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Mémoire
De fin d’études en vue de l’obtention du diplôme
De Master en Sciences Agronomiques.
Spécialité : Aménagement Hydro-Agricole
Sujet
Présenté par :
Mr. Cadi Abdelkrim Adel
Les membres de jury
Président : H. Mekaoussi MAA U.Batna1
Promoteur : D. Bengora MAA U.Batna1
Examinateur : M. Amiour MAA U.Batna1
paradis.
A Mlle. H. Mekaoussi d’avoir bien voulu présider les membres du jury mais aussi
pour sa gentillesse et pour l’intérêt qu’elle a porté pour mon mémoire.
Mes sincères remerciement a Mr. M. Amiour qui n’a jamais douter de mes
capacités et à qui je dois ce master et qui a bien voulu examiner mon travail.
Enfin, j’adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, qui
m’ont toujours encouragé et soutenu.
والواقع أن هذا الحجم البالغ 55 000نقطة أظهر تشابها كبيرا مع المسﺢ المرجعي بدراسة طبيعة المعطيات
وتغيراتها المكانية والتحقق من صحة أداء النموذج.
الكلمات الدالة :الطمي ،دراسة المتغيرات ،كريجينﺞ ،التحقق من صحة أداء النموذج ،أخذ العينات.
Abstract
The management of reservoir dams is of certain importance because it is now of interest to all
water stakeholders (designers and manager of water mobilization works) given the economic
constraints, the increasing demand of water and the vulnerability of dams to siltation. However,
monitoring dam siltation is carried out by laborious and time-consuming bathymetric surveys.
Through this work we will try to reduce the number of points of bathymetric surveys, by
applying the tools of geostatistical analysis, in order to increase their frequencies of realization
and therefore allow dam managers to regularly monitor the silting status of the reservoirs.
To do this, we compared the results of the geostatistical analysis of the all dataset of the
reference bathymetric survey and the 10 random scenarios of reduction in the size of this survey.
This study showed that reducing the number of measurement points from 135057 to 55000 has
a very small impact on the geostatistical reliability criteria. Indeed, this size of 55000 points
showed a great similarity with the reference bathymetric survey from the study of normality,
from variography to cross-validation.
Pour cela, nous avons comparé les résultats de l’analyse géostatistique de l’ensemble des
données du levé bathymétrique de référence et les 10 scénarios aléatoires de réduction de la
taille de ce levé. Cette étude nous a permis de démontrer que la réduction du nombre de points
de mesure de 135 057 à 55 000, a un impact très faible sur les critères géostatistiques de fiabilité.
En effet, cette taille de 55 000 points a montré une grande similitude avec le levé bathymétrique
de référence depuis l’étude de la normalité, de la variographie jusqu’à la validation croisée.
Introduction générale.................................................................................................... 1
Tableau 1-1 : Données fournies par les sondeurs mono et multifaisceaux ................ 18
Figure 1-1 : Figure1-1 :Tracé des profils de sondage lors d’un relevé réalisé par
échosondeur analogique ............................................................................................... 6
Figure 1-2 : Exemple d’un croquis illustrant un réservoir, son affluent, son effluent
ainsi que la position du barrage .................................................................................... 7
Figure 1-5 :Les différentes hauteurs de référence qui doivent être mesurées afin de
connaître le niveau du réservoir ................................................................................. 10
Figure 1-6 : Principe de la mesure bathymétrique avec le système sondeur / GPS ... 13
Figure 2-5 : Modèle théorique d'un variogramme linéaire avec palier ...................... 31
Figure 2-9 : Modèle théorique d'un variogramme linéaire sans palier ....................... 34
Figure 5-6 : Exportation des données sous forme de fichier (Shipfile) ..................... 65
Figure 6-3 : Evolution des volumes estimés au NNR : des 10 échantillons, La ligne
pointillée représente le volume estimé au NNR avec le levé bathymétrique de
référence……….. ....................................................................................................... 87
En Algérie les ressources en eau, leur disponibilité et leur gestion sont des questions
qui se posent en permanence, à la fois aux administrations chargées de la planification
nationale, mais aussi aux entreprises et aux collectivités locales, dont le but est
d’améliorer leur gestion.
L’eau constitue un élément essentiel dans la vie des humains, mais aussi elle représente
un facteur stratégique pour l’aménagement du territoire ; sa disponibilité conditionne
de manière déterminante la répartition des populations, de l’urbanisation et des
activités économiques notamment l’agriculture.
Les barrages en Algérie, sont constamment soumis aux phénomènes qui peuvent
dégrader leur état tel que l’envasement, considéré parmi les phénomènes naturels les
plus dangereux, qui impact le volume d’eau stocké et la durée de vie des retenues.
La géostatistique est utilisée pour évaluer et prédire des données non mesurées par des
modèles théoriques tel que le modèle numérique du terrain d’un levé bathymétrique.
Pour mener à bien ce travail nous avons établis un plan qui s’affiche comme suit :
1
Introduction générale
Le cinquième chapitre, donne un aperçu sur le logiciel utilisé (ArcGIS) ainsi qu’un
didacticiel sur l’utilisation de l’extension Geostatistical Analyst pour l’établissement
du MNT et le calcul du volume de la retenue.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
1.1 Introduction :
La loi sur la sécurité des réservoirs ou barrages fixe deux catégories de ces derniers : les barrages
à « forte contenance » et les barrages à « faible contenance ». Cette catégorisation se base sur
deux paramètres : la hauteur du barrage et sa capacité de retenue.
Le Règlement sur la sécurité des barrages requière les dispositifs pour mesurer de manière
prudente la capacité de retenue en l’absence de mesures précises ou de bathymétrie. Ce sont ces
moyens qui ont été utilisés pour déterminer si un barrage est à forte ou à faible contenance.
La bathymétrie (du grec bathys, « profond » et mètre, « mesure ») est la science de la mesure
des profondeurs et du relief de l’océan. Il s’agit donc de déterminer la topographie de la mer,
comme le ferait un géomètre pour le relief terrestre. A. Fusiello, E. Trucco, and A. Verri ; 2000
La bathymétrie est la science qui étudie les fonds des milieux subaquatiques (océan, mer,
fleuves, lacs etc.) afin d’en déterminer la topographie. Sa mise en œuvre se fait à l’aide
d’échosondeurs mono-faisceau ou multifaisceaux (qui permettent de couvrir une surface plus
grande), qui fonctionnent à l’aide de mesures acoustiques. Bureau d’étude BEB ;2019
La bathymétrie consiste à mesurer la profondeur depuis une embarcation, sur un plan d’eau qui
bouge, à laquelle est associée une position précise, En mettant en œuvre une chaine de mesure
pilotée par un logiciel dédié, manipulé par un professionnel.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Le rôle de la bathymétrie dans les cours d’eau est très important. Les enjeux qui lui sont
rattachés sont énormes tant en termes de sécurité de la navigation et de prévention des risques,
qu'en terme financier. Les mesures d'hydrographie de façon précises, permettent en gros :
De procéder à une surveillance maîtrisée des fonds afin de programmer leur entretien
et garantir la sécurité des usagers,
De définir plus exactement le tirant d'eau des navires admissibles dans les chenaux, afin
d'utiliser au mieux les profondeurs disponibles (incidence sur le chargement des
navires),
D’optimiser le coût des travaux de dragage, grâce à une définition plus précise des
zones à draguer et des volumes de matériaux à extraire, et à un contrôle plus efficace
de l'avancement des chantiers,
D’appuyer sur des bases solides toute étude d'aménagement portuaire, côtier ou fluvial,
Cartographier les fonds marins et les fonds subaquatiques dans le cadre des sciences
océanographiques.
Estimer les volumes de sédiments à draguer ou qui ont été dragués. Les coûts du dragage
sont en effet très importants et l’estimation de ces volumes est vital afin de les prévoir
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
et les contrôler. Il est donc fréquent d’effectuer des bathymétries avant et après dragage
afin de contrôler le volume des sédiments effectivement dragués. Cartographie
bathymétrique ;2015.
La production de cartes bathymétriques remonte au début du XXe siècle. Les premiers relevés
bathymétriques ont été réalisés sur la glace, en hiver (cas du Québec), en mesurant la profondeur
à partir de trous dans lesquels on plongeait une corde plombée et marquée par des indicateurs
de profondeur. Cette technique permettait de prévenir les biais de mesure de profondeur créés
par l’effet de dérive lorsqu’elle est réalisée à bord d’un bateau. (Alain Demers et Martin
Arvisais ; 2011).
Avec l’arrivée de l’électronique, les cartes ont été créées grâce un échosondeur analogique. Cet
outil permet de mesurer le profil de la profondeur le long de transects linéaires. L’appareil émet
un signal et mesure le temps requis pour capter son écho. Le délai entre l’émission du signal et
son écho est corrélé à la vitesse du son sous l’eau et permet d’estimer la profondeur. L’appareil
trace ces mesures sur une bande de papier qui se déroule à vitesse constante Figure 1-1.
Il y a notamment quelques problèmes liés à cette manipulation qui rendent cet exercice long et
fastidieux. En plus d’utiliser un ruban de papier dans différentes conditions météorologiques
risquant de l’endommager et de fausser la lecture, il faut maintenir une vitesse et un cap
constants pour tous les transects. De plus, une fois le relevé complété, le travail ne fait que
commencer et reste l’analyse des rubans.
Les rubans produits par l’échosondeur permettent de transcrire des mesures ponctuelles de la
profondeur sur une carte qui illustre le trajet des transects. À partir de la mosaïque de points,
on effectue une interpolation manuelle des courbes bathymétriques. La préparation de telles
cartes requiert des journées de traitement pour les rubans et exige un certain niveau
d’interprétation artistique pour réaliser l’interpolation des points de même profondeur.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Figure1-1 : Tracé des profils de sondage lors d’un relevé réalisé par échosondeur analogique.
Le coût de réalisation d’une carte bathymétrique reste très élevé. De plus, plusieurs
caractéristiques topographiques ne peuvent être aperçues par la méthode des échosondeurs
analogiques, car on limite les campagnes de sondage à un nombre restreint de transects.
Ces outils permettent de procéder à un inventaire bathymétrique moindre cout sans qu’il faille
se restreindre à maintenir une vitesse constante et à conserver rigoureusement un cap. En
fournissant la possibilité d’augmenter le nombre de points échantillonnés, ces outils accroit
vigoureusement la qualité des mesures. Les principaux avantages de ces équipements sont la
collecte géoréférencée des données de sondage bathymétrique et un traitement plus rapide des
données.
De ce fait, on éloigne les contraintes mentionnées pour les appareils analogiques tels que la
lecture de rubans de papier. Ces technologies favorisent aussi la création de cartes dont la
qualité est nettement supérieure et plus homogène.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
1) La délimitation du réservoir ;
C’est la réalisation du croquis le plus représentatif possible de la forme de la retenue sur une
feuille de format standard ou plus grand si nécessaire. Ce croquis peut être effectué à partir
d’une photo aérienne ou d’une carte topographique. Il doit indiquer les cours d’eau qui
alimentent le réservoir (affluents) et ceux par lesquels il se décharge (effluents). La figure 1-2
fournit un exemple de croquis.
Figure 1-2 : Exemple d’un croquis illustrant un réservoir, son affluent, son effluent ainsi que la position
du barrage
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Cette deuxième étape permet la détermination des lignes de section qui seront explorées en
embarcation pour prendre les mesures de profondeur.
Il s’agit donc de diviser le dessin du réservoir précédemment fait en sections (exemple de 5 à
20 mètres), la première étant établie à 1 mètre en avant du barrage (voir la figure 1-3).
L’écart entre les sections n’est pas forcément le même pour l’ensemble du réservoir. Cet écart
peut varier sur certaines sections de la retenue si les particularités de la topographie du fond
exigent plus de précision ou, par exemple, s’il y a présence d’îles. Chacun de ces écarts doit
cependant être rigoureusement noté d’un bout à l’autre du réservoir. La somme des écarts
constitue l’éloignement de la section par rapport au barrage.
La figure 1-3 illustre la façon d’accomplir cette tâche.
L’étape suivante consiste à déterminer pour chaque section les points où les mesures de
profondeur seront établies. Le nombre de points de mesure de profondeur pour chacune des
sections change en fonction du profil du fond et de la largeur de la section mesurée.
Dans les cas où le propriétaire d’un barrage suspect que le profil des berges est de faible pente
(telle une plage) ou que le fond est relativement plat, sept (07) points de mesure par section sont
suffisants. Si le propriétaire ne connaît pas le profil sous-marin du réservoir, il peut être utile de
faire une tournée de reconnaissance avec une perche graduée ou d’autres instruments de
sondage avant de faire les mesures précises de la bathymétrie.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Pour tous les réservoirs, la première section est à 1 mètre en avant du barrage (la section A de
la figure1-3) et compte sept points déterminés, comme indiqué précédemment.
Dans les cas où le propriétaire ne connaît pas le profil des berges ou celui du fond, il faut
augmenter le nombre de points de mesure de profondeur pour obtenir un calcul d’une précision
admissible.
Le nombre de points de mesure varie alors selon la largeur du réservoir et les lieux de mesure
de référence sont :
• les extrémités de la section sur les rives : ce sont des points de référence dont la profondeur
est de 0 mètre ;
• à 1 mètre de chacune des rives ;
• à 5 mètres de chacune des rives ;
• à des distances de 5 à 10 mètres, sur toute la largeur de la section entre les points
précédemment déterminés.
Des points de mesure intermédiaires rajoutées peuvent être nécessaires si le fond varie
brusquement à certains endroits, comme un haut-fond, une fosse ou à l’endroit du lit
d’écoulement d’origine du cours d’eau.
Pour plusieurs raisons, il se peut qu’on ne puisse pas faire une ou quelques mesures aux lieux
prévus. Il faut alors les faire le plus près possible du lieu prévu en prenant soin de bien montrer
dans le rapport la position du nouvel endroit. Les calculs seront faits en prenant compte du
véritable emplacement des mesures.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Le volume total d’eau retenue, qui est la donnée recherchée par l’activité, est celui qui
correspond au niveau maximal d’exploitation. Comme la bathymétrie n’est pas forcément
conduite dans cette circonstance idéale, il est très important de situer le niveau d’eau au moment
où est faite la bathymétrie par rapport au niveau maximal d’exploitation du barrage, c’est-à-
dire le plus haut niveau historiquement maintenu du réservoir en exploitation normale. À
défaut, le volume total d’eau retenue ne pourra pas être calculé, et l’exercice n’auras pas lieu
d’être.
Donc, il faut mesurer, la même journée que les sondages de profondeur, les hauteurs suivantes
par rapport au-dessus du barrage ou à une marque distinctive, robuste et solidement fixée au
barrage :
• le niveau de la poutrelle la plus élevée en place au moment de la prise de mesures (hauteur A
de la figure 1-5) ;
• le niveau de l’eau s’écoulant par-dessus cette poutrelle (hauteur B de la figure 1-5) ;
• le niveau maximal d’exploitation (hauteur C de la figure 1-5).
Il est important de noter l’endroit précis (béton, digue, poutrelles de bois, etc.) à partir duquel
ces hauteurs ont été mesurées afin de pouvoir l’utiliser comme référence pour les calculs.
Figure 1-5 : Les différentes hauteurs de référence qui doivent être mesurées afin de connaître le niveau du
réservoir
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
A. Le sondeur :
Le principe du sondeur est basé sur la mesure du temps de trajet aller-retour d'un ultrason dans
l'eau pour raccorder une source au fond. L'ultrason retransmit par la source (transducteur) se
propageant dans l'eau, se réfléchit sur le fond et revient vers l'hydrophone de réception, au bout
d'un temps (t) mesuré par l'appareil. Le son, qui se propage dans l'air à une vitesse précise, a
une célérité (C) dans l'eau. Cette valeur est fonction de la profondeur (donc de la pression), de
la répartition verticale des températures et, à un degré moindre, des variations de salinité des
eaux. La valeur du temps de trajet aller-retour (t) de l’ultrason est multipliée par la célérité pour
calculer la distance du trajet, à partir de laquelle on déduit la hauteur d'eau en divisant par 2.
Toutefois, cette profondeur n'est qu'une profondeur instrumentale sous le transducteur ; il faut
ensuite la réduire au niveau de l'eau par étalonnage et régler l’index de calibration du sondeur
(permettant d'ajuster la valeur indiquée par le sondeur à la valeur réelle).
Soit C la célérité des ondes sonores, t le temps de trajet aller-retour de l'ultrason, k l'index de
calibration et dr la distance entre la surface de l'eau et le bas du transducteur, alors la profondeur
:
P = ½C.t + k + dr
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
C'est un système de positionnement relatif par satellites, avec un relais de calcul au sol pour
améliorer la précision. Le GPS calcule la localisation d'un point par rapport à un autre dont la
référence et la précision est connue. Il est donc important d’utiliser deux récepteurs : un
récepteur immobile positionné sur un point référencé connu et un récepteur mouvant servant à
effectuer les mesures au cours du déplacement. Les deux récepteurs réalisent des mesures
simultanément sur les mêmes satellites : les erreurs de mesure sont donc d’autant plus similaires
qu'ils sont proches l'un de l'autre.
Le but consiste à éloigner les erreurs systématiques corrélées entre la station de référence et le
mobile. En plaçant un récepteur de référence sur un point connu, il est possible d'évaluer la
valeur théorique que devraient avoir ces mesures à partir de la position connue et de les
comparer avec les mesures réelles. La différence de ces valeurs donne l'erreur de mesure, qui
une fois évaluée sur le récepteur de référence sert à corriger les erreurs de mesure des récepteurs
placés sur des positions inconnues (Jonkman, De Jong, 2005). Ce principe de mesure
différentielle ne corrige que les erreurs dues au système lui-même.
On effectue un couplage entre le sondeur et le GPS différentiel que l'on connecte à un PC. Après
l’implantation d'un point référencé, sur lequel sera placé le récepteur fixe du GPS, les deux
appareils (sondeur et récepteur mobile du GPS) sont installés à bord du bateau et l'acquisition
directe des données se fait en se déplaçant à vitesse réduite et régulière (afin de réaliser un
échantillonnage régulier des points).
Le sondeur indique les hauteurs d'eau sous le bateau alors que le GPS différentiel acquiert les
coordonnées X, Y (en UTM) et Z (en NGA) de l’emplacement du bateau. Le Z indique
l'élévation du niveau de la mer par rapport au niveau moyen des mers, au point (X, Y) au
moment de l'acquisition. On peut noter que le 0 hydrographique, niveau des plus basses mers,
change quant à lui de la même façon que la marée et qu'il est donc différent en fonction de
l’endroit où l'on se situe. Les valeurs bathymétriques obtenues par le système sondeur / GPS
résulte donc d'un calcul faisant intervenir les mesures des deux appareils (Figure 1-6).
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
A. Systèmes bathymétriques :
Tous les capteurs mis en œuvre au cours d’un levé bathymétrique doivent faire l’objet
d’étalonnage ou vérification bien définis afin de minimiser les incertitudes et de les quantifier.
En vue de la qualification des données, on devra :
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Déterminer avec précision les paramètres de rattachement entre capteurs (sondeur, GPS,
centrale d’attitude, …) ;
Déterminer la précision du sondeur utilisé sur une zone test. Pour un SMF une courbe
de biais (en fonction des faisceaux ou de la distance latérale et si possible de la
profondeur) en bathymétrie doit être déterminée, au moins à chaque modification
physique du système SMF.
Sondeur permettant de mesurer plusieurs hauteurs d’eau réparties sur un large fauché
perpendiculaire à la route suivie par le navire.
B. Travaux à effectuer :
Dans le cas où une exploration totale est définie, qu’elle soit réalisée par la mise en œuvre de
capteurs acoustiques à balayage latéral (insonification totale au SMF ou sonar latéral), ou
qu’une couverture bathymétrique totale soit spécifiée (levé SMF surfacique), l’espacement
entre les profils est défini par les performances en couverture du système mis en œuvre avec un
recouvrement suffisant pour répondre aux exigences de la classe de produit.
Il doit assurer le cas échéant une couverture bathymétrique totale, permettre la détection
des relèvements avec la résolution spécifiée, et assurer la qualité spécifiée aux données
de bathymétrie.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Le responsable du levé doit, si la nature des fonds l’exige (relèvements artificiels ou naturels
dangereux pour la navigation) ou si les renseignements disponibles sur les pratiques locales de
navigation le nécessitent, augmenter les exigences du levé en cours (précisions plus importantes
et contrainte d’exploration totale si nécessaire) afin de garantir la sécurité correspondant à la
réalité de la navigation pratiquée.
La vitesse de sondage doit être adaptée en fonction des spécifications du type de levé, des
caractéristiques physiques des capteurs mis en œuvre, de l’état de mer et des performances du
système navire/sondeur/sonar.
La phase de définition des travaux à effectuer doit être précédée d’un travail de recherche afin
de définir les relèvements, obstructions, épaves et échos fixes à rechercher à partir des données
disponibles (exemple : levés antérieurs, cartes spécifiques, informations disponibles auprès des
autorités locales ou des pratiques locaux, ...).
Toutes les corrections appliquées aux données, en temps réel ou différé, ainsi que la période de
validité de ces corrections, doivent être archivées numériquement ou analogiquement pour
pouvoir être contrôlées et le cas échéant reprises.
Elles sont normalement négligeables si le sondeur a été correctement réglé et leur contrôle fait
partie des procédures propres à chaque équipement.
Pour les SMF, il est possible de déterminer des courbes de biais (toutes les autres sources
d’erreur ayant été corrigées par ailleurs) sur un fond plat de référence. Cette courbe de biais, si
elle est systématique, peut être appliquée aux données pour correction.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Corrections de célérité
Pour les sondeurs verticaux : elles permettent de convertir le temps de trajet aller- retour
de l’onde acoustique en distance. Cette correction implique la connaissance du profil de
célérité réel ou intégré entre le fond et la surface.
Le choix du mode de correction doit résulter d’un compromis entre coût (horaire et financier)
et qualité de l’estimation obtenue, l’objectif primordial étant de respecter les critères finaux de
précision spécifiés.
L’espacement spatial et temporel des mesures de célérité doit être adapté en fonction de la
variabilité estimée du profil de célérité dans la zone sondée.
Corrections d’attitude :
Du pilonnement,
De roulis,
De tangage.
Les données des sondeurs verticaux doivent par ailleurs prendre en compte la valeur du cap du
porteur (positionnement des sondes) et être corrigées du pilonnement par mise en œuvre d’un
compensateur de houle, d’une centrale d’attitude ou, à défaut et si besoin, en lissant les bandes
de sondes.
Les données des SMF doivent être corrigées du pilonnement, du roulis, du tangage (calcul
correct de la position et de la valeur des sondes) et prendre en compte la valeur du cap du porteur
(géo-référencement des sondes).
Ces corrections sont exécutées grâce à l’acquisition des données provenant d’une centrale
d’attitude et d’un système de mesure de cap, compatibles avec les normes de précision requises.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Les corrections sont appliquées numériquement aux données, en général par le logiciel
d’acquisition ou éventuellement par le logiciel post-traitement mis en œuvre.
Elle doit être déduite de manière directe ou indirecte du tirant d’eau par :
La comparaison avec un autre sondeur fonctionnant suivant le même principe (et dont
la correction est connue) et dans la mesure où il est possible de prendre en compte les
différences de positionnement entre antennes selon l’axe vertical ;
Elle permet de ramener la mesure de profondeur à un niveau de référence fixé. Elle est prise :
Par calcul à l’aide d’un modèle numérique de marée, validé par l’établissement principal
du service hydrographique et océanographique de la Marine (EPSHOM). Dans le cas
où des mesures seraient faites au large ou dans des régions dans lesquelles il n’est pas
possible d’effectuer de mesures de marée in situ, les données pourront être corrigées
17
Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
d’une marée issue d’un modèle non calé, s’il est établi que cette correction améliore la
qualité des données ;
Les données bathymétriques peuvent être classées en fonction de leur niveau de traitement.
Données De Niveau 1 (mesures bathymétriques) Ce sont les mesures brutes fournies par les
sondeurs. Elles comprennent au minimum :
Données De Niveau 2 (sondes traitées) : Ce sont les sondes, c’est à dire les mesures traitées,
géoréférencée et validées par le responsable des levés.
Données De Niveau 3 (cartes bathymétriques, visualisation des fonds) : Ce sont les données
mises en forme.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
On appelle « capteurs annexes », tous les capteurs embarqués à bord du porteur, nécessaires à
l’exploitation du système de mesure bathymétrique, mais qui ne mesurent pas la profondeur.
Ce sont :
Le système de positionnement du porteur,
Le système de mesure de cap,
Les systèmes de mesure du profil de célérité et, le cas échéant, de la célérité de surface,
Le système de mesure de l’attitude,
Le système de mesure de l’immersion des bases,
Le système de mesure ou de prédiction de marée.
La première phase de traitement des données de bathymétrie doit permettre l’examen de toutes
les données provenant de ces systèmes.
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Chapitre 1 : Bathymétrie des retenues des barrages
Les erreurs ponctuelles et systématiques des données de bathymétrie doivent être détectées pour
pouvoir respecter les spécifications de la norme. Les outils et les méthodes utilisés pour le
traitement doivent être répertoriés au cours du traitement. Une fois le levé validé, le jeu de
données final ne doit contenir que des sondes valides.
La qualité des données de niveau 2 doit être contrôlée par tous les moyens de comparaison
disponibles :
Contrôle aux points de croisement entre profils,
Comparaison avec d’autres données,
Détermination de l’incertitude finale en fonction de l’incertitude sur les mesures
utilisées.
Des guides techniques et des procédures propres aux entités chargées de la réalisation des levés
et du traitement des données définissent les méthodes de contrôle de la qualité.
Ce contrôle doit permettre, entre autres, la qualification de la précision verticale et
planimétrique des données de niveau 2.
1.7.2.5 Validation et qualification des données :
A l’issue de l’ensemble des traitements effectués pour obtenir les lots de données de niveau 2
éventuellement échantillonnées, le responsable du levé doit, à partir des contrôles qualité
effectués et de la qualification des données, valider et qualifier les lots de données produits.
1.8 Conclusion :
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Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
2.1 Introduction :
Concepteur de la géostatistique entre les années 50-60. Daniel G. Krige ingénieur dans le
domaine minier originaire d’Afrique du sud né le 26 août 1919 à Bothaville et décédé le 3 mars
2013 à Johannesburg, offrit une nouvelle manière (Méthode statistique) d’évaluer la teneur d’un
bloc de minerai à partir d’échantillons pris autour du bloc à exploiter. Dix années plus tard
Georges Matheron prit la relève en ajoutant un outil pour analyser la continuité spatiale des
teneurs appelé le « variogramme » et une méthode d’estimation basée sur le « variogramme »
appelée le « krigeage ».
Après la reprise de la géostatistique, par Georges Matheron au Bureau minier de l'Algérie puis
au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) et au Commissariat à l'énergie
atomique et aux énergies alternatives (CEA), a pris son envol avec la création du Centre de
géostatistique et de morphologie mathématique à l'École des Mines de Paris en 1967. Son
développement assidu a conduit à le scinder en deux entités, le Centre de Géostatistique et le
Centre de Morphologie Mathématique.
De façon hypothétique, dans un premier temps, en gros jusqu'en 1985, la géostatistique s'est
intéressée particulièrement aux fonctions aléatoires gaussiennes (ou aux méthodes linéaires, qui
se placent dans un cadre beaucoup plus large, mais dont on sait qu'elles ont de bonnes propriétés
dans le cas gaussien). Les travaux se sont dirigés ensuite vers les fonctions aléatoires non
gaussiennes, notamment pour la simulation conditionnelle d'ensembles aléatoires, pour
représenter par exemple des faciès lithologiques.
La Géostatistique est définie comme étant l’étude des variables numériques réparties dans
l’espace, il est donc clair que les problèmes particulièrement géostatistique ont été fréquentés
depuis bien longtemps : en art des mines certes, mais aussi en météorologie, topographie,
cartographie, pour ne citer que quelques exemples. Matheron, 1963.
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Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
La géostatistique doit son nom aux origines minières de la discipline (Krige, Matheron). Les
concepts fondamentaux de la discipline sont issus des travaux de Georges Matheron (variable
régionalisée, fonction aléatoire, hypothèse intrinsèque, effet de pépite, Matheron et al. 1965.
La géostatistique offre une façon de décrire la continuité spatiale des phénomènes naturels et
fournit les adaptations des méthodes de régression classiques pour, par la suite, tirer gain de
cette continuité. Isaaks & Srivastava, 1989.
La géostatistique peut être observée comme étant un ensemble de techniques numériques qui
traitent la caractérisation des attributs spatiaux. Elle utilise des modèles essentiellement
aléatoires d'une manière similaire à la façon dont l'analyse des séries chronologiques caractérise
les données temporelles. Olea, 1999.
Au sens le plus large, La géostatistique est une branche des statistiques dont le but est de donner
une description de quantités distribuées spatialement, ou encore spatio–temporellement. Elle
est l'étude de la manière dont se distribuent dans l'espace les grandeurs de la variable d’intérêt
telles que :
22
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
La détermination des données spatiales est rendue laborieuse du fait que l’on n’observe qu’une
seule réalisation du phénomène. Dans le cas des données ponctuelles, on n’observe également
qu’une seule réalisation, pour laquelle on dispose de toutes les données. Pour les données
continues (probablement observables en tout point de l’espace), on ne détient que de données
partielles, de ces dernières on peut être conduit à trouver des valeurs aux points non observés.
C’est ce manque d’information qui va nous amener à l’utilisation de modèles probabilistes.
L’aléatoire n’est pas une propriété du phénomène, mais une particularité du modèle utilisé pour
le décrire. La géostatistique, qui étudie les phénomènes continus, a permis le développement de
méthodes spécifiques pour étudier les relations spatiales entre les observations et construire des
outils prédictifs.
La figure 2-1 illustre le cheminement de la réalité vers un modèle plus abstrait, modèle qui
permettra lui-même d’agir d’une façon que l’on espère idéale. Chauvet, 2008.
23
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
2.3.1.1 Définitions :
On note z(x) la variable régionalisée, et Z(x) la fonction aléatoire, la lettre s désignant la position
dans l’espace. On conservera ici cette formulation spécifique à la géostatistique. Un phénomène
qui s’étale dans l’espace est qualifié de régionalisé. Une variable régionalisée est une fonction
qui perçoit de façon optimal ce phénomène. C’est un premier niveau d’abstraction, où l’on reste
dans la description, sans recourir à un modèle probabiliste. Si on ne fait pas d’hypothèse
supplémentaire, on reste dans le cadre de la géostatistique transitive.
Elle est obtenue par un choix, celui de considérer la variable régionalisée comme la réalisation
d’une fonction aléatoire. Ce choix permet d’utiliser des outils probabilistes vigoureux, la
contrepartie étant un éloignement de la réalité. Le modèle probabiliste est un intermédiaire de
calcul dont le but est d’aider à la compréhension du phénomène régionalisé.
F (x1 ; x2 ; …xn ; z1, z2, … zn) = P[Z(x1) ≤ z1 ; Z(s2) ≤ z2, …, Z(xn) ≤zn] ………… (2-1)
Comme on ne dispose que d’une seule réalisation de notre phénomène régionalisé, il faut
trouver une autre façon de faire de l’inférence. Matheron et al. 1965. Pour que l’inférence soit
possible, il est nécessaire d’introduire des hypothèses supplémentaires sur la fonction aléatoire
Z(x) de façon à minimiser le nombre des paramètres dont dépend sa loi. Tel est l’objectif de
l’hypothèse de stationnarité.
2.3.1.2 Stationnarité :
Une fonction stationnaire se répète en quelque sorte sur elle-même dans l’espace, et cette
répétition rend à nouveau possible l’inférence statistique à partir d’une réalisation unique. Donc
on va traiter chaque observation comme la réalisation d’une variable aléatoire.
La stationnarité stricte ;
24
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
La stationnarité intrinsèque.
a. La stationnarité stricte :
E[Z(x)] existe et tient la même valeur à tous les points x. Donc l'espérance
mathématique ne dépend pas de x.
La fonction de covariance existe, et est une fonction unique de la distance h séparant les
observations spatiales ou temporelles,
Ces hypothèses ont uniquement pour objectif de permettre l'estimation des paramètres
statistiques de notre modèle à partir des données.
25
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
c. La stationnarité intrinsèque :
Une fonction aléatoire Z(x) est intrinsèque quand ses variations [Z(x+h) - Z(x)] sont
stationnaires d'ordre deux.
Toute fonction stationnaire d'ordre 2 est intrinsèque, mais le contraire n’est pas applicable.
L'hypothèse intrinsèque est plus générale que celle de la stationnarité. En particulier, la
covariance d'une fonction intrinsèque peut ne pas exister (elle n'existe que si le variogramme
est borné). Cov (0) est finie.
2.3.2 Le variogramme :
En géostatistique, l’idée fondamentale est que la nature n’est pas entièrement « imprévisible ».
Deux observations proches devraient, en moyenne, se ressembler davantage et le contraire est
vrai. Les recherches préalables avaient pour objectif de quantifier cette continuité. La fonction
la plus utilisée pour décrire cette continuité est le variogramme ou semi-variogramme dans
certains ouvrages. Matheron, 1970. Donc le variogramme explore la structure de la variabilité
spatiale.
Si on considère qu’une variable régionalisée 𝑧(x) est une réalisation d'une fonction aléatoire
stationnaire 𝑍(x) d'ordre deux. Soit deux points x et x+h séparés d'une distance h. la différence
des valeurs en ces deux points est nulle en moyenne, quelle que soit la situation du point x et
quelle que soit la distance et la direction du vecteur h.
La variance de cette différence, quant à elle, est d'autant plus petite que les points sont
rapprochés et ne dépend que du vecteur h. C’est uniquement aux points (x) et (x+h) qu’on
dispose d’information.
Le variogramme ou semi-variogramme se détermine comme suit sous l'hypothèse intrinsèque:
1 1
(h)= Var [Z(x+h) – Z(x) = E[Z(x+h) - Z(x)]2 (2-6)
2 2
26
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
Le variogramme est une fonction paire, à valeurs positives appartenant à la classe des fonctions
de type négatif conditionnel. Christakos, 1984.
(2-7)
Cette propriété, est une formalité nécessaire et suffisante pour que (h) soit le variogramme
d'une fonction aléatoire intrinsèque. Le déterminant conditionnel se réfère au fait que l'inégalité
n'est vraie que pour une classe restreinte de pondérateurs ( i )𝑖, à savoir ceux de somme totale
En général le variogramme est croissant quand h augmente : en effet, plus les échantillons sont
éloignés, moins ils sont corrélés et donc, plus grand est l'écart moyen (Z(x+h) - Z(x))2.
En pratique, à cause en particulier des effets de bords, le variogramme calculé est croissant
jusqu'à un maximum, puis globalement légèrement décroissant ou stable.
27
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
Un effet de pépite : C0
Un palier : C+C0
Une portée : a
Point à signaler : un variogramme (h) est dit isotrope s'il est pareil dans toutes les directions,
c'est-à-dire s'il ne dépend que du vecteur h de translation entre les points (x) et (x+h). S’il
dépend aussi de l'orientation du vecteur h, il est donc anisotrope.
C’est la valeur non nulle que prend le variogramme (h) entre l’origine (0) et la valeur de h la
plus infime. Il s’agit donc d'une interruption apparente, à l'origine. Cette variation à très courte
échelle peut être traduite par :
Erreurs de positionnement ;
Existence de microstructures, inabordables sur le terrain ;
Erreurs de mesures (erreurs d'analyse, d'échantillonnage et précision analytique) ;
Existence de micro-variabilité des phénomènes étudiés.
Le cas extrême est l'effet de pépite pur qui montre une absence totale de corrélation entre les
échantillons.
2.3.2.3 La portée
C’est la distance à laquelle le variogramme atteint un seuil. Cette portée mesure la distance à
laquelle deux observations ne se ressemblent plus du tout en moyenne, elles ne sont plus liées
linéairement. À cette distance, la valeur du variogramme correspond à la variance de la variable
aléatoire.
2.3.2.4 Le palier :
C’est la valeur maximale que prend (h) quand h devient grand et qui correspond à la
dissemblance maximale. Dans ce cas, la fonction aléatoire est stationnaire du second ordre en
d’autres termes le variogramme est borné alors la covariance existe, et sa variance est a priori
égale au seuil. Journel et Huijbergts, 1993. Un seuil peut n'être atteint qu'asymptotiquement du
fait que la portée réelle est infinie. En pratique, dans un telle cas une portée est définie par la
distance à laquelle le variogramme atteint 95% de la valeur de son palier. Figure 2-2.
28
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
L'absence de palier indique que le phénomène observé évolue dans l'ensemble du domaine.
L’analyse variographique est considéré comme l’étape la plus importante dans une étude
géostatistique. Les variogrammes connues ne sont pas directement utilisables si les critères
d’adaptation ne sont pas respectés. Pour être utiliser dans les modèles géostatistiques, il faut
tout d’abord les ajuster à des modèles théoriques ayant des formes analytiques bien définies, ce
qui implique une vision de ce que doit être un semi-variogramme : elle permettra par la suite
d'estimer les valeurs inconnues de la variable régionalisée et d'assortir leur estimation avec
exactitude.
Un variogramme classique a une forme qui est d’abord croissante, jusqu’à un certain palier. La
valeur de h correspondant à ce palier est appelée la portée. On l’interprète en se référant à la
relation entre la covariance, lorsque celle-ci est définie et le semi-variogramme, à savoir :
La covariance est très souvent une fonction décroissante de la distance, ce qui implique la
croissance du semi-variogramme, mais ce n’est pas toujours le cas. À une certaine distance, qui
correspond à la portée, la covariance va s’annuler. Cette portée est la portée de la dépendance
spatiale. Il n’y a plus de corrélation entre les valeurs observées à une distance observée au-delà
de cette portée. Pour le semi-variogramme cela signifie qu’au-delà de cette portée, sa valeur est
constante, et que l’on a : C = C (0) = 2.
Pour h = 0, la valeur du variogramme est par définition nulle. Mais on constate en réalité que
pour des valeurs de h très proches de 0, le variogramme prend des valeurs supérieures à 0 et ce
qui se traduit par une discontinuité à l’origine. On appellera pépite la limite du variogramme en
zéro. Comme l’explique Matheron. Matheron et al. 1965. La notion d’échelle joue ici un rôle
primordial. À l’échelle de la dizaine de mètres, un phénomène de transition dont la portée est
centimétrique ne se manifeste sur (h) que comme une discontinuité à l’origine, c’est à dire un
29
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
effet de pépite. Elle représente la variation entre deux mesures effectuées à des emplacements
infiniment proches.
Des erreurs de mesure ou plus généralement des incertitudes sur les mesures ;
Des échelles non appropriées pour étudier les phénomènes spatiaux. Cet artefact est
généralement rencontré dans le cas de présence d'une structure spatiale dont l'échelle est
30
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
0 si h 0
(h) (2-8)
C0 si h 0
h
C si 0 h a
( h ) a (2-9)
C si h a
31
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
c) Le modèle sphérique :
C’est une fonction monotone croissante qui caractérise les phénomènes de transition dont la
variabilité est bornée (Figure 2-6). Ce modèle représente le variogramme théorique le plus
utilisé pour l'ajustement variographique.
C 1.5 h 0.5( h )3 si
0ha
(h) a a (2-10)
C si h a
d) Le modèle exponentiel :
Il est caractérisé par une croissance linéaire de la variance à l'origine et un accroissement rapide
aux grandes valeurs de h sans jamais atteindre le palier Figure 2-7. Dans ce cas, la portée réelle
est infinie, mais une portée pratique égale à 3a est définie pour laquelle le variogramme atteint
95% de la valeur de son palier.
h
( h ) C 1 exp( ) si h a (2-11)
a
32
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
e) Le modèle gaussien
Le modèle gaussien est caractérisé par une variance qui croit lentement au début. Sa dérivée à
l'origine est nulle démontrant une très forte dépendance entre les observations séparées de
distances h faibles. Et au fur et à mesure que la distance h augmente, la variance augmente au
début d'une façon moins que proportionnelle jusqu'au point d'inflexion (point de changement
de concavité de la courbe) puis d'une façon plus que proportionnelle sans jamais atteindre le
palier (Figure 2-8). Ce modèle est indéfiniment dérivable décrivant un phénomène spatial
fortement régulier. Ce modèle donne une allure très lisse aux réalisations correspondantes.
Comme pour le modèle exponentiel, la portée réelle du modèle gaussien est infinie. De la même
façon que le modèle exponentiel, une portée pratique est définie par une distance égale à a 3
pour laquelle le variogramme atteint 95% de la valeur de son palier.
h
( h) C 1 exp(( ) 2 ) si h a (2-12)
a
33
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
( h) mh si h a (2-13)
Remarque : Les six modèles cités ne sont pas les seuls que l'on peut retrouver, en réalité, il en
existe un très grand nombre.
Donner plus de poids aux points du variogramme expérimental calculés avec beaucoup
de paires.
Donner plus de poids aux premiers points du variogramme (h petit) car ce sont ces
valeurs qui ont le plus d’importance dans les calculs géostatistiques.
34
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
Chercher à obtenir des modèles les plus élémentaires possible qui rendent bien compte
des valeurs expérimentales.
Aussi connu sous le nom de Krigeage ponctuel, il est le plus souvent utilisé, il est noté KO. Si
on suppose maintenant que la variable Z est d'espérance m inconnue, la condition de non biais
s’écrit : m i 0 .
n
L ( ) e2 2 [ i 1] j
n
(2-14)
xi wij j
i 1 j 1
Où est le multiplicateur de Lagrange. Le minimum est déterminé lorsque toutes les dérivées
partielles par rapport à chacun des i, et par rapport à sont égales à zéro. Selon cette condition
Lagrangienne, les poids i apparaissent alors comme solution du système linéaire suivant :
j ( x i x j ) ( x i x 0 )
j
(2-15)
i 1
i
2 2
La variance d'estimation
e minimale est appelée variance de Krigeage ko .
n
2 ( , )( , ) (2-16)
e i x 0 xi x0 x0
i 1
Cette variance de Krigeage ne résulte pas des valeurs observées, elle ne dépend que du
variogramme et de la configuration des points servant à l'estimation par rapport au point (ou
bloc) à estimer. Marcotte, 2013.
35
Chapitre 2 : Etat de l’art de l’analyse géostatistique
Le problème s'exprime finalement sous la forme du système de n+1 équations linéaires à n+1
inconnues résolue sous la forme matricielle suivante :
Ax = b
(2-17)
Les (xi, xj) sont les valeurs du variogramme qui correspondent à la distance hij, entre les
points xi et xj qui déjà ont été calculés, tandis que les (xi, x0) sont calculés à l'aide de la
fonction analytique qui a été ajustée aux points au variogramme théorique. On vérifie toujours
que la somme des poids, les i, est égale à 1, pour respecter la condition de non biais de la
solution unique du système. Cette dernière contrainte introduit un degré de liberté
supplémentaire dans le problème. Ce degré supplémentaire est utilisé en ajoutant le
multiplicateur de Lagrange , dans le but de minimiser l'erreur d'estimation.
2.4 Conclusion :
Pour mener à bien une analyse géostatistique tout d’abord il faut connaitre le phénomène à
étudier, suivre une méthodologie le plus méticuleusement possible à savoir :
L’analyse exploratoire : qui permet de se familiariser avec les données et de nous aider
par la suite dans le choix du modèle ;
36
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
3.1 Introduction :
Ce chapitre sera dédié à la présentation de l’aire d’étude qui est la wilaya de Biskra et parleras
de l’objet de cette étude qui est le barrage de Foum el Gherza.
La wilaya de Biskra est située au Sud-Est de l'Algérie aux portes du Sahara, elle lie le nord, le
sud et l’ouest du fait de sa situation géographique dans le pays, avec une altitude de 112 m du
niveau de la mer ce qui fait d’elle l’une des villes les plus basses d’Algérie, avec une superficie
de 21671 km². La zone d’étude, circonscrite dans la wilaya de Biskra, est située au Sud-Est de
l’Algérie, à environ 480 km de la capitale, Alger. Monographie de la wilaya de Biskra, 2017.
Elle est délimitée par les wilayas suivantes : la wilaya de Batna au nord, la wilaya de Khenchela
au nord-est, la wilaya de M’sila au nord-ouest, la wilaya de Djelfa au sud-ouest, la wilaya d’El
Oued au sud.
37
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
38
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
3.2.2 Climat :
La région de Biskra est représentée par un climat saharien, sec en été et très agréable en hiver.
La pluviométrie est en moyenne entre 120 et 150 mm/an. Il est remarqué que la température
moyenne annuelle de la région de Biskra est de 20,9 °C.
La wilaya de Biskra est considérée comme l’entrée de l’Atlas saharien. On passe d’un relief
assez élevé et accidenté au nord à une topographie de plateau légèrement inclinée vers le Sud.
La morphologie de la région est constituée de quatre (04) grands ensembles écologiques qui ont
permis de développer une agriculture très diversifiée :
♦ Les piémonts : situés au nord de la région presque découverte de toutes végétations naturelles
(El-Kantara, Djemorah Et M’chounech), occupent 12 % de la superficie totale, où l’agriculture
de montagne (notamment l’arboriculture, l’apiculture et l’élevage extensif) y prend peu à peu
place.
♦ Les plateaux : à l’ouest, ils s’étendent du nord au sud englobant presque les daïras d’Ouled
Djellal, Sidi Khaled et une partie de Tolga. Localisés dans le sud-ouest de la Wilaya, à vocation
pastorale et fief de la race ovine « Ouled Djellal » ; ils s’étendent sur 56 % de la superficie totale
de la wilaya, et sont soumis aux effets néfastes de la désertification. Mais ces derniers temps
les programmes de subvention de l’état ont changé l’attitude des éleveurs en agro-éleveurs d’où
la pratique de la culture du maraîchage, la phœniciculture, la plasticulture et la culture
industrielle.
39
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
♦ Les dépressions : elles occupent 10% de la superficie totale. Située au Sud elles sont
caractérisées par la présence de Chott Melghir. LABDI Narimane ;2016.
Le deuxième système le plus important en termes de superficies (il occupe 88% des
superficies agricoles) est un système Oasien intensif qui s’appuie sur l’utilisation des
ressources hydriques souterraines. Il se distingue particulièrement par la pratique de la
phoeniciculture, la céréaliculture et les cultures maraîchères et aussi l’élevage tout
confondus.
– La phoeniciculture ;
– Les Céréales ;
– L’arboriculture ;
40
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
Les ressources en eau de la région de Biskra sont estimées à 820 millions de mètres cubes
fractionnés comme suit :
Le bassin versant d’Oued El Abiod est situé au sud de la partie orientale de l'Atlas Saharien, il
s’étale du massif des Aurès (monts Chélia) jusqu’aux gorges du barrage de Foum el Gherza. Il
fait partie du grand bassin hydrologique de Chott Melghir qui est drainé par trois principaux
oueds : Oued El Abiod ; Oued Chenawra et Oued Tkout formant par leur confluence Oued
Ghassira. Le bassin versant est caractérisé par sa dissymétrie, il englobe une partie montagneuse
au Nord à plus de 2000 m et une autre basse au Sud (295m à El Habel). Il s’étend sur une
superficie d’environ 1300 Km² délimité par un périmètre de 200 Km. La longueur de l’Oued El
Abiod est de 85 km, formé par la réunion des torrents descendants des raides pentes de Chélia
(2326 m) et Ichemoul (2100 m). Après sa traversée de Tighanimine, il s’engouffre dans les
canyons de Ghoufi et les gorges de M’chouneche, puis s’ouvre une voie vers la plaine
Saharienne jusqu’à Foum el Gherza. L’Oued El Abiod est caractérisé par deux régions
climatiques : les Aurès où la moyenne des précipitations est de 450 mm/an, et les plaines
sahariennes avec une moyenne de précipitation de 150 mm/an. Le climat du bassin versant est
un climat aride à semi-aride. Ali Hachemi ; 2017.
41
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
Le barrage de Foum El Gherza, haut de 65 mètres, est l’un des plus grand ouvrages établis en
zone saharienne en Algérie Gouskov, 1952. Il est inscrit au registre mondial des grands
barrages. Sa réalisation a été établis entre 1947 -1950 à l’exutoire de l’oued Abiod qui draine
un bassin versant d’environ 1300 Km2. Déjà en projet depuis 1920, sa mise en eau à démarrer
en 1950.
3.4.1 Situation :
Le barrage Foum-El-Gherza est situé à 18 km à l’Est de Biskra au versant Sud des Aurès dans
la wilaya de Biskra, à 11 km de la ville de Sidi Okba.
42
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
Oued : El-Abiod
43
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
Longueur : 188 m
44
Chapitre 3 : Présentation de l’aire d’étude
Vidange implantée à la cote 145,25 m qui permet d’évacuer un débit de 110 m3/s sous
la retenue maximum
Prise d’eau : 3 prises superposées situées dans une tour accolée à l’amont du plot
central de la voute. Elles permettent de dériver un débit de 4 m3/s.
Conduite forcée qui relie la tour de prise d’eau à l’usine hydro-électrique à 165 m de
longueur et un diamètre intérieur de 0,95 m.
La culée : la voute s’appuie à la rive gauche sur une culée du type barrage poids, la
culée est rectiligne, sa langueur totale et de : 60,3 m. A.N.B.T.
Le barrage de Foum el Gherza a pour but d’effectuer deux missions importantes qui sont :
3.6 Conclusion :
L’utilisation des ressources en eau de la retenue du barrage de Foum El Gherza pour l’irrigation
pose souvent des questions sur la quantité d’eau disponible et sa variabilité saisonnière, ainsi
que sur la durée de vie de l’ouvrage. Avec une capacité initiale de 47 hm3, sont principe est de
réguler le cours d’eau de l’oued et d’apporter les quantités en eau à irriguer un périmètre de 1
200 ha correspondant à la plantation de plus de 375 000 palmiers dans les villages aux alentours
la ville de Sidi Okba. Ce barrage, vieux de plus d'un demi-siècle et qui, malgré tout, défie encore
les ans, est envasé a 80% de son volume. Ce qui se traduit par la baisse de son efficacité au fil
du temps.
45
Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données
bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
4.1 Introduction :
Le nombre de points issus des mesures topographiques et bathymétriques est de 135 057 points
relevés sur le site (Foum el Gherza Biskra) durant la période comprise entre le 11 avril et le 4
mai 2015 par l’exploitant du barrage : L’Agence Nationale des Barrages et Transferts. ANBT,
2015.
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Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
Ellipsoïde : GRS 80
Aplatissement : F=1/298.257223563
Constante Nord : 0 m.
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Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
a) Sur terrain :
b) Au bureau :
Les levés topo-bathymétriques ont été réalisés avec des récepteurs THALES GPS en mode
RTK L1/L2 (mode bi fréquence).
Un véhicule 4X4
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Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
La station de référence (Figure 4-3) est mise en place dans une zone sécurisée.
Les coordonnées de la station de REF ont été mesurées à partir du point P3 par ajustement ;
tout en prenant en considération les coordonnées utilisées durant la compagne bathymétrique
2004 établis par le groupement (LEM GEOID FUGRO).
Après l’installation de la station de référence, l’altitude et les coordonnées horizontales ont été
contrôlées sur les points du réseau d’appui.
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Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
Remarque : Le contrôle de l’échelle limnimétrique a indiqué que cette dernière n’est pas
ajustée sur le système de nivellement du barrage, de ce fait la lecture de cette dernière ne
correspond pas aux côtes du tableau hauteur-capacité-surface.
Point E N H Ellipso
REF 005°055' 28.42242"E 34° 51'05.79100"N 240,453
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Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
Contrôle :
Au début de chaque opération de levé topo-bathymétrique, les GPS Mobiles sont contrôlés au
point P 3. Les résultats obtenus montrent que la déviation entre l’observation X, Y, Z et la
position X, Y, Z théorique est inférieur à 2 cm.
Un récepteur UHF ;
Un PC portable HUSKY.
Le topographe, simultanément au levé, prend les coordonnées en mode statique de chaque borne
repérée.
51
Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
• Un mobile
4.3.1 Méthodologie :
Le topographe enregistre les données en suivant les lignes et en respectant les distances (15
mètres), avec la prise en considération du changement de relief.
Les lignes suivies sont :
• La ligne PHE ;
• La ligne du pied du talus de la rive ainsi que des levés intermédiaires et des profils
perpendiculaires aux rives.
52
Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
Un GPS portable ;
53
Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
4.4.1 Méthodologie :
Espacement entre profils 10 m à 200 m de la digue et 30 m au-delà. Le long d’un profil, les
données sont émises en continu mais l’enregistrement se fait toutes les deux (2) secondes.
Durant le levé, il arrive de constater des formes de fond particulières sur les profils (des hauts
fonds ou des fosses). Dans ce cas on procède à un balayage plus serré.
54
Chapitre 4 : Modalité d’acquisition des données bathymétriques du barrage de Foum El Gherza
• Thales CONFIGPACK
• Microsoft OFFICE
Les fichiers des données de la journée dans lesquels sont enregistrés tous les événements et
modes de calculs des récepteurs GPS sont vérifiés :
• Niveau de bruit ;
Ce contrôle spécifique de la qualité des données est effectué au moyen de procédures de tri
automatisées mises en œuvre avec le logiciel GNSS STUDIO.
Les données interpolées sont transformées en fichier au format DXF par le logiciel XYZ2DXF
et importés dans Auto CAD pour la mise en forme et l’impression.
4.5.5 Résultats :
Afin de contrôler les résultats du logiciel VIKING PROFILE, le volume en dessous de la côte
198,90 m (RN) a été calculé à l’aide du logiciel SURFER (©Golden Software) et COVADIS.
Les résultats sont :
LOGICIELS
PROFILE.EXE SURFER COVADIS
VOLUME RN COTE 198.9 m (Hm3)
11,396 11,38 11,157
L’écart absolu par rapport au logiciel surfer est de 0,016 Hm3 ce qui donne un écart relatif de
0.14%. Ces faibles écarts montrent que la méthode utilisée pour le calcul de volumes est
satisfaisante.
4.6 Conclusion :
Ce chapitre présente la méthodologie de travail ainsi que les matériaux utilisés lors de
l’élaboration du levé topo-bathymétrique du barrage de Foum el Gherza effectuer par l’ANBT
en mai 2015.
56
Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical
Analyst d’ArcGIS
Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
5.1 Introduction :
Les systèmes d’informations géographiques (SIG) depuis plus d’une dizaine d’années ont
connu un envol considérable auprès des services de l’Etat, surtout des collectivités locales qui
les utilisent dans le but de gérer, décider et représenter leur territoire.
Les systèmes d'informations géographiques ou SIG sont des systèmes aptes à organiser et à
présenter des données alphanumériques spatialement référencées, ainsi que de produire des
plans et des cartes. Ses usages couvrent les activités géomatiques de traitement et diffusion de
l'information géographique. La représentation est généralement en deux dimensions, mais un
rendu 3D ou une animation présentant des variations temporelles sur un territoire sont possibles.
ArcGIS est un système très riche qui permet d’assembler, d’organiser, de gérer, d’analyser, de
communiquer et diffuser des informations géographiques. En tant que principale plateforme de
développement et d'utilisation des systèmes d'informations géographiques (SIG) au monde.
ArcGIS est utilisé pour les connaissances géographiques au service du gouvernement, des
entreprises, de la science, de l'éducation et des médias. Ce logiciel permet aussi la publication
des informations géographiques afin qu'elles puissent être accessibles et utilisables par
quiconque. Le système est disponible partout au moyen de navigateurs Web, d'appareils
mobiles tels que les smartphones et les ordinateurs de bureau.
57
Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
reproduire des modèles d'interpolation et d'estimer leur qualité avant de les utiliser dans toute
analyse ultérieure.
L'assistant géostatistique ;
Les graphiques ESDA et l'assistant géostatistique sont accessibles via la barre d'outils
Geostatistical Analyst, qui doit être ajoutée à l'affichage ArcMap une fois l'extension
Geostatistical Analyst activée.
Avant d'utiliser les techniques d'interpolation, l’exploration des données s’effectue à l'aide des
outils d'analyse exploratoire des données spatiales. Ces outils permettront d'obtenir des
informations sur les données et de sélectionner la méthode et les paramètres les plus appropriés
pour le modèle d'interpolation. Par exemple, lorsque vous utilisez le krigeage ordinaire pour
produire une carte quantile, vous devez examiner la distribution des données d'entrée car cette
méthode particulière suppose que les données sont normalement distribuées. Si vos données ne
sont pas normalement distribuées, vous devez inclure une transformation de données dans le
cadre du modèle d'interpolation. Un deuxième exemple est que vous pourriez détecter une
tendance spatiale dans vos données à l'aide des outils ESDA et souhaiter inclure une étape pour
la modéliser indépendamment dans le cadre du processus de prédiction.
Les outils ESDA sont accessibles via la barre d'outils Geostatistical Analyst sont composés des
éléments suivants :
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
L'assistant géostatistique est un ensemble dynamique de pages conçu pour guider dans le
processus de construction et d'évaluation des performances d'un modèle d'interpolation. Les
choix effectués sur une page déterminent quelles options seront disponibles sur les pages
suivantes et comment vous interagissez avec les données pour développer un modèle approprié.
Pendant la construction d'un modèle d'interpolation, l'assistant permet de modifier les valeurs
des paramètres, suggère ou fournit des valeurs de paramètres optimisées et vous permet
d'avancer ou de reculer dans le processus pour évaluer les résultats de la validation croisée afin
de voir si le modèle actuel est satisfaisant ou des valeurs des paramètres doivent être modifiées.
Cette flexibilité, en plus des données dynamiques et des aperçus de surface, fait de l'assistant
un environnement puissant dans lequel on peut créer des modèles d'interpolation.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
Les techniques géostatistiques supposent qu'au moins une partie de la variation spatiale
observée dans les phénomènes naturels peut être modélisée par des processus aléatoires avec
autocorrélation spatiale et nécessitent que l'autocorrélation spatiale soit explicitement
modélisée. Les techniques géostatistiques peuvent être utilisées pour décrire et modéliser des
modèles spatiaux (variographie), prédire des valeurs à des emplacements non mesurés
(Krigeage) et évaluer l'incertitude associée à une valeur prédite à des emplacements non
mesurés (krigeage).
Ordinaire ;
Facile ;
Universel ;
Indicateur ;
Probabilité ;
Disjonctif ;
Interpolation surfacique ;
Bayesian empirique.
Ces méthodes peuvent être utilisées pour produire les surfaces suivantes :
Dans un premier lieu apparaitras une page vierge, les données introduites (points du levé
bathymétrique dans notre cas sont sous format Excel).
Grace à l’OUTIL RECHERCHER situer dans la barre d’action nous allons faire la conversion
du fichier (Excel to table) afin d’éviter tout erreur dans lecture des données. La Figure 5-1
illustre l’icône OUTIL RECHERCHER (Ctrl+ F) dans l’application ArcMap.exe
Dans la zone de recherche on écrira le mot clé Excel To Table après recherche apparaitra une
liste, sur cette dernière nous sélectionnerons Excel vers table (conversion) (outil). Voir Figure
5-2.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
Apres sélection de l’outil de conversion apparaitra un tableau pour entrer le fichier à convertir,
dans ce dernier on trouvera trois indications fichier d’entrée (format Excel), fichier après
conversion (Table), le non de la feuille convertie qui est facultatif. Voir Figure 5-3.
Apres conversion le résultat apparaitra dans la table des matières. Figure 5-4.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
L’étape de conversion terminée, succédera le géo-référencement des données (dans notre cas
c’est des données d’un levé topo-bathymétrique X, Y, Z (Alt)) avec un clic droit s’affichera une
liste déroulante on choisira sur la liste Afficher les données XY… un tableau montrera une
liste des propriétés de la référence spatiale, une fois le système de coordonnées spatial est défini
(WGS 1984 UTM ZONE 31N). Figure 5-5.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
Une fois le géo-référencement établi, les données seront exportées au format (Shipfile), fichier
de forme pour permettre la lecture et le traitement des données sous ArcMap. Figure 5-6.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
Le résultat final représentera la carte après établissement des étapes mentionnées en haut. Voir
Figure 5-7.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
Avec l’extension Geostatistical Analyst, la première étape sera consacrée à l’exploration des
données en cliquant sur l’extension Geostatistical Analyst une liste de commandes s’affiche
nous sélectionnerons Explore Data pour effectuer l’analyse exploratoire. Figure 5-8.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
L’un des éléments clé de l’analyse exploratoire que nous allons utiliser « Histogram ». Ce
dernier affichera les résultats statistiques de base à savoir : l’histogramme des attributs, le
coefficient d’aplatissement, le coefficient d’asymétrie, la moyenne, la médiane ...Figure 5-9.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
Une fois l’analyse exploratoire des données terminer, nous basculerons vers le module
Geostatistical Wizard pour établir l’analyse géostatistique. Figure 5-10.
Apres lancement nous sélectionnerons tout d’abord la méthode (dans notre cas c’est le
Krigeage) cette manipulation se compose de 5 étapes. Nous définirons les attributs à étudier
dans Input Data (données d’entrée) c’est la première étape. Figure 5-11.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
Remarque : A la base le logiciel nous définit un modèle par défaut c’est pour cela qu’il
faut avoir une connaissance du phénomène à étudier.
Dans la figure qui suit (5-13) nous avons plusieurs possibilités de paramétrage du variogramme
c’est-à-dire :
L’ajustement du modèle, une large liste de modèle est proposée, il faut choisir celui
adéquat. Dans notre cas c’est le modèle sphérique.
Cette étape nous fournit les caractéristiques du modèle ainsi que sa représentation graphique.
Figure 5-13.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
La quatrième étape, est la recherche des points voisins. C’est-à-dire que cette dernière se base
sur le fait qu’une mesure établie aura un impact sur la prédiction des valeurs, en d’autres termes
plus les points seront éloignés plus les valeurs mesurées auront moins d'influence sur les valeurs
prédites. Figure 5-14.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
La cinquième et dernière étape, qui est la cross validation elle nous déterminent la courbe de
régression linéaire (valeurs prédites versus valeurs mesurées) de type : ax+b avec les différents
critères de performance. Figure 5-15.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
A la fin de cet exercice s’affichera un rapport sur le résumé de l’analyse géostatistique. Figure
5-16.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
Nous basculerons vers la table des matières dans ArcMap pour exporter les résultats du krigeage
en modèle numérique du terrain (MNT) sous forme d’un raster pour l’utiliser dans le calcul des
volumes (pour notre cas) puisque nous avons utilisés des points d’un levé topo-bathymétrique.
Figure 5-17.
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
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Chapitre 5 : Didacticiels de l’extension Geostatistical Analyst d’ArcGIS
L’estimation des volumes s’effectueras à partir du fichier Raster via un logiciel annexe très
simple et facile à manipuler.
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du
barrage Foum El Gherza
Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
L’analyse géostatistique est exécutée en quatre étapes successives (Isaaks & Srivastava, 1989) :
1- L’analyse exploratoire ;
2- L’analyse variographique ;
3- La validation croisée ;
4- Le Krigeage
La première étape pour toute analyse géostatistique repose sur l’analyse des données par les
statistiques descriptives. Cette analyse permet de fournir l’information pertinente sur la nature
de la distribution statistique des données dans l’espace et d’appréhender leur degré
d’homogénéité et de normalité.
Li et Heap (2008) rapportent que la distribution des données d’une façon normale autour de
leurs statistiques centrales peut influencer certaines méthodes d’interpolations spatiales. Les
données spatiales sont normales si les moyennes, les médianes et les modes sont très voisins
rendant ainsi l’analyse géostatistique faisable. Dans le cas contraire, on a souvent recours à une
transformation mathématique de la variable d’intérêt en une forme proche de la distribution
gaussienne. Cette transformation devrait, en principe, réduire la dissymétrie (mesurée par le
coefficient d’asymétrie « skewness ») et le degré d’aplatissement (mesuré par le kurtosis).
Si le coefficient d’asymétrie « skewness » est positif, la dissymétrie est à droite et les trois
statistiques de tendance centrales sont réparties ainsi : Mode < médiane < moyenne.
Si le coefficient d’asymétrie « skewness » est négatif, la dissymétrie est à gauche avec moyenne
< médiane < mode.
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
En règle générale : 0 < |degré d’aplatissement| < 0.5 : assez mésokurtique ou normale ;
Comme le Krigeage nécessite des données normalement distribuées (Sepaskhah et al., 2005),
l'asymétrie et l'aplatissement, en particulier, seront examinés.
D’autre part quatre indices statistiques de la qualité d’ajustement des modèles théoriques de
variographie sont estimés, il s’agit :
- Du RMSE (l’erreur quadratique moyenne entre les données mesurées et les valeurs
prédites par le modèle) ;
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
Le modèle théorique est d’autant plus précis, structuré et représentatif d’une autocorrélation
spatiale que sa valeur du RMSE et de la MAE s’approchent de zéro, son R2 et son rapport
C/C0+C s’approchent de l’unité.
6.1.3 Krigeage
L’interpolation par Krigeage est effectuée pour estimer les valeurs en des points non observés
par une combinaison linéaire sans biais des valeurs mesurés. Par construction mathématique, le
Krigeage minimise la variance sur l’erreur d’estimation. Le Krigeage ordinaire est la technique
utilisée.
Le Krigeage tient compte aussi de la taille du champ à estimer, de la position des points entre
eux et de la continuité du phénomène mesuré.
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
6.2 Méthodologie
Sur l’ensemble des 135075 valeurs originales du levé bathymétrique, nous avons effectué 10
combinaisons aléatoires pour réduire la taille du levé. A cet effet, nous avons utilisé une macro
de choix aléatoire développée sous le progiciel Microsoft Excel 2003. En conservant une bonne
couverture de la retenue du barrage, ces choix aléatoires étaient de 35000 jusqu’à 125000
points. Nous considérons donc un levé bathymétrique de référence et 10 scénarios (considérés
comme levé bathymétriques indépendants) sur lesquels nous avons réalisé des analyses
géostatistiques complètes en utilisant l’extension Geostatistical Analyst du logiciel
ArcGIS v10.2.2. Une analyse exploratoire suivie d’une analyse variographique et une
validation croisée ont été donc réalisées pour les onze (11) levés bathymétriques
indépendamment.
La comparaison de tous les paramètres de la géostatistique a permis d’en déduire la taille
optimale d’un levé bathymétrique. Cette taille a été validée par la constance d’estimation du
volume d’eau au niveau normale de la retenue (NNR) et au niveau des plus hautes eaux (PHE).
A cet effet, les modèles numériques de terrain (MNT) réalisés par Krigeage dans le logiciel
ArcGIS ont été transférés vers le logiciel Global Mapper V17.0 (Blue Marble Geographics,
2015) dans lequel le volume a été calculé à différents niveaux du barrage, depuis le fond du
réservoir jusqu'au niveau des plus hautes eaux (PHE), pour obtenir la courbe capacité-hauteur
du réservoir. Cette courbe est d'une grande importance, car elle est utilisée pour gérer les lâchers
du barrage.
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
Dans le Tableau 6-1 sont consignées les statistiques descriptives pour les prédictions spatiales
des altitudes topo-bathymétriques au niveau de la cuvette du barrage. La distribution spatiale
est relativement uniforme aussi bien pour l'ensemble de données du levé bathymétrique original
que pour les 10 échantillons analysés, avec un coefficient de variation (CV) d'environ 2,33%.
Cette variation d’altitudes au niveau du réservoir de «Foum El Gharza» est différente de celle
de celle de «Hammam Debagh » (6,3%) (ANBT, 2004).
Les moyennes et médianes ne varient pas beaucoup d'un échantillon à l'autre. Cependant, pour
l'ensemble des données du levé bathymétrique de référence et tous les échantillons, nous
observons que : médiane < moyenne.
En outre, l'asymétrie de ces échantillons est entièrement positive avec une valeur proche de
celle de l'ensemble des données du levé bathymétrique de référence (2,08). Cette valeur est
supérieure à 1, ce qui correspond à une forte dissymétrie. De même, le kurtosis normalisé des
dix (10) scenarii de levé bathymétrique est positif, montrant des courbes fortement sur-
gaussiennes du même ordre de grandeur que celui de l'ensemble des données du levé
bathymétrique de référence (19,44). Par conséquent, ces statistiques descriptives des dix (10)
échantillons ne varient pas beaucoup de celles de l'ensemble des données du levé bathymétrique
de référence. La distribution de l’ensemble des données du levé bathymétrique de référence et
des dix (10) échantillons n’est pas normale, puisque l’asymétrie (Skewness) et l'aplatissement
(kurtosis normalisé de Fisher) sont supérieurs à 1 (Bulmer, 1979). Toutefois le krigeage peut
fonctionner convenablement puisque la normalité des données représente une condition
suffisante mais pas nécessaire.
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
Ech. Taille Moyenne Médiane E.type Variance Min Max Skew1 Kurt2 CV
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
Les semi-variances expérimentales oscillent entre 9,84 m2 et 16,65 m², mais sont proches de la
variance totale de l'ensemble des données du levé bathymétrique de référence dont la valeur est
de 13,53 m². Les valeurs de la pépite varient entre 0 m2 et 1.96 m2, indiquant ainsi de très petites
erreurs de mesure.
L'anisotropie observée par Rakhmatullaev et al. (2011) n’apparait pas dans la présente étude.
Les paramètres des variogrammes de tous les scenarii de levé bathymétrique sont présentés sur
la Figure 6-1. Cette figure montre que les trois critères de qualité d'ajustement des semi-
variogrammes : RMSE, MAE, R2 et le rapport (C/C0+C) atteignent des valeurs proches de
celles du levé bathymétrique de référence lorsque le nombre de points de mesure est au-delà
45 000 points. Cela correspond à une densité de mesure de 125 points ha-1. Avec cette densité,
les seuils ((C0+C), Figure 6-1a) et les portées ((A0), Figure 6-1b) tergiversent légèrement
autour de ceux du levé bathymétrique de référence.
Li et Heap (2008) ont supposé l'existence d'une densité critique au-dessus de laquelle il n'y a
pas d'amélioration de la précision de l'estimation. Les résultats trouvés sont en accord avec les
résultats de Li et Heap (2008).
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
Figure 6-1 : Valeurs des paramètres variographiques pour les 11 scenarii de levé bathymétrique : (a) Palier,
(b) Portée, (c) Fraction structurée de la variance totale, (d) Coefficient de détermination et (e) l’erreur
quadratique moyenne (f) la moyenne absolue des erreurs. La ligne pointillée représente les valeurs des
paramètres variographiques du levé bathymétrique de référence.
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
Une analyse de la validation croisée par Curtarelli et al. (2015) a montré que l'utilisation du
Krigeage ordinaire sur les données du levé bathymétrique entraîne des erreurs d'estimation
réduites et un R2 élevé.
En prenant comme référence l'ensemble des données (135075 points) du levé bathymétrique de
référence des valeurs presque maximales sont obtenues pour les critères de fiabilité, à savoir :
robustesse R2 ≈ 1 et de précision dans l’estimation de l'erreur de prédiction SEpred ≈ 0,5.
Réduire le nombre de points peut ne pas donner de si bons résultats. Par conséquent, il est
important d’analyser la sensibilité de ces deux critères de fiabilité pour chacun des 10
échantillons.
Comme le montre la Figure 6-2c, le 𝑅 s'écarte de l'unité lorsque des échantillons de moins de
55 000 points sont utilisés. De plus, 𝑆𝐸 é augmente considérablement mais reste toujours au-
dessous de l’unité (Fig. 6-2f), ce qui indique que la variance de Krigeage surestime de plus en
plus la variance d'erreur lorsque la taille des échantillons diminue (Marcotte, 2013).
Le passage de 135 075 à 55 000 points a donc un impact négligeable sur les quatre paramètres
de fiabilité (R2, RMSE, MAE et SEpred) et les deux paramètres de régression (𝑎 𝑒𝑡 𝑏)
(Fig. 6-2). Cependant, plus la taille des échantillons, descend à moins de 55 000 points, SEpred
devient plus grand pour atteindre l’unité. Le variogramme du modèle décrit une estimation 𝑍 ∗
plus variable que la valeur 𝑍 observée, c'est-à-dire que la variance de Krigeage surestime
l’erreur de variance. Ces observations concordent avec celles de Puente & Bras (1986) qui ont
montré que le Krigeage peut entraîner une sous-estimation ou une surestimation importante de
l'erreur de prédiction lorsque la taille d'un ensemble de données diminue.
Cette étape de l’analyse géostatistique montre que les paramètres des validations croisées des
dix échantillons convergent vers ceux de la validation croisée du levé bathymétrique de
référence à partir d’une taille supérieure ou égale à 55 000 points de mesure. Pour valider le
choix de la taille optimale des levés bathymétriques, il est important de compléter cette analyse
géostatistique par l’établissement des courbes « volume-hauteur » pour chaque échantillon et
la comparaison des volumes d’eau estimés à la côte du niveau normal de la retenue (NNR).
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
Figure 6-2 : Evolution des paramètres de la validation croisée des 11 scenarii de levé
bathymétrique : (a) coefficient de régression, (b) intercepte, (c) coefficient de détermination,
(d) erreur standard de prédiction et (e) erreur standard. La ligne pointillée représente les valeurs des
paramètres de validation croisée du LTB de référence.
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Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
La Figure 6-3 montre que l’analyse de la sensibilité des volumes en fonction de la taille réduite
du levé bathymétrique confirme les résultats des études géostatistiques. En effet, les tailles de
de 55 000 points et plus, ayant montré respectivement une stabilité des paramètres
variographiques et une stabilité des critères de la validation croisée, ont aussi montré un palier
constant dans l’estimation des volumes d’eau dans la retenue du barrage à la côte NNR.
12.0
Volume au NNR (Mm3)
11.5
VolumeRef =11.56 Mm3
11.0
10.5
10.0
9.5
35000 55000 75000 95000 115000 135000
Figure 6-3 : Evolution des volumes estimés au NNR : des 10 échantillons, La ligne pointillée
représente le volume estimé au NNR avec le levé bathymétrique de référence.
La surestimation du volume des sédiments a un impact sur la gestion du réservoir qui est
principalement basée sur la courbe « volume-hauteur ».
Cette courbe (Fig. 6-4) définit le volume d'eau dans le réservoir pour les hauteurs allant de
(175 m) a un niveau avoisinant les plus hautes eaux du barrage (PHE ; 200 m).
87
Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
La relation linéaire entre les volumes obtenus avec 55 000 points et ceux de la courbe de
référence (135 075 points) a montré que ces deux estimations ne sont pas significativement
différentes. La réduction du nombre de points de 135 075 à 55 000 n'a pas affecté
significativement la courbe « volume-hauteur » et n'affectera pas donc la bonne gestion de l’eau
mobilisée par le barrage.
Tableau 6-3 : Données des courbes « volumes hauteurs » de l’échantillon 55 000 points et du levé
bathymétrique de référence (135 075 points)
VOLUMES EN Hm3
Echantillon Levé de référence
COTE 55000 points 135075 points
175 0.000 0.000
177 0.001 0.001
179 0.004 0.004
181 0.008 0.008
183 0.013 0.013
185 0.020 0.020
187 0.028 0.028
189 0.039 0.039
191 0.057 0.057
193 0.765 0.767
195 3.176 3.175
197 6.949 6.945
199 11.573 11.561
200 14.279 14.257
12
Volume (Mm3)
0
175 177 179 181 183 185 187 189 191 193 195 197 199 200
88
Chapitre 6 : Optimisation du levé bathymétrique du barrage Foum El Gherza
6.4 Conclusion
Après avoir présenté la théorie de la géostatistique et les méthodes d’interpolation déterministes
et stochastiques, une étude géostatistique a été réalisée sur le levé bathymétrique du barrage
« Foum El Gherza » en vue d’en optimiser le nombre de points.
Cette optimisation du nombre de points permet donc de réduire le coût et les délais de réalisation
des levés bathymétriques et d’accroitre ainsi leurs fréquences. Cette augmentation de la
fréquence des levés est de nature à mieux suivre l’évolution de la sédimentation dans la cuvette
du barrage assurant ainsi une meilleure gestion de la ressource mobilisée.
89
Conclusion générale
Conclusion générale
La gestion des volumes mobilisés par les barrages s’appuie essentiellement sur la
courbe « capacité-hauteur ». En effet, cette courbe doit être mis à jour périodiquement
par la réalisation de levés bathymétriques qui non seulement sont onéreux et laborieux
mais aussi consomme beaucoup de temps.
Dans cet optique, une méthodologie susceptible d’apporter une contribution à
l’optimisation de la taille des levés bathymétriques afin d’augmenter les fréquences de
réalisation et par conséquent celles d’actualisation de la courbe « capacité-hauteur »
des barrages est établie, soit :
Acquisition des données du levé bathymétrique de référence ;
90
Conclusion générale
Enfin le volume calculé par le modèle numérique de terrain créer par l’échantillon
55000 points est de 11,573 hm3, il avoisine ainsi le volume estimé par l’ANBT soit
V=11,396 hm3.
91
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SITOGRAPHIE :
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https://desktop.arcgis.com/fr/arcmap/10.3/guide-books
https://www.semantic-ts.fr/bathymetrie