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Chapitre 1 Les GPL sont utilisés en tant que combustibles dans le secteur domestique et

commercial, l'industrie et l'agriculture, mais aussi comme carburants pour


l'alimentation de véhicules peu polluants, et comme intermédiaires en raffinage et
Combustibles pétrochimie (réactions d'alkylation, d'éthérification, etc.).
Les phénomènes de combustion revêtent une importance toute particulière, car ils
sont à l’origine de l’essentiel de la production de chaleur et de puissance mécanique dans Tableau 1.2 : Composition élémentaire typique des différents types de combustibles.
le monde : plus de 90% de la consommation mondiale d’énergie primaire commerciale Composition élémentaire (% masse)
provient de la combustion du charbon, du pétrole ou du gaz naturel. Type de produit
Carbone Hydrogène Soufre Azote
Propane commercial 83.7 16.3 0.02
1. Définition du combustible
Butane commercial 84.2 15.8 0.02
On appelle combustible les combinaisons de carbone qui en brûlant en présence d’un Fuel domestique 86.4 13.4 0.2
oxydant (air) dégagent une forte quantité de chaleur. D’après son état physique le Fuel lourd HTS 86.5 9.8 3.3 0.4
combustible se présente sous forme solide, liquide ou gazeuse, et d’après le mode Fuel lourd BTS 87.2 10.5 1.9 0.4
d’obtention on distingue les combustibles naturels et artificiels. Le tableau 1.1 donne la Fuel lourd TBTS 87.9 10.8 0.9 0.4
classification des combustibles les plus utilisés. Dans certains cas, le FOD peut contenir jusqu’à 5 % d’ester méthylique de colza ; sa teneur en oxygène est
alors proche de 0.5 %, ce qui contribue à baisser légèrement les concentrations en carbone et hydrogène.
Tableau 1.1 : Classification des combustibles
Solides Liquides Gazeux
Naturels  Spécifications et caractéristiques exigées
Anthracite, houilles, Pétrole Gaz naturel Le tableau 1.3 montre les spécifications exigées pour chacun des deux produits. Le
lignites, tourbe, bois, butane commercial, constitué essentiellement de butane et de butène, doit renfermer
schistes moins de 19 % de propane et de propène. Le propane commercial doit contenir plus
Artificiels de 90 % de propane et propène, les autres constituants pouvant être des hydrocarbures
Charbon de bois, coke Mazout, fuel-oil, essence, Gaz d’éclairage, gaz de en C2 et C4.
de tourbe et de houille, pétrole, gazoline, alcool fours à coke, gaz de
résidus de l’industrie gueulard, gaz de gazogène, Tableau 1.3 : Spécifications des gaz de pétrole liquéfiés.
du bois, anthracite mélange propane-butane, Propriété Butane commercial Propane commercial
thermique etc. Masse volumique minimale (kg/m3)
à 15°C 559 502
à 50°C 513 443
2. Combustibles liquides Pression de vapeur relative minimale (bar) 8.3 à 37.8°C
11.3 à 50°C
Les combustibles liquides sont des produits dont la combustion en présence d'air
Pression de vapeur relative maximale (bar) 6.9 à 50°C 14.4 à 37.8°C
dans les brûleurs, foyers, fours ou chaudières fournit de l'énergie thermique. Celle-ci est 19.3 à 50°C
utilisée dans le secteur domestique et commercial (chauffage, cuisine, parfois éclairage), Teneur maximale en soufre (% masse) 0.05
dans l'industrie (apport de chaleur dans les réactions chimiques endothermiques, Evaporation Point final d’ébullition Point final d’ébullition
production de vapeur et d'électricité), ou encore dans l'agriculture (séchage des inférieur ou égal à 0°C inférieur ou égal à −15°C
récoltes).
Ces critères de composition permettent d'adapter, sur les brûleurs, les débits d'air et
3.1. Produits et leur domaine d’utilisation de combustible conduisant à une flamme stable et à une combustion complète,
Nous examinerons ici trois grands types de produits : les gaz de pétrole liquéfiés sans émission importante d'oxyde de carbone ou de produits imbrûlés.
(GPL), le fuel domestique (FOD) et les fuels lourds. Les caractéristiques physiques requises concernent essentiellement la masse
volumique et la pression de vapeur. La masse volumique du butane commercial doit
3.2. Gaz de pétrole liquéfiés (GPL) être supérieure à 0.559 kg/dm 3 à 15°C ; celle du propane commercial doit dépasser
La dénomination GPL recouvre elle-même deux produits : le propane commercial 0.502 kg/dm 3 à cette même température. La pression de vapeur du butane doit être
et le butane commercial. Le premier, constitué majoritairement d'hydrocarbures en C3, inférieure à 6.9 bar à 50°C ; celle du propane doit être comprise entre 8.3 et 14.4 bar à
est stocké à l'état liquide sous une pression de 8 bar, à température ambiante. Le 37.8°C.
second, riche en fraction C4, est également conservé sous forme liquide, sous une De tels critères relatifs aux propriétés physiques se justifient par la nécessité de
maîtriser la compacité du combustible, c'est-à-dire la quantité d'énergie contenue par
pression de 2 bar.

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unité de volume, et les conditions de stockage à l'état liquide sous pression. ci présentera typiquement un point initial proche de 180°C et un point final de
Enfin, on contrôle dans les GPL les teneurs éventuelles en impuretés : soufre total, 380°C, contre respectivement 160°C et 360°C pour le gazole.
composés sulfurés corrosifs, eau, sédiments… Enfin, pour se prémunir contre d’éventuels incidents lors du stockage, tels que la
Les pouvoirs calorifiques inférieurs (PCI) des GPL, e xprimées en masse, sont de décantation ou la contamination bactériologique, on impose désormais une teneur
l’ordre de 46.4 MJ/kg et 45.8 MJ/kg respectivement pour le propane commercial et le maximale en eau de 0.02% (masse) dans le fuel domestique.
butane commercial ; les PCI volumiques sont, quant à eux, proches de 23.7 MJ/L
(propane) et 26.6 MJ/L (butane). Tableau 1.5 : Spécification du fuel domestique en France.
 Production du GPL Caractéristiques Spécifications
Il existe deux sources principales de GPL : Masse volumique (kg/dm3)
minimale 0.830
– les gisements de pétrole brut et de gaz naturel ;
maximale 0.880
– la mise en œuvre des procédés de raffinage, notamment ceux qui assurent la Viscosité à 20°C (mm2/s)
conversion des fractions lourdes (craquage catalytique, hydrocraquage, minimale 3
hydroconversion…). maximale 7.5
Point d’éclaire (°C)
3.3. Fuel domestique (FOD) minimale 55
Le fuel domestique est un produit pétrolier, assez proche par ses caractéristiques et sa maximale 120
Teneur en soufre maximale (% masse) 0.20
composition, du gazole utilisé comme carburant dans les véhicules diesel. L'un et l'autre
Teneur en eau et sédiments maximale (% masse) 0.10
rentrent dans la catégorie des distillats moyens constitués d'hydrocarbures de C10 à
Teneur en eau maximale (% masse) 0.02
C30, dont l'intervalle de distillation s'étend, à pression atmosphérique, entre 150°C et Point de trouble maximal (°C) +2
400°C. Pour le distingué du gazole, le FOD est coloré en rouge par l’addition de 10 Point d’écoulement maximal (°C) −9
mg/L d’un produit azoïque : le 1-[4-(o-tolylazo)o-tolylazo]-2-naphtol. Il est également Température limite de filtrabilité maximale (°C) −4
traité avec deux produits traceurs : la diphénylamine et le furfural, ajoutés à des Stabilité à l’oxydation :
concentrations respectives de 50 et 10 mg/L. La présence de ces deux composés peut masse maximale de dépôts (mg/100 mL) 2.5
être détectée au moyen de tests simples avec des réactifs appropriés. Résidu de carbone maximal (% masse) 0.35
Indice de cétane minimal 40
Comme son nom l'indique, le fuel domestique est principalement utilisé pour le
chauffage des maisons individuelles et des appartements en habitat collectif. Il sert
 Autres caractéristiques
aussi comme carburant diesel dans les tracteurs et les machines agricoles, ainsi que dans
les engins de travaux publics. Les pouvoirs calorifiques inférieurs (PCI) massique et volumique du FOD sont
proches de 42.8 MJ/kg et 36.0 MJ/L. En pratique, selon l’origine et le mode de
 Principales spécifications formulation des produits commerciaux, des écarts de l’ordre de 2 %, autour de ces
On représente dans le tableau 1.5 les niveaux de qualité du fuel domestique distribué en valeurs moyennes, peuvent être observés.
France. La fixation d’une fourchette de masse volumique (entre 0.83 et 0.88 kg/L) et de Deux grandeurs, la capacité thermique massique et la conductivité thermique, sont
viscosité (entre 3 et 7.5 mm 2/s à 20°C) permet d’obtenir dans les chaudières, une plus fréquemment utilisées pour prévoir le comportement des combustibles liquides, plus
grande régularité du débit de combustible et une pulvérisation satisfaisante au niveau du particulièrement du FOD, lors des opérations de manutention et de réchauffage.
brûleur. Plusieurs formules permettent d'estimer l'ordre de grandeur de ces caractéristiques et
Pour obtenir une mise en œuvre satisfaisante en toute saison, le point de trouble, la leur amplitude de variation avec la température.
température limite de filtrabilité et le point d'écoulement ne doivent pas dépasser La capacité thermique massique à pression constante du FOD en (kJ.kg-1.K-1) :
respectivement +2°C, -4°C et -9°C. Les niveaux sont requis quelle que soit la période 1.50
de l’année. C P  1.045.10  2 

La qualité de combustion est contrôlée par la détermination du résidu de carbone avec ρ la masse volumique en (kg.L-1) et θ la température en (°C).
qui, selon la norme NF T 60-116, ne doit pas dépasser 0.35%. La bonne conservation du La conductivité thermique en (kJ.h-1.m -1.K-1) peut s’exprimer par la relation :
produit au stockage est vérifiée grâce au test de stabilité à l’oxydation (NF EN ISO
12205) au terme duquel la quantité des dépôts et des sédiments ne doit pas dépasser 2.5 0.42197
  ( 4.18  2.26.10 3 )
mg/100mL. 
En ce qui concerne la volatilité et les conséquences sur la sécurité d'emploi, le FOD 3.4. Fuels lourds
répond aux mêmes critères que le gazole avec un point d'éclair compris entre 55 et
120°C. L'intervalle de distillation est assez semblable pour les deux produits, Les fuels lourds constituent, dans le bilan pétrolier, le « fond du baril ». Parfois solides
quoique légèrement décalé vers les températures élevées avec le fuel domestique ; celui- ou pâteux à température ambiante, ils doivent être réchauffés pour être mis en œuvre

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commodément et brûlés de façon efficace. Leur composition chimique est mal connue; Figure 1.1. Diagramme Température─Viscosité des fuels lourds.
leurs constituants – hydrocarbures lourds, composés complexes sulfurés, azotés,
organométalliques – ne peuvent distiller, sans craquage, que sous pression réduite.
Les fuels lourds sont essentiellement utilisés comme combustibles dans de grosses
installations industrielles (métallurgie, verrerie, cimenterie, fonderie, pétrochimie…).
Ils sont proches, par leurs caractéristiques, des carburants marins utilisés dans les
moteurs diesel de très forte puissance servant à la traction des navires. Cependant,
dans les statistiques pétrolières, les deux types de produits sont classés et répertoriés de
façon distincte.
Le tableau 1.2 présente la composition élémentaire moyenne des différents types de
combustibles liquides. La teneur en carbone croît régulièrement lorsqu’on passe des plus
légers (GPL) aux plus lourds (fuels). Ces derniers sont également les plus riches en
soufre (entre 1 et 4% selon la catégorie) et en azote (teneur typique : 0.4%).
 Classification
On distingue le Fuel lourd dit N°1 et celui dit N°2. Le fuel lourd N°1 se caractérise par une
viscosité faible comparée à celle du fuel lourd N°2.
Les fuels lourds N°2 se répartissent eux-mêmes en trois produits distincts :
− le N°2 ordinaire pouvant contenir jusqu’à 4% (masse) de soufre.
− le N°2 BTS (basse teneur en soufre) renfermant moins de 2% (masse) de soufre.
− le N°2 TBTS (très basse teneur en soufre) renfermant moins de 1% (masse) de soufre.
 Caractéristiques
Il s’agit des propriétés physiques classiques (masse volumique, viscosité, volatilité) et de
teneurs en impuretés (produits organiques, soufre, azote, métaux…).
Masse volumique : Elle est comprise, pour tous les fuels lourds, entre 940 et 1050 kg/m3 et
décroît légèrement lorsqu’on passe du fuel ordinaire au fuel TBTS. On souhaite
généralement disposer d’un fuel dont la masse volumique s’éloigne de celle de l’eau, afin de
favoriser la décantation lors du stockage qui a lieu, le plus souvent, entre 40 et 60°C.
Viscosité : Les fuels lourds présentent une viscosité supérieure à 110 mm2/s à 50°C ; les
valeurs observées couramment, à cette température peuvent atteindre 400 à 500
mm2/s. Pour des raisons pratiques, la viscosité est généralement déterminée à 100°C où
elle varie, selon les produits, entre 15 et 40 mm2/s.
Dans presque tous les cas, le fuel lourd doit être réchauffé avant son utilisation, afin
d'améliorer sa mise en œuvre et sa pulvérisation dans le brûleur. L'évolution de la
viscosité en fonction de la température constitue donc une donnée indispensable pour
le calcul des pertes de charge et la fixation de la température de réchauffage en
fonction des particularités de chaque produit. En utilisant le réseau de courbes
viscosité-température présenté sur la figure 1.1, il est possible de déterminer, pour un
type donné de fuel lourd, la température optimale d'utilisation.
 Pouvoir calorifique
2 Le rapport carbone/hydrogène élevé des fuels lourds et leur teneur non négligeable en
Exemple : un fuel lourd présente une viscosité de 40 mm /s à 100°C. La valeur
recommandée par le constructeur au nez du brûleur est de 17 mm2/s. La température de impuretés (soufre, eau, sédiments) contribuent à réduire leur pouvoir calorifique
réchauffage doit être alors de 128°C. inférieur (PCI) massique.

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Celui-ci est, en moyenne, proche de 39.5 MJ/kg, 40.2 MJ/kg et 40.6 MJ/kg, respectivement Tableau 1.6. Valeurs moyennes et plages usuelles de variation des caractéristiques des fuels lourds.
pour les grades « ordinaire », BTS et TBTS. Le PCI d’un fuel lourd peut être déterminé en Fuel N°2 ordinaire Fuel N°2 BTS Fuel N°2 TBTS
Caractéristiques
fonction de sa masse volumique et de son taux en impuretés par la relation semi-empirique : Moyenne Plage Moyenne Plage Moyenne Plage
3
Masse volumique à 15°C (kg/m ) 1020 980-1050 1000 980-1025 985 940-1010
 
PCI  45 .356  7.709 .10 6  152  3.185  15 .1  0.01E  C  S   0.0942 S  0.02427 E Viscosité à 100°C (mm2/s) < 40
Teneur en soufre (% masse) 3.10 2.00-4.00 1.80 1.00-2.00 0.95 0.55-1.00
Teneur en eau (% masse) Moyenne : 0.10
avec PCI en (MJ/kg), ρ15 masse volumique à 15°C (kg/m3) et E, C et S teneurs massiques
Plage : 0.05 à 0.50
respectivement en eau, cendres et soufre.
Teneur en insolubles par Moyenne : 0.10
 Capacité thermique massique filtration à chaud (% masse) Plage : 0.05 à 0.20
Résidu Conradson (% masse) 17 10-21 15 10-18 12 10-16
Pour estimer les rendements des chaufferies industrielles, il est nécessaire de connaître Asphaltènes (% masse) 9 3-15 7 2-10 6 2-10
la capacité thermique massique C m des fuels et sa variation avec la température. La Cendres (% masse) 0.05 0.01-0.10 0.04 0.01-0.10 0.04 0.01-0.10
figure 1.2 montre les variations de Cm exprimées en kJ.kg-1.K -1 en fonction de la Vanadium (mg/kg ou p.p.m) 120 30-250 70 30-150 50 30-120
température pour différents fuels caractérisés par leur masse volumique à 15°C. Sodium (mg/kg ou p.p.m) Moyenne : 30
Plage : 10 à 100
Nickel (mg/kg ou p.p.m) Moyenne : 50
Plage : 20 à 150
Figure 1.2. Capacité thermique massique des fuels lourds. Azote (% masse) Moyenne : 0.45
Plage : 0.20 à 0.70

 Procédés de fabrication
Au cours des années 1970, le fuel lourd était principalement constitué de résidus de la
distillation atmosphérique. Actuellement, compte tenu de l'accroissement de la demande
en produits légers et moyens, une fraction importante de ces résidus est distillée sous
vide et le distillat obtenu alimente les unités de conversion (craquage catalytique,
viscoréduction, cokéfaction…). Celles-ci fournissent évidemment des produits plus
légers – gaz, essences et gazoles – mais aussi des composés très lourds, visqueux et
chargés d'impuretés, qui sont ensuite incorporés dans les fuels. Pour le raffineur, la
principale contrainte concerne le respect d’une limite maximale de viscosité et de teneur
en soufre.

4. Combustibles gazeux : gaz naturel


On appelle gaz naturel tout fluide gazeux combustible provenant du sous-sol. La plupart
des gaz naturels sont des mélanges d’hydrocarbures saturés où prédomine le méthane;
ils proviennent d’accumulations souterraines de gaz seuls ou de gaz associés au
pétrole. Il y a donc autant de compositions de gaz naturels qu’il y a de gisements
d’hydrocarbures exploités.
Généralement, un gaz naturel d’une provenance déterminée a une composition
pratiquement constante ou évoluant lentement et de façon peu accentuée en fonction
du temps.
4.1. Classement des gaz
 Provenance
Dans le tableau 1.6, on résume les valeurs moyennes et les plages usuelles de variations des
différents paramètres des fuels lourds. Le gaz naturel peut provenir des puits :
− de gaz naturel ;
− de pétrole.
La majeure partie du gaz naturel exploité dans le monde provient des gisements de gaz
naturel plutôt que des gisements de pétrole.

7 8
 Qualité Tableau 1.8 : Constantes physiques des principaux éléments constitutifs des gaz naturels.
Grandeurs Masse Pouvoirs calorifiques
En dehors du méthane qui est l’élément dominant, le gaz naturel brut contient Masse critiques volum-
normalement des pourcentages volumétriques décroissants d’hydrocarbures saturés Eléments Moléc- Tc Pc Tb Densité ique Zi  i H i0  s H i0
avec un nombre d’atomes de carbone croissant : éthane, propane, butane, pentane, etc. ulaire (K) (bar) (°C) (kg/m3)
Le transport du gaz naturel dans les conditions de pression et de température d’un (kJ.mol-1) (kJ.mol-1)
réseau implique le traitement préalable du gaz brut qui permettra d’éliminer les CH4 16.043 190.55 46.04 -161.52 0.5539 0.7174 0.9976 802.56 892.70
C2H 6 30.069 305.43 48.80 -88.58 1.0382 1.3551 0.9900 1428.35 1563.55
hydrocarbures susceptibles de contrarier le bon fonctionnement du réseau. Le C3H 8 44.096 369.82 42.50 -42.07 1.5225 2.0100 0.9788 2044.64 2224.86
traitement visera, dans toute la mesure du possible, à maintenir dans le gaz un n-C4H 10 58.123 425.16 37.97 -0.49 2.0068 2.7091 0.9572 2657.74 2883.04
maximum d’hydrocarbures valorisables sur le plan de son pouvoir calorifique final. i-C4H 10 58.123 408.13 36.48 -11.81 2.0068 2.7060 0.9583 2649.42 2874.70
A cet égard on classe les gaz naturels en deux catégories : H, pour les pouvoirs n-C5H 12 72.151 469.60 33.69 36.06 2.4910 3.5050 0.9184 3272.95 3543.30
calorifiques élevés [10.7 à 12.8 kWh/m 3 ] et B pour les pouvoirs calorifiques faibles i-C5H 12 72.151 460.39 33.81 27.84 2.4910 3.4354 0.9370 3264.94 3535.30
(CH3) 4C 72.151 433.75 31.99 9.50 2.4910 3.4136 0.9430 3253.40 3523.75
[9.5 à 10.5 kWh/m 3]. CO2 44.010 304.19 73.82 -78.51 1.5195 1.9783 0.9925 0 0
 Éléments mineurs N2 28.013 126.10 33.99 -195.80 0.9672 1.2504 0.9995 0 0
Tb : température d’ébullition normale ; la densité calculée par rapport à l’air (état idéal à 1.01325bar) ;
En dehors des hydrocarbures contenus normalement dans le gaz naturel, on trouve Masse volumique (état réel à 1.01325 bar et 273.15 K) ; Zi facteur de compressibilité à 1.01325 bar et
souvent un ou plusieurs d’éléments mineurs ou impuretés tels que l’azote N2, l’hélium 273.15 K ; les pouvoirs calorifiques données aux conditions normales (1.01325 bar et 273.15 K) ;
He, l’hydrogène sulfuré H2S, le dioxyde de carbone et la vapeur d’eau. (CH3) 4C : le Néopentane.

4.2. Caractéristiques  Densité et facteur de compressibilité

 Analyse La densité à l’état idéal d’un gaz naturel est :

L’analyse d’un gaz naturel comprendre la fraction molaire des hydrocarbures en C1, d   xi d i
i
C2, C3, C4 et le reste des hydrocarbures plus lourds indiqués sous le terme C5+ . Dans le
tableau 1.7 est donnée l’analyse des gaz naturels distribués en France. avec x i fractions molaires et d i densité par rapport à l’air (tableau 1.8) à l’état idéal.
La densité du gaz à l’état réel, à savoir aux conditions de référence de température et pression,
Tableau 1.7 : Analyse des gaz naturels distribués en France. s’obtient par le rapport :
Provenance Lacq
(France)
Groningue
(Pays-Bas)
Ekofisk
(Norvège)
Megal
(Russie)
Fos
(GNL Algérie)
Arzew
(Algérie)
 xi d i
d réél  i
Eléments zn
(fractions molaires)
C1 0.978 0.813 0.858 0.928 0.910 0.872 Le facteur de compressibilité peut se calculer avec précision à l’aide de la formule suivante :
C2 0.018 0.029 0.082 0.030 0.057 0.091 2
C3 0.001 0.004 0.028 0.0078 0.004 0.0263  
n-C4 Z n  1    xi 1  Z i 
…………. 0.002 0.0058 0.0012 …………….. 0.0033  i 
i-C4 …………. …………. 0.0031 0.001 …………….. 0.0031
C5+ …………. …………. 0.0031 0.000 …………….. 0.0001
CO2 …………. 0.009 0.015 0.0027  Pouvoir calorifique
N2 0.003 0.143 0.005 0.030 0.029 0.004 Sachant que les xi correspondent aux fractions molaires des différents constituants présents
Divers …………. …………. …………. 0.0004 dans un gaz naturel et que les  c H i0 expriment pour chacun de ces mêmes constituants leur
Densité 0.564 0.643 0.658 0.593 0.599 0.636
PCS (à 1.01325 variation d’enthalpie molaire de combustion à la pression de 1.01325 bar et pour une
bar et 273.15 K) 11.225 9.759 12.337 11.167 11.312 12.417 température initiale et finale T des réactifs et produits de combustion, la variation d’enthalpie
[kWh/m3] molaire de combustion du gaz s’écrit :
 c H m0 T    xi . c H i0 T 
 Constantes physiques des éléments constitutifs du gaz naturel i
0 0
Ces constantes entrent dans nombre de calculs fondés sur l’analyse du gaz naturel. Les valeurs de  c H référencées  i H i ou  s H i selon que l’on souhaite le PCI ou le
0
i
Elles sont résumées dans le tableau 1.8.
PCS, sont données dans le tableau 1.8 pour des conditions 1.01325 bar et 273.15 K.
Afin d’exprimer le pouvoir calorifique par rapport à l’unité de volume de gaz naturel pris à
une température de référence de 273.15 K, on calcule le volume molaire du gaz Vm (273.15) :
Vm ( 273.15)  22.41383.10 3.Z n ( 273.15)

9 10
Zn (273.15) est le facteur de compressibilité du gaz naturel à 1.01325 bar et 273.15 K qui peut
être calculé comme explicité précédemment. La valeur 22.41383.10-3 représente le volume Chapitre 2
molaire du gaz à l’état idéal et à 273.15 K.
Le pouvoir calorifique (en kJ/m3) volumique s’exprimera ainsi :
Combustion
 H0
PC V  c m
Vm Les conditions de la combustion déterminent largement les quantités de polluants émises
 Teneur en eau et hydrates par les technologies énergétiques et les performances des appareils. C’est principalement en
jouant sur le dosage ou l’excès d’air, qui fixe les températures de flamme et les pertes par les
Du fait de sa formation en terrains sédimentaires, le gaz naturel est normalement saturé en fumées, que l’on peut optimiser la combustion, c'est-à-dire obtenir le meilleur rendement de
vapeur d’eau. Cette eau peut avoir deux inconvénients principaux pour le transport ou le combustion.
changement de conditions du gaz (pression, température du gaz) : D’une façon générale, la combustion peut être représentée par une réaction chimique
− elle peut se condenser et former des bouchons d’eau générateurs de pertes de charges ou dégageant de la chaleur de la forme :
dangereux pour la recompression ; Combustible + Comburant → Fumées
− elle peut aussi, sous des conditions déterminées, former avec les hydrocarbures des corps Le comburant est généralement l’air ambiant.
solides durs comme de la glace (des hydrates d’hydrocarbures).
Pour résoudre ces problèmes, une déshydratation du gaz naturel pour réduire sa teneur en
vapeur d’eau et par suite le point de rosé dans des usines de traitement de gaz est nécessaire.
1. Combustions complètes
Une combustion complète est telle que toutes les oxydations possibles soient réalisées.
Définitions
Point de trouble, point d’écoulement et température limite de filtrabilité : 1.1 Composition de l’air
Le point de trouble est la température à laquelle les cristaux de paraffine, normalement La composition de l’air normal est donnée dans le tableau 2.1. Pour simplifier l’étude de
dissous dans la solution constituée par l’ensemble des autres composants, commencent à la réaction de combustion, on regroupe avec l’azote les autres gaz inertes, en définissant un
apparaître et à affecter la limpidité du produit. A température plus basse, les cristaux azote atmosphérique qui permet de considérer l’air sec comme un mélange de deux gaz
augmentent de taille, s’organisent en réseau et emprisonnent le liquide et l’empêchent de idéaux. Il en résulte que le rapport (azote atmosphérique)/oxygène vaut 3.76 en volume et
s’écouler ; on atteint alors le point d’écoulement inférieur au point de trouble de 5 à 15°C. 3.31 en masse.
La température limite de filtrabilité est la température minimale pour laquelle un volume
Tableau 2.1 : Composition de l’air sec
déterminé de combustible liquide (gazole) traverse en un temps limite un appareil de filtration
bien défini. TLF est généralement entre le point de trouble et le point d’écoulement. Composant Fraction molaire Masse molaire Fraction massique
(%) (kg/kmol) (%)
Indice de cétane : N2 78.1 28 75.6
 N-cétane ou hexadécane CH3-(CH2)14-CH3 → indice = 100 Ar + CO2 0.9 40 1.2
O2 21 32 23.2
 L’α-méthylnaphtalène → indice = 0
N2 atmosph 79 28.15 76.8
Un gazole présente un indice de cétane IC = X, s’il se comporte comme un mélange binaire de
X% en volume de n-cétane et (100-X)% en volume d’α-méthylnaphtalène.
1.2. Composition du combustible
Point d’éclair :
C’est la température à laquelle les vapeurs émises brûlent spontanément au contact d’une Pour un combustible sans cendre, les éléments chimiques qui doivent être retenus sont : le
flamme ou d’un point chaud. carbone, l’hydrogène, l’oxygène, l’azote et le soufre. On représente le combustible par la
formule : CHyOxNzSu. Les coefficients stoechiométriques y, x, z et u peuvent être déterminés
Indice d’octane : de différentes manières :
Les constituants de l’essence doivent présenter une très bonne résistance à l’auto-  soit à partir des fractions massiques (C), (H), (O), (N) et (S), ce qui donne :
inflammation. Deux hydrocarbures de références sont considérés :
12.01 H  12.01 O  12.01 N  12.01 S
 2,2,4-triméthylpentane (isooctane) très résistant à l’auto-inflammation (indice = 100) y , x , z , u (1)
1.008 C  16 C  14.008 C 32.07 C 
 N-heptane non résistant à l’auto-inflammation (indice = 0)
Une essence d’indice d’octane X s’il se comporte, dans des conditions expérimentales bien  soit à partir de la formule exacte s’il s’agit d’un corps pur ou d’un mélange de corps
définies, comme un mélange binaire de X% en volume d’isooctane et (100-X)% de n-heptane. purs chimiquement définis. Pour le composé CnHmOp on obtient :

11 12
m p Combustible gazeux :
y , x (2)
n n
L’analyse des combustibles gazeux est généralement basée sur leur composition en
 soit à partir des fractions volumiques ou molaires s’il s’agit d’un combustible gazeux. hydrocarbures. Les propriétés des réactions de combustion stœchiométrique des constituants
Pour un mélange composé des fractions [H2], [CO], ∑ [Cn Hm], [CO2], [N2], [H2S], purs des combustibles sont données dans le tableau 2.2.
[SO2], on obtient :
Si l’analyse du combustible gazeux est basée sur la composition massique, le pouvoir
2H 2    mC n H m   2H 2S comburivore (kg d’air/kg de combustible) est donné par :
y
CO    nC n H m  CO 2  Pa = 2.47 (CO) + 34.28 (H2) + 17.24 (CH4) + 16.09 (C2H6) + 15.68 (C3H8) + 15.47 (C4H10)

CO   2CO 2   2SO 2  + 13.27 (C2H2) + 14.78 (C2H4) + 6.08 (H2S) – 4.32 (O2)
x (3)
CO    nC n H m  CO 2  Pour une analyse basée en composition molaire, Va (m3 d’air/m3 de combustible) est donnée
par :
2N 2 
z Va = 2.39 [CO] + 2.39 [H2] + 9.57 [CH4] + 16.75 [C2H6] + 23.95 [C3H8] + 31.14 [C4H10]
CO    nC n H m  CO 2 
+ 11.96 [C2H2] + 14.38 [C2H4] + 7.18 [H2S] – 4.78 [O2]
u
SO 2   H 2S
CO    nC n H m  CO 2   Pouvoir fumigène
C’est la quantité de fumée produite, en masse ou en volume, par la combustion
1.3. Combustion stoechiométrique stoechiométrique de 1 kg de combustible liquide, ou de 1 m3 de combustible gazeux.
On appelle combustion stoechiométrique une combustion sans excès ni défaut d’air, où Le pouvoir fumigène en masse, noté Pf' 0 , s’obtient à partir du pouvoir comburivore par :
tout l’oxygène disponible est complètement consommé.
Pf' 0  Pa  1 kg de fumées humides/kg de combustible
En admettant que l’azote ne réagit que dans des proportions négligeables et se retrouve après
combustion sous forme moléculaire, l’équation générale d’une combustion Considérons que la fraction massique (%) de l’hydrogène vaut (H) et celle de l’eau vaut (E).
stoechiométrique dans l’air : 18 ( H) ( E )
La masse d’eau dans les fumées produites par 1 kg de combustible est égale à  .
2 100 100
 y x y
CH y O x N z Su  1   u  (O 2  3.76 N 2 )  CO 2  H 2 O  uSO 2  Le pouvoir fumigène en fumées sèches est donné par :
 4 2 2
 ( H ) (E ) 
  y x z Pf 0  Pf' 0   9   kg de fumées sèches/kg de combustible.
3.761  4  u  2   2  N 2 (4)  100 100 
   
Le pouvoir fumigène en volume doit être calculé en fonction des différents composants du
y combustible.
Dans le cas général, le coefficient devant le O2 est supérieur à 1 et par suite x   2u .
2
Pouvoir comburivore Combustible liquide :
C’est la quantité d’air, en masse ou en volume, nécessaire pour la combustion Soit un combustible liquide dont les fractions massiques sont : (C) + (H) + (S) = 100%. Son
stoechiométrique de 1 kg de combustible liquide, ou de 1 m3 de combustible gazeux. Cette pouvoir fumigène peut s’exprimé comme suit :
quantité d’air dépend de la composition du combustible considéré en carbone, hydrogène et
( C) ( H) (S)
soufre. V f' 0  8.89  32.26  3.33 Nm3 de fumées humides/kg de combustible
100 100 100
Combustible liquide : ( C) ( H) (S)
Vf 0  8.89  21.06  3.33 Nm3 de fumées sèches/kg de combustible
Considérons un combustible liquide constitué du carbone, de l’hydrogène, du soufre et 100 100 100
d’oxygène. Les fractions massiques exprimées en (%) sont (C), (H), (S) et (O).
Combustible gazeux :
Les pouvoirs comburivores massique et volumique sont donnés par :
Pour un combustible gazeux dont l’analyse est basée sur la composition volumique, le
Pa  0.01448(C)  24(H)  3(S)  3(O) kg d’air/ kg de combustible pouvoir fumigène (Nm3 de fumées humides/Nm3 de combustible) est :
Pa  0.01118(C)  24(H)  3(S)  3(O) m3 d’air/ kg de combustible V’ f0 = 2.88 [CO] + [H2] + 10.52 [CH4] + 18.16 [C2H6] + 25.8 [C3H8] + 33.44 [C4H10]
+ 12.4 [C2H2] + 15.28 [C2H4] + 7.64 [H2S]

13 14
1.4. Combustion non stoechiométrique
 Teneur en CO2
Lorsque la combustion n’est pas stoechiométrique, on peut la définir par son excès d’air e,
Le gaz carbonique est le plus facile à analyser dans les fumées et sa teneur aura une
ou bien par la richesse R, ou son inverse le facteur d’air λ.
importance toute particulière pour contrôler la qualité d’une combustion.
L’excès d’air e est l’air en excès par rapport à la réaction stoechiométrique ; il est exprimé soit
Considérant un combustible contenant (C) % en carbone et soit VCO2 le volume de CO2 en pourcentage, soit en fraction du volume d’air stoechiométrique.
(déterminé aux conditions normales) produit par la combustion stoechiométrique de 1 kg de La richesse est définie comme étant le rapport du nombre de moles de combustible contenu
ce combustible. Ce volume est donné par : dans une quantité déterminée de mélange, au nombre de moles de combustible contenu dans
22.4 (C) le mélange stoechiométrique. On en déduit que :
VCO 2   0.0187.(C) Nm3 de CO2/kg de combustible 1 1
12 100 R et    1  e (7)
1 e R
♦ Pourcentage de CO2 dans les fumées humides :
En cas d’excès d’air, λ est supérieur à 1, et il y a trop d’O2. La réaction devient :
VCO 2 0.01867.(C)
 0'   y x y
V f' 0 V f' 0 
CH y O x N zSu   1   u  (O 2  3.76 N 2 )  CO 2  H 2 O  uSO 2 
 4 2 2
♦ Pourcentage de CO2 dans les fumées sèches :
VCO 2 0.01867.(C)   11  y  u  x  O 2  3.76 1  y  u  x   z  N 2 (8)
0    4 2   4 2  2
Vf 0 Vf 0
Si les mesures s’effectuent à température ambiante, les fumées analysées étant sèches, la Tableau 2.3 : Caractéristiques de la combustion stoechiométrique des fuels
valeur mesurée sera  0 . Composition Pouvoir Pouvoir fumigène Teneur en
massique comburivore (CO2 + SO2)
Exemples :
Pa Va Fumée humide Fumée sèche  0' 0
Carbone pur : 3 3 3
(%) Kg/kg Nm /kg Kg/kg Nm /kg Kg/kg Nm /kg (%) (%)
C  O 2  3.76 N 2   CO 2  3.76 N 2 (C) = 85.5
Fuel domes- (H) = 13.4
1 mole de carbone produit 0.0224 m3 de CO2 et 0.106624 m3 de fumée. La teneur en CO2 est : 14.51 11.14 15.51 12.05 14.30 10.55 13.3 15.7
tique (FOD) (S) = 0.5
(N) = 0.3
0.0224
 0'   0   0.21 (C) = 85.3
0.106624 Fuel léger (H) = 12.5
14.20 10.91 15.20 11.76 14.07 10.35 13.6 15.4
puisqu’il n’y a pas d’eau produite. (FOL) (S) = 1.8
(N) = 0.4
 0'  21% représente une limite supérieure pour les combustibles liquides et solides.
(C) = 85.5
Méthane pur : Fuel lourd (H) = 11.9
14.02 10.77 15.02 11.58 13.95 10.25 13.8 15.9
N°1 (S) = 1.9
CH 4  2 O 2  3.76 N 2   CO 2  2 H 2 O  7.52 N 2 (N) = 0.5
(C) = 84.7
1 mole de CH4 produit 1 mole de CO2. 1 m3 de CH4 renferme (717.4/16.043) moles. Le Fuel lourd (H) = 11.2
volume de CO2 produit par la combustion de 1 Nm3 est : N°2 (S) = 3.5
13.76 10.57 14.76 11.34 13.75 10.08 14.1 15.8

717.4 (N) = 0.6


VCO 2  * 0.0224  1.0017 m 3 . (C) = 86.7
16.043 Fuel lourd (H) = 12.3
14.23 10.94 15.23 11.77 14.13 10.40 13.8 15.6
'
La teneur de CO2 en fumées humides est :   1.0017 / 10.54  9.5% . N°2 (BTS) (S) = 0.5
0
(N) = 0.5
La teneur de CO2 en fumées sèches est :  0  1.0017 / 8.53  11.7% .
Le tableau 2.2 donne, pour les principaux combustibles liquides, la composition, les pouvoirs
La qualité de la combustion est principalement déterminée par deux facteurs :
comburivores, les pouvoirs fumigènes et la teneur en CO2.
 le rendement de la combustion, qui caractérise le degré d’accomplissement de la
Remarque : Les analyseurs habituels utilisés pour la mesure de  0 donnent en réalité la teneur réaction chimique et l’absence d’imbrûlés.
en (CO2 + SO2) des fumées.

16 17
 le niveau thermique atteint par les températures de la combustion, fonction de la énergétiques des produits. Pour analyser les fumées, deux grandes catégories de méthodes
chaleur libérée et de la quantité des réactifs et des produits. existent : les analyseurs discontinus et les analyseurs continus.
En pratique, c’est en jouant sur l’excès d’air e que l’on peut optimiser la combustion. Un On distingue des appareils de haute précision, mais lourds et coûteux comme les
grand excès d’air garantit qu’en tout point suffisamment d’oxygène est disponible pour la chromatographes et les spectrographes. Les analyseurs discontinus sont généralement
combustion, et donc limite les risques d’imbrûlés. En revanche, il dilue les fumées, dont la relativement peu précis. Ils sont basés soit sur l’absorption chimique sélective des composants
température chute. des fumées (analyseurs d’Orsat), soit sur la mesure de leur conductivité thermique
(catharomètres), soit sur des méthodes calorimétriques (mesures des imbrûlés par combustion
sur fil chaud catalytique). Les analyseurs continus sont aujourd’hui beaucoup plus employés,
2. Combustions incomplètes
car assez précis (1%), et surtout très pratiques d’emploi du fait qu’ils fonctionnent en continu.
Dans la plupart des cas, les combustions ne sont pas complètes : pour de multiples raisons,
Pour la plupart des applications énergétiques, la connaissance des concentrations du CO, du
on constante la présence dans les gaz brûlés de divers produits indésirables et notamment de
CO2 et des HC est généralement jugée suffisante.
polluants. On s’efforce généralement de limiter au maximum ce phénomène pénalisant tant
sur le plan énergétique que pour l’environnement, mais on ne peut pas l’éviter complètement. 2.2. Composition des fumées sans suies ni hydrocarbures imbrûlés
2.1. Mécanismes de formation des imbrûlés Dans le premier cas, les seuls imbrûlés sont de type CO et H2. En cas d’excès d’air, λ est
supérieur 1. La réaction devient :
La formation d’imbrûlés peut provenir de deux causes principales : soit d’un manque
d’oxygène, lié à une mauvaise homogénéité du mélange comburant/combustible, soit d’un  a a
manque de réactivité de la combustion, dû notamment à une trop basse température. CH a   1  O 2  3.76 N 2   1  k1  CO 2  k1CO  (1 - k 2 ) H 2 O
 4 2
Les mécanismes mis en jeu sont très complexes. On se contente de considérer les trois cas (10)
limites suivantes : a   a k a  a
 k 2 H 2     11    1  k 2  O 2  3.76 1   N 2
 Le combustible CHa peut être localement porté à haute température dans un 2   4  2 4   4
environnement de CO2 et H2O (produits de combustion complète n’ayant pas diffusé pour
laisser place à O2). Le combustible peut alors, du fait de la haute température, se L’équilibre entre les espèces donnant des imbrûlés est régi par :
décomposer en carbone et hydrogène, fortement réducteurs, qui vont dissocier les CO 2  H 2  CO  H 2 O (11)
molécules de CO2 et H2O. Cette situation se rencontre très fréquemment dans les
chaudières ou les chambres de combustion des turbines à gaz. Quelles que soient la nature La réaction mettant en jeu un nombre de moles constant, cet équilibre est indépendant de la
des combustibles et la technologie des brûleurs, le mélangeage du combustible et de l’air pression, et n’est fonction que de la température. La constante d’équilibre de la loi d’action de
au niveau du brûleur ne se réalisera pas d’une manière homogène et des zones avec défaut la masse est donnée par :
d’air peuvent exister. Les équations chimiques globales mises en jeu sont : [CO][H 2 O] k1 1  k 2 
KP   (12)
CHa → C + 0.5 a H2 [CO 2 ][H 2 ] k 2 1  k1 
CO2 + C → 2 CO (9) Dans le tableau 2.4, on présente la valeur de KP pour les principales réactions de dissociation
H2O + C → CO + H2 dans une combustion. On voit très bien qu’aux températures usuelles atteintes dans les
CO2 + H2 → CO + H2O chaudières et chambres de combustion seule l’équation (11) doit être prise en compte.
On a donc :
 Le combustible se décompose d’une manière plus complexe, les parties les plus volatiles
k
passent aisément dans la phase gazeuse et s’oxydent facilement, tandis que les plus k2  (13)
lourdes subissent un cracking qui les enrichit en carbone. Le phénomène conduit ainsi à la k  K P 1  k 
formation de suies sèches ou grasses. Il peut aussi se former des goudrons ou des fumées avec k = k1. Pour un combustible donné, la combustion peut alors être décrite par trois
très polluantes. Cette situation existe dans certaines chaudières en présence d’un excès paramètres : λ, facteur d’air, k, taux de dissociation de CO2 et KP.
d’air important et peut apparaître dans les moteurs Diesel mal réglés. En cas de défaut d’air, λ est inférieur 1, la réaction devient :
 La réaction se trouve localement figée (ou coincée) au niveau des parois de la chambre de
 a a
combustion, du fait d’un double phénomène : d’une part, la température des parois est CH a   1  O 2  3.76 N 2   1  k1  CO 2  k1CO  (1 - k 2 ) H 2 O
plus base que celle de la flamme, et surtout la paroi inhibe les réactions de ramification et  4 2
(14)
de propagation des radicaux libres, ce qui a pour effet de réduire très fortement la a  a
cinétique de combustion.  k 2 H 2  3.76 1   N 2
2  4
La connaissance de la composition des fumées permet de caractériser complètement la
réaction de combustion, et donc de connaître l’ensemble des propriétés thermodynamiques et

18 19
Tableau 2.4 : Constante d’équilibre KP de la loi d’action de masse des réactions de formation d’imbrûlés.

Réaction Température
T (°C)
500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000

H2  2 H 5. 10-41 5. 10-18 5. 10-10 5. 10-6 0.0006 0.0248 0.3451 2.5119 11.858 40.926

O2  2 O 1. 10-46 2. 10-20 2. 10-11 4. 10-7 0.0002 0.0126 0.2399 2.1878 12.19 48.529

N2  2 N 2. 10-96 9. 10-44 4. 10-27 8. 10-19 9. 10-14 2. 10-10 5. 10-8 3. 10-6 8. 10-5 0.0011

H 2O  H 2  1/ 2 O 2 1. 10-23 9. 10-11 2. 10-6 0.0003 0.006 0.0454 0.1941 0.5781 1.3583 2.6915

H 2 O  HO  1 / 2 H 2 7. 10-27 5. 10-12 5. 10-7 0.0002 0.0054 0.0543 0.2838 0.975 2.5586 5.5081

CO 2  CO  1 / 2 O 2 9. 10-26 6. 10-11 5. 10-6 0.0013 0.0363 0.3273 1.5488 4.9204 11.995 24.322

1/2 (O 2  N 2 )  NO 2. 10-9 9. 10-5 0.0033 0.02 0.0593 0.1222 0.2042 0.2992 0.4009 0.5058

CO 2  H 2  CO  H 2 O 0.0073 0.6934 2.5645 4.529 6.0814 7.2111 7.9799 8.5114 8.8308 9.0365

20
Relations empiriques

L’excès d’air utilisé dans la combustion est défini par :


 air utilisé - air théorique 
Excès d' air, %  100  
 air théorique 
La quantité d’air sec utilisée dans la combustion d’une unité de masse de fuel peut être
déterminée à partir de la relation suivante :
C 3.04 N 2 
Air sec utilisé, (kg/kg de fuel) 
CO 2  CO 
où CO2, CO et N2 sont les pourcentages volumiques déterminés à partir de l’analyse des
fumées à l’aide d’un analyseur et C représente la masse de carbone brûlé par unité de masse
de fuel. Cette relation est raisonnablement précise pour la plupart des fuels liquides et solides.
Pour un fuel gazeux, l’excès d’air peut être déterminé comme suit :

Excès d' air, % 


U - CO 2 100  P 
 
CO 2 A
U : pourcentage théorique (maximum) du CO2.
CO2 : pourcentage du CO2 à partir de l’analyse des fumées.
P : produits secs de la combustion stœchiométrique (pouvoir fumigène sec), m3/m3 de fuel.
A : air nécessaire à la combustion stœchiométrique (pouvoir comburivore), m3/m3 de fuel.
Comme le rapport (P/A) est approximativement 0.9 pour la plupart des gaz naturels, une
valeur de 90 peut substituer la quantité 100(P/A) dans l’équation précédente.
Autrement :
 CO 
100  O 2 - 
 2 
Excès d' air, % 
 CO 
0.264 N 2   O 2 - 
 2 
O2, CO et N2 sont les pourcentages volumiques à partir de l’analyse des fumées.
CO2 théorique :
% CO 2 dans les fummées analysées
CO 2 théorique  U 
1   % O 2 dans les fummées analysées 

 20.95 
Quantité des fumées produites :
Pour les fuels solides,
11 CO 2  8 O 2  7 CO  N 2 
P .C en kg/kg de fuel.
3 CO 2  CO 

21

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