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N° d’ordre : ….

/Master/DFE/Ph/2019

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
0
UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE HOUARI BOUMEDIENE

FACULTE DE PHYSIQUE

MEMOIRE DE MASTER
Domaine : Sciences de la matière
Filière : Physique
Spécialité : Dynamique des Fluides et Energétique (DFE)

par :

BENCHAA AMINE
MEZOUARI DALILA

Sujet :

ETUDE NUMERIQUE DE LA SEPARATION MEMBRANAIRE PAR OSMOSE


INVERSE (APPLICATION A L’EAU DE MER )

Présenté le 14 Juillet 2019, devant le jury composé de :

Mme F.MADI-AROUS Maitre de conférences ‘A’ USTHB Président


Mr M.E.A.SLIMANI Maitre de conférences ‘B’ USTHB Encadreur
MR M.S.MAALAM Maitre de conférences ‘B’ USTHB Examinateur
MR N.ZEMOUR Doctorant USTHB Co-encadreur
Remerciement

On remercie en premier lieu DIEU tout puissant pour nous


avoir accordé la puissance, la patience, le courage et la volonté
pour terminer ce modeste travail.
Puis, on tient à remercier très sincèrement les deux
personnes qui nous ont permis de faire ce mémoire, à savoir nos
deux encadreurs Mr SLIMANI. Mohamed Amine et Mr ZEMOUR.
Nacim, de nous avoir apporté leurs connaissances et leurs
conseils précieux.
On voudrait ensuite remercier tous les membres du jury qui
vont juger ce travail et nous faire profiter de leurs connaissances
et remarques constructives (Mme MADI-AROUS Fatima) qui nous
a fait l’honneur de présider le jury de ce modeste travail. (Mr
Mohamed Saïd MAALAM), qui va examiner ce travail, pour
l’intérêt qu’ils ont porté pour notre travail. Leurs critiques et
commentaires seront bénéfiques pour enrichir nos connaissances
dans ce domaine.
On adresse nos sincères remerciements aux responsables et
agents de département de dynamique des fluides et énergétique
au niveau de la faculté de physique au niveau de l’université
USTHB.
On remercie également tous nos enseignants et enseignantes de
la première année primaire à la cinquième année universitaire
pour tout le savoir-faire et le savoir être qu’ils nous ont inculqué.
A toutes les personnes de près ou de loin qui ont contribué à
l’élaboration de ce travail.

i
A mes chers parents
A la mémoire de ma sœur
et mes grands-parents, que
Dieu garde leurs âmes
dans son vaste paradis.
A mes frères, mes sœur
A mes amis

Amine BENCHAA

ii
Je dédie ce travail à mes
parents, ma sœur et mes frères
qui ont fait des sacrifices et
crus en moi tout au long de
mon parcours scolaire, à ma
grand-mère qui n’a cessé de
prier pour moi, à mes cousins,
cousines et mes amies qui
m’ont soutenue.
Je vous remercie tous

Dalila MEZOUARI

iii
Résumé
De nos jours, le manque de l’eau est devenu un formidable enjeu, avec la croissance
démographique le besoin de l’homme à l’eau douce a augmenté d’une manière considérable,
pour faire face à cette pénurie annoncée d’eau, de nouvelles techniques de production d’eau
potable devront être mises en place pour satisfaire les besoins de la population croissante. Une
des techniques prometteuses est le dessalement de l’eau de mer qui est opérationnel depuis de
nombreuses années.
Le présent travail propose une étude numérique de dessalement par osmose inverse qui est
considéré comme étant le procédé le plus utilisé dans le monde de nos jours, grâce à son
efficacité avec un moindre coût. La simulation numérique va porter principalement sur le
transfert de masse à travers une membrane semi perméable. Un modèle physique va être mis en
évidence selon les géométries disponibles dans la littérature pour des fins de validation. La
modélisation numérique va prendre en considération la complexité du mécanisme des
séparations auprès de la membrane dont le but est de comprendre le phénomène osmotique et
de déterminer l’influence des paramètres opératoires sur la performance de dessalement. La
résolution des différentes équations de conservation (Continuité, Navier-Stokes et transport du
Soluté) a été entreprise en utilisant l’Algorithme Simple de Patankar qui est fondé sur la
méthode des volumes finis.

Mot clés : Membrane poreuse, Pression osmotique, Modélisation, Osmose inverse.

Abstract
Nowadays, the lack of water has become a formidable issue, with population growth man’s
need for freshwater has increased dramatically, to cope with this announced shortage of water,
new drinking water production techniques will have to be put in place to meet the needs of the
growing population. One of the promising techniques is the desalination of seawater that has
been operational for many years.

The present work proposes a numerical reverse osmosis desalination study, which is the most
widely used process in the world today, thanks to its efficiency with a lower cost.

Numerical simulation will focus on mass transfer through a semi-permeable membrane. A


physical model will be highlighted according to the geometries available in the literature for
validation purposes. Numerical modeling will take into account the complexity of the
membrane separation mechanism whose purpose is to understand the osmotic phenomenon and
to determine the influence of the operating parameters on the desalination performance. The
resolution of the different conservation equations (continuity, Navier-Stokes and solute
transport) was undertaken using the Patankar Simple Algorithm, which base on the volume
method.

Keywords: Porous membrane, Osmotic pressure, Modeling, Reverse osmosis.

iv
‫ملخص‪:‬‬

‫أصبح اليوم نقص المياه الصالحة للشرب تحديا هائال‪ ،‬و مع النمو السكاني‪ ،‬حاجة اإلنسان للمياه العذبة قد ازداد إلى حد كبير‪،‬‬
‫لمواجهة هذا النقص المتوقع للمياه‪ ،‬يجب وضع تقنيات جديدة إلنتاج مياه الشرب لتلبية احتياجات السكان المتزايدة‪ .‬واحدة من‬
‫التقنيات الواعدة هي تحلية مياه البحر التي كانت تعمل لسنوات عديدة‪.‬‬
‫يقترح العمل الحالي دراسة تحليلية لتنقية التناضح العكسي والتي تعتبر العملية األكثر استخدا ًما في العالم اليوم‪ ،‬وذلك بفضل‬
‫كفاءتها بتكلفة أقل‪ .‬ستركز المحاكاة العددية على انتقال الكتلة من خالل غشاء نصف نافذ‪ .‬سيتم تسليط الضوء على نموذج‬
‫مادي وفقًا للهندسة المتو فرة في األدبيات ألغراض التحقق من الصحة‪ .‬سوف تأخذ النماذج العددية في االعتبار تعقيد آلية‬
‫فصل األغشية التي تهدف إلى فهم ظاهرة التناضح وتحديد تأثير المعلمات التشغيلية والهيكلية على أداء تحلية المياه‪ .‬تم إجراء‬
‫حل معادالت الحفظ المختلفة (االستمرارية و ‪ Navier-Stokes‬و ‪ ) transport de soluté‬باستخدام خوارزمية‬
‫‪Patankar‬البسيطة التي تعتمد على طريقة الحجم المحدود‪.‬‬

‫الكلمــــــــات المفتــاحيـــــــة ‪:‬‬

‫الغشاء المسامي‪ ،‬الضغط األسموزي‪ ،‬النمذجة‪ ،‬التناضح العكسي‬

‫‪v‬‬
Sommaire
Introduction générale ........................................................................................ 1
Chapitre I : Généralités et synthèse bibliographique
Introduction ...................................................................................................................................3
I.Dessalement .....................................................................................................................3
I.1. Procédés thermiques .....................................................................................................4
I.1.1. Distillation .........................................................................................................................4
I.1.1.1. Distillation à simple effet .............................................................................................4
I.1.1.2. Distillation à multiples effets ......................................................................................4
I.1.1.3. Distillation avec compresseur de vapeur ......................................................................4
I.1.1.4. Distillation par détente successive ou procédé « Flash » : ............................................4
I.1.2. Congélation ........................................................................................................................5
I.2. Procédés membranaires .................................................................................................5
I.2.1. Electrodialyse.....................................................................................................................5
I.2.2. Osmose inverse ..................................................................................................................6
I.2.3. Principe de fonctionnement ................................................................................................7
I.3. Les différentes étapes ....................................................................................................7
II.Membranes et modules membranaires ............................................................ 8
II.1. Membranes ..................................................................................................................8
II.1.1. Caractérisations des membranes ........................................................................................8
II.1.1.1. Taux de conversion ....................................................................................................8
II.1.1.2. La sélectivité ..............................................................................................................8
II.1.2. Types des membranes .......................................................................................................9
II.1.3. Modules membranaires .....................................................................................................9
II.1.3.1. Modules fibres creuses ...............................................................................................9
II.1.3.2. Modules plan-spiralé ou spirales ............................................................................... 10
II.1.3.3. Modules plans .......................................................................................................... 11
II.1.3.4. Modules tubulaires ................................................................................................... 11
III.Mécanisme de transfert.............................................................................. 11
III.1. Pression osmotique ...................................................................................................11
III.2. Transfert solvant et soluté ......................................................................................... 12

vi
III.2.1. Flux de solvant .............................................................................................................. 12
III.2.2. Flux de soluté ................................................................................................................ 13
VI. Facteurs limitant le flux de perméat en osmose inverse .............................. 13
VI.1. La polarisation de concentration ............................................................................... 13
VI.2. Le colmatage............................................................................................................ 14
VI.3. Résistance membranaire ........................................................................................... 14
VI. Synthèse bibliographique ............................................................................ 14
VII.1.Travaux menées sur le champ hydrodynamique et les améliorations géométriques apportées aux
modules SWM ……………………………………………………………………………………….14
VII.2. Etudes menées sur l'amélioration du transfert de masse ……………………………………16

Conclusion ....................................................................................................... 18

Chapitre II: Modélisation Mathématique et numérique


I.Introduction ................................................................................................... 19
II.Modèle physique ........................................................................................... 19
II.1. Description de modèle physique : .............................................................................. 19
II.2. Propriétés physico-chimiques du transport ................................................................ 20
III.Formulation mathématique du problème ..................................................... 20
III.1. Forme générale des équations de transport .............................................................. 20
III.1.1. Equation de continuité .................................................................................................. 21
III.1.2. Equation de conservation de quantité de mouvement (Navier-Stockes):.......................... 21
II.1.3. Equation de transport de la concentration ........................................................................ 21
III.2. Conditions aux frontières.......................................................................................... 22
III.2.1. Conditions hydrodynamiques ......................................................................................... 22
III.2.2. Conditions de transport de concentration ........................................................................ 22
III.2.3. Conditions de couplage entre l’écoulement et le transport de masse............................... 23
III.3. Hypothèses simplificatrices : .................................................................................... 23
IV.Modèle numérique ....................................................................................... 24
IV.1. La forme conservative ............................................................................................. 24
IV.2. Maillage .................................................................................................................. 25
IV.3. Discrétisation .......................................................................................................... 25
IV.3.1. Discrétisation de l’équation de transport de concentration ............................................. 27
IV.3.2. Discrétisation de l’équation de continuité ...................................................................... 28
IV.3.3. Discrétisation des équations de Navier-Stokes .............................................................. 28

vii
V.Conclusion :.................................................................................................. 33
Chapitre III : Résultats et interprétations
I.Introduction ................................................................................................... 34
II. Solution numérique du problème : .............................................................. 34
II.1. Test de maillage......................................................................................................... 36
II.Validation du modèle mathématique :........................................................... 36
III.Exploitation de modèle : .............................................................................. 38
III.1. Compréhension de phénomène osmotique ............................................................... 38
III.2. Distribution spatiale de concentration .......................................................................40
III.3. L’étude paramétrique de l’osmose inverse ................................................................ 41
III.3.1. L’effet de la pression transmembranaire ........................................................................ 41
III.3.2. L’effet de nombre de Reynolds ...................................................................................... 41
III.3.3. Evolution de la couche de polarisation de concentration ................................................. 42
IV.Conclusion : ................................................................................................ 44
Conclusion générale ......................................................................................... 45
Perspectives ..................................................................................................... 46

viii
Liste des figures :

FIGURE TITRE DE LA FIGURE PAGE

FIGURE I.1 Les procédés de dessalement 3


FIGURE I.2 Cellule élémentaire d’électrodialyse 6
FIGURE I.3 Schéma d’osmose et d’osmose inverse 6
FIGURE I.4 Schéma de principe d'une unité d'osmose inverse. 7
FIGURE I.5 Les types des membranes selon leurs structures 9
FIGURE I.6 Module à fibres creuses 10
FIGURE I.7 Modules spirales 11
FIGURE I.8 Représentation schématique du phénomène de polarisation primaire 13
FIGURE I.9 Les mailles extrudées dans les entretoises de modules SWM de nano 16
filtration et d'osmose inverse
FIGURE I.10 Schéma du gradient de concentration développé par polarisation de 17
concentration
FIGURE I.11 Nouvelle cellule de test de membrane à flux croisés à l'échelle de 18
laboratoire avec canaux asymétriques pour les tests PRO
FIGURE II.1 Schéma représentant le modèle physique à étudier 19
FIGURE II.2 Zoom sur un Volume élémentaire 25
FIGURE II.3 Les Volumes de Contrôle 25
FIGURE II.4 volume de contrôle décalé utilisé dans la discrétisation de l’équation de u 29

FIGURE II.5 Organigramme décrivant les différentes étapes suivies pour la résolution 32
numérique selon l’algorithme de SIMPLE
FIGURE III.1 Organigramme descriptif du solveur non linéaire. 35
FIGURE III.2 Test de maillage 36
FIGURE III.3 Comparaison de profil de la concentration de présent travail avec la 37
littérature pour Re=13
FIGURE III.4 Comparaison de profil de la concentration de présent travail avec la 37
littérature pour Re=38
FIGURE III.5 Comparaison de profil de la concentration de présent travail avec la 38
littérature pour Re=111
FIGURE III.6 L’évolution de flux de filtration dans le cas d’osmose et d’osmose inverse 39
FIGURE III.7 La distribution spatiale de la concentration dans le phénomène d’osmose 40
(a) et dans le phénomène d’osmose inverse (b)
FIGURE III.8 Variation de la concentration et de flux de perméat le long de la 41
membrane. (C0=35 g/L, ∆𝑝 =56, 66, 76,86 bar, Re =1000).
FIGURE III.9 . Variation de la concentration et de flux de perméat le long de la 42
membrane. (C0=35 g/L, ∆𝑝 = 56 bar, Re=111,1000)
FIGURE III.10 Evolution de la couche de polarisation de concentration le long de la 43
membrane pour différentes valeurs de ∆𝑝
FIGURE III.11 Evolution de la couche de polarisation de concentration le long de la 44
membrane pour différentes valeurs de𝑅𝑒.

ix
Liste des tableaux

TABLEAU LE TITRE DE TABLEAU PAGE

TABLEAU II.1 Dimensions de la géométrie, paramètres de la membrane et les paramètres 20


opératoires.
TABLEAU II.2 Propriétés physico-chimiques du transport. 20
TABLEAU II.3 Les Coefficients massiques de Diffusion et de Convection 26
TABLEAU II.4 La fonction de nombre de Peclet A(|P|) pour chaque schéma. 27
TABLEAU II.5 Les Coefficients massiques de Diffusion et de Convection de la 30
composante u.
TABLEAU II.6 Les Coefficients massiques de Diffusion et de Convection de la 30
composante v.

Nomenclature
Symbole Description Unité
D Coefficient de diffusion binaire m2s-1
h Hauteur de canal d’alimentation m
Lm Longueur de la membrane m
𝝎 Largeur du canal d’alimentation m
𝑫𝒉 Diamètre hydraulique m
Um La vitesse d’entré ms-1
A la perméabilité de la membrane m.s-1pa-1
Cm Concentration du sel au niveau de la membrane (retentant) g/L
CP Concentration du sel en perméat. g/L
C0 Concentration du sel à l’entrée g/L
𝐉𝐨𝐬𝐦𝐨𝐬𝐞 Flux de perméat. (vitesse de perméation) ms-1
𝐉 𝐨𝐬𝐦𝐨𝐬𝐞 Flux osmotique d’osmose (Flux de l’eau douce)
𝐢𝐧𝐯𝐞𝐫𝐬𝐞

ΔP Différence de pression transmembranaire. Pa


R Taux de rejet -
Re Nombre de Reynolds -
Pe Nombre de Peclet -
S Section du canal m2
Y Taux de conversion -
QP Débit massique du perméat m3s

Qr Débit massique du retentât m3s

x
T Température absolue K

C concentration g/L

B perméabilité moyenne de la membrane m.s-1pa-1

𝑽𝒘 Vitesse de filtration ou flux du perméat ms-1


𝒈 Champ de pesanteur ms-2
u0 Amplitude de la vitesse tangentielle ms-1
𝐑𝐦 Résistance de la membrane neuve m-1

𝐑 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞 Résistance membranaire m-1

𝐑 𝐢𝐫𝐫𝐞𝐯 Résistance due au colmatage réversible m-1

𝐑 𝐫𝐞𝐯 résistance due au colmatage irréversible m-1

Lettres grecques
Δ𝜋 Différence de pression osmotique à travers la membrane. Pa

𝛍 Viscosité dynamique du fluide Pa.s

𝛒 Masse volumique du fluide Kg m-3

𝝂 Viscosité cinématique du fluide m2s-1

xi
Introduction générale
Introduction générale

Introduction générale
L’eau est une substance essentielle à la survie et au développement de
l’humanité. Depuis les temps les plus reculés, l’homme s’est concentré autour des rivières,
des lacs et des réservoirs d’eau souterraine pour couvrir ses besoins hydriques en matière
d’usage domestique, agricole et industriel.
L’eau couvre les trois quarts de notre planète (75%), soit 361 millions km² sur les 510
millions de la surface terrestre [1]. 0r, 98% de cette eau est salée, retrouvée majoritairement
dans les mers et les océans [2]. L’eau douce, avec un pourcentage très faible 2% est située
dans des régions quasi-atteignables par l’Homme. Les 2/3 de cette eau douce sont contenus
sous forme de glace alors que le reste est contenu sous forme de liquide [3].
La croissance démographique dans le monde s’accompagne d’une augmentation de la
demande d’eau potable tandis que l’industrialisation, l’irrigation des sols et l’élévation des
niveaux de vie se traduisent par un accroissement supplémentaire de la consommation d’eau
douce par habitant.
L’eau et le changement climatique sont régulièrement cités parmi les crises les plus
graves que l’humanité aura à affronter pendant les prochaines décennies, elle va devenir un
formidable enjeu durant le siècle à venir. Pour faire face à cette pénurie annoncée d’eau, de
nouvelles techniques de production d’eau potable devront être mises en place pour satisfaire
les besoins de la population croissante. Une des techniques prometteuses est le dessalement de
l’eau de mer qui est opérationnelle depuis de nombreuses années.
Deux grandes familles de procédés sont utilisées désormais pour le dessalement de
l’eau de mer : les procédés thermiques de distillation qui se sont fortement développés à partir
de la fin des années 1940 et les procédés membranaires qui ont vu le jour à la fin des années
1960 [4]. En dessalement, le principal procédé membranaire est l’osmose inverse (OI) qui
représente à l’heure actuelle 53 % des capacités mondiales d’eau produites par dessalement et
a ainsi dépassé les procédés de distillation depuis 2001[4].
L’osmose inverse présente l’intérêt de pouvoir fonctionner à température ambiante et de
produire une eau de qualité bonne et constante quelles que soient les variations de la qualité
de l’eau brute. Le taux de rejet de sels peut être supérieur à 99 % [4]. Un inconvénient de l’OI
est qu’elle nécessite des pressions opératoires très importantes. En raison de la variation
induite de la pression osmotique, la pression opératoire augmente avec la salinité de l’eau ce
qui empêche l’utilisation de l’OI à de très fortes concentrations en sels [4].
Ainsi, environ 1% de l’eau potable mondiale est fournie par les 12 500 usines de
dessalement installées dans 120 pays, soit environ 35 millions de m3/jour. Ceci permet
l’approvisionnement de 140 millions de personnes [1].
L’objectif de ce travail consiste à faire une étude bibliographique, théorique et
numérique sur le procédé de séparation membranaire par osmose inverse pour le dessalement
des eaux de mer afin de bien comprendre le phénomène. Pour ce but, un modèle physique et
mathématique sera élaboré en décrivant les différentes équations régissant le phénomène, puis
un programme de simulation va être développé et validé pour résoudre le système
d’équations. Une étude paramétrique de l’écoulement et de transfert de masse régissant le
dessalement de l’eau de mer à travers une membrane poreuse sera menée par la suite en
faisant tourner le code numérique pour voir l’influence des différents paramètres opératoires.

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 1


Introduction générale

. Le manuscrit est composé de trois chapitres :


 Chapitre1 : Il est consacré pour les généralités et l’étude bibliographique sur le
procédé de dessalement en détaillant notamment le procédé d’osmose inverse.
 Chapitre2 : Il se focalise sur la description du problème physique avec sa modélisation
mathématique et numérique.
 Chapitre3 : Il inclut les différents résultats obtenus des simulations numériques et leurs
interprétations.

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 2


Chapitre I :
Généralités et synthéses
bibliographiques
Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

Introduction
Dans ce chapitre nous présentons des généralités sur les procédés de dessalement
thermiques et les procédés de filtrations membranaires, les matériaux membranaires,…etc.
A la fin nous passerons à une étude bibliographique pour avoir une idée sur quelques
travaux antérieurs dans le domaine de dessalement par osmose inverse.

I. Dessalement
Le dessalement est une technique de suppression du chlorure de Sodium (NaCl) de l'eau
de mer. Selon la nature de l’eau à dessaler il existe diverses techniques de dessalement qui
ont été mis en évidence et qui sont classées en deux catégories :
- les procédés utilisant les membranes : osmose inverse et l’électrodialyse.
-les procédés thermiques faisant intervenir un changement de phase : la distillation et la
congélation. Comme l’indique la figure suivante (Fig. I.1). Le choix d’utilisation de chacun
d’eux est relié à la disponibilité de la source d’énergie qui fait fonctionner l’appareillage de
dessalement [5].
Parmi les procédés précités, la distillation et l'osmose inverse sont des technologies dont
les performances ont été prouvées pour le dessalement d'eau de mer. En effet, ces
deux procédés sont les plus commercialisés dans le marché mondial du dessalement. Les
autres techniques n'ont pas connu un essor important dans le domaine à cause de problèmes
liés généralement à la consommation d'énergie et/ou à l’importance des investissements qu'ils
requièrent.

Procédé de dessalement

Distillation Membranes

Effets multiples (MED)

Multistage Vertical tube Horizontal tube Compression Osmose Electro-


flash MSF evaporator VTE evaporator HTE vapeur VC inverse RO dialyse ED

Procédés consommant la chaleur Procédés consommant l’électricité

Figure I.1. Les procédés de dessalement [6].

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 3


Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

I.1. Procédés thermiques


I.1.1. Distillation
La distillation est un procédé consommant de la chaleur, du type colonne, le
fonctionnement de cette technique est basé sur le principe de l’évaporation et de la
condensation de l’eau à dessaler.
Quelle que soit la salinité de l’eau à traiter, l’eau produite a une salinité finale généralement
inférieure à 10 mg/L. La distillation exige une énergie thermique importante et nécessite un
couplage avec d’autres applications, productrices de chaleur (eau chaude ou vapeur, source
électrique…), qui doivent être proches physiquement. La distillation est une technique
développée dans les pays producteurs de pétrole et de gaz. Son association à des centrales
thermiques permet d’utiliser la chaleur dégagée par celles-ci pour provoquer l’évaporation.
Ainsi, aucun prétraitement poussé de l’eau avant de l’évaporation n’est nécessaire. [5]

I.1.1.1. Distillation à simple effet


C’est le procédé le plus simple, il consiste l’installation dans une cuve fermée chauffée,
des serpentins qui seront alimentés par l’eau de mer, la vapeur sera condensée et produira
l’eau distillée. Deux électropompes vont se charger d’évacuer les gaz incondensables et le
concentré.[7]

I.1.1.2. Distillation à multiples effets


Les chercheurs ont fait appel à ce procédé à fin d’améliorer le ratio eau produite/vapeur
utilisée, et par conséquent d’abaisser le coût de production d’eau douce.
Cette opération est basée sur l’enchainement suivant : la chaleur produite par la condensation
de la vapeur du premier effet est réinjectée dans le faisceau de chauffe d’un deuxième
évaporateur par le biais d’un autre tuyau, le sel et l’eau non évaporés tombent au fond de la
cellule. La multiplication du nombre d’effets augmente la chaudronnerie à mettre en œuvre
[8].

I.1.1.3. Distillation avec compresseur de vapeur

Une vapeur d’eau à la pression atmosphérique et à 100 °C est aspirée par un compresseur
qui la porte à une pression relative de l’ordre de 0,2 bar, avec une surchauffe de l’ordre de
seulement 6°C, la vapeur surchauffée passe ensuite dans le serpentin principal de
l’évaporateur où elle se condense. Parmi les avantages de la thermocompression, le
rendement du processus peut atteindre 80% [8].

I.1.1.4. Distillation par détente successive ou procédé « Flash »


Ce procédé consiste à mettre une enceinte sous vide, isolée et ne contenant que de l’eau
de mer en équilibre avec sa vapeur à une température « T » et une pression «P». Lorsque de
l’eau chaude est introduite dans l’enceinte, et P est inférieur à la pression de saturation, on
observe une vaporisation instantanée par détente. La chaleur de la vapeur est transférée à l’eau
froide circulant dans les tubes de condenseur. Elle est alors condensée sur un faisceau

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 4


Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

tubulaire situé dans la partie supérieure de l’enceinte. On peut alors récupérer l’eau distillée
pure [9].

I.1.2. Congélation
Les régions froides s’intéressent au dessalement d’eau de mer par la méthode de
congélation. Des bassins remplis d’eau de mer sur une hauteur varie de 10 à 15 cm sont
exposés à ciel ouvert, lorsque une couche de glace d’épaisseur de 1 à 1.5 cm s’est formée, on
l’enlève et on la fait fondre après l’avoir laver , comme ça on obtient une eau douce (il faut
utiliser 30 à 35% de l’eau produite pour laver la glace et la débarrasser de sa pellicule d’eau
de mer) [8].

I.2. Procédés membranaires


La principale caractéristique des techniques de séparation membranaires est de mettre en
œuvre des systèmes polyphasés constitués par : le fluide à traiter, le fluide traité (une solution
à dépolluer, une eau à dessaler…) et la membrane [10].
La filtration membranaire est basée sur l’application d’une différence de pression qui
permet le transfert du solvant à travers une membrane dont la taille des pores assure la
rétention de solutés. Ces opérations, classées selon une taille des pores décroissantes, on
trouve 4 différents processus [11]. Soit :
 la microfiltration (MF) pour laquelle la taille des pores est de l’ordre du micromètre
se situant généralement entre 0,1 à 10 μm; La microfiltration se prête non seulement à
la séparation solide-liquide mais aussi liquide- liquide des émulsions d’huile dans
l’eau.
 L’ultrafiltration (UF) se situe entre la microfiltration et la nanofiltration, avec une
taille de pores variant de 1 à 100 nm (0,001 à 0,1 μm) ; Pour cette raison, cette
technique est utilisée pour l’élimination de macrosolutés présents dans les effluents ou
dans l’eau à usage domestique, industriel (électronique) ou médical.
 La nanofiltration (NF) où la taille de pores est de l’ordre du nanomètre (0,001 μm).
Les mécanismes de transfert sont intermédiaires entre ceux de l’osmose inverse et
ceux de l’ultrafiltration. Cette technique est souvent utilisée pour l’adoucissement des
eaux.
 L’osmose inverse qui utilise des membranes denses qui laissent passer l’eau et
arrêtant tous les sels. Cette technique est utilisée pour: le dessalement des eaux de mer,
le dessalement des eaux saumâtres, La production d’eau ultra pure ….
Le seuil de coupure est défini par la masse molaire du soluté le plus petit retenu à 90 %.

I.2.1. Electrodialyse
L’électrodialyse (Fig.I.2) est un procédé à membrane électrochimique très ancien
(première installation en 1960) qui consiste à extraire les ions contenus dans la solution à
dessaler par immigration à travers des membranes permettant de transférer des ions de façon
sélective sous l’effet d’un champ électrique on récupère à la fois de l'eau douce et du
saumure. [12]

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 5


Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

Figure I.2. Cellule élémentaire d’électrodialyse [13]

I.2.2. Osmose inverse


Osmos en grec veut dire poussée, impulsion. C’est un phénomène qui se passe
naturellement, quand on prend deux solutions aqueuses séparée par une membrane semi-
perméable (Fig.I.3), si ces dernières ont une concentration saline différente, on remarquera
spontanément le passage de l’eau de la solution la moins concentrée vers la plus concentrée en
sel. , le phénomène s’arrête quand les deux solutions sont isotoniques (pressions osmotiques
égales). [14]
L’osmose inverse (Fig.I.3) s’est basée sur le principe opposé de l’osmose, qu’est un
procédé de séparation de l'eau et des sels dissous au moyen de membranes semi perméables sous
l'action de pression (54 à 80 bars). Ce procédé fonctionne à température ambiante et n'implique
pas de changement de phase. Les membranes polymères utilisées laissent passer exclusivement les
molécules d'eau et ne laissent pas passer les particules, les sels dissous, les molécules organiques
de taille supérieure à 107 mm). L'énergie requise par le procédé d'osmose inverse est uniquement
de type électrique, consommée principalement par les pompes hautes pressions. La teneur en sels
de l'eau osmosée est de l'ordre de 0,5 g/L .[15]

Figure I.3. Schéma d’osmose et d’osmose inverse [16]

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

On observe sur le schéma que durant l’osmose, la pression osmotique naturelle attire l’eau
pure moins concentrée vers la solution plus concentrée. Pour inverser le processus, on
applique donc une force extérieure contraire qui pousse l’eau de la solution concentrée à
travers la membrane pour fournir une eau purifiée à son tour. [14]

I.2.3. Principe de fonctionnement


L'écoulement du fluide sur la membrane est continu et tangentiel. Cet écoulement tangentiel
permet de limiter l'accumulation sur la membrane des diverses espèces (particules, molécules,
ions) retenues par cette dernière. Le débit d’entrée (Q0) se divise au niveau de la membrane en
deux parties de concentrations différentes. Une partie (débit Qp) passe à travers la membrane
(perméat) alors que l'autre partie est retenue par la membrane (concentrât ou retentât).[17]

Figure I.4. Schéma de principe d'une unité d'osmose inverse. [18]

I.3. Les différentes étapes


L’installation de dessalement comporte 4 étapes quel que soit le procédé qu’on choisit :
 Une prise d’eau de mer avec une pompe à haute pression et une filtration grossière en
utilisant la technique des forages côtiers ou celle des prises d’eau de surface. Le choix
de l’une ou de l’autre de ces dernières dépend de la situation géographique de l’usine
de dessalement. [14]
 Un prétraitement avec une filtration plus fine, et l’addition de composés biocides et de
produit anti-tarte dans le but de :
 Réduire la turbidité (Qui doit être inférieure à 0,1) et la quantité de matières en
suspension.
 Réduire l’indice de colmatage (SDI) qui doit être inférieur à 3 en amont des
membranes. La diminution de l’indice de colmatage entraîne l’élimination d’algues,
de planctons, de micro-organismes et de composants organiques. [19]
 Le procédé de dessalement lui-même.
 Le post-traitement avec une éventuelle déminéralisation de l’eau produite.
A la fin de ces procédés l’eau obtenue doit contenir moins de 5 mg/litre de sels pour
qu’elle soit potable ou utilisable industriellement.

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

II. Membranes et modules membranaires


II.1. Membranes
La membrane est définie comme une barrière séparant deux compartiments et
permettant le passage préférentiel d’au moins une espèce parmi les autres sous l’action d’une
force de transfert chimique (concentration …) ou physique (pression). En général, les
constituants qui sont plus petits que les pores de la membrane sont capables de passer à
travers sous l’effet d’une pression appliquée tandis que les substances et les molécules de
taille plus importante sont retenues.
Les premières membranes synthétiques étaient constituées de minces films de
polymères denses. Si une différence de pression plus élevée était utilisée pour conduire le
perméat à travers le film, alors ce dernier devait être plus épais pour résister aux déchirures et
aux déformations.[20]
Les membranes sont caractérisées par leurs qualités de :
 stabilité chimique (pH, oxydants, dichlore....)
 stabilité thermique (important facteur pour les utilisations biologiques où il y a
stérilisation en autoclave)
 stabilité microbiologique (dégradation bactérienne pour les membranes en acétate
de cellulose)
 résistance mécanique. Leur coût intervient dans 40 à 50 % de l'investissement
d'une unité d'osmose inverse. [17]

II.1.1. Caractérisations des membranes


Le taux de conversion et la sélectivité des membranes sont des deux grandes notions qui
permettent de caractériser les membranes.

II.1.1.1. Taux de conversion


C’est La fraction de débit qui traverse la membrane, qu’on note Y :
𝑄𝑝
Y=
𝑄𝑟
𝑄𝑝 : Le débit de la partie qui passe à travers la membrane ou perméat.
𝑄𝑟 : Le débit de la partie appelée concentrât ou retentât, et qui contient les molécules ou
particules retenues par la membrane. [10]

II.1.1.2. La sélectivité
Qui est définie par le taux de rejet R (ou taux de rétention) de l'espèce que la membrane est
censée retenir:

𝑐𝑟 −𝑐𝑝 𝑐𝑝
R= =1−
𝑐𝑟 𝑐𝑟
Cr : est la concentration de l'espèce à retenir dans la solution.
Cp : est la concentration de la même espèce dans le perméat. L'osmose inverse utilise des
membranes denses sans porosité qui laissent passer le solvant et arrêtent les ions. [17]

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

II.1.2. Types des membranes

Membrane

Selon la structure des matériaux Selon la nature des matériaux constitutifs

Isotrope Anisotrope Liquide Organique Inorganique Composite Echangeuse


ou minérale d’ions

Figure I.5 Les types des membranes selon leurs structures [15]

II.1.3. Modules membranaires


Afin d’être utilisées à l’échelle industrielle ou au laboratoire, les membranes doivent être
montées dans des supports appelés modules. Différentes géométries de modules ont été
commercialisées: modules plans, spiralés, tubulaires, fibres creuses. Leur utilisation est en
fonction de leur application, de leur facilité de montage, de nettoyage et de la maintenance
[20].
II.1.3.1. Modules fibres creuses
La technologie de séparation à fibres creuses (Fig.I.6) de Monsanto Prism a fourni
l’avancée économique qui a conduit aux procédés de récupération de l’hydrogène et de la
séparation de l’air, les procédés concurrents étaient la distillation cryogénique et l’adsorption
modulée en pression. Ils contiennent plusieurs milliers de fibres dont le diamètre est de l’ordre
de 0.1 𝜇m, par conséquent les risques d'obstruction sont très élevés. Ces membranes ne
peuvent être utilisées que pour le traitement d'eau avec peu de solide en suspension. La
densité de conditionnement est très élevée. [20]

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

Figure I.6. Module à fibres creuses[18]

II.1.3.2. Modules plan-spiralé ou spirales


Les modules spiraux représentent une approche tout à fait différente pour créer de
grandes surfaces par unité de volume. Deux feuilles rectangulaires de matériau membranaire,
sont scellées ensemble sue trois côtés, de manière que les couches actives soient tournées vers
l’extérieur. Un espaceur (obstacle) est placé à l’intérieur de l’enveloppe ainsi formée, le côté
ouvert de l’enveloppe est relié à un tube poreux de collecte et l’enveloppe est enroulée autour
de collecteur. Un second espaceur est enroulé autour du rouleau ainsi formé. Cette surface
libre devient le canal pour le débit de l’alimentation et du retentât, alors que la surface libre à
l’intérieur de l’enveloppe devient le canal pour le débit du perméat qui aboutit dans le tube de
collecte central. Il est possible d’enrouler plusieurs enveloppes autour de collecteur central.
Actuellement, les modules spiraux sont utilisés plus que n’importe quel autre type de module
pour l’osmose inverse, la nanofiltration, l’ultrafiltration et la séparation des gaz. [20]

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

Figure I.7. Modules spirales [21]

II.1.3.3. Modules plans


Les modules plans sont les modules les plus simples et les plus anciens. Ils présentent
sous la forme de plaques unitaires disposées parallèlement les unes aux autres et séparées par
des grilles empilées en mille-feuilles séparées par des cadres intermédiaires qui assurent la
circulation des fluides. [10]

II.1.3.4. Modules tubulaires


Ce type de module est constitué de tubes métalliques ou plastiques sur lesquels est fixée
la membrane semi-perméable. Le diamètre du tube est de 5à15mm.en générale l’eau de mer
sous pression circule à l’intérieur du tube et l’eau douce produite est récupéré à l’extérieur du
tube, le tube est soit poreux, soit perforé de trous permettre l’évacuation du perméat. .[10]
III. Mécanisme de transfert
III.1. Pression osmotique
Si on applique une pression sur la solution concentrée, la quantité d'eau transférée par
osmose va diminuer. Avec une pression suffisamment forte, le flux d'eau va même s'annuler:
cette pression est nommée la pression osmotique P (en faisant l'hypothèse que la solution
diluée est de l'eau pure). Si on dépasse la valeur de la pression osmotique, on observe un flux
d'eau dirigé en sens inverse du flux osmotique: c'est le phénomène d'osmose inverse.[17]
La pression osmotique peut être calculée par la loi de Van ’t Hof qui exprime que la pression
osmotique exercée par un soluté est égale à la pression que ce corps aurait exercé dans l’état
gazeux parfait dans le même volume (V) et à la même température (T). Si le soluté est
dissocié en i ions, la pression osmotique sera i fois supérieure [6]

La pression osmotique d’une solution est proportionnelle à la concentration en solutés[22] :

π = I. C. R. T (I.1)

Π : Pression osmotique (bar)


i : Nombre d’ions dissociés dans le cas d’un électrolyte

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

C : Concentration molaire (mol. L-1)

R : Constante des gaz parfaits (0,082 L.bar.mol-1K-1)


T : Température absolue (K)

Dans le cas d’une solution saline, la pression osmotique peut être, en première approximation
estimée à 0.7 bar par gramme/litre de salinité [22]:

π = 0,7 × C (I.2)

Π : pression osmotique (bar).

C : concentration (g/L).

III.2. Transfert solvant et soluté


En osmose inverse, les transferts de solvant et de soluté se font par solubilisation -
diffusion : le soluté et solvant se dissolvent à travers la membrane et y diffusent. Le transfert
ne dépend donc plus de la dimension des particules mais de leur solubilité dans le milieu
membranaire. Les séparations sont donc d'origine chimique et sont liées au pouvoir solvant de
la membrane [22].

III.2.1. Flux de solvant


Le flux de solvant Jsolvant (m.s-1) et le débit volumique de solvant (m3.s-1) traversant la
membrane sont donnés par les relations [22]:

Jsolvant = A ⋅ (ΔP − ΔΠ) (I.3)

Q p = A ⋅ S ⋅ (ΔP − ΔΠ) (I.4)

A : est la perméabilité de la membrane (m.s-1.pa-1)


S : la surface de la membrane (m2)
ΔP : la différence de pression de part et d'autre de la membrane
ΔΠ : la différence de pression osmotique de part et d'autre de la membrane.

III.2.2. Flux de soluté


Le flux massique Jsoluté (kg. m-2.s-1) de soluté traversant la membrane est donné par la
relation[22]:

J soluté = B⋅ (Cr − CP) (I.5)

B : est la perméabilité moyenne de la membrane au soluté (m.s-1)


Cr et CP : sont respectivement la concentration en soluté de l'alimentation et du perméat de
part et d'autre de la membrane (kg. m-3).

VI. Facteurs limitant le flux de perméat en osmose inverse


VI.1. La polarisation de concentration

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

La polarisation, apparaissant en osmose inverse, est un phénomène réversible


(disparaissant quand le gradient de concentration s'annule) caractérisé par une accumulation à
la surface de la membrane des espèces retenues. La concentration étant à la surface plus
élevée que dans le volume de la solution il s'ensuit une augmentation de la pression osmotique
près de la membrane et donc une diminution de la pression efficace (∆P - ∆Π) : le flux de
perméat va donc diminuer. [17]

Figure I.8. Représentation schématique du phénomène de polarisation [23].

VI.2. Le colmatage
Le colmatage est l’un des problèmes les plus importants qu’on rencontre dans les procédés
à membranes, le dépôt des matières sur les surfaces des membranes conduit à l’apparition
d’une couche qui est un obstacle qui provoque d’une part une diminution de débit de
permutation et par conséquent ,les performances du procédé ,et d’autre part la diminution de
durée de vie des membranes ( vieillissement des membranes)
Le colmatage peut aussi influencer le pouvoir de séparation d’une membrane en agissant,
dans le cas d’une membrane ayant des pores suffisamment grands, il peut y avoir une
adsorption et/ou dépôt de substances dans la paroi interne de pores.
Sachant qu’on distingue deux types de colmatage :

 Colmatage réversible : qu’est dû au dépôt de matière et au phénomène de polarisation de


concentration, et qu’on peut facilement éliminer par un rinçage à l’eau.

 Colmatage irréversible : c’est la partie du colmatage restant, elle est due à un dépôt de
matière à la surface de la membrane et/ou dans les pores. Ce type nécessite un nettoyage
chimique pour restaurer les performances initiales de la membrane. [24]

VI.3. Résistance membranaire


Si on applique la théorie des résistances en série pour les résistances au transfert de
solvant à travers les membranes, on obtient[24] :

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

R totale = R m + R irrev + R rev (I.6)

Rm : la résistance de la membrane neuve.


Rtotale : la résistance mesurée lors de procédé.
Rrev : la résistance due au colmatage réversible (éliminé par un rinçage à l’eau).
Rirrev: la résistance due au colmatage irréversible (colmatage persistant après rinçage )

VII. Synthèse bibliographique

VII.1. Travaux menées sur le champ hydrodynamique et les améliorations


géométriques apportées aux modules SWM

Cao et al. (2001) [25] ont modélisé les écoulements turbulents pour des configurations en
présence des espaceurs montés en zigzag ou immergées à l'aide d'un code commercial (CFD).
Les résultats ont montré que la présence d'entretoises augmentait la contrainte de cisaillement
près des parois de la membrane. Ils suggéraient également que la configuration immergée
était plus efficace.

Shwinge et al. (2002) ont mené diverses études numériques afin d'optimiser les canaux
membranaires commerciaux. Ils ont varié les paramètres géométriques et ont présenté le
champ d'écoulement dans différentes configurations [26], puis ils ont étudié les zones de
transition en fonction de la configuration d'espaceur [27]. Dans un autre article, ils ont suivi
l'évolution des zones de recirculation qui se forment derrière les entretoises pour chaque
configuration [28]. Enfin, le transfert de masse a été étudié en profondeur pour les mêmes
configurations en fonction de paramètres géométriques et de la vitesse d'entrée [29].

Li (2006) [30] ont effectué une Simulation CFD de l'écoulement de fluide à travers un
module de membrane rempli d'espaceurs: sélection de types de cellules appropriés pour des
conditions aux limites périodiques. Ils ont bien montré que La perte de charge dans le canal
rempli d’entretoises dépend des caractéristiques géométriques : angle, taille des mailles et
diamètre du filament de l’entretoise, ainsi que la prévision de la chute de pression à travers un
module de membrane à pleine échelle peut être estimée par la méthode des PBC (condition à
la limite périodique) avec un nombre de cellules minimal.

Wardeh et Morvan (2008) [31] ils ont considéré des canaux horizontaux (pas d’effets de
flottabilité dus principalement à la gravité), avec deux membranes , tel qu’il se passe dans les
modules spiralés en osmose inverse. Ce document décrit les améliorations apportées sur
mesure en utilisant un code CFD commercial (ANSYS-CFX-5) pour la résolution des
équations de conservation avec la prise en considération de flux diffusif-Convectif dans
l’équation de transfert de masse de soluté. La solution considérée dans les simulations est
de l’eau salée avec une fraction massique du sel entrant de 0,002 ; la vitesse principale à
l’entrée est de 0,002 m s-1 donnant un nombre de Reynolds de 8 ; le taux de rejet 𝑅 = 0,95 ; la
constante de perméabilité basée sur le flux de filtration (perméation) du solvant pur K est de
2×10−10 𝑚 𝑠−1 𝑃𝑎−1 ; la différence de pression transmembranaire ∆𝑃 = 5×105 𝑃𝑎.

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

Sharmina (2009) [32] a consacré le présent travail à l'étude de l'hydrodynamique dans des
canaux remplis d'entretoise à deux dimensions. Deux configurations différentes des
entretoises cylindriques sont étudiées avec le numéro de Reynolds de canal différent. La taille
et la forme différentes de la formation de la région de recirculation, en amont et en aval des
entretoises sont étroitement observées. Ces régions de recirculation ont un rôle important dans
l'amélioration du transfert de masse dans la région de rattachement.

Flecher et al. (2004) [33] ils ont fait une étude numérique par CFD sur l’effet de la
perméabilité de la membrane sur la vitesse de glissement inégalée générée par l’amélioration
de flux prématurée en osmose inverse. Ils ont montré que pour certaine gamme de la vitesse
de glissement forcé instable peut perturber la couche limite et réduire le CP, et aussi ils ont
analysé l’effet de la perméance de la membrane sur la fréquence de résonance pour une
vitesse de glissement forcé instable. Les résultats montrent que la perméance de la membrane
n’affecte pas la fréquence de résonance de la vitesse de glissement forcé instable, tandis
qu’une perturbation de l'écoulement est appliquée à la fréquence de résonance, elle peut
potentiellement induire une perte de vortex, ce qui entraîne un plus grand mélange et une
amélioration du transfert de masse.

Koutsou et al. (2015) [34], en utilisant la simulation numérique directe (DNS),ils ont étudié
le cas d'un canal étroit et plan avec un réseau périodique d'obstacles cylindriques avec leurs
axes placés sur le plan médian de la symétrie. Leur approche de modélisation permet de
réduire la charge de calcul en imposant des conditions aux limites périodiques entre filaments
cylindriques successifs, réduisant ainsi le domaine de calcul à une cellule unitaire. Le but était
d'étudier les caractéristiques de flux détaillées et l'effet des filaments espaceurs sur le champ
de flux. Cependant, dans ce système, le transfert de masse n'a pas été pris en compte et la
distribution de la concentration en sel près de la surface de la membrane n'a pas été
déterminée. L'amélioration des performances des modules SWM en faisant varier la
géométrie des filaments entretoises a fait l'objet de plusieurs études [23-25], bien que
certaines de ces géométries alternatives ne semblent pas aussi efficaces que la forme espaceur
conventionnelle [35].

Amokrane et al. (2015) [36] avaient présenté une étude détaillée de la polarisation de
l'écoulement et de la concentration d'un fluide pour diverses configurations d'espaceur.
L'étude a été menée dans de longs canaux remplis par divers espaceurs, qui ont consommé
beaucoup de ressources de calcul. En outre, les paramètres géométriques étaient fixés et ils
ont utilisé un modèle bidimensionnel complet englobant tous les phénomènes essentiels se
produisant au sein d’un module de membrane enroulée en spirale afin de prédire localement et
en moyenne la polarisation de concentration, la perméabilité à l’eau et d’autres paramètres
clés pour divers rapports géométriques (longueur entre filaments, hauteur du canal) dans les
configurations en zigzag, cavité et immergée. Les prédictions numériques ont montré que
pour les configurations en zigzag et immergées, le processus admet les meilleures
performances avec un rapport de format (l / H = 2). En général, l'augmentation de la distance
entre deux espaceurs successifs favorise le dépôt de sel sur les surfaces des membranes, ce qui
réduit à la fois le flux de perméation et l'efficacité du transfert (Sh).

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

L'étude suggère la réduction de la longueur entre filaments comme moyen de contrôler le


développement de la polarisation de la concentration et ainsi réduire la probabilité
d'encrassement.

Haidari et al. (2018) [37] dans leur étude, ils ont examiné l'effet de la conception
géométrique sur les performances des modules SWM, en général, et l'effet de la conception
des entretoises d'alimentation sur les conditions hydrauliques des canaux d'alimentation étroits
et les performances des modules SWM de RO en particulier.
Ils ont constaté que, l’utilisation d’entretoises d’alimentation actuelles dans les modules SWM
est bénéfique pour améliorer le transfert de masse et prévenir la polarisation et le détartrage de
la concentration, mais entraîne un encrassement plus rapide des particules. Par conséquent,
l’utilisation d’un seul type d’entretoise dans les modules SWM d’OI pour différentes
applications n’est pas bénéfique; il serait plutôt plus avantageux d’utiliser une entretoise
d’alimentation spécifique pour un type particulier d’eau d’alimentation.

Figure I.9. Les mailles extrudées dans les entretoises de modules SWM de nano filtration et
d'osmose inverse [37]

VII.2. Etudes menées sur l'amélioration du transfert de masse


Ma et al. (2004) [38] ont développé un modèle numérique utilisant la méthode de Petrov /
Galerking pour résoudre les équations d'hydrodynamique et de transfert de masse dans des
canaux contenant des espaceurs carrés. Ils se sont intéressés à l’effet de divers paramètres
géométriques sur le transfert de masse.

Subramni et al. (2006) [39] ont étudié le transfert de masse dans des canaux ouverts et des
canaux d'espacement représentant des configurations immergées, en zigzag et dans des
cavités. Ils ont montré que l'utilisation d'espaceurs réduit considérablement la polarisation de
la concentration, mais que pour les configurations en zigzag, la probabilité d'encrassement est
relativement élevée.

Hamdache et Belkacem (2018) ; Dans leur travail, ils ont testé numériquement l’effet de
l’hypothèse d’un gradient normal de concentration à la sortie de la membrane en prenant un
système à osmose inverse constitué de deux parois parallèles ;

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

La paroi supérieure est supposée être imperméable et une paroi inférieure, qu’est prise dans
un premier cas, comme étant une membrane qui occupe toute la paroi, tandis que dans un
second cas, la membrane est suivie d’une zone de paroi imperméable afin d’assurer une
concentration stable à la sortie du canal. La méthode des volumes finis est utilisée pour
résoudre les équations qui régissent. Les résultats de la simulation montrent que le choix de la
condition limite au canal de sortie considéré par la plupart des auteurs n’est pas toujours
évident. Cette hypothèse conduit à une sous-évaluation de la concentration membranaire.

Li et al. (2002) [40] ont effectué des simulations CFD pour déterminer les coefficients de
transfert de masse et la consommation d'énergie des espaceurs. Les simulations montrent des
tourbillons et un comportement d'écoulement instationnaire conduisant à un transfert de
masse amélioré dans des canaux remplis d'espacement par rapport aux canaux vides. Les
résultats des simulations ont été validés avec des expériences et comparés aux données
rapportées dans la littérature, ce qui a donné lieu à un accord satisfaisant.

Qasim et al. (2019) [41] ont prévues que Lors du dessalement par OI, il se produit un
écoulement convectif de solutés d’alimentation en vrac vers la membrane. Cela maximise la
concentration de soluté sur la surface de la membrane et, par conséquent, crée une couche
limite à l'intérieur de laquelle la concentration de soluté est supérieure à la concentration de
soluté. Une concentration de soluté plus élevée dans la couche limite provoque également un
transport par retour par diffusion des solutés loin de la membrane. Cependant, la dominance
de la convection sur la diffusion accumule les solutés dans la couche limite et à la surface de
la membrane. En conséquence, la concentration à la surface de la membrane (Cm) est toujours
supérieure à la concentration en soluté dans l'eau d'alimentation. Ce phénomène dû à
l’accumulation de solutés rejetés près de la surface de la membrane OI est appelé la
polarisation de concentration (CP).

Figure I.10. Schéma du gradient de concentration développé par polarisation de concentration. [41]

Yu Chang Kimet all (2015) [42] ont étudié la nouvelle cellule membranaire à flux croisés
avec canaux asymétriques ainsi la performance de conception et d'osmose à pression retardée,
ils ont bien montré que La nouvelle cellule de test à membrane à flux croisés PRO avec

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Chapitre I : Généralités et synthèses bibliographiques

canaux asymétriques empêche l’étirement et le gonflement de la membrane, même sous des


pressions extrêmement élevées.

Figure I.11. Nouvelle cellule de test de membrane à flux croisés à l'échelle de laboratoire avec canaux
asymétriques pour les tests PRO [42]

Conclusion
Le dessalement est l’une des solutions efficaces et maitrisées techniquement, pour la
mobilisation des ressources en eaux supplémentaires.
L’osmose inverse a connu un développement technologique avec l’apparition des membranes
en polyamides sur le marché dont la durée de vie est plus importante. Il s’agit d’une technique
performante qui peut être utilisée sur une grande plage de concentration ; comparé à
l’électrodialyse et à la distillation qui sont réservés à des domaines plus spécifiques.

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Chapitre II :
Modélisation Mathématique
et Numérique
Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

I. Introduction

Dans ce chapitre, on va décrire notre modèle physique et les différentes équations


gouvernantes qui décrivent l’écoulement et le transfert de masse d’une manière générale.
Ensuite, on délimite le système qu’on va étudier en lui imposant des conditions aux limites. Ces
dernières sont prélevées à partir de la littérature afin de comparer les résultats, on s’est basé sur
le travail de R. Salcedo-Díaz et al. (2014) [23] qui ont pris un système mono-membranaire.
Une fois les équations sont établies, on va procéder aux simplifications par des hypothèses
appropriées pour capter le phénomène physique lié à notre problème.
Les équations gouvernantes sont les équations de conservation de la quantité de mouvement,
conservation de masse (continuité) et la conservation de la concentration de soluté.

II. Modèle physique


II.1. Description de modèle physique
On considère le problème physique schématisé dans la figure II.1 et, considéré par Salcedo-
Díaz et al. (2014) [23]. Il s’agit d’une coupe transversale bidimensionnelle d'un module de
membrane enroulé en spirale, qui est représenté par un canal constitué essentiellement d’une
paroi imperméable et d’une membrane semi-perméable de longueurs très importantes devant la
hauteur h qui les sépare.
Dans cette étude, on s’intéresse à l’étude de l’écoulement de l’eau salée (l’eau de mer) dans ce
canal et la distribution de concentration du sel au niveau de la membrane lors de la filtration
par Osmose Inverse.

Figure II.1. Schéma représentant le modèle physique à étudier [23]

Les dimensions de la géométrie, les paramètres qui caractérisent la membrane et les conditions
opératoires prises en considération sont donnés par le tableau suivant :

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

Tableau II.1. Dimensions de la géométrie, paramètres de la membrane et les paramètres opératoires.

Na2SO4 NaCl
Dimensions de la Longueur du canal Lm 220 mm
géométrie Hauteur du canal h 4.3 mm
Paramètres de la Perméabilité K 1.29 × 10−11 m.s-1.bar-1
membrane Taux de rejet R 0.98 0.95
Concentration du sel à C
6 kg/m3 35 kg/m3
l’entrée
Conditions opératoires Pression ∆𝑃 6 bar
56-86bar
transmembranaire
Nombre de Reynolds Re 13-111 111-1000

II.2. Propriétés physico-chimiques du transport


Les propriétés physiques de la solution aqueuse utilisée pour la validation (Na2SO4) et
la solution de l’eau de mer (NaCl) utilisée dans la contribution varient en fonction de la
concentration selon les équations illustrées dans le tableau ci-dessus comme décrit par Salcedo
et al. Geraldes et al. [43]. Ces corrélations empiriques sont valables pour une fraction de
masse n'excédant pas 0,09 kg/kg.

Tableau II.2. Propriétés physico-chimiques du transport


Propriétés Nom de la
Na2SO4 NaCl Unité
physiques propriété
9,80 × C (kg/𝑚3 ) +
𝜌 Masse volumique 997,1 997.1 (1+ 0.000696 C) Kg/m3

0.89 (1+0.00352C) 0.89×10−3


𝜇 Viscosité 𝑃𝑎.𝑠
(1+0.00163C)
Pression 0,516 × C (kg/𝑚3 ) Atm,
𝜋 0.805 × 105 C
osmotique Pa
Coefficient de −3,6 × 10−12C (kg∕m3)
𝐷𝐴𝐵 = 𝑚𝑎𝑥 [1.61×10−9
DAB diffusion du sel + 1,16 × 10−9 𝑚2.𝑠−1
(1−0.014C) ,1.45×10−9]
dans l’eau

III. Formulation mathématique du problème


III.1. Forme générale des équations de transport
L’équation du transport de la grandeur physique ϕ comprend essentiellement quatre
termes ; terme d’accumulation, terme convectif, flux de diffusion, et un terme source.

𝜕𝜌𝜙 𝜕(𝑢𝑖 𝜌𝜙) 𝜕 𝜕𝜙


+ = (Γ𝜙 ) + 𝑆𝜙 (II.1)
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖
∂ρϕ
: Terme d’accumulation.
∂t

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

∂(ui ρϕ)
: Terme de convection.
∂xi
𝜕 𝜕𝜙
(Γ𝜙 ) : Terme de diffusion.
𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖

Sϕ : Terme source.
Cette forme est valable pour les différentes grandeurs ; vitesse (équations Navier-Stockes),
concentration (équation de mass), Température (équation de l’énergie)…

III.1.1. Equation de continuité


En remplaçant dans l’équation du transport (Eq.II.1), la grandeur transportée ϕ par 1, on obtient
l’équation de continuité, décrivant la conservation de la masse du fluide. Soit :
∂ρ
⃗⃗⃗ (V) = 0
+ ∇. (II.2)
∂t

𝜌 : Masse volumique.
𝑢
V : Vitesse, pour un écoulement bidimensionnel V=( 𝑣 ).
𝑤
III.1.2. Equation de conservation de quantité de mouvement (Navier-Stockes) :
Pour obtenir l’équation de conservation de quantité de mouvement, on remplace dans
l’équation du transport la grandeur 𝜙 par une vitesse V.

 Conservation de quantité de mouvement suivant la direction x :

Suivant la direction x, la grandeur 𝜙 est remplacée par la composante de la vitesse u. Soit :


∂(ρu) ∂P
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
+ ρV. ∇. (u) = − + ⃗⃗⃗ ⃗ u) − ρ𝑔𝑥
∇. (μ∇ (II.3)
∂t ∂x

 Conservation de quantité de mouvement suivant la direction y :

Suivant la direction y, la grandeur 𝜙 est remplacée par la composante v. Soit :


∂(ρv) ∂P
⃗⃗⃗ ∇.
+ ρV. ⃗⃗⃗ (v) = − ⃗⃗⃗ (μ ∇
+ ∇. ⃗ v) − ρ𝑔𝑦 (II.4)
∂t ∂y


P, μ et g sont respectivement la pression statique, viscosité dynamique et la gravité.

II.1.3. Equation de transport de la concentration

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

On remplace dans l’équation du transport (Eq.II.1), la grandeur transportée ϕ par la


concentration C. Soit :
𝜕𝜌𝐶 𝜕(𝑢𝑖 𝜌𝐶) 𝜕 𝜕𝐶
+ = (Γ𝐶 ) + 𝑆𝐶 (II.5)
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖

III.2. Conditions aux frontières


Dans ce travail, les conditions aux limites peuvent être résumées en trois catégories ; les
conditions liées à l’hydrodynamique, les conditions liées au transport de masse, et la condition
de couplage de ces deux phénomènes.

III.2.1. Conditions hydrodynamiques


A l’entrée (x=0, 0 < y < h) :
A l’entrée, la vitesse axiale peut être constante ou présente un certain profil. Dans la présente
étude, l’écoulement est supposé comme étant un écoulement établi dès l’entrée de la conduite.
Soit :

u = um (𝑦)
{ (II.6)
v=0
𝑅𝑒 .𝜇
Avec 𝑢𝑚 = ; x=0, y= h/2
𝜌𝐷ℎ
2𝜔ℎ
𝐷ℎ =
𝜔+ℎ

A la paroi supérieure (y=h, 0 ≤ x ≤ L) :


La paroi supérieure située à y=h est supposée être imperméable, la condition d’adhérence à
la paroi est considérée pour les vitesses.
u = 0
{ (II.7)
v=0
A la sortie de canal (x=L, 0< 𝒚 < 𝒉) :
A la sortie du canal, la pression est spécifiée et les dérivées normales de la vitesse sont
définies nulles (écoulement établi).

du
= 0
dx
{ dv (II.8)
=0
dx

III.2.2. Conditions de transport de concentration

A l’entrée (x=0 et 0 < y < h) :


A l’entrée de canal la concentration présente la concentration à l’entrée de canal.
𝑪 = 𝑪𝟎 (II.9)

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

A la paroi supérieure (y=h, 0 ≤ x ≤ L) :


La paroi supérieure est supposée imperméable au sel, ce qui se traduit mathématiquement
par un gradient de concentration nul. Soit :

𝒅𝑪
= 𝟎 (II.10)
𝒅𝒚

A la sortie de canal (x=L, 0 < 𝒚 < 𝒉):


𝒅𝑪
= 𝟎 (II.11)
𝒅𝒙

III.2.3. Conditions de couplage entre l’écoulement et le transport de masse

A la paroi inférieure (la membrane) (y = 0, 0 ≤ x ≤ L) :


Au niveau de la membrane, une condition aux limites couplée liant la polarisation de
concentration et le flux traversant cette dernière, tel que le champ hydrodynamique et le
transport de masse sont couplés à travers l’équation régissant la vitesse de filtration de l’eau à
travers la membrane qui est la vitesse transmembranaire exprimée par la loi de Darcy.
La condition aux limites de la polarisation de concentration est différente de celle de
Dirichlet et de Neumann conventionnelles. Soit :

u=0
JV = VW = A(∆P − ∆π(Cm ))
{ (II.12)
∂C
𝐷 ∂y = Vw (Cm − Cp )


A : Perméabilité.
Δ𝜋 : Différence de pression osmotique à travers la membrane.
JV : Flux de perméat.
ΔP : Différence de pression transmembranaire.
D : Coefficient de diffusion du sel dans l’eau (m2 s-1)
Cp : Concentration du sel en perméat.
Cm : Concentration du sel au niveau de la membrane.

III.3. Hypothèses simplificatrices


Le modèle numérique simulant le transfert de masse et l’hydrodynamique dans des canaux
membranaires étroits qui constituent une simplification des membranes spiralées SWM a été
développé sous certaines hypothèses réductrices qui sont données comme suit :

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

L’écoulement est supposé stationnaire, bidimensionnel, laminaire et le fluide est supposé


incompressible. Les équations qui décrivent notre problème d’une manière générale sont alors :
𝜕𝑢 𝜕𝑣
+ 𝜕𝑦 = 0 (II.13)
𝜕𝑥
𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕 𝜕𝑢 𝜕 𝜕𝑢 𝜕𝑝
𝜌𝑢 𝜕𝑥 + 𝜌𝑣 𝜕𝑦 = 𝜕𝑥 (𝜇 𝜕𝑥 ) + 𝜕𝑦 (𝜇 𝜕𝑦 ) − 𝜕𝑥 (II.14)
𝜕𝑣 𝜕𝑣 𝜕 𝜕𝑣 𝜕 𝜕𝑣 𝜕𝑝
𝜌𝑢 𝜕𝑥 + 𝜌𝑣 𝜕𝑦 = 𝜕𝑥 (𝜇 𝜕𝑥) + 𝜕𝑦 (𝜇 𝜕𝑦) − 𝜕𝑦 (II.15)
𝜕𝑐 𝜕𝑐 𝜕 𝜕𝑐 𝜕 𝜕𝑐
𝑢 𝜕𝑥 + 𝑣 𝜕𝑦 = 𝜕𝑥 (𝐷 ) + 𝜕𝑦 (𝐷 𝜕𝑦) (II.16)
𝜕𝑥

Où ρ, U, μ et P sont la masse volumique, la vitesse, la viscosité dynamique et la pression,


tandis que C et D sont la concentration du sel et le coefficient de diffusion du soluté dans le
solvant, respectivement.

IV. Modèle numérique


En mécanique des fluides, les problèmes physiques sont modélisés par des équations
différentielles partielles dont la difficulté de la résolution se situe dans la présence des termes
non linéaires décrivant le processus d’advection, tel que les équations de Navier-Stockes qui
représentent un problème de couplage pression-vitesse.
D’où le recours aux méthodes numériques est indispensable pour résoudre les problèmes de
transport général. Il existe plusieurs méthodes numériques, telles que chaque méthode a des
caractéristiques valables pour des cas définis comme :

 La méthode des éléments finis : qui est valable pour les problèmes dont les frontières
sont déformées.
 La méthode des différences finis : elle utilise le concept des séries de Taylor pour
approximer les équations aux dérivées partielles (EDPs).
 La méthode spectrale : qui est basée sur la méthode de Galerkin en utilisant des
polynômes à ordre élevé tels que le polynôme de Legendre, polynôme de Chebyshev
et le polynôme de Hermite.
 La méthode des volumes finis : qui consiste à diviser le domaine de calcul en plusieurs
petits volumes qui ne se chevauchent pas et dont la somme fait exactement le volume
du domaine de calcul à étudier. Son principe avantage c’est qu’elle respecte le principe
de conservation des équations de transport, tout en assurant une continuité des flux des
grandeurs physiques au niveau des volumes de contrôle, ce qu’on conduit à choisir cette
méthode dans le traitement des équations de notre problème.

IV.1. La forme conservative


Il est très important d’assurer le principe de conservation et surtout la conservation des flux au
niveau des interfaces des volumes de contrôle, c’est pour cela on doit passer par la forme
conservative de l’équation à discrétiser.

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

La forme conservative de l’équation générale de transport dans le cas d’une diffusion-


convection avec génération d’énergie en appliquant les hypothèses prises en compte est la
suivante :
∂ ∂ϕ ∂ ∂ϕ
(uρϕ − Γϕ ∂x ) + ∂y (vρϕ − Γϕ ∂y ) = Sϕ (II.17)
∂x

𝜕 𝜕
(Jx ) + 𝜕𝑦 (Jx ) = 𝑆𝜙 (II.18)
𝜕𝑥

Jx ∶ Le flux convectif-diffusif de la quantité de ø suivant la direction x


Jy ∶ Le flux convectif-diffusif de la quantité de ø suivant la direction y

Sϕ : Le terme source

IV.2. Maillage
Le domaine physique est divisé en un nombre fini de volumes élémentaires (Fig.II.1) appelé
« volumes de contrôle ». Ces volumes sont adjacents, chacun d’eux entourant un point nodal
par les quatre frontières : le nord, le sud, l’est, et l’ouest. (Fig.II.2)
L’équation différentielle sous sa forme conservative est intégrée dans chacun de ces volumes,
on obtient un système d’équations algébriques dont les inconnus sont les valeurs de la grandeur
𝜑 au niveau des points nodaux.

Figure II.2. Zoom sur un Volume élémentaire[44] Figure II.3. Les Volumes de Contrôle[44]

IV.3. Discrétisation
Pour pouvoir résoudre notre système d’équations différentielles qui décrit le problème physique
étudié, on doit le convertir vers un système d’équations algébriques exploitable numériquement,
et cela se fait en discrétisant les équations de Navier Stockes, l’équation de continuité,
l’équation de transport de la concentration.

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

On prend la forme générale des équations de transport (Eq.II.1) en prenant en considération les
hypothèses et on l’intègre sur le volume élémentaire (Fig.II.1) on obtient les équations
suivantes :

Suivant x :
𝜕ϕ 𝜕ϕ 𝜕ϕ 𝜕ϕ
{𝑢𝑒 𝜌ϕe − Γ𝑒 | − 𝑢𝑤 𝜌ϕ𝑤 + Γ𝑤 | } Δ𝑦 + {𝑢𝑛 𝜌ϕn −𝑢𝑠 𝜌ϕs −Γ𝑛 | + Γ𝑠 | } Δ𝑥 =
𝜕𝑥 𝑒 𝜕𝑥 𝑤 𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝑛 𝑠
𝑠̅Δ𝑥Δ𝑦 (II.19)

Suivant y :
𝜕ϕ 𝜕ϕ 𝜕ϕ 𝜕ϕ
{𝑣𝑒 𝜌ϕe − Γ𝑒 | − 𝑣𝑤 𝜌ϕ𝑤 + Γ𝑤 | } Δ𝑦 + {𝑣𝑛 𝜌ϕn −𝑣𝑠 𝜌ϕs −Γ𝑛 | + Γ𝑠 | } Δ𝑥 =
𝜕𝑥 𝑒 𝜕𝑥 𝑤 𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝑛 𝑠
𝑠̅Δ𝑥Δ𝑦 (II.20)

Linéarisation du terme source :

𝑆̅ = 𝑆𝑃 𝜙𝑃 + 𝑆𝑐
On définit les entités suivantes :
D : Flux de diffusion.

F : Flux de convection.
P : Nombre de Peclet, qui représente le rapport des flux (F/D).

Les expressions de ces dernières entités sont illustrées dans le tableau ci-dessous.

Tableau II.3 Les Coefficients d’Advection-Diffusion d’une équation de transport discrétisée en VF.

Interface e w n s
F 𝑢𝑒 𝜌Δ𝑦 𝑢𝑤 𝜌Δ𝑦 𝑢𝑛 𝜌Δ𝑥 𝑢𝑠 𝜌Δ𝑥
D Γ𝑒 Γ𝑤 Γ𝑛 Γ𝑠
Δ𝑦 Δ𝑦 Δ𝑥 Δ𝑥
𝛿𝑥𝑒 𝛿𝑥𝑤 𝛿𝑥𝑛 𝛿𝑥𝑠
P 𝐹𝑒 𝐹𝑤 𝐹𝑛 𝐹𝑠
𝐷𝑒 𝐷𝑤 𝐷𝑛 𝐷𝑠

Les termes de convection et de diffusion font apparaître les flux advecto-diffusif de l’inconnue
ϕ au niveau des frontières de volume de contrôle e, w, s et n. Ces derniers doivent être exprimés
en fonctions des points nodaux du volume de contrôle considéré et ceux des volumes de
contrôle voisins. Soit :

ϕ𝑒 = ϕ𝑒 (ϕ𝑃 , ϕ𝑊 , ϕ𝐸 , ϕ𝑆 , ϕ𝑁 ) ϕ𝑤 = ϕ𝑤 (ϕ𝑃 , ϕ𝑊 , ϕ𝐸 , ϕ𝑆 , ϕ𝑁 )

L’équation discrétisée (l’équation algébrique) s’écrit d’une manière générale sous la forme
suivante :

𝑎P ϕ𝑝 = 𝑎Nϕ𝑁 +𝑎S ϕ𝑆 +𝑎𝐸 ϕ𝐸 +𝑎𝑊 ϕ𝑊 +b (II.21)

b = Sc ΔxΔy

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

Avec le coefficient du nœud central P :

𝑎P = 𝑎N+ 𝑎S+ 𝑎𝐸+ 𝑎𝑊 (II.22)


aN = Dn A(|Pn |) + ⟦−Fn ,0⟧ (II.23)

aS = Ds A(|Ps |) + ⟦Fs ,0⟧ (II.24)

aE = De A(|Pe |) + ⟦−Fe ,0⟧ (II.25)

aW = Dw A(|Pw |) + ⟦Fw ,0⟧ (II.26)

La fonction de Peclet 𝑨 (|𝑷|) qui apparait dans les coefficients dépend du schéma choisi, les
cinq schémas de discrétisation sont illustrés dans le tableau ci-dessous :
Tableau II.4. La fonction de nombre de Peclet A(|P|) pour chaque schéma.[45]

Type de schéma La fonction de Peclet 𝑨 (|𝑷|)


centré |P|
A(|P|) = 1 −
2

Up Wind A(P) = 1

Hybride |P|
A(|P|) = ⟦0 , 1 − ⟧
2

exponentiel |𝑃 |
A(|P|) =
𝑒 (|𝑃−1|)

loi de puissance |P| 5


A(|P|) = ⟦0 , (1 − ) ⟧
2

IV.3.1. Discrétisation de l’équation de transport de concentration


On multiplie l’équation de transport de concentration (Eqt.II.15) par la masse volumique𝜌, puis
on fait une association avec l’équation de continuité (Eqt.II.12), on obtient la forme
conservative de l’équation de transport de concentration.

∂(Jx ) ∂(Jy )
+ =0 (II.27)
∂x ∂y

Avec
∂C
Jx = uρC − D (II.28)
∂x

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

∂C
Jy = vρC − D (II.29)
∂y

Pour avoir l’équation algébrique discrétisée de l’équation (Eq.II.26), on doit l’intégrer sur le
volume de contrôle élémentaire présenté dans la figure (Fig.II.1). Soit :
𝜕C 𝜕C 𝜕C 𝜕C
{𝑢𝑒 𝜌Ce − D𝑒 | − 𝑢𝑤 𝜌C𝑤 + D𝑤 | } Δ𝑦 + {𝑢𝑛 𝜌Cn −D𝑛 | − 𝑢𝑠 𝜌Cs + D𝑠 | } Δ𝑥 = 0
𝜕𝑥 𝑒 𝜕𝑥 𝑤 𝜕𝑦 𝑛 𝜕𝑦 𝑠
(II.30)

Après avoir choisir le schéma de discrétisation approprié, la forme finale de l’équation


algébrique est la suivante :

𝑎P C𝑝 = 𝑎NC𝑁 +𝑎S C𝑆 +𝑎𝐸 C𝐸 +𝑎𝑊 C𝑊 (II.31)

IV.3.2. Discrétisation de l’équation de continuité


On intègre l’équation de continuité (Eq.II.12) dans le volume de contrôle élémentaire
(Fig.II.1), on aura :
{(𝜌𝑢)e − (𝜌𝑢)𝑤 }Δ𝑦 + {(𝜌𝑢)n − (𝜌𝑢)𝑠 }Δ𝑥 = 0 (II.32)

L’équation algébrique de continuité est de la forme :

𝑎P = 𝑎N +𝑎S +𝑎𝐸 +𝑎𝑊 (II.33)

IV.3.3. Discrétisation des équations de Navier-Stokes


∂P
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
V. ⃗⃗⃗ (μ∇
∇. (ρu) = − + ∇. ⃗ u)+s (II.34)
∂x

Dans l’équation de conservation de quantité de mouvement, un gradient de pression intervient


et il représente le terme source, on doit l’exprimer au niveau des points nodaux, pour faire cela,
on doit passer par la méthode de maillage décalé (Fig.II.3) tel que, les nœuds de pression
représentent les mêmes interfaces des volumes de contrôle des composantes de vitesses u et v,
on aura le gradient de la pression suivant les deux directions x et y sous les formes suivantes:
∂P 𝑃𝐸 −𝑃𝑃
= (II.35)
∂x 𝛿𝑥𝑒

∂P 𝑃𝑁 −𝑃𝑃
= (II.36)
∂y 𝛿𝑥𝑛

Suivant x : (V=u)
On intègre l’équation de Navier Stokes sur le volume de contrôle décalé illustré dans la figure
suivante :

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

Figure II.4. volume de contrôle décalé utilisé dans la discrétisation de l’équation de u[44]

En prenant une moyenne arithmétique entre les nœuds voisins nous permettant d’exprimer les
vitesses au niveau des interfaces, Soit :
𝑢𝑒 +𝑢𝑒𝑒 𝑢𝑤 +𝑢𝑒 𝑣𝑒 +𝑣𝑁𝑒 𝑣𝑒 +𝑣𝑠𝑒 𝑢𝑒𝑒 −𝑢𝑒
𝜌𝐸 𝑢𝐸 ∆𝑦 − 𝜌𝑃 𝑢𝑃 ∆𝑦 + 𝜌𝑛𝑒 𝑢𝑛𝑒 𝛿𝑥𝑒 − 𝜌𝑠𝑒 𝑢𝑠𝑒 𝛿𝑥𝑒 = 𝜇𝐸 ∆𝑦 −
2 2 2 2 𝛿𝑥𝐸
𝑢𝑒 −𝑢𝑤 𝑢𝑁𝑒 −𝑢𝑒 𝑢𝑒 −𝑢𝑠𝑒
𝜇𝑝 ∆𝑦 + 𝜇𝑛𝑒 𝛿𝑥𝑒 − 𝜇𝑠𝑒 𝛿𝑥𝑒 + [𝑝𝑃 − 𝑝𝐸 ]∆𝑦 + 𝑆̅𝛿𝑥𝑒 ∆𝑦 (II.37)
𝛿𝑥𝑃 𝛿𝑦𝑛𝑒 𝛿𝑦𝑠𝑒

Finalement, on obtient une équation discrétisée pour la composante u sous la forme générale
suivante :

𝑎𝑒 𝑢𝑒 = ∑ 𝑎𝑛𝑏 𝑢𝑛𝑏 + 𝑏 + [𝑝𝑃 − 𝑝𝐸 ]∆𝑦 (II.38)

b = 𝑆̅𝛿𝑥𝑒 ∆𝑦 (II.39)

Sachant que chaque Coefficient s’écrit sous la forme :


𝑎𝑛𝑏 = Dnb A(|Pnb |) + ⟦±Fnb ,0⟧ (II.40)
La fonction de Peclet A(|Pnb |) dépend de schéma choisi, les valeurs de flux convectif massique
F et de flux diffusif massique D aux interfaces des volumes de contrôles sont données par le
tableau ci-dessous :

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

Tableau II.5. Les Coefficients de l’Advection-Diffusion de la composante de vitesse u.


Interface F D
P 𝐹𝑒 +𝐹𝑤 1 𝜌𝐸 +𝜌𝑃 𝜌𝑃 +𝜌𝑊 𝜇𝑃
(ρ u)𝑃 = = [( ) 𝑢𝑒 + ( ) 𝑢𝑊 ]
2 2 2 2 𝛿𝑥𝑃
E 𝐹𝑒𝑒 +𝐹𝑒 1 𝜌𝐸𝐸 +𝜌𝐸 𝜌𝐸 +𝜌𝑃 𝜇𝐸
(ρ u)𝐸 = = [( ) 𝑢𝑒𝑒 + ( ) 𝑢𝑒 ]
2 2 2 2 𝛿𝑥𝐸
se 𝐹𝑠𝐸 +𝐹𝑠𝑃 1 𝜌𝐸 +𝜌𝑆𝐸 𝜇𝑃 + 𝜇𝐸 + 𝜇𝑆 + 𝜇𝑆𝐸
(ρ u)𝑠𝑒 = = [( ) 𝑣𝑠𝐸 +
2 2 2
𝜌𝑃 +𝜌𝑆 4𝛿𝑦𝑠𝑒
( ) 𝑣𝑠𝑃 ]
2
ne 𝐹𝑛𝑒 +𝐹𝑛𝑝 1 𝜌𝑁𝐸 +𝜌𝐸 𝜇𝑁 + 𝜇𝑁𝐸 + 𝜇𝑃 + 𝜇𝐸
(ρ u)𝑛𝑒 = = [( ) 𝑣𝑛𝐸 +
2 2 2
𝜌𝑁 +𝜌𝑃 4𝛿𝑦𝑛𝑒
( ) 𝑢𝑛𝑝 ]
2

Suivant y : (V=v)
On passe par les mêmes étapes suivies dans la discrétisation de l’équation de quantité de
mouvement suivant la direction x, pour arriver à la discrétisation de l’équation suivant y, où on
obtient une équation discrétisée de sous la forme générale suivante :

𝑎𝑛 𝑣𝑛 = ∑ 𝑎𝑛𝑏 𝑣𝑛𝑏 + 𝑏 + [𝑝𝑃 − 𝑝𝑁 ]∆𝑥 (II.41)

b = 𝑆̅𝛿𝑦𝑛 ∆𝑥 (II.42)

Les valeurs de flux convectif massique F et de flux diffusif massique D aux interfaces des
volumes de contrôles sont données par le tableau ci-dessous :

Tableau II.6. Les Coefficients de L’advection-Diffusion de la composante de vitesse v.


Interface F D
wn 𝐹𝑤𝑛 +𝐹𝑤𝑝 1 𝜌𝑁 +𝜌𝑊𝑁 𝜌𝑊 +𝜌𝑃 𝜇𝑊 + 𝜇𝑃 + 𝜇𝑊𝑁 + 𝜇𝑁
(ρ u)𝑤𝑛= = 2 [( ) 𝑢𝑤𝑛 + ( ) 𝑢𝑤𝑝 ]
2 2 2
4𝛿𝑥𝑤𝑛

en 𝐹𝑒𝑁 +𝐹𝑒𝑃 1 𝜌𝐸𝑁 +𝜌𝑁 𝜌𝐸 +𝜌𝑃 𝜇𝑃 + 𝜇𝐸 + 𝜇𝑁 + 𝜇𝐸𝑁


(ρ u)𝑒𝑛 = = 2 [( ) 𝑢𝑒𝑁 + ( ) 𝑢𝑒𝑃 ]
2 2 2
4𝛿𝑥𝑒𝑛

P 𝐹𝑠 +𝐹𝑛 1 𝜌𝑃+𝜌𝑆 𝜌𝑁+𝜌𝑃 𝜇𝑃


(ρ u)𝑃 = = 2 [( ) 𝑣𝑠 + ( ) 𝑣𝑛 ]
2 2 2 𝛿𝑦𝑃
N 𝐹𝑛 +𝐹𝑛𝑛 1 𝜌𝑁+𝜌𝑃 𝜌𝑁𝑁 +𝜌𝑁 𝜇𝑁
(ρ u)𝑁 = = 2 [( ) 𝑣𝑛 + ( ) 𝑢𝑛𝑛 ]
2 2 2 𝛿𝑦𝑁

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

Les équations Algébriques de u et v ne pourront être résolues que si la pression p est connue ou
estimée. Si la pression correcte est connue, le champ de vitesse obtenu après la résolution du
système algébrique linéaire satisfera l’équation de continuité ou en autre terme le principe
d’incompressibilité d’un liquide incompressible. Théoriquement il n’y pas une équation
permettant de relier la pression avec la vitesse, ce qui nous rajoutera une difficulté
supplémentaire pour la résolution direct du système d’équations algébriques obtenus à partir de
la discrétisation de l’équation de Navier-Stokes. Donc, il est nécessaire d’opter pour une
procédure de calcul de pression, dans notre cas on fait appel au l’Algorithme SIMPLE (Semi
Implicit Pressure Linked Equation) basé sur le principe du décalage du maillage de l’équation
de Navier-Stokes par rapport à l’équation de continuité. L’organigramme de l’algorithme
SIMPLE est illustré dans schéma ci-dessous :

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

Début

Estimation initiale : 𝑝∗ , 𝑢 ∗ , 𝑣 ∗

Etape 1 : Résoudre les équations de quantité de mouvement discrétisés



𝑎𝑒 𝑢𝑒∗ = 𝑎𝑛𝑏 𝑢𝑛𝑏 + 𝑏 + [𝑝𝑃∗ − 𝑝𝐸∗ ]∆𝑦


𝑎𝑛 𝑣𝑛∗ = ∑ 𝑎𝑛𝑏 𝑣𝑛𝑏 + 𝑏 + [𝑝𝑃∗ − 𝑝𝑁∗ ]∆𝑥
Champ de vitesse déduit 𝑢∗ , 𝑣 ∗

Etape 2 : Calculer le terme source de la masse 𝒃′ et résoudre l’équation de


correction de la pression (Eqt de Continuité)
𝑏′ = [(𝜌𝑢 ∗ )𝑤 ∆𝑦 − (𝜌𝑢 ∗ )𝑒 ∆𝑦 + (𝜌𝑣 ∗ )𝑠 ∆𝑥 − (𝜌𝑣 ∗ )𝑛 ∆𝑥]
𝑎𝑃 𝑃𝑃′ = 𝑎𝐸 𝑃𝐸′ + 𝑎𝑊 𝑃𝑊

+ 𝑎𝑆 𝑃𝑆′ + 𝑎𝑁 𝑃𝑁′ + 𝑏′

Avec : 𝑎𝑃 = 𝑎𝐸 + 𝑎𝑊 +’ 𝑎𝑁 + 𝑎𝑆 Actualiser
P La pression de correction calculée
𝑝∗ = 𝑝

𝑢∗ = 𝑢
Etape 3 : Corriger la pression et les vitesses via les équations suivantes
𝑣∗ = 𝑣
𝑝𝑃 = 𝑝𝑃∗ + 𝑝𝑃′
𝑢𝑒 = 𝑢𝑒∗ + 𝑑𝑒 (𝑝𝑃′ − 𝑃𝐸′ )
𝑣𝑛 = 𝑣𝑛∗ + 𝑑𝑛 (𝑝𝑃′ − 𝑃𝑁′ )
∆𝑦 ∆𝑥
𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝑑𝑒 = 𝑎𝑒
; 𝑑𝑛 = 𝑎
𝑛

Etape 4 : Résoudre l’équation de transport

𝑎P ϕ𝑝 = 𝑎Nϕ𝑁 +𝑎S ϕ𝑆 +𝑎𝐸 ϕ𝐸 +𝑎𝑊 ϕ𝑊 +b

Convergence ?
Non
Oui

Fin

Figure II. 5. Organigramme décrivant les différentes étapes suivies pour la résolution numérique selon
l’algorithme de SIMPLE

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Chapitre II : Modélisation Mathématique et Numérique

Finalement le système d’équations algébriques à résoudre est le suivant :


𝑎𝑃 𝐶𝑃 = 𝑎𝑁 𝐶𝑁 + 𝑎𝑆 𝐶𝑆 + 𝑎𝐸 𝐶𝐸 + 𝑎𝑊 𝐶𝑊
𝑎𝑃 = 𝑎𝑁 + 𝑎𝑆 + 𝑎𝐸 + 𝑎𝑊
{ (II.42)
𝑎𝑒 𝑢𝑒 = ∑ 𝑎𝑛𝑏 𝑢𝑛𝑏 + 𝑏𝑒 + [𝑝𝑃 − 𝑝𝐸 ]∆𝑦
𝑎𝑛 𝑣𝑛 = ∑ 𝑎𝑛𝑏 𝑣𝑛𝑏 + 𝑏𝑛 + [𝑝𝑃 − 𝑝𝑁 ]∆𝑥

Avec :
aN = Dn A(|Pn |) + ⟦−Fn ,0⟧ (II.43)

aS = Ds A(|Ps |) + ⟦Fs ,0⟧ (II.44)

aE = De A(|Pe |) + ⟦−Fe ,0⟧ (II.45)

aW = Dw A(|Pw |) + ⟦Fw ,0⟧ (II.46)

be = 𝑆̅𝛿𝑥𝑒 ∆𝑦 (II.47)

bn = 𝑆̅𝛿𝑦𝑛 ∆𝑥 (II.48)

La fonction de nombre de Peclet dépend de schéma de discrétisation choisit (voir tableau.II.4).


Le choix de cette fonction dépend de la nature du phénomène et du mode de transport dominant.
Dans notre cas, on a un couplage entre l’advection et la diffusion dans nos équations, donc le
schéma de discrétisation choisi doit respecter ce couplage, et pour cela on a choisi le schéma
loi de puissance.

V. Conclusion
Au début de ce chapitre, on a décrit le modèle physique et les équations gouvernantes qui
régissent le phénomène de dessalement par osmose inverse à travers des canaux membranaires.
Puis, on a délimité les domaines de calcul avec l’établissement des conditions aux limites en
adoptant quelques hypothèses réductrices.
A la fin, on est arrivé à obtenir un système d’équations algébriques exploitable
numériquement et cela par la méthode des volumes finis en utilisant des schémas de
discrétisation respectant les principes de conservations et les processus de transport.

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Chapitre III :
Résultats et interprétations
Chapitre III : Résultats & discussions

I. Introduction
Dans ce chapitre on s’intéresse au développement d’un programme numérique permettant
de résoudre le système d’équations algébriques non linéaires issu du modèle mathématique
développé dans le chapitre II. La solution obtenue doit bien décrire le processus étudié, pour
cela on doit passer par une validation de modèle avec des résultats numériques et
expérimentaux de la littérature précédente.

Une fois que notre modèle est validé, on passe vers son exploitation en faisant une étude
paramétrique où on s’intéresse à :
- La compréhension de phénomène osmotique.
- L’évolution de la couche de polarisation de concentration et de flux de perméat le long
de la membrane en fonction des propriétés dynamiques (pression et vitesse d’entrée).

II. Résolution numérique du problème


La solution numérique du problème est obtenue en résolvant le système d’équations
algébriques (Eq.II.36 et Eq.II.44) donné par la discrétisation des équations II.16 et II.25.
La difficulté de la résolution de ce dernier réside dans le fait qui est de nature non linéaire à
cause de la présence d’un terme advectif dans l’équation du transport de la masse (Eq.II.16)
d’une part, et d’autre part à cause de la condition du bilan de masse au niveau de la membrane
qui couple les équations de transport de masse et de la quantité de mouvement.
L’Algorithme de résolution du système d’équations algébriques doit être basé sur le
principe de la prédiction-correction avec un critère de convergence fixé à un certain résidu
désiré. L’organigramme du solveur non-linéaire développé dans le cas de notre étude est
illustré dans la figure ci-dessous (Fig. III.1).

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 34


Chapitre III : Résultats & discussions

I) Preprocessing

I.1) Géométrie I.2) Maillage I.3) Condition aux I.4) Propriétés physico
limites chimiques

II) Processing

Initialisation de la concentration

Calcule du champ de vitesse

Correction de la concentration

Oui Non
Convergence Test de
convergence

III)Post-processing

III.1) Traitement du résultat III.2) Représentation des résultats III.3) Validation des résultats
(interpolation ..etc) sous forme de courbes et contours

Figure III.1. Organigramme descriptif du solveur non linéaire.

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 35


Chapitre III : Résultats & discussions

II.1. Test de maillage


Le choix du maillage optimal de notre domaine de calcul doit être basé sur deux
contraintes essentielles : une solution assez précise obtenue pour un temps de calcule CPU
optimal.

Pour cela on doit faire un test de maillage en fonction de nombre de nœuds dans le
domaine, où on va choisir le champ de concentration au niveau de la membrane comme un
paramètre pour tester le maillage. La figure ci-dessous représente l’évolution du champ de la
concentration au niveau de la membrane le long de x pour plusieurs grilles [N x .Ny].

Figure III.2. test de maillage

On remarque qu’en augmentant le nombre de nœuds plus que la sensibilité de la solution aux
points de grille est moins significative. Par conséquent, on a choisi de travailler avec la grille
Nx= 50, Ny = 50 qui assure la stabilité de la solution avec un temps de calcul CPU optimal.

II. Validation du modèle numérique


Le présent travail numérique est validé et comparé avec le travail de R. Salcedo-Díaz et
al. (2014). Ce choix s’est basé beaucoup plus sur la nature de l’étude qui s’intéresse à un
canal mono-membranaire, surtout que validation est entreprise en comparant nos résultats à
ceux de l’investigation expérimentale, ce qui donne plus de crédibilité à notre étude.

Les figures ci-dessous comparent les résultats de notre modèle avec les solutions
expérimentales et numériques de R. Salcedo-Díaz et al. Les paramètres de comparaison sont
les profils de concentration suivant y pour plusieurs position x le long de la membrane avec
une concentration alimentaire C0= (6g/L), et plusieurs nombre de Reynolds.

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 36


Chapitre III : Résultats & discussions

Afin de juger l’exactitude de nos résultats, un calcul d’erreur statistique doit être effectué en tenant
compte les expressions de l’erreur absolue moyenne (MAE) et l’erreur quadratique moyenne
(RMSD):

100 Xsim,i −Xexp,i


MAE(%) = ∑n1 | | (III.1)
n Xexp,i

2
Xsim,i −Xexp,i
∑n
1( )
√ Xexp,i
RMSD(%) = 100 × (III.2)
n

Re=13, x=30mm Re=13, x=80mm

Figure III.3. Comparaison de profil de la concentration pour Re= 13.

Re=38, x=30mm Re=38, x=80mm

Figure III.4. Comparaison de profil de la concentration pour Re=38

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 37


Chapitre III : Résultats & discussions

Re=111, x=30mm Re=111, x=80mm

Figure III.5. Comparaison de profil de la concentration pour Re=111

D’après les figures III.1, III.2, et III.3, et après avoir fait une comparaison des résultats, on
constate que notre simulation numérique prévoit un accord qualitatif et quantitatif raisonnable
avec les résultats expérimentaux du travail de Salcedo-Díaz et al. (2014), qui eux-mêmes sont
compatibles avec leurs résultats numériques.
Cette précision des résultats est due au faite qu’on a suivi la même modélisation
mathématique prise dans la littérature, c’est ce que confirme la validité de notre code.
Les indicateurs d’écarts calculés indiquent que, les erreurs sont un peu considérables ce qui
peut revenir à l’effet de la 3ème dimension.

III. Exploitation du modèle


Vu que notre modèle est bien validé, on passe aux études paramétriques en matière
d’influence de la pression transmembranaire et du nombre de Reynolds sur le champ de
concentration le long du canal et sur le flux de perméat Jv. Puis on s’intéressera à la
compréhension de phénomène d’osmose et d’osmose inverse en effectuant une distribution
spatiale de la concentration de sel pour les deux processus, et en traçant leurs profils de
vitesse de filtration. On a pris la solution d’eau de mer avec une concentration de Nacl C0=
35 kg/m3 dans le cadre de l’investigation paramétrique.

III.1. Compréhension de phénomène osmotique


On s’intéresse dans cette partie à la compréhension de phénomène d’osmose et d’osmose
inverse, en se basant sur l’évolution de flux de perméat en fonction de la pression
transmembranaire dans le but de montrer le rôle prépondérant de la pression
transmembranaire dans la transition de processus d’osmose vers le processus d’osmose
inverse pour un nombre de Reynolds fixe Re =1000.

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 38


Chapitre III : Résultats & discussions

(a) (b)

Figure III.6. L’évolution de flux de filtration dans le cas d’osmose (a) et d’osmose inverse (b)

La vitesse moyenne dans la partie négative de graphe diminue en valeur absolue, ce qui
est due à l’application d’une pression transmembranaire inférieure à la pression osmotique, ce
qui fait que la force motrice d’osmose diminue, par conséquent le flux de l’osmose chute.
Cette partie donc correspond au phénomène d’osmose direct.
Pour plus de détails, on revient aux expressions de flux osmotique et sa force motrice. Soit :
𝐽𝑣 (𝑜𝑠𝑚𝑜𝑠𝑒) = 𝑘(∆𝜋 − ∆𝑝)
FMOT (osmose) =(∆𝜋 − ∆𝑝)

Le point d’intersection de graphe de flux moyen avec l’axe des abscisses (l’axe des
pressions) représente le point de reversement, c’est là où la pression transmembranaire
devient égale à la pression osmotique ce qui induit une annulation de flux de perméation.

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 39


Chapitre III : Résultats & discussions

En appliquant une pression transmembranaire supérieure à la pression osmotique, la


vitesse moyenne de filtration augmente, c’est ce qui est remarquable dans la partie positive de
graphe.
Cela peut être expliqué par l’augmentation de la force motrice par conséquent l’augmentation
de flux. Les expressions de flux de perméation et la force motrice dans ce cas sont les
suivantes :
𝐽𝑣 (𝑜𝑠𝑚𝑜𝑠𝑒 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑟𝑠𝑒) = 𝑘(∆𝑝 − ∆𝜋)
FMOT (osmose inverse) =(∆𝑝 − ∆𝜋)

III.2. Distribution spatiale de concentration


L’osmose et l’osmose inverse sont deux phénomènes inversés, pour bien comprendre la
différence entre ces deux processus et leur fonctionnement, on s’intéresse à l’étude de
l’évolution de la couche de polarisation de concentration le long de la membrane.
La distribution spatiale de concentration dans ces deux cas est illustrée dans la figure ci-
dessous.

(a) (b)
Figure III.7. La distribution spatiale de la concentration dans le phénomène d’osmose (a) et dans le
phénomène d’osmose inverse (b)

D’après les contours obtenus, on remarque que, la concentration de sel évolue d’une manière
inverse dans les deux processus, tel que dans le cas d’osmose inverse la concentration du sel
est plus forte au niveau de la membrane et elle diminue en s’éloignant de cette dernière. Tans
dis que dans le cas d’osmose la valeur de la concentration augmente en s’éloignant de la
membrane. Ce comportement peut être expliqué par le fait que dans l’osmose inverse le flux
du perméat se dirige de la solution la plus concentrée vers la solution la moins concentrée
induisant une accumulation du sel le long de la membrane par effet de convection. Par
conséquent, on obtient plus de concentration en se rapprochant de la membrane. Par contre,
dans le cas d’osmose le flux osmotique (flux d’eau douce) se déplace du milieu le moins
concentré vers le milieu le plus concentré. C’est pour cela qu’on obtient une dilution qui est
plus intense auprès de la membrane.

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 40


Chapitre III : Résultats & discussions

III.3. Etude paramétrique de l’osmose inverse


III.3.1. L’effet de la pression transmembranaire
La comparaison des profils de concentration a été faite pour plusieurs valeurs de pression
transmembranaire ∆𝑝 (56bar, 66bar, 76bar et 86bar) et un nombre de Reynolds fixe Re=1000,
et pour une concentration de l’eau de mer (35 g/L) à l’entrée du canal.

Les profils obtenus sont illustrés dans les figures suivantes :

Figure III.8. Variation de la concentration et de flux de perméat le long de la membrane pour C0=35
g/L.

D’après les graphes ci-dessus de la Figure III.8, on constate que l’augmentation de la


pression transmembranaire induit à la fois une augmentation de la concentration de
polarisation Cm et l’augmentation de flux de perméat Jv, ce qui est due à l’augmentation de la
force motrice qui provoque plus de dépôt de sel au niveau de la membrane au cours de la
filtration (accumulation du sel).
Même si on a plus de résistance qui est causée par la barrière de concentration, la force
motrice FMOT= (∆𝑝 − ∆𝜋) l’emporte sur cette dernière en engendrant plus de flux de
perméation.
D’une manière générale on conclut que la différence de pression transmembranaire
appliquée favorise plus la rétention de sel par la membrane. Et en même temps, elle améliore
le flux de perméat à travers la membrane semi perméable, étant donné que, la pression est
considérée comme un moteur de l’écoulement.

III.3.2. L’effet de nombre de Reynolds


Les figures ci-dessous représentent l’influence de nombre de Reynolds sur le profil de la
concentration et de flux de perméat Jv au niveau de la membrane le long de canal.

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 41


Chapitre III : Résultats & discussions

Figure III.9. Variation de la concentration et de flux de perméat le long de la membrane pour


C0=35 g/L et ∆p = 56 bar

On remarque que, la concentration de sel au niveau de la membrane et le flux de


perméat sont deux grandeurs inversement proportionnelles.
L’augmentation de la valeur de Reynolds induit une augmentation de la vitesse d’entrée
principale et une diminution de la valeur de concentration au niveau de membrane.
En ce qui concerne la diminution de la concentration en augmentant le nombre de Reynolds,
dans ce cas, le soluté est poussé vers la sortie de canal rapidement d’où l’accumulation de sel
se fait d’une manière faible, par conséquent, la valeur moyenne de la concentration de sel au
niveau de la membrane chute.

Si on parle de la vitesse de filtration, on remarque bien son augmentation en augmentant le


Reynolds, ce qui est évident puisque l’augmentation la vitesse à l’entrée c’est l’augmentation
de ses deux composantes (La vitesse axiale «u» suivant l’axe x et la vitesse de filtration
« Vw » suivant l’axe y).
L’évolution de la concentration au niveau de la membrane le long du canal, développe une
couche d’épaisseur 𝛿 qui joue le rôle d’une barrière de résistance variable le long de x, telle
que, à l’entrée de canal la résistance du sel est très faible ce qui permet le passage meilleur de
flux de perméat d’où une vitesse de filtration importante.

Ensuite, la résistance augmente tout au long de la membrane, par conséquent le flux de


perméat tend vers des valeurs plus faibles.

III.3.3. Evolution de la couche de polarisation de concentration


Le rejet des ions du sel à la surface de la membrane dans les processus d'osmose inverse
entraîne une augmentation de la concentration du soluté près de la membrane. Ce phénomène
s'appelle la polarisation de concentration et constitue l'un des facteurs les plus importants
influençant les performances des processus de séparation membranaire.
Le développement de la couche de polarisation de concentration dans l’OI est un processus
complexe qui est influencé par plusieurs facteurs tels que les propriétés du soluté, les

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 42


Chapitre III : Résultats & discussions

propriétés de la membrane et l'hydrodynamique (Vitesse d’écoulement, pression, géométrie


du canal etc.)
Pour bien prédire le phénomène, on s’intéresse à l’étude de l’effet de la pression
transmembranaire et de nombre de Reynolds qui caractérise la vitesse d’entrée principale.
Au début on fait varier la pression transmembranaire et on fixe le nombre de Reynolds, les
contours obtenus sont illustrés dans la figure ci-dessous :

(a) (b)
,
Figure III.10. Evolution de la couche de polarisation de concentration le long de la membrane pour
Re = 1000 et différentes valeurs de ∆𝑝 : ∆𝑝 =86 bar (a) et ∆𝑝 =56 bar (b)
On remarque que l’augmentation de la pression transmembranaire provoque une
augmentation de la concentration au niveau de la membrane, cela est dû à la pression
transmembranaire qui est traduite par la force motrice, le flux de perméat (la vitesse de
filtration) augmente considérablement, ce qui améliore le dépôt du sel au niveau de la
membrane et par conséquent la concentration au niveau de la membrane est maximale et peut
atteindre 0.1g/L pour une ∆𝑝 de 86bar.

Tandis que, un peu loin de la membrane, la valeur de la concentration s’aligne avec la


condition à l’entrée qui représente la concentration du sel dans l’eau de mer (0.035 g/L).
Cette fois, on fait varier la valeur de nombre de Reynolds en gardant la même valeur de
pression transmembranaire, les contours obtenus dans ce cas sont illustrés dans la figure
suivante :

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 43


Chapitre III : Résultats & discussions

(a) (b)

Figure III.11 : Evolution de la couche de polarisation de concentration le long de la membrane pour


∆𝑝 =86 bar et différentes valeurs de 𝑅𝑒 : Re=111 (a), Re=1000 (b)
On remarque que la valeur de concentration maximale au niveau de la membrane est la
même pour les deux Reynolds, on constate aussi que les conditions aux frontières du
domaine physique sont bien vérifiées concernant l’entrée et la sortie du canal ainsi au niveau
de la paroi imperméable, tandis que l’épaisseur de la couche de polarisation de concentration
est plus importante pour une valeur de Reynolds faible (Re=111) et peut atteindre 0.6 mm.
Par contre, elle ne dépasse pas les 0.4 mm pour Re = 1000.
Cela revient à l’augmentation de la vitesse axiale de l’écoulement pour Reynolds élevé
Re=1000 où le soluté est poussé vers la sortie du canal en diminuant la résistance au passage
du perméat. Par conséquent, les particules de sel sont refoulées plus vers la sortie et le
phénomène de cisaillement (Shear effect) se manifeste d’une manière plus élevée auprès de la
membrane poreuse pour diminuer la couche de polarisation𝛿.

IV. Conclusion
A la fin de ce chapitre, on est arrivé à résoudre le système d’équations algébriques obtenu
dans le chapitre précédent en développant un code SIMPLE. La solution obtenue est bien
validée avec la littérature suivie par une étude paramétrique qui prend en considération :

 Le phénomène d’osmose et d’osmose inverse.


 L’évolution de la concentration de sel au niveau de la membrane le long de canal.
 L’évolution de flux de peméat Jv le long de canal.
 L’effet de la pression transmembranaire et le nombre de Reynolds sur l’évolution de la
concentration et de la vitesse de filtration le long de canal.
 La distribution spatiale de la concentration dans le canal d’alimentation.

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Conclusion générale

Conclusion générale

Le dessalement de l’eau de mer à travers des multiples procédés, plus précisément en utilisant
l’osmose inverse occupe une place majeure étant donné qu’il est le procédé le plus économique
et par conséquent le plus utilisé dans le monde.

On s’est intéressé à l’étude de ce procédé qui demande plus d’effort en matière de recherche
et développement pour l’optimiser.

Dans le cadre de cette étude, on est passé par la modélisation mathématique de procédé
d’osmose inverse à travers des canaux membranaires. Cela en délimitant le domaine de calcul
et les conditions aux limites dans le but d’avoir un système d’équations algébriques exploitable
numériquement. La méthode utilisée est celle des volumes finis en adoptant des schémas de
discrétisation respectant les principes de conservations et les processus de transport. La
complexité du système d’équations obtenu nous a imposé l’utilisation de Fortran comme outil
numérique, pour la résolution des différentes équations de conservation (Continuité, quantité
de mouvement et concentration du soluté). Donc, on a opté pour l’Algorithme de Patankar
Simple qui s’appuie sur la méthode des volumes finis.

Les résultats ont été satisfaisants puisqu’on a pu les valider avec ceux de la littérature pour les
profils de concentration suivant y pour plusieurs position x le long de la membrane avec une
concentration d’alimentation de Na2SO4 C0= 6 kg/m³, et pour plusieurs nombres de Reynolds.
C’est ce qui nous a permis le passage vers une étude paramétrique dont on s’est intéressé à la
compréhension de deux phénomènes d’osmose et d’osmose inverse et leurs processus de
fonctionnement pour le cas de l’eau de mer avec une concentration de Nacl C0= 35 kg/m3.

On a analysé l’influence des paramètres hydrodynamiques (Vitesse et Pression) sur la couche


de la polarisation de la concentration. Qui représente une initiation pour une meilleure
compréhension des phénomènes qui régissent l’osmose inverse.

Grosso modo, il y avait une inspiration des travaux antérieurs en ajoutant des études
paramétriques dans le but de comprendre la physique de dessalement par Osmose Inverse.

MASTER DFE-PROMO. 2018/2019 45


Perspectives

Perspectives

 Prendre les dimensions des modules spiralés et les valeurs des paramètres opératoires
utilisés dans l’industrie (Les stations de dessalement de l’eau de mer).

 S’intéresser à l’amélioration de rendement et l’optimisation du procédé de dessalement


par osmose inverse en se basant sur l’énergie consommée et l’efficacité de dessalement.

 Faire intervenir l’instationnarité de problème en essayant de comprendre la variation


de différents paramètres en fonction de temps.

 Introduire le paramètre de température pour tester son influence sur le procédé de


dessalement.

 Etudier le problème en trois démentions.

 Etudier le problème on ajoutant des espaceurs le long du canal pour différents


configuration (immergé, zigzag, cavité), pour voir l’influence des espaceurs sur le taux
de séjour. (Voir l’annexe)

 Utiliser les coordonnées polaires en prenant comme modèle à étudier le module spiralé
pas seulement une tranche transversale.

MASTER DFE 46
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channels: Design and pressure-retarded osmosis performance test,” J. Memb. Sci., vol.
476, pp. 76–86, 2015.
[43] M. N. Geraldes, V. M., Semiao, V. A., & de Pinho, “Flow and mass transfer modelling
of nanofiltration - PDF Free Download,” 2001.
[44] Z. Nacim, “Simulation Numérique de la Séparation de deux Phases par une Membrane
Poreuse.,” 2015.
[45] S. Patankar, Numerical heat transfer and fluid flow. CRC press, 1980.
Annexe

Effet des espaceurs


Dans cette annexe, on s’intéresse à étudier l’effet de l’ajout des espaceurs (obstacles)
dans le canal d’alimentation sur l’hydrodynamique de l’écoulement et notamment le flux de
filtration à travers la membrane qui est considérée comme un milieu poreux. Cette fois-ci, la
simulation numérique a été effectuée en utilisant le logiciel CFD fluent Ansys.

Description de modèle physique


Le domaine d'intérêt physique schématisé dans la figure (Fig.A.1), il s’agit d’une coupe
transversale bidimensionnelle d'un module de membrane enroulé en spirale représentant une
configuration en zigzag de six espaceurs de forme d’une ellipse espacée par une petite
distance( l= 2.26mm), de longues longueurs d'entrée et de sortie sont appliquées pour
atteindre un flux entièrement développé avant le premier espaceur et pour éviter toute
interférence entre la recirculation et le dernier espaceur.

Figure A.1. Modèle physique à étudier.


Les dimensions de la géométrie à étudier sont illustrées dans le tableau suivant :
Tableau A.1 : caractéristique géométrique

Dimension Nom Valeur Unité


L La longueur de la 220 mm
membrane
H La hauteur du canal 0.43 mm
d’alimentation
h La hauteur du canal de 0.43 mm
permeat
𝛿 L’épaisseur de la 0.7 mm
membrane
b Le grand rayon de 0.24 mm
l’ellipse
a Le petit rayon de 0.12 mm
l’ellipse

Pour la simulation, on réalise la géométrie illustrée dans la figure ci-dessous, dans laquelle on
est obligé de prendre en considération le canal de perméat pour pouvoir appliquer la condition
de porous-jump.

I
Annexe

Figure A.2. Géométrie sur fluent.


On s’intéresse à l’étude de l’écoulement de l’eau pure dans le canal d’alimentation, pour voir
le comportement de fluide à filtrer dans la présence des espaceurs , et cela, en effectuant
plusieurs simulations pour plusieurs nombre de Reynolds ( Variant la vitesse d’entrée).

Les équations dynamiques (Navier-Stokes et de continuité) régissant le champ d'écoulement


sont résolues à l’aide de package CFD, Fluent 15.0, qui est basé sur la méthode des volumes
finis.
Les contours de la vitesse et de la pression statique obtenus pour chaque nombre de Reynolds
sont illustrés dans les figures ci-dessous.

Figure. (annexe).1. contour de la vitesse pour Re=200 Figure. (annexe).2. contour de la pression statique pour Re=200

Figure. (annexe).3. contour de la vitesse pour Re=550 Figure. (annexe).4. contour de la pression statique pour Re=550

II
Annexe

Figure. (annexe).3. contour de la vitesse pour Re=1567.7 Figure. (annexe).4. contour de la pression statique pour Re=1567.7

On constate que :

 La présence des espaceurs joue un rôle très important dans la filtration, d’une manière
à contraindre le fluide à se diriger vers la membrane, ce qui augmente le débit du
fluide filtré.
 la vitesse est maximale en aval des espaceurs, ce qu’est due au rétrécissement créé par
la présence d’espaceur (obstacle). En revanche, plus le nombre de Reynolds
augmente plus les forces d’inertie augmentent et empêchent la couche limite à coller
aux espaceurs.
 La pression est maximale et positive en amont des espaceurs, tandis que elle est
négative en aval ce qui crée une forte dépression autour des espaceurs. Ces deux
pressions en amont et aval des espaceurs augmentent considérablement avec le
nombre de Reynolds, la pression négative correspond au décollement de la couche
limite crée un écoulement de retour, c’est ce qui fait la naissance des tourbillons de
Von-Karman à la sortie du canal pour des valeurs importantes de nombre de Reynolds.

III

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