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Introduction :
Section 1 : Définition des finances publiques
Paragraphe 1 : définition
Paragraphe 3 : Chaque chambre doit voter la première partie du profit de loi de finance,
avant la deuxième
Paragraphe 1 : la promulgation
1) La méthode de la gestion
2) La méthode de l’exercice
Personne publique : il s’agit de l’Etat, les collectivités territoriales, et les établissements publics.
Les finances publiques ont connu une évolution à travers le temps, car elles reflètent la nature et les activités
de l’Etat. Etant donné que l’Etat a évolué dans sa nature, dans ses missions, dans ses responsabilités, les
finances publiques ont également évolués en fonction de l’évolution de l’Etat.
Distinction entre l’Etat classique libérale et l’Etat interventionniste : L’Etat libéral (Etat gendarme), avait des
fonctions plutôt administratives : justice, police, etc. Tout ce qui était productif était occupé par le privé. Sous
l’effet de certains événements mondiaux, l'Etat a changé de nature. Il est devenu interventionniste. Désormais
il intervient dans la vie économique et sociale. En plus des fonctions administratives, il a maintenant de
nouvelles fonctions.
Depuis un certain nombre d’années, un nouvel Etat se dessine : l’Etat néolibéral : l’Etat intervient sous la
pression de certains événements, ensuite il revient à l'administration. Cependant, cet Etat n’est achevé nulle
part dans le monde.
Donc les finance publiques évoluent au fur et à mesure que l’Etat évolue. Il se construit sur la notion d’Etat.
Traditionnellement, on distingue entre les finances publiques classiques des finances publiques modernes.
1) La faiblesse du volume du budget : Effectivement, le budget des finances publiques classique était faible
dans la mesure où les activités de l’Etat étaient limitées et donc l’Etat n’avait pas grand besoin d’argent. Avant
la première guerre mondiale, les prélèvements publics dans les principaux Etats de l’époque ne dépassaient
pas 15 % du PIB.
2) La neutralité : en ce sens que l’Etat, dans ses activités financières, devait rester neutre. Il devait avoir pour
seul souci d’avoir des fonds suffisants pour la couverture des dépenses nécessaires. Il n'avait donc pas à agir
sur l’activité économique et sociale, que ce soit par le biais des recettes ou par celui des dépenses. Gaston Jèze
résumait la philosophie financière de l'époque en disant "il y'a des dépenses publiques, il faut les couvrir."
3) L’équilibre : c'est-à-dire l’égalité entre les recettes et les dépenses. Le principe de l'équilibre budgétaire
constituait la pierre angulaire des Finances publiques classiques en ce sens que les classiques prônaient
l’équilibre et refusaient par là même l’excédant et le déficit budgétaire (déficit budgétaire = situation où le
nombre des dépenses dépasse celui des recettes).
Pourquoi refus du déficit ? Car dans ce cas, l’Etat cherche d’autres moyens financiers pour le couvrir. L’impôt
devait être la seule recette de l’Etat. Lors du déficit, l’Etat recherche de nouvelles charges fiscales. Les
classiques refusaient aussi que l’Etat emprunte de l’argent, car si aujourd’hui l’Etat emprunte, demain il devra
rembourser, ce qui sera une charge pour les générations futures. Les classiques refusaient aussi la création de
monnaie qui pouvait entraîner l’inflation, ou encore la dévaluation de la monnaie.
Refus de l’excédant : car officiellement, ici, l’Etat peut thésauriser (mettre de côté l’argent de côté). Cela
aboutit à priver le secteur privé d'une partie de la masse monétaire. Ils refusaient également que l’Etat
investisse, devenant ainsi une nouvelle concurrence.
[En comparaison à avant, dans les différents domaines, aujourd’hui l’Etat a besoin de beaucoup plus
d’argent. Ainsi est dans le domaine de l’enseignement, en matière de transports ou encore dans les
hôpitaux]
2) L’absence de neutralité : Dans le cadre des finances publiques modernes, l’Etat intervient dans le
domaine économique et social, par tous les moyens dont il dispose, y compris l’élément financier. En
effet, l’Etat utilise actuellement, aussi bien les dépenses que les recettes, pour intervenir dans la vie
économique et sociale.
*L’Etat peut encourager un secteur en lui accordant de l'argent, ou au contraire, s’il veut le décourager,
augmenter les impôts]
[Lorsque l’Etat investi pour ouvrir des routes : il encourage ainsi l'activité dans ces régions]
[=>intervention de l’Etat dans la vie économique et sociale en utilisant les Finances publiques]
3) Le déséquilibre : Les finances publiques ne sont plus en équilibre. En effet, le budget n'est presque
jamais en équilibre. Il est généralement en déficit. Ca se comprend : les besoins en argent de l’Etat
sont très importants. Les recettes publiques ne permettent pas de faire face à toutes les dépenses.
Résultat : budget en déficit.
Ii y a plusieurs voix dans le monde qui se sont élevés pour un retour à l’équilibre budgétaire. Il y a
généralement un déficit, d’où la volonté de stopper le déséquilibre.
A noter que la notion de budget s'inscrit dans un cadre plus global, à savoir la notion de loi de finance de
l’année. Cette loi de finance de l’année a été définit au Maroc par l'article premier de la loi organique de la loi
de finance du 26 novembre 1998, comme suit : « La loi de finance prévoit, évalue, énonce et autorise, pour
chaque année budgétaire, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat, dans la limite d’un équilibre
économique et financier, qu’elle définit ».
[Il n’y a pas de définition de la loi de finance, mais une définition de la loi de finance de l’année]
Par ailleurs, il n’existe pas, dans le droit financier applicable à l’Etat, une définition formelle du budget. Mais en
absence de définition formelle du budget, l’on peut trouver une définition matérielle de celui-ci, et ce à travers
un certain nombre de dispositions juridiques, essentiellement à travers l'article 3 de la loi organique de la loi
de finance, qui stipule que toute les recettes et toutes les dépenses de l’Etat sont imputés au budget général
avec la possibilité d’affecter certaines recettes et certaines dépenses dans le cadre des budgets des services de
l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA) ou des comptes spéciaux du trésor.
Tous ces comptes publics (budget général + budget SEGMA + comptes spéciaux du trésor), constituent donc,
matériellement parlant, le budget de l’Etat. Aussi, le budget de l’Etat serait la partie comptable de la loi de
finance de l’année. Le budget général de l’Etat retrace donc toutes les opérations financières de l’Etat en
recettes et dépenses, tant que ces opérations ne sont pas affectées à des budgets de SEGMA ou à des comptes
spéciaux du trésor. Ainsi, l’ensemble du budget général, des budgets de SEGMA et des comptes spéciaux du
trésor, constitue le budget de l’Etat au sein de la loi de finance de l’année.
On peut remarquer également que le budget de l’Etat est plus large que le budget général de l’Etat, dans la
mesure où le budget de l’Etat contient le budget général de l’Etat, les budgets SEGMA et les comptes spéciaux
du trésor.
Egalement, la loi de finance de l'année est plus large que la notion de budget, dans la mesure où la loi de
finance de l’année contient le budget de l’Etat (c'est la partie comptable de la loi de finance [partie qui retrace
les comptes publics, avec des chiffres]) et peut également contenir des dispositions concernant les ressources
et les charges de l’Etat : des dispositions visant l'amélioration des conditions concernant la perception des
recettes publiques, ainsi que des mesures concernant l’utilisation des fonds publics et le contrôle de cette
utilisation. Ainsi, si le budget ne peut contenir qu’un ensemble de comptes publics, la loi de finance de l’année
peut par exemple créer un impôt, supprimer un impôt, augmenter ou diminuer le taux des impôts existants,
prévoir des mesures nouvelles pour l’exécution ou le contrôle de l’exécution des opérations financières
publiques, etc.
[Le budget de l’Etat est la partie comptable de la loi de finance de l'année. Il existe aussi une partie littérature
juridique : c’est la contre partie de la loi de finance, opposée à la partie comptable. Elle peut créer, supprimer,
etc. toutes les mesures d’ordre financier]
[Budget général=budget classique. A côté du budget classique, il y a des opérations nouvelles qu’on peut
garder dans le budget de l’Etat, mais qu’on ne peut pas garder dans le budget général]
Paragraphe 2 : Les budgets sur le plan territorial
Au niveau territorial, la loi du 18 février 2009, relative à l'organisation des finances des collectivités
territoriales et de leurs groupements, dispose en son article 3 : «le budget est l'acte par lequel est prévu et
autorisé, pour chaque année budgétaire, l'ensemble des ressources et des charges de la collectivité
territoriale, ou du groupement ».
C’est donc une définition formelle du budget que l’on trouve sur le plan territorial. Il n’y a alors, sur le plan
territorial, que des budgets et il ne peut pas y avoir d’équivalent de la loi de finance de l’année, qui se trouve
au niveau de l’Etat. Ceci s’explique par le fait que les collectivités territoriales ne disposent pas de
souveraineté à ce niveau financier. Cette souveraineté existe en principe au niveau de l’Etat. Les finances
territoriales sont plutôt des finances administratives qui dépendent de l’Etat.
[Dans la partie littéraire de la loi de finance de l’année, l’Etat peut créer un impôt. Une collectivité ne le peut
pas. Les collectivités territoriales à ce niveau, ne possèdent aucune souveraineté. Elles ne peuvent pas décider
de la baisse du taux de l’impôt, c’est le rôle de l’Etat. Elle ne fait qu’appliquer la loi établie au niveau de l’Etat.]
- elle est régie par un certain nombre de principes qui lui sont propres ;
- le contenu de la loi de finance est limité, dans la mesure où la loi de finance ne peut contenir que des
dispositions d’ordres financiers.
Mais avec l’évolution des finances publiques et les transformations subies par l’Etat dans sa nature, ses
fonctions et ses responsabilités, ces principes se sont vus obligés d’évoluer, d’où les exceptions et les
assouplissements que connaissent actuellement ces principes. L’évolution connue donc par les principes
budgétaires témoigne de l’évolution des finances publiques et de la notion même de l’Etat. Ces principes ont
donc évolués afin d’intégrer les nouveaux objectifs de la prévision budgétaire et de la planification financière.
Chapitre 1 : principe de l’annualité budgétaire
Section 1 : définition du principe de l’annualité budgétaire
Le principe de l’annualité budgétaire veut que les prévisions budgétaires de l’Etat en recettes et en dépenses
soient établies pour 12 mois. Ce qui veut dire que le gouvernement doit faire des propositions budgétaires au
parlement, chaque année, que celui-ci vote la loi de finance chaque année, et que l’autorisation parlementaire
ainsi accordée n'est valable que pour une année. Et si tous les Etats modernes sont d’accord pour établir la
prévision budgétaire pour une année, ils ne le sont pas sur la date de commencement de l'année budgétaire.
En effet, certains pays ont préféré faire coïncider l’année financière avec l’année civile (France, Tunisie,
Mauritanie. Maroc). D’autres pays commencent leur année financière le 1er juillet et la termine le 30 juin
(Soudan, Egypte, Cameroun). Aux Etats Unis, l’année financière va du 1er octobre au 30 septembre. Australie.
Grande Bretagne : 1er avril, 31 mars. Au Maroc, l'annualité est un principe de droit positif marocain et l'année
budgétaire coïncide avec l’année civile [Sauf entre 1996 et 2001, il avait une année budgétaire qui démarrait le
1er juillet].
L'année est une période qui concilie entre tés deux objectifs, apparemment contradictoires, du parlement et
du gouvernement. D’un côté, pour que le parlement exerce bien son contrôle, il demande une période courte.
D’un autre côté, pour que le gouvernement exerce ses activités correctement, il a besoin d’une période
longue, pour qu'il ne se retrouve pas très souvent au parlement (ce qui demande du temps et des efforts). Un
an est équitable.
Malgré ces justifications, très vite est apparu le caractère artificiel de l'annualité. Car la vie d’une nation
n'accepte pas de séjourner dans une année. Elle connaît une continuité qui va au-delà de cette période.
Pour lutter contre ces inconvénients, des solutions ont été proposées, mais jamais appliquées.
- Solution économique : le budget cyclique. C'est un budget établi pour un cycle économique. Le cycle
comprend la succession de deux étapes, une étape de prospérité économique et une étape de régression ou
stagnation. Dans la période de prospérité on économise, dans la période de régression on utilise les
économies. On retrouve cette notion de cycle dans le Coran, où il est question d'un cycle économique qui
s’étale sur 14 années : 7 ans-7ans. 7 ans pour économiser. 7 ans pour utiliser les économies. Mais, la période
du cycle économique n'a jamais été définie. Elle est irrégulière.
- Sur le plan politique : il y a un déphasage entre la période budgétaire et la période politique. On a proposé le
budget de législature. C'est un budget établi pour la période pour laquelle le parlement est élu. Mais rien ne
dit que le gouvernement va rester avec le parlement. Les gouvernements changent, alors que le parlement
reste le même. Or chaque gouvernement vient avec sa propre politique budgétaire.
En principe, le parlement doit voter le projet de loi de finance au plus tard le 31 décembre de l’année qui
précède l'année de l’exécution du budget. Et s’il arrive que le parlement vote après cette date, ou que la loi de
finance n’est pas promulguée pour cause de saisine de la Cour constitutionnel, les autorisations budgétaire,
ainsi accordées après la date voulue, sont accordées pour le restant de l’année et non pas pour une année
entière. D’où l’exception au principe de l’annualité dans la cadre infra- annuel.
[L’empêchement majeur que le Maroc connaît est le début des élections législatives en septembre. Le temps
n’est plus suffisant pour préparer un projet de loi de finance]
Ce sont des mesures prises par le gouvernement dans des domaines qui sont sensé relever du domaine de la
loi. Deux conditions : le gouvernement doit avoir l’accord des commissions parlementaires : le décret loi doit
être présenté à l’approbation du parlement à la session ordinaire la plus proche.
[Lorsqu'ils sont pris en matière financière, ils constituent une exception au principe de l’annualité dans un
cadre infra-annuel. Autrement dit, le décret loi peut venir avec des autorisations nouvelles, valables jusqu'à la
fin de l'année budgétaire. Ils existent donc pour une durée inférieure à une année. Exemple : 29 juin 1979 :
l’impôt du Sahara au Maroc]
En 1996, on est passé à une année budgétaire qui débute à partir du 1er Juillet. Il fallait faire la transition, car
la dernière loi de finance (celle de 1995) s’est terminé le 31 décembre. Il restait une période creuse entre la fin
de la dernière loi de finance, et le début de la nouvelle qui devait courir à partir du 1er juillet. Il fallait relier les
deux périodes par une loi de finance transitoire pour une durée de 6 mois.
Puis on a décidé de revenir à l’année civile. Il a donc fallu établir une nouvelle loi de finance transitoire.
Les dépenses d’investissements résultant de l’exécution du plan de développement peuvent faire l’objet
d’autorisations de programmes. Les autorisations de programmes déterminent le coût global et maximum des
projets d’investissement retenus. Autrement dit l'autorisation de programme constitue une évaluation
prévisionnelle des dépenses nécessaires à l'exécution d'un projet d’investissement, dont la durée de
réalisation est supérieure à un an que ce soit pour des raisons techniques ou des raisons financières, ou les
deux à la fois. Les autorisations comprennent des crédits d’engagement et des crédits de paiement. Les crédits
d’engagement constituent la limite supérieure des dépenses que les ordonnateurs sont autorisés à engager
pour l’exécution des investissements prévus. Ils sont le support de l'engagement de dépenses qui peuvent
s’étaler sur plusieurs années, comme par exemple pour des investissements, dont la réalisation et le paiement
peuvent être échelonnés sur plusieurs exercices. Les crédits de paiement sont la limite supérieure des
dépenses pouvant être ordonnancées ou payées pendant l’année pour la couverture des engagements
contractés dans le cadre des crédits d’engagement.
[Dépenses d'investissements : certaines dépenses d'investissements ne peuvent pas être faites en une année.
Soit que le montant est très élevé, soit que sur le plan technique, elles ne peuvent être faites en une année
(exemple : création d’un barrage).
Donc, pour de telles dépenses d’investissement on prévoit des autorisations de programme. Quand le
parlement accepte, il donne une autorisation de programme qui comporte des crédits d’engagements et des
crédits de payement. Le crédit d’engagement n’a pas de force exécutoire. Exemple :
[Exemple Google :
Pour un marché d'un montant global de 100 € sur deux ans. On aura les ouvertures de crédits suivantes
Année n
Année n+1
La principale caractéristique des autorisations de programmes est qu'elles ne doivent pas obéir au principe de
l’annualité budgétaire, dans la mesure où elles doivent rester valables sans limitations de durée, jusqu’à leur
épuisement ou leur annulation.
En principe, les crédits ouverts du budget général de l’Etat, au titre d’une année budgétaire, ne crée aucun
droit au titre du budget suivant. Autrement dit, les crédits autorisés pour une année doivent être exécutés
dans l’année même, et ne peuvent en aucun cas être reportés sur les années suivantes. Seulement, ce principe
connaît des exceptions.
[Le report c'est le fait de prendre un crédit autorisé pour une année donnée, et de l'utiliser pour une autre
année.]
[Ce principe est édicté pour le budget général. A côté du budget général, il y a d’autres comptes]
Les crédits de payement disponibles à la fin de l’année budgétaire, sur les dépenses d’investissements, sont
reportés sur l’année suivante par arrêté du ministre chargé des finances, sur proposition des ordonnateurs
concernés.
b) le report des soldes des comptes spéciaux du trésor
Le solde de chaque compte spécial du trésor est reporté d'année en année, sauf si une loi de finance prévoit le
contraire.
[Parmi les objectifs assignés à ces comptes, c’est de pouvoir suivre certaines opérations dans le temps]
Ce sont des fonds (argent) versés par des personnes morales ou physiques pour concourir, avec ceux de l’Etat,
à des dépenses d'intérêts publics (construction d’un barrage, d’une université, etc.). Bien que le législateur
reste muet sur le sort des fonds de concours accordés pour une année et non utilisés dans le cadre de l'année
même, il semble que le report des fonds de concours s’impose juridiquement, dans la mesure où l’Etat,
lorsqu’il accepte de recevoir de tels fonds, se trouve obligé de les utiliser conformément à l’intention de la
partie versante.
Il y a exception lorsqu'il y a des emprunts qui son faits en dehors du budget. Il existe des emprunts extérieurs
et des emprunts intérieurs. Les emprunts extérieurs ne posent pas de problèmes au principe, car elles se font à
l'intérieur du budget. Les emprunts intérieurs (a cours, moyen ou long terme) peuvent poser problème : ce
sont les emprunts intérieurs à court terme qui constituent une véritable exception au principe d’unité. Elles se
font en dehors du budget.
-il y a stabilité des dépenses | car l’engagement des dépenses dépend du pouvoir public ;
-il y aura à un moment donné une instabilité des recettes {car la collecte des recettes dépend de l’activité
économique
=>l’Etat se trouve dans l’obligation de contracter des emprunts à court terme, en attendant les perceptions
fiscales.]
[Le crédit est une autorisation de dépenses. La dépense est la concrétisation du crédit]
[Le principe de spécialité n'a rien à avoir aux recettes. Il s'agit uniquement des dépenses]
[En principe c'est le parlement qui autorise le gouvernement à dépenser. Il lui donne des crédits. Ce qui sort du
parlement est un ensemble de papiers, dans lequel il est dit les dépenses autorisées, telle que le salaire du
salarié par exemple. Par la suite, le gouvernement transforme les crédits en dépenses.]
[Lorsque l'administration, au nom d’un crédit achète une voiture, on est passé à la dépense]
Comment le parlement vote-t-il les crédits ? Est-ce que le parlement vote des crédits pour chaque dépense ?
La manière dont le parlement vote les crédits traduit le lien entre le parlement et le gouvernement. Lorsque le
parlement vote pour un nombre des divisions et subdivisions élevé, le pouvoir du parlement augmente, alors
que celui du gouvernement diminue. Inversement, le pouvoir du gouvernement est plus important lorsque le
parlement vote les crédits avec un nombre réduit de subdivisions.
Le premier extrême est celui où le parlement vote un montant global de crédit. Par exemple, il habilite le
gouvernement à dépenser X somme d'argent. Dans ce cadre, le pouvoir du parlement est très limité. Le
gouvernement fait ce qu’il veut.
Le deuxième extrême est celui où le parlement vote chaque dépense à part (ce qui est impossible). Ici le
gouvernement n'a plus de liberté de choix.
Il n'existe pas une position commune dans le monde. Chaque Etat applique ce principe à sa manière. Ainsi, le
principe de la spécialité budgétaire est susceptible d'interprétations très diverses.
La législation marocaine pose le principe de spécialité comme suit : les dépenses du budget général sont
groupées sous trois titres. Un titre réservé aux dépenses de fonctionnement, un titre réservé aux dépenses
d'investissements et un titre réservé aux dépenses relatives à la dette publique. Les dépenses du budget
général sont présentées à l'intérieur des titres, par chapitres qui sont subdivisés en articles, paragraphes et
lignes, selon leur destination, leur objet ou leur nature. Pour chaque département ministériel il est prévu, en
ce qui concerne les dépenses de fonctionnement, un chapitre pour le personnel et un chapitre pour le matériel
et les dépenses diverses. Les dépenses d'investissement comportent un chapitre par ministère ou institution.
Les dépenses des dettes publiques sont présentées en deux chapitres : un chapitre pour les dépenses en
intérêts et commissions se rapportant à la dette publique et un chapitre comportant les dépenses relatives aux
amortissements de la dette publique, à moyen et à long terme.
A partir du 1 juillet (?) 2018, les dépenses du budget général seront présentées à l'intérieur des titres, par
chapitres subdivisés en programmes, régions et projets ou actions.
Il s'agit essentiellement des crédits affectés aux dépenses des comptes spéciaux du trésor. Les dépenses de ces
comptes ne figurent en effet dans la loi de finance que par comptes spéciaux (il n'y a pas de répartition par
chapitre).
En principe, chaque chapitre est affecté à un ministère ou à une institution. Les exceptions concernent le
chapitre des dépenses imprévues et le chapitre des chapitres des charges communes.
Le chapitre des dépenses imprévues et des dotations provisionnels est un chapitre qui n'est affecté à aucun
service et qui est ouvert pour les dépenses imprévues, en ce qui concerne les dépenses de fonctionnement.
Les prélèvements qui peuvent être opérés sur ce chapitre en cours d’année, sont faits pour assurer par un
crédit supplémentaire, la couverture des besoins urgents non prévus lors de l'établissement du budget.
[Le chapitre fixe un montant global et c'est le gouvernement qui les répartit en cours d'année, d'où l'exception
au principe de spécialité]
Il s'agit de deux chapitres rattachées organiquement au ministère des finances et qui viennent s'ajouter aux
chapitres réservés à ce ministère. Mais les crédits qui y sont inscrits ne profitent pas seulement au ministère
des finances ; tout autre ministère peut en profiter.
[Charges communes : non prévues pour un ministère. Tout autre ministère peut en profiter]
C'est le fait de prendre des crédits d'une place de la loi de finance, pour les utiliser à une autre place. Le
principe de la spécialité budgétaire donne une loi de finance qui est présentée d’une certaine manière. Toutes
les dépenses doivent avoir une place dans le budget (structure de la loi de finance), et chaque crédit doit
garder son application. Cependant des exceptions rendent possible de prendre des crédits affectés à certaines
dépenses pour les affecter à d'autres dépenses. On change ainsi l’affectation du crédit, ce qui permet d'éviter
certains blocages rencontrées par une application stricte du principe.
[Par exemple, dans la loi de finance, il y a des crédits pour acheter des tables et des crédits pour acheter du
carburant. Supposons que pendant l’année, on voit le crédit pour les tables en trop (toutes les tables ont été
achetées), et que le crédit pour le carburant se révèle insuffisant. S'il n y a pas de flexibilité, il y aura du crédit
dont on ne saura pas quoi faire, et des problèmes dé véhicule. Une certaine flexibilité s'impose]
Les modifications des dotations budgétaires constituent l’atteinte la plus grave au principe de spécialité
budgétaire, car l'autorisation parlementaire n'a de sens, en matière de dépenses, que si celles-ci gardent les
mêmes objets que celui pour lesquels elles ont été autorisées. Si non, l'autorisation parlementaire perd de son
sens. On constate que le pouvoir réglementaire dispose de larges prérogatives en matière de modifications
des dotations budgétaires. Une distinction est cependant à opérer entre les dépenses de fonctionnement et la
dette publique d'un côté, et les dépenses d'investissement de l'autre côté.
1) Pour les dépenses de fonctionnement et de la dette publique : des décisions du ministre chargé des
finances, prises sur les propositions des ordonnateurs intéressés, peuvent modifier les dotations des articles,
paragraphes et lignes à l'intérieur des chapitresdu budget général concernant le fonctionnement et la dette
publique. Donc pour ces deux titres, il suffit que des ordonnateurs fassent une demande au ministre des
finances. On peut tout modifier en principe. Mais il y a des limites : des dépenses ne peuvent être modifiées,
comme le salaire d'un fonctionnaire par exemple.
2) Pour l’investissement : des arrêtés du ministre chargé des finances peuvent également modifier des
dotations à l'intérieur des chapitres concernant l'investissement, sur proposition des ordonnateurs intéressés,
mais cette modification ne doit pas dépasser, en augmentation ou diminution 10% de la dotation initiale des
articles. Pour les modifications dépassant les 10%, il est nécessaire d'avoir une autorisation exceptionnelle
donnée par le chef du gouvernement.
[Ca va se passer ainsi jusqu'au 1 juillet 2018. A partir de cette date, le ministre des finances pourra autoriser
par décisions, sur demande des ordonnateurs intéressés, des virements de crédits entre programmes d'un
même chapitre. Le montant cumulé au cours d'une année donnée des crédits ayant fait l’objet de virements
ne pourra excéder 10% pour chacun des programmes, en ce qui concerne les dotations initiales de ces
programmes.]
[Une dépense ne peut pas changer de nature : si c'est une dépense du personnel, ça reste une dépense du
personnel. Elle se fait à l'intérieur d'un même chapitre]
[Le principe de la spécialité comporte un aspect politique : le parlement vote pour des affectations. Par la suite
le gouvernement peut les modifier, ce qui porte atteinte au pouvoir du parlement. Le pouvoir du
gouvernement est important]
1) Les comptes spéciaux du trésor et les budgets des SEGMA : ces comptes et ces budgets n’obéissent pas à la
règle de la non affectation, dans la mesure où les recettes de chaque compte spécial du trésor sont affectées
aux dépenses de ce même compte, de même que les recettes de chaque budget de SEGMA sont affectées à ce
même budget.
2) Les fonds de concours : lorsque l’Etat accepte de recevoir des fonds de concours, il doit les utiliser
conformément à l’intention de la partie versante. Il semble donc que leur affectation à l’objet pour lequel ils
ont été versés s'impose à l’Etat.
3) Le rétablissement de crédit : il arrive que l’Etat verse des sommes indûment, ou à titre provisoire. Le
reversement de ces fonds peut donner lieu à un rétablissement de crédit, c'est-à-dire à une affectation des
sommes ainsi reversées aux chapitres qui avaient supporté la dépense correspondante, d’où l'exception.
[La compensation se voit en matière de dettes : quand deux personnes ont été chacune d'elles à la fois
créancière et débitrice de l'autre]
Cette règle semble être bien respectée par le droit positif marocain, dans la mesure où la législation en vigueur
ne lui prévoit aucune exception. Mais en pratique, elle connaît des exceptions occultes, telle la vente de vieux
matériels par certaines administrations pour en acheter de nouveaux.
[La vente de vieux matériels et l'achat de nouveaux matériels sont deux opérations budgétaires distinctes :
d’une part la vente, qui est une recette : de l’autre l’achat, qui est une demande de crédits
Prendre l'argent de la vente pour acheter des nouveaux matériels est une transgression au principe de
l’universalité].
1) L'universalité permet la connaissance du montant exacte, tout d'abord du volume global des recettes et des
dépenses de l’Etat, et ensuite du montant exacte de chaque opération financière.
2) L'universalité permet de renforcer le contrôle du parlement sur les activités financières du gouvernement.
L’universalité, en imposant la présentation de toutes les recettes et de toutes les dépenses de l’Etat, donne un
sens à l'autorisation parlementaire. Sans la règle de la non compensation le budget ne contiendrait que des
soldes (résultats) positives ou négatives. Bien plus, certaines opérations financières n'auraient pas raison
d’être dans le budget, dans le cas où le solde serait égal à zéro.
3) L'universalité permet de lutter contre l’idée des services publics excédentaires et des services publics
déficitaires, ce qui permet de préserver la solidarité nationale.
B) Les inconvénients
1) L’universalité peut paraître comme un facteur de rigidité parfois excessive, qui frôle l'absurde. Par exemple,
les ouvriers qui obtiennent à la fin de chaque semaine des oranges. Si on veut respecter le principe, cette
quantité d’orange doit être vendue, et par la suite il faudra demander des crédits pour donner à l’ouvrier des
oranges. Les crédits peuvent être accordés au moment ou on n’en a plus besoin.
2) L'universalité peut provoquer des gaspillages dans la mesure où elle n'encourage pas les administrations
publiques à améliorer leur rendement, puisqu'elles savent qu’elles ne pourraient pas profiter du gain qui
pourrait résulter de cette amélioration [quelle que soit les recettes réalisées, elles seront déposées dans le
compte]
L’Etat s’est vu obligé de présenter un budget en déficit. Il y a trop de besoins. Le déficit est accepté finalement
par tout le monde. Bien plus, de nombreuses théories budgétaires et économiques justifieront le déficit
budgétaire comme moyen d'un retour à une meilleure situation économique :
Google :
«La théorie du déficit systématique, développé par Keynes explique que le budget n'est qu’un instrument au
service de l’économie il faut donc utiliser « l'effet multiplicateur de la dépense » pour rétablir l'équilibre
économique. En d'autres termes. L’augmentation des dépenses publiques et donc le déficit provoqué va
permettre de relancer l’économie et lorsque l’équilibre économique sera rétabli l'équilibre budgétaire suivra ;
Le multiplicateur d'investissement, dans l'analyse keynésienne désigne le fait que la réalisation d'un
investissement engendre un flux de dépenses qui, en se répandant dans l’économie, donnent naissance à des
revenus qui, en étant eux-mêmes dépensés, engendreront un flux successif de demandes additionnelles. Ce
flux va inévitablement en se réduisant, au fur et à mesure qu’une fraction de ces revenus successifs fait l’objet
d’une épargne. Au total, l’effet multiplicateur prendra fin lorsque le montant cumulé de l’épargne réalisée à
partir des revenus additionnels successifs sera égal au montant de l’investissement initial.»
Le retour à l’équilibre est l’une des manifestations la plus fondamentale de l’Etat néolibéral.
La loi organique rejoint les anciennes thèses qui voyaient dans l'équilibre une pièce maîtresse des finances
publiques. En pratique, les données générales relatives à l’équilibre des ressources et des charges de l'Etat
sont présentées actuellement dans un tableau que contient la première partie de la loi de finance, et qui se
présente en deux grandes parties. La première est relative aux ressources de l'Etat, faisant la distinction entre
ressources du budget général, ressources des budgets SGMA et ressources des comptes spéciaux du trésor. La
deuxième est relative aux charges de l’Etat, en distinguant entre les dépenses de fonctionnement du budget
général, les dépenses en intérêts et commissions se rapportant à la dette publique, les dépenses relatives aux
amortissements de la dette publique à moyen et à long terme, les dépenses d’exploitation des SEGMA, les
dépenses d’investissement du budget général, les dépenses d'investissement des SEGMA et les dépenses des
comptes spéciaux du trésor. Un troisième point donne le résultat des prévisions budgétaires, c’est-à-dire la
différence entre ressources et charges, donc soit un excédant, soit un déficit.
[Sur le plan de la prévision, toutes les lois de finance sont présentées en déficit, sauf en 2001]
[La loi de finance excédentaire signifie que l’Etat a fait tout ce qu'il avait à faire et qu'il n'a plus rien à faire]
[On peut constater que ce qui importe c'est l’exécution et non pas la prévision. Les exécutions ne sont jamais
égales aux prévisions]
-Le conseil des ministres : selon l'article 49 de la constitution de 201 1, le conseil des ministres délibère entre
autre sur les orientations stratégiques de la politique de l'Etat et sur les orientations générales du projet de loi
de finance. C’est donc un rôle important confié au conseil des ministres, et notamment au roi qui préside le
conseil des ministres [le roi décide en présidant le conseil des ministres : c'est une constance de la culture
politique marocaine].
- Le ministre chargé des finances : L'article 32 de la loi organique de finance du 26 novembre 1998 devenue
l’article 46 de la nouvelle loi organique du 2 juin 2015 {?} dispose que sous l’autorité du chef du
gouvernement, le ministre chargé des finances prépare le projet de loi de finance
- Le ministre délégué auprès du ministre des finances chargé du budget, dont les attributions sont arrêtées
par un décret du 7 mars 2012. Le décret charge le ministre délégué au budget de préparer le projet de loi de
finance, sous l'autorité du ministre chargé des finances [Cependant, un décret ne devrait pas confier des
tâches qu’une loi organique confie à un autre organe]
- Les autres ministres : si le ministre des finances est chargé juridiquement de la préparation du projet de loi
de finance, il va sans dire que le ministre des finances ne fait pas cette préparation tout seul. En effet, les
autres membres du gouvernement participent également à cette préparation, et ce que ce soit collectivement
ou individuellement.
a) sur le plan collectif :
Après la désignation des membres du gouvernement, le chef du gouvernement se présente devant les deux
chambres du parlement réunies et expose le programme que le gouvernement compte appliquer dans tous les
domaines. On comprend facilement que ce programme ne peut être exécuté que si le gouvernement dispose
de moyens financiers adéquats pour cette exécution. Le gouvernement a un programme, il a donc intérêt à
préparer un projet de loi de finance qui soit de nature à aider à l’application de ce programme. C'est ce qui fait
que le gouvernement soit l'organe de l’Etat le plus intéressé par la préparation du projet de loi de finance.
Sur le plan pratique, et avant même que le ministre des finances entame la préparation du projet de loi de
finance, le conseil du gouvernement se réunit afin de discuter et d'arrêter les orientations générales que doit
prendre la préparation du projet de loi de finance. C'est la participation collective de tous les membres du
gouvernement dans la préparation du projet de loi de finance.
En principe, les ministres sont les plus à même d'évaluer les besoins financiers des ministères qu'ils dirigent.
Dans la pratique, ce sont les ministres qui évaluent leurs besoins financiers et les transmettent au ministre des
finances.
Avant le 1er mai de chaque année, le ministre chargé des finances fait un exposé devant le conseil du
gouvernement, retraçant les conditions dans lesquelles s’exécute la loi de finance en cours et le cadre
macroéconomique national et international dans lequel se fait cette préparation, ainsi que les principales
orientations du projet de loi de finance. Par la suite, les ordonnateurs sont invités à faire une proposition du
budget en recette et dépenses concernant l'année suivante. Les propositions faites par les différents
ordonnateurs sont centralisées au ministère des finances avant le premier juillet. Par la suite, il y a une
détermination des grandes masses budgétaires en recettes et en dépenses, suite à quoi il est fait répartition
des masses de crédit et une circulaire du chef du gouvernement vient arrêter les grandes orientations. La
répartition, au niveau de chaque ministère, s'effectue dans le cadre de commissions budgétaires, suite à quoi
on élabore des projets sectoriels pour les ministères concernés. Par la suite, le conseil des ministres se réunit
pour débattre des orientations du projet de loi de finance, lequel projet est adopté par la suite au conseil du
gouvernement avant sa présentation au parlement.
[Le 1 janvier 2016 : le parlement sera associé à la préparation du projet de loi de finance, d'une certaine
manière, par les commissions de finance ; le ministère des finances fera un exposé, mais il n'y aura pas de
votes]
Google :
« Des tensions de plus en plus fortes résultant de l'immensité des besoins et de la limitation des ressources ont
conduit à se vouer à l'exigence de rentabilité, l’ancien budget apparaissant inadapté.
Aux Etats-Unis, le PPBS a été mis en place : Planning, Programming, Budgeting System. Le planning ou
planification est l’analyse des besoins et la définition des objectifs qu'on veut atteindre; le programming ou
programmation est la détermination de moyens d'actions pour atteindre ces objectifs, quant au terme
budgeting ou budgétisation, il correspond au fait de traduire en budget annuel l’exécution de ces moyens
d'action. Le PPBS est l’allocation des ressources en fonction des objectifs qu'on veut atteindre. Ce processus
oblige le gouvernement et chacun des ministères à établir des objectifs précis et à bien analyser les
implications financières des programmes mis en œuvre pour les atteindre. Ainsi, on établit plusieurs
programmes, parmi lesquels on choisit le moins coûteux. Cette technique n'a pas connu un succès. S'il est
possible d'évaluer les implications financières pour un projet d'ordre technique, ce n'est pas le cas pour le
domaine social. Par exemple, pour un barrage, on peut estimer le coût de fabrication ainsi que les revenus.
Cependant, pour un hôpital, si on peut estimer le coût de construction, on ne peut pas évaluer les revenus.
D'autres systèmes ont été expérimentés, tel que le MDO; ou le ZBB (Zéro Base Budgeting). «Le Budget Base
Zéro est un procédé de planification et de budgétisation qui exige de la part de chaque dirigeant d'un centre
de décision qu’il justifie dans le détail et dès son origine tous les postes du budget dont il a la responsabilité et
qu'il donne la preuve de la nécessite d'effectuer une dépense ». Le budget dit «base zéro» est établi sans
référence à la période précédente (d'où l'appellation budget base zéro) et en fonction des stricts besoins de
l'exercice budgétaire. Le principe consiste à définir le budget de base correspondant au niveau minimal
d'activité, puis à chiffrer les autres composantes du budget en fonction d'un niveau d'activité ou de qualité
attendu afin d'aider aux choix, selon des priorités explicitées. La méthode repose sur une hiérarchisation des
objectifs, condition préalable à la définition et à l’élaboration du budget.
L'expérience de la rationalisation des choix budgétaires (RCB) a commencé en 1970 et s’est achevée en 1985,
en France. Il s'agissait en fait de l'importation du PPBS (Planning Programing Budgeting System) américain, au
moment même où celui-ci était abandonné. Il était question de restructurer le budget sous forme d'un
ensemble de programmes d'action et de fonder les décisions de dépense sur une prévision de leurs impacts
socio-économiques. À l'époque, on croyait encore à la possibilité de rationaliser la décision publique. La RCB a
été officiellement abandonnée en 1984 »
Elles comprennent les impôts et taxes, les produits des amendes, les rémunérations des services rendus et les
redevances [redevances : somme d'argent en contre partie d'un service qui n’est pas obligatoire. Si on profite
de ce service, on doit payer. Si non, on ne paye pas. Au contraire, la taxe, même si on n’en profite pas. On la
paye], les fonds de concours, les revenus du domaine, le produit des cessions des biens meubles et
immeubles, le produit des exploitations et des participations financières de l’Etat, ainsi que la part de l’Etat
dans les bénéfices des établissements publics, les remboursements des prêts et avances et les intérêts y
afférant le produit des emprunts et les produits divers.
Ces dépenses comprennent les dépenses de fonctionnement, les dépenses d’investissement et les dépenses
relatives à la dette publique.
Elles comprennent les dotations des pouvoirs publics (roi. parlement, chef de gouvernement, etc.), les
dépenses du personnel et des matériels afférents au fonctionnement des services publiques, les dépenses
diverses relatives à l’intervention de l’Etat dans le domaine administratif économique, social et culturel, les
dépenses relatives aux charges communes, y compris la dette viagère [dette qui naît au profit de certaines
personnes pour le reste de leur vie. Les retraites sont également des dettes viagères, mais elles sont gérées en
dehors du budget général, par la caisse marocaine des retraites], les dépenses imprévues et les dotations
provisionnelles.
A rappeler que pour chaque ministère. il est prévu en ce qui concerne les dépenses de fonctionnement deux
chapitres : un chapitre pour le personnel et un chapitre pour le matériel et les dépenses diverses.
Elles comprennent, dans l'état actuel des choses : les dotations affectées aux dépenses résultant de l'exécution
du plan de développement approuvé par le parlement : les dotations non prévues dans le plan de
développement, et programmées dans la loi de finance, destinées a la préservation, la reconstitution ou
l’accroissement du patrimoine national. Le plan de développement n’a aucune force exécutoire, bien qu'il soit
voté par le parlement. Il a besoin d'un canal juridique qui dispose d’une force exécutoire : c'est la loi de
finance. La loi de finance vient chaque année pour prévoir les crédits qui vont permettre d’exécuter les
programmes du plan de développement.
[Avant 1998. les dépenses d'investissements étaient qualifiées d. dépenses extraordinaires. C'étaient des
dépenses non prévoies par le pian de développement, mais que la loi de finance pouvait prévoir. Aujourd’hui,
il n’y a plus cette conception de dépense extraordinaire, mais le projet de loi de finance de 2016 prévoit une
nouvelle présentation des opérations financières publiques, et il y a un retour de la notion de dépense
ordinaire. Parmi ces opérations ordinaires, ne figurent pas les dépenses d’investissement. Toutes les dépenses
d’investissement seront considérées comme des dépenses qui ne sont pas ordinaires, donc comme des
dépenses extraordinaires. C’est une résurrection de la distinction entre ce qui est ordinaire et extraordinaire,
dans la loi de finance]
Rappel : pour les dépenses d’investissement, il y a un chapitre par département ministériel, ou institution.
Elles sont présentées en deux chapitres : le premier comporte les dépenses en intérêts et commissions se
rapportant à la dette publique. Le second comporte les dépenses relatives aux amortissements de la dette
publique, à moyen et à long terme.
Le budget général constitue la plus grande partie du budget de l’Etat : il représente 78-9% des opérations
financières de l’Etat contre 20% pour les comptes spéciaux du trésor, et 1% pour les SEGMA.
Les budgets SEGMA sont crées par la loi de finance. Cette loi prévoit les recettes de ces services et fixe le
montant maximum des dépenses qui peuvent être intégrées sur les budgets de ces services. La loi de finance
de 2015 contient 205 budgets SEGMA, 94 dans le domaine de la santé (83 pour le ministère de la santé et 11
pour l’administration de la dépense nationale), 17 pour le ministère de l’intérieur, 17 pour l’équipement. 16
pour le tourisme. 15 pour l’agriculture. 6 ministères disposent d'à peu près 75% du total des SEGMA. Par
ailleurs, et sauf dérogation prévue dans la loi de finance et les dispositions particulières prévues par la loi
organique de la loi de finance, les opérations des budgets SEGMA sont prévues, autorisées et exécutées dans
les même conditions que les opérations du budget général.
[Les budgets SEGMA dérogent à plusieurs principes budgétaires. Par exemple, quand il y a un excédent de
recettes dans les budgets SEGMA, cet excédant doit rester la propriété des SEGMA. A part ces exceptions, les
mêmes règles sont applicables au budget général et SEGMA]
A remarquer que ces comptes sont crées par la loi de finance. La loi de création de ces comptes prévoit leurs
recettes, et fixe le montant maximum des dépenses qui peuvent leur être imputées. Toutefois, et en cas
d’urgence et de nécessité impérieuse, de nouveaux comptes peuvent être crées en cours d’année budgétaire,
par décrets, sur la base d’une loi d’habilitation accordée chaque année par la loi de finance de l'année. Ces
comptes, crées par décrets, doivent toutefois être soumis à la ratification parlementaire dans la plus prochaine
loi de finance. Ce fut le cas du compte de lutte contre les effets de la sécheresse, crée par décret le 7 août
1995, ou du fond de soutien à l’initiative nationale pour le développement humain, crée en cours d’année
2006. En principe, ces comptes sont crées par la loi de finance. En outre, les comptes spéciaux du trésor
comprennent 6 catégories. Dans le cadre de la loi de finance de 2015, on trouve 76 comptes spéciaux du
trésor.
1) Les comptes d’affectation spéciale : elles constituent 75% de l'ensemble des comptes spéciaux, avec 57
comptes de cette catégorie. Ce sont des comptes qui retracent les recettes affectées au financement d’une
catégorie déterminée de dépenses, et l’emploi donné à ces recettes. Par exemple, un compte spécial du trésor
suit les opérations liées à l’affectation de 30% de la TVA aux collectivités territoriales (= 24 milliards 84 millions
DHS).
2) Les comptes d’adhésion aux organismes internationaux : le Maroc a adhéré à des organismes
internationaux à caractère financier. Il paye sa contribution, et il reçoit des fonds de ces organismes.
3) Les comptes d’opérations monétaires : ces comptes retracent des opérations à caractère monétaire (qui ne
sont ni commerciales, ni industrielles).
4) Les comptes d’avance : l’Etat peut faire des avances par des fonds du trésor, pour des raisons d’intérêt
public. Le remboursement ne doit pas dépasser deux ans.
5) Les comptes de prêts : l’Etat fait des prêts sur des périodes qui dépassent deux ans.
6) Les comptes de dépenses sur dotation : la loi de finance de 2015 en compte 6. Par exemple, le compte
relatif aux acquisitions et réparation des matériels des forces années royales (10 milliards 200 millions Dhs).
Dans le cadre de la nouvelle loi organique de finance, il y a une nouvelle répartition des délais : 30 jours pour la
Chambre des représentants, 22 jours pour la chambre des conseillers, 6 jours par la suite pour la chambre des
représentants pour se prononcer sur les amendements votés par la chambre des conseillers et adopter en
dernier ressort le projet de loi de finance. Un tel pouvoir accordé à la chambre des représentants anéanti le
pouvoir de la chambre des conseillers.
Il existe une répartition temporelle pour les lois de finances rectificatives, comme suit : la chambre des
représentants a 8 jours pour se prononcer sur une loi de finance rectificative. La chambre des conseillers a 4
joues. La chambre des représentants a de nouveau 3 jours pour se prononcer sur le projet de loi de finance
rectificatif. Le parlement a donc 15 jours pour se prononcer sur un projet de loi de finance rectificatif.
Supposons que dans un gouvernement il y ait 30 ministres ou institutions : le nombre de votes est de :
- Titre 1 = 60 votes
- Titre 2 : 30 votes
- Titre 3=2 votes (la dette publique n’est pas une dette d’un ministère mais de l’Etat : ce ne sont pas les
ministères qui contractent des dettes)
Le chapitre constitue l'unité de vote : le parlement vote les chapitres et non les titres, paragraphes, lignes.
Les dépenses des budgets SEGMA font l’objet d’un vote d’ensemble par département ministériel ou institution
auquel ils sont rattachés [quand on dit que pour le ministère de la santé il y a 83 budgets SEGMA, ces budgets
SEGMA font l’objet d’un seul vote].
Les dépenses des comptes spéciaux du trésor sont votées par catégorie de compte spécial. Normalement il
doit y avoir 6 votes, à raison d’un vote par catégorie de comptes spéciaux.
[La loi de finance, fondamentalement, autorise les perceptions. En général, les recettes sont régies en dehors
de la loi de finance. Celle-ci peut aussi créer des recettes, mais ce n’est pas nécessaire]
A contrario, si le projet de loi de finance prévoit de nouvelles recettes ou une augmentation du taux d’une
recette, elles ne seront pas autorisées.
[Au Maroc, dans les années 1964-65, en cas de retard de vote du projet de loi de finance : pour les dépenses
de fonctionnement, on utilisait la technique du douzième provisoire, qui répartissait les dépenses de
fonctionnement entre chaque mois. Le gouvernement prenait un décret pour chaque mois de retard ; pour les
dépenses d’investissement, un seul décret était pris pour l’année. Finalement, un seul décret est pris, qui se
passe de l’autorisation du parlement, pour se donner les moyens financiers pour vivre]
Lorsque la loi donne le pouvoir au gouvernement, elle met dans le même sac les différentes situations
possibles où le responsable n’est pas le même : d’une part, il se peut que le parlement n’ait pas voté à temps
alors que le gouvernement a présenté le projet de loi de finance à temps ; d’autre part il se peut que ce soit le
gouvernement qui ait déposé le projet de loi de finance après la date impartie, dans ce cas c’est celui-ci qui est
responsable et il ne devrait pas percevoir un tel pouvoir. Or, la loi n’opère pas de distinction entre ces deux cas
; dans les deux situations, le gouvernement peut prendre un décret.
Le gouvernement peut opposer l'irrecevabilité à toute proposition ou amendement formulé par les membres
du parlement, lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport à la loi de finance, soit une
diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique. La position du
gouvernement, dans ces cas doit être motivée. A contrario, les propositions et amendements recevables sont
ceux qui visent l’augmentation des ressources publiques ou la diminution des charges publiques.
[Les parlementaires, pour remercier leurs électeurs, ou pour les séduire pour les prochaines élections, peuvent
chercher à diminuer les recettes publiques et à augmenter ses dépenses]
Après l’ouverture des débats en séance plénière, le gouvernement peut s’opposer à la discussion de toute
proposition ou amendement qui n'aurait pas été soumis préalablement à la commission parlementaire
intéressée, lorsque celle-ci était en train d'examiner le projet de loi de finance. C’est une lutte contre les
amendements surprises.
La notion de vote pose un préjudice : un vote peut être positif comme négatif. En France, en 1999 l'assemblée
nationale avait refusé un article de la première partie du projet de loi de finance et est passée à la deuxième
partie. Un arrêt, du 24 décembre 1999, selon lequel le mot vote signifie le vote par oui. En France, le problème
ne se pose plus. La nouvelle loi organique de finance de 2001 a changé le mot vote par le mot approbation. Au
Maroc, la loi organique du 2 juin 2015 ajoute que le refus de la première partie est considéré comme le rejet
de l'ensemble du projet de loi de finance. Si c’est la chambre des conseillers qui rejette, la chambre des
représentants est saisie pour adopter le projet de loi de finance en dernier ressort (élément de supériorité
accordé à la chambre).
Le Maroc a connu en 2014 le rejet de la première partie du projet de loi de finance. C’est la première fois que
le parlement refuse une partie de la loi de finance. La chambre des conseillers a commencé à voter la
deuxième partie, mais elle n’a pas terminé ; le projet a été transmis à la chambre des représentants [dans la
chambre des conseillers il y a toujours eu un certain rejet du gouvernement]
En principe, le gouvernement doit déposer le projet de loi de finance à une date déterminée. Dans l’actuel loi
organique : 70 jours avant la fin de l’année budgétaire. Dans la nouvelle loi organique : 20 octobre au plus
tard. Mais, si le gouvernement ne dépose pas le dit projet à temps, il n’assume aucune responsabilité ; la loi ne
prévoit pas de sanctions, ce qui n’est pas le cas en France. Normalement, tout un chacun doit assumer ses
responsabilités.
Il fait partie de la procédure législative générale applicable aussi à la loi de finance : lorsque le gouvernement
demande de voter en une seule fois, au lieu de voter article par article. Le parlement n'a qu’à dire oui ou non.
Mais la nouvelle loi organique de finance (2015) prévoit cette possibilité du vote bloqué seulement pour la
deuxième partie du projet de loi de finance, dont la demande peut être faite soit par le gouvernement, soit par
le bureau de la chambre concernée.
C) La question de confiance
Le gouvernement peut pousser la chambre des représentants à accepter le projet de loi de finance sans vote.
En effet, le chef du gouvernement peut engager la responsabilité du gouvernement devant la dite chambre sur
une déclaration de politique générale, ou sur le vote d’un texte. Le projet de loi de finance peut faire l’objet
d’une telle demande. Si le parlement a confiance, il vote oui, dans le cas contraire il vote non. Mais le non est
entouré de garanti pour qu'il n'ait pas lieu : la confiance ne peut être refusée et le texte rejeté qu’à la majorité
absolue des membres composants cette chambre (ce qui est quasi impossible). C’est une manière de faire
passer à l’approbation les textes dont on craint le refus. Jusqu’à présent on n’a jamais recouru à la question de
confiance.
En 1984 il n'y avait pas de parlement. Pour faire face à la situation d'absence du parlement, la loi de finance a
été appliquée sur la base de l'article 19 (actuel article 42) par un dahir du roi, considéré comme le
représentant suprême de la nation. Le roi n’a jamais eu à utiliser l’article 19 avec un parlement présent.
Aujourd’hui, cet article ne peut être utilisé que quand il y a des situations exceptionnelles (le roi est devenu le
représentant de l’Etat, et non plus le représentant suprême de la nation)
L’ordonnateur est une qualité qui donne à celui qui l’a le droit d’exécuter certaines opérations financières au
niveau administratif. C’est l'ordonnateur qui engage, en principe, les dépenses publiques et ordonne leur
payement, et c’est lui qui constate ou qui fait constater les recettes publiques et donne l’ordre aux comptables
publics des les percevoir.
[Les administrateurs interviennent aussi dans la phase administrative. Ce ne sont pas des ordonnateurs, ce
sont des chefs de service]
il s’agit essentiellement des ministres, qui sont de plein droit ordonnateurs des recettes et des dépenses des
départements ministériels qu'ils dirigent, ainsi que des budgets des SEGMA et les comptes spéciaux du trésor
qui leur sont rattachés [de plein droit = la personne nommé ministre acquiert automatiquement la qualité
d’ordonnateur, il n'a pas besoin d'une décision spéciale]. A ces ordonnateurs de plein droit peuvent s’ajouter
des ordonnateurs nommés par décret, au cas où la nécessité des services l’exige. Ces ordonnateurs sont
nommés parmi les directeurs généraux ou des directeurs des administrations publiques. Enfin, il y a les
ordonnateurs délégués auxquels les ordonnateurs publics délèguent leur signature et ce par voie d'arrêté
soumis au visa du ministre des finances
B) Les sous-ordonnateurs
Ils sont institués par les ordonnateurs et ils agissent sous la responsabilité et le contrôle de ces derniers. La
décision de l'institution de ces sous-ordonnateurs précise la limite budgétaire et territoriale dans lesquelles ces
derniers peuvent agir. Cette décision est soumise au visa du ministre des finances. [A préciser qu'à l’époque
actuelle, les sous-ordonnateurs sont nommés S-qualités (?) : ce n’est pas Monsieur X qui reçoit la qualité de
sous-ordonnateur, mais c’est un S-qualité qui a été désigné. Ceci fait qu'on n'a pas besoin de changer de
décision en cas de changement dans la personne du sous-ordonnateur]. Les ministres ont une compétence qui
s’étend sur l’ensemble du territoire marocain. Il est impensable qu’une personne qui se trouve par exemple à
Rabat, puisse exécuter sa compétence sur l’ensemble du territoire national. On a pensé donc aux sous-
ordonnateurs, qui décident à la place des ordonnateurs [il s’agit d’une délégation de pouvoir, qui connait des
limites budgétaires ; le sous-ordonnateur ne remplace pas l’ordonnateur dans toutes les opérations
budgétaires : la décision de l’institution précise quelles sont les opérations budgétaire pour lesquelles il est
compétents. La délégation connaît également une limite territoriale : cette décision lui délimite le cercle
territorial dans lequel il agit]
Il y a plusieurs comptables publics : en premier lieu il y a le trésorier général du royaume (comptable supérieur
du royaume) ; le trésorier principal : le payeur principal des rémunérations (chargé de tous les salaires civils et
militaires) ; les trésoriers ministériels : les trésoriers préfectoraux et provinciaux : les trésoriers communaux ;
les receveurs des douanes et impôts directs ; les receveurs de l’administration fiscale ; les secrétaires greffiers
des juridictions du royaume; les agents comptables des établissements publics, etc.
[Le seul fonctionnaire de fait qui est défini par la loi est le comptable de fait]
La phase administrative de l’exécution des dépenses publiques connaît trois étapes : l’engagement, la
liquidation et l’ordonnancement.
a) L’engagement
L'engagement est l’acte par lequel un organisme public crée, ou constate une obligation de nature à entraîner
une charge. Il y a une différence entre la création d’une obligation et la constatation d’une obligation ; il faut
distinguer l’engagement volontaire et l’engagement involontaire : l’engagement est volontaire quand on crée
une obligation. Par exemple, l’administration décide d’engager un fonctionnaire : c’est un engagement
volontaire ; l’administration signe la décision de nomination. Dans ce cas, l’engagement crée une obligation.
Cette obligation va entraîner une charge : c’est le salaire que le fonctionnaire va toucher à la fin de chaque
mois. De même, lorsque l’administration décide de passer un marché public, la signature du contrat de marché
public est un engagement volontaire. Il y a création d’une obligation qui va entraîner une charge : c’est le
montant du marché, pour lequel il a signé.
La constatation d’une obligation est un engagement involontaire. Par exemple, un mur qui est de la propriété
de l’administration s’écroule et tue une personne. Les ayants droits portent plainte. L’administration est
obligée de payer les indemnités. Dans ce cas l'obligation est née de la décision de juridiction. C’est une
obligation qui entraîne une charge : le montant d’indemnisation décidé par le tribunal.
L’engagement est en principe effectué par l’ordonnateur, et il doit rester dans la limite des autorisations
budgétaires accordées dans le cadre de la loi de finance. De même cet engagement doit rester soumis aux
décisions, avis et visas prévues par les lois et règlements. A ce niveau, il est à signaler que la proposition
d’engagement doit être soumise pour visa au comptable public, dans le cadre du contrôle que celui-ci exerce
sur l’engagement.
b) La liquidation
Elle a pour objet de vérifier la qualité de la dette et d’arrêter le montant de la dépense. Elle est effectuée par
le chef de service compétent et sous sa responsabilité. La liquidation se fait sur la base des documents
établissant les droits des créanciers [la liquidation a un aspect juridique : elle permet vérifier la qualité de la
dette, c’est à dire voir si la dette est valable aux yeux des lois et règlements]. Le chef de service n’est pas
ordonnateur : c’est un administrateur qui n’a pas la qualité d'ordonnateur [tous les ordonnateurs sont des
administrateurs ; tous les administrateurs ne sont pas des ordonnateurs]
c) l’ordonnancement
Une fois la dépense engagée et son montant calculé, il ne reste plus qu’à l'ordonnancer, c'est à dire donner
l’ordre de payer la dette de l’Etat. L'ordonnancement est justement l’acte administratif donné au comptable
public, pour payer la dette de l’organisme public. C’est un acte qui émane naturellement, de l’ordonnateur.
Le payement est l’acte par lequel un organisme public se libère de sa dette. C’est donc une opération
matérielle qui se concrétise par la remise de fonds aux créanciers de l’Etat. Mais c’est un acte qui est doublé
d’un caractère juridique dans la mesure où le comptable public, avant de procéder à la remise du fond et au
visa de l'acte, doit d'abord vérifier la régularité de l'acte qui lui est adressé par l’ordonnateur. Le comptable
public est responsable des payements qu'il effectue, et afin de dégager sa responsabilité il doit d’abord vérifier
l’ordre de payement [c’est un contrôle exercé par le comptable sur l’ordre qui lui est adressé par
l’ordonnateur : il contrôle l’acte, et non l’ordonnateur]
Paragraphe 2 : La procédure d’exécution des recettes publiques
A) La phase administrative
a) La constatation
En guise de première étape dans l’exécution administrative des recettes publiques, il y a la constatation de
l’existence des recettes publiques. Il existe plusieurs méthodes de constatation et d’évaluation des créances
publiques. Les méthodes diffèrent selon les recettes, et chaque texte créant une recette pour l’Etat prévoit sa
méthode de constatation et également son évaluation. A titre d’exemple il y a la déclaration contrôlée, que
certains contribuables doivent déposer auprès des services fiscaux (nombre d’impôts sont basés sur la
déclaration : les personnes qui sont soumises aux impôts sont obligées de faire une déclaration); la méthode
forfaitaire ; la méthode indiciaire (l’administration se base sur des indices apparents, extérieurs de richesse.
Elle peut y recourir pour compléter la déclaration. La déclaration n’est pas forcément fiable) ; l’évaluation
directe (méthode complémentaire ; par exemple, on demande à une personne de faire une déclaration. Si elle
refuse, l’administration peut évaluer de lui-même le revenu, sans préavis. Elle permet d’apprécier la justesse
de la déclaration).
La constatation se fait en principe sous l’égide d'un ordonnateur public. Le système fiscal marocain est
principalement basé sur la déclaration.
b) Liquidation
C’est une opération arithmétique par laquelle on calcule le montant de la recette publique. Cette opération est
faite par le chef de service compétent. L'aspect juridique n'est pas absent dans la mesure où cette opération
doit se faire en respectant la loi et le règlement en vigueur.
c) L’ordre de recette
Après la constatation et la liquidation, toute créance publique doit en principe faire l’objet d’un ordre de
recette, sauf en cas de dérogation accordée par le ministre des finances ou la loi. L'ordre de recette est en
principe établi par l’ordonnateur. Mais en l’absence d'ordonnateur qualifié, cet ordre est émis par le ministre
des finances.
B) La phase comptable
Le recouvrement est l’opération par laquelle des deniers rentrent dans les caisses de l’Etat. C’est une
opération qui se matérialise par la remise de fonds par les débiteurs de l’Etat à un compte public. C’est une
opération qui se double également par un caractère juridique dans la mesure où le comptable doit s'assurer de
la régularité du recouvrement avant d’exécuter l’opération financière.
[A ce niveau il y a une responsabilité qui a une double face : en matière de recette publique il faut recouvrer
toutes les créances publiques sans aucune exception ; et on ne peut recouvrer que ce qui est prévu par les lois
et règlements - double responsabilité. C'est une responsabilité qui s’impose à toute personne qui intervient
dans les recettes publiques. Elle est rappelée chaque année par l’article 1er de la loi de finance de l’année]
[Règle : lorsqu’on demande au débiteur de payer, il doit payer au moment indiqué, la valeur indiquée]
Il existe une procédure d’exécution des recettes publiques générale : c’est une procédure de base prévue par
les textes législatifs. Elle s’applique chaque fois qu’il n’y a pas une procédure particulière. Cette procédure
générale ne s’applique que très peu (20-15% des recettes publiques). Pour le reste, il y a d’autres procédures.
Au Maroc, il y a le payement spontané : une personne débitrice de l’Etat décide spontanément, d’elle-même,
d’aller payer, sans qu'on le lui demande. Par exemple, dans le système fiscal marocain, la plus part des impôts
proviennent de la retenue à la source. La TVA est le plus important impôt au Maroc, et dans cette matière on
utilise le payement spontané ; on n’attend pas un ordre de payement. Pour l’impôt sur le revenu. 74-5% de cet
impôt provient de l'impôt sur le salaire : c'est l’employeur qui le calcule et le verse spontanément, sans qu'on
le lui demande.
Cependant, la procédure de base est de vigueur lorsque par exemple on demande à une personne de payer
spontanément et qu’il ne le fait pas : on revient à la procédure générale.
La procédure d’exécution des dépenses connaît quelques exceptions et assouplissements. Il s'agit des
dépenses payables sans ordonnancements préalables, des dépenses payables par voie de régie et des
dépenses payables sur liquidation provisoire.
Par l’existence des dépenses payables sans ordonnancements préalables, le comptable public se trouve
habilité à payer des dépenses publiques, non pas sur la base d’un ordre de payement mais sur la base de
justifications présentées généralement par les créanciers de l’Etat. Ceci constitue d’abord une exception au
principe de la séparation des administrateurs et des comptables, dans la mesure où le comptable, avant de
payer, doit calculer le montant de la dépense ; il doit donc la liquider, et par la même faire un travail qui est
normalement celui d’un administrateur. C’est ensuite une dérogation à la procédure normale d'exécution des
dépenses publiques dans la mesure où le comptable public effectue le payement sans l’intervention des
ordonnateurs. Par exemple, les rémunérations du personnel civil et militaire de l’Etat ; les dépenses relatives à
la dette publique : certaines dépenses payées par les représentants diplomatiques et consulaires du Maroc à
l’étranger ; les bourses des étudiants marocains à l’étranger ; les dépenses payées par voie de régie (1967 :
arrêté du ministre des finances qui fixe la liste des dépenses payables sans ordonnancement préalable).
[Le salaire du personnel civil et militaire représente plus de 100 milliards de dirhams : grande exception]
II consiste à mettre à la disposition d’un régisseur (c’est un comptable public) des fonds lui permettant de
régler certaines dépenses qui, en raison de leur nature, de leur faible montant, de leur caractère imprévisible
ou des usages commerciaux, ne peuvent être soumises aux formalités imposées par la procédure générale
d’exécution des dépenses publiques (engagement, liquidation, ordonnancement). Contrairement aux
dépenses payables sans ordonnancements préalables qui sont payées directement par le comptable public
sans intervention d’un ordonnateur, les dépenses qui sont ouvertes par voie de régie ne peuvent l'être que sur
ordre écrit donné par l’ordonnateur. Mais, cet ordre écrit n’est pas un ordonnancement, c’est un ordre qui
reste seulement entre l’ordonnateur et le comptable; d’où l’exception à la procédure normale de l’exécution
des dépenses. Cet ordre n'obéit pas par exemple au contrôle des engagements des dépenses effectuées par le
comptable. A titre d’exemple, on peut citer les salaires journaliers, des frais de missions, des avances pour le
pèlerinage à la Mecque ou pour l’achat de moutons à l'occasion de la fête Aid Kebir, les secours immédiats aux
indigents et sinistrés, etc.
[Un journalier qui se fait payer 200 dirhams par jour. Au bout de trois jours il doit recevoir 600 dirhams. Il ne
va pas être soumis à la procédure normale d’exécution des dépenses]
[En cas d’un sinistre ; on ne peut pas perdre le temps en suivant les étapes de la procédure]
Ces dépenses concernent essentiellement les dépenses de l’Etat relatives au marché public. Il s’agit
notamment des avances et des acomptes.
a) Les avances
C’est une somme d’argent versée à l’entrepreneur qui aurait contracté un marché avec l’Etat, avant même le
commencement de l’exécution du marché [un entrepreneur peut demander une avance]. Les avances
constituent un assouplissement à la procédure normale d’exécution des dépenses publiques, mais elles
constituent une atteinte manifeste à la règle du service fait qui doit normalement régir l’exécution de toutes
les dépenses publiques [normalement, toute dépense publique ne peut être payée que si le bénéficiaire de la
dépense justifie avoir rendu un service : un fonctionnaire qui rend un service pendant un mois, c’est à la fin du
mois qu'il recevra le montant qui lui est dû].
Au fur et à mesure de la réalisation des travaux convenus et avant même la fin de ces travaux, et surtout la
réception des ouvrages, objets du marché public, l’entrepreneur peut se faire accorder des acomptes par
l’Etat, c'est-à-dire des tranches du prix du marché. L’octroi des acomptes constitue un assouplissement à la
procédure normale d’exécution des dépenses de l’Etat et à la règle du service fait [assouplissement et non
dérogation : les acomptes sont accordées au moment où les travaux sont en cours d’exécution : en fait, il y a
des travaux, mais qui n’ont pas été fini]
La procédure d'exécution des recettes publiques connaît des exceptions et quelques assouplissements.
C’est la situation où le débiteur de l’Etat doit payer spontanément, sans qu’on le lui demande, sa dette. Ils
constituent une dérogation à la procédure normale de l’exécution des recettes publiques.
[Pour un payement spontané, le débiteur voit un comptable publique pour payer spontanément]
La retenue à la source aboutie au payement spontané : l’employeur calcule l’impôt du salaire et le verse
spontanément à l’Etat.
En principe, tout payement de créance de l’Etat doit avoir un caractère libératoire. Quand le comptable
permet au débiteur de payer en plusieurs échéances, il se libère à la dernière échéance. Le comptable le fait
sous sa responsabilité : c’est à lui de juger le nombre d’échéances.
Quand est ce qu'on doit enregistrer des telles opérations ? A quelle année budgétaire doit appartenir
l’opération financière et dans les comptes de quelle année budgétaire doit-elles être inscrites ?
Théoriquement, il y a deux méthodes pour l’enregistrement comptable des opérations financières publiques :
la méthode de la gestion et la méthode de l’exercice.
1) La méthode de la gestion
Elle consiste à rattacher à une année budgétaire et inscrire dans les comptes de cette année toutes les
opérations financières qui ont été effectuées et exécutées entre le premier jour de cette année et son dernier
jour. C’est donc l’exécution matérielle des opérations financières qui est prise en compte, c'est-à-dire le
payement pour les dépenses, et le recouvrement pour les-recettes.
2) La méthode de l’exercice
Cette méthode consiste à rattacher à l’année budgétaire, toutes les opérations financières qui ont été
autorisées par la loi de finance de cette année. Autrement dit, on tient compte de l’année où l’opération est
autorisée, abstraction faite de son moment d’exécution (année d’exécution).
[On prend en compte l’opération qui a été autorisée dans l'année, même si l’exécution a été exécutée 10 ans
plus tard]
Au Maroc, le droit financier fait une distinction entre l’enregistrement comptable des recettes, et
l’enregistrement comptable pour les dépenses. Pour ce qui est des recettes, c’est la méthode de la gestion qui
est appliquée, dans la mesure où la recette est inscrite dans les registres de son année d'encaissement
(l’année où elle a été exécutée effectivement). Pour les dépenses, elles sont inscrites sur les registres de
l’année pendant laquelle le titre de payement la concernant est visé par le comptable public. C’est une
méthode qui n'est ni la méthode de la gestion, ni la méthode de l'exercice, mais elle se rapproche nettement
de la méthode de la gestion dans la mesure où lorsque le titre de payement d’une dépense est visé pendant
une année, le payement du titre de la dépense correspondante peut intervenir, dans la majorité des cas, dans
la même année. Mais il reste que c’est une méthode hybride du point de vue juridique.
Le titre de payement est établi par l’ordonnateur, qu’il envoie au comptable pour contrôle et visa. Le titre
revient à l’ordonnateur, qui le remet au bénéficiaire, qui doit réclamer sa paye. Il y a un laps de temps qui
s’écoule, pendant lequel n’année d’exercice change. Par ailleurs, en cas de décès du bénéficiaire, les ayants
droits peuvent recevoir le titre de pavement, mais ces derniers peuvent se présenter l'année suivante. Aussi, le
titre de payement reste valable pendant quatre années, donc pour un titre de payement visé pour une année,
la dépense peut intervenir à une autre année que celle de son autorisation.
Exemple :
->Dépense autorisée en 2013 ->Titre de payement a été visé en 2014 ->Dépense effective en 2015
Selon la méthode de gestion : l'opération financière est enregistrée dans le registre de 2015 Selon la méthode
de l'exercice : l'opération financière est enregistrée dans le registre de 2013
Au Maroc : l’opération financière est enregistrée dans le registre de 2014 (année où le titre de payement est
visé par le comptable)
Le comptable public exerce un contrôle sur l’exécution des dépenses publiques à un double niveau : d’abord
au niveau de l’engagement, et ensuite au niveau du payement des dépenses.
Ce contrôle budgétaire s'exerce dans le cadre des subdivisions et rubriques de la loi de finance, des budgets
SEGMA, ou le cas échéant des programmes d’emploi des comptes spéciaux du trésor [programme d’emploi =
ce qu’il compte faire de ses fonds].
En principe, le comptable public dispose, pour exercer son contrôle sur les propositions d’engagement, d’un
délai de 12 jours ouvrables pour les marchés de l’Etat, et 5 jours pour les autres dépenses.
Le contrôle des engagements des dépenses exercé par le comptable public se manifeste à travers l’une des
situations suivantes : soit par un visa sur la proposition d’engagement de dépense, qui devient alors un
engagement ; soit par la suspension du visa dans l’attente d’une éventuelle régularisation de la part de
l’ordonnateur ; soit par le refus du visa. Le refus doit être motivé. Dans ce dernier cas, et si le service
ordonnateur qui a proposé l’engagement de dépense maintient sa proposition, le ministre intéressé peut saisir
le trésorier général du royaume pour infirmation ou confirmation du refus de visa. Si le trésorier général du
royaume (le comptable supérieur du royaume) infirme le refus de visa du comptable, il prescrit à ce dernier de
viser la proposition d’engagement. S’il le confirme le refus de visa, le ministre concerné peut solliciter
l’intervention du chef du gouvernement, qui peut, sauf dans certains cas, passer outre ce refus de visa [le chef
du gouvernement peut solliciter l'intervention de certaines commissions, par exemple la commission du
marché public, avant de prendre sa décision, soit une autre commission s’il s’agit d’une autre chose que le
marché public. La commission est présidée par le secrétaire général du gouvernement]. Mais ce pouvoir de
passer outre ne peut pas jouer au cas où le refus de visa est motivé par l'indisponibilité de crédits ou de postes
budgétaires, ou à un respect d’une disposition législative.
Ne sont pas soumises au contrôle des engagements des dépenses : les dépenses payables sans
ordonnancement préalable ; les dépenses de biens et services dont le montant est inférieur ou égal à 20.000
dirhams ; les dépenses du personnel dont le montant est inférieur à 5.000 dirhams, etc. [avant le décret du 4
novembre 2008, le comptable public n'intervenait pas à ce niveau de l'engagement ; il y avait un service à part
qui s'occupait de ce contrôle. Depuis 2008. Le comptable public intervient au niveau de l'engagement].
Avant le visa pour le payement, le comptable public est tenu d'exercer le contrôle de la validité de la créance
aux yeux de la loi et des règlements régissant la matière. Ce contrôle porte sur un certain nombre d’éléments :
l’exactitude des calculs des liquidations ; l’exactitude du visa préalable d’engagement lorsque le dit visa est
requis [certaines dépenses n’exigent pas le visa] ; le caractère libératoire du règlement : en effet, tout
règlement doit avoir un caractère libératoire de l'administration concerné consacré vis-à-vis de sa dette [il y a
des payements des dépenses publiques qui ne revêtent pas le caractère libératoire : les acomptes, qui font
partie des dépenses payables sur liquidation provisoire] ; le comptable public est aussi chargé de s’assurer de
la signature de l'ordonnateur qualifié ou de son délégué : de la disponibilité des crédits de payement ; la
production des pièces justificatives des dépenses publiques, dont notamment la certification du service fait de
la part de l'ordonnateur (?) [cette règle connaît des dérogations ou assouplissements].
Le comptable public dispose de 5 jours pour effectuer son contrôle pour ce qui est des dépenses du personnel,
et 15 jours pour les autres catégories de dépenses
[Les contrôles des engagements de dépenses ne respectent pas toujours les délais impartis. Cependant il n’y a
pas de sanctions. Sans sanctions, le droit n'a pas vraiment de valeur]
Après avoir exercé son contrôle sur le titre de payement et lorsque le comptable public ne relève aucune
irrégularité, il procède au visa du titre de payement (?). Au cas où il y a irrégularité, le comptable public
suspend le visa et renvoie à l’ordonnateur le titre de paiement non visé aux fins de régularisations. Dans ce
cas, l’ordonnateur peut demander au comptable de passer outre ; c’est ce qu'on appel le pouvoir de
réquisition, auquel cas le comptable public procède au visa pour paiement. De ce fait, la responsabilité du
comptable public est dégagée et celle de l'ordonnateur est engagée. Toutefois, le comptable doit refuser
d’obéir aux ordres de réquisition des ordonnateurs lorsque la suspension de paiement est motivée par un
certain nombre de choses : soit l’absence, l’indisponibilité ou l'insuffisance de crédit ; soit le défaut du
caractère libératoire du règlement ; soit l’absence de visa préalable d'engagement, lorsque le dit visa est
requis. En cas de refus de la réquisition par le comptable public, celui-ci rend immédiatement compte au
ministre chargé des finances, qui statue [les exceptions au pouvoir de réquisition connaissent également des
exceptions : en cas d’opérations provoquées pour les nécessités de la défense nationale, le comptable ne peut
pas invoquer l’indisponibilité de crédits pour refuser la paiement de la solde et accessoire de solde des
militaires, et les indemnités représentatives de vivre, de route et de séjour de l'ensemble du personnel
militaire].
[Passer outre peut servir à ce que les choses tournent normalement, pour qu'il n’y ait pas blocage : dans ce cas
le pouvoir de réquisition est utilisé pour la bonne cause. Mais il se peut qu’ il ne le soit pas : l’être humain peut
faillir].
En ce qui concerne les recettes publiques, le comptable public est tenu d’exercer un contrôle de la régularité
de la perception qui lui est demandée, et ce à travers le contrôle de l’ordre de recette. Il doit également
contrôler l’imputation de la recette, de même qu’il doit procéder à la vérification des pièces justificatives des
recettes qui lui sont adressées par les ordonnateurs. A préciser que la responsabilité du comptable public en
matière d’exécution des opérations de recettes publiques est double : d’un côté le comptable doit exécuter
toutes les recettes publiques dont il est chargé, sans exceptions. D’un autre côté, le comptable ne doit
exécuter que les recettes publiques qui sont conformes à la loi et aux règlements. Si non, dans les deux cas, le
comptable peut être poursuivi pour concussion [concussion : infraction prévue par le code pénal qui désigne le
fait de tromper la confiance de celui qui nous fait confiance. Cette responsabilité est rappelée par l’article 1er
de la loi de finance], sans préjudices de l’action en répétition pendant 3 années [Qu’il y ait concussion ou non,
on peut toujours engager une action en remboursement pendant trois ans].
L’IGF dispose d’attributions très larges, à la fois vis-à-vis du comptable public et des administrateurs :
s’agissant des comptables publics, les inspecteurs vérifient les services de caisse, et de comptabilité, deniers et
matières [l’inspecteur peut aller chez un comptable et lui demander d’ouvrir sa caisse]. Il contrôle aussi la
gestion des comptables publics. Donc, l’IGF contrôle tout chez le comptable ; s’agissant des ordonnateurs et de
tous les administrateurs, les inspecteurs vérifient la régularité des opérations financières, enregistrées dans les
comptes des ordonnateurs, de recettes et de dépenses publiques ; en outre l’IGF intervient sur la base d’un
programme fixé annuellement par le ministre des finances, sur proposition de l'inspecteur général des
finances. Néanmoins, ce dernier peut ordonner toute vérification qui lui semble utile, mais il doit en rendre
compte au ministre des finances [La tâche est grande. Eu égard au nombre réduit d’inspecteurs, il est
impossible que cette tâche soit accomplie pour la totalité des organismes publics ; le programme annuel ne
peut être que sélectif, c'est-à-dire qu’on ne peut pas contrôler tout le monde, mais il faut contrôler. La
question est de savoir sur quelle base se fait cette sélection. Il paraît qu’au Maroc, certains organismes n’ont
jamais été contrôlés par l’IGF]. A remarquer que les interventions de l’IGF se font à l’impromptu, pour avoir un
effet de surprise. Enfin, les attributions de l’IGF s’étendent sur les collectivités territoriales et aux
établissements publics.
L’IGF n’a pratiquement aucun pouvoir pour sanctionner l’agent vérifié (administrateur/comptable) qui aurait
commis une faute. A l’égard des ordonnateurs, le pouvoir est totalement absent. A l’égard du comptable, et
lorsque l’inspecteur des finances constate une irrégularité grave, il rend immédiatement compte à l'inspecteur
général des finances et à l’autorité qui a pouvoir disciplinaire sur le comptable, sans pouvoir prendre aucune
mesure de sa propre initiative à l’encontre de ce comptable. Tout au plus, il peut demander au ministre dont
relève l’agent en cause de suspendre celui-ci, suspension qui ne peut en aucun cas dépasser un mois. Cette
suspension ne tait pas obstacle au jeu normal des procédures disciplinaires et pénales.
D’autre part, la Cour comporte des formations qui sont: l’audience solennel qui procède à l’installation des
magistrats et reçoit leurs serments (c’est la formation la plus importante) ; la formation toutes chambres
réunies qui formule des avis sur des questions de jurisprudence ou de procédure et juge les affaires qui lui sont
soumises soit directement par le premier président, soit sur réquisition du ministère public, soit sur renvoie
après cassation d’un arrêt rendu par la Cour des comptes : la formation inter-chambres qui statue sur les
appels rendus définitivement en premier ressort par les chambres et sections de chambres ; la chambre du
conseil qui approuve le rapport annuel de la cour, le rapport sur l’exécution de la loi de finance et la
déclaration générale de conformité [Google : il permet de rapprocher les résultats des comptes individuels
produits à la Cour par les comptables publics de ceux du compte général du royaume établi et communiqué à
la Cour par le ministre chargé des finances] ; les chambres dont la composition et la répartition des
compétences sont fixées par arrêté du premier président, ainsi que le nombre de ces chambres ; les sections
de chambres dont le nombre est fixé par arrêté du premier président ; le comité des programmes et des
rapports qui prépare les différents programmes et rapports de la Cour des comptes.
Il s’agit des attributions de la Cour des comptes en matière de vérification et de jugement des comptes. En
effet, la Cour vérifie les comptes : des services de l’Etat ; des établissements publics ; des établissements privés
dont le capital est souscrit exclusivement par l’Etat, ou par des établissements publics, ou, conjointement à
l'Etat, par des établissements publics et des collectivités territoriales, à condition que ces organismes
(établissements privés) soient dotés d’un comptable public. Afin que la Cour puisse exercer ses attributions, les
comptables aux services de l’Etat sont tenus de produire annuellement à cette dernière les comptes des dits
services : ces comptes sont appelées comptes de gestion et qui sont constitués de pièces générales et de
pièces justificatives. On peut signaler que ces pièces sont transmises à la Cour trimestriellement. Au cas où le
comptable ne produit pas ces documents, ou ne les présente pas à temps à la Cour, le premier président peut
d’abord lui enjoindre de présenter les dits documents, à défaut il peut prononcer à son encontre une amende
dont le montant est au maximum de 1000 Dhs. Il peut en plus prononcer une astreinte dont le montant
maximum est de 500 dirhams par mois de retard.
[Tous les comptables publics ou de fait, sans exceptions, doivent apporter ces documents ; le contrôle se fait,
sans aucune exception prévue par la loi, sur tous les comptables]
Après vérification du compte du comptable, la Cour établie par sont arrêt définitif si le comptable est quitte,
en avance ou en débet : dans le premier cas l’arrêt comporte décharge définitif du comptable [un comptable
qui a fait ce qu’il avait à faire et seulement ce qu’il avait à faire, alors sa responsabilité est dégagée] ; dans le
deuxième cas l’arrêt produit le même effet [c’est un comptable dans le compte duquel il y a de l'argent en trop
mais sans savoir d’où il provient] ; dans le troisième cas l’arrêt de la Cour fixe le montant du débet qui est
exigible dès sa notification [c’est le cas où il y a un manque dans le compte du comptable qui peut avoir pour
origine un détournement de fonds ou des dépenses payées indûment]. L’appel est recevable contre un arrêt
de la Cour (à remarquer que les arrêts de la Cour des comptes sont susceptibles d’appel devant la formation
inter-chambres). Le recours en appel est ouvert au comptable ou à ses ayants droits (en cas de décès du
comptable), au ministre chargé des finances, au procureur général du roi auprès de la Cour des comptes, au
trésorier générai du royaume et aux représentants légaux des organismes publics concernés.
La Cour des comptes exerce des fonctions juridictionnelles en matière de discipline budgétaire et financière à
l’égard de tout responsable, de tout fonctionnaire ou agent de l’un des organismes soumis à son contrôle qui
aurait commis l’une des infractions qui rentre dans le champ de compétence de la Cour à cet égard II s'agit
donc des attributions juridictionnelles de la Cour des comptes à l’égard des administrateurs. Les organismes
soumis au contrôle de la Cour des comptes à ce titre sont les services de l’Etat, les établissements publics et les
sociétés ou entreprises dans lesquelles l’Etat ou les établissements publics ou également des collectivités
territoriales détiennent séparément ou conjointement une participation majoritaire au capital, ou un pouvoir
prépondérant de décision.
Le contrôle de la Cour des comptes en matière de discipline budgétaire et financière n’est ni général ni
systématique, contrairement à ce que l’on peut trouver au niveau des comptables [général car tous les
comptables sont soumis au contrôle de la Cour des comptes. Aussi, toutes les opérations des comptes en
recettes et en dépenses sont soumises à ce contrôle].
Certaines personnes ne sont pas soumises à la juridiction de la Cour des comptes et au final, à son contrôle. Il
s’agit des membres du gouvernement et des membres des deux chambres du parlement lorsqu'ils agissent en
és-qualité [ces derniers échappent au contrôle en qualité de ministre ou en qualité de membre de l’une des
chambres du parlement ; s’ils agissent avec une autre casquette, ils peuvent être soumis au contrôle]. Toute
personne qui fournit un document qui montre qu'il a agit au nom de l’un de ces derniers ne sera pas soumis au
contrôle de la Cour.
Les administrateurs sont justiciables devant la Cour des comptes lorsqu’ils commettent l’une des infractions
prévues par le code des juridictions financières, ils encourent alors des sanctions prévues par la loi. Il s’agit en
fait d’infractions qui sont susceptibles d’être commises au niveau de l’exécution administrative des opérations
financières publiques, comme par exemple le non respect des règles régissant l'engagement, la liquidation ou
l'ordonnancement, ou des infractions à la règlementation régissant les marchés publics, ou des infractions en
matière des recettes visant l’octroi aux personnes concernées ou à autrui d’avantages qui sont injustifiées,
qu’il s’agisse d’avantages en espèce ou en nature [ces infractions doivent être énumérées explicitement par ie
code des juridictions financières].
2) Les sanctions
La Cour des comptes prononce à rencontre des personnes justiciables devant sa juridiction, et ayant commis
une ou plusieurs des infractions qui sont énumères par la loi, une amende dont le montant ne peut être
inférieur à 1000 Dhs par infraction, selon la gravité de l’infraction commise et de son caractère répétitif ou non
répétitif, sans que le montant de l'amende par infraction ne puisse dépasser la rémunération annuelle que la
personne concernée percevait à la date de l’infraction. Toutefois, le montant cumulé des amendes précitées
ne peut dépasser quatre fois le montant annuel de la dite rémunération [le comptable est en contact
permanent avec l’argent public ; L’ordonnateur ne manipule pas l’argent lui-même. Dans la majorité des cas
les infractions commises par les ordonnateurs sont dues soit à une ignorance, soit à une incompétence, soit à
une complicité : ainsi par exemple un engagement sans crédits n’aboutit à une dépense que si le contrôle n’est
pas effectué par la suite ; le comptable doit refriser le payement, donc il n’y a pas d’infractions, on ne va pas
condamner l’ordonnateur. Les amendes sont dissuasives. Sauf exceptions, les infractions commises par les
ordonnateurs ne sont pas perpétrées pour un intérêt personnel, mais pour l’intérêt du service. En effet si un
ordonnateur engage des dépenses de matériels de service, les crédits n’étant pas suffisants, il commet une
infraction dans l’intérêt du service ; ce n’est pas l’ordonnateur qui en profite. C'est pour cela que les amendes
restent relativement faibles], A remarquer que la poursuite devant la Cour des comptes ne fait pas obstacle à
l’exercice de l’action pénale et de l'action disciplinaire. En matière pénale le procureur général du roi, de sa
propre initiative ou à la demande du premier président, en saisi le ministre de la justice. Celui-ci est tenu de
faire connaître à la Cour les mesures qu'il a prises [la Cour des comptes n’est pas un tribunal pénal, elle se
limite à ses attributions financières ; elle sanctionne avec des amendes. Le ministre de la justice décide s'il va
saisir ou non le tribunal]
C) Le contrôle de gestion
Le contrôle de gestion des organismes soumis à sa juridiction permet d’en apprécier la qualité et de formuler
éventuellement des suggestions sur les moyens susceptibles d’en améliorer les méthodes et d’en accroître
l’efficacité et le rendement. Ce contrôle, bien qu’exercé par un organe juridictionnel, est un contrôlé
administratif et non juridictionnel. A ce niveau, la Cour rend des décisions et non des arrêts, de même que la
Cour ne sanctionne pas la mauvaise gestion. Par exemple, la Cour voit qu'une mission a été exécutée par 50
personnes. Elle va dire qu’elle aurait dû être exécutée par 30 personnes ; la loi a été respectée, mais sa gestion
a été mauvaise [L’administrateur établie un compte administratif : le contrôle de la gestion se fait sur le
compte administratif].
D) le contrôle de l’emploi des fonds publics
La cour des comptes contrôle l’emploi des fonds publics reçus par les entreprises autres que celles qui sont
soumises à sa juridiction, ou par les associations ou tout autre organisme bénéficiant d’une participation au
capital ou d’un concours public. Ce contrôle vise à s'assurer de l'emploi des fonds publics en conformité avec
les objectifs visés par la participation ou le concours.
Ce contrôle ne peut être fait que par la saisie de la Cour des comptes par le chef du gouvernement.