Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Curriculum Vitae 2
1. Parcours, formation et postes occupés 2
2. Liste de publications 3
2.1. Articles dans revues internationales à comité de lecture : 3
2.2. Actes publiés de conférences internationales, congrès et colloques 3
2.3. Thèse de Doctorat 3
2.4. Preprint 3
3. Exposés des travaux en France et à l’étranger 4
1
2 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH
CURRICULUM VITAE
D’ALICE BARBARA TUMPACH
MAÎTRE DE CONFÉRENCE CLASSE NORMALE
MATHÉMATIQUES, UNIVERSITÉ LILLE 1
2. Liste de publications
Sur invitation, j’ai donné des exposés aux séminaires et conférences suivants :
- Keynote Speaker, GSI 2017, Ecole des Mines-Paris Tech, Paris.
- VI School on Geometric and Physics, Bielowieza, Poland, 26-30/06/2017.
- XXXV Workshop on Geometric methods in Physics, Bielowieza, Poland, 26/06/2016-
02/07/2016.
- Oberwolfach, Allemagne, 18/11/2010.
- Séminaire de la chaire d’analyse géométrique, EPFL, Lausanne, Suisse, 16/12/2008.
- Séminaire de Géométrie dynamique, Laboratoire Painlevé, Lille, 01/02/2008.
- Séminaire de Physique mathématique, Laboratoire Painlevé, Lille, 27/11/2008.
- Séminaire Analyse, Géométrie et Algèbre, LMAM, Université de Metz, 26/04/2007.
- Séminaire de Géométrie et Singularités, CMI, Université d’Aix-Marseille 1, 13/02/2007.
- Journée EPFL-ÉNS, Groupes et Géométrie, ÉNS Ulm, 26/01/2007.
- Symplectic Geometry Seminar, University of California, Berkeley, USA, 27/11/2006.
- Séminaire Darboux, Université de Montpellier 2, 17/11/2006.
- Seminar on fundamental interactions, Albert-Ludwigs Universität, Freiburg, Alle-
magne, 3/11/2006.
- XXV Workshop on Geometric methods in Physics, Bielowieza, Poland, 2/07/2006.
- Symplectic seminar, MIT, USA, 24/04/2006.
- Séminaire Analyse, Géométrie et Algèbre, LMAM, Université de Metz, 24/02/2006.
- Anti-séminaire de Géométrie, IGAT, EPFL, 13/02/2006.
- 14th S.W. School on Mathematical Physics, République Tchèque, 24/01/2006.
- Forschungsseminar “Differentialgeometrie und Globale Analysis”, Humboldt Univer-
sität zu Berlin, Allemagne, 12/07/2005.
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 5
4. Responsabilités administratives
5. Activités d’évaluation
6. Charges d’enseignement
étudiants de vérifier les cours qu’ils ont notés, rattrapper les cours ou TD qu’ils ont
ratés, mais aussi de disposer d’explications différentes de celles données en TD. En
outre les corrections d’exercices sont rédigées en anglais. Ceci pour deux raisons d’ordre
pédagogique : la première est pour lutter contre l’absentéisme en travaux dirigés (les
étudiants préfèrent venir en TD pour avoir des explications en français), la deuxième est
pour confronter progressivement les étudiants à l’anglais scientifique.
Durant le second semestre de l’année universitaire 2007-2008, j’ai dispené des travaux
dirigés de licence deuxième et troisième année, relatifs au cours d’analyse, au cours de
compléments de calcul différentiel, et au cours de géométrie projective.
Durant le premier semestre de l’année universitaire 2006-2007, j’ai été assistante du
cours de “Mesure et intégration” du Master de Mathématiques de l’École polytechnique
fédérale de Lausanne. Suite à une réorganisation de l’enseignement au sein de l’EPFL, ce
cours a été dispensé pour la première fois par J. Stubbe. Mon travail a consisté à créer les
feuilles d’exercices et leurs corrigés (une centaine d’exercices), et à aider les étudiants à
résoudre ces problèmes au cours de séances hebdomadaires (2h par semaine). Les sujets
traités dans ce cours sont : intégrale de Lebesgue, espaces Lp , réarrangements à symétrie
sphérique, transformée de Fourier. Une bonne coordination avec le professeur chargé du
cours a permis de faire en sorte que les exercices et le cours se complètent mutuelle-
ment. De nombreux théorèmes énoncés au cours ont été démontrés pendant les séances
d’exercices. C’est le cas en particulier du théorème de Carathéodory, du théorème de
complétude de Riesz des espaces Lp , de la séparabilité (resp. non-séparabilité) de Lp (Rn )
pour 1 ≤ p < +∞ (resp. L∞ (Rn )), du théorème de Radon-Nikodym, du théorème de
Plancherel, de la continuité des translations dans Lp (Rn ) pour 1 ≤ p < +∞. Les séries
d’exercices relatives à ce cours sont disponibles sur ma page web (ibid.) Ce cours a été
cloturé par un examen écrit dont la correction m’incombait en partie.
J’ai également encadré durant ce premier semestre de l’année universitaire 2006-2007,
les séances d’exercices du module d’Analyse I pour les élèves ingénieurs de l’EPFL (2h
par semaine). Les notions abordées dans ce cours sont : suites et séries, fonctions d’une
variable réelle, calcul différentiel et calcul intégral.
Parallèlement aux cours mentionnés précédemment, j’ai été désignée expert pour le
cours intitulé “Algèbre tensorielle” dispensé par M. Troyanov. L’examen étant oral, cela
a consisté à faire passer des oraux sur deux jours aux étudiants inscrits à ce module.
Au second semestre de l’année universitaire 2005-2006, j’ai encadré des séances d’exer-
cices destinées aux étudiants de première année de l’École polytechnique fédérale de
Lausanne, section Mathématique (2h par semaine), ainsi que des séances d’exercices
destinées aux étudiants de deuxième année de l’EPFL, section Génie mécanique (2h par
semaine).
Au premier semestre de l’année universitaire 2005-2006, j’ai encadré des séances
d’exercices destinées aux étudiants de deuxième année de l’EPFL. Deux groupes étaient
sous ma responsabilité : un groupe de la section Informatique (2h par semaine), et un
groupe de la section Génie mécanique (2h par semaine). Le programme traité dans la
section Informatique suit le livre “Analyse avancée pour ingénieurs” de B. Dacorogna et
C. Tanteri. Les thèmes principaux abordés sont : courbes, surfaces, théorème de Stokes,
analyse complexe et analyse de Fourier. Dans la section Génie mécanique, au programme
précédent s’ajoutent la transformation de Laplace et les équations aux dérivées partielles
linéaires du deuxième ordre.
En qualité d’attachée temporaire d’enseignement et de recherche, j’ai assuré au cours
de l’année universitaire 2004-2005 des travaux dirigés de mathématiques au sein du Deug
MIAS et du Deug SV (96 h au total). J’ai eu en particulier en charge un groupe d’élèves
de l’institut de formation d’ingénieurs de l’Université Paris 11.
8 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH
Dans ce qui suit une forme désignera une surface dans l’espace euclidien R3 . L’une des
difficultés pour comparer deux formes à l’aide d’un ordinateur est qu’une surface n’a pas
de paramétrisation canonique, mais qu’il est pratique pour implémenter la déformation
d’une surface d’avoir recours à une paramétrisation. Utiliser les surfaces paramétrées
pour la comparaison des formes nécessite donc un cadre permettant d’extraire ce qui est
intrinsèque aux formes par opposition à ce qui dépend des paramétrisations utilisées. Le
but de ma collaboration avec l’équipe MIIRE du LIFL était de répondre à la question
suivante : Quel est le cadre naturel dans lequel nous pouvons mesurer la déformation de
formes indépendamment de leurs paramétrisations ? L’article Gauge Invariant Frame-
work for Shape Analysis of Surfaces de la liste des publications répond à cette question.
Mathématiquement l’espace des formes homéomorphes à une forme modèle est une
variété de dimension infinie dont l’espace tangent en une surface donnée s’identifie aux
champs de vecteurs normaux à la surface. C’est aussi le quotient de l’espace des surfaces
paramétrées par le modèle modulo le groupe des difféomorphismes du modèle. C’est
donc le quotient d’une variété de dimension infinie par un groupe de Lie de dimension
infinie.
Dans nos travaux, nous ne sommes pas seulement intéressés par la comparaison et
l’identification de formes mais aussi par le processus de déformation menant d’une forme
à l’autre. Une métamorphose d’une forme à l’autre n’est rien d’autre qu’un chemin dans
l’espace des formes, auquel nous voulons associer une quantité telle qu’une longueur. Bien
sûr cette quantité doit être indépendante des paramétrisations utilisées pour implémenter
cette métamorphose.
Pour illustrer l’idée que nous avons mise en application dans notre article, considérons
la suite de formes présentée dans la figure 1 : une sphère à deux bosses est transformée
en une autre sphère bosselée. Durant le processus de transformation, seul le change-
ment de forme nous importe (illustré par l’ombre des surfaces figurant en bas de la
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 9
figure). La façon dont les surfaces sont paramétrées durant la métamorphose nous im-
porte peu. La paramétrisation d’une surface est illustrée par une grille sur la surface
(sur une surface sphérique les lignes correspondent aux parallèles et aux méridiens).
Deux surfaces paramétrées correspondent à la même forme si et seulement si elles ne
diffèrent que par un changement de grille, i.e. par l’action d’un élement du groupe des
difféomorphismes de la surface. Ainsi au-dessus de chaque forme il y a une infinité
de surfaces paramétrées, correspondant à la fibre de l’espace quotient des surfaces pa-
ramétrées par le groupe de difféomorphismes du modèle. Sur la figure 1, deux chemins
de surfaces paramétrées correspondant au même processus de transformation sont des-
sinés. Nous voudrions que les quantités physiques mesurées sur le chemin de surfaces
soient indépendantes des paramétrisations utilisées. En particulier la longueur des deux
chemins de surfaces paramétrées correspondant au même processus de transformation
doit être la même. Il est à noter que pour passer du premier chemin au second, nous
avons utilisé une reparamétrisation différente à chaque pas de temps (et non pas une re-
paramétrisation constante au cours du temps). L’idée est alors la suivante : dans l’espace
des surfaces paramétrées il y a des directions qui contribuent au changement de forme
(la direction horizontale sur la figure 1 en est une) et des directions qui correspondent
seulement à un changement de paramétrisation et ne contribuent aucunement au chan-
gement de forme (ce sont les directions tangentes aux fibres, illustrés par les directions
verticales sur la figure 1). Ainsi si l’on veut mesurer seulement le changement de forme
le long d’un chemin de surfaces paramétrées, monter dans la fibre ne devrait rien coûter.
La structure mathématique dont il faut naturellement munir l’espace tangent aux sur-
faces paramétrées pour répondre à la question posée est donc un produit scalaire positif
dégénéré (invariant par le groupe de difféomorphismes du modèle), dont le noyau est
exactement l’espace tangent aux fibres. Cette métrique riemannienne dégénérée est un
objet un peu exotique pour les informaticiens et dont la manipulation posent certains
problèmes délicats.
Une fois le cadre mathématique posé, nous nous sommes heurté à des difficultés
émanant du passage de la dimension infinie théorique à la dimension finie utilisée par les
ordinateurs : discrétisation de surfaces, approximation des courbures, base significative
de déformation des formes (l’espace tangent à l’espace des formes étant de dimension
infinie, il a fallu constituer une base suffisamment grande de déformations pour traiter
les formes considérées mais ne prenant pas une place mémoire trop grande). Des choix
ont dû être faits pour optimiser le temps de calcul tout en gardant une certaine précision.
Un exemple de classification de surfaces en catégories selon leurs distances respectives
est illustré dans la figure 2. Néanmoins les limites de ce travail de collaboration résident
dans la complexité de l’algorithme et l’énormité des données manipulées. Implémenté
en Matlab, notre programme demeure lent et bien qu’il s’applique en théorie à toutes
sortes de surfaces, il ne permet pas en pratique de comparer des surfaces réelles tels des
visages ou des corps humains. Une transcription en C ou C++ et une parallélisation sont
nécessaires. Ces améliorations du programme ont été proposées comme sujet de stage à
des étudiants de Master 2 de calcul scientifique. Ces stages devraient débuter en février
prochain.
10 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH
F(t) o ɤt
F(1) o ɤ1
F(0) o ɤ0
F(t) F(1)
F(0)
!me (t)
Figure 1. Une métamorphose entre deux formes est illustrée par une suite
de surfaces grisées. Elle peut être relevée de différentes manières en une
déformation de surfaces paramétrées. Au dessus de chaque surface grise est
la fibre constituée de toutes les paramétrisations possibles de cette surface.
Introduction.
Une structure kählérienne sur une variété banachique réelle est la donnée d’une
métrique riemannienne g (a priori faiblement riemannienne, i.e. ne réalisant qu’une in-
jection de l’espace tangent dans son dual et non un isomorphisme) et d’une structure
complexe formellement intégrable J, telles que la forme symplectique ω := g(J· , ·) soit
fermée. Une variété hyperkählérienne est une variété munie de deux structures complexes
qui anti-commutent et d’une métrique riemannienne qui soit kählérienne relativement
à chacune d’elles. En outre, une structure hyperkählérienne détermine une 2-sphère de
structures kählériennes. De plus, distinguer une des structures complexes permet de
regarder une variété hyperkählérienne comme une variété symplectique complexe (i.e.
munie d’une 2-forme fermée non-dégénérée à valeurs dans le corps des nombres com-
plexes).
Les exemples de base de variétés hyperkählériennes sont les espaces tangents des
espaces projectifs complexes, que l’on peut voir comme des espaces projectifs “com-
plexifiés”. Plus généralement, toute orbite coadjointe d’un groupe de Lie complexe semi-
simple possède une structure hyperkählérienne compatible avec la structure symplectique
complexe de Kirillov-Kostant-Souriau ([12], [13], [4], [11]). De même, l’espace tangent
de toute variété de drapeaux possède une structure hyperkählérienne compatible avec
la forme symplectique de Liouville ([4]). Bien que ces objets soient de dimension finie,
leurs structures hyperkählériennes proviennent de quotients hyperkählériens de dimen-
sion infinie reliés à des espaces de solutions des équations de Nahm. De ce fait, ces struc-
tures hyperkählériennes ne sont pas explicites en général. O. Biquard et P. Gauduchon
construisent dans [5] les métriques hyperkählériennes des espaces cotangents des es-
paces hermitiens symétriques, et dans [6] les métriques hyperkählériennes des orbites
coadjointes complexifiées d’orbites hermitiennes-symétriques de groupes de Lie com-
pacts semi-simples en établissant des formules explicites pour les potentiels kählériens.
Dans [7], ces mêmes auteurs identifient ces structures hyperkählériennes, montrant ainsi
que l’espace cotangent et l’orbite complexe sont les deux facettes d’un même objet hy-
perkählérien qui apparaissent selon la structure complexe distinguée. Ainsi, dans le cas
hermitien-symétrique, les structures hyperkählériennes mentionnées plus haut revêtent
un caractère concret.
Les travaux d’O. Biquard et de P. Gauduchon précédemment cités ont été pleinement
généralisés au cas de la dimension infinie dans notre travail de thèse. Des produits
dérivés issus des diverses étapes aboutissant à cette généralisation apportent un éclairage
nouveau sur la théorie de dimension finie. C’est le cas en particulier du théorème de
décomposition de Mostow d’un L∗ -groupe, et de la fibration d’une orbite coadjointe
complexifiée sur une orbite de type compact qui en découle. Le travail post-doctoral
(section 9.5 ci-dessous) a permis en particulier de mettre en évidence des propriétés
strictement liées à la dimension infinie des groupes rencontrés. Nous mentionnerons par
exemple le fait que les sous-algèbres de Cartan de l’algèbre de Lie du groupe unitaire
restreint ne sont pas conjuguées sous le groupe unitaire restreint.
La grassmannienne restreinte introduite par G. Segal et G. Wilson en relation avec
les systèmes intégrables issus des équations de Korteweg-de Vries et de Kadomtsev-
Petviashvili ([20]) est un objet central de la géométrie de dimension infinie, au même
titre que l’espace projectif d’un espace de Hilbert. Cette variété hilbertienne contient
en particulier les groupes de lacets ([18]) et les orbites coadjointes kählériennes du
groupe de Virasoro ([18], [19]). L’espace de Teichmüller universel, contenant les espaces
12 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH
théorème 8.89 de [3]). Il en découle que tout espace hermitien-symétrique est un espace
homogène d’un sous-groupe hilbertien du groupe des isométries, qui est un sous-groupe
strict en dimension infinie. En particulier, le groupe des isométries de la grassmannienne
restreinte contient le groupe de Lie banachique linéaire restreint GLres , défini comme le
plus grand sous-groupe du groupe des opérateurs inversibles qui préserve Grres . Cepen-
dant la grassmannienne restreinte est munie d’une action transitive du groupe hilbertien
U2 o Z ( GLres , où U2 est le groupe unitaire formé d’éléments qui diffèrent de l’identité
par des opérateurs Hilbert-Schmidt.
est une sous-variété (au sens le plus fort du terme) du disque de Siegel restreint.
Les propriétés de cette sous-variété sont encore à l’étude (calcul de la second forme
fondamentale etc...).
(4) Le disque Siegel restreint étant un espace hermitien-symétrique de type non-compact,
il est naturel d’étendre les résultats de [5], [6], [7] et [23], [24] à ce type d’espace.
Nous obtenons une métrique hyperkählérienne sur l’espace cotangent du disque de
Siegel restreint, définie dans un voisinage de la section nulle. Le calcul explicite de
l’opérateur de Christoffel (généralisant les coefficients de Christoffel en dimension
infinie) de la métrique obtenue est mené à bien.
(5) Étant donné qu’entre deux points du disque de Siegel restreint il ne passe qu’une
et une seule géodésique, l’espace tangent du disque de Siegel restreint s’identifie au
produit de deux copies du disque de Siegel restreint. Un paragraphe permettant de
lire la métrique hyperkählérienne construite au paragraphe précédent sur le produit
de deux copies de l’espace de Siegel restreint est encore à élaborer.
(6) Un appendice détaille les propriétés de la théorie des racines utilisées pour montrer
les résultats de l’article.
9.7. Groupes de Poisson-Lie banachiques.
Le but de mon travail sur les groupes de Poisson-Lie banachiques (bientôt disponible)
est de définir des objets mathématiques permettant une meilleure compréhension de la
relation entre la grassmannienne restreinte et les équations du type KdV (mise en lumière
notamment dans [20]). Nous définissons la notion de bialgèbre de Lie banachique, et de
groupe de Poisson-Lie banachique. Après avoir donné les propositions de base et les
exemples permettant de comprendre les notions introduites et leurs particularités en
dimension infinie, nous réalisons la grassmannienne restreinte comme espace quotient
d’un groupe de Poisson-Lie banachique. Nous nous intéressons maintenant à expliciter,
dans ce contexte, les équations de Lax qui lui sont associées. Nous aimerions également
faire le lien avec l’article [10].
La définition d’une bialgèbre de Lie banachique s’accorde avec la définition d’un espace
de Banach Lie-Poisson introduite dans [17] et étudiée en particuler dans [2] en relation
avec la grassmannienne restreinte (cf paragraphe 9.5 ci-dessus). En effet, une bialgèbre
de Lie banachique est un cas particulier d’espace de Banach Lie-Poisson. Il est à noter
que la notion de bialgèbre de Lie banachique est naturellement plus générale que celle
de triplet de Manin, à cause de la non-refléxivité de certains espaces de Banach.
Pour p et q tels que 1 < p < ∞, 1 < q < ∞ et p1 + 1q = 1, le couple (up , bq ), où up
est l’algèbre de Lie banachique des opérateurs anti-hermitiens sur un espace de Hilbert
H appartenant à l’idéal de Schatten Lp (H) et bq est l’algèbre de Lie banachique des
opérateurs triangulaires supérieurs (relativement à une base donnée de H) appartenant
à l’idéal de Schatten Lq (H), forme un exemple de bialgèbre de Lie banachique. En
effet, la trace du produit de deux opérateurs permet d’identifier bq avec le dual de up
et les crochets de ces deux algèbres de Lie sont compatibles en un sens qu’il n’est pas
utile de détailler ici. Par contre, contrairement à l’intuition que l’on pourrait avoir en
considérant ces notions en dimension finie, le couple (u1 , b∞ ) n’est pas une bialgèbre de
Lie banachique. Cet anomalie provient du fait que la projection d’un opérateur à trace
sur sa partie triangulaire supérieure n’est pas nécessairement un opérateur à trace.
16 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH
Références
[1] D. Beltiţă, Iwasawa Decompositions of some infinite-dimensional Lie groups, arXiv : math/0701404.
[2] D. Beltiţă, T. Ratiu, A. B. Tumpach, The restricted Grassmannian, Banach Lie-Poisson spaces and
coadjoint orbits, Journal of Functional Analysis 247 (2007) 138-168.
[3] A. L. Besse, Einstein manifolds, Ergebnisse der Mathematik und ihrer Grenzgebiete, Folge 3, Vol 10,
(1987), Springer.
[4] O. Biquard, Sur les équations de Nahm et la structure de Poisson des algèbres de Lie semi-simples
complexes, Math. Ann. 304, no 2, (1996), 253-276.
[5] O. Biquard, P. Gauduchon, Hyperkähler metrics on cotangent bundles of Hermitian Symmetric spaces,
Geometry and Physics, Lect. notes Pure Appl. Math. Serie 184, Marcel Dekker (1996), 287-298.
[6] O. Biquard, P. Gauduchon, La métrique hyperkählérienne des orbites coadjointes de type symétrique
d’un groupe de Lie complexe semi-simple, C. R. Acad. Sci. Paris, t. 323, série I (1996), 1259-1264.
[7] O. Biquard, P. Gauduchon, Géométrie hyperkählérienne des espaces hermitiens symétriques com-
plexifiés, Séminaire de théorie spectrale et géométrie, Grenoble, Vol 16 (1998), 127-173.
[8] F. Gay-Balmaz, J. E. Marsden, T. S. Ratiu, The geometry of Teichmüller space and the Euler-Weil-
petersson equations., unpublished, 2013.
[9] W. Kaup, Über die Klassifikation der symmetrischen hermiteschen Mannigfaltigkeiten unendlicher
Dimension I, II, Math. Ann. 257, (1981), 463-486, 262, (1983), 57-75.
[10] B. Khesin, I. Zakharevich, Poisson-Lie groups of pseudo-differential symbols, Commun. Math. Phys.
171 (1995), 475-530.
[11] A. G. Kovalev, Nahm’s equation and complex adjoint orbits, Quart. J. Math., 47, 41-58, (1993).
[12] P. B. Kronheimer, A hyper-Kählerian structure on coadjoint orbits of a semisimple complex group,
J. London Math. Soc. (2) 42, (1990), 193-208.
[13] P. B. Kronheimer, Instantons and the geometry of the nilpotent variety, J. Differential Geometry 32,
(1990), 473-490.
[14] S. Kushnarev, Teichons : solitonlike geodesics on universal Teichmüller space, Experiment. Math.,
18(3) : 325–336, 2009.
[15] J. Lindenstrauss, L. Tzafriri, On the complemented subspaces problem, Israel Journal Math. 9, (1971),
263-269.
[16] S. Nag, A period mapping in universal Teichmüller space, Bull. Amer. Math. Soc., Vol. 26, no 2,
(1992).
[17] A. Odzijewicz, T.S. Ratiu, Banach Lie-Poisson spaces and reduction, Comm. Math. Phys. 243
(2003), no. 1, 1–54.
[18] A. Pressley, G. Segal, Loop Groups, Oxford Mathematical Monographs. Oxford (UK) : Clarendon
Press. viii, 318 p. (1988).
[19] G. Segal, Unitary Representations of some Infinite Dimensional Groups, Comm. Math. Phys 80, no
3, (1981), 301-342.
[20] G. Segal, G. Wilson, Loop Groups and equations of KdV type, Terng, Chuu Lian (ed.) et al., Surveys
in differential geometry. Vol. IV. A supplement to the Journal of Differential Geometry. Integral
systems (integrable systems). Lectures on geometry and topology. Cambridge, MA : International
Press, (1998), 403-466.
[21] Takhtajan, L. and L.-P. Teo [2006], Weil-Petersson metric on the universal Teichmüller space, Mem.
Amer. Math. Soc. 183, no. 861, viii+119 pp.
[22] A. B. Tumpach, Variétés kählériennes et hyperkählériennes de dimension infinie, Thèse de doctorat,
École polytechnique, Palaiseau, France, (2005).
[23] A. B. Tumpach, Hyperkähler structures and infinite-dimensional Grassmannians, J. Funct. Anal.
243 (2007), 158–206.
[24] A. B. Tumpach, Infinite-dimensional hyperkähler manifolds associated with Hermitian-symmetric af-
fine coadjoint orbits, Annales de l’Institut Fourier, Tome 59 (2009), fascicule 1, 167-197.
[25] A. B. Tumpach, Mostow’s Decomposition Theorem for L∗ -groups and Applications, arXiv : math-
ph/0605039.
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 17