Cours Le dipôle RC

N°6 RC
I. Le condensateur.
1. Définitions :
a. Le condensateur :
Le condensateur est un dipôle électrique constitué de deux conducteurs
opposés (plaques) appelés armatures, séparés par un isolant appelé diélectrique. Il
existe sous différentes formes et tailles selon leur utilisation.
Le symbole conventionnel du condensateur est représenté comme indiqué
dans l'image ci-contre :
b. La charge du condensateur :
¨ Les charges des armatures : Dans le schéma électrique représenté, lorsque
l'interrupteur est fermé, les électrons se déplacent de la plaque A vers la
plaque B. En présence d'un isolant diélectrique, cette dernière s'accumule
sur B avec une charge négative (qB < 0), tandis que la plaque A se charge
avec une charge positive (qA > 0), et puisque la charge électrique est
conservée, alors qA= - qB à tout moment.
¨ La charge du condensateur : ou la quantité d'électricité stockée dans le
condensateur est la charge de la plaque positive du condensateur, symbolisée
par Q et mesurée en coulombs (C).
2. La relation (charge électrique – intensité du courant électrique) :
Le courant électrique est le débit de charge électrique, c'est-à-dire la quantité d'électricité qui traverse un point
donné d'un circuit électrique pendant une unité de temps. Il est mesuré en ampères (A).
Cas du courant électrique constant Cas du courant électrique variable

= =
∆

3. La relation (charge électrique – tension électrique) :

a. Activité N°1 :
On considère le montage expérimental représenté ci-contre, composé d'un générateur idéal de
courant, d'un condensateur, d'un voltmètre numérique et d'un interrupteur. On règle le
générateur sur la valeur I = 1 mA.
A l’instant t = 0, on ferme l'interrupteur et on met en marche le chronomètre. on mesure ensuite
la tension aux bornes du condensateur après chaque 10 secondes, ce qui nous donne le tableau ci-dessous :
t(s) 0 10 20 30 40 50
uAB(V) 0 2,3 4,6 6,9 9,2 11,5
1) Tracer la courbe u AB = f(t).

2
 2) Déterminer α le coefficient directeur de la droite u AB = f(t).
On a la fonction uAB=f(t) est une fonction linéaire s’écrit sous la forme uAB=α.t , tel que α est le coefficient
∆ ,
directeur, tel que: α = = = 0,23V/s alors uAB=0,23.t .
∆
3) Montrer que la charge qA s’écrit comme suit : = × .
On a uAB=α.t (1) et puisque l’intensité du courant électrique est constante, c-à-d qA=I.t(2), on devise (1) sur
(2), on trouve : = , alors = × .
4) Calculer la valeur de la grandeur , que représente cette grandeur ?
Par le calcule on trouve que : = = , . . .
,
Cette grandeur représente la Capacité du condensateur C, et son unité dans le (SI) est le Farad (F), alors on écrit
la relation précédente comme suit : qA = C.uAB .
b. Conclusion :
La charge q d'un condensateur est directement proportionnelle à la tension
uC entre ses bornes à chaque instant, selon la relation suivante :
Avec : « q » est la charge du condensateur, en coulombs (C) ; « uC » est la
tension aux bornes du condensateur, en volts (V) ; « C » est la capacité du
q = C . uC
condensateur, exprimée en farads (F).
Remarques :
§ La capacité C d'un condensateur est une valeur positive qui distingue chaque condensateur des autres. Elle ne
dépend pas de la tension appliquée entre ses bornes ni de la durée de charge.
§ Le farad (F) est une unité de mesure très grande pour représenter la capacité des condensateurs. En pratique, on
utilise généralement des sous-unités du farad, notamment :
millifarad (1mF = 10-3F) ; microfarad (1µF = 10-6F) ; nanofarad (1nF = 10-9F) ; picofarad (1pF = 10-12F)…
4. Association des condensateurs :
a. Association en série :
La capacité équivalente d'un assemblage = + +⋯+ = ( )
de plusieurs condensateurs en série est donnée é
par la relation suivante :
¨ La principale utilité du montage en série est de permettre d'obtenir un condensateur
équivalent de capacité plus faible tout en appliquant une tension élevée qui ne pourrait
pas être supportée par un seul condensateur parmi ceux utilisés dans l'assemblage.
b. Association en parallèle :
La capacité équivalente d'un assemblage
de plusieurs condensateurs en parallèle est é = + +⋯+ =
donnée par la relation suivante :
¨ La principale utilité de l'assemblage en parallèle est de pouvoir obtenir un
condensateur avec une capacité équivalente très élevée et une charge électrique
importante qui ne pourrait pas être fournie par un seul condensateur parmi ceux utilisés
dans l'assemblage.
c. Exercice d’application N°1 :
Les questions
On considère l'association des condensateurs représenté dans la figure
ci-contre. Avec : C1 = C2 = C3 = C4 = C ; C5 = 2C.
1) Déterminer la capacité équivalente Céq de cet assemblage en
fonction de C.
2) Calculer la valeur de Céq sachant que C = 2µF.
Les réponses
1) On a C4 et C3 sont montés en parallèle, c-à-d : CDE = C3 + C4 alors CDE = 2C ;
× ×
On a C2 et CDE sont montés en série, c-à-d : = = , = ;
On a C5 et CCE sont montés en parallèle, c-à-d : = + = + , = ;
×
On a C1 et CBF sont montés en série, c-à-d : é = , : é = .
2) La valeur de Céq :
on a : é = , (A.N) é = × , alors Céq = 1,45µF.

3
 II. Réponse d’un dipôle RC à un échelon de tension.
¨ Le dipôle RC : est l’association en série d’un conducteur ohmique de résistance R et d’un condensateur
de capacité C.
¨ Échelon de tension : est un signal électrique u(t). On distingue deux types :
Echelon de tension montant : Echelon de tension descendant :
Quand t < 0, on trouve que : u = 0 ; Quand t < 0, on trouve que : u = E ;
Quand t ≥ 0, on trouve que : u = E. Quand t ≥ 0, on trouve que : u = 0.

1. Réponse de RC à un échelon de tension montant (charge du condensateur) :

a. L’équation différentielle vérifiée par la tension u c aux bornes du condensateur :
On considère le montage expérimental ci-contre. À t = 0, on bascule l'interrupteur K vers la position (1).

D’après la loi d’additivité des tensions, on a : uR + uC = E (1)

D’après la loi d’Ohm, on a : uR = R.i et on sait que : = et q = C.uC
c-à-d que : = . .
En remplaçant uR par son expression dans l'équation (1), on obtient l'équation
différentielle que vérifie la tension uC(t) aux bornes du condensateur :
. + = ⟺ + . =

On pose : τ = RC, on trouve : + . =

b. La solution de l’équation différentielle :

La solution de l'équation différentielle . + = s’écrit sous la forme suivante : uC(t) = Ae-αt + B, où A,
B, et α sont des constantes qui doivent être déterminées comme suit :

¨ Détermination de B et α en utilisant l’équation différentielle :

On a : uC(t) = Ae-αt+B c-à-d: =−
On remplace uC(t) et dans l’E.D et on trouve : -ταA.e-αt+A.e-αt +B = E ⟺ A.e-αt ( 1 – τα ) + ( B – E ) = 0
Pour que cette expression soit vérifié, il faut que : B – E = 0 donc : B = E et 1 – τ α = 0 alors = =
¨ Détermination de A en utilisant les conditions initiales :
À l’instant t = 0, le condensateur est initialement déchargé, c-à-d que : uC(0) = 0,
A l’aide de la solution de l’E.D, on remplace t par 0 et on trouve : uC(0) = Ae-α0+E = 0 alors A= - E
Donc l’expression de la tension uc(t) aux bornes du condensateur s’écrit sous la forme suivante :
uC(t) = - Ee-t/τ + E uC(t) = E.( 1 - e-t/τ )

c. Les courbes de uc(t), q(t) et i(t) :

Courbe de uc(t) Courbe de q(t) Courbe de i(t)

Remarque :
§ Ces courbes mettent en évidence l'existence de deux régimes fondamentaux :
ü Régime transitoire : où uC (q ou i) varie avec le temps.
ü Régime permanent : où uC (q ou i) prend une valeur constante.

4
 2. Réponse de RC à un échelon de tension descendant (décharge du condensateur) :
a. L’équation différentielle vérifiée par la tension u c aux bornes du condensateur :
À l'instant t = 0, on bascule l'interrupteur K vers la position (2).

D’après la loi d’additivité des tensions, on a : uR + uC = 0 (1)

D’après la loi d’Ohm, on a : uR = R.i et on sait que : = et q = C.uC
c-à-d que : = . .
En remplaçant uR par son expression dans l'équation (1), on obtient l'équation
différentielle que vérifie la tension uC(t) aux bornes du condensateur :
. + = ⟺ + . =

On pose : τ = RC, on trouve : + . =

b. La solution de l’équation différentielle :

La solution de l'équation différentielle . + = s’écrit sous la forme suivante : uC(t) = Ae-αt + B, où A,
B, et α sont des constantes qui doivent être déterminées comme suit :

¨ Détermination de B et α en utilisant l’équation différentielle :

On a : uC(t) = Ae-αt+B c-à-d: =−
On remplace uC(t) et dans l’E.D et on trouve : -ταA.e-αt+A.e-αt +B = 0 ⟺ A.e-αt ( 1 – τα ) + B = 0
Pour que cette expression soit vérifié, il faut que : B = 0 et 1 – τ α = 0 alors = =
¨ Détermination de A en utilisant les conditions initiales :
À l’instant t = 0, le condensateur est initialement chargé, c-à-d que : uC(0) = E ,
A l’aide de la solution de l’E.D, on remplace t par 0 et on trouve : uC(0) = Ae-α0+0 = E alors A= E
Donc l’expression de la tension uc(t) aux bornes du condensateur s’écrit sous la forme suivante :
uC(t) = E.e-t/τ

c. Les courbes de uc(t), q(t) et i(t) :

Courbe de uc(t) Courbe de q(t) Courbe de i(t)

3. Constante du temps τ :
a. Définition :
La constante de temps (τ) pour un circuit RC est définie par la relation suivante :
Avec : « R » est la résistance du circuit ; « C » représente la capacité du condensateur.
τ=R.C
b. Analyse dimensionnelle de la constante du temps τ :
L'analyse dimensionnelle de la constante de temps (τ) est réalisée en déterminant son unité dans le système
international d'unités (SI).
c-à-d que : [τ] = [R].[C] (a)
[ ] []
On sait que l’intensité du courant électrique est = . →[ ] =[ ]× , alors : [ ] = [ ] × (1)
[ ] [ ]
[ ]
Et on sait que la tension u R est uR = R.i → [U] = [R].[I] , alors : [ ] = (2)
[]
[ ] []
En remplaçant (1) et (2) dans (a), et on trouve : [ ] = [ ]. [ ] = ×[ ]× =[ ]
[] [ ]
Alors on déduit que la constante du temps τ a une dimension de temps, elle s’exprime en seconde (s).

5
 c. Méthode de détermination de la constante du temps τ :
¨ Méthode N°1 (numérique) : consiste à calculer τ en connaissant les valeurs de R et C, où τ = R.C ;
¨ Méthode N°2 (graphique) : consiste à déterminer τ comme la projection sur l’axe du temps, du point
d'intersection de la tangente à la courbe uC(t) à l’instant t=0 et de l'asymptote quand t tend vers l’infinie
(uC = E ou uC = 0) ;
¨ Méthode N°3 (graphique – numérique) : En déterminant la durée Δt de la charge ou de la décharge totale, on
peut estimer la valeur de τ en utilisant l'approximation Δt ≈ 5τ ;
¨ Méthode N°4 (numérique – graphique) :
-t/τ -1
q Cas de la charge du condensateur : on sait que uc (t) = E(1-e ), et à t = τ on trouve que u c(τ) = E(1-e ),
alors uc(τ) = 0,63.E , donc τ représente l’abscisse correspondante à l’ordonnée 0,63.E.
-t/τ -1
q Cas de la décharge du condensateur : on sait que uc(t) = E.e , et à t = τ on trouve que u c(τ) = E.e , alors
uc(τ) = 0,37.E, donc τ représente l’abscisse correspondante à l’ordonnée 0,37.E.

III. Energie emmagasinée dans le condensateur.

On considère un condensateur d'une capacité C traversé par un courant électrique d'intensité i, et la tension entre
ses bornes est uC. L'énergie électrique stockée Ee dans le condensateur, peut être calculée comme suit :

= . ou = . ou =

Avec : « Ee » en (Joule J) ; « C » en (Farad F) ; « uC » en (Volt V) ; « q » en (Coulomb C)

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

Dictionnaire scientifique du cours

Condensateur ‫ﻣﻜﺜﻒ‬ Capacité du condensateur ‫ﺳﻌﺔ اﻟﻤﻜﺜﻒ‬
Dipôle électrique ‫ﺛﻨﺎﺋﻲ ﻗﻄﺐ ﻛﮭﺮﺑﺎﺋﻲ‬ Association en série ‫ﺗﺠﻤﯿﻊ ﻋﻠﻰ اﻟﺘﻮاﻟﻲ‬
Armature ‫ﻟﺒﻮس‬ Association en parallèle ‫ﺗﺠﻤﯿﻊ ﻋﻠﻰ اﻟﺘﻮازي‬
Diélectrique ‫ﻋﺎزل اﺳﺘﻘﻄﺎﺑﻲ‬ Echelon de tension montant ‫رﺗﺒﺔ ﺗﻮﺗﺮ ﺻﺎﻋﺪة‬
Symbole conventionnelle ‫اﻟﺮﻣﺰ اﻻﺻﻄﻼﺣﻲ‬ Echelon de tension descendant ‫رﺗﺒﺔ ﺗﻮﺗﺮ ﻧﺎزﻟﺔ‬
Charge du condensateur ‫ﺷﺤﻦ اﻟﻤﻜﺜﻒ‬ Conducteur ohmique ‫ﻣﻮﺻﻞ أوﻣﻲ‬
Décharge du condensateur ‫ﺗﻔﺮﯾﻎ اﻟﻤﻜﺜﻒ‬ Résistance ‫ﻣﻘﺎوﻣﺔ‬
Quantité d’électricité ‫ﻛﻤﯿﺔ اﻟﻜﮭﺮﺑﺎء‬ Equation différentielle ‫ﻣﻌﺎدﻟﺔ ﺗﻔﺎﺿﻠﯿﺔ‬
Interrupteur du courant ‫ﻗﺎطﻊ اﻟﺘﯿﺎر‬ Loi d’additivité des tensions ‫ﻗﺎﻧﻮن إﺿﺎﻓﯿﺔ اﻟﺘﻮﺗﺮات‬
Charge électrique ‫ﺷﺤﻨﺔ ﻛﮭﺮﺑﺎﺋﯿﺔ‬ Conditions initiales ‫اﻟﺸﺮوط اﻟﺒﺪﺋﯿﺔ‬
Courant électrique ‫ﺗﯿﺎر ﻛﮭﺮﺑﺎﺋﻲ‬ Constante du temps ‫ﺛﺎﺑﺘﺔ اﻟﺰﻣﻦ‬
Tension électrique ‫ﺗﻮﺗﺮ ﻛﮭﺮﺑﺎﺋﻲ‬ Analyse dimensionnelle ‫اﻟﺘﺤﻠﯿﻞ اﻟﺒﻌﺪي‬
Générateur idéal ‫ﻣﻮﻟﺪ ﻣﺆﻣﺜﻞ‬ Energie électrique ‫اﻟﻄﺎﻗﺔ اﻟﻜﮭﺮﺑﺎﺋﯿﺔ‬