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Université de Provence LST 2ème année

Langages et Automates
Examen du 25 mai 2011

Durée : 2h - Poly de cours autorisé.


Les 4 exercices sont indépendants.

1. Minimisation. Minimisez l’automate suivant et dessinez le graphe de l’au-


tomate minimal obtenu.
b
� 2 � 5
a a
a a b a
� �� �
� 1 � 3� � 6� � � 8 �
b a
b
a b
b a
� b b
4 � 7 �

2. Déterminisation. Soit A l’automate non déterministe suivant :


0
�r
� s
1 ε

0 ε �
� p � q �
�t
ε ε

� ε,1
v � u
ε 0

� 1 ε 1
� w � x � y � z

(a) Donnez la table de transition de A et calculer l’ε-clôture de chaque état.


(b) Déterminez un automate A1 équivalent à A et ne comportant aucun cycle
vide. On donnera la table et le graphe de transition de A1 . (Un cycle vide doit
être renommé selon le nom du plus petit état, pour l’ordre alphabétique, qui y
participe.)

1
(c) Déterminez un automate A2 équivalent à A et ne comportant aucune ε-transition.
Vous donnerez la table et le graphe de transition de A2 .
(d) Construisez un automate déterministe A3 équivalent à A. Donnez sa table et
son graphe de transition.

3. Critères de régularité. Étant donnés deux mots u et x, on note |u|x le


nombre d’occurrences du mot x dans le mot u. Par exemple : |1011|11 = 1 et
|attototo|toto = 2.
(a) Prouvez que le langage {w ∈ {a, b}∗ : |w|ab = |w|ba } est régulier.
(b) Prouvez que le langage {w ∈ {a, b}∗ : |w|a = |w|b } n’est pas régulier.

4. Congruences. On considère l’automate déterministe A suivant :


b


� 1 a � 2 b � 3
� �
b
a b
a
� �
b
4 � 5 �
� � b
6 a

b a
b a

a � � �
7� � 8 �
a,b
9

Sur l’ensemble Q = {1, 2, . . . , 9} des états de A, on définit une relation binaire ∼


en posant, pour tous p, q ∈ Q : p ∼ q si, et seulement si

p, q ∈ {1, 2, 4} ou p, q ∈ {3, 5, 6} ou p, q ∈ {7, 8} ou p, q ∈ {9}.

(a) Montrez que ∼ est une congruence sur A.


(b) Dessinez le graphe de l’automate quotient A/ ∼.
(c) La relation ∼ est-elle la congruence de Nerode ?

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Université de Provence LST 2ème année

Langages et Automates

Corrigé de l’examen du 25 mai 2011

1. Minimisation.
≡0 [1,2,3,4,5,6,7] ; [8] ([1,. . .,7] et [8] sont séparés par ε).
≡1 [1,2,3,4,6] ; [5,7] ; [8] ([1,2,3,4,6] et [5,7] sont séparés par a).
≡2 [1,3,6] ; [2,4] ; [5,7] ; [8] ([1,3,6] et [2,4] sont séparés par b).
≡3 [1] ; [3,6] ; [2,4] ; [5,7] ; [8] ([1] et [3,6] sont séparés par a).
≡4 [1] ; [3] ; [6] ; [2,4] ; [5,7] ; [8] ([3] et [6] sont séparés par b).
≡4 =≡5 d’où ≡=≡4 .

b
� 24 � 57 �
ab a b
a a b a
� �� �
� 1 � 3 � 6� 8 �
b a
b

2. Déterminisation. Soit A l’automate non déterministe suivant :

0
�r
� s
1 ε

0 ε �
� p � q �
�t
ε ε

� ε,1
v � u
ε 0

� 1 ε 1
� w � x � y � z

1
(a) 0 1
ε ε-clôtures Un cycle vide, composé des 4 états ayant
p q w pw même ε-clôture : q, t, u, v.
q r v qtuv
r s r
s t qstuv
t q qtuv
u t qtuv
v w u u qtuv
w x w
x y xy
y z y
z z

ε
1
��
(b) 0 1 ε ε-clôtures A1 : � p 0 � q 1 � r 0 � s
p q w pw
0
q w qr v q �
r s r ε � w 1 � x ε � y 1 � z
s q qs
w x w
x y xy
y z y
z z

1 1
1
1
�� ��
(c) 0 1 A2 : � p 0 � q � r � s
0 0
p q xy 0
0
q w qr 1 1
r sq

y � � �
z� � 1
x � 1
w
s w qr �
w xy 1 1
x z
y z
z

2
1

(d) 0 1 A3 : � p 0 � q 1 � qr � qrz
1 �
(p) q xy
1 0 0 1
(q) w qr � � � � 0
r sq xy � w � qsw � qrxy
1 0 0 �
s w qr
1 1
(w) xy �
x z z
y z
(z)
(xy) z
(qr) qsw qr
(qsw) w qrxy
(qrxy) qsw qrz
(qrz) qsw qr

3. Critères de régularité.

(a) Ce langage est régulier, puisque reconnu par l’automate :

a � b�
b �
� �
a

� a

a
�� � � �
b a

(b) Si L = {w ∈ {a, b}∗ : |w|a = |w|b } était régulier, L∩a∗ b∗ le serait aussi, par
fermeture de REG pour la complémentation. Or L ∩ a∗ b∗ = {an bn , n ≥ 0},
qui n’est pas régulier.

4. Congruences. On considère l’automate déterministe A suivant :

3
b


� 1 a � 2 b � 3
� �
b
a b
a
� �
b
4 � 5 �
� � b
6 a

b a
b a

a � � �
7� � 8 �
a,b
9

Sur l’ensemble Q = {1, 2, . . . , 9} des états de A, on définit une relation binaire ∼


en posant, pour tous p, q ∈ Q : p ∼ q si, et seulement si

p, q ∈ {1, 2, 4} ou p, q ∈ {3, 5, 6} ou p, q ∈ {7, 8} ou p, q ∈ {9}.

(a) On se reporte à la définition 31 du cours.


(i) ∼ est clairement une relation d’équivalence, dont les classes corres-
pondent aux ensembles de la partition de Q qui définit ∼.
(ii) ∼ est compatible avec δ : pour tout p ∈ {1, 2, 4} on a δ(p, a) ∈ {1, 2, 4}
et δ(p, b) ∈ {3, 5, 6}. Ce que l’on notera :

a b
{1, 2, 4} → {1, 2, 4} et {1, 2, 4} → {3, 5, 6}

De même on a :
a b
{3, 5, 6} → {9} et {3, 5, 6} → {3, 5, 6}

a b
{7, 8} → {7, 8} et {7, 8} → {3, 5, 6}
a b
{9} → {7, 8} et {9} → {7, 8}
Il s’ensuit facilement : p ∼ q ⇒ (δ(p, a) ∼ δ(q, a) et δ(p, b) ∼ δ(q, b)).
(iii) Enfin, ∼ sature F : l’assertion p ∼ q entraîne clairement p ∈ F ssi
q ∈ F , puisque F = {9}.
(b) Automate A/ ∼ :

4
�a � b
� 1 b � 3

b
a a
� �
7 � a,b
9

(c) La relation ∼ n’est pas la congruence de Nerode, car dans ce cas, A/ ∼ serait
minimal. Ce qui n’est pas puisque 1 ≡ 7.

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