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COURS

DE FINANCES
PUBLIQUES
Dr SOW

MASTER 1 : BANQUE – FINANCE - ASSURANCE


UIDT - Thiès / 2022 – 2023
CHAPITRE 1 : LE RÔLE ÉCONOMIQUE DE L’ÉTAT
I. Pourquoi l’Etat intervient ?
1. La persistance d’une situation de sous-emploi

Historiquement, deux visions antagonistes de la façon


dont fonctionne une économie se sont affrontées :
classique – néoclassique et keynésienne.

CLASSIQUE ET NÉOCLASSIQUE : THÈSE DE L’ ÉTAT GENDARME

KEYNÉSIENNE : THÈSE DE L’ ÉTAT PROVIDENCE


1. La persistance d’une situation de sous-emploi

A. Approche classique et néoclassique

Un marché parfaitement concurrentiel Optimum de Pareto

Optimum de Pareto est une situation dans laquelle on ne peut augmenter la


satisfaction d’un agent sans réduire celle d’au moins un autre agent.

Dès lors, il est nécessaire de laisser fonctionner les marchés sans intervention
étatique.
1. La persistance d’une situation de sous-emploi

A. Approche classique et néoclassique

La loi de l’offre et de la demande ainsi que la parfaite flexibilité des prix


permettant l’équilibre sur tous les marchés et donc, le plein-emploi des facteurs
de production.

La crise économique de 1929 Dépression

➢ la faillite de grandes banques américaines et européennes

➢ un chômage structurel qui apparaît dans tous les pays

➢ une réduction durable de l’activité et des échanges internationaux


1. La persistance d’une situation de sous-emploi

A. Approche classique et néoclassique

➢ Le marché est mise à défaut.

Conséquences

➢ L’Etat intervient pour corriger les déséquilibres sur les


marchés et aider l’économie à retrouver le chemin de la
croissance et du plein-emploi.
1. La persistance d’une situation de sous-emploi

B. Approche keynésienne

Pour les keynésiens la demande Pour les Classiques l’offre


occupe une place centrale conduit la demande

Pour Keynes, c’est la demande qui conduit l’offre.

L’ État doit alors avoir pour rôle de stimuler la demande lorsqu’elle est
insuffisante afin d’éviter des situations de chômage chronique.
2. Les problèmes de monopoles naturels

➢ Il existe des situations pour lesquelles la concurrence n’est pas possible car
elle conduit à des situations inefficaces.

➢ C’est le cas des activités nécessitant des coûts fixes tellement élevés que le
coût de production est minimisé si une seule entreprise fournit tout le
marché.

➢ On est alors en présence de rendements d’échelle croissants: on parle de


monopole naturel. Exemples de monopoles naturels: le transport
ferroviaire, l’électricité.
3. Le problème des effets externes

➢ Selon Pigou (1920), on parle d’externalités quand le bien-être d’un consommateur


ou les possibilités de production d’une entreprise sont affectées directement par
les actions d’un groupe d’agent ou d’un agent sans que cette perte ou ce gain de
bienêtre soit compensé.

➢ On parle d’externalités positives lorsque le comportement d’un agent


conduit à l’augmentation du bien-être pour un autre agent.

➢ On parle d’externalités négatives lorsque le comportement d’un agent


réduit le bien-être d’un autre agent.
4. Les biens publics

Biens
Trois publics purs

Catégories
Biens
publics
de biens mixtes

publics Biens
publics sous
tutelle
4. Les biens publics

Deux caractéristiques principales :

➢Non rivalité

➢Non exclusion
4. Les biens publics

Conséquences des deux caractéristiques :

➢ Problème de financement de ces biens.

➢ Problème de révélation des préférences des agents économiques.

➢ Problème du passager clandestin.

➢ Défaillance du marché et donc l’Etat doit intervenir pour produire ces biens en
taxant les agents économiques
II. Conséquences de l’intervention de l’Etat
Conséquences de l’intervention de l’Etat

Conséquences macroéconomique et microéconomique

Du point de vue macroéconomique :

une politique de relance budgétaire

Dès lors, l’efficacité d’une telle politique dépend


largement du contexte économique dans lequel
se trouvent les agents.
Conséquences de l’intervention de l’Etat

Conséquences macroéconomique et microéconomique

Du point de vue microéconomique :

La politique fiscale

Taux d’imposition trop élevés sur le revenu

Des taux d’imposition trop élevés sur les sociétés


CHAPITRE 2 : LE PRÉSENTATION DU BUDGET L’ ÉTAT
I. Les lois de finances (initiale, rectificative, règlements)
Définitions

La loi des finances détermine la nature, le montant et l’affectation des ressources et


des charges de l’Etat compte tenu d’un équilibre économique et financier déterminé.

La loi de finances de l’année (LF initiale) prévoit et autorise, pour chaque année
civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat.

Les lois de finances rectificatives modifient, en cours d’année, les dispositions de la


loi de finances de l’année.

La loi de règlement constate les résultats financiers de chaque année civile et rend
compte de l’exécution du budget ainsi que de l’utilisation des crédits
II. les principes qui régissent la loi des finances
1. Le principe de l’annualité

Cela signifie que le budget est voté pour un an par conséquent les autorisations de
perception des recettes et l’exécution des dépenses sont accordées par le parlement pour
un an.

Mais ils existent des exceptions à ce principe par exemple

- le report de crédit : C’est l’autorisation accordé à l’administration par le parlement


d’utiliser en cours de l’année les dotations inemployées de l’année précédente.

- Les autorisations de programme : Se sont des autorisations accordées par le


parlement à l’administration concernant des dépenses qui s’étalent sur plusieurs
années.

Exemple : au Sénégal les dépenses d’investissement dans le cadre du Programme


Triennale d’Investissement Publique (PTIP).
2. Le principe de l’équilibre

Il signifie que le budget doit être présenté en respectant l’égalité :

Ressources =dépenses.

Cependant dans la réalité cet équilibre n’est que factice car le


budget de l’Etat est régulièrement en déséquilibre (cad en déficit).
3. Le principe d’universalité

Il est éclaté en deux sous principe :

- La non compensation : Elle signifie que toutes les recettes et dépenses doivent
figurer dans le budget.

- La non affectation : il signifie qu’aucune affectation de ressources ne doit


s’effectuer au profit d’une catégorie particulière de dépenses.
4. Le principe de l’unité budgétaire

Elle signifie que toutes les recettes et toutes les dépenses doivent figurer dans un
document unique.

Cela permet d’éviter de faire voter des dépenses non prioritaires par le parlement
pour venir après présenter dans un autre document des dépenses prioritaires à faire
voter aussi par le parlement.
5. Le principe de spécialité

Il signifie que les dépenses doivent être réparties selon leur nature et leur
destination : on dit que les dépenses sont spécialisées. Le chapitre correspond à
chaque catégorie de dépense. Par exemple le chapitre personnel ou matériel.
Il y’a deux exceptions à ce principe.

- Les crédits globaux : ce sont les dotations budgétaires sans affectation précises.
Par exemple : les fonds spéciaux du président de la république.

- Le transfert de crédit : Des changements d’affectation - peuvent survenir dans la


structure ministérielle.
6. Le principe de sincérité

Le principe de sincérité (introduit récemment) traduit une exigence de réalisme


affirmé dans l’évaluation des ressources et des charges financières de l’Etat
III. Structure de la loi des finance
1. le budget général

Il décrit les ressources et les dépenses de l’Etat conformément aux principes budgétaires

a. Les ressources du budget général

✓ les ressources ordinaires :


Elles sont :

- Les recettes fiscales :

- Les recettes non fiscales

✓ les ressources extraordinaires :


2. Les dépenses publiques

On distingue principalement :

- les dépenses ordinaires ou courantes : elles sont constituées:

✓ Les dépenses de fonctionnement

✓ Les dépenses de transfères

- Les dépenses en capital ou d’investissement


3. Les comptes spéciaux du trésor

✓ les comptes d’affectations spéciales (CAS) : ils retracent les dépenses de l’Etat
financés à partir de ressources particulières.

✓ les comptes de commerce : Se sont des comptes qui retracent les dotations
budgétaires consenties en guise d’avance de trésorerie à certains services de
l’administration qui exercent à titre résiduel des activités commerciales.

✓ les comptes d’opérations monétaires : Ils retracent les dotations budgétaires au


titre des pertes et des profits de changes.
3. Les comptes spéciaux du trésor

✓ Le compte des règlements avec le gouvernement étranger : C’est un compte où sont


inscrites les dépenses d’un pays où un gouvernement accepte d’effectuer sur son territoire
(des opérations) pour le compte d’un Etat mais en vertu d’un accord international.

✓ Les comptes de prêts : Ce compte retrace les prêts que l’Etat compte consentir à divers
organismes pour financer des investissements, ces prêts sont productifs d’intérêt à un taux
supérieur au taux d’escompte.

✓ Les comptes d’avances : Ils retracent les avances que l’Etat compte consentir à divers
organismes, elles sont remboursables et rapportent un intérêt supérieur au taux d’escompte.

✓ Le compte de garantie et d’aval : Ce compte décrit les dotations budgétaires consenties par
l’Etat pour faire face à ses engagements découlant des garanties et aval accordé à des tiers.

Remarque: A l’exception du Fonds National de Retraite (FNR) et des comptes de commerce,


les comptes spéciaux du Trésor ne peuvent être à découvert.
4. Les budgets annexes :

Ils retracent les budgets de certains services publics sans personnalité juridiques
mais qui exercent à titre principale une activité industrielle ou commerciale.

Cependant ces services disposent de ressources propres et d’un personnel propre.


Les budgets de tels services sont annexés aux budgets de l’Etat dans la loi de
finances. Si nous prenons l’exemple du Sénégal il n’y a plus de budget annexe.
5. Les Soldes Budgétaires dans la loi de Finances

Le budget de l’Etat doit être présenté en équilibre mais le plus souvent il est en déséquilibre car le
plus souvent les dépenses sont supérieures à ses ressources.

Le budget peut être en déficit et ou en « impasse ». Le déficit du budget apparaît lorsque les
dépenses à caractère définitif (DACD) sont supérieures aux recettes à caractère définitif (RACD).
Les DACD : sont les dépenses courantes de fonctionnement et de transfert et les dépenses
d’investissement.

Les RACD : sont les recettes fiscales et les recettes non fiscales.

L’impasse budgétaire ou découvert apparaît lorsque la somme (des dépenses à caractère définitif
+ les dépenses a caractère temporaires) est > à la somme (des ressources à caractère définitifs et
temporaires).

Les DACT (dépenses à caractère temporaires) sont représentées principalement par les prêts et les
avances de l’Etat.

Les RACT (ressources à caractères temporaires) sont représentées principalement par les remboursements
de prêt et d’avance de l’Etat.
CHAPITRE 3 : ÉLABORATION ET ÉXÉCUTION
BUDGÉTAIRE : CAS DU SÉNÉGAL
I. Élaboration budgétaire
Il existe un calendrier budgétaire annuel, fixé désormais par le décret
n°2009/85/MEF du 30/01/2009 qui détermine clairement les principales phases
de l’exercice de préparation du projet de Loi de Finances.

Ce calendrier est inclus dans la circulaire budgétaire de manière que tous les
acteurs en prennent connaissance au début du processus.
1. Cadrage macro-économique et financier

Au plus tard le 31 mars , le MCF élabore le cadrage macro-économique et budgétaire.


Ce cadre est révisé au plus tard le 31 juillet.

Le cadrage macro-économique et budgétaire identifie les hypothèses de croissance et


leurs implications sur les enveloppes globales et sectorielles de l’année en
préparation ainsi que les deux années qui suivent.

Il intègre l’exercice de programmation budgétaire pluriannuel.

Ce cadrage est transmis par le MCF aux institutions et ministères dépensiers par une
lettre de cadrage macroéconomique au plus tard le 30 avril .

En même temps, les enveloppes sectorielles indicatives et les priorités de


programme de dépense sont transmises aux institutions et ministères dépensiers
sous CDSMT
2. Préparation du budget

Au plus tard le 30 avril , le Ministre chargé des finances adresse aux institutions et
ministères dépensiers une circulaire budgétaire précisant les conditions dans
lesquelles doivent être présentées leurs propositions budgétaires pour l’année
financière à venir.

Cette circulaire a notamment pour objet de :

- Fixer les normes et méthodes suivant lesquelles seront présentées les demandes
concernant les dépenses ordinaires et celles concernant les dépenses en capital.

- Définir les documents justificatifs à fournir.


2. Préparation du budget

Elle invite, en outre chaque institution ou ministère à établir, à l’appui de ses


propositions, une note synthétique faisant ressortir à la fois:

- L’état de réalisation des deux budgets précédents et du budget en cours ainsi que
les difficultés rencontrées;

- L’orientation stratégique future envisagée pour le département ministériel


intéressé et, par voie de conséquence, les activités auxquelles il est prévu de
donner un caractère prioritaire et celles dont la réduction est envisagée;

- Les incidences que les augmentations proposées de dépenses en capital auront


éventuellement sur le budget de fonctionnement, évaluées de façon aussi précise
que possible.
3. L’esquisse budgétaire

L’esquisse budgétaire est réalisée par le Ministre chargé des Finances au plus tard le 15
mai doit être révisée au plus tard le 15 août

▪ L’esquisse budgétaire intègre les données sur l’exécution budgétaire des deux gestions
précédentes et celles de la gestion en cours et identifie , pour les institutions et
ministères sous CDSMT, les résultats attendus de chaque programme ainsi que des
indicateurs de mesure de ces résultats

▪ Chaque année, avant le 31 mai , le Ministre chargé des finances expose au


gouvernement les conditions d’exécution de la loi de finances en cours et présente
l’esquisse du projet de loi de finances portant sur l’ensemble de recettes et des
dépenses pour l’année budgétaire suivante

▪ Dans la première décade du mois de juin au plus tard, sur proposition du Ministre
chargé des Finances, un pré-arbitrage du Premier Ministre indique le volume des
masses budgétaires en recettes et en dépenses et la répartition de ces dernières par
institutions et ministères , en fonction des programmes et plans sectoriels et globaux
intégrant les objectifs prioritaires du gouvernement
3. L’esquisse budgétaire

▪ A la suite de ce pré-arbitrage, le MCF soumet à la signature du PM, les projets de


lettres adressées aux institutions et ministères dépensiers indiquant le plafond des
dépenses à respecter pour le budget en cours de préparation. Les lettres-plafonds
sont transmises au plus tard le 15 juin.

▪ Les institutions et ministères élaborent leur proposition de budget en tenant


compte de la lettre de cadrage macro-économique et budgétaire, de la circulaire
budgétaire, et en conformité avec les programmes et plans sectoriels et globaux
qui intègrent les objectifs prioritaires du gouvernement, dans la limite des
plafonds de dépenses.

▪ L’implications des services déconcentrés dans le processus d’élaboration des


propositions de budget au fin de prise en compte de leurs besoins doit être
assurée par les institutions et ministères
3. L’esquisse budgétaire

▪ Les institutions et ministères dépensiers sous CDSMT, élaborent leur projet de


budget en se basant sur le développement d’un cadre de dépenses pluriannuel, à
partir de l’année qui suit l’année en cours.

▪ L’élaboration du CDMT pour l’ensemble du budget de l’Etat relève de la


responsabilité du MCF qui le met à jour et le communique annuellement aux
institutions et ministères dépensiers.

▪ Les institutions et ministères dépensiers sous CDSMT préparent leur proposition


de budget annuel et mettent à jour leurs projections budgétaires pluriannuelles en
accord avec les plafonds indiqués dans le cadre de dépenses triennal.

▪ Les institutions et ministères dépensiers sous CDSMT élaborent la version


préliminaire de leur rapport de performance de la gestion précédente qu’ils
transmettent au MCF au plus tard le 31 mai.
3. L’esquisse budgétaire

▪ Le rapport de performance permet de mesurer annuellement en fin d’exercice budgétaire,


les progrès , performances ou contre performances obtenus aux regard des indicateurs de
performance et de la mise en œuvre des programmes.

▪ Il permet de tirer les leçons des opérations mises en œuvre afin d’améliorer les politiques,
les méthodes d’intervention et de la planification des opérations.

▪ Les dépenses ordinaires et les dépenses en capital sont présentées conformément à la


nomenclature budgétaire. En ce qui concerne les institutions et ministères dépensiers sous
CDSMT, les dépenses de fonctionnement hors personnel ainsi que les transferts sont
présentées, en sus par programme.

▪ Les projets de budget des institutions et ministères ainsi que les propositions de
dispositions à insérer dans le projet de loi de finances au plus tard le 30 juin

▪ Au plus tard le 30 juin , il est organisé un débat d’orientation budgétaire avec le Parlement
sur les hypothèses économiques et les grandes orientations budgétaires pour l’année à
venir ainsi que sur les principales mesures du prochain budget.
3. L’esquisse budgétaire

▪ Les conférences budgétaires ont lieu généralement au mois de juillet. Elles sont
dirigées par la Direction du Budget en étroite collaboration avec la DCEF et se
tiennent simultanément pour les dépenses de fonctionnement et d’investissement.

▪ Elles sont destinées à la présentation par les institutions et ministères de leurs


propositions de budget aux services techniques compétents du MCF.

▪ La finalisation des rapports de performance des institutions ou ministres sous


CDSMT et la révision de leurs CDSMT sont réalisés au cours des conférences
budgétaires.

▪ La vérification et la mise au point des propositions de budget des institutions et


ministères sont réglées par discussion entre les représentants des institutions et
ministères concernés et les services compétents du MCF. Les points de désaccord
peuvent, à la demande des institutions et ministres, être soumis au MCF pour
préarbitrage.
3. L’esquisse budgétaire

▪ Les pré -arbitrages budgétaires du MCF ont lieu au plus tard le 15 août et les
arbitrages du PM le 31 août au plus tard

▪ Ils permettent l’arrêt définitif des montants des recettes et des dépenses,
après prise en compte des données du cadrage révisé.

▪ Aux termes des arbitrages budgétaires, le MCF élabore un projet de loi de


finances au plus tard le 17 septembre
4. Adoption, dépôt et promulgation

▪ Le projet de loi de finances est adopté en Conseil des Ministres dans la seconde
quinzaine du mois de septembre

▪ Conformément à la Constitution, le projet de loi de finances de l’année est déposé


sur le bureau de l’Assemblée Nationale au plus le jour de l’ouverture de la session
ordinaire unique

▪ La loi de finances de l’année est promulguée et publiée au plus tard le 31 décembre


II. Exécution budgétaire
1. Les administrateurs de crédits

Ils exercent leurs attributions d’administrateurs soit par eux mêmes, soit par des
agents de leur département, agissant en qualité d’administrateurs délégués (art 18
du décret 2003-101 portant règlement général sur la comptabilité publique).

Ils disposent de suppléants en cas d’empêchement.

Aussi, dès leur nomination, ils doivent déposer auprès du Contrôleur des Opérations
Financières; leur spécimen de signature
2. Le Contrôleur des Opérations Financières

L’organisation et la mission de contrôle du COF sont formalisés par le décret n°


007620 du 15 septembre 2004.

Les articles 216 et 217 du décret sur la comptabilité mentionnent que le contrôle à
priori des opérations budgétaires de l’Etat est assuré par le COF.

Il effectue un contrôle de la régularité et de la légalité de la dépense.

Il peut disposer de représentants auprès des ministères dépensiers et auprès des


services extérieurs.(COF délégués)

Ex: Ministères (Education, Santé, Equipement)


3. Les ordonnateurs

Le MEF Finances est ordonnateur principal et unique des recettes et des dépenses du
budget général, des budgets annexes et des Comptes Spéciaux du Trésor.

Ordonnateurs délégués :

- Services centraux

- Directeur du budget (budget de fonctionnement)

- Directeur de la Dette et de l’Investissement (BCI)

- Directeur de la Solde, des Pensions et Rentes viagères

- Directeur de la Monnaie et du Crédit (certains comptes de prêts)


4. Les comptables publics

L’article 23 à 27 du décret 2003-101 portant Règlement général sur la comptabilité


Publique donne la définition suivante: «est Comptable public tout fonctionnaire ou agent
ayant qualité pour exécuter au nom de l’Etat, d’une Collectivité locale, d’un Etablissement
public, les opérations de recettes , de dépenses ou de maniement des titres, au moyen de
fonds et de valeurs dont il la garde ».

Les comptables publics en deniers et valeurs sont répartis en trois catégories :


4. Les comptables publics
a. Les comptables directs du Trésor

Dont l’agent comptable central du Trésor qui a la qualité de comptable principal et


qui assure la centralisation de la comptabilité de l’Etat;

Un comptable est dit principal lorsqu’il rend compte de sa gestion directement au


juge des comptes.

Les comptables qui agissent sous les ordres du comptable principal sans être
justiciables devant la Cour des comptes sont appelés comptables secondaires
4. Les comptables publics
b. Les comptables spéciaux du Trésor

Ils sont chargés par le MEF d’exécuter certaines opérations particulières de recettes
et de dépenses définies par décret. Ils ont toujours la qualité de comptable
secondaire. On distingue parmi eux:

- Les comptables des administrations financières (impôts, domaines,


enregistrements)

- Les régisseurs d’avances et les régisseurs de recettes (faciliter l’exécution du


budget)
4. Les comptables publics
c. Les comptables des établissements publics

Ils exécutent toutes les opérations de recettes et de dépenses du budget de


l’établissement auprès duquel ils sont accrédités, ainsi que toutes opérations de
trésorerie.

L’ agent comptable, chef des services de la comptabilité, a qualité de comptable


principal.

Des comptables secondaires peuvent être désignés selon les modalités prévues par la
réglementation en vigueur ou le texte particulier organisant l’établissement.
4. Les comptables publics
d. Responsabilités des agents d’exécution

Le budget est exécuté dans le cadre des lois et règlements que les agents sont tenus
de respecter sous peine de voir leur responsabilité engagée.

Pour les ministres, ils sont responsables devant le Président de la République


(politique) et devant la Haute cour de justice (pénale).

Quant aux autres administrateurs et ordonnateurs, ils sont responsables de la


légalité et de la régularité des certifications qu’ils délivrent.

En cas d’irrégularité, ils s’exposent à des sanctions disciplinaires civiles et pénales et


devant la cour de discipline budgétaire.

Les comptables publics sont personnellement et pécuniairement responsables du


recouvrement des recettes et du paiement de dépenses, de la conservation des fonds
et valeurs dont ils ont la garde.
4. Les comptables publics
e. Principe de séparation des fonctions d’ordonnateurs et de comptables

Ce principe signifie que le pouvoir de décision en matière de dépenses et de recettes


appartient à des agents qui ont la qualité d’ordonnateurs, mais qui ne manipulent
jamais de deniers publics, tandis que le pouvoir d’exécution, c’est-à-dire
l’encaissement et le décaissement, est confiée à des agents particuliers appelés
comptables publics.
4. Les comptables publics
f. Aspects théoriques de l’exécution budgétaire

L’exécution des dépenses publiques s’effectue à travers l’une des procédures


suivantes :

- La procédure normale

- Engagement Liquidation Ordonnancement Paiement

- La procédure simplifiée

- Engagement Ordonnancement Paiement

- Avant d’être payées, les dépenses publiques sont engagées, liquidées et


ordonnancées.
4. Les comptables publics
f. L’engagement
Elle se décompose en deux opérations:

- L’engagement juridique : acte par lequel l’organisme public s’oblige, en créant ou en


constatant à son encontre une obligation de laquelle résultera une charge. Il résulte
d’engagements qui peuvent prendre la forme de contrat (commandes de fournitures ou
de matériels, marchés de construction), de décision administrative (recrutement,
nomination, octroi de subvention)

- L’engagement comptable : c’est l’affection de crédits budgétaires par l’ordonnateur à la


réalisation de la dépense.

- Ainsi , autant qu’on peut, l’engagement comptable doit précéder l’engagement juridique
pour ne provoquer des dépassements de crédits (qui ne sont tolérés par la loi.)

- Sous réserve des dispositions spéciales, les engagements sont limités aux crédits «
autorisés » par les lois de finances.
4. Les comptables publics
f. L’engagement
- Hormis les dépenses obligatoires( traitement des agents de l’État, dette publique, frais de
transport et mission, dépenses permanentes), aucune autre dépense ne peut être engagé
après la date de clôture de la gestion donnée par la circulaire du MEF.
Les engagements de dépenses de l’Etat sont constitués de :
- frais de personnel

- achats de fournitures et l’exécution des travaux ou services

- opérations immobilières

- subventions et secours

- frais de gestion

- charges résultant des opérations de trésorerie

- Autres dépenses
4. Les comptables publics
g. La liquidation
Elle a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d’arrêter le montant de la dépense.
Elle ne peut être faite qu’au vu des titres et pièces établissant la preuve des droits acquis par les
créanciers.

En ce qui concerne les fournitures, services et travaux, ces titres et pièces sont constitués par les
marchés, les mémoires ou factures en original détaillant les livraisons, services ou travaux
effectués et les procès verbaux de réception signés par les ADC et éventuellement par les
responsables des services techniques dans le cadre de la réglementation propre à l’Etat et aux
autres organismes publics.

La liquidation est faite soit à la demande des créanciers , sur justifications produites par eux ou
dans leur intérêt par des agents administratifs habilités, soit d’office lorsque l’agent chargé de la
liquidation dispose des éléments nécessaires et y est autorisé par les règlements

Les biens et services commandés sont livrés par le fournisseur aux services gestionnaires
concernés avec les factures, mémoires, décomptes et/ou bons de livraison.

L'administrateur de crédits vérifie ou fait vérifier les livraisons effectuées en présence du


contrôleur financier et atteste de la réalité du service fait.
4. Les comptables publics
h. L’ordonnancement

C’est l’acte administratif pris par l’ordonnateur donnant, conformément aux résultats
de la liquidation, l’ordre de payer la dette de l’organisme public.

Il est matérialisé par l’émission d’un mandat de paiement appuyé d’un bordereau
d’émission et des pièces justificatives de la dépense ayant permis la liquidation.
4. Les comptables publics
i. Le paiement

C’est l’acte par lequel l’Etat se libère de sa dette.

Cette dernière phase de la procédure de la dépense est du ressort du comptable


public assignataire.

Sous réserve des exceptions prévues par les lois et règlements, les paiements ne
peuvent intervenir avant l’échéance de la dette, de l’exécution du service.

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