Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Feuilleton
Qualité de l'air
Quelles émissions de polluants atmosphériques
à l'horizon 2050 ?
Ce document est édité par l’ADEME
ADEME
20, avenue du Grésillé
BP 90406 | 49004 Angers Cedex 01
Rédaction : Citepa, avec le soutien à l’ADEME de Stéphane Barbusse, Albane Gaspard, Antoine Pierart, Sylvain Rullier
et Manon Vitel
ISBN : 979-1-02-971961-5
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause
est illicite selon le Code de la propriété intellectuelle (art. L. 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code pénal. Seules
sont autorisées (art. 122-5) les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé de copiste et non destinées à une utilisation
collective, ainsi que les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, pédagogique ou d’information de l’œuvre à
laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du respect des dispositions des articles L. 122-10 à L. 122-12 du même Code,
relatives à la reproduction par reprographie.
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Par ailleurs, au-delà des enseignements clés, ce travail Artificialisation, précarité, rénovation : une autre
a fait émerger six problématiques à mettre en débat : économie du bâtiment est-elle possible ?
3 Transition(s) 2050
RÉSUMÉ EXÉCUTIF
Feuilleton
HORIZONS
Qualité de l'air
Quelles émissions de polluants
atmosphériques à l'horizon 2050 ?
Cette étude évalue l’impact des quatre scénarios de neu- Pour tous les scénarios, pour tous les secteurs et pour toutes
tralité carbone sur les émissions de six polluants ou familles les substances, des réductions d’émission importantes
de polluants atmosphériques, à savoir SO2, NOx, PM10, sont observées en 2050, comparativement aux niveaux
PM2,5, COVNM1 et NH3, pour les secteurs de l’agriculture, du d’émissions de référence (2020 pour le secteur de l’agriculture
transport et du résidentiel-tertiaire. Les émissions de NH3 et 2015 pour les secteurs résidentiel-tertiaire et les transports).
ont seulement été estimées pour le secteur agricole dans la Toutefois, aucun scénario ne se distingue à la baisse pour
mesure où ce secteur représente 94 % des émissions totales tous les polluants et tous les secteurs. Les résultats principaux
nationales de NH3 en 2015, tandis que le transport et le rési- peuvent être résumés par secteur comme suit :
dentiel-tertiaire ne représentent respectivement que 1 % et
3 % des émissions nationales de NH3 françaises en 2015. Pour le secteur de l’agriculture
La méthodologie d’estimation des émissions des différents Les émissions de NH3 sont réduites de 57 % pour S4, 61 %
scénarios est décrite dans la première partie du rapport, pour S3 et 69 % pour S2 en 2050, comparées au niveau de
pour chaque secteur et chaque substance. L’estimation 2020. Ces réductions d’émission sont obtenues notamment
repose sur trois types de données : grâce au recul des cheptels et de la fertilisation minérale,
ainsi que par la mise en place de pratiques limitant forte-
les données d’activité caractérisant les scénarios et issues ment les émissions de NH3.
de la modélisation de l’ADEME figurant dans le rapport
Transition(s) 2050 : ce sont par exemple les consomma- En ce qui concerne la gestion des déjections dans les bâti-
tions d’énergie, l’évolution des cheptels, les apports en ments et au stockage (qui représentent 40 % des émissions
azote minéral et les surfaces des cultures ; de NH3 du secteur en 2020), leurs émissions baissent de
84 % pour S2 et S3 et de 81 % pour S4 en 2050.
des données descriptives des systèmes techniques tels que
les parcs d’équipements du résidentiel-tertiaire, le parc de L’autre source de NH3 qui connaît une forte baisse des
véhicules routiers, les taux d’intégration d’agrocarburants, émissions et qui a une contribution importante dans
etc. ; l’inventaire du secteur en 2020 (26 % des émissions) est le
niveau de fertilisation minérale, qui voit ses émissions chuter
les facteurs d’émission utilisés dans chaque sous-secteur de 84 % pour S2, de 72 % pour S3 et de 68 % pour S4.
pour convertir ces données d’activité modélisées en émis-
sions de polluants (d'après les valeurs utilisées dans le rap- L’épandage des déjections, qui contribue à 18 % des émis-
port SECTEN de 2022). sions du secteur en 2020, connaît également des réduc-
Les émissions sont calculées par secteur selon les divers tions d’émission significatives en 2050 : 68 % pour S2, 51 %
scénarios et substances étudiés (Tableau 1). pour S3 et 40 % pour S4.
Variation Variation
Scénario Polluants 2015 2030 2050
2030/2015 2050/2015
SO2 16 3 - 80 % 3 - 84 %
PM2,5 60 31 - 49 % 16 - 74 %
NH3
SO2 16 4 - 54 % 2 - 80 %
PM2,5 60 27 - 54 % 13 - 78 %
SO2 16 3 - 78 % 2 - 89 %
COVNM 209 96 - 54 % 43 - 80 %
S3
PM10 99 47 - 53 % 32 - 68 %
PM2,5 60 23 - 62 % 11 - 81 %
SO2 16 6 - 60 % 2 - 88 %
COVNM 209 84 - 60 % 36 - 83 %
S4
PM10 99 43 - 56 % 32 - 68 %
PM2,5 60 16 - 73 % 5 - 92 %
Enfin, pour les déjections des animaux à la pâture, respon- constat pour les émissions de COVNM, avec des réduc-
sables de 16 % des émissions de NH3 en 2020, la baisse des tions d’émission variant de 61 % (S1) à 90 % (S4).
émissions est bien moins significative (15 % pour S2, 6 %
pour S3 et 7 % pour S4).
Pour les émissions de NOx, les réductions entre 2015 et
2050 varient de 72 % (pour le S3) à 75 % (pour le S4), et
Pour le secteur résidentiel-tertiaire
sont donc très semblables selon les divers scénarios, ce qui
Les émissions sont toutes réduites de façon importante est dû à l’équilibre entre des consommations évoluant à la
en raison de la réduction des consommations totales de hausse et un mix de combustibles devenant moins émet-
combustibles et de l’évolution du mix de combustibles. Les teur de NOx. Ainsi, malgré une consommation totale de
quatre scénarios sont indifférenciés en 2050 sur les NOx et combustibles du S4 relativement supérieure aux autres
SO2, et c’est le scénario 4 qui aboutit aux plus fortes baisses scénarios, les émissions de NOx sont les plus faibles du fait
pour les particules (PM) et les COVNM.
de la prépondérance du gaz de réseau dans le mix de com-
bustibles, qui est bien moins émetteur de NOx que le bois.
Les émissions de PM, caractéristiques de ce secteur en
raison de la part importante du chauffage au bois résiden-
tiel dans leurs émissions nationales, baissent entre 74 % (S1) De même, les réductions d’émission de SO2 des quatre scé-
et 92 % (S4) en 2050, comparativement à 2015, principale- narios sont assez similaires et varient de 84 % (S1) à 89 %
ment grâce à la baisse de la consommation de bois. Même (S3) pour la période 2015-2050.
Graphique 1 Variations des émissions totales 2050/2015 des polluants étudiés pour les secteurs considérés en kt
(NH3 : étudié seulement pour l’agriculture de S2 à S4 ; transport : total national)
S1 S2 S3 S4
COVNM
COVNM
COVNM
COVNM
PM₂,₅
PM₂,₅
PM₂,₅
PM₂,₅
PM₁₀
PM₁₀
PM₁₀
PM₁₀
NOx
NOx
NOx
NOx
NH₃
NH₃
NH₃
NH₃
SO₂
SO₂
SO₂
SO₂
- 30 %
- 40 %
- 50 %
- 60 %
- 70 %
- 80 %
- 90 %
- 100 %
Ainsi, cette analyse sectorielle nous permet d’observer les et d’une électrification forte des usages. Tous permettent
bénéfices sur les émissions de polluants liés aux différents d’obtenir des réductions d'émission importantes en 2050,
scénarios en raison des changements d’organisation, de la pour toutes les substances au-delà de 60 % (Graphique 1).
réduction des consommations totales de combustibles,
SOMMAIRE
8 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
1. Contexte du projet
1.1. Enjeux autour de la pollution 1.2. Objet de l’étude
atmosphérique
Le Ministère de la Transition écologique et solidaire
La pollution atmosphérique, malgré les fortes (MTES) a publié les programmations pluriannuelles
réductions des émissions de polluants qui ont eu lieu de l'énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas-
ces dernières décennies, en lien notamment avec carbone 2 (SNBC) en 2019, cette dernière étant en
les réglementations mises en place, reste un enjeu cours de révision. De son côté, l’ADEME a développé
majeur. Entre 1990 et 2020, les émissions de NOx, un exercice de prospective « Transition(s) 2050 »
SO2, COVNM 2 et PM2,5 ont été réduites de avec 4 scénarios.
respectivement 68 %, 93 %, 68 % et 73 %.
Ce rapport présente une évaluation quantitative de
Malgré ces fortes diminutions, les concentrations l’évolution possible des émissions à l’horizon 2050
dans l’air ambiant restent encore au-dessus des va- selon trois ou quatre scénarios (selon le secteur, voir
leurs limites de concentration fixées par la directive ci-après), pour certains secteurs sélectionnés, en
qualité de l’air dans de nombreuses agglomérations, identifiant les points sensibles pour les polluants
notamment pour les PM10 et le NO2. En consé- SO2, NOx, PM10 et PM2,5, COVNM et NH3 :
quence, la France a été condamnée par la Cour de
Justice de l’UE sur le non-respect de la directive l’agriculture pour les émissions de NH3 et pour S2
2008/50/CE pour ses dépassements des valeurs à S4 ;
limites de concentration de NO2 et de PM10.
le secteur résidentiel-tertiaire pour S1 à S4, avec
Le plan national de réduction des émissions de pol- une attention particulière sur les émissions de PM10
luants (PREPA), développé en 2017 et mis à jour en et PM2,5 du fait de l’importance des émissions liées
2022, devrait permettre à la France de s’aligner sur au chauffage au bois. Le NH3 étant relativement
les objectifs européens actuels en termes d’émis- négligeable dans ce secteur, il n’est pas étudié ;
sions de polluants et de qualité de l’air. En sep-
tembre 2021, l’OMS (Organisation mondiale de la les transports pour S1 à S4 avec une analyse plus
santé) a publié ses nouvelles valeurs guides de approfondie sur les émissions de NOx, PM10 et
concentrations relatives à la qualité de l’air. Elle a PM2,5. Là encore, le NH3 n’est pas étudié compte
abaissé de façon générale ses valeurs guides en pol- tenu d’émissions très faibles.
luants, reconnaissant que les impacts sanitaires
existent même à des concentrations très faibles. La À noter que les facteurs d'émission utilisés sont ceux
Commission européenne a publié en octobre 2022 du rapport SECTEN 2022.
un projet de Directive qualité de l’air révisée (Pro-
posal for a Directive on ambient air quality and clea-
ner air for Europe) pour inciter l’Europe, et donc la
France, à atteindre certaines des nouvelles valeurs
guides de l’OMS selon un calendrier donné.
9 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
2. Méthodologie
2.1. Agriculture 2.1.1. Principales données d’activité
mobilisées pour le secteur de l’élevage
Le secteur de l’agriculture étant le principal émet-
teur d’ammoniac (NH3) en France (93 % des émis- Les principales données d’activité pour le secteur
sions nationales en 2020), le choix a été fait de se de l’élevage sont les populations animales. Ces don-
concentrer uniquement sur l’évaluation de ce pol- nées de cheptels, issues des outils MOSUT/ClimAgri,
luant pour le secteur. Trois scénarios ont été étudiés : ont parfois été adaptées afin d’assurer la cohérence
S2 Coopérations territoriales, S3 Technologies avec les catégories utilisées dans l’inventaire natio-
vertes et S4 Pari réparateur3. nal, issues de la Statistique agricole annuelle (SAA).
Certaines catégories animales n’étant pas réperto-
Les données d’activité et paramètres à mobiliser riées dans les outils transmis, le choix a été fait de
dans les différents scénarios pour estimer les émis- conserver ces catégories en maintenant la valeur
sions de NH3 du secteur agricole ont été obtenus à de leurs effectifs issue de l’inventaire national pour
partir des outils MOSUT/ClimAgri4 développés par l’année 2020 (équins, oies, pintades, cailles et
Solagro pour les années 2020, 2030 et 2050. Ces lapines), ces catégories représentant moins de 5 %
données pour les différents scénarios ont ensuite des émissions de NH3 en 2020. Les statistiques
été intégrées dans les modules de calcul du Citepa relatives à la dernière année inventoriée par le Cite-
afin d’estimer les émissions de NH3 selon les mé- pa (2020) n’étaient pas disponibles au moment de
thodes appliquées dans l’inventaire national. Ces la scénarisation ADEME (2019). Ainsi, un net décro-
méthodes sont décrites dans le rapport OMINEA5, chage apparaît cette année-là entre la donnée Cite-
publié chaque année en avril sur le site internet du pa et les données scénarisées, de l’ordre de 5 %
Citepa. (Graphique 2), qui présentent l’évolution des popu-
lations de vaches laitières et de vaches allaitantes.
4 000 4 500
3 500 4 000
3 500
Vaches allaitantes (1 000 têtes)
3 000
Vaches laitières (1 000 têtes)
3 000
2 500
2 500
2 000
2 000
1 500
1 500
1 000
1 000
500 500
- -
2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
S2 S3 S4 Citepa S2 S3 S4 Citepa
3 S1 correspondant à la réduction la plus forte des cheptels et des intrants azotés, la baisse d’émissions de NH3 attendue serait
encore plus forte que pour les autres scénarios (au-delà de - 70 % à 2050 par rapport à 2020). S1 n’a donc pas été priorisé dans
l’étude.
4 Solagro a créé un outil de modélisation et de prospective complet, MOSUT. Il conjugue une approche bilancielle avec une
évaluation multicritère des impacts. Les surfaces, productions, pertes et gaspillages, consommations, transformations,
importations, exportations constituent le cadre de la modélisation. Couplé à ClimAgri, MOSUT évalue également les impacts
des scénarios choisis sur de nombreux indicateurs : consommation d’énergies directes et indirectes, émissions de GES, balance
commerciale, empreinte carbone ainsi que toute une batterie d’indicateurs agroécologiques (consommations d’eau, d’énergies,
d’intrants, surfaces favorables à la préservation et la reconquête de la biodiversité, qualité de l'air, etc.).
5 OMINEA : Organisation et Méthodes des Inventaires Nationaux des Émissions Atmosphériques – Citepa https://www.citepa.
org/fr/ominea/.
10 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Les évolutions des populations de vaches entre scé- très proches pour S3 et S4, et des diminutions plus
narios varient selon les catégories : S4 présente la marquées pour S2. Parmi les catégories animales
plus forte baisse en vaches laitières (- 35 % entre voyant leur population augmenter au cours du
2020 et 2050), alors qu’il présente une légère hausse temps, on trouve les volailles en S3 et S4 avec res-
en vaches allaitantes (+ 2 % entre 2020 et 2050), pectivement des hausses de 4 % et 6 % entre 2020
contrairement à S2 et S3 qui présentent un cheptel et 2050, ainsi que les ovins en S3 uniquement (+ 5 %
de vaches allaitantes en décroissance. La plupart entre 2020 et 2050).
des autres cheptels sont en baisse, avec des niveaux
Rappel des éléments de scénarisation issus du rapport Transition(s) 2050, chapitre 2.2.1. Production
agricole6.
S2 : L’évolution des régimes alimentaires vers une moindre consommation de produits carnés entraîne
une réduction des différents cheptels sur le territoire, en particulier pour les bovins viande (- 60 %),
mais aussi les cheptels bovin lait (- 20 %). L’évolution de ces cheptels, couplés à une recherche de
qualité et de bien-être animal, entraînent une baisse de la productivité laitière (6 000 litres).
S3 : L’élevage poursuit son évolution à la baisse, en cohérence avec la poursuite de l’évolution à la baisse
de la consommation de viande. Globalement, les cheptels bovins lait se réduisent en partie du fait
de l’évolution de la demande et d’une intensification accrue.
S4 : Les cheptels de bovins viande se maintiennent, tandis que les bovins lait reculent, dans la mesure
où la demande est satisfaite par une productivité accrue (10 000 litres, soit près du double de la
productivité estimée dans le scénario sobriété) dans des systèmes intensifs (un tiers du cheptel est
en zéro pâturage, quasi-disparition des systèmes très pâturants).
Les modes d’élevage des animaux jouent un rôle tion liquide/solide/méthanisation/pâture reste in-
important dans les émissions de NH3 : il est impor- changée entre la donnée retraitée et celle issue de
tant de connaître la répartition des animaux par la scénarisation. Pour les porcins, un rebouclage
système de gestion des déjections animales (SGDA), final a été effectué car la répartition par système
en particulier la catégorisation solide/liquide/mé- présente dans les outils n’était pas égale à 1.
thanisation/pâture. Les données de gestion des
déjections animales par système issues des outils À noter : seules les déjections des animaux gérés
MOSUT/ClimAgri transmis ont également été adap- au bâtiment sont collectables et donc disponibles
tées afin d’assurer la cohérence avec l’inventaire ensuite pour la méthanisation.
national, en s’assurant tout de même que la distinc-
6 ADEME. Rapport Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat, novembre 2021.
11 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Le Graphique 3 présente les évolutions de distribution par système des vaches laitières et allaitantes :
Graphique 3 Évolution des systèmes de gestion des déjections en vaches laitières et allaitantes
100
90
% de vaches laitières ou allaitantes par système
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2020 2020 2050 2050 2050 2020 2020 2050 2050 2050
Citepa T(s) 2050 S2 S3 S4 Citepa T(s) 2050 S2 S3 S4
Pour les vaches laitières, les données 2020 issues de Pour simuler les émissions de NH3, le choix a été fait
la scénarisation sont cohérentes avec les données de conserver les données d’excrétion azotée issues
issues de l’inventaire en termes de distribution par de l’inventaire national 2020. Les facteurs d’excrétion
système. En revanche pour les vaches allaitantes, azotée sont constants pour l’ensemble des
l’inventaire national 2020 donne une part à la pâture catégories animales au cours du temps, exception
bien plus importante que celle des scénarios, ce qui faite des vaches laitières pour lesquelles ce facteur
limiterait son développement dans les années à est dépendant du rendement laitier (équation
venir. La valeur issue de l’inventaire se base sur des CORPEN). Au sein de MOSUT/ClimAgri, une autre
enquêtes bâtiment de 2008 produites par le Service équation utilisée est fondée également sur le
de la statistique et de la prospective (SSP) du Minis- rendement laitier. Les facteurs moyens obtenus
tère de l'Agriculture et de l'Alimentation (MAA). Ce d’excrétion azotée diffèrent selon les deux sources,
point pourrait être approfondi afin de confirmer et mais les valeurs restent proches. L’estimation Citepa
mieux connaître la situation actuelle concernant le est généralement inférieure à celle de MOSUT/
temps passé au pâturage par les vaches allaitantes. ClimAgri, exception faite de S4. Cette inversion est
D’autres différences concernant la distribution par liée aux coefficients et au poids du rendement dans
système peuvent être soulignées, notamment pour les différentes équations.
les porcins, pour lesquels les données renseignées
en 2020 dans MOSUT/ClimAgri indiquent une pré- Enfin, les dernières hypothèses ayant un effet sur
pondérance des systèmes fumiers alors que ces les émissions de NH3 sont les pratiques de réduction
derniers sont minoritaires dans l’inventaire (environ mises en place. Dans les trois scénarios simulés via
5 %) ; ou encore pour la méthanisation, qui concerne les outils MOSUT/ClimAgri, les réductions suivantes
l’ensemble des espèces dans MOSUT/ClimAgri alors sont listées et présentent les mêmes valeurs, quel
que seules les déjections bovines et porcines sont que soit le scénario considéré :
actuellement concernées dans l’inventaire.
taux de réduction de volatilisation de NH3 en
Si l’on s’intéresse maintenant aux évolutions entre bâtiment granivore : 0 % en 2020 ; 17 % en 2030
scénarios, la principale divergence se trouve au ni- et 50 % en 2050 ;
veau de la méthanisation, avec un développement
plus poussé en S3 et S4 et, dans une moindre me- réduction volatilisation NH₃ en bâtiment et stockage :
sure, au niveau de la pâture, maintenue à un niveau 0 % en 2020 ; 17 % en 2030 et 50 % en 2050 ;
légèrement plus haut en S2.
réduction volatilisation NH₃ au sol : 0 % en 2020 ;
23 % en 2030 et 70 % en 2050.
12 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Ces taux ont été utilisés de la façon suivante pour tiques en bâtiment et au stockage, la réduction est
les calculs Citepa : faible en 2020 dans l’inventaire par rapport à 2015,
mais pour les pratiques d’épandage, on observe
application d’une réduction de 50 % des émissions déjà en 2020 une baisse d’environ 20 % en lien avec
de NH3 au bâtiment et au stockage pour l’en- la mise en place de bonnes pratiques.
semble des animaux (pas de réduction supplémen-
taire en bâtiment granivore) ;
2.1.2. Principales données d’activité
mobilisées pour le secteur des sols agricoles
application d’une réduction de 70 % des émissions
de NH3 à l’épandage pour les apports minéraux et
La principale donnée d’activité pour le secteur des
les déjections épandues (produites et importées).
sols agricoles est l’apport d’azote minéral. Cette
Il est important de souligner que pour l’année 2020, donnée est issue des outils MOSUT/ClimAgri, qui
la scénarisation considère une réduction nulle par fournissent également la répartition par forme entre
rapport à 2015 pour l’ensemble des pratiques, les ammonitrates, la solution azotée, l’urée (+ per-
contrairement à l’inventaire national. Pour les pra- lurée) et les autres engrais azotés.
2 500
2 000
Tonnes N minéral (1 000 t N)
1 500
1 000
500
-
2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
S2 S3 S4 Citepa
Pour l’année 2020, les données diffèrent fortement les différentes formes d’engrais n’ayant pas le même
entre l’inventaire et les scénarios ADEME (14 %). Les potentiel émissif. La répartition entre formes d’engrais
apports d’azote minéral sont estimés dans l’inven- est identique dans les trois scénarios étudiés, tout
taire à partir des données de livraison de l’Unifa au long de la période. La répartition retenue est
(Union des Industries de la Fertilisation), moyennées globalement cohérente avec celle issue de l’inventaire
sur 3 ans. Dans les outils MOSUT/ClimAgri, la fertili- pour l’année 2020.
sation minérale est estimée à partir des surfaces
combinées aux apports moyens. Cela explique la Comme pour le secteur de l’élevage, des pratiques
différence obtenue. Les trois scénarios proposent de réduction existent. Dans les trois scénarios simu-
des baisses d’apports minéraux, allant de 53 % en S2 lés via les outils MOSUT/ClimAgri, la réduction rete-
à 4 % en S4 (Graphique 4). nue suite à l’épandage d’engrais minéraux est de 0 %
en 2020, 23 % en 2030 et 70 % en 2050. À noter que
Les outils MOSUT/ClimAgri fournissent également la dans l’inventaire national, une baisse d’environ 10 %
répartition par forme de ces engrais, critère est observée en 2020 par rapport à 2015, en lien avec
important pour l’estimation des émissions de NH3, la mise en place de bonnes pratiques.
13 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
2.1.3. Points d’attention sur les données tique, le gaz de réseau, le bois et le GPL sont émet-
d’activité teurs de polluants au niveau des bâtiments. Les
calculs couvrent donc uniquement les émissions
Il est important de souligner ici les forts taux de ré- directes de polluants liées à ces combustibles (sont
duction associés aux pratiques proposées dans les exclus l’électricité et le chauffage urbain qui pro-
différents scénarios. À titre de comparaison, sont duisent des émissions sur leur lieu de production).
indiqués ci-dessous les taux de réduction maximums
issus du guide des bonnes pratiques agricoles pour 2.2.1. Principales données d’activité mobili-
l’amélioration de la qualité de l’air (ADEME 2020) : sées pour le secteur du résidentiel-tertiaire
stockage : réduction maximale de 80 % uniquement Pour chaque scénario, une forte tendance à la baisse
sur les lisiers ; des consommations de combustibles est observée
entre 2015 et 2050 :
épandage : réduction maximale de 90 % ;
S1 est le scénario où la consommation totale de
fertilisation minérale : réduction maximale de 90 % combustibles diminue le plus rapidement et atteint
uniquement sur les engrais uréiques. le niveau le plus bas en 2050 (97 TWh7) ;
7 Les données présentées ici sont en énergie finale et pouvoir calorifique inférieur.
14 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
ensuite différemment selon les scénarios, selon les cadre de l’inventaire national, sont utilisées pour les
usages et les technologies. Les consommations de installations > 20 MW.
granulés les plus élevées en 2050 correspondent au
S3, dont le mode de vie favorise ces appareils. Les Pour répartir le solde des consommations pour les
consommations de plaquettes ont été assimilées à gammes de puissance < 20 MW (0-1 MW, 1-2 MW et
des granulés dans les calculs menés par la suite. 2-20 MW), les hypothèses suivantes sont utilisées :
L’ensemble des scénarios voit la part de granulés pour le secteur tertiaire, il est supposé que 50 %
dans la consommation totale de bois augmenter de des consommations s’effectuent dans des installa-
façon significative jusqu’à atteindre, en 2050, 26 % tions de puissance 2-20 MW, 30 % pour 1-2 MW et
de la consommation totale de bois pour S1, 37 % 20 % pour 0-1 MW ;
pour S2, 60 % pour S3 et enfin 72 % pour S4.
pour le secteur résidentiel (hors bois domestique),
La répartition des parcs d’appareils selon les types est il est supposé qu’environ 20 % de la consommation
illustrée en Annexe A2. Dans l’ensemble des scénarios : de chaque combustible est effectuée dans des ins-
tallations de combustion entre 1 et 2 MW, pour
la part des poêles augmente progressivement, de lesquelles des VLE sont appliquées à partir de 2030
façon plus marquée dans S3 (passant à 51 % en conformément à la règlementation, et 80 % pour
2050) et S4 (54 % en 2050) que dans S1 (43 % en les installations < 1 MW.
2050) et S2 (44 % en 2050). Dans tous les scénarios,
les poêles sont les appareils les plus utilisés en 2050 ; Pour les installations de 0 à 1 MW, les facteurs d’émis-
sion restent constants sur la période 2015-2050, sauf
la part des chaudières passe progressivement de pour les niveaux d’émissions de NOx du fioul domes-
19 % en 2015 à 26-34 % en 2050 selon les scénarios. tique et du gaz de réseau du secteur résidentiel,
En 2050, les chaudières sont davantage utilisées conformément à l’inventaire national et la prise en
dans S3 et S4 que dans S1 et S2 ; compte du renouvellement du parc de chaudières.
Le FE NOx du fioul domestique varie de 69 g/GJ en
la part des inserts (ou foyers fermés) diminue pro- 2015 à 42,8 g/GJ en 2050, tandis que celui du gaz de
gressivement, de façon plus marquée dans S3 (pas- réseau évolue de 28,2 g/GJ en 2015 à 19 g/GJ en 2050.
sant à 16 % en 2050) et S4 (11 % en 2050) que dans
S1 (30 % en 2050) et S2 (24 % en 2050) ; FOCUS SUR LE BOIS DOMESTIQUE
la part dans la consommation totale de bois Pour la combustion du bois dans des appareils do-
domestique des foyers ouverts et des cuisinières mestiques, les FE sont distingués par type et ancien-
diminue rapidement jusqu’à atteindre chacune neté d’appareils. À noter que les facteurs d'émissions
moins de 1 % selon les scénarios en 2050. pour les appareils anciens, récents et performants
sont ceux du rapport SECTEN 2022. Ils ne tiennent
2.2.2. Évolution des facteurs d’émission pour donc pas compte du changement de méthodologie
le secteur résidentiel-tertiaire intervenu en 2023, qui a permis d'intégrer la fraction
condensable des particules et qui a revu la catégo-
L’évolution des facteurs d’émission (FE) entre 2015 risation des appareils.
et 2050 est donnée ci-dessous. L’analyse est
construite à partir des FE de l’inventaire national Les calculs pour les PM10 et PM2,5 reposent sur une
réalisé par le Citepa. Ces méthodes sont décrites granulométrie fixe de 95 % de PM10 et 93 % de PM2,5
dans le rapport OMINEA, publié chaque année en au sein des particules totales (TSP) provenant des
avril sur le site internet du Citepa. inventaires nationaux.
Pour les combustibles du résidentiel-tertiaire, hors Les facteurs d’émission postérieurs à 2020 reposent
bois domestique pour lequel une méthodologie spé- sur les hypothèses ADEME suivantes pour les appa-
cifique est appliquée (cf. focus sur le bois domes- reils indépendants à bûches (pour rappel, hypothèses
tique), il est nécessaire de répartir les consommations formulées avant la révision de 2023 et donc sans
par gamme de puissance afin d’appliquer les valeurs prise en compte de la fraction condensable des
limites d’émission (VLE) des arrêtés combustion pour particules) :
les grandes (> 50 MW) et moyennes (1-50 MW) instal-
lations de combustion. Afin de répartir les consom- dans S1 et S2, l’usage de bois bûches est élevé et
mations de combustibles par gamme de puissance, les « bonnes pratiques » d’utilisation, d’installation
les données du système d’échange de quotas d’émis- et d’entretien des appareils sont diffusées large-
sion (SEQE) et de la base de données des grandes ment. Cela se traduit par l’introduction progressive
installations de combustion (GIC), connues dans le d’appareils performants à bûches entre 2030 et
8 Source ADEME.
15 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
2050 (poêles, inserts et cuisinières) utilisés dans des Dans l’ensemble des scénarios, le recours accru aux
conditions optimales, ce qui permet d’obtenir en combustibles granulés, dont le FE TSP est de 62 g/GJ,
2050 des niveaux d’émissions de particules dix fois ainsi que, dans une moindre mesure, la diffusion
inférieurs à ceux des anciens appareils, soit 70 g/GJ8 d’appareils à bûches performants et des bonnes
en TSP (Tableau 2) ; pratiques d’utilisation, notamment dans S1 et S2,
permettent d’abaisser fortement le FE effectif de
dans S3 et S4, l’usage de bois bûches diminue de l’ensemble du parc des particules par rapport à au-
façon significative. Les réductions d’émissions sont jourd’hui. En effet, le FE moyen TSP de 2050 est de
surtout réalisées grâce à des évolutions technolo- 72 g/GJ, 73 g/GJ, 79 g/GJ et 75 g/GJ pour S1, S2, S3 et
giques des appareils. Cela se traduit dans les hypo- S4, respectivement, soit une baisse de 66 % (S3) à
thèses par l’introduction progressive d’appareils 69 % (S4) par rapport à l’année de référence de 2015.
encore plus performants en termes techniques
(sans amélioration forte des usages) entre 2030 et
2050, ce qui permet d’obtenir en 2050 des niveaux
d’émissions de particules de 100 g/GJ9 en TSP
(Tableau 2). Ce FE est plus fort que dans S1 et S2, la
diffusion des « bonnes pratiques » étant moins large
dans S3 et S4 que dans S1 et S2.
Tableau 2 Facteurs d’émission des TSP des appareils à bois mis en vente à partir d’une certaine période pour S1 à S4
2040- S1-S2 50 70 70 70
2050 S3-S4 50 100 100 100
9 EMEP/EEA Lignes directrices 2019 – 1A4 Small Combustion Table 3.42 Advanced/Ecolabelled stoves and boilers.
16 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Une fois les parcs roulants construits, les facteurs Les émissions de polluants atmosphériques du trans-
d’émission des NOx, COVNM (combustion et éva- port ferroviaire évoluent en fonction des consom-
poration), PM10, PM2,5 (combustion et abrasions) et mations de carburants et des facteurs d’émission
du SO2 par type de véhicules/motorisation/normes des NOx, COVNM, PM10, PM2,5 (combustion et abra-
utilisés sont ceux issus de l’inventaire national. On sions) et du SO2 de l’inventaire national. Ces derniers
peut les retrouver dans l’édition 2022 de la base de dépendent du type d’engin (locotracteur ou loco-
données du rapport OMINEA, pour les classes de motive) et de l’âge de ces derniers, et donc de l’ap-
normes pré-Euro1 à Euro 6 pour les véhicules légers plications des différents « Stages » (étapes) de normes
VP et VUL (essence, diesel, GPL, électrique, GNV) et européennes d’émissions pour les engins mobiles
pré-Euro I à EURO VI pour les véhicules lourds PL non routiers.
(essence, diesel, électrique) et Bus et Cars (diesel,
électrique, GNV) ainsi que pré-Euro 1 à Euro 5 pour Afin de construire des facteurs d’émission pondérés
les 2-roues motorisés (essence, électrique). Au-delà au prorata de l’utilisation des locotracteurs et des
des normes Euro 6 / EURO VI10, les facteurs d’émission locomotives, il est considéré que 4,4 % des consom-
sont considérés maintenus constants en l’absence mations sont attribuables aux locotracteurs sur toute
de valeurs adoptées pour la future réglementation la série temporelle.
Euro 7 / EURO VII.
En considérant ces différents paramètres, les facteurs
Pour le SO2, le taux de soufre dans l’essence et le d’émission moyens du gazole non routier (GNR) des
diesel est pris égal à 10 ppm sur toute la période. NOx et des PM2,5 liés à l’échappement, varient de
Le Graphique 5 ci-après illustre les évolutions signifi- 768 à 21 g/GJ et de 21 à 2,2 g/GJ respectivement,
catives des facteurs d’émission pour les VP sur les entre 2015 et 2050. Les facteurs d’émission du bio-
polluants. gazole évoluent de façon similaire pour les PM, mais
connaissent une réduction moins forte pour les NOx
Les valeurs de tous les FE par substance, par moto- (1 565 à 803 g/GJ entre 2015 et 2050). Les facteurs
risation et par norme Euro/EURO, sont disponibles d’émission de PM liées à l’abrasion sont considérés
en Annexe A3. constants au cours du temps.
Graphique 5 Évolution des facteurs d’émission de polluants pour les VP selon les normes Euro
2 542
3 387
800
700
600
500
400
NOx diesel
NOx essence
300
COVNM diesel
COVNM essence
PM₁₀ diesel
200
PM₁₀ essence
PM₁₀ électrique
PM₂,₅ diesel
100
PM₂,₅ essence
PM₂,₅ électrique
0
pré-Euro 1 Euro 1 Euro 2 Euro 3 Euro 4 Euro 5 Euro 6a/b Euro 6c Euro 6d-T Euro 6d/
Euro 7
PM₂,₅ électrique PM₂,₅ essence PM₂,₅ diesel PM₁₀ électrique PM₁₀ essence
PM₁₀ diesel COVNM essence COVNM diesel NOx essence NOx diesel
Note de lecture :
données COVNM = émissions liées à la combustion et par évaporation
données PM₁₀ et PM₂,₅ = émissions liées à la combustion et liées à l'abrasion
10 La norme Euro 6 s’applique aux véhicules (voitures ou VUL) dont le PTAC ne dépasse pas les 3 500 kilos et qui peuvent être
conduits avec le permis B. Les VUL dont le PTAC dépasse les 3 500 kilos et donc nécessitent un permis poids lourd, sont soumis
à la norme Euro VI.
17 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Les consommations de carburants (fioul lourd et PM liées à l’abrasion : - 3 % pour le trafic domestique
GNL) ont été réparties de la façon suivante pour les et - 10 % pour l’international.
trafics domestiques et internationaux (à partir des
données de l’inventaire national) : 2.3.4. Transport fluvial
trafic domestique : environ 1 % des consomma- Les émissions de polluants atmosphériques du trans-
tions ; port fluvial de marchandises évoluent en fonction
des consommations de carburants et des facteurs
trafic international : environ 99 % des consomma- d’émission des NOx, COVNM, PM10, PM2,5 et du SO2
tions. de l’inventaire national. Ces derniers dépendent de
l’âge des moteurs des navires, et notamment de l’ap-
Les consommations de fioul lourd ont été scindées plication des « Stages » des différentes normes des
en consommation de fioul lourd (FOL) et de diesel engins mobiles non routiers.
marine léger (DML) d’après la répartition de l’inven-
taire national, car les facteurs d’émission de polluants Les facteurs d’émission du GNL sont supposés
sont différents, notamment pour le soufre. Les fac- constants sur la période 2015-2050. Pour le GNR, le
teurs d’émission des divers combustibles sont consi- FE SO2 est considéré stable au cours du temps, tan-
dérés constants au cours du temps, sauf pour le SO2 dis que ceux des NOx, COVNM et PM évoluent en
du FOL qui évolue de 1 360 à 250 g/GJ en 2020, suite fonction de l’application des « Stages » des normes
à l’application de la règlementation de l’Organisation d’émission : - 56 % pour les NOx, - 8 % pour les
maritime internationale (OMI) de 2020 sur la teneur COVNM et - 61 % pour les PM, entre 2015 et 2050.
en soufre limite des carburants. Quant aux FE du biogazole, ils évoluent de façon
relativement semblable à ceux du GNR, sauf pour
2.3.3. Transport aérien les COVNM où le FE varie de - 15 % entre 2015 et 2030.
18 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
3. Bilan/Principaux
résultats obtenus
3.1. Agriculture
Le Graphique 6 présente le résultat de la modélisation animales, systèmes de gestion des déjections
des émissions de NH3 pour le secteur agricole pour animales, pratiques de réduction) que des données
les trois scénarios, effectuée à partir des données pour les sols agricoles (fertilisation minérale totale,
d’activité exposées précédemment, auxquelles a été formes d’engrais, pratiques de réduction). Ainsi, le
appliquée la méthodologie de calcul issue de point de départ 2020 de la scénarisation n’est pas
l’inventaire national. Il est important de noter que, complètement cohérent avec les dernières données
pour l’année 2020, des différences ont été notées publiées dans l’inventaire national. Toutefois le
entre l’inventaire national et la scénarisation ADEME, tendanciel est conservé.
tant au niveau des données d’élevage (populations
Graphique 6 Émissions de NH3 totales du secteur agricole pour les trois scénarios
700
600
kt NH₃ totales - Agriculture
500
400
300
200
100
-
2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
S2 S3 S4 Citepa
Les baisses d’émissions obtenues entre 2020 et 2050 au niveau de l’épandage des déjections (18 % des
sont de 69 % pour S2, 61 % pour S3 et 57 % pour S4. émissions du secteur agricole en 2020) : baisse
Ces baisses sont principalement fondées sur un recul d’émissions entre 2020 et 2050 de 68 % pour S2,
des cheptels, un recul de la fertilisation minérale et 51 % pour S3 et 40 % pour S4 ;
la mise en place de pratiques de réduction très
efficaces. au niveau des déjections des animaux à la pâture
(16 % des émissions du secteur agricole en 2020) :
Si l’on détaille par grand poste, on obtient les évo- baisse d’émissions entre 2020 et 2050 de 15 % pour
lutions suivantes : S2, 6 % pour S3 et 7 % pour S4 ;
au niveau de la gestion des déjections au bâtiment au niveau de la fertilisation minérale (26 % des émis-
et au stockage (40 % des émissions du secteur agri- sions du secteur agricole en 2020) : baisse d’émis-
cole en 2020) : baisse d’émissions entre 2020 et sions entre 2020 et 2050 de 84 % pour S2, 72 % pour
2050 de 84 % pour S2 et S3 et 81 % pour S4 ; S3 et 68 % pour S4.
19 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
les émissions sont les plus faibles en 2050 pour S4 Des conclusions similaires peuvent être tirées pour
car c’est le scénario où la proportion de gaz de les émissions de particules. Dans tous les scénarios,
réseau est la plus forte, sauf pour le SO2 où le niveau les taux de réduction de particules par rapport aux
du S3 est légèrement inférieur, dû à la part non niveaux actuels sont importants, ce qui participe gran-
négligeable de carburants liquides présents dans dement à l’amélioration des émissions de PM à
le mix de combustibles de 2050. l’échelle nationale. Les scénarios dont la consomma-
tion de bois est plus élevée sont plus émetteurs de
L’évolution des émissions diffère selon les substances particules PM10 et PM2,5. Ainsi, la réduction des émis-
et les scénarios car la variation du mix de combus- sions de PM entre 2015 et 2050 est de 74 % pour S1,
tibles est plus ou moins déterminante selon le pol- 78 % pour S2, 81 % pour S3 et 92 % pour S4.
11 Citepa, Inventaire national d’émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques de 1990 à 2020, édition mars 2022.
20 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Graphique 7 Évolution des émissions de polluants du secteur résidentiel-tertiaire, entre 2015 et 2050, par scénario (kt)
80,0 18,0
70,0 16,0
60,0 14,0
12,0
50,0
NOx (kt)
SO₂ (kt)
10,0
40,0
8,0
30,0
6,0
20,0 4,0
10,0 2,0
0,0 0,0
2015 2020 2030 2040 2050 2015 2020 2030 2040 2050
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
70,0 70,0
60,0 60,0
50,0 50,0
PM₂,₅ (kt)
PM₁₀ (kt)
40,0 40,0
30,0 30,0
20,0 20,0
10,0 10,0
0,0 0,0
2015 2020 2030 2040 2050 2015 2020 2030 2040 2050
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
140,0
120,0
100,0
COVNM (kt)
80,0
60,0
40,0
20,0
0,0
2015 2020 2030 2040 2050
S1 S2 S3 S4
21 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Dans S4, la forte baisse des émissions d’oxydes Les émissions de SO2 suivent directement les évolu-
d’azote (- 74 % en 2050 par rapport à 2015) est direc- tions des consommations en bois-énergie de chaque
tement liée à la baisse du niveau de consommation scénario.
en bois-énergie.
Graphique 8 Évolution des émissions de NOx pour la combustion du bois dans le résidentiel entre 2015 et 2050, par scénario (kt)
20,0
18,0
16,0
14,0
12,0
NOx (kt)
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
2015 2020 2030 2040 2050
S1 S2 S3 S4
3.3. Transports
Les émissions de polluants du transport sont rappor- à 2015, sont celles des émissions hors total national
tées soit dans le total national (routier, ferroviaire, en raison des croissances de trafic considérées pour
fluvial, Landing/Take-off - LTO, atterrissage/décollage certains scénarios Transition(s) 2050 :
en français - de l’aérien et maritime domestique), soit
hors total national (croisière de l’aérien et maritime + 10 % pour les NOx dans S3 pour les années 2030
international). et 2050 ;
Les émissions de particules (PM10 et PM2,5) incluent + 15 % à + 20 % pour les NOx dans S4 pour les années
les émissions de la combustion des différents com- 2030 et 2050 respectivement ;
bustibles mais aussi les émissions de l’abrasion des
secteurs routier, ferroviaire et aérien, y compris les + 5 % pour les COVNM dans S4 pour l’année 2030 ;
véhicules électriques.
+ 3 % et + 8 % pour les PM10 dans S3 et S4 respecti-
Les émissions baissent en général par rapport à l’année vement pour l’année 2030 ;
2015 entre 0 % et 96 % en 2050 suivant le polluant et
le scénario considéré (Tableau 3) (Graphique 9). + 3 % et + 7 % pour les PM2,5 dans S3 et S4 respecti-
vement pour l’année 2030.
Bien qu’il faille regarder par mode de transport et par
polluant, les seules augmentations à noter, par rapport
22 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Tableau 3 Évolution des émissions de polluants du transport, entre 2015 et 2050, par scénario (kt)
Émissions (kt)
Tot. nat. 87 45 22 - 74 %
S1
Hors tot. nat. 5,0 3,5 1,9 - 63 %
Tot. nat. 87 45 16 - 81 %
S2
Hors tot. nat. 5,0 4,1 2,5 - 51 %
COVNM
Tot. nat. 87 48 13 - 85 %
S3
Hors tot. nat. 5,0 5,0 4,1 - 18 %
Tot. nat. 87 49 24 - 72 %
S4
Hors tot. nat. 5,0 5,3 4,7 -8%
Tot. nat. 38 19 13 - 66 %
S1
Hors tot. nat. 8,3 6,0 3,3 - 60 %
Tot. nat. 38 21 14 - 63 %
S2
Hors tot. nat. 8,3 7,0 4,2 - 50 %
PM10
Tot. nat. 38 23 20 - 48 %
S3
Hors tot. nat. 8,3 8,6 6,4 - 23 %
Tot. nat. 38 27 27 - 29 %
S4
Hors tot. nat. 8,3 8,9 6,5 - 22 %
Tot. nat. 30 16 15 - 50 %
S4
Hors tot. nat. 7,9 8,5 6,2 - 22 %
23 Transition(s) 2050
SO₂ (
40
200
10
0
Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
Graphique 9 Émissions
nat. totales
tot. de NOx, PM2nat.
nat. ,5, COVNM,tot.
PM10 et SO2 du nat.
nat. transport, avec
tot.distinction
nat. entre total national
nat. et hors
tot. nat.
0
total national,Tot.
par scénario
S1 (kt)
Hors Tot. S2 Hors Tot. S3 Hors Tot. S4 Hors
nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
S1 S2 2015 2030 S3
2050 S4
600
2015 2030 2050
90
500
35
80
70
400
30
NOx (kt)
60
300
25
50
SO₂ (kt)
20
PM₂,₅ (kt)
40
200
30
15
100
20
10
10
0
Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
5
0 nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
Tot. S1 Hors Tot. S2 Hors Tot. S3 Hors Tot. S4 Hors
0 nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
Tot. S1 Hors Tot. Hors
S2 2015 2030 Tot. 2050
S3 Hors Tot. S4 Hors
nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
S1 S2 2015 2030 S3
2050 S4
90
2015 2030 2050
35
80
45
70
30
40
60
25
35
50
SO₂ (kt)
20
(kt) (kt)
30
40
PM₁₀ PM₂,₅
25
30
15
20
10
15
10
5
10
0
Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
0
5 nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
Tot. S1 Hors Tot. S2 Hors Tot. S3 Hors Tot. S4 Hors
0 nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
Tot. S1 Hors Tot. Hors
S2 2015 2030 Tot. 2050
S3 Hors Tot. S4 Hors
nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
S1 S2 2015 2030 2050
S3 S4
35
2015 2030 2050
45
30
40
100
25
90
35
80
20
(kt) (kt)
30
(kt)PM₂,₅
70
25
15
60
PM₁₀
20
COVNM
10
50
15
40
5
10
30
5
0
20 Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
0 nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
10
Tot. S1 Hors Tot. S2 Hors Tot. S3 Hors Tot. S4 Hors
0 nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
Tot. S1 Hors Tot. Hors
S2 2015 2030 Tot. 2050
S3 Hors Tot. S4 Hors
nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
S1 S2 2015 2030 2050
S3 S4
45
2015 2030 2050
40
100
90
35
80
30
70
(kt) (kt)
25
24 Transition(s) 2050
60
PM₁₀
20
10
FEUILLETON QUALITÉ
5 DE L'AIR
0
Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
Graphique 9 (suite) Émissions
S1 totales de NOx, PM2,5,S2COVNM , PM10 et SO2 du transport,
S3 avec distinction entre
S4total national
et hors total national, par scénario (kt)
2015 2030 2050
45
600
40
500
35
30
400
(kt)
25
PM₁₀(kt)
300
NOx
20
15
200
10
100
5
0
0
Tot.
Tot. Hors
Hors Tot.
Tot. Hors
Hors Tot.
Tot. Hors
Hors Tot.
Tot. Hors
Hors
nat.
nat. tot.
tot. nat.
nat. nat.
nat. tot.
tot. nat.
nat. nat.
nat. tot.
tot. nat.
nat. nat.
nat. tot.
tot. nat.
nat.
S1
S1 S2
S2 S3
S3 S4
S4
2015
2015 2030
2030 2050
2050
100
90
90
80
80
70
70
60
SO₂ (kt)(kt)
60
50
COVNM
50
40
40
30
30
20
10
0
0
Tot.
Tot. Hors
Hors Tot.
Tot. Hors
Hors Tot.
Tot. Hors
Hors Tot.
Tot. Hors
Hors
nat.
nat. tot. nat.
tot. nat. nat.
nat. tot. nat.
tot. nat. nat.
nat. tot. nat.
tot. nat. nat.
nat. tot. nat.
tot. nat.
S1
S1 S2
S2 S3
S3 S4
S4
2015
2015 2030
2030 2050
2050
35
30
25
20
PM₂,₅ (kt)
15
10
0
Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat. nat. tot. nat.
S1 S2 S3 S4
45
40
35
30
25 Transition(s) 2050
₁₀ (kt)
25
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Les émissions du transport routier contribuent Les émissions du ferroviaire contribuent entre 0 %
entre 3 % et 95 % des émissions de l’ensemble du et 19 % des émissions totales du transport, en fonc-
secteur du transport, en fonction du polluant et tion du polluant et de l’année (2015, 2030 ou 2050)
de l’année (2015, 2030 ou 2050) considérés. Toutes considérés. Toutes les émissions du ferroviaire sont
les émissions du routier sont comptabilisées dans comptabilisées dans le total national. Elles baissent
le total national. Elles baissent entre 2015 et 2030, entre 2015 et 2030, voire 2050, pour tous les scéna-
voire 2050, pour tous les scénarios et pour tous les rios et pour tous les polluants, sauf pour :
polluants (de - 14 % à - 98 %), sauf pour les émissions
SO2 qui augmentent dans les scénarios S3 (+ 7 %) les PM10 : + 6 % en 2050 par rapport à 2015 pour
et S4 (+ 12 %) en 2030 par rapport à 2015 (en lien S1, et + 9 % en 2030 et + 33 % en 2050 par rapport
avec les augmentations de consommation de car- à 2015 pour S2 ;
burants), mais qui diminuent fortement en 2050.
le SO2 : + 20 % en 2030 et + 74 % en 2050 par rap-
Aujourd’hui, le transport routier émet principale- port à 2015 pour S1.
ment des émissions de polluants par la combustion
de carburants liquides et gazeux (NOx, COVNM, Cette évolution globalement à la baisse s’explique
SO2 et PM). Il y a aussi des émissions de COVNM par la poursuite de la décarbonation des usages
par évaporation des véhicules essence et des émis- ferroviaires (verdissement des flottes, électrifica-
sions de particules par abrasion pour toutes les tion de voies et du matériel), ce qui permet de di-
motorisations, y compris les véhicules électriques. minuer les rejets liés à la combustion des motrices
Les trajectoires de décarbonation proposées dans diesel. Toutefois pour les scénarios où la part mo-
les différents scénarios considérés pour Transition(s) dale du ferroviaire, tant pour les voyageurs que
2050 font appel à une large électrification des pour les marchandises, est consolidée (S2 et S1) et
usages qui permet de réduire drastiquement les où l’électrification des usages n’est pas la plus ra-
émissions. Seuls les scénarios S3 et S4 où les mo- pide et la plus poussée (ce qui est le cas de S3 et
bilités des voyageurs et le transport de marchan- S4), les émissions peuvent être à la hausse. C’est en
dises évoluent à la hausse par rapport à l’année de particulier le cas de S1 dans lequel les hypothèses
référence 2015, voient une légère augmentation de décarbonation accordent plus de place aux bio-
des rejets soufrés avec la prise en compte d’une te- carburants de 1re génération (et donc aux motrices
neur constante de soufre dans les carburants : les thermiques) avec une teneur en soufre similaire à la
transports demeurent toutefois à des niveaux très teneur actuelle et où l’extension de l’électrification
faibles dans l’ensemble des rejets sectoriels de SO2. des infrastructures est moindre. Ceci amène une
augmentation des émissions de SO2, mais celles-ci
sont à relativiser dans un inventaire plus global.
Tableau 4 Évolution des émissions de polluants des transports routier, ferroviaire et fluvial entre 2015 et 2050, par scénario (kt)
Émissions (kt)
Routier Ferroviaire
Polluants
2015 2030 2050 2050/2015 (%) 2015 2030 2050 2050/2015 (%)
S1 Tot. nat. 528 143 15 - 97 % 5,0 1,6 0,9 - 82 %
S2 Tot. nat. 528 160 13 - 98 % 5,0 0,8 0,4 - 93 %
NOx
S3 Tot. nat. 528 201 17 - 97 % 5,0 1,0 - - 100 %
S4 Tot. nat. 528 217 15 - 97 % 5,0 0,5 - - 100 %
S1 Tot. nat. 54 30 6,7 - 88 % 0,4 0,1 0,1 - 74 %
S2 Tot. nat. 54 28 5,8 - 89 % 0,4 0,1 0,05 - 89 %
COVNM
S3 Tot. nat. 54 39 9,6 - 82 % 0,4 0,1 - - 100 %
S4 Tot. nat. 54 34 9,9 - 82 % 0,4 0,0 - - 100 %
S1 Tot. nat. 34 16 9,4 - 73 % 2,1 2,0 2,2 + 6,5 %
S2 Tot. nat. 34 17 11 - 69 % 2,1 2,2 2,7 + 33 %
PM10
S3 Tot. nat. 34 20 17 - 49 % 2,1 2,0 2,0 - 4,5 %
S4 Tot. nat. 34 23 24 - 30 % 2,1 1,9 1,8 - 14 %
S1 Tot. nat. 27 9,5 5,2 - 81 % 0,8 0,7 0,7 - 5,4 %
S2 Tot. nat. 27 10 5,8 - 79 % 0,8 0,7 0,9 + 19 %
PM2,5
S3 Tot. nat. 27 12 10 - 65 % 0,8 0,7 0,6 - 14 %
S4 Tot. nat. 27 14 13 - 52 % 0,8 0,6 0,6 - 23 %
S1 Tot. nat. 0,8 0,6 0,1 - 90 % 0,003 0,003 0,005 + 74 %
S2 Tot. nat. 0,8 0,6 0,02 - 97 % 0,003 0,001 0,0003 - 91 %
SO2
S3 Tot. nat. 0,8 0,8 0,02 - 97 % 0,003 0,002 - - 100 %
S4 Tot. nat. 0,8 0,8 0,05 - 94 % 0,003 0,001 - - 100 %
26 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Les émissions du maritime contribuent entre 0,1 % les COVNM : + 9 % et + 14 % en 2030 par rapport
et 97 % des émissions du transport, en fonction à 2015 pour S3 et S4 respectivement et + 7 % en
du polluant et de l’année (2015, 2030 ou 2050). Les 2050 par rapport à 2015 pour S4 ;
émissions du maritime sont comptabilisées dans
le total national pour le transport domestique (i.e. les PM10 et PM2,5 en 2030 : + 5 % et + 9 % par rapport
entre 2 ports français) et hors total national pour à 2015 pour S3 et S4 respectivement.
le transport international. Les émissions baissent
entre 2015 et 2030, voire 2050, pour tous les scéna- Les niveaux d’émissions plus élevés constatés pour
rios et pour tous les polluants, sauf pour : S3 et S4 s’expliquent par l’accroissement des flux
marchandises considérés dans les hypothèses de
les NOx en 2030 : + 5 % et + 10 % par rapport à Transition(s) 2050 et une pénétration peu intense
2015 pour S3 et S4 respectivement ; des vecteurs énergétiques alternatifs, surtout à
l'horizon 2030.
Tableau 5 Évolution des émissions de polluants des transports aérien et maritime, entre 2015 et 2050, par scénario (kt)
Émissions (kt)
Aérien Maritime
Polluants
2015 2030 2050 2050/2015 (%) 2015 2030 2050 2050/2015 (%)
Tot. nat. 9,3 5,5 3,6 - 61 % 1,6 1,2 0,7 - 59 %
S1
Hors tot. nat. 93 64 51 - 46 % 114 85 47 - 59 %
Tot. nat. 9,3 6,9 4,8 - 48 % 1,6 1,4 0,8 - 48 %
S2
Hors tot. nat. 93 81 68 - 27 % 114 98 59 - 48 %
NOx
Tot. nat. 9,3 9,2 9,4 +1% 1,6 1,7 1,3 - 20 %
S3
Hors tot. nat. 93 108 138 + 47 % 114 119 90 - 20 %
Tot. nat. 9,3 9,7 10 + 11 % 1,6 1,8 1,3 - 19 %
S4
Hors tot. nat. 93 114 157 + 68 % 114 125 92 - 19 %
Tot. nat. 0,8 0,3 0,1 - 87 % 0,1 0,04 0,02 - 57 %
S1
Hors tot. nat. 1,2 0,5 0,2 - 82 % 3,9 3,0 1,7 - 57 %
Tot. nat. 0,8 0,3 0,1 - 84 % 0,1 0,05 0,03 - 43 %
S2
Hors tot. nat. 1,2 0,6 0,3 - 77 % 3,9 3,5 2,2 - 43 %
COVNM
Tot. nat. 0,8 0,4 0,2 - 73 % 0,1 0,1 0,1 - 6.4 %
S3
Hors tot. nat. 1,2 0,8 0,5 - 57 % 3,9 4,2 3,6 - 6.4 %
Tot. nat. 0,8 0,5 0,2 - 77 % 0,1 0,1 0,1 + 7,2 %
S4
Hors tot. nat. 1,2 0,8 0,5 - 57 % 3,9 4,4 4,2 + 7,2 %
Tot. nat. 0,2 0,1 0,1 - 67 % 0,1 0,1 0,04 - 59 %
S1
Hors tot. nat. 0,5 0,2 0,1 - 79 % 7,8 5,8 3,2 - 59 %
Tot. nat. 0,2 0,1 0,1 - 57 % 0,1 0,1 0,1 - 48 %
S2
Hors tot. nat. 0,5 0,3 0,1 - 72 % 7,8 6,7 4,0 - 48 %
PM10
Tot. nat. 0,2 0,2 0,2 - 17 % 0,1 0,1 0,1 - 21 %
S3
Hors tot. nat. 0,5 0,4 0,3 - 43 % 7,8 8,2 6,1 - 21 %
Tot. nat. 0,2 0,2 0,2 - 11 % 0,1 0,1 0,1 - 21 %
S4
Hors tot. nat. 0,5 0,4 0,3 - 35 % 7,8 8,5 6,2 - 21 %
Tot. nat. 0,1 0,1 0,0 - 70 % 0,1 0,1 0,04 - 59 %
S1
Hors tot. nat. 0,5 0,2 0,1 - 79 % 7,4 5,5 3,0 - 59 %
Tot. nat. 0,1 0,1 0,1 - 60 % 0,1 0,1 0,1 - 48 %
S2
Hors tot. nat. 0,5 0,3 0,1 - 72 % 7,4 6,3 3,8 - 48 %
PM2,5
Tot. nat. 0,1 0,1 0,1 - 24 % 0,1 0,1 0,1 - 21 %
S3
Hors tot. nat. 0,5 0,4 0,3 - 43 % 7,4 7,7 5,8 - 21 %
Tot. nat. 0,1 0,1 0,1 - 18 % 0,1 0,1 0,1 - 21 %
S4
Hors tot. nat. 0,5 0,4 0,3 - 35 % 7,4 8,1 5,9 - 21 %
Tot. nat. 0,7 0,3 0,1 - 81 % 1,0 0,1 0,1 - 92 %
S1
Hors tot. nat. 6,0 3,1 1,6 - 74 % 70 9,8 5,4 - 92 %
Tot. nat. 0,7 0,4 0,1 - 81 % 1,0 0,2 0,1 - 90 %
S2
Hors tot. nat. 6,0 4,2 1,6 - 74 % 70 11 7 - 90 %
SO2
Tot. nat. 0,7 0,5 0,2 - 74 % 1,0 0,2 0,1 - 85 %
S3
Hors tot. nat. 6,0 4,9 2,2 - 63 % 70 14 10 - 85 %
Tot. nat. 0,7 0,6 0,2 - 78 % 1,0 0,2 0,1 - 85 %
S4
Hors tot. nat. 6,0 0,3 0,1 - 81 % 70 14 10 - 59 %
27 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Tableau 6 Évolution des émissions de polluants du transport fluvial et de la plaisance, entre 2015 et 2050, par scénario (kt)
Émissions (kt)
Plaisance Fluvial
Polluants
2015 2030 2050 2050/2015 (%) 2015 2030 2050 2050/2015 (%)
S1 Tot. nat. 7,6 5,5 5,3 - 30 % 3,8 1,9 1,8 - 52 %
S2 Tot. nat. 7,6 5,9 3,5 - 54 % 3,8 2,3 2,2 - 43 %
NOx
S3 Tot. nat. 7,6 2,8 0,8 - 89 % 3,8 2,0 1,9 - 49 %
S4 Tot. nat. 7,6 5,2 4,9 - 36 % 3,8 1,9 1,8 - 53 %
S1 Tot. nat. 30 14 14 - 54 % 0,8 0,7 0,8 - 2,5 %
S2 Tot. nat. 30 15 9 - 70 % 0,8 0,8 0,9 + 13 %
COVNM
S3 Tot. nat. 30 7,3 2,2 - 93 % 0,8 0,8 0,8 - 1,7 %
S4 Tot. nat. 30 14 13 - 58 % 0,8 0,7 0,8 - 4,2 %
S1 Tot. nat. 1,2 1,1 1,1 - 11 % 0,4 0,1 0,1 - 70 %
S2 Tot. nat. 1,2 1,2 0,7 - 41 % 0,4 0,2 0,1 - 81 %
PM10
S3 Tot. nat. 1,2 0,6 0,2 - 86 % 0,4 0,1 0,03 - 93 %
S4 Tot. nat. 1,2 1,1 1,0 - 18 % 0,4 0,1 0,1 - 75 %
S1 Tot. nat. 1,0 1,0 0,9 - 11 % 0,4 0,1 0,1 - 70 %
S2 Tot. nat. 1,0 1,0 0,6 - 41 % 0,4 0,2 0,1 - 81 %
PM2,5
S3 Tot. nat. 1,0 0,5 0,1 - 86 % 0,4 0,1 0,03 - 93 %
S4 Tot. nat. 1,0 0,9 0,9 - 18 % 0,4 0,1 0,1 - 75 %
S1 Tot. nat. 0,01 0,01 0,01 - 35 % 0,002 0,002 0,004 + 54 %
S2 Tot. nat. 0,01 0,01 0,003 - 64 % 0,002 0,003 0,01 + 148 %
SO2
S3 Tot. nat. 0,01 0,003 0,001 - 92 % 0,002 0,005 0,01 + 160 %
S4 Tot. nat. 0,01 0,01 0,004 - 48 % 0,002 0,003 0,004 + 70 %
28 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
4. Limites de l’exercice
Les résultats présentés dans ce travail sont nécessai- contributeur aux émissions nationales de NH3, mais
rement limités en raison du temps consacré et des d’autres secteurs tels que les déchets, l’industrie
limites de l’exercice Transition(s) 2050. Ils ne repré- chimique ou la combustion du bois peuvent égale-
sentent pas une analyse exhaustive des projections ment avoir une contribution non négligeable. Inver-
d’émissions de polluants atmosphériques de la France sement, les émissions de NOx et de COVNM de
et donc du respect des objectifs règlementaires. l’agriculture sont relativement importantes et contri-
buent significativement aux émissions nationales.
Une amélioration de l’exercice serait d’avoir une
déclinaison territoriale des scénarios prospectifs dans Enfin, pour évaluer pleinement l’impact des mesures
la mesure où, en particulier en agriculture, les des scénarios sur la qualité de l’air dans différentes
spécificités locales et les pratiques sont des facteurs régions, il serait nécessaire de coupler l’estimation
importants sur les émissions de certains polluants. des projections d’émissions réalisée à une modélisa-
tion chimie-transport. En effet, après avoir tempo-
Une approche plus complète viserait à prendre en ralisé l’inventaire d’émissions et l’avoir spatialisé sur
compte toutes les émissions de tous les secteurs de le territoire français, la modélisation chimie-transport
l’inventaire (i.e., les activités présentes sur le territoire permet d’estimer les concentrations de polluants
français) notamment certains secteurs primordiaux dans l’air pour une localisation et un temps donné.
comme l’industrie manufacturière et l’industrie de De plus, cet exercice est particulièrement utile pour
l’énergie (e.g., centrales thermiques, réseaux de chauf- observer des effets secondaires de la pollution at-
fage urbain, raffinage du pétrole, etc.). mosphérique avec les interactions entre différentes
substances. Par exemple, les oxydes d’azote et l’am-
De plus, pour les secteurs étudiés, il faudrait que les moniac sont des précurseurs de particules, et les
émissions de tous les polluants, ou au moins ceux oxydes d’azote sont également des précurseurs
règlementés (i.e., NOx, SO2, COVNM, PM10, PM2,5 et d’ozone (O3), substance qui n’est pas quantifiée dans
NH3), soient estimées. En effet, le secteur de l’agri- les inventaires d’émissions mais qui joue un rôle im-
culture, par exemple, est connu pour être le principal portant dans les aspects de qualité de l’air.
29 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
5. Conclusion/perspectives
Dans cet exercice, l’évaluation des impacts des dif- 2050, ainsi qu’à l’évolution du mix de combustibles
férents scénarios de Transition(s)2050 sur les émis- dans une moindre mesure.
sions de polluants atmosphériques montrent que,
pour tous les scénarios, des réductions d’émissions Les niveaux d’émissions atteints en 2050 sont les
significatives sont observées en 2050, par rapport plus faibles pour S4, en lien notamment avec la forte
aux niveaux de 2015, dans les secteurs étudiés (agri- part de gaz de réseau dans le mix de combustibles
culture, transport et résidentiel-tertiaire), pour même si la consommation totale de combustibles
chaque substance. est la plus élevée pour ce scénario.
Ces réductions d’émissions sont principalement Pour les PM, substances à enjeux pour le secteur
dues à la décroissance des consommations résidentiel-tertiaire, les taux de réduction sont éle-
énergétiques et des cheptels, et aux évolutions vés dans tous les scénarios et varient entre 74 % (S1)
des technologies (e.g., normes pour le transport et et 92 % (S4). Le bois domestique étant le principal
appareils plus performants pour le résidentiel- contributeur aux émissions de particules du rési-
tertiaire, techniques d’épandages, etc.). Seules dentiel-tertiaire, les émissions varient majoritaire-
certaines émissions liées au transport non compris ment en lien avec la consommation totale de bois
dans les totaux nationaux (i.e., phase de croisière domestique, mais également avec la croissance de
de l’aviation et trafic maritime international) sont la part de granulés dans la consommation totale de
légèrement en hausse en 2050 dans S3 et S4. bois, le renouvellement d’anciens appareils par des
appareils plus performants ainsi qu’à la diffusion de
Pour le secteur de l’agriculture, concernant les évo- bonnes pratiques d’utilisation.
lutions entre les 3 scénarios étudiés, on peut souligner
un développement croissant de la méthanisation et Pour le secteur des transports, les quatre scénarios
de la fertilisation minérale de S2 à S4. Les cheptels, étudiés permettent d’atteindre des réductions
quant à eux, voient globalement leurs effectifs dé- d’émissions significatives, pour tous les polluants,
croître, de manière plus poussée en S2 qu’en S4. à horizon 2050. Ces baisses sont principalement
dues aux fortes diminutions des consommations
Les trois scénarios étudiés aboutissent à d’impor- de carburants fossiles en 2050, ainsi qu’à l’évolution
tantes réductions d’émissions de NH3 à horizon du mix de combustibles dans une moindre mesure.
2050 (- 69 % pour S2, - 61 % pour S3 et - 57 % pour Cependant, pour S3 et S4, les émissions de NOx
S4, comparé à 2020), en lien avec un recul des chep- hors total national augmentent significativement.
tels, un recul de la fertilisation minérale et la mise Ces augmentations sont liées à la croissance du
en place de pratiques de réduction très efficaces trafic aérien international.
des émissions. Il est cependant important de sou-
ligner l’ambition très forte associée aux taux de Les niveaux d’émissions du total national obtenus
réduction pris en compte à horizon 2050. En effet, en 2050 sont les plus faibles pour S1 pour tous les
certaines pratiques présentent déjà des perfor- polluants sauf les NOx, pour lesquels les émissions
mances de réduction élevées et il semble difficile sont minimales pour S2, et les COVNM qui sont les
d’imaginer, au vu des connaissances actuelles, des plus faibles pour S3. Cependant, les émissions hors
réductions aussi fortes que proposées dans Transi- total national (i.e., trafic maritime international et
tion(s) 2050. Ainsi, il serait important de pouvoir phase croisière du trafic aérien) sont toujours les
approfondir les hypothèses en lien avec le dévelop- plus faibles pour S1, pour tous les polluants. Pour
pement de ces pratiques pour en confirmer la fai- les émissions de NOx incluses dans le total national,
sabilité, voire pour identifier les moyens et leviers substance à enjeux pour le secteur des transports,
pour y arriver. d’importantes réductions sont observées en 2050,
par rapport à 2015, dans tous les scénarios et varient
Pour le secteur résidentiel-tertiaire, tous les scénarios entre 94 % (S4) et 96 % (S2). Ces réductions sont
étudiés aboutissent à d’importantes réductions majoritairement liées aux réductions dans le trans-
d’émissions de tous les polluants à horizon 2050. port routier, pour lequel la diminution du trafic des
Ces réductions sont notamment liées aux fortes véhicules thermiques au profit des véhicules élec-
baisses des consommations totales d’énergie en triques supprime une grande partie des émissions.
30 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
En ce qui concerne les rejets particulaires (PM10 et d’émissions au global en nette diminution (par
PM2,5), l’effet de l’électrification des usages permet exemple pour les transports routiers de - 52 % (S4)
de limiter les émissions liées à la combustion ainsi à - 81 % (S1) de PM2,5 en 2050, par rapport à 2015).
que celles liées à l’abrasion pour les véhicules an-
ciens substitués (typiquement jusqu’à Euro 4 pour Afin d’avoir une vision plus globale et d'observer
les VP diesel). Pour les renouvellements de véhicules les impacts des différents scénarios sur les émissions
plus récents, les niveaux de rejets liés à l’abrasion de polluants atmosphériques de la France, il serait
des véhicules électriques introduits sont du même intéressant d’évaluer les émissions des diverses subs-
ordre de grandeur voire légèrement supérieurs à tances pour chaque secteur, ainsi que les niveaux
ceux de leurs homologues thermiques (dû au poids d’émissions du scénario tendanciel TEND pour com-
plus élevé) mais la réduction de la demande et les parer à la situation si aucune mesure supplémentaire
leviers de reports modaux entraînent des niveaux n’était adoptée.
31 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Sigles et acronymes
APU Auxiliary Power Unit (Unité de puissance auxiliaire en français)
FE Facteurs d’émission
NECD National Emission Ceilings Directive (Directive des plafonds d'émission nationaux)
NH3 Ammoniac
PL Poids lourd
VP Véhicule passager
32 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Annexes – figures
et tableaux supplémentaires
A1 - Consommation de bois-énergie du secteur résidentiel :
Évolution des mix de combustibles du secteur résidentiel-tertiaire, entre 2015 et 2050, par scénario
400 400
350 350
300 300
250 250
200 200
150 150
100 100
50 50
0 0
2015 2020 2030 2040 2050 2015 2020 2030 2040 2050
Fioul domestique GPL Gaz de réseau Bois Fioul domestique GPL Gaz de réseau Bois
400 400
Consommations du résidentiel-tertiaire (TWh) - S3
350 350
300 300
250 250
200 200
150 150
100 100
50 50
0 0
2015 2020 2030 2040 2050 2015 2020 2030 2040 2050
Fioul domestique GPL Gaz de réseau Bois Fioul domestique GPL Gaz de réseau Bois
33 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Évolution des consommations de bois-énergie du secteur résidentiel (en TWh), entre 2015 et 2050, par type d’appareils,
par scénario (successivement S1, S2, S3 et S4)
80
1%
6% 3%
70 1%
5% 1% 1%
1%
60 30 %
39 % 33 %
30 %
34 %
50 29 % 29 % 30 %
1%
1% 1%
40
S1
4% 3%
1% 1% 1%
30 40 % 41 % 42 %
32 % 38 % 43 % 43 % 43 %
20
10
19 % 19 % 23 % 26 % 26 % 26 % 26 % 26 %
0
2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
80
6%
70
5% 3%
2%
60 1%
39 % 1% 1% 1%
34 % 32 % 30 %
50 27 %
25 % 24 % 24 %
2% 1%
S2
40 4% 3% 1% 1% 1% 1%
30 40 % 41 % 43 % 45 % 44 % 44 %
32 % 38 %
20
10
19 % 19 % 23 % 26 % 26 % 26 % 26 % 26 %
0
2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
80
70 6%
3%
5%
60
1%
39 % 1%
50 33 % 30 % 1%
26 % 1% 0,5 %
23 %
40 2% 1% 20 % 18 %
S3
4% 3% 1% 16 %
1% 1% 1%
30 46 %
43 % 48 %
32 % 39 % 50 % 50 % 51 %
20
10 26 % 28 % 29 % 30 % 32 %
19 % 20 % 23 %
0
2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
80
70 6%
5%
60 3%
39 %
33 %
50
28 %
1%
40 3%
S4
4%
2% 21 % 1%
30 1%
39 % 17 % 1%
32 % 44 % 1%
49 % 13 % 0,5 %
20 1% 0,3 %
51 % 12 %
52 % 1% 11 % 1%
10 53 % 54 %
19 % 19 % 24 % 28 % 30 % 33 % 33 % 34 %
0
2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
34 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Évolution des facteurs d’émission du transport routier par polluant, type de véhicule, motorisation et norme
(Comb. = combustion, Evap. = évaporation, Abr. = abrasion)
Euro 4 596 14 - 38 19 38 11
Euro 5 596 1,3 - 2,8 19 2,8 11
Euro 6a/b 494 1,2 - 1,9 19 1,9 11
Euro 6c 491 1,2 - 1,9 19 1,9 11
Euro 6d-T 59 1,2 - 1,9 19 1,9 11
Euro 6d 47 1,2 - 1,9 20 1,9 11
Euro 7 47 1,2 - 1,9 20 1,9 11
pré-Euro 1 2 609 968 - 3,3 20 - 11
Euro 1 517 1 037 - 3,3 20 - 11
Euro 2 259 525 - 3,3 20 - 11
Euro 3 127 290 - 2,2 20 - 11
Euro 4 69 153 - 2,2 20 - 11
VP GPL
Euro 4 - - - - 26 - 14
Euro 5 - - - - 26 - 14
Euro 6a/b - - - - 26 - 14
Euro 6c - - - - 26 - 14
Euro 6d-T - - - - 26 - 14
Euro 6d - - - - 26 - 14
Euro 7 - - - - 26 - 14
pré-Euro 1 3 980 13 951 - 3,3 20 3,3 11
Euro 1 580 983 - 3,3 20 3,3 11
Euro 2 318 447 - 3,3 20 3,3 11
Euro 3 125 223 - 2,2 20 2,2 11
Euro 4 69 120 - 2,2 20 2,2 11
VP GNV
35 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Euro 4 841 39 - 48 27 48 15
Euro 5 1 435 0,2 - 1,5 27 1,5 15
Euro 6a/b 1 399 0,2 - 1,5 26 1,5 15
Euro 6c 638 0,2 - 1,5 25 1,5 14
Euro 6d-T 104 0,2 - 1,5 25 1,5 14
Euro 6d 98 0,2 - 1,5 22 1,5 12
Euro 7 98 0,2 - 1,5 22 1,5 12
pré-Euro 1 2 700 987 - 3,0 27 3,0 15
Euro 1 342 846 - 3,0 27 3,0 15
Euro 2 132 418 - 3,0 27 3,0 15
Euro 3 71 227 - 1,8 27 1,8 15
Euro 4 39 115 - 1,8 27 1,8 15
VUL GPL
Euro 4 - - - - 30 - 17
Euro 5 - - - - 30 - 17
Euro 6a/b - - - - 30 - 16
Euro 6c - - - - 30 - 17
Euro 6d-T - - - - 30 - 17
Euro 6d - - - - 30 - 17
Euro 7 - - - - 30 - 17
pré-Euro 1 2 182 18 504 - 2,2 27 2,2 15
Euro 1 338 868 - 2,2 27 2,2 15
Euro 2 115 304 - 2,2 27 2,2 15
Euro 3 71 185 - 1,1 27 1,1 15
VUL GNV
36 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
EURO II - - - - - - -
EURO III - - - - - - -
EURO IV - - - - - - -
EURO V - - - - 106 - 58
EURO VI - - - - 107 - 58
EURO VII - - - - 107 - 58
pré-EURO I 13 162 1 279 - 584 95 584 49
EURO I 9 076 636 - 356 94 356 49
Bus et cars diesel
EURO III - - - - - - -
EURO IV - - - - - - -
EURO V - - - - 128 - 70
EURO VI - - - - 127 - 70
EURO VII - - - - 127 - 70
pré-Euro 1 228 5 105 271 103 11 103 5,7
Euro 1 371 1 163 281 25 10 25 5,2
Deux-roues
essence
Euro 2 - - - - 12 - 6,3
Euro 3 - - - - 12 - 6,2
Euro 4 - - - - 12 - 6,2
Euro 5 - - - - 12 - 6,4
37 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
EURO II - - - - - - -
EURO III - - - - - - -
EURO IV - - - - - - -
EURO V - - - - 106 - 58
EURO VI - - - - 107 - 58
EURO VII - - - - 107 - 58
pré-EURO I 13 162 1 279 - 584 95 584 49
EURO I 9 076 636 - 356 94 356 49
Bus et cars diesel
EURO I - - - - - - -
EURO II - - - - - - -
EURO III - - - - - - -
EURO IV - - - - - - -
EURO V - - - - 128 - 70
EURO VI - - - - 127 - 70
EURO VII - - - - 127 - 70
38 Transition(s) 2050
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
Évolution des émissions de NH3 pour le secteur agricole, selon les différents scénarios (en kt)
Année Citepa S2 S3 S4
2015 579 579 579 579
2016 577 577 577 577
2017 573 573 573 573
2018 568 568 568 568
2019 556 556 556 556
2020 534 540 540 540
2025 480 496 500
2030 417 446 452
2035 345 385 400
2040 279 324 345
2045 220 265 289
2050 168 209 233
Évolution des émissions de polluants pour le secteur résidentiel-tertiaire, entre 2015 et 2050, par scénario (kt)
39 Transition(s) 2050
12,0
50,0
NOx (kt)
SO₂ (kt)
10,0
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR 40,0
8,0
30,0
6,0
20,0 4,0
A6 – Émissions de SO2, COVNM, PM10 et PM2,5 de la consommation de bois-énergie du secteur résidentiel :
10,0 2,0
0,0 0,0
Évolution des émissions de SO2, COVNM, PM10 et PM2,5 pour la combustion du bois dans le résidentiel, entre 2015 et 2050,
2015 2020 2030 2040 2050 2015 2020
par scénario (kt)
S1 S2 S3 S4 S1 S2
18,0
70,0
16,0 70,0
60,0
14,0 60,0
12,0
50,0 50,0
(kt)
PM₁₀ (kt)
SO₂ (kt)
10,0
40,0 40,0
PM₂,₅
8,0
30,0 30,0
6,0
20,0 20,0
4,0
10,0 10,0
2,0
0,0 0,0
0,0
2015 2020 2030 2040 2050 2015 2020
2030 2040 2050 2015 2020 2030 2040 2050
18,0 S1 S2 S3 S4 S1 S2
S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
16,0
140,0
70,0
14,0
120,0
60,0
12,0
100,0
(kt)
10,0
50,0
(kt) (kt)
80,0
PM₁₀ SO₂
8,0
COVNM
40,0
60,0
6,0
30,0
4,0
40,0
20,0
2,0
20,0
10,0
0,0
0,0
2030 2040 2050 0,02015 2020 2030 2040 2050
2015 2020 2030 2040 2050
2030 2040 2050 2015 2020 2030 2040 2050
S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
80,0 S1 S2 S3 S4 18,0
S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
70,0 16,0
60,0 14,0
12,0
50,0
(kt)
SO₂ (kt)
10,0
(kt)
40,0
NOx
8,0
PM₁₀
30,0
6,0
20,0
4,0
10,0 2,0
0,0 0,0
2030 2040 2050 2015 2020 2030 2040 2050 2015 2020
2030 2040 2050
S2 S3 S4 S1
S1 S2
S2 S3
S3 S4
S4 S1 S2
S2 S3 S4
70,0 70,0
60,0 60,0
50,0 50,0
PM₂,₅ (kt)
PM₁₀ (kt)
40,0 40,0
30,0 30,0
20,0 20,0
10,0 10,0
0,0 0,0
2030 2040 2050 2015 2020 2030 2040 2050 2015 2020
S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2
140,0
120,0
40 Transition(s) 2050
100,0
t)
200
30
100 20
FEUILLETON QUALITÉ DE L'AIR
10
0
Tot. 0 Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat.
A7 – Émissions de SO2 et
nat. PM10 du secteur
nat. transport :
S1 tot. nat. S2 tot. nat. nat. S3 tot. nat. nat. S4 tot. nat.
S1 S2 S3 S4
2015 2030 2050
2015 2030
Émissions totales de SO2 et PM10 du transport, avec distinction entre total national2050
et hors total national, pour les quatre scénarios
90
35
80
30
70
60
25
50
(kt)
20
SO₂ (kt)
40
PM₂,₅
15
30
10
20
10
5
0
0 Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat.
nat. S1 tot. nat. nat. S2 tot. nat. nat. S3 tot. nat. nat. S4 tot. nat.
S1 S2 S3 S4
2015 2030 2050
2015 2030 2050
35
45
30
40
35
25
30
20
(kt)(kt)
25
PM₂,₅
15
PM₁₀
20
10
15
10
5
5
0
0 Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat.
nat. S1 tot. nat. nat. S2 tot. nat. nat. S3 tot. nat. nat. S4 tot. nat.
S1 S2 S3 S4
2015 2030 2050
2015 2030 2050
45
100
40
90
35
80
30
70
(kt)
25
PM₁₀(kt)
60
COVNM
50
20
40
15
30
10
20
5
10
0
0 Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors Tot. Hors
Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat. Tot.
nat. Hors
tot. nat.
nat. S1 tot. nat. nat. S2 tot. nat. nat. S3 tot. nat. nat. S4 tot. nat.
S1 S2 S3 S4
2015 2030 2050
2015 2030 2050
100
90
80
70
VNM (kt)
60
41 Transition(s) 2050
50
HORIZONS
FEUILLETON
TRANSITION(S) 2050
« Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat » est
une prospective qui peint quatre chemins cohérents et contrastés
pour atteindre la neutralité carbone en France en 2050. Ils visent
à articuler les dimensions technico-économiques avec des
réflexions sur les transformations de la société qu’elles supposent
ou qu’elles suscitent.
C’est l’objet du présent ouvrage qui évalue les impacts sur les
émissions de polluants atmosphériques dans les secteurs de
l’agriculture, du résidentiel-tertiaire et des transports.
011802
www.ademe.fr/les-futurs-en-transition