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Résumé
Table des matières
L’évolution du système des finances publiques : d’une logique juridique a une logique managériale
Section 1 : les référentiels juridiques de la gestion des finances publiques : la constitution de 2011 et la loi
organique des finances de 2015
Sous section 1 - Les dispositions financières de la constitution du 2011
Sous section 2- Les apports de la LOF : Les principes consacrés par la LOF
A- La Programmation budgétaire triennale
B- Gestion axée sur les résultats (GAR)
C- Développement de la performance de la gestion budgétaire
D- Renforcement de la transparence
E- Corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes
F- Renforcement du rôle du parlement
Sous section 3 - Les différents types de lois de finances
A- - La loi de Finances de l’année
B- - La loi de Finances rectificative
C- - La loi de règlement
A -Intervention de l’exécutif
B- Intervention du législatif : le vote de la LF
Section 2 - Les méthodes de prévision budgétaire
3 - La rationalisation budgétaire
1- La phase administrative
2- La phase comptable
A- la neutralité financière
La théorie classique des finances publiques se fondait sur la philosophie libérale du
XVIII et XIX siècle. Selon cette théorie, l'Etat ne devait d'aucune manière contrecarrer
l'action du secteur privé, car toute intervention des pouvoirs publics pouvait engendrer des
effets négatifs sur l'activité économique des particuliers.
Les financiers classiques soutenaient que toute intervention de l'Etat par le biais de ses
finances se répercutait sur l’équilibre économique réalisé spontanément par les mécanismes
naturels du marché.
Dans ce sens le prélèvement fiscal engendrerait une diminution de l'épargne et de
l'investissement privés, car l'impôt amputerait une part des revenus que les particuliers
pouvaient investir dans des activités productives.
De même l'emprunt public absorberait une part de l'épargne privée la détournant, ainsi, de son
emploi productif et entraînerait une hausse des taux d'intérêt.
Les financiers classiques considéraient, également, que le financement de dépenses publiques
de plus en plus importantes pour la satisfaction des besoins pourraient entraîner le déficit
budgétaire obligeant l’Etat à recourir à l’emprunt ou/et à l’émission de monnaie, ce qui
risquerait de présenter un double danger : celui de la banqueroute et celui de l'inflation.
La banqueroute exprime la faillite de l'Etat, qui se trouverait dans l'incapacité de rembourser
ses dettes, l’inflation résultant de l'émission de monnaie, risquerait d’entraîner un
accroissement de la masse monétaire en circulation, sans rapport avec la production
de richesse.
Ces arguments justifiaient les principes financiers défendus par les théoriciens classiques à
savoir :
le respect de l'équilibre budgétaire,
la limitation des dépenses publiques,
la prohibition de l'émission de monnaie et de l'emprunt.
L'économiste keynes, admet qu'un déséquilibre financier provisoire peut être, en période de
dépression, caractérisée par le chômage, un moyen de rétablir l'équilibre économique
favorisant ainsi une relance de l'économie en stagnation.
Le mécanisme du déficit systématique s'articule autour de trois axes :
- Le premier axe est relatif aux recettes fiscales:
Pour donner un nouveau souffle aux activités productives, il faut alléger le prélèvement fiscal
au moyen d’un ensemble de mesures de déductions et d'exonération fiscales, l'objectif étant
l'encouragement de l'investissement et de la consommation privés.
- Le deuxième axe concerne les dépenses publiques
En période de crise, caractérisée par un taux de chômage élevé et une faiblesse de la demande,
l'Etat doit améliorer le pouvoir d'achat des particuliers permettant d’accroitre la demande par
le biais de dépense à caractère économique (subvention d'activités économiques en crise, politique de grands travaux pour
résorber le chômage) et à caractère social (distribution d'aide, allocation de chômage, allocations familiales…).
I- Le contexte international
II - Le context national
- l’article 1er met l’accent sur les principes de bonne gouvernance et de la corrélation entre la
responsabilité et la reddition des comptes ;
-l’article 39: « tous, supportent, en proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques
que seule la loi peut, dans les formes prévues par la constitution, créer et répartir » ;
-l’atrticle 49 précise les questions qui font l’objet de délibération de la part du Conseil de
ministres et notamment les orientations générales du projet de loi de finances ;
-L‘article 55 prévoit que sa SM le Roi signe et ratifie les traités engageant les finances de l’Etat
qui sont préalablement approuvés par la loi.
-L’article 71 attribue au parlement, notamment, le pouvoir de déterminer le régime fiscal et
l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts, le régime juridique de l’émission
de monnaie et le statut de la Banque centrale , ainsi que le régime des douanes ;
-L’article 75 accorde au Parlement le droit de voter la loi de finances dans les conditions prévues
par une loi organique. Celle-ci détermine la nature des informations, documents et données
nécessaires pour enrichir les débats parlementaires sur le projet de loi de finances ;
le même article évoque le vote des dépenses d’investissement nécessaires à la réalisation des plans
de développement stratégiques et des programmes pluriannuels ;
-L’article 76 le gouvernement soumet annuellement au parlement une loi de règlement de la loi de
finances qui inclut le bilans des budgets ;
- L’article 77 le parlement et le gouvernement veillent à la préservation de l’équilibre des finances
de l’Etat ;
- L’article 92 le conseil du gouvernement délibère sur les projets de lois, dont le projet de loi de
finances ;
-l’article 147 la cour des comptes est l’institution supérieure de contrôle des finances publiques
On peut ajouter les dispositions relatives à l’exposé du programme du chef de gouvernement
qui porte, entre autres, sur la politique économiques et financière (a 88), ou la présentation du
projet de loi de finances de l’année par le ministre chargé des finances (a 68) devant les deux
chambres.
Sous section 2- Les apports de la loi Organique des Finances (LOF) : les
principes consacrés par la LOF
La loi organique des finances n’est pas un texte figé, elle s’adapte aux mutations de
l’environnement économique et social et répond au nouveau rôle de l’Etat.
La réforme de la loi organique des finances assure la conciliation de deux exigences
complémentaires, une exigence d’ordre technique, qui se pose en termes de règles, de
méthodes de gestion et de procédures, d’une part et une exigence d’ordre politique, qui se
pose en terme de participation des représentants de la nation à l’élaboration et au contrôle
des politiques publiques, d’autre part.
La conception classique du budget cède de plus en plus la place à une conception moderne
qui met l’accent sur les objectifs à atteindre en termes d’efficacité, d’efficience et d’économie
et ce en développant la performance budgétaire au travers :
Selon l’article 5: La loi de finances de l'année est élaborée par référence à une
programmation budgétaire triennale actualisée chaque année en vue de l'adapter à
l'évolution de la conjoncture financière, économique et sociale du pays .
La programmation budgétaire triennale permet la fixation d’objectifs budgétaires
pluriannuels permettant d’allouer les crédits aux actions en cours et aux actions nouvelles qui
répondent à une programmation budgétaire triennale .
Elle vise à renforcer l’efficacité de la dépense publique en assurant un lien logique entre les
objectifs, les crédits alloués et les résultats attendus. Cette programmation triennale glissante,
qui place la gestion budgétaire dans une perspective pluriannuelle, peut être conçue dans le
Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT)
Le CDMT ne doit se substituer ni au plan de développement économique et social ni au budget
annuel, il établit un lien entre les objectifs stratégiques et le budget de l’année.
Il permet de projeter sur trois ans des ressources par ministère et des besoins de financement
des programmes sectoriels: masse salariale, matériel et investissement;
Il fixe des objectifs budgétaires pluri-annuels et permet d’allouer les ressources aux différents
secteurs en fonction des priorités sur une période triennale.
Chaque ministère établit sa stratégie sur 3ans, définit ses objectifs et arrête des indicateurs de
résultats, des rapports de performances sont établis annuellement.
Les gestionnaires assument la responsabilité d’atteindre les objectifs prédéfinis, mesurés par
des indicateurs de performance.
Article 39: Les objectifs d'un programme et les indicateurs y afférents sont repris dans le
projet de performance élaboré par le département ministériel ou l'institution concerné. Ledit
projet de performance est présenté à la commission parlementaire concernée, en
accompagnement du projet du budget dudit département ministériel ou institution.
La transparence est le signe de la bonne gouvernance des finances publiques qui permet
de mettre à la disposition des représentants de la nation et du public les informations se
rapportant aux politiques budgétaires en termes de stratégies, de programmes et de
résultats.
C’est une des préoccupations de la LOF qui met l’accent sur la prise en considération de
données disponibles lors de l’élaboration du budget comme base d’évaluation des
ressources et des charges en vue de garantir la qualité de la prévision.
Article 64: La loi de règlement de la loi de finances constate et arrête le montant définitif
des recettes encaissées, des dépenses dont les ordonnances sont visées, se rapportant à une
même année budgétaire, et arrête le compte de résultat de l'année…
La nouvelle LOF traduit le principe constitutionnel qui lie la responsabilité à la reddition des
comptes (a1, a146) .
La reddition des comptes est également une des missions assurées par la cour des comptes et
les cours régionales des comptes (a147 et 149)
De son côté le code marocain des bonnes pratiques de gouvernance publique met l’accent
sur la culture de reddition des comptes.
Les lois de finances sont définies par l’article 1er de la loi organique des finances,
comme étant celle qui « détermine, pour chaque année budgétaire, la nature, le montant et
l'affectation de l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat, ainsi que l'équilibre
budgétaire et financier qui en résulte. Elle tient compte de la conjoncture économique et
sociale qui prévaut au moment de sa préparation, ainsi que des objectifs et des résultats des
programmes qu'elle détermine.
La nouvelle définition de la loi de finances tend de répondre à des préoccupations
d’ordre juridique, technique, comptable et économique.
Sur le plan juridique, la loi de finances est d’abord un acte d’autorisation, en vertu duquel
c’est le pouvoir législatif qui autorise le pouvoir exécutif à prélever recouvrer les ressources,
notamment, les impôts, à émettre l’emprunt et c’est le parlement qui vote le projet de loi de
finances. Par ailleurs le document de la loi de finances ne doit comprendre que les
dispositions relatives aux ressources, celles relatives aux charges ou celles visant
l’amélioration du recouvrement de recette et du contrôle de l’emploi des fonds publics (a 6)
ce qui exclut ce qui est communément qualifié de “cavaliers budgétaire”
Ce qui signifie que la loi de finances doit préciser le contenu de la matière budgétaire,
évaluer, avec autant de précision, son montant et fixer sa destination (objectifs) .
L’ensemble de “ressources” et de “charges”, consacré par la LOF, a une vocation global, dans
le sens ou la loi de finances intègre toutes les recettes et les dépenses relatives aux activités de
l’Etat ( M Loze P.40) .
L’option en faveur d’une intégration de toutes les ressources et toutes les charges dépasse le
budget de l’Etat et soulève la question, combien délicate et complexe de la production de
données financières et comptables de toutes les structures qui mettent en oeuvre la politique
publique, (Etat, collectivités territoriales, entreprises et établissements publics et organismes
de prévoyance sociale ). Ce choix vise à assurer une harmonisation, une cohérence et une
articulation des actions des différentes structures publiques qui se traduisent en terme
comptable par une consolidation des comptes du secteur public.(Bensouda: les atouts de la
consolidation budgétaire et comptable-TGR Casablanca 20juin 2012P2- ).
Plus encore à très long terme, cette orientation pourrait aboutir à une “integration financière
publique”, entendu dans le sens “ de la mise en cohérence des processus budgétaires et
comptables dans le but de parvenir à une vision exhaustive, globale et synthétique de
l’ensemble du système financier public” (l’intégration financière publique – FONDAFIP-
rapport 2010-2013)
Il ne s’agit pas uniquement d’un équilibre comptable entre les ressources et les charges, mais
également d’un équilibre économique. “ le produit des emprunts ne peut pas dépasser la
somme des dépenses d’investissement et du remboursement du principal de la dette au titre de
l’année’ budgétaire” (la LOF)
La deuxième partie de la loi de Finances est analytique, Elle prévoit les moyens mis à
la disposition des différents ministères et services pour subvenir à leurs besoins de
financement.
A cet effet, elle arrête par ministère les dépenses du budget général de l’Etat et
autorise les opérations des budgets annexes et celles de chaque catégorie de comptes
spéciaux.
C- La loi de règlement
La loi de règlement constate les résultats financiers de chaque année civile et
approuve les différences entre les résultats et les prévisions de la loi de finances de l’année
complétée, le cas échéant, par des lois de finances rectificatives.
Cette loi permet au parlement d’exercer un contrôle sur l’exécution de la loi de
finances.
B – La classification fonctionnelle :
C- La classification économique :
- La deuxième partie, groupe sous trois titres toutes les catégories de dépenses :
les dépenses de fonctionnement
Pour les dépenses de fonctionnement, chaque ministère dispose d’un chapitre relatif
aux dépenses de personnel, aux dépenses de matériel et dépenses diverses.
les dépenses d’investissement
Ces dépenses sont également structurées par chapitre. Chaque département a son
propre chapitre.
les dépenses de la dette
Ces dépenses sont subdivisées en deux chapitres, l’un relatif au remboursement de la
dette à long terme, l’autre relatif à la dette flottante.
- Les services de l'Etat gérés de manière autonome, une variante répondant à une
gestion commerciale
Les SEGMA constituent une nouvelle variante de service public qui se caractérise par la
possibilité offerte à certains services de produire des biens ou de rendre des prestations
moyennant rémunération. Sans disposer de la personnalité morale, les SEGMA jouissent
d'une autonomie de gestion leur permettant de couvrir leurs charges au moyen de leurs
propres recettes.
La Loi de finances créant les SEGMA, prévoit les recettes de ces services et fixe le montant
maximum des dépenses qui peuvent être imputées sur leurs budgets.
Le budget de chaque SEGMA comporte deux parties l'une relative aux recettes et aux
dépenses d'exploitation, l'autre aux dépenses d'investissement et aux ressources qui leur sont
affectées.
Les ressources des SEGMA sont présentées par services groupés selon les
départements ministériels ou institutions auxquelles les SEGMA sont rattachés.
Il en est de même des dépenses qui sont réparties par ministères ou institutions auxquelles les
SEGMA sont rattachés.
Ce sont des comptes qui décrivent des opérations ayant un caractère spécifique ou
provisoire, chaque compte spécial est présenté en ligne, des sous rubriques sont prévues en
cas de subdivision d’un compte spécial.
Cette structuration du budget de l’Etat répond à la fois à un souci de simplicité et de
rigueur juridique permettant une gestion conforme aux règles budgétaires universelles.
La nouvelle restructuration du budget met l’accent sur les programmes. C’est une
présentation des dépenses du budget général, des SEGMA et des CST en programmes,
subdivisés en régions et projets ou actions.
La Loi Organique des Finances prévoit que les dépenses du budget général sont présentées
par titres, par chapitres, subdivisés en programmes, régions et projets ou actions.
Titre
(F.I)
Chapitre
Programme
Région
Projet
ou
Action
Cette structuration assure une meilleure lisibilité des choix budgétaires, favorise une
allocation optimale des ressources et permet au parlement d’apprécier la totalité des moyens
déployés pour la mise en oeuvre des politiques publiques.
Toutes les recettes et les dépenses de l’Etat doivent être groupées dans un document
unique . L’unité permet une vision claire des finances et un contrôle parlementaire.
Son assouplissement se traduit par l’existence de SEGMA et de Comptes spéciaux du trésor.
Des exceptions sont prévues: Budgets autonomes et Budgets extraordinaires
Toutes les recettes et les dépenses de l’Etat doivent être intégrées dans le budget
sans aucune compensation
Cette règle permet la Clarté et sincérité des opérations budgétaires et renforce le
Contrôle parlementaire évitant toute dissimulation d’une dépense derrière une
recette
Des assouplissement sont prévues: Budgets annexe, SEGMA, Comptes spéciaux
du trésor et Rétablissement de crédits .
Quant aux exceptions, elles concernent: les Fonds de concours et les Fonds secrets
Cette règle interdit qu’une recette soit spécialement affectée à une dépense, car les
masses de recettes et de dépenses constituent deux blocs distincts.
Justification: sur le plan technique, cette règle permet une certaine clarté et une
sincérité des opérations budgétaires en ce sens qu’elle évite une affectation d’une
recette à une dépense .
sur le plan politique elle facilite le contrôle parlementaire et empêche les
administrations de dissimuler des dépenses derrière des recettes.
Des dérogations sont admises: les SEGMA, les comptes spéciaux du trésor, et les
fonds de concours
5- la règle de la sincérité
La sincérité budgétaire signifie une évaluation prévisionnelle des recettes et des dépenses
sur la base de données actuelles sans la moindre sous-estimation ou sur-estimation.
Selon l’article 10 de la LOF : « Les lois de finances présentent de façon sincère l'ensemble
des ressources et des charges de l'É tat. La sincérité des ressources et des charges s'apprécie
compte tenu des informations disponibles au moment de leur établissement et des prévisions
qui peuvent en découler. »
La loi de finances de l’année est élaborée par référence à une programmation budgétaire
triennale actualisée chaque année.
Sa Majesté le Roi, qui préside le Conseil des ministres (a 48) donne ses orientations
générales en ce qui concerne le projet de loi de finances (Article 49 constit
A- Intervention de l’exécutif
Le Chef du gouvernement diffuse une lettre de cadrage qui trace les orientations
générales du projet de loi de finances.
- Le Chef du gouvernement définit la politique économique et financière du
gouvernement à l'occasion de l'exposé de son programme politique devant le
parlement et donne ses orientations aux différents ministres.
- Il a l’initiative des lois et exerce le pouvoir réglementaire (article 62 et 63 de la
constitution)
- II arbitre les “conflits” qui opposent les ministres à leurs collègues des finances
- II préside le conseil de gouvernement qui adopte le projet de Loi de finances
- Sous la responsabilité de son chef, le gouvernement assure l'exécution des lois et
dispose de l'administration.
Le ministre des finances joue un rôle prédominant qui peut s’expliquer par plusieurs facteurs:
- en tant que ministre dépensier, c'est à lui que revient la responsabilité d'évaluer les
crédits, de les répartir entre les différents départements et de veiller au maintien de
l'équilibre économique et financier,
- c'est le ministre des finances qui prend en charge la responsabilité de la collecte des
ressources,
- il détient les moyens d'information et de contrôle lui permettant de gérer les finances de
l'Etat,
- il vise tout projet de loi ou de règlement ayant une incidence financière directe ou
indirecte
- il centralise les propositions budgétaires des différents départements
- Il intervient dans le cycle de conférences budgétaires pour arbitrer les conflits avec les
différents ministères.
La prévision budgétaire est une opération complexe, car tout en se référant au passé
elle doit prévoir l’avenir.
Elle se traduit par l’extrapolation de données actuelles sur un futur plus ou moins
proche, tout en prenant en considération les événements imprévus ou imprévisibles.
La prévision budgétaire cherche à maîtriser, et à circonscrire << l’incertitude >> qui
caractérise le futur afin d’en limiter les effets, ce qui explique l’évolution des méthodes de
prévision.
Ces méthodes présentent des aspects économiques, financiers et techniques.
Des études et des analyses, permettent d’établir une synthèse des perspectives
économiques et financières au niveau international et au niveau national pour fournir des
indicateurs sur :
La règle de la pénultième année est une règle qui consiste à reconduire d’une manière
automatique les résultats effectifs du dernier exercice. Cette règle serait commode en cas de
stabilité économique et conviendrait aux recettes stables, telles que les recettes domaniales,
mais dans un contexte d’instabilité de la conjoncture (inflation), cette règle fausse la
prévision, car elle risque d'entraîner une sous évaluation des recettes
Pour palier aux lacunes de la règle de la pénultième année, certains théoriciens ont essayé de
corriger cette règle par des << tantième de majoration>>. Cette règle consiste à ajouter aux
prévisions résultant de la pénultième année la moyenne des plus values de recettes des
dernières années. Il s'agit d'une forme d'actualisation des données du passé.
3 - La rationalisation budgétaire
La procédure normale d’exécution des dépenses comporte deux phases : une phase
administrative et une phase comptable.
1- La phase administrative :
a) L’engagement: c’est l’acte par lequel un organisme public crée ou constate une
obligation de nature à entraîner une charge.
b) La liquidation: La liquidation consiste à vérifier la réalité de la dette et à arrêter le
montant de la dépense.
c) L’ordonnancement: L’ordonnancement est défini par l’article 35 du règlement
général de la comptabilité publique, comme étant l’acte administratif donnant
conformément aux résultats de la liquidation l’ordre de payer la dette de
l’organisme public.
2- La phase comptable ;
a) le paiement de la dépense.
C’est l’acte par lequel un organisme public se libère de sa dette.
L’opération de paiement est effectuée soit par les comptables assignataires, soit
par leurs subordonnés qui doivent apposer leurs visas sur les ordonnances ou
mandats.
Une procédure simplifiée d’exécution des dépenses est prévue, elle est exceptionnelle, en
cas d’urgence, ou lorsque la dépense concerne des montants de faible importance c’est le cas
des dépenses sans ordonnancement préalable, ou des dépenses payées par voie de régie.
Le comptable public exerce un contrôle de régularité qui consiste à vérifier que les
propositions d'engagement de dépenses sont régulières au regard des dispositions législatives
et réglementaires d'ordre financier.
Le comptable public est tenu d'exercer, avant visa pour paiement, le contrôle de la
validité de la dépense portant sur :
Ce contrôle modulé de la dépense peut faire l'objet d'un allègement supplémentaire après
évaluation de la capacité de gestion des ordonnateurs qui doivent disposer d'un système
d'audit.
La cour des comptes exerce des attributions juridictionnelles, en vertu desquelles elle
vérifie et juge les comptes des comptables, des attributions en matière de discipline budgétaire
et financière et des attributions en matière de gestion, de contrôle de l’emploi des fonds et
d’assistance au parlement et au gouvernement.
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