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Les systèmes dynamiques

Bouchra N AJI

P ROMOTEUR : E NRICO V ITALE

U NIVERSITÉ CATHOLIQUE DE L OUVAIN


FACULTÉ DES SCIENCES

É COLE DE M ATHÉMATIQUE
2021–2022
Table des matières

Introduction 1

Chapitre 1. Généralités sur les systèmes dynamiques 3


1. La notion de système dynamique – système dynamique discret 3
2. Orbites, points périodiques, points fixes 4
3. Points générant l’espace 5
4. Attracteur global 6
5. Quelques propriétés des systèmes dynamiques discrets 6
6. Les systèmes dynamiques chaotiques 8

Chapitre 2. Les systèmes dynamiques discrets au niveau secondaire 11


1. La conjecture de Syracuse 11
2. Systèmes dynamiques 13
3. Systèmes dynamiques discrets finis 14
4. Systèmes dynamiques infinis dénombrables 20
5. Systèmes dynamiques chaotiques 22

Chapitre 3. Les systèmes dynamiques : fiche pédagogique 25

Chapitre 4. Ateliers « Mathenjeans » 41


1. Énoncé de « Mosaïque dynamique en noir et blanc » 41
2. Photos des élèves au congrès de mathématiques 44
3. Compte rendu de l’activité 45

Conclusion 47

Bibliographie 49

iii
Introduction

Le sujet « les systèmes dynamiques » m’est apparu comme évident à traiter,


après avoir animé toute cette année scolaire des ateliers en collaboration avec
l’asbl « Mathenjeans ».

En effet, mes élèves de 4ème travaillent depuis octobre 2022 sur le projet :

« La mosaïque dynamique en noir et blanc »

Cette activité sera plus détaillée au chapitre 4.

L’objectif de l’activité est de mettre les élèves dans la peau d’un chercheur
en herbe, d’aborder les mathématiques autrement, de manière autonome et
ludique. J’ai donc été encouragée par mes élèves qui ont participé aux ateliers
et qui ont manifesté un réel intérêt pour le sujet abordé.

Certes, j’ai dû me limiter aux aspects relativement élémentaires de la théorie


des systèmes dynamiques.

Un système dynamique est un modèle qui évolue au cours du temps. L’étude


des systèmes dynamiques remonte à G ALILÉE, introduite pour la première
fois dans l’étude de la chute des corps et le mouvement de la Terre autour du
Soleil.

D’ailleurs, certains mathématiciens, notamment Henri P OINCARÉ, au début


du XXe siècle, ont mis en évidence plusieurs propriétés intéressantes des sys-
tèmes dynamiques, lors de leur étude du système solaire.

En effet, de nombreux exemples intéressants viennent de la physique (mé-


canique, notamment étude du système solaire, mécanique statistique, . . .),
mais aussi de l’informatique, la chimie, la biologie, . . . Par exemple : l’évolu-
tion d’une population au cours du temps, l’évolution d’une réaction chimique,
le mouvement d’une planète du système solaire, ou encore l’évolution de la
1
2 INTRODUCTION

mémoire d’un ordinateur sous l’action d’un programme informatique. Formel-


lement on distingue les systèmes dynamiques à temps discrets des systèmes
dynamiques à temps continu.

L’objectif de ce travail est de fournir une version des systèmes dynamiques


adaptée au niveau secondaire (niveau quatrième). Dans notre démarche, nous
proposerons aussi une approche intuitive de la notion de système dynamique
chaotique mais nous n’aborderons pas cette notion de manière formelle au-
près d’élèves du secondaire car cela reste une notion peu abordable à ce ni-
veau.

Ce travail est articulé en quatre chapitres. Le premier chapitre introduit les


notions de base de la théorie des systèmes dynamiques. Il s’agit d’un précis
de théorie avec très peu d’exemples car il est écrit à l’intention d’un public
de niveau universitaire et il est conçu uniquement pour aider à la lecture
de la suite du projet. Nous nous restreindrons aux notions relatives aux sys-
tèmes dynamiques discrets, par opposition aux systèmes dynamiques conti-
nus. Pour une question de prérequis des élèves ciblés par la matière, les
systèmes dynamiques continus ne seront pas abordés lors de ce travail. Le
deuxième chapitre est rédigé comme un cours à l’intention des élèves de qua-
trième secondaire traitant des systèmes dynamiques discrets. Ici, les moti-
vations, les exemples et les exercices prennent beaucoup plus d’espace que
la théorie. Le chapitre 3 est une fiche pédagogique de la leçon du chapitre 2.
Il contient notamment les réponses aux questions, et les solutions des exer-
cices proposés dans le chapitre 2. Le quatrième et dernier chapitre présente
l’activité « Mathenjeans » qui a motivé mon travail.
Chapitre 1

Généralités sur les systèmes dynamiques

Nous introduirons, dans ce chapitre la notion de système dynamique, nous


nous focaliserons sur les systèmes dynamiques discrets, ainsi que sur des
notions de base relatives à ces systèmes. Nous aborderons aussi la notion de
systèmes chaotiques mais nous nous limiterons à une approche intuitive car
la formalisation de cette notion reste inaccessible à des élèves de quatrième
secondaire.

1. La notion de système dynamique – système dynamique discret

D ÉFINITION 1.1 (Systèmes dynamiques). Un système dynamique


est une paire (X , f ) composée d’un ensemble X (l’ensemble des états) et
d’une fonction f : X → X .
L’ensemble des états du système est l’ensemble de tous les états pos-
sibles du système considéré.

D ÉFINITION 1.2. Un système dynamique discret est un système avec


un nombre dénombrable d’états. Autrement dit : le système est discret
si l’ensemble X des états est soit fini, soit infini dénombrable.

Exemples :
— Soit la paire X = {−1, 0, 1} et f (x) = x2 . Cette paire est un système dy-
namique, contrairement à la paire X = {0, 1, 2, 3, 4} et f (x) = x2 qui n’en
est pas un.
— Autre exemple de système dynamique : Supposons qu’un éleveur pos-
sède une certaine population de lapins, dont le nombre double à la fin
de chaque année :
Si x0 est le nombre initial. Alors :

• f (x0 ) = 2 · x0 sera le nombre de lapins au bout de la première année ;

• f ( f (x0 )) = f 2 (x0 ) = 2 · (2 · x0 ) = 4 · x0 au bout de la deuxième année ;


3
4 1. GÉNÉRALITÉS SUR LES SYSTÈMES DYNAMIQUES

..
.

• f n (x0 ) = 2n · x0 le nombre de lapins au bout de la ne année.

Avec f n = f ◦ · · · ◦ f et f 0 = identité.
| {z }
n fois
x0 , 2 · x0 , 4 · x0 , . . . , 2n · x0 , . . . sont les différents états de ce système,
de condition initiale x0

2. Orbites, points périodiques, points fixes

D ÉFINITION 2.1 (Orbites). Soient (X , f ) un système dynamique et


x ∈ X.
L’orbite de x sous l’action de f est donnée par :

Orb(x, f ) = { x, f (x), f 2 (x), f 3 (x), f 4 (x), . . .}

Exemple :

le système suivant nous servira d’illustration tout au long de ce travail. Il


s’agit de la suite de Syracuse, ou l’algorithme de Collatz...

Soit l’ensemble des états X = N \ {0} et l’application :


 x
 si x est pair
f (x) = 2
3x + 1 si x est impair

Si x = 5 : f (x) = 16 → f 2 (x) = 8 → f 3 (x) = 4 → f 4 (x) = 2 → f 5 (x) = 1

→ f 6 (x) = 4 → f 7 (x) = 2 → f 8 (x) = 1 → · · ·

Nous avons alors :

Orb(5, f ) = {5, 16, 8, 4, 2, 1}

D ÉFINITION 2.2 (Points périodiques). Soient (X, f) un système dy-


namique et x ∈ X . Le point x est dit périodique s’il existe n ≥ 1 tel que
f n (x) = x. Le plus petit n vérifiant cette égalité est appelé la période de
x.
3. POINTS GÉNÉRANT L’ESPACE 5

Exemple : Avec l’algorithme de Collatz :

Si x = 1 : f (x) = 4 → f 2 (x) = 2 → f 3 (x) = 1

Nous dirons alors que 1 est un point périodique de période 3.

En particuliers, les points fixes :

D ÉFINITION 2.3 (Points fixes). Un point x de X est fixe si f (x) = x


Autrement dit, un point fixe est un point périodique de période 1.

Parfois, ces points sont aussi appelés points d’équilibre ou points station-
naires.

Exemples :
— Le système de Collatz n’admet pas de point fixe.
— Le système X = {−1, 0, 1} et f (x) = x2 , admet 2 points fixes.
En effet, il suffit de résoudre l’équation :

f (x) = x ⇐⇒ x2 = x ⇐⇒ x(x − 1) = 0 ⇐⇒ x = 0 ou x = 1

3. Points générant l’espace

D ÉFINITION 3.1 (Points générant l’espace). Soient (X , f ) un sys-


tème dynamique et x ∈ X .
Le point x génère l’espace X si Orb(x, f ) = X

Exemples :

— Soit X = N et soit l’application f (x) = x + 1


On a alors Orb(0, f ) = {0, 1, 2, 3, 4, 5, . . .} = N = X
0 est donc un point générant l’espace.
— Par contre, si X = Z et l’application f (x) = x +1 alors le système n’admet
pas de point générant l’espace.
6 1. GÉNÉRALITÉS SUR LES SYSTÈMES DYNAMIQUES

4. Attracteur global

D ÉFINITION 4.1 (Attracteur global). Soit f : X → X un système dy-


namique.
Un attracteur global de ce système est un sous-ensemble Y de X tel
que :

a) Pour tout x dans X , il existe un n tel que f n (x) appartient à Y ,

b) Pour tout y dans Y , f (y) appartient à Y .

Remarque :

On peut toujours considérer Y = X mais ça sera une sorte d’« attracteur global
trivial »

Exemple : dans le système de Collatz (voir chapitre 2),

Orb(5, f ) = {5, 16, 8, 4, 2, 1}

Orb(11, f ) = {11, 34, 17, 52, 26, 13, 40, 20, 10, 5, 16, 8, 4, 2, 1}

Orb(53, f ) = {53, 160, 80, 40, 20, 10, 5, 16, 8, 4, 2, 1}

La fameuse conjecture de Syracuse non démontrée à ce jour est que partant


de toute valeur x ≥ 1, la suite arrive forcément au bout d’un certain nombre
d’itérations de f à la suite périodique 1, 2, 4, 1, 2, 4, . . .

On peut exprimer la conjecture de Syracuse en disant que l’ensemble {1, 2, 4}


est un attracteur global pour le système dynamique de Collatz.

5. Quelques propriétés des systèmes dynamiques discrets

P ROPOSITION 5.1. Soit (X , f ) un système dynamique discret avec X fini.


Le système (X , f ) admet au moins un point périodique.

D ÉMONSTRATION. Soit x ∈ X . Comme X est un ensemble fini, il existe


forcément n < m tels que : f n (x) = f m (x) Le point y = f n (x) est, dès lors pério-
dique comme : f m−n (y) = f m−n ( f n (x)) = f m (x) = f n (x) = y


5. QUELQUES PROPRIÉTÉS DES SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS 7

P ROPOSITION 5.2. Soit (X , f ) un système dynamique discret avec X fini.


Il y a uniquement trois cas possibles :

(1) (X , f ) n’admet pas de point générant l’espace X .

(2) (X , f ) admet exactement un point générant l’espace X .

(3) Tous les points de X génèrent l’espace.

D ÉMONSTRATION. Montrons que si (X , f ) admet deux points distincts


générant l’espace alors tout point de X génère l’espace.

Soient y et z deux points distincts générant l’espace.

f f f f f
y −→ · · · −→ z −→ · · · −→ y −→ · · ·

Il existe alors n > 0 et m > 0 tels que f n (y) = z et f m (z) = y.

En particulier, on a :

f n+m (y) = f m ( f n (y)) = f m (z) = y

Soient x, x′ ∈ X :

Comme y génère l’espace, il existe 0 ≤ k, k′ ≤ n + m



tels que x = f k (y) et x′ = f k (y).

Notons que n + m + k′ − k ≥ 0 et on a ainsi

′ ′ ′ ′ ′
f n+m+k −k (x) = f n+m+k −k (( f k (y)) = f n+m+k (y) = f k ( f n+m (y) = f k (y) = x′

Autrement dit, x′ ∈ Orb(x, f ).

Comme cela est vrai pour tout x′ ∈ X , le point x génère l’espace !


8 1. GÉNÉRALITÉS SUR LES SYSTÈMES DYNAMIQUES

P ROPOSITION 5.3. Soit (X , f ) un système dynamique discret avec X infini


dénombrable. Il y a uniquement trois cas possibles :

1) (X , f ) admet exactement un point générant l’espace X mais pas de


points périodiques ;

2) (X , f ) admet au moins un point périodique mais pas de points générant


l’espace ;

3) (X , f ) n’admet ni points périodiques ni points générant l’espace X .

D ÉMONSTRATION. Nous prouverons la proposition en deux étapes :

a) Le système (X, f) ne peut pas admettre un point générant l’espace


et un point périodique.
En effet, si x est un point générant l’espace et y est un point périodique de
période p, alors il existe n tel que :

f n (x) = y et X = Orb(x, f ) = { x, f (x), . . . , f n (x), . . . , f n+ p (x)}

Cela contredit le fait que X est un ensemble infini.

b) Le système (X, f) ne peut pas admettre deux points générant l’es-


pace.
En effet, si y et z sont deux points distincts générant l’espace alors il existe
n > 0 et m > 0 tels que f n (y) = z et f m (z) = y. Il s’ensuit que

f n+m (y) = f m ( f (n(y)) = f m (z) = y

Or, y ne peut pas être périodique.

6. Les systèmes dynamiques chaotiques

Henru P OINCARÉ a abordé le chaos dans son ouvrage « Science et Méthode » :

« Il peut arriver que de petites différences dans les conditions initiales en en-
gendrent de très grandes dans les phénomènes finaux ; une petite erreur sur les
premières produirait une erreur énorme sur les derniers. La prédiction devient
impossible et nous avons le phénomène fortuit » [1]
6. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES CHAOTIQUES 9

Un système chaotique est un système dynamique qui possède un comporte-


ment imprévisible à long terme. Cette imprévisibilité est due à la sensibi-
lité aux conditions initiales, particularité des systèmes chaotiques. Prenons
comme exemple le système de Syracuse : il est facile de prévoir les orbites de
certains nombres, par exemple les puissances de 2, on aura une suite de puis-
sances de 2 strictement décroissante, jusqu’à atteindre 1. Cependant, l’orbite
de certains nombres est imprévisible. L’orbite de 27 comporte 111 états avant
d’arriver à 1, le plus grand nombre atteint sera 9322, alors que l’orbite de 28
ne contient que 18 états avant d’arriver à 1 et le plus grands nombre atteint
est 52. Le système de Syracuse est dit chaotique.
Chapitre 2

Les systèmes dynamiques discrets au niveau


secondaire

Dans ce chapitre, nous proposons une leçon(fichier élève) traitant des sys-
tèmes dynamiques discrets, adaptée au niveau secondaire.

Les systèmes dynamiques : des systèmes qui se bougent . . .

1. La conjecture de Syracuse

Soit l’algorithme suivant :

Algorithme de Collatz :

• Choisir un nombre entier N (avec N ≥ 1) ;

• Si N est pair, on le divise par 2 et on obtient un nouveau nombre ;

• Si N est impair, on le multiplie par 3, on ajoute 1 au résultat et on


obtient un nouveau nombre ;

• On recommence la procédure avec le nouveau nombre obtenu...

11
12 2. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS AU NIVEAU SECONDAIRE

Faisons quelques essais :

Si N = 5 Si N = 12

Nous venons de construire la suite Il s’agit de la suite de Syracuse du


de Syracuse du nombre 5 nombre 12

Que constates-tu, à l’issue de ces deux essais ?

................................................................................

................................................................................

• Vocabulaire :
La suite de nombres obtenue est appelée le vol du nombre de départ, les
nombres qui constituent la suite sont appelés les étapes du vol, le plus
grand nombre obtenu dans la suite est appelé l’altitude maximale du
vol et le nombre d’étapes avant d’obtenir . . . . . . . . . . . est appelé la durée
du vol. [2]
• Précise la durée du vol, les étapes de vol, l’altitude maximale pour les
nombres suivants :
2 : ..........................................................................
11 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
27 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
97 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
99 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
• La conjecture de Syracuse :
A toi de jouer maintenant : Choisis un nombre entre 1 et 100.
Petit défi : celui qui trouvera la plus longue durée de vol, gagnera le prix
de mathématique du jour. . .
N = ...
.............................................................................
.............................................................................
Si la durée de vol du nombre choisi dépasse 20, aide toi du lien suivant :

http://trucsmaths.free.fr/js_syracuse.htm
2. SYSTÈMES DYNAMIQUES 13

• Énoncé de la conjecture :

Conjecture de Syracuse : On finit toujours par atteindre . . . . . . . . . . .


dans la suite obtenue avec l’algorithme de Collatz avec n’importe quel
nombre au départ.

La conjecture de Syracuse ou de Collatz (nom du mathématicien qui l’a le


plus répandue) est d’une étonnante simplicité, mais elle résiste pourtant aux
efforts des mathématiciens à démontrer qu’elle est vraie ou fausse depuis le
milieu du XXe siècle. C’est pour cela que son énoncé reste une conjecture.

Cette conjecture est apparue vers 1930 et s’est répandue vers 1950 grâce
notamment à l’université de Syracuse aux États-Unis, d’où le nom.

Le nom, mais aussi les noms qui sont nombreux : conjecture de Collatz,
conjecture de Syracuse ou problème de 3x + 1. Un problème qui reste entière-
ment ouvert encore aujourd’hui.

Le record de vérification de la conjecture est de 3,5.1017 , ce qui veut dire que


tous les vols issus d’un nombre inférieur ou égal à 3,5.1017 atterrissent en 1.

Ce résultat est dû à Thomás O LIVEIRA E S ILVA de l’université de Aveiro qui


a développé des trésors d’ingéniosité pour arriver à ce résultat.

2. Systèmes dynamiques

Nous avons rencontré durant l’activité « Algorithme de Collatz », et aussi du-


rant l’activité proposée dans les ateliers Mathenjeans « La mosaïque en noir
ou blanc » des systèmes qui passent par différents états (Nous nous restrein-
drons dans cette étude aux systèmes passant par un nombre dénombrable
d’états : que l’on désignera par systèmes dynamiques discrets).

Mais qu’est-ce qu’un système dynamique, selon toi ?

................................................................................

................................................................................

................................................................................
14 2. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS AU NIVEAU SECONDAIRE

D ÉFINITION 2.1 (Systèmes dynamiques). Un système dynamique


est une paire (X , f ) composée d’un ensemble X (l’ensemble des états) et
d’une fonction f : X → X
L’ensemble des états du système est l’ensemble de tous les états pos-
sibles du système considéré.

Revenons à l’algorithme de Collatz :

Soit X l’ensemble des naturels non nuls N \ {0} et l’application f : N \ {0} →


N \ {0} telle que :

 x
 si x est pair
f (x) = 2
3x + 1 si x est impair

si x = 5 : f (x) = . . . → f 2 (x) = . . . → f 3 (x) = . . . → f 4 (x) = . . . → f 5 (x) = . . .

D ÉFINITION 2.2 (Orbites). Soient (X , f ) un système dynamique et


x ∈ X . L’orbite de x sous l’action de f est donnée par :

Orb(x, f ) = { x, f (x), f 2 (x), f 3 (x), f 4 (x), . . .}

Remarque : l’orbite de x contient toujours x.

Quelle est l’orbite de 5 par l’algorithme de Collatz ?

Orb(5, f ) = . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quel est l’autre nom donné à l’orbite, lors de l’activité « conjecture de Syra-
cuse » ?

...............

3. Systèmes dynamiques discrets finis

3.1. Définition et exemples.

Un système dynamique discret est un système avec un nombre dénom-


brable d’états.
3. SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS FINIS 15

▷ Mais que signifie dénombrable ?


Qu’il soit fini ou infini, les éléments d’un ensemble dénombrable peuvent
toujours être comptés un à la fois et, bien que le comptage puisse ne jamais
se terminer, chaque élément de l’ensemble est associé à un nombre naturel
unique.
Exemple d’ensembles dénombrables : N et Z
Connaissez-vous d’autres exemples d’ensembles dénombrables ?

▷ Exemples : des systèmes dynamiques très familiers.


1) Voici un exemple de système dynamique discret fini que nous côtoyons
tous les jours : les feux de signalisation.

X = { ; ; } et f ( ) = ; f( )= ; f( )=

Par exemple, nous avons

f( )= ; f 2( ) = ; f 3( ) = ; f 4( ) = ; f 5( ) = ; ...

et donc :

Orb( ; f ) = { ; ; } = X .
16 2. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS AU NIVEAU SECONDAIRE

2) Autre système dynamique que vous connaissez très bien :

X = {Hiver, Printemps, Été, Automne}

f (Hiver) = Printemps

f 2 (Hiver) = . . . . . . . . . . . . . . .

f 3 (Hiver) = . . . . . . . . . . . . . . .

f 4 (Hiver) = . . . . . . . . . . . . . . .

f 5 (Hiver) = . . . . . . . . . . . . . . .

3.2. Deux définitions intéressantes.

D ÉFINITION 3.1 (Points périodiques). Soient (X, f) un système dy-


namique et x ∈ X .
Le point x est dit périodique s’il existe n ≥ 1 tel que f (x) = x.
Le plus petit n vérifiant cette égalité est appelé la période de x.

Les systèmes des feux de signalisation et des saisons admettent-ils des points
périodiques ? si oui, lesquels ?

D ÉFINITION 3.2 (Points générant l’espace). Soient (X , f ) un sys-


tème dynamique et x ∈ X . Le point x génère l’espace X si Orb(x, f ) = X

Les systèmes des feux de signalisation et des saisons admettent-ils des points
générant l’espace des états ? si oui, lesquels ?

3.3. Autres exemples.

A. Un système dynamique en chocolat :


Situation :
Votre frère et vous avez ramassé 11 œufs
en chocolat mais votre mère oblige celui
d’entre vous qui en a le plus à en donner
un à l’autre.
3. SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS FINIS 17

1. Supposons que tu en as ramassé 3, complète le diagramme suivant,


décrivant l’orbite de 3 :

3 → f (3) = . . . → f 2 (3) = . . . → f 3 (3) = . . . → f 4 (3) = . . . → f 5 (3) = . . .

→ f 6 (3) = . . . → f 7 (3) = . . . → f 8 (3) = . . . → f 9 (3) = . . .

2. Déduis l’orbite de 3 :
Orb(3, f ) = . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3. Détermine l’expression analytique de f , ainsi que l’ensemble des états


X:
.........................................................................
.........................................................................

4. Existe-t-il un point x qui génère tout l’espace X ?


.........................................................................
Les points x = 5 et x = 6 sont-ils périodiques ? si oui, quelle est leur
période ?
.........................................................................
Remarque : l’ensemble {. . . , . . .} est qualifié d’attracteur global.

D ÉFINITION 3.3 (Attracteur global). Soit f : X → X un système dy-


namique.
Un attracteur global de ce système est un sous-ensemble Y de X tel
que :

a) Pour tout x dans X , il existe un n tel que f n (x) appartient à Y ,

b) Pour tout y dans Y , f (y) appartient à Y .

B. Un autre système dynamique en chocolat


Situation :
Votre frère et vous avez ramassé 11 œufs en chocolat et vous mangez vos
œufs.

1. Supposons que tu as ramassé 4 œufs en chocolat :

4 → f (4) = . . . → f 2 (4) = . . . → f 3 (4) = . . . → f 4 (4) = . . . → f 5 (4) = . . .

→ f 6 (4) = . . . → f 7 (4) = . . . → f 8 (4) = . . . → f 9 (4) = . . .

2. Orb(4, f ) = . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18 2. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS AU NIVEAU SECONDAIRE

3. Détermine l’espace des états X et l’expression analytique de f (x) :


.........................................................................
.........................................................................

4. Existe-t-il un point qui génère l’espace X ?


.........................................................................

Remarque : . . . est qualifié de point fixe

D ÉFINITION 3.4 (Point fixe). Un point x de X est fixe si f (x) = x,


autrement dit :
Tout point périodique de période 1 est appelé point fixe.

Remarque : La notion de points d’équilibre ou de points fixes est centrale


dans l’étude de la dynamique de tout système physique. Dans de nom-
breuses applications en biologie, économie, physique, ingénierie, etc., il est
souhaitable que tous les états (solutions) d’un système donné tendent vers
son état d’équilibre (point d’équilibre). C’est le sujet d’étude de la théorie
de la stabilité, un sujet d’une grande importance pour les scientifiques et
les ingénieurs.

C. Exercices :

1. Soit l’algorithme suivant :


Choisis un nombre entier N, effectue la somme des carrés des chiffres
qui composent N ; tu obtiens un nouveau nombre.
Réitère l’opération.

a) Quel sera l’orbite de 1 ? de 0 ? Que peut-on dire de 0 et de 1 ?


......................................................................

b) Détermine l’ensemble des états de ce système.


......................................................................

c) Détermine les orbites suivantes :


— Orb(2, f ) = { . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . }
— Orb(5, f ) = { . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . }
— Orb(10, f ) = { . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . }
— Orb(20, f ) = { . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . }
— Orb(50, f ) = { . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . }
Peux-tu donner d’autres exemples d’entiers qui ont des orbites avec
des cycles communs ?
3. SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS FINIS 19

2. Soit la fonction suivante :


pour tout entier x :

x

 si x est pair
2

f (x) =
x+1

si x est impair
2
a) Calcule :

Orb(21, f ) = { . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . }

b) Le système admet-il des points fixes ?


......................................................................

c) Le système admet-il des points périodiques ?


......................................................................

3. Soit le système dynamique défini par : X = Q et f (x) = x2

a) Exprime l’orbite d’un x quelconque de Q


......................................................................

b) Calcule les orbites des points suivants :


— Orb(1, f ) = { . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . }
— Orb(2, f ) = { . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . }
— Orb( 12 , f ) = { . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . }

c) Quels sont les comportements possibles des orbites ?


......................................................................

4. Soit les système : X = N et f n+1 (x) = ( f n (x))2 − 1

a) Considérons x = 1, calcule l’orbite de 1.


......................................................................

b) Que peut-on dire du point x = 0 ?


......................................................................

3.4. Résultats concernant les points périodiques. Les propositions


suivantes seront admises :

P ROPOSITION 3.1. Soit (X , f ) un système dynamique avec X fini. Le sys-


tème (X , f ) admet au moins un point périodique.
20 2. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS AU NIVEAU SECONDAIRE

P ROPOSITION 3.2. Soit (X , f ) un système dynamique avec X fini. Il y a


uniquement trois cas possibles :

(1) (X , f ) n’admet pas de point générant l’espace X .


Exemple : le système dynamique en chocolat A

(2) (X , f ) admet exactement un point générant l’espace X .


Exemple : le système dynamique en chocolat B

(3) Tous les points de X génèrent l’espace.


Exemple : le système des feux de signalisation ou des saisons

4. Systèmes dynamiques infinis dénombrables

4.1. Un système dynamique qui ne


meurt jamais. Situation : Félicitations !
C’est votre anniversaire, vous gagnez un
an.

1. Détermine X et l’expression analytique


de f .
.....................................

2. Détermine l’orbite de x = 5
.....................................

3. Détermine l’orbite de x (pour tout x de


X)
.....................................

4. Le système (X , f ) admet-il un point périodique ?


.........................................................................

5. Existe-t-il un point qui génère X ? si oui, lequel ?


.........................................................................

6. Supposons que X = Z ; le système (Z, f ) admet-il un point périodique ? un


point qui génère le système ?
.........................................................................
4. SYSTÈMES DYNAMIQUES INFINIS DÉNOMBRABLES 21

4.2. Conjecture de Syracuse : le retour.


 x
 si x est pair
Soit X = N \ {0} et f (x) = 2
3x + 1 si x est impair

Nous avons déjà rencontré quelques propriétés intéressantes lors de l’activité


d’introduction :

Orb(4, f ) = . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Orb(3, f ) = . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Orb(7, f ) = . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Conjecture : Toute orbite contient . . . . . . . . . . .

Qu’en est-il des points périodiques ?

................................................................................

................................................................................

Le système admet-il des points générant l’espace ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

................................................................................

4.3. Résultats. Au vu des exemples précédents, nous pouvons observer


les résultats concernant les systèmes infinis dénombrables suivants :

P ROPOSITION 4.1. Soit (X , f ) un système dynamique avec X infini dé-


nombrable. Il y a uniquement trois cas possibles :

(1) (X , f ) admet exactement un point générant l’espace X mais pas


de point périodique ;
Exemple : le système X = N et f (x) = x + 1

(2) (X , f ) admet au moins un point périodique mais pas de point


générant l’espace ;
Exemple : le système X = N et f (x) = 2x

(3) (X , f ) n’admet ni points périodiques ni points générant l’espace


X.
Exemple : le système X = N \ {0} et f (x) = 2x

Cette proposition sera admise.


22 2. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS AU NIVEAU SECONDAIRE

5. Systèmes dynamiques chaotiques

5.1. Un café trop fort et c’est l’effet


papillon. . . Situation :

Aujourd’hui, Enrico est mal réveillé. Il a


bu un café trop corsé hier, lui causant une
insomnie. Qu’à cela ne tienne, le voilà de
bonne heure au laboratoire de mathéma-
tiques de L’UCL, mais pas très attentif à
ce qu’il écrit. Il fait une faute de frappe
quand il envoie une version de son article
de recherche à Pascal, son collègue de tra-
vail. Mais cette toute petite erreur, cette
toute petite faute d’inattention, change complètement la donne : ses équa-
tions étaient en fait fausses depuis le départ et cette petite erreur les rend
vraies ! Son collègue le lui signale : tout devient clair, limpide, et en se remet-
tant au travail avec ces nouvelles équations, ils trouvent une théorie complè-
tement nouvelle qui apporte à l’humanité la paix et la sérénité.

On a toutes et tous l’impression d’avoir vécu une histoire semblable, peut-être


à une échelle un peu moins fantaisiste, une histoire où un tout petit boule-
versement change complètement le cours de notre journée, voire de notre vie.

Une toute petite perturbation, de grandes conséquences. [3]

Certains systèmes dynamiques peuvent être chaotiques, ces systèmes pos-


sèdent un comportement imprévisible à long terme.

Cette imprévisibilité est due à la sensibilité aux conditions initiales, particu-


larité des systèmes chaotiques.

5.2. Du chaos à la boulangerie. Situation :

C’est bientôt la galette des rois : un boulanger prépare de la pâte feuilletée


pour cette occasion. Il dispose d’un pâton de pâte feuilleté rectangulaire de
longueur 1 unité. La pâte étant de forme longiligne, elle sera identifiée au
segment [0, 1].
5. SYSTÈMES DYNAMIQUES CHAOTIQUES 23

Avant de la pétrir, il y glisse une fève. Pour la pétrir il la replie sur elle-même,
en son milieu, puis il l’étale uniformément jusqu’à lui rendre sa dimension
d’origine (l’unité), et il recommence l’opération plusieurs fois de suite :

On peut se poser le problème suivant : où se trouvera la fève au bout de dix


coups ? Comme nous ne disposons encore d’aucune formule qui détermine la
position de la fève, pour déterminer l’endroit où se trouvera la fève au bout
de dix coups, il faut faire effectivement les dix coups. [4]

▷ Faisons l’expérience : Chaque groupe dispose d’un flan de pâte feuilletée


de forme rectangulaire (de longueur 1 unité), une fève placée sur le pâton
de pâte feuilletée, une latte et un rouleau de pâtisserie. Effectuons les dix
transformations et relevons la trajectoire de la fève (les positions succes-
sives de la fève, après chaque pliage).
.........................................................................
.........................................................................
▷ A la recherche d’une formule :
Soit x la position de la fève, supposée ponctuelle, au début d’une opéra-
tion de pétrissage. La fève, après transformation se retrouve à la position
T(x).
Nous avons deux possibilités :
— La fève se situe dans la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . moitié de la pâte, soit
. . . ≤ x ≤ . . .. Elle reste insensible au pliage mais la dilatation la porte de
l’abscisse x à son . . . . . . . . . . . . . . . . . .
24 2. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS AU NIVEAU SECONDAIRE

— La fève se situe dans la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . moitié de la pâte, soit


. . . ≤ x ≤ . . .. Le pliage l’amène en . . . . . . . . . . . . . . . . . . , symétrique de x par
rapport à . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Puis la dilatation en . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La transformation T qui à l’abscisse x ∈ [0, 1] de la fève associe son abscisse
T(x) à l’issue d’une opération de pétrissage a donc pour expression :


.............................................
T(x) =
.............................................

▷ Que se passe-t-il si :
x = 0? ..................................................................
x = 1? ..................................................................
x = 12 ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

▷ Que se passe-t-il si :
x = 13 ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
x = 16 ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
x = 56 ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

▷ Que se passe-t-il si x = 72 ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Et si tu arrondissais les valeurs obtenues, que se passerait-il ?
.........................................................................

▷ Résultats :
— Il apparait clairement que ce système est très sensible aux conditions
initiales : la position initiale de la fève pour chaque groupe étant presque
similaire (au mm près), la position finale est . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ; le
moindre écart à une valeur initiale x ou le plus infime arrondi machine
(calculatrice, ordinateur) peut tout fausser, parfois de manière difficile-
ment prévisible.
— Ce système est . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Chapitre 3

Les systèmes dynamiques : fiche pédagogique

Lors de ce chapitre , nous proposons un correctif des activités et exercices


rencontrés dans du fichier élève ainsi que l’objectif et les prérequis de chaque
activité.

• Concepts mathématiques rencontrés pendant le thème :


— Pour des raisons de prérequis, l’étude ne portera que sur les systèmes
dynamiques discrets (et non les systèmes dynamiques continus) : les
systèmes dynamiques finis, les systèmes dynamiques infinis dénom-
brables ;
— La notion d’orbite ;
— La notion de point périodique ;
— La notion de point générant un espace ;
— La notion d’attracteur global ;
— La notion de système dynamique chaotique.

• Prérequis :
— Notion (intuitive) d’ensemble dénombrable ;
— Itérer une fonction.

• Compétences visées :
— Être de capable de modéliser un système dynamique avec un niveau de
résolution adapté ;
— Être capable d’analyser les propriétés dynamiques d’un modèle donné
et d’en citer les caractéristiques.

• Matériel requis :
— La seule activité nécessitant du matériel est l’activité « la transforma-
tion du boulanger » : rectangles de pâtes feuilletée, rouleau de pâtisse-
rie, règle, objet de petite dimension pouvant représenter une fève.

25
26 3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE

1. la conjecture de Syra- Algorithme de Collatz :


cuse Choisir un nombre entier N (avec N ≥ 1)

Objectif de l’étape : Cette ac- • Si N est pair, on le divise par 2 et on obtient


tivité sert de point de départ un nouveau nombre.
pour l’introduction de la notion • Si N est impair, on le multiplie par 3, on
de système dynamique. ajoute 1 au résultat et on obtient un nouveau
Déroulement : Découvrir la no- nombre.
tion d’algorithme via l’algo- • On recommence la procédure avec le nouveau
rithme de Collatz , calculer des nombre obtenu. . .
trajectoires de nombres , et en Quelques essais :
tirer des conclusions quant à
• Si N = 5 , la suite obtenue est :
l’évolution des suites calculées.
5 − 16 − 8 − 4 − 2 − 1

La durée du vol pour 5 est de 6 et son altitude


est de 16.

• Si N = 12, la suite obtenue est :

12 − 6 − 3 − 10 − 5 − 16 − 8 − 4 − 2 − 1

La durée du vol pour 12 est de 10 et son alti-


tude est de 16.

Faire observer à la suite de ces deux essais que


les deux suites atterrissent sur le cycle (4, 2, 1)
et n’en ressortent plus.

Introduction du vocabulaire La suite de nombres obtenue est appelée


relatif à la suite de Syracuse. le vol du nombre de départ, les nombres qui
constituent la suite sont appelés les étapes du
vol, le plus grand nombre obtenu dans la suite
est appelé l’altitude maximale du vol et le
nombre d’étapes avant d’obtenir 1 est appelé la
durée du vol.

D’autres suites à calculer, afin • La suite de 2 : 2 − 1


de conjecturer sur la suite de La durée du vol pour 2 est de 2 et son altitude
Syracuse : est de 2.
Préciser la durée de vol, l’al-
• La suite de 11 : 11 − 34 − 17 − 52 − 26 − 13 − 40 −
titude maximale des nombres
20 − 10 − 5 − 16 − 8 − 4 − 2 − 1
suivants : 2, 11, 27, 97, 99.
La durée du vol pour 11 est de 15 et son alti-
tude est de 52.
3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE 27

• La suite de 27 : 27 − 82 − 41 − 124 − 62 − 31 −
94 − 47 − 142 − 71 − 214 − 107 − 322 − 161 − 484 −
242 − 121 − 364 − 182 − 91 − 274 − 137 − 412 −
206 − 103 − 310 − 155 − 466 − 233 − 700 − 350 −
175 − 526 − 263 − 790 − 395 − 1186 − 593 − 1780 −
890 − 445 − 1336 − 668 − 334 − 167 − 502 − 251 −
754 − 377 − 1132 − 566 − 283 − 850 − 425 − 1276 −
638−319−958−479−1438−719−2158−1079−
3238−1619−4858−2429−7288−3644−1822−
911 − 2734 − 1367 − 4102 − 2051 − 6154 − 3077 −
9232 − 4616 − 2308 − 1154 − 577 − 1732 − 866 −
433 − 1300 − 650 − 325 − 976 − 488 − 244 − 122 −
61 − 184 − 92 − 46 − 23 − 70 − 35 − 106 − 53 − 160 −
80 − 40 − 20 − 10 − 5 − 16 − 8 − 4 − 2 − 1
La durée du vol pour 27 est de 112 et son al-
titude est de 9232.

• La suite de 97 : 97 − 292 − 146 − 73 − 220 − 110 −


55 − 166 − 83 − 250 − 125 − 376 − 188 − 94 − 47 −
142 − 71 − 214 − 107 − 322 − 161 − 484 − 242 −
121 − 364 − 182 − 91 − 274 − 137 − 412 − 206 −
103 − 310 − 155 − 466 − 233 − 700 − 350 − 175 −
526 − 263 − 790 − 395 − 1186 − 593 − 1780 − 890 −
445 − 1336 − 668 − 334 − 167 − 502 − 251 − 754 −
377 − 1132 − 566 − 283 − 850 − 425 − 1276 − 638 −
319 − 958 − 479 − 1438 − 719 − 2158 − 1079 −
3238−1619−4858−2429−7288−3644−1822−
911 − 2734 − 1367 − 4102 − 2051 − 6154 − 3077 −
9232 − 4616 − 2308 − 1154 − 577 − 1732 − 866 −
433 − 1300 − 650 − 325 − 976 − 488 − 244 − 122 −
61 − 184 − 92 − 46 − 23 − 70 − 35 − 106 − 53 − 160 −
80 − 40 − 20 − 10 − 5 − 16 − 8 − 4 − 2 − 1
La durée du vol pour 97 est de 119 et son al-
titude est de 9232.

• La suite de 99 : 99 − 298 − 149 − 448 − 224 −


112 − 56 − 28 − 14 − 7 − 22 − 11 − 34 − 17 − 52 −
26 − 13 − 40 − 20 − 10 − 5 − 16 − 8 − 4 − 2 − 1
La durée du vol pour 99 est de 26 et son alti-
tude est de 448.
28 3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE

Remarque : la durée du vol ne dépend pas de la


grandeur du nombre choisi au départ : la durée
de vol de 99 est inférieure à celle de 97 et celle
de 27.
La loi est simple mais pourtant les trajectoires
sont imprévisibles.

Énoncé de la conjecture de Sy- On finit toujours par atteindre 1 dans la


racuse suite obtenue avec l’algorithme de Collatz
avec n’importe quel nombre au départ.

2. Systèmes dynamiques

Objectifs : introduire les no-


tions de bases relatives aux
systèmes dynamiques :
— La définition de système
dynamique
— la notion d’orbite

Mais qu’est-ce qu’un système Définition 2.1 (Systèmes dynamiques).


dynamique, selon toi ? Un système dynamique est une paire (X , f )
composée d’un ensemble X (l’ensemble des
Objectif : faire rédiger une des-
états) et d’une fonction f : X → X
cription qui leur parait la plus
L’ensemble des états du système est l’en-
simple à comprendre (pas for-
semble de tous les états possibles du système
cément rigoureuse)
considéré.

Mettre la situation-problème au service des ap-


prentissages :

But : faire le lien avec la situation-problème

Revenons à l’algorithme de Collatz :

Soit X l’ensemble des naturels : X = N

Si x = 5
x = 5 : f (5) = 16 → f ( f (5)) = f 2 (5) = 8 → f 3 (5) = 4
→ f 4 (5) = 2 → f 5 (5) = 1

Définition 2.2 : Orbites


Soient (X , f ) un système dynamique et x ∈ X .
L’orbite de x sous l’action de f est donnée par :
Orb(x, f ) = { x, f (x), f 2 (x), f 3 (x), f 4 (x), . . .}
3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE 29

Remarque : l’orbite de n’importe quel nombre x


contient toujours x.
Quelle est l’orbite de 5 par l’algorithme de Col-
latz :
Orb(5, f ) = {5, 16, 8, 4, 2, 1}

But : faire le lien avec la Question :


situation-problème Quel est l’autre nom donné à l’orbite, lors de
l’activité « Conjecture de Syracuse » ? le vol

3. Systèmes dynamiques
discrets finis
Objectif : introduire et illus- Définition 3.1 : Système dynamique discret
trer : Un système dynamique discret est un système
— la notion de système dy- avec un nombre dénombrable d’états
namique discret
— la notion d’ensemble dé-
nombrable
— la notion de point
périodique-point fixe
— la notion de point géné-
rant l’espace

Mais que signifie dénom- Qu’il soit fini ou infini, les éléments d’un
brable ? ensemble dénombrable peuvent toujours être
comptés un à la fois et, bien que le comptage
puisse ne jamais se terminer, chaque élément
de l’ensemble est associé à un nombre naturel
unique.
Exemple d’ensembles dénombrables : N et Z
Connaissez-vous d’autres exemples d’ensembles
dénombrables ?
— L’ensemble des multiples de 2 est un en-
semble dénombrable
— [0; 1] n’est pas un ensemble dénombrable

Illustrer la définition par des Les feux de signalisation : un système dyna-


exemples familiers aux élèves mique discret que l’on côtoie tous les jours.
30 3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE

Autre exemple bien familier : les saisons :


X = {Hiver, Printemps, Été, Automne}
— f (Hiver) = Printemps
— f 2 (Hiver) = Été
— f 3 (Hiver) = Automne
— f 4 (Hiver) = Hiver

Définition 3.1 (Points périodiques). Soient


(X , f ) un système dynamique et x ∈ X . Le point
x est dit périodique s’il existe n ≥ 1 tel que
f n (x) = x.
Le plus petit n vérifiant cette égalité est appelé
la période de x.

Définition 3.2 (Points générant l’espace).


Soient (X , f ) un système dynamique et x ∈ X .
Le point x génère l’espace X si Orb(X , f ) = X .

Illustration Dans le système des feux de signalisation et le


système des saisons, tout état est périodique et
tout état est générateur.

Deux exemples pour s’ap-


proprier les différentes no-
tions définies précédem-
ment

A. Un système dynamique en Situation :


chocolat : Votre frère et vous avez ramassé 11 œufs en cho-
Objectif : rencontrer d’autres colat mais votre mère oblige celui d’entre vous
exemples de systèmes dyna- qui en a le plus, à en donner un à l’autre.
miques, se familiariser avec 1. Supposons que tu en as ramassé 3, complète
les nouvelles notions intro- le diagramme suivant, décrivant l’orbite de
duites ci-dessus et introduire 3:
la notion d’attracteur global à
travers l’exemple. 3 → f (3) = 4 → f ( f (3)) = 5 → f 3 (3) = 6
→ f 4 (3) = 5 → f 5 (3) = 6
→ f 6 (3) = 5 → f 7 (3) = 6
→ f 8 (3) = 5 → f 9 (3) = 6

Orb(3, f ) = {3, 4, 5, 6}
3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE 31

2. Détermine l’expression analytique de f ,


ainsi que l’ensemble des états X :

 x + 1 si x ≤ 5
f (x) =
x − 1 si x ≥ 6

X = {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11}

3. Existe-t-il un point x qui génère l’espace X ?


Aucun point ne génère l’espace des états.

4. Les points x = 5 et x = 6 sont-ils périodiques ?


si oui, quelle est leur période ?
Oui , car f (5) = 6 et f 2 (5) = 5 et f (6) = 5
et f 2 (6) = 6
donc 5 et 6 sont périodiques et leur pé-
riode est 2

Remarque : l’ensemble {5, 6} est qualifié d’at-


tracteur global.

Définition 3.3 (Attracteur global). Soit


f :X→X
un système dynamique
Un attracteur global de ce système est un sous-
ensemble Y de X tel que :

a) Pour tout x dans X , il existe un n tel que


f n (x) appartient à Y ,

b) Pour tout y dans Y , f (y) appartient à Y

B. Un autre système dyna- Situation :


mique en chocolat : Votre frère et vous, avez ramassé 11 œufs en
Objectif : illustrer la notion chocolat et vous mangez vos œufs.
de point générant l’espace, de
1. Supposons que tu as ramassé 4 œufs au cho-
point fixe et d’attracteur glo-
colat :
bal.
4 → f (4) = 3 → f 2 (4) = 2 → f 3 (4) = 1
→ f 4 (4) = 0 → f 5 (4) = 0
→ f 6 (4) = 0 → f 7 (4) = 0
→ f 8 (4) = 0 → f 9 (4) = 0
Orb(4, f ) = {4, 3, 2, 1, 0}
32 3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE

2. Détermine l’expression analytique de f ,


ainsi que l’ensemble des états X :

 x − 1 si x ̸= 0
f (x) =
0 si x = 0

X = {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11}

3. Existe-t-il un point qui génère l’espace X ?


oui, 11 car :

Orb(11, f ) = {11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0}

Remarque : le système admet un unique point


périodique de période 1 (point fixe) : x = 0.
L’ensemble {0} est qualifié d’attracteur global.
Le point 0 est dit fixe.

Définition 3.3 (Point fixe). Un point x de X est


fixe si f (x) = x. Autrement dit : Tout point pé-
riodique de période 1 est appelé point fixe
3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE 33

C. Exercices : Correctif

1. Soit l’algorithme suivant :


Choisis un nombre entier N, effectue la somme des carrés des chiffres
qui composent N ; tu obtiens un nouveau nombre.
Réitère l’opération.

a) Quel sera l’orbite de 1 ? de 0 ? Que peut-on dire de 0 et de 1 ?

Orb(1, f ) = {1} ; Orb(0, f ) = {0} il est clair que 0 et 1 sont des points fixes

b) Détermine l’ensemble des états de ce système.

X =N

c) Détermine les orbites suivantes :


— Orb(2) = {2, 4, 16, 37, 58, 89, 145, 42, 20}
— Orb(5) = {5, 25, 29, 85, 89, 145, 42, 20, 4, 16, 37, 58}
— Orb(10) = {10, 1}
— Orb(20) = {20, 4, 16, 37, 58, 89, 145, 42}
— Orb(50) = {50, 25, 29, 85, 89, 145, 42, 20, 4, 16, 37, 58}
Peux-tu donner d’autres exemples d’entiers qui ont des orbites avec
des cycles communs ?
Nous observons que 2, 20, 200, 2000, 20000, . . . ont des cycles com-
muns dans leur orbite.
Il en est de même pour 5, 50, 500, 5000, . . ..

2. Soit la fonction suivante :


pour tout entier x :

 x
 si x est pair
2

f (x) =
x + 1
si x est impair


2
a) Calcule :
Orb(21, f ) = {21, 11, 6, 3, 2, 1}

b) Le système admet-il des points fixes ?

Orb(0, f ) = {0} et Orb(1, f ) = {1}, donc 0 et 1 sont des points fixes

c) Le système admet-il des points périodiques ?


1 et 0 sont des points périodiques de période 1
Exemples d’orbites :
34 3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE

• Orb(5, f ) = {5, 3, 2, 1}

• Orb(12, f ) = {12, 6, 3, 2, 1}

• Orb(37, f ) = {37, 19, 10, 5, 3, 2, 1}

On observe que ∀ x ≥ 2 : f (x) < x, ce qui exclut un point fixe plus


grand que 2.

3. Soit le système dynamique défini par : X = Q et f (x) = x2

a) Exprime l’orbite du nombre ∀ x ∈ Q

¡ ¢2 ¡ ¢2 ¡ ¢2 n
f (x) = x2 , f 2 (x) = x2 = x4 , f 3 (x) = x4 = x8 , f 4 (x) = x8 = x16 , . . . , f n (x) = x2

b) Calcule les orbites des points suivants :


— Orb(1, f ) = {1}
— Orb(2, f ) = {2, 4, 16, 65566, . . .}
— Orb 12 , f = 12 , 14 , 16
1 1
¡ ¢ © ª
, 65566 ,...

c) Quels sont les comportements possibles des orbites ?


Il y a quatre comportements possibles :

• si x ∈ {0, 1}, il s’agit alors d’un point fixe ;

• si x = −1, l’orbite se stabilise en 1 ;

• si 0 < | x| < 1, l’orbite tend vers 0 ;

• si | x| > 1, les états de x sont de plus en plus grands , on dira que


l’orbite tend vers +∞.

4. Soit les système : X = N et f n+1 (x) = ( f n (x))2 − 1

a) Considérons x = 1, calcule l’orbite de 1.

f (1) = 12 − 1 = 0

f ( f (1)) = 02 − 1 = −1

f 3 (1) = (−1)2 − 1 = 0

Donc Orb(1, f ) = {1, 0, −1}

b) Que peut-on dire du point x = 0 ?


0 est un point de période 2 car f (0) = −1 et f 2 (0) = 0.
3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE 35

Quelques propriétés à déduire Proposition 1 :


des différents exemples : Soit (X , f ) un système dynamique avec X fini.
Résultats concernant les Le système (X , f ) admet au moins un point pé-
points périodiques : Les riodique.
conclusions (propositions) Proposition 2 :
suivantes seront admises, car Soit (X , f ) un système dynamique avec X fini. Il
les preuves ne sont pas à la y a uniquement trois cas possibles :
portée des élèves.
1. (X , f ) n’admet pas de point générant l’espace
X.
Exemple : le système dynamique en chocolat
A

2. (X , f ) admet exactement un point générant


l’espace X .
Exemple : le système dynamique en chocolat
B

3. Tous les points de X génèrent l’espace.


Exemple : les feux de signalisation et les sai-
sons
36 3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE

2.4 Systèmes dynamiques


infinis dénombrables
Un système dynamique qui ne
meurt jamais
Objectif : illustrer un autre cas Situation 1 : Félicitations ! C’est votre anniver-
de système dynamique discret saire, vous gagnez un an.
. 1. Détermine X et l’expression analytique de f .

X = N et f (x) = x + 1

2. Détermine l’orbite de x = 5

Orb(5, f ) = {5, 6, 7, 8, 9, 10, . . .}

3. Détermine l’orbite de x (pour tout x de X )


Nous pourrons même généraliser, l’orbite de
n’importe quel naturel est l’ensemble des na-
turels supérieurs ou égaux à ce naturel :

Orb(x, f ) = { n ∈ N | n ≥ x}

4. Le système (X , f ) admet-t-il des points pério-


diques ?
Aucun point périodique.

5. Existe-t-il un point qui génère X ? si oui, le-


quel ?
Oui, x = 0.

6. Supposons que X = Z ; le système (Z, f )


admet-il un point périodique ? un point qui
génère le système ?
Si on considère le système (Z, f ), il n’y a ni
point périodique, ni point générant l’espace.
3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE 37

Retour au système dynamique Situation 2 : Conjecture de Syracuse : le retour


abordé dans la situation pro- Soit X = N \ {0} et f (x) =
 x
blème  si x est pair
2
3x + 1 si x est impair

Nous avons déjà rencontré quelques propriétés


intéressantes lors de l’activité d’introduction :

• Orb(4, f ) = {4, 2, 1} (1, 2 et 4 sont des points


périodiques de période 3.

• Orb(3, f ) = {3, 10, 5, 16, 8, 4, 2, 1}

• Orb(7, f ) = {7, 22, 11, 34, 17, 52, 26, 13, 40, 20,
10, 5, 16, 8, 4, 2, 1}

Conjecture : Toute orbite contient 1.

Qu’en est-il des points périodiques ?


Le système (X , f ) admet au moins trois points
périodiques

Le système admet-il des points générant l’es-


pace ?
Le système (X , f ) n’admet aucun point générant
l’espace.

Au vu des exemples précédents, nous pouvons


observer les résultats concernant les systèmes
infinis dénombrables suivants :
38 3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE

Proposition
Soit (X , f ) un système dynamique avec X infini
dénombrable. Il y a uniquement trois cas pos-
sibles :

1. (X , f ) admet exactement un point générant


l’espace X mais pas de point périodique ;
Exemple : le système X = N et f (x) = x + 1
(ton anniversaire)

2. (X , f ) admet au moins un point périodique


mais pas de point générant l’espace ;
Exemple : le système X = N et f (x) = 2x
Ce système admet 0 comme point périodique
de période 1 (point fixe) et il est clair que l’or-
bite de tout point x de N ne peut pas contenir
de nombre impair autre que x, donc aucun
point n’est générateur.

3. (X , f ) n’admet ni points périodiques ni points


générant l’espace X.
Exemple : le système X = N \ {0} et f (x) = 2x
Pas de point périodique (puisqu’on a retiré le
0) et il est clair que l’orbite de tout point x
de N ne peut pas contenir de nombre impair
autre que x, donc aucun point n’est généra-
teur.

2.5 Systèmes dynamiques


chaotiques
Objectif : donner une ap- Deux types d’approche :
proche intuitive de système
1. par un exemple (un café trop fort et c’est l’ef-
chaotique. Aucune définition
fet papillon)
formelle ne sera donnée aux
2. par le chaos dans la boulangerie (un système
élèves.
dynamique dont la loi est très simple mais
pourtant les orbites sont complètement im-
prévisibles)
3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE 39

Les élèves vont vraiment réa- Chaque groupe dispose d’un flan de pâte feuille-
liser l’expérience avec de la tée de forme rectangulaire (de longueur 1
pâte, à pain ou à modeler. unité), une fève placée sur le pâton de pâte
feuilletée, une latte et un rouleau de pâtisserie.
Effectuons les dix transformations et relevons
la trajectoire de la fève (les positions successives
de la fève, après chaque pliage).

A la recherche d’une formule : Soit x la position de la fève, supposée ponctuelle,


au début d’une opération de pétrissage. La fève,
après transformation se retrouve en l’abscisse
T(x).

Nous avons deux possibilités :


— La fève se situe dans la première moitié
de la pâte, soit 0 ≤ x ≤ 21 . Elle reste insen-
sible au pliage mais la dilatation la porte
de l’abscisse x à son double (2x)
— La fève se situe dans la seconde moitié de
1
la pâte, soit 2 ≤ x ≤ 1. Le pliage l’amène
en 1 − x, symétrique de x par rapport à 12 .
Puis la dilatation en 2 · (1 − x).

La transformation T qui à l’abscisse x ∈ [0, 1] de


la fève associe son abscisse T(x) à l’issue d’une
opération de pétrissage a donc pour expression :
1

 2x
 si 0 ≤ x ≤
2

T(x) =
 1
2(1 − x) si ≤ x ≤ 1

2
Que se passe-t-il si :

x = 0 ? la fève reste au même endroit après


pliage (T(0) = 0)
0 est donc un point fixe : Orb(0, T) = {0}

x = 1 ? la fève, après pliage, revient en x = 0 pour


y rester ensuite (T(1) = 0)
Orb(1, T) = {1, 0}
1 1
x= 2 ? la fève reste sur 2 après pliage mais
se retrouve en 1 après dilatation, puis 0 après
pliage et y reste T 21 = 1
¡ ¡ ¢ ¢

Orb 21 , T = 12 , 1, 0
¡ ¢ © ª
40 3. LES SYSTÈMES DYNAMIQUES : FICHE PÉDAGOGIQUE

Que se passe-t-il si :
1 1 2
x= 3 ? la fève en 3 se retrouve en 3 après dila-
2
tation, puis reste en 3
Orb 13 , T = 13 , 23
¡ ¢ © ª

x = 61 ? Orb 16 , T = 61 , 13 , 23
¡ ¢ © ª

x = 16 ? Orb 56 , T = 65 , 13 , 23
¡ ¢ © ª

1
L’orbite de la fève en 3 stationne inévitablement
2
sur 3.
1
Ses antécédents par T, à savoir 6 et 65 , les anté-
cédents de ses antécédents, ou les antécédents
des antécédents de ses antécédents. . . : on peut
en remonter la généalogie à des degrés de plus
2
en plus lointains, tous aboutissent à 3 et y res-
tent après des applications répétées de T.

Que se passe-t-il si x = 27 ?
T 72 = 47 . Puis T 47 = 67 et T 67 = 27 . Ensuite,
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢

ça boucle et nous avons découvert un cycle de


longueur 3 :
Orb 27 , T = 27 , 47 , 76
¡ ¢ © ª

Et si tu arrondissais les valeurs obtenues, que


se passerait-il ?
Tout dévierait petit à petit : les erreurs s’accen-
tueraient puis divergeraient.
Résultats :
Observons la position finale pour chaque posi-
tion initiale x de la fève :
— Il apparait clairement que ce système est
très sensible aux conditions initiales : la
position initiale de la fève pour chaque
groupe étant presque similaire (au mm
près), la position finale est complètement
différente ; le moindre écart à une valeur
initiale x ou le plus infime arrondi ma-
chine (calculatrice, ordinateur) peut tout
fausser, parfois de manière difficilement
prévisible.
— Ce système est chaotique
Chapitre 4

Ateliers « Mathenjeans »

Dans ce chapitre , nous ex-


poserons brièvement l’acti-
vité « mosaïques en noir et
blanc » et relaterons les dif-
férents résultats obtenus
par les élèves des 4e D
et 4e E de l’athénée Royal
de Pont-à-Celles. Les ré-
sultats et conjectures des élèves seront présentés sous forme de diapositives
extraites du fichier PowerPoint qu’ils ont créé.

1. Énoncé de « Mosaïque dynamique en noir et blanc »

Étant donné un quadrillage rectangulaire formé de cases noires et de cases


blanches qu’on appellera une mosaïque, on définit une nouvelle mosaïque de
même taille remplie de la manière suivante :

1. si une case est actuellement entourée d’un nombre impair de cases noires
alors cette case deviendra blanche ;

2. si une case est actuellement entourée d’un nombre pair de cases noires
alors cette case deviendra noire.

La couleur future d’une case ne dépend donc pas de sa couleur actuelle mais
uniquement de la couleur actuelle de ces cases voisines (cases ayant au moins
un coin en commun).

41
42 4. ATELIERS « MATHENJEANS »

Objectif général : Mieux comprendre l’évolution d’une mosaïque sous les


règles de cette transformation.

▷ Objectif 1 : Une mosaïque est appelée un point fixe lorsqu’après une trans-
formation, on retrouve la même mosaïque. Peut-on trouver un point fixe
pour chaque taille de mosaïque de la forme 1 × n ?

▷ Objectif 2 : Une taille m × n est dite inversible si pour toute mosaïque M de


taille m × n, il existe une unique mosaïque qui après transformation nous
redonne la mosaïque M. Pour quelles valeurs de n la taille 1 × n est-elle
inversible ?
1. ÉNONCÉ DE « MOSAÏQUE DYNAMIQUE EN NOIR ET BLANC » 43

▷ Objectif 3 : Peut-on trouver un point fixe pour chaque taille de mosaïque ?

▷ Objectif 4 : Pour quelles valeurs de n la taille 2 × n est-elle inversible ?


44 4. ATELIERS « MATHENJEANS »

▷ Objectif annexe : Etudier les mosaïques obtenues à partir de la mosaïque


remplie de cases noires.

2. Photos des élèves au congrès de mathématiques


3. COMPTE RENDU DE L’ACTIVITÉ 45

3. Compte rendu de l’activité

1. Sur un plan logistique : les différents confinements dûs au COVID ont for-
tement ralenti l’état d’avancement des ateliers. Certains élèves ont aban-
donné car les élèves ont été recrutés sur base volontaire et non obligatoire ;
l’effectif des élèves participants est passé de 31 à 16 élèves.

2. Sur un plan pédagogique :

• L’activité a mobilisé plusieurs prérequis dont les élèves ne disposaient


pas : de l’analyse combinatoire (toutes les manières de remplir une grille
en noir et blanc), la notion de point(grille) fixe, de grille inversible. . .

• Les élèves n’ont pas le réflexe de synthèse : ils ont rempli plusieurs
grilles, sans se poser la question : finalement, y a-t-il une loi qui déter-
mine à l’avance si, par exemple une grille sera fixe ou pas ? ils ont donc
perdu beaucoup de temps au début, avant de se rendre compte de la
nécessité de réfléchir à cette loi.

• Dès qu’ils ont saisi la nécessité de déterminer une loi, les objectifs 2, 3,
4 et l’objectif annexe ont été facilement atteints.

• Les élèves ont travaillé de manière autonome, par petits groupes de 3


ou 4 élèves . L’intervention du professeur a été minimisée.

• Les résultats affichés précédemment sont des diapositives créées par les
élèves dans le but de présenter le projet au congrès de mathématique du
22 avril 2022 à l’université libre de Bruxelles.
Conclusion

Ce projet nous a permis de découvrir l’univers des systèmes dynamiques, en


particulier les discrets.

Nous sommes loin d’avoir exploré toute la théorie des systèmes dynamiques,
cependant les objectifs de ce travail étaient didactiques, et Les objectifs que
nous nous étions fixés ont été atteints en grande partie.

La plus grande partie des définitions et exemples figurant dans le projet ont
été adaptées ou créées. En effet, tous les ouvrages ou sites web mathéma-
tiques traitant des systèmes dynamiques sont de niveau universitaire.

La leçon que nous avons créée a été réellement enseignée aux élèves de 4e
D et 4e E de l’athénée Royal de Pont-à-Celles, afin de vérifier le niveau de
difficulté des définitions et la justesse des exemples.

Ce fut une expérience très enrichissante, pour moi et pour mes élèves : j’ai
vu mes élèves devenir de plus en plus autonomes et confiants. Le cours de
mathématique est devenu un cours ludique, alors que c’est un cours appré-
hendé par la majorité de ces élèves qui sont en option sciences sociales ou
économiques.

Même les plus faibles ou les plus introvertis ont pris la parole devant une cen-
taine de personnes pour exposer les résultats de leur recherche concernant le
système dynamique « mosaïque en noir et blanc » au congrès de mathéma-
tiques à l’ULB.

Finalement, je remercie mon promoteur, Enrico V ITALE, d’avoir accepté d’en-


cadrer ce travail et, surtout, de m’avoir apporté toute l’aide nécessaire pour
affronter les difficultés liées à l’adaptation des concepts et définitions au se-
condaire.

47
48 CONCLUSION

Je remercie aussi Quentin M ENET , chercheur qualifié F .R.S-FNRS à l’uni-


versité de Mons, qui a été notre personne contact à l’ASBL « Mathenjeans »,
et qui a créé le sujet de recherche « mosaïque en noir et blanc »
Bibliographie

[1] Robert Paris, Henri Poincaré invente le chaos déterministe (Oct. 24, 2008), available at
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article721. [En ligne ; page consultée
en 2022]. ↑8

[2] Conjecture de Syracuse, available at https://le-castillon.etab.ac-caen.fr/IMG/


pdf/Conjecture_de_Syracuse.pdf. [En ligne ; page consultée en 2022]. ↑12
[3] Laboratoire Junior Musée des Confluences de l’École Normale Supérieure de Lyon, Ma-
thématiques du ciel, available at http://ciel.mmi-lyon.fr/dynamique-chaotique/
stroboscope/. [En ligne ; page consultée en 2022]. ↑22
[4] Karim Zayana, Pierre Michalak, Richard Bréheret, Ivan Boyer, La fève du boulan-
ger, available at https://hal.telecom-paris.fr/hal-03517868/document. [En ligne ;
page consultée en 2022]. ↑23

Deux ouvrages universitaires ont été consultés sur les systèmes dynamiques, mais je n’ai
trouvé aucun texte directement utilisable pour introduire les systèmes dynamiques aux
élèves de quatrième secondaire :

[5] Charles-Michel Marle, Systèmes dynamiques - une introduction, Ellipses, 2003. ↑

[6] Karl Grosse-Erdmann, Alfred Peris, Linear chaos, Springer, 2010. ↑

49

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