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Résumé exécutif
2 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 3
11
messages clés
S1
S2
S3
S4
Génération frugale
Coopérations territoriales
Technologies vertes
Pari réparateur
06
Dans les quatre scénarios, l’industrie se transforme
non seulement pour s’adapter à une demande en
profonde mutation mais également pour décarboner
sa production. Cela nécessitera des plans d’investisse-
ments de grande ampleur avec notamment une
09
L’adaptation des forêts et de l’agriculture devient
absolument prioritaire pour lutter contre le changement
climatique. La résilience des écosystèmes est d’autant
plus cruciale qu’ils en subissent de plus en plus fortement
les impacts. Les évènements extrêmes déjà observés
01
GES autour de 2 tCO2eq en moyenne par habitant au augmentation du recyclage, et un effort de l’ensemble pourraient générer un effondrement de certains milieux
niveau mondial en 20503. de la société pour accompagner les territoires en naturels et remettre en cause la faisabilité de tous les
mutation et former les salariés aux nouveaux métiers. scénarios.
05
Les quatre voies, présentées chacune avec sa propre
07 10
cohérence (voir double-page suivante), permettent à la
France d’atteindre la neutralité carbone sur le périmètre
territorial en 2050 et de diminuer l’empreinte carbone. Les pressions sur l’environnement augmentent de S1 à
Mais elles comportent des paris humains (surtout S1) et S4 et les impacts environnementaux sont très différents Notre capacité d’adaptation au changement climatique Avec les hypothèses retenues, aucun des scénarios,
technologiques (surtout S4) plus ou moins forts qui font d’un scénario à l’autre. C’est particulièrement le cas pour dépend des scénarios : S1 et S2 apparaissent plus robustes y compris les plus sobres, n’engendre de récession
ressortir S2 et S3 comme les plus équilibrés et réalisables. la quantité cumulée des GES au cours des trente années grâce à la sobriété alors que S4 semble plus risqué, avec économique à long terme par rapport au niveau actuel
de l’exercice, mais également pour l’eau d’irrigation, l’ar- une très forte consommation de ressources. Mais, dans de l’activité économique : trois scénarios sur quatre
02
tificialisation des sols ou les polluants atmosphériques. tous les scénarios, c’est la ressource en eau qui devient se traduisent même par un niveau d’activité supérieur
L’atteinte de la neutralité carbone au niveau territorial l’élément central de notre capacité à nous adapter. à celui du tendanciel en 2050.
en 2050 ne saurait donc être l’unique fenêtre d’analyse
11
et souligne les cobénéfices de la sobriété qui diminuent
08
La sobriété, qui consiste à nous questionner sur nos
les différentes pressions environnementales.
besoins et la façon de les satisfaire en limitant leurs
impacts sur l’environnement, est le meilleur moyen
d’aller plus rapidement vers la neutralité carbone tout Graphique 1 Émissions de GES en 2030 L’exigence de justice sociale et la transparence sont au
Le vivant est l’un des atouts principaux de cette
en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles. La cœur des attentes des citoyens. Ces derniers attendent
500 transition, permettant de combiner trois leviers
sobriété est complémentaire à l'efficacité énergétique que les efforts soient partagés équitablement entre
stratégiques : le stockage de carbone, la production de
et contribue à limiter les risques associés au changement 450 tous les acteurs, y compris économiques, et que l’État
biomasse et la réduction des gaz à effet de serre. Il est
climatique ou à une crise géopolitique majeure telle que joue un rôle prépondérant. Il est également attendu un
400 donc indispensable de maintenir un équilibre entre les
le conflit russo-ukrainien. renouvellement des formes démocratiques de décision
350
usages alimentaires et énergétiques de la biomasse, avec
la préservation des fonctions écologiques, comme la et des modalités de participation citoyenne.
03
300
biodiversité et le stockage de carbone, grâce à une
MtCO₂eq
TWh
énergie et HFC)
04
800
Agriculture Objectif : - 40 % 600
(hors énergie) par rapport à 1990*
400
Émissions de GES Objectif : - 47,5 %
énergie (hors soutes) par rapport à 2005** 200
L’empreinte carbone (tous gaz à effet de serre - GES)² 0
2015 S1 S2 S3 S4
diminue en 2050 pour tous les scénarios par rapport à * Objectif inscrit dans la loi de Transition énergétique pour la croissance
verte (LTECV) du 17 août 2015.
son niveau de 2015. L’empreinte matières baisse également ** L’objectif de baisse des émissions françaises de - 47,5 % en 2030 par Industrie Transport Résidentiel Tertiaire Agriculture
pour S1, S2 et S3 et s'établit au niveau de 2015 pour S4. rapport à 2005 correspond à une cible de - 50 % par rapport à 1990. Il
est envisagé dans le paquet Fit for 55 % pour la révision du règlement de
Cependant, les réductions des empreintes restent partage de l’effort (ESR).
N.B. : consommation électrique des puits technologiques non inclus car n’appartenant à aucun secteur.
4 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 5
LA SOCIÉTÉ EN 2050
S1 GÉNÉRATION
FRUGALE S2 COOPÉRATIONS
TERRITORIALES S3 TECHNOLOGIES
VERTES S4 PARI
RÉPARATEUR
• Recherche de sens • Évolution soutenable des modes de vie • •
• Frugalité choisie mais • Économie du partage
Société aussi contrainte • Équité • • Société
• Préférence pour le local • Préservation de la nature inscrite •
• Nature sanctuarisée dans le droit •
•
• Division par 3 de la • Division par 2 de la •
Alimentation consommation de viande consommation de viande Alimentation
MODES DE VIE
MODES DE VIE
• Part du bio : 70 % • Part du bio : 50 % •
• •
• Rénovation massive et rapide • Rénovation massive, évolutions graduelles
•
• Limitation forte de la construction neuve mais profondes des modes de vie
•
Habitat (transformation de logements vacants (cohabitation plus développée Habitat
•
et résidences secondaires en résidences et adaptation de la taille des logements
principales) à celle des ménages)
• •
• Réduction forte de la mobilité • Mobilité maîtrisée
Mobilité • Réduction d’un tiers des km • - 17 % de km parcourus
des personnes • Mobilité
parcourus par personne par personne
• La moitié des trajets à pied • Près de la moitié des trajets
• des personnes
• •
ou à vélo à pied ou à vélo
•
• Gouvernance partagée •
Gouvernance • Décision locale, faible coopération
• Fiscalité environnementale
•
• Gouvernance
Échelles de décision, internationale Échelles de décision,
et redistribution
coopération • Réglementation, interdiction • coopération
internationale • Décisions nationales • internationale
et rationnement via des quotas •
et coopération européenne
• Reconquête démographique
• Rôle important du territoire pour les des villes moyennes •
Territoire ressources et l’action • Coopération entre territoires
• Territoire
Rapport espaces ruraux – Rapport espaces ruraux –
• « Démétropolisation » en faveur des villes • Planification énergétique territoriale
urbains, artificialisation urbains, artificialisation
moyennes et des zones rurales et politiques foncières
• Nouveaux indicateurs •
de prospérité (écarts • Croissance qualitative, « réindustrialisation » •
Macro- Macro-
de revenus, qualité de la vie…) de secteurs clés en lien avec territoires • •
économie • Commerce international
économie
• Commerce international régulé • •
ÉCONOMIE
ÉCONOMIE
contracté
6 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 7
BILAN
comparé des 4 scénarios CLIMAT
Le rôle majeur des puits biologiques pour atteindre
la neutralité carbone en France en 2050
S1 Génération frugale S2 Coopérations territoriales S3 Technologies vertes S4 Pari réparateur
MtCO2/an
1 800 135
MtCO₂eq
15 % 60
1 600 100 74 68 85 44 - 10 45
1 400 70 %
QUASI DISPARITION DES ÉNERGIES FOSSILES -9 1 40
- 28
1 200 0
81-87 %* 20
UN VECTEUR GAZ QUI CONSERVE UN TALON
TWh
1 000
- 42
88 %
86 % - 100 - 44
800
DE CONSOMMATION - 96 - 94 0
600 - 116 - 134
- 200 -4
400 - 20
200
UNE DEMANDE D’ÉNERGIE À LA BAISSE 2017 S1 S2 S3 S4
- 300
0
2015 S1 S2 S3 S4 Changement d’occupation des sols Sols agricoles restant agricoles
Demande finale énergétique par vecteur en 2015 et 2050 2015 S1 S2 S3 S4
Forêts restant forêts Produits bois
Autres EnR (avec usages non énergétiques et hors soutes internationales)
* Valeurs dépendant des choix de politiques industrielles CCS et puits technologiques (BECCS, DACCS) N.B. : depuis novembre 2021, le puits carbone forestier 2050 a été revu
de développement de l’éolien flottant ou du nucléaire. 1 800 1 772 Puits biologiques Émissions Bilan à la baisse et fait l’objet de nouvelles études qui seront publiées en 2024.
Pour autant, S1, S2 et S3 disposaient de marges significatives (symbolisées
1 600 par des hachures dans le graphique) qui pourraient permettre l’atteinte
1 400 1 360 de la neutralité carbone dans ce contexte. C’est plus incertain pour S4.
1 200
UNE CONSOMMATION D'ÉLECTRICITÉ 1 074
1 000 UNE EMPREINTE CARBONE QUI DIMINUE MAIS QUI RESTE AU-DESSUS
TWh
tCO₂/hab.
MtCO₂eq
507 8
500 40 404
TWh
408
utilisée de30façon intermédiaire pour fabriquer d’autres vecteurs énergé- 6,8 310 6
400 293
tiques ou non énergétiques comme l’hydrogène. À titre d’illustration, la 300
20 5,8
consommation d’électricité (non représentée sur ce graphique) utilisée 5,0
300 4
pour fabriquer
10 de l’hydrogène à usage énergétique est respectivement 200 4,2 4,5
de 62 TWh, 135 TWh, 65 TWh et 33 TWh dans S1, S2, S3 et S4. La différence
200 0
des demandes de consommation avec le graphique de la demande 100 2
2015 TEND S1 S2 S3 S4
d’énergie par secteur provient de la consommation des puits technolo-
100
giques qui n’est affectée à aucun secteur. La différence avec la consom- 0 0
mation finale brute d’énergie provient de la consommation
CCS-industrie pour usages
BECCS-bioraffineries
0
non énergétiques.
2015 TEND S1 S2 S3 S4
2015 S1 S2 S3 S4
BECCS-cogénération DACCS
Émissions directes territoriales Émissions indirectes importées
Industrie Production H–
Résidentiel Autres usages internes
Combustion d'énergie Combustion d'énergie
de la branche énergie Procédés et sols Procédés et sols
Tertiaire
CCS
Transports (hors soutes) Empreinte carbone par habitant
Pertes
Agriculture
N.B. : en empreinte, les émissions territoriales sont exprimées hors émissions liées à la production des exportations.
8 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 9
6 PROBLÉMATIQUES
RESSOURCES
Une pression contrastée sur les ressources à mettre en débat
2 SCÉNARIOS LIMITENT MOINS DE DÉCHETS MÉNAGERS
LE RECOURS À L’IRRIGATION ET ASSIMILÉS
Besoin en eau pour l’irrigation
Besoin en eau pour l’irrigation
en 2020 et 2050
en 2020 et 2050
Déchets ménagers et assimilés collectés
Déchets ménagers et assimilés collectés
en 2015 et 2050
en 2015 et 2050
#1
5 4.50 600
600 530
La sobriété : jusqu’où ?
530 483
4 500 483
3.07 500
La décarbonation de l’énergie sera d’autant plus facilitée que la
2.70
Mdm3
363
3 2.28 400 363
kg/hab./an
400 demande sera faible. Or, la réduction de cette demande est dé-
kg/hab./an
1.85
2 300
300
terminée par deux facteurs : la démarche de sobriété, c’est-à-dire
172 184 le questionnement des modes de vie et de consommation afin
1 200 172 184
200 de maîtriser la demande de biens, de services et d’énergie, et
0
100
2020 S1 S2 S3 S4 100 l’efficacité énergétique qui permet, grâce à des technologies, de
0 réduire la quantité d’énergie nécessaire à leur production. Mais
0
2015 S1 S2 S3 S4 le potentiel de l’efficacité énergétique se heurte à des limites
2015 S1 S2 S3 S4
UNE MOBILISATION DE LA BIOMASSE
physiques et surtout à celle des technologies disponibles.
MULTIPLIÉE PAR 2 AU MOINS EMPREINTE MATIÈRES DE LA FRANCE EN 2015 ET
Mobilisation de la biomasse pour les usages PROJECTION EN 2050 SELON LES SCÉNARIOS On n’échappe donc pas à une interrogation sur la sobriété.
non alimentaires en 2017 et 2050 1 400 1 363 25
1 271 1 299
1 199 S4, le seul scénario qui renonce à ce levier, conduit à une fuite
140 128 1 200
124 1 066 20 en avant qui paraît risquée : faute de pouvoir décarboner l’éner-
1 005
120 gie, la société est réduite à dépenser d’énormes quantités d’éner-
en millions de tonnes
107 1 000
19,7
104 19,5 18,6
17,2 gie pour extraire le CO2de l’air ambiant. Le pari technologique
tonnes /hab.
100 800
15
15,3
et économique est énorme.
80 14,4
MtMS
600
10
60 S3, qui se place dans la prolongation de nos habitudes actuelles,
49 400
5 mise sur les technologies pour augmenter le potentiel de l’effi-
40
200 cacité énergétique, pour pouvoir se contenter d’une sobriété
20
0 0
modérée. Cela suppose l’atteinte effective de l’équilibre entre La sobriété heurte cependant le mode de pensée dominant de
0
2015 TEND S1 S2 S3 S4 développement de ces technologies et augmentation des la culture consumériste du monde moderne. Elle est souvent
2017 S1 S2 S3 S4 consommations. Mais le temps de développement de ces tech- perçue comme une privation et s’avère clivante : ce qui semble
Biomasse Matières fossiles Minerais métalliques
nologies retarde la diminution des émissions, conduisant à un être une privation pour une génération ou un individu donné
Minerais non métalliques Empreinte matières par hab. solde global d’émissions important sur la période de transition. peut au contraire apparaître comme une évidence pour un
autre. Or, la mise en œuvre à grande échelle de politiques de
DES RISQUES ET DES IMPACTS MOINS MARQUÉS AVEC LA SOBRIÉTÉ S1 et S2 font le choix d’une mobilisation plus importante de la sobriété nécessite des transformations sociales rapides et fortes,
sobriété en changeant la logique de développement socio- qui peuvent rencontrer de fortes résistances. S2 surmonte cette
Cotations des risques et impacts par sous-catégorie économique : une consommation réduite et des modes de vie difficulté par la recherche d’un consensus social au travers d’une
Risques
géopolitiques plus raisonnés qui privilégient les liens sociaux à l’accumulation gouvernance ouverte, mais ceci ralentit le rythme de la trans-
IMPACTS 4,0 RISQUES
de biens matériels, ce qui correspond à des aspirations qui formation. S1, qui a des objectifs de sobriété beaucoup plus
3,5
3,0
s’affirment de plus en plus dans nos sociétés. Ainsi, S1 et S2 forts et plus rapides, doit inévitablement recourir en parallèle
Impacts socio- 2,5 Risques développent la sobriété d’usage (déplacement à pied ou à vélo, à la contrainte via la réglementation ou le rationnement via des
économiques naturels
2,0 commerces de proximité privilégiés…), la sobriété dimensionnelle quotas, ce qui impose un important effort d’explication et des
1,5
(allègement du poids des véhicules…) et la sobriété coopérative compensations pour la faire accepter. La difficulté à y parvenir
1,0
(habitat plutôt collectif, location d’équipements qu’on utilise fait courir le risque de clivages forts, voire violents, au sein de
0,5
0,0 peu souvent plutôt que de les acquérir…). Cette sobriété permet la société.
de sécuriser l’atteinte de la neutralité carbone : les émissions
résiduelles sont plus facilement compensées par les puits de Enfin, le questionnement sur la sobriété ne peut être disjoint
carbone naturels et la chute des émissions est suffisamment de celui sur les inégalités : d’un côté les modes de vie actuels
Impacts
sanitaires
Risques
technologiques
rapide pour que la somme des émissions sur toute la durée de semblent s’accommoder des inégalités dans l’accès aux produits
la transition reste modérée. Elle permet également de réduire et services ; de l’autre, le choix de la sobriété impose de faire
les empreintes carbone et matières, les impacts sur un réel effort d’équité, la diminution de la consommation ne
Impacts sur
l’environnement et, indirectement, de rendre notre société plus pouvant être envisagée pour la partie de la population la plus
l’environnement robuste aux risques climatiques ou géopolitiques. modeste.
S1 S2 S3EnR S3Nuc S4
S3 présente deux options de production d'électricité : avec (S3Nuc) ou sans (S3EnR) nucléaire supplémentaire
10 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 11
#2 #4
Peut-on s’appuyer Artificialisation, précarité,
uniquement sur les puits rénovation : une autre
naturels de carbone pour économie du bâtiment
est-elle possible ?
#5
atteindre la neutralité ? Vers un nouveau
Les quatre scénarios montrent que l’atteinte de la neutralité
Les bâtiments résidentiels et tertiaires représentent aujourd’hui modèle industriel : la sobriété
carbone ne peut pas se passer des puits naturels de CO2(plantes,
près de la moitié de la consommation d’énergie nationale
et près d’un quart des émissions de GES ; ils consomment
est-elle dommageable pour
sols et produits4) car leur potentiel est très important par rapport
aux puits technologiques (captage et stockage du CO2). Mais
51 millions de tonnes de matériaux par an pour leur construction l’industrie française ?
et participent directement à l’artificialisation des sols. Sur le
l’analyse doit tenir compte des estimations publiées en 2023
plan social, le logement représente 30 % du budget des ménages, Par opposition aux trente années passées, il est aujourd’hui
sur le puits carbone forestier qui sont plus défavorables que
la précarité énergétique touche plus de 5 millions de ménages communément admis que relocaliser l’industrie en France est
celles prévues lors des simulations (2020-2021).
et le mal-logement concerne 4 millions de personnes. vital pour notre économie et sa résilience, en particulier au vu
des conséquences de la crise liée à la Covid-19 et à celle du conflit
Dans S1 et S2, ces puits biologiques agricoles et forestiers sont
À côté de cela, les tendances récentes aboutissent à une certaine russo-ukrainien. Cette relocalisation ne va toutefois pas de soi
maximisés et sont suffisants (ou quasiment suffisants dans S2),
multiplication des équipements et à une utilisation de surfaces dans un monde globalisé et ne sera pas sans impact. La
malgré les estimations revues à la baisse du puits carbone forestier,
#3
de bâtiment croissante (décohabitation, logements et bureaux compétitivité de l’industrie va être développée avec deux leviers
grâce à une demande en énergie faible permettant de limiter les
vacants, développement des résidences secondaires). plus ou moins activés suivant les scénarios : un nouveau modèle
prélèvements de biomasse (en particulier en forêts). Il est ainsi
industriel privilégiant la qualité à la quantité et fondé sur
possible de conserver un équilibre entre exploitation de la biomasse
pour décarboner, fourniture des services aux humains (loisirs,
Qu’est-ce qu’un régime Dans S1 et S2, il est possible de limiter les impacts du bâtiment l’économie circulaire (S1 et S2) ou un modèle plus quantitatif,
matériaux…) et faible exploitation des forêts pour préserver les alimentaire durable ? non seulement par une réhabilitation massive et efficace mais
également par l’abandon du rêve de maison individuelle au
mais avec des procédés et des énergies décarbonés (S3 et S4).
12 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 13
FEUILLETONS PUBLIÉS
#6 depuis novembre 2021
Les solutions d’adaptation au changement climatique, notam-
ment celles fondées sur la nature, permettent, entre autres, grâce
L’eau : enjeu majeur au vivant et à l’évapotranspiration, de mieux gérer la ressource
en eau et de limiter les îlots de chaleur urbains.
d’adaptation au changement
climatique 5 Économiser l’eau, comme économiser l’énergie et les matières
premières, devient donc un enjeu majeur pour nos sociétés en
conciliant sobriété des usages, chasse aux gaspillages, efficacité
L’eau est indispensable à la vie des plantes, des animaux et des technologique, adaptation des variétés végétales et pratiques
humains. Elle est plus largement indispensable dans notre éco- culturales, ce qui n’est pas sans difficulté pour les différents
nomie et partout dans le monde. Jusqu’à présent, l’eau était acteurs concernés. Des évolutions qui prennent du temps et
suffisamment abondante en France pour tous les services, à part qui doivent être accompagnées.
quelques épisodes de canicules, mais c’est de moins en moins le
cas depuis le début du siècle et le phénomène devrait s’accentuer. S1 et S2, les scénarios sobres, tous usages confondus, sont de fait
Les épisodes de sècheresse se succèdent d’une année sur l’autre, les plus résilients face à cette raréfaction. C’est particulièrement
voire se présentent dès l’hiver, comme en début d’année 2023. vrai pour la consommation d’eau d’irrigation qui reste inférieure
à celle de 2015 mais qui ne garantit pas l’absence de problème.
17 feuilletons Transition(s) 2050 ont été publiés depuis
Depuis 2018, environ 300 000 hectares de forêts auraient été En revanche, S3 et S4, en cherchant surtout à développer l’offre, novembre 2021 :
affectés par le dépérissement, en grande partie en lien, selon sont plus consommateurs d’eau d’irrigation (+ 66 % par rapport
l'ONF, avec le manque d’eau. Cela signifie moins de production à 2015 dans S4). S4 va dans le sens d’une libéralisation accrue, Mix électrique Logistique des derniers kilomètres
de bois comme puits de carbone, réserve de biodiversité, de avec une possibilité de marché, à terme, de l’eau : les conséquences
matériaux et d’énergie, et plus de risque d’incendie, d’attaque économiques, environnementales et sociales sont encore Les matériaux pour la transition énergétique Gaz et carburants liquides
d'agents pathogènes ou d’insectes. Même constat dans l’agricul- difficilement appréhendables dans leur globalité et
ture, avec des baisses de production et de rendement, variables potentiellement risquées. De ce point de vue, l’eau sera un des Territoires
Les effets macroéconomiques
suivant les cultures et les régions. enjeux majeurs d’adaptation au changement climatique.
Qualité de l’air
Adaptation au changement climatique
Numérique
Sols
Empreintes carbone et matières
Modes de vie
Adaptation du système électrique au changement climatique
Protéines
Limites et perspectives
Effets distributifs entre différents types de ménages
d’approfondissement
Comme pour tout exercice de prospective, certaines bien moins développées que celles sur l’efficacité
limites demeurent : énergétique ou les énergies renouvelables qui
bénéficient d’études et de recherches depuis
L es effets du changement climatique sur le plusieurs décennies ;
fonctionnement des infrastructures, des systèmes et
des organisations, ainsi que sur les comportements,
sont surtout pris en compte pour les secteurs
agricoles, forestiers, bâtiments, infrastructures de
transport et réseau électrique, faute de travaux de
référence et d’outils de modélisation pour les autres Ce document est édité par l’ADEME.
secteurs ; La version numérique de ce document est
conforme aux normes d’accessibilité PDF/
UA (ISO 14289-1), WCAG 2.1 niveau AA
La juxtaposition de scénarios construits sur des Retrouvez les scénarios ADEME et RGAA 4.1 à l’exception des critères sur
en ligne sur www.ademe.fr/les-futurs-en-transition les couleurs. Son ergonomie permet aux
forces motrices très différentes peut laisser penser Le « reste du monde » est considéré comme un tout personnes handicapées moteurs de naviguer
à travers ce PDF à l’aide de commandes
que ceux-ci bénéficient du même niveau d’expertise qui prend le même chemin que la France métropo- Crédits photo : ADEME, Getty Images clavier. Accessible aux personnes déficientes
et de retours d’expériences. Or les connaissances litaine et, à ce titre, ne bénéficie pas d’une modé- visuelles, il a été balisé de façon à être
Illustrations : Stéphane Kiehl retranscrit vocalement par les lecteurs
en matière de sobriété ou de puits de carbone sont lisation fine. d’écran, dans son intégralité, et ce à partir de
n’importe quel support informatique.
Conception éditoriale et graphique : bearideas
Version e-accessible par
Dépôt légal : © ADEME Éditions, mars 2024
5h
ttps://librairie.ademe.fr/energies-renouvelables-reseaux-et-stockage/5440-prospective-transitions-2050-feuilleton-adaptation-au-changement-climatique.html
14 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 Transition(s) 2050 Résumé exécutif Nouvelle édition 2024 15
HORIZONS
RÉSUMÉ EXÉCUTIF
TRANSITION(S) 2050
« Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat » est
une prospective qui peint quatre chemins cohérents et contrastés
pour atteindre la neutralité carbone en France en 2050. Ils visent
à articuler les dimensions technico-économiques avec des
réflexions sur les transformations de la société qu’elles supposent
ou qu’elles suscitent.
Cet ouvrage est le résultat d’un travail de plus de quatre ans mené
par l’ADEME, en interaction avec des partenaires extérieurs, afin
d’éclairer les décisions à prendre dans les années à venir. Car le
but n’est pas de proposer un projet politique ni « la » bonne
trajectoire, mais de rassembler des éléments de connaissances
techniques, économiques et environnementales afin de faire
prendre conscience des implications des choix sociétaux et
techniques qu’entraîneront les chemins qui seront choisis.
011629
www.ademe.fr/les-futurs-en-transition