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204 | UNIVERS PARIS BY NIGHT

 que les fidèles adressent à la sainte. Généralités


Comme l’a fait remarquer un jour
l’une des Marquises, « sainte Gene- Contrairement à ce que cette cita-
viève regarde vers la Seine et nous tion laisse à penser, l’alimentation
tourne le dos, c’est parfait ». n’est pas le seul objectif de ce « jeu ».
C’est, entre autres, un moyen de
Sous terre vaincre l’ennui et d’entretenir des
rivalités « amicales » avec d’autres
• Le coffrage de La Défense. Ce damnés. Sa forme actuelle, le théâtre
« vide technique » de plusieurs mil- Cruel, n’est dominante que depuis
liers de mètres carrés à l’intérieur trois siècles, mais d’autres traditions
d’une épaisse chape de béton est si y ajoutent une dimension spirituelle
rarement visité par les mortels que (voir Les Mystères, p. 206).
le Directoire a décidé d’en faire un
abri pour la Famille en cas de catas- Le théâtre Cruel est géré par Mo-
trophe. Petit à petit, de discrets ou- mus. Pour l’heure, ce Nosferatu
squatte un petit local dans une ar-
L’antiville vriers nocturnes l’aménagent pour
rière-cour du XXe arrondissement,
Paris intra-muros compte en faire une forteresse capable de
résister à un accident nucléaire ou au mais il déménage périodiquement.
3 000 km d’égouts. Si
retour de Dracula. Bien sûr, ce site Momus est là depuis au moins cin-
l’on y ajoute le métro, les
abritera aussi des mortels, goules, quante ans. Il ressemble à n’importe
carrières et les catacombes,
serviteurs… et repas. Cela implique qui, mais lorsqu’il parle, des voix
les réseaux utilitaires (eau,
des travaux complexes, qui ne seront chuchotent tout autour de lui.
gaz et électricité) et les
réservoirs d’eau, on obtient pas achevés de sitôt. Le théâtre est ouvert à tous les vam-
une contre-ville assez vaste • La grand’fosse. Vers 1800, cette pires, sans restriction d’âge, de ligue,
pour loger des dizaines de ancienne carrière a été comblée par de clan ou de statut. Il suffit d’aller
milliers de vampires. Tous ces le contenu de dizaines d’anciens voir Momus et de faire connaître son
vides obscurs sont surveillés cimetières paroissiaux. Profonde intérêt. Les spectateurs n’ont aucune
par les gens de la surface, d’une vingtaine de mètres, elle ap- formalité à remplir, en revanche, les
bien sûr, mais égoutiers et partient à la partie « interdite au auteurs doivent s’inscrire (gratui-
inspecteurs des carrières public » des catacombes. Philibert, tement) sur le Registre, la liste des
ne peuvent pas avoir l’œil un Gangrel lointainement affilié à représentations en cours.
partout.
l’Ordo Dracul, s’est autoproclamé
gardien des lieux. En échange de fa- Type, thème et forme
veurs âprement négociées, il offre un Les connaisseurs distinguent deux
espace pratiquement inaccessible, types de représentation :
où les cadavres peuvent se décom- • les « saynètes » se jouent avec un
poser en paix avant de se perdre au seul mortel sur une période courte,
milieu des ossements. Sa discrétion entre quelques mois et trois décen-
est garantie, y compris envers les nies ;
autorités vampiriques.
• les « pièces » se jouent à l’échelle
Le théâtre Cruel de familles entières et durent parfois
des siècles.
« Des mouvements entiers de vampires
Les unes comme les autres peuvent
parisiens interfèrent dans la vie de fa-
être « simples », si le vampire tra-
milles mortelles, les croisant et guidant
vaille seul, ou « complexes », s’il a un
leurs vies sans être vus, jusqu’au moment
ou plusieurs coauteurs. Dans ce cas,
où leurs proies sont prêtes à être consom-
chacun d’eux formule une intention
mées, comme un grand cru. »
et un thème, et tout l’intérêt repose
 — Damnation City dans la manière dont ils marieront

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