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Les Bases de la Nutrition

Azote et Protéines

NUTRITION
L'alimentation azotée des
animaux domestiques
1770 Découverte de l'azote
~ 1840 Formes alimentaires d'azote nécessaires aux animaux
(Boussingault, vers 1843)
Terme "protéine" (Mulder 1839: importance primaire)
1900 Notion de qualité des protéines
1906-1935 Découverte des acides aminés
1910 Notion d'acide aminé essentiel
1990 Acides aminés digestibles
• Généralités
– Définition
– Importance
• Utilisation de l'Azote alimentaire

• Protéines et alimentation de l'animal sain

• Conséquences pratiques : productivité et santé


animale
Les Protéines :
diversité et complexité

Ac. Am. R' Polypeptide R1 O R3


| | || |
NH3+  C  COO NH3+  C  C 
| |  N|  C|  COO
R R2 H R4
Protéine
AA Urée O
||
NH2  C  NH2
Qu’est ce qu’une protéine ?

Séquence de plusieurs dizaines à milliers d’acides aminés


reliés par une liaison peptidique

R2

NH CO CH NH CO

CH NH CO CH

R1 R3
acide aminé 1 acide aminé 2 acide aminé 3
20 acides aminés dont 10 indispensables
Glycine Sérine
• Simples • Hydroxylés
Alanine Thréonine

Valine Lysine
• Ramifiés Leucine Arginine
Isoleucine • Basiques Histidine

Cystéine
• Soufrés Méthionine Proline
• Cycliques
ac. Aspartique Phénylalanine
• Diacides ac. Glutamique
Tyrosine
et leur • Aromatiques Tryptophane
Asparagine
dérivé aminé Glutamine
Matières azotées alimentaires : classification
Critères
Analyse
globale MAT

MA protéiques ANP
Analyse
biochimique
Peptides Amines
Protéines
Acides aminés Urée
Analyse
physico-chimique MA insolubles MA solubles

Biologique MA non MA dégradables


(Réticulo-Rumen) (MA fermentescibles  NH3)
dégradables
Dans l'intestin
MA Microbiennes
Indigest. PDIA
Importance des protéines : le flux azoté

Protéines ingérées

Ni Fèces = Nf

Acides Aminés

Renouvellement Protéines :
des Protéines - structurales
corporelles (muscle, os, peau)
- fonctionnelles
Urée = Nu (enzymes, hormones)
Importance des Protéines

• Nutritionnelle : remplacer les pertes liés au


fonctionnement de l'organisme
• Economique : un des composants le plus couteux
de la ration
• Zootechnique : fertilité et lactation, performances,
qualité de la peau et de la fourrure
• Sanitaire : intégrité corporelle et immunité
• Psychologique :culture et affectivité
• Généralités
• Utilisation de l'Azote alimentaire
– Utilisation digestive
– Utilisation métabolique
– Evaluation de l'efficacité protéique de la ration
• Protéines et alimentation de l'animal sain

• Conséquences pratiques : productivité et santé


animale
Estomac Intestin grêle Côlon
Le tube Cæcum
digestif 18 % 8%
71 %
(en % du
46 m 3%
volume total)
9% 21 % 54 %
Herbivores 16 %
22 m
15 %
12 % 50 %
23 %
3,5 m
29 %
21 % 30 %
Omnivores
8%
22 m

23 %
Carnivores 60 % 15 %
4m
L'alimentation azotée : Utilisation digestive
1- Modalités : Monogastriques / Polygastriques
FERMENTATION
DIGESTION MICROBIENNE
GASTRIQUE NH3 RUMINALE

simplification DIGESTION
INTESTINALE GASTRIQUE
DIGESTION
hydrolyse ± totale INTESTINALE
AA libres
ABSORPTION ABSORPTION
oligo-peptides

FERMENTATION FERMENTATION
MICROBIENNE NH3 MICROBIENNE
TERMINALE TERMINALE

FECES FECES
L'alimentation azotée : Utilisation digestive
1- Modalités : Monogastriques vs Ruminants
- Digestion enzymatique gastrique coupure de caséine K
(paracaséinate de Ca)
jeunes non Chymosine = présure Coagulation caséine
sevrés (pH 6,5) (veau, agneau, chevreau) Protéolyse modérée

coupe après AAA Pepsine + HCl Protéines


et AAdiCarb +
(pH 1,6-2,4 et 3,3-4) Polypeptides AA
Pepsinogène + libres
oligopeptides

Polypeptides

INTESTIN
L'alimentation azotée : Utilisation digestive
1- Modalités : Monogastriques vs Ruminants
- Digestion enzymatique intestinale intraluminale (suc panc.)
activité Protéines Polypeptides
(Entero- Trypsinogène

coup. li. COOH kinase)
Trypsine
+ AA
ap. AA(bas) Lys, Arg Polypeptides
Chymotrypsinogènes
libres

coup. li. COOH
Chymotrypsines ABC
ap. AA(Ar)
Pro-carboxypeptidases
libère AA-Cterm
 Oligopeptides AA
Carboxypeptidases* AB libres
ap. AA sauf Pro
Pro-elastase
coup. li COOH 
ap. AA(non polR) Elastase
type Gly, Ala, Val Oligopeptides et dipeptides

* exopeptidases Protéines indigestibles


L'alimentation azotée : Utilisation digestive
1- Modalités : Monogastriques vs Ruminants
- Digestion enzymatique intestinale membranaire et intracellulaire

(membranaires) Protéines
indigestibles
activ. tryposine Enterokinase

coupure ap. Oligopeptides


Aminopeptidases N&A
AA Nterm et Dipeptides

(exopeptidase) Dipeptidylpeptidase IV
hydrolyse Oligopeptides AA
dipeptides (intracellulaire) et Dipeptides libres
(endopeptidase) Iminodipeptidase (=prolinase)
L'alimentation azotée : Utilisation digestive
Site d'action des protéases digestives

Suc Gastrique (Pepsine + HCl) (pH 1,7-2,2)

H2N - Ala - Glu - Leu - Lys - Ala - Cys - Ile - Phe - Pro - Asp - Ala - His - COOH

Aminopeptidase Trypsine Chymotrypsine Carboxypeptidase


Suc intestinal
(pH 8-9) Suc Pancréatique (pH 8-8,4)
Digestion et absorption des protéines
Intestin Entérocytes
Acides
Protéines
Aminés
transp.
AA
oligo-
peptides
pepsine peptidase
trypsine
chymotrypsine
carboxypeptidase
di- transp.
peptides pept.
aminopeptidase
élastase

acides transp.
aminés AA
L'alimentation azotée : Utilisation digestive
1- Modalités : Monogastriques vs Ruminants
- Catabolisme azoté dans le réticulo-rumen
Protéines dégradables N non protéique

30 - 50 % des bactéries
sont protéolytiques Peptides
(protéases extracellulaires)
+
protozoaires Acides aminés NH3
(70 % de N soluble rumen)
pH optimal 6 à 7
Leu
AF ramifiés (isoacides) Ile
Val
AGV
Facteurs de croissance de la
flore (cellulolytique ++) Met
Soufre Cys
L'alimentation azotée : Utilisation digestive
Métabolisme azoté du réticulo-rumen NH3 > 0,4
mg/100ml
salive
RATION MAT sg jugulaire
MA non dégradables intoxication
RUMEN MA dégradables
paroi
• pH  6,8 A non Prot.
• NH3 (mg/l) Foie
excès
mini 50 AGV NH3 urée
maxi 500
ENERGIE CO2
• Synth µbiN
195 g MA MA microbienne
par kgMOD (80% prot., 20% ac. nucléiq.) lait
jusqu'à 30-50% d'ANP glucopept.…)
urine
Protéines Protéines d'origine
INTESTIN microbienne
d'origine
Protéines AA
alimentaire sang
digestibles
Côlon N Indigestible NH3
L'alimentation azotée : Utilisation digestive
1- Modalités : Monogastriques vs Ruminants
- Digestion azotée dans le réticulo-rumen
Rumen Int. grêle Côlon
MANDég
MADég
salive MAM Digest. NH3
65-90 %
NH3 Digest.
80 % Acides
ATP RUMEN
Aminés • pH  6,8
• NH3 (mg/l)
urée mini 50
recyclage maxi 500
Foie • Synth µbiN
Rein 195 g MA
(urine) par kgMOD
L'alimentation azotée : Utilisation digestive
1- Modalités : Monogastriques vs Ruminants
- Cinétique de la dégradation ruminale des protéines

% restant ds RR % N insoluble restant ds RR

100
protéines tannées
phase
s/p distillerie &
de
brasserie
latence
graines de coton

non disponible soja, colza, blé


orge, avoine
temps 48 h
entrée attachement
ds RR bactérien
Utilisation digestive des protéines :
2- facteurs de variation

• Liés à l'animal
– âge : jeune et âgé < adulte
– race : grandes races < autres
– état de santé : Syndrome malassimilation-
malabsorption (SIBO, protein loosing enteropathy)
• Liés à l'aliment
Utilisation digestive des protéines :
2- facteurs de variation

• Liés à l'animal
• Liés à l'aliment
– origine des protéines : protéines animales >protéines
végétales (anti-enzyme ; glucides associés)
• (ex : CN) CUD prot: panse 93,2 %
poumon 88,7 % > T.
soja 77,8 %
filet 91,7 %
- attention : protéines enzymo-résistantes :
collagène cru - scléro-protéines - phanères (Neirick et al., 1990)
– traitements thermiques des aliments
– autres composants de la ration (fibres sol > fibres insol)
L'alimentation azotée : Utilisation digestive
2- Facteurs de variation
Cinétique de la dégradation ruminale des protéines
Tps de 1/2 dégradation (h) Dégradation MAT (%)

100 95
50
T. tannés 80 72
maïs
Luz.DH 60
30 Far. poisson 63
P. Bett. T. soja
blé, orge, Fourrages crues, grille 1mm
extrudées 150°C, grille 1mm
Pois
10 crues, grille 5 mm
0
40 60 80 100 8 16 24
Dégradabilité (%) Heures d'incubation in sacco
(INRA, 1988) de Graines de Lupin
(Cros, 1991 ; Kibelolaud, 1991)
• Généralités
• Utilisation de l'Azote alimentaire
– Utilisation digestive
– Utilisation métabolique
– Evaluation de l'efficacité protéique de la ration
• Protéines et alimentation de l'animal sain

• Conséquences pratiques : productivité et santé


animale
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
Schéma général du métabolisme azoté
Acides aminés exogènes Protéines endogènes
(Alimentation) (protéolyse tissulaire)

"Stockage" Pool des acides aminés Excrétion


(foie, muscles, plasma) (reins)

Synthèses Désamination
(protéines corporelles)
(Hb, prot. cellulaires) Partie non azotée NH3
(hormones, enzymes)
(productions)
Amination Oxydation
C.Cétoniq. Glucose Urée
corps terniaires du pool métabolique CO2 , H2O
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
1- facteurs intrinsèques : Notion d'AA indispensable
PV
souris zéïne Sans ajout de Tyr, la zéine comme
adulte + Tyr seule source d'azote ne permet pas la survie
+ tryptophane L'ajout de Try est nécessaire à maintenir le poids
 Tyr & Try sont des AAi

t
Willcock & Hopkins 1906

PV
gliadine
souris + Lys La gliadine (protéine du blé) est pauvre en Lys
jeune L'ajout de Lys est nécessaire permettre la
+ tryptophane croissance de jeunes souris
 Lys est un AAi

t
Osborne & Mendel 1911
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
1- facteurs intrinsèques : Notion d'AA indispensable
AA indispensables Rat Chien Souris Poulet Homme Porc
Nb : Ent (Croiss) 7 (9) 9 (9) (11-12) 8 (10)
Val + + + + + +
Thr + + + + + +
Ileu + + + + + +
Met + + + + + +
Try + + + + + +
Lys + + + + + +
Leu 0 (+) + + + + +
Phe 0 (+) + + + + +
His 0 (+) + + + 0 +
Arg 0 (±) ± 0 ± 0 +
Tyr + (0) 0 0 0 0 0
Glu 0 0 0 +? 0 0
Gly 0 0 0 + 0 0
Terroine 1952, modifié par Jacquot et Rérat, 1966
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
1- facteurs intrinsèques : Notion d'AA indispensable
Equilibre qualitatif, notion variable, non extrapolable à tous
AA Espèce Stade physio Forme Précurseur
Val L
Leu 0 c/z rat ad. + rat en croiss L
Ileu L
Gly Vol

S Met DL Met(2CH)Cys
OH Thr L 0

A Phe 0 c/z rat ad rat en croiss L Phe (+OH)Tyr


A Try L

diN Lys L 0
diN His 0 c/z H, rat ad rat en croiss L
diN Arg CT, PC (vit cr) L
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
Mise en évidence du rôle primordial de l'acide aminé le + limitant
Etude chez le porcelet après sevrage (Lewis, 1977)
GMQ (g/j)

150
0,97 % Lys

100
0,57 % Lys

50

0,1 0,2 0,3


% Tryptophane
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
2- facteurs intrinsèques : Notion de facteur limitant
Equilibre quantitatif %du besoin (ex. GMQ permis)
100
Equilibre parfait AA non I

10 AAIndispensables
Niveau du besoin (GMQ max)
Niveau permis (GMQ observé)
1 seul facteur limitant : Lys
par défaut Lys
3 facteurs limitants
I : Lys
II : Thr
III : Met
Met Thr Lys
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
3- facteurs intrinsèques : Apport simultané
Equilibre quantitatif
 Repas d'AA sans arginine  en quelques heures :
• vomissements
• spasmes musculaires par
• ataxie Hyperammoniémie
• hyperesthésie
• spasmes tétaniformes (Morris & Rogers, 1977, 1978)
 Coma puis Mort
 Disponibilité rétardée de la lysine (poudre de lait
surchauffée - veau)
 retard de performance
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
CCL Valeur biologique : facteurs de variation intrinsèques
protéine à synthétiser i i i i

i i i
protéine i i i i
alimentaire i i i i i i
i i
facteur limitant
i
TOUS les TOUS
acides aminés en QUANTITES disponibles
INDISPENSABLES (i) EQUILIBREES SIMULTANEMENT

Mieux ces conditions sont respectées,


meilleure est la valeur biologique de la protéine alimentaire
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
2- Facteurs de variation extrinsèques
a - interaction avec les autres constituants de la ration
 taux énergétique de la ration : relation azote-énergie
Rétention azotée (RN)
RN
apport NRJ supplé => lip. util. NRJ pour détox. l'N exces
RNmax
génétique N3 E3
RN N2
E2
N1 apport N supplé pas
utilisé/manque d'NRJ
E1

E apport Energie
(kcal/P0,75) apport Azoté
jusqu'à saturation des capa. (mg N/P0,75)
génétiques de rétention d'N

 taux présence de glucides : ex. chienne en gestation


Equilibre glucides / lipides / protéines chez la
Chienne en Gestation
 Essais de Romsos et al., 1981 Régime 1 Régime 2
DER (kcal/kg aliment) 1290 1370
Apport de l’énergie par
Protéines 26 26
Lipides 30 74
Glucides 44 0
RPC (g prot./Mcal EM) 65 65
Chiots vivants à 3 j 27 (96%) 18 (56%)*

 Essais de Blaza et al., 1985


Eau 77,9 % ; Prot. 12,2 % ; MG 5,2 % ; Miné. 3,1 ; RPC 140
+/- 3 % amidon (= 11 % de l’EM totale)
 Pas de différences entre groupes (5 fem. Beagle, 7 fem. Labrador)
 L'apport de protéines (RPC140) permet néoglucogénèse
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
2- Facteurs de variation extrinsèques
b - modifications par les traitements de l'aliment : ex. par chauffage
réaction de Maillard (lys-sucre réducteur)
réaction de condensation : lysino-alanine (far. viande et poisson)
c - interactions entre ac. aminés : toxicité de cert. AA
Met : dépression croissance / carence II en Thr
Lys-Arg : Lys =>  réabs. tubulR Arg 
CEP  act. arginase  pertes U
g gain / fact.  Maillard +
 appétit
anti-
g prot ing.
trypsique
1,5
Tourteau de soja
Sur des poussins
(Evans-Gennis, 1946)
1
30 60 30 30 60 Durée autoclavage
100 100 120 130 130 T°C autoclavage
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
2- Facteurs de variation extrinsèques
d - Minéraux et vitamines :
K : cofacteur d'enzymes de synthèse protéique (5mEq K / gN assimilé)
Zn : dans + de 200 protéines (ex. ARNase, ARN polymérase, synth. prot.)
Vit B6 (pyridoxine) : réactions de transamination, indispensables
désamination, décarboxylation à synth. niacine
Vit B2 (riboflavine) : désamination oxydative à part. Try

e - Additifs
- Anabolisants : modif. équil. hormonal & croissance (Chapon)
favorise anabolisme <> anabolisme
=>  GMQ et  N retenu /  N urinaire (Oestrogènes, Veau)
(oestrogènes, androgènes, progestagènes, acétate de trembolone (TBA),…)
interdits CEE 31 déc . 1986

- Antibiotiques & Probiotiques


L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
2- Facteurs de variation extrinsèques
e - Additifs
Antibiotiques : per os, monoG (et Rumt), fact. de croissance
seuls restent autorisés : monogastriques en croissance (ppm)
Porc Poulets
salinomycine-sodium 15-30 50-70
avilamycine 10-20 2 ,5-10
flavophospholipol 1-20 1-20

=> limite gaspillages liés à prolif. bact. dans TD prox.


=> limite désamination et catabolisme/bact. ds TD distal => épargne Arg,
évite surmenage hépato-rénal en diminuant la détox de sub ces abs. ds TDdistal
=> protègent épith. TD (épith + mince, entretien - coûteux)

Probiotiques : per os, MonoG : Bacillus cereus (Pc, Lp)


Rumt : Saccharomyces cerevisiae (BVE)
L'alimentation azotée : Utilisation métabolique
Conclusion :
Efficacité métabolique (ou coefficient de rétention de l'azote)
revient au ratio N retenu / N absorbé
dépend : - de la qualité propre de la protéine
- de l'équilibre général de la ration
mais aussi de facteurs propres à l'animal, susceptibles d'être
modifiés artificiellement par modification de l'équilibre endocrinien. Les
anabolisants sont interdits en CEE actuellement, mais la bataille contre les
USA en particulier n'est pas terminée.

Physiologiquement, l'utilisation métabolique de l'N varie. Certaines


tendances peuvent être évoquées :
- Jeunes en croissance : bonne efficacité,  avec l'âge ds ttes les espèces
ex. Veau : de 80 (naiss) à 30 % à 18 sem. : /  part protéique du croît
- Ponte : bonne efficacité : 70 %
• Généralités
• Utilisation de l'Azote alimentaire
– Utilisation digestive
– Utilisation métabolique
– Evaluation de l'efficacité protéique de la ration
• Protéines et alimentation de l'animal sain

• Conséquences pratiques : productivité et santé


animale
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
Efficacité biologique d'une protéine donnée
pour un objectif particulier :
Fèces Urine
ENTRETIEN
N ingéré N digéré N retenu
PRODUTIONS

CUD VB
Coefficient d'utilisation digestive Valeur biologique

CUP
Coefficient d'utilisation Pratique
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
Efficacité protéique à 3 niveaux :

DIGESTIF

Fèces Urine
ENTRETIEN
N ingéré N digéré N retenu
PRODUTIONS

CUD VB

X METABOLIQUE

CUP
GLOBAL
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
Méthodes d'appréciation de la qualité protéique d'un aliment
MAt • Mesures in vivo : Digest. apparente
Digest. réelle
CUD +/- Digest. iléale
• Mesures in vitro : solub. pepsine/HCl
solub. multienzym.
MAd • Mesures directes /
• Dosage d'AA : dans l'aliment - méthodes des bilans
- AAi : ap. hydrolyse chim. : AA totaux - analyse des carcasses
ap. hydrolyse enz. : AA disponibles CUPN
fixation dinitrofluorobenzène : Lys dispo
- OH-proline => collagène (VB<)
VB • Evaluations indirectes /
dans tissus animaux
- AAi libres sang.ou tissul. tests de croissance:
- urémie - CEP
- act. enzym : larves, moississures - CEPnet
protoZ : Tetrahymena pyriformis - comp. courbes de
MAn • Mesure directe in vivo : Nretenu/Ndigéré croissance "Slope-ratio"
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
1- Efficacité digestive de l'azote alimentaire
a - Mode d'expression
NI - NF
CUD apparent = CUDa = x 100
NI
Absorbé (NA)

Ingéré
(NI)
? Excrété
(NF)

CUD réel
Le CUD réel de l'azote
gaz Absorbé (gaz)

Excrété
Ingéré
Fi (F)
(I)
fe
Endogène

I - (F - fe) I - F - Gaz
CUDr = x 100 CUDr = x 100
I I
CUDr > CUDa CUDr < CUDa
ex. : fe = 150 mg prot./kg/j plutôt chez les ruminants
c/z Chien (Meyer, 1982) Ru > CV > PC > carnivores
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
1- Efficacité digestive de l'azote alimentaire
b - méthodes d'appréciation
• Méthodes expérimentales
• In vivo Directe : CUDa : Ningéré-Nfécal/Ningéré
Indirecte : méthode des traceurs - fistulisation
• In vitro
• N(fe) estimé / solubilité dans pepsine-HCl ( prot. indigestibles fécales)
même si les prot. bact. ne sont pas toutes digest.
(MonoG 0,1-0,25 g/100gMSi - CN150mg/kg/j - Ru 0,4-0,5 g/100 gMSi)
• MonoG : Solubilité pepsiq. puis syst. multienzymatique (Dufour, 1988&1992)
• Ru : Solubilité MA dans tampon bicarbonate-phosphate-Na (Durand, 1974)

• Méthodes analogiques (tables)


• Résultats : Prot. végétales (80) < animales (90) sauf Tt X
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
2- Efficacité métabolique de l'azote alimentaire
Méthodes d'appréciation de la VB

• Méthodes chimiques  dosage d'AA dans l'aliment


 Lysine disponible
 taux OH-proline
• Méthodes microbiologiques
 Tetrahymena pyriformis
 Streptococcus zymogenes
• Méthodes biologiques
 directe in vivo
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
2- Efficacité métabolique de l'azote alimentaire
Méthodes d'appréciation de la VB
• Méthodes chimiques  dosage d'AA dans l'aliment
- index de Fauconneau : AAi en %AAtot
- score chimique de Mitchell : AA le + limitant
par comparaison g AA / 16 g N Déficit Score
à protéine de AA Blé Œuf (%) chimique
Arg 4,8 6,94 31 69
référence (œuf) His 1,51 3,24 53 47
Lys 1,91 7,68 75 25
Phe 3,6 6,66 46 64
… … … … ...
9 ou 10
AAe(prot)
- index des AAi (Oser) : x 100
AAe()
- index d'équilibre (Arnould) : I = a/a x b/b x ... x (aane/aane)9
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
2b- Méthodes d'appréciation de la VB
• Méthodes chimiques  Lysine disponible :
• Carpenter (55 puis 57) : bons résultats a/c prot. animales
2-4 dinitrofluoro-benzène : réagit a/c gp libres => dosage spectrophotomètre
méthylchloroformate + gp libres => dérivé sol. ds éther => -"-
• Mauron (1955) : aliments désH2O ou biscuités (poudres de lait) :
Lys détruite : non récupérable / H acide Somme =
Lys bloquée : récupérable / H acide, mais pas / voie Enz Lys détériorée
Lys disponible : Lys totale produit frais - Lys détériorée
% Lys détériorée (in vitro) 33 46 73
Perte efficacité prot. in vivo (%) 17 40 84 (Mauron 1958)
p. lait suchauffée
• Test de Frölich : Rouge de Crésol (prot. insol/chaleur fixent colorant type phtaline
 utilisé p/r cuisson T. soja : opt. 5,5-6,5 mg/g T. soja sec
 hydroxyproline : taux de collagène
12,5 % OH-Pro ds collagène : tx collagène ds viande = tx OH-Pro x 8 : bon < 1%
L'alimentation azotée : Efficacité protéique

2b- Méthodes d'appréciation de la VB


• Méthodes microbiologiques : croissance d'unicellulaires
- sans hydrolyse : protozoaires (Dunn & Rockland, 1947)
Tetrahymena pyriformis même AAi que rat, problème : durée 41 j
- après hydrolyse : microbes ex. Streptococcus zymogenes
s/milieu a/c chromogène => coloration f°(croissance) : intérêt p/r prot. anim.

• Méthodes biologiques : mesure directe in vivo en 2 temps :


Rat a/c régime à 4%prot d'œuf entier () (ou protéiprive e) puisà prot. étudiée
gN N retenu Ni - (NF - NFe) - (NU -NUe)
VB = x 100 = x 100
Ndigéré Ni - (NF - NFe)
N (Thomas, 1909)
NU
abs Ni - (NF - NF) - (NU -NU)
Ue U VB = x 100
Ni - (NF - NF)
Alit Ø N  blé (Mitchell, 1924)
VB100 VB40
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
3- Approche globale
• Méthodes biologiques
- Dosage d'AA dans le sang ou les tissus
ex taurine plasma > 250 nmol/ml c/z Chat (Morris & al., 1990)
- Urée sanguine urinaire
Chez le Rat (Eggum, 1970) Chez le Porc (Fuller et al., 1978)
VB (%) (Poids moy. des anx 33kg)

90 ORGE

70
ORGE + 0,04%Lys

50

30 ORGE + Lys + 0,12% Thr

10 30 50 urémie (mg%) 5 10 15 urée excrétée (g/j)


L'alimentation azotée : Efficacité protéique
3- Approche globale
• Méthodes directes  méthode des bilans
CUP = Valeur Nette Protéique (VNP) = Nretenu/Ningéré x 100
Ni - (NF - NF) - (NU -NU)
CUP = CUD x VB = VNP = x 100
Ni

 analyse des carcasses


NPU utilisation protéique nette avec analyse de carcasses de rat
comparaison composition corporelle après régime a/c ou sans protéines
lourd, nécessite analyses de nbx anx

Nlot prot. -Nlot R


NPU = x 100
Ni par lot prot.

lot R : recevant protéine de référence


L'alimentation azotée : Efficacité protéique
3- Approche globale
• Méthodes indirectes  tests de croissance
• CEP coeff. d'efficacité protéique = gain poids (g) / qté prot. ingérée (g)
méthode simple, mais nécessite régimes isoazotés
nbx fact. de variation : protein efficiency ratio ou CEP
animal (espèce, race,…),
2,8
durée expé c/z an en croissance,
al
Rats
niveau d'ingestion & tx énergétique régimes isoN
(uniformiser CB et MG) (Bressani 1974)
1,6
100/0 40/60 0/100 maïs/soja

• CEPN = CEPnet = [g gain poids + g perte poids évitée]/ g prot. ingérée


lot prot. étudiée lot Ø N lot prot. étudiée
• Méthode des repas séparés
• Compraison de courbes de croissance ("Slope ratio") : dispo d'AA limitant
L'alimentation azotée : Efficacité protéique
Variable en fonction de la nature de la protéines, en relation avec :
- sa composition en AA
- l'équilibre de ses AA
CEP : g gain poids / g protéines ingérées - la disponibilité de ses AA

15 prot. œuf : 7,2 g Lys/16 g N


Œuf (max 10 %Pb) T. arachide : 3,34 g Lys/16 g N
gluten : 1,65 g Lys/16 g N
(16gN = 100g Pb)
10

T. arachide (18-20 %Pb)

5 Gluten (25 %Pb) ex. Rat (Jacquot,1950)

0 2 4 6 % N de la ration
• Généralités
• Utilisation de l'Azote alimentaire
• Protéines et alimentation de l'animal sain
– Le besoin azoté
• origine, aspects quantitatifs et qualitatifs
– Recommandations
• niveau d'appréciation
• modalités d'expression
• recommandations pratiques
• Conséquences pratiques : productivité et santé
animale
L'alimentation azotée : Le besoin azoté
1- Origine du besoin azoté
• dépense endogène Flux d'azote dans l'organisme
• dépense de production

I Fa
Fm Ft

Entretien
Productions

Croissance
Gestation Um
Lactation
U
Oeufs
Ut
L'alimentation azotée : Le besoin azoté
2- Besoin quantitatif
= qté globale d'azote à fournir à l'animal pour couvrir ses dépenses

• approche globale : Essai de rations type

• approche factorielle : Somme des besoins d'entretien et de production


par des bilans
Besoin Net Entretien

+ Besoin Azoté Net Besoin Azoté Brut


CUP
Besoin Net Production
CUD VB
Protéines Protéines Protéines
Nettes Digestibles Brutes
Besoin azoté quantitatif des carnivores :
approche globale

p. cent de Adulte Jeune


protéine idéale (entretien) (croissance)

Chat 19 29
Renard 16 24
Vison 20 31

Chien 4 12
Homme 5 8
Rat 4,2 12

(synthèse littérature de Rogers & Morris, 1982)


Besoin azoté quantitatif des carnivores :
approche globale

Chiot Croissance (en g/j) Chaton


(Burns, 1982) (Smalley, NP)
90 25

80 20

70 15

60 10

50 5

Aliment à
8 10 12 14 16 18 20 22 % de protéine
Besoin azoté quantitatif des carnivores :
quel critère retenir ?
Croissance et Rétention azotée chez le chien (d’après Burns, 1982)

Base 1 pour 5 % de protéines


8 Rétention
7
azotée
6
5
4
3 Croissance
2
1 %
5 7 9 11 13 15 17 19 protéines
Protéine idéale  Protéines alimentaires

• Biodisponibilité des Acides Aminés


AA cristallisés >> AA dans protéines complexes
 70-80 %

• Equilibre d’apport des Acides Aminés


Mélange idéal d’AA >> AA des protéines complexes
 70-80 %

 Performance 60 %


Protéine idéale  Protéines alimentaires

Chez des Chatons (Anderson, 1980)

Aliment Semi-purifié Commercial

Protéine brute 15,75 % (idéale) 31,2 %

Gain (g/j) 19 21
Gain / Ingéré (g/g) 0,34 0,29

Gain / N ingéré (g/g) 13,34 5,74 *


*
Pourquoi de besoins protéiques élevés
chez le Chat ?
Activité de quelques enzymes hépatiques du métabolisme azoté en
fonction du taux de protéines du régime (Rogers et al., 1977)

Enzyme % protéines dans l'aliment


(µmol/min/g foie) 17.5 (n=5) 70 (n=6)
Ala transférase 35 ± 0.5 28 ± 5.1
Asp transférase 104 ± 13 117 ± 13
Glu déshydrogénase 43 ± 4.2 41 ± 4.1
Orn transcarbamylase 20 ± 4.0 28 ± 9.6
Arg synthétase 0.10 ± 0.03 0.28 ± 0.06
Arginase 287 ± 67 314 ± 48
Histidase 0.04 ± 0.01 0.05 ± 0.01
Tyr transaminase 0.07 ± 0.03 0.22 ± 0.04 *
Ser déshydratase 0.03 ± 0.01 0.03 ± 0.01
Thr déshydratase 1.49 ± 0.27 1.17 ± 0.29
Besoins protéiques élevés chez le Chat
Activité de quelques enzymes hépatiques du catabolisme azoté en
fonction du taux de protéines du régime chez le Rat et le Chat
(Rogers et al., 1977)

Enzyme Rat Rat Chat


(µmol/min/g foie) Prot. + Prot. +++ *
Arg synthétase 0.44 1.4 0.26
Orn transcarbamylase 22 107 26
Arginase 146 521 342
Ala transaminase 2.4 28 40
Asp transaminase51 140 126
Glu déshydrogénase 16 28 35

* : moyenne de 4 groupes expérimentaux :


taux élevé et bas en protéines, restes de table, 5 jours de jeûne
L'alimentation azotée : Le besoin azoté
2- Besoin quantitatif
• approche globale : Essai de rations type

• approche factorielle : ex. Poule Pondeuse

Apport azoté = entretien + production (croissance + œuf)


Entretien + croissance : 3,5 g Pb
Pour un œuf : 7,2 g Pb
Besoin net : 11 g Pb
 Digestibilité (CUD) 0,85
 Valeur Biologique 0,73
env. 17 g MAT reçues par l'aliment / jour
 Valeur relative à : consommation 100 g/j  aliment à 17 % Pb
densité énergétique 2800 kcal/kg  300/2,8 = 107 g/j  16 % Pb
consommation 300 kcal 3000 kcal/kg  300/3 = 100 g/j  17 % Pb
L'alimentation azotée : Le besoin azoté
3- Aspect qualitatif
• approche globale : apport AA / vitesse de croissance
ex. chat et Poids
besoin en Try

apport AAi
besoin (g/kg alit ou mg/P0,75)
• aminoacidémie libre
[AAi]plasma

apport AAi
besoin (g/kg alit ou mg/P0,75)
Détermination des acides aminés indispensables
chez le chaton

• Méthodologie : GMQ (g/j) Rétention azotée


Ration semi-purifiée
L-AA purifiés cristallisés 30 1,5
Variation du taux individuel
de 0 à valeur sub-optimale 20 1
(avec N total constant pas Ala)
• Appréciation : 10 0,5
- Gain quotidien
- Prise alimentaire
- Balance azotée
0 0,10 0,20 0,30
Amino-acidémie
Tryptophane (% aliment)
(Rogers & Morris, 1983)  Besoin : 0,11 %
Détermination des acides aminés indispensables
chez le Chat (Roger et Morris, 1979)

Retrait sélectif d'un seul, remplacé par Ala


Ac. Am. His - Ile - Leu
 Arrêt croissance - prise alim. 54-70%
Met - Lys - Phe
Indispensable puis perte poids d'env. 20 g/j
Thr - Val - Try
s Arginine
 Arrêt croissance - prise alim. 20%
+ Taurine puis perte poids d'env. 136 g/j

Retrait sélectif d'un seul, remplacé par Ala


Ac. Am. Ala - Asp - Glu
AcGlu - Pro -  Pas de conséquence
Non Retrait de l'ensemble , remplacé par Ala
Gly
Indispensable Ser - Tyr - Cyst  Croissance sous-optimale
s
Deux spécificités qualitatives du Chat

 Arginine (acide di-aminé)


• pour protéines contenant de l’arginine
• pour détoxification de NH3 : cycle de l’urée

 Taurine (dérivé des AA soufrés)


• myocarde
100 à 400 x plus que dans le plasma
• rétine
• conjugaison des acides biliaires (pertes fécales)
• reproduction (femelle)
Besoin en Arginine chez le chaton en croissance
(Costello, 1974 & 1978)

10 12
vitesse de Excrétion Ur.
croissance 5 ac. orotique
GMQ (g/j) 0
9 (x10-3 µg/j)
-5
6
témoin de
-10 l'apport
en arginine
-15 (en absence d'Arg,
3
-20
ac. orotique excrété)

-25 0
0.2 0.4 0.6 0.8 1 Arginine (%)
Recommandation : 1.1 % de MS
soit 0.23 g/100 kcal EM ou env. 4 % des protéines
Synthèse de
Glutamine Proline
l'Arginine
chez le Chat -glutamyl-phosphate
proline oxydase

'-Pyrroline 5-carboxyliq.
* * glutamate réductase Intestin
-glutamyl-semialdéhyde
NH2
* ornithine amino transférase O=C
NH2
carbamyl- Ornitine arginase UREE
phosphate

NH3 Foie Arginine


CO2 Urine
Pi Rein
P ac. orotique Citrulline

Asp (NH3)
activités peu * ou pas * * actives chez le Chat (Morris, 1985)
Arginine chez le Chat
activité de l'ornithine amino-transférase
• Activité de l'ornithine amino-transférase dans
différents tissus chez le Chat et le Rat
(en µmol/min/g tissu frais) (Costello & al., 1981)

2
Rat
1,5
Chat
1

0,5
ND
0
Foie Cortex Médullaire Muqueuse Séreuse Int. Muscle
rénal rénale Int. squel.
La Taurine : NH3+-CH2-CH2-SO3-

acide 2-amino-éthane sulfonique

• un acide aminé original voisin de l’alanine mais


dérivant du métabolisme des acides aminés
soufrés
• composant naturel des tissus des mammifères
• mais absent du règne végétal
• présent dans les cellules sous forme libre
• ne s’intègre pas aux chaînes protéiques
• dont la synthèse est aléatoire et la consommation
élevée
Taurine chez le Chat
L-méthionine
Synthèse et origine
cystathionine
du besoin
cystathionase (vit.B6)
cystéine
Félinine L-Cystéine L-Cystine
réductase
cystéine amino- cystéine
transférase dioxygénase
CSA
3-mercapto-pyruvate Ac. cystéine-sulfinique Hypotaurine
décarboxylase
ASAT cystéine
dioxygénase hypotaurine oxydase
Ac. cystéique
3-sulphinyl- cystéine
Pyruvate pyruvate
décarboxylase Taurine
voie de synthèse déficiente chez le Chat
Biosynthèse endogène de la Taurine
• à partir de la L-méthionine ou de la L-cystéine
• essentiellement dans le foie et le cerveau

Activité de l’acide cystéine sulfinique décarboxylase


(en nmole de CO2/h/mg de protéine)
Espèce Cerveau Foie
Chien 54 412
Chat 59 4
Rat 63 468
Homme 7 <1
(Hayes et Sturman, 1981)
• Généralités
• Utilisation de l'Azote alimentaire
• Protéines et alimentation de l'animal sain
– Le besoin azoté
– Recommandations
• Conséquences pratiques : productivité et santé
animale
– Couverture du besoin
– Conséquences sanitaires
L'alimentation azotée : Recommandations

1- Niveau d'appréciation

Protéines Protéines Protéines


Brutes Digestibles Nettes
x CUD x VB

très variable
Ruminants PB
difficilement
PDI organ.

prévisible

peu variable MAD variable


MonoG PB organ.
prévisible Pd prévisible
L'alimentation azotée : Recommandations
2- Modalités d'expression :diverses
un animal = une valeur taux global, mais ne tient pas compte de MSi
contrôle a posteriori (Ru) et donc exige contrôle ingéré
mais pas pratique MonoG (CV, CN> PC, Vo)
Le + exact Le + simple
Quantitatif MAD/UF
MAD, PB gP/Mcal
en valeur absolue en valeur relative
%aliment ou %MS
g /jour, g/kg Poids vif
% énergie
Qualitatif gAA/Mcal
%AA

Le + fiable
adaptation de l'azote à l'ingéré énergétique :
gage de l'efficacité maximale (PC, Vo)
Modalités d'expression du besoin azoté
Ex. Poule pondeuse Leghorn, 2,2 kg exportant 55 g d'œuf / jour
env. 17 g MATreçues par l'aliment / jour
Utilisation digestive de la lysine : 0,85
Besoin d'entretien = 73 mg/kg
Besoin de production = (7,9 mg Lys/g œuf x 79% efficacité) = 10 mg/g d'œuf
Soit un besoin d'apport quotidien de :
(73 x 2,2 + 10 x 55) / 0,85 = 836 mg de lysine / j

Valeur absolue Valeur relative


/poule/j / aliment (ou MS) / Energie
(MSi 100 g) (DE 3000 kcalEM/kgMS)
Quantitatif 17 g MAT  17 % PB/MS  51 g MAT/McalEM
Qualitatif 836 mg Lys  0,84 % Lys/MS  2,5 g Lys/McalEM
Modalités d'expression du besoin azoté

Ruminants : le système PDI (INRA)

Rumen Int. grêle Côlon


MANDég
MADég
salive MAM NH3

NH3
PDIA
ATP + + +
PDIM PDIMN + PDIME
|| || ||
urée PDIN PDIE
recyclage
Foie
PDI
Rein
(urine)
Modalités d'expression du besoin azoté
Ruminants : le système LysDi-MétDi (INRA)

Rumen Int. grêle Côlon


MANDég
MADég
MAM NH3

NH3 PDIME PDIA

ATP
Acides Aminés (Lys, Met)
digestibles dans l'intestin

Fraction endogène négligée Comparaison aux


Fraction microbienne considérée cstte, a/c énergie limitante : PDIME Protéines du lait
Fraction exogène : PDIA Met : 2,5% des PB
CUD(Lys) considéré = CUD(prot. contenant Lys) Lys : 9% des PB
L'alimentation azotée : Recommandations

3- Recommandations pratiques

ex. Ruminant : Vache laitière (gPDI) 600 kg, 30kg lait


Entretien 95 + PV(kg)/2 (ou 3,25.PV0,75) 395 g PDI
Lactation 50 g/l lait (ou TP/0,64) 1500 g PDI
Total : 1895 g PDI/j
ex. MonoG
entretien
Cheval selle 3 g MADc/P0,75 (ou 65-70 gMADc/UFc, INRA 90)
Chien 55-65 gPB/McalEM (4,8 gPB/kg - NRC 74)
croissance
Porc croissance : 16%MAT a/c 3,6 g Lys digestible/McalED
finition : 14 % MAT a/c 3,1 g Lys digestible/McalED
Lapin 16-18% MAT
Recommandations pratiques pour les Carnivores

Besoin en Jeune Adulte


Protéines brutes (croissance) (entretien)

32 - 40 28 - 35 CHAT
p. cent de MS
28 - 36 22 - 30 CHIEN

80 - 110 70 - 100 CHAT


g de PB / Mcal EM
70 - 100 60 - 90 CHIEN
Besoin en acides aminés chez le Chat
Acide aminé Teneur dans la ration (%)
Histidine 0,30 Anderson & al., 1980
Phénylalanine 0,50 "
Phe + Tyr 1,0 "
Valine 0,6 "
Leucine 1,2 (1,06) " (Hargrove & al., 1984)
Isoleucine 0,3 (0,84) " (Hargrove & al., 1984)
Thréonine 0,8 Anderson & al., 1980
Lysine 0,8 Anderson & al., 1979
Arginine 0,83 (1,0) " (Costello & al., 1980)
Méthionine 0,39 Smalley & al., 1983
si 0,45 % Cys 0,45 Teeter & al., 1978
si  Cys 0,75 Schaeffer & al., 1982
Tryptophane 0,11 Hargrove & al., 1984
0,15 Anderson & al., 1983
Taurine chez le Chat
• Evaluation du statut : idéalement par dosage tissulaire
ou Teneur plasmatique > 250 nmol/ml
(Morris & al., 1990)

• Teneur plasmatique en taurine  avec  du % d'AAS dans


l'aliment (Morris et Rogers, 1982)
 Un chat nourrit avec aliment pour Chien à teneur
basse en AAS et taurine peut développer une carence
 Recommandation : 10 à 30 mg/kg/j
ou  400 mg/kgMS ou 80 mg/100kcal EM (NRC, 1986)
 Apport dans l'aliment industriel
• Sec : 1200 ppm
• Humide : 2500 ppm
• Généralités
• Utilisation de l'Azote alimentaire
• Protéines et alimentation de l'animal sain
• Conséquences pratiques : productivité et santé
animale
– Couverture du besoin : aliments disponibles et
formes de supplémentation
– Conséquences sanitaires
L'alimentation azotée : Couverture du besoin
Nécessité moyens (aliments disponibles)
méthodologie (mise en œuvre)
respect des contraintes techniques, économiques, spécifiques
1- Les aliments disponibles
Tous aliments apportent protéines, mais pas tous sufisamment, et
pas toujours de qualité suffisante (disponibilité, équilibre en AA)
=> Nécessité d'aliments riches en protéines pour rééquilibrer rations
a - Sources de protéines
- O. végétale : graines protéagineuses : fève, févorole, pois, lupin
tourteaux : Soja (= 80% des T)
isolats de protéines de soja, luzerne
- O. animale : viande, sang, farines de viande et de poisson, s/p lait
lactosérum
b - Appréciation : dosage de l'azote (Kjeldahl 1883) 16gN/100gPB
Nx6,25=PB => 1g N = 6,25 g PB
c - Apport d'AA de synthèse (formes +/- protégées : Ru)
L'alimentation azotée : Couverture du besoin
Les aliments disponibles doivent être combinés de façon à couvrir
le besoin azoté quantitatif et qualitatif de l'animal concerné
2- Les formes de supplémentation

a - Intersupplémentation
Sources complémentaires

b - Supplémentation
Apport d'un AA de synthèse
Possibilité de formes protégées : Ru

c - Autosupplémentation
Cas des ruminants
L'alimentation azotée : Couverture du besoin
a- Intersupplémentation b- Supplémentation
%besoin + 1 AA de synthèse
Lys FL
100
AAS FL Mélange
... plusieurs
Maïs Far. viande sources AA non I
de
VB54 VB42
Protéines
2/3 + 1/3 Lys : rendue indisponible
VB 61 lors de traitement par la chaleur

exemple : (ration Orge / T.arachide)


VB n'est pas additive
15kg T.arachide = 15kg céréales + 270g Lys
(Mitchell 1927)
(céréales : Lys FLI (Lys+Tryt maïs) ; Thr FLII)

c- Autosupplémentation : cas particulier des Ru (+ LP)


Intersupplémentation

Lys Lys

AAS AAS

Thr Thr

Protéine 1 Protéine 2
ex : Céréales ex : Soja
Supplémentation
%du besoin
+ 1 acide aminé de synthèse
100
Apport
par
mélange
de plusieurs AA non I
sources
de
Protéines
Lys :
rendue indisponible
lors de traitement par la chaleur
L'alimentation azotée : Couverture du besoin
4- Autosupplémentation : cas particulier des Ru
grâce à µflore ruminale, le pb des AAi ne se pose pas aux Ru
l'apport d'azote soluble, disponible pour les µO permet les synthèses
d'AAi, qui seront abs. dans l'IG fournissant les AAi au Ru
(supplé/AA protégés dans cas très particuliers, coût à considérer)
- Apport aux Ru d'N au meilleur coût
- Quantité qui satisfait les besoins de µpop.

cet apport se fait selon 2 modalités :

- Apport N pour profit max de µpop. : autosupplémentation azotée


(+ recyclage de l'urée)
- Au delà de ce besoin, fourniture d'N peu soluble, directement abs. au niv. IG
nécessitant des protéines peu dégradables naturellement ou non (éq. PDIA/PDIM)
ou AA de synthèse sous forme protégée (Spartamine)
• Généralités
• Utilisation de l'Azote alimentaire
• Protéines et alimentation de l'animal sain
• Conséquences pratiques : productivité et santé
animale
– Couverture du besoin
– Conséquences sanitaires
L'alimentation azotée : Conséquences sanitaires
1- Quantité de protéines et santé
a - Défaut
MonoG : carence protéique => troublesliés à  intégrité tissulaire
Adulte : sens. infections,  productions & fécondité, amaigrissement, fonte muscul
Jeunes : ralentiss. croissance, sens. infections ( effet vaccination)
PolyG : sauf à ne pas satisfaire l'appétit, défaut de prot c/z Ru
<=> excès relatif de glucides (lents/rapides)=> tr. carence prot.
+ tr. flore, acidose,... tolérance PDIE<PDIN / recyclage urée
b - Excès
MonoG :  : Carn, PC : peu de pb si prot. digestibles, sinon tr. dig
excès +++ chonique => surcharge foie+rein / aiguë : entérotoxémie/putréfaction
LP : (PB> 18%) tr. dig., diarrhée
N non Dég
CV :(x2-3)  performance : desH2O et fatigue précoces
PolyG : intoxication ammoniaquée si trop d'N Dég (lim.VL 25g urée/100kgPV),
trop NH3=> alcalose par saturation des capacités de détox. du foie
(rumen NH3opti.100-250mg/l => alcalose>500mg/l, pH>7,5,  motricité)
(sang périph NH3>1 mg/l) météorisation, entérotox, tétanie/hypoMg IIR, mammite
abcès foie, fourbure (fourrage tétanogène si MAT/UF>200)
Besoin azoté quantitatif chez le Lapin

% CB
Performance Performance Aliment non
réduite modeste réalisable
15
Performance Risque de
modeste OPTIMUM
diarrhée +
12
Risque de Risque de DIARRHEE
diarrhée + diarrhée +++

16 Zone neutre 18 % PB/MS

Si à T° cstte, PD/ED  sans apport suffisant de fibres,


risque de développement de Clostridium perfringens  diarrhée(Haffar, 1988)
Pathogénie de l’alcalose
VESSIE pH > 7,5
Urée
AZOTE FOIE
ALIMENTAIRE (saturation)
N soluble >> N insoluble NH3 SANG
PORTAL
NH3 > 10 mg / l
MA Dégradables
Sang périphérique
MA NonDég NH3 > 1 mg / l
> 500 mg / l pH > 7,5
NH3 pH > 7,5
 motricité
Protéines Microbiennes

pH élevé  abs. Mg
Energie
Minéraux
hypo Mg IIR
météorisation, entérotox, tétanie, mammite, abcès foie, fourbure
L'alimentation azotée : Conséquences sanitaires
2- Qualité des protéines et santé
a - Monogastriques
• Défaut
MonoG : carence en un AAi # carence protéique totale
+ signes spécifiques :
ex. taurine et arginine c/z CT

b - Polygastriques
Equilibre azote dégradable/non dégradable PDIM/PDIA :
- azote protéique est toujours moins dangereux que l'ANP
- satisfaction des besoins de la flore / de l'animal (productions)
Equilibre PDIN/PDIE : tolérance PDIN<PDIE grâce au recyclage
de l'urée, mais pour VLHP…
- recherche  TP lait par Met protégée (coût)
Carence en Arginine chez le Chat
 Repas d'AA sans arginine  en quelques heures :
• vomissements
• spasmes musculaires par
• ataxie Hyperammoniémie
• hyperesthésie
• spasmes tétaniformes
 Coma puis Mort
(Morris & Rogers, 1977, 1978)

 Remplacement arginine par ornithine évite


l'hyperammoniémie, mais ne permet pas de croissance
Remplacement arginine par citrulline évite
l'hyperammoniémie, et permet croissance proche de celle
observée avec arginine
(Morris & al., 1979)
Carence en Taurine chez le Chat
ALIMENTATION SANS TAURINE chez le CHATON

en 3 mois dégénérescence flux Ca et K


centro-rétinienne dans les membranes
en 5-6 mois des cellules pigmentaires
aveugle

cardiomyopathie intégrité membranaire


dilatée (réversible) flux de Ca et K

ALIMENTATION SANS TAURINE chez le CHATTE

résorptions embryonnaires / avortements


malformations / croissance retardée
La satisfaction des exigences protéiques
des Carnivores passent par :
• Qualité des protéines
quand la qualité s’améliore,
la quantité
• Composition en acides aminés
quand l’équilibre en AA s’améliore, nécessaire
• Digestibilité des protéines
décroît
quand la digestibilité s’améliore,
• Densité énergétique
quand la DE de l’aliment s’élève,
le % de protéines dans l’aliment doit s’élever
L'alimentation azotée : Conséquences sanitaires
3- Rejets azotés et environnement
- Plus l'alimentation protéique est de bonne qualité,
plus les rejets azotés fécaux (bonne digestibilité)
et urinaires (bonne valeur biologique) sont limités
- Mais l'alimentation azotée coute cher
- Pour les animaux de rente (Porc, Vo), la limitation des apports
protéiques et leur ajustement doit être raisonné de façon à préserver l'environn t
ex. Porc charcutier : 1 aliment 2 aliments
Lys/ED 2,9 croissance 2,9
finition 2,6
performances GMQ 781 786
IC 2,92 2,91
Muscle (%) 54,6 54,3
Azote ingéré (kg) 5,70 4,79 - 16 %
Azote total du lisier (kg) 2,86 2,31 - 23 %
(Latimier, 1993)
L'alimentation azotée des animaux domestiques
Conclusion
- rôle nutritionnel des protéines et AA : nutriments indispensables
- l'apport azoté doit être considéré d'un point de vue quantitatif ET
qualitatif, en raison de l'incapacité de l'organisme à synthétiser certains AA
et parce que l'absence d'un seul AA peut avoir des conséquences aussi graves
que l'absence de protéines.
- l'apport azoté est spécifique : même si de nombreuses similitudes
existent entre espèces, des différences notoires doivent être respectées :
Chez les Ruminants, aspect quantitatif > qualitatif grâce aux synthèses µbiN
mais l'aspect qualitatif joue sur le bon état de la µpop (Prot. Dégradables)
- Dans la couverture des besoins azotés, la supplémentation joue un
rôle primordial, intersupplémentation et supplémentation sont à considérer.
- L'apport azoté doit être ajusté aux besoins, parce qu'un excès peut être aussi
néfaste qu'un défaut, et parce que le respect de l'environnement nécessite de
limiter le gaspillage
- L'apport azoté n'est pas le seul élément de la ration.

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