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EDUCATIVES
Présenté par :
Zied TRABELSI
2013 - 2014
2
Remerciements
Je voudrais tout d’abord exprimer mes plus profonds remerciements à mon direc-
teur de mémoire Dr. Abdelmajid NACEUR pour le temps qu’il a consacré à m’apporter
les outils méthodologiques indispensables à conduire ce projet.
L’enseignement de qualité dispensé par cette formation a également su nourir mes
réflexions et a présenté une profonde satisfaction intellectuelle, merci donc à tous les
enseignants.
J’aimerais exprimer ma gratitude à toutes les personnes, trop nombreuses pour les
citer, qui ont pris le temps de discuter de mon sujet. Chacun de ces échanges m’a aidé
à faire avancer mon analyse.
Enfin, j’adresse un grand merci à mes parents, mes deux adorables sœurs, mon
frère, ma famille et tous mes amis et proches, qui m’ont toujours soutenu et encouragé
au cours de la réalisation de ce mémoire.
i
ii
I Introduction Générale 1
2 Cadre théorique 11
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
II. L’apprentissage par la technologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
II.1. Les approches de l’apprentissage par la technologie . . . . . . . 13
II.2. Les mécanismes de l’apprentissage par la technologie . . . . . . 15
II.3. Les théories de l’apprentissage par la technologie . . . . . . . . 16
III. L’ergonomie cognitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
IV. Ergonomie des sites web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
IV.1. Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
IV.2. Comportement de lecture sur une page web . . . . . . . . . . . 24
IV.3. Le Design émotionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
IV.4. Les théories psychologiques intervenant dans l’ergonomie des
sites web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
V. Normes et critères pour la conception et l’évaluation ergonomique des
sites web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
VI. Les critères ergonomiques de Bastien et de Scapin : . . . . . . . . . . . 34
VI.1. Premier critère principal : Le guidage . . . . . . . . . . . . . . . 35
iii
iv TABLE DES MATIÈRES
6 Expérimentation 127
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
II. Hypothèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
III. Échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
IV. Ajustement ergonomique du système d’apprentissage . . . . . . . . . . 129
IV.1. Lacunes ergonomiques de la version originale de l’ENA : . . . . 129
IV.2. Ajustements ergonomiques appliqués à la version originale de
l’ENA : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
V. Discussion des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
V.1. Les scores globaux des deux groupes . . . . . . . . . . . . . . . 131
V.2. Les scores pour les huit critères principaux de Bastien et Scapin
des deux groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
V.3. Les scores des trois sous-critères du guidage sur lesquels on a
appliqué l’ajustement ergonomique . . . . . . . . . . . . . . . . 133
VI. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Bibliographie 155
Table des figures
vii
viii TABLE DES FIGURES
Liste des tableaux
3.1 les combinaisons de couleurs à utiliser ou à éviter sur une page web . . 77
3.2 Expressions à éviter dans les messages d’erreurs . . . . . . . . . . . . . 95
106table.4.1
4.3 Système de notation pour les affirmations positives . . . . . . . . . . . 114
4.4 Système de notation pour les affirmations négatives . . . . . . . . . . . 114
4.5 Les notes des différents critères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
ix
x LISTE DES TABLEAUX
Première partie
Introduction Générale
1
Au cours de ces dernières années, l’integration des TIC 1 dans l’enseignement a
pris une grande ampleur. À l’école, au lycée ou encore à l’université les responsables
et les acteurs des formations accordent de plus en plus de place à cette integration
dans leurs systèmes d’apprentissage. On parle déjà de « l’apprentissage par les TIC ».
Au cours de cet apprentissage, l’expérience pédagogique se construit avec les sup-
ports et moyens offerts par les TIC. De moyens offrants des nouvelles formes de pré-
sentation des messages et plusieurs niveaux d’interactivité (Mayer, 2010) .
On distingue alors deux démarches de l’apprentissage par les TIC : une démarche
centrée sur la technologie et une autre centrée sur l’apprenant. La première, la plus
utilisée, se préoccupe essentiellement de l’utilisation des TIC dans l’enseignement en
offrant l’accès à ces technologies de pointe. Cette approche n’a jamais tenu sa promesse
vu qu’elle ne tient pas compte de l’apprenant et postule que les apprenants et les
enseignants s’adapteront aux exigences des nouvelles technologies et non l’inverse.
Adopter la deuxième approche, c’est s’intéresser d’abord aux mécanismes et processus
de l’apprentissage et considérer les TIC comme simples supports et moyens. Cette
approche postule que la technologie doit s’adapter aux besoins de l’apprenant et de
l’enseignant, une exigence souvent absente lorsqu’il s’agit d’offrir aux apprenants un
accès aux TIC.
L’adoption de l’approche centrée sur l’apprenant place les qualités ergonomiques
des environnements numériques d’apprentissage (ENA) 2 au centre des préoccupations
des concepteurs techniques et pédagogiques de tels environnements vu que l’ergonomie
ne concerne pas uniquement les qualités des interfaces, mais également l’adaptation
des fonctionnalités de ces interfaces à l’activité des apprenants.
Pour évaluer les qualités ergonomiques des ENA, les concepteurs ont eu recours
à plusieurs normes et critères utilisés en sciences informatiques dont les plus utilisées
sont les critères de Scapin et Bastien (Bastien & Scapin, 1993) ; une liste de 18 critères
ergonomiques recouvrant la totalité des aspects graphiques et interactionnels. Elle
est considérée comme la plus aboutie du fait de son caractère abstrait et général et
assez puissante pour être utilisable dans tous les domaines des IHM 3 (Logiciels, web,
3
produit) et dans la phase de conception et de l’évaluation des ENA.
Mais, l’utilisation de cette liste ergonomique dans les ENA reste timide pour ne
pas dire inexistante. C’est dans ce contexte que se situe notre projet de fin d’études
de master professionnel en Nouvelles Technologies Éducatives intitulé : "l’ergonomie
dans la conception et l’évaluation des environnements numériques d’apprentissage.
Cas : Sites web éducatifs."
On se propose alors d’étudier les mécanismes de l’apprentissage par la technologie 1
centrée sur l’apprenant et ces conséquences sur l’utilisation des TIC en éducation en
présentant le rôle de l’ergonomie cognitive dans le processus de l’apprentissage par
les ENA. Après cette étude, on va proposer un guide ergonomique pour la conception
d’un site web éducatif (cas particulier d’un ENA) et un questionnaire utilisateur pour
son évaluation ergonomique et on finira par montrer les avantages de l’integration de
l’ergonomie par une dernière étape d’expérimentation sur un cas pratique de mise en
place d’un cours en ligne intitulé "Syntaxe de base du langage Java" pour un ensemble
d’étudiants.
Ce document est organisé en trois parties. Dans la première partie, nous allons pré-
senter le cadre général et théorique du projet. Dans la deuxième partie, on va annoncer
notre guide ergonomique pour la conception d’un cours en ligne, et un questionnaire
pour son évaluation basés sur les critères de Scapin et Bastien (Bastien & Scapin,
1993). Au niveau de la troisième partie, on va essayer de montrer les avantages de
cette approche en mesurant l’impact de la conception ergonomique des ENA sur l’ap-
préciation perceptive des apprenants à travers une étude expérimentale sur un système
numérique d’apprentissage réel. Une conclusion clôturera ce document en essayant de
récapituler et synthétiser notre travail et énoncer les perspectives envisageables.
1. Tout au long de notre travail, le terme "technologie" est utilisé pour désigner les TIC.
4
Deuxième partie
5
Chapitre 1: Cadre général
I. Introduction
Ce premier chapitre sera consacré à la présentation du contexte et des motiva-
tions pour la réalisation de ce projet tout en évoquant les concepts clés qui doivent
être étudiés dans les chapitres suivants pour répondre à la problématique qui va être
annoncée.
On commencera par évoquer le contexte général ainsi que les motivations derrière ce
travail pour annoncer en deuxième lieu, la problématique traitée et finir par présenter
les objectifs du projet.
II. Contexte
De nos jours, les TIC prennent de plus en plus de place dans tous les domaines
de la vie de l’Homme. En éducation, l’integration des TIC, surtout après l’apparition
d’Internet, a été considérée comme la troisième grande révolution dans ce domaine
après l’invention de l’écriture il y a 5000 ans et l’imprimerie il y a 500 ans.
Désormais, l’apprentissage par les TIC est devenu une pratique indispensable pour
toutes les institutions d’enseignement et de formation. Les projets se multiplient créant
ainsi de plus en plus d’ENA qui sont devenus les concurrents sérieux aux classes
classiques.
Plusieurs adeptes de ce phénomène postulent que, dans quelques années, ces en-
vironnements vont remplacer définitivement les classes classiques (Cuban, 1986) et
annoncent l’avènement de l’apprentissage numérique en dépit de l’apprentissage clas-
sique, une attitude qui n’est pas nouvelle en éducation. Dans les années 20, Thomas
Edison prévoyait que « le film allait révolutionner notre système éducatif » et que « les
7
Chapitre 1. Cadre général
livres seraient bientôt dépassés dans nos écoles » 1 . Bien que le film fût la technologie
de pointe à cette époque, le recours aux films en classe reste, à nos jours, très rares.
En faites, les gens qui soutiennent ces postulats ignorent que la mise en place
des ENA doit apporter tout à la fois la qualité d’un cours en présentiel et celle d’un
contenu rédigé et imprimé, qualités auxquelles s’ajouteraient les attributs spécifiques
du support numérique tel que la rapidité d’accès, la flexibilité, ou encore l’interactivité.
Une approche d’apprentissage centrée sur la technologie ne peut jamais atteindre ces
qualités, autrement dit, elle restera toujours dans la sphère de l’adoption et l’utilisation
de la technologie en éducation et ne peut jamais atteindre le niveau de l’appropriation
(Norman, 1993) (Saettler, 2004).
Une approche de l’apprentissage centrée sur l’apprenant peut remédier au pro-
blème de la première. En effet, plusieurs recherches et études ont été menées sur
les nouvelles formes d’apprentissage par la technologie. Les plus distinguables étaient
celles inspirées de la recherche en sciences cognitives et surtout la théorie cognitive
de l’apprentissage multimédia 2 (Mayer, 2005) qui met l’accent sur l’importance de
l’adéquation des technologies aux activités et aux opérations mentales engagées par
les apprenants en situation d’apprentissage via ces technologies. Bien que ça serait
impossible de prévoir tous les profils utilisateurs possibles, mais cette théorie, postule
qu’on peut prendre en compte des caractéristiques cognitives communes à l’ensemble
des apprenants.
Dans le cas de l’apprentissage via les ENA basé sur les technologies web, l’appre-
nant est en face d’une interface web via laquelle il va interagir avec l’ENA. L’ergono-
mie cognitive vient ici comme le moyen idéal pour ajuster ces interfaces pour qu’elles
soient, le plus possible, adaptées aux activités des apprenants. En effet, l’ergonomie
cognitive se base sur le concept de la « représentation mentale », concept clé dans
le domaine de l’apprentissage par la technologie et tous les projets de mise ligne des
ENA doivent tenir compte de ce concept aussi bien dans la phase de conception que
dans l’évaluation du projet.
Plusieurs normes, conventions, listes de critères, checklists ont été proposées pour
la réalisation des interfaces web ergonomiques. C. Bastien et D. Scapin (Bastien &
1. En 1913, Thomas Edison a affirmé :"Books will soon be obsolete in schools . . . . Our school
system will be completely changed in the next ten years"
2. Cognitive Theory of Multimedia Learning, CTML
8
Chapitre 1. Cadre général
Scapin, 1993) ont élaboré une liste de 18 critères ergonomiques considérée comme
la liste la plus complète en matière d’ergonomie des interfaces Homme-Machine en
général. Une spécification pour les sites web a été établie pour ces critères (Bastien,
Leulier, & Scapin, 1998).
En plus, avec l’apparition de nouveaux environnements d’apprentissage il y a eu
l’apparition de nouveaux modèles de Design pédagogique. Des modèles qui tiennent
en considération les nouvelles caractéristiques de ces environnements. Un modèle va
se distinguer dans ce domaine à savoir le modèle ADDIE 1 . Ce modèle présente une
méthodologie structurée pour la réalisation des systèmes d’apprentissages numériques
qui commence par l’analyse et s’achève par la phase d’évaluation.
III. Problématique
9
Chapitre 1. Cadre général
1. Un guide ergonomique pour la conception d’un site web éducatif sur la base des
critères de C. Bastien et D. Scapin (Bastien & Scapin, 1993).
V. Conclusion
Dans ce chapitre, on a essayé, en premier lieu, d’évoquer l’intérêt primordial pour
l’apprentissage avec les TIC de prendre en compte les aspects ergonomiques des envi-
ronnements numériques étant donné que la représentation mentale des apprenants sur
ces espaces dépend, dans une majeure partie, des qualités des interfaces présentées et
que la pédagogie seule ne permet pas l’adaptation et l’appropriation de ces nouveaux
environnements par les apprenants. À partir de ce constat, on a essayé d’identifier
les concepts clés que nous devons étudier pour réaliser notre projet en proposant une
solution et en la testant sur un cas particulier.
Dans le prochain chapitre, on va présenter les différents concepts qui vont servir
de base théorique pour notre projet.
10
Chapitre 2: Cadre théorique
I. Introduction
Dès la préhistoire, l’Homme est tributaire de la transmission de ses savoir-faire
afin de survivre et de se développer. L’homo sapiens qui vivait 40000 ans avant notre
ère a produit des outils, des armes, des habitats, etc. Ce savoir se transmettait d’une
génération à une autre. C’étaient les premières formes d’apprentissage.
Il y a 5000 ans, l’Homme a inventé « l’écriture 1 ». À cette époque, en Mésopo-
tamie 2 , on attribuait à cette ‘nouvelle technologie’ une origine comptable, mais son
utilisation a dépassé de loin ce domaine et cette zone géographique pour se générali-
ser sur toutes les activités de l’Homme et où il se trouvait. L’apprentissage s’est vu
révolutionné par cette technologie qui est devenue le support dominant des activités
d’apprentissage et de transmission et stockage des savoirs et savoir-faire.
Il y a 500 ans, l’Homme a inventé « l’imprimerie 3 ». Une deuxième invention
technologique qui va révolutionner la vie de l’Homme et surtout l’apprentissage.
Au siècle dernier, il y a environ 50 ans, l’Homme a inventé l’Informatique et l’In-
ternet 4 qui devient la troisième grande invention technologique qui va révolutionner
l’apprentissage par les nouvelles formes de transmissions et traitement d’informations
qu’elles offrent.
Mais si aucune personne, de nos jours, ne peut contester l’impact de ces nouvelles
1. Les premières écritures datent de 3400 avant J-C
2. La Mésopotamie est la région historique du Moyen-Orient située dans le Croissant fertile, entre
le Tigre et l’Euphrate.
3. L’imprimerie a été inventée par l’allemand Gutenberg en 1454 en perfectionnant des techniques
chinoises anciennes, datant du 2ème siècle après J-C.
4. On ne fait pas ici une différence entre ces deux technologies,à savoir Informatique et Internet,
qui sont techniquement parlant différents et indépendants, et on suppose que ces deux technologies,
ensemble, constituent une grande révolution technologique.
11
Chapitre 2. Cadre théorique
technologies dans l’apprentissage et le fait que leurs adoption et utilisation sont incon-
tournable, les résultats de plusieurs recherches scientifiques montrent que l’Homme n’a
pas encore approprié cette technologie dans ce domaine. Ce qui nous mène à essayer
d’analyser de près les différentes approches de l’apprentissage par la technologie ainsi
que les mécanismes intervenants dans un tel type d’apprentissage et les conséquences
de ses analyses sur l’enseignement par la technologie pour répondre, à la fin, aux
questionnements suivants : comment apprend-on à l’aide de la technologie ? (science
de l’apprentissage) et comment exploiter la technologie pour faciliter l’apprentissage ?
(science de l’enseignement)
Au niveau de la première partie de ce chapitre, on commencera par présenter le
concept de l’apprentissage par la technologie en évoquant les deux approches adoptées
et les mécanismes d’un tel type d’apprentissage pour aborder au niveau de la deuxième
partie le concept de l’ergonomie cognitive comme étant un paradigme important dans
les mécanismes de l’apprentissage par la technologie pour finir par présenter le Design
pédagogique des ENA.
12
Chapitre 2. Cadre théorique
L’idée centrale de cette approche est « ce que la technologie peut faire à l’appren-
tissage ». Par ce fait, la technologie a comme rôle d’offrir un accès à l’instruction pour
atteindre un objectif final qui n’est autre que d’utiliser la technologie pour enseigner
(Saettler, 2004).
L’approche centrée sur la technologie postule que les apprenants et les enseignants
13
Chapitre 2. Cadre théorique
s’adapteront aux exigences des nouvelles technologies et non l’inverse. Un postulat mis
à défaut par plusieurs expériences (Mayer, 2008).
Dans les années 30 et 40, plusieurs voix prétendaient que la radio ferait « entrer
le monde dans la classe » et prévoyaient que « le transistor serait aussi courant que
le tableau noir dans la classe », en vain, de nos jours la radio est quasi inexistante en
éducation (Saettler, 2004).
Dans les années 50, on annonçait déjà la télévision éducative comme nouveau
moyen technologique révolutionnaire d’apprentissage. Encore une fois, ce n’été qu’une
illusion (Saettler, 2004).
Une observation très pertinente qui doit être mentionnée sur ce sujet, c’est celle de
Saettler (Saettler, 2004) : « le défaut majeur des futurologues est de prédire l’avenir
sans se référer au passé, ou si peu ».
En effet, cette approche postule que la technologie doit s’adapter aux besoins
de l’apprenant et de l’enseignant, car adopter une telle démarche implique que nous
devons tenir compte des mécanismes de l’apprentissage et considérer la technologie
comme simple support (Mayer, 2008).
Ces exigences sont souvent ignorées par les concepteurs des systèmes d’apprentis-
sage numériques ce qui influe sur la qualité de tels systèmes.
14
Chapitre 2. Cadre théorique
15
Chapitre 2. Cadre théorique
Tenir compte de ces trois grandes visions est essentiel dans le développement des
technologies éducatives. Mais, le cognitivisme et le constructivisme (et socioconstruc-
tivisme) restent les plus dominants lorsqu’il s’agit d’intégrer les TIC dans l’apprentis-
sage.
En faites, ces deux visions favorisent l’apprentissage actif qui garantit au mieux les
apprentissages signifiants vu que l’apprenant va lui-même créer son savoir et donc il
deviendra constructeur de sens. Les chercheurs en technologies éducatives se sont basés
sur ces deux visions pour décrire les mécanismes de l’apprentissage par la technologie.
II.3.a.i. Présentation :
• Le traitement cognitif diffère selon que l’information est de type visuel ou auditif.
16
Chapitre 2. Cadre théorique
• La capacité de traitement de chaque canal est limitée. Chaque canal ne peut trai-
ter qu’une quantité limitée d’informations à la fois :Capacité limitée (Baddeley,
1986)
• Le dernier présupposé est que l’être humain s’engage activement dans le trai-
tement cognitif afin de construire des représentations mentales cohérentes avec
ses expériences. En effet, l’apprentissage profond se réalise lors de l’engagement
des processus cognitifs appropriés (sélection, organisation et integration). C’est
ce qu’on appelle le traitement actif ou traitement cognitif actif dont le résul-
tat est la construction d’une représentation mentale cohérente appelée « modèle
mentale » (Mayer, 2008 ; Wittrock, 1989)
1. La mémoire sensorielle : Elle garde les images et les mots formés sur la
rétine comme des images visuelles et les mots parlés dans l’oreille comme des
images auditives, pendant une brève période de temps.
3. La mémoire à long terme : Elle stocke les connaissances d’une manière per-
manente.
En outre, cette théorie fait intervenir trois processus cognitifs importants qui sont :
• Sélection,
• Organisation,
• integration.
17
Chapitre 2. Cadre théorique
Comme c’est illustré dans la figure 2.1, un premier processus sélectionne les images
pertinentes de la représentation multimédia après leurs pénétrations à la mémoire
sensorielle visuelle via le canal visuel. Un autre processus similaire sélectionne les
mots parlés pertinents après leurs pénétrations à la mémoire sensorielle auditive via
le canal auditif.
Une fois les informations sont au niveau de la mémoire de travail, deux processus
d’organisation s’engagent. Le premier organise les images sélectionnées pour créer un
modèle pictural cohérent dans la mémoire de travail et le deuxième organise les mots
sélectionnés pour créer un modèle verbal cohérent. C’est le processus d’organisation.
Enfin, l’apprenant construit des connexions et des liens entre ses différents modèles
et ses connaissances antérieures stockées au niveau de sa mémoire à long terme. Ce
processus s’appelle « processus d’integration »
Le tableau ci-dessous récapitule ces trois processus :
18
Chapitre 2. Cadre théorique
Tableau 2.2 – Les trois processus cognitifs en jeu pour un apprentissage actif par la
technologie
On va présenter ces principes selon les besoins auxquels ils viennent répondre.
19
Chapitre 2. Cadre théorique
3. Modalité : Présentation des mots sous forme verbale plutôt que dans les textes
à l’écran.
20
Chapitre 2. Cadre théorique
21
Chapitre 2. Cadre théorique
22
Chapitre 2. Cadre théorique
cognitive ergonomics – mind and computers (der Veer, Tauber, & Gorny, 1984), cog-
nitive ergonomics : understanding, learning and designing human-computer interaction
(Falzon, 1990).
De nos jours, la définition de l’ergonomie cognitive d’Alain Wisner est encore par-
faitement adaptée aux pratiques actuelles de l’ergonome et fonctionne à merveille dans
le cadre des sites web. En effet, dans ce domaine l’objectif de l’EC sera d’adapter les
pages web pour qu’elles soient le plus possible adaptées aux activités des utilisateurs.
L’ergonomie vise d’améliorer le monde qui nous entoure et dans le cas de l’appren-
tissage par la technologie de parvenir à une interaction plus sereine entre les apprenants
et les TIC. Les TIC ne doivent pas nous pénaliser, mais nous aider. Plusieurs appre-
nants, et même des enseignants, se plaignent de la complexité et la non-convivialité
des ENA parce qu’elle les contraint à se conduire d’une manière très rigide et ne tient
absolument pas compte de leurs besoins.
Pour renverser ce type de rapport, l’EC appliqué aux TIC, et spécialement sur les
sites web éducatifs dans notre projet, se propose d’analyser ce dont les apprenants ont
réellement besoin et de mettre en œuvre des méthodes appropriées pour que les pages
web finales répondent aux mieux à ces besoins.
Il faut mentionner aussi que l’EC ne se restreint pas aux caractéristiques générales
de l’être humain, il faut se rappeler que nous sommes très dépendants de nos carac-
téristiques individuelles, des contextes dans lesquels nous évoluons et les objectifs que
nous poursuivons. Cette notion de tâche est importante dans la pratique ergonomique
dans le contexte d’apprentissage. Il faut que la pratique ergonomique pour les ENA
tienne compte des caractéristiques des apprenants et le contexte dans lequel l’appren-
tissage est dispensé (sociohistorique, économique, institutionnel, etc.) pour favoriser
un apprentissage signifiant ce qui correspond au postulat de la vision socioconstruc-
tiviste de l’apprentissage qui considère que « les processus psychologiques internes à
l’apprenant entretiennent une relation réflexive avec les aspects sociaux et situation-
nels qui influent sur l’apprentissage » (Mayer, 2008).
Dans la section suivante, on va présenter l’ergonomie cognitive appliquée aux sites
web en mettant l’accent sur les standards, normes et critères qui se sont imposés au
fil des années. On finira par présenter les critères ergonomiques qu’on va utiliser au
cours de ce projet en essayant de justifier ce choix.
23
Chapitre 2. Cadre théorique
• L’universel qui correspond aux connaissances dont l’on dispose sur les caractéris-
tiques de l’être humain, des connaissances issues principalement des recherches
en psychologie cognitive.
• Le spécifique à l’apprenant ou groupe d’apprenants, aux objectifs de l’appren-
tissage, au contexte de déroulement de l’apprentissage, etc.
L’ergonomie des sites web repose essentiellement sur les résultats des recherches
en IHM et en psychologie. On a jugé qu’il sera très utile d’exposer brièvement les
résultats les plus pertinents afin de montrer l’importance d’une réflexion ergonomique
dans le conception des sites web éducatifs.
24
Chapitre 2. Cadre théorique
Ces chiffres montrent que la lecture sur écran est moins confortable 1 ce qui rend
les internautes pressés de quitter un site web. Il faut donc que le site facilite la tâche
du lecteur pour garantir une meilleur accessibilité au contenu des pages.
Pour ce qui concerne la façon avec laquelle les internautes consultent une page web,
plusieurs observations issues de nombreux travaux sur ce domaine sont intéressantes
pour les concepteurs de sites web.
La technique, la plus répandue, qui permet d’analyser la manière dont un in-
ternaute consulte une page web est l’eyetracking (oculométrie)(Nielsen & Pernice,
2009)(Duchowski, 2007). Cette technique permet de déterminer l’endroit ou un inter-
naute regarde sur une page en ligne. Les études d’eyetracking aident à comprendre la
façon dont un internaute consulte un site web ce qui permet de fournir aux concepteurs
de sites web des données pertinentes pour adapter la présentation de leurs contenus
(Mise en forme et mise en page).
On peut citer quelques résultats intéressants issus des études du Nielsen Norman
Group 2 :
25
Chapitre 2. Cadre théorique
• Défilement et attention 1 :
Les utilisateurs passent 80 % de leur temps à regarder des informations au-dessus
de la ligne de flottaison. Ils scrollent, oui, mais seuls 20 % de leur attention est
réservé au contenu sous la ligne de flottaison.
• La lecture en forme de F 2 :
Pour certains contenus, les utilisateurs adoptent souvent un schéma de lecture
sous forme de « F » : deux lignes horizontales suivies d’une ligne verticale.
Une autre observation doit être évoquée lorsqu’on traite le sujet du comporte-
ment de lecture sur le web à savoir le concept de la lecture saccadée proposée par le
psycholinguiste Keith Rayner qui a montré que l’œil se déplace d’une manière non
linéaire(Rayner, 1998).
En effet, l’œil bondit d’un mot ou d’un groupe de mots à un autre puis il fait une
fixation de 0.25 seconde en moyenne. Après cette fixation, l’œil se déplace vers le mot
ou le groupe de mots suivant, par saccades. Ce mouvement s’effectue en 0.1 secondes
en moyenne. Après un certain nombre d’arrêts et de saccades, de courtes pauses de
0.3 ou 0.5 seconde surviennent pour la compréhension du contenu consulté. Avec une
telle progression, un internaute peut lire en moyenne 200 à 400 mots par minute.
La prise en compte de tels résultats par les concepteurs web s’avère indispensable
afin de fournir aux internautes des contenus plus accessibles. Dans le cas des sites web
éducatifs, c’est pareil ; vu que les apprenants vont utiliser le site comme ils le font
sur n’importe quel autre site et si on adopte une approche centrée sur l’apprenant où
la technologie doit s’adapter aux caractéristiques des apprenants et la spécificité du
contexte de l’apprentissage, la compréhension du comportement de lecture sur le web
est essentielle pour concevoir des ENA conviviaux et adaptés aux apprenants.
26
Chapitre 2. Cadre théorique
En partant du fait que la conception des interfaces informatiques n’est autre que du
Design pour les Humains (Walter, 2012), plusieurs chercheurs ont utilisé la pyramide
de Maslow pour essayer d’améliorer et de mieux comprendre la conception de ces
interfaces.
En transposant le modèle de Maslow aux besoins des internautes, Arron Walter a
proposé une nouvelle organisation de cette pyramide :
Une interface doit être fiable et utilisable, mais plus encore les concepteurs d’inter-
faces web doivent "transcender ces deux besoins pour créer des expériences réellement
27
Chapitre 2. Cadre théorique
28
Chapitre 2. Cadre théorique
Cette règle énonce que notre cerveau tend à regrouper les éléments qui sont proches
physiquement. Elle est considérée comme étant une traduction d’un rapport concep-
tuel 1 . Autrement dit, on considère que deux éléments qui sont proches physiquement
entretiennent des points communs. De même, l’éloignement des deux éléments té-
moigne d’une différence entre eux.
Sur les pages web, une mauvaise application de cette loi engendrera une sensa-
tion d’étouffement. L’utilisateur perçoit un amas de choses sans pouvoir distinguer de
véritables groupes d’informations.
Figure 2.4 – La loi de proximité fait que l’on perçoit deux groupes
(Boucher, 2009)
Cette loi doit être appliquée au niveau macroscopique et microscopique d’une page
web :
1. La règle de proximité est liée à un réflexe mental de bas niveau permettant à notre cerveau de
comprendre les formes perçues : au vu de la distance qui sépare deux éléments, il va traduire ce que
cela représente sur le plan de la signification.
29
Chapitre 2. Cadre théorique
Cette loi postule que les éléments semblables ont tendance à être perçus comme
appartenant à la même forme. Notre cerveau a une tendance à regrouper les choses
qui se ressemblent. Une ressemblance ou une différence de forme entre deux éléments
témoignera que ces deux éléments sont comparables ou opposables d’un point de vue
conceptuel.
Figure 2.5 – La loi de similarité par la taille fait que l’on perçoit deux types d’objets
(Boucher, 2009)
Figure 2.6 – La loi de similarité par la forme fait que l’on perçoit deux types d’objets
(Boucher, 2009)
30
Chapitre 2. Cadre théorique
Figure 2.7 – La loi de similarité par la couleur fait que l’on perçoit deux types d’objets
(Boucher, 2009)
• Une cible est d’autant plus rapide à atteindre qu’elle est proche et grande,
• etc.
31
Chapitre 2. Cadre théorique
Figure 2.8 – Les différentes formes de ces 7 portes vous donnent des indices sur la
manière de les actionner
Sur une page web, un ensemble d’indices est à fournir à l’utilisateur sur les objets
qu’il va utiliser. Mais aussi, les concepteurs des sites web doivent se méfier aux affor-
dances erronées (par exemple : Il ne faut pas souligner un texte bleu s’il n’est pas un
lien, etc.)
Dans un article intitulé « The magic number seven, plus or minus two : Some limits
on our capacity for processing information » (Miller, 1956) le psychologue George
Armitage Miller a affirmé que l’être humain peut retenir environ sept éléments à la
fois dans sa mémoire court terme à plus ou moins deux éléments près.
Depuis, plusieurs recherches ont bien confirmé que notre mémoire à court terme
peut retenir 5 à 9 éléments. Ces éléments peuvent être de nature différente.
Au niveau du web, selon cette loi on recommande, par exemple, qu’un menu ne
doit pas contenir plus que neuf liens pour que les utilisateurs puissent les retenir.
C’est un modèle qui décrit le temps qu’il faut à un utilisateur pour prendre une
décision en fonction du nombre de choix à sa disposition.
En effet, elle développe l’idée qu’il est plus facile de décider parmi un nombre réduit
d’éléments.
Le temps nécessaire pour prendre une décision croît proportionnellement au nombre
et à la complexité des options proposées.(Boucher, 2009)
32
Chapitre 2. Cadre théorique
Tableau 2.3 – liste des normes et standards ergonomiques les plus répandus
L’utilisation de telles listes doit être bien étudiée. En effet, en ergonomie on doit
toujours tenir compte du contexte et par suite, extraire des simples checklists de ces
normes et critères et essayer de les vérifier est une pratique dangereuse, car cocher un
ensemble d’assertions élémentaires ne peut pas garantir l’identification de toutes les
lacunes et défaillances des sites web. Les recommandations ergonomiques ne sont pas
des recommandations in vitro, mais elles sont en intéraction avec d’autres recomman-
1. La première proposition qui a été utilisée par les grandes entreprises du Design est celle proposée
par l’US Air Force de 1984 à 1986. Il s’agit de la compilation des connaissances sur l’utilisabilité de
l’US Air Force. Cette proposition a été nommée Guidelines for Designing User Interface Software,
EST-TR-86-278 et elle comportaient 944 directives.
33
Chapitre 2. Cadre théorique
dations. Suite à ces constatations, on a essayé de choisir la liste des critères la plus
aboutie sur deux niveaux :
• Utilisable dans tous les domaines des interfaces Homme-Machine : Plusieurs spé-
cifications de cette liste appliquées au domaine du web, logiciel, environnements
3D, etc. ont été élaborées.
34
Chapitre 2. Cadre théorique
3. Feedback immédiat,
4. Lisibilité.
VI.1.a. L’incitation
Description :
Ce critère recouvre les moyens mis en œuvre pour amener les utilisateurs à effectuer
des actions spécifiques, qu’il s’agisse d’entrée de données ou autre. Ce critère englobe
aussi les mécanismes ou moyens faisant connaître aux utilisateurs les alternatives,
lorsque plusieurs actions sont possibles, selon les états ou contextes dans lesquels ils
se trouvent.
L’incitation concerne également les informations permettant aux utilisateurs de
savoir où ils en sont dans la réalisation de leurs tâches, d’identifier l’état ou contexte
dans lequel ils se trouvent, de même les outils d’aide et leur accessibilité.
35
Chapitre 2. Cadre théorique
Une bonne incitation facilite donc la navigation dans une application et permet
d’éviter les erreurs.
Exemple de recommandations :
• etc.
Description :
Grouper les différents éléments visuels de façon cohérente et ordonnée. L’objectif
est que les caractéristiques visuelles de l’interface nous renseignent sur le sens. Ce cri-
tère concerne le positionnement des informations les unes par rapport aux autres dans
le but d’indiquer leur appartenance ou non à une même classe. Il s’agit de l’application
de la loi de proximité de la Gestalt théorie.
Distinguer des éléments par localisation, c’est de les éloigner ou les séparer d’un
point de vue géographique pour signifier leur différence et de les rapprocher pour
signifier un rapport conceptuel.
Exemple de recommandations :
• Lorsque plusieurs options sont présentées, leur organisation doit être logique et
signifiante,
• etc.
Description :
Le critère Groupement/distinction par le format concerne plus particulièrement
les caractéristiques graphiques (format, couleur, etc.) permettant de faire apparaître
l’appartenance ou non d’items à une même classe, ou permettant d’indiquer des dis-
tinctions entre classes ou bien des items d’une même classe.
Distinguer des éléments par le format, c’est attribuer des formats différents aux
éléments qui sont différents.
C’est une application directe de la loi de similarité (similitude) de la Gestalt théorie.
Exemple de recommandations :
36
Chapitre 2. Cadre théorique
• Établir une distinction visuelle entre des aires ayant des fonctions différentes
(commande, message, etc.),
• Établir une distinction visuelle entre les labels et les champs d’entrée,
• etc.
• Dans le cas où les traitements sont longs, une information indiquant que le
traitement est en cours doit être fournie à l’utilisateur,
• etc.
VI.1.d. Lisibilité
Description :
Il s’agit des caractéristiques lexicales de présentation des informations à l’écran
pouvant entraver ou faciliter la lecture de celles-ci (luminance des caractères, contraste
caractères/fond, dimension des lettres, espacement entre les mots, espacement entre
les lignes, etc.)
La performance est accrue lorsque la présentation des informations à l’écran tient
compte des caractéristiques cognitives et perceptives des utilisateurs. Une bonne li-
sibilité favorise la construction d’une bonne représentation mentale des informations
présentées sur le site.
Améliorer la lisibilité revient à rendre "lisibles" les contenus dans deux sens :
37
Chapitre 2. Cadre théorique
Exemple de recommandations :
• etc..
• Densité informationnelle.
VI.2.a. Brièveté
VI.2.a.i. Concision
Description :
Ce critère concerne la charge de travail au niveau perceptif et mnésique pour ce
qui est des éléments individuels d’entrée ou de sortie.
Plus succins sont les items, plus court est le temps de lecture et plus courtes sont
les entrées plus court est le temps de lecture.
Ce critère vient pour prendre en considération le fait que les capacités de la mémoire
à court terme sont limitées et par conséquent, plus courtes sont les entrées, plus limités
sont les risques d’erreurs. Par ailleurs, plus succincts sont les items, plus court est le
temps de lecture.
Exemple de recommandations :
• Lorsqu’une unité de mesure est associée à un champ de donnée, celle-ci doit faire
partie du label du champ plutôt qu’être saisie par les utilisateurs,
• etc.
38
Chapitre 2. Cadre théorique
Description :
Il concerne la charge de travail concernant les actions nécessaires à l’atteinte d’un
but ou l’accomplissement d’une tâche. Il faut veiller à limiter autant que possible les
étapes par lesquelles doivent passer les apprenants.
Plus les actions nécessaires à l’atteinte d’un but sont nombreuses et compliquées,
plus la charge de travail augmente et par conséquent plus les risques d’erreurs sont
élevés.
Exemple de recommandations :
• Pour des documents contenant plusieurs pages, il devrait être possible d’at-
teindre une page donnée sans avoir à parcourir les pages intermédiaires une à
une,
• etc.
• Les données qui peuvent être déduites des données saisies par l’utilisateur doivent
être calculées automatiquement (par exemple : l’utilisateur a donné l’année de
naissance le système doit déduire son âge),
• etc.
• Actions explicites.
• Contrôle utilisateur.
39
Chapitre 2. Cadre théorique
• etc.
• Autoriser les utilisateurs à contrôler le rythme de leurs entrées plutôt que de les
faire subir le rythme du système ou d’événements extérieurs,
• etc.
• Flexibilité.
40
Chapitre 2. Cadre théorique
VI.4.a. Flexibilité
Description :
Il s’agit de la mise à disposition des utilisateurs des moyens pour personnaliser
l’interface.
Il correspond aussi au nombre de façons différentes mises à la disposition des
apprenants pour atteindre un objectif donné.
Exemple de recommandations :
• Quand certains affichages sont inutiles, les utilisateurs doivent pouvoir les désac-
tiver temporairement,
• etc.
• etc.
41
Chapitre 2. Cadre théorique
• Toutes les actions possibles sur une interface doivent être envisagées et plus
particulièrement les appuis accidentels des touches du clavier afin que les entrées
non attendues soient détectées,
• Etc.
• Etc.
42
Chapitre 2. Cadre théorique
• Suite à une erreur de saisie d’une commande ou de données, donner aux utilisa-
teurs la possibilité de corriger seulement la portion de données ou de commande
qui est erronée,
• Etc.
• Toujours afficher au même endroit l’incitation pour la saisie des données ou des
commandes,
• Etc.
• Etc.
43
Chapitre 2. Cadre théorique
• Les termes employés doivent être familiers aux utilisateurs, et relatifs à la tâche
à réaliser,
• Etc.
44
Chapitre 2. Cadre théorique
VII.2.a. Analyse
Cette phase consiste à analyser un certain nombre de composantes qui servent
à orienter le projet de développement du système d’apprentissage. Par exemple, il
faut analyser le besoin de formation en spécifiant la nature exacte du problème que le
système d’apprentissage doit viser à résoudre, définir les caractéristiques de la clientèle
cible et du contexte dans lequel s’insérera la formation, identifier les attentes des
demandeurs de la formation et les contraintes avec lesquelles il faudra composer, faire
l’inventaire des ressources existantes, etc.
45
Chapitre 2. Cadre théorique
En général, dans cette étape on essaye d’identifier les facteurs reliés aux apprenants
qui auront une incidence sur la conception de l’ENA. On peut citer quelques facteurs :
Région ou zone géographique où les ap- Cette information est nécessaire pour
prenants résident. définir la langue et les questions cultu-
relles, mais aussi pour choisir entre des
outils synchrones et asynchrones (des
apprenants situés dans des fuseaux ho-
raires différents auront des difficultés à
communiquer en temps réel).
Type d’organisation ou d’institution Cela permettra d’identifier des objectifs
dans laquelle les apprenants travaillent d’apprentissage spécifiques pour cha-
et leur fonction professionnelle. cun des groupes de public cible.
Connaissances et compétences préa- En général, les apprenants qui pos-
lables des apprenants sur le sujet. sèdent déjà des connaissances étendues
n’ont pas besoin du même genre ou ni-
veau de soutien à la formation que des
novices.
Capacités et compétences techniques Cette information permettra de définir
des apprenants en matière d’informa- la complexité des activités interactives
tique. sur ordinateur.
Temps disponible pour l’apprentissage Cette information influe sur le volume
numérique et contexte d’apprentissage. de contenu qui sera fourni et sur la
nécessité de granulariser/segmenter le
contenu du cours en petites unités.
Lieu où les apprenants suivront le cours Cela permet de déterminer le temps de
e-learning et d’où ils peuvent accéder à connexion nécessaire pour effectuer le
Internet ; peuvent-ils étudier à la mai- cours et si les apprenants peuvent télé-
son, au travail ou dans des centres e- charger des plug-ins sur Internet.
learning ?
46
Chapitre 2. Cadre théorique
VII.2.b. Conception
Cette phase vise essentiellement à spécifier les objectifs d’apprentissage et les élé-
ments de contenu qui seront abordés dans la formation, à mettre au point la stratégie
pédagogique et à sélectionner les médias d’apprentissage. Elle consiste également à
élaborer les devis médiatiques (pouvant prendre la forme, dans certains cas, de ma-
quettes ou de prototypes) des différentes composantes du matériel pédagogique inclus
dans le système d’apprentissage et qui seront remis aux personnes qui réaliseront le
matériel.(Ghirardini, 2012)
VII.2.c. Développement
Cette phase consiste à mettre en forme le système d’apprentissage, à l’aide de divers
outils (papier, crayon, appareil photographique, caméscope, caméra télé, traitement
de texte, éditeur graphique, logiciel de programmation, etc.).(Lior, 2013)
47
Chapitre 2. Cadre théorique
VII.2.e. Évaluation
Cette phase consiste à porter un jugement sur différentes dimensions (qualité, effi-
cacité, etc.) du système d’apprentissage dans le but de l’améliorer (évaluation forma-
tive) ou de prendre une décision sur son adoption ou son retrait dans un milieu donné
(évaluation sommative). Une évaluation formative peut être faite après l’implantation
du système, mais également avant. Dans ce dernier cas, elle prend généralement la
forme d’une mise à l’essai (appelée aussi parfois « test-pilote ») auprès d’un nombre
restreint de représentants des apprenants ciblés, afin de vérifier si le système présente
des lacunes et, le cas échéant, d’y apporter des correctifs avant son implantation à
plus large échelle.
Une évaluation formative avant l’implantation du système peut également être faite
auprès d’experts pédagogiques et/ou d’experts du domaine visé. (Ghirardini, 2012)
Dans la partie suivante, on va détailler les étapes de développement et la mise en
ligne du cours intitulé « Syntaxe du langage Java » en utilisant le modèle ADDIE.
VIII. Conclusion
Dans un système d’apprentissage classique, l’apprenant doit être dans le centre de
ce système. Le faite d’intégrer la technologie ne doit pas affecter ce postulat.
Pour apprendre par la technologie et en étudiant les principales théories dans ce
domaine, on peut dire qu’il faut adapter la technologie aux besoins et caractéristiques
des apprenants afin de favoriser des apprentissages signifiants et ne pas penser que les
apprenants vont s’adapter aux supports technologiques. Pour satisfaire cette exigence,
on a eu recours à l’ergonomie cognitive (EC). Par sa vocation d’améliorer le monde
qui nous entoure, on va l’utiliser pour améliorer les environnements d’apprentissage
par la technologie utilisés par les apprenants.
L’EC se base essentiellement sur les résultats des recherches en psychologie et
surtout la psychologie cognitive. Plusieurs travaux dans ces domaines ont implémenté
le socle théorique de l’EC à savoir la théorie de Gestalt, la théorie des affordances, la
loi de Ftittz, les lois de Miller et Hick, etc. ainsi que la recherche dans le domaine de
la neuroscience et l’IHM.
Plusieurs normes, critères et checklists ont été présentés par les équipes de recherche
dans l’EC pour la conception et l’évaluation des IHM. En plus, des adaptations aux
interfaces des sites web ont été proposées. L’une des plus abouties, c’est la liste de
critères de Bastien et Scapin. Une liste de 18 critères élémentaires englobant la quasi-
totalité des domaines d’interaction entre les utilisateurs et une interface Machine (web
dans notre cas).
Dans la section suivante, on va présenter un guide ergonomique pour la conception
de sites web éducatifs basé sur cette liste. Un guide qui résulte de la synthèse de
48
Chapitre 2. Cadre théorique
49
Chapitre 2. Cadre théorique
50
Troisième partie
51
Chapitre 3: Guide ergonomique
pour la conception de sites web
éducatifs
I. Introduction
Au niveau de ce chapitre, on va proposer un guide ergonomique basé sur les critères
de Bastien et Scapin pour la conception de sites web éducatifs.
On commencera par décrire le processus de l’élaboration de ce guide pour le présen-
ter dans une deuxième étape. A la fin du chapitre, on essayera de mener une réflexion
sur son utilisation dans un processus de développement de cours en ligne.
53
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
54
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
III.1. Guidage
III.1.a. Incitaion
La navigation
• Elle doit être intuitive aux yeux de l’apprenant ce qui permet de garantir une
cinématique fluide des écrans du site.
• Sur n’importe qu’elle page et dans n’importe quel moment, l’apprenant doit
pouvoir répondre facilement aux questions suivantes : Où suis-je ? Où puis-je
aller ? Comment puis-je revenir ?
• Le système horizontal :
55
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
– Adapté aux sites n’ayant pas une profondeur supérieure à trois ni-
veaux. Au-delà de trois, il faut ajouter un système de navigation se-
condaire.
– Il permet de donner une vue d’ensemble du cours, mais il a l’incon-
vénient d’occuper un espace important au centre de l’écran.
– Il est en général complété par des menus déroulants ou menus en
cascade (comme le montre la figure de l’aperçu)
– Pour un cours en ligne, l’utilisation de ce type de système n’est pas
trop conseillée vu qu’on essaye de focaliser l’apprenant aux contenus
et activités du cours et non aux informations de navigation.
• Le Système Vertical :
56
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Le système d’onglets :
• Le système mixte :
57
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Fil d’Ariane :
58
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
web (moteurs de recherche, lien sur un site, etc.), sur des supports
divers (documents, présentations, etc.)
– La conception de l’adresse URL est importante pour un meilleur gui-
dage.
– Il est conseillé d’utiliser des formats simples et signifiants.
• Pied de page :
59
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Les liens sont les moyens de déplacement des apprenants sur le site, alors ils
doivent être facilement identifiables et indiquent clairement leurs destinations.
• Les liens doivent être fidèles à ce qu’ils énoncent pour que l’apprenant construise
une représentation fonctionnelle positive du site.
• Les liens ancrés ne doit jamais perturber la séquence pédagogique prévue par
l’enseignant et le tuteur ou inhiber un traitement mental quel qu’onques de
l’apprenant.
• Au passage d’un pointeur sur un lien le curseur prend la forme d’une main.
L’adresse du lien s’affiche en bas à gauche de la fenêtre.
60
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
3. Vérifier toujours que les liens pointent vers des pages existantes et ce sont les
pages annoncées.
4. Il faut que l’apprenant soit informé du type de la cible du lien (page HTML, un
fichier PDF, etc.)
5. Lorsque le site contient plusieurs liens avec le même texte, ces liens doivent
pointer vers la même page.
• Courriel,
– Courriel,
– Adresse du site web,
– Réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google+, etc.).
• Copyright
61
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Les liens vers les sites externes doivent être consultés régulièrement et
indiquer pour chaque lien la date de la dernière consultation (Il se peut
que le contenu du site change et ne coïncide plus à celui de la dernière
consultation).
1. Les images :
• La lecture, l’enregistrement (si c’est permis) des médias doivent être faciles
à réaliser (via des liens directs ou des boutons d’actions, etc.)
62
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
3. Documents bureautiques :
• Il est fortement recommandé d’ouvrir ces fichiers dans des nouveaux on-
glets ou nouvelles fenêtres (pop-up par exemple)
• La taille maximale.
63
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
Les formulaires :
1. Aspect général :
Au niveau d’un formulaire (QCM, QCU, inscription, authentification, etc.), l’ap-
prenant doit savoir ce qu’il a à faire, comment ? Et où ?
• Les champs obligatoires sont clairement indiqués (par des ‘*’ ou explicite-
ment mentionnés) : cette signalétique doit être signalée en haut au début
du formulaire.
• Si le formulaire est scindé sur plus qu’une page, l’apprenant doit être averti
et il peut naviguer entre les pages du formulaire pour vérifier ou corriger
ce qu’il a fait.
64
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Si l’apprenant peut accéder à ces champs via le clavier (la touche « TAB
») ça doit être dans l’ordre naturel du remplissage du formulaire.
3. Les contrôles :
L’utilisation des différents contrôles n’est pas aléatoire. Chaque contrôle a une
raison d’être dans un formulaire ; l’apprenant doit être conscient de ça.
• Lors de l’utilisation des cases à cocher, l’apprenant doit être informé qu’il
peut choisir plus qu’un choix et s’il y a un nombre maximal de choix à
cocher il faut le mentionner.
• Pour les boutons radio et listes déroulantes, l’apprenant doit savoir qu’il
ne peut faire qu’un seul choix.
• Si une valeur par défaut est cochée ou choisie, l’apprenant doit être conscient
de ce choix : la valeur par défaut est une réponse ou interprété comme étant
l’apprenant n’a pas répondu, etc.
65
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Il faut que l’apprenant arrive à identifier, à première vue, les blocs les plus
importants par leurs dispositions entre eux (position, taille) : ce que l’apprenant
cherche le plus dans la page (informations, actions, etc.)
• Généralement la mise en page d’un site web est composée des blocs suivants :
l’entête, les menus, le pied de page et le bloc du contenu informationnel.
• La loi de proximité énonce que notre cerveau tend à regrouper les choses qui
sont proches physiquement. Il est conseillé de séparer les blocs par des espaces
pour pouvoir les distinguer (marges internes et externes)
• La disposition des blocs doit refléter le degré d’importance des blocs. Par exemple :
le bloc du contenu doit être le plus grand et au centre de la page.
• Il faut utiliser les espaces entre les blocs (margin et padding) pour les distancer
entre eux.
66
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
1. L’entête :
Au niveau de l’entête, il faut toujours positionner l’apprenant dans le contexte
général du site.
• L’apprenant doit identifier clairement les sous blocs composant l’entête par
leurs positions.
• Avec le titre, l’utilisation d’une citation, une parole, etc. peut être appré-
ciée par les apprenants. Ce texte doit être identifiable facilement par sa
position.
2. Le pied de page :
Ce bloc est l’endroit où l’apprenant peut trouver des informations ou des services
d’importance inférieure à celles au niveau des menus ou du bloc du contenu
principal.
• La taille des éléments de ce bloc doit être petite par rapport aux autres
blocs.
3. Les menus :
Il faut veiller à ce que l’apprenant puisse distinguer facilement les liens proposés
par un menu.
• Les différents liens du menu doivent être séparés par des espaces homogènes
(horizontalement ou verticalement selon le sens du menu)
67
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
4. Le contenu :
Si on considère le site web du cours comme une salle de classe, ce bloc est le
tableau de la classe. Tous les apprenants doivent le distinguer le plus rapidement
possible et à l’intérieur du bloc une sous structuration claire est exigée
• Ce bloc doit être le plus grand vu qu’il sera le plus important pour l’ap-
prenant.
• S’il y a des colonnes de textes, il vaut mieux opter à les faire espacer par
des espacements que par des lignes séparatrices
La position des mini éléments doit permettre une identification rapide et claire.
68
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Pour les liens, il faut qu’il indique l’espace de la page dont il dépend sé-
mantiquement.
• Il faut que l’apprenant arrive à identifier, à première vue, les blocs les plus
importants par leurs mises en forme (couleur d’arrière-plan, bordure, etc.)
• Les mises en forme doivent mettre en premier plan les éléments les plus utilisés
par l’apprenant.
• La différence de la mise en forme entre deux blocs indique une différence concep-
tuelle ou fonctionnelle.
1. L’entête :
Au niveau de l’entête, il faut toujours positionner l’apprenant dans le contexte
général du site : la mise en forme est en relation avec le contexte du site (cours,
institutions)
69
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• L’apprenant doit identifier clairement les sous blocs composant l’entête par
leurs mises en forme.
• Les effets d’ombres, d’arrondissement des coins, relief des blocs (3D), opa-
cité, etc. sont fournis par le langage CSS 2 et 3
2. Le pied de page :
Ce bloc est l’endroit où l’apprenant peut trouver des informations ou des services
d’importance inférieure à celles au niveau des menus ou du bloc du contenu
principal.
• La mise en forme des éléments du pied de page ne doit pas mettre en avant
ce bloc afin de ne pas perturber l’apprentissage.
3. Les menus :
Il faut veiller à ce que l’apprenant puisse distinguer facilement les liens proposés
par un menu.
• Les différents liens du menu doivent être mis en forme afin que l’appre-
nant puisse choisir facilement parmi l’ensemble d’items du menu, celui qui
l’intéresse.
70
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
4. Le contenu :
• Ce bloc doit être le plus grand vu qu’il sera le plus important pour l’ap-
prenant.
71
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Pour les liens, il faut qu’il indique l’espace de la page dont il dépend sé-
mantiquement. En plus, on doit définir deux couleurs correspondants aux
deux états possibles du lien (visité ou non)
• Les liens et les boutons d’action doivent avoir des mises en forme diffé-
rentes.
• L’utilisation des versions HTML les plus récentes (les plus optimisées).
• Utiliser les versions les plus récentes du langage CSS (idéalement CSS 3
mais tenant compte de la compatibilité avec les différentes versions des
navigateurs)
• Il est conseillé de définir les feuilles de styles dans des fichiers à part et les
invoquer lorsqu’elles sont utilisées.
72
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Optimiser les requêtes SQL afin de minimiser les temps de calcul au niveau
des serveurs et le temps d’envoi des données.
• Vérifier que les liens répondent dans tous les cas avec un temps de réponse
homogène au niveau de tout le site.
Les formulaires :
• Toutes les entrées effectuées par l’apprenant, sauf les entrées confidentielles
(comme les mots de passe), sont visibles à l’apprenant. L’apprenant peut, s’il le
veut, voir ce qu’il a saisi pour les mots de passe.
• La soumission d’un formulaire renvoie toujours une réponse sur l’état de la re-
quête et les sources des erreurs lorsqu’elles surviennent.
73
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Pour les images, il est conseillé d’utiliser les formats adaptés aux web
(PNG, JPEG) car elle offre une bonne qualité et une taille acceptable.
• Utiliser des formats de vidéos dédiées au web comme le flv pour limiter le
temps de lecture.
74
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
le temps de lecture est meilleur que pour les autres sites (penser, avant
d’utiliser ces sites de partage de vidéos, aux questions d’identité numérique,
éthique, etc.)
III.1.e. Lisibilité :
L’espace :
• La quantité d’espace libre disponible sur les pages doit être entre 40% et 60%.
• Il est conseillé de faire coïncider les fins de ligne avec des unités de sens.
• Pour indiquer les différents paragraphes, des passages d’une ligne blanche entre
elles sont utilisés.
• Pour les paragraphes sur une seule colonne, en moyenne, le nombre de mots par
ligne doit être environ 10 à 12 mots (50 à 70 caractères)
• Pour les textes sur plusieurs colonnes, le nombre moyen de caractères par ligne
ne doit pas dépasser 50 caractères.
• Pour les textes sur plusieurs colonnes, les colonnes sont séparées par au moins 8
caractères d’espace plutôt que des lignes séparatrices.
• Pour mesurer les contrastes fond/caractères, on peut citer les outils en ligne
suivants :
– http://snook.ca/technical/colour_contrast/colour.html 1 ,
– www.checkmycolours.com 2 .
La couleur :
1. Dernière date de consultation le 15/08/2014 à 13h
2. Dernière date de consultation le 15/08/2014 à 13h
75
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• L’utilisation des couleurs comme fond d’écran doit avoir comme premier effet
l’aide à la distinction des éléments en rapport.
• Il est recommandé de conserver tout le temps les mêmes couleurs pour les mêmes
types d’informations.
• N’utiliser les couleurs lumineuses et saturées que pour les informations critiques,
ayant peu de probabilité d’être affichées et requérant une attention immédiate.
La typographie et la ponctuation :
– Résolution de l’écran,
– Le public cible
76
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
Couleurs de fond
Couleur
du texte Couleur de fond à Couleur de fond à utiliser
utilisé éviter
Tableau 3.1 – les combinaisons de couleurs à utiliser ou à éviter sur une page web
• En général, le texte principal doit être au moins égal à 12 pixels. Les hyperliens,
les légendes,etc. peuvent être composés dans un corps inférieur au texte principal
et les titres dans un corps supérieur à celui du texte principal.
• Il est recommandé, sauf pour des contraintes spécifiques, d’utiliser des tailles de
caractères relatives.
• Il est conseillé d’utiliser des polices sans sérif. Il faut définir les polices alterna-
tives comme des polices sans sérif en cas ou le navigateur ne supporte pas la
police principale définie par le style.
77
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Il faut tenir compte que les couples de caractères suivants posent des problèmes
de lisibilité (ces problèmes dépendent de la police choisie) :
X K, l L, Q O, u v, t y, S 5, l 1.
• Le soulignement est utilisé uniquement sur les mots et les phrases courtes.
• Le gras est utilisé uniquement sur les mots et les phrases courtes, idem pour
l’Italique. L’italique se lit plus lentement que le roman.
• Utiliser des parenthèses pour mettre en retrait les informations plutôt qu’un
autre procédé de présentation. Par exemple, il est possible d’indiquer entre les
parenthèses ce que l’on va trouver dans une note de bas de page ou une fenêtre
ponctuelle : cela évite à l’apprenant de se reporter inutilement à des endroits
différents du site et de perdre le fil de la lecture.
• Une étude a classé des signes de ponctuation en fonction de leur pouvoir de sé-
paration (par ordre décroissant) : Paragraphe, point, points de suspension, point
d’exclamation, point d’interrogation, point-virgule, deux-points, parenthèses et
virgule (Boucher, 2009).
78
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
79
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Lorsqu’un Captcha est nécessaire pour une validation d’action, la chaîne deman-
dée pour la saisie ne doit pas être longue (4 ou 5 au maximum).
Au niveau des éléments de sortie :
• Le titre d’une page ne doit pas dépasser 30 caractères.
• Le titre de fenêtre doit être concis et précis, car c’est lui qui est enregistré en
signet.
• Les textes d’instructions pour les formulaires ne doivent pas dépasser deux lignes.
• Le lien doit être limité à un mot ou à un groupe de mots pertinents. Il faut éviter
l’utilisation de phrases entières comme des liens.
• Les intitulés des liens doivent être concis et clairs et ne comprenant pas des mots
qui peuvent être mal interprétés par les apprenants.
• Pour un bouton d’action standard, il est conseillé que le libellé ne dépasse pas 15
caractères. Il doit être concis. Par exemple : « Imprimer » au lieu de « Imprimer
le formulaire d’authentification »
80
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• L’accès, de n’importe qu’elle position sur la page, au menu ou sur le plan du site
est direct.
• Il est fortement conseillé d’utiliser le positionnement CSS de type ‘fixed’ pour les
ancres de déplacement à l’intérieur de la page en leur donnant des positions fixes
dans la fenêtre du navigateur pour que même si l’apprenant déroule l’ascenseur
de la page, ces liens restent dans la même position.
• Les pages fréquemment cherchées par les apprenants doivent avoir plusieurs
points d’entrées.
Les formulaires :
• Lorsque cela est opportun, il est conseillé d’avoir recours à des champs proposant
des valeurs par défaut plutôt qu’à des champs libres.
• Si les valeurs possibles d’un champ sont connues, il est conseillé d’utiliser une
liste déroulante ou des boutons radio plutôt qu’à des champs libres.
• Si la valeur d’un champ peut être déduite à partir d’autres champs, il est conseillé
de ne pas proposer aux apprenants de les saisir.
81
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Pour les textes longs (sur plusieurs lignes), il est conseillé d’avoir recours à la
boite de saisie multi lignes.
• Opter aux sélections de réponses par défaut pour les cases à cocher ou les listes
déroulantes, mais à condition de prévenir l’apprenant des conséquences de laisser
des choix.
• Lorsqu’un formulaire est scindé sur plusieurs pages, il est possible d’accéder à la
dernière page sans être obligé de passer par les pages intermédiaires sauf dans
le cas où le scénario pédagogique l’impose.
82
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Lorsqu’un lien est affiché, l’adresse URL n’est pas affichée avec texte.
• Les boutons ne doivent pas être condensés sur une zone donnée.
Les formulaires :
• Pour les boites à liste, le nombre de lignes à afficher est de sept (+ ou – deux).
• Le nombre d’éléments contenus dans la liste ne doit pas dépasser 100 (50 est une
borne réaliste).
L’Hétérogénéité visuelle :
83
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Il est fortement recommandé de ne pas utiliser des publicités sur les pages du
site.
84
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Il faut toujours s’assurer que le faite de cliquer sur un lien de navigation n’en-
gendrera pas d’autres actions que d’accéder à une nouvelle page ou une nouvelle
position sur la page.
• Si le clic sur un lien est conçu pour activer plus d’un traitement, l’apprenant est
alors averti.
• L’ouverture d’une page dans une nouvelle fenêtre ou un nouvel onglet lorsqu’un
apprenant clique sur un lien de navigation est une information qu’il faut la
présenter à l’apprenant.
• Les liens doivent être explicites dans leurs contextes : l’apprenant doit savoir s’il
renvoie vers une autre page, s’il ouvre un document bureautique ou s’il corres-
pond à une adresse électronique, etc.
• Les textes du bouton d’action doivent être assez explicites pour les apprenants.
Il convient d’utiliser des verbes d’action (à l’infinitif).
Les médias :
• Si le bouton de lecture du média est conçu de sorte qu’il lance une autre action
avec la lecture, l’apprenant doit être informé de ce fait avant qu’il active le
bouton.
85
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
exemple, si une information peut être partagée sur Facebook, l’apprenant doit
être informé du fait qu’il doit avoir un compte sur Facebook et qu’il doit se
connecter à son compte s’il veut accomplir cette action.
Les formulaires :
• Ré-initialiser est différent à « Modifier formulaire » : il faut que les deux boutons
soient explicites.
• L’apprenant doit être informé des effets engendrés par les boutons (base de
données, etc.).
• Si les champs de boutons radio, listes déroulantes, etc. ne sont pas obligatoires,
ils doivent être laissés décochés.
• Le passage d’une page à une autre ou d’un écran à un autre n’est possible que
si l’apprenant le veut.
Les médias :
86
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
Les formulaires :
• L’apprenant peut à tout moment réinitialiser ou modifier les champs d’un for-
mulaire.
87
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
III.4. Adaptabilité :
III.4.a. Flexibilité :
• Il est possible d’adapter la taille des objets de la page selon les vœux des appre-
nants.
• Des liens textuels alternatifs aux images et cartes sont prévus pour les apprenants
ayant des navigateurs « textonly » ou des débits faibles.
• Quelques soit le type d’appareil via lequel le site est consulté (pc, Mobile, ta-
blette, etc.) la qualité des médias doit être toujours acceptable.
• Lors de la lecture des vidéos, il est conseillé d’offrir la possibilité aux apprenants
plusieurs résolutions qui s’adapteront avec leurs débits.
La navigation :
• Concevoir les éléments de navigation de telle sorte que l’apprenant puisse accéder
aux contenus du site via plusieurs parcours (l’idéal, au moins deux).
• Lorsque l’adresse URL est mentionnée sur une page, elle doit être écrite en mode
texte HTML et non pas une image cliquable pour permettre le copier-coller et
facilité sont accessibilité.
88
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
Erreurs répandues :
• Notre site doit être original, nous ne voulons pas qu’il ressemble aux autres ». Ce
n’est pas par l’ergonomie de votre site que vous devez vous démarquer ! Faites la
différence par tout ce que vous voulez, sauf l’ergonomie. En tout cas, vous devez
respecter les principes de base de l’ergonomie.(Boucher, 2009)
• Généralement, les sites web éducatifs utilisent les nouvelles tendances du de-
sign et du développement web après leur maturité : ce n’est pas un terrain
d’expérimentation !
• Un format visuel fort et très appuyé peut compenser une localisation peu conven-
tionnelle.
• Les titres de liens respectent les conventions et les pratiques répandues sur le
web.
89
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Il est permis de faire des ajustements, mais pas d’introduire des mots totale-
ment nouveaux. Par exemple : si vous utilisez « prochaine page » au lieu de «
page suivante », cela va faire réfléchir l’apprenant malgré que ce n’est pas trop
compliqué à comprendre mais l’apprenant en utilisant le site va associer tous les
éléments de l’interface au contexte dans lequel il se trouve.
• Éviter de remplacer un mot « obscur » par un mot plus adéquat dans l’absolu,
alors que le mot incriminé est tout à fait commun dans le secteur.
• Il ne faut jamais utiliser de manière détournée un mot déjà pris pour représenter
un objet ou un concept donné.
• Il est conseillé de rester conventionnel dans les modes d’interaction très répan-
dus sur le web (ascenseurs, formulaires, alertes, déclenchement d’actions, étapes
classiques de création de compte, etc.) ainsi dans leurs format de présentation.
• Tous les liens d’un menu ou d’une barre de navigation sont cliquables.
• Une image de « flèche en avant » cliquable permet d’accéder à une étape suivante
ou la page suivante.
• Il est conseillé d’utiliser des fenêtres flottantes plutôt que des fenêtres d’alertes.
90
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Lorsque l’apprenant clique dans un champ pour saisir une entrée quelconque, le
curseur doit apparaitre à l’intérieur du champ.
• Dans certains cas, la présence des champs de saisie avec des objets spécifiques
incite à des interactions au clavier et non à la souris comme pour une calculatrice
ou la saisie du code secret d’une carte de payement électronique.
• Lorsque le guidage ralentit les apprenants ayant un niveau technique élevé, il est
conseillé de leur fournir des moyens pour contourner ce guidage.
91
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
Les formulaires :
• Les libellés et les légendes sont assez concis et précis et accompagnez-les d’une
explication plus élaborée (généralement, dans la marge à droite).
• Lorsque l’apprenant doit choisir un seul choix parmi plusieurs, le contrôle utilisé
est le bouton radio.
• Lorsque l’apprenant peut choisir plus qu’un seul choix parmi plusieurs, le contrôle
utilisé est la case à cocher.
• Dans le cas d’un formulaire multi pages, il faut effectuer la vérification de l’in-
tégrité des données à chaque validation de page.
• Il faut prévenir les cas où l’apprenant soumet plusieurs fois consécutives le for-
mulaire, car un feedback n’a pas été prévu ou pour une autre raison quelconque.
92
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
La navigation :
• Il faut vérifier que tous les liens font référence à des pages existantes.
• Il faut bien prévenir les erreurs 404 1 en essayant d’identifier toutes les pages du
site. Une panoplie d’outils (link checker) en ligne permettent de le faire :
93
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Une fois que vous les avez identifiées, corrigez les erreurs en les redirigeant vers
les pages correspondantes ou les pages les plus proches sur le nouveau site. Si
aucune page ne reprend le contenu sur le nouveau site, faites une redirection
301 2 vers la page d’accueil du site.
• Vu que même si vous arrivez à vérifier tous les liens du site, vous pouvez avoir des
apprenants qui se tromperont dans l’URL alors, il est fortement recommandé de
créer une page 404 personnalisée. Pour se faire, essayer de rester dans la charte
graphique de votre site et utiliser les outils en ligne disponibles surtout celles de
Google :
• Afin d’éviter que les pages d’erreur 404 ne soient pas indexées par les moteurs de
recherches, ce qui affectera la visibilité du site, il faut s’assurer que le serveur web
sur lequel le site est hébergé renvoie bien un code d’état HTTP 404 lorsqu’une
page inexistante est invoquée.
94
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Proposez aux apprenants de signaler les liens morts, ou rompus, via un formulaire
ou par envoi de mail au responsable du site.
Les formulaires :
• Les messages d’erreurs sont précis, factuels et doivent être les plus courts possible
(généralement, ne pas dépasser une ligne)
• En cas d’erreur de validation, les erreurs doivent être listées en début de la page
ou du formulaire.
95
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Les messages d’action doivent aider l’apprenant par des explications du processus
(Action).
– Utilisez "le passé" si une opération échoue, mais peut réussir après avoir
apporté une correction.
La navigation :
• En cas d’erreurs lors de la validation d’un formulaire, seules les données erronées
sont à ressaisir, le reste doit être inchangé et il doit être ré affiché.
96
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
III.6. Homogénéité/Cohérence :
Cohérence de la localisation :
• Les titres des médias (images, vidéos, son, etc.) doivent garder la même position
(en dessous, à gauche, à droite, etc.) sauf pour des contraintes justifiées.
• Il faut rester cohérent dans les formats de présentation affectés aux éléments
présents sur le site.
• Le site doit se comporter toujours de la même manière afin d’éviter que les
apprenants soient surpris, mais au contraire puissent lui faire confiance.
97
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• Il existe des outils d’analyse de lisibilité 1 des textes qu’il faut les utiliser. Par
exemple, Textalyser 2 permet de générer un indice qui correspond au nombre
d’années de scolarité nécessaire pour lire le texte.
• Les contenus des pages doivent correspondre aux titres et aux rubriques qu’ils
les annoncent.
• Utiliser des codes et dénominations signifiants et familiers plutôt que des codes
de dénominations arbitraires.
1. La lisibilité dans l’aspect sémantique des informations, leur pertinence ou leur signification et
non la lisibilité dans la perception visuelle.
2. http://textalyser.net (dernière consultation le 28/06/2014 à 13h)
3. On retrouve cette problématique au niveau la notion de rhétorique d’arrivée développée par
George Landow.
98
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
III.8. Compatibilité :
La compatibilité avec les caractéristiques des apprenants et du contexte
de l’apprentissage.
• Il faut que tous les apprenants puissent bénéficier du site selon les modalités per-
ceptives qui leurs conviennent le mieux tout en tenant compte de leurs habitudes,
attentes et performances.
• Les procédures de dialogue doivent être compatibles avec l’ordre tel que se l’ima-
gine l’apprenant ou celui dont il a l’habitude.
• Les termes employés doivent être familiers aux apprenants, et relatifs à la tâche
à réaliser.
La compatibilité technologique
– Système d’exploitation,
– Navigateurs,
99
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
100
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
• L’universel qui correspond aux connaissances dont l’on dispose sur les caractéris-
tiques de l’être humain, des connaissances issues principalement des recherches
en psychologie cognitive,
Le concepteur technique du site web éducatif va être amené à respecter les re-
commandations d’ordre universel et à pouvoir ignorer des recommandations qui ne
correspondent pas aux spécificités du système d’apprentissage (apprenants, objectifs
et stratégies pédagogiques, etc.).
Par exemple, le faite qu’une police sans sérif est plus rapide à lire qu’une police
avec sérif est un résultat qui s’applique à tous les humains. En effet, les recherches en
neurosciences ont validé ce postulat ainsi que plusieurs autres faits. Le concepteur ne
doit pas ignorer cette recommandation.
Prenons maintenant le cas où le système d’apprentissage doit être conçu pour des
apprenants ayant des niveaux avancés en matière d’utilisation des TIC, le concepteur
technique peut ignorer des recommandations de flexibilité et de guidage dans le guide
sans que ça influe sur l’ergonomie générale du site.
Il faut noter aussi que l’inspection ergonomique doit tenir compte de ces choix
et ne pas se contenter à vérifier toutes les recommandations du guide, contrairement
au questionnaire destiné aux apprenants à la fin de la formation, car c’est lui qui va
décider dans une grande partie si ces choix été judicieux ou non.
101
Chapitre 3. Guide ergonomique pour la conception de sites web éducatifs
V. Conclusion
Au cours de ce chapitre, on a présenté un guide ergonomique pour la conception des
sites web éducatifs. Ce guide consiste à l’organisation de plus que 400 recommandations
ergonomiques sur 18 sous domaines 1 .
Pour y arriver, on a commencé par une phase de recensement de recommandations
ergonomiques pour le web en général. Cette phase s’est achevée par la collecte de
plusieurs centaines de recommandations. Ensuite, on a entamé une phase de synthèse,
d’adaptation et d’organisation de ces résultats pour le contexte éducatif pour finir
avec plus de 400 recommandations.
Le résultat final été donc une liste organisée, en 18 dimensions ergonomiques selon
les critères de Bastien et Scapin, de plus de 400 recommandations.
A la fin du chapitre, on a montré comment utiliser un tel guide dans le processus
de mise en place d’un cours en ligne.
Dans le chapitre suivant, on va aborder l’évaluation ergonomique d’un site web
éducatif.
102
Chapitre 4: Évaluation
ergonomique des sites web
éducatifs
I. Introduction
On s’intéresse au niveau de ce chapitre à la phase de l’évaluation ergonomique d’un
site web éducatif. Une fois le site est en ligne et la formation est terminée, le cycle de
vie de tout système d’apprentissage numérique ou non intègre une phase d’évaluation.
Dans notre projet, on s’intéresse à l’évaluation ergonomique du système d’appren-
tissage. Une étude préalable de diverses méthodes d’évaluation ergonomique a été
nécessaire pour pouvoir proposer notre solution.
Ce chapitre sera découpé en deux parties, une première partie qui exposera un
récapitulatif des grandes méthodes d’évaluation ergonomique d’une manière générale
pour passer dans la deuxième partie à la présentation du questionnaire utilisateur
(apprenant) d’évaluation ergonomique de site web éducatif que nous proposons.
103
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
On présentera dans la suite de cette partie une description de ces types d’évaluations.
1. Préparation du test :
• Mettre en place, selon les hypothèses déjà définies, les différents scenarii
du test,
2. Réalisation du test :
104
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
• Analyser les résultats du test afin d’identifier les différentes difficultés ren-
contrées par les utilisateurs,
J. Nielson (Nielsen & Molich, 1990) a montré que des tests avec cinq utilisateurs
permettent d’identifier au moins 80% des problèmes d’utilisabilité. En outre, il postule
que tester avec plus de cinq utilisateurs ne fait qu’augmenter le coût du test sans
améliorer sa pertinence. Selon lui, au lieu de faire le test avec quinze personnes il est
préférable de faire trois tests avec cinq personnes en améliorant l’interface à chaque
itération.
Si on essaye d’appliquer ces tests dans un contexte éducatif, on n’aura pas la
même pertinence des résultats que dans d’autres contextes. En effet, les scénarios
que l’évaluateur va préparer seront les scénarios pédagogiques du cours et donc des
scénarios beaucoup plus complexes que des sites de réseaux sociaux, de ventes en ligne,
etc., et beaucoup plus contraignants de point de vue temps et espace.
Dans un apprentissage sur un site web, le scénario pédagogique et le site sont consi-
dérés comme des moyens pour favoriser une construction de nouvelles représentations
mentales. Avec ces moyens, plusieurs variantes influent sur l’accomplissement des ob-
jectifs désirés. Alors évaluer l’ergonomie du site en négligeant ces facteurs (émotions,
motivations, etc.) mettra en cause les résultats du test.
Du fait que l’apprentissage ne peut se faire in vitro, tester un site web éducatif
avec la même manière qu’un autre site web nous semble inadéquat.
105
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
Tableau 4.1 – Les questionnaires utilisateurs les plus utilisés pour l’évaluation des
interfaces informatiques 1
106
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
2. Les outils d’aide à l’évaluation ergonomique des sites web comme les outils d’éva-
luation de l’accessibilité visuelle.
Malgré que ces outils ne peuvent pas être utilisés d’une manière exclusive pour éva-
luer un site web, ils demeurent, en les conbinant avec d’autres méthodes d’évaluation
ergonomique, des aides non négligeables.
107
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
L’apprenant est invité à noter chaque phrase sur une échelle en cinq niveaux allant
de « pas du tout d’accord » à « tout à fait d’accord »
Ce questionnaire permettra d’évaluer les huit critères principaux de la liste de
Bastien et Scapin. Pour chaque critère évalué, deux types d’affirmations peuvent être
proposées (à la forme positive et négative). Les affirmations sont mélangées pour que
l’apprenant ne perçoive pas la logique du questionnaire et réponde de façon indépen-
dante à chacune d’elle et les affirmations sont équilibrées entre positives et négatives
(13 affirmations positives et 13 autres négatives).
En effet, on va proposer vingt-cinq affirmations concernant les critères ergono-
miques et une dernière affirmation d’ordre général qui est « Utiliser ce site est une
perte de temps, un support papier avec les séances présentielles auront suffi. ». Le but
de cette question d’ordre général est d’évaluer l’efficacité du site web pour apprendre
un cours donnée. Si l’évaluation des critères ergonomiques est positive alors on aura
deux cas :
• Cas ou l’évaluation de cette dernière affirmation est positive : dans ce cas, l’ap-
prenant est satisfait,
• Le cas où l’évaluation de cette question sera négative : dans ce cas, une réflexion
doit être lancée par les responsables du cours afin d’identifier les causes qui ont
conduit les apprenants à estimer que le site est inutile alors qu’ils l’apprécient
de point de vue ergonomique.
108
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
109
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
III.3.a. Guidage
110
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
6. Je trouve que les textes sont faciles à lire sur ce site. (sous-critère évalué :
Lisibilité)
5. Lorsque je clique sur des liens du site je n’obtiens pas toujours les résultats
auxquels je m’attends. (sous-critère évalué : Incitation)
Évaluer ce critère passe par l’évaluation des trois sous-critères suivants : Concision,
Actions minimales et densité informationnelle.
Les deux affirmations positives évaluant ce critère sont :
1. Utiliser ce site pour la première fois est facile. (sous-critère évalué : Actions
minimales/Densité informationnelle)
111
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
2. La réalisation des tâches sur ce site est simple et facile. (sous-critère évalué :
Actions minimales)
2. Sur ce site il y’a trop de détails inutiles et superflus. (sous-critère évalué : Densité
informationnelle/Actions minimales)
1. Le site ne fait que ce que je lui dis de faire. (sous-critère évalué : Action explicite)
III.3.d. Adaptabilité
1. Ce site m’offre toujours plusieurs options pour faire ce que je veux. (sous-critère
évalué : flexibilité)
1. Je trouve ce site bizarre des autres sites que je visite régulièrement. (sous-critère
évalué : prise en compte de l’expérience de l’utilisateur)
112
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
III.3.f. Homogénéité/cohérence
III.3.g. Compatibilité
1. Ce site ne s’affiche pas et ne réagit pas de la même manière lorsque je change l’en-
vironnement logiciel (type de navigateur et système d’exploitation) ou matériel
(PC, smartphone, tablette, etc.)
113
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
1 2 3 4 5
5 4 3 2 1
Pour une affirmation négative, voici le système de notation : Un site parfait, aux
yeux des apprenants, aura donc 130 points, le plus médiocre aura 26 points. Le tableau
suivant résume les notations des différents critères :
114
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
Guidage 12 60
Charge de travail 4 20
Contrôle explicite 2 10
Adaptabilité 2 10
Gestion des erreurs 2 10
Homogénéité/Cohérence 1 5
Signifiance de codes et dé- 1 5
nominations
Compatibilité 1 5
IV. Conclusion
Au cours de ce chapitre, on a essayé de présenter les différentes méthodes d’éva-
luation ergonomique d’un site web d’une manière générale pour proposer, ensuite, un
questionnaire d’évaluation ergonomique adapté au contexte des ENA afin de mesu-
rer l’appréciation perceptive d’un ensemble d’apprenants utilisant un site web pour
l’apprentissage.
Ce questionnaire va être utilisé dans la phase d’expérimentation qu’on présentera
dans les deux derniers chapitres de ce document.
115
Chapitre 4. Évaluation ergonomique des sites web éducatifs
116
Quatrième partie
117
Chapitre 5: Mise en ligne d’un site
web éducatif
I. Introduction
Dans ce chapitre, on essayera par un cas pratique de mettre en avant l’impact
positif de l’integration d’une réflexion ergonomique dans le processus de mise en place
des ENA.
On va commencer par présenter les étapes de développement de la formation en
ligne selon le modèle ADDIE. À la fin du chapitre, on va analyser les résultats des
questionnaires d’évaluation ergonomique qui ont été présentés aux apprenants à la fin
de leur apprentissage sur le site.
II.1. Analyse
Cette phase comporte trois étapes à savoir :
• L’analyse des besoins,
On va commencer par mener une analyse des besoins pour déterminer si cette
solution en ligne du module est nécessaire pour combler les lacunes d’un apprentissage
119
Chapitre 5. Mise en ligne d’un site web éducatif
classique et si cette mise en ligne est la meilleure solution pour remédier aux problèmes
de la formation présentielle.
Il s’agit ici d’étudier la faisabilité du projet et la pertinence d’un tel choix. Dans
notre cas, l’enseignant va lui-même mettre en ligne le cours et il va réaliser toutes les
tâches du projet (conception pédagogique, conception technique, etc.) et le site sera
hébergé dans un domaine privé réservé par l’enseignant.
L’étape de l’analyse s’achève par l’analyse des thèmes et des tâches où le concepteur
pédagogique va définir le contenu détaillé du cours, ou la partie du cours, qui va être
mis en ligne. Cette étape est très critique, car tout le scénario pédagogique va se baser
sur elle, activités d’apprentissage ou dévaluation.
Pour se faire, on a procédé en premier lieu par élaborer une carte conceptuelle du
module en question 1 . Cette carte nous donnera une structure sémantique claire du
savoir à présenter et elle sera, en grande partie, le socle principal du plan du module 2 .
On a utilisé l’outil CmapTools 3 pour créer notre carte conceptuelle.
Ensuite, on a établi un ensemble de fiches modules 4 ; il s’agit, sur la base de
la carte conceptuelle, de définir une conception récursive du module. En effet, on a
considéré que le système d’apprentissage à réaliser est, tout autre système, composé
de 3 composants qui sont : un système d’Entrées, un système de Sortie et une Boîte
noire. Cette boîte noire est elle-même composée par des sous-systèmes ayant chacun
des entrées, des sorties et une autre boîte noire, etc. ces fiches modules vont être
enrichies par les objectifs généraux et spécifiques et les activités dévaluation 5 .
1. Voir annexe A.
2. Voir Annexe B.
3. Site officiel : cmap.ihmc.us/
4. Voir Annexe C
5. Voir Annexe C.
120
Chapitre 5. Mise en ligne d’un site web éducatif
II.2. Conception
Cette phase se compose de quatre étapes, qui sont :
• Séquençage,
• Stratégie pédagogique,
• Modalité de formation,
• Stratégie d’évaluation.
À la fin de cette étape, on aura un cahier de charge complet 1 qui sera fourni, au
premier lieu, au concepteur technique pour développer le site web éducatif et l’ensei-
gnant, en deuxième lieu, pour appliquer les différentes stratégies d’apprentissage et
d’évaluation.
Au cours de cette étape, on a utilisé un module en cours de développement appelé
« Bazard » 2 du projet Scenari 3 pour générer notre scénario pédagogique complet basé
sur la notion d’ « activités » 4 .
Le scénario pédagogique développé par ce modèle contient :
1. Voir Annexe D.
2. C’est un modèle documentaire du projet Scenari. Il permet de générer des scénarios pédago-
giques complets sous différents formats numériques : Document Open Office (.odt), document PDF
et site web.
3. Site communautaire du logiciel libre Scenari : scenari-platform.org/
4. Lien pour consulter la version web du scénario : www.elearncity.net/scenariobazard/
121
Chapitre 5. Mise en ligne d’un site web éducatif
Le cahier de charge de notre projet contiendra alors les parties suivantes : Contexte
général, Côté public cible, côté formation, Plan du cours en ligne, dispositif et scénario
pédagogique.
Scénario pédagogique
Le scénario pédagogique prévu pour ce module 1 2 sera décomposé par quatre acti-
vités qui vont s’étaler sur quatre semaines, une semaine pour chacune.
Pour toutes les activités, la modalité spatiale est mixte, la modalité temporelle
sera asynchrone et pour la modalité collaborative, elle sera individuelle.
Les trois premières activités seront des activités où les apprenants vont lire le cours,
s’exercer, apprendre et s’auto évaluer alors que dans l’activité du TP, la dernière, les
apprenants vont produire des programmes en utilisant tout ce qu’ils ont vu dans les
activités précédentes.
Le tableau ci-dessous, présentera le scénario détaillé des trois premières activités
qui sont :
1. Pour consulter la version web du scénario généré pour le formateur via l’outil BAZARD,
voir le lien suivant :www.elearncity.net/scenarioformateur/. Dernière date de consultation : le
16/08/2014 à 16h50.
2. Pour consulter la version web du scénario généré pour l’apprenant via l’outil BAZARD, voir
le lien suivant : www.elearncity.net/scenarioapprenant/. Dernière date de consultation : le
16/08/2014 à 16h55.
122
Chapitre 5. Mise en ligne d’un site web éducatif
123
Chapitre 5. Mise en ligne d’un site web éducatif
124
Chapitre 5. Mise en ligne d’un site web éducatif
II.3. Développement
Pour développer notre cours en ligne on a utilisé le modèle documentaire Opale 1
du projet Scenari. A la fin du développement, le logiciel nous a généré un site web
éducatif scénarisé et prêt à être utilisé comme système d’apprentissage en ligne après
son hébergement (phase de Mise en œuvre)
En plus, on a développé des animations et des vidéos comme ressources numériques
d’apprentissage. Pour les animations, on a réalisé cinq animations de type Flash crées
par le logiciel Adobe flash CS6 2 . Pour les vidéos, on a monté cinq vidéos en utilisant
les logiciels Adobe Captivate 3 et Premiere 4 .
II.5. Évaluation
Au niveau de cette phase, quatre niveaux peuvent être évalués selon le modèle de
Kirkpatrick(Kirkpatrick, 1998) à savoir :
125
Chapitre 5. Mise en ligne d’un site web éducatif
3. Les résultats : Il s’agit d’identifier les résultats qui ont été transférés dans le
reste de la formation (les chapitres suivants du cours). Ce niveau n’a pas été
traité dans le cycle de notre développement du module en ligne ;
À la fin des quatre semaines d’apprentissage sur le site web, les étudiants ont été
amenés à répondre au questionnaire d’évaluation ergonomique du site. Les résultats de
cette évaluation ergonomique vont être la base d’un travail d’amélioration ergonomique
du site selon le guide qu’on a présenté dans les chapitres précédents.
III. Conclusion
Comme tout autre système, un ENA doit être développé selon une démarche lo-
gique. Nous avons opté, lors de la réalisation de notre module en ligne, de procéder
selon le modèle ADDIE.
Tout au long de ce chapitre, on a essayé de présenter les différentes étapes de
développement du module intitulé "Syntaxe de base du langage Java", de l’analyse à
l’évaluation.
Ce nouvel espace de cours va être utilisé, au niveau du chapitre suivant, par des
apprenants (étudiants) afin de mesurer l’impact d’utilisation du guide ergonomique
qu’on a proposé sur leur satisfaction.
126
Chapitre 6: Expérimentation
I. Introduction
Dans ce chapitre, on essayera par une expérimentation de mettre en avant l’impact
positif de l’utilisation du guide ergonomique proposé dans le processus de mise en place
des ENA, dans notre cas les sites web éducatifs.
On va commencer par présenter la démarche expérimentale adoptée pour passer
à l’hypothèse de notre travail. Ensuite, on va décrire les échantillons des apprenants
et l’ajustement ergonomique appliqué au site web éducatif conçu dans le chapitre
précédant. Enfin, on passera à l’analyse des résultats.
II. Hypothèse
Les apprenants du groupe expérimental auraient une appréciation perceptive meilleure
que ceux du groupe contrôle.
III. Échantillon
La classe sur laquelle on a réalisé l’expérimentation est la classe de la deuxième an-
née cycle préparatoire de l’Université TIME 1 . Cette classe est divisée en deux groupes
pour les modules qui se déroulent dans des laboratoires, ce qui est le cas du module
« Programmation orientée objet avec le langage Java » que j’enseigne dans cette uni-
versité.
La répartition des groupes est aléatoire :
1. Université privée en Technologies de l’Information et de Management de l’Entreprise. Site web :
http://www.time.ens.tn/, Dernière date de consultation : le 16/08/2014 à 17h.
127
Chapitre 6. Expérimentation
• Du point de vue performances au niveau des résultats d’études, les deux groupes
sont hétérogènes,
• Tous les candidats ont un niveau d’appropriation des TIC élevés : tous les can-
didats ont des ordinateurs portables, des téléphones intelligents (smartphones),
une connexion Internet chez eux, etc.
Chaque groupe est composé de neuf étudiants. Le tableau suivant résume les caracté-
ristiques des deux groupes :
La phase expérimentale s’est étalée sur quatre semaines dans lesquelles, les appre-
nants des deux groupes ont suivi le même scénario pédagogique, mais ils ont travaillé
sur deux ENA différents.
En effet, on a adopté deux sites web éducatifs :
1. Le premier site qui est un site généré par le modèle documentaire Opale. Le
groupe contrôle a travaillé sur cette version originale du site 1 .
128
Chapitre 6. Expérimentation
IV.1.a. Incitation
129
Chapitre 6. Expérimentation
• Le site n’est pas contextualisé : il n’y a pas des informations sur l’université,
cadre de formation, etc.
• L’espacement entre les paragraphes, titres et sous titres ne permet pas la loca-
lisation et la distinction de ces différents blocs.
IV.1.c. Lisibilité
• La couleur des mots clés, syntaxe du langage Java, mots techniques n’est pas
lisible (gris dans un texte en noir)
IV.2.a. Incitation
• On va ajouter un pied de page dans toutes les pages du site contenant les infor-
mations de contact de l’enseignant et l’institution.
• L’espacement entre les paragraphes, titres et sous-titres va être redéfini pour une
distinction plus facile des éléments du cours.
130
Chapitre 6. Expérimentation
IV.2.c. Lisibilité
• La couleur des mots clés, syntaxe du langage Java, mots techniques vont être
redéfinies selon les normes définies dans notre guide ergonomique, ainsi que la
taille de la police et le nombre de mots dans les phrases.
2. Les scores pour les huit critères principaux de Bastien et Scapin des deux
groupes.
3. Les scores des trois sous-critères du guidage sur lesquels on a appliqué l’ajuste-
ment ergonomique.
131
Chapitre 6. Expérimentation
Tableau 6.3 – Scores des deux groupes d’apprenants selon les critères ergonomiques
principaux de Bastien et Scapin
132
Chapitre 6. Expérimentation
Figure 6.2 – Score des deux groupes pour les huit critères ergonomique de Bastien et
Scapin
133
Chapitre 6. Expérimentation
Tableau 6.4 – Scores des deux groupes d’apprenants pour trois sous-critères du guidage
Figure 6.3 – Score des deux groupes d’apprenants selon trois sous critère du guidage
VI. Conclusion
Pour mesurer l’impact d’une conception ergonomique d’un ENA sur les apprenants,
on a procédé, au niveau de ce chapitre, par une expérimentation.
Après la mise en place d’un site web éducatif avec un outil de génération auto-
matique de cours en ligne, l’outil opale, on a divisé l’échantillon des apprenants qui
vont suivre l’apprentissage du module concerné en deux groupes. Le premier groupe
134
Chapitre 6. Expérimentation
a suivi l’apprentissage sur la version originale du site alors que le deuxième a suivi
l’apprentissage sur une version réajustée ( réajustement ergonomique) du site original.
À la fin de l’apprentissage, on a demandé aux apprenants de répondre à un ques-
tionnaire d’évaluation ergonomique en ligne. Les résultats ont montré une améliora-
tion nette de l’appréciation perceptive des apprenants après ajustement ergonomique
ce qui a confirmé notre hypothèse et qui a montré l’importance d’une conception er-
gonomique des ENA pour assurer des apprentissages signifiants en offrants davantage
de convivialité à ces environnements.
135
Chapitre 6. Expérimentation
136
Cinquième partie
137
Si les TIC semblent, de nos jours, intégrer notre vie quotidienne, l’hypothèse que
cet ensemble d’innovations va substituer l’apprentissage classique ou à la limite le
révolutionner est discutable.
Les expériences du passé sur l’application de la technologie dans l’apprentissage
nous incitent à réflichir sur l’éfficacité d’une telle application. C. Gauthier et Véronique
Jobin énoncent :". . .il y a lieu de se demander si nous serons capables d’écouter les
leçons d’un siècle d’erreurs sur le plan de l’application des technologies en éducation.
Ne sommes-nous pas en effet en train de reproduire les étapes du cercle vicieux des
innovations technologiques à l’école qui ont eu cours tout au long du XXe siècle ?. . ."
(Gauthier & Jobin, 2009)
Cette constatation nous a menés à essayer de répondre à la question : comment
apprend-on avec la technologie ? Pour se faire, on a étudié les différentes théories de
l’apprentissage par la technologie : La théorie cognitive de l’apprentissage multimédia
(CTML) de Richard E. Mayer, le modèle intégratif de compréhension de texte et
d’images (Integrated Comprehension for Text and Picture, abrégé ICTP) proposée par
(Schnotz, 2005) et la théorie de la charge cognitive élaborée par Sweller et Chandler
(Chandler & Sweller, 1991)
Toutes ces théories qu’on a présentées au cours de ce travail, postulent que la
technologie est un support qui doit s’adapter et tenir compte des caractéristiques et
contextes des acteurs d’un système d’apprentissage par la technologie et que toute
autre approche qui prétend que l’apprenant doit s’adapter à la technologie pour ap-
prendre ne favorise pas les apprentissages signifiants.
L’ergonomie cognitive peut avoir un grand impact pour favoriser de tels types
d’apprentissages. Il s’avère que du fait que l’ergonomie vise à améliorer le monde qui
nous entoure, elle satisfait les principes fondamentaux des théories d’apprentissage par
la technologie. Mais, en ce qui concerne l’application de l’ergonomie dans le domaine
éducatif, les efforts restent timides pour ne pas dire inexistante.
Dans ce contexte, on a essayé dans ce projet d’appliquer l’ergonomie dans le proces-
sus de développement et mise en place des systèmes d’apprentissage par la technologie
qui sont les sites web éducatifs. Pour cela, on a présenté un guide ergonomique pour
la conception d’un site web éducatif sur la base des critères de Bastien et Scapin que
tout concepteur technique de tels projets peut utiliser. Ensuite, on a présenté un ques-
tionnaire utilisateur pour l’évaluation ergonomique d’un site web éducatif qui servira
139
pour toute personne voulant évaluer la qualité ergonomique d’un site web éducatif du
point de vue des apprenants. Une évaluation subjective certes, mais importante pour
l’amélioration d’un environnement numérique d’apprentissage
Pour montrer la pertinence du guide ergonomique proposé, on a essayé de tester
l’impact de l’utilisation du guide dans un système d’apprentissage numérique réel sur
un échantillon de 18 étudiants en informatique. Les résultats ont bien confirmé qu’une
application des recommandations du guide ergonomique que nous avons proposée peut
améliorer la qualité ergonomique d’un site web éducatif.
Notre projet a essayé de proposer un premier guide ergonomique pour les sites
web éducatifs sur la base des critères de Bastien et Scapin qui contient plus que 400
recommandations synthétisées et organisées en 18 critères élémentaires. Nous tenons
que cette première proposition incitera les acteurs du domaine à l’enrichir davantage
surtout avec les découvertes scientifiques dans les domaines de la psychologie cognitive,
l’IHM et la neuroscience.
Pour ce qui est de l’évaluation ergonomique, on a proposé un questionnaire pour
évaluer la qualité ergonomique du point de vue des apprenants. Une évaluation sub-
jective certes, mais importante qui peut être appuyée par l’élaboration d’un prototype
d’audit ergonomique expert qui évaluera minutieusement la conformité du site avec
les recommandations du guide ergonomique de la conception.
En plus, ce guide est applicable essentiellement sur des sites web éducatifs et non
aux autres types d’ENA comme les plateformes, les cédéroms interactifs, etc. Un travail
équivalent peut être lancé pour les autres types d’ENA.
Finalement, l’ergonomie des ENA n’est qu’une pièce du puzzle, elle doit donc être
intégrée dans le processus de développement de ces environnements et elle doit tenir
compte des spécifications pédagogiques imposées par le système d’apprentissage. Une
grande réflexion peut être lancée dans ce sens.
140
Annexe A: Carte conceptuelle du
cours en ligne
141
Annexe A. Carte conceptuelle du cours en ligne
142
Annexe B: Contenu et
structuration du module en ligne
143
Annexe B. Contenu et structuration du module en ligne
1. Introduction
2. Types de données
3. Les opérateurs
144
Annexe B. Contenu et structuration du module en ligne
7. Conclusion
145
Annexe B. Contenu et structuration du module en ligne
146
Annexe C: Fiches modules du
cours en ligne : Niveau 0
147
Annexe C. Fiches modules du cours en ligne : Niveau 0
I. Système d’entrée
Pré requis :
• Architecture des ordinateurs,
• Logique booléenne,
• Algorithmique,
Mode d’évaluation :
• Exercices d’auto-évaluation.
• Problèmes et exercices.
Mode d’enseignement :
Dispositif technique :
148
Annexe C. Fiches modules du cours en ligne : Niveau 0
Activités d’apprentissage :
• Devoirs à la maison.
• Documents pdf.
• Des vidéos.
Outils :
• Connexion Internet,
• Navigateur(s) récents.
Planification :
Voir le scénario pédagogique.
• La lecture du clavier ;
149
Annexe C. Fiches modules du cours en ligne : Niveau 0
Contenu :
Module 1 : Types de données.
Module 1.1 : Types primitifs
Module 1.2 : Types Composés
Module 1.2.1 : Les Tableaux
Module 1.2.2 : Les matrices
Module 1.3 : Les chaînes de caractères
Module 2 : Les opérateurs
Module 3 : Structures de contrôle
Module 3.1 : Structures conditionnelles
Module 3.2 : Structures itératives
Module 3.2.1 : Boucle for()
Module 3.2.2 : Boucle while()
Module 3.2.3 : Boucle do..while()
Module 3.3 : Structures de choix multiple
Module 3.4 : Structures avancées
Conclusion :
• Examen Présentiel.
150
Annexe D: Cahier des charges du
cours en ligne
151
Annexe D. Cahier des charges du cours en ligne
• Logique booléenne,
• Programmation structurée,
• Environnement d’exécution
Java.
Côté public
152
Annexe D. Cahier des charges du cours en ligne
• Système d’apprentissage,
Côté formation
Présentation : Cette mise en ligne va offrir un système d’ap-
prentissage secondaire de renforcement du système
principal (les cours présentiels).
Il s’agit de mettre en ligne un module du cours
« Programmation Orientée Objet avec le langage
Java » afin de s’assurer que les apprenants s’ap-
proprient cette partie du cours.
Cadre de la formation : C’est une initiative pédagogique de l’enseignant
responsable du cours au TIME université.
153
Annexe D. Cahier des charges du cours en ligne
154
Bibliographie
155
Bibliographie
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156
Bibliographie
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6
Abstract : With the potential of ICT , new forms of learning and teaching practices have appeared
. However , it is unrealistic to believe that the integration of ICT in the field of education will be the
panacea to the problems of classical learning. Any integration must take into account the characteristics of
learners. This work is based on the cognitive theory of multimedia learning of Richard Mayer that is based
on the results of research in cognitive psychology and especially the theory of cognitive load . The idea, is
to try to apply ergonomics in a development project of a ENA and to show the importance of an ergonomic
reflection throughout the life cycle of the project. We started with elaborating an ergonomic guide for
the design of an educational Web site on the basis of criterion of Bastien and Scapin to propose, then,
a user questionnaire for the ergonomic evaluation of an educational Web site. To show the advantages
of the integration of ergonomics in the development process of a digital learning environment, a last
experimental phase was carried out in order to measure the impact of an ergonomic design on the
perceptive appreciation of learning. The results confirmed our assumption.
Keywords : Learning through technology, cognitive theory of multimedia learning, cognitive ergonomics,
educational web site ergonomy, Bastien and Scapin ergonomic criteria list, digital learning environment.
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