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Fruits - vol.

41, n° 3, 1986 -163

Nombre et tai lle des parcelles en expérimentation


agronomique sur plantes à grand développement
végétatif. Application au cas du bananier.

X.PERRIER*
NOMBRE ET TAILLE DES PARCELLES EN EXPERIMENTATION
AGRONOMIQUE SUR PLANTES A GRAND DEVELOPPEMENT
VEGETATIF.
APPLICATION AU CAS DU BANANIER.
X. PERRIER (IRFA).
Fruits, Mar. 1986, vol. 41, n ° 3, p. 163-173.

RESUME · Dans le cas de l(lantes à grand développement végétatif,


_
comme le bananier, le probleme de l'efficacité des dispositifs expéri­
mentaux ��t �e!ui de l'équilibre entre le nombre de répétitions et le
�ombre d md1v_1�us par parcelle. Ce problème est compliqué par le
nsque de d1spantlon de plants en cours d'expérimentation.
_
Des resultats de statistique classique et de techniques de simulation
sur un lot de données expérimentales permettent d'avancer Ùrtains
éléments de réponse. Les possibilités d'extrapolation à d'autres
conditions d'environnement sont discutées.

que la valeur «moyenne» observée sur une parcelle est bien


représentative du potentiel de cette parcelle. Par contre,
INTRODUCTION
pour des cultures arbustives et certaines cultures tropicales
Un grand nombre de travaux ont apporté des éléments
où le développement végétatif est beaucoup plus impor­
de réponse à la question souvent posée par les expérimen­
tant, l'adoption d'un nombre comparable d'individus ·par
tateurs en agronomie : «Combien doit-on faire de répé­
parcelle conduirait à des unités extrêmement grandes où
titions ?». Les statisticiens proposent des règles de décision
les hétérogénéités d'environnement (sol, microclimat ...)
que l'expérimentateur applique à sa culture, en fonction
seraient considérables. On est donc contraint d'opter pour
de la variabilité attendue, des différences qu'il souhaite
des parcelles contenant un nombre réduit d'individus
mettre en évidence et des seuils de probabilité qu'il se fixe
(tableau 1). Le problème devient «Combien doit-on faire
(PHILIPEAU, 1980).
de répétitions et combien d'individus doivent comporter
les parcelles ?». La superficie d'une expérimentation agro­
La plupart de ce� travaux concernent des cultures à dé­
nomique ne peut pas croître exagérément de par les hété­
veloppement végétatif réduit (les céréales en particulier
rogénéités habituelles de l'environnement et en particulier
ont été beaucoup étudiées) où le nombre de plants par
du sol ou par de banales contraintes de place disponible ;
parcelle élémentaire est extrêmement élevé (tableau 1)
le problème est alors celui de l'équilibre optimal (pour un
l'unité expérimentale est en général la parcelle et l'on admet
seuil de probabilité fixé et pour un niveau de différe�ce
à mettre en évidence) entre le nombre de répétitions .et la
taille d'une parcelle élémentaire.
* · IRFA/CIRAD - B.P. 5035. 34032 MONTPELLIER Cedex
164- Fruits - vol. 41, n° 3, 1986

constituée de 20 lignes de 70 bananiers (espacement . ,.


1,55 m sur la ligne et 3,20 m entre lignes). Un cetta�
TABLEAU l - Comparaison des superficies et des nombres

nombre d'observations ont été faites sur chaque bananier


de plants pour des expérimentations agronomiques sur orge

tout au long du cycle de végétation et de fructification.


(données ITCF : Institut technique des Céréales et Fourra­
ges) ou sur bananier (données IRFA).

Orge (ITCF) Bananier (IRF A) Nous nous intéresserons à la variable production, obser­
densité 300 pl/m 2 000 pl/ha vée sur 1 218 bananiers, les autres, à la suite d'accidents
Parcelle élémentaire divers, n'ayant pas fleuri. La moyenne de la population est
2

. surface 12 m2 200 m2 de 30,53 kg avec un écart type de 3,97 kg ; la distribution


. nombre d'individus peut être admise comme normale, les paramètres de dissy.
en blocs aléatoires 3 600 40 métrie et d'aplatissement différent peu de leurs valeurs
Exemple d'un essai à théoriques (figure 2).
6 traitements et
5 répétitions Une cartographie de la parcelle réalisée en représentant
. surface 720 m 6 000 m chaque plant par sa classe de production (figure 1) ne
. nombre d'individus 108 000 1 200 montre pas de variations structurées (gradients, plages ..).
2 2

On peut penser que la variabilité observée entre plants


viendra des microhétérogénéités de sol et de la variabilité
Les statistiques permettent de répondre à ces questions à du matériel végétàl.Bien qu'étant homogènes génétiquement
conditions qu'un certain nombre d'hypothèses simplifi­ (clones), les plants présentent une variabilité phénotypique
catrices soient vérifiées. Ces simplifications sont néces­ liée en grande partie à la multiplication végétative ; le
saires et ont permis le développement de la panoplie de tous matériel de multiplication, bien que rigoureusement sélec­
les outils de la statistique· dite «classique». Cependant tionné, peut présenter de légères variations (quantité de
elles ne satisfont pas entièrement le statisticien: réserve, état physiologique, etc.) qui pourront entraîner des
différences notables de croissance ou de développement.
- soit parce qu'il sait que ses hypothèses ne sont pas véri­
fiées, mais il ne dispose plus alors des outils nécessaires. De
nombreux travaux sur la «robustesse» des méthodes mon­ VARIATIONS ET DEPENDANCES ENTRE PARCELLES
trent les limites des conclusions possibles lorsque certaines
hypothèses ne sont pas entièrement vérifiées. Soit une population de variance V (variance entre unités
expérimentales) ; si l'on répète un grand nombre de fois le
- soit parce qu'il ne peut vérifier la validité de ses hypothè­ calcul de la moyenne X de n unités issues de- cette popula­
ses : tester par exemple la normalité d'une distribution tion, ces moyennes auront une certaine variance V(X).
nécessite un nombre important de données dont on ne Rappel
dispose généralement pas en expérimentation agronomique.
Si a est une constante:
Dans certains cas, le statisticien peut aujourd'hui sortir V(aX) =a2 v(X)
de cette impasse grâce aux moyens de calcul dont il dispo­ De même:
se. Cette démarche, que l'on qualifie parfois de statistique
xi
informatique, est fondée en général sur l'estimation d'un i
V(XJ=v( tn )=v(� .�x�=lv(� x0
paramètre statistique d'une population par le calcul de ce 1=1Y n2 1=1 V
paramètre sur un très grand nombre de sous-populations Par ailleurs si X et Y sont deux variables aléatoires
issues aléatoirement de la population initiale. Citons pour
exemple BAKER (1964) qui étudie par cette méthode V(X + Y)= V(XJ + V(YJ + COY (X,YJ
l'effet de la non-normalité des distributions sur les risques De même pour n variables aléatoires
de première et deuxième espèce. n n n n
V (_L Xi� =_L V (Xi)+ 2 _L . 1; COY (Xi, X1·)
1=1 1=1 1=1 j=1+l
Nous nous proposons ici de confronter ces deux démar­
ches statistiques sur des résultats obtenus en culture bana­ Ici les variances des Xi sont égales à la variance V entre
nière et d'en dégager certaines recommandations pour unités expérimentales,
l'expérimentation agronomique.
n n ·
d'où _r V(Xi)=nVet � .r v(xd=V
DONNEES EXPERIMENTALES 1=1 n 1=1 · n

Une plantation homogène de 1 400 bananiers, variété - V 2 Ln Ln COY (X , X ·)


donc V (X)= - +- i 1
'Grande Naine', a été faite en 1983 sur les terrains de la n n 2 i=l j=i +l
Station de Recherche agronomique de Nyombé, dans le
sud du Cameroun. La parcelle apparemment homogène est
Fruits·: vol. 41,-n°3, 1986 -165

- 1
111 1
1
1 1 1
1
1
1 1
1
1 1
1
1 1 11 1
1
1
1
1 1 Si l'on fait l'hypothèse d'indépendance entre
1 1 1 1 le Xi, les termes de covariance sont nuls :
1 1 1 1 1 -
11 1 1 1 1 V
1 1 1 111
1 1

11
1

1
V(X) =-
1
1 La variance d'une moyenne diminue donc
1 1 proportionnellement au nombre d'individus
1 1 1 111 servant à calculer cette moyenne.
1 1 1
1 1
1
., 1
Connaissant la variance (V 1 ) de la population
1

1 des 1 2 18 bananiers, il est donc possible, en


1 1
1 1 1 11 admettant l'indépendance entre plants (c'est­
à-dire que la valeur observée pour un bananier
1

n'est liée en aucune manière aux valeurs obser­


22 2 2222 2 2 2 222 2 22 2 2 22 2 vées pour les autres bananiers) de calculer la
t 2 222 2 2 2 2 22
22 2222 2 2 2 22
2 22 2 2 2 22 2 2 variance Vn entre les moyennes de n bananiers
2

222 22 222 2 '2 22 2 2 22


2222

2222 2 222 2 22 2 2 222 22 2 2 22 2 2 2


2 2 2

2 2222 2 2 22 2 2 2 22 2 2 2 2 22 22 2 22
2

Vn = V 1 /n
22 2 22 2 2 2

2 222 2 2 22 222 2 2 2 22 22 2 22 2 2 2 2222 2


2 2 2 2 2 2 222 22 2 2 2
2

2 22 2 22 2 2 22 2 2 2 22. 2 La courbe de Vn en fonction de n est don­


2

2 2 2222 2 2 22 22
2 2 2 '222 22

2 22 2. 2 2 2 née sur la figure 3.


2 222 222 2 22 2 2 2 2 22 2
22 2 2 22 22

22 2 2 22 2 22222 2 222 2 2
2 2 2 2 2 2 222 2

2 22 2 22 2 222 22 2 2 2 22
2 2 222 2 2 2 22 22 2 2 22
2 2 2 22 22 2 22 2 2 2 2 2 22 2 Simulation de parcelles de différentes tailles.
2 22 22 2 2 2 2 2 2 22 2 2 2 2 22
2 2 ' 2

2 22 22 222 22 2 2 22 2 222 222 2 2 22 22 2


22 22 2 2 2 2. 2 2 22 2 2 2 2 2 22 2 Il est possible d'estimer, sur nos données, la
I? ? 222 2 2'"'� ?? 2 2 2 2 22 2 2
variance entre parcelles de n individus e_n la
calculant pour 100 parcelles de n bananiers,
la position de chaque parcelle étant tirée au
33 3 3 3 33
3 hasard. Les distributions des I 00 valeurs cal­
333 3 3 3 3 33 33 3 3 3333
3 3
33 3 3 3

culées pour des parcelles de 5, JO, 20 .. . 80


3 33 33 3 3

3 3 33 333 3 3 33 3 3333
33 3 3 3 3 '33 3 33

33 3 3 3 3 33 bananiers sont portées sur la figure 2. La dé­


3 33 3

3
33 3333 3 3

3 3 3 33 3 3 33 3 croissance de la variance n'est pas aussi rapide


3 3 333 3 33 33 3 3

3 33_3 33
3 33

qu'elle devrait l'être si l'indépendance était


33 33 3 3 3 3 333333 333 •3

33 3 3 3 3 333
3 3 3 3 3 3 3

3 3 33 3 3 33 3 33 3 3 3 3 3 33 3 vérifiée et une très nette distorsion apparaît


3 3 3 3 3 333 3 3 3 3 3 33 3

3 3 3 3 3 33 3 3 33
3 3 3 3 3 33 33 3

3 3 33 3 3 3 3 3 33 3 3 3 entre la courbe théorique établie plus haut


3 3

3 3333 3 33 3 3 3 3333 3 3 3:B 3 3 3


3 3

et la courbe estimée par tirage aléatoire (figure


33 3 3 333 33 3 33

33 3 3 3 3 3
3 3

3 3 3).
3 3

33 3 3 33 3 3 3 3 33 3 33
333 3 333 3 3333 333

3 3 3
3 3 3 33 333 333 3 33 333

33 3 33 Remarque ces simulations ont été faites


3 33 3 333 3 3 3 3 3

3 33 3 3 33 3 3
3 3 333 33 33 333333 3 3 33 33 3

3 3 33 3 3 3 3 3 3 en adoptant différentes formes de parcelles ;


3 3 33 3 3 333 3 3 333 33 3 3 3 333
333 3 3 '.3 3 3 3 33 333 333

on n'observe pas dans notre cas d'influence de


33 3 3 3

la forme des parcelles sur l'évolution de la


4 4 4 variance. Ce résultat est lié à l'homogénéité
4 44 4 44 4 4 4 de la parcelle ; NARAYANA (1982), dans
4 44 44 4 4 4
4 4 4 4

4 4
4 4 4 d'autres conditions, trouve un effet très net
4 44 4

4 44 4 4 4 4 4
4 4 4. 4 4 de la forme des parcelles.
4 4

44 4 44 4
4 ·4 4 4 444 4
44

4 4 4 44 4 4 4 4 4 4 4 4
4

4 4 44 4 4 444 4 4 44
4 4

4 444 44 44 4 4 44 4 Ajustement de FAIRFIELD SMITH.


4 4 44 4 4 44 444 444
4 4

4 44 44 4 44 4 4 4
4 4

4 44 444 4 4 4
444

FAIRFIELD SMITH ( 1938), étudiant les


4

4 4 4 4 44
4 4 44 44 résultats d'un essai à blanc de I 080 parcelles
44 4 4 4

444 4 44 4 4 4
4 4 4

4 4 de blé, avait noté la même distorsion entre la


4 4 4 44

4 4 44 4 44 44 courbe théorique et la courbe obtenue en si­


4 4 44

.. 4 4
4

mulant des parcelles de différentes tailles. Il


4 4
4 4 4

proposa alors la formule


4

Vn = V 1 /nb
Figure 1 - CARTOGRAPHIE DE LA PARCELLE EXPERIMENTALE.
Chaque plant est représenté par sa cla!;se de production.
-- 166 - Fruits - vol. 4i, n° 3, 1986

N '"'1
% 50
x = 30,53
0

: [. > · :
4
Cl= 3,970
3n

2 A:0,778
Bl:0,121
1 B2 3 459
�L.......
--1-of==F=J=ç::!=�-l--l--!.--lf-!-...J..-t-+-!=+::::J:=i=::i:==t-- : ,
34/
1

'
20 21 22 23 2 4 25 26 '(7 28 29 30 31 32 33 35 36 37 38 39 40 kg
C. %50
\
\ I N.,5

''
40
\ I
30
I x = 30,39
.
\ u = 1,942
l··
2 \
\ A�0,813
B1 :0,331
B2 2 444
o o..1....-------�-i=�-1-+--'---+__.1--"'-'4---1-----....--.--,.- • ,

''
20 21 22 23 24 25 26 27 28129 30 31 34 35 36 37 38 39 40 kg

% N :10
4
3 J
'
1
x = 30,72
u = 1,508

20 A :0,807
10 81 :0,172
82:3,270

291
o..&.....-.--r--,-,---r--r--t=-F=l---fl---4--1--t+-+-4=-t--,--,--,.-,---,--
20 21 22 23 24 25 26 27 28 30 31 32/ 33 34 35 36 37 38 39 40 kg
1 1 N:20
%50 1 1
1
40 1
1
1 x
= 30,57
30 1 1 u :1,246
1
20 A =0,824
10 81.0,405
B2.2 ,423
0 -.---.---,---,.--"T"""--r--r,-..---t----t--t--t---t--tt---it---t---.---,-,---,--,.-.....-
20 21 22 23 24 25 26 27 28 291 30 31 132 33 34 35 36 37 38 39 40 kg
1 1
1 1
%50 1 1
40 1
1
1
'
x = 30,62
30 1 u = 1,02 9

20 A =0,8l8
10 81:0,1 42
B2c2,3 33
0
20 21 22 23 2 4 25 26 27 28 29 130 31 32 33 34 3 5 36 37 38 3 9 0 kg
4

1
°lc,50 1 N:80

0 1
4
x:30,60
1
30 1 a= 0,712
1
20
A =0,79 8
10 B1�0,0 92
B2.2,666
0 ..a.....___.,.....____-.-___l--'--U----��=1---....--.-------
w � n n � � w v m w � � � � M � � n � � 40 �

Figure 2 - DISTRIBUTIONS ET PA RAMETRES STATISTIQUES DE LA VARIABLE PRO­


DUCTION DES 1 218 INDIVIDUS PUIS DES MOYENNES DE 100 TIRAGES ALE ATOIRES
DE PARCELLES DE 5, 10, 20,40 ET 80 BANANIERS. Les lignes pointillées joignent les
points x+u et x-u.
(a= écart-type; A =coefficient d'aplatissement de GEARY; B 1 et B2 = coefficients d'asymé·
trie et d'aplatissement de PEARSON).
- 167

\\
4
· 00
V

300

200 ','
-�,·, ",
'·-- -­ -·- - -
-�·--. ...... ------• ..... - - ..... ... __
--
1 00
"--
.... ... .
--.............__________
0-+--.--.......----.-----.....---..---......--...,..---.,-----,.------'l•
· -·-··
10 20 30 40 50 60 70 80 n
Figure 3 - EVOLUTION DE LA VARIANCE ENT RE MOYENNES DE PARCELLES
DE n INDIVIDU S : • -- · c a l cu lée à partir de la variance de la popu lation V1
en admet t ant l'hy pothese d'i ndépendance ( V: V 1 ) ; · - - - , esti mée par tirage
a l éatoire de 1 0 0 parcel l es de n i n divi d u s . n

0, b0 ''
',.,
-..... ._ ____ ____ .,....., ,,,,.�
0, 80 ,
' , .
, ...... .... - - --·

....,.;""
j
1

0, 70
-t-----T-�.-----..-----r��
1
� 1b 30 �o �odo
'o do n ;,, do
Fig ure 4 - EVOLUTION OU COEF FICIENT b DE L' AJUST EMENT DE FAIRFIELD
S MIT H : Vn : V 1 /n b .

+10

- 1 0-t---.-----.---.---..-----,--...,..--------------
5 10 20 30 40 50 D i stance en m
Fig u re 5 - EVOLUTION DU COEFFICIENT DE CORRELATION ENT RE PLANT S
CONTIGU S, PUIS SEPARES PAR UN PLANT, PUIS DEUX, ETC. ( - sur les l i ·
gnes, p l ant s espacés d e 1 , 5 5 m ; - - - sur l es colonnes, p l ants espacés de
3,20 m ) ,

30
(32)
R (' 1' ) ' !''
�� V
- ,,:
//
;' ")
/\
" (,��-
73) ( 52)
/
10 (102) · -(40) (34)/
(49•2) ,
/,,/' , , 1 581 ;" ., -'" - - - - ·
'
'l2
'·"
32)/' . ,, ;;;

0-+--.----.-----.----,,-----.------r-----r----r---.------
5 10 20 30 40 50 60 70 80 n
Fig u re 6 - E VOLU T ION EN FONCT ION DU NOMBRE D'INDIVID U S PAR PAR­
CEL L E, DU COEF FICIENT DE CORR ELATION ENT RE PARCELLES CONTIGUES
( - ) OU SEPAREES PAR U NE PARCELLE ( - - - ) , Ent re parent hèses : le nom­
b re de cou p l es servant au cal c u l .
168 - Fruits - vol. 4 1 , n° 3 , 19 8
6

Vn étant la variance des moyennes de parcelles constituées rait


de n unités expérimentales, V 1 la variance de ces unités
expérimentales et b un coefficient entre O et I mesurant
la dépendance. n - 1 corrélations d 'ordre 1 q (individus voisins)
n - 2 corrélations d'ordre 2 r2 (individus séparés par un
Si b = l , il y a indépendance , on retrouve la formule plant)
théorique ; si b = 0, il y a dépendance totale et la variance 1 corrélation d 'ordre n - l : rn - 1
reste constante. L'aj ustement réalisé sur ses données donnait d'où
un b de 0,749. - V1 1 2 n
V(X) = - ( + - .= L (n - l ) fj
n n 1 1 )
F AI RFIELD SMITH appliquant ce calcul à différentes
données. de la littérature trouvait des coefficients b très
variables (0,40 à 0 ,80) suivant les cultures. B HARGAV A Il suffirait de connaître les différentes valeurs de ri p our
( 1 9 7 8 ) , sur deux vergers de 480 bananiers (plantation au av.oir une estimation de V(X).
carré 1 ,5 0 x 1 ,5 0 ) , obtient les valeurs de 0,79 et 0,92.
Les corrélations entre individus voisins, puis sép arés p ar
Les estimatio!ls réalisées sur nos données pour les diffé­ plant , 2 plants , etc. , le long des lignes ( 1 ,5 5 m d'é carte-
rentes tailles de parcelles donnent des valeurs de 0,89 à -- ment) et des colonnes (3 ,20 m) sont faibles et peu stru ctu­
0,70, les plus fortes valeurs correspondant aux n les plus rées (figure 5 ) . Le maximum (positif) est rencontré sur la
faibles (figure 4 ) . ligne pour les plants séparés par un individu ; on peut inter­
préter la faiblesse de la corrélation entre voisins imm édiats
C e coefficient b apparaît être fonction de n, l e modèle comme la résultante d 'un effet négatif (compétition entre
proposé par SMITH ne semble donc pas entièrement satis­ plants) et d'un effet positif (proximité).
faisant pour décrire la diminution de la variance p�rcel­
laire lorsque n augmente. Il ne paraît pas possible d 'ajuster correctement les ri à
une fonction simple de n ; AASTVEIT ( 1 982) souligne ]a
difficulté d 'une telle démarche et surtout la très grande
Variance entre parcelles et corrélations entre plants. diversité des situations possibles.

L'hypothèse d 'indépendance ne pouvant être admise , il Faute d'un meilleur aj ustement , l 'approximation de
convient de prendre en compte dans l'expression de la FAIRFIELD SMITH sera donc utilisée , avec un b moyen
variance les termes de covariance de 0,77 , cet ajustement étant satisfaisant pour les parcelles
d 'au moins 1 0 individus.
_ v 1 2 nL- 1 nL COY (Xi, X")
V(X) = -+-
n n2 i= 1 j = i + 1 J
Remarque : de la même façon que l'on a calcu.lé les cor­
rélations entre plants, il est possible de calculer des corréla­
La covariance peut s'écrire en fonction des coefficients tions entre moyennes de parcelles de n individus (figure
de corrélation entre unités expérimentales (entre plants) 6) ; elles varient entre 0 , 1 0 et 0,30 pour des parcelles
contiguës et entre O et 0,20 pour des parcelles séparées
coV(X i ,Xj J = fij Vv(Xi rY<Xi > = rij \lvl2 = fij V 1 par une parcelle (la forme des parcelles a été choisie la plus
carrée possible) .
d'où :
V 2V
V( X) = 1 + 2 1 � .
n
1
fij
EQUILIBRE ENTRE NOMBRE DE REPETITIONS
n i= l j =i + l
ET NOMBRE DE PLANTS PAR PARCELLE
. n n
V 1 (1 + � L L
= Il est possible , en connaissant la variance des parcelles de
n n i= l j=i+ l
n individus et le nombre de répétitions p, de calculer la
différence (exprimée en pourcentage de la moyenne) que
l'on peut mettre en évidence entre deux traitements
On conçoit donc que la formule de FAIRFIELD SMITH,
qui s'écrit

(
:l n 1 -b) ne peut traduire la réalité que pour une structure .x moyenne de la variable analysée.
.
très particulière des coefficients de corrélation. (x et {J : les risques de 1 ère et 2e espèce que nou s
avons choisis de 5 et 20 p. 1 00 , valeurs habituellement
Dans le cas particulier d'une parcelle en ligne , on trouve- retenues pour nos expérimentations.
fruits . vol. 41, n 3, 1986 - 169
°

20

d%

15

10

5 n:5

n .1 0
n : 20
n : 30
n .40

0-i---,----r--,---.-...-----r----,.----,------,----,----..,.....---
2 4 6 8 10 15 20 25 30 35 40 P .
F i g u re 7 - EVOLUT I O N D E d% ( d i fférence que l 'on peut mettre en év i d e n ce ) EN FONC·
T I O N DU N O M B R E DE REPET I T I O NS (p ) POUR D I F F ERENTES TA I L L ES D E PARCELLES
(n ) .
D i ffére ntes com b i n a isons de n et p p o u r u n essa i en bloc à deux t ra i te m e n t s (o-o 400
b a n a n i e rs - pas de b o r d u re e n t r e pàrce l les ; o--o 540 ban a n i e rs - b o rd u re e n t re pa r­
ce l l es ) .

. tœ + t 2LJ (que nous noterons t(p) est la somme des . V n : variance résiduelle pour des parcelles de taille n
valeurs de t de STUDENT pour p - 1 degrés de liberté dans que l'on peut estimer par V 1 /n 0,7 7 .
le cas d'un dispositif en bloc. Pour un essai à dispositif
· complètement aléatoire, les valeurs seraient légèrement Nous appellerons «sensibilité» cette différence, exprimée
supérieures, les degrés de liberté étant 2(p . l ). en p. 100 de la moyenne, que l'on peut mettre en évidence

TA BLEAU 2 - Différence (%) que l'on peut mettre en évidence entre deux traitements pour
p répétitions de parcelles de n plants ( œ = 5 %, /3 = 20 %).

3 5 7 8 10 15 20 25 30 35 40
n 5
4 6 9
> 100 35,4 23,9 19, 1 16,4 14,5 13,2 12,2 1 1,4 8,9 7 ,6 6,7 6, 1 5,6 1 5,2
!1
10 84,7 27, 1 18,3 14,6 12,5 1 1, 1 10, 1 9,4 8,7 6,8 5,8 5, 1 4,6 4,3 4,0
15 72,4 23,2 15,6 12,5 10,7 9,5 8,7 8,0 7,5 5,8 5,0 4,4 4,0 3,7 3 ,4
20 64,8 20,7 14,0 11,2 9,6 8,5 7,8 7,2 6,7 5,2 4,4 3,"9 3 ,6 3,3 3,1
25 59,5 19,0 12,8 10,3 8,8 7,8 7, 1 6,6 6, 1 4,8 4, 1 3,6 3,3 3,0 2,8
30 55,5 17,7 12,0 9,6 8,2 7,3 6,6 6, 1 5,7 4,5 3,8 3,4 3,0 2,8 2,6
35 52,3 14,7 1 1, 3 9,0 7,7 6,9 6,3 5,8 5,4 4,2 3,6 3,2 2,9 2,6 2,5
40 49,6 15,9 10,7 8,6 7,3 6,5 5,9 5,5 5, 1 4,0 3,4 3,0 2,7 2,5 2,3
45 47,4 15,2 10,2 8,2 7 ,0 6,2 5,7 5,2 4,9 3,8 3,3 2,9 2,6 2,4 2,2
50 45,6 14,4 9,8 7,9 6,7 6,0 5,5 5,0 4,7 3,7 3, 1 2,8 2,5 2,3 2, 1
1 70 Fruits - vol. 41 , n° 3, 19 8
6

entre traitements ; une bonne sensibilité correspondra 5 répétitions 40 bananiers observés par parcelle
à de faibles valeurs de d %. 9 répétitions 20 bananiers observés par parcelle
15 répétitions 1 0 bananiers observés par parcelle
22 répétitions 5 bananiers observés par parcelle
Constitution et utilisation des abaques.

d% =
1 00
--=- t(p)
V
·
2V 1
L'optimum n'est plus obtenu pour le plus grand no mb re
de répétitions mais pour environ une douzaine de répét i­
tions de parcelles de 1 5 bananiers observés. La courbe est
x. P nO ,
assez plate dans cette zone et autorise donc des flu ctua­
Les calculs ont été faits pour des parcelles de 5 à 5 0 tions de part et d'autre de ces valeurs.
plants par parcelle e t pour 2 à 4 0 répétitions (tableau 2 et
figure 7 ).
Simulation de dispositifs en blocs complets.
L'obj ectif de l'expérimentateur est d 'obtenir une bonne
sensibilité, donc un d % le plus petit possible , compte tenu A l'intérieur de la parcelle de 1 400 plants, il est poss ib le
des contraintes imposées. de tirer au hasard des dispositifs en blocs complets à 2
traitements ; les parcelles ont été choisies les plus carrée s
Pour un nombre de répétitions donné , il est évident que possible, sans bordure ; à l'intérieur de chaque bloc, la po­
la taille des parcelles doit être la plus grande possible , en sition des traitements est aléatoire . 40 tirages ont été
particulier pour les faibles valeurs de p. Par exemple pour faits pour les combinaisons :
6 répétitions , d % est d'environ 7 ,4 p. 1 00 avec 40 bana­
niers par p arcelle ; il n 'est plus que 1 6 ,4 pour 5 bananiers. 5 blocs 40 bananiers par parcelle
1 0 blocs 20 bananiers par parcelle
A l'inverse , pour obtenir un d % fixé a priori, on a le 20 blocs 1 0 bananiers par parcelle
choix entre différentes combinaisons de n et p. Par exemple 40 blocs 5 bananiers par parcelle
p = 6 et n = 40 ou p = 1 8 et n = 5 pour une sensibilité
de 8 p. 1 00. Les histogrammes des 40 valeurs de sensibilité (figure
8) montrent des allures très différentes.
Dans le cas très fréquent où la surface disponible est
limitée , on peut rechercher la combinaison qui .donne la Avec de petites parcelles répétées un grand nombre de
meilleure sensibilité. fois, le résultat est très constant et proche de la valeur
attendue. Par contre, dans le cas de grandes parcelles , les
Par exemple (figure 7), si la superficie totale correspond résultats sont très dispersés, certains essais obtenant une
à 400 bananiers, on peut choisir : sensibilité jamais atteinte avec des petites parcelles (moins
de 3 %) ou inversement de très fortes valeurs , (> 1 0 %) .
5 répétitions 40 bananiers par parcelle
10 répétitions 20 bananiers par parcelle La valeur estimée à partir des abaques constitue dans
20 répétitions 1 0 bananiers par parcelle tous les cas un maj orant de la moyenne des 40 tirages aléa­
40 répétitions 5 bananiers par parcelle toires. Il est cependant possible, pour un tirage particulier,
de ne pas obtenir la sensibilité escomptée ; c'est en terme
La valeur la plus faible de d % est obtenue pour le plus de probabilité que doit être interprétée cette notion de
grand nombre de répétitions. Il faut cependant noter qu' à sensibilité.
partir d 'un certain nombre de répétitions , la décroissance
devient très lente , le gain n'est que de 0,6 p. 1 00 en passant Les écarts entre sensibilités observées et esperees sont
de 20 à 40 répétitions. Nou� verrons plus loin qu'il est liés à la part, dans la variance totale , de la variabilité entre
souvent préférable de sacrifier très légèrement d % pour blocs. Il semble , dans notre application, que l'efficacité
conserver des parcelles de taille plus grande. du dispositif en blocs augmente avec la taille des parcelles.

Lorsque les traitements nécessitent la présence de bordu­ Rappelons qu'en l'absence d'effet bloc, la puissance d'un
res entre les parcelles, le pourcentage de plants non obser­ dispositif en blocs complets est inférieure à celle d'un
vés augmente très vite lorsque la taille des parcelles dimi­ dispositif entièrement randomisé. Il serait logique de pré­
nue, d 'où une diminution du nombre de répétitions p ossi­ férer pour les petites parcelles ce deuxième dispositif et
ble. de conserver pour les grandes parcelles le dispositif en
blocs.
Par exemple (figure 7 ) , pour une parcelle totale de 540
bananiers , avec un seul rang de bordure entre parcelles , en Ceci cependant doit être raisonné dans chaque cas, en
choisissant les parcelles les plus carrées possible, on peut fonction des hétérogénéités possibles du terrain.
réaliser
'ruits - vol. 41 , n° 3, 1986 - 1 71

''-
1

Probabilité de disparition de plants.

40 p l a nt s / pa r ce l l e Dans notre parcelle de 1 400 bananiers, la proportion


5 b l ocs
4

observée de disparition est de 13 ,52 p. 100. En admettant


12

une répartition aléatoire de ces disparitions, il est possible


', , ! .
10

de calculer, en utilisant la loi binomiale , la probabilité


8 .1
,i

de disparition de m individus dans une parcelle initiale de


6
4

taille n.
:;)
zL-l----.---r-�-1--.---,
o
--1....-+-11-+­ : 'I1
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 d %
.:::
1 0 b l ocs avec P =0 , 1352.
m m n-m
20 p l a n t s /pa rc e l l e
18 P(X = m) = C n p ( 1 - P)
16

Ces calculs ont été faits pour des parcelles de 5, 10, 20


14
12

et 40 plants (tableau 3).


10
.8

Une estimation de ces · probabilités peut également être


6

obtenue en tirant au hasard des parcelles de 5, 10 , 20 et


4
2

40 bananiers et en comptant le nombre de plants disparus.


Ce tirage répété un grand nombre de fois ( 100 fois) donne
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 1 2 d 'Yo

20 b l o cs
une estimation de la fréquence de disparition de m indi­
10 p l a nts /pa r c e l l e
18

vidus (tableau 3).


16
14

La concordance des pro&abilités calculées et des fréquen­


12
1

ces observées permet d'accepter l'hypothèse de répartition


8

aléatoire.
6
4
2 aa
o .l---.--�"""T--rL�-+-"""T--r-"""T--r---r--
2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 d %

40 b l oc s
Probabilité de disparition de répétitions.

Si l'on admet que l'on doit abandonner une parcelle


32
3C

lorsque le nombre de plants disparus atteint un certain


5 p l a n ts / p a r c e l l e
28

seuil, on peut calculer pour chaque taille de parcelle la


26

probabilité d'abandon d 'une parcelle. Ce calcul a été fait


24
22

pour des parcelles de 5, 10 , 20 et 40 bananiers en fixant


20

le seuil à 20 p. 100 de disp�rition (tableau 4). Cette pro­


18

babilité est élevée pour les petites parcelles et diminue


16
14

lorsque la taille de la parcelle augmente.


.12
10

De la probabilité de disparition d'une parcelle , on passe


8

à la .probabilité de disparition d'une répétition, c'est-à-dire


6
4

de l'un ou des deux traitements. Elle est bien sûr supérieure


2 d éi
à la probabilité de disparition d'une parcelle et devient très
0 4-----L--..;.....L...,,l--L----------""T"--

forte pour les parcelles de petite taille (tableau 4).


2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 1 2 d "/0

Figure 8 - S I M U LAT I O N DE D I S POS I T I F S EN BLOCS

On est donc amené à concevoir une nouvelle notion de


CO M P L ETS A D E U X TRA I T EM E N TS. D I ST R I BUT I ON D ES

risque corresp"ndant à la probabilité d'avoir, en fin d'essai,


'SENS I B I L I T E S ' OBTEN UES S U R 40 T I R AG ES ALE ATO I ­

un nombre donné de répétitions. A titre d'exemple , · en


RES : ( d = moye n n e des sens i b i l i tés obte n u es s u r 4 0 t i ra­

fixant cette probabilité à 0 ,8 (c'est-à-dire que l'on espè're


ges ; a : sensi b i l i té es t i mée à pa r t i r des a b a q u es .

8 fois sur 10 ce résultat), on peut calculer, dans le cas d'un


essai de 400 plants, le nombre de répétitions probable en
RISQUE D E DISPARITION D E PARCELLES
fin d'essai et la sensibilité correspondante (tableau 4).

Un autre problème de l'expérimentation sur culture La sensibilité est nettement diminuée particulièrement
à grand développement végétatif, donc à petit nombre pour les plus petites parcelles : l'intérêt des petites parcel­
d'individus par parcelle expérimentale , est le risque de les se trouve donc diminué. On peut imaginer, en présence
disparition de plants ; il n'est évidemment plus possible de bordure , la très faible sensibilité obtenue avec des par­
de tenir compte de la moyenne d'une. parcelle lorsque le celles de 5 plants seulement.
nombre d'unités servant à l'établir devient trop faible.
172 Fruits - vol. 41, rf3, 1986

TABLEAU 3 - P(X) Probabilité de disparition de 0, 1 , 2 . . . plants pour des parcelles de différentes tailles
(loi binomiale p = 0, 1 352).
f(X) Fréquence de disparition observée au cours de 1 00 tirages aléatoires.

5 plants 10 plants 20 plants 40 plants


P(X) f(X) P(X) f(X) P(X) f(X) P(X) f(X)

0 . 484 . 51 . 234 . 19 .. . 055 . 08 . 003 . 02


1 . 378 . 37 . 366 . 38 . 17 1 . 22 . 0 19 . 01
X=

2 . 1 13 . 11 . 254 . 22 . 254 . 17 . 057 . 05


3 . 0 18 . 01 . 107 . 15 . 238 . 24 . 1 13 . 13
4 . 00 1 . 00 . 029 . 05 . 159 . 12 . 164 . 19
5 . 0 . 00 . 006 . 01 . 079 . 09 . 184 . 15
6 . 00 1 .0 . 03 1 . 05 . 168 . 11
7 .0 .0 . 0 10 . 02 . 128 . 12
8 .0 .0 . 002 . 01 . 082 . 08
9 .0 .0 . 00 1 .0 . 046 . 05
10 .0 .0 .0 .0 . 022 . 07
11 .0 .0 . 009 . 02
12 .0 .0 . 004 .0

TABLEAU 4 - Probabilités de disparition des parcelles et de répétitions. Conséquences sur la sensibilité des essais.
Nombre !
Nombre de plants Probabilité de disparition Probabilité de disparition Nombre
Sensibilité espéré de Sensibilité
par parcelle initial de
d'une parcelle d'une répétition (d %) répétitions (d %)
répétitions
(P=0,8)

5 0.33 0.55 40 5,2 16 8,6


10 0.27 0.47 20 5,8 10 8,8
20 0.20 0.36 10 6 ,7 6 9,5
40 0. 12 0.23 5 8,4 4 10,4

APPLICATIONS m' = f( m, P, T)
. m étant lui-même une fonction du nombre de plants par
Pour résumer les chapitres précédents, on peut estimer la
parcelle et de k le nombre total de plants de l'expérimenta­
sensibilité d'une expérimentation en blocs complets à deux
tion (en absence de bordure m =k/n) ;
traitements :
. P, probabilité de disparition d'une répétition, est fonc­
tion de la fréquence de disparition de plants, du pourcen­
d% =
l �O
t (m')
J2v1
tage de disparition que l'on accepte dans une parcelle et du
X m'nb

nombre de plants de ces parcelles .


où :

. V 1 est la variance entre plants ;


Il apparaît clairement que, pour des plantes à grand dé­
. h. un coefficient traduisant le niveau de liaison entre
veloppement végétatif, la détermination de l'équilibre entre
plant ;
. n le nombre d'individus par parcelles ; nombre de répétitions et nombre de plants par parcelle
devient complexe .
. t(rri; ) la somme des t de STUDENT correspondant aux
risques de 1 ère et 2e espèces et pour m' - 1 degrés de liberté ; Il importe de fixer :
. m' le nombre espéré de répétitions en fin d'essai qui est
une fonction du nombre initial de répétitions ( m ) , de la - les risques de 1ère et 2e espèce ;
probabilité (P) de disparition d'une répétition et du risque
- la nécessité ou non de bordures et la forme des parcelles
de disparition que l'on accepte (T) ; si les bordures sont nécessaires ;
fruits . vol. 41 , n° 3, 1986 - 173

. J e p ourc e ntag e d e disparition e ntraînant l'annulation d'un e parcelles d e 20 à 3 0 bananiers répétées 8 à 1 2 fois .
p arce lle ;
. J a prob a b·1·
1 1te· d' o b t e nt1011 · e' sou h alt
· d e 1 a sens1·b 1·1 1t · e· e . L' e xtrapo l ation d e ces résul tats à d'autre s conditions
d' e nvironnem e nt paraît possib le . Le nive au d e variabilité
Doive nt être connus a priori e ntr e individus, observé dans l'app l ication présentée, est
faib le , mais il a été re ncontré dans des expérimentations
. J a variation entre plants ; m e né e s au Cameroun, en Côt e d 'Ivoire ou aux Antilles .
. Je nive au d e liaison entr e p l ants ; Il e st sans doute possible d e l'att e indre dans la plupart des
. J a fr équ e nc e d e disparition d e p l ants. cas e n apportant le maximum de soin aux différentes techni­
ques cu l turales. Il e st probablement comparable pour les
L'app lication numériqu e prés e nté e p e rm e t de dégag e r différents clones util isés habitue llement.
ce rtai nes règ le s pour l ' e xpérim e ntation agronomique sur
b a n an ier. Le coefficie nt b, qui traduit le niveau d e liaison entre
p l ants, ne doit pas, pour d e s densités comparables , s'écarter
Dans le s conditions d e l'étude , il convie nt d'évit e r les trop beaucoup de l a va leur adopté e .
grand e s parc e l le s qui conduisent à d e trop faib le s nombr e s
d e répétitions. A l'inverse , les p e tites parce lle s présent e nt La fréquenc e d e disparition a été r e trouvée dans la
div ers inconvénie nts grand e majorité des expérimentations. El l e n'est modifiée
qu e dans d e s conditions particul ière s : accidents climati­
. propo rtion trop importante de p lants non uti l es si des qu e s , attaques non contrôlées d 'un parasite . . .
bordure s sont néc e ssair e s ;
. risqu e é le vé d e disparition d e parcelle ; I l apparaît donc possib le d 'utiliser ces résultats comme
. nécessité, dans la pratiqu e , d e disposer d e parce lle s assez base de réflexion pour J e choix, dans d 'autr es conditions,
grand e s : app l ication de produits, suivi d e l'évo l ution d 'une d e l 'équilibre e ntre taille d es parce l le s e t nombre de répéti­
variable l orsqu e l a m e sure n e p e ut être répété e sur l e s tions.
mêm e s individus (populations de nêmatodes par e xemple).
Par ailleurs, sou lignons qu e ces conclusions s 'appliquent
Il est donc souhaitab le d 'évit e r les très p e tit e s parcel le s , à des e ssais menés en station e xpérimentale où l a p l ace est
d'autant qu e J e gain obt e nu e n diminuant la taille devie nt souv e nt limitée mais où J e niveau d e technicité permet un e
vit e très faib le e t qu'inv e rseme nt l 'augmentation de la taill e sé le ction rigoure use du matérie l de p l antation, un suivi
p e ut laiss er espérer un e meil le ure efficacité du dispositif t e chniqu e optimal, e t une précision ce rtaine des obse rva­
en bloc. tions (PEARCE , 1 9 5 3 ) . Par contre , lorsque les expérimenta­
tions sont mené e s che z le s producteurs où l es surfac e s sont
Concrèt e m e nt, lorsqu e l'on p e ut consacre r 200 à 2 5 0 moins limité e s mais la technicité p l us faibl e , il convient de
plants à un trait e ment comm e c 'e st souvent l e cas dans le s choisir des parce lles él émentaires b e aucoup plus grand e s en
essais m e nés à l'IRFA , il s e mble souhaitable d'adopt e r d e s cons e rvant , si possibl e , le mêm e nombre de répétitions.

BIB LIOGRAPHIE

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