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Fiche de lecture
Jean-Paul Sartre
1948
Genre
Théâtre
Contexte
Cette pièce écrite en 1948 fait écho dans certaines de ses thématiques à
une pièce antérieure de Sartre, Les Mouches (1943). En effet, Jean-
Paul Sartre y expose sa vision de la liberté comme inhérente à la
condition humaine, et comme possibilité ultime de choix face à la
tyrannie et à l’absurde. Ce choix s’exerce cependant dans des
circonstances dramatiques, ce qui amène l’aspect tragique du
dénouement de ces deux pièces.
Cependant, Les Mains sales est une œuvre davantage politisée que
Les Mouches, puisqu’elle traite directement du communisme, un
mouvement politique dans lequel Sartre s’investira dans les années 50.
Le marxisme de Sartre apparaît pourtant dans cette œuvre comme un
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idéal, associé à l’existentialisme qui domine ses écrits : selon ce courant
de pensée, l’Homme détermine lui-même son essence par ses actions,
de façon absolue, au-delà du cadre des doctrines religieuses ou
politiques, ce qui rejoint sa vision de la liberté. À l’instar d’Oreste, Hugo
refuse de nier sa liberté de choix pour sauver sa peau. Cette thématique
fait d’ailleurs écho à d’autres pièces issues de la même période, où les
personnages sont confrontés aux conséquences tragiques de leurs choix,
comme Antigone, dans la pièce éponyme de Jean Anouilh (1944), et dans
laquelle certains ont voulu voir une figure de la Résistance.
Personnages
Thèmes
Résumé
1 Premier tableau
Scène 1
Scène 2
Scène 3
Olga demande à Louis de lui laisser trois heures pour qu’elle détermine si
Hugo est « récupérable » , c’est-à-dire s’il peut réintégrer le parti et suivre
les ordres.
Scène 4
2 Deuxième tableau
Scène 1
Hugo discute avec Ivan, qui se prépare à une mission consistant à faire
sauter un pont. Cela ne fait qu’un an qu’Hugo est au parti.
Scène 2
Scène 3
Scène 4
3 Troisième tableau
Scène 1
Jessica, qui découvre en fouillant ses affaires que Hugo possède plusieurs
photographies de lui-même, s’étonne de son narcissisme. Celui-ci entre
dans la pièce et lui annonce le véritable objectif de la mission, mais
Jessica ne le croit pas.
Scène 2
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Les gardes du corps d’Hoederer, Slick et George, veulent fouiller Hugo,
qui refuse. Une altercation s’ensuit, avec en filigrane l’idée d’une lutte
des classes entre la bourgeoisie, représentée par Hugo, et la classe
ouvrière, représentée par Slick.
Scène 3
Scène 4
Scène 5
4 Quatrième tableau
Scène 1
Scène 2
Scène 3
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Scène 3
Une fois Jessica partie, une discussion s’engage entre Hoederer et Hugo,
au cours de laquelle leurs différences deviennent plus évidentes.
Hoederer a grandi très vite, tandis qu’Hugo se sent très jeune : là encore,
une opposition de classe se profile entre Hugo le bourgeois et Hoederer,
l’homme du peuple. Hoederer confie à Hugo qu’il croit sa vie en danger à
cause de ses ennemis politiques. Hugo veut l’aider.
Scène 4
Scène 5
Scène 6
Après l’attentat, Hugo doit se rendre à l’évidence : Louis ne lui fait pas
assez confiance pour le laisser se charger de l’assassinat d’Hoederer. Il
commence à se saouler, tandis que Jessica tente de détourner son
attention en parlant d’avoir un enfant.
5 Cinquième tableau
Scène 1
Olga entre, pendant qu’Hugo dort. Une vive discussion s’engage entre
Olga et Jessica. Olga avoue être l’auteure de l’attentat, même si celui-ci
mettait en péril la vie d’Hugo : comme il n’a toujours pas accompli sa
mission, il a perdu la confiance du parti. Olga finit par réveiller Hugo pour
l’avertir qu’il n’a plus que 24 heures pour mener à bien sa mission, sans
quoi il sera exécuté.
Scène 3
Scène 4
Scène 5
6 Sixième tableau
Scène 1
Scène 2
Scène 4
7 Septième tableau
Citation
« HOEDERER :
Et moi, je les aime [les hommes] pour ce qu’ils sont. Avec toutes leurs
saloperies et tous leurs vices. J’aime leurs voix et leurs mains chaudes qui
prennent et leur peau, la plus nue de toutes les peaux, et leur regard inquiet
et la lutte désespérée qu’ils mènent chacun à son tour contre la mort et
contre l’angoisse. »
Tableau 5, scène 3
HUGO :
Pourquoi me le dire ? Pourquoi me le dire aujourd’hui ?
HOEDERER, le lâchant :
Simplement pour te prouver qu’on ne peut pas buter un homme de sang-
froid à moins d’être un spécialiste.
HUGO :
Si je l’ai décidé, je dois pouvoir le faire. (Comme à lui-même, avec une sorte
de désespoir.) Je dois pouvoir le faire. »
Tableau 6, scène 2
« Je… je l’ai tué parce que j’avais ouvert la porte. C’est tout ce que je sais. Si je
n’avais pas ouvert cette porte… Il était là, il tenait Jessica dans ses bras, il avait
du rouge à lèvres sur le menton. C’était trivial. Moi, je vivais depuis
longtemps dans la tragédie. C’est pour sauver la tragédie que j’ai tiré. »
« HUGO :
[…] Bon. Alors, moi, je suis récupérable. Parfait. Mais tout seul, tout nu, sans
bagages. À la condition de changer de peau — et si je pouvais devenir
amnésique, ça serait encore mieux. Le crime, on ne le récupère pas, hein ?
C’était une erreur sans importance. On le laisse où il est, dans la poubelle. »