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LES TURBINES A GAZ

IX.1. Généralités
Les centrales électriques à turbine à gaz peuvent fonctionner sur une base ouverte ou
fermée. Le mode ouvert illustré à la Fig. 9.1.a est plus courant. Il s'agit d'un moteur dans lequel
l'air atmosphérique est continuellement aspiré dans le compresseur, où il est comprimé à une
pression élevée. L'air pénètre ensuite dans une chambre de combustion, où il est mélangé au
carburant et la combustion se produit, ce qui entraîne des produits de combustion à une
température élevée. Les produits de combustion se dilatent à travers la turbine et sont ensuite
rejetés dans l'environnement. Une partie du travail de turbine développée est utilisée pour
entraîner le compresseur ; le reste est disponible pour produire de l'électricité, pour propulser
un véhicule ou à d'autres fins.
Dans le mode fermé illustré à la Fig. 9.1.b, le fluide de travail reçoit un apport d'énergie
par transfert de chaleur d'une source externe, par exemple un réacteur nucléaire refroidi au gaz.
Le gaz sortant de la turbine passe à travers un échangeur de chaleur, où il est refroidi
avant de rentrer dans le compresseur.
Les turbines à gaz sont séparées en deux catégories selon la nature de la puissance
récupérée du fluide en sortie de la turbine :
L’air est utilisé dans l'étude des centrales électriques à turbine à gaz ouverte. Deux
hypothèses sont prises en considération :
 Le fluide moteur est l'air, qui se comporte comme un gaz parfait.
 L'élévation de température provoquée par la combustion est réalisée par un
transfert de chaleur d'une source externe.

Fig. 9.1. Turbine à gaz simple. (a) Ouvert sur l'atmosphère. (b) Fermé
Les turbines à gaz sont aussi séparées en 2 catégories selon la nature de la puissance
récupérée du fluide de la nature.

 Les turbomoteurs et turbopropulseurs


La turbine à gaz génère de la puissance mécanique extraite d’un arbre (Fig. 9.1.a). Cet arbre
peut entraîner un rotor d’hélicoptère, une hélice d’avion (turbopropulseur), un alternateur
(groupe électrogène).

 Les turboréacteurs
La turbine à gaz génère de l’énergie cinétique sous forme d’un jet à haute vitesse qui sert à la
propulsion des avions Fig. 9.2.

Fig. 9.2. Turboréacteur

IX.2. Cycle réversible de Brayton


Le cycle thermodynamique qui représente bien les transformations des turbines à gaz
est le cycle de Brayton (Fig. 9.3) en l’honneur de George Brayton (1830 – 1892) qui l’a conçu
dans les années 1870 pendant son étude des moteurs à piston. Il est constitué essentiellement
de :
 1-2s. Compression isentropique dans le compresseur
 2s-3. Apport de chaleur à p = cste (combustion interne)
 3-4s. Détente isentropique dans la turbine
 4s-1. Evacuation de la chaleur à p = cste.
Fig. 9.3. Cycle réversible de Joule-Brayton

On définit deux rapports :


𝛾−1
𝑃
 Le rapport thermique de compression 𝜆 = (𝑃2 ) 𝛾 . Dans d’autres documents, on peut
1

𝑃2
aussi trouver le rapport de pression défini par la relation 𝜆 = différent du rapport
𝑃1

thermique de compression.
𝑇3
 Le rapport de températures (entre Tmax et Tmin) : 𝜏 =
𝑇1

 Le bilan d’énergie pour l’ensemble du cycle s’écrit d’après le premier principe de la


thermodynamique :
(𝑞𝑖𝑛 − 𝑞𝑜𝑢𝑡 ) + (𝑊𝑖𝑛 − 𝑊𝑜𝑢𝑡 ) = (ℎ𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 − ℎ𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒 )
 Apport de chaleur 𝑞𝑖𝑛 = ℎ3 − ℎ2𝑠 = 𝐶𝑝 (𝑇3 − 𝑇2𝑠 )
 Chaleur évacuée 𝑞𝑜𝑢𝑡 = ℎ4𝑠 − ℎ1 = 𝐶𝑝 (𝑇4𝑠 − 𝑇1 )
 Travail utile 𝑊𝑢 = 𝑊𝑛𝑒𝑡 = (𝑞𝑖𝑛 − 𝑞𝑜𝑢𝑡 )
 Le rendement thermique
𝑇
𝑊𝑛𝑒𝑡 𝑞𝑜𝑢𝑡 𝐶𝑝 (𝑇4𝑠 − 𝑇1 ) 𝑇1 ( 4𝑠−1)
𝑇1
𝜂𝑡ℎ = =1− =1− = 1− 𝑇
𝑞𝑖𝑛 𝑞𝑖𝑛 𝐶𝑝 (𝑇3 − 𝑇2𝑠 ) 𝑇2𝑠 ( 3 −1)
𝑇2𝑠

Les évolutions 1-2s et 3-4s sont isentropiques. P2 = P3 et P1 = P4, alors :

𝑇2𝑠 𝑃2 𝛾−1 𝑃3 𝛾−1 𝑇3


=( ) 𝛾 = ( ) 𝛾 =
𝑇1 𝑃1 𝑃4 𝑇4𝑠
En substituant ces expressions dans le rendement thermique, ce dernier s’écrit en fonction du
rapport thermique de compression:
1
𝜂𝑡ℎ = 1 − 𝛾−1
𝜆 𝛾
Remarque : le rendement thermique du cycle augmente avec le rapport thermique de pression.

Le rendement de Brayton dépend du rapport de pression. La température maximale est


atteinte à la sortie de la chambre de combustion. Cette température est limitée par les propriétés
physiques des aubes de la turbine (résistance à la fatigue). L’air comprimé est utilisé d’une part
pour oxyder le carburant et d’autre part pour refroidir les divers composants de la machine au-
dessus des limites que permettent les matériaux.
Dans les années 1940 et 1950, le rendement des turbines à gaz était inférieur à 20%. Le
développement technologique des turbines à gaz s’est concentré dans les trois secteurs
suivants :
1. Accroissement de la température à l’entrée de la turbine : en 1940, la température des
gaz à l’entrée de la turbine était environ à 540 °C. Grâce au revêtement céramique et
aux techniques innovantes de refroidissement des aubages, cette température est passée
à environ 1425 °C.
2. Accroissement du rendement isentropique des composants : on atténue aujourd’hui de
plus en plus ces pertes en recourant à des outils de conception et de simulation
aérodynamiques sophistiqués.
3. Modification du cycle de base : le rendement du cycle de base est considérablement
accru grâce à la récupération d’une partie de la chaleur des gaz expulsés de la turbine
(régénération) et grâce aussi à la compression de l’air par étage avec refroidissement
entre les étages.

IX.3. Cycle réel de la turbine à gaz


Le cycle réel de la turbine à gaz s’écarte du cycle idéal tant par les irréversibilités dans
le compresseur et la turbine que par la chute de pression dans les conduits, la chambre de
combustion et les échangeurs de chaleur.
Fig. 9.4. Cycle irréversible de Joule-Brayton

Les irréversibilités dans le compresseur et la turbine peuvent être prises grâce aux rendements
isentropiques définis comme :

𝑐
𝑊𝑖𝑠 (ℎ2𝑠 − ℎ1 )
𝜂𝑖𝑠 = =
𝑊 (ℎ2 − ℎ1 )

𝑇
𝑊 (ℎ3 − ℎ4 )
𝜂𝑖𝑠 = =
𝑊𝑖𝑠 (ℎ3 − ℎ4𝑠 )
 Les états 2 et 4 correspondent aux états réels du fluide à la sortie du compresseur et de
la turbine.
 Les états 2s et 4s correspondent aux états des évolutions isentropiques dans le
compresseur et la turbine.

IX.4. Amélioration du cycle de Joule-Brayton


Il existe plusieurs manières d’améliorer le cycle de Joule, parmi lesquelles, on peut citer
la régénération (Fig. 9.5) qui consiste à récupérer (à travers un régénérateur) la chaleur des gaz
brulés (chauds) à la sortie de la turbine et chauffer l’air entrant dans la chambre de combustion.
Cette méthode n’est possible que si T4s > T2s.
Fig. 9.5. Cycle de Joule-Brayton avec régénération

IX.5. Cycle théorique de la propulsion par jet


Fig. 9.6. Cycle théorique de la propulsion

Fig. 9.7. Principaux éléments du turbomoteur et de turboréacteur

Dans les turboréacteurs, les gaz à haute pression et à haute température sortant de la turbine
sont accélérés lorsqu’ils traversent une tuyère qui marque une poussée sur l’avion.
 Point 1. Entrée du réacteur
 1-2. L’air traverse le diffuseur ⇒ augmentation légère de la pression
 Point 3. Injection du carburant dans la chambre de combustion
 3-4. Mélange du carburant avec de l’air comprimé et sont brulés (apport de chaleur)
 Point 4. Les gaz résultants se trouvent à haute pression et à haute température
pénètrent dans la turbine
 4-5. Détente partielle des gaz brulés pour l’entrainement du compresseur
 5-6. Détente des gaz brulés jusqu’à la pression du milieu extérieur tout en traversant la
tuyère au point 6.
 La poussée que provoque le turboréacteur
𝐹 = (𝑚̇𝑣)𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 − (𝑚̇𝑣)𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒 = 𝑚̇ (𝑣𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 − 𝑣𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒 )
 La puissance de propulsion
𝑊̇𝑝 = 𝐹 𝑣𝑎𝑣𝑖𝑜𝑛 = 𝑚̇ (𝑣𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 − 𝑣𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒 )𝑣𝑎𝑣𝑖𝑜𝑛
 Le rendement de propulsion est défini par
𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑢𝑙𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑊̇𝑝
𝜂𝑝 = =
𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑡ℎ𝑒𝑟𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑐𝑎𝑟𝑏𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚é 𝑄̇𝑖𝑛

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