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RAPPORT D’ACTIVITÉ

D’ALICE BARBARA TUMPACH


MAÎTRE DE CONFÉRENCE CLASSE NORMALE
MATHÉMATIQUES, UNIVERSITÉ DE LILLE 1

Table des matières

Curriculum Vitae 2
1. Parcours, formation et postes occupés 2
2. Liste de publications 3
2.1. Articles dans revues internationales à comité de lecture : 3
2.2. Actes publiés de conférences internationales, congrès et colloques 3
2.3. Thèse de Doctorat 3
2.4. Preprint 3
3. Exposés des travaux en France et à l’étranger 4

Fonctions d’intérêt collectif 5


4. Responsabilités administratives 5
5. Activités d’évaluation 5

Activités en matière d’enseignement 6


6. Charges d’enseignement 6
7. Résumé des activités d’enseignement 6

Bilan des activités de recherches 8


8. Travaux en géométrie appliquée à la reconnaissance de formes 8
9. Travaux en géométrie théorique de dimension infinie 11
Introduction 11
9.1. Réduction hyperkählérienne banachique et Grassmannienne restreinte 12
9.2. Orbites coadjointes affines hermitiennes-symétriques d’un L∗ -groupe 12
9.3. Théorème de décomposition de Mostow et applications 13
9.4. Structures hyperkählériennes 13
9.5. Espaces de Banach-Lie Poisson 14
9.6. Structures hyperkählériennes et espace de Teichmüller universel 14
9.7. Groupes de Poisson-Lie banachiques 15
Références 16

1
2 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH

CURRICULUM VITAE
D’ALICE BARBARA TUMPACH
MAÎTRE DE CONFÉRENCE CLASSE NORMALE
MATHÉMATIQUES, UNIVERSITÉ LILLE 1

Alice Barbara Tumpach


née le 12/09/1976 à Valognes (France),
nationalité française,
3 enfants.
barbara.tumpach@math.univ-lille1.fr

1. Parcours, formation et postes occupés

Depuis 2007 : Maı̂tre de conférence de mathématiques à l’Université de Lille 1.


2015-2016 : Disponibilité pour élever un enfant de moins de 8 ans.
2014-2015 : Délégation CNRS de 1 an au sein du Laboratoire de Mathématique Paul
Painlevé. Mission longue durée au Pauli Institut de Vienne, Autriche.
2014 : Délégation CNRS de 6 mois au sein du Laboratoire de Mathématique Paul Painlevé.
2013 : Délégation CNRS de 6 mois au sein du Laboratoire d’Informatique Fondamen-
tale de Lille, Université de Lille 1, affectation dans l’équipe MIIRE de Télécom Lille.
Projet : Mettre en place les outils mathématiques pour la reconnaissance des objets tri-
dimensionnels et écrire un programme informatique de comparaison des surfaces utilisant
la géométrie différentielle sur les variétés de dimension infinie.
2012 : Mission de 6 mois au Pauli Institut de Vienne, Autriche, sans soutien de l’INSMI.
2012 : Naissance du troisième enfant.
2010 : Naissance du deuxième enfant.
2008 : Naissance du premier enfant.
2005-2007 : Post-doctorat à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse.
2001-2005 : Thèse de mathématiques au Centre de mathématiques Laurent Schwartz,
École polytechnique, Palaiseau, sous la direction de Paul Gauduchon.
2004-2005 : Demi-poste d’Ater à l’Université Paris 11 (Orsay).
2001-2004 : Monitorat à l’Université Paris 11 (Orsay), boursière de l’Université Paris 7.
2000-2001 : Préparation et obtention de l’agrégation de mathématiques (Paris 11).
1999-2000 : DEA de mathématiques (Paris 7), mention bien.
1998-1999 : Maı̂trise de mathématiques fondamentales (Paris 6), mention très bien.
1997-1998 : Licence de mathématiques, mention passable, et Licence de physique, men-
tion assez bien, au sein du magistère de mathématiques fondamentales et appliquées et
d’informatique de la région parisienne, à l’ÉNS Ulm (cursus mixte).
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 3

2. Liste de publications

2.1. Articles dans revues internationales à comité de lecture :


— A.B. Tumpach, S. C. Preston, Quotient Elastic Metrics on the manifold of arc-length pa-
rameterized plane curves, Journal of Geometric Mechanics, Volume 9, Number 2 (2017),
pages 227–256.
— A.B. Tumpach, Gauge Invariance of degenerate Riemannian metrics, Notices of Ameri-
can Mathematical Society, April 2016.
— A.B. Tumpach, H. Drira, M. Daoudi, A. Srivastava, Gauge Invariant Framework for
Shape Analysis of Surfaces. IEEE Transactions on Pattern Analysis and Machine In-
telligence, January 2016, Volume 38, Number 1.
— A. B. Tumpach, On the classification of infinite-dimensional Hermitian-symmetric affine
coadjoint orbits, Forum Mathematicum 21 :3 (May 2009) 375–393.
— A. B. Tumpach, Infinite-dimensional hyperkähler manifolds associated with Hermitian-
symmetric affine coadjoint orbits, Annales de l’Institut Fourier, Tome 59 (2009) – Fas-
cicule 1, 167–197.
— D. Beltita, T. Ratiu, A. B. Tumpach, The restricted Grassmannian, Banach Lie-Poisson
spaces and coadjoint orbits, Journal of Functional Analysis, 247 (2007) 138–168.
— A. B. Tumpach, Hyperkähler structures and infinite-dimensional Grassmannians, Jour-
nal of Functional Analysis, 243 (2007) 158–206.
2.2. Actes publiés de conférences internationales, congrès et colloques.
— A.B. Tumpach, An Example of Banach and Hilbert manifold : the Universal Teichmuller
space. Proceedings of XXXVI Workshop on Geometric Methods in Physics, 2-8 July
2017, Bielowieza, Poland.
— H. Drira, A.B.Tumpach, M. Daoudi, Gauge Invariant Framework for trajectories Ana-
lysis, Conference paper in 1st International Workshop on DIFFerential Geometry in
Computer Vision for Analysis of Shapes, Images and Trajectories (DIFF-CV), (2015).
— A.B. Tumpach, Roots Theory of L*-algebras and Applications. Oberwolfach Reports,
Conference on Infinite Dimensional Lie Theory, 14-20.11.2010, Oberwolfach, Germany
2.3. Thèse de Doctorat.
— A.B. Tumpach, Variétés kählériennes et hyperkählériennes de dimension infinie, 202
pages, Thèse de doctorat, École polytechnique, soutenue le 26 juillet 2005.
http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00012012
2.4. Preprint.
— D. Beltita, T. Golinski, A.B. Tumpach, Queer Poisson brackets. ArXiv :1710.03057.
— A.B. Tumpach, Mostow’s Decomposition Theorem for L∗ -groups and Applications to
affine coadjoint orbits and stable manifolds, 2006.
http://fr.arxiv.org/pdf/math-ph/0605039
4 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH

3. Exposés des travaux en France et à l’étranger

Sur invitation, j’ai donné des exposés aux séminaires et conférences suivants :
- Keynote Speaker, GSI 2017, Ecole des Mines-Paris Tech, Paris.
- VI School on Geometric and Physics, Bielowieza, Poland, 26-30/06/2017.
- XXXV Workshop on Geometric methods in Physics, Bielowieza, Poland, 26/06/2016-
02/07/2016.
- Oberwolfach, Allemagne, 18/11/2010.
- Séminaire de la chaire d’analyse géométrique, EPFL, Lausanne, Suisse, 16/12/2008.
- Séminaire de Géométrie dynamique, Laboratoire Painlevé, Lille, 01/02/2008.
- Séminaire de Physique mathématique, Laboratoire Painlevé, Lille, 27/11/2008.
- Séminaire Analyse, Géométrie et Algèbre, LMAM, Université de Metz, 26/04/2007.
- Séminaire de Géométrie et Singularités, CMI, Université d’Aix-Marseille 1, 13/02/2007.
- Journée EPFL-ÉNS, Groupes et Géométrie, ÉNS Ulm, 26/01/2007.
- Symplectic Geometry Seminar, University of California, Berkeley, USA, 27/11/2006.
- Séminaire Darboux, Université de Montpellier 2, 17/11/2006.
- Seminar on fundamental interactions, Albert-Ludwigs Universität, Freiburg, Alle-
magne, 3/11/2006.
- XXV Workshop on Geometric methods in Physics, Bielowieza, Poland, 2/07/2006.
- Symplectic seminar, MIT, USA, 24/04/2006.
- Séminaire Analyse, Géométrie et Algèbre, LMAM, Université de Metz, 24/02/2006.
- Anti-séminaire de Géométrie, IGAT, EPFL, 13/02/2006.
- 14th S.W. School on Mathematical Physics, République Tchèque, 24/01/2006.
- Forschungsseminar “Differentialgeometrie und Globale Analysis”, Humboldt Univer-
sität zu Berlin, Allemagne, 12/07/2005.
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 5

FONCTIONS D’INTÉRÊT COLLECTIF EFFECTUÉES PAR ALICE


BARBARA TUMPACH

4. Responsabilités administratives

2011 : Organisatrice du groupe de travail “Flots géodésiques et leur quantification” à l’Uni-


versité Lille 1.
2011 : Coorganisatrice de la conférence “Qu’est-ce que la dérivée Schwarzienne ?”, les 23 et
24 novembre 2011 à Lille 1.
2011 : Coorganisatrice de la conférence “Geometric flows in finite or infinite dimensions”,
CIRM, du 28 février au 4 mars 2011 (5ème semaine de la conférence “Complex and
Riemannian Geometry”).
2010 : Organisatrice de la conférence “Une journée en dimension infinie” le 21 septembre
2010 à Lille 1.
2008-2011 : Responsable du séminaire de Physique Mathématique de Lille 1.
2008-2011 : Organisation du module M104, filière PC, à l’Université Lille 1.
2006-2007 : Organisation du module “Mesure et intégration”, à l’EPFL, Lausanne, Suisse.
2002-2003 : Création de séances de compléments mathématiques (Paris 11).

5. Activités d’évaluation

2017 : Membre du Jury pour le meilleur article scientifique, GSI 2017.


2017 : Membre du Jury de Thèse d’Alice Le Brigant, juillet 2017, Bordeaux.
2017 : Membre du comité de sélection pour le poste de Maı̂tre de Conférence de Mathématiques
MCF 0439 de l’Université de Lille 1.
2013 : Membre du comité de sélection pour le poste de Maı̂tre de Conférence de Mathématiques
MCF 4130 de l’Université de Lille 1.
2011 : Membre extérieur du comité de sélection pour le poste de Maı̂tre de Conférence de
Mathématiques MCF 387 de l’Université de Chambéry.
2006-2007 : Expert pour les examens de “Mesure et intégration” (J. Stubbe) et “Algèbre tenso-
rielle” (M. Troyanov) à l’EPFL, Lausanne, Suisse.
Depuis 2006 : Referee pour les revue internationales suivantes : Mathematische Annalen, Journal
of Differential Geometry, Annales de l ÄôInstitut Fourier, Journal of Geometric Me-

chanics, Journal of Symplectic Geometry, Jour- nal of Mathematical Analysis and
Applications, Advances in Applied Clifford Alge- bras, Journal Royal Society Inter-
face, Journal of Mathematical Imaging and Vision, Springer Lecture Notes in Com-
puter Science.
6 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH

ACTIVITÉS D’ALICE BARBARA TUMPACH


EN MATIÈRE D’ENSEIGNEMENT

6. Charges d’enseignement

Year Teaching Duties of 192 hours a year at Lille University


2017-2018 Licence 3 : Normed vector spaces, Licence 2 : Differential Calculus
2016-2017 Licence 3 : Normed vector spaces, Licence 2 : Differential Calculus
2015-2016 on leave for parental duries
2014-2015 192 hours release for CNRS grant
2013-2014 Mine-Telecom : Analysis and Algebra
2012-2013 96 hours release for maternity break, 96 hours release for CNRS grant
2011-2012 Licence 1 : Analysis
2010-2011 Master 2 : Lie Algebras and Lie Groups, Licence 1 : Linear Algebra
2009-2010 Licence 1 and 2 : Linear Algebra
2008-2009 Licence 1 : Linear Algebra
2007-2008 Licence 3 : Geometry, Licence 2 : Differential Calculus, Licence 2 : Analysis

7. Résumé des activités d’enseignement


Depuis 2016 je suis responsable du cours ”Espaces vectoriels normés” dans le cur-
sus de L3 MASS. Je donne aussi de TD de ”Fonctions de plusieurs variables et calcul
différentiel” en L2 spécialité Physique et Physique-Chimie.
Au cours du premier semestre de l’année universitaire 2013-2014, j’ai enseigné 30
heures de TD aux étudiants de première année de l’école d’ingénieurs Télécom Lille. Cela
m’a permis à la fois de garder un contact quotidien avec les chercheurs de l’équipe MIIRE
dans laquelle j’avais effectué 6 mois de délégation CNRS, mais aussi d’expérimenter les
méthodes d’enseignement utilisées au sein de cette école d’ingénieurs. Contrairement à
ce qui est pratiqué à l’université, les enseignants de TD ne sont pas affectés à un groupe
particulier mais enseignent à tous les groupes selon un système de roulement. Ainsi les
étudiants côtoient tous les enseignants, et les enseignants tous les élèves. Cette orga-
nisation est possible car les fiches de travaux dirigés sont préparées à l’avance, et les
enseignants doivent s’y tenir. Cela permet un enseignement plus uniforme et responsa-
bilise les élèves.
Au premier semestre de l’année universitaire 2011-2012, j’ai été chargée des travaux
dirigés du module “Fondements de l’analyse”, ainsi que des travaux dirigés du mo-
dule “Fondements de l’algèbre” de première année, cursus Sciences pour l’Ingénieur.
J’ai également organisé des séances de soutien mathématique destinées aux élèves de
deuxième année de Sciences de la Vie désirant passer les concours des écoles vétérinaires.
Au premier semestre de l’année universitaire 2010-2011, j’ai enseigné la première partie
(24h) du cours du Master 2 de mathématiques pures, intitulé “Groupes et algèbres
de Lie”, dont Livio Flaminio enseignait la partie algèbres de Lie. Les notes de cours
sont disponibles en ligne sur ma page web : http://math.univ-lille1.fr/~tumpach,
rubrique enseignement, ainsi que 7 feuilles d’exercices que j’ai créées pour l’occasion.
Durant le second semestre des années universitaires 2008-2011, j’ai été en charge du
module d’algèbre linéaire de première année, filière Physique-Chimie, à l’Université Lille
1. Il s’agissait de dispenser le cours magistral, de créer les feuilles d’exercices pour les
travaux dirigés ainsi que leurs corrigés. Tout ce matériel pédagogique est à la disposition
des étudiants sur ma page web (ibid.) Ce libre accès aux cours et TD permet aux
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 7

étudiants de vérifier les cours qu’ils ont notés, rattrapper les cours ou TD qu’ils ont
ratés, mais aussi de disposer d’explications différentes de celles données en TD. En
outre les corrections d’exercices sont rédigées en anglais. Ceci pour deux raisons d’ordre
pédagogique : la première est pour lutter contre l’absentéisme en travaux dirigés (les
étudiants préfèrent venir en TD pour avoir des explications en français), la deuxième est
pour confronter progressivement les étudiants à l’anglais scientifique.
Durant le second semestre de l’année universitaire 2007-2008, j’ai dispené des travaux
dirigés de licence deuxième et troisième année, relatifs au cours d’analyse, au cours de
compléments de calcul différentiel, et au cours de géométrie projective.
Durant le premier semestre de l’année universitaire 2006-2007, j’ai été assistante du
cours de “Mesure et intégration” du Master de Mathématiques de l’École polytechnique
fédérale de Lausanne. Suite à une réorganisation de l’enseignement au sein de l’EPFL, ce
cours a été dispensé pour la première fois par J. Stubbe. Mon travail a consisté à créer les
feuilles d’exercices et leurs corrigés (une centaine d’exercices), et à aider les étudiants à
résoudre ces problèmes au cours de séances hebdomadaires (2h par semaine). Les sujets
traités dans ce cours sont : intégrale de Lebesgue, espaces Lp , réarrangements à symétrie
sphérique, transformée de Fourier. Une bonne coordination avec le professeur chargé du
cours a permis de faire en sorte que les exercices et le cours se complètent mutuelle-
ment. De nombreux théorèmes énoncés au cours ont été démontrés pendant les séances
d’exercices. C’est le cas en particulier du théorème de Carathéodory, du théorème de
complétude de Riesz des espaces Lp , de la séparabilité (resp. non-séparabilité) de Lp (Rn )
pour 1 ≤ p < +∞ (resp. L∞ (Rn )), du théorème de Radon-Nikodym, du théorème de
Plancherel, de la continuité des translations dans Lp (Rn ) pour 1 ≤ p < +∞. Les séries
d’exercices relatives à ce cours sont disponibles sur ma page web (ibid.) Ce cours a été
cloturé par un examen écrit dont la correction m’incombait en partie.
J’ai également encadré durant ce premier semestre de l’année universitaire 2006-2007,
les séances d’exercices du module d’Analyse I pour les élèves ingénieurs de l’EPFL (2h
par semaine). Les notions abordées dans ce cours sont : suites et séries, fonctions d’une
variable réelle, calcul différentiel et calcul intégral.
Parallèlement aux cours mentionnés précédemment, j’ai été désignée expert pour le
cours intitulé “Algèbre tensorielle” dispensé par M. Troyanov. L’examen étant oral, cela
a consisté à faire passer des oraux sur deux jours aux étudiants inscrits à ce module.
Au second semestre de l’année universitaire 2005-2006, j’ai encadré des séances d’exer-
cices destinées aux étudiants de première année de l’École polytechnique fédérale de
Lausanne, section Mathématique (2h par semaine), ainsi que des séances d’exercices
destinées aux étudiants de deuxième année de l’EPFL, section Génie mécanique (2h par
semaine).
Au premier semestre de l’année universitaire 2005-2006, j’ai encadré des séances
d’exercices destinées aux étudiants de deuxième année de l’EPFL. Deux groupes étaient
sous ma responsabilité : un groupe de la section Informatique (2h par semaine), et un
groupe de la section Génie mécanique (2h par semaine). Le programme traité dans la
section Informatique suit le livre “Analyse avancée pour ingénieurs” de B. Dacorogna et
C. Tanteri. Les thèmes principaux abordés sont : courbes, surfaces, théorème de Stokes,
analyse complexe et analyse de Fourier. Dans la section Génie mécanique, au programme
précédent s’ajoutent la transformation de Laplace et les équations aux dérivées partielles
linéaires du deuxième ordre.
En qualité d’attachée temporaire d’enseignement et de recherche, j’ai assuré au cours
de l’année universitaire 2004-2005 des travaux dirigés de mathématiques au sein du Deug
MIAS et du Deug SV (96 h au total). J’ai eu en particulier en charge un groupe d’élèves
de l’institut de formation d’ingénieurs de l’Université Paris 11.
8 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH

BILAN DES ACTIVITÉS DE RECHERCHE


D’ALICE BARBARA TUMPACH

Mes recherches se situent à l’interface de la géométrie différentielle et de l’analyse


fonctionnelle, et portent sur la construction de structures géométriques (métriques rie-
manniennes, métriques hyperkählériennes, structures de Poisson, . . .) sur des variétés de
dimension infinie.
Il y a deux volets dans ma recherche. Le premier est appliqué et plus récent, et concerne
la géométrie de dimension infinie appliquée à la reconnaissance de formes (partie 8). Il
fut initié par une collaboration avec l’équipe MIIRE de l’école d’ingénieurs Télécom Lille
faisant partie du laboratoire d’informatique fondamentale de Lille. Cette collaboration
a été possible grâce à l’obtention d’une délégation CNRS de 6 mois et a été concrétisée
par la parution d’un article commun à une revue leader d’informatique (TPAMI).
Le second volet est théorique, et concerne la géométrie de diverses variétés de dimen-
sion infinie telles que la grassmannienne restreinte et l’espace de Teichmüller universel.
La partie 9 lui est consacrée.
Ces deux volets de ma recherche ne sont pas sans lien puisque l’espace de Teichmüller
universel est une complétion de l’espace des formes du plan, c’est-à-dire de l’espace des
contours de domaines de R2 (cf [14] et [8]).

8. Travaux en géométrie appliquée à la reconnaissance de formes

Dans ce qui suit une forme désignera une surface dans l’espace euclidien R3 . L’une des
difficultés pour comparer deux formes à l’aide d’un ordinateur est qu’une surface n’a pas
de paramétrisation canonique, mais qu’il est pratique pour implémenter la déformation
d’une surface d’avoir recours à une paramétrisation. Utiliser les surfaces paramétrées
pour la comparaison des formes nécessite donc un cadre permettant d’extraire ce qui est
intrinsèque aux formes par opposition à ce qui dépend des paramétrisations utilisées. Le
but de ma collaboration avec l’équipe MIIRE du LIFL était de répondre à la question
suivante : Quel est le cadre naturel dans lequel nous pouvons mesurer la déformation de
formes indépendamment de leurs paramétrisations ? L’article Gauge Invariant Frame-
work for Shape Analysis of Surfaces de la liste des publications répond à cette question.
Mathématiquement l’espace des formes homéomorphes à une forme modèle est une
variété de dimension infinie dont l’espace tangent en une surface donnée s’identifie aux
champs de vecteurs normaux à la surface. C’est aussi le quotient de l’espace des surfaces
paramétrées par le modèle modulo le groupe des difféomorphismes du modèle. C’est
donc le quotient d’une variété de dimension infinie par un groupe de Lie de dimension
infinie.
Dans nos travaux, nous ne sommes pas seulement intéressés par la comparaison et
l’identification de formes mais aussi par le processus de déformation menant d’une forme
à l’autre. Une métamorphose d’une forme à l’autre n’est rien d’autre qu’un chemin dans
l’espace des formes, auquel nous voulons associer une quantité telle qu’une longueur. Bien
sûr cette quantité doit être indépendante des paramétrisations utilisées pour implémenter
cette métamorphose.
Pour illustrer l’idée que nous avons mise en application dans notre article, considérons
la suite de formes présentée dans la figure 1 : une sphère à deux bosses est transformée
en une autre sphère bosselée. Durant le processus de transformation, seul le change-
ment de forme nous importe (illustré par l’ombre des surfaces figurant en bas de la
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 9

figure). La façon dont les surfaces sont paramétrées durant la métamorphose nous im-
porte peu. La paramétrisation d’une surface est illustrée par une grille sur la surface
(sur une surface sphérique les lignes correspondent aux parallèles et aux méridiens).
Deux surfaces paramétrées correspondent à la même forme si et seulement si elles ne
diffèrent que par un changement de grille, i.e. par l’action d’un élement du groupe des
difféomorphismes de la surface. Ainsi au-dessus de chaque forme il y a une infinité
de surfaces paramétrées, correspondant à la fibre de l’espace quotient des surfaces pa-
ramétrées par le groupe de difféomorphismes du modèle. Sur la figure 1, deux chemins
de surfaces paramétrées correspondant au même processus de transformation sont des-
sinés. Nous voudrions que les quantités physiques mesurées sur le chemin de surfaces
soient indépendantes des paramétrisations utilisées. En particulier la longueur des deux
chemins de surfaces paramétrées correspondant au même processus de transformation
doit être la même. Il est à noter que pour passer du premier chemin au second, nous
avons utilisé une reparamétrisation différente à chaque pas de temps (et non pas une re-
paramétrisation constante au cours du temps). L’idée est alors la suivante : dans l’espace
des surfaces paramétrées il y a des directions qui contribuent au changement de forme
(la direction horizontale sur la figure 1 en est une) et des directions qui correspondent
seulement à un changement de paramétrisation et ne contribuent aucunement au chan-
gement de forme (ce sont les directions tangentes aux fibres, illustrés par les directions
verticales sur la figure 1). Ainsi si l’on veut mesurer seulement le changement de forme
le long d’un chemin de surfaces paramétrées, monter dans la fibre ne devrait rien coûter.
La structure mathématique dont il faut naturellement munir l’espace tangent aux sur-
faces paramétrées pour répondre à la question posée est donc un produit scalaire positif
dégénéré (invariant par le groupe de difféomorphismes du modèle), dont le noyau est
exactement l’espace tangent aux fibres. Cette métrique riemannienne dégénérée est un
objet un peu exotique pour les informaticiens et dont la manipulation posent certains
problèmes délicats.
Une fois le cadre mathématique posé, nous nous sommes heurté à des difficultés
émanant du passage de la dimension infinie théorique à la dimension finie utilisée par les
ordinateurs : discrétisation de surfaces, approximation des courbures, base significative
de déformation des formes (l’espace tangent à l’espace des formes étant de dimension
infinie, il a fallu constituer une base suffisamment grande de déformations pour traiter
les formes considérées mais ne prenant pas une place mémoire trop grande). Des choix
ont dû être faits pour optimiser le temps de calcul tout en gardant une certaine précision.
Un exemple de classification de surfaces en catégories selon leurs distances respectives
est illustré dans la figure 2. Néanmoins les limites de ce travail de collaboration résident
dans la complexité de l’algorithme et l’énormité des données manipulées. Implémenté
en Matlab, notre programme demeure lent et bien qu’il s’applique en théorie à toutes
sortes de surfaces, il ne permet pas en pratique de comparer des surfaces réelles tels des
visages ou des corps humains. Une transcription en C ou C++ et une parallélisation sont
nécessaires. Ces améliorations du programme ont été proposées comme sujet de stage à
des étudiants de Master 2 de calcul scientifique. Ces stages devraient débuter en février
prochain.
10 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH

[F(0)] [F(t)] [F(1)]

F(t) o ɤt
F(1) o ɤ1

F(0) o ɤ0

F(t) F(1)
F(0)
!me (t)

Figure 1. Une métamorphose entre deux formes est illustrée par une suite
de surfaces grisées. Elle peut être relevée de différentes manières en une
déformation de surfaces paramétrées. Au dessus de chaque surface grise est
la fibre constituée de toutes les paramétrisations possibles de cette surface.

Figure 2. Un exemple de classification de surfaces et le dendrogramme as-


socié. Trois classes apparaissent : les pièces d’échecs (1–5), les sphères bosselées
(6–9), et la sphère ronde (10).
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 11

9. Travaux en géométrie théorique de dimension infinie

Introduction.
Une structure kählérienne sur une variété banachique réelle est la donnée d’une
métrique riemannienne g (a priori faiblement riemannienne, i.e. ne réalisant qu’une in-
jection de l’espace tangent dans son dual et non un isomorphisme) et d’une structure
complexe formellement intégrable J, telles que la forme symplectique ω := g(J· , ·) soit
fermée. Une variété hyperkählérienne est une variété munie de deux structures complexes
qui anti-commutent et d’une métrique riemannienne qui soit kählérienne relativement
à chacune d’elles. En outre, une structure hyperkählérienne détermine une 2-sphère de
structures kählériennes. De plus, distinguer une des structures complexes permet de
regarder une variété hyperkählérienne comme une variété symplectique complexe (i.e.
munie d’une 2-forme fermée non-dégénérée à valeurs dans le corps des nombres com-
plexes).
Les exemples de base de variétés hyperkählériennes sont les espaces tangents des
espaces projectifs complexes, que l’on peut voir comme des espaces projectifs “com-
plexifiés”. Plus généralement, toute orbite coadjointe d’un groupe de Lie complexe semi-
simple possède une structure hyperkählérienne compatible avec la structure symplectique
complexe de Kirillov-Kostant-Souriau ([12], [13], [4], [11]). De même, l’espace tangent
de toute variété de drapeaux possède une structure hyperkählérienne compatible avec
la forme symplectique de Liouville ([4]). Bien que ces objets soient de dimension finie,
leurs structures hyperkählériennes proviennent de quotients hyperkählériens de dimen-
sion infinie reliés à des espaces de solutions des équations de Nahm. De ce fait, ces struc-
tures hyperkählériennes ne sont pas explicites en général. O. Biquard et P. Gauduchon
construisent dans [5] les métriques hyperkählériennes des espaces cotangents des es-
paces hermitiens symétriques, et dans [6] les métriques hyperkählériennes des orbites
coadjointes complexifiées d’orbites hermitiennes-symétriques de groupes de Lie com-
pacts semi-simples en établissant des formules explicites pour les potentiels kählériens.
Dans [7], ces mêmes auteurs identifient ces structures hyperkählériennes, montrant ainsi
que l’espace cotangent et l’orbite complexe sont les deux facettes d’un même objet hy-
perkählérien qui apparaissent selon la structure complexe distinguée. Ainsi, dans le cas
hermitien-symétrique, les structures hyperkählériennes mentionnées plus haut revêtent
un caractère concret.
Les travaux d’O. Biquard et de P. Gauduchon précédemment cités ont été pleinement
généralisés au cas de la dimension infinie dans notre travail de thèse. Des produits
dérivés issus des diverses étapes aboutissant à cette généralisation apportent un éclairage
nouveau sur la théorie de dimension finie. C’est le cas en particulier du théorème de
décomposition de Mostow d’un L∗ -groupe, et de la fibration d’une orbite coadjointe
complexifiée sur une orbite de type compact qui en découle. Le travail post-doctoral
(section 9.5 ci-dessous) a permis en particulier de mettre en évidence des propriétés
strictement liées à la dimension infinie des groupes rencontrés. Nous mentionnerons par
exemple le fait que les sous-algèbres de Cartan de l’algèbre de Lie du groupe unitaire
restreint ne sont pas conjuguées sous le groupe unitaire restreint.
La grassmannienne restreinte introduite par G. Segal et G. Wilson en relation avec
les systèmes intégrables issus des équations de Korteweg-de Vries et de Kadomtsev-
Petviashvili ([20]) est un objet central de la géométrie de dimension infinie, au même
titre que l’espace projectif d’un espace de Hilbert. Cette variété hilbertienne contient
en particulier les groupes de lacets ([18]) et les orbites coadjointes kählériennes du
groupe de Virasoro ([18], [19]). L’espace de Teichmüller universel, contenant les espaces
12 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH

de Teichmüller des surfaces de Riemann, s’y injecte de manière holomorphe ([21]). La


grassmannienne restreinte est également en relation étroite avec la seconde quantifica-
tion fermionique ([28]). En outre, elle constitue un exemple simple d’espace hermitien-
symétrique de dimension infinie, et il était naturel d’étendre d’abord les résultats d’O. Bi-
quard et P. Gauduchon mentionnés plus haut à cet exemple particulier (voir section 9.1
ci-dessous). La théorie générale en dimension infinie que nous avons obtenue (pour une
action coadjointe affine) est décrite dans la section 9.4. Elle a pu être mise en place en
particulier grâce à une généralisation du théorème de Mostow (section 9.3). Les objets
concernés par cette théorie sont décrits grâce à la classification des orbites hermitiennes-
symétriques irréductibles dont il est question dans la section 9.2. Enfin, la relation entre
la grassmannienne restreinte et la théorie des espaces de Banach Lie-Poisson initiée par
A. Odzijewicz et T. Ratiu dans [17] est établie dans [2] et décrite dans la section 9.5.

9.1. Réduction hyperkählérienne banachique et Grassmannienne restreinte.


Le chapitre 1 de [22] et la publication [23] sont consacrés à la construction par
réduction hyperkählérienne d’une famille à un paramètre de variétés hilbertiennes qui
s’identifient, en fonction de la structure complexe distinguée, soit à l’espace cotangent
de la grassmannienne restreinte définie par G. Segal et G. Wilson, soit à une complexi-
fication naturelle de cette grassmannienne. Les potentiels kählériens de ces variétés sont
calculés par le biais de la théorie de préquantisation de Kostant-Souriau.
La grassmannienne restreinte Grres d’un espace de Hilbert polarisé H = H+ ⊕ H−
est la variété hilbertienne des sous-espaces fermés W de H tels que la projection or-
thogonale de W sur H+ soit un opérateur de Fredholm (i.e. proche d’un opérateur
inversible) et la projection orthogonale de W sur H− soit un opérateur Hilbert-Schmidt
(i.e. proche de 0). La complexification naturelle de la grassmannienne restreinte s’iden-
tifie aux paires (P, Q) de sous-espaces de dimension et codimension infinies de H, en
somme directe, telles que P appartienne à Grres , Q à la grassmannienne duale Gr∗res
(obtenue en échangeant les rôles de H+ et H− ). Le potentiel kählérien de cette variété
s’exprime naturellement en fonction des angles caractéristiques formés par une telle paire
de sous-espaces.
Les difficultés rencontrées dans l’établissement de ces résultats proviennent du cadre
banachique de la réduction hyperkählérienne effectuée : la variété initiale est une variété
banachique non hilbertienne munie d’une action tri-hamiltonienne d’un groupe de Lie
banachique. Afin d’assurer que le quotient possède de bonnes propriétés géométriques
(et pas seulement des structures formelles), il est nécessaire d’établir l’existence de
supplémentaires topologiques intervenant dans les différentes notions telles que sub-
mersion, sous-variété, quotient... Rappelons que dans le cas d’une variété banachique
faiblement riemannienne, un sous-espace de l’espace tangent et son orthogonal ne sont
pas forcément en somme directe.

9.2. Orbites coadjointes affines hermitiennes-symétriques d’un L∗ -groupe.


La classification des espaces hermitiens-symétriques de dimension infinie a été ob-
tenue par W. Kaup dans [9] sur la base d’une caractérisation algébrique des variétés
banachiques complexes simplement connexes et symétriques en termes de triplets de
Jordan hermitiens. Nous donnons (théorème 28 = 2.4.1. de [22], et [26]) la classification
des orbites coadjointes affines hermitiennes-symétriques irréductibles de dimension in-
finie des L∗ -groupes simples de type compact que nous avons obtenue en généralisant
la démonstration de dimension finie de J. Wolf ([27]) basée sur la notion de racine de
type non-compact. Ce résultat montre a posteriori que tout espace hermitien-symétrique
irréductible est une orbite coadjointe affine d’un L∗ -groupe (et pas nécessairement une
orbite coadjointe au sens classique du terme comme c’est le cas en dimension finie, cf
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 13

théorème 8.89 de [3]). Il en découle que tout espace hermitien-symétrique est un espace
homogène d’un sous-groupe hilbertien du groupe des isométries, qui est un sous-groupe
strict en dimension infinie. En particulier, le groupe des isométries de la grassmannienne
restreinte contient le groupe de Lie banachique linéaire restreint GLres , défini comme le
plus grand sous-groupe du groupe des opérateurs inversibles qui préserve Grres . Cepen-
dant la grassmannienne restreinte est munie d’une action transitive du groupe hilbertien
U2 o Z ( GLres , où U2 est le groupe unitaire formé d’éléments qui diffèrent de l’identité
par des opérateurs Hilbert-Schmidt.

9.3. Théorème de décomposition de Mostow et applications.


Le théorème de Mostow auquel nous faisons référence s’énonce comme suit. Soient G
un groupe de Lie connexe compact semi-simple, dont l’algèbre de Lie g se décompose en
g = k ⊕ m, où k vérifie [X, [X, Y ]] ∈ k pour tous X et Y dans k. Soit GC le groupe
complexifié de G, d’algèbre de Lie g ⊕ ig. Alors GC est homéomorphe au produit
G. exp im. exp ik. La démonstration de Mostow utilise la compacité de G et nous en
donnons une généralisation au cas où G est un L∗ -groupe semi-simple de type compact,
basée sur la complétude de son algèbre de Lie (section 2.5 de [22], et théorème 1.1 de
[25]).
Nous en déduisons que toute orbite complexifiée d’une orbite coadjointe d’un groupe
de Lie semi-simple de type compact est fibrée sur l’orbite de type compacte (théorème 2.1
de [25]), ainsi que la version de dimension infinie (plus restrictive) de ce résultat (théo-
rème 2.3 de [25]).
Une autre application est la suivante. Soit une variété munie d’une action d’un groupe
de Lie G possédant une application moment µ et qui s’étend en une action holomorphe
du groupe de Lie complexe GC . La surface stable Ms associée à un quotient kählérien
µ−1 (ξ)/G (où ξ appartient au dual de l’algèbre de Lie de G) est définie comme la réunion
des orbites sous GC rencontrant la surface de niveau µ−1 (ξ). Nous utilisons le théorème
de décomposition de Mostow pour construire une fibration de la surface stable au-dessus
de la surface de niveau (théorème 3.3 de [25]).

9.4. Structures hyperkählériennes.


L’orbite complexifiée d’une orbite coadjointe affine O hermitienne-symétrique d’un
L∗ -groupe G semi-simple de type compact d’algèbre de Lie g est définie comme l’orbite
de n’importe quel point de O sous l’action coadjointe affine du L∗ -groupe complexe GC
d’algèbre de Lie g⊕ig. Nous montrons que dans le cas hermitien-symétrique, la fibration
de OC au-dessus de O issue du théorème de Mostow possède des propriétés métriques
particulières : la distance d’un point y ∈ OC à l’orbite de type compact possède un
unique minimum, et il est réalisé par la projection de y sur O (théorème 3.1 de [24]).
La situation de dimension infinie est donc identique à celle décrite dans la proposition 1
de [6], à ceci près que l’action du groupe n’est plus linéaire mais affine. En généralisant
les calculs de [6] au cas d’une action affine, nous montrons que toute orbite complexifiée
d’une orbite coadjointe affine hermitienne-symétrique d’un L∗ -groupe semi-simple de
type compact possède une structure hyperkählérienne compatible avec la forme sym-
plectique de Kirillov-Kostant-Souriau (théorème 4.1 de [24]). Une identification adaptée
de l’orbite complexifiée et de l’espace tangent de l’orbite de type compact permet de
transcrire cette structure en termes d’espace (co-)tangent en court-circuitant les calculs
de [5]. Nous retrouvons ainsi, comme cas particulier, les structures hyperkählériennes
de l’orbite complexifiée de la grassmannienne restreinte et de l’espace cotangent de la
grassmannienne restreinte établies dans le chapitre premier de la thèse et dans [23] (pa-
ragraphe 9.1 ci-dessus).
14 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH

9.5. Espaces de Banach-Lie Poisson.


Dans l’article [2] commun avec D. Beltiţă et T. Ratiu, nous montrons en particulier
que la composante connexe de la grassmannienne restreinte contenant H+ est symplec-
tomorphe : d’une part à une feuille symplectique d’un espace Hilbert Lie-Poisson obtenu
par extension centrale de l’algèbre de Lie u2 du groupe U2 constitué des opérateurs uni-
taires qui diffèrent de l’identité par des opérateurs Hilbert-Schmidt ; et d’autre part à
une feuille symplectique d’un espace Banach Lie-Poisson (ũres )∗ obtenu en considérant
le prédual de l’extension centrale de l’algèbre de Lie ures du groupe unitaire restreint
Ures ⊂ GLres .
Nous nous intéressons ensuite à la question suivante : Est-ce que la distribution ca-
ractéristique de l’espace Banach Lie-Poisson (ũres )∗ est intégrable ? La principale dif-
ficulté est de montrer que le groupe d’isotropie d’un élément de (ũres )∗ pour l’action
coadjointe affine correspondant à l’extension centrale est un sous-groupe de Lie du
groupe unitaire restreint, ou de manière équivalente que l’algèbre d’isotropie admet un
supplémentaire topologique dans ures . Rappelons qu’un espace de Banach dans lequel
tout sous-espace vectoriel fermé admet un supplémentaire fermé est isomorphe à un
espace de Hilbert (voir [15]), ce qui n’est bien sûr pas le cas de ures . Une réponse posi-
tive à la question ci-dessus montrerait une propriété très particulière de la distribution
caractéristique. Nous apportons des réponses partielles à cette question, en montrant
que pour une grande classe d’éléments ρ de (ũres )∗ le groupe d’isotropie Uρ est un sous-
groupe de Lie de ures . Les difficultés que nous avons rencontrées sont liées à certaines
“pathologies” du groupe unitaire restreint Ures (que nous avons aussi décrites), comme
le fait qu’il ne soit pas borné ou que les sous-algèbres de Cartan de son algèbre de Lie
ures ne sont pas Ures -conjuguées.
9.6. Structures hyperkählériennes et espace de Teichmüller universel.
Le but de mon travail de collaboration avec T. Ratiu et F. Gay-Balmaz est la mise
en commun de connaissances complémentaires, sur la construction de structures hy-
perkählériennes d’une part, et sur l’espace de Teichmüller universel d’autre part, afin de
mieux comprendre l’injection de l’espace de Teichmüller universel dans le disque de Sie-
gel. Un grand travail de vulgarisation a été effectué, notamment pour rendre les résultats
de [5], [6], [7] et [23], [24] accessibles à des non-spécialistes. Il en résulte un article en
cours de rédaction qui s’articule comme suit :
(1) Rappel de la définition de l’espace de Teichmüller universel T (1), de son identifica-
tion avec l’espace quotient du groupe des homéomorphismes quasi-symétriques du
cercle par le groupe de Möbius, ainsi que de sa structure de variété hilbertienne
(à une infinité non-dénombrable de composantes connexes) introduite dans [21]. La
composante connexe de l’élément neutre est notée T0 (1).
(2) Différentes réalisations du disque de Siegel restreint de dimension infinie : comme
sous-ensemble de l’ensemble des polarisations isotropes sur un espace de Hilbert
symplectique, comme sous-ensemble de l’ensemble des structures complexes compa-
tibles sur un espace de Hilbert symplectique, comme sous-ensemble de l’espace des
opérateurs Hilbert-Schmidt entre deux espaces de Hilbert, comme espace homogène
sous le groupe symplectique restreint, comme espace hermitien-symétrique. Nous
montrons en outre que l’espace de Siegel restreint est une orbite coadjointe (au sens
classique du terme) de l’extension centrale du groupe symplectique restreint. Toutes
ses réalisations sont munies d’une action naturelle du groupe symplectique restreint,
et les identifications entre ces divers espaces sont équivariantes.
(3) Injection équivariante de la composante connexe T0 (1) de l’espace de Teichmüller
universel dans le disque Siegel restreint. Nous montrons en particulier que T0 (1)
RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH 15

est une sous-variété (au sens le plus fort du terme) du disque de Siegel restreint.
Les propriétés de cette sous-variété sont encore à l’étude (calcul de la second forme
fondamentale etc...).
(4) Le disque Siegel restreint étant un espace hermitien-symétrique de type non-compact,
il est naturel d’étendre les résultats de [5], [6], [7] et [23], [24] à ce type d’espace.
Nous obtenons une métrique hyperkählérienne sur l’espace cotangent du disque de
Siegel restreint, définie dans un voisinage de la section nulle. Le calcul explicite de
l’opérateur de Christoffel (généralisant les coefficients de Christoffel en dimension
infinie) de la métrique obtenue est mené à bien.
(5) Étant donné qu’entre deux points du disque de Siegel restreint il ne passe qu’une
et une seule géodésique, l’espace tangent du disque de Siegel restreint s’identifie au
produit de deux copies du disque de Siegel restreint. Un paragraphe permettant de
lire la métrique hyperkählérienne construite au paragraphe précédent sur le produit
de deux copies de l’espace de Siegel restreint est encore à élaborer.
(6) Un appendice détaille les propriétés de la théorie des racines utilisées pour montrer
les résultats de l’article.
9.7. Groupes de Poisson-Lie banachiques.
Le but de mon travail sur les groupes de Poisson-Lie banachiques (bientôt disponible)
est de définir des objets mathématiques permettant une meilleure compréhension de la
relation entre la grassmannienne restreinte et les équations du type KdV (mise en lumière
notamment dans [20]). Nous définissons la notion de bialgèbre de Lie banachique, et de
groupe de Poisson-Lie banachique. Après avoir donné les propositions de base et les
exemples permettant de comprendre les notions introduites et leurs particularités en
dimension infinie, nous réalisons la grassmannienne restreinte comme espace quotient
d’un groupe de Poisson-Lie banachique. Nous nous intéressons maintenant à expliciter,
dans ce contexte, les équations de Lax qui lui sont associées. Nous aimerions également
faire le lien avec l’article [10].
La définition d’une bialgèbre de Lie banachique s’accorde avec la définition d’un espace
de Banach Lie-Poisson introduite dans [17] et étudiée en particuler dans [2] en relation
avec la grassmannienne restreinte (cf paragraphe 9.5 ci-dessus). En effet, une bialgèbre
de Lie banachique est un cas particulier d’espace de Banach Lie-Poisson. Il est à noter
que la notion de bialgèbre de Lie banachique est naturellement plus générale que celle
de triplet de Manin, à cause de la non-refléxivité de certains espaces de Banach.
Pour p et q tels que 1 < p < ∞, 1 < q < ∞ et p1 + 1q = 1, le couple (up , bq ), où up
est l’algèbre de Lie banachique des opérateurs anti-hermitiens sur un espace de Hilbert
H appartenant à l’idéal de Schatten Lp (H) et bq est l’algèbre de Lie banachique des
opérateurs triangulaires supérieurs (relativement à une base donnée de H) appartenant
à l’idéal de Schatten Lq (H), forme un exemple de bialgèbre de Lie banachique. En
effet, la trace du produit de deux opérateurs permet d’identifier bq avec le dual de up
et les crochets de ces deux algèbres de Lie sont compatibles en un sens qu’il n’est pas
utile de détailler ici. Par contre, contrairement à l’intuition que l’on pourrait avoir en
considérant ces notions en dimension finie, le couple (u1 , b∞ ) n’est pas une bialgèbre de
Lie banachique. Cet anomalie provient du fait que la projection d’un opérateur à trace
sur sa partie triangulaire supérieure n’est pas nécessairement un opérateur à trace.
16 RAPPORT D’ACTIVITÉ D’ALICE BARBARA TUMPACH

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