Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Objectifs de l’unité
© Fotolia rochagneux
RÉSUMÉ DE L'UNITÉ
Tu vas découvrir comment étaient bâtis les ouvrages d’art à l’époque du Moyen Âge et comment ces méthodes ont
évolué à travers le temps.
SÉANCE 1
Le château de Guédelon 5
SÉANCE 2
Le viaduc de Garabit 13
SÉANCE 3
Le viaduc de Millau 16
Objectifs de la séance
Exercice 1
Vrai Faux
La fonction d’usage d’un avion est de transporter des personnes
rapidement.
JE DÉCOUVRE
Le château de Guédelon
Au cœur d’une épaisse forêt en Bourgogne, (entre Paris et Orléans), 45 ouvriers bâtissent actuellement un château
fort comme au Moyen Âge. Ces ouvriers utilisent les mêmes techniques de construction et les mêmes matériaux
que les bâtisseurs du XIIe siècle. Un chantier initié en 1997 et qui va durer 25 ans…
Le démarrage du chantier est supposé être en 1228 sous le règne de Louis IX, futur roi Saint-Louis.
Le commanditaire du château de Guédelon, Guilbert serait un petit seigneur. Son statut assez modeste dans la
hiérarchie féodale et ses moyens financiers limités l’obligent à faire construire un « petit » château, loin des dimen-
sions royales des châteaux du Louvre à Paris ou de Brie-Comte-Robert en Seine-et-Marne. On parlera alors de
château résidence pour parler de Guédelon.
Le château philippien
© http://www.guedelon.fr
Exercice 2
En t’aidant des indications ci-dessous, attribue le bon numéro à chaque endroit du château philippien.
Indication 1 : je suis la tour maîtresse, la tour la plus grosse du château. Je suis située au nord-est.
Indication 2 : je suis le châtelet d’entrée ; je suis composé de deux tours jumelles. Je me situe sur la façade sud.
Indication 3 : je suis la tour de la chapelle ; je me trouve à gauche du logis. Je me situe à l’angle nord-ouest.
Indication 4 : nous sommes les tours d’angle ; nous sommes de taille identique et sommes situés aux angles sud-
est et sud-ouest.
Indication 5 : je suis le logis seigneurial ; je suis un grand bâtiment adossé à la courtine nord.
1
3 5
6
© http://www.guedelon.fr
..... Tour d’angle ..... Logis seigneurial ..... Tour d’angle (droit)
Le choix du site
La principale fonction d’un château fort est la défense. Le lieu stratégique pour construire un château fort est donc
une colline au sol bien stable. En effet, la situation élevée du château permet ainsi de voir surgir l’ennemi d’assez
loin. Mais dans les pays de plaine, d’autres facteurs sont pris en compte pour l’implantation du château (présence
d’une route, d’un pont, …). Dans tous les cas de figure, les bâtisseurs essayent de trouver un endroit où il y a toutes
les matières nécessaires à la construction (forêt = bois, pierre, eau, sable, terre, …). Guédelon est situé au milieu de
la forêt, juste à côté d’une ancienne carrière de grès.
L’emplacement d’un château au Moyen Âge n’est jamais le fruit du hasard. Point stratégique pour contrôler un axe
ou une route, édifice permettant d’affirmer à la vue de tous son pouvoir et son autorité, l’implantation d’un futur
château résulte d’une logique précise. Guédelon n’échappe pas à la règle. Le choix du terrain a été déterminé par la
ressource de ce dernier en matières premières. Au Moyen Âge, les transports coûtent cher ; les nombreuses taxes
et les péages peuvent faire doubler la valeur des matériaux.
De plus, ces transports, réalisés par traction animale ou sur voies d’eau, rallongent considérablement le temps de
construction.
Il était donc nécessaire de trouver un terrain sur lequel les ouvriers auraient à leur disposition l’essentiel des maté-
riaux. Une forêt, une ancienne carrière de pierre, de la terre, du sable, de l’eau, …
Exercice 3
Question 1 - Pour la construction du château de Guédelon, où sont récupérés les matériaux ? Coche la bonne
réponse.
Dans le village voisin
Dans la forêt
Question 2 - Place dans le tableau les différents éléments de la liste en fonction de leur nature.
Sur place – Carrière sur place – Tuiles – Dans la forêt à côté – Charpente, échafaudage – Murs – Terre, sable – Bois
de chêne – Pierres, Grès
Lis les définitions qui suivent en apportant une attention particulières aux fonctions des différents éléments du
château.
Un lieu d’habitation : le roi ou le seigneur habitent le château. Sa famille et lui résident souvent dans un des endroits
les plus sécurisés du château. À Guédelon, il s’agit d’une tour d’angle appelée « tour du logis ».
La fonction principale du château fort étant d’assurer une protection contre des assaillants (ennemis), toute son
architecture est conçue dans le but de se défendre et de combattre les envahisseurs. Le château fort possède donc
de multiples éléments d’architecture des plus simples au plus sophistiqués.
Les remparts : ils sont constitués de courtines (partie de mur entre deux tours). À Guédelon, ces courtines mesure-
ront environ 9 mètres de haut et font déjà 2,50 mètres d’épaisseur.
© http://www.guedelon.fr
Exercice 4
Question 1 - Quelle est la fonction des différents éléments d’un château fort présentés dans le tableau ci-dessous.
Coche pour chaque élément la bonne réponse.
Pont dormant
Remparts
Logis
Chapelle
Douves
Cellier
Donjon
Salle de réception
© http://www.guedelon.fr
Les matériaux
a) La pierre
© http://www.guedelon.fr
Méthode d’extraction :
Après avoir observé le bloc pour déterminer les zones de rupture naturelle de la pierre (le ou les endroits où elle
se casse facilement et naturellement), les carriers (personnes qui travaillent dans les carrières) percent de façon
rectiligne plusieurs trous appelés « emboîtures ». Des coins en métal sont ensuite placés dans ces emboîtures. En
frappant par série dans les coins, l’onde de choc répétée provoque une cassure franche et nette du bloc.
Les plus beaux blocs, les plus durs, les plus homogènes servent à réaliser des linteaux, des voussoirs, des cor-
beaux, des assises de réalignement, …
Les blocs de moyenne qualité sont tout juste dégrossis par les tailleurs de pierre et sont affectés pour le montage
des courtines et des parements intérieurs.
© http://www.guedelon.fr
c) La terre et l’ocre
Sur le chantier, deux principales filières d’utilisation de la terre sont présentes : la terre
crue, qui servira dans la fabrication du mortier et du torchis et la terre cuite que l‘on
retrouvera dans les tuiles et carreaux de pavement.
© http://www.guedelon.fr
d) Le mortier
C’est la « colle » qui permet de sceller entre elles les pierres du château. Il est com-
posé de chaux, de terre tamisée et d’eau, selon un dosage précis. Il est impératif de
bien respecter les proportions des différents composants ; un mortier trop maigre,
qui n’aurait pas assez de chaux serait trop friable et n’assurerait pas sa fonction de
liant (colle).
© http://www.guedelon.fr
e) Le torchis
La terre crue est utilisée également pour la fabrication du torchis, mixture à base
de terre tamisée, d’argile de paille hachée et d’eau. Ce mélange composite servira à
remplir les ossatures à pans de bois des différents ateliers.
Un matériau composite est un matériau composé d’au moins deux éléments : la
matrice est le squelette de la structure et le renfort sert à solidifier la structure.
© http://www.guedelon.fr
Exercice 5
La Le Le
La scie La hache Le bois La pierre
tronçonneuse torchis mortier
© http://www.guedelon.fr
Cage à écureuil : cet instrument de levage est composé d’une double roue en
bois. Sa rotation est assurée par la marche d’un ou de deux hommes situés à
l’intérieur. L’énergie ainsi transmise à un bras-levier permet de lever de très
lourdes charges.
Une seule personne dans la cage à écureuil peut hisser à plusieurs mètres de
hauteur des pierres de 300 à 400 kg.
© http://www.guedelon.fr
b) La force humaine
Les personnes fournissent une grande partie de l’énergie nécessaire à la
construction.
© http://www.guedelon.fr
Les boulins : pièces de bois ancrées à l’horizontale dans les murs et qui
soutiennent les plateaux d’échafaudages. La partie oblique (penchée) est
appelée jambette.
À Guédelon ou sur de vieux châteaux, on peut voir des trous carrés dans
les murs ; ce sont les traces d’anciens échafaudages appelés trous de
boulin.
© http://www.guedelon.fr
Exercice 6
Observe les dessins ci-dessous, puis, attribue le bon numéro à chaque instrument de mesure.
1 2 3 4
5 6 7 8
© http://www.guedelon.fr
Exercice 7
SÉANCE 2
Le viaduc de Garabit
À travers la découverte du viaduc de Garabit, créé à la fin du 18e siècle par Léon
Boyer, tu vas découvrir des techniques et le travail de matériaux bien différents
de ceux utilisés au Moyen Âge.
Objectifs de la séance
JE DÉCOUVRE
À la fin du Second Empire, à la période où la France connaît un essor économique important, notamment grâce à
son commerce et à son industrie, les lignes ferroviaires pour les transports sont en développement. Le projet de
relier la ville de Béziers à la ville de Paris en utilisant un réseau déjà en fonctionnement, en passant par certaines
villes du Massif Central (Aurillac, Clermont-Ferrand), est destiné à rompre l’isolement du Massif Central afin qu’il
puisse participer aux échanges de marchandises (vins languedociens…).
La ligne Marvejols-Neussargues, nouvellement créée, constitue dans ce contexte un outil d’échange économique
important, notamment pour les négociants en vin souhaitant acheminer leur production (rapidement et sans
secousses !) vers la région parisienne. Le relief très accidenté du Cantal (département 15) va obliger les ingénieurs
à entreprendre la construction de nombreux ouvrages d’art (ponts, tunnels) mais, la principale difficulté va être le
franchissement des gorges de la Truyère.
Pendant des siècles, le Massif Central ne disposait pas de grandes voies de communication, à cause des fortes
pentes à gravir de chaque côté des rivières. De part et d’autre de la Truyère s’étend un plateau sur lequel la voie
peut se développer sans difficultés. Pourquoi donc ne pas franchir la rivière au moyen d’un ouvrage d’art qui évite-
rait les inconvénients des fortes pentes ?
Sur la ligne Marvejols-Neussargues, ce fut chose faite avec le viaduc de Garabit, qui permet de franchir les gorges
de la Truyère. Ce viaduc de Garabit est l’œuvre de Léon Boyer, ingénieur et visionnaire.
Alors que nombre de ses collègues ont déjà planché sur le sujet sans y trouver de solution satisfaisante, le jeune
ingénieur lozérien (habitant la Lozère), âgé de 27 ans, va résoudre ce problème de franchissement de la vallée de la
Truyère.
L’associé de Gustave Eiffel, Théophile Seyrig est, quant à lui, à l’origine de l’idée novatrice de l’arc pour ce genre
de pont.
Le viaduc de Garabit fut longtemps le plus grand ouvrage métallique du monde. Sa construction a commencé en
1880 et a duré 4 ans.
J’APPRENDS
Les 20 000 m3 de granit blanc des fondations des culées et les 3 000 tonnes de fer furent acheminés jusqu’à Gara-
bit par des chevaux et des bœufs. Les matériaux arrivaient au pied des échafaudages sur de petits chariots à deux
roues basses, traînés par des bœufs. La Truyère fournissait le sable et l’eau. Cette dernière était puisée par l’inter-
médiaire d’une machine à vapeur installée sur la rive gauche et circulait dans des conduites en fer.
La pierre employée est le granit de la Garde, en Lozère. On commence à le trouver à une dizaine de kilomètres du
chantier et son domaine s’étend sur un rayon de plus de 15 kilomètres. Les moellons de parement et les pierres
de taille proviennent des carrières situées sur la rive gauche. Pour tirer un chariot, une seule paire de bœufs par
diable suffit mais il en faut deux sur la rive droite où seul existe un très mauvais chemin ouvert pour l’occasion. Les
moyens de l’époque restent très rudimentaires.
Les hommes et les animaux s’allient pour faire le travail des machines d’aujourd’hui. Pour le transport des maté-
riaux, on ne disposait toujours que de la traction animale.
Les pièces de fer destinées au viaduc de Garabit sont usinées dans les locaux de la compagnie Eiffel à Levallois Per-
ret, transférées des ateliers à la gare la plus proche en camions hippomobiles (tirés par un ou plusieurs chevaux)
puis acheminées jusqu’à la gare de Neussargues. Les 34 kilomètres restants sont parcourus par de lourds attelages
composés de 6 à 8 chevaux.
Exercice 1
Le La
Le bois L’eau Le sable Le métal
granit céramique
Quels sont les principaux maté-
riaux utilisés pour réaliser le viaduc
de Garabit ?
Exercice 2
Provenance
La construction du viaduc
Exercice 3
1. Observe la première photo du viaduc de Garabit ci-dessus. D’après toi, de quel type de pont s’agit-il ? (coche la
bonne réponse)
Vocabulaire :
Travée : partie du tablier comprise entre deux piles.
Semelle : base large d’une pile.
Culée : extrémité d’un pont ou d’un viaduc, qui lui sert d’appui.
En t’aidant du texte et du vocabulaire de la page précédente, attribue le bon numéro à chaque endroit.
3 4 5
1
2
6
7
© wikipedia.org J.THURION
..... Culée
Viaduc de la Truyère
SÉANCE 3
Le viaduc de Millau
À travers cette fois la création d’un des plus grands viaducs du monde, tu vas
découvrir comment, grâce aux techniques modernes, les Hommes ont pu réaliser
des prouesses depuis l’époque du château de Guédelon ou du viaduc de Garabit.
Objectifs de la séance
Le viaduc de Millau est un pont mesurant 2 460 mètres de longueur et 343 mètres
à son point le plus haut. C’est un des plus grands et des plus hauts ponts dans sa
catégorie.
Dans le prolongement de l’autoroute A75, il relie les villes de Clermont-Ferrand et
Béziers. Il permet ainsi de franchir facilement la vallée du Tarn, dans le départe-
ment de l’Aveyron et de réduire considérablement les embouteillages de la ville de
Millau.
Ce pont a nécessité 13 ans d’études techniques et économiques qui ont débuté en
1987 et 3 ans seulement de construction. Il a été mis en service en décembre 2004.
Financé par le groupe Eiffage, il aura coûté 320 millions d’euros.
© CEVM Eiffage/Foster&partners/Inconito
La largeur du tablier (là où passent les voitures) est de 32 mètres, c’est-à-dire l’équivalent de 17 hommes bras ten-
dus. Son poids est de 36 000 tonnes, ce qui représente 5 100 éléphants d’Afrique.
Exercice 1
1
2
© CEVM Eiffage/Foster&partners/Inconito
J’APPRENDS
Exercice 2
En t’aidant d’Internet, retrouve les ouvrages conçus par les deux architectes Michel Virlogeux et Sir Norman Foster
en complétant les étiquettes par leur numéro correspondant
© wikimédia © Fotolia
1 2
3 4
5 6
..... Michel Virlogeux -Pont de l’île de Ré ..... Sir Norman Foster-Hearst Tower de New York
..... Michel Virlogeux-Pont de Normandie ..... Sir Norman Foster-British Museum de Londres
Deux chantiers sont installés sur chaque rive. Ainsi débute la construc-
tion du tablier. Ces deux chantiers ont permis aux ouvriers de ne pas
travailler en hauteur pour la construction de celui-ci.
Le lançage
© Wikimédia Nepomuk
Il n’aura fallu que trois mois pour mettre en place les pylônes.
Les haubans
Un premier toron est passé dans le hauban qui est ensuite hissé à son emplacement définitif. Ce toron est
directement ancré au pylône. Les autres torons sont ensuite amenés grâce à une navette avant d’être tendus.
© CEVM Eiffage/Foster&partners/Inconito
À l’aide des indications du texte que tu viens de lire et de la frise chronologique, complète le tableau indiquant les
étapes de la construction du viaduc de Millau par les réponses suivantes :
Application du revêtement sur le tablier – Fabrication et lançage du tablier – Mise en place des pylônes – Élévation
des piles.
Exercice 4
Entoure les bonnes propositions correspondant aux numéros pour compléter correctement le texte.
Le viaduc de Millau relie les deux grandes villes suivantes : (1) et (2). Il a fallu (3) ans d’études et (4) ans pour le
construire. Il mesure (5) mètres de longueur. Le tablier mesure (6) mètres de large. Sa hauteur maximale atteint (7)
mètres.
Il est constitué d’un (8) où passent les voitures. Les (9) sont au nombre de 7. Les (10) permettent de soutenir le
tablier.
(1) Clermont-Ferrand – Paris
(2) Béziers – Nice
(3) 3 – 13 – 15
(4) 3 – 13 – 15
(5) 343 – 2 460 – 2 800
(6) 32 – 35 – 40
(7) 343 – 2 460 – 2 800
(8) pylônes – tablier – haubans – piles
(9) pylônes – tablier – haubans – piles
(10) pylônes – tablier – haubans – piles
Les principaux matériaux utilisés pour la construction du viaduc sont (1) et (2).
(1) le bois – l’acier – le zinc
(2) le bois – le béton – la pierre