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ChAsgràËGiniA
Chiçinâu - 2006
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ZinaidaCHILÏMCïUC
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Support didactique
„ Procès» Justice»
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BIBLIül eca III
str. Gb.Asàchi, 21
Chisinau - 2006
CZU 811.133.1:34(076.5)
S95
Recenzenti:
Nelly Samoil, doctor în fïlologie, conferentiar universitar
Zinaida Radu, doctor în fïlologie, conferentiar universitar
© Zinaida Chilimciuc
© Ina Balan
ISBN 978-9975-930-05-5
PRÉFACE
3
UN GALILÉEN EST-IL LE ROI DES JUIFS ?
Jésus ou Barabbas ?
„A chaque fête. Ponce Pilate relâchait un prisonnier,
celui que les juifs réclamaient. Or celui qu'on appelait
Barabbas était en prison avec les émeutiers qui avaient
commis un meurtre pendant l’émeute. La foule monta et se
7
mit à demander ce qu’il lui accordait d’habitude. Pilate leur
répondit : „ Voulez-vous que je vous relâche le roi des
Juifs ?”
- Car il voyait bien que les grands prêtres l’avaient livré
par jalousie. Les grands prêtres excitèrent la foule, pour
qu’il leur relâche plutôt Barabbas. Prenant alors la parole,
Pilate leur dit :„Que ferai-je donc de celui que vous
appelez le roi des Juifs ?” - De nouveau ils crièrent :
„Crucifie-le !”
- Pilate leur dit :,,Qu’a-t-il donc fait de mal ?”
- Ils crièrent de plus en plus fort : „Crucifie-le !”
- Pilate, voulant contenter la foule, leur relâcha Barabbas
et il livra Jésus, après l’avoir fait flageller, pour qu’il
soit crucifié.”
Evangile selon saint Marc, XV, 6-15.
La justice en Judée
Au début du Ier siècle de notre ère, le peuple juif'jouit
d’un statut privilégié dans l’Empire romain et, en Judée,
les Romains ont laissé subsister une structure
administrative, le sanhédrin.
Composé des grands prêtres, des anciens du peuple
(de riches laïques) et des scribes, le sanhédrin, ou grand
conseil, qui compte 71 membres, juge les délits
ordinaires, religieux ou non, et a le droit de donner des
peines. Mais il ne peut prononcer une condamnation à mort.
Le procurateur romain de la Judée, subordonné
au gouverneur de la Syrie, juge les différends dans lesquels
sont impliqués des citoyens romains et décide des
condamnations à mort.
■
8
VOCABULAIRE
Compréhension du texte
Exercices d’application
9. Complétez la grille:
Imparfait Adjectifs Pronoms Prépositions
qualificatifs toniques
La sagesse divine
Dans la Bible, le jugement de Salomon est
indissociable du texte qui le précède et qui narre le songe
du roi à Gabaon, ville proche de Jérusalem. Dans ce rêve,
le souverain voit apparaître le Seigneur, qui s’informe du
don qu’il peut lui faire. Négligeant les richesses ou une
longue vie. Salomon demande à Dieu de lui accorder la
sagesse. Il souhaite posséder le pouvoir de discerner le bien
du mal, afin de diriger son peuple avec équité et droiture.
Le jugement vient prouver que Salomon a bien reçu
le don de la sagesse et il montre comment celle-ci se
manifeste concrètement. La perspicacité et l’intelligence
qui caractérisent la décision prise par le souverain dans
cette affaire sont regardées comme étant d’inspiration
divine. Le peuple ne s’y trompe pas : „Tout Israël entendit
parler du jugement qu’avait rendu le roi et l’on craignit le
roi, car on avait vu qu’il y avait en lui une sagesse divine
pour rendre la justice.”
r
VOCABULAIRE
18
-
Compréhension du texte
Exercices d’application
20
6. Complétez les groupes nominaux avec l’adjectif
convenable:
a) une décision royale - un château ...
la sagesse divine - le don ...
une ville proche - un village...
une histoire semblable - un cas ...
b) un dénouement inattendu - une histoire...
le juge suprême - la loi...
un père véritable - une mère...
le vrai fils — la... fille.
7. Complétez la grille:
Plus- Adjectifs Pronoms Articles
que-parfait numérau adverbiaux
Le procès d’office
Le tribunal, qui siège entre 9 janvier et le 30 mai 1431
à Rouen, est présidé par Pierre Cauchon, l’évêque de
Beauvais, ardent partisan des Anglais, et par un inquisiteur,
peu présent et effacé. Les deux hommes sont assistés par
22
plusieurs dizaines d’assesseurs, spécialistes du droit divin
et humain, issus en majorité de l’université de Paris,
favorable aux Anglais. Contrairement aux règles habituelles
lors des procès d’inquisition, Jeanne, privée d’avocat, se
défend seule.
La procédure s’ouvre avec le „procès d’office”, qui
correspond à l’instruction. L’évêque, qui a au préalable
mené une soigneuse enquête sur le passé et sur les mœurs
de Jeanne, commence à interroger la jeune fille.
Rapidement, les séances, qui étaient d’abord publiques, ont
lieu à huis clos, dans la prison où celle-ci est détenue.
L’interrogatoire est centré sur les voix que prétend entendre
la Pucelle : celles de saint Michel et des saintes Catherine
et Marguerite. Ces voix, affirme Jeanne, lui ont transmis la
volonté de Dieu : elles l’ont conduite auprès du dauphin
Charles, à Chinon ; puis elles lui ont ordonné d’aller lever
le siège d’Orléans et de faire sacrer le roi à Reims. Les
hommes d’Eglise ne mettent pas en doute les allégations
de Jeanne. Mais ils considèrent l’origine des voix comme
éminemment suspecte. Les paroles entendues par la
Pucelle ne viendraient-elles pas du diable plutôt que de
Dieu ? Cauchon demande à Jeanne comment les voix se
manifestent et avec quelle fréquence. Directe, pleine de
bon sens, Jeanne ne perd jamais son sang-froid, quelles que
soient les interrogations. Ainsi, à la question de savoir si
saint Michel, lorsqu’il lui parle, lui apparaît tout nu (question
qui vise à montrer qu’il s’agit d’un démon et non du saint),
elle répond sans hésiter : „Pensez-vous que Dieu n’ait pas
de quoi le vêtir ?” L’habit d’homme, que Jeanne conserve
envers et contre tout parce qu’elle en a fait le symbole de
sa mission, est également un point très important pour les
23
membres du tribunal. Au fil des jours, le port des vêtements
de l’autre sexe, péché considéré alors comme très grave,
s’affirme comme le signe de l’insoumission de la Pucelle
à l’Eglise.
Le procès ordinaire
Le Tl mars s’ouvre la deuxième partie du procès de
Jeanne d’Arc, le jugement proprement dit. L’interrogatoire sert
à établir le réquisitoire qui détermine les chefs d’accusation.
Le refus de reconnaître l’autorité de l’Eglise, le port de l’habit
d’homme, soi-disant ordonné par Dieu, les visites des saints
Michel, Catherine et Marguerite, dans lesquels le tribunal voit
plutôt des démons, sont les charges les plus graves. A cela
s’ajoute l’utilisation idolâtre du nom de Jésus dans les lettres,
la prétention de connaître l’avenir grâce aux voix, et toute une
série de péchés regardés comme mortels, tels que le départ
secret du domicile parental à l’âge de 17 ans ou un combat
mené un jour de fête religieuse. Le tribunal accuse aussi Jeanne
d’avoir cherché à se suicider - alors qu’en réalité elle tentait
de s’évader d’une de ses prisons.
Le réquisitoire, accablant, est transmis à l’université
de Paris, qui doit se prononcer sur la culpabilité de l’accusée
- en l’absence de celle-ci, demeurée à Rouen. Les
théologiens concluent que la jeune fille est idolâtre,
invocatrice de démons, schismatique et apostate, c’est-à-
dire qu’elle a renié la foi chrétienne. Pour les spécialistes
du droit canon ou ecclésiastique, la Pucelle est en outre
devineresse et très fortement suspecte d’hérésie.
A plusieurs reprises, Jeanne est admonestée par des
religieux qui l’encouragent à revenir sur ses erreurs. Les
ecclésiastiques lui exposent les périls que lui font courir
24
son obstination et son orgueil. Son âme sera dévorée par
les flammes éternelles et son corps par un feu plus
immédiat. Après ces interventions, Jeanne lance un appel
au pape, car elle a appris pendant le procès que l’accusé
avait le droit de recourir au souverain pontife. Mais Pierre
Cauchon passe outre. Le 24 mai 1431, l’évêque de Beauvais
prononce la sentence. Jeanne réalise soudain qu’elle ne sera
pas sauvée comme elle l’a toujours cru et elle prend peur.
Elle interrompt la lecture de son juge pour abjurer et se
soumettre à l’Eglise. Son châtiment est commué en prison
à perpétuité, peine réservée aux hérétiques repentis, à la
grande fureur des Anglais qui sont partisans du bûcher.
Le procès de relaps
Finalement, les ennemis de la Pucelle sont bientôt
satisfaits. Car il ne faut pas plus de deux jours à Jeanne, qui
a fini par revêtir des vêtements féminins, pour se repentir
d’avoir trahi ses voix, revenir sur son abjuration et réclamer
de nouveau son habit d’homme. Les 28 et 29 mai se tient le
court procès de relaps, c’est-à-dire de retour à l'hérésie
après l’abjuration. Déclarée hérétique, Jeanne est
excommuniée et condamnée au bûcher. L’exécution a lieu
aussitôt, comme c’est la coutume au Moyen Âge. Elle est
organisée à Rouen même, sur la place du Vieux-Marché.
Tant qu’elle garde conscience durant son supplice, Jeanne
ne cesse de clamer le nom de Jésus. Vingt-cinq ans après
sa mort, en 1456, Jeanne est à nouveau jugée. Le procès de
réhabilitation, initié par le roi Charles VII qui y voit un
moyen d’affirmer sa légitimité, efface toutes les
accusations du procès de condamnation.
25
Jeanne s’exprime sur ses „voix”
« Interrogée [sur] quelle fut la première voix qui vint
à elle, lorsqu’elle était âgée de 13 ans ou environ : Elle
répondit que ce fut saint Michel qu’elle vit devant ses yeux ;
et il n’était pas seul, mais il était bien accompagné d’anges
du ciel. Elle dit encore qu’elle ne vint en France que par
commandement de Dieu.
Interrogée si elle vit saint Michel et les anges
corporellement et réellement :
Elle répondit : „Je les ai vus des yeux de mon corps,
aussi bien que je vous vois ; et, quand ils me quittaient, je
pleurais et j’aurais bien voulu qu’ils m’emportent avec eux.
26
VOCABULAIRE
d’un tribunal
lors de (loc. prép.) - au moment de..., à l’époque
mener une enquête - diriger une enquête
soigneux,-se - minutieux, en détail, détaillé
séance (f) - réunion, session
à huis clos - toutes portes fermées, en
secret, sans l’accès du public
dauphin (m) - prince héritier de la France
doute (m) - incertitude
allégation (f) - citation d'un fait, affirmation,
assertion
éminemment [-namâ] - eminamente, cît se poate de,
lacelmai înaltgrad
envers et contre tout - în ciuda tuturor
au fil de - à la suite de , au long de
charge (f) - indice ou présomption
pouvant faire croire à la
culpabilité de qqn
réquisitoire (m) - plaidoirie, discours dans
lequel on accumule des
accusations contre qqn.
accablant-e - insupportable
invocateur, invocatrice - personne qui appelle une
I
puissance surnaturelle à
l’aide des prières
schismatique [aismatik] - qui provoque un schisme
(une rupture, une séparation)
apostate (m) - renégat, rebelle, personne qui
abandonne publiquement et
volontairement une religion,
j
un parti, une doctrine ;
28
i
droit canon ou ecclésiastique - droit relatif à l’Eglise, au clergé
devin, devineresse - ghicitor, ghicitoare
passer outre - ne pas tenir compte de qqch
prendre peur - avoir peur, craindre
châtiment (m) - peine, sanction frappant
un coupable ou punissant une
faute grave
abjurer - nier par serment, renoncer
solennellement à une
religion, à une opinion
commuer - changer une peine en une
autre peine moindre
repentir - regretter, avoir de regrets,
de remords
révéler - faire connaître, dévoiler,
communiquer
relaps(m) - se disait d’un chrétien
retombé dans l’hérésie
excommunier - exclure, expulser qqn
de la communion des fidèles
Moyen Age - période de histoire du monde
située entre l’Antiquité et
l’époque moderne.
Compréhension du texte
Exercices d’application
!
2. jugement, jurement, sentence, décision d’un tribunal.
3. maléfice, sortilège, magie, forces surnaturelles,
siège.
30
4. indulgence, obstination, entêtement, persévérance.
5. péril, danger, risque, menace, charge.
6. soigneux, en détail, minutieux, par le menu, menu.
7. au préalable, auparavant, demain, d’abord, avant le temps.
8. séance, réunion, session, assemblée, attachement.
9. au fil de, au parcours de, en tenant compte de, le long de.
10. châtiment, châtaigne, peine, sanction, punition,
pénalité.
11. mœurs, coutume, tradition, usage, altitude, habitude.
12. allégation, affirmation, citation, assertion,
confiance.
3. Dites autrement:
droit canon, charge, droit divin, huis clos, apostate,
sacrer, erreur, juger, supplice, place, commuer, abjuration,
repentir, prendre peur, excommunier, révéler.
allégations de Jeanne.
5. Les voix de saint Michel et des saintes Catherine et
Marguerite ont transmis à Jeanne la volonté de Dieu.
6. Jeanne a lutté à côté des soldats pour lever le siège
d'Orléans.
7. Jeanne a prétendu de connaître l’avenir grâce aux voix.
8. Le tribunal n’accuse pas Jeanne d’avoir cherché à se
suicider.
9. La Pucelle est en outre devineresse et suspecte
d’hérésie pour les spécialistes du droit canon.
9. Complétez la grille:
Passé Adjectifs Pronoms Conjonctions
composé possessifs atones
-
j
Executions en série
Le nouveau gouverneur de la colonie, arrivé de
Londres, sir William Phips, crée en mai un conseil criminel
extraordinaire, que préside l'austère juge Stoughton, avec
mission d’enquêter à Salem et de mener une action
vigoureuse. Une lettre du révérend Cotton Mather, qui
représente la conscience morale de la colonie américaine,
réclame cependant la prudence. Le tribunal siège plusieurs
fois en juin. Le 30, cinq personnes sont condamnées : elles
sont exécutées le 19 juillet. Rebecca Nurse obtient un
verdict de non-culpabilité, mais Abigail Williams et ses
compagnes poussent un tel rugissement que les juges se
sentent tenus de délibérer à nouveau pour, cette fois, la
condamner ! De nouvelles exécutions ont lieu, en août puis
35
en septembre 1692. Plus de vingt victimes, hommes et
femmes, périssent en protestant de leur innocence.
Certaines, comme Martha Corey, meurent en pardonnant à
leurs accusatrices. Face à l'hécatombe, la communauté
commence à se diviser. Bien que le juge Stoughton se vante I
de ne faire que son devoir et que le révérend Cotton Mather
refuse de se désolidariser des juges, le gouverneur Phips
s'inquiète et écrit au roi - l’Amérique, à ce moment, est i
E
colonie anglaise. Mais les courriers d’outre-Atlantique sont ■
i-
lents, aussi, pour éviter le pire avant qu’il ne soit trop tard,
prend-il la décision d’une amnistie générale. Le tribunal
est dissous au début de l’année 1693. Ordre est donné à
tous les gens de Salem de jeûner et de faire pénitence.
Réhabilitation
Pourquoi les magistrats se sont-ils laissé entraîner à
des mesures si extrêmes ? A travers ce tribunal
exceptionnel, ont-ils cherché le moyen de renforcer leur
autorité pour mieux tenir en main la colonie ? Il semble
plutôt qu’un certain nombre de juges aient été
effectivement convaincus par P attitude et les affirmations I!
des jeunes filles de Salem. Bientôt, cependant, leurs
certitudes se sont effacées : quelques-uns, entièrement
revenus de leur erreur, demandèrent publiquement pardon.
L’affaire, vécue rétrospectivement avec un sentiment
d’horreur, hâta sans doute le déclin des communautés
puritaines en Amérique. Sur un plan individuel, la jeune Ann
Putnam, une des premières accusatrices, reconnut en 1706
avoir été „abusée par Satan”. Debout, elle lut à haute voix
sa confession et affirma ses regrets à l’égard de celles
qu’elle avait dénoncées : ,,J’ai des raisons de croire qu’elles
36
furent justes et innocentes”, dit-elle... En 1710, une
commission fut créée pour indemniser les familles des
victimes et rendre leurs droits civils aux morts.
37
J
VOCABULAIRE
Compréhension du texte
40
Exercices d’application
41
1
2. Les accusées font assez ... impression.
3. La... pourrait être la marque du diable.
4. Toute la communauté a peur de la....
5. Chacun... secrètement.
6. Le capitaine Nathaniel tente de....
42
9. Pour améliorer votre diction dites à grande vitesse
les phrases suivantes:
1. Chasseur qui chassez, sachez chasser sans chien.
2. Je veux et j’exige d’exquises excuses.
3. Ton thé t’a-t-il ôté ta toux? Mon thé ne m’a rien ôté
du tout.
r
1
43
L'ÉVOLUTION DES ESPÈCES MISE HORS LA LOI
48
VOCABULAIRE
Compréhension du texte
I
6. Trouvez l’intrus parmi les formes prédicatives
I suivantes:
décide, règne, prend, agit, ayant, entame,
braver, ravir, pousser,prêcher, acculer, proférer
: tranche, débats, stratagème, frais, procès, barre
joute, mécréant, puritain, accablé, indéterminé, tenace
a enfreint, a commis, à témoin, a fait, a enseigné.
:
ii
j 7. Retrouvez les noms des acteurs des situations
I suivantes tirés des verbes ci-dessous: jurer, inculper,
contracter, déclarer, prévenir, condamner, requérir,
54
gérer, acquérir qui sont dérivés soit des participes
présents, soit des participes passés:
1. celui qui comparaît en justice le comparant.
2. il est l’auteur d’une requête
3. il est membre dujuiy d’une cour
4. il est considéré coupable
5. on lui impute un délit .
6. il est partie à un contrat
7. il a acquis son droit d’une autre personne
8. celui qui est condamné
9. il est chargé d’administrer une entreprise
10. celui qui fournit des renseignements .
I'
I
!
56
UNE A RISTOCRA TE ANGLAISEA CCUSÉE DE
MEURTRE
Il Témoignages ou commérages ?
Au terme des interrogatoires des témoins menés par
l’accusation, la situation paraît limpide. C’est celle que
rapporte la presse : l’histoire d’une femme alcoolique qui
tente de retenir son indocile amant, et l’assassine lorsqu’il
s’apprête à la quitter définitivement. Pourtant, les contre-
interrogatoires qui suivent, ainsi que la comparution de
nouveaux témoins présentés par la défense, ébranlent
; progressivement les certitudes du jury et de l’auditoire.
Pour le barrister Patrick Hastings et les deux solicitors (ou
jeunes avocats) qui assurent la défense de l’inculpée, les
témoignages cités ne sont guère probants. Cette voisine,
58
Mrs. Hall, prétend avoir entendu des cris ? Mais jamais Mrs.
Barneys n’a appelé son amant du nom que le témoin
rapporte ! Et la fumée que la même Mrs. Hall assure avoir
vue à la suite des coups de feu tirés la nuit du drame, d’où
peut-elle donc provenir ? Un expert en balistique assure
que les balles de l’arme du crime ne produisent pas de
fumée... En outre, interrogé par Patrick Hastings, le docteur
Durrant décrit la frayeur et le chagrin manifestes de
l’accusée, lorsqu’il est venu porter assistance à Stephen.
L’officier de police accouru peu après le drame confirme
cette émotion visible. Certes, Mrs. Barneys s’est montrée
pleine d’agressivité un peu plus tard, lors de son arrestation :
mais que conclure d’une attitude que peut dicter non
seulement la peur d’être démasquée, mais aussi celle d'être
accusée à tort, vouée à la vindicte publique et à la fureur, en
l’occurrence, d’une proche de l’inculpée, sa propre mère,
la rigide lady Mullens ? Les avocats de la défense ont 1
La clémence du jury
Une fois achevés la comparution et l'interrogatoire
des témoins des deux parties, les 4 et 5 juillet, vient l'heure
des plaidoyers, dans la journée du 6. L’accusation continue
59
r
I i
à incriminer Mrs. Barneys : celle-ci, insiste sir Clarke, a ..
!
sans aucun doute tiré. Menaçant de se suicider, elle s’est fi
;i
jetée sur son amant, retournant l’arme contre celui-ci, alors
qu’il luttait pour la lui confisquer. Mais le réquisitoire du
solicitor général, s’il parvient à écarter de l’esprit des jurés
la thèse du suicide, ne réussit pas à prouver que l’acte
accompli par Mrs. Barneys a été prémédité. Aussi la défense
i choisit-elle de plaider l’accident. Le barrister Hastings
insiste sur l’absence de motifs : Mrs. Barneys n’a-t-elle
pas légué par testament tous ses biens à son amant ? On
voit mal ce qui aurait pu la conduire à l’assassiner, et encore
I 1
moins à préméditer son geste, souligne l’avocat. Seuls son
désarroi de femme abandonnée, son émotivité et son
désespoir, alliés à de regrettables circonstances
accidentelles, expliquent cette tragique soirée du 31 mai
1932. Au fil de trois journées de procédure, l’affaire
La justice britannique
Le système judiciaire britannique repose sur des
I
principes spécifiques : la fonction d’avocat y occupe une
place centrale. La hiérarchie des avocats est très structurée :
le solicitor s’occupe des dossiers et de la procédure, mais
seul le barrister peut mener la plaidoirie ou se pourvoir en
! appel. Enfin, c’est parmi les barristers les plus éminents
que sont recrutés les juges.
60
Lorsqu’un crime mène un inculpé en assises, un jury
de douze membres est constitué. Les jurés élisent un porte-
parole, qui rend compte de leurs questions ou de leurs
décisions au président du tribunal, le juge. Ce dernier, qui a
le rôle d’arbitre, veille au respect de la procédure, résume
les débats et indique aux jurés les verdicts possibles.
Les représentants de la défense et de l’accusation sont
les personnages essentiels ; ce sont eux qui conduisent les
débats. Le soliciter général représente l’accusation. Il
rappelle les éléments de l’instruction et interroge témoins
et accusé. Le solicitor et le barrister représentent la
défense. Le solicitor mène lui aussi des interrogatoires et
des contre-interrogatoires. A l’issue des débats, le
réquisitoire du solicitor général et la plaidoirie du barrister
tentent de convaincre les jurés. Après quoi, ceux-ci
délibèrent seuls, c’est-à-dire sans l’assistance d’un
magistrat, et prononcent le verdict. Le juge n’a plus qu’à
édicter la peine.
i
I
i
61
VOCABULAIRE
leur sens:
1) être issu a) assassinat
2) meurtre b) discuter
3) abattre c) prononcer
4) délibérer d) provenir
5) vindicte e) punition
6) frayeur f) tuer
7) proférer g) peur
4. Dressez une liste de mots au sens positif et négatif
utilisés pour caractériser:
Mrs. Barneys; Michael Stephen; lady Mullens
65
!
67
L
r
BIBLIOGRAPHIE
DICTIONNAIRES
1. Aron P., Saint-Jacques D., Le dictionnaire du Littéraire,
Paris, PUF, 2002.
2. Carlier R., Lalanne J.-L. Dictionnaire des citations
françaises, Paris,
3. Larousse, 1998.
4. Frémy D., Frémy M., Quid 2005, Paris, Laffont, 2004.
5. Le Grand Robert de la langue française, Paris, Robert,
1992.
6. Le Grand Robert des noms propres, Paris, Robert, 1994.
7. Le Petit Larouse en couleurs, Paris, Larousse, 1994
8. Le Petit Robert des noms propres, Paris, Robert, 1999.
9. Pierron A., Dictionnaire de Citations et jugements,
Paris, Robert, 1991.
68
SOMMAIRE
Préface, 3
I. Le procès de Jésus (33) 4-13
IL Le jugement de Salomon (970 — 931). 14-21
III. Jeanne d’Arc (1431) 22-32
IV. Chasse aux sorcières à Salem (1692). 33-43
V. Le „procès du singe” (1925) 44-56
VI. Mrs. Barneys (1932) .57-67
Bibliographie . 68
69
I
Support didactique
„Procès. Justice. Civilisation.”