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REPUBLIQUE DU RWANDA

MINISTERE DES FINANCES ET DE LA PLANIFICATION ECONOMIQUE


SERVICE NATIONAL DE RECENSEMENT
B.P. 6139 KIGALI ; Tél. : +250-519562/64/66 - 514931/519258
Fax : +250-519114 ; E-mail : snr@rwanda1.com

3ème RECENSEMENT GENERAL DE LA POPULATION ET DE


L’HABITAT DU RWANDA AU 15 AOUT 2002

ANALYSE DES RESULTATS

CARACTERISTIQUES SOCIO-CULTURELLES
DE LA POPULATION

Kigali, Février 2005


Ce thème a été analysé par :

KABAGWIRA Athanasie,
Sociologue,

Le Rapport a été revu et corrigé par :

MUGABO Damien,
Démographe

Sous encadrement de :

Dr. LAMLENN B. Samson ,


Démographe,
Expert International en Recensements
AVANT- PROPOS

Le thème « Caractéristiques socio-culturelles de la population » est un des


16 sujets analysés dans le cadre des travaux du 3 ème Recensement Général de la
Population et de l’Habitat du Rwanda. L’importance de ce thème est à la mesure
des moyens, surtout humains, mis en œuvre pour en circonscrire les contours et
pour en dégager tous les indicateurs susceptibles de décrire correctement la
situation de la population du Rwanda de 2002.

En plus des efforts personnels de l’analyste, sous encadrement d’un expert


faisant autorité dans le domaine, qui, pendant plus de 8 mois, a scruté toutes les
données du Recensement pour en tirer les résultats présentés dans cette étude, il
a fallu organiser pas moins de trois ateliers d’explication, d’harmonisation des
méthodes d’approche et de finalisation du rapport au regard du fond et de la forme
de présentation.

De multiples visites, de la part des analystes, auprès du Service National de


Recensement, spécialement à la Section Informatique, ont été également
nécessaires pour certaines mises au point techniques impliquant l’utilisation de
logiciels d’appoint.

La matérialisation de ce travail est également l’œuvre d’autres intervenants,


Cadres du Service National de Recensement ou contractuels extérieurs, dont il
serait, au demeurant, inapproprié d’établir la liste, au risque d’en oublier.

Qu’ils trouvent simplement tous ici l’expression de notre profonde gratitude.

La Coordination Nationale
du 3ème Recensement Général
de la Population et de l’Habitat.

i
TABLE DES MATIERES

Avant-propos……………………………………………………………………………..i
Table des matières………………………………………………………………….…..ii
Liste des tableaux …………………………………………………………….……..vi
Liste des figures………………………………………………………………………viii
Liste des cartes…………………………………………………………………………ix
Liste des tableaux en annexe………………………………………………………...ix
Sigles et abréviations………………………………………………………………...ix
Synthèse des principaux résultats…………………………………………………..x
Introduction générale…………………………………………………………………..1
Chapitre 1 . Contexte…………………………………………………………………...2
1. 1. Religions……………………………………………………………………..2
1.1.1. Généralités…………………………………………………………2
1.1.2. Les Religions au Rwanda………………………………………...3
1.1.2.1. La religion traditionnelle………………………………...3
1.1.2.2. Les religions importées…………………………………3
1.1.2.3. L’impact des religions…………………………………...5
1.2. Langues……………………………………………………………………….6
1.2.1. Le kinyarwanda…………………………………………………….6
1.2.2. Les langues importées………………………..………….……….6
1.2.2.1. Le kiswahili………………………………..………….…..6
1.2.2.2. Le français……………………………………….…….. ..7
1.2.2.3. L’anglais……………………………………….……….…8
1.2.3. L’utilisation des langues dans les secteurs de
la vie nationale……………………………………………….…….8
1.2.4. Avantages et inconvénients du plurilinguisme
au Rwanda…………………………………………….……………9
1.2.5. La pratique déclarée des langues……………….……………..11
1.2.6. Relation langues-religions au Rwanda………………………...11
1.3. Nationalité…………………………………………………………………..12

ii
Chapitre 2. Caractéristiques de la population par rapport à la religion……..13

2.1. Evaluation de la qualité des données recueillies…………………….…13


2.2. Répartition de la population résidante par religion …………………….14
2.3. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et
le sexe……………………………………………………………………...15
2.4. Caractéristiques de la population par rapport à la religion
et l’âge……………………………………………………………………….16
2.5. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et le milieu
de résidence………………………………………………….…………….17
2.6. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et
la province de résidence……………………………………………..……20
2.7. Evolution par rapport aux différents recensements………….…..……..22
2.8. Caractéristiques de la population par rapport à la religion
et l’instruction……………………………………………………….………23
2.8.1. Religion et degré d’alphabétisation……………….…………....24
2.8.2. Religion et niveau d’instruction atteint…………………………25
2.9. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et l’activité
économique…………………………………………….………………….29
2.9.1. Religion et statut dans l’activité…………………………………29
2.9.2 Religion et branche d’activité…………………..…….…………31
2.10. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et la
polygamie…………………………………………………..…….……….33
Conclusion sur la situation religieuse en 2002………………………………………34

Chapitre 3. Caractéristiques de la population par rapport aux langues


parlées……………………………………………………………….…...36

3.1. Evaluation de la qualité des données recueillies……………………….36


3.2. Répartition de la population totale par langue parlée…………………36
3.3. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées
et le sexe…………………………………………………….…………….37

iii
3.4. Caractéristiques de la population résidante par rapport aux langues
parlées et l’âge…………………………………….……………..……..…37
3.5. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées
et le milieu de résidence…………………………………………….….…39
3.6. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées
par province de résidence………………………………………….…….41
3.7. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées
et l’instruction……………………………………………………....………43
3.7.1. Caractéristiques de la population par rapport aux langues
parlées et le degré d’alphabétisation…………………………..43
3.7.2. Caractéristiques de la population par rapport aux langues
parlées et le niveau d’instruction atteint…………………….…46
3.8. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées
et branches d’activité économique…………………………………...….47
Conclusion sur la situation des langues en 2002……………………………………49

Chapitre 4. Nationalité………………………………………………………………...51

4.1. Evaluation de la qualité des données recueillies……………………. ...51


4.2. Répartition de la population résidante totale par nationalité…………..52
4.3. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère…………... 52
4.3.1. Répartition de la population de nationalité
étrangère………………………………………………………….52
4.3.2. Caractéristiques de la population de nationalité
étrangère par rapport au sexe………………………..…….….53
4.3.3. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère
par rapport à l’âge………………………………………….……53
4.3.4. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère
par rapport au milieu de résidence………………….…….….54
4.3.5. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère
par rapport à la province de résidence………………….….…55

iv
4.3.6. Evolution de la répartition de la population étrangère aux
différents recensements……………………………………..….58
4.3.7. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère
par rapport à l’instruction…………………………….…………61
4.3.7.1. Degré d’alphabétisation de la population de
nationalité étrangère…………………………………61
4.3.7.2. Niveau d’instruction atteint par la population
étrangère……………………………………………...62
4.3.8. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère
par rapport à l’activité économique…………………..……..…63
4.3.8.1. Situation de la population de nationalité étrangère
dans l’activité économique……………………….…..63
4.3.8.2. Situation de la population étrangère par rapport
aux branches d’activité économique………….….…64
4.3.8.3. Situation de la population étrangère par rapport
aux secteurs d’activité économique……….…..……65
Conclusion sur la situation des nationalités en 2002…………..…………………...67
Conclusion et recommandations générales ……………………………………..68
Bibliographie……………………………………………………………….……….….71
Annexes…………………………………………………………………………………72

v
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 2.1: Répartition de la population résidante des ménages ordinaires par


Province/Ville selon la religion…………………………………………………………...14
Tableau 2.2 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires par religion
selon le sexe……………………………………………………………………………….15
Tableau 2.3 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages
ordinaires par religion selon les groupes d’âge………………………………………..17
Tableau 2.4: Répartition proportionnelle de la population des ménages ordinaires
par religion selon le milieu de résidence………………………………..…………..…18
Tableau 2.5 : Rapports de masculinité de la population résidante des ménages ordinaires
par religion selon le milieu de résidence………………………………………………..19
Tableau 2.6 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages
ordinaires par Province/Ville selon la religion………………………………………….20
Tableau 2.7: Rapports de masculinité par Province/Ville selon la religion…………………………22
Tableau 2.8 : Répartition proportionnelle de la population résidante par religion
en 1978, 1991 et 2002………………………………………………………………..….23
Tableau 2.9 : Répartition proportionnelle des adeptes des religions âgés de 15 ans et plus
selon le statut d'alphabétisation ……………………………………………………..…24
Tableau 2.10 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages
ordinaires âgée de 6 ans et plus par religion selon le niveau d'instruction………...26
Tableau 2.11 : Proportions (en %) de la population résidante âgée de 6 ans et plus
par religion selon le statut dans l'activité………………………………………………..29
Tableau 2.12 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par religion selon la situation dans l'activité
économique et le sexe……………………………………………………………………30
Tableau 2.13 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par religion selon le milieu de résidence et la situation
dans l'activité économique…………………………………………………………….…30
Tableau 2.14 : Proportions (en%) de la population active occupée des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par branche d'activité selon la religion………………….…... 32
Tableau 2.15 : Répartition proportionnelle des hommes et des femmes vivant en union polygamique
au sein des ménages ordinaires âgés de 12 ans et plus par religion………………….…33
Tableau 3.1 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires parlant chacune des
langues par langue parlée selon le milieu de résidence et le sexe…………………...…36
Tableau 3.2 : Rapports de masculinité pour la population parlant chacune des langues………………37
Tableau 3.3 : Répartition proportionnelle de la population résidante parlant chacune des langues
par milieu de résidence selon les groupes d'âges décennaux…………………………….38

vi
Tableau 3.4 : Répartition de la population des ménages ordinaires parlant chacune des
langues par langue parlée et milieu de résidence selon l’âge moyen/médian et
le sexe……………………………………………………………………………………...39
Tableau 3.5 : Proportions (en%) de la population résidante parlant chacune des langues
par langue parlée selon le milieu de résidence et le sexe………………………….40
Tableau 3.6 : Proportions (en%) des hommes parlant chacune des langues et rapports de
masculinité par milieu de résidence…………………………………………………….40
Tableau 3.7 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires parlant
chacune des langues par langue parlée selon la province/ville et le sexe………………42
Tableau 3.8 : Rapports de masculinité de la population résidante des ménages ordinaires
parlant chacune des langues, par langue palée selon la province/ville……………..43
Tableau 3.9 : Proportions (en%) de la population résidante âgée de 15 ans et plus par langue
parlée selon le statut d'alphabétisation et le sexe…………………………..……..…..45
Tableau 3.10: Rapports de masculinité de la population âgée de 15 ans et plus parlant
chacune des langues par langue parlée selon le statut d'alphabétisation…………45
Tableau 3.11 : Répartition proportionnelle de la population âgée de 6 ans et plus parlant
chacune des langues par milieu de résidence et langue parlée selon le niveau
d'instruction et le sexe…………………………………………………………………….46
Tableau 3.12 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages
ordinaires âgée de 6 ans et plus par milieu de résidence et langues
parlées selon la branche d'activité………………………….…..……………………...48
Tableau 4.1 : Répartition de la population résidante par nationalité selon le milieu de résidence
et le sexe………………………………………………………………………………………..51
Tableau 4.2 : Proportions de la population étrangère par nationalité selon le milieu de
résidence et le sexe…………………………………………………………………...….52
Tableau 4.3 : Répartition proportionnelle de la population étrangère par nationalité selon le
sexe………………………………………………………………………………………...53
Tableau 4.4 : Répartition proportionnelle de la population étrangère par nationalité selon
les groupes d'âges décennaux……………………………………………………….. 54
Tableau 4.5 : Proportions (en%) de la population de nationalité étrangère par
nationalité selon le milieu de résidence et le sexe…………………………………….54
Tableau 4.6 : Rapports de masculinité de la population de nationalité étrangère par
nationalité selon le milieu de résidence………………………………………………..55
Tableau 4.7 : Proportions (en %) de la population de nationalité étrangère par nationalité selon
la Province/Ville de résidence……………………………………………………………56
Tableau 4.8: Répartition de la population de nationalité étrangère en 1978 , 1991 et 2002 ……59
Tableau 4.9 : Répartition proportionnelle de la population de nationalité étrangère par milieu
de résidence et nationalité selon la durée de résidence dans le lieu actuel……….60

vii
Tableau 4.10: Répartition proportionnelle de la population de nationalité étrangère âgée de
15 ans et plus par milieu de résidence et nationalité selon le statut
d’alphabétisation…………………………………………………………………….…….61
Tableau 4.11: Répartition proportionnelle de la population étrangère âgée de 6 ans et plus
par nationalité selon le niveau d’instruction atteint……………………..……………..63
Tableau 4.12: Répartition proportionnelle de la population étrangère âgée de 6 ans et plus
par nationalité selon la situation dans l’activité économique…………………………64
Tableau 4.13 : Proportions de la population étrangère âgée de 6 ans et plus par branche
d'activité selon la nationalité……………………………………………………………..65
Tableau 4.14: Répartition proportionnelle de la population active occupée de nationalité
étrangère âgée de 6 ans et plus par nationalité selon le secteur d'activité……..... 66

LISTE DES FIGURES

Figure 2.1 : Proportions (en %) de la population des ménages ordinaires par religion………….15
Figure 2.2 : Proportions (en %) de la population des ménages ordinaires par religion
selon le sexe……………………………………………………………………………….16
Figure 2.3 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages
ordinaires par religion selon le milieu de résidence …………………………….19
Figure 2.4 : Répartition proportionnelle des adeptes des religions âgés de 15 ans et plus par
religion selon le statut d’alphabétisation………………………………………………...25
Figure 2.5 : Proportions (en%) de la population résidante non scolaire âgée de 6 ans et plus par
niveau d'instruction selon la religion…………………………………………………………..27
Figure 2.6 : Répartition proportionnelle de la population non scolaire âgée de 6 ans et plus
par religion selon le niveau d'instruction………………………………………………...28
Figure 2.7 : Proportions (en %) de la population âgée de 6 ans et plus par religion selon la
situation dans l'activité…………………………………………………………………….29
Figure 3.1 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires par
langue parlée, selon le milieu de résidence et le sexe………………………………..41
Figure 3.2 : Proportions (en %) de la population résidante des ménages ordinaires par
langue parlée selon le statut d'alphabétisation………………………………………...44
Figure 3.3 : Proportions (en %) de la population résidante non scolaire des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par langue parlée selon le niveau d'instruction……………………47
Figure 3.4 : Répartition proportionnelle de la population âgée de 6 ans et plus par langues
parlées selon la branche d'activité……………………………………………………….49
Figure 4.1 : Proportions (en %) de la population étrangère par nationalité selon la
Province/Ville……………………………………………………………………………….58
Figure 4.2 : Proportions de la population étrangère par nationalité selon le secteur d'activité

viii
économique………………………………………………………………………………..66
LISTE DES CARTES

Carte 2.1 : Répartition (en%) de la population résidante des ménages ordinaires par
Province/Ville selon la Religion……………………………………………………………21
Carte 4. 1 : Proportions (en %) de la population résidante de nationalité étrangère par
Province/Ville…………………………………………………………………………..……57

LISTE DES TABLEAUX EN ANNEXE

Tableau A1 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages ordinaires âgée


de 15 ans et plus par milieu et religion selon le degré d'alphabétisation et le sexe……..……72
Tableau A2 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires âgée
de 6 ans et plus par milieu et religion selon le niveau d'instruction et le sexe…………..…….73
Tableau A3 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires religion
âgée de 6 ans et plus par milieu de résidence et selon la situation dans l'activité
économique………………………………………………………………………………...74
Tableau A4 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par sexe et religion selon la situation dans l'activité
économique……………………………………………………………………………….…75
Tableau A.5 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires âgée de 6 ans
et plus par religion selon la situation dans l'activité et le sexe……………………..…76
Tableau A.6 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires âgée de 6 ans
et plus par religion selon le milieu de résidence et la situation dans l'activité
économique……………………………………………………………………………..…..76
Tableau A.7 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par groupe d'âges selon la religion……………………………..77
Tableau A.8 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires par nationalité
étrangère selon le milieu de résidence et le sexe………………………………...……77

ix
SIGLES ET ABREVIATIONS

AUTRE CHRET. : Autre chrétien


ICT : Information, Communication, Technologie
MINEDUC : Ministère de l’ Education
ONAPO : Office National de la Population
RDC : République Démocratique du Congo
RF : Rapport de Féminité
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’ Habitat
RM : Rapport de masculinité
RWA-AUTRE : Population rwandaise et autre nationalité
RWA-DOUBLE : Population rwandaise de double nationalité
TEM. JEHOVAH : Témoins de Jéhovah
TRADIT . : Traditionnelle/Animiste

x
SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS

Le thème « caractéristiques socioculturelles » présente les résultats du


Recensement général de la population et de l’habitat 2002 relatifs à la situation
religieuse, aux langues parlées et à la nationalité. L’analyse des données est
focalisée sur la distribution de la population résidante selon ces trois variables par
rapport aux sept caractéristiques suivantes : le milieu, la province de résidence, le
sexe, l’âge, l’instruction, l’activité économique et la situation de polygamie par
religion.

En ce qui concerne la religion, il ressort des données que les religions chrétiennes
restent dominantes au Rwanda : 93% de la population se sont déclarés chrétiens.
Leur nombre s’est d’ailleurs accru depuis le dernier recensement. Les trois
principales religions dans le pays sont, par ordre d’importance, les religions : i)
catholique, ii) protestante, iii) adventiste. Par rapport au dernier recensement de
1991, la distribution proportionnelle entre les différentes confessions chrétiennes a
changé. La religion catholique qui occupait la première place partout dans le pays
vient au second rang dans les provinces de Gikongoro et de Kibuye où la religion
protestante prédomine. La religion protestante compte également un bon nombre
d’adeptes en provinces de Cyangugu et Gisenyi. Les adventistes se retrouvent
surtout à Kibuye, Gisenyi, Ruhengeri et Gitarama. La religion musulmane a aussi
gagné en nombre d’adeptes ; elle rassemble 1,8% de la population et ses
membres résident surtout en milieu urbain.

Par rapport à leurs adeptes, la religion musulmane et les Témoins de Jéhovah


enregistrent les proportions les plus élevées de personnes instruites et travaillant
dans les secteurs d’activité non agricole (commerce, transport, administration et
autres services). Néanmoins, en termes d’effectifs, les trois religions
prédominantes, surtout les catholiques, se retrouvent le plus souvent dans les
différents secteurs socio-économiques analysés.

Par rapport à l’ensemble du pays il y a plus de polygames chez les traditionnel/


animistes qu’ailleurs; en milieu urbain, ce sont les musulmans qui viennent en
deuxième position pour de telles unions.

En matière de langues parlées, les résultats montrent que le kinyarwanda, langue


nationale, est parlée par presque tout le monde dans toutes le provinces du pays
(plus de 99% de la population). Les trois langues étrangères les plus courantes
dans le pays - dont les deux langues officielles qui sont le français et l’anglais -
sont parlées par une minorité de la population, instruite et résidant essentiellement
en milieu urbain (moins de 5% de la population résidante). Mis à part la Ville de
Kigali, le français, (quoique peu répandu également) est plus fréquemment parlé
que les autres langues étrangères à travers tout le pays. Umutara est la province
rurale où on dénombre une proportion relativement élevée de locuteurs de
l’anglais. Le kiswahili, troisième langue relativement fréquente dans le pays, est
également plus parlé en milieu urbain en général et dans les provinces de

xi
Cyangugu, de Gisenyi et de Kibungo. Il faut noter que ces provinces sont voisines
des pays où cette langue est largement parlée (République Démocratique du
Congo pour les deux premières provinces et la Tanzanie pour Kibungo).

Le chapitre nationalité montre que la population rwandaise reste largement


majoritaire dans le pays. La population de nationalité étrangère représente moins
de 1% et elle est essentiellement constituée de ressortissants de la République
Démocratique du Congo. Ces derniers sont eux-mêmes pour la plupart des
réfugiés ayant fui récemment la guerre et les troubles socio-politiques dans leur
pays.

xii
INTRODUCTION GENERALE

Les sociétés sont constituées de groupes de personnes principalement structurées


selon le sexe, l’âge, et des critères d’ordre religieux, linguistique, culturel,
sociologique. Par ailleurs, le développement et la dynamique de la population sont
fortement influencés par les caractéristiques socio-culturelles. C’est dans ce cadre
que le recensement général de la population et de l’habitat se préoccupe de
l’évaluation de ces caractéristiques. Les aspects socio-culturels abordés dans ce
chapitre ont trait aux religions, aux langues parlées au Rwanda ainsi qu’à la
nationalité.

Il ressort des rapports d’analyse des données rassemblées lors des précédents
recensements et des enquêtes démographiques, que la variable religion a été
souvent considérée, mais rarement analysée dans ses corrélations avec les autres
variables de la dynamique population ou du développement en général. Il en est de
même des langues parlées au Rwanda. Le rapport d’analyse des données du
recensement général de la population et de l’habitat de 2002 rectifie cette situation.
En ce qui concerne la nationalité, les recensements précédents incluaient dans les
variables socio-culturelles la notion d’ethnie, variable qui, dans d’autres sociétés
structurées sur base tribale, identifie effectivement mieux l’appartenance socio-
culturelle des personnes et peut être pertinente pour une planification socio-
économique.
L’application de la notion d’ethnie à la structure sociale du Rwanda étant fort
discutable et du fait que la politique générale du Pays n’envisage pas de planification
différentielle en faveur ou en désavantage de l’une ou l’autre « ethnie » en quelque
domaine que ce soit, le Recensement de 2002 a jugé opportun d’écarter cette
variable et n’a donc retenu que les aspects en rapport avec la nationalité au sens
d’appartenance à une nation.

Le chapitre introductif de cette étude décrit le contexte ayant trait aux religions, aux
langues et à la nationalité pour mieux situer le sujet et faire mieux comprendre la
portée des résultats du RGPH 2002. L’examen de la situation religieuse, des langues
parlées et de la nationalité à la lumière des données issues du Recensement est
abordé dans les 3 chapitres suivants. Une conclusion générale ainsi que quelques
recommandations clôturent cette analyse.

1
Chapitre 1. CONTEXTE

1. 1. Religions

1.1.1. Généralités

La religion exerce sur les phénomènes démographiques en Afrique noire, une


influence qui n’a pas souvent retenu l’attention des chercheurs. Porteuse de valeurs
morales et de normes sociales, la religion affecte la vie des fidèles tant sur le plan
comportemental, physiologique que psychique. La religion joue un rôle dynamique
en tant que modèle culturel et unit en une même communauté morale tous ceux qui y
adhèrent. La religion modèle les comportements et les attitudes de ses adeptes,
notamment face à la maladie (le refus de la transfusion sanguine et le rejet de soins
de santé prodigués par un personnel médical diplômé), en matière de régime
alimentaire (nourriture proscrite, comme le porc). Elle interdit certaines pratiques
nuisibles à la santé (fumer, boire…) et influence ainsi directement la vie de ses
adeptes. Aussi existe-t-il un lien étroit entre les valeurs religieuses et les attitudes
des adeptes face à la vie et à la mort. Il est d’ailleurs courant de postuler une
influence directe de la religion sur le processus de reproduction des populations. De
nombreux exemples sont fournis par les résultats d’analyse des données de
l’enquête mondiale de fécondité9. Bref, la religion exerce une influence aussi bien
positive que négative non négligeable sur le développement en général.

Certaines théories associent le dynamisme économique des pays à la religion


dominante. Selon certain chercheurs, il apparaît que les pays protestants restent les
plus dynamiques et les plus prospères, que les pays catholiques connaissent un
développement en dents de scie, tandis que les orthodoxes sortent difficilement du
chaos. Le marasme économique est lié à l’islam, la déstabilisation politique se
retrouve principalement dans les pays animistes, tandis que les pays confucianistes
seraient assez dynamiques.

Les pays à dominance religieuse ou de culture animiste, dont un grand nombre de


pays africains, se caractérisent par des comportements peu propices au
développement de la production économique ou au changement de mentalités. La
situation démographique de ces pays, caractérisée par une forte fécondité, une
mortalité infantile élevée et souvent par la polygamie … n’est pas de nature à
faciliter leur développement matériel. L’animisme et la civilisation de la parole,
n’encouragent pas les filles à fréquenter l’école, domaine de l’écrit. Or, les
démographes considèrent généralement la scolarisation comme un facteur important
du changement démographique, l’un des piliers du développement.

Le comportement d’un individu est aussi fortement influencé par la religion, que ce
soit sur les plans du travail, de la motivation pour la croissance ou du développement
intellectuel. Bien sûr d’autres facteurs entrent en jeu comme l’environnement
physique, la tradition, la structure familiale, le système économique adopté
(libéralisme, socialisme…), l’alphabétisation, les guerres civiles, le statut de la
femme…

9
Eliwo Akoto, in INED, Revue Population n° 6

2
Les religions exercent une influence, matérielle ou mentale, sur la population et
interviennent dans le processus du développement. Les pratiques religieuses
peuvent influer négativement sur l’investissement productif et être à la base d’une
démotivation profonde pour la production (c’est notamment le cas de certaines
sectes « abarokore » au Rwanda) et des guerres de religion… Mais les religions
peuvent aussi avoir une influence positive et être à la base d’une amélioration des
conditions de vie d’une population.

1.1.2. Les Religions au Rwanda

Sur le plan légal, à l’instar des lois fondamentales qui l’ont précédée, la Constitution
actuelle du Rwanda (2003) stipule en son article 33 que « La liberté de pensée,
d’opinion, de conscience, de religion, de culte et de leur manifestation publique est
garantie par l’Etat dans les conditions définies par la loi ». C’est dans ce cadre que
l’on observe dans le pays la présence de diverses confessions religieuses.

1.1.2.1. La religion traditionnelle

Les données des différents recensements de la population qui ont précédé celui de
2002 montrent qu’il existe au Rwanda plusieurs religions, mais que les plus
dominantes sont les religions chrétiennes. Avec l’islam, les religions chrétiennes ont
été introduites pendant la période coloniale. Avant l’adoption de ces nouvelles
religions, les Rwandais pratiquaient la religion dite « traditionnelle ». Celle-ci se
définit10 comme des croyances et des cultes qui se fondent sur une conception
fondamentale divisant le réel en deux sphères : celle du monde, et celle de l’être
suprême (« Imana »), sur la conception de la vie, de la mort et de la survie. Afin
d’extérioriser ces mêmes croyances et d’entrer en relation avec les puissances du
monde invisible, on recourt à l’utilisation d’objets visibles, de gestes et de prières, à
des offrandes et à des sacrifices, dont l’ensemble constitue le culte. Ce culte est
adressé à différents personnages parmi lesquels figurent « Imana, imandwa,
Nyabingi et abazimu ». Il convient de souligner la place considérable qu’occupe la
divination dans la vie quotidienne : on n’entreprend jamais une action importante, soit
pour un individu, soit pour la communauté, sans d’abord consulter le devin. Le rôle
des devins reste, même aujourd’hui, important sur le plan social, psychologique voire
religieux. Cependant, les Rwandais qui se déclarent adeptes de cette religion sont
peu nombreux car, en 1991, ils ne représentaient que 1,1% de la population.
Par contre dans l’esprit et dans la pratique, on observe un nombre relativement
important de Rwandais, qui se déclarent être des adeptes des religions importées
(chrétiennes ou autres) mais qui sont encore marqués par des attitudes et des
comportements tenant de la religion traditionnelle.

1.1.2.2. Les religions importées

i) Les religions chrétiennes

Dès la fin du 19ème siècle, avec l’arrivée des Européens dans le pays, la religion
traditionnelle a été concurrencée par les religions chrétiennes importées. Avec
l’indépendance en 1962, la liberté de culte est consacrée par les Constitutions

10
Gamaliel Mbonimana, Le Royaume chrétien au Rwanda (1900-1931), page XII

3
successives dont la dernière en date, (mai 2003) qui le précise en son article 33,
alinéa 1. L’adhésion d’une partie de la population au christianisme n’a pas seulement
transformé les pratiques religieuses, mais s’est aussi accompagnée d’une certaine
modernisation de la société. Ainsi, l’affaiblissement des modèles culturels de type
traditionnel a modifié les comportements face à la maladie, les habitudes
alimentaires, les techniques de production et a introduit la communication écrite,
ainsi que de nouveaux modèles en matière d’éducation. L’adhésion à la religion
chrétienne apparaît donc comme un facteur d’acculturation et d’adhésion à la culture
occidentale. Les transformations sociales et économiques consécutives à l’action
coloniale depuis 1900 furent étroitement liées à l’introduction et à l’expansion des
religions importées, principalement les religions chrétiennes (catholique, adventiste
et protestante) .

Le christianisme a été, et continue d’être dans plusieurs endroits, un facteur de


promotion, de changement et de différenciation sociale et culturelle entre les
individus. Importé d’Occident, le christianisme est non seulement porteur de
l’Evangile, mais aussi de phénomènes complexes faits de culture, de politique, de
science, de technologie, de médecine, d’écoles…, toutes d’origine occidentale. La
religion chrétienne va ainsi provoquer des changements qui auront des
répercussions sur les conditions de vie de la population.

Bon nombre d’infrastructures médico-sanitaires, d’écoles et autres institutions


sociales sont, dans une large mesure, l’œuvre des confessions religieuses.
L’implantation de l’école occidentale au Rwanda est liée à celle du christianisme.
Les missionnaires utilisaient la scolarisation comme un instrument d’évangélisation,
mais aussi de changement. Les avantages liés à la conversion au christianisme et à
la scolarisation se traduiront par un meilleur niveau de vie socio-économique.

L’appartenance à telle ou à telle religion reflète la situation des gens dans la


hiérarchie sociale car, dans un pays à dominance chrétienne, les catholiques et les
protestants bénéficieront d’une situation privilégiée dans la société par rapport aux
pratiquants des autres religions. Mais l’écart observé ne reflète pas seulement un
effet propre à religion mais aussi l’avantage induit par l’appartenance à la religion
chrétienne qui s’observe dans des domaines aussi divers que l’instruction de la
femme, le recours aux services de soins de santé « modernes », le statut socio-
professionnel, la résidence...

Au Rwanda, comme dans la plupart des pays africains, le christianisme a introduit


des inégalités socio-économiques qui persistent dans le temps et dans l’espace et
qui influencent les conditions de vie de la population. Cependant, les adeptes des
autres religions importées comme l’Islam commencent, elles aussi, à multiplier des
actions dans ce sens, en s’impliquant dans les activités de promotion sociale de la
population, telles que la scolarisation et l’amélioration de la santé .

C’est en tant qu’agents du changement sous ses aspects religieux, culturels,


sociaux, économiques, politiques et idéologiques que les religions importées,
spécialement les religions chrétiennes et particulièrement la religion catholique,
intéressent cette analyse. La religion catholique exerce encore aujourd’hui une
emprise considérable sur la société rwandaise, car elle jouit d’une force effective et
prépondérante par rapport à celle des autres Eglises chrétiennes représentées dans

4
le pays. Cette force tient, entre autres, au soutien matériel et moral des catholiques
de l’Occident, à la prédominance des élites catholiques, et au dévouement dont
témoigne, dans les secteurs de l’éducation et de la santé notamment, un nombre
relativement élevé de religieux et de laïcs.

Après 1994, on assiste à un phénomène impressionnant de dévotion dans la


population et de développement des sectes religieuses, surtout d’obédience
chrétienne. En effet, il apparaît qu’en situation de crise morale et économique,
comme celle qui a prévalu après la tragédie de 1994, les gens ont tendance à
recourir massivement à la solidarité qui caractérise les groupes de prière
nouvellement émergés. Les attentes des fidèles, les promesses et les satisfactions
matérielle, morale ou affective censées être apportées par ce groupe ne sont pas
encore évaluées.

Actuellement, conformément aux dispositions légales, une centaine


d’instituts/sociétés ou sectes religieuses se sont faits enregistrer auprès du Ministère
chargé de l’Administration Locale qui a les associations dans ses attributions. Ces
associations sont, pour la plupart, d’obédience chrétienne.

ii) L’Islam

L’islam a moins marqué la société rwandaise que les religions chrétiennes. Les
musulmans sont principalement des commerçants et vivent généralement en milieu
urbain. Au dernier recensement de 1991, la population résidante de religion
musulmane ne représentait que 1,2%, dont une écrasante majorité est installée dans
la capitale Kigali. Ceci s’explique essentiellement par le fait qu’en 1908, Kigali fut
érigé en « résidence impériale » et fut donc la première en date des villes du
Rwanda ainsi que le principal comptoir du pays où des commerçants arabes,
pakistanais, indiens… s’installèrent en introduisant leur religion, l’islam. Cette
religion a été fort combattue par la colonisation et l’Eglise Catholique qui ont tout fait
pour limiter son influence à certains quartiers des villes et centres commerciaux,
véritables ghettos infranchissables pour celui qui voulait accéder à l’instruction et à la
propriété terrienne. C’est ce qui explique le nombre peu élevé de ses adeptes.

Toutefois, les différentes religions importées, bien que dans des proportions
variables, ont mené et continuent de réaliser des actions de développement qui
influencent, d’une manière ou d’une autre, les conditions de vie de la population.

1.1.2.3. L’impact des religions

Les religions importées ont sensiblement marqué le développement du pays. A titre


d’exemple, les réalisations des religions importées en matière scolaire qui se
présentent de la façon suivante : par rapport à toutes les écoles secondaires
publiques (excluant les privées), on enregistre aujourd’hui près de 60% d’écoles
« libres subsidiées » (celles fondées et gérées par les confessions religieuses et qui
reçoivent des subsides de l’Etat, surtout pour les salaires des enseignants). Dans
tous les cas, beaucoup d’écoles secondaires sont tenues par les confessions
religieuses (chrétiennes et musulmanes). La part la plus grande revient aux
confessions chrétiennes (catholiques et protestantes) avec 95% contre 5% pour
l’Islam.

5
Des actions en matière de santé sont également présentes dans toutes les régions
du pays. Plus de la moitié des établissements sanitaires ont été construits et sont
gérés par les confessions religieuses, surtout chrétiennes.

Mais il existe aussi des exemples d’entrave au développement liés à la


religion, comme l’opposition de l’Eglise catholique à la pratique de la contraception
moderne (un obstacle de taille eu égard au nombre élevé de formations sanitaires
qu’elle contrôle), les interdits alimentaires inculqués aux adeptes de l’islam et de
certaines sectes de religion chrétienne, la démotivation pour la production
économique, l’infériorisation du statut de la femme, les luttes intestines entre les
confessions religieuses et à l’intérieur de celles-ci.

1.2. Langues

1.2.1. Le kinyarwanda

Le kinyarwanda est la langue maternelle des Banyarwanda. Elle est pratiquement


parlée par tous les Rwandais. Mais elle est également parlée dans des régions
voisines du Rwanda, comme les provinces du Nord et du Sud Kivu de la République
Démocratique du Congo, la région du Bufumbira et de Kabale en Uganda, le
Karagwe en Tanzanie et la région frontalière du Burundi.
Le kinyarwanda est devenu une langue écrite depuis l’arrivée des Pères Blancs11. Il
constitue aussi une des trois langues officielles (utilisées dans l’administration)
parallèlement au français et récemment à l’anglais12.

1.2.2. Les langues importées

1.2.2.1. Le kiswahili

L’utilisation effective des langues étrangères au Rwanda débute avec l’arrivée des
Européens. L’introduction de la langue kiswahili a pratiquement été opérée par les
Allemands qui, en 1907, ouvrirent l’école officielle de Nyanza. Celle-ci devait former
les futurs dirigeants du pays sachant lire, écrire et parler le kiswahili, langue alors
officielle de l’administration allemande pour toute la Deutsche Ostafrica ( comprenant
le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie).

A cette époque, le Rwandais ordinaire n’éprouvait aucun besoin d’apprendre le


kiswahili. Les chances de devenir un auxiliaire ou un domestique des fonctionnaires
ou des commerçants swahiliphones étaient tellement limitées que l’étude du kiswahili
ne présentait pratiquement aucun intérêt. Les personnes qui parlaient kiswahili en
dehors des relations fonctionnelles obligées étaient considérées avec un certain
mépris.

Réservé à une minorité, le kiswahili devint la langue de l’enseignement, de


l’administration et du commerce. Il ne servait que dans la communication entre
administrateurs et leurs auxiliaires noirs, entre les commerçants et leurs agents

11
Alexandre Arnoux, Les Pères Blancs aux Sources du Nil
12
L’anglais a été élevé au rang de langue officielle depuis la mise sur pied du gouvernement de
transition en juillet 1994, puis confirmé par la révision constitutionnelle de 1996 et reconfirmé par la
constitution de mai 2003 en son article 5.

6
colporteurs. C’est dans ce rôle que les Belges le maintiendront, jusqu’en 1929 où ils
décidèrent de le remplacer par le français. En effet, dès 1924, la Belgique conçoit
une organisation scolaire qui prévoit la suppression du kiswahili au profit de l’usage
exclusif du kinyarwanda dans toutes les écoles primaires et du français dans
l’enseignement secondaire, programme qui entre effectivement en application en
1929. Ainsi, en dehors du cas des musulmans pour lesquels le kiswahili servait
d’indice d’appartenance religieuse (tous les musulmans, à l’époque, parlaient
kiswahili), le kiswahili est resté une langue de communication fonctionnelle entre des
catégories restreintes de gens réunis par des intérêts similaires ou complémentaires
(commerçants-client, employeur-employé). Aussi le kiswahili n’est-il utilisé que par
une petite minorité de la population composée de musulmans, de chauffeurs et de
commerçants vivant dans les « quartiers swahili ». Au moment de l’indépendance
(1962), le Rwanda fut confronté à de nouveaux besoins d’ouverture sur le monde et
sentit la nécessité de réhabiliter le kiswahili dans le secteur de l’information. Le
kiswahili devint alors une des langues utilisées dans les programmes de la radio
nationale. Par ailleurs, le kiswahili n’avait pas perdu son statut de langue de
communication utilitaire depuis 1929. On pouvait, par exemple, plaider dans cette
langue auprès de tous les tribunaux.
Mais l’importance du kiswahili pour le Rwanda réside surtout dans les relations
économiques croissantes que le Rwanda entretient avec les pays swahiliphones de
l’Afrique de l’Est comme la Tanzanie, l’Uganda et le Kenya.

Considérant l’importance croissante du kiswahili dans les relations commerciales


avec l’Afrique de l’Est et le Congo oriental, certains cercles privés proposèrent des
cours de kiswahili et des brochures rédigées en cette langue. Mais le kiswahili a
réellement retrouvé de la vigueur depuis son introduction dans les programmes de
l’enseignement secondaire (1980) et universitaire, ainsi qu’avec le retour des anciens
réfugiés ayant vécu en Afrique de l’Est, en République Démocratique du Congo ou à
Bujumbura.

Cependant, les locuteurs du kiswahili ne s’élevaient qu’à 2,3% au recensement de


1991 et à presque autant (2%) lors de l’enquête socio-démographique de 1996.

1.2.2.2. Le français

Le français fut introduit au Rwanda par des missionnaires français, les Pères Blancs.
Dès 1900, à l’école des enfants des Chefs de Nyanza se donnaient déjà des notions
de français. Ensuite et pendant longtemps, les petits séminaires furent les principaux
établissements d’enseignement secondaire d’où sortaient des autochtones parlant le
français. Très vite utilisée comme langue de culture technique et scientifique, le
français devient une langue de prestige servant à exprimer les nouvelles réalités et
institutions importées de l’Occident.

Depuis 1929, le français fut officiellement intégré dans le système éducatif rwandais.
Il est enseigné depuis le deuxième cycle de l’enseignement primaire mais il n’est
réellement approfondi qu’au niveau de l’enseignement secondaire.
Certaines personnes qui ont terminé l’école secondaire dans le système francophone
trouvent plus facile d’écrire et lire en français qu’en kinyarwanda. Une partie de leur
enseignement est en effet véhiculé en français et la majorité des livres de lecture mis
à leur disposition sont rédigés en français.

7
Sur base des résultats du recensement de 1978, on estime que le français s’adresse
à 10% de la population rwandaise. La proportion était de 5% en 1991. Néanmoins, le
français était jusqu’en 1994 la langue étrangère la plus parlée au Rwanda. Le
kiswahili venait en 2ème position avec 2,3% de la population résidante de 6 ans et
plus, alors que l’anglais ne représentait que moins d’un pour cent (0,8%). En outre,
les hommes étaient plus nombreux que les femmes à parler des langues étrangères.
Ceci est dû au fait que les hommes accèdent plus facilement à l’école, migrent et
voyagent à l’étranger beaucoup plus que les femmes.

1.2.2.3. L’anglais

C’est au moment de l’indépendance que l’anglais fut officiellement introduit dans


l’enseignement secondaire et supérieur. Son statut de langue internationale et la
nécessité pour le Rwanda de développer des liens commerciaux avec l’Afrique
anglophone de l’Est par où transite la majeure partie des importations et exportations
du pays ont dicté l’adoption de la langue anglaise. Mais son enseignement se heurte
encore au manque d’enseignants qualifiés.

L’intérêt pour l’anglais ne s’est pas manifesté uniquement dans le système éducatif
officiel, car dans les années 80-90, on observait un intérêt croissant de la population
urbaine pour l’apprentissage de l’anglais. Cela apparaissait à travers la multiplication
et la fréquentation des clubs dispensant des cours d’anglais.

Après 1994 et avec le retour des anciens réfugiés qui vivaient dans les pays
anglophones de l’Afrique de l’Est surtout, l’anglais a été renforcé car il fut élevé au
rang de langue officielle parallèlement au kinyarwanda et au français. Il fut, par
ailleurs, introduit dans tous les cycles de l’enseignement scolaire et universitaire.

1.2.3. L’utilisation des langues dans les secteurs de la vie nationale

La radiodiffusion

Les informations et les programmes de la radio nationale sont émis dans les trois
langues officielles et en kiswahili. A la télévision rwandaise, on n’utilise pas encore le
kiswahili. Le kinyarwanda occupe une place prépondérante dans les émissions
radiodiffusées et télévisées. Puis vient, en ordre décroissant, le français, l'anglais et
le kiswahili.

Le domaine administratif, juridique et politique

La Constitution rwandaise précise (article 5) que le kinyarwanda est la langue


nationale, que les langues officielles sont le kinyarwanda, le français et l’anglais. Ce
plurilinguisme s’explique par l’histoire socio-politique qu’a connue le Rwanda et qui
s’est notamment caractérisée par de nombreuses migrations politiques
principalement. Les documents à caractère administratif rédigés en langue nationale
doivent être traduits dans les deux autres langues officielles. Cependant, on constate
que dans la pratique, il est difficile d’évaluer la part de chaque langue officielle dans
les activités de la vie nationale.

8
Toutefois, on observe que dans la vie de tous les jours, la langue utilisée varie selon
la formation linguistique de la personne qui traite ou commande le dossier. Les textes
officiels législatifs sont rédigés dans les trois langues officielles.

L’économie nationale et internationale

Les échanges oraux sur les marchés intérieurs et dans les magasins se font
principalement en kinyarwanda et parfois en kiswahili, en anglais ou en français avec
les commerçants d’origine étrangère. La majorité des documents financiers et
bancaires sont rédigés en français et en anglais. Les opérations du commerce
international s’effectuent généralement en français et en anglais. Le kiswahili et le
kinyarwanda sont utilisés dans les communications orales avec certaines agences
des pays voisins du Rwanda.

La vie quotidienne

Dans le domaine des relations courantes de la vie de tous les jours, la grande
majorité de la population qui n’a pas fréquenté l’école utilise le kinyarwanda tandis
que ceux qui ont accompli au moins trois ans d’études secondaires utilisent, en
dehors du kinyarwanda, le français et/ou l’anglais. Le kiswahili est davantage parlé
par des personnes qui ont grandi en milieu urbain ou par celles qui ont effectué de
fréquents voyages dans des pays où on le parle.

L’enseignement

Notons que l’acquisition des langues, spécialement les langues étrangères, se fait
généralement à travers l’éducation formelle ou non-formelle. Pour le français et
l’anglais, l’éducation formelle est la principale voie de leur apprentissage.

Quand on examine la masse horaire attribuée aux cours de langues dans les
différents cycles de l’enseignement, on constate qu’un maximum de sept heures est
consacré au kinyarwanda dans le premier cycle du primaire. Le français et l’anglais
ont les mêmes proportions et viennent en 2 ème position. Le kinyarwanda n’est
dispensé que pendant trois heures par semaine dans le deuxième cycle du primaire.
Au niveau du secondaire, seulement deux heures sont réservées au kinyarwanda.
Dans le supérieur, mis à part l’apprentissage du français ou de l’anglais pour ceux
qui ne les ont pas étudiés au secondaire (afin de faciliter l’enseignement des
matières techniques), c’est uniquement dans la Faculté des Lettres où l’on retrouve
l’enseignement des langues et leur importance varie selon l’option de l’étudiant.
Néanmoins, d’aucuns estiment que le nombre d’heures réservées à l’enseignement
des langues est élevé, au détriment de l’apprentissage des sciences et de la
technologie.

1.2.4. Avantages et inconvénients du plurilinguisme au Rwanda

Plusieurs raisons militent en faveur du plurilinguisme dans le pays. De par son


histoire socio-politique et sa position géographique, le Rwanda se situe dans une
aire qui rend indispensable l’apprentissage des principales langues en usage dans la
région. La nécessité d’ouverture sur le monde, notamment pour des besoins d’accès

9
à la technologie moderne sans cesse changeante milite en faveur de l’étude des
langues étrangères. Malheureusement, les données existantes montrent que
beaucoup reste à faire à ce niveau car moins de 5% de la population peuvent parler
une langue étrangère. Les Rwandais qui parlent plus d’une langue étrangère restent
encore rares. La principale raison de cette situation réside dans le fait que c’est
essentiellement au niveau de l’enseignement que s’apprennent ces langues et que
peu de Rwandais sont jusqu’à ce jour parvenus à des niveaux d’enseignement
suffisamment élevés pour connaître les langues étrangères (niveau secondaire). Le
fait que tous les Rwandais parlent une même langue est un des facteurs qui freinent
le besoin d’apprendre d’autres langues.

Certains pensent qu’il faudrait consacrer beaucoup plus d’efforts (que l’on ne l’a fait
jusqu’à présent) à l’apprentissage des langues étrangères pour faciliter l’accès à la
science et aux autres formes de connaissances et d’informations dont le pays a
besoin pour son développement économique. Mais les spécialistes des langues
soutiennent que le kinyarwanda peut parfaitement être outillé pour permettre la
transmission de la science et de la technologie. Par ailleurs, le développement du
kinyarwanda s’impose, en tant qu’instrument d’identité culturelle, ou comme un
facteur d’appartenance et d’intégration sociale. L’importance de la connaissance des
langues internationales pour le Rwanda n’est pas à démontrer. Le Rwanda est placé
dans un tel environnement économique, géographique et politique que sa population
devrait être capable de communiquer dans les principales langues en usage dans la
région. C’est pourquoi, la politique actuelle met l’accent sur l’apprentissage des
langues même si sa mise en œuvre (formation du personnel et développement du
matériel didactique) pose encore des problèmes. On ne doit cependant pas perdre
de vue le renforcement du kinyarwanda, qui offre au pays l’avantage d’être compris
par tous les Rwandais. A ce sujet, il existe une relative concurrence fonctionnelle
entre le kinyarwanda, le français, l’anglais et le kiswahili, quatre langues qu’on
retrouve dans les secteurs importants tels que l’administration, l’enseignement,
l’information et les relations internationales.

Néanmoins, la volonté politique de promouvoir la culture nationale, notamment à


travers la promotion du kinyarwanda est réaffirmée dans la Constitution, en son
article 50 qui précise qu’ « …il est créé une Académie rwandaise de langue et de
culture ».

Pour le Rwanda, il n’est nullement besoin de reléguer l’une ou l’autre langue au


second plan, mais plutôt de réserver à chaque langue la place qui lui revient de
facto, c’est-à-dire pour les besoins indispensables de la majorité des populations,
notamment la communication et les échanges socio-économiques aussi bien
régionaux qu’interrégionaux.

La politique en matière d’enseignement des langues, en préparation au MINEDUC,


devra concilier tous ces besoins. Il faut noter par ailleurs que l’intérêt que suscite la
question des langues a progressivement préoccupé les chercheurs et les
planificateurs rwandais car dans le premier recensement (1978), la question sur les
langues n’était pas posée.

10
1.2.5. La pratique déclarée des langues

L’enquête socio-démographique de 1996, menée peu après les événements de 1994


et donc après le retour de nombreux anciens réfugiés, montre que le kinyarwanda
reste prédominant comme langue parlée (près de 90% de locuteurs exclusifs du
kinyarwanda). Les autres langues parlées seules ou en plus du kinyarwanda par les
résidants étaient le français (5,3%), le kiswahili (3,6%) et l’anglais (1,3%). Par rapport
à 1991, le nombre de locuteurs de ces trois langues étrangères aurait légèrement
augmenté car, en cette année là, le français était parlé par 5,1% de résidants, le
kiswahili par 2,3% et l’anglais par 0,8%. Très peu de personnes parlent donc une
langue étrangère, et la majorité d’entre elles résident en milieu urbain, surtout dans
la capitale. En effet, en 1996, 23,3% des résidants de Kigali-Ville parlaient le
français, 22,7% le kiswahili et 7,2% l’anglais.

Plusieurs variables interviennent dans l’utilisation des langues : l’identité des


interlocuteurs, le milieu sociologique, le support de la communication, les
caractéristiques de la communication, les secteurs d’utilisation et les attitudes à
l’égard des langues. S’agissant de l’identité des interlocuteurs, l’opposition ville-
campagne montre que les possibilités de choix et de mélange entre plusieurs
langues sont plus étendues en ville qu’à la campagne ou` seul le kinyarwanda est
d’usage, du moins pour les interlocuteurs rwandais. D’après le recensement général
de la population et de l’habitat de 1991, 43% de Rwandais étaient analphabètes dont
37% d’hommes et 49% de femmes. Même parmi les personnes sachant lire et écrire,
l’écriture n’est pratiquement utilisée que par une minorité ayant bénéficié d’une
formation de niveau secondaire. Le kinyarwanda est donc lié essentiellement à
l’oralité tandis que le français et l’anglais se retrouvent dans le domaine de l’écrit. Un
consensus devra être dégagé pour donner à chaque langue en usage dans le pays
la place qui lui revient.

1.2.6. Relation langue-religion au Rwanda

Comme il a été souligné, l’introduction de l’usage des langues étrangères ainsi que
de l’écriture du kinyarwanda sont étroitement liées à l’avènement des religions
importées au Rwanda. Comme dans d’autres secteurs de la vie nationale, le
kinyarwanda est la langue la plus utilisée en matière de religion. Le français n’est
utilisé que dans les cultes religieux des établissements scolaires et des
congrégations qui comptent des religieux européens.

Avant 1994, l’anglais et le kiswahili étaient généralement appris par les membres du
clergé protestant et adventiste, car les manuels, les revues et les chansons qu’ils
utilisaient pour le culte étaient traduits en kinyarwanda à partir de textes originaux
rédigés en ces deux langues. Aujourd’hui, avec le retour des anciens réfugiés
provenant des pays anglophones et kiswahiliphones, ainsi qu’après l’adoption de
l’anglais comme langue officielle, ces deux langues sont davantage utilisées. Des
messes et des cultes sont célébrés en anglais, en kiswahili et en français. Le
Coran a été également traduit en kinyarwanda et la catéchèse se fait en kiswahili et
en kinyarwanda.

11
1.3. Nationalité

Parmi les caractéristiques socioculturelles les plus importantes retenues lors du


recensement de 2002, comme lors de ceux qui l’ont précédé, figure la nationalité.
Cette variable oppose la population de nationalité rwandaise et celle de nationalité
étrangère. En effet, depuis l’arrivée des Européens dans le pays, la population
résidante au Rwanda est composée de nationaux et d’étrangers. Mais comme le
Rwanda n’a pas les atouts d’un pays de forte immigration, il n’a attiré qu’une faible
proportion d’étrangers. Ainsi, au recensement de 1978, la population de nationalité
étrangère représentait moins de 1% (soit 41.911 individus sur un total de 4.831.527).
Cette population étrangère était majoritairement d’origine africaine et principalement
issue des pays voisins. Au recensement de 1991, la proportion et l’effectif de la
population étrangère n’avait pas évolué car elle ne représentait que 0,7% de la
population totale résidante (soit un effectif de 50.563 personnes).

La Constitution rwandaise de 2003 consacre, en son article 7, le principe du droit à la


nationalité. Cet article souligne que les personnes d’origine rwandaise et leurs
descendants ont le droit d’acquérir la nationalité rwandaise s’ils le demandent. Il
ajoute que la nationalité rwandaise d’origine ne peut être retirée. Il est en outre
précisé dans cet article, et c’est une nouveauté dans le pays, que la double
nationalité est permise et que les conditions d’acquisition, de conservation, de
jouissance et de perte de la nationalité rwandaise sont définies par une loi organique.
En complément ou de façon corollaire, l’article 24 prévoit que tout Rwandais a droit à
sa patrie.

L’article 25 de cette même Constitution reconnaît le droit d’asile aux étrangers.


L’article 42 prévoit que tout étranger qui se trouve régulièrement sur le territoire de la
République du Rwanda jouit de tous les droits, à l’exception de ceux réservés aux
nationaux, tels que prévus par la Constitution et d’autres lois.

12
Chapitre 2. CARACTÉRISTIQUES DE LA POPULATION PAR RAPPORT
A LA RELIGION

Introduction

A travers la question sur la religion le recensement vise à connaître l’appartenance


religieuse de la population rwandaise et celle des étrangers résidant au Rwanda.
L’importance de cette variable est largement soulignée dans le chapitre précédent,
spécialement son impact sur le développement individuel et collectif.

Lors de la collecte des données, l’agent recenseur demandait pour chaque membre
du ménage sa religion. Pour les enfants de moins de 12 ans, c’était la religion des
parents qui était enregistrée, à moins que ces derniers ne le précisent autrement. De
même, quand les parents avaient déclaré qu’ils appartenaient à des religions
différentes, alors l’agent recenseur devait demander directement la religion de
chacun des enfants de moins de 12 ans. L’agent recenseur était tenu d’inscrire telle
quelle la réponse reçue, sans chercher à en vérifier absolument la véracité. Il y avait
neuf modalités de réponses possibles : catholique, protestante13, adventiste, témoins
de Jéhovah, autre religion chrétienne, musulmans, traditionnelle/animiste, autre
religion, sans religion. Le groupe des « non déterminés » comprend les personnes
dont il a été impossible de déterminer la religion avec précision ou ceux ayant refusé
de répondre à la question. La question sur l’appartenance à la religion n’a pas été
posée dans les ménages collectifs (dont la population s’élève à 164 744 personnes,
soit 2% du total recensé).

Ce chapitre a pour objet de montrer l’importance démographique de chaque religion


recensée, d’en situer l’implantation géographique, d’en donner l’évolution par rapport
aux recensements antérieurs, et de montrer ses relations avec d’autres variables
socioculturelles comme l’éducation, l’activité économique et la polygamie. Les
données portent ainsi sur la répartition des adeptes des différentes religions selon le
sexe, l’âge, le milieu et la province de résidence, l’instruction, l’activité économique et
la situation dans la polygamie.

2.1. Evaluation de la qualité des données recueillies

Les données sur la religion sont de bonne qualité ; c’ est notamment illustré par la
faible proportion des non déterminés (inférieure à 5%) ; raison pour laquelle on en
tient pas compte dans le calcul des indicateurs. Cependant, on remarque que les
sans religion ont un âge moyen (19 ans) et un âge médian (12 ans) trop bas. Cela
signifierait que les instructions d’attribuer la religion des parents aux enfants
n’auraient pas été entièrement suivies par les agents recenseurs et que lors du
traitement des données, on a dû les affecter à cette catégorie.

13
Pour la religion protestante, les agents recenseurs ont enregistré toute personne qui s’est déclarée
comme adepte de l’une des confessions membres du Conseil Protestant au Rwanda. Ces membres
sont : 1) Eglise Episcopale au Rwanda, 2) Eglise Presbytérienne au Rwanda, 3) Association des
Eglises de Pentecôte au Rwanda, 4) Association des Eglise Méthodistes Libres au Rwanda, 5)
Association des Eglises Baptistes au Rwanda, 6) Union des Eglises Baptistes au Rwanda, 7) Eglise
Evangélique des Amis au Rwanda, 8) Eglise du Nazaréen au Rwanda, 9) Eglise Luthérienne au
Rwanda.

13
2.2. Répartition de la population résidante par religion

Le tableau 2.1. ci-dessous présente les effectifs de la population résidante des


ménages ordinaires à travers le pays selon la religion. Il ressort de cette répartition
que trois confessions religieuses se partagent les neuf dixièmes de la population. La
répartition proportionnelle qui résume bien cette distribution est présentée au tableau
2.6. plus bas.
Tableau 2.1: Répartition de la population résidante des ménages ordinaires par
Province/Ville selon la religion

Non Déterminé
Traditionnelle/
Autre religion

Sans religion
Témoins de
Protestante
Catholique

Adventiste

chrétienne

Musulman
Province/

Jéhovah

animiste
Ville

Autre

Total
Total 3 945 336 2 164 026 971 547 36 008 320 438 144 968 5 855 47 056 289 906 38 669 7 963 809
Ville de Kigali 254 087 139 235 60 528 7 751 29 900 49 984 169 4 131 14 296 6 369 566 450
Kigali Ngari 440 274 189 840 76 949 3 751 31 275 6 910 291 3 688 23 438 3 090 779 506
Gitarama 493 577 154 516 135 250 1 686 18 899 9 894 60 4 337 12 721 3 339 834 279
Butare 440 597 132 668 79 517 2 834 15 869 8 505 78 2 949 16 839 3 132 702 988
Gikongoro 201 789 209 674 43 037 776 6 329 682 119 1 527 13 525 1 898 479 356
Cyangugu 272 010 250 241 29 832 1 048 13 707 8 708 85 2 186 14 865 2 021 594 703
Kibuye 137 472 174 844 104 822 1 143 13 827 1 374 252 2 230 26 208 2 233 464 405
Gisenyi 335 521 245 752 157 682 7 203 37 661 16 558 597 7 995 40 951 4 065 853 985
Ruhengeri 457 915 176 234 158 622 2 818 38 836 5 526 1 294 6 140 34 512 3 412 885 309
Byumba 407 739 176 226 23 168 2 497 19 432 7 530 2 539 2 321 56 472 1 991 699 915
Umutara 173 938 124 977 29 118 2 206 54 826 10 399 197 5 180 15 322 3 638 419 801
Kibungo 330 417 189 819 73 022 2 295 39 877 18 898 174 4 372 20 757 3 481 683 112

La figure 2.1. ci-après met aussi en évidence la distribution proportionnelle de la


population selon les différentes religions pour l’ensemble du pays :

la religion catholique prédomine avec près de la moitié de la population répartie par


religion au niveau national (49,8%). Elle est suivie, dans l’ordre d’importance, par les
religions protestante (27,3%), adventiste ( 12,3%), autres chrétiens (4%), les sans
religion (3,7%) et les musulmans (1,8%). Les personnes qui se sont déclarées
témoins de Jéhovah, traditionnelle/animistes et les adeptes d’autres religions non
citées totalisent à peine 1% de la population répartie par religion. Ainsi, les religions
chrétiennes prédominent avec 93% de la population résidante.

14
Figure 2.1 : Proportions (en %) de la population des ménages ordinaires par religion

1,8 0,1 0,6


4,0 3,7
0,5
12,3
49,8

27,3

Catholique Protestant Adventiste


Témoins de Jéhovah Autre chrétienne Musulman
Traditionnelle Autre Sans religion

2.3. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et le sexe

Le tableau suivant sur la distribution des adeptes des différentes religions montre
que dans l’ensemble du pays, les femmes sont plus nombreuses que les hommes
pour la majorité des religions. Cependant, elles sont minoritaires chez les
traditionnels/animistes, les musulmans et surtout les sans religion.
Tableau 2.2 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires par religion
selon le sexe

Religion Masculin Féminin Total


Total 3 724 025 4 239 783 7 963 808
Catholique 1 863 391 2 081 945 3 945 336
Protestante 972 820 1 191 205 2 164 025
Adventiste 444 013 527 534 97 1547
Témoins de Jéhovah 16 689 19 319 36 008
Autre chrétien 140 291 180 147 320 438
Musulman 74 207 70 761 144 968
Traditionnelle/Animiste 3 122 2 733 5 855
Autre 21 142 25 914 47 056
Sans religion 169 269 120 637 289 906
Non déterminé 19 081 19 588 38 669

Cependant, lorsqu’on calcule les proportions par rapport à l’ensemble de la


population de chaque sexe, la situation change légèrement surtout par rapport aux
catholiques. C’est ce qui est illustré par la figure 2.2. Sur l’ensemble de la population
masculine, 50,3% se sont déclarés catholiques alors que la proportion est de 49,3%
de la totalité de la population féminine ; 26,3% des hommes et 28,2% des femmes

15
sont protestants tandis que 4,6% des hommes et 2,9% des femmes sont sans
religion. Autrement dit, les femmes adhèrent un peu plus que les hommes aux
religions protestantes, adventiste et aux autres religions chrétiennes.
Figure 2.2 : Proportions (en %) de la population des ménages ordinaires par religion selon
le sexe

Aussi, il ressort du croisement des variables religion et sexe avec d’autres


caractéristiques, comme le milieu de résidence, la province, l’instruction, l’activité
économique ou la situation dans la polygamie, des différences qui sont mises en
évidence au niveau de chacune des sections suivantes traitant de ces
caractéristiques.

2.4. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et l’âge

Mises à part les personnes qui se sont déclarées de religion traditionnelle/animiste et


les sans religion, les adeptes des différentes religions recensées sont plus nombreux
dans les tranches d’âge jeunes : près de trois quarts d’adeptes catholiques et plus
pour les autres religions ont moins de 30 ans. A l’opposé, la population qui s’est
déclarée de religion traditionnelle/animiste se retrouve dans les tranches plus âgées.
Ce qui est encore une fois confirmé par l’âge moyen et médian élevé des adeptes de
cette religion (41,3 ans au niveau national, 36,7 en milieu urbain et 42 ans en milieu
rural). Le tableau 2.3. suivant le montre pour l’ensemble du pays.

16
Tableau 2.3 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages ordinaires
par religion selon les groupes d’âges

Groupe d’âge décennal

Age médian
Age moyen
Religion

85 et +
20- 29
00-09

10-19

30-39

40-49

50-59

60-69

70-79
Total 30,8 27,2 16,5 9,8 7,5 3,8 2,4 1,3 0,5 20,9 13,6
Catholique 29,7 27,2 15,7 9,8 8,2 4,5 2,8 1,5 0,5 21,7 13,7
Protestante 31,1 27,8 17,3 9,9 7,1 3,1 2,0 1,2 0,5 20,3 13,5
Adventiste 31,1 27,2 18,0 9,9 6,7 3,4 2,2 1,1 0,4 20,4 13,8
Témoins de Jéhovah 30,1 25,3 20,6 12,8 6,9 2,2 1,1 0,6 0,3 20,0 14,1
Autre chrétienne 31,2 27,5 19,4 10,4 6,0 2,6 1,6 0,9 0,3 19,6 13,7
Musulman 32,2 24,7 21,5 10,6 6,0 2,5 1,4 0,7 0,3 19,4 14,7
Traditionnelle/Animiste 17,4 12,5 6,9 8,6 12,3 10,3 12,2 12,8 7,0 41,3 32,9
Autre 30,5 26,3 18,9 11,0 6,6 3,1 2,0 1,2 0,5 20,6 14,1
Sans religion 41,8 23,4 10,4 8,1 6,8 3,6 2,7 2,1 1,0 19,4 12,1

D’après le tableau 2.3., les catholiques et les adeptes de la catégorie « autre


religion » viennent en seconde et troisième position pour l’âge moyen élevé
(respectivement 21,7 et 20,6 ans). Les musulmans et les sans religion ont l’âge
moyen le plus bas (19,4 ans). Cela laisse suggérer qu’il y aurait beaucoup de jeunes
enfants dans les ménages des musulmans. L’ âge médian des sans religion est très
bas (12,1 ans). Il se pourrait que lors de la collecte ou du traitement des données ,
on a dû affecter à cette catégorie les enfants pour lesquels on n’avait pas attribué la
religion des parents (comme le précisaient les instructions aux agents recenseurs) .

Lorsqu’on consulte les données sur les variables sexe et milieu de résidence, il
apparaît que pour la plupart des religions et quel que soit le milieu de résidence,
l’âge moyen et médian des femmes est légèrement plus élevé que celui des
hommes, sauf pour la religion musulmane et les sans religion.

Bref, la distribution par religion et âge montre que, mis à part les
traditionnels/animistes, les adeptes d’autres religions sont en moyenne assez jeunes,
à l’instar de la population résidante globale. Autrement dit, la distribution par âge de
la population répartie par religion est conforme à la structure démographique du
pays.

2.5. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et le milieu


de résidence

La répartition de la population par religion selon le milieu suit presque la même


tendance que la population prise dans son ensemble avec quelques exceptions.
C’est ce qui ressort du tableau 2.4. ci-après.

17
Tableau 2.4: Répartition proportionnelle de la population des ménages ordinaires
par religion selon le milieu de résidence

Milieu de résidence
Religion
Urbain Rural Total
Total 15,6 84,4 100,0
Catholique 14,7 85,3 100,0
Protestante 13,8 86,2 100,0
Adventiste 16,8 83,2 100,0
Témoins de Jéhovah 31,0 69,0 100,0
Autre chrétien 17,2 82,8 100,0
Musulman 59,6 40,4 100,0
Traditionnelle/Animiste 7,7 92,3 100,0
Autre 21,0 79,0 100,0
Sans religion 11,5 88,5 100,0

La répartition de la population par religion selon le milieu de résidence est similaire à


celle de la population globale, exception faite des adeptes de la religion musulmane.
Autrement dit, il y a plus de personnes de différentes religions en milieu rural qu’en
milieu urbain, sauf pour les musulmans.

Cependant, même les adeptes de certains autres religions sont relativement plus
représentés en milieu urbain que la population prise globalement (15% de citadins en
moyenne). Il s’agit de : témoins de Jéhovah (31%), autre religion (21%), autre
chrétien (17,2%), adventistes (16,8%).

A l’opposé, les adeptes de la religion traditionnelle/animiste et les sans religion sont


plus présents en milieu rural (respectivement 92,3% et 88,5% contre une moyenne
nationale de 84,4%).

Le graphique ci-dessous montre la répartition de la population par religion au niveau


de chaque milieu de résidence. Il met en évidence la prédominance des religions
relevée plus haut mais avec des proportions légèrement différentes selon le milieu.
Ainsi, les catholiques représentent 50,3% de la population urbaine totale pendant
que cette proportion s’élève à 46,9% de toute la population du milieu rural.

18
Figure 2.3 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages ordinaires
par religion selon le milieu de résidence

Urbain Rural

1% 0%
4% 7% 0% 3% 1%
4% 1%
47% 4%
1% 0% 50%
13%

12%

28%
24%

Catholique Protestante Catholique Protestante


Adventiste Témoins de Jéhovah Adventiste Témoins de Jéhovah
Autre religion chrétienne Musulman Autre religion chrétienne Musulman
Traditionnelle/animiste Autre Traditionnelle/animiste Autre
Sans religion Sans religion

La répartition de la population par religion et milieu de résidence, considérée par


rapport à la variable sexe, est légèrement différente de ce qui vient d’être observé,
comme le montre le tableau 2.5. ci-après.

Tableau 2.5 : Rapports de masculinité de la population résidante des ménages ordinaires


par religion selon le milieu de résidence

Milieu de résidence
Religion
Urbain Rural Total
Rwanda 95,3 86,5 87,8
Catholique 100,2 87,8 89,5
Protestante 84,6 81,2 81,7
Adventiste 89,4 83,1 84,2
Témoins de Jéhovah 86,8 86,2 86,4
Autre chrétien 81,3 77,2 77,9
Musulman 106,0 103,3 104,9
Traditionnelle/Animiste 129,9 113,0 114,2
Autre religion 88,7 79,8 81,6
Sans religion 169,4 137,0 140,3

D’après ce tableau, les « sans religion » de sexe masculin, les traditionnels/animistes


et les musulmans sont plus nombreux que les adeptes de sexe féminin de ces
mêmes religions, et ce, quelque soit le milieu de résidence. Le rapport de masculinité
chez les catholiques et les adhérents de « autre religion » est inférieur à 100 mais
plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural.

19
2.6. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et la province
de résidence

Lorsqu’on analyse l’implantation régionale religion par religion, le tableau 2.6. ci-
dessous montre qu’au niveau provincial, la religion catholique est prédominante dans
la plupart des provinces dont Butare en tête (63%), suivi de Gitarama (59,4%) et de
Byumba (58,4%). La moitié des provinces se situent en dessous de la proportion
moyenne de cette religion qui est de 49,8% au niveau national. Il s’agit de Kibungo,
de la Ville de Kigali, de Gikongoro, d’Umutara et surtout de Gisenyi et de Kibuye.

La religion protestante occupe la première place à Gikongoro avec 43,9% d’adeptes


suivie de Cyangugu (42,2%) et de Kibuye (37,8%). Les Adventistes sont plus
nombreux en province de Kibuye qui en compte 22,7%, de Gisenyi (18,6%), de
Ruhengeri (18%) et de Gitarama (16,3%). Les Témoins de Jéhovah sont peu
nombreux dans l’ensemble car ils ne représentent que 0,5% de la population
résidante et sont surtout présents dans la Ville de Kigali (1,4%). Les « Autres
chrétiens » sont surtout présents dans la province d’Umutara (13,2%), dans Kibungo
(5,9%) et dans la Ville de Kigali (5,3%).

La proportion la plus forte de musulmans se trouve dans la Ville de Kigali (8,9%),


dans Kibungo (2,8%) et dans Umutara (2,5%). Les adeptes de la religion
traditionnelle/animiste sont de nos jours assez rares : 0,1% dans tout le pays avec un
maximum d’adeptes observé à Byumba (0,4%). La proportion des adhérents aux
autres religions est également faible : 0,6% et on en trouve essentiellement dans la
province d’Umutara (1,2%). Les sans religion représentent 3,7% de la population
totale et se rencontrent le plus à Byumba (8,1%) et à Kibuye (5,7%).
Tableau 2.6 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages ordinaires
par Province/Ville selon la religion
Traditionnelle/
Autre religion
Témoins de
Protestante
Catholique

Adventiste

chrétienne

Musulman

Province/Ville
animiste
Jéhovah

religion
Autre

Total
Sans

Total 49,8 27,3 12,3 0,5 4,0 1,8 0,1 0,6 3,7 100,0
Ville de Kigali 45,4 24,9 10,8 1,4 5,3 8,9 0,0 0,7 2,6 100,0
Kigali Ngari 56,7 24,5 9,9 0,5 4,0 0,9 0,0 0,5 3,0 100,0
Gitarama 59,4 18,6 16,3 0,2 2,3 1,2 0,0 0,5 1,5 100,0
Butare 63,0 19,0 11,4 0,4 2,3 1,2 0,0 0,4 2,4 100,0
Gikongoro 42,3 43,9 9,0 0,2 1,3 0,1 0,0 0,3 2,8 100,0
Cyangugu 45,9 42,2 5,0 0,2 2,3 1,5 0,0 0,4 2,5 100,0
Kibuye 29,7 37,8 22,7 0,2 3,0 0,3 0,1 0,5 5,7 100,0
Gisenyi 39,5 28,9 18,6 0,8 4,4 1,9 0,1 0,9 4,8 100,0
Ruhengeri 51,9 20,0 18,0 0,3 4,4 0,6 0,1 0,7 3,9 100,0
Byumba 58,4 25,3 3,3 0,4 2,8 1,1 0,4 0,3 8,1 100,0
Umutara 41,8 30,0 7,0 0,5 13,2 2,5 0,0 1,2 3,7 100,0
Kibungo 48,6 27,9 10,7 0,3 5,9 2,8 0,0 0,6 3,1 100,0

20
Carte 2.1 : Répartition (en%) de la population résidante des ménages ordinaires par Province/Ville selon la Religion

BYUMBA

RUHENGERI
UMUTARA

GISENYI

VILLE DE KIGALI
KIBUNGO

GITARAMA
KIBUYE
KIGALI NGARI

Prov1nom.shp

CYANGUGU GIKONGORO
BUTARE Population résidante par religion
Catholique Musulman
Protestant Traditionnaliste
Adventiste Autre
Témoins de Jéhovah
Autre religion
Lacs
0 10 20 Km

21
Si les différences régionales pour les religions chrétiennes et musulmanes peuvent
se justifier par l’implantation plus ou moins forte de l’une ou l’autre confession dans
une région donnée, il est par contre plus difficile d’expliquer la prédominance des
sans religion dans les provinces de Byumba et de Kibuye.

Lorsqu’on considère la religion par rapport aux variables province et sexe à la fois,
on remarque les disparités reflétées par le tableau 2.7 ci-après :
Tableau 2.7: Rapports de masculinité par Province/Ville selon la religion

Traditionnelle/
Témoins de
Protestante
Catholique

Adventiste

Musulman
Province/Ville

Jéhovah

Animiste
chrétien

religion
Autre

Autre

Total
Sans
Total 89,5 81,7 84,2 86,4 77,9 104,9 114,2 81,6 140,3 87,8
Ville de Kigali 115,9 90,2 102,4 88,3 86,2 111,6 168,3 97,9 194,6 106,2
Kigali Ngari 89,1 77,9 84,5 85,8 72,0 107,8 169,4 76,9 154,8 86,6
Gitarama 86,3 80,8 81,7 77,1 71,4 97,7 122,2 75,1 165,5 85,0
Butare 83,1 78,8 79,0 72,8 72,7 98,0 122,9 73,7 151,4 82,9
Gikongoro 88,7 84,3 84,9 85,2 79,1 125,8 138,0 79,2 137,2 87,3
Cyangugu 89,8 83,4 87,1 108,3 86,3 92,8 150,0 93,8 152,8 88,1
Kibuye 88,6 80,1 82,8 77,5 77,6 117,7 89,5 84,8 128,0 85,5
Gisenyi 87,2 77,9 82,7 92,4 78,5 103,8 136,0 83,0 138,7 85,4
Ruhengeri 87,8 81,5 82,4 86,7 78,7 98,6 92,0 79,1 124,9 86,3
Byumba 89,7 79,6 85,8 85,4 75,8 104,9 108,6 83,0 127,6 89,2
Umutara 96,5 88,8 89,7 87,4 79,5 102,6 131,8 77,1 145,3 92,5
Kibungo 87,4 81,0 85,2 83,7 76,6 102,1 222,2 82,9 145,3 86,4

D’après ce tableau, le rapport de masculinité dépasse 100 dans la Ville de Kigali


pour la religion catholique (116), adventiste (102), musulmane (112) et surtout pour
les adeptes de la religion traditionnelle/animiste (168) ainsi que pour les sans religion
(195). Le rapport de masculinité dépasse 100 dans huit autres provinces pour la
religion musulmane (avec un maximum de 125,8 à Gikongoro). Le rapport de
masculinité est également supérieur à 100 dans neuf provinces sur douze pour la
religion traditionnelle (108,6 à Byumba 222,2 à Kibungo). Les sans religion sont
majoritairement de sexe masculin dans toutes les provinces de même que les
témoins de Jéhovah à Cyangugu.

2.7. Evolution aux différents recensements

Le tableau 2.8. ci-après montre les proportions des différentes religions aux
recensements de 1978, 1991 et 2002.

22
Tableau 2.8 : Répartition proportionnelle de la population résidante par religion
en 1978, 1991 et 2002

Date de recensement
Religion
1978 1991 2002
Catholique 51,7 62,6 49,8
Protestante 15,2 18,8 27,3
Adventiste 6,3 8,4 12,3
9
Témoins de Jéhovah * - 0,5
Autre Chrétien 0,01 - 4
Musulman 0,8 1,2 1,8
Traditionnelle/Animiste 9,4 1,1 0,1
7
Autre religion 0,03 1,2 0,6
8
Sans religion 15 6,8 3,7
Sources :
- République Rwandaise, Présidence de la République, Bureau National de Recensement
(1984).
- République Rwandaise, Ministère du Plan, Commission Nationale de Recensement, Service
National de Recensement (1994).

On remarque que la religion catholique, qui avait connu une augmentation d’adeptes
entre 1978 et 1991, en a perdu dans la période inter censitaire 1991 – 2002
(différence de 13 points de pourcentage). De 51,7% au recensement de 1978, les
catholiques sont passés à 62,6% en 1991 et à 49,8% en 2002. Cette réduction
s’observe au niveau de toutes les provinces, dans des proportions diverses. Dans la
période intercensitaire 1978-1991, l’environnement socio-politique était très favorable
à la religion catholique, ce qui expliquerait l’intensité des conversions à cette religion.
Après 1994, on a observé une multiplication de nouvelles confessions qui se
réclament d’essence chrétienne, importées pour la plupart de l’extérieur, ce qui se
traduit notamment par les 4% d’«autre chrétien ». Ces confessions semblent attirer
de plus en plus de monde, surtout les jeunes. Il apparaît également qu’aujourd’hui, il
n’y a pas de confession politiquement privilégiée par rapport à d’autres.
Le nombre des adeptes des religions protestante et adventiste a augmenté
progressivement depuis 1978 et 1991, probablement au dépens de la religion
catholique. La proportion des musulmans s’est multipliée par deux par rapport au
recensement de 1978 tandis que celle de ceux qui se déclarent de religion
traditionnelle/animiste a fortement diminué : de 9,4% en 1978, ils ne représentent
plus que 0,1% en 2002.

2.8. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et l’instruction

Dans le contexte décrit ci-avant à propos de la religion, il a été signalé que


l’alphabétisation et l’instruction, ont été introduites et développées parallèlement à
l’implantation des religions dans le pays par les missionnaires. Il faut voir ce qu’il en
est de la relation religion – instruction plus de cent ans après l’introduction de
l’évangélisation ou de l’implantation des religions importées au Rwanda.

7
Au recensement de 1978, lors de l’analyse « autre et non déterminé » ont été mis ensemble
8
Au recensement de 1978, lors de l’analyse « sans religion et traditionnelle » ont été mis ensemble
9
En 1978, les Témoins de Jéhovah sont inclus dans les Protestants

23
2.8.1. Religion et degré d’alphabétisation

Comme le montrent le tableau 2.9. et la figure 2.4 ci-après, des proportions


inférieures à la moyenne nationale de la population de 15 ans et plus qui sait lire et
écrire au moins une langue (60%) sont relevées chez les adeptes de la catégorie
« autre religion» (58,6%), chez les protestants (55,5%) et surtout chez les sans
religion (29,7%) et les traditionnels/animistes (17,7%). Les témoins de Jéhovah et les
musulmans ont les proportions les plus élevées d’adeptes lettrés (respectivement
81% et 75%). Ainsi, au total, c’est chez les témoins de Jéhovah et les musulmans
que l’on recense le moins d’analphabètes. Plus loin, on verra que les adeptes de ces
deux religions comptent parmi les plus instruits du pays. La raison est que ces deux
religions recrutent plus en ville qu’en milieu rural (voir tableau 2.4.). En termes
d’effectifs, c’est chez les catholiques et les protestants qu’on rencontre le plus grand
nombre de personnes lettrées. Cela témoigne du poids de la contribution de ces
deux religions à l’instruction de la population au Rwanda.

Tableau 2.9 : Répartition proportionnelle des adeptes des religions âgés de 15 ans et plus
selon le statut d'alphabétisation

Sait lire et écrire Sait lire seulement Ne sait ni lire ni écrire


% par Religion

% par Religion

% par Religion
% par statut

% par statut

% par statut
Religion

Total 100,0 60,0 100,0 4,4 100,0 35,6


Catholique 53,3 63,1 47,4 4,1 46,8 32,8
Protestante 25,1 55,5 28,7 4,6 30,4 39,9
Adventiste 12,6 61,5 14,7 5,3 11,4 33,2
Témoins de Jéhovah 0,6 81,2 0,4 3,5 0,2 15,2
Autre chrétien 4,1 61,2 4,2 4,6 3,9 34,3
Musulman 2,3 74,9 1,2 2,8 1,1 22,3
Traditionnelle/Animiste 0,0 17,7 0,1 2,9 0,2 79,4
Autre 0,6 58,6 0,6 4,4 0,6 37,0
Sans religion 1,4 29,7 2,8 4,2 5,4 66,0

24
Figure 2.4 : Répartition proportionnelle des adeptes des religions âgés de 15 ans et plus par
religion selon le statut d’alphabétisation

90
Proportions (en%) des adeptes

80
70
60
50
40
30
20
10
0
Adventiste

Traditionnelle
Témoins de
Protestant
Catholique

Sans religion
Musulman
chrétienne

Autre
Jéhovah

Autre

Lire/Ecrire Lire seulement Ni lire ni écrire

Si on examine le degré d’alphabétisation des adeptes des religions par rapport au


sexe et au milieu, on trouve que, à l’instar de la population résidante totale les
femmes sont moins alphabétisées que les hommes, dans toutes les religions
(tableau n°A.1 en annexe). En corollaire, il y a beaucoup plus de femmes
analphabètes et cela, quel que soit le milieu de résidence. Cependant, à l’instar de la
population prise globalement, le milieu urbain compte des proportions beaucoup plus
élevées de personnes alphabétisées (hommes et femmes) dans les différentes
religions.

2.8.2. Religion et niveau d’instruction atteint

Dans l’ensemble du pays, 43% de la population résidante non scolaire de 6 ans et


plus n’a aucun niveau d’instruction. L’examen des données sur l’instruction des
adhérents aux différentes religions montre une certaine disparité entre les
confessions religieuses. Le tableau 2.10 et le graphique 2.5. ci-dessous le montrent
clairement : une proportion très importante d’adeptes de la religion
traditionnelle/animiste se classe dans cette catégorie (80%), suivis des sans religion
(69%) ainsi que des adeptes de la religion protestante (47,1%), « autre religion »
avec 45,8% et autre religion chrétienne (43,7%).

Trois religions comptent une proportion d’adeptes supérieure à la moyenne nationale


de personnes résidantes ayant atteint le niveau primaire (50,8%). Il s’agit des
témoins de Jéhovah (56,4%), des catholiques (54,1%), des musulmans (52%) et des
adventistes (51,9%). Les autres se situent en dessous de la moyenne nationale.

25
La religion musulmane et les témoins de Jéhovah comptent une proportion plus
importante de leurs adeptes ayant atteint le niveau secondaire (respectivement 16%
et 15% contre une moyenne nationale de 5,8%).

Les témoins de Jéhovah (0,9), les musulmans (0,9%) et les adeptes de la catégorie
« autre religion » (1,1%) ont les plus grandes proportions de personnes ayant atteint
le niveau supérieur. Les adeptes des catégories de religions restantes avoisinent ou
sont en dessous de la moyenne nationale qui est de 0,4%.
Tableau 2.10 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par religion selon le niveau d'instruction

Pourcentage par religion et par niveau d’instruction


Sans niveau Primaire Secondaire Supérieure
% par religion

% par religion

% par religion

% par religion
% par niveau

% par niveau

% par niveau

% par niveau
d’instruction

d’instruction

d’instruction

d’instruction
Religion

Total 100,0 43,0 100,0 50,8 100,0 5,8 100,0 0,4


Catholique 45,9 39,4 52,6 54,1 52,5 6,0 57,5 0,5
Protestante 30,2 47,1 26,0 47,5 24,0 5,1 21,8 0,3
Adventiste 11,9 42,2 12,4 51,9 11,9 5,6 8,5 0,3
Témoins de Jéhovah 0,3 26,8 0,5 56,4 1,1 16,0 0,9 0,9
Autre chrétien 4,1 43,7 3,9 49,1 4,7 6,7 4,8 0,5
Musulman 1,3 32,1 1,8 52,0 4,0 15,0 3,4 0,9
Traditionnelle/Animiste 0,2 80,0 0,0 17,6 0,0 2,1 0,1 0,3
Autre 0,6 45,8 0,5 46,3 0,7 6,9 1,2 1,1
Sans religion 5,6 69,0 2,3 28,8 1,0 1,9 1,8 0,3

26
Figure 2.5 : Proportions (en%) de la population résidante non scolaire âgée de 6 ans et plus par
niveau d'instruction selon la religion

90
Proportions (en%) de la population

80

70

60
non-scolaire

50

40

30

20

10

Musulman
Catholique

Adventiste

chrétienne
Protestant

Témoins de

sans religion
Traditionnelle

Autre
Jéhovah

Autre

Sans niveau Primaire Secondaire Supérieur

Comme relevé plus haut, le graphique 2.6 montre que l’importance de la religion
considérée est remarquable à chaque niveau d’instruction. Autrement dit, on recense
beaucoup plus de catholiques aux différents niveaux, ensuite les protestants, les
adventistes, etc. ; ordre correspondant au classement par ordre d’importance
numérique.

27
Figure 2.6 : Répartition proportionnelle de la population non scolaire âgée de 6 ans et plus
par religion selon le niveau d'instruction

60
Proportions (en %) de la population

Sans niveau Primaire Secondaire Supérieur

50

40

30

20

10

0
Adventiste

Témoins de

Traditionnelle
Protestant

chrétienne
Catholique

sans religion
Musulman

Autre
Jéhovah

Autre

Religions

Par rapport au milieu de résidence, les données montrent que, comme on devait s’y
attendre, pour toutes les religions, il y a moins de personnes sans niveau
d’instruction en milieu urbain qu’en milieu rural.
Par contre, ceux qui ont atteint le primaire sont plus nombreux en milieu rural chez
les catholiques, les témoins de Jéhovah et chez les musulmans. Les sans religion et
les traditionnels/animistes de niveau primaire sont plus nombreux en ville qu’à la
campagne.

Les adeptes des différentes religions ayant atteint le secondaire et le supérieur


résident beaucoup plus en milieu urbain que dans le rural (tableau n°02 en annexe).

Examinés par rapport à la variable sexe, les adeptes des diverses religions de sexe
féminin sont plus nombreux à n’avoir aucun niveau d’instruction, reflétant ainsi la
situation générale des disparités entre sexes relevées ailleurs au niveau de
l’éducation. Ces mêmes disparités sont remarquées aux niveaux d’instruction
secondaire et supérieur où les proportions des femmes sont plus faibles que celles
des hommes ayant atteint ces niveaux. Les disparités entre hommes et femmes en
matière d’instruction sont plus prononcées chez les adeptes de la religion
musulmane, les traditionnels/animistes et les sans religion.

28
2.9. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et l’activité
économique

2.9.1. Religion et statut dans l’activité

Tableau 2.11 : Proportions (en%) de la population résidante âgée de 6 ans et plus par religion
selon le statut dans l'activité

Elève/ Etudiant
du 1er emploi

Aucun travail
Population

Population
Recherche

Personne
Religion Chômeur

au foyer

inactive
Retraité
Occupé

Rentier
active
Total 55,9 0,3 0,2 56,4 12,6 26,3 1,2 0,5 3,0 43,6
Catholique 56,2 0,2 0,2 56,7 11,8 26,9 1,3 0,5 2,8 43,3
Protestante 56,4 0,2 0,2 56,8 13,7 25,2 1,0 0,5 2,8 43,2
Adventiste 55,5 0,2 0,2 56,0 12,1 27,1 1,0 0,5 3,3 44,0
Témoins de Jéhovah 52,2 0,7 0,6 53,5 10,4 31,6 0,7 0,5 3,3 46,5
Autre chrétien 55,7 0,4 0,3 56,4 12,4 26,7 0,7 0,5 3,3 43,6
Musulman 47,2 1,2 0,8 49,3 11,3 31,3 0,9 0,8 6,3 50,7
Traditionnelle/Animiste 66,9 0,2 0,0 67,1 6,3 7,4 9,4 3,7 6,0 32,9
Autre 57,0 0,3 0,3 57,6 12,1 24,6 1,0 0,6 4,2 42,4
Sans religion 53,6 0,2 0,1 54,0 16,9 20,6 2,0 0,8 5,7 46,0

Figure 2.7 : Proportions (en %) de la population âgée de 6 ans et plus par religion selon la
situation dans l'activité

Sans religion Inactive


Active
Autre

Traditionnelle

Musulman

Autre chrétienne

Témoins de Jéhovah

Adventiste

Protestant

Catholique

0 10 20 30 40 50 60 70 80
Proportions (en %) de la population

Le tableau 2.11. et la figure 2.7 montrent qu’au niveau national, les adeptes de la
religion musulmane (49,3%), les témoins de Jéhovah (53,5%), les sans religion
(54%) et les adventistes (56%) se situent en deçà de la proportion moyenne de la
population active qui est de 56,4%. Par conséquent, elles comptent beaucoup plus

29
d’adeptes inactifs que pour les autres religions. Les traditionnels/animistes ont la plus
forte proportion d’actifs. Ils sont en effet les plus âgés (comme relevé plus haut) et
sont surtout les plus occupé dans la branche agriculture (laquelle compte
théoriquement le moins de chômeurs ou de personnes en recherche de premier
emploi).
Il faut noter que pour toutes les religions la majorité des inactifs pour toutes les
religions sont constitués d’élèves/étudiants, suivis des personnes au foyer.
Tableau 2.12 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires âgée de
6 ans et plus par religion selon la situation dans l'activité économique et le sexe

Population active Population inactive


Religion
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Total 54,9 57,6 56,4 45,1 42,4 43,6
Catholique 55,2 58,0 56,7 44,8 42,0 43,3
Protestante 54,5 58,6 56,8 45,5 41,4 43,2
Adventiste 54,0 57,5 56,0 46,0 42,5 44,0
Témoins de Jéhovah 53,5 53,6 53,5 46,5 46,4 46,5
Autre religion chrétienne 54,4 57,8 56,4 45,6 42,2 43,6
Musulman 54,9 43,3 49,3 45,1 56,7 50,7
Traditionnelle/animiste 68,7 65,3 67,1 31,3 34,7 32,9
Autre 56,3 58,6 57,6 43,7 41,4 42,4
Sans religion 57,1 48,7 54,0 42,9 51,3 46,0

La population féminine répartie par religion est dans l’ensemble légèrement plus
active que la population masculine, exception faite des adeptes féminins de la
religion musulmane, des traditionnelles/animistes et des sans religion (tableau 2.12).
Cela est probablement le reflet de la forte présence féminine dans la branche
agriculture, comme souligné plus bas.
Tableau 2.13 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires âgée de
6 ans et plus par religion selon le milieu de résidence et la situation dans
l'activité économique

Urbain Rural Ensemble


Population

Population

Population

Population

Population

Population

Religion
inactive

inactive

inactive
active

active

active
Total

Total

Total

Total 51,4 48,6 100,0 57,3 42,7 100,0 56,4 43,6 100,0
Catholique 52,6 47,4 100,0 57,4 42,6 100,0 56,7 43,3 100,0
Protestante 51,5 48,5 100,0 57,6 42,4 100,0 56,8 43,2 100,0
Adventiste 51,4 48,6 100,0 56,9 43,1 100,0 56,0 44,0 100,0
Témoins de Jéhovah 44,3 55,7 100,0 57,7 42,3 100,0 53,5 46,5 100,0
Autre religion chrétienne 49,0 51,0 100,0 58,0 42,0 100,0 56,4 43,6 100,0
Musulman 43,1 56,9 100,0 58,5 41,5 100,0 49,3 50,7 100,0
Traditionnelle/animiste 64,0 36,0 100,0 67,4 32,6 100,0 67,1 32,9 100,0
Autre 50,1 49,9 100,0 59,5 40,5 100,0 57,6 42,4 100,0
Sans religion 54,9 45,1 100,0 53,8 46,2 100,0 54,0 46,0 100,0

Par rapport au milieu de résidence, les données montrent que, comme pour la
population résidante globale et l’activité, la population répartie par religion est plus

30
active en milieu rural qu’en milieu urbain. Ceci est le reflet du poids du secteur
primaire (agriculture) dans l’économie du pays. L’inactivité est plus accentuée chez
les adeptes urbains de la religion musulmane, les Témoins de Jéhovah, ceux des
catégories « Autre chrétien » et « Autre religion ». Les proportions d’actifs pour ces
religions se situent en dessous de la moyenne urbaine qui s’élève à 51,4%. Il s’agit,
en fait pour certaines, des catégories de religions prédominantes en milieu urbain où
l’agriculture est moins pratiquée.
En milieu rural, seuls les sans religion et les adventistes se situent en dessous de la
moyenne rurale dans l’activité qui est de 57,3%. Pour les sans religion, les raisons de
leur faible proportion d’actifs pourraient être liées à leur jeune âge, comme relevé
plus haut.

2.9.2 Religion et branche d’activité

A l’instar de la population résidante totale active occupée, les adeptes des différentes
religions recensées sont concentrés dans l’agriculture et les branches connexes, et
ce quel que soit le milieu de résidence. La situation pour l’ensemble du pays est mise
en évidence dans le tableau 2.12. Les proportions des musulmans, des témoins de
Jéhovah et des adeptes d’ « autre religion » sont néanmoins inférieures à la
moyenne de la population répartie par religion dans cette branche. En effet,
l’agriculture occupe 74% des témoins de Jéhovah et 53% des musulmans contre
87% de la population dans l’ensemble.

Par contre, les proportions des musulmans sont relativement élevées dans le
commerce, dans les autres services, dans le transport et communication puis dans
les activités de fabrication. Les témoins de Jéhovah sont également
proportionnellement nombreux dans la branche des services, de l’administration
publique/défense et du commerce/entretien (6,3%, 5,4% et 5,1% respectivement).

31
Tableau 2.14 : Proportions (en%) de la population active occupée des ménages ordinaires âgée de
6 ans et plus par sexe et branche d'activité selon la religion

Traditionnelle
Autre religion

Sans religion
Témoins de
Protestante
Catholique

Adventiste

chrétienne

Musulman

/animiste
Sexe / Branche d'activité

Jéhovah

Autre

Total
Ensemble
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Agriculture, pêche, chasse et Sylvic. 88,4 88,8 87,7 74,4 86,3 54,2 94,1 85,0 87,2 87,7
Industries extractives 0,2 0,1 0,1 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2 0,4 0,2
Activités de fabrication 1,2 1,2 1,2 3,4 1,4 3,7 1,0 1,5 2,5 1,3
Production et distrib. d'électric. et eau 0,1 0,1 0,1 0,3 0,1 0,3 0,1 0,1 0,0 0,1
Construction 1,3 1,1 1,2 3,0 1,3 2,5 0,4 1,2 1,1 1,3
Commerce /Entretien 2,2 2,3 2,9 5,1 3,1 16,7 0,9 3,5 2,2 2,6
Hôtels et Restaurants 0,2 0,2 0,2 0,4 0,3 1,0 0,1 0,2 0,2 0,2
Transport et communication 0,8 0,7 0,8 1,4 0,8 8,4 0,3 0,9 1,2 0,9
Activités financières 0,1 0,1 0,0 0,2 0,1 0,2 0,0 0,0 0,0 0,1
Immobilier/location 0,3 0,2 0,2 0,6 0,3 0,6 0,2 0,3 0,2 0,3
Administration/Défense 0,8 0,6 0,6 1,1 0,9 2,1 0,6 0,9 0,6 0,8
Autres services 4,5 4,6 4,9 9,9 5,4 10,1 2,0 6,1 4,3 4,7
Masculin
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Agriculture, pêche, chasse et Sylvic. 81,9 82,9 81,2 63,7 79,3 42,6 91,4 77,3 84,0 81,2
Industries extractives 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,5 0,2
Activités de fabrication 2,0 2,1 2,0 5,3 2,4 5,0 1,6 2,5 2,8 2,2
Production et distrib. d'électric. et eau 0,2 0,1 0,1 0,7 0,2 0,6 0,1 0,2 0,1 0,1
Construction 2,8 2,6 2,7 6,4 3,0 4,2 0,8 2,8 1,6 2,7
Commerce /Entretien 3,3 3,3 4,4 5,8 4,1 17,1 1,6 4,7 2,7 3,7
Hôtels et Restaurants 0,3 0,2 0,3 0,4 0,3 1,0 0,2 0,3 0,2 0,3
Transport et communication 1,7 1,5 1,8 2,9 1,8 14,5 0,5 1,9 1,7 1,9
Activités financières 0,1 0,1 0,1 0,3 0,1 0,2 0,0 0,1 0,0 0,1
Immobilier/location 0,5 0,4 0,3 1,0 0,5 0,8 0,4 0,6 0,3 0,4
Administration/Défense 1,4 1,2 1,2 1,6 1,6 3,1 0,9 1,7 0,8 1,4
Autres services 5,6 5,5 5,8 11,7 6,6 10,6 2,2 7,7 5,1 5,7
Féminin
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Agriculture, pêche, chasse et Sylvic. 93,8 93,1 92,6 83,2 91,1 69,7 97,4 90,7 93,4 93,0
Industries extractives 0,1 0,1 0,1 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,1
Activités de fabrication 0,4 0,6 0,6 1,9 0,7 1,9 0,3 0,8 2,0 0,6
Production et distrib. d'électric. et eau 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Construction 0,1 0,1 0,1 0,2 0,1 0,2 0,0 0,1 0,1 0,1
Commerce /Entretien 1,3 1,7 1,7 4,6 2,5 16,1 0,1 2,6 1,1 1,7
Hôtels et Restaurants 0,1 0,1 0,1 0,4 0,2 0,9 0,0 0,1 0,1 0,1
Transport et communication 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,4 0,0 0,1 0,1 0,1
Activités financières 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0
Immobilier/location 0,1 0,1 0,1 0,3 0,1 0,3 0,1 0,1 0,1 0,1
Administration/Défense 0,3 0,2 0,2 0,7 0,4 0,7 0,2 0,4 0,1 0,3
Autres services 3,6 3,9 4,3 8,3 4,6 9,5 1,8 4,9 2,8 3,9

32
Examinées par rapport à la variable sexe, les données ne montrent pas de
différenciation particulière. Les femmes de toutes les religions prédominent dans
l’agriculture et sont moins nombreuses que les hommes dans les autres branches
d’activité.

2.10. Caractéristiques de la population par rapport à la religion et la


polygamie

La religion et la polygamie sont présentées d’une part, d’un point de vue des
hommes engagés dans les unions polygamiques et, d’autre part, de celui des
femmes vivant dans de telles unions. Comme on le lit dans le tableau 2.15 ci-
dessous, la proportion de la population masculine vivant en union polygamique
s’élève à 4,7% au niveau de tout le pays. La proportion de femmes en union
polygamique est, dans l’ensemble, de 9,4%. La plus forte proportion tant d’hommes
que de femmes en union polygamique est observée chez les traditionnels/animistes
(respectivement 19,4% et 27,3%), suivi des sans religion (10,6% pour les hommes et
21,2% pour les femmes). Les musulmans viennent en 3 ème position avec 6,1%
d’hommes polygames. Du côté des femmes, ce sont les protestantes qui viennent en
3ème place (11,7%). Les musulmanes ne se placent qu’en 5 ème position après les
adeptes de la catégorie « autre religion » (11,2%). Du côté des hommes encore, on
note que les adhérents aux « autres religions » (5,9%) et les protestants (5,5%)
présentent des proportions supérieures à la moyenne de la population masculine
vivant en union polygamique (4,7%). Chez les femmes, les « autres chrétiens »
(10,2%) et les adventistes (10,0%) affichent également des proportions supérieures à
la moyenne (9,4%).
Tableau 2.15 : Répartition proportionnelle des hommes et des femmes vivant en union polygamique
au sein des ménages ordinaires âgés de 12 ans et plus par religion

Religion Hommes Femmes


Total 4,7 9,4
Catholique 3,7 7,3
Protestante 5,5 11,7
Adventiste 4,7 10,0
Témoins de Jéhovah 2,1 4,2
Autre chrétien 4,7 10,2
Musulman 6,1 10,6
Traditionnelle/Animiste 19,4 27,3
Autre 5,9 11,2
Sans religion 10,6 21,2

Les hommes et les femmes en union polygamique comptent des effectifs directement
proportionnels au poids de chaque religion au niveau national et dans chaque milieu
de résidence. Ainsi, les adhérents aux religions chrétiennes enregistrent de loin le
plus grand effectif de la population masculine (et féminine) en union polygamique.

Les femmes en union polygamique sont plus nombreuses que les hommes
polygames simplement parce que un homme peut être marié simultanément à
plusieurs femmes, l’inverse n’étant pas vrai.

33
Par rapport au milieu de résidence, on relève plus d’hommes et de femmes en union
polygamique en milieu rural qu’en milieu urbain pour toutes les religions.

L’on sait que, malgré les restrictions imposées par la loi en matière de polygamie,
l’Islam tolère les unions polygamiques. Toutefois, l’on se rend compte que ses
adeptes ne sont pas proportionnellement plus polygames que les autres. Les
adhérents à la Religion « traditionnelle/ animiste » et les « sans religion » semblent
moins liés par l’ordre légal en cette matière. En effet, presque un homme
traditionnel/animiste sur cinq est polygame tandis que près d’une femme sur trois de
religion traditionnelle/animiste est en union polygamique. Les proportions sont de un
homme sur dix et de plus d’une femme sur cinq chez les « sans religion ». Sur le
plan religieux, l’on pourrait dire que ces groupes n’éprouvent aucune contrainte liée à
leur foi au moment de la constitution de leurs unions de n ième rang.

Le cas du niveau de polygamie au sein des religions chrétiennes est autrement plus
frappant. Il démontre que certaines personnes jugent, comme ailleurs en Afrique, que
religion chrétienne et polygamie ne sont pas incompatibles. Pour dire qu’il y a loin de
l’adhésion religieuse à la conviction profonde chez certains fidèles.

Conclusion sur la situation religieuse en 2002

En 2002, les religions chrétiennes restent prédominantes au Rwanda ; elles


regroupent 93% de la population résidante avec une majorité de catholiques. Au
dernier recensement de 1991, les religions chrétiennes totalisaient 90% de la
population résidante. Leur proportion s’est accrue au dépens des sans religion qui
sont passés de 6,8% en 1991 à 3,6% en 2002. On remarque aussi l’émergence de
diverses autres confessions chrétiennes qui regroupent 4% de la population. La
proportion des adeptes de la religion musulmane a augmenté, passant de 1,2% au
recensement de 1991 à 1,8% en 2002.

Celle des catholiques a sensiblement diminué, passant de 63% en 1991 à près de


50% en 2002 et ce, au profit des autres religions chrétiennes. La religion catholique
continue néanmoins de compter le plus d’adeptes dans le pays. Mais dans les
provinces de Gisenyi, Kibuye et surtout Cyangugu ainsi que Gikongoro, c’est la
religion protestante qui prédomine. A Kibuye, en plus des adeptes de la religion
protestante, plus d’un cinquième de la population résidante appartient à la religion
adventiste. Cette province compte la plus faible proportion de catholiques (29,7%).
On se référera ici aux premières années des implantations religieuses et aux facteurs
géographiques à la base de celles-ci.

La grande majorité des adeptes de ces différentes religions résident en milieu


rural (plus de 80%); exception faite des Témoins de Jéhovah dont près de 40%
d’adeptes sont enregistrés en milieu urbain et surtout les musulmans dont près de
60% résident dans les villes. Cela transparaît aussi dans les activités menées par les
adeptes de ces deux religions; ils sont plus présents dans le commerce, le transport
et les autres services, et proportionnellement moins dans la branche agriculture.

Les témoins de Jéhovah et les musulmans comptent les proportions les plus élevées
d’adeptes alphabétisés et ayant atteint le niveau d’enseignement secondaire. Cela

34
pourrait être lié au fait qu’ils résident principalement en milieu urbain où le niveau
d’éducation est plus élevé qu’en milieu rural.

Dans toutes les religions les femmes sont moins instruites que les hommes mais les
différences sont particulièrement élevées chez les traditionnels/animistes. Les
caractéristiques socioculturelles des femmes adeptes de ces religions semblent
indiquer que dans l’ensemble elles sont proportionnellement moins favorisées que
les femmes adhérant à d’autres religions.

Les traditionnels/animistes et les sans religion contractent plus fréquemment des


unions polygames. En milieu urbain, les musulmans viennent après ces deux
catégories de religion pour les proportions élevées de personnes (hommes et
femmes) en situation de polygamie. Les autres religions comptent aussi des adeptes
en union polygamique et en termes d’effectifs, on en dénombre plus chez les
religions les plus dominantes, lesquelles sont exclusivement des religions
chrétiennes (catholiques, protestantes, adventistes…). Autrement dit, une bonne
proportion de la population chrétienne est visiblement en désaccord avec les
dispositions légales mais aussi avec les normes de leur religion en matière de
mariage.

35
Chapitre 3. CARACTÉRISTIQUES DE LA POPULATION PAR RAPPORT AUX
LANGUES PARLÉES

Introduction

La question posée en rapport avec les langues lors du RGPH 2002 visait à identifier
les différentes langues parlées par la population rwandaise ainsi que par les
étrangers résidant au Rwanda, dans quelles proportions et par quelles catégories de
gens elles sont utilisées.

En dehors de la modalité « muet », quatre possibilités de réponses étaient prévues :


parler le kinyarwanda, le français, l’anglais ou une autre langue seule ou alors une
combinaison avec une ou plusieurs de ces langues. Au cours de cette analyse, les
résultats donnés par cette question vont être corrélés avec ceux d’autres questions
du recensement notamment celles relatives au milieu de résidence, à l‘instruction, à
l’activité économique, etc. les données ainsi obtenues seront utilisées dans la
planification de la communication pour le développement économique, social et
culturel dans lequel interviennent les langues.

Lors de la collecte des données, l’agent recenseur enregistrait la langue ou les


langues parlées par chacun des membres adultes du ménage. Pour les enfants de
moins de deux ans, la langue retenue était celle de leurs parents quand ces derniers
parlaient la même langue ; sinon, l’agent recenseur enregistrait celle de la mère de
l’enfant.

Les résultats qui vont être présentés ci-après concernent donc les quatre principales
langues parlées dans le pays que sont le kinyarwanda (langue nationale), le français
et l’anglais (langues officielles en plus du kinyarwanda) et le kiswahili.

3.1. Evaluation de la qualité des données recueillies

Les données recueillies sur les langues n’accusent pas d’anomalie apparente. Les
« non déterminés » sont en nombre négligeable (0,3%) et l’on en tiendra pas compte
dans le calcul des indicateurs.

3.2. Répartition de la population totale par langue parlée

Le tableau 3.1. ci-dessous donne un résumé montrant la distribution des effectifs


totaux de la population parlant chacune des principales langues recensées selon le
milieu de résidence et le sexe.

Tableau 3.1 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires parlant


chacune des langues par langue parlée selon le milieu de résidence et le sexe

Langue Urbain Rural Total


parlée Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Total 609 975 639 469 1 249 444 3 114 051 3 600 314 6 714 364 3 724 025 4 239 783 7 963 809
Kinyarwanda 598 901 630 275 1 229 176 3 099 582 3 585 452 6 685 034 3 698 483 4 215 727 7 914 210
Français 83 003 69 946 152 949 87 043 67 296 154 339 170 046 137 242 307 288
Anglais 44 100 30 463 74 563 44 069 32 900 76 969 88 169 63 363 151 532
Swahili 89 001 63 056 152 057 54 398 30 169 84 567 143 399 93 225 236 624

36
Sur base du tableau 3.1, les proportions calculées en mettant en rapport les effectifs
par langue et la population totale indiquent que la presque totalité de la population
résidante en 2002 parle le kinyarwanda, soit 99,7%. Le français, l’anglais et le
kiswahili sont parlés respectivement par 3,9%, 1,9% et 3% de la population
résidante.

3.3. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées et le


sexe

Le tableau 3.2. met en relief les disparités entre les hommes et les femmes en ce qui
concerne les langues parlées, surtout celles apprises en dehors du milieu familial.

Tableau 3.2 : Rapports de masculinité pour la population parlant chacune des langues

Langue parlée % Hommes parlant % Femmes parlant Rapport de masculinité


Kinyarwanda 99,3 99,4 99,9
Français 4,6 3,2 143,8
Anglais 2,4 1,5 160
Swahili 3,9 2,2 177,3

Le kinyarwanda, langue maternelle des Rwandais, est parlé autant par la majorité de
la population de sexe masculin que par celle de sexe féminin. Mais pour les langues
étrangères, les hommes sont de loin plus nombreux que les femmes à parler ces
langues. L’écart est plus élevé pour l’anglais et le kiswahili, comparé au français. Ce
phénomène est à mettre en rapport avec les différences entre les sexes en ce qui
concerne notamment le niveau d’instruction, les migrations et l’urbanisation.

3.4. Caractéristiques de la population résidante par rapport aux langues


parlées et l’âge

Le tableau 3.3. montre que le kinyarwanda est parlé par 99,4% de la population
résidante, tous âges confondus. Pour les langues étrangères, c’est à partir du groupe
d’âge 10-19 ans que l’on commence à observer une proportion de locuteurs un peu
plus élevée que la moyenne nationale de ces différentes langues. Comme on le
soulignera plus loin, parler une langue étrangère est en général étroitement lié à la
scolarisation et cet âge est celui où l’on accède à un niveau d’enseignement suffisant
pour avoir assimilé à un certain degré une langue étrangère.

37
Tableau 3.3 : Répartition proportionnelle de la population résidante parlant chacune des langues
par milieu de résidence selon les groupes d'âges décennaux

Groupes d’âges décennaux


Milieu/Langues 00-09 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79 80 et+ Total
Ensemble
Kinyarwanda 99,2 99,5 99,4 99,4 99,5 99,5 99,6 99,6 99,5 99,4
Français 0,4 4,1 8,2 7,2 4,5 3,6 2,7 0,8 0,7 3,9
Anglais 0,2 2,1 4,6 3,3 1,7 1,2 0,8 0,2 0,3 1,9
Swahili 0,7 1,9 5,5 6,4 4,9 4,6 4,4 3,5 3,2 3,0
Urbain
Kinyarwanda 97,9 98,7 98,5 98,3 98,5 98,5 98,8 99,1 98,8 98,4
Français 1,9 11,5 19,7 23,3 18,4 14,2 10,6 3,0 3,0 12,2
Anglais 0,7 4,8 11,0 12,0 8,2 5,8 3,6 0,9 1,1 6,0
Swahili 3,7 8,8 17,7 23,4 20,6 18,5 16,7 11,9 10,6 12,2
Rural
Kinyarwanda 99,4 99,6 99,6 99,7 99,7 99,7 99,7 99,7 99,6 99,6
Français 0,2 2,8 5,3 3,7 2,3 2,0 1,6 0,5 0,4 2,3
Anglais 0,1 1,6 3,0 1,3 0,6 0,5 0,4 0,1 0,2 1,1
Swahili 0,2 0,7 2,3 2,7 2,4 2,5 2,6 2,4 2,2 1,3

C’est dans les groupes d’âge 20-29 et 30-39 que l’on observe le maximum de
locuteurs des différentes langues étrangères. Dans le groupe d’âge décennal 40-49
ans, on trouve encore une bonne proportion du français et du kiswahili, supérieure à
la moyenne nationale pour ces deux langues. Près d’un tiers des locuteurs de
l’anglais sont dans le groupe d’âge 10-19 et 40% dans le groupe 20-29 ans. Cela est
à la fois le reflet des effets de la scolarisation récente et du rapatriement des
personnes parlant l’anglais.

Le kiswahili est davantage parlé par des personnes âgées ; ainsi pour le groupe
d’âge 60-69, on enregistre une proportion plus élevée de locuteurs que la moyenne
nationale (4,4% contre 3%). La moyenne d’âge des locuteurs du kiswahili est de 30
ans et la médiane s’élève à 28,2 ans. Le tableau suivant rend davantage compte de
ces différences d’âge par milieu et selon le sexe.

38
Tableau 3.4 : Répartition de la population des ménages ordinaires parlant chacune des
langues par langue parlée et milieu de résidence selon l’âge moyen/médian et
le sexe

Age moyen Age médian


Milieu/Langues
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Ensemble
Kinyarwanda 19,8 21,8 20,9 16,0 17,8 16,9
Français 26,3 24,3 26,6 24,1 22,6 24,3
Anglais 26,5 22,7 24,9 24,8 21,6 23,2
Swahili 31,9 27,2 30,0 30,2 25,2 28,2
Urbain
Kinyarwanda 20,4 21,2 20,8 18,5 18,5 18,5
Français 28,6 25,1 27,0 27,4 23,7 25,5
Anglais 28,8 24,4 27,0 28,0 23,4 25,9
Swahili 29,4 26,1 28,1 28,5 24,4 27,0
Rural
Kinyarwanda 19,7 21,9 20,9 15,5 17,7 16,6
Français 27,3 23,5 25,6 24,1 21,6 22,8
Anglais 24,3 21,2 22,9 22,2 20,2 21,2
Swahili 35,5 29,4 33,4 32,7 26,6 30,7

Le tableau 3.4. montre que les locuteurs du kinyarwanda sont jeunes et présentent la
même structure d’âge que la population résidante dans son ensemble. A l’opposé,
ceux qui parlent les langues étrangères sont plus âgés, les hommes plus que les
femmes, quel que soit le milieu de résidence. C’est l’influence de la scolarisation et
de la migration qui entrent en jeu comme il a été déjà signalé.

Aussi, l’examen des proportions relatives à l’âge des personnes parlant chacune des
langues par rapport à la variable sexe montre une fois de plus que les femmes sont
moins nombreuses que les hommes à parler les langues étrangères aux différents
âges.

Le milieu d’habitat influence de façon significative, le nombre et la proportion des


locuteurs des langues étrangères. Ainsi, on constate que la proportion des locuteurs
du kinyarwanda en milieu urbain est légèrement inférieure à celle de l’ensemble du
pays et du milieu rural. La tendance à la concentration dans les âges respectifs
relevés plus haut pour l’ensemble du pays est observée dans les différents milieux
de résidence. On sait par ailleurs qu’il y a plus de personnes qui parlent les langues
étrangères en milieu urbain qu’en milieu rural (à tous les âges).

3.5. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées


et le milieu de résidence

Le tableau 3.5 met en évidence l’écart observé entre les proportions des locuteurs
des langues étrangères en milieu urbain et rural. D’après ce tableau, 12,2% de la
population urbaine parle le français contre 2,3% de la population rurale; 6% de la
population urbaine parle l’anglais contre 1,1% en milieu rural tandis que 12,2%
parlent le kiswahili en milieu urbain contre 1,3% en milieu rural.

39
Tableau 3.5 : Proportions (en%) 14 de la population résidante parlant chacune des langues par
langue parlée selon le milieu de résidence et le sexe

Urbain Rural Total

Masculin

Masculin

Masculin
Féminin

Féminin

Féminin
Langue parlée

Total

Total

Total
Kinyarwanda 98,2 98,6 98,4 99,5 99,6 99,6 99,3 99,4 99,4
Français 13,6 10,9 12,2 2,8 1,9 2,3 4,6 3,2 3,9
Anglais 7,2 4,8 6,0 1,4 0,9 1,1 2,4 1,5 1,9
Swahili 14,6 9,9 12,2 1,7 0,8 1,3 3,9 2,2 3,0

Une fois de plus, la population de sexe masculin, tant en milieu rural qu’en milieu
urbain, est plus nombreuse à parler les langues étrangères. La différence est
particulièrement importante entre les hommes et les femmes qui parlent le kiswahili
en milieu rural. On a déjà remarqué que les locuteurs du kiswahili (tous sexes
confondus) sont presque dix fois plus nombreux en milieu urbain. Par ailleurs, on sait
que cette langue est en général très utilisée dans le monde des affaires, sphère dans
laquelle les femmes sont faiblement représentées.

Le tableau 3.6. sur les rapports de masculinité par rapport aux langues et au milieu
ainsi que le graphique 3.1. ci-après soulignent davantage ces disparités. Le tableau
montre que pour 100 femmes parlant le français par exemple, on a 124,8 hommes
qui parlent cette langue en milieu urbain. De même, en milieu rural, sur 100 femmes
parlant le swahili, on a 212,5 hommes.
Tableau 3.6 : Proportions (en%) des hommes parlant chacune des langues et rapports de
masculinité par milieu de résidence

Urbain Rural Total


Langue parlée
% RM % RM % RM
Kinyarwanda 98,2 99,6 99,5 99,9 99,3 99,9
Francais 13,6 124,8 2,8 147,4 4,6 143,8
Anglais 7,2 150,0 1,4 155,6 2,4 160,0
Swahili 14,6 147,5 1,7 212,5 3,9 177,3

14
Une personne peut parler plus d’une langue, d’où le cumul des proportions dépasse 100.

40
Figure 3.1 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires par
langue parlée, selon le milieu de résidence et le sexe

3.6. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées


par province de résidence

D’après le tableau 3.7. ci-dessous, le kinyarwanda est parlé par plus de 99% de la
population résidante au niveau des provinces. C’est dans la seule Ville de Kigali que
cette proportion descend légèrement à 97,6%. Cette même ville se démarque de
toutes les provinces pour la proportion la plus élevée de locuteurs des langues
étrangères. En effet, 17,7% de sa population parlent le français, 16% le swahili et 9,2
% l’anglais. Cela s’explique aisément par le fait que cette entité administrative est la
capitale du pays où résident beaucoup d’étrangers et beaucoup de nationaux
capables de parler les langues étrangères. Les autres provinces comptant tout au
plus 3% de leur population totale parlant le français sont Butare, Gitarama,
Cyangugu et Gikongoro.

Pour l’anglais, encore une fois, exception faite de la Ville de Kigali, Umutara est la
province qui compte le plus de locuteurs (3% contre la moyenne nationale de 1,9%).
Cela s’explique essentiellement par la présence dans cette province de rapatriés
ayant résidé en Afrique de l’Est anglophone, voisine de cette province.

Quant au swahili, en dehors de la Ville de Kigali, il est plus parlé à Gisenyi et


Cyangugu (3,7% dans les deux cas) ainsi qu’à Kibungo (2,7%). Les deux premières
provinces sont proches de la RDC et la troisième est voisine de la Tanzanie, pays où
cette langue est largement parlée.

41
Tableau 3.7 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires parlant
chacune des langues par langue parlée selon la province/ville et le sexe

Ville de Kigali Kigali Ngari


Langue parlée
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Kinyarwanda 97,4 97,8 97,6 99,5 99,5 99,5
Français 19,0 16,3 17,7 2,8 2,0 2,3
Anglais 10,7 7,5 9,2 1,3 0,8 1,0
Swahili 18,9 12,9 16,0 1,7 0,8 1,2

Gitarama Butare
Langue parlée
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Kinyarwanda 99,6 99,6 99,6 99,3 99,4 99,3
Français 3,5 3,1 3,2 3,6 3,0 3,3
Anglais 1,8 1,6 1,7 1,7 1,3 1,5
Swahili 1,5 0,7 1,0 2,6 1,2 1,8

Gikongoro Cyangugu
Langue parlée
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Kinyarwanda 99,4 99,5 99,5 99,4 99,5 99,5
Français 3,5 2,6 3,0 3,7 2,5 3,1
Anglais 1,7 1,3 1,5 1,6 1,1 1,3
Swahili 1,0 0,4 0,6 4,7 2,9 3,7

Kibuye Gisenyi
Langue parlée
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Kinyarwanda 99,6 99,6 99,6 99,5 99,6 99,6
Français 3,1 2,0 2,5 3,5 2,0 2,7
Anglais 1,4 0,8 1,1 1,2 0,6 0,9
Swahili 2,7 1,9 2,3 4,3 3,1 3,7

Ruhengeri Byumba
Langue parlée
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Kinyarwanda 99,7 99,7 99,7 99,7 99,7 99,7
Francais 3,6 2,0 2,7 3,2 2,1 2,6
Anglais 1,6 0,8 1,2 1,4 0,8 1,1
Swahili 1,6 0,9 1,2 2,0 1,3 1,6

Umutara Kibungo
Langue parlée
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Kinyarwanda 99,1 99,2 99,2 99,2 99,3 99,3
Français 2,9 1,9 2,4 3,2 2,3 2,7
Anglais 3,5 2,5 3,0 1,6 1,0 1,3
Swahili 2,7 1,0 1,8 3,7 1,9 2,7

Total (Rwanda)
Langue parlée
Masculin Féminin Total
Kinyarwanda 99,3 99,4 99,4
Français 4,6 3,2 3,9
Anglais 2,4 1,5 1,9
Swahili 3,9 2,2 3,0

42
Au regard de la variable sexe au niveau provincial, les indicateurs reflètent la même
tendance que ce qui est relevé plus haut pour l’ensemble du pays, à savoir que les
hommes parlent autant que les femmes le kinyarwanda mais qu’ils sont partout plus
nombreux à parler les langues étrangères. Le tableau 3.8. montre que le rapport de
masculinité pour ces langues étrangères dépasse largement 100 ; il est de 113,4
pour le français en province de Gitarama de 253,1 pour le swahili en province d’
Umutara.

Tableau 3.8 : Rapports de masculinité de la population résidante des ménages ordinaires


parlant chacune des langues, par langue parlée selon la province/ville
Ville de Kigali

Kigali Ngari

Gikongoro

Ruhengeri
Cyangugu
Gitarama

Kibungo
Umutara
Byumba
Langue parlée

Gisenyi
Kibuye
Butare

Total
Kinyarwanda 99,6 99,9 99,9 99,9 100,0 99,9 100,0 100,0 100,0 99,9 99,9 99,9 99,9
Français 116,5 140,6 113,4 119,0 130,6 145,5 155,8 175,4 182,7 155,8 150,3 136,5 141,1
Anglais 142,7 153,8 115,0 133,4 132,4 151,9 171,6 225,3 210,2 167,7 143,3 157,4 158,4
Swahili 147,4 214,1 224,5 222,7 274,3 164,8 144,0 138,2 180,7 154,5 253,1 193,3 175,1

3.7. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées


et l’instruction

3.7.1. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées et


le degré d’alphabétisation

L’examen des données sur les langues parlées et le statut d’alphabétisation révèle
que, dans l’ensemble, les locuteurs du kinyarwanda sont moins alphabétisés,
comparativement aux locuteurs des langues étrangères. C’est ce qui est illustré par
la figure ci-après :

43
Figure 3.2 : Proportions (en %) de la population résidante des ménages ordinaires par
langue parlée selon le statut d'alphabétisation

120
Proportions (en %) de la population

100

80

60

40

20

0
Lire et écrire Lire seulement Ni lire ni écrire
Degré d'alphabétisation

Kinyarwanda Français Anglais Swahili

Le tableau 3.9 montre les des disparités en ce qui concerne les sexes. Sur la totalité
des locuteurs du kinyarwanda âgés de 15 ans et plus, seulement 60% savent lire et
écrire dont 66,5% d’hommes et 54,7% de femmes. Les locuteurs des langues
étrangères sont de loin plus alphabétisés: surtout ceux des langues occidentales
(français et anglais) : plus de 98% des locuteurs de ces langues savent lire et écrire
contre 88% de locuteurs du swahili. Cela s’explique par le fait que ces langues sont
généralement apprises à l’école et que le taux de scolarisation supérieur au niveau
primaire est très faible pour la plupart des locuteurs du kinyarwanda.

La population qui ne sait ni lire ni écrire est plus nombreuse chez les locutrices du
kinyarwanda (41% contre 29% d’hommes) et du swahili (16% de femmes contre 7%
d’hommes). La population qui sait lire seulement est essentiellement celle qui parle le
kinyarwanda. L‘alphabétisation fonctionnelle se fait effectivement en kinyarwanda.

La population résidant en milieu urbain est plus alphabétisée: 77% de citadins contre
57% de ruraux. Les locuteurs du français et de l’anglais sont pratiquement tous
alphabétisés quel que soit le milieu de résidence. Ceux qui parlent le swahili et qui
résident en milieu rural le sont moins, comparés à ceux du milieu urbain (81% et
91% respectivement).

44
Tableau 3.9 : Proportions (en%) de la population résidante âgée de 15 ans et plus par langue
parlée selon le statut d'alphabétisation et le sexe

Lire et écrire Lire seulement Ni lire ni écrire Total

Masculin

Masculin

Masculin

Masculin
Féminin

Féminin

Féminin

Féminin
Langue parlée

Total

Total

Total

Total
Ensemble
Kinyarwanda 99,4 99,5 99,5 99,7 99,7 99,7 99,6 99,7 99,6 99,4 99,5 99,5
Francais 10,0 7,7 8,8 0,5 0,4 0,4 0,2 0,2 0,2 5,7 3,9 4,7
Anglais 5,2 3,5 4,4 0,3 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1 3,0 1,8 2,3
Swahili 7,6 4,2 5,8 1,6 1,3 1,4 1,0 1,0 1,0 4,7 2,6 3,6
Urbain
Kinyarwanda 98,4 98,8 98,6 99,5 99,2 99,3 99,2 99,3 99,3 98,4 98,8 98,6
Francais 22,5 19,3 20,9 1,4 1,1 1,3 0,7 0,6 0,6 16,5 13,1 14,7
Anglais 12,0 8,4 10,3 0,5 0,5 0,5 0,3 0,2 0,3 8,8 5,7 7,2
Swahili 22,2 14,5 18,4 5,6 6,0 5,8 4,4 5,2 4,8 17,3 11,3 14,2
Rural
Kinyarwanda 99,7 99,7 99,7 99,7 99,7 99,7 99,7 99,7 99,7 99,6 99,7 99,6
Francais 6,5 4,7 5,6 0,4 0,3 0,3 0,2 0,1 0,1 3,5 2,3 2,8
Anglais 3,3 2,3 2,8 0,2 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1 1,8 1,1 1,4
Swahili 3,5 1,5 2,5 1,0 0,7 0,9 0,7 0,6 0,6 2,2 1,0 1,5

Le tableau 3.10 sur les rapports de masculinité pour les locuteurs des différentes
langues met, une fois de plus, en évidence les disparités entre les hommes et les
femmes quant aux relations entre langues étrangères parlées et statut
d’alphabétisation. L’écart est plus faible pour le français et plus élevé pour le swahili
avec l’anglais en situation intermédiaire . Les données montrent également l’influence
du milieu d’habitat tel que souligné plus haut au point 3.5.

Tableau 3.10 : Rapports de masculinité de la population âgée de 15 ans et plus parlant


chacune des langues par langue parlée selon le statut d'alphabétisation

Milieu/Langue parlée Lire et écrire Lire seulement Ni lire ni écrire Total


Ensemble
Kinyarwanda 99,9 100,0 99,9 99,9
Français 129,9 122,5 107,7 145,4
Anglais 146,1 121,4 125,2 163,6
Swahili 182,3 118,1 106,6 183,6
Urbain
Kinyarwanda 99,5 100,2 99,9 99,6
Français 116,7 123,3 114,8 125,9
Anglais 142,8 112,8 143,8 154,1
Swahili 153,6 94,6 85,1 152,1
Rural
Kinyarwanda 100,0 100,0 100,0 100,0
Français 138,6 121,1 102,7 154,8
Anglais 143,4 124,0 117,5 160,4
Swahili 235,0 142,4 123,4 219,3

45
3.7.2. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées et
le niveau d’instruction atteint

Dans l’ensemble, le kinyarwanda prédomine quel que soit le niveau d’instruction


considérée. Au moins 91% de la population résidante répartie par niveau
d’instruction parlent le kinyarwanda.

Le tableau 3.11 et la figure 3.3. montrent que les proportions de la population


résidante qui parle les langues étrangères augmentent avec le niveau
d’enseignement.

Pour les langues étrangères et quel que soit le milieu de résidence, les femmes sont
moins nombreuses que les hommes aux niveaux d’instruction élevés, c’est-à-dire le
secondaire et le supérieur.

Au niveau du milieu de résidence, les locuteurs des langues étrangères ayant


fréquenté l’école secondaire ou supérieure se retrouvent plus en ville que dans le
milieu rural. Cette situation est d’autant plus explicable que les personnes justifiant
d’un certain niveau de formation, et donc aptes à parler les langues étrangères, vont
chercher du travail en ville et en trouvent plus rarement à la campagne.

Tableau 3.11 : Répartition proportionnelle de la population âgée de 6 ans et plus parlant


chacune des langues par milieu de résidence et langue parlée selon le niveau
d'instruction et le sexe

Primaire Secondaire Supérieur Total


Masculin
Masculin

Masculin

Langue Masculin
Féminin

Féminin

Féminin

Féminin
parlée
Total

Total

Total

Total
Ensemble
Kinyarwanda 99,7 99,7 99,7 98,5 98,9 98,7 91,8 92,6 92,0 99,4 99,6 99,5
Français 1,9 1,1 1,5 43,0 36,9 40,1 79,1 72,4 77,4 7,3 4,7 6,0
Anglais 0,6 0,3 0,4 19,6 13,9 16,9 69,0 59,6 66,6 3,4 1,8 2,6
Swahili 3,9 1,9 2,9 29,0 16,8 23,2 60,5 43,6 56,2 7,3 3,5 5,3
Urbain
Kinyarwanda 99,2 99,3 99,3 97,0 98,0 97,5 91,1 91,9 91,3 98,3 98,9 98,6
Français 3,8 2,3 3,1 52,8 50,2 51,5 81,0 78,0 80,2 19,0 14,4 16,7
Anglais 1,6 0,9 1,2 24,4 18,7 21,7 71,1 64,3 69,4 10,3 6,0 8,2
Swahili 11,6 7,5 9,6 47,6 30,8 39,6 63,7 48,0 59,6 22,5 13,5 18,1
Rural
Kinyarwanda 99,8 99,8 99,8 99,5 99,5 99,5 95,2 97,0 95,6 99,7 99,7 99,7
Français 1,5 0,9 1,2 35,9 27,2 31,7 69,3 36,4 61,9 4,4 2,6 3,5
Anglais 0,3 0,2 0,3 16,1 10,5 13,4 57,6 29,6 51,3 1,7 0,9 1,3
Swahili 2,4 0,9 1,6 15,4 6,6 11,2 43,2 15,3 37,0 3,5 1,3 2,4

46
Figure 3.3 : Proportions (en %) de la population résidante non scolaire des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par langue parlée selon le niveau d'instruction

120

99,8 98,9
100
93,0

78,4
80
Proportions (en%)

66,7
56,3
60
50,9

40
29,2
23,1
20

1,5 2,9
0,4
0
Primaire Secondaire Supérieur
Niveau d'instruction

Kinyarwanda Français Anglais Swahili

3.8. Caractéristiques de la population par rapport aux langues parlées


et branches d’activité économique

Les locuteurs du kinyarwanda sont largement présents dans toutes les branches
d’activité (de 97,7% dans la production/distribution de l’eau et de l’électricité à 99,7%
dans l’agriculture). Les locuteurs des langues étrangères sont plus nombreux dans
les activités non agricoles et non manuelles. Il s’agit surtout des branches relatives
aux transactions financières, à l’administration, à la production et la distribution des
services, à l’immobilier, quel que soit le milieu de résidence.

En milieu urbain, la proportion de la population occupée dans l’agriculture chute


naturellement au profit des branches comme l’administration, le commerce, les
autres services, le transport et la communication. Il faut rappeler que c’est dans ce
milieu qu’on rencontre le plus de locuteurs des langues étrangères et qui ont donc
plus d’aptitudes à s’occuper des activités requérant l’usage de ces langues.

47
Tableau 3.12 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages
ordinaires âgée de 6 ans et plus par milieu de résidence et langues parlées
selon la branche d'activité

Agriculture, Sylviculture,

Administration Publique/
Activités de Fabrication

Production/Distribution
Industries Extractives

Hôtels et Restaurants

Activités Financières
Commerce/Entretien

Immobilier/Location
Communications

Autres Services
Chasse, Pêche

Eau/Electricité
Milieu/Langues

Construction

Transport et

Ensemble
Défense
Ensemble
Kinyarwanda 99,8 99,4 98,9 97,8 99,3 98,8 98,5 98,9 98,9 97,5 98,5 98,9 99,7
Francais 1,2 4,7 11,1 53,9 9,5 12,9 19,9 17,7 77,1 46,5 64,5 8,2 3,8
Anglais 0,3 1,9 3,8 20,7 2,8 6,9 10,1 8,9 44,5 27,4 35,1 4,3 1,7
Swahili 1,5 4,3 11,9 39,9 10,1 19,7 22,0 28,3 49,2 31,0 31,2 8,8 3,6
Urbain
Kinyarwanda 99,8 99,1 97,6 97,4 99,1 98,5 98,2 98,7 98,7 96,2 97,7 98,3 99,0
Francais 1,6 10,8 19,4 57,3 9,9 16,3 22,1 20,8 79,8 59,6 63,3 12,3 13,6
Anglais 0,4 5,2 7,1 23,7 3,5 9,1 11,3 10,8 46,9 37,2 35,9 6,7 7,1
Swahili 2,9 11,3 22,9 45,7 11,7 25,1 24,6 33,5 53,2 42,5 43,5 13,8 14,4
Rural
Kinyarwanda 99,8 99,4 99,7 99,1 99,8 99,7 99,5 99,6 100,0 99,5 99,3 99,6 99,8
Francais 1,1 3,5 6,1 42,9 8,8 5,9 10,3 8,2 63,6 25,3 65,7 3,0 2,2
Anglais 0,2 1,2 1,8 11,1 1,5 2,3 4,9 3,1 33,0 11,5 34,4 1,3 0,8
Swahili 1,4 2,9 5,1 20,8 7,2 8,3 10,5 12,6 29,0 12,3 19,4 2,4 1,8

48
Figure 3.4 : Répartition proportionnelle de la population âgée de 6 ans et plus par langues
parlées selon la branche d'activité

Swahili
Anglais Autres Services
Francais
Kinyarwanda Administration
Publique/Défense

Immobilier/Location

Activités Financières

Transport et
Communications
Branche d'activité

Hôtels et Restaurants

Commerce/Entretien

Construction

Production/Distribution
Eau/Electricité

Activités de Fabrication

Industries Extractives

Agriculture, Sylviculture,
Chasse, Pêche

0 20 40 60 80 100 120
Proportions (en%)

A la lecture du tableau 3.12. et de la figure 3.4. ci-dessus on trouve que l’accès aux
branches d’activité dans le secteur moderne requiert une connaissance des langues
étrangères. En conséquence, comme les femmes parlent moins ces langues (tel que
relevé plus haut), elles sont également moins représentées dans les branches
d’activité économique modernes et les mieux rémunérées.

Conclusion sur la situation des langues en 2002

Le kinyarwanda est parlé par la presque totalité de la population résidante. Les


langues étrangères sont faiblement parlées : de 2% pour l’anglais à 4% pour le
français, en passant par 3% pour le swahili.

Les hommes sont plus nombreux que les femmes à parler les langues étrangères.
Les langues étrangères sont plus courantes en milieu urbain, surtout dans la Ville de
Kigali.

Parler une langue étrangère est fonction du niveau d’instruction. En effet,


l’apprentissage des langues étrangères passe essentiellement par la voie de la
scolarisation.

49
Les locuteurs du kinyarwanda prédominent dans toutes les branches d’activité
économique. Il faut noter cependant que les locuteurs des langues étrangères sont
Rwandais et parlent généralement aussi le kinyarwanda et que donc le poids des
langues étrangères reste en général minime. Toutefois, il apparaît clairement que
l’accès aux activités non agricoles ou manuelles est davantage lié à la connaissance
d’une langue étrangère.

La connaissance des langues étrangères paraît fort insuffisante. Dans la mesure où


le Rwanda est membre des Nations Unies, de l’Union Africaine et d’autres
Organisations internationales, il a intérêt à intensifier l’apprentissage du français, de
l’anglais, voire du swahili. Dans le contexte de la mondialisation, la connaissance des
langues étrangères est nécessaire dans les relations inter Etats et même entre
individus. Dans cet ordre d’idées, on ne peut pas par exemple développer la
Technologie de l’Information et de la Communication (ICT) sans l’usage de l’anglais,
du français et bientôt du swahili. Il s’avère donc urgent de définir et de mettre en
œuvre une politique conséquente pour que les Rwandais apprennent les langues
nécessaires à l’accélération de leur développement social, culturel et économique.

50
Chapitre 4. NATIONALITE

Introduction

La question sur la nationalité visait à identifier la proportion de Rwandais et celle d’


étrangers vivant au Rwanda ainsi que l’effectif de la population rwandaise de double
nationalité. Lors de la collecte des données, l’agent recenseur enregistrait la
nationalité déclarée pour chaque membre du ménage. Pour les enfants en bas âge,
c’est la nationalité du père qui était notée.

4.1. Evaluation de la qualité des données recueillies

Les données sur la nationalité sont de bonne qualité, les non déterminés
représentent une très faible proportion (0,02%) qui n’a pas été tenue en compte dans
le calcul des indicateurs.

4. 2. Répartition de la population résidante totale par nationalité

La population recensée en 2002 se divise en trois principales catégories de


nationalités. Il s’agit de la nationalité rwandaise, des Rwandais de double nationalité
et des étrangers. Le tableau 4.1. ci-dessous montre que la population de nationalité
rwandaise est de loin la plus nombreuse; elle représente un total de 8.062.430, soit
99,2% de toute la population résidante. Les Rwandais de double nationalité s’élèvent
à 14.147 personnes, soit 0,2%. Le Rwanda compte ainsi peu d’étrangers résidants,
pour les raisons explicitées plus haut dans le contexte sur la nationalité.

Tableau 4.1 : Répartition de la population résidante par nationalité selon le milieu de résidence
et le sexe

Milieu de résidence et sexe


Urbaine Rurale Total
Masculin

Masculin

Masculin
Féminin

Féminin

Féminin

Nationalité
Total

Total

Total

% 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0


Rwanda 708 400 628 979 1 337 379 3 137 900 3 587 151 6 725 051 3 846 300 4 216 130 8 062 430
% 97,4 97,5 97,4 99,5 99,5 99,5 99,1 99,2 99,2
RWA-Double 2 212 1 877 4 089 4 532 5 526 10 058 6 744 7 403 14 147
% 0,3 0,3 0,3 0,1 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2
Etranger 16 361 14 400 30 761 9 454 10 516 19 970 25 815 24 916 50 731
% 2,2 2,2 2,2 0,3 0,3 0,3 0,7 0,6 0,6
ND 199 176 375 389 479 868 588 655 1243
% 0,03 0,03 0,03 0,01 0,01 0,01 0,02 0,02 0,02

La population de nationalité rwandaise est largement analysée dans d’autres thèmes


traitant des données du RPGH 2002; la suite de ce chapitre sera essentiellement
consacrée à l’analyse des caractéristiques de la population de nationalité étrangère
résidant au Rwanda.

Pour ce qui est des Rwandais de double nationalité, ils constituent une catégorie
nouvelle dans le pays et elle est recensée comme telle pour la première fois en 2002.
Mais leur effectif est si faible que l’on ne leur consacrera pas une analyse détaillée

51
ici. Par ailleurs, ils présentent globalement les mêmes caractéristiques que la
population rwandaise d’une seule nationalité. La seule observation qu’on peut noter
à leur sujet est qu’ils résident généralement dans les provinces voisines des pays
dont ils détiennent la seconde nationalité. Ainsi, on retrouve plus de Rwandais ayant
comme deuxième nationalité celle de la République Démocratique du Congo dans
les provinces de Gisenyi, Ruhengeri et Cyangugu. Ceux ayant comme autre
nationalité la nationalité burundaise résident davantage en provinces de Butare,
Kigali Ngari, etc. Ceux qui détiennent comme seconde nationalité celle de l’Ouganda
résident surtout dans les provinces d’Umutara et Byumba. L’examen de la structure
de la population rwandaise de double nationalité par sexe montre qu’il y a plus de
femmes que d’hommes en milieu rural et l’inverse en milieu urbain. Le phénomène
de la double nationalité s’est développé après 1994.

Les effectifs d’Européens, d’Asiatiques, d’Américains et autres étrangers demeurent


insignifiants. Cette situation peut être expliquée par la faiblesse des ressources
naturelles qui attirent généralement beaucoup d’investisseurs étrangers, mais peut-
être aussi par les moments troublés de l’histoire récente du pays.

4.3. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère

4.3.1. Répartition de la population de nationalité étrangère

Dans l’ensemble, on dénombre peu de ressortissants étrangers dans le pays :


50.731, soit moins de 1% de toute la population résidante recensée en 2002. La
population étrangère est constituée pour sa grande majorité de ressortissants de la
République Démocratique du Congo (80,1%), suivis de loin des ressortissants
burundais (9,6%). Le tableau 4.2 montre les effectifs de la population de nationalité
étrangère résidant au Rwanda.

Tableau 4.2 : Effectifs de la population étrangère par nationalité selon le milieu de


résidence et le sexe

Milieu de résidence/Sexe
Nationalité Urbain Rural Ensemble
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Total 16 361 14 400 30 761 9 454 10 516 19 970 25 815 24 916 50 731
Burundi 1 055 589 1644 1 736 1 501 3 237 2 791 2 090 4 881
Congo Kinshasa 12 421 12 302 24 723 7 308 8 617 15 925 19 729 20 919 40 648
Uganda 1 308 584 1 892 199 169 368 1 507 753 2 260
Tanzanie 377 210 587 33 38 71 410 248 658
Kenya 88 43 131 11 8 19 99 51 150
Autre Afrique 273 149 422 15 18 33 288 167 455
Belgique 134 94 228 18 21 39 152 115 267
France 46 34 80 22 28 50 68 62 130
Autre Europe 227 157 384 41 90 131 268 247 515
Asie 346 173 519 56 13 69 402 186 588
USA 34 27 61 8 4 12 42 31 73
Canada 42 26 68 2 2 4 44 28 72
Autre Amérique 4 6 10 1 4 5 5 10 15
Autre étranger 6 6 12 4 3 7 10 9 19

4.3.2. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère

52
par rapport au sexe

La répartition par sexe est mise en évidence par le tableau 4.3. ci-dessous. On y
remarque que les hommes sont généralement plus nombreux que les femmes dans
la population étrangère résidant au Rwanda en 2002. Les Congolais font exception
car les femmes représentent 51,5% et les hommes 48,5%. Cette population
congolaise est principalement constituée de réfugiés ayant fui la guerre et autres
troubles sociaux dans leur pays par familles entières. Pour les autres cas, il s’agit de
migrations ordinaires et l’on sait que ce sont les hommes qui migrent le plus.

Tableau 4.3 : Répartition proportionnelle de la population étrangère par nationalité selon le


sexe

Sexe
Nationalité
Masculin Féminin Total
Total 50,9 49,1 100,0
Burundi 57,2 42,8 100,0
Congo Kinshasa 48,5 51,5 100,0
Uganda 66,7 33,3 100,0
Autre Afrique 63,1 36,9 100,0
Belgique 56,9 43,1 100,0
Autre Europe 52,1 47,9 100,0
Asie 68,4 31,6 100,0
Amérique 56,9 43,1 100,0
Autre étranger 52,6 47,4 100,0

4.3.3. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère par rapport


à l’âge

L’examen de la population étrangère par âge montre qu’elle est en moyenne assez
jeune. Dans l’ensemble, 58,1% de la population étrangère ont moins de 20 ans
(tableau 4.4.). Toutefois le jeune âge de la population étrangère est largement
influencé par les ressortissants congolais (de loin les plus nombreux) qui sont
essentiellement jeunes(19,7 ans en moyenne). Autrement, on remarque une grande
disparité dans les âges de la population des différentes nationalités. En général, les
étrangers originaires des pays limitrophes sont jeunes, avec un âge moyen oscillant
entre 20 et 24 ans. Ils sont suivis par les ressortissants des autres pays d’Afrique et
d’Asie, avec un âge moyen de 29-30 ans. Les étrangers originaires d’Europe et
d’Amérique ont un âge moyen de plus de 35 ans et sont donc les plus âgés.

Cependant, on remarque que l’âge moyen de toute la population étrangère est plus
élevé que celui des nationaux. Ceci est d’autant plus normal que, en général, on ne
peut migrer qu’après un certain âge, sauf pour les enfants qui accompagnent leurs
parents.

Tableau 4.4 : Répartition proportionnelle de la population étrangère par nationalité selon


les groupes d'âges décennaux

53
Age Age
Nationalité 00-09 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79 80+ Moyen Median
Burundi 25,1 22,1 20,5 12,5 9,5 5,5 2,7 1,5 0,7 24 22,3
Congo-Kinshasa 32,7 29,4 13,9 9,8 7,3 3,6 1,8 1,1 0,5 19,7 15,1
Uganda 24,9 12,3 31,4 20,3 7,9 1,6 1,0 0,4 0,1 22,6 27,3
Tanzanie 28,0 14,0 22,6 18,7 9,3 3,8 2,0 1,5 0,2 23,8 24,4
Autre Afrique 19,2 13,2 15,7 20,8 18,7 9,9 1,8 0,5 0,2 29,1 31,1
Belgique 14,2 13,1 10,9 13,9 14,2 13,9 11,6 6,0 2,2 37,4 37,9
Autre Europe 12,7 7,9 11,3 20,0 14,6 16,3 13,2 2,9 1,1 38,0 38,96
Inde 18,7 5,6 19,4 27,5 20,4 7,0 0,7 0,0 0,7 29,8 32,5
Autre Asie 18,4 12,2 16,1 25,3 16,4 7,9 3,0 0,3 0,3 29,1 31,3
Amérique 13,1 10,0 10,0 20,0 16,9 19,4 8,8 1,9 0,0 36,3 39,2
Océanie 5,3 10,5 31,6 42,1 5,3 5,3 0,0 0,0 0,0 28,5 30,5

4.3.4. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère par rapport


au milieu de résidence

Dans le tableau 4.5. il apparaît que les ressortissants étrangers résident plus en
milieu urbain qu’en milieu rural, à l’exception des Burundais dont seulement un tiers
réside en milieu urbain. Près de 40% de ressortissants de la République
Démocratique du Congo résident également en milieu rural. Pour cette population
burundaise et congolaise installée en milieu rural, il s’agit essentiellement de réfugiés
ayant fui l’insécurité dans leurs pays.
Tableau 4.5 : Proportions (en%) de la population de nationalité étrangère par
nationalité selon le milieu de résidence et le sexe

Urbain Rural
Nationalité
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Total 63,2 57,8 60,5 36,8 42,2 39,5
Burundi 37,1 27,8 33,1 62,9 72,2 66,9
Congo 62,7 58,8 60,7 37,3 41,2 39,3
Uganda 87,2 77,7 84,0 12,8 22,3 16,0
Tanzanie 92,1 84,9 89,3 7,9 15,1 10,7
Kenya 89,9 83,7 87,7 10,1 16,3 12,3
Autre Afrique 95,8 89,8 93,6 4,2 10,2 6,4
Belgique 93,7 85,0 89,8 6,3 15,0 10,2
France 67,2 55,4 61,4 32,8 44,6 38,6
Autre Europe 87,8 74,1 81,7 12,2 25,9 18,3
Asie 94,7 96,0 95,2 5,3 4,0 4,8
USA 87,9 89,7 88,7 12,1 10,3 11,3
Canada 100,0 100,0 100,0 0,0 0,0 0,0
Autre Amérique 75,0 66,7 70,0 25,0 33,3 30,0
Autre étranger 57,1 66,7 62,5 42,9 33,3 37,5

D’après le tableau 4.6, les ressortissants étrangers de sexe masculin sont plus
nombreux à s’installer en milieu urbain que ceux de sexe féminin.

Tableau 4.6 : Rapports de masculinité de la population de nationalité étrangère par


nationalité selon le milieu de résidence

54
Milieu de résidence
Nationalité
Urbain Rural Total
Burundi 179,1 115,7 133,5
Congo 101,0 84,8 94,3
Uganda 224,0 117,8 200,1
Tanzanie 179,5 86,8 165,3
Kenya 204,7 137,5 194,1
Autre Afrique 183,2 83,3 172,5
Belgique 142,6 85,7 132,2
France 135,3 78,6 109,7
Autre Europe 144,6 45,6 108,5
Asie 200,0 430,8 216,1
USA 125,9 200,0 135,5
Canada 161,5 100, 0 157,1
Autre Amérique 66,7 25,0 50,0
Autre étranger 100,0 133,3 111,1

4.3.5. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère par rapport


à la province de résidence

Par rapport aux autres étrangers, les Burundais prédominent dans les provinces de
Kigali Ngari, Butare, Gikongoro et Kibungo (tableau 4.7). Il s’agit de provinces
limitrophes du Burundi. Pour leur part, les ressortissants de la RDC prédominent
dans la Ville de Kigali, et les Provinces de Cyangugu, Kibuye, Gisenyi, Ruhengeri,
Byumba et Umutara. La présence des Ougandais est importante dans l’Umutara,
dans la Ville de Kigali et dans la Province Ruhengeri, alors que les Tanzaniens se
retrouvent essentiellement dans la province de Kibungo. En général, sauf pour le cas
des ressortissants de la RDC et du Burundi, la plus forte proportion des autres
étrangers se concentre dans la Ville de Kigali. Ceci est normal compte tenu de leur
niveau général d’instruction et d’expertise (comme on l’observe plus loin).

Tableau 4.7 : Proportions (en %) de la population de nationalité étrangère par nationalité selon
la Province/Ville de résidence

55
Ville de Kigali

Kigali Ngari

Gikongoro

Ruhengeri
Cyangugu
Gitarama

Kibungo
Umutara
Nationalité

Byumba
Gisenyi
Kibuye
Butare

Total
Total 24,8 2,0 0,5 5,3 1,2 1,4 28,8 1,7 0,5 31,5 1,5 0,8 100,0
Burundi 19,1 16,0 2,6 41,1 11,3 2,8 0,2 0,7 0,0 0,7 1,2 4,4 100,0
Congo 19,0 0,3 0,2 1,3 0,1 1,4 35,4 1,8 0,4 38,5 1,2 0,3 100,0
Uganda 79,7 2,2 0,3 1,7 0,3 0,2 0,2 0,6 1,7 2,9 9,2 0,9 100,0
Tanzanie 83,1 2,8 0,3 4,7 0,3 0,0 0,2 0,9 1,1 0,6 1,4 4,5 100,0
Kenya 82,6 6,5 0,0 0,7 0,0 1,4 1,4 2,2 1,4 1,4 0,0 2,2 100,0
Autre Afrique 85,2 1,4 2,1 3,1 0,5 0,5 0,2 3,1 0,0 1,0 1,0 1,9 100,0
Belgique 85,4 2,7 0,9 3,1 0,4 0,0 1,8 5,3 0,4 0,0 0,0 0,0 100,0
France 55,3 9,6 0,0 5,3 0,9 0,9 0,0 17,5 0,0 0,9 0,9 8,8 100,0
Autre Europe 69,8 4,4 1,6 7,1 0,8 2,2 2,2 1,9 2,5 3,0 1,1 3,5 100,0
Asie 81,0 3,1 3,7 8,7 0,2 0,0 0,2 1,2 1,2 0,2 0,0 0,6 100,0
USA 80,6 1,6 0,0 6,5 0,0 8,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 3,2 100,0
Cananda 96,5 0,0 0,0 1,8 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,8 0,0 100,0
Autre Amérique 60,0 0,0 0,0 30,0 10,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0
Autre étranger 37,5 6,3 0,0 0,0 0,0 25,0 6,3 6,3 0,0 12,5 6,3 0,0 100,0

La figure 4.1 permet de mieux visualiser cette répartition de la population étrangère


au niveau des provinces et pour l’ensemble du pays.

56
Carte 4.1 : Proportions (en%) de la population résidante de nationalité étrangère par Province/Ville

RUHENGERI UMUTARA
BYUMBA

GISENYI

VILLE DE KIGALI

KIBUYE GITARAMA KIGALI NGARI

KIBUNGO

CYANGUGU Population étrangère (en %)


GIKONGORO
0,5 - 0,8
BUTARE 0,8 - 2
2 - 5,3
5,3 - 31,5
Lacs
0 10 20 Km

57
Figure 4.1 : Proportions (en %) de la population étrangère par nationalité selon la
Province/Ville

100
90
80
Proportions (en%)

70
60
50
40
30
20
10
0

ye

o
re

i
yi
ro

ba
ri

a
a
li

er
ga

ug

ng
ga

ar
en
ta

go

bu

um
ra

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Ki

ng

en

bu
N

Bu

is
on

Ki
it a

m
By
G
li

ya

uh
de

Ki
ik
ga

U
G

C
G

R
lle

Ki
Vi

Province/Ville
Burundi RD Congo Uganda Tanzanie Autre Afrique
Belgique Autre Europe Asie Amérique Autre Etranger

4.3.6. Evolution de la répartition de la population étrangère aux différents


recensements

L’évolution des effectifs globaux depuis 1978 jusqu’en 2002 montre que le Rwanda
n’est pas un pays de forte immigration. Le tableau 4.8 montre que, entre 1978 et
1991, il y a eu accroissement de la population étrangère. Elle est passée de 8.000 à
50.000, soit 6 fois plus. En août 2002, le total des effectifs relevé est pratiquement le
même qu’en 1991 (50.731). On constate que c’est seulement la composition qui a
changé puisque en 1991, on recensait beaucoup plus de ressortissants burundais et
qu’aujourd’hui on dénombre plus de Congolais (RDC). Les Burundais qui résidaient
au Rwanda étaient pour la plupart des réfugiés ; ils ont dû rentrer en grand nombre
lors du génocide de1994.Il est à noter que les ressortissants congolais qu’on recense
aujourd’hui sont eux aussi pour la plupart des réfugiés.

58
Tableau 4.8: Répartition de la population de nationalité étrangère en 1978 , 1991 et 2002

Date de recensement
Nationalité 1978 1991 2002
Effectif % Effectif % Effectif %
Total 8 097 100,0 50 563 100,0 50 731 100,0
Burundi 6 534 80,7 29 535 58,4 4 881 9,6
Tanzanie 26 0,3 1 743 3,4 658 1,3
Ouganda 92 1,1 1 430 2,8 2 260 4,5
11
Congo Kinshasa 500 6,2 10 453 20,7 40 648 80,1
12
Kenya - - 1 113 2,2 150 0,3
Autre Afrique 30 0,4 339 0,5 455 0,9
Europe 509 6,3 4 105 8,1 912 1,8
13
Amérique - - 512 1,0 160 0,3
Asie 300 3,7 1 229 2,4 588 1,2
Autres étrangers 106 1,3 104 0,2 19 0,0
Sources :
- République Rwandaise, Présidence de la République, Bureau National de Recensement (1984).
- République Rwandaise, Ministère du Plan, Commission Nationale de Recensement, Service National de
Recensement (1994).

La durée de résidence dans le lieu actuel montre que la plupart des ressortissants
étrangers résident dans le pays depuis moins de dix ans (tableau 4.9.). Toutefois, on
dénombre quelques ressortissants burundais qui déclarent avoir résidé dans le pays
depuis leur naissance (36,5%) et ils vivent essentiellement en milieu rural. Ce constat
est confirmé par le fait qu’en 1991 on dénombrait plus de Burundais que d’ autres
étrangers au Rwanda.

L’évolution de la répartition de la population étrangère à différentes dates, reflète en


général fidèlement les étapes de l’histoire récente de la région. La répartition de la
population étrangère par milieu de résidence et selon la durée de résidence confirme
bien ce dernier point.

11
Dans les recensements de 1978 et 1991, il s’agit des Zaïrois. En 2002, il s’agit des Congolais de la
République Démocratique du Congo.
12
En 1978, les Kenyans sont inclus dans Autres Africains.
13
En 1978, les Américains sont inclus dans « Autre étranger».

59
Tableau 4.9 : Répartition proportionnelle de la population de nationalité étrangère par milieu
de résidence et nationalité selon la durée de résidence dans le lieu actuel

Durée de résidence dans le lieu actuel


Milieu/Nationalité
0-4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15 et plus Toujours Total
Ensemble
Total 52,2 28,8 0,5 1,9 16,6 100,0
Burundi 39,8 14,0 1,0 8,7 36,5 100,0
Congo-Kinshasa 52,3 31,8 0,3 0,9 14,7 100,0
Uganda 59,9 21,1 0,6 2,6 15,8 100,0
Tanzanie 57,5 19,1 2,7 2,4 18,4 100,0
Autre Afrique 78,7 16,0 0,4 0,9 3,9 100,0
Belgique 66,8 18,7 4,7 4,7 5,1 100,0
Autre Europe 66,5 11,9 2,2 8,0 11,4 100,0
Inde 76,3 12,8 2,3 4,9 3,8 100,0
Autre Asie 61,1 14,9 2,3 8,1 13,6 100,0
Amérique 77,4 12,1 0,8 6,5 3,2 100,0
Océanie 75,0 6,3 0,0 6,3 12,5 100,0
Urbain
Total 74,8 8,9 0,5 1,5 14,2 100,0
Burundi 64,8 14,9 0,6 2,8 16,8 100,0
Congo-Kinshasa 76,8 7,2 0,4 1,1 14,4 100,0
Uganda 60,7 19,9 0,5 1,8 17,2 100,0
Tanzanie 59,8 16,5 2,3 2,7 18,8 100,0
Autre Afrique 80,9 15,4 0,4 0,8 2,4 100,0
Belgique 70,7 16,8 5,2 4,2 3,1 100,0
Autre Europe 78,8 9,6 2,0 7,9 1,7 100,0
Inde 75,7 13,4 2,4 5,3 3,2 100,0
Autre Asie 60,6 15,3 2,3 7,9 13,9 100,0
Amérique 76,3 12,3 0,9 7,0 3,5 100,0
Océanie 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0
Rural
Total 17,2 59,7 0,3 2,5 20,3 100,0
Burundi 27,4 13,5 1,1 11,7 46,3 100,0
Congo-Kinshasa 13,9 70,5 0,1 0,4 15,1 100,0
Uganda 55,7 27,5 1,5 6,6 8,7 100,0
Tanzanie 38,5 40,0 6,2 0,0 15,4 100,0
Autre Afrique 54,5 22,7 0,0 2,3 20,5 100,0
Belgique 34,8 34,8 0,0 8,7 21,7 100,0
Autre Europe 26,6 19,3 2,8 8,3 43,1 100,0
Inde 84,2 5,3 0,0 0,0 10,5 100,0
Autre Asie 80,0 0,0 0,0 20,0 0,0 100,0
Amérique 90,0 10,0 0,0 0,0 0,0 100,0
Océanie 33,3 16,7 0,0 16,7 33,3 100,0

60
4.3.7. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère par rapport
à l’instruction

4.3.7.1. Degré d’alphabétisation de la population de nationalité étrangère

Le tableau 4.10. fait état du niveau d’alphabétisation pour les différentes nationalités
recensées.

Tableau 4.10: Proportions (en%) de la population de nationalité étrangère âgée de 15 ans et


plus par milieu de résidence et nationalité selon le statut d’alphabétisation

Milieu/ Lire et écrire Lire seulement Ne sait ni lire ni écrire


Nationalité Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Ensemble
Total 80,2 56,1 68,5 2,6 4,3 3,4 17,2 39,6 28,1
Burundi 61,7 45,6 55,1 4,5 4,6 4,5 33,9 49,8 40,4
Congo-Kinshasa 80,2 54,4 66,7 2,7 4,5 3,6 17,1 41,2 29,7
Uganda 94,1 80,2 90,4 0,7 2,3 1,1 5,3 17,5 8,5
Tanzanie 90,9 88,3 90,1 1,1 2,5 1,5 8,0 9,2 8,4
Autre Afrique 97,7 92,9 96,2 0,0 0,8 0,3 2,3 6,3 3,6
Belgique 98,9 93,2 96,6 0,0 1,7 0,7 1,1 5,1 2,7
Autre Europe 97,8 85,6 92,2 0,0 2,5 1,2 2,2 11,9 6,7
Inde 100,0 96,9 99,0 0,0 0,0 0,0 0,0 3,1 1,0
Autre Asie 97,2 95,7 96,7 0,9 0,0 0,7 1,9 4,3 2,6
Amérique 100,0 95,2 98,0 0,0 0,0 0,0 0,0 4,8 2,0
Océanie 100,0 62,5 76,9 0,0 12,5 7,7 0,0 25,0 15,4
Urbain
Total 87,4 65,6 77,6 1,4 2,5 1,9 11,2 31,9 20,5
Burundi 86,2 85,5 86,0 1,8 3,9 2,5 12,0 10,6 11,5
Congo-Kinshasa 84,5 60,7 72,7 1,7 2,7 2,2 13,8 36,5 25,1
Uganda 96,4 90,4 95,0 0,5 1,4 0,7 3,1 8,2 4,3
Tanzanie 92,7 90,6 92,1 1,1 0,0 0,8 6,1 9,4 7,1
Autre Afrique 98,0 96,5 97,5 0,0 0,0 0,0 2,0 3,5 2,5
Belgique 100,0 98,0 99,2 0,0 0,0 0,0 0,0 2,0 0,8
Autre Europe 99,4 98,2 98,9 0,0 0,0 0,0 0,6 1,8 1,1
Inde 100,0 98,4 99,5 0,0 0,0 0,0 0,0 1,6 0,5
Autre Asie 98,0 95,7 97,3 1,0 0,0 0,7 1,0 4,3 2,0
Amérique 100,0 97,4 98,9 0,0 0,0 0,0 0,0 2,6 1,1
Océanie 100,0 60,0 77,8 0,0 20,0 11,1 0,0 20,0 11,1
Rural
Total 66,4 43,5 54,0 4,8 6,6 5,8 28,7 50,0 40,2
Burundi 46,8 32,0 40,1 6,1 4,8 5,5 47,2 63,2 54,4
Congo-Kinshasa 72,2 45,4 57,1 4,6 6,9 5,9 23,2 47,7 37,0
Uganda 74,8 49,5 63,2 1,7 5,2 3,3 23,5 45,4 33,5
Tanzanie 50,0 71,4 61,5 0,0 21,4 11,5 50,0 7,1 26,9
Autre Afrique 91,7 58,3 75,0 0,0 8,3 4,2 8,3 33,3 20,8
Belgique 83,3 70,0 75,0 0,0 10,0 6,3 16,7 20,0 18,8
Autre Europe 87,0 54,3 65,2 0,0 8,7 5,8 13,0 37,0 29,0
Inde 100,0 75,0 92,3 0,0 0,0 0,0 0,0 25,0 7,7
Autre Asie 75,0 100,0 80,0 0,0 0,0 0,0 25,0 0,0 20,0
Amérique 100,0 75,0 85,7 0,0 0,0 0,0 0,0 25,0 14,3
Océanie 100,0 66,7 75,0 0,0 0,0 0,0 0,0 33,3 25,0

61
La population étrangère est alphabétisée à 68,5% dans l’ensemble (proportion
supérieure à la moyenne pour les Rwandais qui est de 60%). Les ressortissants du
Burundi ont un niveau d’alphabétisation inférieur à cette moyenne (55,1%). C’est par
conséquent parmi eux que l’on recense le plus de personnes étrangères
analphabètes (40,4%) suivies des ressortissants de la République Démocratique du
Congo (29,7%).

La population féminine de nationalité étrangère est, quel que soit le milieu de


résidence, moins alphabétisée par rapport aux hommes. Par ailleurs, la population
étrangère urbaine est plus alphabétisée que celle résidant en milieu rural.

4.3.7.2. Niveau d’instruction atteint par la population étrangère

Comme l’indique le tableau 4.11, près de 30% de la population de nationalité


étrangère n’a aucun niveau d’instruction. Les ressortissants du Burundi et ceux qui
sont regroupés dans la catégorie « autre étranger » ont des proportions de « sans
instruction » beaucoup plus élevées que cette moyenne (respectivement 43% et
37%). C’est en milieu rural qu’on recense le plus d’étrangers sans aucune instruction,
comparé au milieu urbain (37% contre 21% au total). En milieu urbain comme en
milieu rural, ce sont les ressortissants de la catégorie « autre étranger » qui ont la
plus forte proportion de sans niveau d’instruction (33% et 43% respectivement).

Les ressortissants de la RDC enregistrent une proportion plus élevée de population


ayant le niveau primaire (54% contre une moyenne de 49% pour ce niveau). Les
Tanzaniens (45%) et les Burundais (44%) ont des proportions plus proches de cette
moyenne de population étrangère de niveau primaire. A l’opposé, les ressortissants
des pays occidentaux ont les proportions les plus faibles (moins de 15% de leur
effectif). On dénombre plus d’étrangers de niveau primaire en milieu rural (52%)
qu’en milieu urbain (47%). Les proportions les plus élevées de ce niveau sont une
fois de plus observées dans la population originaire des pays voisins du Rwanda
(Congolais, Burundais, Tanzaniens).

Le niveau secondaire est dominé par les ressortissants des pays africains
d’expression anglaise et les Canadiens. Ces derniers résident surtout en milieu rural
et les premiers beaucoup plus en milieu urbain.

Les Européens et les Américains, suivis des Asiatiques, des Kenyans et des
ressortissants des pays africains non voisins du Rwanda dominent nettement au
niveau supérieur. Les étrangers de niveau d’instruction supérieur résident surtout en
milieu urbain, exception faite des Américains des Etats Unis et des Asiatiques.

62
Tableau 4.11: Répartition proportionnelle de la population étrangère âgée de 6 ans et plus
par nationalité selon le niveau d’instruction atteint

Nationalité Sans Niveau Primaire Secondaire Supérieur


Total 28,6 49,2 17,7 4,5
Burundi 43,2 43,9 10,9 2,0
Congo 26,4 53,7 17,4 2,4
Uganda 15,1 39,8 38,7 6,4
Tanzanie 17,9 44,9 29,5 7,8
Kenya 9,5 23,0 28,6 38,9
Autre Afrique 12,1 23,6 24,6 39,7
Belgique 12,4 13,8 21,8 52,0
France 16,4 28,4 16,4 38,8
Autre Europe 10,3 9,3 23,2 57,2
Asie 5,2 23,8 23,8 47,2
USA 8,3 8,3 15,0 68,3
Canada 6,0 4,5 31,3 58,2
Autre Amérique 21,4 14,3 14,3 50,0
Autre étranger 36,8 26,3 21,1 15,8

4.3.8. Caractéristiques de la population de nationalité étrangère


par rapport à l’activité économique

4.3.8.1.Situation de la population de nationalité étrangère dans


l’activité économique

Le tableau 4.12. ci-après montre que la proportion des actifs parmi la population de
nationalité étrangère est, dans l’ensemble, faible (25,3%). Cette moyenne est
rabaissée par les ressortissants de la RDC qui représentent, l’écrasante majorité de
la population étrangère. Par conséquent, la proportion d’inactifs chez les Congolais
est la plus élevée (84,7%), ce qui pourrait s’expliquer par le fait que la plupart d’entre
eux sont très jeunes (voir tableau 4.4. plus haut). Les ressortissants des pays
occidentaux et ceux de nationalité ougandaise ont les proportions les plus élevées
d’actifs (65% à 76%). Cette population étrangère active est en général occupée
(dans les branches et secteurs d’activité décrites plus bas).

Les inactifs sont constitués majoritairement d’élèves et étudiants (pour toutes les
nationalités), des « sans travail » ensuite (surtout les ressortissants congolais) et des
personnes au foyer (dont probablement les conjoints de certains expatriés).

63
Tableau 4.12: Répartition proportionnelle de la population étrangère âgée de 6 ans et plus par
nationalité selon la situation dans l’activité économique

Elève/étudiant

Aucun travail
1er emploi

Population

Population
Personnes
Recherche
Chômeur
Nationalité

au foyer

Inactive
Retraité
Occupé

Rentier
Active
Total 24,1 0,7 0,6 25,3 8,6 40,3 0,8 0,4 24,5 74,7
Burundi 61,0 0,7 0,5 62,2 11,8 18,9 1,2 0,6 5,3 37,8
Congo 14,1 0,7 0,6 15,3 8,2 45,9 0,8 0,3 29,4 84,7
Uganda 73,9 1,1 0,5 75,5 6,6 13,3 0,2 0,6 3,7 24,5
Tanzanie 58,3 1,5 0,0 59,8 11,3 18,5 0,9 0,6 8,9 40,2
Kenya 66,7 0,0 0,0 66,7 8,5 21,4 0,9 0,0 2,6 33,3
Autre Afrique 62,1 1,7 0,3 64,1 9,0 22,6 0,0 0,3 4,0 35,9
Belgique 65,3 0,0 0,0 65,3 9,5 19,5 3,7 0,0 2,1 34,7
France 66,3 2,0 0,0 68,4 2,0 23,5 0,0 0,0 6,1 31,6
Autre Europe 76,6 1,3 0,0 77,9 7,3 10,6 1,3 0,3 2,6 22,1
Asie 62,6 0,2 0,9 63,8 12,4 19,4 0,9 0,2 3,3 36,2
USA 69,4 0,0 2,0 71,4 12,2 14,3 0,0 2,0 0,0 28,6
Canada 70,0 0,0 0,0 70,0 4,0 24,0 0,0 0,0 2,0 30,0
Autre Amérique 88,9 0,0 0,0 88,9 11,1 0,0 0,0 0,0 0,0 11,1
Autre étranger 61,5 0,0 0,0 61,5 15,4 0,0 0,0 0,0 23,1 38,5

Les étrangers originaires du Burundi et les Asiatiques enregistrent les proportions


d’actifs plus élevées en milieu rural qu’en milieu urbain. Ceci s’explique par la
présence remarquable des premiers dans la branche agricole et les seconds dans
les activités de commerce et autres services. Les actifs ressortissants des autres
nationalités sont plus nombreux en milieu urbain.
Aussi, il ressort des données, que dans l’ensemble, les femmes de nationalité
étrangère sont moins actives que les hommes, surtout en milieu urbain et que cette
tendance est conforme au statut dans l’activité observé généralement pour les
femmes.

4.3.8.2. Situation de la population étrangère par rapport aux


branches d’activité économique

Le tableau 4.13. montre que l’agriculture et branches connexes emploient surtout les
ressortissants burundais (72%) et la moitié de la population originaire de l’Amérique
autre que les USA et le Canada. Les « autres services »14, l’administration publique
et le commerce/entretien sont les branches qui englobent le plus de population
étrangère après l’agriculture.

14
Les autres services comprennent l’éducation, la santé, et action sociale, autres activités de services
collectifs, ménages employant du personnel domestique, organismes extra-territoriaux.

64
Tableau 4.13 : Proportions de la population étrangère âgée de 6 ans et plus par branche
d'activité selon la nationalité

Autre Amérique

Autre étranger
Autre Afrique

Autre Europe
Branche d’activité

Tanzanie

Belgique
Burundi

Uganda

Canada
France
Congo

Kenya

Asie

USA
Agriculture, Sylviculture, 71,7 12,8 10,3 8,4 7,7 4,1 8,1 29,2 8,6 1,9 0,0 0,0 50,0 25,0
Chasse, Pêche
Industries Extractives 0,4 0,0 0,0 0,0 1,3 0,5 0,8 0,0 0,0 1,1 0,0 0,0 0,0 0,0
Activités de Fabrication 3,4 11,2 8,9 2,9 2,6 7,7 1,6 1,5 1,7 7,8 0,0 0,0 0,0 0,0
Production/Distribution 0,2 1,6 0,8 0,0 0,0 1,4 0,0 0,0 0,9 0,7 0,0 0,0 0,0 0,0
Eau/Electricité
Construction 3,0 4,5 9,6 3,3 2,6 3,6 4,0 1,5 1,3 3,0 0,0 2,9 0,0 0,0
Commerce/Entretien 3,6 17,1 33,4 26,6 17,9 16,4 6,5 3,1 7,8 39,9 8,8 11,4 0,0 0,0
Hôtels et Restaurants 0,5 1,3 5,1 0,7 0,0 0,5 2,4 1,5 2,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Transport et 2,4 3,5 8,4 29,9 5,1 5,5 3,2 3,1 0,0 3,4 0,0 0,0 0,0 12,5
Communications
Activités Financières 0,1 0,3 0,2 0,0 0,0 0,0 0,8 0,0 0,0 1,5 0,0 0,0 0,0 0,0
Immobilier/Location 0,3 1,1 1,2 1,5 5,1 11,4 13,7 12,3 11,6 11,2 8,8 8,6 12,5 12,5
Administration 2,4 24,2 7,9 13,5 29,5 23,6 33,1 12,3 28,9 21,3 32,4 34,3 0,0 25,0
Publique/Défense
Autres Services 12,0 22,2 14,2 13,1 28,2 25,5 25,8 35,4 37,1 8,2 50,0 42,9 37,5 25,0

4.3.8.3. Situation de la population étrangère par rapport aux


secteurs d’activité économique

Comme on le lit dans le tableau 4.14 ci-dessous, le secteur dit « autre privé15 »
englobe la presque totalité de la population étrangère (81%), essentiellement celle
originaire des pays africains voisins du Rwanda. Ces derniers sont probablement
occupés dans l’agriculture et branches connexes ou dans le secteur informel. Après
« autre privé » vient le secteur public qui n’emploie que 6,9% de la population
étrangère. Il est suivi par celui des ONG qui compte 8,1% de la population étrangère
occupée. Ce sont les étrangers de nationalité peu courante au Rwanda, qu’ils soient
africains ou pas, que l’on trouve plus dans le secteur public. Il s’agit probablement
des experts et autres consultants affectés auprès des institutions publiques. Ces
experts recensés dans le secteur public sont plus fréquemment de sexe féminin.
Les ressortissants des pays occidentaux sont plus présents dans le secteur des
ONG, et là ils sont généralement de sexe masculin.

15
Autre privé concerne les gens occupées dans l’agriculture, le commerce, le transport, les entreprises,
l’artisanat, le secteur informel.

65
Tableau 4.14: Répartition proportionnelle de la population active occupée de nationalité
étrangère âgée de 6 ans et plus par nationalité selon le secteur d'activité

Secteur d’activité
Nationalité
Public Parastatal ONG Coopérative Autre Privé
Total 6,9 2,7 8,1 1,5 80,8
Burundi 1,7 0,7 0,8 0,6 96,3
Congo 9,9 3,0 10,7 1,8 74,7
Uganda 3,4 1,9 2,1 1,5 91,1
Tanzanie 8,6 2,3 4,7 0,0 84,4
Kenya 16,0 12,0 13,3 1,3 57,3
Autre Afrique 12,0 8,1 20,6 1,4 57,9
Belgique 9,8 8,2 19,7 9,0 53,3
France 3,3 3,3 25,0 1,7 66,7
Autre Europe 11,7 4,1 34,2 3,6 46,4
Asie 8,2 7,4 9,4 0,4 74,6
USA 6,3 6,3 46,9 6,3 34,4
Canada 8,6 5,7 34,3 2,9 48,6
Autre Amérique 12,5 0,0 12,5 0,0 75,0
Autre étranger 25,0 0,0 12,5 0,0 62,5

Figure 4.2 : Proportions de la population étrangère par nationalité selon le secteur d'activité
économique

Autre étranger Autre Privé


Coopérative
Autre Amérique ONG
Parastatal
Canada
Public
USA

Asie
Nationalité étrangère

Autre Europe

France

Belgique

Autre Afrique

Kenya

Tanzanie

Uganda

Congo

Burundi

0 20 40 60 80 100 120

Proportions

66
Notons enfin que les étrangers employés dans « autre privé » le sont surtout en
milieu rural (dans l’agriculture, l’éducation, la santé) et il s’agit en majorité des
femmes qui sont, il faut le rappeler, majoritairement occupées dans l’agriculture
(secteur lui-même dominant dans l’activité économique du pays).

Conclusion sur la situation des nationalités en 2002

La distribution de la population résidante en 2002 par nationalité montre que peu


d’étrangers résident au Rwanda (moins de 1%). Cependant, on en dénombre de
toutes origines (africaine surtout, pays voisins en particulier, enfin européenne,
américaine, asiatique et d’autres parties du monde). L’effectif de la population
étrangère recensé est le même qu’au dernier recensement de 1991, c’est seulement
le type de nationalité qui a changé. En effet, on recensait en 1991 beaucoup de
réfugiés Burundais sur le territoire rwandais (plus de la moitié de tous les étrangers) ;
aujourd’hui on en recense autant pour les Congolais (RDC).

La majorité des étrangers que sont les Congolais résident pour la plupart dans deux
provinces qui abritent leurs camps de réfugiés et dans la Ville de Kigali. De même,
d’autres étrangers ressortissants des pays limitrophes résident en général dans les
régions ou provinces proches de ces pays ; exception faite de la Ville de Kigali qui
accueille une bonne partie des étrangers de toutes nationalités.

La plupart des étrangers viennent de résider dans le pays moins de dix ans, et sont
donc pour la plupart venus après 1994. Quelques ressortissants burundais ont
déclaré être nés au Rwanda.

La population étrangère est plus alphabétisée et plus instruite que les nationaux,
sauf les Burundais et ceux regroupés dans la catégorie « autre étranger ». Les
ressortissants des pays occidentaux sont les plus nombreux à avoir atteint des
niveaux élevés d’instruction (secondaire et supérieur).

Les étrangers non réfugiés sont au moins pour les trois quart actifs, surtout les
hommes. Ils prédominent dans le secteur dit « autre privé ».

Une nouvelle catégorie de Rwandais mérite une mention spéciale, ceux qui ont une
deuxième nationalité, comme la loi les y autorise actuellement. Ceux qui résident
dans le pays s’élèvent à près de 14.000. Ils ont comme seconde nationalité surtout
celle des pays voisins et ils résident essentiellement dans les provinces voisines de
ces pays (dont ils détiennent la seconde nationalité). L’écrasante majorité détient
comme autre nationalité celle de la République Démocratique du Congo ou du
Burundi. Il a été dit plus haut que la structure par âge, par sexe et selon les diverses
caractéristiques socio-économiques de la population étrangère ou de double
nationalité reflète beaucoup l’évolution récente de l’histoire du pays.

67
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS GENERALES

Par rappel, le thème sur les caractéristiques socioculturelles de la population


présente les résultats du Recensement Général de la Population et de l’ Habitat
2002 ayant trait à l’appartenance religieuse de la population, aux langues parlées
et à la nationalité.

I. RELIGION

En ce qui concerne la religion, il ressort des données de ce recensement que la


population résidante est majoritairement chrétienne. La proportion de chrétiens
(toutes églises confondues) s’est même accrue comparativement aux précédents
recensements (1978 et 1991). Les autres religions sont faiblement représentées.
Toutefois , dans la période intercensitaire, on relève une réduction de la proportion
des catholiques (religion dominante au niveau du pays) pendant que les proportions
des protestants et des adventistes augmentaient remarquablement. Ces deux
dernières religions occupent même la première place dans certaines provinces du
pays (Kibuye, Gikongoro). Le pourcentage des musulmans s’est également élevé.
On note aussi l’émergence d’une nouvelle catégorie de chrétiens (classés dans
« autre chrétien ») qui représentent une proportion non négligeable s’élevant à 4%;
tout cela semble l’être au dépens de la religion catholique. Pourtant, les adeptes de
la religion catholique avait connu une grande progression entre 1978 et 1991
(passant de 52% à 63%).

Si on peut affirmer que le Rwanda reste un pays peuplé essentiellement de


chrétiens, il faut pourtant remarquer qu’il y a plus d’espace à la diversification
religieuse. Néanmoins, en termes d’effectifs, les catholiques, les protestants et les
adventistes demeurent largement plus nombreux dans le pays et dans les
différentes sphères socio-économiques. Les Musulmans se remarquent aussi par
leur concentration relativement importante en milieu urbain.

Les adeptes de deux catégories de religion semblent présenter des indicateurs


socioculturels les moins favorables (en termes d’instruction, d’activité économique,
de résidence en milieu urbain). Il s’agit des traditionnels/animistes et des sans
religion. Ils représentent près de 4% de la population pour lesquels des efforts
doivent être consentis dans le sens de l’amélioration de leur niveau social, de la part
des diverses autorités publiques et religieuses.

A l’issue de cette analyse sur les caractéristiques de la population par rapport à la


religion au Rwanda, force est de constater que les données du RGPH 2002 ne
permettent pas d’expliciter les raisons des variations ou de l’évolution observée dans
l’espace des onze dernières années seulement. Nous recommandons une recherche
qui identifierait les facteurs de ce changement et éclairerait sur l’évolution future
dans ce domaine, étant donné l’influence des religions sur le développement de la
société. Nous recommandons également que les diverses autorités religieuses,
conjointement avec les pouvoirs publics, aident davantage leurs adeptes à améliorer
leurs conditions de vie (notamment en développant l’instruction) tout en veillant à
l’égalité ou à l’équité entre les fidèles. De façon précise, les adeptes de sexe féminin
devraient bénéficier d’appui particulier pour être au même pied d’égalité que ceux de

68
sexe masculin (surtout pour certaines religions comme l’Islam) pour un
épanouissement intégral de tous les membres de la société.

II. LANGUES

Pour les langues parlées, quel que soit la variable considérée, les résultats du
RGPH 2002 confirment la prédominance de la langue nationale, le kinyarwanda. Ces
données montrent aussi que les principales langues étrangères parlées au Rwanda,
dont les deux langues officielles -le français et l’anglais- sont parlées par une infime
minorité de la population résidante. Les locuteurs des langues étrangères se
démarquent de ceux qui n’en parlent pas: ils sont plus instruits et se rencontrent
dans le secteur moderne de l’économie, surtout en milieu urbain. Les résultats du
recensement indiquent clairement que ceux qui exercent une activité dans le
domaine financier, dans l’administration publique ou dans le secteur de la distribution
de l’eau et de l’électricité, possèdent des connaissances dans les langues
étrangères. L’accès à un emploi dans le secteur moderne requiert donc des
aptitudes qui s’accompagnent de la maîtrise des langues couramment utilisées dans
le domaine de la technologie. Ainsi, pour atteindre le bien-être matériel, il faut avoir
des connaissances techniques et pour y parvenir, l’apprentissage des langues
étrangères semble être un passage obligé.

Autrement dit, la connaissance d’une langue étrangère constitue une caractéristique


sociale de taille au Rwanda. Il ressort des résultats du recensement que la
population qui parle ces langues constitue jusqu’ici une faible partie de la population
et que c ’est l’instruction qui fait toute la différence.

Les responsables des politiques dans le domaine de la communication pour le


développement sont appelés à y réfléchir profondément et à proposer des réformes
qui devraient contribuer à l’amélioration rapide de la situation. Il pourrait s’agir de
mesures visant à l’accélération des programmes déjà adoptés pour l’accès à
l’éducation universelle et pour l’accroissement des effectifs au niveau secondaire et
supérieur.

Il faudrait en fait que l’on arrive à donner à chaque langue une place proportionnelle
à la potentialité qu’elle a de contribuer au développement du pays. La population et
les planificateurs en particulier doivent comprendre que même si toutes les langues
ne jouissent pas du même statut, elles constituent un enrichissement tant sur le plan
individuel que collectif et qu’elles sont autant d’outils pour mettre le Rwanda au
rythme du monde. Ainsi, pour s’assurer d’une meilleure participation au système des
Nations Unies, son insertion efficiente aux organisations régionales et continentales
dont il est membre, le Rwanda doit développer l’enseignement des langues
étrangères. Cependant, cela doit se faire sans empiéter de quelque façon que ce soit
sur la force et le dynamisme de la langue nationale. Autrement dit, il faudrait donner
au Kinyarwanda la place qu’il mérite dans tous les secteurs de la vie nationale pour
une meilleure communication et un développement harmonieux de la culture. Il
faudrait aussi promouvoir le multilinguisme fonctionnel pour répondre aux besoins
des divers utilisateurs qui doivent travailler dans les langues étrangères.

69
A la lumière de ce constat une des pistes de recherche que l’on recommanderait
fortement est « une étude sur la meilleure approche de l’enseignement des langues
au service du développement national ».

III. NATIONALITE

En matière de nationalité, quoique le Rwanda soit ouvert au monde extérieur tant sur
le plan politique, diplomatique qu’économique, on observe que peu d’étrangers y
résident. Cela est sans doute dû essentiellement aux faibles potentialités
économiques du pays mais aussi à son histoire récente. L’écrasante majorité des
ressortissants étrangers qu’on rencontre sont des réfugiés originaires des pays
voisins.

Ce que l’on peut recommander à ce sujet est que tous les étrangers résidant au
Rwanda continuent de trouver des conditions d’épanouissement personnel et des
raisons de travailler harmonieusement avec les Rwandais. Il faudrait maintenir cette
qualité d’accueil et d’hospitalité dans le contexte de la formation de grands
ensembles régionaux et de la mondialisation des échanges.

70
BIBLIOGRAPHIE

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Lavigerie, Grands Lacs, 1947, Namur
2. Conférence Episcopale du Rwanda, Statistiques annuelles, 2001 et 2002
3. Eliwo Akoto, Christianisme et inégalités en matière de mortalité des enfants en
Afrique noire, in INED, Revue Population, n° 6, 45ème année, novembre-
décembre 1990
4. Evariste Ntakirutimana, La langue swahili comme base de l’unification dans la
région des Grands Lacs Africains, thèse de doctorat de 3ème cycle, Université
Laval, faculté des études supérieures, Département de langues, linguistique et
traduction, 2000
5. Gamaliel Mbonimana, Le Royaume chrétien au Rwanda (1900-1931),
Dissertation présentée en vue de l’obtention du grade de docteur en
Philosophie et Lettres, Histoire contemporaine, Université Catholique de
Louvain, Faculté de Philosophie et Lettres, Groupe B : Histoire, Louvain-la-
Neuve, 1981
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7. Léopold Munyakazi, La situation sociolinguistique du Rwanda, Aspects
endocentrique et exocentrique, Thèse de Doctorat de 3ème cycle, en
Linguistique (option linguistique africaine), Université de Nice, Faculté des
Lettres et Sciences Humaines, Linguistique et Phonétique, Nice, 1984
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des confessions religieuses
9. MINEDUC, Direction Planification et Centre National de Développement des
Programmes
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Population, Macro International Inc., Enquête Démographique et de Santé,
Rwanda 2000, Septembre 2001
11. République Rwandaise, Ministère des Finances et de la Planification
Economique, Direction de la Statistique, Office National de la Population,
Enquête socio-démographique 1996, Rapport final, Résultats sélectionnés,
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13. République Rwandaise, Ministère du Plan, Commission Nationale de
Recensement, Service National de Recensement, Recensement général de la
population et de l’habitat, au 15 août 1991, Résultats définitifs, Avril 1994
14. République Rwandaise, Office National de la Population, Enquête Nationale
sur la Fécondité, Rwanda 1983, Décembre 1984
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Inc., Enquête Démographique et de Santé, Rwanda 1992, Février 1994
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Recensement, Recensement général de la population et de l’habitat, Rwanda
1978, Volume I, Analyse, Décembre 1984
17. Xavier COUPLET et Daniel HEUCHENNE, Religions et développement, in
Economica, Paris, 1988

71
ANNEXES

Tableau A.1 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages ordinaires âgée
de 15 ans et plus par milieu de résidence et religion selon le degré d'alphabétisation et
le sexe

Lire et écrire Lire seulement Ni lire ni écrire

Masculin

Masculin

Masculin
Milieu/ Religion

Féminin

Féminin

Féminin
Total

Total

Total
Ensemble
Total 66,5 54,7 60,0 4,4 4,4 4,4 29,1 40,9 35,6
Catholique 69,7 57,5 63,1 4,1 4,1 4,1 26,2 38,4 32,8
Protestante 62,6 50,3 55,5 4,8 4,6 4,6 32,6 45,1 39,9
Adventiste 69,8 55,3 61,5 5,0 5,5 5,3 25,3 39,3 33,2
Témoins de Jéhovah 86,6 77,0 81,2 2,9 4,1 3,5 10,5 19,0 15,2
Autre religion chrétienne 68,6 56,2 61,2 4,5 4,6 4,6 26,9 39,2 34,3
Musulman 79,1 70,5 74,9 2,9 2,6 2,8 18,0 26,9 22,3
Traditionnelle/animiste 23,9 10,5 17,7 4,2 1,4 2,9 71,9 88,1 79,4
Autre 65,8 53,3 58,6 4,4 4,4 4,4 29,8 42,3 37,0
Sans religion 33,7 22,3 29,7 4,8 3,1 4,2 61,5 74,5 66,0
Urbain
Total 81,0 72,5 76,7 2,8 3,2 3,0 16,2 24,3 20,3
Catholique 81,5 72,3 77,0 2,7 3,2 2,9 15,8 24,6 20,1
Protestante 81,0 72,3 76,2 2,9 3,4 3,2 16,0 24,4 20,7
Adventiste 80,3 70,9 75,2 3,1 3,5 3,3 16,6 25,6 21,4
Témoins de Jéhovah 94,1 87,3 90,4 1,5 2,8 2,2 4,4 10,0 7,4
Autre religion chrétienne 85,1 77,1 80,5 2,5 3,2 2,9 12,4 19,8 16,6
Musulman 86,3 78,1 82,4 2,1 2,0 2,1 11,6 19,8 15,5
Traditionnelle/animiste 46,2 31,5 39,8 2,6 1,3 2,0 51,3 67,1 58,1
Autre 82,9 74,2 78,2 2,1 3,1 2,6 15,0 22,7 19,2
Sans religion 57,3 48,8 54,9 4,2 3,6 4,1 38,5 47,6 41,0
Rural
Total 63,3 51,4 56,6 4,8 4,6 4,7 32,0 44,0 38,7
Catholique 67,1 55,0 60,4 4,4 4,3 4,3 28,5 40,7 35,2
Protestante 59,2 46,6 51,9 5,1 4,8 4,9 35,7 48,6 43,2
Adventiste 67,2 52,0 58,4 5,4 5,9 5,7 27,4 42,1 35,9
Témoins de Jéhovah 82,9 72,2 76,9 3,5 4,7 4,2 13,5 23,1 18,9
Autre religion chrétienne 64,6 51,7 56,8 5,0 4,9 5,0 30,4 43,3 38,2
Musulman 67,4 59,1 63,3 4,3 3,5 3,9 28,3 37,4 32,8
Traditionnelle/animiste 21,9 8,8 15,8 4,4 1,4 3,0 73,8 89,9 81,2
Autre 60,4 47,8 53,0 5,1 4,7 4,9 34,5 47,4 42,1
Sans religion 29,7 19,3 25,9 4,9 3,1 4,3 65,4 77,7 69,8

72
Tableau A.2 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires âgée
de 6 ans et plus par milieu et religion selon le niveau d'instruction et le sexe

Sans niveau Primaire Secondaire Supérieur

Masculin
Masculin

Masculin

Masculin
Féminin

Féminin

Féminin

Féminin
Milieu / Religion

Total

Total

Total

Total
Ensemble
Total 29,0 37,0 33,3 62,3 56,4 59,1 7,9 6,3 7,1 0,7 0,3 0,5
Catholique 25,9 34,3 30,3 65,0 58,9 61,7 8,3 6,6 7,4 0,8 0,3 0,6
Protestante 32,2 40,6 36,9 60,2 53,6 56,5 7,0 5,6 6,2 0,6 0,2 0,4
Adventiste 27,4 36,6 32,5 63,9 57,3 60,3 8,2 5,9 6,9 0,5 0,2 0,3
Témoins de Jéhovah 16,5 22,4 19,7 63,2 61,7 62,4 18,8 15,3 16,9 1,4 0,5 1,0
Autre religion chrétienne 29,4 37,0 33,8 60,5 54,9 57,3 9,2 7,7 8,3 0,9 0,3 0,6
Musulman 21,1 26,8 23,9 60,2 58,2 59,2 17,4 14,6 16,0 1,4 0,4 0,9
Traditionnelle/animiste 68,8 82,1 74,9 27,6 15,8 22,2 3,1 2,0 2,6 0,5 0,2 0,3
Autre 31,5 40,3 36,4 57,7 51,6 54,3 9,2 7,6 8,3 1,6 0,6 1,0
Sans religion 53,8 61,7 56,8 43,4 36,6 40,8 2,5 1,5 2,1 0,4 0,1 0,3
Urbain
Total 19,0 24,8 22,0 58,8 56,3 57,5 18,7 17,4 18,0 3,5 1,5 2,5
Catholique 17,9 24,6 21,3 59,1 55,5 57,3 18,9 18,0 18,5 4,0 1,9 3,0
Protestante 19,4 25,2 22,6 58,5 56,6 57,4 18,7 17,0 17,8 3,4 1,2 2,2
Adventiste 19,8 25,8 23,0 62,6 59,7 61,0 15,5 13,7 14,5 2,1 0,8 1,4
Témoins de Jéhovah 10,6 14,9 12,9 55,2 57,0 56,2 30,6 26,6 28,4 3,7 1,4 2,5
Autre religion chrétienne 17,2 22,0 19,9 55,8 55,7 55,8 22,7 20,7 21,6 4,3 1,6 2,8
Musulman 15,9 21,5 18,6 58,6 57,6 58,1 23,4 20,2 21,9 2,1 0,7 1,4
Traditionnelle/animiste 49,8 65,1 56,4 30,9 20,1 26,3 13,5 13,0 13,3 5,8 1,8 4,1
Autre 19,6 24,8 22,4 52,9 52,9 52,9 21,2 19,9 20,5 6,3 2,4 4,2
Sans religion 38,1 44,8 40,3 49,2 46,7 48,4 10,2 7,3 9,3 2,5 1,2 2,1
Rural
Total 31,0 39,2 35,4 63,1 56,4 59,4 5,8 4,3 5,0 0,2 0,0 0,1
Catholique 27,4 35,8 31,9 66,2 59,4 62,5 6,2 4,7 5,4 0,2 0,1 0,1
Protestante 34,3 43,1 39,3 60,4 53,1 56,3 5,1 3,8 4,3 0,2 0,0 0,1
Adventiste 29,0 38,7 34,4 64,2 56,8 60,1 6,6 4,4 5,4 0,2 0,0 0,1
Témoins de Jéhovah 19,2 25,9 22,9 67,0 63,9 65,3 13,4 10,1 11,6 0,4 0,1 0,3
Autre religion chrétienne 32,1 40,1 36,7 61,5 54,8 57,6 6,3 5,0 5,5 0,2 0,1 0,1
Musulman 29,1 34,7 31,9 62,6 59,1 60,9 8,0 6,2 7,1 0,2 0,1 0,1
Traditionnelle/animiste 70,5 83,4 76,4 27,3 15,5 21,8 2,2 1,1 1,7 0,0 0,0 0,0
Autre 34,9 44,2 40,2 59,1 51,3 54,7 5,7 4,4 5,0 0,2 0,1 0,1
Sans religion 56,1 63,6 59,0 42,5 35,5 39,8 1,3 0,9 1,2 0,0 0,0 0,0

73
Tableau A.3 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par milieu de résidence et religion selon la situation dans
l'activité économique

Recherche du 1er

Population active

Elève/étudiant

Aucun travail
Personne au

Population
Milieu / Religion

Chômeur

inactive
Retraité
Occupé

Rentier
emploi

foyer
Ensemble
Total 55,9 0,3 0,2 56,4 12,6 26,3 1,2 0,5 3,0 43,6
Catholique 56,2 0,2 0,2 56,7 11,8 26,9 1,3 0,5 2,8 43,3
Protestante 56,4 0,2 0,2 56,8 13,7 25,2 1,0 0,5 2,8 43,2
Adventiste 55,5 0,2 0,2 56,0 12,1 27,1 1,0 0,5 3,3 44,0
Témoins de Jéhovah 52,2 0,7 0,6 53,5 10,4 31,6 0,7 0,5 3,3 46,5
Autre religion chrétienne 55,7 0,4 0,3 56,4 12,4 26,7 0,7 0,5 3,3 43,6
Musulman 47,2 1,2 0,8 49,3 11,3 31,3 0,9 0,8 6,3 50,7
Traditionnelle/animiste 66,9 0,2 0,0 67,1 6,3 7,4 9,4 3,7 6,0 32,9
Autre 57,0 0,3 0,3 57,6 12,1 24,6 1,0 0,6 4,2 42,4
Sans religion 53,6 0,2 0,1 54,0 16,9 20,6 2,0 0,8 5,7 46,0
Urbain
Total 49,4 1,2 0,8 51,4 11,5 30,4 1,1 0,8 4,8 48,6
Catholique 50,7 1,1 0,8 52,6 10,5 30,3 1,4 0,9 4,3 47,4
Protestante 49,6 1,1 0,8 51,5 12,3 30,5 0,8 0,7 4,2 48,5
Adventiste 49,9 0,9 0,7 51,4 12,3 28,8 1,0 0,6 5,8 48,6
Témoins de Jéhovah 41,3 1,7 1,3 44,3 11,8 37,5 0,7 1,0 4,7 55,7
Autre religion chrétienne 46,3 1,6 1,1 49,0 12,1 33,2 0,6 0,6 4,6 51,0
Musulman 40,0 1,8 1,3 43,1 12,7 34,2 1,1 1,2 7,8 56,9
Traditionnelle/animiste 62,1 1,6 0,3 64,0 5,9 10,7 7,2 3,5 8,8 36,0
Autre 48,0 1,3 0,9 50,1 10,1 30,4 0,6 1,1 7,7 49,9
Sans religion 53,1 1,0 0,8 54,9 12,7 23,0 1,2 0,7 7,6 45,1
Rural
Total 57,1 0,1 0,1 57,3 12,8 25,5 1,2 0,5 2,7 42,7
Catholique 57,1 0,1 0,1 57,4 12,1 26,3 1,3 0,4 2,6 42,6
Protestante 57,4 0,1 0,1 57,6 14,0 24,4 1,1 0,4 2,6 42,4
Adventiste 56,7 0,1 0,1 56,9 12,0 26,8 1,0 0,5 2,8 43,1
Témoins de Jéhovah 57,2 0,2 0,3 57,7 9,8 29,0 0,6 0,3 2,6 42,3
Autre religion chrétienne 57,7 0,1 0,1 58,0 12,5 25,3 0,8 0,5 3,0 42,0
Musulman 58,0 0,3 0,2 58,5 9,2 27,1 0,7 0,4 4,1 41,5
Traditionnelle/animiste 67,3 0,1 0,0 67,4 6,4 7,1 9,6 3,7 5,8 32,6
Autre 59,3 0,1 0,1 59,5 12,6 23,1 1,1 0,5 3,2 40,5
Sans religion 53,7 0,1 0,1 53,8 17,4 20,3 2,2 0,8 5,4 46,2

74
Tableau A.4 : Proportions (en%) de la population résidante des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par sexe et religion selon la situation dans l'activité
économique

Population inactive
Personne au foyer
Recherche du 1er

Population active

Elève/étudiant

Aucun travail
Sexe / Religion

Chômeur

Retraité
Occupé

Rentier
emploi
Ensemble
Total 55,9 0,3 0,2 56,4 12,6 26,3 1,2 0,5 3,0 43,6
Catholique 56,2 0,2 0,2 56,7 11,8 26,9 1,3 0,5 2,8 43,3
Protestante 56,4 0,2 0,2 56,8 13,7 25,2 1,0 0,5 2,8 43,2
Adventiste 55,5 0,2 0,2 56,0 12,1 27,1 1,0 0,5 3,3 44,0
Témoins de Jéhovah 52,2 0,7 0,6 53,5 10,4 31,6 0,7 0,5 3,3 46,5
Autre religion chrétienne 55,7 0,4 0,3 56,4 12,4 26,7 0,7 0,5 3,3 43,6
Musulman 47,2 1,2 0,8 49,3 11,3 31,3 0,9 0,8 6,3 50,7
Traditionnelle/animiste 66,9 0,2 0,0 67,1 6,3 7,4 9,4 3,7 6,0 32,9
Autre 57,0 0,3 0,3 57,6 12,1 24,6 1,0 0,6 4,2 42,4
Sans religion 53,6 0,2 0,1 54,0 16,9 20,6 2,0 0,8 5,7 46,0
Masculin
Total 54,3 0,4 0,3 54,9 11,9 28,5 1,0 0,5 3,2 45,1
Catholique 54,6 0,3 0,3 55,2 11,5 28,8 1,1 0,5 3,0 44,8
Protestante 54,0 0,3 0,3 54,5 13,2 28,2 0,8 0,4 3,0 45,5
Adventiste 53,4 0,3 0,3 54,0 11,0 30,4 0,8 0,5 3,3 46,0
Témoins de Jéhovah 51,9 0,9 0,7 53,5 7,8 34,5 0,4 0,5 3,4 46,5
Autre religion chrétienne 53,6 0,5 0,3 54,4 11,2 30,0 0,5 0,4 3,5 45,6
Musulman 52,3 1,6 0,9 54,9 6,2 31,6 0,8 0,7 5,9 45,1
Traditionnelle/animiste 68,3 0,3 0,1 68,7 5,7 8,1 8,5 3,4 5,7 31,3
Autre 55,5 0,5 0,3 56,3 10,6 27,4 0,8 0,5 4,4 43,7
Sans religion 56,7 0,2 0,2 57,1 15,8 19,3 1,4 0,7 5,6 42,9
Féminin
Total 57,2 0,2 0,2 57,6 13,1 24,5 1,4 0,6 2,9 42,4
Catholique 57,6 0,2 0,2 58,0 12,2 25,2 1,5 0,5 2,7 42,0
Protestante 58,2 0,2 0,2 58,6 14,2 22,9 1,2 0,5 2,7 41,4
Adventiste 57,2 0,2 0,2 57,5 12,9 24,5 1,2 0,6 3,3 42,5
Témoins de Jéhovah 52,5 0,5 0,6 53,6 12,6 29,2 0,8 0,5 3,2 46,4
Autre religion chrétienne 57,3 0,3 0,3 57,8 13,3 24,3 0,9 0,5 3,2 42,2
Musulman 41,8 0,7 0,7 43,3 16,8 31,1 1,1 1,0 6,8 56,7
Traditionnelle/animiste 65,1 0,1 0,0 65,3 7,0 6,6 10,6 4,0 6,5 34,7
Autre 58,1 0,2 0,2 58,6 13,2 22,4 1,2 0,7 4,0 41,4
Sans religion 48,6 0,1 0,1 48,7 18,6 22,8 3,0 1,0 5,8 51,3

75
Tableau A.5 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires âgée de 6 ans
et plus par religion selon la situation dans l'activité et le sexe

Population active Population inactive Ensemble


Religion
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Total 1 527 021 1 883 542 3 410 563 1 251 991 1 385 360 2 637 351 2 779 012 3 268 902 6 047 914
Catholique 785 402 944 285 1 729 687 637 094 685 040 1 322 134 1 422 496 1 629 325 3 051 821
Protestante 391 874 543 616 935 490 326 992 384 756 711 748 718 866 928 372 1 647 238
Adventiste 177 240 234 943 412 183 150 947 173 299 324 246 328 187 408 242 736 429
Témoins de Jéhovah 6 740 8 082 14 822 5 869 6 989 12 858 12 609 15 071 27 680
Autre religion chrétienne 55 357 81 059 136 416 46 381 59 085 105 466 101 738 140 144 241 882
Musulman 30 141 22 292 52 433 24 789 29 181 53 970 54 930 51 473 106 403
Traditionnelle/animiste 1 859 1 494 3 353 847 795 1 642 2 706 2 289 4 995
Autre 8 743 11 679 20 422 6 792 8 260 15 052 15 535 19 939 35 474
Sans religion 69 665 36 092 105 757 52 280 37 955 90 235 121 945 74 047 195 992

Tableau A.6 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires âgée de 6 ans
et plus par religion selon le milieu de résidence et la situation dans l'activité
économique

Urbain Rural Total


Population

Population

Population

Population

Population

Population
Religion
inactive

inactive

inactive
active

active

active
Total

Total

Total
Total 487 897 462 009 949 906 2 922 666 2 175 342 5 098 008 3 410 563 2 637 351 6 047 914
Catholique 238 009 214 248 452 257 1 491 678 1 107 886 2 599 564 1 729 687 1 322 134 3 051 821
Protestante 117 295 110 424 227 719 818 195 601 324 1 419 519 935 490 711 748 1 647 238
Adventiste 64 455 60 911 125 366 347 728 263 335 611 063 412 183 324 246 736 429
Témoins de Jéhovah 3 799 4 773 8 572 11 023 8 085 19 108 14 822 12 858 27 680
Autre religion chrétienne 20 469 21 341 41 810 115 947 84 125 200 072 136 416 105 466 241 882
Musulman 27 513 36 291 63 804 24 920 17 679 42 599 52 433 53 970 106 403
Traditionnelle/animiste 240 135 375 3 113 1 507 4 620 3 353 1 642 4 995
Autre 3 686 3 664 7 350 16 736 11 388 28 124 20 422 15 052 35 474
Sans religion 12 431 10 222 22 653 93 326 80 013 173 339 105 757 90 235 195 992

76
Tableau A.7 : Répartition proportionnelle de la population résidante des ménages ordinaires
âgée de 6 ans et plus par groupe d'âges selon la religion

Traditionnelle/
Autre religion

Sans religion
Témoins de
Protestante
Catholique

Adventiste

chrétienne

Musulman
Groupe

animiste
Jéhovah
d'âges

Autre

Total
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
06-09 13,5 13,9 13,7 13,8 13,8 13,5 7,2 13,4 19,2 13,9
10-14 17,0 17,3 16,8 15,6 17,1 15,0 8,0 16,3 19,7 17,1
15-19 16,6 17,4 17,2 15,6 17,5 16,6 6,0 16,4 12,8 16,8
20-24 11,6 13,0 13,6 14,1 14,4 16,1 4,1 13,7 8,1 12,3
25-29 7,8 8,6 9,0 11,4 9,9 11,3 3,7 9,8 6,3 8,3
30-34 6,4 6,7 6,9 9,2 7,4 7,9 4,4 7,6 5,8 6,6
35-39 5,7 5,6 5,5 6,7 5,7 5,7 5,3 6,0 5,5 5,7
40-44 5,6 5,3 5,0 5,4 4,6 4,8 7,3 4,8 5,5 5,4
45-49 4,5 3,6 3,4 3,0 2,9 2,9 6,6 3,4 4,0 4,0
50-54 3,3 2,4 2,6 1,7 1,9 1,9 6,2 2,3 2,9 2,9
55-59 2,1 1,5 1,8 1,0 1,3 1,3 5,3 1,6 2,0 1,9
60-64 1,9 1,4 1,6 0,8 1,2 1,0 7,1 1,5 2,0 1,7
65-69 1,5 1,1 1,1 0,6 0,8 0,7 6,6 1,0 1,7 1,3
70-74 1,2 1,0 0,9 0,5 0,8 0,6 8,3 1,1 1,8 1,1
75-79 0,6 0,6 0,5 0,2 0,4 0,3 6,1 0,5 1,1 0,6
80-84 0,4 0,4 0,3 0,2 0,3 0,2 4,9 0,4 0,9 0,4
85 et + 0,2 0,2 0,2 0,1 0,1 0,2 2,9 0,2 0,5 0,2

Tableau A.8 : Répartition de la population résidante des ménages ordinaires par nationalité
étrangère selon le milieu de résidence et le sexe

Urbain Rural Ensemble


Nationalité
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Total 15 952 14 275 30 227 9 296 10 430 19 726 25 248 24 705 49 953
Burundi 1 000 577 1 577 1 692 1 500 3 192 2 692 2 077 4 769
Congo 12 280 12 268 24 548 7 293 8 606 15 899 19 573 20 874 40 447
Uganda 1 244 580 1 824 182 166 348 1 426 746 2 172
Tanzanie 362 208 570 31 37 68 393 245 638
Kenya 80 41 121 9 8 17 89 49 138
Autre Afrique 252 141 393 11 16 27 263 157 420
Belgique 118 85 203 8 15 23 126 100 226
France 39 31 70 19 25 44 58 56 114
Autre Europe 180 120 300 25 42 67 205 162 367
Asie 324 168 492 18 7 25 342 175 517
USA 29 26 55 4 3 7 33 29 62
Canada 37 20 57 0 0 0 37 20 57
Autre Amérique 3 4 7 1 2 3 4 6 10
Autre étranger 4 6 10 3 3 6 7 9 16

77

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