Vous êtes sur la page 1sur 1

C) L’Europe face à la révolution et à l’Empire

Problématique : Comment les peuples européens réagissent-ils à la révolution et aux conquêtes françaises ?

- L’exemple de Goethe : extraits Hermann et Dorothée, chant VI "Clio ", 1797


Johann Wolfgang von GOETHE, né à Francfort (Saint-Empire romain germanique) en 1749, mort à
Weimar en 1832. Poète et écrivain allemand. Goethe vécut une partie de sa vie au service du duc de Saxe-
Weimar (État du Saint-Empire romain germanique) et le suivit lorsqu’il combattit dans les rangs de l'armée
prussienne contre la France.

Extrait 1 :…………………………………………. Extrait 2 :………………………………………….


« Qui peut nier que son cœur ne se soit élevé et qu’il ne « [...] Cependant, le ciel se troubla bien vite. Une race
l’ait senti battre plus purement dans sa poitrine plus corrompue, indigne de faire le bien, se disputa les
libre, lorsque montèrent au ciel les premiers rayons du avantages du pouvoir. Ils s'égorgèrent entre eux et
soleil nouveau, lorsqu’on entendit parler de droits opprimèrent leurs voisins, leurs nouveaux frères, et ils
communs à tous les hommes, de la liberté qui exalte et nous envoyèrent une foule égoïste. Et nous vîmes les
de la louable égalité ! [ ... ] Dans ces jours chefs se livrer à l'orgie et piller en grands, tandis que les
d'effervescence, tous les peuples ne tournaient-ils pas petits, jusqu'au moindre d'entre eux, pillaient et vivaient
leurs regards vers la capitale du monde qui l'avait été si dans la débauche. Ils ne semblaient avoir qu'une crainte,
longtemps et qui maintenant méritait ce nom superbe ? c'est qu'il ne restât pas grand-chose à piller pour le
[ ... ] Et nous, comme nos voisins, nous fûmes les lendemain. Excessive était la détresse, et, chaque jour,
premiers, enflammés par cette ardeur. Puis ce fut la croissait l'oppression. Personne n'entendait nos cris ; ils
guerre et des colonnes de Français armés s'approchèrent, étaient les maîtres de l'heure. Alors la douleur et la rage
mais ils semblaient n'apporter que l'amitié. Et, en fait, ils s'emparèrent des âmes les plus calmes, chacun n'eut plus
l'apportèrent, par tous ils avaient l'âme exaltée. qu'une idée et ne fit qu'un serment, se venger de toutes
Gaiement ils plantèrent des arbres joyeux de la liberté, les injures et de la perte amère d'un espoir [...] déçu. La
promettant à chacun de respecter ce qui lui appartenait, fortune se tourna du côté allemand et le Français fuyant
et à chacun de lui laisser son gouvernement propre. se retira à marches forcées. Mais c'est seulement alors
Alors jeunes gens et vieillards grandement se réjouirent que nous sentîmes bien les horreurs de la guerre. [...] En
et la danse joyeuse commença autour du drapeau un clin d'œil les paisibles instruments des champs se
nouveau. Ainsi les Français, triomphants, conquirent changèrent en armes, la fourche et la faux dégouttèrent de
d'abord l'esprit des hommes par l'ardeur et l'allégresse de sang. »
leurs entreprises [ ... ]. Le poids de la guerre aux lourdes
exigences nous parut léger, car l'espérance entourait à
nos yeux l'avenir de ses voiles chatoyants et attirait nos
regards dans les voies nouvellement ouvertes. »

Questionnaire :
1) Quelle est l’origine de l'auteur ? Quels ont été ses engagements pendant la Révolution française?
2) Resituez aussi précisément que possible chaque extrait dans la chronologie de la partie A (année?).
3) Cherchez dans ladite chronologie un événement justifiant l’affirmation soulignée dans l’extrait 1.
4) Décrivez, à partir de l'extrait l, l'atmosphère qui accompagne selon Goethe l'arrivée des troupes françaises.
5) Soulignez, dans l'extrait 2, les deux phrases qui montrent le mieux le retournement de l'opinion allemande
face à la France révolutionnaire.
6) Donnez à chaque extrait un titre qualifiant, d'après Goethe, l'attitude des Français à l'égard des Allemands.

Vous aimerez peut-être aussi