ces six types de personnalité sont en chacun de nous avec un
séquencement différent des points forts dès l’âge de sept ans lequel
habituellement ne change plus. Stansbury, Pat, Report of Adherence,
selon les observations faites sur le même sujet à l’aide de l’Inventaire
de Personnalité passé deux fois. Kahler Communications, Inc., Little
Rock, Arkansas, 1990.
5. Chaque type de personnalité a un style de management et de relations
qui lui est propre : travaillomane et persévérant utilisent le style
démocratique, empathique le style démocratique, rebelle utilise le style
laisser-faire ; travaillomane et persévérant utilisent le style
démocratique, empathique le style démocratique, rebelle utilise le style
laisser-faire, promoteur utilise et rêveur accepte le style autocratique.
Taibi Kahler, Ph.D., Manager en Personne, Kahler Communication,
Inc., Little Rock, Arkansas, 1988, 1992, 2000, 2004.
6. Les parties de personnalité identifiées sont : protecteur, senseur,
réconforteur, directeur, ordinateur, réconforteur ; et émoteur. Taibi
Kahler, Ph.D. Séminaire Process Communication Management, Taibi
Kahler Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982, 1996.
7. Chaque type de personnalité a une partie de personnalité
correspondante : travaillomane, persévérant et rêveur utilisent
l’ordinateur ; empathique utilise le réconforteur ; rebelle utilise
l’émoteur ; promoteur utilise le directeur. Taibi Kahler, Ph.D.,
Séminaire Process Communication Management, Taibi Kahler
Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982, 1996.
8. Cinq canaux sont identifiés : le canal interruptif (1) fait une offre depuis
le protecteur qui est acceptée depuis le senseur ; le canal directif (2) fait
une offre depuis le directeur qui est acceptée depuis l’ordinateur ; le
canal interrogatif (3) fait une offre depuis l’ordinateur qui est acceptée
depuis l’ordinateur ; le canal nourricier (4) fait une offre depuis le
réconforteur qui est acceptée depuis l’émoteur ; le canal émotif (5) fait
une offre depuis l’émoteur qui est acceptée depuis l’émoteur. Taibi
Kahler, Ph.D., Séminaire Process Communication Management, Taibi
Kahler Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982, 1996.
9. Les types persévérant et travaillomane utilisent le canal interrogatif (3)
ensemble. Promoteur émet sur le canal directif (2) vers le rêveur ;
rebelle utilise le canal émotif (5) ensemble : empathique utilise le canal
nourricier ensemble et vers le rebelle.
Taibi Kahler, Ph.D., Séminaire Process Communication Management,
Taibi Kahler Associates Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982,
1996.
10. Les perceptions suivantes correspondent aux types de personnalité
indiqués :
Travaillomane : pensées
Persévérant : opinions
Empathique : émotions
Rêveur : inactions
Rebelle : réactions (« J’aime », « J’aime pas »)
Promoteur : actions
Taibi Kahler, Ph.D., Manager en personne, Kahler Communication,
Inc., Little Rock, Arkansas, 1988, 1992, 2000, 2004.
11. Chaque type de personnalité a un environnement préférentiel, selon la
matrice suivante : la ligne verticale est l’axe des buts, la ligne
horizontale est l’axe des relations. Le point supérieur est appelé
motivation interne, le point inférieur est appelé motivation externe. Le
point de gauche est appelé engagé, le point de droite est appelé en
retrait.
Cela forme les quatre quadrants. Le quadrant haut gauche abrite le type
empathique qui préfère les groupes, le quadrant haut droite abrite les
types persévérant et travaillomane qui préfèrent la relation un à un. Le
quadrant bas droite abrite le type rêveur qui préfère être seul et le
quadrant bas gauche abrite les types rebelle et promoteur qui préfèrent
aller de groupe en groupe ou rester en bordure de groupes variés.
Taibi Kahler, Ph.D. Séminaire Process Communication Management,
Taibi Kahler Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982,
1996.
12. Chaque type de personnalité a reçu un thème récurrent (alias « la
question existentielle »)
Travaillomane : « Suis-je compétent ? »
Persévérant : « Suis-je digne de confiance ? »
Promoteur : « Suis-je vivant ? »
Rêveur : « Suis-je voulu ? »
Rebelle : « Suis-je acceptable ? »
Empathique : « Suis-je aimable ? »
Spencer/Shenk/Capers and Taibi Kahler Associates. Séminaire Process
Communication, Gardena, California, 1989 ; Taibi Kahler, Ph.D.,
Building Quality Teams, Kahler Communications, Inc., Little Rock,
Arkansas. 1990, 1996.
13. Phases des types de personnalité et besoins psychologiques :
Travaillomane [phase] : besoin de reconnaissance du travail et de
structuration du temps.
Persévérant [phase] : besoin de reconnaissance du travail et des
convictions.
Empathique [phase] : besoin de reconnaissance en tant que personne,
satisfactions sensorielles.
Rebelle [phase] : besoin de contacts.
Rêveur [phase] : besoin de solitude.
Promoteur [phase] : besoin d’excitation.
Taibi Kahler, Ph.D., Manager en personne, Kahler Communication,
Inc., Little Rock, Arkansas, 1988, 1992, 2000, 2004.
14. Trois degrés de stress : Premier degré : porte d’entrée ; deuxième degré :
la cave ; troisième degré : les oubliettes. Taibi Kahler, Ph.D. Séminaire
Process Communication Management, Taibi Kahler Associates, Inc.,
Little Rock, Arkansas, October 1982, 1996.
15. Les drivers sont « la manifestation comportementale de scénarios
négatifs structurels ». Taibi Kahler a découvert les cinq drivers de base :
« Fais plaisir », « Fais des efforts », « Sois parfait », « Sois fort », et
« Dépêche-toi », auxquels correspondent des mots, tons de voix, gestes,
postures et expressions faciales. Taibi Kahler, Ph.D., avec Hedges
Capers, Div. M, LHD. « Le mini-scénario »,Transactional Analysis
Journal, 4:1, pp. 26-42, January 1974.
16. Chaque type de personnalité a un driver primaire : travaillomane - sois
parfait (je dois être parfait pour les autres) ; persévérant - sois parfait
(pour moi) ; empathique - fais plaisir ; rebelle - fais des efforts (je dois
faire des efforts pour les autres) ; rêveur - sois fort (je dois être fort pour
les autres) ; promoteur - sois fort(pour moi). Taibi Kahler, Ph.D.
Séminaire Process Communication Management, Taibi Kahler
Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982, 1996.
17. Un premier degré de comportements de « dysmanagement » est associé
avec chaque driver de type de personnalité :
Travaillomane : « Sois parfait » : le manager ne délègue pas bien ;
Persévérant : « Sois parfait (pour moi) », : le manager se concentre
sur ce qui ne va pas et qui n’est pas bien ;
Empathique : « Fais plaisir » : le manager est trop attaché au bien-
être des gens et a du mal à prendre des décisions ;
Rebelle : « Fais des efforts (je dois faire des efforts pour les
autres) » : le manager a du mal à savoir comment faire quoi et
délègue mal ;
Rêveur : « Sois fort (je dois être fort pour les autres) » : le manager
attend que les choses se résolvent seules et ne prend pas de
décisions ;
Promoteur : « Sois fort (pour moi) » : le manager n’apporte pas de
soutien (« débrouille-toi ! »).
Taibi Kahler, Ph.D., Manager en Personne, Kahler Communication,
Inc., Little Rock, Arkansas, 1988, 1992, 2000, 2004.
18. Au deuxième degré de stress, chaque type de personnalité montre un
mécanisme d’échec : le travaillomane surcontrôle ; le persévérant
impose ses croyances ; l’empathique fait des erreurs ; le rebelle blâme ;
le rêveur attend passivement ; le promoteur manipule. Taibi Kahler,
Ph.D., Manager en Personne, Kahler Communication, Inc., Little Rock,
Arkansas, 1988, 1992, 2000, 2004.
19. Au deuxième degré de stress, chaque type de personnalité montre un
masque : le travaillomane et le persévérant montrent un masque
d’attaquant ; l’empathique et le rêveur montrent un masque de victime ;
le rebelle et le promoteur montrent un masque de blâmeur. Les masques
sont tous identifiés avec des mots, tons de voix, gestes, postures, et
expressions faciales.
Taibi Kahler, Ph.D. Séminaire Process Communication Management,
Taibi Kahler Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982,
1996.
20. Au deuxième degré de stress, chaque type de personnalité montre des
signaux d’avertissement :
Travaillomane : frustré par ceux qui ne pensent pas logiquement,
devient obsessionnel sur le timing, l’argent, l’ordre, la propreté ;
Persévérant : extrêmement sensible aux critiques, devient suspicieux
et donneur de leçons. Croit que seules ses opinions sont les bonnes ;
Empathique : plus de confiance en soi, rit de soi de manière
inappropriée, et invite la critique ;
Rebelle : se montre négatif se plaint. Adresse des « oui mais » aux
autres et se met à blâmer les autres, les événements, les situations ;
Rêveur : retrait long dans la passivité, plus d’initiative et projets qui
ne finissent pas ;
Promoteur : provoque des bagarres, ignore ou casse les règles et
manipule les autres.
Taibi Kahler, Ph.D. Séminaire Process Communication Management,
Taibi Kahler Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982,
1996.
21. Au deuxième degré de stress, chaque type de personnalité montre une
position de vie comportementale :
Travaillomane et persévérant montrent : « Je suis OK - Tu n’es pas
OK » ;
Empathique et rêveur montrent : « Je ne suis pas OK - Tu es OK » ;
Rebelle et promoteur montrent : « Je suis OK - Tu n’es pas OK ».
Taibi Kahler, Ph.D., Séminaire Process Communication Management,
Taibi Kahler Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982,
1996.
22. Au troisième degré de stress, chaque type de personnalité envisage un
bénéfice négatif final :
Travaillomane : veut exclure ceux qui ne pensent pas clairement ;
Persévérant : veut exclure ceux qui ne sont pas fiables ;
Empathique : sent bien qu’on va l’exclure parce qu’on ne l’aime
plus ;
Rebelle : réagit avec : « Si tu me rejettes, je vais te montrer ! » ;
Rêveur : attend qu’on lui dise quoi faire et se montre surpris quand il
est exclu ;
Promoteur : veut exclure ceux qui n’encaissent pas.
23. Quand une personne montre un driver, l’intervention efficace est
d’utiliser le canal et la perception associés au type décelé dans le driver.
Avec « Sois parfait (pour toi) », utiliser le canal interrogatif et les
pensées ;
avec « Sois parfait (pour moi) », utiliser le canal interrogatif et les
opinions ;
avec « Fais plaisir (pour toi) », utiliser le canal nourricier et les
émotions ;
avec « Fais des efforts (pour toi) », utiliser le canal émotif et les
réactions (j’aime/j’aime pas) ;
avec « Sois fort (pour toi) », utiliser le canal directif et les inactions ;
avec « Sois fort (pour moi) », utiliser le canal directif et les actions.
Taibi Kahler, Ph.D., The Advanced PCM Seminar, Kahler
Communications, Inc., Little Rock, Arkansas, 1997.
24. Chaque phase de type de personnalité type a une problématique
potentielle qui détermine si une personne changera ou pas de phase dans
le cours de sa vie :
Travaillomane : le chagrin lié à la perte ;
Persévérant : la peur ;
Empathique : la colère ;
Rebelle responsabilité ;
Rêveur : l’autonomie ;
Promoteur : le lien.
Taibi Kahler, Ph.D., The Advanced PCM Seminar, Kahler
Communications, Inc., Little Rock, Arkansas, 1997.
25. Chaque type de personnalité de base a un scénario avec une séquence
d’échec observable dans les structures de phrases :
Travaillomane et persévérant : « jusqu’à » ;
Empathique : « après » ;
Rebelle et promoteur : « toujours » ;
Rêveur : « jamais ».
Certaines combinaisons de types de personnalité produisent les
scénarios « Presque 1 » et « Presque 2 » pro et perso.
Taibi Kahler, Ph.B., Séminaire Process Communication Management,
Taibi Kahler Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, October 1982 ;
Taibi Kahler, Ph.D., The Advanced PCM Seminar, Kahler
Communications, Inc., Little Rock, Arkansas, 1997.
26. Les quatre mythes sont : « J’ai le pouvoir de te faire te sentir bien » ;
« J’ai le pouvoir de te faire te sentir mal » ; « Je crois que tu as le
pouvoir de me faire me sentir bien » ; « Je crois que tu as le pouvoir de
me faire me sentir mal. » Taibi Kahler, Transactional Analysis
Revisited, Human Development Publications, Little Rock Arkansas,
1978.
27. Le PTM (Process Therapy Model®) présente les mécanismes de défense
du premier degré de chaque type :
Travaillomane : rationalisation ;
Persévérant : projection ;
Empathique : internalisation ;
Rebelle : déplacement ;
Rêveur : dépersonnalisation ;
Promoteur : séduction.
Taibi Kahler, Ph.D., Transactional Analysis Script Profile (Guide for
the Therapist), Taibi Kahler Associates, Inc., Little Rock, Arkansas,
1997.
28. Le PTM (Process Therapy Model®) présente les rackets, jeux, et
injonctions pour chaque type de personnalité, basé sur la recherche et
produit à partir d’un inventaire informatisé.
Taibi Kahler, Ph.D., The Transactional Analysis Script Profile, Taibi
Kahler Associates, Inc., Little Rock, Arkansas, 1997.
© March 1, 2006, Taibi Kahler, Ph.D.
INDEX

A
Analyse transactionnelle 17-19, 25

B
Base 21, 22, 29, 196, 200
Berne, Éric 19

C
Charme 65, 164, 165

D
Degré de stress
Premier 27-29, 35, 38, 39, 48, 62, 178, 196, 197, 201
Deuxième 24, 27, 32-35, 39, 48, 62, 163, 164, 178, 196, 198,
199
Troisième 27, 28, 30, 31, 38, 39, 196, 199
Désespoir 28, 30, 31
Driver 28, 30, 35-38, 179, 181, 197, 199

E
Effort 38, 171, 180, 196, 197, 200
Élève (bon) 49
Émotions. Voir Sentiments
Empathique 20, 22, 31, 33, 37, 43-46, 49, 56-60, 66, 164, 173, 176,
177, 179, 181, 193-201

F
Fort 180, 197, 200
Freud, Sigmund 35

I
Immeuble 18, 21-23, 42, 181, 184, 193
Interaction 20, 41, 45, 55, 61
Inventaire 21, 25, 184, 201

K
Kahler, Taibi 17-20, 22, 35, 42, 48, 184

L
Laisser-faire 193, 194

M
Mécanisme d’échec 19, 23, 28, 32, 33, 34, 41, 198
Mécommunication 23, 39, 41
Motivation 22, 41, 45, 195
Mythes 201

P
Perception du monde 41, 47, 51, 179
Persévérant 20, 31, 33, 36, 37, 43-49, 56, 58-60, 66, 173, 176, 177,
178, 181, 193, 194-201
Phases 21, 22, 175, 182, 196, 200
Points forts 65, 177, 178, 193
Positions de vie 29-32, 35, 36, 165, 175, 199
Promoteur 20, 22, 31, 34, 38, 43-46, 50, 56-60, 66, 163-165, 172,
176, 177, 179, 181, 193-201

Q
Questions existentielles 41, 48, 51, 65, 66, 195

R
Rebelle 20, 31, 34, 38, 43-45, 47, 50, 56, 58-60, 65, 66, 171, 172,
176, 178, 179, 181, 193-201
Relations 11, 12, 15-17, 20, 21, 23, 24, 28, 30, 35, 41, 48, 50, 51,
55-61, 65, 173, 193, 195
Rêveur 20, 31, 34, 37, 38, 43-46, 50, 56, 58-60, 66, 172, 173, 176,
177, 179, 181, 193-201

S
Sentiments 20, 59
Spirale de réussite 41, 45
Stop 164
Stratégie 191

T
Travaillomane 20, 31, 33, 36, 37, 43-46, 49, 56, 58-60, 66, 173,
176-178, 181, 193-201

V
Vrille d’échec 41

W
Ware, Paul 18, 20
Williamson, Marianne 184
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