Le problème de l'étanchéité est national, et son coût est généralement élevé,
puisqu'il représente habituellement au moins 12% du prix des gros-œuvres. Dans l'expérience de la Direction des Equipements Publiques (DEP), le prix unitaire d'étanchéité des toitures coûte 160DH par mètre carré en 1985. Pour réduire ce coût de l'étanchéité, le LPEE a mené une étude climatologique sur la base des statistiques météorologiques. Il a ainsi divisé le pays en zones climatiques, pour standardiser et préconiser pour chaque région un type déterminé d'étanchéité. Pour les zones où la pluviométrie est assez; faible ou rare, il a prescrit des méthodes d'étanchéité presque ancestrale, mais revalorisées sous forme de technologies normalisées. M. Acharhabi, Directeur du programme de recherches au LPEE. a expliqué que c'est "l'étude de la pathologie de l'étanchéité latérale sur des constructions en terre qui a conduit de chercheurs du LPEE à l'élaboration de la technique de l'adobeton". En même temps, le LPEE a développé des méthodes pour mesurer la remontée capillaire de l'humidité, et aussi pour l'empêcher. Comme disaient les anciens paysans, "tout édifice en terre a besoin d'un chapeau et de bottes"! C'est-à-dire, d'une fondation (d'environ de 70 centimètres) et d'un sous-bas-sement (d'environ 1 mètre), construits essentiellement en pierres dures, et couverts par exemple d'une bande horizontale bitumée, ou d'une arase étanche en feutre bitumé, empêchant l'eau (ou l'humidité) infiltrée par capillarité de remonter à l'intérieur du mur. C'est l'équivalent des "bottes". Tandis que le "chapeau" équivaut à une toiture étanche qui dépasse les bords des murs de plus de 20 centimètres, plus éventuellement un enduit mural externe imperméable ("manteau"). Car l'action de l'eau est le pire ennemi de toute construction en terre. Avant, beaucoup de constructeurs ne protégeaient pas suffisamment leurs édifices au niveau des "pieds" et de la "tête", car c'est souvent là qu'apparaissent les premières dégradations sérieuses. Ainsi ils ont par exemple constaté sur les monuments et les remparts en terre un effritement au bas niveau sous l'action de l'humidité remontant du sol par effet de capillarité; tandis que l'eau de la pluie s'infiltre par les parties perméables supérieures. D'autres agents corrosifs sont parfois déversés par les hommes sur ces monuments. Mais les anciens "maâlmines" connaissaient cette pathologie. M. Acharhabi a indiqué qu'"ils faisaient une séparation nette entre la terre en tant que sol, et la terre en tant que matériau de construction", en veillant justement à bien faire les "bottes" et le "chapeau". Aujourd'hui les produits d'étanchéité largement utilisés sont fabriqués en usine (tels que couches et feutres bitumés enduits imperméables, etc. La Tadallakte, avec du jaune d'œuf La Tadallakte est un enduit traditionnel à base de chaux (presque 50%), de sable (presque 50%) et de jaune d'œuf. Après son dressage et son lissage sur le mur, elle est ensuite poncée avec un galet. Elle était utilisée pour imperméabiliser les parterres et les bas-de-murs à l'intérieur des habitations. Elle était aussi employée avec succès dans les bains maures (hammam) pour éviter l'infiltration de l'eau ou le transfert de vapeur à travers les murs et le sol. Elle est étonnante par ses performances et sa durabilité. Cette technique de Tadallakte a été réhabitée et utilisée à la Mosquée Hassan Il de Casablanca, et aussi au pavillon du Maroc à Séville en Espagne à l'occasion de l'Exposition Internationale. Le LPEE a déposé un brevet national pour protéger cette technique. - See more at: file:///C:/Users/Poste/Downloads/Mat%C3%A9riaux%20de %20construction%20traditionnels%20%20%20Un%20bilan%20des%20recherches %20et%20des%20exp%C3%A9riences%20- %20Leconomiste.com.html#sthash.CapxuJRH.dpuf