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UNION INTERNATIONALE DES SCIENCES PRÉHISTORIQUES ET PROTOHISTORIQUES

INTERNATIONAL UNION FOR PREHISTORIC AND PROTOHISTORIC SCIENCES

PROCEEDINGS OF THE XV WORLD CONGRESS (LISBON, 4-9 SEPTEMBER 2006)


ACTES DU XV CONGRÈS MONDIAL (LISBONNE, 4-9 SEPTEMBRE 2006)

Series Editor: Luiz Oosterbeek


VOL. 24

WS26

Babies Reborn: Infant/Child Burials


in Pre- and Protohistory
Edited by

Krum Bacvarov

BAR International Series 1832


2008
This title published by

Archaeopress
Publishers of British Archaeological Reports
Gordon House
276 Banbury Road
Oxford OX2 7ED
England
bar@archaeopress.com
www.archaeopress.com

BAR S1832

Proceedings of the XV World Congress of the International Union for Prehistoric and Protohistoric Sciences
Actes du XV Congrès Mondial de l’Union Internationale des Sciences Préhistoriques et Protohistoriques

Outgoing President: Vítor Oliveira Jorge


Outgoing Secretary General: Jean Bourgeois
Congress Secretary General: Luiz Oosterbeek (Series Editor)
Incoming President: Pedro Ignacio Shmitz
Incoming Secretary General: Luiz Oosterbeek

Babies Reborn: Infant/Child Burials in Pre- and Protohistory, Vol. 24, Section WS26

© UISPP / IUPPS and authors 2008

ISBN 978 1 4073 0316 1

Signed papers are the responsibility of their authors alone.


Les texts signés sont de la seule responsabilité de ses auteurs.

Contacts :
Secretary of U.I.S.P.P. – International Union for Prehistoric and Protohistoric Sciences
Instituto Politécnico de Tomar, Av. Dr. Cândido Madureira 13, 2300 TOMAR
Email: uispp@ipt.pt
www.uispp.ipt.pt

Printed in England by Alden HenDi, Oxfordshire

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ENFANTS HUACA: SEPULTURES EN OLLAS DES ENFANTS NES DANS
DES CIRCONSTANCES SPECIALES SELON LES EXTIRPATEURS
D’IDOLATRIES ANDINES DU XVIIEME SIECLE
Mariel Alejandra LOPEZ
Universidad de Buenos Aires, Argentina, marielarqueologia@yahoo.com.ar

Abstract: The seventeenth-century Peruvian exhortations and instructions for fight against the idolatries in the Andean world defined
“Chuchos” or “Cutis” and “Chacpas” – categories of child burial – as idolatries, which should be extirpated. These were the
typical child burials in ollas or jars in the Andean world and especially in the study area, Quebrada de Humahuaca, within domestic
structures at sites well known as “pueblos viejos or antigales” and “pukaras”. The material considered here reveals the nature and
origins of this ritual, which has not been practiced for all dead children. From a European cosmogonic point of view, these burials
began as funerary ritual but also had a ceremonial character as long as the buried individuals had been considered as “sacred
beings” and mobile “huacas” due to characteristics of their birth. The evidence of the historical records is considered here in
relation to the “functional context” of the archaeological material as well as to the problem of the idolatries’ extirpation, using logs
of archaeological collections and new excavation results.
Keywords: Children, “ollas” or jar burials, mobile “huacas”, “Quebrada de Humahuaca”, Argentina

Résume: Les exhortations et instructions écrites au Pérou au XVIIème siècle pour lutter contre les idolâtries dans le monde andin
coïncident pour décrire ces catégories de sépultures, “Chuchos” ou “Cutis” et “Chacpas” comme des idolâtries à extirper. Il s’agit
des sépultures caractéristiques de certains enfants, dans des céramiques ollas qui sont fréquemment découvertes dans le monde
andin et, en particulier, dans notre région d’étude, Quebrada de Humahuaca, à l’intérieur d’habitats domestiques dans les sites
archéologiques connus comme “pueblos viejos ou antigales” et “pukaras”. La source consultée révèle la nature et l’origine de cette
habitude qui n’était pas généralisée à tous les enfants. Du point de vue de la cosmogonie européenne, cette habitude fait partie d’un
rituel funéraire, mais aussi cérémonial, du moment qu’on considère ces enfants comme “êtres sacrés” et “huacas” mobiles à cause
des particularités de leur naissance. Dans cette communication, on présentera des données provenant du secteur cité relative aux
“contextes de fonctionnement” de ces découvertes archéologiques, leurs liens avec le problème de l’extirpation d’idolâtries et les
observations actuelles dans les enregistrements archéologiques des collections et recherches contemporaines.
Mots Clefs: enfants, “ollas” funéraires, “huacas” mobiles, “Quebrada de Humahuaca”, Republique Argentine

INTRODUCTION chrétiens des idolâtres. Une autre cause serait la rapide


conclusion du clergé pensant que le problème de
Avec la chute du Tawantinsuyu et l’autorité exercée par l’idolâtrie pourrait être résolu à travers l’instruction et les
les Espagnols sur les Incas, les expressions collectives baptêmes.
liées au rituel et aux croyances andines n’auraient pas été
supprimées, comme l’affirment certains auteurs, mais sus- D’après Duviols, malgré les efforts d’Avila, la demande
pendues publiquement ou bien cachées de manière “clan- d’aide à la Compagnie de Jésus pour la création d’un
destine” (Gruzinski 1995, 65; Duviols 1977, 168-169). corps de Visiteurs Généraux des Idolâtries afin de
conduire la première mission officielle, malgré le Synode
Au milieu du XVIème siècle, le Roi d’Espagne avait été de 1613, et d’autres visites et campagnes menées par les
influencé par l’Eglise afin d’éliminer les rites andins. premiers archevêques de Lima, ce serait avec la troisième
Voilà pourquoi le Roi avait ordonné la création d’une campagne menée en 1649 par l’archevêque de Lima
équipe spéciale avec la fonction d’extirper les idolâtries. Villagómez (entre 1641-1671 d.C.) qu’aurait été conçu un
“plan d’extirpation systématique” plus ambitieux que
Même si les Conciles de Lima de 1551-52, 1567-68 (tous celui de ses prédécesseurs (1977, 176-198).
deux convoqués par Loayza) et 1582-83 (convoqué par
Toribio de Peña Mogrovejo) ont instauré la punition et Villagómez, le sixième archevêque de Lima, a rédigé une
ont organisé la manière selon laquelle devaient se Lettre Pastorale (1919 [1649]) dans laquelle il a fortement
conduire les extirpateurs d’idolâtries. Le XVIIème siècle insisté sur la réalisation de visites d’extirpation, étant
avait à peine commencé quand ont débuté ces campagnes donnée l’importance de soutenir une présence active et
ou visites d’idolâtries en Amérique. réitérée pour supprimer les idolâtries. Voilà pourquoi
Duviols considère que c’est à partir de son activité
Selon Duviols, les véritables campagnes d’extirpation missionnaire que sont apparus les textes indispensables
d’idolâtries auraient commencé à partir de 1610. et, en pour l’extirpation. Il s’agit des Catéchismes et des
particulier, avec la dénonciation d’Avila en 1608 à propos Exhortations ou Sermons nés suite au troisième Concile
de l’idolâtrie à Huarichiri. Selon cet auteur, cet événement en 1585, quoique dans ce cas, à la différence de leurs
aurait été fondamentalement du à l’absence de critères prédécesseurs, les textes ont été spécialement destinés aux
précis pour différencier, parmi les indigènes, les vrais extirpateurs d’idolâtries.

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BABIES REBORN: INFANT/CHILD BURIALS IN PRE- AND PROTOHISTORY

Fig. 21.1. Quebrada de Humahuaca

De cette manière on pourrait dire que, après le célèbre textes écrits par des spécialistes qui suggèrent qu’il ait
texte d’Arriaga, La Lettre Pastorale de Villagómez, existé, précisément, à partir du Troisième Concile de
consultée pour l’occasion, est considérée comme le seul Lima, une réelle inquiétude pour l’éradication des
texte qui ait traité les questions de l’extirpation et qui, idolâtries dans le Tucumán Colonial, puisqu’à partir de ce
selon Duviols, présente d’excellentes qualités de synthèse moment l’Eglise commence à s’organiser en Amérique.
(1977, 199-200). En plus, en référence à notre étude, on
considère que cette Lettre deviendra très importante parce Voilà pourquoi ce Troisième Concile, aussi nommé “Le
qu’avec elle, Villagómez a généralisé le problème de Trento Hispano américain” à cause de sa connotation
l’extirpation, au-delà de Lima, à tout le monde andin. pastorale (Dussel 1979, 199, 212-216), a eu une
importance décisive dans notre région d’étude. Un
Pour inclure le Nord Ouest Argentin dans ce problème, on exemple en est l’active participation, dans ce Concile, du
a aussi consulté la documentation ecclésiastique, publiée premier Évêque de l’Evêché du Tucuman Colonial. Il
et inédite, de la région d’étude ainsi que la culture s’agit de Francisco de Victoria (Dominicain et évêque
matérielle qui correspond aux enregistrements funéraires entre 1582 et 1587), dont la région nommée Quebrada de
et rituels archéologiques, vestiges des sites indigènes, en Humahuaca fut placée sous sa responsabilité (Alen
particulier de la Quebrada de Humahuaca (Fig. 21.1). Lascano 1970, 7-8; Dussel 1979, 201, 215; Évêque Poli,
Communication personnelle 2005).
Durant les premiers contacts entre les indigènes et les
Espagnols dans la région d’étude (fin du XVIème siècle et Malgré cela, on peut affirmer que les décisions du
début du XVIIème siècle), on considère que c’est dans ces Troisième Concile de Lima ont commencé à être
sites indigènes que les rituels ont continué et que se sont réellement effectives par Cédule Réel en 1591 (Dussel
cachés et conservés les idoles ou objets participant aux 1979, 203, 222). Pour notre région d’étude, on trouve
différents types de cérémonies. En plus, il existe des dans ce concile les visites nécessaires que devaient faire

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M.A. LOPEZ: ENFANTS HUACA: SEPULTURES EN OLLAS DES ENFANTS NES DANS DES CIRCONSTANCES SPECIALES...

les évêques pour “missionner” dans les “doctrines ou 34), ces cas seraient des cas d’ “enfants Huaca”, objets de
réductions”. L’objet était clairement l’abandon de leurs culte ou idoles, recherchés par les Espagnols afin de les
habitudes “barbares” et “sauvages”, pour vivre “avec détruire.
l’ordre et les habitudes politiques” (Dussel 1979, 221).
Dans sa Lettre Pastorale, Villagómez avait systématisé
Ce Concile n’a pas seulement fondé un Catéchisme écrit pour la région toute une série de processus que les
par le Prêtre Acosta, traduit en langues quechua et extirpateurs ou visiteurs devaient exécuter. Il s’agit d’un
aymara, mais a aussi écrit des lettres en espagnol, “édit” dans lequel plusieurs cérémonies et objets de cultes
quechua et aymara pour des prêtres, afin que ceux-ci ont été décrits comme habituels chez les indigènes sous
connaissent, entre autres choses, les cérémonies et rituels l’Empire Inca.
des indigènes (Acosta 1583; Dussel 1979, 222).
Villagómez insiste sur le fait que, pour bien connaître les
Finalement, c’est au Premier Concile Provincial réalisé à cérémonies et les rituels andins, on devait résumer à
La Plata (1627-1629 d. C.), auquel a participé l’évêque du nouveau tout ce qui avait été dit dans le Deuxième
Tucumán Colonial, Frai Tomás de Torres (Dominicain et Concile de Lima (1567-1568), voilà pourquoi il synthétise
évêque entre 1626 et 1630), selon Dussel (1979, 249), aussi tout ce qui avait été stipulé par le Prêtre Arriaga en
qu’il a été déclaré que les prêtres et les catéchistes 1621.
(doctrineros) d’indigènes, en montrant l’exemple et en
parlant les langues locales, devraient s’occuper de l’évan- Dans ce résumé, Villagómez (1919 [1649], 143-150)
gélisation pour éviter l’idolâtrie, et également de faire raconte que parmi les objets d’idolâtrie étaient: le soleil,
trueque et commerce de boissons alcoolisées. (Dussel la lune, les étoiles, la mer, la terre, les sources, les
1979, 251). Voilà pourquoi il y a une copie de ce rivières, les hautes collines et montagnes, les monts
catéchisme de 1584 partout dans la région andine, même enneigés, quelques très grandes pierres, les pacarinas
en Argentine (Acosta 1584). Spécialement dans le cadre (dans le paysage) et les enfants enterrés en ollas (Huacas
de cette communication, ce texte parle aussi de l’inter- mobiles).
diction de déformer des crânes d’enfants et celle des
cérémonies funéraires traditionnelles en général (Dussel Selon cet auteur, toutes ces choses étaient des huacas que
1979, 252). les indigènes adoraient comme un Dieu. Mais il existait
aussi d’autres huacas, les portables ou les “ordinaires”,
Selon Dussel, les trois premiers évêques du Tucumán généralement en pierre, présentant ou non une morpho-
Colonial jusqu’à 1626 ont visité effectivement le logie particulière (homme, femme ou animaux). Ces
territoire. Le premier évêque, Victoria, s’y rendit avec des derniers étaient les huacas des ayllus puisque chaque
Jésuites, et le deuxième, Hernando de Trejo y Sanabria ayllu avait une huaca principale et d’autres de moindre
(Franciscain et évêque entre 1596 et 1614), selon Vergara importance. Chacune possédait aussi un nom et était
(1932, 362), insista pour construire l’Eglise Matrice à associée à des “prêtres” qui leur offraient des sacrifices.
Jujuy. Finalement, le troisième, Julián de Cortázar (Prêtre En plus, il existait des Malquis ou Munaos qui étaient des
et évêque entre 1618 et 1626), fit sa visite avec véritable os ou des corps entiers des ancêtres “gentiles” et qui,
conscience (Dussel 1979, 168). selon les indigènes, étaient les fils des huacas. Ces
derniers étaient enterrés dans les Machais, d’antiques
sépultures. Quelquefois, ils revêtaient des vêtements
LA PERSISTENCE DES IDOLATRIES, LES d’importance avec des plumes de couleurs ou cumbi.
ENFANTS HUACAS DURANT LES XVIEME ET
XVIIEME SIECLES Dans cette partie, on notera que la différentiation des
sexes dans les enterrements, comme Villagómez le répète,
Dans ce contexte on peut maintenant observer pour la ainsi que d’autres auteurs de l´époque, était identifiable
période de contact entre indigènes et Espagnols dans la par les outils de travail accompagnant le défunt, dualité
Quebrada de Humahuaca (XVIème et XVIIème siècles), rituelle qu’on observe clairement à Quebrada de
d’un coté, les “renouveaux” des idolâtries et, de l’autre, Humahuaca. Selon Cornejo Guerrero (2002-2005, 232)
les “visites” comme le seul outil pour leur élimination. les objets corrélatifs à la mort étaient “les outils qu’ils
portaient durant leur vie, soit pour les femmes les fuseaux
Les cas d’enfants et de certains adultes trouvés dans des et les écheveaux de coton filé, et pour les hommes les
ollas, c’est à dire, dans des céramiques, découverts dans tacllas ou des outils avec lesquels ils travaillaient la terre
les contextes domestiques de sites archéologiques indi- ou les armes avec lesquelles ils luttaient”, mais
gènes, sont habituellement interprétés par les archéolo- Villagómez décrit aussi la présence de “vaisselle” comme
gues comme la manière la plus commune d’enterrer des offrande afin de leur apporter nourriture et boissons (1919
enfants et comme un mode exceptionnel pour certains [1649], 146-147).
adultes.
Dans cette dernière catégorie de morts, on pourrait
Malgré cela, selon les documents analysés ou, plus considérer les enfants. Mais quelle est la différence entre
exactement, selon Polo de Ondegardo (1941 [c. 1571], des enfants “ordinaires” et les Enfants Huaca? Les

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BABIES REBORN: INFANT/CHILD BURIALS IN PRE- AND PROTOHISTORY

Enfants Huaca sont des enfants nommés par les Dans le dit “Edit”, Villagómez décrit que les deux types
chroniques comme Chuchos ou Cutis et Chacpas et, qui d’enfants étaient menés en “procession avec des
sont d’une certaine manière considérés aussi comme des tambourins” et participaient à “certaines cérémonies”,
défunts par le prêtre Acosta. mais il ne dit rien à propos de leur situation chronologique
et de leur fréquence. C’est à partir d’autres documents que
Mais, selon Villagómez, la chose la plus importante était l’on peut connaître quelques détails à propos des
que tout ce qu’on appelait huaca était objet de culte processions. Martínez Cereceda soutient qu’elles seraient
public. Voilà pourquoi tandis que les morts “ordinaires” publiques et qu’elles consisteraient en “rituels prépa-
étaient enterrés dans la maison et que leur cérémonie était ratoires pour la purification des jumeaux, destinés à
privée, même pour les enfants, les enfants Huaca étaient éloigner le danger du groupe dans lequel ils étaient nés”.
objets de culte public. Cet auteur soutient aussi que le kuraka ou chef ethnique
du groupe pouvait participer à ces cérémonies (Martínez
Cette différence peut être expliquée par ce qui est décrit Cereceda 1995, 90).
dans l’“Edit” sur les habitudes funéraires en général et sur
des cérémonies “gentiles” ou idolâtres avec des enfants Finalement, même si on n’a pas parlé ici d’autres objets
nés selon des circonstances particulières. considérés comme idoles, tels que certaines pierres ou
figures en pierre, Martínez Cereceda, en citant Albornoz
En particulier, les Espagnols étaient préoccupés par des (1967 [c. 1580]), décrit que, comme fils du tonnerre1, les
enfants baptisés sous le nom de Curi, signifiant tonnerre, jumeaux étaient aussi considérés comme illapas bien
ou de Libiac ou Santiago signifiant rayon de soleil. Une qu’ils eussent un caractère sacré mais dangereux, étant le
autre de leur préoccupation était de savoir quand une produit d’une action “pécamineuse” ayant eu lieu avant
femme avait deux jumeaux, appelés Curi ou Chucho ou leur naissance (Martínez Cereceda 1995, 167). Mais cette
même, quand certains enfants étaient nés “de pied”, dernière affirmation n’est pas complètement sûre.
appelés Chacpa. Dans ce cas, cette femme faisait jeûne de
sel et de piment rouge, et ne dormait pas avec son mari.
LA PERSECUTION ET DESTRUCTION DES
Dans cet “Edit” apparut clairement une question qui ENFANTS HUACAS
faisait référence aux enfants nés en même temps, parce
que c’était eux qui étaient menés en procession avec des Villagómez décrit clairement que le jour où les indigènes
tambourins dans certaines cérémonies. En relation avec la durent se rendre sur la place pour la destruction des
procession apparurent d’autres données faisant référence à idoles, ils durent également emmener les enfants enterrés
la “pampa”, c’est-à-dire à un lieu éloigné et marginal. dans les Ollas. (1919 [1649], p. 245-246).
Quant à ces enfants, cette chronique est très claire quand
elle décrit que si un des deux enfants était mort pendant Quant à notre région d’étude, il est intéressant d’observer
qu’il était petit, il était enterré en ollas, c’est à dire, dans que la destruction des enfants en Ollas est clairement
des poteries, étant adorés comme des êtres sacrés. On mentionnée dans un document Jésuite contenu dans le
disait que l’un d’entre eux était le fils du rayon, voilà Volume VII de la Monumenta Peruana qui correspond
pourquoi il était nommé Chucho ou Cuti. Les enfants aux années 1600 a 1602, époque à laquelle les jésuites
naissant “de pied” et morts peu de temps après leur commençaient à “prolonger leur vision vers des nouveaux
naissance, appelés Chacpas dans ce cas, étaient enterrés lieux” (De España & Fernández 1981, 1). Cela est surtout
de la même manière. notable à partir de la sixième Congrégation Provinciale du
Pérou, dans laquelle il a été décidé de créer de nouvelles
En ce qui concerne l’objet de cette communication, les vice- ou sous-provinces autonomes. L’une d’entre elles,
jumeaux et les enfants nés “de pied”, il est intéressant de du Sud, comprenait Charcas, le Tucuman colonial et
noter que leur traitement ritualisé particulier commençait Omaguaca comme “Mission d’indigènes infidèles” (De
au moment de leur naissance, persistait pendant leur Egaña 1954, 69, carte 1. Voir Figure 21.2a et le détail
longue ou brève vie, et continuait après leur mort. dans la Figure 21.2b).

Finalement, des enfants étaient objets de persécution et En accord avec ce dernier document, il est intéressant
étaient donc cachés afin de ne pas être baptisés par les d’observer que les jésuites parlent d’“offrir” les enfants.
Espagnols (Villagómez 1919 [1649], 150). Voilà pourquoi on ne sait pas si ces enfants étaient
sacrifiés au rayon après leur naissance ou s’ils étaient
Suivant tout ce qui a été ici décrit précédemment, les morts-nés à cause de leurs circonstances particulières de
campagnes d’extirpation d’idolâtries ne pourchassaient naissance.
que les sujets-objets décrits ici comme des Enfants Huaca
(quelques fois aussi adultes) ou identifiés comme Comme pour le moment il n’existe pas à Quebrada de
“idoles”, mais aussi toutes les cérémonies “gentiles” Humahuaca d’études archéologiques détaillées sur les
auxquelles participaient ces enfants pendant leur vie avec
leurs parents, le “prêtre”, le “kuraka” et toute la commu- 1
Albornoz parle des jumeaux comme fils du tonnerre tandis que
nauté. Villagómez parle des jumeaux comme des fils du tonnerre ou du rayon.

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M.A. LOPEZ: ENFANTS HUACA: SEPULTURES EN OLLAS DES ENFANTS NES DANS DES CIRCONSTANCES SPECIALES...

Fig. 21.2. a) Charcas, Tucuman colonial et Omaguaca; b) Charcas, Tucuman colonial et Omaguaca, détail

enfants trouvés dans des Ollas, on espère qu’à partir de Tel qu’il a été mentionné antérieurement, la Quebrada de
ces résultats, on pourra faire des recherches avec une Huamahuaca, faisait partie de l’Évêché de Tucumán dès
autre vision du contexte pour obtenir des informations le début. Selon Dussel (1979, 201), dès 1582, cet évêché a
propres à ces enfants et à leurs possibles pathologies. participé, avec la présence du Frai Francisco de Vitoria
(Dominicain et évêque du Tucumán entre 1582 et 1587 d.
Pendant la première moitié du XXème siècle, à partir des C), au 3ème Concile de Lima.
recherches archéologiques dans la région, on a récupéré
beaucoup d’enfants en Ollas. Malgré cela, les techniques Comme on le sait par le résumé des Lois des Royaumes
de fouilles de l’époque n’ont pas pu toujours permettre de des Indes en 1681, les textes du 3ème Concile de Lima
récupérer certaines informations à propos de ces enfants. devaient s’inspirer du respect de la Loi (ecclésiastique
On conservait, presque toujours les poteries et le seul et civile) par toutes les provinces des Indes. En
enregistrement de ces pièces comme “urnes” est apparu conséquence, chaque catéchiste (“doctrinero”), paroisse
dans les rapports conservés du chantier. Généralement, les ou convent devait posséder ces documents, devait
os étaient conservés d’une autre coté. examiner leur contenu et le mettre en pratique, surtout
à partir des sermons et des visites (Dussel 1979, 193-
Cependant, récemment on a commencé à insérer les 194).
études ostéologiques au sein des recherches archéologi-
ques du Tucuman colonial. En effet, cet évêché reçut une copie du Catéchisme édité
en 1584 à Lima avec les traductions en langues
vernaculaires. D’autre part on sait par Vergara (1932,
QUEBRADA DE HUMAHUACA, JUJUY, NORD 362) que l’évêque Trejo y Sanabria aurait visité Jujuy à
OUEST DE LA REPUBLIQUE ARGENTINE ET peu près en 1597, c’est à dire quand la Quebrada de
LES ENFANTS HUACAS Humahuaca était récemment sous le contrôle espagnol.
Néanmoins, il n’existe aucun document à Jujuy à propos
Y a-t-il eu de véritables visites et persécutions d’idolâtries de cette visite et, de plus, il est nécessaire de ne pas
dans la Quebrada de Humahuaca? Ont-elles été aussi confondre ces visites avec la réalisation effective de
sévères que dans le reste du Pérou? l’extirpation d’idolâtries.

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BABIES REBORN: INFANT/CHILD BURIALS IN PRE- AND PROTOHISTORY

En revanche, on pense que ce sera à partir des futures Los Amarillos et à La Huerta, sites archéologiques situés
fouilles archéologiques que l’on pourra rencontrer des au milieu de la Quebrada de Humahuaca, sont décrit ici
indices plus précis des cas de résistance d’idolâtries dans en raison de l’importance de leurs contextes.
les sites archéologiques en Quebrada de Humahuaca, et
prouver de cette manière qu’il n’y a pas eu beaucoup Dans le premier cas, à Los Amarillos, il s’agit d’un petit
d’extirpations. Jusqu’aujourd’hui, on peut dire que ce garçon enterré dans une Olla, qui possédait un mobilier
problème a été d’une certaine manière “invisible”, parce funéraire composé de deux petites haches métalliques
qu’il ne fait pas l’objet de cette recherche archéologique miniatures2. Il s’agit, selon Angiorama, d’un cas de
et que l’on ne sait presque rien de cette période dans la sépulture typiquement Inca (Angiorama 2005, 47-48).
région.
Dans le deuxième cas (Fig. 21.3), mis au jour par Palma
À propos des cas d’enterrements d’enfants en Ollas, on a (1998), on a retrouvé à La Huerta au moins quatre cas qui
considéré ici que même s’il s’agit d’un phénomène plus ont été analysés d’un point de vue bioanthropologique,
ancien et que l’on peut le rencontrer à partir de la période mais aussi par l’étude de la technologie céramique (López
nommée “Formatif”, c’est à dire avant l’ère chrétienne, on 2004). Il s’agit de cas retrouvés dans les conditions
peut considérer la découverte d’enfants en Ollas pour la mentionnées auparavant. L’un (Tombe Nº 77d, Olla
période hispano-indigène comme un indicateur de la 29301) était un enfant périnatal (naissance ± 2 mois). Cet
persistance de l’idolâtrie dans les lieux en dehors du enterrement en Olla se trouvait sur un possible “grenier”,
contrôle espagnol. Effectivement, dans les “antigales”, ou selon Palma “réutilisé” comme dépôt d’enterrements
vieux villages, et dans les “pukaras”, sites de hauteur d’adultes (Tombe Nº 77 c). Le deuxième (Tombe Nº 77e,
fortifiés, on a rencontré des enterrements d’enfants et de Olla 29302) était un enfant âgé de 6 à 8 mois. Dans les
quelques rares adultes en Ollas. Il est intéressant de deux cas, les Ollas étaient pré-Inca ou Inca décorées et
remarquer que ces objets ont toujours été trouvés dans des elles ont été réutilisées puisqu’elles avaient quelques mar-
cours ou “patios” à l’intérieur des unités domestiques, en ques d’usage culinaire. Le troisième cas était un enfant
Quebrada de Humahuaca. De plus, on les rencontre (Tombe Nº 77f, Olla 29305), ayant comme mobilier
d’habitude sur les greniers ou tout simplement sur le sol funéraire un pendentif en malachite ou turquoise, qui a été
de la maison. enterré dans une Olla complètement noircie par sa
fonction première. Le quatrième cas était un petit garçon
Cette pratique a été interprétée dans la littérature (Tombe Nº 77i, Cántaro 29306) qui avait entre 2 et 4 ans.
archéologique argentine comme une pratique commune La pièce de céramique devait être nécessairement un peu
pour les enfants et la plupart des archéologues argentins plus grande que les vases habituels et n’était pas décorée,
ont considéré que cette pratique était originaire des basses mais revêtait cependant une peinture rougeâtre. Elle a du
terres ou terres orientales. Elle est autant mentionnée par être également utilisée antérieurement pour la cuisine.
les anciens textes que par les plus récents (par exemple
Rex González, 2005, 29). Néanmoins, cette pratique a été Il s’agit, en accord avec le contexte, selon Palma, d’un cas
aussi enregistrée dans d’autres parties du monde dans un d’occupation incaique et espagnole. Les dates obtenues
contexte rituel (par exemple Bacvarov 2004). pour les tombes Nº 77c et 77d indiquent une chronologie
entre 1164 et 14323.
Cependant, elle n’est pas encore traitée comme un objet
d’étude en Argentine, à l’exception de quelques cas Pour finir, il restera seulement à réunir ces recherches
analysés à partir d’une perspective bioanthropologique avec des documents afin de commencer à réfléchir sur ces
générale comme par exemple, à Quebrada de Huama- découvertes comme celles des Enfants Huacas, c’est à
huaca, à partir des travaux de Mendonça et d’autres dire des enfants nés dans des conditions spéciales, et
auteurs (par exemple Mendonça et al. 1991 et 2002; enterrés dans des Ollas afin de les mobiliser au sein de
Bordach et al. 1999; Barboza & Mendonça 2001; Barboza cérémonies privées mais aussi publiques où participaient
et al. 2002 et 2003 ou Seldes 2006, entre autres). À Salta, les caciques et les prêtres indigènes.
les travaux publiés récemment par Baldini et d’autres
Je considère aussi qu’on devrait analyser ce type de
auteurs (par exemple Baldini & Baffi 2001 et 2004;
Baldini, M. et al. 2003 ou Baldini, L. et al. 2005). À contexte funéraire à partir de caractères épigénétiques
propos des travaux plus spécifiques sur enfants en ollas, à 2
Ce type d’objets de haute valeur était d’habitude retrouvé avec les
La Rioja, on a le travail de Kush & Baffi 1997 et, objets d’idolâtries (Villagómez 1919 [1649]: 246).
également à Catamarca les travaux de Sempé et. al. 1996- 3
Palma, Communication personnelle 2005.
1997; Sempé & Salceda 2005a et 2005b ou Williams & Contexte Date
Ref du Date calibrée Date calibre 2
de Hoyos 2001. Lab
Type conventionnelle
14 1 σ (Cal BP) σ (Cal BP)
C (BP)
CAIS- Os Tombe
En Quebrada de Humahuaca on a des cas récemment UGA Nº 77c
600±50 1301-1411 1288-1432
découverts intéressants pour ce type d’étude puisque, à la CAIS- Os Tombe
différence des cas retrouvés au début du XXème siècle, ils UGA Nº 77c
720±50 1264-1298 1218-1391

ont pu être récupérés et conservés en entier. Parmi les CASI- Os Tombe


770±50 1220-1287 1164-1299
exemples publiés plus récemment, des cas découverts à UGA Nº 77d

210
M.A. LOPEZ: ENFANTS HUACA: SEPULTURES EN OLLAS DES ENFANTS NES DANS DES CIRCONSTANCES SPECIALES...

Fig. 21.3. Technologie céramique (López 2004)

211
BABIES REBORN: INFANT/CHILD BURIALS IN PRE- AND PROTOHISTORY

(par exemple, la déformation des crânes ou la déformation BALDINI, L. & E.I. BAFFI. 2001. Evidencias y
des dents) du corps dans des pièces céramiques. Selon percepciones. Acerca de los entierros tardíos en
Reycraft (2005), si on parle d’archéologie et d’ethnicité, vasijas utilitarias del Valle Calchaquí, en Libro de
c’est la présence récurrente de ce type de caractéristiques resúmenes del XIV Congreso Nacional de
qui permettra en plus d’identifier ces individus comme Arqueología Argentina: 136. Rosario: UNRC.
des “êtres spéciaux ou sacrés” et de déterminer, par BALDINI, L. & E.I. BAFFI. 2004. Análisis del
exemple et, d’un autre coté, s’ils sont morts accidentelle- continente y del contenido. Un examen de las tumbas
ment ou non. de La Paya (Valle Calchaquí, Pcia. de Salta), en Libro
de Resúmenes del XV Congreso Nacional de
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