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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE


TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. 1 Warren W. Wiersbe

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À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

Matthieu 1 à 14 • Soyez dévoués • Vol.1


Matthieu 1 à 14 • Soyez dévoués • Volume 1
« Tout cela arrivera pour réaliser la prédiction faite par le prophète :
Dites à Jérusalem, à la fille de Sion : Regarde, ton Roi vient à toi ; il est
humble, plein de douceur » (Matthieu 21 : 4-5 – Parole vivante).
L’Évangile selon Matthieu présente Jésus-Christ comme le Roi qui
accomplit les prophéties de l’Ancien Testament. Ce commentaire
en aborde les 14 premiers chapitres : la naissance du Messie, sa per-

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sonne, son pouvoir, ses instructions et la rébellion dont il est l’ob-
jet. L’auteur développe pour nous les principes du royaume révélés

dévoués
dans le sermon sur la montagne et les paraboles.
« Nous devenons enfants de Dieu par la foi en Christ ; nous som-
mes disciples si nous le suivons fidèlement et marchons avec lui »
– W. Wiersbe.
En tant qu’ambassadeurs du Roi, soyez dévoués à votre Seigneur !
À la lumière de cet Évangile, apprenez à mieux l’aimer et à le servir
loyalement, même dans les épreuves ! Volume 1

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En supplément : des questions à la fin du livre permettent d’approfondir votre réflexion.

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Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale.

biblique
Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau

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Testament de la collection « Soyez ».

W. Wiersbe
biblique

commentaire
commentaire

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Matthieu 1 à 14
Texte de Parole vivante inclus
ISBN 2-910-246-27-2

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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE
TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU.
À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
1 Warren W. Wiersbe
Matthieu 1 à 14 • Soyez dévoués • Vol.1

Matthieu 1 à 14 • Soyez dévoués • Volume 1


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« Tout cela arrivera pour réaliser la prédiction faite par le prophète :


Dites à Jérusalem, à la fille de Sion : Regarde, ton Roi vient à toi ; il est
humble, plein de douceur » (Matthieu 21 : 4-5 – Parole vivante).
L’Évangile selon Matthieu présente Jésus-Christ comme le Roi qui
accomplit les prophéties de l’Ancien Testament. Ce commentaire
en aborde les 14 premiers chapitres : la naissance du Messie, sa per-
sonne, son pouvoir, ses instructions et la rébellion dont il est l’ob-
jet. L’auteur développe pour nous les principes du royaume révélés

dévoués
dans le sermon sur la montagne et les paraboles.
« Nous devenons enfants de Dieu par la foi en Christ ; nous som-
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mes disciples si nous le suivons fidèlement et marchons avec lui »


– W. Wiersbe.
En tant qu’ambassadeurs du Roi, soyez dévoués à votre Seigneur !
À la lumière de cet Évangile, apprenez à mieux l’aimer et à le servir
loyalement, même dans les épreuves ! Volume 1
En supplément : des questions à la fin du livre permettent d’approfondir votre réflexion.

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale.


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Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau
Testament de la collection « Soyez ».
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Texte de Parole vivante inclus
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ISBN 2-910-246-27-2

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Soyez dévoués • Volume 1 • Matthieu 1 à 14
Matthieu

Warren W. Wiersbe

dévoués Volume 1
biblique

commentaire

Matthieu 1 à 14
Texte de Parole vivante inclus

ELB est un département de BLF Europe
Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
www.blfeurope.com

Soyez dévoués • Volume 1 • Warren W. Wiersbe

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre :


Be Loyal
© 1980 SP Publications, Inc.
© 2004 Cook Communications Ministries
Cook Communications Ministries • 4050 Lee Vance View
Colorado Springs • Colorado 80918 • USA
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.

Édition en langue française :


© 2006 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Traduction : Antoine Doriath


Couverture et mise en page : BLF Europe
Imprimé dans l’Union européenne

Les citations sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée


(Bible à la Colombe) © 1978 Société Biblique Française.

ISBN 2-9102-4627-2
Dépôt légal 4e trimestre 2006

Index Dewey (CDD) : 226.2


Mots-clés : Bible – N. T. – Matthieu – Commentaire
Ce livre est dédié à quelques amis
qui m’ont beaucoup enrichi au travers
de leur ministère :
David Brackley
Merrill Dunlop
Bill Fasig
John Innes
Préface
De nombreux spécialistes de la Bible considèrent l’Évangi-
le selon Matthieu comme le document complet le plus impor-
tant de la foi chrétienne. Les historiens déclarent que c’était le
livre le plus lu et le plus cité dans l’Église primitive. Si tous les
Évangiles revêtent de l’importance pour nous, ce n’est pas sans
raison que celui de Matthieu vient en premier.
Le présent livre est un survol commenté de Matthieu, qui pré-
sente Jésus-Christ comme Roi. Ceci n’est pas un commentaire
détaillé, bien que j’aie essayé d’aborder tous les passages impor-
tants et les textes qui seraient susceptibles de poser problème. Le
manque de place m’a empêché de présenter les différents argu-
ments pour ou contre certaines interprétations. Je me suis effor-
cé de présenter ce qu’à mon avis Matthieu a voulu nous faire
connaître au sujet de Jésus-Christ et de son ministère. Si vous ne
partagez pas mon point de vue, j’espère au moins que je ne vous
offenserai pas par ma façon de le dire !
Que l’étude de ce livre important puisse nous conduire tous à
mieux aimer et à servir plus loyalement Jésus-Christ, le Roi des
rois.

Warren W. Wiersbe

7
1

Voici la Bonne
Nouvelle !
Vingt ou trente ans après que Jésus est remonté au
ciel, l’Esprit de Dieu a poussé un disciple juif du nom
de Matthieu à écrire un livre. L’œuvre achevée est ce
que nous appelons « L’Évangile selon Matthieu ».
Aucun des quatre Évangiles ne contient la moin-
dre parole que Matthieu aurait prononcée. Dans son
Évangile, celui-ci rapporte les paroles et les œuvres
de Jésus-Christ, « fils de David, fils d’Abraham »
(Matt. 1 : 1). Matthieu n’a pas écrit pour parler de lui-
même. Faisons cependant connaissance avec lui et avec
son livre. Nous apprendrons ainsi tout ce qu’il voulait
que nous sachions concernant Jésus-Christ.
Le Saint-Esprit s’est servi de Matthieu pour accom-
plir trois tâches importantes par le biais de son écrit.

Première tâche : construire


une passerelle
Matthieu a introduit un nouveau livre, le Nouveau
Testament. Un lecteur qui passerait de Malachie à
Marc, Actes ou Romains serait désorienté. L’Évangile
selon Matthieu constitue la passerelle qui nous fait
quitter l’Ancien Testament pour nous faire entrer dans
le Nouveau.
Genèse 5 : 1 indique le thème de l’Ancien Testament :
« Voici le livre de la postérité d’Adam ». L’Ancien
Testament rapporte l’histoire de « la famille d’Adam »,
et c’est vraiment une triste histoire. Dieu a créé l’hom-

Soyez dévoués • Volume 1

me à son image, mais celui-ci a péché, souillant et défor-


mant cette image. Puis l’homme engendra des enfants
« à sa ressemblance, selon son image » (Gen. 5 : 3). Ces
enfants se sont révélés pécheurs comme leurs parents.
Où qu’on lise dans l’Ancien Testament, il est toujours
question de péché et de pécheurs.
Le Nouveau Testament, lui, présente la « généalo-
gie de Jésus-Christ » (Matt. 1 : 1). Jésus est « le dernier
Adam » (1 Cor. 15 : 45) ; il est venu sur la terre pour sau-
ver les descendants d’Adam, notamment vous et moi.
Sans que nous l’ayons décidé d’aucune manière, nous
appartenons à la descendance d’Adam, ce qui fait de
nous des pécheurs. Mais par une décision de foi, nous
pouvons figurer dans la généalogie de Jésus et devenir
ainsi des enfants de Dieu !
Lorsqu’on parcourt la généalogie de Genèse 5, on
est frappé par une expression fréquemment répétée qui
résonne à nos oreilles comme un glas : « puis il mou-
rut ». L’Ancien Testament illustre la vérité suivante :
« Le salaire du péché, c’est la mort » (Rom. 6 : 23). En
arrivant au Nouveau Testament, la première généalo-
gie insiste sur le verbe engendrer, c’est-à-dire donner
la vie. Le message néotestamentaire est clair : « Le don
gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus
notre Seigneur » (Rom. 6 : 23).
L’Ancien Testament est un livre plein de promes-
ses, le Nouveau est celui des accomplissements. (Il y
a certes de nombreuses promesses précieuses dans le
Nouveau Testament, mais j’indique en gros sur quoi
porte l’accent dans chacune des deux grandes parties
de la Bible.) En commençant par Genèse 3 : 15, Dieu
promet un rédempteur ; Jésus-Christ a accompli cette
promesse. Le verbe accomplir, un des mots-clés de
l’Évangile selon Matthieu, revient une quinzaine de
fois.
L’un des buts de cet Évangile est de montrer
que Jésus-Christ accomplit les promesses de l’An-
cien Testament relatives au Messie. Sa naissance à
10
Voici la Bonne Nouvelle !

Bethléhem accomplit Ésaïe 7 : 14 (Matt. 1 : 22-23). Jésus


a dû se réfugier en Égypte pour avoir la vie sauve, en
accomplissement d’Osée 11 : 1 (Matt. 2 : 14-15). Quand
Joseph et sa famille sont rentrés d’Égypte et ont décidé
de s’établir à Nazareth, ils ont accompli plusieurs pro-
phéties de l’Ancien Testament (Matt. 2 : 22-23). Dans
son Évangile, Matthieu s’appuie sur au moins 129 cita-
tions ou allusions vétérotestamentaires. Il a destiné son
livre principalement à un public juif pour lui montrer
que Jésus-Christ était vraiment le Messie promis.

Deuxième tâche : faire œuvre


de biographe
Matthieu présente un nouveau Roi. Aucun des qua-
tre Évangiles n’est une biographie au sens moderne
du mot. D’ailleurs, l’apôtre Jean doutait même qu’il
fût possible d’écrire une biographie complète de Jésus
(Jean 21 : 25). De nombreux détails relatifs à la vie ter-
restre de Jésus ne figurent dans aucun des Évangiles.
Chacun d’entre eux se focalise sur un aspect parti-
culier. Le livre de Matthieu est l’Évangile du Roi. Il a
principalement été écrit pour des lecteurs juifs. Le livre
de Marc, l’Évangile du Serviteur, visait à instruire des
lecteurs romains. Luc a écrit avant tout pour un public
grec auquel il présente le Christ comme le parfait Fils
de l’homme. Le récit de Jean a une portée plus univer-
selle ; son message est : Celui-ci est le Fils de Dieu.
Aucun Évangile n’est en mesure de relater toute l’his-
toire que Dieu veut nous faire connaître. En plaçant ces
récits côte à côte, nous obtenons un portrait détaillé de
la personne et de l’œuvre de notre Seigneur.
Homme habitué à conserver des comptes systéma-
tiques, Matthieu est l’auteur choisi pour nous présen-
ter le déroulement ordonné de la vie et du ministère du
Seigneur. Le livre se divise en dix sections avec une
alternance régulière entre « faire » et « enseigner ».

11
Soyez dévoués • Volume 1

Chaque partie didactique se termine par une phrase du


genre : « Quand Jésus eut achevé ses discours ».

Nous proposons la division suivante :

Narration Enseignement Transition


1à4 5à7 7 : 28
8 : 1 à 9 : 34 9 : 35 à 10 : 42 11 : 1
11 : 2 à 12 : 50 13 : 1 à 52 13 : 53
13 : 53 à 17 : 27 18 : 1 à 35 19 : 1
19 : 1 à 23 : 39 24 : 1 à 25 : 46 26 : 1
26 : 1 à 28 : 20
(le récit de la
Passion)

Matthieu décrit Jésus comme celui qui agit et celui


qui enseigne. Il rapporte au moins 20 miracles précis
et 6 messages majeurs : le sermon sur la montagne (ch.
5-7), le mandat des apôtres (ch. 10), les paraboles du
royaume (ch. 13), la leçon sur le pardon (ch. 18), la
censure des pharisiens (ch. 23), et le discours prophé-
tique du mont des Oliviers (ch. 24-25). Au moins les
60 % du livre sont consacrés aux enseignements de
Jésus.
Rappelons que Matthieu insiste sur l’idée du royau-
me. Sous l’Ancien Testament, la nation juive était le
royaume de Dieu sur terre : « Vous serez pour moi
un royaume de sacrificateurs et une nation sainte »
(Exode 19 : 6). Du temps de Jésus, beaucoup de Juifs
attendaient le libérateur envoyé par Dieu, qui les déli-
vrerait du joug romain et restaurerait le glorieux royau-
me d’Israël.
Jean-Baptiste a été le premier à prêcher le message
du royaume des cieux (Matt. 3 : 1-2). Le Seigneur Jésus
proclama également ce message dès le début de son
ministère (Matt. 4 : 23). Plus tard, il envoya les douze
apôtres répandre ce même message (Matt. 10 : 1-7).

12
Voici la Bonne Nouvelle !

Mais la bonne nouvelle du royaume exigeait un


engagement moral et spirituel du peuple, et non sim-
plement l’acceptation d’un chef. Jean-Baptiste appelait
à la repentance. De même, Jésus a clairement fait com-
prendre qu’il n’était pas venu pour renverser Rome,
mais pour transformer le cœur et la vie de ceux qui lui
faisaient confiance. Avant de pouvoir entrer dans la
gloire du royaume, Jésus a enduré les souffrances de
la croix.

Suggestion de plan
de l’Évangile selon Matthieu
Ce plan nous aidera à saisir la biographie de Jésus-
Christ, le Roi, tel qu’il est présenté dans cet Évangile.

Note de l’éditeur : Les chapitres 1 à 14 sont com-


mentés dans le premier volume, les chapitres 15 à 28
dans le second.

I. La révélation du Roi – Matthieu 1 à 10


1. Sa personne (1 à 4)
2. Ses principes (5 à 7)
3. Son pouvoir (8 à 10)

II. La rébellion contre le Roi


– Matthieu 11 à 13
1. Rejet de son messager (11 : 1-19)
2. Négation de ses œuvres (11 : 20-30)
3. Refus de ses principes (12 : 1-21)
4. Attaque contre sa personne (12 : 22-50)
5. Résultat : les « mystères du royaume » (13)

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Soyez dévoués • Volume 1

III. Le Roi se tient à l’écart


– Matthieu 14 à 20
1. Avant la confession de Pierre
(14 : 1 à 16 : 12)
2. La confession de Pierre (16 : 13 à 28)
Première mention de la croix (16 : 21)
3. Après la confession de Pierre
(17 : 1 à 20 : 34)
Deuxième mention de la croix (17 : 22)
Troisième mention de la croix (20 : 17-19)

IV. Le rejet du Roi – Matthieu 21 à 27


1. Sa présentation publique en tant que Roi
(21 : 1-16)
2. Ses controverses avec les chefs
(21 : 17-23 : 39)
3. Son message prophétique (24 à 25)
4. Ses souffrances et sa mort (26 à 27)

IV. La résurrection du Roi – Matthieu 28

14
Voici la Bonne Nouvelle !

Disons encore un mot au sujet de cet Évangile.


Matthieu présente les faits par sujet, plutôt que dans un
ordre chronologique. Il regroupe dix miracles dans les
chapitres 8 et 9 au lieu de les situer dans leur séquence
historique. L’auteur omet complètement d’autres évé-
nements. Si on consulte une harmonie des Évangiles,
force est de constater que, sans contredire les trois
autres récits, Matthieu suit son propre schéma.
Matthieu n’est pas seulement un constructeur de
passerelle qui introduit un nouveau livre, le Nouveau
Testament, ni un biographe qui présente un nouveau
Roi, Jésus-Christ. Il accomplit aussi une troisième
tâche en écrivant son livre.

Troisième tâche : introduire un


nouveau peuple
Matthieu le croyant fait connaître un nouveau peu-
ple qui est évidemment l’Église. Il est le seul auteur
d’Évangile à utiliser le mot église (16 : 18 ; 18 : 17). Le
mot grec traduit par « église » signifie « l’assemblée
de ceux qui sont appelés hors de ». Dans le Nouveau
Testament, le mot sert généralement à désigner l’as-
semblée locale des croyants. Dans l’Ancien Testament,
Israël formait le peuple que Dieu avait appelé et qui
commençait avec Abraham (Gen. 12 : 1ss ; Deut. 7 : 6-
8). D’ailleurs, Étienne appelle la nation d’Israël « l’as-
semblée du désert » (Actes 7 : 38), car il était bien le
peuple appelé par Dieu hors d’Égypte.
Mais l’Église du Nouveau Testament constitue un
peuple différent, car il comprend des Juifs et des non-
Juifs. Dans cette Église, point de distinctions raciales
(Gal. 3 : 28). Même si Matthieu écrit avant tout à des
Juifs, son livre a une dimension universelle qui inclut
les païens ou non-Juifs. Il rapporte, par exemple, que
des hauts personnages païens vinrent adorer l’enfant
Jésus (Matt. 2 : 1-12). Jésus opéra des miracles au profit
15
Soyez dévoués • Volume 1

de païens et fit même l’éloge de certains pour leur foi


(8 : 5-13 ; 15 : 21-28). L’Évangile selon Matthieu loue
la reine païenne de Saba qui fut disposée à entrepren-
dre un long voyage pour entendre la sagesse de Dieu
(12 : 42). À un moment critique de son ministère, Jésus
s’est appuyé sur une prophétie concernant les païens
(12 : 14-21). Même dans les paraboles, Jésus fait com-
prendre que les païens obtiendront en partage les béné-
dictions qu’Israël refusait (22 : 8-10 ; 21 : 40-46). Dans
le discours du mont des Oliviers, le Seigneur déclare
que le message serait prêché « à toutes les nations »
(24 : 14) ; par ailleurs, l’ordre missionnaire vise toutes
les nations (28 : 19-20).
Au début, l’Église ne comprenait que des Juifs
croyants et des prosélytes juifs croyants (Actes 2-7).
Quand l’Évangile parvint en Samarie (Actes 8), des
gens qui étaient partiellement juifs et partiellement
païens entrèrent dans l’Église. Quand Pierre se rendit
chez Corneille (Actes 10), les païens furent pleinement
acceptés dans la communauté chrétienne. La conféren-
ce de Jérusalem (Actes 15) décréta qu’un païen n’avait
pas besoin de devenir d’abord juif avant de devenir
chrétien.
En fait, Matthieu anticipe tout cela. Lu par les mem-
bres de l’Église tant juifs que païens, son Évangile leur
permit de résoudre le problème des différences et de
créer l’unité. Matthieu montre clairement que ce nou-
veau peuple, l’Église, ne doit absolument pas pratiquer
l’exclusion raciale ou sociale. La foi en Jésus-Christ
unit tous les croyants dans le corps du Christ, l’Église.
Matthieu 9 : 9-17 relate la rencontre décisive de
l’auteur avec le Seigneur. Ce récit est un bel exemple
de la grâce de Dieu. Matthieu s’appelait autrefois Lévi,
fils d’Alphée (Marc 2 : 14). « Matthieu », son nouveau
nom, signifie « le don de Dieu ». Ce nom lui fut appa-
remment attribué pour commémorer sa conversion et
son appel à devenir disciple.

16
Voici la Bonne Nouvelle !

Rappelons que les collecteurs d’impôts figuraient


parmi les gens les plus détestés dans la société juive.
Tout d’abord, ils étaient considérés comme traîtres à
leur nation, car ils « s’étaient vendus » aux Romains en
travaillant pour leur gouvernement. Chaque collecteur
achetait de Rome le droit de collecter les impôts ; plus
il en encaissait, plus il pouvait en garder pour lui. Ils
passaient autant pour des voleurs que pour des traîtres.
Leurs contacts fréquents avec les païens les rendaient
louches sur le plan religieux, et même impurs. Jésus
reflète l’opinion populaire à propos des collecteurs
d’impôts (ou publicains) en les mettant sur le même
plan que les prostituées et les pécheurs (Matt. 5 : 46-47 ;
18 : 17). Mais il était, quant à lui, visiblement « l’ami
des péagers et des pécheurs » (11 : 19 ; 21 : 31-32).
Matthieu ouvrit son cœur à Jésus-Christ et devint
un être nouveau. Ce ne fut pas une décision facile à
prendre pour lui. Il était natif de Capernaüm, et cette
ville avait rejeté le Seigneur (11 : 23). Matthieu était
un homme d’affaires bien connu dans cette ville, et ses
anciens amis l’ont certainement persécuté. En prenant
la décision de suivre Christ, Matthieu perdit sans doute
une grande partie de ses revenus.
Il n’ouvrit pas seulement son cœur, mais également
sa maison. Il savait que la plupart de ses anciens amis,
sinon tous, le laisseraient tomber à partir du moment
où il suivrait Jésus-Christ ; il saisit donc l’occasion
favorable pour les inviter à rencontrer Jésus. Il donna
un grand festin à tous les collecteurs d’impôts (dont
certains étaient peut-être païens) et aux autres Juifs qui
n’observaient pas la Loi (les « pécheurs »).
Il va de soi que les pharisiens critiquèrent Jésus
pour avoir osé s’asseoir à table avec un groupe de gens
aussi impurs. Ils tentèrent même de gagner les disci-
ples de Jean-Baptiste à leur cause en les opposant à
Jésus (Luc 5 : 33). Le Seigneur expliqua pourquoi il
fréquentait « les péagers et les pécheurs » : ils étaient
spirituellement malades et avaient besoin d’un méde-
17
Soyez dévoués • Volume 1

cin. Il n’était pas venu pour appeler les justes, car il n’y
a pas un seul juste. Il était venu appeler les pécheurs,
dont les pharisiens. Certes, ses adversaires ne se consi-
déraient pas comme « spirituellement malades », mais
ils l’étaient tout de même.
En plus de son cœur et de sa maison, Matthieu
ouvrit ses mains et travailla pour le Seigneur. Le pré-
dicateur écossais Alexandre Whyte déclara un jour que
lorsque Matthieu quitta son emploi pour suivre Christ,
il emporta son crayon ! Cet ancien publicain ne se ren-
dit certainement pas compte que le Saint-Esprit se ser-
virait de lui pour écrire le premier des quatre Évangiles
du Nouveau Testament.
D’après la tradition, Matthieu exerça un ministère
en Palestine de nombreuses années après l’ascension
du Seigneur, puis il entreprit des tournées missionnai-
res parmi les Juifs dispersés dans les pays païens. Il
se serait ainsi rendu en Perse, en Éthiopie et en Syrie ;
selon certaines traditions, il aurait également parcouru
la Grèce. Le Nouveau Testament est silencieux sur sa
vie, mais une chose est sûre : partout où les Écritures
sillonnent le monde, l’Évangile écrit par Matthieu
continue de toucher des cœurs.

18
2

Matthieu 1 et 2
La naissance du Roi
Si un homme apparaît soudain et prétend être roi,
le public demande immédiatement des preuves. Quel
est son arrière-plan ? Qui lui rend hommage ? Quelle
est son accréditation ? Matthieu anticipe ces questions
et répond en ouvrant son Évangile par un récit minu-
tieux de la naissance de Jésus et des événements qui
l’ont accompagnée. Il présente quatre faits concernant
le Roi.

L’ascendance du Roi (1 : 1-25)


Puisque la royauté est liée à l’hérédité, il était impor-
tant, dans le cas de Jésus, de justifier ses droits au trône
de David. Matthieu indique son ascendance humaine
(v. 1-17) ainsi que son ascendance divine (v. 18-25).
Son ascendance humaine (1 : 1-17). Les Juifs atta-
chaient une très grande importance aux généalogies, car
sans elles, il leur était impossible de prouver leur appar-
tenance tribale ou leurs droits d’héritiers. Quiconque se
prétendait « le Fils de David » devait être en mesure de
le prouver. On admet généralement que Matthieu pré-
sente l’arbre généalogique du Seigneur qui remonte par
Joseph, son père d’adoption, tandis que Luc indique la
lignée de Marie (Luc 3 : 23ss).
De nombreux lecteurs de la Bible sautent cette liste
de noms anciens (et parfois imprononçables). Mais
cette énumération de noms est une partie vitale du récit
de l’Évangile. Elle montre que Jésus s’inscrit dans une
19
Soyez dévoués • Volume 1

histoire, que toute l’histoire juive préparait en fait sa


venue. Dans sa providence, Dieu a souverainement
accompli son dessein en faisant venir son Fils dans le
monde.
Cette généalogie illustre la grâce merveilleuse de
Dieu. Il était en effet très inhabituel de trouver des noms
de femmes dans les généalogies juives, car les noms et
les héritages se transmettaient par la lignée paternel-
le. Or, dans cette liste figurent des références à quatre
femmes de l’Ancien Testament : Tamar (1 : 3), Rahab et
Ruth (1 : 5) et Bath-Chéba, « la femme d’Urie » (1 : 6).
Matthieu omet délibérément certains noms. Il le fit
probablement pour résumer l’histoire d’Israël en trois
périodes comportant chacune quatorze générations. La
valeur numérique du nom « David » en hébreu est de
14. L’auteur a donc certainement volontairement choi-
si cette approche pour aider ses lecteurs à se rappeler
cette liste difficile.
Il y avait cependant beaucoup d’hommes juifs qui
étaient capables de remonter leur lignée jusqu’au roi
David. Il fallait donc autre chose pour faire de Jésus-
Christ le « Fils de David » et le prétendant au trône.
D’où l’importance de l’ascendance divine.
Son ascendance divine (1 : 18-25). Les versets 16
et 18 du chapitre 1 montrent clairement que la nais-
sance de Jésus-Christ était différente de celle de n’im-
porte quel garçon juif figurant dans cette généalogie.
Matthieu précise bien que Joseph n’a pas « engendré »
Jésus-Christ. Il prend bien soin de dire que Joseph était
« l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est
appelé Christ ». Jésus est né d’une mère humaine sans
l’intervention d’un père humain. C’est ce qu’on appelle
la doctrine de la naissance virginale.
Chaque enfant qui vient au monde est une toute
nouvelle créature. Mais Jésus-Christ, étant Dieu éternel
(Jean 1 : 1, 14), existait avant Marie, Joseph et n’impor-
te lequel de ses ancêtres terrestres. Si Jésus-Christ avait
été conçu et était né comme tous les autres enfants, il
20
Matthieu 1 et 2

n’aurait pas pu être Dieu. Il fallait donc qu’il entre dans


le monde par l’intermédiaire d’une mère humaine,
mais sans devoir être engendré par un père humain. Par
le miracle du Saint-Esprit, Jésus fut conçu dans le sein
de Marie, qui était vierge (Luc 1 : 26-38).
Certains ont laissé entendre que Marie n’était peut-
être pas vierge. Ils déclarent que le terme « vierge »
dans Matthieu 1 : 23 pourrait se traduire par « jeune
femme ». Mais le mot grec correspondant signifie bien
toujours « vierge » et ne peut être traduit par « jeune
femme ».
Marie et Joseph appartenaient tous deux à la famille
de David. Les prophéties de l’Ancien Testament indi-
quaient que le Messie naîtrait d’une femme (Gen. 3 : 15),
de la descendance d’Abraham (22 : 18), de la tribu de
Juda (49 : 10) et de la famille de David (2 Sam. 7 : 12-
13). Matthieu fait remonter la généalogie par Salomon,
et Luc par Nathan, un autre fils de David. Il vaut la
peine de noter que Jésus-Christ est le seul Juif vivant
à pouvoir justifier ses droits au trône de David ! Toutes
les archives juives furent détruites lorsque les Romains
prirent Jérusalem en 70 de notre ère.
Les Juifs de l’époque considéraient les fiançailles
presque comme un mariage, à la seule différence que
l’homme et la femme ne vivaient pas encore ensemble.
Ils portaient déjà le titre de « mari » et « femme » ; ils
consommaient cependant le mariage à la fin de leurs
fiançailles. La femme qui tombait enceinte pendant
les fiançailles était considérée comme adultère (voir
Deut. 22 : 13-21). Mais Joseph ne punit pas Marie et ne
la répudia pas quand il s’aperçut qu’elle attendait un
enfant, parce que le Seigneur lui avait révélé la vérité.
Tout cela était l’accomplissement d’Ésaïe 7 : 14.
Avant de quitter cette section importante, exami-
nons les trois noms donnés au Fils de Dieu. Le nom
Jésus signifie « Sauveur » et a la même origine que le
nom hébreu Josué qui veut dire « l’Éternel est salut ».
Beaucoup de garçons juifs s’appelaient Josué (Jésus en
21
Soyez dévoués • Volume 1

grec), mais le fils de Marie fut appelé Jésus le Christ.


Le mot Christ signifie « oint » ; c’est l’équivalent grec
de l’hébreu Messie. L’enfant est donc Jésus le Messie.
Jésus correspond à son nom humain, Christ à son titre
officiel. Le nom Emmanuel (voir Ésaïe 7 : 14 et 8 : 8)
décrit son identité : « Dieu avec nous ». Jésus-Christ est
Dieu !
Le Roi était donc un garçon juif, et il était également
le Fils de Dieu. Mais quelqu’un reconnut-il sa royauté ?
Oui, des mages d’Orient vinrent l’adorer.

L’hommage rendu au Roi (2 : 1-12)


Reconnaissons que nous savons peu de chose de
ces personnages. Le mot traduit par « mages » désigne
des hommes qui se livraient à l’observation des astres.
Leur titre évoque la magie, mais ils étaient sans doute
davantage des astrologues. Le fait qu’ils soient men-
tionnés dans le récit biblique n’est cependant pas une
approbation divine de l’astrologie.
Dieu leur avait donné un signe spécial, une étoile
miraculeuse qui avait annoncé la naissance du Roi. Cette
étoile les avait conduits à Jérusalem où ils apprirent par
la Parole de Dieu que le Roi devait naître à Bethléhem.
Ils s’y rendirent donc et adorèrent l’enfant Christ.
Nous ignorons combien étaient ces mages. À partir
du nombre de cadeaux énumérés dans Matthieu 2 : 11,
certains ont supposé qu’ils étaient trois rois venus
d’Orient, mais rien n’est moins sûr. Lorsque leur cara-
vane arriva à Jérusalem, elle suscita beaucoup d’émoi.
Rappelez-vous que ces hommes étaient des païens.
Dès le commencement, Jésus est donc présenté comme
« le Sauveur du monde » (Jean 4 : 42). Ces hommes
étaient riches ; c’étaient des savants, des érudits dans
leur domaine scientifique. Aucune personne savante qui
suit la lumière que Dieu lui a donnée ne peut manquer
de tomber aux pieds de Jésus pour l’adorer. En Jésus-
Christ « sont cachés tous les trésors de la sagesse et de
22
Matthieu 1 et 2

la connaissance » (Col. 2 : 3). En lui « habite corporelle-


ment toute la plénitude de la divinité » (Col. 2 : 9).
Si les mages ont cherché le Roi, Hérode, lui, a eu
peur de lui et a voulu le tuer. C’était Hérode le Grand,
nommé roi par le sénat romain grâce à l’influence de
Marc-Antoine. Hérode était un homme cruel et rusé
qui ne permit à personne, pas même aux membres de sa
propre famille, de s’opposer à son règne ou de contre-
carrer la satisfaction de ses mauvais désirs. Meurtrier
impitoyable, il fit assassiner sa propre femme et ses
deux frères qu’il soupçonnait de trahison. Il se maria au
moins neuf fois pour satisfaire sa convoitise et consoli-
der ses alliances politiques.
Il n’est donc pas étonnant qu’Hérode ait cherché à
supprimer Jésus, car il voulait être seul à porter le titre
de « roi des Juifs ». Il y avait toutefois une autre raison :
il était iduméen (ou édomite), un descendant d’Ésaü.
Sa haine de Jésus illustre la lutte millénaire entre Ésaü
et Jacob, qui avait commencé avant la naissance de ces
garçons (Gen. 25 : 19-34). C’est la guerre du spirituel
contre le charnel, de la piété contre la mondanité.
Les mages ont cherché le Roi ; Hérode s’opposait
à lui ; quant aux sacrificateurs, ils ont tout simplement
ignoré le Roi. Ils connaissaient les Écritures et ont
indiqué aux autres le chemin pour arriver au Seigneur,
mais eux-mêmes refusèrent d’aller l’adorer ! Ils ont cité
Michée 5 : 2, mais n’ont pas obéi. Ils étaient à moins de
dix kilomètres du Fils de Dieu en personne, mais ils
ne les ont pas parcourus pour le voir ! Les païens l’ont
cherché et trouvé, mais pas les Juifs.
Le verset 9 du chapitre 2 donne à penser que l’étoile
n’était pas toujours visible pour les mages. En se met-
tant en route pour Bethléhem, ils la virent de nouveau,
et elle les conduisit jusqu’à la maison où se trouvait
Jésus. Entre-temps, Joseph, Marie et le bébé avaient
trouvé un autre domicile que là où le Seigneur était
venu au monde (Luc 2 : 7). Les scènes traditionnelles
qui montrent ensemble les bergers et les mages ne cor-
23
Soyez dévoués • Volume 1

respondent pas au récit biblique, car les mages arrivè-


rent bien plus tard.
Matthieu cite l’accomplissement d’une deuxiè-
me prophétie pour prouver que Jésus est bien le Roi
(Matt. 2 : 5-6). La nature et le lieu de sa naissance sont
conformes aux prophéties. Bethléhem signifie « maison
du pain » ; c’est là que le « Pain de vie » vint au monde
(Jean 6 : 48ss). Dans l’Ancien Testament, Bethléhem
était associée à l’histoire de David, un type de Jésus-
Christ souffrant et glorifié.

Hostilité contre le Roi (2 : 13-18)


On reconnaît une personne non seulement à ses
amis, mais également à ses ennemis. Hérode fit croire
qu’il voulait adorer le Roi nouveau-né (v. 8), alors qu’en
réalité il voulait le faire mourir. Dieu avertit Joseph
de prendre Marie et l’enfant et de fuir en Égypte, un
pays proche. Beaucoup de Juifs s’y étaient établis ; les
trésors reçus des mages suffirent largement aux frais
de voyage et de séjour là-bas. Cette fuite en Égypte
accomplissait une autre prophétie, celle d’Osée 11 : 1 :
« J’ai appelé mon fils hors d’Égypte ».
La colère d’Hérode révèle l’étendue de son orgueil.
Il ne supportait pas d’être dupé par qui que ce soit, sur-
tout pas des savants païens ! Furieux d’avoir été trom-
pé, il fit tuer tous les petits garçons de moins de deux
ans qui vivaient encore à Bethléhem. N’imaginons
pas le massacre de centaines d’enfants, car un village
de l’importance de Bethléhem ne devait pas compter
beaucoup de garçons à l’époque. Aujourd’hui, la ville
compte à peine 20 000 habitants. Il est probable qu’une
vingtaine d’enfants furent tués. Mais même s’il n’y en
avait eu qu’un, c’était un de trop !
Matthieu introduit ainsi le thème de l’hostilité sur
laquelle il insistera tout au long de son Évangile. Satan
est un menteur et un meurtrier (Jean 8 : 44), comme
l’était Hérode. Celui-ci mentit aux mages et fit mas-
24
Matthieu 1 et 2

sacrer des bébés. Jérémie (31 : 15) avait d’ailleurs pro-


phétisé ce crime horrible. Pour comprendre l’accom-
plissement de cette prédiction, nous devons un peu
remonter le cours de l’histoire juive.
La première mention de Bethléhem dans l’Écriture
est en rapport avec la mort de Rachel, l’épouse préfé-
rée de Jacob (Gen. 35 : 16-20). Elle mourut en mettant
au monde un fils qu’elle nomma Ben-Oni, « fils de ma
douleur », mais Jacob l’appela Benjamin, « fils de la
droite ». Ces deux noms s’appliquent à Jésus-Christ,
car il fut « l’homme de douleur et habitué à la souffran-
ce » (Ésaïe 53 : 3), et il est désormais le Fils à la droite
de Dieu (Héb. 1 : 3 ; Actes 5 : 31). Jacob éleva une stèle
pour marquer l’emplacement du tombeau de Rachel,
près de Bethléhem.
Jérémie prophétisa environ 600 ans avant la nais-
sance de Christ. La prophétie a un rapport avec la
captivité de Jérusalem. Certains des captifs furent
déportés à Rama, dans le territoire de Benjamin, près
de Jérusalem. C’est ce qui rappela au prophète le cha-
grin de Jacob lorsque Rachel mourut. Mais maintenant,
c’est Rachel qui pleure ; elle représente toutes les mères
d’Israël versant des larmes en voyant leurs fils partir en
captivité. C’est comme si Rachel disait : « J’ai donné
ma vie pour mettre un fils au monde ; et maintenant,
ses descendants ne sont plus ! »
Pour Jacob, Bethléhem était un lieu de mort, mais
la naissance de Jésus en fit un lieu de vie ! Grâce à sa
venue, Israël connaîtra une délivrance spirituelle et,
à l’avenir, l’établissement du trône et du royaume de
David. Israël, « le fils de ma douleur » deviendra un
jour « le fils de ma droite ». Jérémie laissa à la nation la
promesse qu’elle serait un jour rétablie dans son pays
(Jér. 31 : 16-17) ; cette promesse s’est réalisée. Mais il
lui avait également laissé une promesse plus importan-
te, à savoir que le peuple serait de nouveau réuni et le
royaume restauré (Jér. 31 : 27ss). Cette promesse aussi
s’accomplira.
25
Soyez dévoués • Volume 1

Très peu de gens considèrent aujourd’hui Bethléhem


comme un lieu de sépulture ; pour eux, cette ville est le
lieu de naissance de Jésus-Christ. Parce qu’il est mort
pour nous et qu’il est ressuscité, nous avons un bel ave-
nir devant nous. Nous vivrons éternellement avec lui
dans cette ville glorieuse où il n’y a plus de mort et où
les larmes ne couleront plus jamais.

L’humilité du Roi (2 : 19-23)


Hérode est mort en 4 av. J.-C. Jésus est donc né entre
6 et 5 avant notre ère. Il est impossible de ne pas remar-
quer le parallèle entre Matthieu 2 : 20 et Exode 4 : 19,
la vocation de Moïse. Fils de Dieu, Jésus se trouvait en
Égypte et fut appelé à retourner en Israël. Moïse était
à l’extérieur de l’Égypte, et Dieu l’appela à retourner
dans ce pays. Mais dans les deux cas, l’appel était lié
au plan rédempteur de Dieu. Il avait fallu du courage
à Joseph et à sa famille pour quitter l’Égypte, et il en
avait fallu à Moïse pour retourner en Égypte.
Archélaüs était l’un des fils d’Hérode, qui lui avait
légué le titre de roi. Mais les Juifs constatèrent qu’Ar-
chélaüs était, malgré ses belles promesses, aussi mau-
vais que son père. Ils envoyèrent donc une délégation
à Rome pour protester contre son couronnement. César
Auguste approuva la démarche des Juifs et conféra à
Archélaüs le titre d’ethnarque sur la moitié du royaume
de son père seulement. (Jésus avait peut-être cette tran-
che d’histoire juive à l’esprit quand il raconta la para-
bole des talents dans Luc 19 : 11-27.)
Tout cet épisode constitue un bel exemple de la
manière dont Dieu conduit ses enfants. Joseph savait
que lui et les siens ne seraient pas davantage en sécurité
sous le règne d’Archélaüs qu’ils ne l’étaient sous celui
d’Hérode le Grand. Ils se dirigeaient probablement vers
Bethléhem quand ils apprirent qu’Archélaüs était sur le
trône. On peut imaginer que Joseph et Marie prièrent,
attendirent et recherchèrent la volonté de Dieu. Le bon
26
Matthieu 1 et 2

sens leur dictait la prudence, et la foi leur disait d’at-


tendre. Le moment venu, Dieu parla à Joseph dans un
songe. Joseph prit alors sa femme et Jésus et ils s’ins-
tallèrent à Nazareth, la ville où ils habitaient autrefois
(Matt. 2 : 19-20).
Cette décision aussi était l’accomplissement d’une
prophétie ! Matthieu souligne ainsi que chaque détail
de la vie de Jésus était annoncé dans les Écritures. Il
importe de noter que Matthieu ne se réfère pas à un
seul prophète en 2 : 23, car il déclare : « afin que s’ac-
complisse ce qui avait été annoncé par les prophètes »
(au pluriel).
Nous ne connaissons aucune prophétie précise qui
qualifie Jésus de « Nazaréen ». C’était sans doute un
terme de dérision : « Peut-il venir de Nazareth quelque
chose de bon ? » (Jean 1 : 46). Plusieurs prophéties de
l’Ancien Testament présentent la vie humble et le rejet
du Messie ; c’est peut-être ce à quoi pensait Matthieu.
(Ps. 22 ; Ésaïe 53 : 2-3, 8). Le terme « Nazaréen »
fut appliqué à Jésus et à ses disciples (Matt. 21 : 11 ;
Marc 14 : 67 ; Jean 18 : 5, 7).
Il se peut toutefois aussi que Matthieu, conduit
par l’Esprit, ait décelé un lien spirituel entre le nom
« Nazaréen » et le mot hébreu netzer, qui signifie
« rameau » ou « rejeton ». Plusieurs prophètes appli-
quent ce terme à Jésus (Ésaïe 4 : 2 ; 11 : 1 ; Jér. 23 : 5 ;
33 : 15 ; Zach. 3 : 8 ; 6 : 12-13).
Le Seigneur grandit à Nazareth et fut identifié
à cette ville. Ses adversaires pensaient même qu’il y
était né, car ils prétendaient qu’il venait de la Galilée
(Jean 7 : 50-52). S’ils avaient fait des recherches dans
les archives du temple, ils auraient découvert qu’il était
né à Bethléhem.
Qui a jamais entendu parler d’un roi né dans un obs-
cur village et élevé dans une ville méprisée ? L’humilité
du Roi mérite certainement d’être admirée et imitée
(Phil. 2 : 1-13).

27
3

Matthieu 3 et 4
L’accréditation
du Roi
Une trentaine d’années se sont écoulées entre les
chapitres 2 et 3 de l’Évangile selon Matthieu. Jésus les
a passées à Nazareth et a travaillé comme charpentier
(Matt. 13 : 55 ; Marc 6 : 3). Mais le moment arriva où
il débuta son ministère public qui allait culminer à la
croix. Était-il toujours qualifié pour être Roi ? S’était-il
produit quelque chose qui l’aurait disqualifié ? Dans les
chapitres 2 et 3, Matthieu rassemble les témoignages
rendus par cinq personnes qui confirment que Jésus est
bien le Fils de Dieu et le Roi.

Jean-Baptiste (3 : 1-15)
Pendant plus de quatre siècles, la nation n’avait plus
entendu de voix prophétique. C’est alors que parut Jean
et qu’un grand réveil spirituel se produisit. Examinons
quatre faits à propos de Jean.
Son message (3 : 1-2, 7-10). La prédication de Jean
se centrait sur la repentance et le royaume des cieux.
Le verbe « se repentir » signifie « changer de façon de
voir et agir en conséquence ». Jean ne se satisfaisait pas
de simples regrets ou de remords ; il voulait voir « du
fruit digne de la repentance » (v. 8). Il lui fallait des
preuves du changement de pensée et de vie.
Toutes sortes de gens venaient écouter Jean prêcher
et assister aux grandes réunions de baptême qu’il orga-
29
Soyez dévoués • Volume 1

nisait. Beaucoup de péagers et de pécheurs venaient


dans une humilité sincère (Matt. 21 : 31-32), mais les
chefs religieux refusaient de se soumettre. Ils s’es-
timaient assez bons pour plaire à Dieu, mais Jean les
qualifiait de « races de vipères ». Jésus se servit de la
même expression pour désigner la foule des propres
justes (Matt. 12 : 34 ; 23 : 33 ; Jean 8 : 44).
Les pharisiens étaient les traditionalistes de l’épo-
que, alors que les sadducéens étaient plus libéraux
(voir Actes 23 : 6-9). Riches, les sadducéens avaient la
mainmise sur le « commerce du temple » auquel Jésus
s’opposa fermement. Ces deux groupes se disputaient
le contrôle de la nation, mais quand il s’agit de contrer
Jésus, les pharisiens et les sadducéens unirent leurs for-
ces.
Jean proclamait un message de jugement. Israël
avait péché et devait se repentir ; dans cette démar-
che, les chefs religieux auraient dû montrer la voie. La
cognée était déjà mise à la racine de l’arbre ; si celui-
ci (Israël) ne portait pas de bon fruit, il serait coupé
(Luc 13 : 6-10). Si la nation se repentait, la voie serait
libre pour la venue du Messie.
Son autorité (3 : 3-4). Jean accomplit la prophé-
tie faite en Ésaïe 40 : 3. Dans un sens spirituel, il était
« l’Élie qui devait venir », car il vint avec « l’esprit
et la puissance d’Élie » (Luc 1 : 16-17). Il était vêtu
comme Élie et annonçait le même message de juge-
ment (2 Rois 1 : 8). Jean était le dernier des prophètes
de l’Ancien Testament (Luc 16 : 16) et le plus grand
d’entre eux (Matt. 11 : 7-15 ; voir 17 : 9-13).
Son baptême (3 : 5-6, 11-12). Les Juifs baptisaient
les païens qui se convertissaient au judaïsme, mais Jean
baptisait des Juifs ! Son baptême avait l’aval du ciel
(Matt. 21 : 23-27) ; ce n’était pas un rite qu’il inventa ou
emprunta. C’était un baptême de repentance, dans l’at-
tente du Messie annoncé (Actes 19 : 1-7). Son baptême
visait deux buts : préparer la nation pour Christ, et pré-
senter Christ à la nation (Jean 1 : 31).
30
Matthieu 3 et 4

Mais Jean mentionna deux autres baptêmes : un bap-


tême d’Esprit Saint et un baptême de feu (Matt. 3 : 11).
Le baptême d’Esprit eut lieu à Pentecôte (Actes 1 : 5 ;
notez que Jésus ne dit rien d’un baptême de feu).
Aujourd’hui, chaque fois qu’un pécheur place sa foi
en Christ, il naît de nouveau et est immédiatement
baptisé par l’Esprit dans le corps de Christ, l’Église
(1 Cor. 12 : 12-13). Le baptême de feu, lui, désigne le
jugement à venir, comme l’explique Matthieu (3 : 12).
Son obéissance (3 : 13-15). Si Jésus fut baptisé, ce
ne fut certainement pas parce qu’il était un pécheur
repentant ! Même Jean tenta d’empêcher Jésus de se
faire baptiser, mais le Seigneur savait que c’était la
volonté de son Père. Pourquoi Jésus se fit-il baptiser ?
D’abord, parce qu’en se soumettant au baptême de
Jean, il approuvait le ministère de celui-ci. Ensuite, il
s’identifia aux péagers et aux pécheurs, ceux-là qu’il
était justement venu sauver. Mais son baptême préfigu-
re surtout son futur baptême sur la croix (Matt. 20 : 22 ;
Luc 12 : 50), lorsque toutes « les vagues » et tous
« les flots » du jugement de Dieu déferlèrent sur lui
(Ps. 42 : 8 ; Jonas 2 : 4).
Jean-Baptiste rendit donc témoignage à Jésus-Christ
comme Fils de Dieu et aussi comme Agneau de Dieu
(Jean 1 : 29). Grâce au témoignage de Jean, beaucoup
de pécheurs firent confiance à Jésus-Christ.

Le Saint-Esprit (3 : 16)
La venue du Saint-Esprit sous la forme d’une
colombe permit à Jean-Baptiste de reconnaître Jésus
(Jean 1 : 31-34) et donna à Jésus l’assurance, au début
de son ministère, qu’il pourrait toujours compter sur
l’assistance du Saint-Esprit (Jean 3 : 34). La colombe
est un remarquable symbole de l’Esprit de Dieu dans
sa pureté et son ministère de paix. La première fois
qu’une colombe est mentionnée dans l’Écriture, c’est
dans Genèse 8 : 6-11. Noé avait lâché deux oiseaux, un
31
Soyez dévoués • Volume 1

corbeau et une colombe ; seule la colombe était reve-


nue. Le corbeau représente la chair. Le corbeau avait
largement de quoi se nourrir à l’extérieur de l’arche !
Mais la colombe ne se souillait pas en se nourrissant
de cadavres ; c’est pourquoi elle était revenue dans
l’arche. Lors de son deuxième lâcher, la colombe était
revenue avec un rameau d’olivier, un symbole de paix.
La troisième fois, elle n’était pas réapparue.
On peut encore voir une autre illustration ici. Le
nom « Jonas » signifie « colombe » ; lui aussi avait
connu un baptême ! D’ailleurs, Jésus considéra Jonas
comme un type de lui-même dans sa mort, son ense-
velissement et sa résurrection (Matt. 12 : 38-40). Jonas
avait été envoyé vers les païens ; Jésus aussi allait exer-
cer son ministère auprès d’eux.

Le Père (3 : 17)
À trois occasions, le Père a fait entendre sa voix du
ciel : lors du baptême de Christ, lors de sa transfigura-
tion (Matt. 17 : 3) et peu avant que Christ soit crucifié
(Jean 12 : 27-30). Autrefois, Dieu a parlé à son Fils ;
aujourd’hui, il parle par lui (Héb. 1 : 1-2).
La déclaration du Père semble être un écho au ver-
set 7 du psaume 2 : « Il m’a dit : Tu es mon fils ! C’est
moi qui t’ai engendré aujourd’hui ». Actes 13 : 22 rat-
tache cet engendrement à sa résurrection d’entre les
morts, et non à sa naissance à Bethléhem. Cette décla-
ration cadre parfaitement avec l’expérience baptismale
du Seigneur, symbole à la fois de mort, d’ensevelisse-
ment et de résurrection.
Mais les paroles du Père rappellent aussi que
Jésus-Christ est le « serviteur souffrant » prophétisé
dans Ésaïe 40 à 53. Dans Matthieu 12 : 18, l’auteur
cite Ésaïe 42 : 1-3 où le Messie-Serviteur est appelé
« mon élu en qui mon âme se complaît ». Le serviteur
que décrit Ésaïe est humble, rejeté, destiné à souffrir
et à mourir ; il est aussi entrevu comme revenant vic-
32
Matthieu 3 et 4

torieux. Si certains chants du Serviteur peuvent à la


rigueur s’appliquer à la nation d’Israël, ils révèlent sur-
tout clairement le Messie, Jésus-Christ. Et nous voilà
de nouveau en présence de Christ dans sa mort, son
ensevelissement et sa résurrection.
Finalement, la déclaration du Père constitue une
approbation de tout ce que Jésus a accompli jus-
qu’alors. Il a fait le plaisir de son Père pendant ses
« années cachées » à Nazareth. Cet éloge du Père a cer-
tainement été un grand encouragement pour le Fils au
moment où il allait débuter son ministère public.

Satan (4 : 1-11)
Du Jourdain où il avait connu une expérience bénie,
exaltante et sainte, Jésus fut conduit dans le désert pour
y être tenté. La mise à l’épreuve n’avait pas pour but
de révéler au Père quelque nouvel aspect de son Fils,
car il lui avait déjà accordé une approbation pleine et
entière. Jésus fut tenté pour que toutes les créatures
dans le ciel, sur la terre et sous la terre sachent qu’il est
le Vainqueur. Il a mis en lumière Satan et ses manœu-
vres, et il l’a vaincu. Grâce à sa victoire, nous pouvons,
nous aussi, triompher du tentateur.
De même que le premier Adam rencontra Satan, le
dernier Adam fit face à l’ennemi (1 Cor. 15 : 45). Adam
avait rencontré Satan dans un jardin merveilleux, mais
Jésus le rencontra dans un désert affreux. Adam avait
tout ce dont il avait besoin, mais Jésus eut faim après
40 jours de jeûne. Adam perdit la bataille et plongea
l’humanité dans le péché et la mort. Jésus, lui, rem-
porta la victoire et allait encore en remporter d’autres,
dont la plus éclatante fut celle conquise sur le diable à
la croix (Jean 12 : 31 ; Col. 2 : 15).
L’expérience de la tentation prépara le Seigneur
à devenir notre souverain sacrificateur compatissant
(Héb. 2 : 16-18 ; 4 : 15-16). Il importe de savoir que Jésus
fit face à l’ennemi en tant qu’homme et non en tant que
33
Soyez dévoués • Volume 1

Fils de Dieu. Ses premiers mots furent : « L’homme ne


vivra pas de pain seulement… ». N’imaginons pas que
Jésus se servit de son pouvoir divin pour vaincre l’en-
nemi, parce que c’est justement ce que le diable vou-
lait ! Jésus a puisé dans les ressources spirituelles qui
nous sont accessibles aujourd’hui encore : la puissance
du Saint-Esprit de Dieu (Matt. 4 : 1) et celle de la Parole
de Dieu (« Il est écrit… »). Jésus n’offrait aucune prise
à Satan (Jean 14 : 30), mais les tentations auxquelles il
fut soumis n’en étaient pas moins réelles. Elles mettent
en jeu la volonté, et Jésus était venu faire celle de son
Père (Héb. 10 : 1-9).
Première tentation (4 : 1-4). Elle concerne l’amour
et la volonté de Dieu : « Si tu es le Fils bien-aimé de
Dieu, pourquoi ton Père ne te nourrit-il pas ? Pourquoi
t’a-t-il envoyé dans ce désert inhospitalier ? » Cette ten-
tation n’est pas sans rappeler les paroles de Satan à Ève
dans Genèse 3. L’ennemi suggère insidieusement que
le Père ne nous aime pas.
Il fait aussi une autre suggestion : « Sers-toi de ton
pouvoir divin pour répondre à tes besoins ». Quand nous
faisons passer nos besoins physiques avant nos besoins
spirituels, nous péchons. Quand nous permettons aux
circonstances de dicter nos actions au lieu de nous sou-
mettre à la volonté de Dieu, nous péchons. Jésus aurait
pu changer les pierres en pain, mais il aurait alors uti-
lisé son pouvoir indépendamment du Père ; or, il était
venu pour obéir au Père (Jean 5 : 30 ; 6 : 38).
Pour contrer Satan, le Seigneur s’appuya sur
Deutéronome 8 : 3. Se nourrir de la Parole de Dieu et
lui obéir importe plus que consommer un aliment maté-
riel. L’obéissance à la volonté du Père est en fait notre
nourriture (Jean 4 : 32-34).
Deuxième tentation (4 : 5-7). Elle est encore plus
subtile. Cette fois, Satan utilise la Parole de Dieu :
« Tu as donc l’intention de vivre selon les Écritures.
Permets-moi alors de te citer un passage, et je verrai si
tu es prêt à lui obéir ! » Satan entraîna Jésus sur le pina-
34
Matthieu 3 et 4

cle du temple, qui s’élevait à environ 150 m au-dessus


de la vallée du Cédron. Là, il lui cita Ps. 91 : 11-12, où
Dieu promet de prendre soin des siens : « Si tu crois
vraiment ce que dit l’Écriture, alors saute ! On va bien
voir si le Père vole à ton secours ! »
Prêtons attention à la réponse du Seigneur :
« D’AUTRE PART, il est écrit… » (Matt. 4 : 7, majuscu-
les ajoutées). Ne séparons jamais une partie de l’Écri-
ture d’une autre, mais comparons « ce qui est spirituel
à ce qui est spirituel » (1 Cor. 2 : 13, note). On peut pra-
tiquement prouver tout et n’importe quoi si on isole
les textes de leur contexte pour en faire des prétextes !
Satan avait délibérément omis les mots : « dans tou-
tes tes voies » dans sa citation du psaume 91. Lorsque
l’enfant de Dieu est dans la volonté de Dieu, le Père le
protège. Il veille sur ceux qui marchent dans ses voies.
Jésus répondit par Deutéronome 6 : 16 : « Tu ne ten-
teras pas le Seigneur, ton Dieu ». Nous tentons Dieu
chaque fois que nous nous mettons dans une situa-
tion qui l’oblige à opérer un miracle en notre faveur.
Le diabétique qui refuse de prendre de l’insuline et
dit : « Jésus prendra bien soin de moi », tente peut-être
le Seigneur. Nous tentons Dieu quand nous voulons
l’obliger à contredire sa propre Parole. Il importe qu’en
tant que croyants, nous lisions toute l’Écriture, que
nous étudiions tout ce que Dieu a à nous dire, car tout
est utile pour la vie de tous les jours (2 Tim. 3 : 16-17).
Troisième tentation (4 : 8-11). Satan propose à Jésus
un raccourci pour inaugurer son règne. Jésus savait
qu’il devait souffrir et mourir avant d’entrer dans la
gloire (Luc 24 : 26 ; 1 Pi. 1 : 11 ; 5 : 1). En se prosternant
devant Satan et en l’adorant juste une fois (car tel est
le sens du verbe grec), Jésus pouvait jouir de toute la
gloire sans endurer les souffrances. Satan a toujours
désiré être adoré, car il a toujours envié la place de
Dieu (Ésaïe 14 : 12-14). L’adoration de la créature au
lieu du Créateur est le leurre qui gouverne notre monde
(Rom. 1 : 24-25).
35
Soyez dévoués • Volume 1

La volonté de Dieu n’admet aucun raccourci. Si


nous voulons connaître la gloire, nous devons aussi
accepter la souffrance (1 Pi. 5 : 10). Prince de ce monde,
Satan pouvait offrir ces royaumes à Christ (Jean 12 : 31 ;
14 : 30). Mais Jésus n’avait pas besoin de l’offre de
Satan, car le Père lui avait déjà promis le Royaume !
« Demande-moi et je te donnerai les nations pour héri-
tage » (Ps. 2 : 8). On retrouve la même promesse dans
Ps. 22 : 23-32, le psaume de la croix.
Le Seigneur répliqua par Deutéronome 6 : 13 : « Tu
adoreras le Seigneur, ton Dieu, et à lui seul, tu rendras
un culte ». Satan n’avait pas parlé de service, mais Jésus
savait qu’on finit toujours par servir ce qu’on adore.
Adoration et service doivent aller de pair.
Satan s’éclipsa comme un ennemi vaincu, mais il ne
cessa pas pour autant de tenter Jésus. On pourrait tra-
duire Luc 4 : 13 ainsi : « Quand le diable eut fini de ten-
ter Jésus de toutes les manières possibles, il s’éloigna
de lui jusqu’à une occasion favorable ». Par l’entremise
de Pierre, Satan tenta une fois encore de détourner Jésus
du chemin de la croix (Matt. 16 : 21-23) ; et par la foule
que Jésus venait de nourrir miraculeusement, l’ennemi
chercha à lui donner un royaume facile (Jean 6 : 15).
Une victoire ne met jamais à l’abri d’autres tentations.
Après chacune de nos victoires, Satan redouble d’ef-
forts.
Notons que Luc inverse l’ordre des deuxième et
troisième tentations rapportées dans Matthieu. Le
mot « alors » (Matt. 4 : 5 – Semeur) semble indiquer la
séquence chronologique. Luc n’utilise que la conjonc-
tion de coordination « et », et ne dit pas respecter un
ordre chronologique. L’ordre « Retire-toi Satan », à la
fin de la troisième tentation, prouve que Matthieu a
respecté l’ordre historique. Il n’y a aucune contradic-
tion entre les deux récits puisque Luc ne prétend pas
respecter l’ordre des événements.
Après avoir vaincu Satan, Jésus fut prêt à entamer
son ministère public. Aucun homme ne peut exiger
36
Matthieu 3 et 4

l’obéissance des autres, s’il n’a pas obéi lui-même. Le


Seigneur a prouvé qu’il était bien le Roi parfait dont la
souveraineté mérite notre respect et notre obéissance.
Mais fidèle à son projet, Matthieu appelle encore un
témoin à la barre pour prouver la royauté de Jésus-
Christ.

Le puissant ministère de Christ


(4 : 12-15)
Matthieu a déjà montré que chaque détail de la vie
du Seigneur était soumis à la Parole de Dieu. Sachons
que le ministère tel que Jean nous le rapporte dans son
Évangile, de 1 : 19 à 3 : 36 se situe entre la fin de la ten-
tation et l’affirmation de Matthieu 4 : 12. N’imaginons
pas que Jean-Baptiste fut emprisonné immédiatement
après la tentation du Seigneur. Matthieu a écrit son
livre par thèmes et non de façon chronologique. Pour
étudier la séquence des événements de la vie de Jésus,
il faut se reporter à une bonne harmonie des Évangiles.
Au verset 16, Matthieu cite Ésaïe (voir Ésaïe 8 : 23-
9 : 1). Le prophète parle d’un peuple qui « marche » dans
les ténèbres, mais au moment où Matthieu cite ce pas-
sage, la situation est devenue tellement décourageante
pour le peuple qu’il est assis dans les ténèbres ! Jésus
lui a apporté la lumière. Il a établi son quartier général
à Capernaüm, dans « la Galilée des païens » ; c’est un
autre indice de la propagation universelle du message
de l’Évangile. La population de la Galilée était mélan-
gée et quelque peu méprisée par les citoyens « purs »
de la Judée.
Comment Jésus a-t-il apporté la lumière à la
Galilée ? Le verset 23 l’explique : par son enseigne-
ment, sa prédication et ses guérisons. On retrouve
souvent cette même insistance dans l’Évangile selon
Matthieu (voir 9 : 35 ; 11 : 4-5 ; 12 : 15 ; 14 : 34-36 ;
15 : 30 ; 19 : 2). L’auteur affirme catégoriquement que

37
Soyez dévoués • Volume 1

Jésus « guérissait toute maladie et toute infirmité »


(Matt. 4 : 23). Aucun cas n’était trop difficile pour lui !
À la suite de ces grands miracles, la renommée de
Jésus s’étendit et des foules venant de partout le sui-
vaient. La « Syrie » désigne une région au nord de la
Galilée. Le mot « Décapole » signifie « dix villes » ;
c’était un district formé de dix villes construites à
l’origine par les successeurs d’Alexandre le Grand.
La Décapole se situait au nord-est de la Galilée.
L’expression « au-delà du Jourdain » s’applique à la
Pérée, un district à l’est du fleuve. Les nouvelles circu-
laient vite, et ceux qui avaient des amis ou des parents
malades les amenaient à Jésus pour qu’il les guérisse.
Matthieu énumère certaines de ces maladies. Les
mots « maladies et douleurs diverses » englobent pra-
tiquement tout. Le Seigneur délivra aussi bon nombre
de gens des démons. Le terme « lunatiques » ne fait pas
référence à des malades mentaux. Il correspond plutôt
à l’épilepsie (voir Matt. 17 : 15).
Les guérisons miraculeuses n’étaient qu’un aspect
du ministère de Christ en Galilée, car il prêchait aussi
et enseignait la Parole. La « lumière » annoncée par
Ésaïe était à la fois celle de la Parole de Dieu et celle de
sa vie parfaite et de son ministère compatissant. Dans
les versets 17 et 23, le verbe « prêcher » signifie « pro-
clamer à la manière d’un héraut ». Jésus annonçait avec
autorité la bonne nouvelle de la proximité du royaume
des cieux.
L’expression royaume des cieux figure 32 fois dans
l’Évangile selon Matthieu, alors que les mots « royau-
me de Dieu » ne reviennent que 5 fois (Matt. 6 : 33 ;
12 : 28 ; 19 : 24 ; 21 : 31, 43). Par respect pour le saint
nom du Seigneur, les Juifs évitaient de prononcer le
nom « Dieu » et lui substituaient le mot « cieux ». Le fils
prodigue confessa avoir péché contre « le ciel » pour
dire qu’il avait évidemment péché contre Dieu. En de
nombreux endroits où Matthieu parle du royaume des

38
Matthieu 3 et 4

cieux, Marc et Luc parlent du royaume de Dieu dans


les passages parallèles.
Le Nouveau Testament confère au mot « royaume »
le sens de « gouvernement, règne, autorité » et l’as-
socie rarement à un lieu ou un domaine particulier.
L’expression « royaume des cieux » désigne le règne de
Dieu. Les chefs juifs attendaient un leader politique qui
les délivrerait du joug romain, mais Jésus vint établir
un règne spirituel dans le cœur des hommes. Cela n’ôte
rien au fait qu’il y aura bel et bien un royaume futur,
comme nous l’avons déjà signalé.
Jésus ne se contenta pas seulement de proclamer
la Bonne Nouvelle et d’enseigner la vérité de Dieu au
peuple, il appela aussi auprès de lui quelques disci-
ples qu’il forma pour accomplir l’œuvre du royaume.
Matthieu 4 : 17-22 raconte l’appel adressé à Pierre,
André, Jacques et Jean, des hommes qui avaient déjà
rencontré Jésus et avaient cru en lui (Jean 1 : 29-42).
Ils étaient retournés à leur activité de pêcheurs. Jésus
était revenu vers eux et les avait appelés à tout quitter
pour le suivre. On trouve les détails de cet appel dans
Marc 1 : 16-20 et Luc 5 : 1-11.
L’expression « pêcheurs d’hommes » n’était pas
nouvelle. Pendant des siècles, des philosophes grecs
et romains l’avaient utilisée pour décrire l’activité de
celui qui s’efforce de « prendre » d’autres gens par
l’enseignement et la persuasion. Elle n’est qu’une des
nombreuses illustrations de l’évangélisation qu’utilise
la Bible ; ne nous limitons pas seulement à celle-ci.
Jésus a également parlé du berger qui cherche la brebis
perdue (Luc 15 : 1-7) et des ouvriers envoyés dans la
moisson (Jean 4 : 34-38). Comme ces quatre hommes
travaillaient dans une petite entreprise de pêche, il était
normal que Jésus leur applique cette expression.
Au sein de cette équipe de disciples, quatre, et peut-
être sept hommes étaient des pêcheurs (voir Jean 21 : 1-
3). Pourquoi Jésus s’entoura-t-il d’autant de pêcheurs ?
Parce que les pêcheurs étaient des hommes travailleurs ;
39
Soyez dévoués • Volume 1

on les voyait rarement assis à ne rien faire. Ils triaient


les poissons pris, se préparaient à lancer leurs filets et
réparaient leur équipement. Le Seigneur a besoin de
gens actifs qui n’ont pas peur du travail.
Les pêcheurs étaient aussi des gens courageux
et patients. Et il en faut de la patience et du courage
pour gagner quelqu’un à Christ ! Les pêcheurs doivent
encore être habiles ; ils doivent apprendre des pêcheurs
plus expérimentés où se trouve le poisson et comment
l’attraper. Il faut également de l’adresse et du tact pour
gagner une âme. Les pêcheurs travaillaient en équipe,
et l’œuvre du Seigneur fait appel à la coopération. Mais
par-dessus tout, les pêcheurs ont besoin de foi : ils ne
voient pas les poissons et ne sont pas sûrs de les pren-
dre dans leurs filets. Pour gagner des âmes, il faut aussi
de la foi et de la vigilance, sinon, c’est l’échec assuré.
Matthieu nous a ainsi présenté la personne du Roi.
Chacun des témoins appelés à la barre a déclaré : « C’est
le Fils de Dieu, c’est le Roi ! »

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Dites à Jérusalem, à la fille de Sion : Regarde, ton Roi vient à toi ; il est
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