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On munit l’espace vectoriel Mn (R) des matrices réelles carrées de taille n de la norme subordonnée à
la norme ∥ · ∥2 , définie par
|||A|||2 = sup{∥AX∥2 ; X ∈ Rn , ∥X∥2 = 1}.
Etant donnée une matrice inversible A de Mn (R), on définit ΦA : Mn (R) → Mn (R) par ΦA (M ) =
A−1 M A.
(1) Montrer que ΦA est une application linéaire continue, donner un majorant de sa norme faisant
intervenir |||A|||2 et |||A−1 |||2 .
Réponse. Soit M, N ∈ Mn (R) et λ ∈ R. On a
ΦA (M + λN ) = A−1 (M + λN )A = A−1 M A + λA−1 N A = ΦA (M ) + λΦA (N ),
donc ΦA est linéaire. Soit M ∈ Mn (R). Toute norme subordonnée est sous-multiplicative, ainsi
|||ΦA (M )|||2 = A−1 M A 2 ≤ A−1 2 |||M |||2 |||A|||2 = A−1 2 |||A|||2 |||M |||2 .
0 λ1
1 0
(3) On suppose que n = 2 et on fixe λ ≥ 1. On note Aλ = et Bλ = .
0 λ λ 0
(a) Montrer que |||Bλ |||2 = λ.
x
Réponse. Soit X = . On a ∥Bλ X∥22 = λ12 y 2 + λ2 x2 . Or λ ≥ 1, donc λ2 ≥ 1 et
y
1
λ2
≤ 1. Ainsi ∥Bλ X∥22 ≤ λ2 ∥X∥22 . On déduit alors de la croissance de la fonction racine que
∥Bλ X∥2 ≤ |λ|∥X∥2 .Comme λ ≥ 0, on obtient ∥Bλ X∥2 ≤ λ∥X∥2 . Il suit que |||Bλ |||2 ≤ λ.
1
Par ailleurs, on a ∥ ∥ = 1, d’où
0 2
1
|||Bλ |||2 = sup{∥Bλ X∥2 ; ∥X∥2 = 1} ≥ ∥Bλ ∥ = λ.
0 2
Ainsi |||Bλ |||2 = λ.
Exercice 2. On munit l’espace vectoriel Mp (R) des matrices réelles carrées de taille p de la norme
∥ · ∥∞ définie par
∥(ai,j )1≤i,j≤p ∥∞ = max{|ai,j |; 1 ≤ i, j ≤ j}.
(1) Montrer que pour toutes matrices A, B de Mp (R), on a ∥AB∥∞ ≤ p∥A∥∞ ∥B∥∞ . La constante
p est-elle optimale ?
p
P
Réponse. On note A = (aij ), B = (bij ) et AB = (cij ). On rappelle que cij = aik bkj . On a
k=1
|aik | ≤ ∥A∥∞ et |bkj | ≤ ∥B∥∞ . Ainsi, pour tout 1 ≤ i, j ≤ p
p p
X X
|cij | ≤ |aik ||bkj | ≤ ∥A∥∞ ∥B∥∞ = p∥A∥∞ ∥B∥∞ .
i=1 i=1
D’où ∥AB∥∞ ≤ p∥A∥∞ ∥B∥∞ . Soit k ≥ 0 tel que pour tout A, B ∈ Mp (R), on ait ∥AB∥∞ ≤
k∥A∥∞ ∥B∥∞ . Montrons que p ≤ k. Pour cela, on considère la matrice A0 dont tous les coeffi-
cients valent 1. On a ∥A0 ∥∞ = 1 et A20 = pA0 . Ainsi, pour A = B = A0 , on obtient
p = p∥A0 ∥∞ = ∥pA0 ∥∞ = ∥A20 ∥∞ ≤ k∥A0 ∥2∞ = k.
(2) Montrer qu’il existe ε > 0 tel que si ∥M ∥∞ < ε, alors la série de terme général n1 M n converge.
Réponse. Tout d’abord, on remarque que ∥M n ∥∞ ≤ pn−1 ∥M ∥n∞ (on peut le montrer par
récurrence). Posons ε = p1 . Supposons que ∥M ∥∞ < ε. Alors pn−1 ∥M ∥n∞ < p1 < 1. Or la série
n−1
x est de rayon de convergence égal à 1. Donc la série de terme général p n ∥M ∥n∞
P1 n
entière n
converge. Ainsi le critère de comparaison des séries à termes positifs implique que la série
de terme général n1 M n est absolument convergente, donc convergente puisque Mn (R) est de
dimension finie.
(x, y) ̸= (0, 0)
(x2 + y 2 )2
(1) |f (x, y) − f (0, 0)| ≤ | x2 +y 2
| ≤ 2(x2 + y 2 ),
2
qui tend vers 0 lorsque (x, y) tend vers 0. L’application f est donc continue en (0, 0).
2
L3 MFA et MI Université Paris Cité
Calcul Différentiel (CD5) Année 2023-2024
Exercice 4. On considère l’espace vectoriel M2 (R) des matrices réelles carrées de taille 2 l’application
F : M2 (R) → R définie par F (A) = Tr(A3 ). Montrer qu’en tout point de M2 (R) l’application F est
différentiable et calculer sa diffférentielle.
Réponse. On munit R2 d’une norme et on note |||·||| sa norme subordonnée sur M2 (R). Soit A ∈ M2 (R)
et H ∈ M2 (R) non nulle. On a
F (A + H) = Tr((A + H)3 )
= Tr(A3 + A2 H + AHA + HA2 + AH 2 + HAH + H 2 A + H 3 )
= f (A) + 3 Tr(HA2 ) + 3 Tr(H 2 A + H 3 )
car Tr(AB) = Tr(BA). Or H 7−→ Tr(HA2 ) est linéaire et continue (car dim(M2 (R)) est de finie) et
|||H 2 A + H 3 ||| |||H 2 ||| |||A + H|||
≤ ≤ |||H||| |||A + H||| ,
|||H||| |||H|||
qui tend vers 0 lorsque |||H||| tend vers 0. De plus, par continuité de Tr (qui est une application linéaire),
1 1
on déduit que lim |||H||| Tr(H 2 A + H 3 ) = lim Tr( |||H||| (H 2 A + H 3 )) = 0. Ainsi, F est différentiable en
|||H|||→0 |||H|||→0
A de différentiable DF (A) : M2 (R) −→ R, H 7−→ 3 Tr(HA2 ).
Exercice 5. Soit φ : R → R une application de classe C 2 dont les dérivées première et seconde sont
bornées sur R. On note M > 0 une constante telle que
∀t ∈ R, |φ′ (t)| + |φ′′ (t)| ≤ M.
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Calcul Différentiel (CD5) Année 2023-2024
On définit sur l’espace vectoriel E des fonctions continues de [0, 1] dans R l’application Φ : E → R par
Z 1
∀f ∈ E, Φ(f ) = φ(f (t))dt.
0
On munit E de la norme ∥ · ∥∞ définie par ∥f ∥∞ = sup{|f (t)|; t ∈ [0, 1]}.
(1) (a) Justifier que
∀t ∈ R, ∀h ∈ R, |φ(t + h) − φ(t)| ≤ M |h|.
Réponse. On remarque que |φ′ (t)| ≤ |φ′ (t)| + |φ′′ (t)| ≤ M . L’inégalité s’obtient alors en
appliquant à φ l’inégalité des accroissements finis entre t et t + h.