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Physiologie de La Nutrition
Physiologie de La Nutrition
Le seul constituant intéressant est représenté par la lignine qui est une
substance complexe formée de plusieurs alcools. La lignine incruste progressivement
les fibres polyosidiques des tissus de soutien et de conduction. Sa teneur varie de 2 %
dans l’herbe jeune à 12 –13 % de la M.S dans la paille. La lignine est pratiquement
indigestible , elle protège une partie des polyosides membranaires ,qu’elle incruste,
de la dégradation microbienne . De ce fait la lignine est le facteur principal limitant
de la digestibilité des aliments .
I.2.1.1- Les matières azotées protidiques (MAP): Elles sont localisées dans
les cellules chlorophylliennes et elles donnent par hydrolyse des acides aminés. Elles
sont constituées de protéines , de peptides et des acides aminés libres.
légumineuses sont plus riches que les graminées. Les matières azotées non
protidiques des foins récoltées dans de bonnes conditions ont en général une
proportion comprise entre 30 et 40 % des matières azotées totales (ITEB-INRAP,
1984).
Eau Eau
Matières Macro-éléments : Chlore-phosphore-soufre-calcium -
minérales magnesium -potassium - sodium.
Oligo-éléments : Fer –cuivre-zinc-cobalt
Manganèse-iode-sélénium.
Glucides cytoplasmiques : Pentoses-
Hexoses ( glucose –fructose …)
Saccharose –maltose-lactose
Melibiose
Glucides Fructosanes
Amidon…
Glucides pariétaux : Cellulose
Hémicelluloses
Substances pectiques (lignine )
Glycérides
Matière Lipides Stérides
sèche Matière Cérides
MATIERE Organique Matières azotées protidiques :
BRUTE Matières azotées Acides aminés libres
Combinaisons d’acides aminés
(peptides ,polypeptides , protides )
Matières azotées non protidiques :
Amides (urée , …)
Amines
Ammoniaque
Bases azotées …
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 23
S 0.5 à 4
1.2.3.2- Les oligo-éléments
Les plantes fourragères peuvent souffrir de carences en oligo-éléments avec une
production diminuée dues essentiellement aux carences rencontrées principalement
sur les sols .Selon Grace et al.,1991, l’usage de fertilisants peut altérer la
concentration des oligo-éléments dans les plantes en augmentant la teneur en Mo et
Se et en diminuant celles du Co, Mn, Fe et Zn .
Fourrage tropical(2)
* saison humide 7.52 113 167 24.4
* saison sèche 2.92 119 211 18.3
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 26
Il doit son nom de feuillet au fait qu’il est presque entièrement occupé par des
lames parallèles , de hauteurs inégales ,disposées dans le sens du transit alimentaire .
D’un volume égal à 0,5 l, c’est un organe ovoïde chez le mouton à l’intérieur duquel
on trouve de très nombreuses lames recouvertes d’un épithélium kératinisé possédant
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 29
également des papilles. Il communique en aval avec la caillette par un orifice large et
dilatable
II.1.4- La caillette est le seul réservoir sécrétoire de l’estomac des ruminants .Sa
cavité est tapissée par une muqueuse glandulaire, analogue à celle des monogastriques
toujours recouverte d’une couche de mucus .Les fonctions digestives de la caillette
des ruminants sont analogues à celles de l’estomac des mammifères mono-
gastriques .Elle a un volume inférieur à 2 litres .L’ensemble de ces réservoirs ont une
capacité de 12 à 20 litres chez le mouton.
II.1.5- L’intestin
Il est divisé en deux parties :
L’intestin grêle est très long. Il comprend le duodénum ( 0,6 à 1,2
m )avec son anse duodénale qui reçoit les sécrétions biliaires et pancréatiques et
l’ensemble jéjunum-iléon (17,5 à 34,0 m )(Nickel et al., 1987 ).Sa structure est
identique à celle de l’être humain .Les mécanismes de la digestion et de l’absorption
dans l’intestin grêle sont les mêmes que chez les mono-gastriques .
Le gros intestin comprend le cæcum, le colon sigmoïde, le colon spiral, le
colon flottant et le rectum .Le gros intestin ne secrète pas de sucs digestifs.
L’ingestion des aliments par les poly-gastriques ( qui dure environ 8 heures par jour
avec une mastication rapide au cours de la quelle les aliments s’entassent dans le
rumen ) est suivie par la rumination.
La rumination est un état physiologique défini comme un phénomène cyclique qui se
déroule en quatre étapes :
Diagramme n° ( 1) : Cycle rumination –digestion
( Ulyatt, 1982 cité par Preston et al., 1987)
non sporulées et elle est caractérisée par sa très grande diversité .En 1959 on en
dénombrait 39 genres et 63 espèces et actuellement plus de 200 espèces bactériennes
ont été isolées du rumen mais seulement une trentaine d’entre elles peuvent être
considérées comme des bactéries authentiques du rumen alors que les autres sont
apportées par les aliments et sont présentes d’une manière transitoire (Russel et al.,
1981cités par Thivend et al.,1985 ; Russell 1986 ).
Les bactéries du rumen sont généralement classées en fonction des substrats
qu’elles sont capables de fermenter ou de dégrader; on peut citer les bactéries
cellulolytiques, pectinolytiques, amylolytiques , uréolytiques …
Les fonctions de plusieurs espèces se recouvrent largement ce qui contribue à la
stabilité de l’ecosystème. Cependant certaines d’entre elles sont plus spécialisées telle
que Anaerovibrio lipolytica qui n’hydrolyse que les lipides et ne fermente que le
glycérol ou bien les Veillonella qui utilisent principalement le lactate (Hungate 1966
cité par Jarrige 1995a), Vibrio succinogenes ne tire son énergie que de la réduction
du fumarate en succinate (Thivend et al., 1985 ).
De nombreuses espèces sont protéolytiques , plusieurs d’entre elles utilisent
ou dégradent les acides aminés ou les peptides. (Russell 1986., Preston et al., 1987 )
Dans le rumen, les bactéries occupent trois biotopes distincts : elles peuvent être libres
dans le liquide ruminal , ou attachées soit à la paroi interne du rumen, soit aux
particules alimentaires alors que d’autres espèces vivent liées à la surface des
protozoaires environ 1 à10% de la flore totale (Imai et Ogimoto , 1978 cités par
Jarrige et al., 1995b.)
Les bactéries attachées aux particules alimentaires représentent environ la
moitié de la population bactérienne selon Minato et al.,1966 cités par Thivend et al.,
(1985) , elles concernent principalement celles qui hydrolysent les polymères
pariétaux. Les bactéries adhérentes à la paroi du rumen appelée flore épimurale sont
caractérisées par leur forte activité protéolytique (Dinsdale et al., 1980 cités par
Thivend et al., 1985) et uréolytique
(Mc Cowan et al,1980 cités par Thivend et al., 1985 ; Wallace 1986).
Ses bactéries ont un rôle primordial parmi lesquels , on citera :
L’hydrolyse de l’urée qui diffuse à travers la paroi du rumen .
La dégradation des cellules épithéliales fortement kératinisées provenant
de la desquamation de la muqueuse du rumen.
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 34
glucides solubles sont hydrolysés de manière très rapide et en totalité (amidon des
céréales est dégradé à 90 – 95 % dans le rumen par une amylase bactérienne ). La
population microbienne dégrade aussi les glucides des parois (cellulose,
hémicelluloses et pectines ) en oses qui sont ensuite fermentés en anaérobiose selon
des voies bien connues (voir schéma du métabolisme des glucides pariétaux dans le
rumen ). Cette dégradation par des cellulases que seules les bactéries sont capables de
synthétiser, est lente et partielle ( de 80 à 90 % pour les fractions pariétales pour un
aliment très peu lignifié comme l’herbe jeune , à 40 50 % pour une plante riche en
lignine comme la paille ). Cette hydrolyse libère du cellobiose (2 ß glucose ), du
glucose et des pentoses.
La population microbienne du rumen –réseau tire de la fermentation des oses
provenant de l’hydrolyse des glucides pariétaux, l’énergie (ATP ) et le carbone qui lui
sont nécessaires pour son entretien ,sa croissance et sa prolifération. Les produits de
cette fermentation sont un mélange d’acides organiques à courte chaîne, dits acides
gras volatils, essentiellement acétique, propionique et butyrique ,et des gaz (gaz
carbonique et méthane ).Les produits intermédiaires (acides succiniques et lactique )
sont généralement utilisés par les microbes au fur et à mesure de leur formation .Le
ruminant trouve la majeure partie de l’énergie dont il a besoin dans les acides gras
volatils (AGV ) issus de la dégradation des glucides . Ils peuvent lui fournir de 65 à
75 % de l’énergie absorbée .
Avec les régimes habituels à base de fourrage utilisés par les ruminants , les
proportions relatives des AGV sont les suivantes (en % molécules )
- Acide acétique (C 2) 60 à 70 %
- Acide propionique ( C3 ) 15 à 20 %
- Acide butyrique ( C4 ) 10 à 15 %
- Autres AGV 2 à 5%
Les gaz formés au cours des processus fermentaires ,CO 2 et CH4 représentent
des pertes énergétiques pour les ruminants et sont rejetés par éructation .
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 36
Cycle des
pentoses
Glucose Fructose
ATP
Pyruvate Lactate
phase II : Fermentation
OAA
Malate
+ 2H
Formiate
CO2 Acétyl Coa Fumarate
H2
Succinate
Acéto-
acétyl-Coa
Succinyl CoA
Acétaldéhyde Acrylate
ATP
Méthyl malonyl - Coa
ATP Ethanol
Propionyl - Coa
2 ATP
ATP
Energie ATP
NH3
Chaînes carbonnées C ,H ,O
stéarique (C18 saturé ) qui sera digéré dans l’intestin (Soltner, 1994). Les acides gras
à longue chaîne d’origine alimentaire sont fixés sur les particules alimentaires avec
lesquelles ils passent dans le feuillet ou bien ils sont repris par les bactéries qui en
élaborent leurs propres acides gras .
II.2.7- Conclusion
Il sort du rumen –réseau la majeure partie des corps bactériens et une partie
plus faible des protozoaires. En ce qui concerne les constituants organiques des
aliments , les quantités dégradées dans le rumen –réseau dépendent notamment de la
nature de la ration .
II.2.7.1- Cas des fourrages : Ce problème se pose surtout dans les pays du
Maghreb et des zones tempérées en période de sécheresse et en hiver où les seuls
aliments distribués aux animaux sont les pailles et les foins.
Les données bibliographiques révelent que les constituants suivants sont dégradés
dans le rumen –réseau :
De 40 à 70 % des matières azotées , pratiquement la totalité des glucides
solubles,la majeure partie des polyholosides membranaires des fourrages non broyés :
* 90 à 95 % de la cellulose
* 80 à 90 % des hémicelluloses
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 41
Ces proportions pourraient être sensiblement plus faibles dans le cas de fourrages très
lignifiés.
Au total , 60 à 65 % de la matière organique digestible disparaît en moyenne
dans le rumen – réseau .
Remarque : le broyage des fourrages secs diminue le temps de séjour dans le rumen
et l’activité cellulolytique de la population microbienne , il s’ensuit une diminution
de la dégradation des membranes dans le rumen , une diminution de la quantité des
AGV et de CH4 formés , une augmentation des protéines alimentaires non
fermentées dans le rumen.(ITEB –INRAP, 1984 ; INRA 1995)
inférieure à celle du rumen (Giesecke et Engelhardt 1975 cités par Deswysen et al.,
1995) .Par contre la concentration des protozoaires n’est que de :
14 % du flux d’entrée omasal chez le mouton (Weller et Pilgrim 1974 cités
par Deswysen et al., 1995)
11 à 17 % du contenu omasal interlamellaire (Town et Nagaraja 1990
cités par Deswysen et al., 1995).
6.7 % de l’effluent omasal chez le mouton (Mc Sweeny, 1986 )
Tableau n° 8 : Absorption et sécrétion de différents électrolytes et minéraux dans le
feuillet
[de 04 moutons et 02 chèvres (Von Engelhardt et Hauffe, 1975 b)
et de 04 jeunes bovins
( Edrise et Smith , 1979) en % de l’effluent réticulaire pénétrant dans le feuillet]
cités par Deswysen et al., 1995.
sécrété en abondance , il intervient dans la lyse des parois bactériennes et facilite ainsi
la dissociation des bactéries fixées et des particules .On estime chez le mouton entre
30 à 70 % des microbes ( bactéries et protozoaires ) fixés aux particules provenant du
rumen qui sont détachées dans la caillette (Yang, 1991 cité par Toullec et Lalles,
1995). L’absorption porterait aussi sur les AGV non absorbés dans le feuillet (ITEB –
INRAP, 1984).
digestion des lipides se produit dans un milieu bi-phasique constitué d’une phase
particulaire insoluble et d’une phase micellaire soluble. Cependant et contrairement à
ce qui est observé chez les pré-ruminants ,la phase insoluble n’est pas une émulsion
de globules gras stabilisée par les phospholipides et les sels biliaires , puisque les
lipides sortant de la caillette sont liés à des débris végétaux , à des corps microbiens
ou à des cellules desquamées. Les acides gras non estérifiés sont progressivement
transférés dans la phase micellaire soluble , grâce à l’action détergente des lyso-
lécithines et des sels biliaires. Cependant très peu de données sont disponibles sur la
digestibilité des lipides dans l’intestin grêle (Doreau et al., 1994 , Toullec et al.,
1995 ). Le plus souvent , les mesures ont été effectuées à l’entrée du duodénum et
dans les fèces or le passage dans le gros intestin entraîne des modifications profondes
et variables .
incertaine et il existe peu de données sur les champignons bien que certains auteurs
signalent leur présence dans le gros intestin des grands ruminants (Kern et
al.,1974 ,Allison et al.,1975 cités par Tisserand et al., 1995)
D’après Beever et al., 1972 cités par Tisserand et al., 1995, la digestibilité
de la cellulose et des hémicelluloses dans le gros intestin de mouton (en % des
quantités qui y entrent ) est estimée de :
18.5 à 49.5 % pour la cellulose
24.9 à 48.1 % pour les hémicelluloses
Cependant les quantités qui y sont digérées , représentent de :
3.0 à 29.6 % pour la cellulose
7.9 à 41.1 % pour les hémicelluloses , des quantités digestibles dans la
totalité du tube digestif.
III.4.2-Les protéines
La quantité d’azote qui arrive dans le cæcum représente : 25 à plus de 50 % de
la quantité d’azote ingérée (surtout avec les rations pauvres en azote ) Ulyatt et al.,
1975 cités par Tisserand et al., (1995). La moitié de cet azote est sous forme soluble,
jusqu’à 17 % sous forme ammoniacale .Les protéines représentant 40 à 80 % de cet
azote ,sont d’origine alimentaire , microbienne et endogène auxquelles il faut ajouter
l’azote provenant du mucus sécrété par la paroi du gros intestin , les cellules
desquamées et surtout l’urée provenant du sang et diffusant à travers la paroi.
(Tisserand et al., 1995). Les bactéries du cæcum et du côlon proximal ont une
importante activité de protéolyse , de désamination , de décarboxylation et d’uréolyse.
La dégradation des protéines aboutit à la formation des acides aminés eux mêmes
dégradés en ammoniac, acides gras volatils et méthane (Mason et al., 1981). Selon
Dixon et Nolan (1982) cités par Tisserand et al.,( 1995) , plus de 3 g de azote
ammoniacal sont produits par jour dans le cæcum et le côlon proximal du mouton
dont un quart provient de l’urée endogène.
D’après Mac Neil 1988 cité par Tisserand et al., (1995) , le métabolisme de
l’azote dans le gros intestin apporte peu d’acides aminés à l’animal ( 6 % maximum
des apports ) mais le gros intestin participe de façon importante au reecyclage de
l’urée participant de ce fait pour 40 % au transfert net d’azote de l’ensemble du tube
digestif aux liquides corporels.
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 49
Le gros intestin qui n’a fait l’objet que d’un nombre réduit d’études,
comparativement au rumen, joue apparemment un rôle important dans le recyclage
de l’ammoniaque avec un rôle non négligeable dans la digestion des parois végétales
dans le cas d’une diminution du temps de séjour des digesta dans le rumen suite à un
niveau alimentaire élevé ou aussi lors de la diminution de l’activité cellulolytique
entraînée par des régimes riches en amidon rapidement fermentescible.( Tisserand et
al., 1995 )
IV.1-L’absorption
Elle s’opère le long des muqueuses du tractus digestif et principalement :
IV.2-L’utilisation métabolique
Les nutriments énergétiques et plastiques sont transportés par le sang jusqu’au
foie , puis apportés aux cellules où ils vont participer à une multitude de réactions
chimiques nécessaires à la vie et constituent le métabolisme. Ce dernier revêt deux
aspects liés entre eux : l’anabolisme et le catabolisme .
Les nutriments énergétiques : les ruminants tirent leur énergie des acides gras
volatils (AGV) issus de la dégradation de la cellulose ,ils constituent la principale
source d’énergie des ruminants 66 à 75 % de l’énergie disponible pour
l’organisme.L’énergie des AGV , du lactate et des corps cétoniques (ß -OH-butyrate
et acéto-acétate ) représentent environ 50 % de l’énergie métabolisable ingérée. Ces
valeurs sont inférieures chez les ovins (brebis taries ,gestantes ou en lactation)
[ Lindsay, 1993 cité par Journet 1995].
A cet effet , le taux de glucose sanguin des ruminants est inférieur à celui des
mono-gastriques alors que leur taux d’acides gras volatils est plus élevé .Il faut noter
que les AGV absorbés sont partiellement métabolisés par l’épithélium ruminal .
Environ 30 % de l’acétate , 50 % du propionate ,et 75 à 85 % du butyrate produits
dans le rumen sont utilisés ou métabolisés par la paroi du tube digestif [Bergman et
Wolfe 1971 ,Weekes et Webster 1975 ]cités par Journet et al., 1995. Les principaux
produits formés retrouvés dans la circulation sanguine sont : le lactate issu du
propionate et du ß -OH-butyrate issu du butyrate .
Krehbiel et al., 1992 cités par Journet et al., 1995, estiment que seulement
30 % du butyrate produit entrent dans le système porte ; alors que Seal et Parker, 1994
cités par Journet et al., 1995 confirment que plus de 50 % du propionate sont
métabolisés dans le rumen.
énergétique des nutriments azotés ,les acides aminés .Les nutriments utilisés à des fins
énergétiques ont deux fonctions .
*Par le catabolisme oxydatif , ils fournissent de l’énergie sous forme d’ATP
utilisable par les systèmes enzymatiques cellulaires comme fournisseurs d’énergie
nécessaire aux biosynthèses (anabolisme ).Ces nutriments empruntent les voies
métaboliques telles que la glycolyse, le cycle de Krebs ou l’oxydation des acides gras
à longues chaînes.
Tableau n° 11: Utilisation des différents substrats par les principaux tissus de
l’organisme (Remesy et Demigne 1981, ITEB –INRAP 1984)
Organe Sources d’énergie Utilisation de l’énergie Sources de carbone
pour les synthèses
Foie - A.G courts, moyens - Néoglucogénèse - AGV
- A.G longs - Uréogénèse - AG longs
- Protéosynthèse - Acides aminés
- Synthèse des lipoprotéines - Lactose , glycérol.
Tube digestif - Acétate, butyrate(R) - Absorption - Acides aminés
R= Rumen - AG longs (R) - Motricité
- Glucose (i) - Synthèse sécrétions digestives
i = intestin - Glutamine (i) - Renouvellement cellulaire.
- Corps cétoniques (i)
Rein - AG longs - Excrétion , Réabsorption - acides aminés
- Acides aminés - Néoglucogénèse
- Lutte contre l’acidose
Tissus adipeux - Acétate - Lipogénèse Acétate
- Glucose - Fourniture de NADPH principalement
- Lactate (±) Glucose (pour la
synthèse de glycérol)
Glande - Acétate - Lipogénèse - Acétate
mammaire - Glucose - Protéosynthèse - Corps cétoniques
- Synthèse du lactose - AG Longs
- Glucose
- Acides aminés
Muscles - AG Longs - Contraction musculaire - Acides aminés
- Acétate - Protéosynthèse
- Corps cétoniques
- Glucose
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 53
Ces essais montrent que le tube digestif dont le métabolisme est très intense , prélève
une quantité importante de glucose.
Le métabolisme énergétique concerne un très grand nombre de métabolites ,dont
beaucoup sont utilisés par les cellules comme combustible pour la respiration
oxydative .
Le glucose est considéré d’ordinaire comme le combustible le plus
important ,certainement vrai pour les non ruminants et même pour les ruminants dont
il reste indispensable pour certaines fonctions clés comme le métabolisme cérébral et
la lactation . Le métabolisme énergétique des ruminants est constitué du métabolisme
glucidique et lipidique.
Chez les ruminants , le glucose circulant résulte de l’absorption intestinale de
glucose et de la néo-glucogénèse (NGG). Ce glucose provient aussi de l’amidon qui a
échappé à la dégradation ruminale et aussi de glucosanes de réserves des micro-
organismes du rumen-réseau. La glycémie est faible au cours d’un jeûne ( à partir du
deuxième jour de jeûne ) (Ndibualonji et al., 1997 ) si l’apport est insuffisant en
énergie (par manque d’aliments précurseurs du glucose ) ou aussi lors de carence en
cobalt (car chez les ruminants la vitamine B12 conditionne l’utilisation de l’acide
propionique pour la néo-glucogénèse) (Haddad, 1981; Jouany et al., 1995).
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 55
Les états d’hyperglycémie chez les ruminants peuvent être rencontrés chez les
animaux recevant des rations à base d’ensilage de mais que chez ceux alimentés au
foin ou lors de consommation d’aliments concentrés(Rowlands et al., 1974 ).
Selon Haddad, 1981, le niveau d’ingestion n’a d’effet ni sur la glycémie moyenne
journalière ni sur l’évolution durant la journée.
Facteurs de variations
Des variations peuvent exister :
- entre les troupeaux de bovins.
- L’âge : la glycémie diminue chez l’agneau dés la deuxième semaine et se
stabilise au niveau de l’adulte aux environs de quatre mois.
- La saison : le taux augmente en mai et en novembre.
- Chez les femelles ruminants dans les heures qui suivent le vêlage, la
glycémie peut atteindre 2 g/l sous l’action des catécholamines (Sauvant,1980 cité par
Haddad, 1981).
- La concentration du glucose sanguin est diminue en fin de gestation , à la
suite de l’utilisation du glucose par l’utérus (Rémond et al., 1973 ; Grizard, 1979)
cités par Haddad, 1981).
- La concentration du glucose sanguin est minimale au début de la
lactation ,et augmente ensuite chez les vaches laitières.
- Chez la brebis , il a été noté un accroissement rapide de la glycémie juste
après le part.(Scott et al., 1976 cités par Haddad. 1981)
- L’hypoglycémie de nutrition a pour effet de provoquer des anoestrus et
d’augmenter l’incidence d’acétonémie et d’infertilité (Payne et al., 1974 , Savaria
1975 cité par Haddad 1981).
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 56
- Selon plusieurs auteurs cités par Payne, 1983, en cas de sous alimentation
grave, les acides gras libres plasmatiques peuvent être multipliés par cinq. Alors que,
le taux de glucose passe de la valeur normale 45 mg/100ml à une valeur bien souvent
inférieure à 40 mg /100ml. Ces résultats doivent être interprétés cependant avec
prudence dans les troupeaux soumis à des carences énergétiques marginales .
cétoniques ont un taux dans le sang de la vache entre 5 et 10 mg/100ml .Le butyrate
restant est métabolisé dans le foie où il est glucoformateur .
c-L’acide acétique : Outre son utilisation directe par la mamelle pour la synthèse des
acides gras courts et moyens des matières grasses du lait , l’acide acétique est
métabolisé rapidement en acétylcoenzyme A ou acétyl Coa qui est une molécule
organique riche en énergie , qui occupe une position clé dans les métabolismes ,
comme introducteur d’acides gras .
Les destinées de l’acétate se lient à l’acétyl selon les voies métaboliques suivantes :
La voie 1 : l’acétate peut entrer dans le cycle de Krebs où il est oxydé et fournit de
l’énergie (ATP) , il faut pour cela qu’il y ait suffisamment d’acide oxalo-acétique
dans le cycle pour alimenter la combustion
La voie 2 : il peut servir de point de départ à la biosynthèse des acides gras à longue
chaîne et donc alimenter un des éléments de la synthèse des lipides ou lipogénèse
La voie 3 : cette voie est empruntée quand les voies 1 et 2 sont saturées ou
impossibles.
L’acide acétique donne naissance alors , via l’acétyl CoA , à des corps cétoniques qui
peuvent être utilisés à des fins énergétiques s’ils ne sont pas en excès ; s’ils le sont ils
deviennent alors toxiques et provoquent l’acétonémie ou acétose . On dit que l’acide
acétique est cétogène. L’acétyl CoA peut aussi servir de précurseurs à la synthèse du
cholestérol , lui même précurseur des acides biliaires , des hormones stéroïdes et de la
vitamine D3.
Cholesterol
Corps cétoniques
CO2 3
OAA 1
Succinate
cétoglutarate
Facteurs de variations
La lipémie dépend :
- De l’âge et du sexe : selon Vermorel (1981) , les femelles sont plus précoces que
les males castrés et plus encore que les males entiers dans le développement du tissu
adipeux .
- Les productions ( la gestation et la lactation ) semblent avoir une influence
importante . Chez les vaches laitières , on observe une teneur plus élevée en lipides
que chez les autres types de vaches (allaitantes ou taries). La quantité des acides gras
prélevés dans le courant sanguin peut s’accroître quand les les lipides circulants
augmentent en particulier lors de mobilisation des réserves énergétiques en début de
lactation .Cette augmentation porte sur les acides gras non estérifiés [(Enjalbert,
1994 ; Raphael et al., 1973) cités par Haddad, 1981 ; Sauvant et al., 1978 ;
Haddad, 1981].
- Les états d’inanition chronique (cachexie ) provoquent une diminution de la
lipémie (Haddad, 1981).
des triglycérides augmente vingt fois, celui du cholestérol estérifié huit fois et celui
des acides gras libres trois fois. Le foie est incapable d’augmenter la sécrétion de
lipoprotéines capables de transporter cette graisse en dehors du foie (lipotropie). La
surcharge hépatique est un facteur important à considérer pendant la sous
alimentation, mais aussi pendant le rétablissement et la réalimentation (Payne, 1983).
VI.2.1.3.3- Le cholestérol
Dans le sang , le cholestérol est toujours lié à une protéine et à une ou plusieurs
molécules de phospho-lipides formant la lipoprotéine .Il se présente sous deux formes
estérifiée (70 %) et non estérifiée (30 %) . Il a une double origine ; alimentaire et
endogène .Il est surtout synthétisé dans le foie et également dans l’intestin , les
surrénales , les testicules , les ovaires , la peau et le système nerveux (Haddad. 1981 ,
Sommer H. 1984) .
Glucose AA
C3 AG C2 C3 C3
Mêmes
phénomènes que
pour les réservoirs
gastriques
Veine porte
C4
Glucose FOIE
TG
AG longs
Sang périphérique
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 63
La proportion des diverses fractions des protides sériques varie selon l’espèce
animale , tandis que chez l’homme , le taux des albumines est plus élevé que celui
des globulines , la relation est inverse chez les animaux de la ferme .
Chez les mammifères adultes , le taux global des protéines plasmatiques varie entre 6
et 8 %.
La teneur du sérum en protéines totales diminue en cas d’alimentation carencée en
protides . La fraction albumine diminue surtout dans les affections hépatiques car
ces protides sont en grande partie synthétisés dans cet organe .Les globulines sont
élaborées dans le foie et dans les cellules du système réticulo-endothélial ; il y’ a
augmentation dans beaucoup de maladies infectieuses chroniques .
Le plasma sanguin est par définition un liquide intra-vasculaire et la pression
osmotique ( ou oncotique ) intra-vasculaire générée par les protéines plasmatiques
s’oppose à la pression hydrostatique dans les espaces tissulaires .Cette action empêche
la sortie de trop grandes quantités de liquides plasmatiques dans la région des
capillaires artériels ; dans les capillaires veineux d’autre part , la pression oncotique
des colloïdes du plasma permet la réabsorption d’une partie de l’eau tissulaire.
Lorsque le taux des protéines du plasma diminue (hypoprotéinémie), cette
réabsorption est défectueuse et l’eau s’accumule en excès dans les tissus.
L’hypoprotéinémie est rencontrée dans diverses infections chroniques accompagnées
de troubles nutritionnels (comme dans la tuberculose, la cachexie , l’insuffisance
hépatique , le syndrome néphrotique , les endoparasites ,les syndromes de
malabsorption et de mal-digestion et dans le cas de brûlures sévères ).
L’albumine est synthétisée dans le foie, elle est formée d’une seule chaîne
comportant 610 acides aminés. Elle sert comme molécule de transport pour la
bilirubine, les acides gras, les éléments à l’état de trace et plusieurs drogues. Certains
de ses sites de liaison sont hautement spécifiques et saturables alors que d’autres le
sont beaucoup moins (Kolb, 1975).Ce sont les sérums-albumines qui jouent le rôle
principal dans le maintien de la pression oncotique du plasma car elles ont un poids
moléculaire plus faible que celui des globulines. La teneur globale en protéines du
sérum est en relation avec celle du secteur hydrique , aussi le taux de protéines
sériques semble augmenter ou à l’inverse diminuer en cas de déshydratation ou
d’hyperhydratation . La teneur en albumine du sérum diminue chez les vaches
laitières à la période du vêlage et ne retrouve sa valeur du départ que progressivement
au cours des trois mois suivants (corrélation directe avec la lactation ).En revanche ,
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 65
le bilan protidique n’est que très peu influencé par la méthode d’élevage et
d’alimentation (Rosenberger, 1979 ).
Tableau n° 16 : Normes physiologiques des protéines totales et de l’albumine
sériques chez le mouton.
1 – les protéines totales Protéines totales ( g/dl) références
Normes établies au foin 7.20 0.31 Haddad, 1981
Normes bibliographiques 6.23 0.10 Tollesrud et al., 1971(a)
6.90 0.7 Smith et al., 1978 (a)
a : ( brebis gravide ou en lactation ) ; (a) : cités par Haddad, 1981 ; (b) : cité par Schmid et al.,
1986.
trouvé une corrélation entre le taux d’albumine sérique et la fertilité chez les vaches
laitières .
Le mini-profil biochimique de Blowey cité par Haddad 1981, portant sur 03
paramètres, glucose , urée et albumine fait ressortir que :
- le taux de glucose indique le niveau énergétique de la ration
- le taux d’urée reflète la quantité d’ammoniac dans le rumen
- le taux d’albumine témoigne du stockage des protéines
Dans le cas où l’on trouve , un taux de glucose faible associé à un taux d’urée élevé et
un taux d’albumine presque normal cela indique que le troupeau reçoit un foin de
mauvaise qualité.
Beaucoup de chercheurs , ont noté un faible taux d’albumine et des œdèmes chez les
veaux et les vaches qui ingèrent une ration protéique très pauvre .Dans ce cas ,le
changement dans la concentration en albumine est dû à l’insuffisance des entrées. Une
autre cause d’hypo-albuminémie est l’augmentation non compensée des sorties.
- Facteurs de variations
Les augmentations et les diminutions de la teneur globale en protéines dans le sérum
sanguin , d’origine pathologique ,s’accompagnent également de modifications dans la
répartition des diverses fractions protéiques du sérum.
Ainsi chez les veaux et les jeunes bovins, on observe une hypoprotéinémie traduisant
une hypo-albuminémie ,à la suite d’une diarrhée importante ou d’helminthoses
gastro-intestinales par élimination de grandes quantités de protéines au niveau de la
caillette ou de l’intestin .Bien que l’on ne sache pas avec certitude où se trouvent les
sites de dégradation de l’albumine , il existe des maladies du foie et du tractus
digestif comme la fasciolose et la maladie de Johne (ou la paratuberculose) qui
entraînent une fuite intestinale excessive des proteines sériques dont le taux dépasse la
capacité de synthèse hépatique .
*Dans la fasciolose ovine la demi-vie de l’albumine passe de 400- 470 heures
(valeurs normales) à 110- 280 heures. Cela est dû à la fuite de l’albumine, par
l’intermédiaire de la bile, dans le tractus gastro-intestinal .( Payne 1983)
NUTRITION DES RUMINANTS MEZIANE T 67
Chez les non-ruminants, l'urée produite dans le corps est toujours entièrement perdue
dans les urines. Plusieurs auteurs estiment que l’urée sanguine est l’indicateur
essentiel du taux azoté de la ration . Elle augmente :
avec l’importance des apports azotés
avec un catabolisme accru par le jeûne (Ndibualonji et al., 1997 )
suite à une intoxication par l’urée lors d’adjonction dans la ration ,
suite à une sous nutrition énergétique
Par contre un taux faible de l’urée sanguine peut signifier que la ration est riche en
amidon ou faible en apport azoté . (Haddad 1981, Rémond et al.,1996). Cependant
Wolter (1992) estime que c’est l’urée du lait qui constitue un bon indicateur du
rationnement azoté .
- Facteurs de variations
L’urémie n’est pas influencée par la génétique mais peut avoir des variations
suivant :
- la race , l’âge aussi bien chez les ovins que chez les bovins (Haddad 1981).
VI.2.2.3– Créatinine
La créatine en se déshydratant spontanément donne naissance à la créatinine.
La créatinine est une petite molécule cyclique dont le taux plasmatique , pratiquement
indépendant de l’apport protéique alimentaire reflète la masse musculaire du sujet
concerné.
Pour un sujet donné , le taux plasmatique , la quantité de créatinine éliminée
quotidiennement dans les urines , constituent des paramètres biologiques
remarquablement fixes.