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Blanco

1. La présentation de l’arrêt : L’arrêt rendu par le Tribunal des Conflits, dit arrêt Blanco, en date du 8 février 1873 aborde la question de
la compétence du juge administratif quant à la responsabilité extracontractuelle de l’Etat.
2. Les faits : En l’espèce, en 1871, la fille (Agnès Blanco) du requérant a été renversée par un wagon devant une manufacture de tabacs
gérée par l’Etat. Le père de la fillette décide d’invoquer la responsabilité fautive des employés qui avaient la garde dudit wagon ainsi que
la responsabilité de l’Etat.

3. La procédure : Le requérant a fait assigner devant le tribunal civil de Bordeaux le 24 janvier 1872 l’Etat (en la personne du préfet) ainsi
que les employés de la manufacture de tabacs. Le préfet a rédigé un déclinatoire de compétence adressé au tribunal civil le 29 avril 1872.
Le tribunal a rejeté le déclinatoire par un jugement du 17 juillet 1872. Le préfet a donc pris un arrêté de conflit le 22 juillet afin de saisir le
Tribunal des conflits. Le 24 juillet, le tribunal civil sursoit à statuer dans l’attente de la décision du Tribunal des conflits.

4. Les moyens : Le préfet considère dans son arrêté de conflit que la juridiction administrative est compétente pour connaître du litige selon
deux moyens. D’une part, il convient d’apprécier la part de responsabilité incombant aux agents de l’Etat selon les règles variables dans
chaque branche des services publics. D’autre part, les tribunaux ordinaires n’ont pas compétence pour connaître des demandes tendant
à constituer l’Etat débiteur en vertu de la législation postrévolutionnaire. A l’inverse, Monsieur Blanco considère que l’Etat et les employés
sont responsables devant le juge civil au regard des articles 1382 à 1284 du code civil posant les principes de la responsabilité civile.

5. Le problème de droit :« Quel est l’ordre juridictionnel compétent afin de connaître de la responsabilité extracontractuelle de l’Etat

6. La solution : Le Tribunal des conflits considère que la responsabilité, qui peut incomber à l’Etat, pour les dommages causés aux
particuliers par le fait des personnes qu’il emploie dans le service public, ne peut être régie par les principes qui sont établis dans le
Code civil, pour les rapports de particulier à particulier. Cette responsabilité n’est ni générale, ni absolue et a ses règles spéciales qui
varient suivant les besoins du service et la nécessité de concilier les droits de l’Etat avec les droits privés. Dès lors, le TC considère que
l’autorité administrative est seule compétente pour en connaître. Le TC valide l’arrêté de conflit et renvoie au juge administratif le soin
de trancher l’affaire.

Barel
Faits : Le secrétaire d'État à la présidence du conseil a refusé des candidatures au concours d'entrée de l'École nationale d'administration
(ENA) courant août 1953. La presse s'est fait l'écho de ces décisions et a notamment reporté des informations selon lesquelles un membre du
cabinet dudit secrétaire a déclaré que le gouvernement ne souhaitait pas accepter de candidats communistes au sein de l'ENA.

Procédure : Les intéressés ont formé un recours en annulation et saisi le Conseil d'État. Ces derniers ont considéré que « l'autorisation de
concourir leur a été refusée pour des opinions politiques qui leur avaient été imputées » tel que reporté par le Conseil d'État .

Solution du Conseil d'État : Dans le cas d'espèce, le Conseil d'État a considéré que l'administration « peut tenir compte de faits et de
manifestations contraires à la réserve que doivent observer » les candidats au regard des garanties requises pour exercer les différentes
fonctions dont l'ENA donne effectivement accès. Cette possibilité se fait exclusivement dans l'intérêt du service.

Par conséquent, l'administration n'est pas en mesure d'écarter un candidat en se fondant uniquement sur ses opinions politiques, avérées ou

supposées. En effet, cela découle du principe de l'égalité d'accès à tous les Français aux emplois et fonctions publics au sens de la

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789.

Sens, portée de l'arrêt : En l'espèce, le Conseil d'État n'a pas considéré que l'appartenance des candidats au parti communiste est
incompatible avec des emplois et fonctions publics. À cet égard, le juge administratif s'est appuyé sur l'alinéa 5 du préambule de la
Constitution du 27 octobre 1946 qui dispose que « nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison (...) de ses opinions ». À
qui revient la charge de la preuve ? Quels sont les pouvoirs d'instruction du juge administratif ? KL'arrêt Barel est aussi intéressant en ce
qu'il participe à une certaine précision au regard de la charge de la preuve, mais aussi au regard des différents pouvoirs d'instruction du juge
administratif. Qu'en est-il alors ? Ainsi, la procédure d'instruction face au juge administratif revêt un caractère dit « inquisitoire ». Si le
demandeur n'a pas la charge de la preuve, il doit cependant apporter tous les moyens de preuve dont il est en mesure de disposer.

Alors, le juge administratif peut tout à fait rejeter une requête qui serait trop imprécise. Pour le cas où la requête serait suffisamment

complète, alors le juge administratif ordonnera des mesures d'instruction afin que le dossier soit utilement complété lorsque la requête

contient en effet des présomptions sérieuses, tel que reporté par le Conseil d'État. Il peut s'agir, comme dans le cas d'espèce, de circonstances

ou de faits particulièrement précis.

Kherouaa
Présentation de l’arrêt Kherouaa : Cet arrêt a été rendu par le Conseil d’Etat le 2 novembre 1992. Il procède à l’annulation du jugement
du tribunal administratif de Paris en date du 2 juillet 1991 concernant l’interdiction du port du “foulard islamique” dans un collège.
Les faits : M. Mostépha Z., Mme Fatima Y., M. Satilmis X. et Mme Leyze A. ont saisi le Conseil d’Etat pour annuler une décision du collège
Jean Jaurès de Montfermeil, prise sur le fondement de certaines clauses du règlement intérieur de cet établissement, interdisant le port
du “foulard islamique”.
Les responsables du collège avaient en effet fait le choix d’exclure les filles des requérants pour non-respect de cette interdiction.

La procédure : Après que leurs demandes aient été rejetées par le tribunal administratif de Paris, les requérants ont saisi le Conseil d’Etat
pour faire annuler ce jugement.
Les demandes et les moyens de droit soulevés par les parties
Les requérants demandent l’annulation du jugement du Tribunal administratif de Paris ainsi que de la décision procédant à l’exclusion de
leurs enfants pour le port du “foulard islamique” au sein de l’établissement.

Pour cela, ils invoquent la violation de leurs droits constitutionnels et de leur liberté d’expression en se référant notamment à l’article 10
de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, à l’article 2 de la Constitution de 1958 et à l’article 10 de la loi du 10 juillet 1989 sur
l’éducation.

La question de droit posée au Conseil d’Etat : Le Conseil d’Etat est invité à déterminer si l’interdiction du port du “foulard islamique”
dans un établissement scolaire public, ainsi que l’exclusion des élèves refusant de se conformer à cette interdiction, sont compatibles avec
les principes constitutionnels de laïcité et de liberté d’expression.
La réponse apportée par le Conseil d’Etat : L’arrêt Kherouaa permet au Conseil d’Etat de préciser que le port de signes religieux par les
élèves n’est pas en soi incompatible avec le principe de laïcité, tant qu’il ne perturbe pas l’ordre public et le bon fonctionnement de
l’établissement.
Il considère également que l’interdiction générale et absolue instituée par le règlement intérieur du collège Jean Jaurès de Montfermeil
était contraire à ces principes.

Par conséquent, les décisions d’exclusion prises sur le seul fondement de cette interdiction ont été jugées illégales.

L’apport de l’arrêt Kherouaa : La conciliation entre le principe de laïcité et la liberté religieuse


L’arrêt Kherouaa illustre la tension traditionnelle entre le principe de laïcité en France et le droit à la liberté religieuse.

Il apporte également une précision importante sur la question de la liberté religieuse dans le cadre spécifique de l’éducation publique en
France. Ainsi, le principe de laïcité n’est pas incompatible avec le droit des élèves à manifester leur appartenance religieuse, à condition
que cela n’interfère pas avec le bon déroulement de l’éducation et le respect de l’ordre public.

7 juillet 1950, Dehaene.


Fait : en juillet 1948 un mouvement de grève touche les préfectures. la participation des chef de bureau ce mouvement social a été
interdit par le gouvernement.
Monsieur X qui occupait une fonction à la préfecture d'indre-et-loire a fait grève du 13au 30juillet 1948. Le préfet de ce département à
donc suspendu ses fonctions par un arrêté du 13 juillet 1948, et l'a infligé un blâme par un arrêté du 30 juillet 1948.
Monsieur X à donc saisi Le Conseil d'État sur l'annulation de ces arrêts.
Procédure : Monsieur X à donc saisi Le Conseil d'État sur l'annulation de ces arrêts établi par le préfet du département d'indre-et-loire
Moyen : Monsieur X : selon lui la sanction a été prise en méconnaissance du droit de grève reconnu par la constitution là le préambule de
la Constitution, le demandeur se référait au préambule de la Constitution
Problème de droit : le droit de grève à valeur constitutionnelle est elle reconnue an agent public dont sa nécessité est d'assurer la
continuité du service public ?
Est-ce que le juge adm va contrôler un acte adm ?
Solution : Le Conseil d'État rejette le pourvoi et décide une grève quel que soit le motif ne serait pas applicable lors de l'exercice de la
fonction préfectorale car elle porterait une attente grave à l'ordre public il sera à l'encontre de la continuité du service public. le
gouvernement a donc pu légalement faire interdire et réprimer la participation de chefs des bureaux de préfecture à la grève de juillet
1948
Porté : Le juge administratif retient que dans le préambule de 1946 on a le droit de grève mais le droit de grève est garanti dans le cadre
des lois qui la règlemente, le constituant a laissé le législateur de cadré ses lois

Arrêt bac d’Eloka : TC, du 22 janvier 1921.


Faits : Dans la colonie française de Côte d’ivoire, un service du wharf de Bassam gérait le bac d’Eloka, situé sur la lagune d’Ebrié. Dans la
nuit d 5 au 6 septembre 1920, le Bac d’Eloka coula brusquement. Il transportait notamment une automobile appartenant à la société
commerciale de l’Ouest africain.
Procédure : La SCOA, après que l’automobile fut extraite de la lagune, fortement endommagée, assigné la colonie devant le tribunal
civil de Grand-Bassam. Le lieutenant-gouverneur de la colonie éleva le conflit afin de déterminer qui, de la juridiction administrative ou
judiciaire, était compétente pour trancher le litige. Le tribunal des conflits rendit alors la décision.
Question de droit : Pour l’affaire du bac d’Eloka dont émane une notion de service public mais aussi un caractère industriel et commercial,
l’administration est-elle suffisamment compétente ?
Solution : Le SPIC a été crée par le tribunal des conflits
Portée de l’arrêt :
Par cet arrêt, le tribunal des conflits donne naissance, sans le nommer encore, à la notion de SPIC. Si la gestion de droit privé par une
personne morale de droit public existe déjà en 1921, celle de service soumis entièrement au droit privé es t une création jurisprudentielle.
Cette notion connait aujourd’hui une fortune diverse

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