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RAPPORT DE STAGE

Thème: LES CRITERES D’APPRECIATION DU BIEN ETRE ANIMAL


DANS LES SYSTEMES DE PRODUCTION EN PRENANT COMME
REFERENCE LES ELEVAGES INDUSTRIELS DE POULETS DE
CHAIR

Alice Mukakanamugire, DVM1

Département du Commerce International, Siège de l’OIE à


Paris

Du 08/03/2008 au 08/09/2008

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Docteur vétérinaire diplômée depuis le mois de mars 2008 de l’école Inter-Etats des Sciences et de
Médecine vétérinaires de Dakar (EISMV).
Remerciements

Mes sincères remerciements à :

- Bureau central de l’OIE plus particulièrement au Dr Bernard Vallat,


Directeur Général de l’OIE, de m’avoir permis d’effectuer ce stage de 6
mois dans le service du commerce international,

- Dr Sarah Kahn Chef de Service du Commerce international,

- A tout le personnel du service du commerce international pour l’aide si


précieuse qu’ils m’ont accordé

- Dr Joy Mench pour sa précieuse contribution à ce travail,

- Dr Rebecca Jennings pour sa collaboration

A tout le personnel de l’OIE de l’acceuil qui m’a été donné chez vous !!

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PLAN

Remerciements

1. Introduction

2. Pourquoi le bien être animal ?

3. Le développement

3.1. La définition du bien être animal

3.2. Historique du bien être animal

3.2.1. En général dans le monde

4.2.2. Selon l’OIE

3.3. Perception du bien être animal par les différents acteurs concernés

3.3.1. Les consommateurs


3.3.2. Les fermiers
3.3.3. Les scientifiques

3.4. Comment apprécier le bien être animal dans les élevages

3.5. Quelques critères d’appréciation du bien être animal dans les élevages de
poulets de chair et leurs justifications scientifiques

3.5.1. Les boiteries


3.5.2. Les dermatites de contact
3.5.3. Les principaux désordres métaboliques résultants de la déficience
hormonale ou enzymatique
3.5.4. Les désordres métaboliques résultants de la croissance rapide, et de la
grande consommation des aliments
3.5.5. Les maladies infectieuses
3.5.6. Autres

4. Conclusion

5. Références

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1. Introduction

Le bien être animal est un concept relativement nouveau de la santé animale dans le
monde.

Auparavant, l’élevage était une affaire des paysans, des éleveurs, et ceux derniers
pouvaient décider eux-mêmes de ce qu’il adviendrait de leurs produits. Aujourd’hui le
monde d’élevage se laisse guider par les exigences des consommateurs. Dès lors, la
société imprime sa marque au produit et au-delà à son origine, c'est-à-dire à l’animal
de l’élevage. Du coup les critères auxquels doivent répondre les produits alimentaires
issus de l’élevage ont évolué. De nos jours un produit d’origine animal doit non
seulement obéir à un certain nombre d’exigences hygiéniques, il doit être sain, avoir
des qualités organoleptiques, avoir la nouveauté et certainement, avoir une valeur
éthique.

Dans le monde de l’élevage la notion de bien être animal vient de deux courants
complémentaires ; d’une part de l’évolution même de l’élevage à travers
l’industrialisation où les grandes densités, le confinement, les claustrations sont
devenus la norme, d’autre part de l’évolution des mentalités humaines sur le statut de
l’animal qui est considéré comme un être vivant, et un être sensible capable de
ressentir les émotions qui relèvent à la fois des domaines du plaisir et de la
souffrance et non des simples machines de production.

La progression constante de produits se prévalant d’une valeur ajoutée « éthique »


(produits écologiques, produits issus du commerce équitable, produits issus de
l’agriculture biologique ...) témoigne d’une attention grandissante des consommateurs
envers les conséquences - directes ou indirectes - de leurs actes d’achat.

Dans mon rapport de stage j’ai essayé de rassembler dans un même tableau tous les
indicateurs du mal être animal dans les élevages de poulets de chair en me basant sur
la définition du bien être animal selon l’OIE et j’ai essayé de les justifier par des
bases scientifiques.

Mon travail se focalise donc principalement sur, la manière d’apprécier le bien être
animal dans les élevages, les critères d’appréciation du bien être animal ainsi que
leurs justifications scientifiques (en prenant comme référence l’élevage industriel des
poulets de chair).

2. Pourquoi le bien être animal ?

En mai 2005 à la 68ème session générale de l’OIE, le comité international (constitué


de tous les pays et Territoires Membres) a adopté un plan stratégique sur le bien être
animal pour la période allant de 2000 à 2005. Dès avril 2002, un premier groupe ad
hoc a été mis sur pied et ses recommandations sont adoptées en mai 2002.

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En octobre 2002, un Groupe de travail permanent sur le bien être animal s’est
réunies au bureau central de l’OIE et ses recommandations sont adoptées et inclues
dans le Code Terrestre lors de la Session Générale de mai, 2003.
En Février 2004 une conférence Globale sur le bien être animal a été convoquée.

A sa 73ème Session générale de mai 2005, le comité international a adopté cinq


normes animales à inclure dans le Code Terrestre.
Plus tard à la 75 ème session générale de l’OIE, il a été proposé par le Comité
International une mise à jour des normes suivantes:

• Le transport des animaux par voie terrestre


• Le transport des animaux par voie maritime
• Le transport des animaux dans l’air
• L’abattage des animaux à des fins de consommation humaine
• Les abattages sanitaires des animaux

Mai 2000 68 SG
th

Plan stratégique de l’OIE dans le domaine


du bien être animal (2000-2005)

Avril, 2002
1ère rencontre du Group ad hoc Gah sur le bien être animal

Mai, 2002 70 SG st

Les recommandations du Gah sont adoptées à la SG

Octobre, 2002
1ère rencontre du Groupe de Travail Permanent sur le Bien être Animal (GTPBA)

Mai, 2003 71 SG st

Les recommandations du GTPBA sont adoptées et inclues


dans le Terrestre Code.
Février, 2004
Conférence Globale sur le bien être animal.

Mai, 2005 73 SG
rd

Le comité International a adopté les Normes de bien être


animal

Image 2 : Ligne du temps de l’OIE pour le bien être animal

A partir de 2005, le travail des différents Group ad hoc de la OIE, a été fait sur le
développement des Lignes directrices sur le contrôle des populations de chiens et de
plus, le bien être des animaux de laboratoire (fin 2007) et les animaux de ferme
(Début 2008).

Les documents de recommandations élaborés par ces Groupes ad hoc seront


présentés au Comité international pour sont adoption après avoir été faits circulés
pour commentaires de pays Membres.

Pendant mon séjour dans le département du commerce international j’ai eu


l’opportunité de participer à la réunion du groupe ad hoc sur le bien être des animaux

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de ferme qui s’est tenue au siège de l’OIE du 8-10 avril 2008. Au cours de cette
réunion il m’a été donné comme tâche de finaliser un tableau regroupant les critères
d’appréciation du bien être animal dans les élevages de production en prenant comme
référence l’élevage des poulets de chair et d’essayer de les justifier par des
affirmations scientifiques.

Photo 2 : Membres du Groupe ad hoc sur le bien être animal des animaux de ferme

Le choix des élevages de poulets de chair vient du fait que sont des élevages qui sont
rencontrés sur tous les continents et dons les conditions d’élevage sont presque
similaires dans tous les pays.

Au cours de mon séjour à l’OIE, j’ai par ailleurs assisté à la réunion du Groupe de
travail sur l’identification et la traçabilité des animaux vivants, celle d’un Groupe ad
hoc sur les marchandises issus des animaux et la réunion du groupe ad hoc sur les
maladies des camélidés.

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3. Le développement

3. 1. La définition du bien être animal

Le bien être animal désigne la manière dont l’animal évolue dans les conditions qui
l’entourent. Le bien être animal évalué selon des bases scientifiques est considéré
comme satisfaisant si les critères suivant sont réunis :

-bon état de santé,

-confort suffisant,

-bon état nutritionnel,

-sécurité et possibilité d’expression du comportement naturel,

-absence de souffrances telles que douleur, peur ou détresse.

Le bien être animal requiert les éléments suivants : prévention et traitement des
maladies, protection appropriée, soins, alimentation adaptée, manipulations réalisées
sans cruauté, abattage ou mise à mort effectuée dans des conditions décentes. La
notion du bien être animal se réfère à l’état de l’animal ; le traitement qu’un animal
reçoit est couvert par d’autres termes tels que soins, conditions d’élevage et absence
de mauvais traitement.

3.2. Historique du bien être animal

3.2.1. En général dans le monde

La prise en compte systématique du bien-être des animaux non - humains est


probablement apparue pour la première fois sous la forme d'un système idéologique
dans la civilisation de la vallée de l'Indus à travers la croyance en une réincarnation
des ancêtres sous forme animale, croyance dont il découle que les animaux doivent
être traités avec le respect dû aux humains.

Cette croyance est de nos jours illustrée par le jaïnisme et d'autres religions
dharmiques. D'autres religions, notamment les religions abrahamiques, considèrent
l'animal comme objet de propriété, car dénué d'âme, mais définissent néanmoins des
règles encadrant leur entretien et leur abattage, basées essentiellement sur des
préoccupations d'ordre sanitaire pour les humains.

De nos temps modernes en ce qui concerne la notion de droits des animaux, c'est au
Royaume-Uni qu'émergent les premiers questionnements, politiques et actions non -
religieux en faveur du bien-être animal.

Vers 1964 les questions ont commencé à être soulevées suite à la publication du livre
de Ruth Harrison’s intitulé « Animals machines » ce titre peut être traduit en français
par : « les machines animales ».

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Les élevages les plus indexés dans ce livre étaient les élevages de poules pondeuses
en cage, les élevages des truies gestantes dans les stalles et les élevages veaux de
boucherie dans les boxes. Les critiques étaient aussi soulevées contre certaines
pratiques invasives, telles que les castrations, la taille des queues, le débéquage et
quelques procédures de gestion, telles que le transport et la manipulation des
animaux précédant l’abattage.

La détresse des poulets de chair n’a presque pas été évoquée. Après tout ils
apparaissaient bénéficier de plus de liberté de mouvement que les poules pondeuses
en cage et contrairement aux pondeuses ils ne subissent pas l’opération douloureuse
de débéquage. De plus des croisements effectués dans le but d’accélérer la
croissance laissaient supposer que la castration chirurgicale n’était plus pratiquée.

Comparés donc à plusieurs autres classes d’animaux des élevages intensifs les poulets
de chair étaient considérées comme bénéficiant de bonnes conditions d’élevage.
Cependant, il y avait une phase cachée, comme la capture, le transport et l’abattage
des poulets mais qui étaient hélas considérées comme des opérations trop rapides
effectuées pendant la nuit derrières les portes closes et n’étaient révélés au grand
public. L’argument avancé était que la mort n’est jamais un plaisir dans aucun cas, et
que la mort prématurée est inévitable dans la production des viandes. Au fur et à
mesure le bien être des animaux dans les autres systèmes de production ont été petit
à petit améliorées depuis quelques années, par exemple l’introduction des nouveaux
systèmes d’élevage des poules pondeuses que des élevages en cage, l’adoption des
manipulations d’animaux plus humaines, de transport, et les techniques de gestion
des abattages. Néanmoins les conditions des poulets de chair n’ont pas été
améliorées pendant ces 40 dernières années. D’où la naissance depuis quelques
années des initiatives de la part des consommateurs et des scientifiques pour
l’amélioration du bien être des poulets de chair.

3.2.1. Selon l’OIE

L’OIE a toujours indirectement contribué à l’amélioration des conditions de vie des


animaux de part sa mission de la promotion de la lutte contre les épizooties.

L’OIE contribue également au bien être des animaux par son rôle normatif dans le
domaine du transport des animaux. En 1994, le numéro de la Revue scientifique et
technique de l’OIE intitulé « Protection animale et Services vétérinaires » (coordonné
par R. Moss) analysait en détail le rôle joué par les Services vétérinaires dans la
protection du bien-être animal dans les Pays membres de l’OIE, avec un certain
nombre d’articles consacrés spécifiquement à des problématiques internationales
liées à la protection animale.

Compte tenu du fait que le bien-être animal, en général mais aussi par rapport au
commerce international, fait l’objet d’une attention accrue, tant sur le plan
scientifique que politique et sociétal, il a été décidé de l’inclure parmi les nouvelles
questions à traiter lors de la préparation du troisième plan stratégique de l’OIE (2001-
2005). En 2001, pendant sa 69e Session générale, le Comité international de l’OIE

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approuvait le programme de travail du Directeur général visant à mettre en œuvre les
recommandations du plan stratégique.

Plus particulièrement, un numéro de la Revue scientifique et technique de l’OIE


intitulé « Bien-être animal : enjeux mondiaux, tendances et défis » fournit une
perspective contemporaine globale du bien-être animal. La présentation détaillée des
approches historiques, actuelles et futures de l’évaluation scientifique du bien-être
animal est complétée par des perspectives et des mises à jour émanant des cinq
régions de l’OIE et de différents acteurs internationaux.

Ce numéro décrit en détail les procédures de travail et l’issue des délibérations des
quatre Groupes ad hoc de l’OIE, créés pour recommander des principes directeurs sur
les questions prioritaires retenues du fait de leur portée internationale : transport
maritime et terrestre des animaux, abattage des animaux destinés à la consommation
humaine et abattage à des fins sanitaires. La priorité est également accordée aux
questions relevant de la mission de l’OIE dans le domaine du bien-être animal, mais
qui n’ont pas été approfondies lors de la conférence mondiale organisée en 2004 sur
ce thème par l’OIE, ni étudiées par les Groupes ad hoc actuels de l’OIE (animaux de
compagnie, y compris les espèces exotiques, animaux utilisés pour la recherche, les
essais et/ou l’enseignement, animaux sauvages vivant en liberté, y compris l’abattage
et le piégeage, animaux utilisés pour les sports, les loisirs et les divertissements, y
compris les cirques et parcs zoologiques, manipulations génétiques et clonage,
réduction et contrôle des populations animales, y compris chiens et chats errants).

3.3. Perception du bien être animal selon les différents acteurs

La demande d’aliments produits par le secteur de l’élevage est en augmentation


constante depuis un siècle. Au cours des dernières décennies, cette croissance a été
soutenue par les pays en développement et repose essentiellement sur la production
porcine et avicole qui offre des produits moins chers.

3.3.1. Les consommateurs

En ce qui concerne le concept du bien être animal, l’opinion publique est divisée en
deux parties :

- d’un côté ceux qui militent pour l’amélioration des conditions de vie des animaux
surtout pour des raisons d’éthique allant jusqu’à souhaiter la proscription des
élevages intensifs ;
- de l’autre côté ceux qui jugent que l'on donne une importance trop grande au bien-
être animal, alors même que le bien-être humain ou les droits humains fondamentaux
ne sont toujours pas satisfaits pour beaucoup d'humains. Ils citent l'Afrique et de
nombreuses autres parties du monde où la pauvreté et d'autres problèmes sont en
progression. Ces critiques exigent parfois des défenseurs des animaux qu'avant de
réclamer des droits pour les animaux, ils commencent par améliorer les conditions de
vie de leurs congénères humains dont beaucoup vivent dans des conditions
comparables à, voire pire que, celles de certains animaux. Cette critique est basée sur
la prémisse que la souffrance humaine a une importance plus grande que la

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souffrance animale, or de nombreux défenseurs du bien-être animal rejettent ce point
de vue.

Cependant en général l’on constate que la société manifeste de plus en plus un grand
intérêt pour les conditions d'élevage, de transport et d’abattage des animaux. Les
citoyens réclament non seulement que les mauvais traitements infligés aux animaux
soient bannis et sanctionnés, mais aussi que les souffrances superflues soient évitées,
voire que l’on assure aux animaux un certain degré de « confort ».

Plusieurs indicateurs montrent que la préoccupation croissante pour le bien-être


animal s’inscrit dans cette « demande sociale » et dans cette exigence de modes de
production plus respectueux et plus justes.
La consommation responsable permet aux citoyens d’affirmer par leurs actes d’achat
une exigence vis-à-vis de ce qu’il en coûte parfois à ceux – animaux ou humains – qui
se trouvent impliqués dans la fabrication d’un produit. En effet, en plus de présenter
un caractère d’équité envers les producteurs qui l’ont élaboré, un produit d’origine
animale peut aussi être plus ou moins « équitable » envers les animaux utilisés pour
sa fabrication.

Les études montrent en effet que, dès lors qu’elles sont connues du public, les
conditions ordinaires d’élevage des animaux suscitent une forte réprobation sociale.
Les sondages d'opinion relatifs à la perception par le public du bien-être animal et
des conditions d'élevage font état de critiques particulièrement sévères à l’égard des
pratiques inhérentes à l'élevage industriel, dont la claustration, la contention et les
mutilations.

3.3.2. Les Producteurs

Les intervenants du secteur de l’élevage, de la production du lait, de la viande et des


œufs, doivent répondre à deux demandes : l’une exprimée par les consommateurs et
l’autre par l’opinion publique. Le concept du bien être animal n’est pas trop bien
accueilli par les producteurs, car améliorer les conditions de vie des animaux est
souvent synonyme pour eux d’augmenter les coûts de production. Cependant, quand
cette théorie du bien être est étayée par des exemples démontrant que tout le monde
y trouve son compte que ce soit le fermier ou le consommateur, beaucoup de fermiers
adhèrent à cette nouvelle théorie. Cet ainsi que de nos jours, la santé animale, aspect
le plus important de leur bien-être, a été très améliorée, tout comme l’ont été les
soins des animaux malades ou blessés. Par ailleurs, les équipements les plus récents
utilisés dans l’élevage, le transport et l’abattage des animaux contribuent à éliminer
des situations génératrices de souffrances et de stress extrêmes.

Enfin, la motivation des acteurs du secteur de l’élevage et la sécurité des personnes


qui s’occupent du bétail sont de plus en plus pris en considération, car la formation
du personnel et la mise en œuvre des manuels de bonnes pratiques ou de contrôle de
la qualité ont autant d’impact sur le bien-être des animaux que les réglementations
les plus strictes.

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3.3.3. Les scientifiques

Les scientifiques agissant sur la commande des consommateurs et des éleveurs se


doivent d’être impartiaux en ce qui concerne la question du bien être animal. Ils ont
pour devoir de vérifier à l’aide des preuves scientifiques les revendications des
militants pour le bien être animal et voir si ces dernières sont bien fondées. Ces
études ont aussi pour but de démontrer à l’opinion publique que certaines pratiques
courantes dans les élevages ne gênent en aucune façon le bien être des animaux ou
de prouver le contraire.

L’autre objectif de ces différentes recherches est de proposer de meilleures solutions


afin d’améliorer le bien être des animaux tout en tenant compte du niveau des
productions et de leurs qualités.

3.4. Comment apprécier le bien être animal dans les élevages

La notion de bien-être chez l’animal d’élevage n’a de sens que si on reconnaît à


l’animal la capacité à ressentir des émotions. Cependant, du fait de l’absence du
langage verbal, le vécu émotionnel de l’animal est difficilement mesurable, ce qui a
toujours rendu son étude délicate.
Il est illusoire d’essayer de trouver l’indicateur universel du bien être. En pratique, les
travaux qui visent à apprécier le degré du mal être animal incluent:
- Les indicateurs de comportements en particulier l’expression d’activités anormales
liée à l’impossibilité à exprimer un comportement pour lequel l’animal est fortement
motivé, une réactivité émotionnelle exacerbée ou diminuée sous l’effet d’un stress
chronique,…
- Des indicateurs physiologiques, la digestion, la reproduction, les sécrétions
hormonales et enzymatiques peuvent varier,
- Des indicateurs zootechniques, comme le gain de poids, la production du lait, qui
peuvent varier entre autres, si les animaux subissent un stress chronique,…
- Des indicateurs sanitaires qui rendent compte de la présence de maladies et/ou de
blessures lesquelles peuvent entraîner un malaise ou des douleurs pour l’animal.

Le niveau de bien-être d’un animal est apprécié au travers de nombreuses


observations portant sur son comportement, l’état d’activation des systèmes
physiologiques, et son état général, ainsi que sur les conditions environnementales de
l’animal.

Les scientifiques ont ainsi décidé de regrouper ces indicateurs en deux catégories :

- les indicateurs du bien être animal relatifs à la performance de l’animal et


- les indicateurs du bien être animaux relatifs aux conditions de l’élevage affectant la
performance animale.

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La façon dont un animal appréhende son environnement va influencer son état de
bien-être, positivement si l’environnement satisfait ses besoins et ses motivations,
mais négativement si l’environnement est perçu comme menaçant, désagréable.

3.5. Quelques critères d’appréciation du bien être animal et leurs


justifications scientifiques (en prenant comme référence l’élevage
industriel des poulets de chair).

L’élevage industriel des poulets pour la viande est l’un des secteurs de l’élevage qui
connaît un essor considérable au niveau mondial.
Depuis un siècle environ, la production mondiale globale a augmenté très rapidement
et se rapproche actuellement de 50 millions. L’explosion de l’élevage des poulets de
chair est surtout particulièrement marquée en Amérique du sud, où la production
pendant ces 5 dernières années a augmenté de 30%, d’Asie, qui a une augmentation
de 22%. Avec de tels chiffres la plupart des poulets ne peuvent pas être élevés à la
manière traditionnelle qui est idéale pour eux. Les poulets sont de nos jours élevés de
manière intensive avec le souci incessant des éleveurs d’avoir plus d’efficacité à des
moindres coûts.

Normalement, La poule étant une mère qui protège fortement ses poussins, les
gardant sous son aile pendant les deux premiers mois de leur vie. Dans les élevages
industriels de poulet de chair, les poussins naissent sans présence maternelle pour les
guider, ils doivent se "débrouiller" par eux-mêmes dès le premier jour.
A l’âge adulte, certains n'arrivent pas à trouver le chemin de la mangeoire ou de
l’abreuvoir, car sélectionnés génétiquement ils grossissent trop vite et vers la fin de la
de leur vie, certains sont tellement infirmes qu'ils ne peuvent plus marcher; d’où ils
meurent de faim ou de déshydratation.

Dans les élevages industriels des poulets de chair on observe de plus en plus des cas
d’oiseaux tués très jeunes par des maladies, dont les crises cardiaques ou les
syndromes de foie graisseux ou de reins graisseux, des millions de poulets sont
atteints de douloureuses brûlures aux jarrets et de douloureux ulcères aux pattes
(analogue aux escarres des humains). Un fort taux d'ammoniac dans l'air peut causer
des cécités. Maintenant, des maladies virales comme la maladie de Gumboro (qui
détruit le système immunitaire et a été surnommée "SIDA des poulets") et l'Agent
Anémique du Poulet font des victimes, portant souvent le taux de mortalité bien au
delà de 10%. Les Ascites sont une autre conséquence de la production de poulets
ayant développé certaines parties du corps mais dont certains organes ne sont pas
assez développés pour fonctionner correctement. Cette maladie, qui se traduit par une
accumulation d'un fluide jaune ou taché de sang est une maladie associée à: «un
besoin très important d'oxygène dû à la croissance rapide des poulets modernes,
combiné avec un manque d'espace pour la circulation du sang dans les capillaires des
poumons ».
Pour finir, les poulets de chair sont abattus à l'âge de 6 ou 7 semaines alors que
normalement la longévité d'un poulet en bonne santé pourrait être 6 ou 7 ans.

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Le bien être animal est apprécié en se basant sur les critères de performance de
l’animal ou sur les facteurs affectant directement ces critères. Quelques critères
d’appréciation du bien être animal dans les élevages des poulets de chair peuvent être
regroupés dans le tableau suivant :

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Tableau des principaux critères d’appréciation du bien être des élevages des poulets de chair.

PARAMETRES SOUS- LES CRITERES DE LE FACTEUR AFFECTANT LA PERFORMANCE ANIMALE


PARAMETRES PERFORMANCE ANIMALE

• Mortalités -Sexage cloacal des poulets


LA SANTE & Augmentation des
ANIMALE mortalités précoces
-Troubles liés à la croissance rapide
& Augmentation des
mortalités des adultes

• Pathologies - Les dermatites de contact - Type de litière et sa profondeur, son humidité, la fréquence
de renouvellement de la litière, la ventilation et l’humidité, le
type d’abreuvoir , la densité de stockage, la sélection
génétique, la composition de l’aliment

-Les boiteries

& Dues aux infections ou - La sélection génétique (poids des animaux, sensibilité
pas (avec des accrue aux infections), restriction des mouvements d’animaux
déformations des os, des suite aux grandes densités d’élevage, Régime alimentaire
dégénérations des os et déficient en certain éléments minéraux indispensables pour la
des muscles) croissance des os comme (le rapport ionique
calcium/Phosphore).

LA SANTE

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ANIMALE

(suite) - La sélection génétique (croissance rapide), régime


- Troubles cardiaques alimentaire (mal équilibré en ion sodium, vitamine A et D3),
hautes températures, augmentation du niveau d’ammoniac et
la défaillance de la ventilation, les troubles respiratoires

- Le mauvais emplacement du poulailler (poussière), la


ventilation inadéquate (présence des gaz spécialement
- Désordres oculaires et l’ammoniac), l’humidité, les agents infectieux, réaction à une
respiratoires vaccination de routine, la qualité de la litière et sa gestion

• Stress
- Changement de - La façon de manipuler (attraper ou pousser) les animaux lors
comportement naturel: animal des transferts, la densité de stockage,
plaintif, l’immobilité tonique et la selection génétique

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• Reproduction - Oeufs défectueux
SANTE ANIMALE - La diminution de la qualité du
(suite) sperme - La sélection génétique, la densité de
- Le comportement sexuel affecté stockage, les manipulations humaines
- Les aberrations chromosomiques
-La baisse de la performance
reproductive

• Autres - Les hyperthermies dues à la réaction - La façon de vacciner et le type de


vaccinale vaccin, la sélection génétique (qui cause
la suppression du système immunitaire
des muqueuses)

ENVIRONMENT • Température - Comportement, des cris plaintif, la -Conditions climatiques (Température


posture, distance entre les oiseaux, élevées, humidité), La gestion des
taux de mortalités (plus de morts équipements de ventilation
suite à l’hyperthermie et à
l’hypoxémie)

• La qualité de l’air :

o Humidité - Gestion de la ventilation


- Pathologies réspiratoires

o La poussière - Inflammation des membranes - Poussière (ventilation de la litière)


muqueuses, des bronches et
l’occurrence des salmonelloses
-Gaz (CO2, ammoniac) gestion de la
o Gaz - Cris plaintifs, respiration difficile, ventilation, qualité de la litière, densité
réduction de la consommation de stockage, composition de l’aliment

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ENVIRRONEMENT alimentaire, ascites, désordres
(suite) respiratoires et oculaires
• Lumière:
o Photopériode - Problèmes oculaire, désordres - La sélection génétique, durée
métaboliques et des os, mortalités, d’éclairement par jour.
dépôt de graisse, activité réduite,
présence des dermatites de contact

o Intensité de la -Reduced activity , presence of - La gestion de la lumière, l’intensité


lumière contact dermatitis or leg disorders d’éclairement des ampoules et le type de
lumière
• Logement - Dimunition de la prise alimentaire, - Densité de stockage
infections, distance entre les oiseaux
NUTRITION • Aliment -Variation dans le gain de poids entre - Qualité nutritionnelle de l’aliment,
les oiseaux, comportement à la espace attribuée à l’oiseau à la
mangeoire mangeoire

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Nutrition • Eau - Apparence physique, Comportement - Doseur de l’eau, l’espace par oiseau à
(suite) des oiseaux l’abreuvoir, la qualité de l’eau
• Abreuvoirs et -Présence des dermatites de contact, -Hygiène des abreuvoirs et des
mangeaoires le gaspillage de l’eau et de l’aliment mangeoires
dans le poulailler, infections
(salmonelloses)
• Autres - Augmentation de l’utilisation des -Immunosuppression due à la sélection
antibiotiques dans l’eau et dans génétique
l’aliment
AUTRES • Poulets reproducteurs -Présence des comportements - Sélection génétique, méthode de
anormaux, présence de boiteries réstriction alimentaire, âge, poids

NB : Les facteurs en couleur sont celles qui sont plus particulièrement rencontrés chez les poulets de chair en élevage industriel.

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3.5.1. Les boiteries

L’un des problèmes les plus importants dans les élevages des poulets de chair est la
grande incidence des maux de pattes, particulièrement ceux qui conduisent à la
détérioration de la mobilité ou des boiteries (Commission européenne, 2000). Ces
boiteries sont très rares dans les souches de poulets à croissance lente et chez les
pondeuses mais communes dans les élevages commerciaux modernes des poulets de
chair, des poulets reproducteurs.

Image X : deux poulets avec des pattes tordues

Raison pour laquelle ces désordres sont attribués à la sélection génétique, et la


croissance accélérée qui en résulte chez les poulets à croissance rapide (Wise et Nott,
1975 ; Duff et Hocking, 1986 ; Havenstein et al., 1994 ; Hester 1994 ; Kestin et al.,
2001). Une recherche menée par Kestin et al., sur plus de 2000 poulets élevés dans
les conditions commerciales, ont trouvé que 90% avaient des difficultés de démarches
détectables.

Les boiteries peuvent être d’origine infectieuse ou non infectieuse. Les désordres
osseux non infectieux les plus observés sont la déformation des os long (tibia) avec le
relâchement des tendons gastrocnémiens des pattes avec pour conséquence les pattes
tordues. Un autre trouble non infectieux est la dyschondroplasie tibiale (croissance
exagérée du cartilage) qui est un trouble héréditaire, aggravée le plus souvent par la
croissance rapide, mais aussi la rupture des tendons ou la séparation des os dues à la
croissance rapide. La rupture et la déchirure des tendons peuvent survenir aussi suite
dans le capture violente des oiseaux (Crespo et al., 2000). Les désordres infectieux les
plus observés sont l’arthrites/tenosynovite, la nécrose de la tête du fémur causée le
plus souvent par des staphylocoques.

Le problème des désordres osseux n’est pas seulement un problème de bien être mais
aussi ces désordres osseux coûtent trop chers aux industriels par des pertes de viandes
suite au faible gain de poids et à des mortalités qui s’ensuivent, des pertes d’argent
suite aux traitements et à la prévention de ces désordres (Bennett et al., 1999).

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3.5.2. Les Dermatites de contact

Les pododermatites sont des dermatites qui affectent la région plantaire des pattes.
La lésion peut se développer dans moins d’une semaine, avec de l’hyperkératose et de
la nécrose de l’épiderme. Dans les cas sévères, les érosions se développent en
ulcérations avec des réactions inflammatoires des tissues sous cutanés (Greene et al.,
1985), occasionnant l’entrée des micro-organismes causant diverses infections, telles
que les staphylocoques. Les croûtes qui se forment à l’issue de ces inflammations la
litière et les matières fécales couvrent les ulcérations. Les lésions s’aggravent si la
litière n’est pas souvent renouvelée ce qui est souvent le cas dans les élevages de
poulets de chair où le plus souvent la litière n’est pas changée avant l’abattage des
animaux (Martland, 1985).

Les brûlures des jarrets sont aussi une autre forme de manifestation de la même
maladie (Greene et al., 1985). Elles se manifestent par les mêmes lésions avec des
décolorations de peau qui devient de couleur marron foncé recouvrant le bréchet et
prennent l’aspect des ampoules et sur les jarrets.

Ces lésions sont à tort attribuées à des brûlures d’ammoniac alors qu’il n’est pas le
seul facteur responsable.

Image 3 : Un poulet avec des Pododermatites et des brûlures sur le bréchet.

Les dermatites de contact sont une cause de douleur et de détérioration de l’état


général des oiseaux, elles sont aussi aggravées par les mauvaises conditions
hygiéniques comme la litière humide, collante et compacte. Si le phénomène est
largement répandu dans le poulailler cela peut conduire à des pertes importantes de
sommes d’argent de la part du producteur.

A part la nature de la litière, il a été aussi démontré que plus la litière est épaisse
plus on observe des problèmes de pododermatites car celle-ci ne permet pas alors
aux poulets de la fouiller avec leurs pattes, et de la ventiler (Ekstrand et al., 1997).
Le sol qui ne laisse pas drainer l’eau facilement, la densité de stockage, les abreuvoirs

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occasionnant les gaspillages d’eau, ainsi que l’aliment déficient (ex : pauvre en
biotine) contribuent à l’aggravation des pododermatites (Berg, 2000 ; Hall, 2001 ; et
Elson, 1989).

3.5.3. Les principaux désordres métaboliques résultant de la déficience de


production enzymatique, hormonal

- Le syndrôme de foie et de rein graisseux

Ce syndrôme de foie graisseux est du à une déficience en biotine intervenant dans le


catabolisme de glucose chez les poulets âgés de 2-3 semaines, résultant de la
détérioration de la néoglucogénogenèse et l’augmentation de la déposition des
graisses. Les oiseaux meurent donc par hypoglycémie. Un régime adéquat avec un
taux de biotine suffisant pourra prévenir ce syndrôme.

- Les mortalités précoces

Les mortalités précoces semblent être causées par l’hypoglycémie qui aurait pour
origine une déficience en mélatonine (communément appelée hormone du sommeil),
suite à l’absence des longues périodes d’obscurité. Il a donc été démontré que la
mélatonine a un effet sur le métabolisme, pratiquement sur l’ensemble des sécrétions
hormonales (Apeldoorn et al., 1999). Ce problème de mortalités précoces peut être
corrigée par la croissement des périodes d’obscurité.

3.5.4. Les désordres métaboliques résultants de la croissance rapide, et de la


grande consommation de l’aliment

- Les ascites

L’Ascite est une accumulation des fluides dans les cavités péritonéales, le plus
souvent causée par une augmentation de pression dans les vaisseaux sanguins, ce qui
force la fuite de l’excès des fluides et inhibe la réabsorption celui-ci par les tissus.
Une autre cause courante est la défaillance du ventricule droit (Julian, 1993).
Scheele et al., (2003) ont suggérée qu’une cause fondamentale était l’inadéquation
entre les voies conductrices de l’oxygène, la quantité d’oxygène requise pour la
croissance rapide et l’efficacité alimentaire. Ils ont aussi indexé la quantité, la forme
et la qualité des régimes alimentaires dans l’incidence des ascites.

L’incidence des Ascites peut donc être diminuée par la décélération du métabolisme à
travers la sélection génétique des poulets de chair, et en augmentant les périodes
d’obscurité dans les élevages de chair.

- Syndrôme de mort soudaine ou attaque cardiaque

Le syndrôme de la mort soudaine survient le plus souvent dans les élevages


industriels de poulets de chair à partir de 3 jours dans lesquels on laisse le choix aux
animaux de consommer autant d’aliment qu’ils veulent pour accélérer leur croissance.

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Ce syndrôme est causé par la grande consommation des hydrates de carbone avec un
grand niveau de métabolisme suivi de la défaillance de l’intégrité des membranes
cellulaires et par conséquent de la balance électrolytique intracellulaire causant la
mort par arrêt cardiaque accompagnée des oedèmes dans les poumons. La mort est
soudaine l’animal meurt renversé sur son dos et en battant les ailes (Julian, 1996).

- Désordres musculaires chez les poulets de chair

Les tendons et les os des poulets de chair (qui sont à l’origine trop minces) n’ont pas
assez de force pour supporter des poulets plus lourds issus des nouvelles souches
génétiquement modifiées. En effet, leurs parties les plus consommées comme les les
pectoraux sont hyper développés alors que les muscles des pattes ne sont pas aussi
développés. Il en résulte donc des douleurs par conséquent des difficultés à se
déplacer (Bradshaw et al., 2002).

3.5.5 Les maladies infectieuses

Dans un poulailler, il est difficile de se rendre compte de la présence de la maladie


sauf pour certaines dont les signes sont visibles à l’extérieur comme des diarrhées
dues le plus souvent à des mauvaises conditions hygiéniques (salmonelloses,..).

Néanmoins on peut constater certains signes de malaise comme :

L’isolement d’un animal du reste du groupe, un animal replié sur lui-même, ou le


plumage de l’animal qui devient terne. Cependant, des signes de douleur comme la
fuite exagérée d’un animal à l’approche ou tout simplement des cris plaintifs de
l’animal quand on touche certaines parties de son corps peuvent être mis en
évidence.

De nos jours ces attitudes sont de plus en plus fréquentes dans les élevages de
poulets de chair et sur un plus grand nombre d’animaux ce qui supposerait une
augmentation de la susceptibilité aux pathologies infectieuses dans les élevages de
chair. Ceci a d’ailleurs été démontré par une étude scientifique récente, selon les
scientifiques, la sélection génétique causerait une dépression du système immunitaire
chez les nouvelles souches de poulets de chair issues de cette sélection Kids et al.,
(1996). Par ailleurs une étude menée par Kids et al., (1996) a démontré qu’une
alimentation pauvre en éléments comme le zinc serait à l’origine de l’aggravation de
l’immunosuppression, d’où l’augmentation d’incidence des pathologies comme la
maladie de Gumboro, l’anémie infectieuse aviaire,…

3.5.6. Autres

La sélection génétique dont font l’objet les poulets de chair affecterait aussi la
reproduction leur reproduction soit par la diminution de la qualité du sperme, soit par
l’augmentation de la défectuosité des oeufs, ou par la diminution de l’envie de se
reproduire chez les reproducteurs.

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4. Conclusion

Il est évident que les conditions d’élevage, généralement choisies en fonction des
objectifs de production, peuvent également influencer le bien-être des animaux. Il est
difficile de faire prendre conscience à tous les acteurs concernés (les consommateurs,
les producteurs et les scientifiques) que l’amélioration des conditions de vie des
animaux est un long processus appuyé par des recherches scientifiques en vue de
convaincre les éleveurs d’abandonner quelques pratiques de l’élevage générant des
souffrances inutiles aux animaux dans le but de maximiser les profits, mais aussi de
justifier le bien fondé de certaines pratiques courantes dans les élevages industriels
de poulets de chair.
Par ailleurs, il a été prouvé que le bien-être des animaux de ferme dégradé peut
entraîner une moindre productivité et par conséquent des pertes d’argent de la part
du fermier et le mécontentement des consommateurs.
Ainsi, des solutions d’élevage permettant de concilier production et bien-être animal
sont à encourager car par l’amélioration de certaines pratiques d’élevage, le
producteur et le consommateurs y trouvent tous les deux leurs comptes.

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5. Références

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