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Les Critiques

« Souvent, le théâtre Cruel Tous les vampires intéressés


se termine mal pour les sont invités à assister aux
mortels… » représentations et à donner
leur avis. Momus conseille
volontiers les nouveaux
venus et sert de critique
constructif aux habitués. Il
aime les développements
lents, graduels, ponctués de
brusques accélérations. Il ne
déteste pas la violence, mais
insiste pour qu’elle reste la
moins visible possible.
Toutefois, seule une petite
poignée de damnés porte
le titre de Critique. Désignés
par acclamation, ils sont
parvenus à conduire leur
pièce à une conclusion
« parfaite ». Un nouveau Cri-
tique émerge environ trois
fois par siècle. Ils ont beau
juger les efforts des auteurs
selon des critères abscons,
ils s’avèrent capables de
faire ou de défaire des
réputations.
Le plus illustre des Critiques
est Adèle Fougère, étreinte
vers 1910 et dont la carrière
d’auteur s’est terminée en
des objectifs apparemment incom- • La métamorphose. Les mor- 1968. Cette Davea n’a jamais
patibles. tels concernés vont changer, d’une osé se lancer dans une nou-
Momus reconnaît trois thèmes manière ou d’une autre. Là encore, la velle pièce, de peur de voir
« d’où dérivent tous les autres », transformation n’est pas forcément son statut remis en cause.
selon lui. négative. Une famille d’épiciers au-
vergnats, choisie vers 1850 par une
• La sublimation. Les acteurs coterie d’Invictus, a commencé par
vont être poussés à se dépasser, que accumuler une fortune colossale,
ce soit professionnellement ou dans avant que son dernier représentant
une direction moins attendue. L’idée ne la dilapide presque entièrement
est de dévoiler un potentiel qui a tou- en bonnes œuvres au début des an-
jours été présent, pour le pire ou le nées 2010, concluant une vaste créa-
meilleur. L’une des saynètes les plus tion collective.
acclamées par la critique s’est ache-
vée en 1945, lorsqu’un résistant de la • La destruction. Tous les vam-
première heure ayant par la suite re- pires vous le diront, « ils meurent
joint la Milice, a été fusillé au terme toujours à la fin, c’est bien pour ça
d’un parcours qui lui avait semblé qu’on les appelle des mortels ». Mais
entièrement cohérent. avant, on peut leur faire regretter
d’être vivants d’une multitude 

AIDE DE JEU | 205

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