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Unité de Médecine des Animaux d’Elevage
Polycopié n° 1
Polycopié N° 1
Ce polycopié a été rédigé par R. Guatteo et relu par des enseignants d’ONIRIS site de la
Chantrerie de l’unité de Médecine des Animaux d’Elevage (notamment C. Chartier pour
la partie Petits ruminants).
Les lecteurs qui relèveraient néanmoins des erreurs ou des incohérences sont invités à
en faire part à raphael.guatteo@oniris-nantes.fr.
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Ce polycopié intitulé « Manipulation et Contention des bovins » trouve sa place dans l’UE
037 « Abord, Contention et Ethologie ». Il sert de support aux différentes séquences
d’enseignement prévues à savoir :
1 h de Cours Magistral sur les principales notions à connaître afin d’aborder les
bovins et les petits ruminants dans les meilleures conditions de sécurité,
1 séance de TD de 2h afin d’appliquer ces notions élémentaires en situation dans les
locaux d’élevage de l’Ecole.
Le stage que vous devez réaliser en exploitation agricole participe également à cette
formation. Même si toutes les notions seront reprises lors des séquences d’enseignement
sur site à l’Ecole, il faut considérer le stage en exploitation comme faisant partie intégrante
de l’enseignement de manipulation et de contention des bovins. Aussi profiter de l’occasion
qui vous est donnée de côtoyer et d’approcher des bovins pour vous y habituer. L’éleveur
saura de plus vous conseiller et vous permettra de mettre en pratique tout ou partie de ces
notions théoriques. Les objectifs spécifiques dans le cadre de ce stage en exploitation sont
les suivants :
Découvrir les bâtiments d’élevage et des structures de contention classiques
Déplacement au sein d’un troupeau de bovins,
Encadrer et déplacer un troupeau de bovin d’un point à un autre,
Approche et manipulation du jeune veau,
Respecter les règles de biosécurité minimales.
Objectifs d’apprentissage
En lien avec le référentiel d’activités professionnelles et de compétences en vigueur, cet
enseignement contribue aux compétences suivantes
CoPrev1. Évaluer l'état général, le bien-être et l'état nutritionnel d'un animal ou d'un
groupe d'animaux
CoPRev3. Appliquer les principes de biosécurité et conseiller sur la biosécurité
D.1 Diriger et assurer la contention d’un animal afin de pouvoir l’observer, le
manipuler et le soigner dans le respect des règles du bien-être animal
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Au cours de cet enseignement nous verrons comment pratiquer :
Un déplacement au sein d’un troupeau de bovins adultes en liberté
Le déplacement d’un troupeau de bovins adultes vers un lieu choisi au préalable
L’immobilisation d’un groupe de bovins adultes
La séparation d’un bovin adulte du reste du troupeau, son déplacement jusqu’à son
lieu d’isolement
L’immobilisation d’un bovin adulte debout à l’aide d’un cornadis, d’un licol (noeuds
d’attache principaux) ou d’un travail
Savoir choisir les méthodes pour réaliser ces actes en fonction du degré
d’apprivoisement du bovin. Les méthodes de contention réalisées en vue de
l’exécution d’un examen spécifique (examen de la bouche, couchage d’un bovin,
contention des membres, contention chimique) seront enseignées dans le cadre de
l’enseignement clinique de pathologie bovine.
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SOMMAIRE
1. INTRODUCTION ..........................................................................................................................................6
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1. Introduction
Des études menées en milieu agricole démontrent que plus de 30 % des blessures (non
liées à la machinerie agricole) sont en rapport avec la manipulation des animaux avec
parfois des conséquences dramatiques. Ces risques, bien réels, sont présents tout au long
de l’année aussi bien pour les éleveurs que pour les intervenants ponctuels. Si l’habitude
permet de maîtriser ces risques a priori, l’expérience démontre que ce sont les personnes
les plus habituées qui sont le plus touchées : il convient ainsi de garder en toute
circonstance une vigilance accrue lors de toute manipulation de bovin. L’expérience n’est en
rien un gage de sécurité permanente.
Une bonne connaissance du comportement des animaux est le préalable indispensable pour
une meilleure prévention des blessures et, dans une moindre mesure, des maladies causées
par les bovins. Chaque type de comportement animal, comme le comportement maternel ou
sexuel, les réactions de peur ou de défense ou le comportement en période d'alimentation,
comporte sa part de risques. Il est d’ailleurs essentiel de bien comprendre ces
comportements (distinguo peur vs agression par exemple) et d'y apporter la plus grande
vigilance si l'on veut gérer au mieux les situations à risque. Dans cette optique, l’objectif
premier lors de toute phase de manipulation d’un bovin doit être de réduire les situations où
l'animal a peur. Il convient de toujours travailler dans le plus grand calme possible. Afin de
maîtriser ces situations à risque et d’adopter le comportement adéquat, une bonne
connaissance des sens des bovins est nécessaire. Ce sont ces sens qui conditionnent
principalement les réactions de l’animal. La vue est le sens dont découlent le plus de
conséquences pour la manipulation des bovins.
2.1.1 L’accommodation
Chez les bovins, l’accommodation naturelle des éléments proches est adaptée au mode
d’alimentation des herbivores qui impose une vision nette de l’herbe proche d’eux pour la
brouter. A l’inverse, les carnivores, prédateurs, ont plus intérêt à repérer leurs proies de loin.
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Figure 1 : Perception des mouvements chez l’homme et les bovins
Cette extrême décomposition des mouvements explique la peur des bovins face à des
mouvements trop rapides.
A l’inverse pour effrayer des vaches, il faut réaliser des mouvements rapides. Par
exemple, pour stopper ou barrer le chemin à une vache, il faut agiter rapidement les
bras pour réaliser un demi-cercle. L’emploi d’un bâton qui en prolongeant les bras
augmente le diamètre du demi-cercle améliore cette technique.
2.1.3. La photorégulation
Tout contraste fait peur aux bovins. Ainsi le changement de couleur d’un sol entre deux
pièces peut stopper les animaux. Par contre, si la lumière ne les éblouit pas, les bovins ont
toujours tendance à se déplacer vers le milieu le mieux éclairé, ce sont des animaux diurnes.
Lorsque l’animal passe de l’obscurité au jour, la pupille se referme et des pigments visuels
sont détruits afin de diminuer la sensibilité de la rétine. Ces phénomènes sont en général
rapides et l’adaptation à la lumière ne pose jamais de véritables problèmes. A l’inverse
lorsque l’animal passe du jour à l’obscurité (étable par exemple), la pupille se dilate et des
pigments sont synthétisés. Le temps d’adaptation à l’obscurité varie entre les espèces en
fonction de leur capacité de synthèse des pigments visuels. Il est par exemple de 3 minutes
pour les bovins contre 30 secondes pour l’homme.
En conséquence, après avoir rentré un bovin dans une étable lorsqu’il vient de
l’extérieur, le manipulateur devra attendre environ 3 minutes dès lors que l’animal
regarde à l’intérieur avant de l’aborder.
On constate de plus chez les bovins une certaine faculté à percevoir les couleurs sans que
cette propriété semble jouer un rôle bien important dans leur comportement. La vision des
couleurs est sans doute inutilisée et les bovins sont plus sensibles à une variation d’intensité
lumineuse.
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2.1.4. Vision monoculaire et binoculaire
Le champ de vision binoculaire se définit comme la zone de superposition des deux champs
de vision monoculaires de chaque œil (figure 2). La position latérale des yeux et la pupille de
forme rectangulaire confèrent aux bovins une vision panoramique à dominante monoculaire.
Un champ de vision de 330° leur permet de voir tout ce qui se passe autour d’eux sans
même bouger la tête. Les herbivores peuvent ainsi détecter plus facilement les prédateurs.
Mais cette position latérale des yeux ne présente pas que des avantages. Elle empêche les
bovins de concentrer les rayons visuels en deçà d’un point situé à un mètre en avant de l’os
frontal. Cette distance varie entre les individus en fonction de la proéminence du front par
rapport aux yeux (figure 2) : cette distance définit le cône d’ombre.
De plus, lorsque l’animal a peur ou bien s’énerve, les muscles du bulbe de l’œil se
contractent et les yeux se rétractent à l’intérieur des orbites. Cette position encore plus
latérale augmente le cône d’ombre. Les bovins deviennent alors très dangereux car ils ne
voient plus ce qu’il y a devant eux (figure 3).
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Figure 3 : Modification du champ visuel selon l’état d’excitation de l’animal
Remarque : L’odorat puissant des bovins leur permet d’identifier les objets présents dans ce
cône d’ombre, il vient donc compenser ce handicap.
La position latérale des yeux réduit également le champ de vision binoculaire, responsable
de la perception des distances et de la profondeur relative des objets (notion de relief). Les
bovins semblent donc mal apprécier les distances.
Par conséquent, pour approcher un bovin, il convient d’attirer son attention en criant
par exemple afin qu’il dirige sa tête vers nous et évalue ainsi correctement la distance
qui nous sépare. Cela permet également de ne pas le surprendre. De plus, pour
conduire un troupeau, il faut à la fois pouvoir mener c’est à dire se trouver devant, et
pouvoir encadrer les bovins sur le côté, car ils ont facilement tendance à vouloir fuir.
Les animaux possèdent une audition beaucoup plus développée que la nôtre. C’est pourquoi
ils se manipulent plus facilement dans le calme. Les bruits forts et soudains provoquent chez
l'animal du stress, de la peur et l'envie de fuir. Moins le bovin a peur, plus il sera facile à
manipuler. L'odorat des bovins est également très développé. Même s'ils ne le voient pas,
les animaux peuvent détecter la présence d'un individu dans leur environnement, ce qui peut
les rendre plus nerveux.
Les bovins sont également très sensibles au toucher. Ainsi, une fois l’animal approché, il
convient de le prévenir avant tout contact et d’éviter les gestes brusques. En pratique, frotter
la base de la queue, passer sa main le long de la ligne du dos ou poser sa main au niveau
du garrot sont des gestes apaisants.
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2.4. Comportements spécifiques chez les bovins
Les vaches peuvent devenir agressives en voulant protéger leur petit. Il faut donc être sur
ses gardes lorsqu'on doit manipuler les jeunes. Si on doit manipuler une femelle dans de
grands enclos, il faudra avoir repéré une porte de sortie et ce, même si cette femelle, en
d'autres périodes, est calme et se laisse approcher facilement. Les femelles démontrent plus
d'agressivité si leur petit est en détresse.
Les animaux peuvent toutefois avoir des comportements agressifs qui ne visent pas
nécessairement les personnes. Dans l'établissement de la hiérarchie sociale à l'intérieur du
groupe (lorsque deux groupes sont mis ensemble par exemple), les animaux interagissent et
entreprennent de courts combats afin de prendre leur place. Même si ces comportements ne
sont pas dirigés vers les personnes, ils peuvent cependant présenter un grand risque pour
celles qui tenteraient de s'approcher ou de s'interposer.
Enfin, il faut savoir que les bovins ont un instinct grégaire. Ainsi il existe toujours un ou deux
bovins dominants qu’il est nécessaire d’identifier si on veut déplacer un troupeau. Ce sont
eux qui initieront le mouvement. S’assurer la maîtrise de ces bovins, c’est s’assurer un
transport de troupeau le plus calme possible.
Les animaux ayant eu des contacts fréquents et calmes avec les humains sont, en général,
plus faciles à manipuler, alors que ceux élevés au champ semblent souvent percevoir les
êtres humains comme une menace. Ainsi les vaches laitières sont réputées plus dociles que
les vaches allaitantes. En pratique, on se rend compte aussi que les vaches laitières qui
connaissent mieux l’homme se laissent certes plus facilement approcher mais n’en restent
pas moins aussi dangereuses que des vaches allaitantes. De la même façon, les animaux
élevés en groupes ont tendance à être plus dociles lors de la manipulation, surtout si celle-ci
se fait par groupes.
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3. Mesures générales de prévention
Et dans cet ordre ci. En effet, à partir du moment où vous estimez la contention suffisante,
tout incident relève de votre responsabilité. Plusieurs principes de base sont à respecter
(encadré 1).
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4. Manipulation des bovins
Les manipulations sensu stricto peuvent se définir comme les opérations dont le but est de
maintenir les animaux. Schématiquement les manipulations se décomposent en 4 phases
Aborder
Saisir
Contenir
Action recherchée (attacher, immobiliser, lever un membre, coucher)
Les techniques particulières de contention (immobilisation physique et ou chimique, lever un
membre…) seront présentées en clinique de médecine des animaux d’élevage.
Il s’agit en pratique de déplacer l’ensemble des animaux d’un troupeau d’une parcelle vers
une autre ou vers un bâtiment d’élevage ou un lieu de contention. Dans les troupeaux
laitiers, les bovins sont habitués à ces déplacements. Dans un troupeau allaitant ou pour les
génisses laitières, les animaux deviennent vite inquiets au moindre changement dans leur
mode de vie : le manipulateur devra ainsi prévoir deux étapes avant d’effectuer le
déplacement du troupeau, une première étape d’approche et une deuxième étape pour les
attirer.
De plus, avant de déplacer un troupeau d’un point A à un point B, il convient de baliser le
parcours, de fermer toutes les barrières, de fermer des sorties si nécessaire avec des cordes
afin de limiter les risques de fuite.
Cette approche doit permettre aux animaux de vous identifier comme un allié et non un
ennemi. Elle doit se faire dans le calme, sans précipitation, en parlant aux animaux d’une
voix calme, sans les fixer du regard ni leur courir après.
On peut tenter tout d’abord d’éveiller leur curiosité, en restant immobile dans la parcelle. Si
les bovins ne viennent pas naturellement, passer à la méthode d’appel. Il convient alors de
les appeler avec des mots brefs, graves (a, e, o) qui ont pour effet de les calmer et de les
mettre en confiance, à l’opposé des sons aigus qui les énervent et les effraient (cf ouïe).
Enfin, le dernier et plus sûr moyen est l’appât alimentaire constitué par un seau de granulés.
Cette technique est la plus appropriée pour bloquer les bovins au cornadis.
Les phases de saisie et de contention ne s’appliquant qu’à l’individu, la phase suivante une
fois le contact et l’approche établis est de déplacer le troupeau.
Deux techniques sont principalement utilisées. Ainsi, si vous identifiez facilement une vache
dominante et docile, il convient de lui mettre un licol et de s’en servir comme vache guide, le
reste du troupeau la suivant. Si cela n’est pas réalisable, il convient de laisser l’animal
meneur libre devant le troupeau. Ce dernier vous suivra librement (aidé par un seau de
granulé). Le déplacement doit se faire au rythme des bovins, dans le calme, en leur parlant
le long du trajet. Lorsqu’une route doit être traversée, il est préférable de se faire aider de
plusieurs personnes pour encadrer le troupeau sur les côtés.
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4.2. Manipulation d’un bovin isolé
Cette opération doit se réaliser en quatre étapes successives qui auront plus ou moins lieu
selon les moyens de contention disponibles sur site.
C’est probablement le point le plus important qui conditionnera la suite du processus. Il faut
mettre l’animal en confiance, en lui parlant, en évitant les gestes brusques. Idéalement, les
animaux sont dans un parc ou un box de taille réduite. Il convient d’attendre que l’animal soit
calme. Si besoin, on peut lui donner un seau de granulés et tenter de lui placer un licol à
cette occasion lorsqu’il mange.
Il faut ainsi aborder l’animal en lui parlant, en lui grattant le garrot. Ceci nécessite le plus
souvent une manœuvre d’approche qui consiste à toucher puis à gratter la base de la queue
ou la pointe de la hanche puis d’avancer régulièrement jusqu’au garrot. On place alors le dos
contre l’épaule de l’animal afin d’éviter qu’il ne nous marche sur les pieds ou qu’il ne donne
un coup de tête.
Cette phase se déroule lorsque l’approche a échoué. Ainsi si l’animal persiste à éviter le
contact, il est possible d’utiliser une perche de 2 mètres sur laquelle on placera la corde.
Ainsi, on pourra passer la corde autour de l’encolure de l’animal tout en restant à distance de
celui ci.
C’est bien souvent l’opération la plus périlleuse. Il faut essayer de limiter les déplacements
au maximum. Ainsi, en pratique il convient de débuter l’approche le plus près possible du
lieu d’attache. Le manipulateur doit se placer le plus près possible du bovin pour éviter qu’il
ne prenne de l’élan. A la moindre tentative de l’animal, il faut essayer à l’aide de la corde de
le tirer vers soi et de lui faire plier l’encolure.
Il convient enfin d’attacher l’animal. L’attache peut être réalisée avec des chaînes, des
cordes ou un cornadis. L’animal peut être attrapé par les cornes à l’aide d’un licol. Cette
technique est à éviter dans la mesure du possible, cette opération étant très douloureuse
pour l’animal. L’attache à l’aide d’un licol est fortement recommandée.
Il existe bon nombre de licols qui permettent une bonne contention de la tête. Les règles à
respecter pour un bon licol sont :
Contenir l’animal sans lui occasionner de douleurs
Assurer le confort de l’animal et du manipulateur
Son retrait doit être facile et rapide après l’intervention.
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Parmi les nombreux types de licols, deux types sont à connaître. Le licol en huit : comme
son nom l’indique, ce licol forme un huit. La grande boucle passe autour de l’encolure, la
deuxième boucle, préparée à l’avance passant sous son mufle. Le point de jonction des
deux boucles est situé sur le côté de l’animal. A ce stade, veiller à ce que le licol ne
comprime pas la respiration du bovin, notamment sur les jeunes bovins qui ont tendance à
tirer sur le licol. Si sa réalisation est parfois longue, il est cependant très facile à retirer en
faisant glisser la corde sur le mufle tout en maintenant l’extrémité de la corde (figure 4).
Le deuxième licol à connaître, plus approprié aux situations d’urgence lorsque l’animal est
rétif se pose de la manière suivante. On débute en plaçant le mufle de l’animal dans la
boucle de la corde, puis l’extrémité libre de la corde est ensuite placée derrière les oreilles
de l’animal et passée dans la première boucle. Pour libérer l’animal, il suffit alors de retirer la
corde située derrière l’encolure et la boucle glisse sur le mufle (figure 5).
Quel que soit le licol choisi, la corde doit être attachée sur un point d’ancrage (anneau,
poteau, barre). Il convient d’éviter d’attacher la corde au râtelier (risque de chute du
matériel). Tout nœud d’attache doit se défaire rapidement et aisément.
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Il vaut mieux mettre quelques secondes de plus à le faire plutôt qu’à le défaire. Proscrire les
nœuds d’attache type « cheval » avec de nombreuses boucles. Le bovin en effet tire très
facilement sur la corde, compactant ainsi les nœuds et rendant impossible la libération
rapide du bovin en cas d’accident.
Deux types de nœud sont à connaître. Le premier est à employer avec les anneaux et
barres. Pour défaire ce nœud, il suffit de tirer sur l’extrémité de la corde (figure 6).
Le deuxième type de nœud très utile est le nœud de cabestan (figure 7).
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5. Prévention des risques
Les signes avant-coureurs d'une ruade sont souvent peu perceptibles. Les bovins peuvent
ruer latéralement en faisant un mouvement circulaire avec la patte arrière ou ruer vers l'avant
en ramenant une patte arrière à la hauteur des membres avant. Avant cette ruade, il y a un
transfert de poids sur le membre opposé. Cependant, cette séquence est souvent trop rapide
pour être perceptible, ce qui oblige à être toujours vigilant (encadré 2).
Pour éviter les ruades, la pose d’un huit au jarret peut être réalisée. Il faut savoir
cependant que ce type d'instruments occasionne chez l’animal des pertes d’équilibre.
Lorsqu'on est deux, se placer du même côté afin de mieux communiquer
Ne pas se placer derrière les membres postérieurs de l'animal.
Reconnaître les signes d'avertissement donnés par l'animal et y être attentif
Prévenir l'animal en lui parlant doucement et en établissant un contact avec la main à
l'endroit où l’on désire pratiquer une intervention
Encadré 2. Mesures de prévention des risques de ruade
Les écrasements des pieds sont les blessures les plus courantes lorsque l’on travaille avec
des bovins. De plus, les mâles sont fréquemment sujets à charger, le plus souvent au
moment où on les approche. Ainsi, le taureau demeure susceptible de charger et peut
facilement écraser une personne contre un mur. Les femelles quant à elles sont capables de
se montrer agressives envers ceux qui veulent examiner leur petit (encadré 3).
Les bovins possèdent un cou assez puissant pour s’en servir pour frapper avec force. Le
danger est encore plus grand quand l'animal a des cornes.
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5.1.4. Les morsures
Bien qu'on associe très souvent la morsure au chien, les bovins peuvent également mordre.
Le danger de morsure n'existe réellement que si l'on met la main au niveau des molaires lors
de l’examen de la cavité buccale (encadré 5).
Les bovins sont parfois atteints de maladies infectieuses ou parasitaires qui peuvent être
transmissibles à l’homme (fièvre Q, listériose, salmonellose, brucellose, teigne…) ou
porteurs asymptomatiques de dangers pour l’homme. Dénommées zoonoses en raison de
leur origine animale, ces maladies sont généralement acquises au contact d'un animal
porteur de l’agent infectieux, ou encore, au contact de sécrétions animales contaminées.
Elles sont enseignées par ailleurs dans le cadre de cette UV (enseignements sur les
dangers biologiques par contacts). Les voies de contamination majoritaires sont la peau
(particulièrement lors de lésions) et la voie respiratoire, la voie orale (mains sales mises à la
bouche). Les risques de transmission dépendent de plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, les
habitudes d'hygiène occupent une place importante. Il importe donc de toujours travailler
dans les meilleures conditions d’hygiène possibles et de respecter quelques bases
élémentaires. Le vétérinaire doit appliquer à lui-même ces mesures mais aussi veiller à
informer l’éleveur (et autres personnes en contact) des risques potentiels et des mesures
d’hygiène de base à respecter, qui sont rappelées dans l’encadré 6.
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Pour en savoir plus
Dudouet C. (1995). Manipuler et contenir les bovins. Eds France Agricole. 218 p.
Gestion du risque lié à la manipulation des animaux de ferme. (2000). Commission de santé et de la
sécurité du travail du Québec. 18 p. (bibliothèque MAE)
Jensen P. (2002). The ethology of domestic animals – an introductory text. Eds CABI Publishing. 218 p.
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