Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
Dans l’exercice de son métier, le conseiller agropastoral, entre autres identifie les
besoins d’apports techniques généraux ou spécifiques et apporte des conseils techniques en
productions végétales, animales ou halieutiques. Travaillant avec les exploitants
agropastoraux sur les végétaux et les animaux et le sol, il doit posséder des connaissances
scientifiques et techniques générales en biologie végétale et animale, en Agronomie et en
Zootechnie. Au cours de sa formation le conseiller agropastoral doit donc non seulement
acquérir ces connaissances, mais aussi il doit pouvoir les mettre en œuvre afin d’expliquer et
de justifier les techniques qu’il conseillera aux exploitants d’appliquer. Autrement dit, au
terme de sa formation il doit être capable de mobiliser les connaissances de base en
zootechnie dans une perspective de conseil aux producteurs.
Pour des facilités d’apprentissage, les thèmes et contenus de formation devant conférer
cette capacité aux apprenants ont été répartis en séquences de formation suivantes, en termes
d’objectifs :
1
3. Préciser l’importance des facteurs du milieu sur les productions animales
4. Choisir les reproducteurs
5. Estimer la production d’un troupeau après la sélection
6. Choisir les reproducteurs (suite)
7. Choisir un schéma de croisement
8. Choisir un mode de reproduction en élevage des reproducteurs
9. S’informer des résultats de la Recherche Zootechnique au Cameroun
2
1 - ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE ANIMALE
Un organisme animal est formé de cellules organisées en des ensembles ayant la même
structure et le même rôle ; ces ensembles sont appelés des tissus. On y distingue plusieurs
types, savoir :
Les épithéliums sont formés de cellules stratifiées (placées les unes à côté des autres) et se
reposant sur une membrane basale ou sur un tissu conjonctif. Ils ne sont pas parcourus par des
vaisseaux sanguins, qui se trouvent plutôt dans la membrane basale. On y note la présence de
quelques nerfs.
Ils protègent certains organes. On en rencontre au niveau des parois intestinales, des
vaisseaux, de l’utérus, de la bouche, de la vessie, etc.
Les glandes élaborent des secrétions. On peut citer les testicules, le pancréas, la thyroïde,
la mamelle, les glandes sudoripares, la glande uropygienne, les glandes sébacées, les glandes
salivaires, les glandes lacrymales, etc.
Cellules à forme irrégulière, non accolées les unes aux autres. Ces cellules sont, soit
fixes comme les fibrocytes, soit mobiles comme les cellules sanguines.
Une substance fondamentale qui peut être du collagène, de la mucine ou des sels de
calcium.
3
Il forme le derme au niveau de la peau, et l’enveloppe (chorion) de l’embryon des vertébrés
supérieurs
Il forme les tendons, les ligaments et les aponévroses (membranes entourant les muscles).
Le tissu adipeux est constitué de grosses cellules contenant chacune une grosse goutte
de lipides repoussant le noyau de la cellule à la périphérie ; le tissu adipeux joue le rôle de
réservoir de substances nutritive et de protection de certains organes du corps.
Il est formé de cellules arrondies avec des prolongements (les chondroblastes) logées
dans des cavités creusées dans une substance fondamentale solide (les chondroplastes). On en
trouve dans les os (cartilage hyalin des têtes des os) et au niveau des pièces de l’appareil
respiratoire.
Il est formé d’une substance fondamentale de nature protéique (l’osséine) et des sels
minéraux. On y distingue 3 types :
Le sang est constitué de deux parties qui sont le plasma et les éléments figurés.
Le plasma est un liquide jaunâtre pouvant se coaguler avec l’apparition d’un feutrage.
Les éléments figurés sont les globules blancs, les globules rouges et les plaquettes
sanguines. Ils forment environ le tiers du volume sanguin.
4
Le sérum est le plasma débarrassé du fibrinogène ; c’est le liquide qu’on recueille après la
coagulation du sang entier.
a. Les globules rouges ou hématies sont fabriqués dans la moelle osseuse rouge
contenue dans les os plats tels que les côtes, le sternum, etc. ils transportent les gaz de
respiration dans l’organisme animal.
b. Les plaquettes sanguines ou thrombocytes sont également fabriquées par la moelle
osseuse rouge. Elles participent à la formation et à la précipitation du caillot sanguin,
donc à la cicatrisation des blessures.
c. Les globules blancs ou leucocytes
Suivant la division du noyau ou non les globules blancs sont classés en :
Les différentes variétés de leucocytes sont dans des proportions presque constantes pour
chaque espèce animale ; ces différentes proportions constituent la formule leucocytaire.
Les neutrophiles sont des cellules à noyau découpé et au cytoplasme très peu coloré
par les colorants habituels. Ils sont formés dans la moelle osseuse. Ils interviennent dans la
défense de l’organisme en phagocytant les corps étrangers de petites dimensions dans
l’organisme animal; c’est pourquoi on les appelle les microphages. Morts, ils forment le pus.
Les basophiles sont des cellules rares, à noyau incisé et au cytoplasme ayant une forte
affinité pour les colorants basiques (bleus) comme la thionine. Ils sont aussi produits par la
moelle osseuse.
Les lymphocytes sont de petits leucocytes produits par les organes lymphopoiétiques
(follicules clos, rate, ganglions lymphatiques, etc.).Ils produisent des anticorps.
Les monocytes sont des cellules à noyau ovalaire ou réniforme, et au cytoplasme peu
coloré par les colorants habituels. Ils sont produits par le système réticulo-endothélial. Ils
phagocytent aussi bien les corps de petites tailles que les corps de grandes tailles étrangers
dans l’organisme. Ce sont les macrophages.
5
La lymphe est une partie du plasma qui a transsudé à travers les capillaires et va
baigner les cellules, leur apportant les nutriments. Au niveau de l’intestin grêle la lymphe se
charge des nutriments, de l’eau et des sels minéraux qui par la suite vont passer dans le sang.
Il forme les muscles à contraction lente et involontaire. On en trouve au niveau des viscères,
de l’appareil urogénital, de l’appareil respiratoire, etc.
Il forme les muscles squelettiques caractérisés par leurs contractions volontaires. La fibre
musculaire est plus longue et ses extrémités se terminent soit dans le muscle, soit se mettent
en rapport avec un tendon ; elle est entourée d’une membrane appelée sarcolemme. Elle
renferme :
Tous les segments sont situés au même niveau, ce qui confère au muscle un aspect
strié. Au cours de la contraction musculaire la longueur des bandes A est presque constante,
alors que celle des bandes I se raccourcisse. Les bandes I sont donc responsables de la
contraction musculaire.
Il est formé d’un vaste syncytium (masse de cytoplasme à plusieurs noyaux) résultant de
l’anastomose en réseau des fibres musculaires parallèles à l’axe de la cavité du cœur. Les
noyaux sont situés au centre et les myofibrilles vont d’une extrémité à l’autre du myocarde.
Dans les mailles du réseau on trouve du tissu conjonctif, des nerfs, des vaisseaux sanguins et
lymphatiques. Ces myofibrilles sont douées de contractions autonomes. Dans l’épaisseur du
myocarde on trouve un tissu spécial appelé tissu nodal qui assure l’excitation du cœur.
6
1.1.4 LES TISSUS NERVEUX
Ils sont formés de cellules et de fibres nerveuses et d’un tissu de remplissage appelé tissu
glial ou névroglie.
Elles se rencontrent dans la substance grise du système nerveux central et dans les
ganglions nerveux. Une cellule nerveuse comprend :
Les dendrites qui sont les prolongements ramifiés parfois multiples ; elles transportent
l’information centripète.
L’axone qui est un prolongement unique de diamètre presque constant se terminant au
niveau des synapses. Il transporte l’information centrifuge. (Les synapses sont des
points de contact entre 2 cellules nerveuses).
Le corps cellulaire dont la taille dépend du territoire qu’il innerve. Il est formé de :
1 noyau
1 chondriome
Des blocs de Nissl contenant l’ARN
Des neurofibrilles qui sont de petites fibres se prolongeant dans l’axone et les
dendrites.
Le corps cellulaire est un centre trophique, car les organes qu’il innerve dégénèrent
quand il est détruit.
La cellule nerveuse est très pauvre en chromatine : elle ne peut pas se diviser.
Les axones se fusionnent en dehors des centres nerveux pour former des nerfs. Les nerfs
peuvent être entourées de :
7
Une substance isolante ou gaine de myéline de nature phospholipidique
Une gaine de Schwann qui est un vaste syncytium cytoplasmique entourant la myéline
au départ du centre nerveux.
On distingue donc :
On en trouve dans :
Le nerf est nourri par la lymphe ; le nerf est la voie d’accès au cerveau.
Les différents tissus d’un organisme animal s’associent et forment alors des parties
bien circonscrites et remplissant une ou plusieurs fonctions physiologiques spécifiques ; ces
parties sont appelées organes.
Il est formé des organes passifs (os réunis par les articulations) et des organes actifs
(les muscles)
Les os longs
8
Coupe longitudinale d’un os long (voir photocopié)
La diaphyse ou corps de l’os est formée du tissu osseux haversien ; elle est creusée en
son centre d’un canal médullaire.
La métaphyse est la zone de cartilage de conjugaison qui assure la croissance de l’os
en longueur (jeune os). Dans les vieux os elle est réduite à la ligne de soudure
épiphyso-diaphysaire.
L épiphyse est l’extrémité osseuse ; elle est formée d’os spongieux.
Le périoste : c’est une membrane fibreuse recouvrant l’os sauf au niveau du cartilage
articulaire. Il donne le tissu osseux périostique qui est colonisé par les ostéoblastes
pour former du tissu osseux haversien. Il assure donc la croissance de l’os en
épaisseur.
Le cartilage articulaire ou d’encroutement : c’est un cartilage hyalin qui recouvre les
surfaces articulaires dont le glissement est facilité par la synovie.
LES OS COURTS
LES OS PLATS
Exemple : l’omoplate
1.2.1.2 L’OSSIFICATION
L’ossification primaire
Ossification secondaire
9
Le tissu périostique ou spongieux après leur ossification primaire s’organise en système
de Havers.
L’ostéoclasie : c’est la destruction d’un os par des cellules spéciales (ostéoclastes) qui
secrètent des substances dissolvant les sels de calcium
Ostéolyse : c’est la destruction pathologique des os par des humeurs ostéolytiques.
Chez l’adulte les 2 vitesses sont presque égales, alors que chez les vieux animaux les os
sont plus détruits que construits.
On comprend pourquoi une fracture mettrait nettement plus de temps à se cicatriser chez
un vieil animal que chez un jeune en pleine croissance.
Les os représentent 7 à 8,5% du poids vif d’un animal. L’ensemble des os d’un corps est
organisé en une charpente osseuse ou squelette.
1.2.1.4 Le squelette
a. La tête
On distingue 2 zones : le crâne et la face dont les nombreux os plats sont assemblés
par les sutures.
La face est formée d’un nombre variable d’os (voir schéma), elle abrite les organes de sens
(naseaux, oreilles, yeux). On y rattache (l’os hyoïde) servant de support à la langue et entre
les branches duquel se trouve le larynx.
Le sternum est une pièce cartilagineuse formée d’articles appelés sternèbres qui sont
des noyaux osseux.
Les côtes : leur nombre est variable, 13 paires chez les Bovins ; 13 – 15 chez le porc ;
7 – 10 chez la volaille ; 18 chez le cheval ; 13 chez les ovins.
On distingue : les côtes sternales qui s’articulent directement avec le sternum (vraies côtes)
10
Les côtes asternales qui sont prolongées par un cartilage costal ; l’ensemble de ce cartilage
forme hypocondre (fausses côtes)
b. La colonne vertébrale
Elle est formée de vertèbres groupées en 5 types, présentés dans le tableau suivant :
c. Les membres
On y distingue les membres antérieurs qui sont les équivalents des membres supérieurs de
l’homme et les membres postérieurs qui correspondent aux membres inférieurs de l’homme.
C’est la partie relativement fixe qui unit le membre au corps. Elle est formée d’un seul os,
l’omoplate ou scapulum. C’est un os plat, large, triangulaire. Sa face externe porte une crête
qui la sépare en 2 parties : fosses sous et sus-épineuse, sa face interne est appelée fosse sous-
scapulaire. L’omoplate s’articule avec l’humérus par une cavité peu profonde. Il est prolongé
à la partie supérieure par le cartilage de prolongement.
Chez certaines espèces comme l’homme l’omoplate est reliée au sternum par un os
appelé la clavicule ; chez le bovin il subsiste encore un rudiment de clavicule dans le muscle
mastéido-huméral. Chez les oiseaux les 2 clavicules se soudent pour former la fourchette.
Le bras
Il est formé par un seul os tordu autour de son grand axe, l’humérus.
L’avant-bras
11
Il est formé de 2 os soudés, le radius et le cubitus. Le cubitus est situé en arrière, il est très
atrophié sauf dans sa partie supérieure qui forme l’olécrane. Le radius s’articule à son
extrémité supérieure avec l’humérus, et son extrémité inférieure avec les os du carpe.
La main
Le carpe qui est formée par une double rangée d’os courts appelés carpes dont le
nombre varie de 7 à 8 os suivant les espèces.
Le métacarpe ou os canon est un os long qui s’articule supérieurement avec le carpe et
inférieurement avec la première phalange ; il est formé de 2 os soudés chez le bovin,
de 4 os chez le porcin.
Les doigts : ils diffèrent d’une espèce à l’autre. Chaque doigt est composé de trois
os (les phalanges) ; la 3e phalange est de forme variable : elle est étalée chez le
cheval, en griffe chez le chien et le chat.
Entre le métacarpe et les 1ères phalanges en arrière se trouvent de petits os appelés les
grands sésamoïdes, et entre les 2e et 3e phalanges se trouvent les petits sésamoïdes.
La ceinture pelvienne
C’est la partie relativement fixe qui unit le membre postérieur au corps. Elle comporte de
chaque côté une portion dorsale et antérieure (ou ilion) appuyée sur le sacrum, une portion
ventrale et antérieure appelée pubis et une portion ventrale et postérieure ou ischion. Ces 3
portions sont soudées et forment le coxal. Les coxaux se réunissent par la symphyse pelvienne
pour former la ceinture pelvienne. La symphyse est cartilagineuse chez les jeunes animaux.
Au point de soudure des 3 os coxaux vers l’extérieur se creuse la cavité destinée à recevoir la
tête du fémur.
La cuisse
Elle est formée d’un seul os, le fémur. La tête du fémur est bien distincte du reste de
l’os grâce au col du fémur. À l’extérieur on remarque les 2 points d’insertion (les trochanters)
des muscles qui font tourner la cuisse (propulseurs). À l’extrémité inférieure on trouve :
- Une cavité articulaire ou pivote l’os suivant un seul plan, c’est la trochlée.
- condyles répondant au tibia
La jambe
Le tibia qui s’articule avec le fémur à la partie supérieure et à la partie inférieure avec
le tarse
12
Le péroné est situé du côté externe au tibia, il est généralement atrophié. Il est à l’état
de vestige chez beaucoup d’espèces ; chez l’homme, le chien et le porc il est entier.
Le pied
Il est formé du tarse, métatarse et des doigts. Il est comparable dans sa constitution à la
main décrite plus haut.
Les os sont réunis par des éléments fibro-élastiques assurant une mobilité plus ou
moins grande à l’articulation ainsi formée. Suivant l’ampleur des mouvements on distingue :
les articulations mobiles ou diarthroses, les articulations fixes ou synarthroses et les
articulations semi-mobiles ou amphiarthroses.
Les diarthroses
- La mobilité
- La cavité articulaire
- La présence de la synovie
- Des surfaces articulaires lisses pourvues d’un cartilage d’encroutement :
13
Les synarthroses
Les amphiarthroses
On distingue les muscles lisses non soumis au contrôle de la volonté, et les muscles
striés ou muscles de la vie de l’animal.
Le tissu musculaire représente environ 40% du poids vif d’un animal et est la partie la
partie la plus vendue.
Le muscle strié est composé de : 75% d’eau, 20% de protides, 5% glucides, lipides et
matières minérales.
2 LA REPRODUCTION
Nom du mâle
Espèces Nom de la femelle Nom du petit Mise – bas
Reproducteur Castré
Bœuf Taureau Bœuf Vache Veau / velle Vêlage
14
Porc Verrat Truie Porcelet /cochonnet/goret Cochonnage
Chèvre Bouc Chèvre Cabri / chevreau Chevrotage
Mouton Bélier Brebis Agneau / agnelle Agnelage
Cheval Étalon Hongre Jument Poulain Poulinage
Lapin Lapin Lapine Lapereau Lapinage
Poule Coq Chapon Poule Poussin
Oie Jars Oie Oison Ponte
Dindon Dindon Dinde Dindonneau /éclosion
Canard Canard Cane Caneton
L’appareil reproducteur mâle est formé de l’appareil génital et des glandes annexes.
Il comporte :
Les deux glandes génitales ou testicules situées à l’intérieur des bourses dans la région
inguinale
Les voies génitales : épididymes, canaux déférents et canaux éjaculateurs.
L’urètre qui reçoit les secrétions des glandes annexes (vésicules séminales, prostates,
glandes de Cowper)
La verge formée de l’union de l’urètre et du corps caverneux. La partie libre de la
verge est logée dans un repli de la peau appelé fourreau.
Le testicule est une glande qui produit des spermatozoïdes et secrète des hormones
nécessaires de la reproduction.
15
Le testicule est logé dans un diverticule de la peau de la cavité abdominale qu’on appelle
gaine. Cette gaine est formée d’une partie rétrécie où se trouve le cordon testiculaire formé
des vaisseaux et nerfs et du canal déférent, et d’une partie dilatée logeant le testicule.
Après la mise-bas, ils semblent encore remonter le trajet inguinal pour redescendre
définitivement quelques mois après la parturition.
L’épididyme
C’est un tube pelotonné sur lui-même situé au bord extérieur du testicule. Il comporte une
queue renflée et une tête qui fait suite au canalicule séminifère. Il conduit les spermatozoïdes
vers les canaux déférents.
Ce sont de petits canaux à paroi épaisse. Ils remontent le trajet inguinal, pénètrent dans la
cavité abdominale et rejoignent le bord supérieur de la vessie où ils présentent un renflement,
le renflement pelvien. C’est à ce niveau que s’ouvrent les goulots des vésicules séminales.
L’ensemble de cette structure forme le canal éjaculateur qui s’ouvre dans l’urètre.
c) Le pénis ou la verge
C’est l’organe copulateur du mâle. Il est logé dans un repli de la peau de la paroi abdominale,
le fourreau. Il se prolonge en arrière dans la cavité générale par un « S » pénien qui permet
16
son allongement lors de l’accouplement. Il est terminé par un appendice vermiforme chez le
bélier et le bouc. Il est formé de :
L’urètre qui est un conduit commun aux urines et au sperme, allant du col de la vessie
à l’extrémité de la verge.
Le corps caverneux qui est une longue tige érectile qui s’étend de l’arcade ischiale à
la tête de la verge. Il est creusé à sa face inferieure d’une gouttière où se loge le canal de
l’urètre. Cette gouttière est fermée par un muscle (le muscle bulbo-caverneux).
Le corps caverneux comprend une membrane fibreuse émettant des diverticules qui se
ramifient et s’anastomosent pour former des aréoles en communication directe avec des
vaisseaux sanguins. C’est l’engorgement de ces aréoles par le sang qui provoque l’érection.
Plusieurs glandes situées à proximité l’une de l’autre dans la cavité abdominale, déversent
leurs secrétions dans le canal commun : les glandes séminales, les glandes de Cowper, la
prostate, etc. Toutes ces glandes jouent un rôle dans l’élaboration du sperme.
2 ovaires
2 pavillons (ou trompes de Fallope) suivis
2 oviductes
2 cornes utérines
L’utérus ou matrice
Le col de l’utérus
Le vagin
la vulve
17
a) Les ovaires ou glandes génitales femelles
Ils sont situés dans la cavité abdominale, en arrière des reins ; leurs formes et dimensions sont
variables selon les espèces. Ce sont des glandes qui produisent des ovules (cellules
reproductrices femelles) et sécrètent des hormones nécessaires de la reproduction.
Les follicules Degraaf disparaissent avec l’âge et la couche corticale de l’ovaire présente un
aspect fibreux. C’est la ménopause ou sénilité sexuelle qui est rarement atteinte chez les
animaux domestiques en raison de leur courte vie économique.
C’est un canal membraneux étendu horizontalement dans le bassin entre l’utérus et la vulve ;
la muqueuse est tapissée de plis longitudinaux qui assurent sa distension à la mise bas.
d) La vulve
18
C’est un conduit commun à l’appareil génital et urinaire ; il s’ouvre en dessous de l’anus par
une fente verticale présentant 2 lèvres et 2 commissures, l’inférieure logeant le clitoris qui est
un petit organe érectile, vestige du corps caverneux du mâle.
a) La mamelle
Elle est située dans la zone inguinale qui est la région du haut de la cuisse et bas du
ventre. Elle est divisée en quartiers indépendants séparés par le tissu conjonctif. Chaque
quartier renferme une glande en grappes (4 quartiers chez la vache, 2 chez les ovins et
caprins, 10 – 16 chez la truie). À chaque quartier correspond un trayon (mesurant 5 – 10 cm
de long et 2-3 cm de diamètre chez la vache)
Un lobule est formé d’une multitude de petites sphères sécrétrices de lait ou acini. Les acini
débouchent dans des canaux galactophores de diamètre de plus en plus grands qui aboutissent
au sinus galactophore qui fait suite au canal du trayon fermé à son extrémité par un sphincter.
La mamelle est abondamment irriguée par un système veineux et capillaire très développé.
Chaque acinus est parcouru par un capillaire et un vaisseau lymphatique. Les capillaires
sanguins proviennent de deux artères mammaires profondes qui après leur passage dans la
glande donnent naissance à un important réseau veineux. Les veines antérieures bien visibles
sous la peau pénètrent dans le corps par deux orifices situés de part et d’autre de la ligne
médiane du ventre ; ce sont les fontaines de lait. La grosseur de ces veines serait
proportionnelle au rendement laitier. Chaque quartier de la mamelle est irrigué
indépendamment des autres.
Dans l’intervalle entre deux traites (ou deux tétées) le lait fabriqué remplit les acini qui se
dilatent, puis s’écoule dans les canaux lactifères qui se dilatent à leur tour ; enfin il gagne le
sinus galactophore dilatable. La dilatation des canaux galactophores favorise la sécrétion du
lait qui est arrêtée quand la pression à l’intérieur de la mamelle devient trop forte. Une
mamelle qui n’est pas élastique arrête vite son activité, donc la production du lait.
La sécrétion continue du lait provoque dans la mamelle une pression dite « pression intra
mammaire » alors que le sphincter du trayon se contracte et évite l’écoulement du lait. Cette
pression interne est sous l’influence de l’ocytocine qui est une hormone également élaborée
par l’hypophyse au moment de la traite (ou tétée). La sécrétion de l’ocytocine est déclenchée
par tout le processus qui précède la traite (arrivée du trayeur, bruit de la vaisselle,
acheminement des animaux vers la salle de traite) et le massage de la mamelle. Cette hormone
en dilatant les canaux galactophores et en relâchant le sphincter du trayon facilite l’excrétion
du lait.
La compression exercée par l’augmentation du tonus des fibres musculaires de la mamelle fait
croitre la pression dans le sinus galactophore, ce qui entraine un relâchement du sphincter. Il
suffit donc d’une légère pression supplémentaire exercée par la main du trayeur ou d’une
dépression dans la bouche du petit ou dans le manchon de la machine à traire pour extraire le
lait.
20
L’ocytocine est détruite rapidement, son action dure 2 à 5mn ; il faut donc traire rapidement
l’animal pour obtenir une efficacité maximale de cette hormone.
La sécrétion lactée est donc déclenchée et maintenue après la mise – bas par un ensemble
d’hormones secrétées par l’hypophyse. Elle est stimulée par la tétée ou la traite et
l’environnement (calme, confiance, bons traitements, etc.), alors que la température plus
élevée, la peur, les mauvais traitements, etc. l’inhibent.
Élaboration du lait
La mamelle élabore le lait à partir des éléments prélevés dans le sang. De grandes quantités de
sang sont nécessaires pour fournir à la mamelle les constituants du lait (500l de sang pour
élaborer 1 l de lait chez la chèvre). C’est pourquoi la mamelle est très richement vascularisée
et le sang y circule lentement.
Les acini fabriquent les matières grasses à partir des acides gras (volatils en particulier)
provenant surtout le la fermentation microbienne des aliments grossiers et de l’amidon dans le
rumen.
Les acini fabriquent également les matières azotées (caséine, lactalbumine) à partir des acides
aminés issus de la digestion, et les matières glucidiques (lactose) à partir du glucose prélevé
dans le sang.
Les acini choisissent les sels minéraux du lait parmi les matières minérales du sang.
Enfin certaines substances sapides ou spécifiques traversent aisément les membranes des acini
et peuvent ainsi communiquer leur gout au lait.
21
Le tableau ci-dessous donne la composition du lait de quelques animaux d’élevage.
Quand il faut sauver des petits par l’allaitement artificiel le lait utilisé doit avoir une
composition aussi proche que possible de celle du lait maternel de l’espèce à laquelle ce lait
est destiné.
Il comprend :
Deux testicules logés dans la cavité abdominales au pôle antérieur des reins, de part et
d’autre de l’aorte ; ils sont gris brins au repos, blanchâtre et très volumineux au cours de la
reproduction. Une caractéristique essentielle de fonction de reproduction chez les oiseaux est
qu’il s’agit d’une activité cyclique caractérisée par une phase d’activité et une phase de repos.
Il a été démontré qu’un testicule en activité est nettement plus volumineux et plus lourd qu’un
testicule au repos.
Deux canaux déférents qui amènent les spermatozoïdes dans la partie supérieure du
cloaque.
Une papille au niveau du cloaque, pourvue d’une fente particulièrement développée
chez le canard, et qui représente l’organe copulateur : la papille spermatique.
Il se compose de :
Un ovaire. Seul l’ovaire gauche est développé et fonctionnel. Chez la poule adulte
l’ovaire droit est invisible; il est très rudimentaire et a d’ailleurs la valeur potentielle d’un
testicule. L’ovaire gauche a la forme d’une grappe constituée d’un grand nombre d’ovules et
est suspendue à un mince pédicule de la cavité abdominale. Ces ovules sont à différents stades
de maturation et sont contenus dans de fines membranes reliées entre elles.
Un oviducte : à l’unique ovaire fonctionnel (l’ovaire gauche) correspond un seul
oviducte fonctionnel, l’oviducte gauche. C’est un long tube sinueux comprenant deux
portions :
22
Une partie dilatée : le pavillon ou infundibulum, riche en fibres musculaires lisses ce
qui lui permet de se rapprocher de la grappe ovarienne pour recueillir le follicule mûr (vitellus
ou jaune).
Une partie glandulaire ou magnum : elle mesure environ 35 cm chez la poule. Elle est
riche en cellules secrétant de l’albumine. À ce niveau, le vitellus s’entoure de l’albumen
(blanc de l’œuf) qui se dépose en couches concentriques. À un moment la couche de
l’albumen en contact avec le vitellus tourne sur elle-même, ce qui provoque la torsion des
fibres protéiques aux deux pôles de l’œuf. Il en résulte la formation des « chalazes ». La durée
de transit de l’œuf y est d’environ 3 heures ;
L’isthme : il secrète la membrane coquillière. Celle-ci est formée de deux feuillets qui
se séparent au gros bout de l’œuf pour former la chambre à air. La durée de transit de l’œuf y
est d’environ 5 heures.
L’utérus ou glande coquillière : c’est le lieu où se forme la coquille. Celle-ci est
formée de deux couches internes faites de grains de calcite et d’une couche externe de nature
protéique. La coquille est percée de nombreux pores plus concentrés au niveau du gros bout
de l’œuf. La durée de transit de l’œuf y est d’environ 5 heures.
La formation d’un œuf dure environ 24 heures ; l’œuf est alors expulsé par le cloaque. Cette
expulsion ou oviposition est assurée par la contraction des muscles de l’abdomen coïncidant
avec la dilatation du vagin, tout ceci sous la dépendance des hormones et d’une luminosité
normale.
2.3.1 Gamétogenèse
a) Formation des spermatozoïdes ou spermatogénèse.
23
Les spermatides vont subir une série de transformations et de modifications biologiques pour
donner des spermatozoïdes.
Les spermatozoïdes sont produits par vagues successives à partir des spermatogonies de sorte
que biologiquement, tous les spermatozoïdes ont le même âge au moment où ils sont émis. Le
passage du stade spermatogonie au stade spermatozoïde varie selon les espèces et dure
environ deux mois. C’est pourquoi l’action de certains facteurs du milieu peut se manifester
avec du retard sur le sperme. Ce retard est d’environ deux mois chez le bélier et le bouc.
La tête est occupée par un noyau haploïde au-dessus duquel se trouve l’acrosome. La
partie tout à fait apicale est enveloppée d’une structure particulière appelée coiffe céphalique
Le col : c’est une bande cytoplasmique qui réunit la tête à la queue ou flagelle
La queue : c’est le flagelle qui assure le déplacement du spermatozoïde
Les follicules ovariens sont tous constitués à la naissance ; un certain nombre d’entre eux
évolueront au cours du cycle œstral, à partir de la puberté.
L’élément de base est une ovogonie qui est une cellule dérivant de l’épithélium germinatif.
L’ovogonie se transforme en ovocyte de premier ordre (ovocyte I). L’ovocyte I augmente de
volume à mesure qu’évolue le follicule cavitaire et dans le follicule de Degraaf il représente
une grande cellule à gros noyau et à cytoplasme riche en matière de réserve.
L’ovocyte I subit une méiose peu avant l’ovulation et donne un ovocyte II et une petite cellule
polaire qui va disparaitre.
24
Morphologie d’un ovule normal
Les organes sexuels entièrement formés avant la naissance n’entrent en fonction qu’à la
puberté, moment au cours duquel l’animal acquiert l’aptitude à se reproduire.
Dans nos élevages traditionnels l’âge des animaux n’est toujours connu, les éleveurs
n’enregistrant pas souvent les informations sur leurs animaux. Dans ce cas on se souvient
qu’un animal peut aussi être mis en reproduction quand il pèse les deux tiers de son poids
adulte.
Chez les races précoces on conseille de laisser passer les premières (ou les deux premières)
chaleurs chez les femelles avant leur mise en reproduction, pour que leur organisme puisse
supporter sans dommage les gestations.
25
C’est l’ensemble des modifications structurales de l’appareil génital qui se produisent toujours
dans le même ordre, à des intervalles réguliers, suivant un rythme particulier à chaque espèce,
durant toute la vie génitale du sujet.
Le cycle permanent :
Les cycles se succèdent sans arrêt toute l’année : cas de la vache et de la truie ;
Le cycle saisonnier :
L’activité sexuelle ne se manifeste qu’à certaines époques de l’année. S’il y a un seul cycle
dans l’année, on parle des espèces mono-œstriennes (cas de la chienne). S’il y a plusieurs
cycles successifs, on dit que ces espèces sont poly-œstriennes (jument, brebis et chèvre)
NB : Beaucoup de chèvres, brebis et juments d’Afrique ont un cycle sexuel continu. Cycle
sexuel continue chez le mâle.
Le cycle œstral des mammifères est sous la dépendance des hormones hypophysaires qui
agissent sur les ovaires et des hormones ovariennes qui agissent sur l'hypophyse. L’activité
de ces hormones se traduit par des modifications structurales des différentes portions de
l’appareil génital femelle.
Sous l’action de l’hormone de maturation du follicule (F.S.H.) sécrétée par l’hypophyse les
follicules ovariens se mettent à se développer à la surface des ovaires. Ces follicules passent
successivement par les stades follicules primaires et follicules secondaires ou cavitaires. Les
follicules cavitaires murs se présentent sous forme de bosselures de consistance liquidienne à
la surface des ovaires (follicules de De Graaf). C’est la phase de pro-œstrus.
En même temps l’ovaire sécrète la folliculine ou œstradiol qui, répandue dans l’organisme
animal provoque l’apparition des chaleurs ou œstrus qui se traduisent par un comportement
inhabituel de la femelle (signes de chaleur).
26
La pression du liquide folliculaire dans le follicule de De Graaf est telle qu’à un moment le
follicule se rompt. Le liquide s’épanche en entrainant avec lui l’ovocyte II. C’est l’ovulation
ou ponte ovulaire, qui est réglée par les hormones gonadotrophines hypophysaires (F.S.H. et
L.H.) et les hormones ovariennes (œstrogène et folliculine).
Après la ponte ovulaire, le follicule de De Graaf se referme sur un caillot de sang et certaines
cellules spéciales de l’ovaire qui vont grossir et commencer à sécréter une hormone appelée
progestérone. Le follicule rompu et ainsi transformé est appelé corps jaune, à cause des
pigments jaunes (la lutéine) qui imprègnent ses cellules.
S’il y a eu fécondation le corps jaune va persister pendant une bonne partie de la gestation ; il
va alors augmenter de volume et produire plus abondamment la progestérone qui va bloquer
le cycle œstral.
- Au niveau du vagin
Le schéma ci-dessous résume l’activité hormonale au cours du cycle sexuel chez la femelle
Les spermatozoïdes sont fabriqués dans les tubes séminifères des testicules par vagues
successives et en très grand nombre (400 millions par ml de sperme chez le verrat ; 4,5
milliards chez le bélier, 3,3 milliards chez le bouc).
Les cellules de Leydig qui se trouvent dans le tissu conjonctif occupant les espaces entre les
tubes séminifères sécrètent plusieurs hormones sexuelles mâles ou testostérones qui
conditionnent l’apparition des caractères sexuels secondaires et l’ardeur sexuelle des mâles.
La quantité de sperme produit est proportionnelle au poids du testicule ; lors du choix d’un
reproducteur l’éleveur retiendra celui dont les testicules sont plus développés.
27
Dès qu’elle a commencé, la production des spermatozoïdes est continue jusqu’à la
mort de l’animal. La qualité et la quantité de sperme produit varient selon l’âge de l’animal et
certains facteurs du milieu :
Les jeunes reproducteurs sont moins féconds que les adultes, mais le pouvoir fécondant baisse
avec l’âge du mâle. L’éleveur doit diminuer le nombre de femelles par jeune mâle pour les
croisements, et par ailleurs les mâles plus âgés seront éliminés de la reproduction.
Les caractéristiques de la semence du mâle varient selon les races, mais surtout selon les
individus.
Plus le nombre de saillies journalières par mâle est élevé, plus la concentration en
spermatozoïdes de son sperme est faible. En monte naturelle un mâle adulte bien entretenu
peut féconder un maximum de 2 femelles par jour, et il importe de séparer les 2 saillies de
quelques heures et de ménager des jours de repos du mâle dans la semaine.
La durée de fabrication des spermatozoïdes est d’environ deux mois : lorsqu’en facteur
perturbateur ci-dessus a réellement agi, son action sur la qualité du sperme se manifeste
environ 2 mois plus tard. L’éleveur doit donc préparer les mâles aux accouplements 2 mois
plutôt.
28
2.4.4 L’accouplement et la fécondation
Les animaux sont naturellement portés à se rapprocher au moment des chaleurs. Dans les
élevages modernes les femelles sont élevées séparément des mâles, et il revient à l’éleveur
d’identifier du troupeau les femelles qui sont en chaleurs. Celui-ci peut s’appuyer sur les
signes suivants :
29
Lapine Ovulation provoquée par l’accouplement 16 Cycle bloqué
c) La fécondation
La fécondation est réalisée par la pénétration du spermatozoïde dans l’ovule mûr, au tiers
supérieur de l’oviducte. Elle est suivie par la fusion des deux noyaux haploïdes pour donner
un noyau diploïde. Elle est réalisée dans la partie supérieure de l’oviducte. L’œuf fécondé va
descendre dans l’utérus en 3-4 jours dans la plupart d’espèces. Une fois dans l’utérus l’œuf,
avant de se nider traverse une période de vie libre durant laquelle il peut se déplacer dans la
matrice. La nidation définitive a lieu entre le 17e et le 18e jour, chez le mouton et le porc, et
entre le 30e et le 40e jour chez les bovins.
2.4.5 La gestation
Le fœtus se développe dans l’une des deux cornes de l’utérus en cas d’une gestation simple ;
s’il y a plusieurs fœtus, ils sont répartis en nombre égal dans les deux cornes. Au fur et à
mesure de la croissance du fœtus, l’utérus avance dans la cavité abdominale où les cornes
s’étalent sur les parois, ce qui comprime les autres organes de la cavité abdominale, il s’ensuit
des troubles digestifs, respiratoires surtout dans la deuxième moitié de la gestation.
a) Le placenta
C’est un organe transitoire qui préside à la nutrition du fœtus au cours de sa vie intra-utérine.
Il est expulsé en masse après la mise-bas, en même temps que les enveloppes fœtales. Le
fœtus est entouré de plusieurs enveloppes.
30
- l’endothélium capillaire chorial = a
- tissu conjonctif chorial = b
- épithélium chorial = c
- lumière utérine = d
- épithélium utérin = e
- tissu conjonctif utérin = f
- endothélium capillaire maternel = g
a) le placenta à 7 couches (épithélio-chorial) se trouve chez la vache, jument, chèvre.
b) Chez la truie, il a 5 couches (sans d et e) : syndesmo-chorial
c) Chez les carnivores : il a 4 couches (endothélio-chorial) : (a, b, c, g)
d) Chez les rongeurs, singes et femme, il est à trois couches : placenta hémo-chorial (3
couches) = (a, b, c) le sang maternel est immédiatement au contact de l’épithélium chorial.
NB : Moins le nombre de couches histologiques placentaires est important, plus l’écoulement
sanguin après l’expulsion du placenta est abondant; et plus facilement les anticorps
maternels passent au fœtus. Dans les espèces à placentation de type épithélio et syndesmo-
chorial, ces anticorps sont plutôt contenus dans le lait de premiers jours : le colostrum.
b) Le cordon ombilical
C’est une sorte de tige gélatineuse arrondie, blanchâtre, luisante, de longueur variable. Il est
formé d’une gaine (ou paroi) constituée par les cellules de l’amnios. Cette gaine se confond
du côté fœtal avec la peau de l’abdomen et du coté placentaire avec l’amnios. La gaine
contient :
Des veines qui amènent la nourriture et l’oxygène prélevés et transformés par le placenta dans
le sang maternel.
Les artères qui ramènent les déchets (l’urée, le gaz carbonique) au placenta, lequel les
déversent dans la circulation générale maternelle.
Le premier rôle du placenta est celui d’une usine nutritive. Les glucides, lipides et les
protides passent facilement à travers le placenta, idem pour l’eau et la plupart des sels
minéraux. Les autres nutriments sont d’abord transformés avant d’être assimilés par le
placenta. Il met en réserve l’excès de nutriments.
Deuxièmement, le placenta est un organe respiratoire ; le sang veineux circule dans
l’artère ombilicale et le sang artériel dans les veines ombilicales. Le sang fœtal se met au
contact du sang maternel et les échanges respiratoires ont lieu.
Le placenta joue un rôle protecteur en barrant la route à certains microbes et en
facilitant le passage des anticorps et de nombreux médicaments.
Le placenta joue aussi le rôle d’épuration : il déverse les déchets du métabolisme fœtal
dans le sang maternel d’où ils seront éliminés par le rein.
31
Le placenta a enfin un rôle endocrine : il fabrique la gonadotrophine qui stimule la
synthèse de la progestérone dans le corps jaune et l’hormone galactogène qui stimule la
sécrétion du lait.
Durée moyenne de
Espèces
couvaison
Poule 21 jours
Cane commune 28 jours
Cane de Barbarie 35 jours
Pigeon 18 jours
Autruche 40 jours
Dinde 28 jours
d) Le diagnostic de gestation
Le palper abdominal complété par l’auscultation est aussi réalisé à partir de la moitié de la
gestation
32
lactation dans des troupeaux laitiers. Cette méthode suppose que la date de saillie est connue,
et exige la manipulation des animaux, ce qui peut provoquer l’expulsion de l’embryon.
e) Les avortements
Après la fécondation l’œuf fécondé traverse une période de vie libre au cours de laquelle il se
déplace librement dans la matrice. Pendant ce temps un moindre incident peut provoquer son
expulsion ; on parle alors de la mortalité embryonnaire. Celle-ci passe très souvent inaperçu
de l’éleveur et explique les nombreux retours en chaleur, la faible fécondité de certains
troupeaux. Les causes de cet avortement précoce sont multiples : le changement brutal des
rations alimentaires, manipulations brutales des animaux, efforts physiques trop intenses,
vaccinations ou drogages inhabituels, chaleur excessive ou froid intense, etc.
Pendant la nidation l’éleveur doit alors fournir à ses femelles une ambiance calme et
reposante et une alimentation sans à-coups.
Quand l’embryon est bien accroché à la paroi utérine la gestation est dite définitive. Si la
gestation est interrompue pendant cette phase on parle de l’avortement ou de la naissance
prématurée si le petit nait viable (quand ses organes vitaux sont formés). Les avortements sont
provoqués par des causes diverses : choc sur le ventre, compression des flancs, boisson
glacée, maladie abortive (vibriose, brucellose, trichomonose), aliment avarié ou souillé ou
sévèrement carencé, intoxication, etc.
Les études ont montré que les fœtus se développent plus intensément pendant le dernier tiers
de la gestation, et par conséquent les besoins nutritionnels journaliers de la femelle sont plus
élevés ; or pendant cette période l’appétit de l’animal est faible, du fait de la compression des
viscères abdominaux par les fœtus et les enveloppes fœtales. Pendant cette phase d’élevage
l’éleveur doit distribuer une ration plus concentrée et plus appétissante, riche en calcium et
phosphore. Il doit par ailleurs éviter la bousculade des femelles, une alimentation carencée et
lutter plus activement contre les causes de maladies.
2.4.6 La parturition
33
colostrum. Si l’enflure des mamelles est très importante il vaut mieux appliquer une pommade
anti-inflammatoire.
Tuméfaction de la vulve et écoulement d’un liquide muqueux blanc jaunâtre : le
bouchon cervical fermant le col de l’utérus au cours de la gestation.
Relâchement des ligaments ischiatiques, le sacrum tend à s’affaisser et la queue à se
relever, on dit que la femelle se casse.
Préparation du nid pour le petit bétail, s’il y a de la litière.
Une certaine fébrilité et la future mère parait inquiète.
Le cordon ombilical se rompt chez le veau, chez le poulain quand la jument se lève, chez les
autres espèces, il est coupé par les dents de la mère.
34
Dans les jours qui suivent la mise bas, on peut noter des sécrétions indolores de couleur
brunâtre ou jaunâtre formées d’un mélange de débris épithéliaux et d’exsudat : ce sont les
lochies.
L’utérus va régresser en 1 à 6 semaines, mais cette involution n’est jamais complète, l’utérus
restant plus gros, le col plus large, le vagin et la vulve plus dilatable. Une nouvelle gestation
ne sera possible que si l’utérus est revenu normal.
Entrainement du mâle.
Il vise à créer chez le mâle un réflexe conditionné. Pour cela on l’amène chaque jour et à la
même heure au lieu retenu pour la récolte, et on lui présente une femelle en œstrus net. Par la
suite on lui présente des femelles non en chaleur et même des mannequins. Pour ne pas
perturber l’animal on ne modifie pas le décor du lieu et on garde le même personnel.
En récolte manuelle chez le gros bétail, on tient le vagin artificiel dans la main gauche, et
pendant le saut du mâle on dévie délicatement son pénis de la main droite en le dirigeant dans
le vagin tout en bousculant le mâle de l’épaule droite. Chez le petit bétail le vagin artificiel est
plutôt monté sur un mannequin, et l’accouplement a lieu « normalement ».
Aussitôt après la récolte le sperme est examiné d’abord à l’œil nu : on évalue la couleur, le
volume, l’odeur, la consistance et les indices de maladie (présence des grumeaux). Puis au
microscope on apprécie la motilité des spermatozoïdes et leur concentration, la proportion des
35
spermatozoïdes anormaux, la présence ou l’absence des microbes et cellules indiquant une
pathologie du mâle. Seuls sont retenus les éjaculats dont la motilité est égale au moins à 4,5/5.
a. La dilution.
Le diluant utilisé est à base du jaune d’œuf ou de lait de vache écrémé ou encore d’autres
substances dans lesquels on ajoute du glycérol, des sulfamides et des antibiotiques. La
quantité du diluant à utiliser dépend de la concentration en spermatozoïdes recherchée et du
volume de sperme pur initial. Outre son rôle d’augmenter le volume du sperme pour son
fractionnement, le diluant agit comme conservateur et aliment des spermatozoïdes durant le
stockage. Après la dilution la semence est refroidie progressivement et conservée à 4 à 15°C ;
cette semence ainsi traitée garde son pouvoir fécondant pendant 10 à 12 heures. Elle doit donc
être utilisée le même jour.
b. Le conditionnement.
La semence est alors conditionnée soit en tubes de verre soit en paillettes de 0,25 ou 0,50ml ;
cette dernière présentation est préférable parce qu’elle est plus commode à la manipulation.
Une paillette est un petit cylindre en plastique de 3 à 4 mm de diamètre et de 12 à 15 cm de
long, munie à une extrémité d’un tampon de coton qui fait office de piston et sert à expulser la
semence au moment de l’insémination.
c. La conservation
2.4.8.3 L’insémination.
36
bélier) est déposée en une seule fois ; s’il y a 2 interventions la dose est réduite de moitié à
chacune d’elles, soit 250 millions de spermatozoïdes chez la brebis et la chèvre.
Le manque de spécialistes.
La semence fraîche a une durée de conservation limitée (environ 12 heures).
La congélation (- 196°C, en présence de l’azote liquide) pour une conservation de
longue durée exige un appareillage coûteux.
Les méthodes reposent sur l’étude des relations hormonales pendant le cycle sexuel. La
progestérone produite par le corps jaune après la fécondation empêche la reprise de l’activité
sexuelle, elle bloque les chaleurs et l’ovulation. On peut donc bloquer les chaleurs ou
l’ovulation chez une femelle en lui injectant de la progestérone ou une hormone de synthèse
ayant les mêmes effets.
37
Dans la méthode dite « des éponges vaginales » on imprègne des éponges en
polyuréthane de progestatif comme l’acétate de fluorogestérone (F.G.A.) et on les dépose
dans le vagin. Cette hormone diffuse à travers les parois du vagin et bloque les cycles
sexuels. Le retrait des éponges déclenche l’ovulation. Pour améliorer cette ovulation on
injecte par voie intramusculaire au moment du retrait des éponges une autre hormone
naturelle, la gonadotrophine appelée P.M.S.G. extraite du sérum de jument gravide.
Dans la pratique on pose l’éponge à l’aide d’un introducteur ; une ficelle reliée à
l’éponge pend le long de la vulve et permet le retrait de cette éponge par traction sur cette
ficelle. Deux jours avant ou le jour même de retrait de l’éponge on injecte l’hormone
P.M.S.G. Les chaleurs surviennent dans les 24 à 72 heures qui suivent le retrait de l’éponge.
Une autre méthode pour provoquer artificiellement les chaleurs consiste à injecter
pendant toute la phase lutéale du cycle ovarien un progestatif chaque jour, et le P.M.S.G. le
dernier jour du traitement.
Le groupage des chaleurs pour un jour de saillie n’entraine pas automatiquement les
mises - bas synchronisées, plutôt il aboutit à des mises – bas étalées sur environ deux
semaines. Il est possible de réduire ce délai en administrant des corticoïdes de synthèse aux
fœtus. Dès la première mise – bas constatée dans le troupeau on injecte alors à toutes les
femelles dont les chaleurs ont été groupées une dose de corticoïdes de synthèse, ce qui
déclenche la mise bas dans les 48 heures qui suivent le traitement.
38
2.5 La conduite de la reproduction (les interventions de l’éleveur dans la
reproduction animale)
La reproduction est l’action par laquelle les êtres vivants donnent naissance à leurs
descendants. Elle est chez les animaux de races laitières le point de départ de la sécrétion
lactée. Pour bien conduire la reproduction il y a des paramètres que l’éleveur doit respecter et
des actions qu’il doit entreprendre.
Comme il a été dit plus haut l’âge à la mise en reproduction dépend de l’espèce et de la race.
Ainsi les truies de grandes races sont saillies à 7 – 8 mois d’âge, pour avoir la première mise
bas à environ un an.
Les vaches de grandes races et leurs métisses près de sang ont leur premier vêlage entre 2 et 3
ans.
Les chèvres et les brebis sont croisées pour la première fois à l’âge de 7 mois.
En général les races légères sont plus précoces que les races lourdes.
En élevage hors-sol les femelles peuvent être fécondées à n’importe quel moment de l’année,
les aliments étant disponibles pendant toute l’année. Mais l’éleveur peut cibler un moment
particulier de l’année où la demande en animaux à engraisser par exemple est plus forte. En
élevage traditionnel des herbivores il est bon de planifier les accouplements en sorte que les
mises – bas aient lieu au début de la saison des pluies. Les saillies auront donc lieu de juillet à
août, donc les vêlages d’avril à mai en élevage des bovins. Chez les petits ruminants il y a 2
périodes d’activité sexuelle : la première va de mai à juillet et les mises – bas interviennent
d’octobre à décembre ; la deuxième période va de janvier à février, et les naissances ont lieu
de mai à juin. L’organisation des saillies devra tenir compte de la rareté des fourrages naturels
de janvier à mars.
La durée qui sépare 2 mises – bas dans un élevage dépend surtout de l’éleveur dans la mesure
où c’est lui qui – en fonction du niveau de sa technicité – fixe l’âge au sevrage dans son
troupeau. En élevage des bovins on recherche un intervalle vêlage – vêlage aussi proche que
possible d’un an. En élevage des porcs on recherche un cycle de reproduction d’environ 155
jours chez les truies. Chez la lapine on peut normalement avoir 4 à 5 portées par femelle et par
an. Chez les ovins et les caprins théoriquement il est possible d’avoir 2 mises – bas par an,
mais en pratique on a trois mises – bas tous les 2 ans, soit un intervalle agnelage – agnelage
d’environ 8 mois.
39
L’éleveur a le choix entre la saillie naturelle ou l’insémination artificielle.
La saillie naturelle est la technique la plus simple, et deux variantes sont possibles :
- La monte libre où les mâles vivent en permanence avec les femelles sans aucun
contrôle ; on y note une bonne fertilité et fécondité, seulement comme les petits sont de père
inconnu le choix des futurs reproducteurs ne peut se faire que sur la base des performances
des mères.
- La monte par lot : les femelles sont groupées par lot auquel on affecte un même mâle
pendant toute la durée de la période d’activité sexuelle, en tenant compte du ratio
mâle/femelle. Comme la paternité des produits est connue, la sélection est plus efficace ; mais
le manque de compétition entre les mâles peut faire baisser la fécondité.
Il convient de se rappeler que l’entretien des mâles coute cher, et très souvent on ignore les
potentiels génétiques réels des géniteurs utilisés.
Par contre les reproducteurs des centres d’insémination artificielle sont rigoureusement
sélectionnés à partir des performances réelles d’un très grand nombre de leurs ascendances et
descendances ; seulement dans notre pays cette technique de fécondation n’est pas encore
bien répandue. Par ailleurs certaines femelles répondent mieux à l’accouplement qu’à
l’insémination artificielle.
Le cycle sexuel des mammifères disparait après la mise – bas durant une période plus ou
moins longue selon les conditions d’alimentation. L’éleveur peut attendre patiemment le
retour naturel en chaleur de ses femelles, ce qui durer plusieurs mois ; or un intervalle mise
bas – saillie trop long conduit aux chaleurs fugaces, très difficiles à déceler par l’éleveur.
Dans ce cas il aura absolument besoin d’un animal détecteur des chaleurs dans son troupeau,
s’il ne peut utiliser des méthodes de détection des chaleurs plus élaborées. Il peut provoquer
l’activité ovarienne par la pose d’un implant de progestérone à l’oreille de la femelle, par
exemple, suivie de l’injection du P.M.S.G. Seulement cette technique n’est pas encore bien
entrée dans la pratique.
Quelle que soit l’espèce on pense que les animaux de nos races locales ne sont pas
économiquement intéressants ; il est vrai que les performances zootechniques des races
locales sont dérisoires si on les compare à celles des zones tempérées. Cependant les races
locales ont l’avantage d’être adaptées à leurs milieux de vie. Il serait donc judicieux de
commencer l’élevage des reproducteurs par les races locales, ne serait-ce que pour se faire la
main, avant de passer aux races exotiques plus exigeantes.
Les futurs reproducteurs sont jugés d’après leurs performances propres ou celles de
leurs parents. Sur le plan individuel le jeune reproducteur ne doit présenter aucun défaut tel le
40
manque d’aplomb, la boiterie, la difficulté de déglutition, une faible vitesse de croissance, des
trayons mal implantés, une cicatrice à l’appareil génital externe, la hernie, etc. Les parents du
futur reproducteur doivent être de bons reproducteurs : portées nombreuses et régulières, mise
bas facile, bonnes qualités maternelles, bonne viabilité, docilité, bonnes qualités de
production, etc.
On peut exploiter dans son élevage une seule race animale, et les croisements se font à
l’intérieur de la race. On produit ainsi des individus homozygotes qui pourront
malheureusement afficher les tares de la race. En entretenant dans son exploitation deux races
pures différentes dont une race des pères et une race des mères on évite la consanguinité et on
bénéficie de la vigueur hybride. En général les mâles sont d’une race améliorée et les femelles
de race locale ou rustique. Les croisements plus complexes faisant intervenir trois races
parentales ou même plus sont réservés aux éleveurs chevronnés.
2.5.8 La gestation
La femelle saillie est reconduite dans sa loge ; il n’est pas nécessaire de la laisser encore
auprès du mâle, pour éviter la fatigue. Les femelles gestantes peuvent être aussi logées en
groupe ; on éliminera du lot toutes celles qui sont méchantes ou irascibles.
La durée de la gestation varie selon les espèces et les individus. (Voir tableau page 17). Les
femelles portant plusieurs petits ont une gestation plus courte que celles qui n’en porte qu’un
seul.
Pendant les 2 premiers tiers de la gestation la ration de la femelle est pratiquement la même
que celle de la même femelle vide. En fin de gestation l’utérus comprime les autres viscères,
il s’ensuit une baisse de l’appétit de l’animal, alors que ses besoins de gestation ont accru.
L’alimentation d’une femelle gestante doit donc concilier les besoins accrus et la diminution
de l’appétit de la dernière phase de gestation.
La durée moyenne de la parturition varie selon les espèces et même les individus : elle est de
30 mn avec des extrêmes de 2 à 3 heures chez la vache, 10 à 45 mn (suivant le nombre de
petits) chez la brebis et la chèvre, 2 à 8 heures avec un petit expulsé toutes les 10 à 30 mn
chez la truie et les carnivores.
Deux semaines avant la date de la mise-bas l’éleveur transfert la future mère dans local de
maternité garni d’une litière propre et sèche, et à l’abri des courants d’air. Le jour même de la
mise-bas il doit assister la parturiente pour s’assurer que tout se déroule normalement; il est
préférable qu’il n’intervienne que si son intervention est indispensable :
Quand la mise – bas se déroule normalement l’éleveur se bornera à enlever les délivres de la
loge d’accouchement et veiller à ce que les petits prennent le colostrum le plus rapidement
possible. Il pourra aussi nettoyer éventuellement le train postérieur de la femelle après la
41
parturition et ranimer les petits nés dans de mauvaises conditions (détresse). S’il est bien
expérimenté il peut aider la parturiente en tirant modérément sur les pattes et la tête du petit
quand la mère fait des efforts d’expulsion, et en relâchant entre 2 contractions utérines,
pourvu que le petit soit en bonne présentation. Il n’est pas nécessaire de crever la 2e poche des
eaux, sauf si celle-ci éternise.
Quand la mise bas se prolonge et que les efforts d’expulsion sont sans résultat on peut
alors penser à une mauvaise présentation du fœtus. L’éleveur doit alors explorer la mère pour
se rendre compte du type de présentation et intervenir en conséquence. L’intervention consiste
généralement à repousser le fœtus et à le rétablir dans la bonne position ; elle peut parfois
nécessiter 2 personnes. Avant toute intervention l’éleveur doit prendre les précautions
suivantes :
Se couper les ongles assez courts pour ne pas blesser les voies génitales ou le fœtus.
Se laver soigneusement les mains avec de l’eau et du savon.
Enduire les mains d’une huile neutre comme la vaseline ou porter des gants
chirurgicaux longs et stériles.
Ne pas agir précipitamment et toujours déterminer le type de présentation du fœtus.
Se rappeler toujours que l’utérus est un organe fragile qui se déchire facilement.
Après la mise – bas le petit doit être séché. Généralement sa mère le fait
spontanément en le léchant. Si ce réflexe manque l’éleveur peut le faire lui-même en le
frictionnant avec un linge propre et sec, soit l’enduire d’une poignée de sel de cuisine pour
inciter sa mère à le faire. Ensuite l’éleveur surveille l’expulsion des enveloppes fœtales, et
quand elle est faite il s’assure de leur intégralité : elles doivent alors former une poche
complète. Si la délivrance n’a pas encore eu lieu au bout de 6 heures, il faut appeler le
vétérinaire ; celui-ci pourra soit arracher le placenta, soit administrer une hormone (ocytocine
ou œstrogène) qui déclenchera la délivrance. En attendant le vétérinaire il faut prévenir une
éventuelle infection en pratiquant un lavement avec un antiseptique.
Si la femelle ne se relève pas aussitôt après la mise – bas, il faut penser à une paralysie due à
des manœuvres brutales ou à la grosseur excessive du fœtus ; administrer alors une solution
de vitamines additionnée de calcium et phosphore.
Si la femelle s’est relevée et si, dans les heures qui suivent elle est paralysée et sa température
est basse, sa mamelle est enflée, douloureuse et chaude, il faut penser à la fièvre vitulaire ou
hypocalcémie du lait ; il faut intervenir rapidement en injectant à la malade du calcium
(gluconate de chaux) et de la vitamine D.
42
La gestion rationnelle d’un élevage naisseur quelle que soit son importance exige
l’identification des animaux, l’enregistrement et l’analyse de leurs performances afin de
prendre les décisions qui s’imposent. Dans ce chapitre nous nous limiterons aux principes
généraux de gestion technique et économique d’une exploitation pastorale.
On utilise 2 pinces distinctes dont l’une pour faire les trous, et l’autre pour faire des encoches.
La valeur d’un trou ou d’une encoche dépend de sa position aux oreilles et de l’oreille
concernée. Ce procédé détériore l’aspect général de l’animal et sa lecture demande une
certaine initiation ; de plus le numéro peut disparaître en cas de lésion de l’oreille. Il permet
de marquer un maximum de 1599 animaux.
Le code de base de ce procédé est résumé par la figure ci-dessous : (voir photocopié)
Il en existe plusieurs modèles qui sont fixés aux oreilles par des pinces spéciales. Pour que la
lecture soit aisée il faut que la couleur du numéro contraste nettement avec celle du fond de la
marque. Leur principal défaut est qu’elles sont souvent arrachées au cours des bagarres.
c) Le tatouage
Le tatouage consiste à imprimer le numéro de l’animal sur son corps, généralement à l’oreille.
On procède comme suit :
Remarque :
43
b) Le numérotage se fait suivant l’ordre de naissance des petits : leur numéro peut être
provisoirement peint sur leur corps.
Numéro
Sexe
Date de naissance
Numéro du père
Numéro de la mère
Poids à la naissance
Poids au sevrage
Conformation
Dates des saillies
Nombre de portées
Nombre de petits mort-nés, anormaux
Dates de vaccination, vermification, etc.
Les informations doivent être enregistrées au fur et à mesure qu’on les observe.
Les femelles sont contrôlées sur leur productivité numérique, habituellement le nombre de
petits sevrés par femelle et par an (X) qui est donné par la relation suivante :
' '
n . j −n . j
N+
a
X=
T
La fécondité d’un troupeau dans un élevage est le rapport entre le nombre de naissances sur le
nombre de femelles présentes au cours d’une période.
44
nombre de naissances
f ( en % ) = ∗100
nombre de femelles présentes
La gestion économique consiste à examiner les éléments de coût de production et les éléments
de recette.
À cet effet on doit tenir soigneusement les fiches de vente des petits, des mâles et des femelles
réformés et du fumier en y précisant la date de chaque opération, le poids et prix des animaux
et du fumier, etc. Les fiches des entrées et des sorties des reproducteurs et les stocks des
animaux sont mis à jour régulièrement.
a. Le bilan financier
45
Le bilan financier des opérations se fait en soustrayant les dépenses ou coût total de
production (C) des recettes (R). La viabilité d’un élevage ne se limite pas à l’apparition d’un
solde positif au bilan financier ; il faut encore que l’entreprise soit rentable, c’est-à-dire que le
bénéfice réalisé soit nettement supérieur à une simple rémunération du capital investi, s’il
avait été placé à un taux moyen d’intérêt dans une banque. On calcule alors la rentabilité
financière (r) à partir de la relation suivante :
bénéfice ( R−C)
r=
capital investi
Ce rapport doit être supérieur au taux moyen d’intérêt en vigueur dans les banques.
Pour évaluer les opérations on analyse les indices de conversion des aliments enregistrés, le
circuit de commercialisation et d’approvisionnement en aliments, le comportement des
ouvriers par rapport aux animaux, les conditions générales de maintien et d’exploitation des
animaux, etc.
3.1.1 Morphologie
L’appareil digestif des animaux est composé de 2 parties : le tube digestif et les
glandes annexes.
A. Le tube digestif
a) La bouche
Les lèvres.
La lèvre supérieure est appelée mufle chez le bovin, groin chez le porc, la truffe chez
le chien, le bec chez la volaille.
Le palais
C’est le plafond de la cavité buccale, il la sépare des cavités nasales ; il est strié
transversalement. Son extrémité antérieure présente, chez les ruminants un bourrelet incisif
qui est un épaississement de la muqueuse remplaçant les incisives supérieures.
Le voile du palais
46
C’est la cloison musculo-membranaire séparant la bouche du pharynx
La langue
Les dents
Ce sont des organes calcifiés et durs implantés dans des alvéoles creusées dans les os
maxillaires. On y distingue 3 types :
Bovins, Ovins, Caprins I : 0/8 C : 0/0 M : 6/6 I : 0/8 C : 0/0 M : 12/12 32
Porc I : 6/6 C : 2/2 M : 8/8 I : 6/6 C : 2/2 M : 14/14 44
Chien I : 6/6 C : 2/2 M : 8/8 I : 6/6 C : 2/2 M : 12/14 42
Cheval I : 6/6 C : 0/0 M : 8/6 I : 6/6 C {Mf :0/0
:2/ 2
M : 12/12
M=40
F=36
b) Le pharynx
On y distingue 2 parties : la partie supérieure comprend les 4/5 de son étendue ; Elle
correspond au pharynx nasal (respiration) et la partie inférieure ou pharynx buccal (digestion).
On y remarque 7 ouvertures :
47
Au-dessus
En dessous
c) L’œsophage
C’est le conduit cylindrique dilatable qui va du pharynx à l’estomac; dans la cage
thoracique il est maintenu par un repli de la plèvre. Il s’ouvre au niveau de l’estomac par le
cardia. Chez les oiseaux, il présente une dilatation spéciale, le jabot qui constitue un réservoir
d’attente pour les aliments.
d) L’estomac
Les monogastriques (chat, chien, homme, lapin, cheval, porc, poule) ont un estomac
formée d’une seule poche. C’est un réservoir de capacité variable selon les espèces et l’âge :
18 litres chez le cheval, 5-10 litres chez le porc, etc.
On distingue 4 régions :
Le cul-de-sac gauche ou tombe les aliments. La muqueuse blanche n’a pas de glandes
digestives.
Le cul-de-sac droit, sa muqueuse est rose ; elle est garnie de glandes digestives
(gastriques) qui produisent le suc gastrique.
La région œsophagienne où se trouve le cardia.
La région pylorique est pourvue en glandes produisant du mucus alcalin destiné à
neutraliser le bol alimentaire (chyme) venant de l’estomac.
Les polygastriques (ovin, caprin, bovin, chameau, buffle, antilope, girafe, gazelle,
etc.)
Ils ont un seul estomac, mais celui-ci est divisé en 3 à 4 poches qui sont la panse, le
bonnet, le feuillet et la caillète.
Elle occupe la partie gauche de l’abdomen. C’est un grand réservoir pouvant contenir
jusqu’à 300 litres chez le gros bétail; elle repose sur la paroi abdominale. Ses parois latérales
sont parcourues par 2 scissures la divisant en 2 sacs dont un droit ou ventral et un gauche ou
dorsal.
48
Elle est percée de 2 ouvertures :
Un orifice d’entrée, étroit mais très extensible relié à l’œsophage : c’est le cardia, situé
au plafond du rumen.
Un orifice de sortie, entre la panse et le bonnet : col de la panse ; il permet des
échanges facile entre le rumen et le réseau.
une tunique musculaire qui est l’essentiel de sa masse ; les contractions de ce muscle
assurent le brassage des aliments.
une muqueuse tapissant l’intérieur; elle est garnie de nombreuses papilles de plus ou
moins 1 cm de long chez les bovins. Ces papilles augmentent la surface de contact
avec les aliments.
Cette paroi est riche en vaisseaux sanguins et participe à l’absorption des nutriments.
Il est le plus petit des réservoirs gastriques ; il est disposé en avant de la panse contre
le diaphragme. Sa paroi intérieure est tapissée d’alvéoles ressemblant à des rayons d’abeilles.
Ces alvéoles augmentent la surface de contact de contact avec les aliments.
C’est à ce niveau que s’arrêtent les corps étrangers ingérés accidentellement par
l’animal; ils peuvent alors s’enfoncer dans le tissu du réseau et léser le muscle cardiaque;
l’animal meurt alors de suite d’une péricardite.
Le réseau ne laisse passer que les aliments finement divisés, les autres sont maintenus
dans la panse pour être ruminés et fermentés par les microorganismes.
Ces 2 orifices sont réunis par la gouttière œsophagienne ; c’est une sorte de gouttière
ouverte vers le bas et semblant prolongée l’œsophage jusque dans le feuillet. En se refermant
cette gouttière permet le passage des aliments liquides directement de l’œsophage au feuillet,
surtout chez le jeune polygastrique. Elle se referme exceptionnellement chez les ruminants
adultes.
Il est plus volumineux que le réseau. Sa paroi intérieure est tapissée de très
nombreuses lamelles disposées longitudinalement, semblables aux feuillets d’un livre d’où
son nom. Ces lamelles ne laissent passer que des aliments finement divisés ; l’absorption
d’eau est très importante.
49
Le rumen, le réseau et le feuillet ne possèdent pas de glandes digestives.
La caillète ou abomasum
Elle a la forme de la poire étirée. C’est le seul réservoir possédant des glandes
digestives. C’est l’estomac proprement dit des ruminants ; elle sécrète le suc gastrique et la
présure chez les jeunes. Sa muqueuse intérieure est garnie de nombreux replis qui dans
l’ouverture feuillet-caillète sont disposés de façon à empêcher le reflux des aliments. Cette
muqueuse est rougeâtre, mince et munie de glandes digestives; elle est recouverte d’un mucus
acide. L’absorption d’eau est très intense.
e) L’intestin
C’est un très long tube circonvolutionné s’étendant du pylore à l’anus. Son diamètre
change au cours de son trajet ce qui permet de distinguer l’intestin grêle et le gros intestin.
L’intestin grêle
Le gros intestin.
Son développement est aussi en rapport avec le régime alimentaire de l’animal : 3 m chez
le cheval, 0,8 – 1 m chez le porc, 8 – 10 m chez le bovin. Il comprend 3 parties :
Le cæcum : c’est une poche cylindrique de capacité variable selon les espèces : 1m
chez le cheval ; 0,3 – 0,4 m chez le porc, 8 cm chez la poule, 5 – 6 litres chez le
bovin.
Le colon : c’est la partie la plus longue : 3 – 4 m chez le cheval ; 8 – 10 m chez le
bovin, 3 à 4 m chez le porc.
On y distingue 2 parties : le colon replié qui est enroulé sur lui-même entre les 2 lames
du grand mésentère (colon spiral) et le colon flottant beaucoup plus petit qui lui fait suite.
Le rectum : c’est la partie terminale reliée à l’anus qui est fermé par un sphincter.
Chez les oiseaux il n’y a pas de distinction entre l’intestin grêle et le colon. Les 2 cæcums
(longs de 8 cm chez la poule) s’ouvrent dans le cloaque ; la première anse intestinale entoure
le pancréas. Le pigeon n’a pas de cæcum. Chez le chien le cæcum est très petit et forme
l’appendice.
50
Chez les ruminants l’essentiel de la digestion semble se passer dans l’estomac, on dit
alors qu’ils ont une digestion surtout gastrique ; chez les monogastriques, la digestion est
intestinale, l’intestin étant l’endroit le plus développé chez ceux-ci.
Le jabot qui est un simple réservoir dépourvu de glande digestive. Les aliments s’y
ramollissent.
Le ventricule succenturié (proventricule) : c’est une dilatation du tube digestif peu
développé, mais riche en glandes gastriques ; les aliments ne font qu’y passer ; mais
ils s’imprègnent des sucs gastriques qui vont agir au niveau du gésier
Le gésier : il est formé d’un muscle puisant et d’une membrane très dure ; il assure le
broyage des aliments qui est facilité par les graviers qu’ingère l’oiseau.
b) Le foie
c) Le pancréas : c’est une glande mixte d’aspect globuleux, jaunâtre, situé au plafond de
la cavité abdominale entre les 2 reins (sauf chez les oiseaux). Il secrète la trypsine qui
51
est déversée dans le duodénum par le canal de WIRSUNG et l’insuline par les ilots de
Langerhans.
Les actes de la digestion vont transformer les aliments plus ou moins complexes
ingérés en des produits de composition plus simple appelés nutriments qui seront absorbés par
le sang.
Les mouvements des mâchoires, assure le broyage des aliments : ces mouvements sont
verticaux (écartement et rapprochement de la mâchoire inférieure), latéraux (déduction), la
propulsion et la rétro pulsion. La mastication diffère selon les espèces.
La 2ème mastication est dite mérycique ou rumination. Les aliments accumulés dans la
panse sont ramenés dans la bouche où ils sont soumis à un second broyage et à une seconde
insalivation avant de retourner dans la panse où ils sont subir la fermentation ; elle est plus
lente : environ 60 mouvements de la mâchoire par minute.
Elle facilite l’action des microorganismes du rumen, la digestion de tous les composés
alimentaires en brisant les membranes cellulaires et en provoquant une abondante sécrétion de
salive. C’est un acte mi- reflexe, mi- volontaire.
On y distingue 4 phases :
52
- La déglutition du bol alimentaire qui retourne toujours à dans la panse
- Le rumen soit suffisamment rempli pour que la masse alimentaire soit au contact du
cardia. Un trop plein inhibe la rumination par un excès de gaz.
- La ration contienne des aliments grossiers qui agissent par leur rugosité sur les
alvéoles du réseau.
- L’animal soit en bonne santé ; mais certaines maladies chroniques ne l’arrêtent pas.
La salivation est très abondante chez les ruminants (50 à 60 kg de salive par jour pour une
vache) soit 10 à 20 kg de salive par kg de matière sèche ingérée.
Chez les bovins elle est aqueuse, alcaline, riche en phosphates et bicarbonates ; ces sels
basiques détruisent les acides issus de la digestion microbienne. Il faut donc provoquer et
entretenir la sécrétion de la salive ; car en son absence le contenu du rumen devient visqueux,
peu fluide ; il emprisonne alors les gaz de la fermentation qui moussent et ferment le cardia :
on parle alors de la météorisation (indigestion spumeuse ou écumeuse)
Pratiquement on doit distribuer les aliments grossiers (paille, grain) aux ruminants devant
brouter des herbes très tendres ou des aliments concentrés finement broyés.
Chez la volaille les aliments sont envoyés tels quels dans le jabot qui assure leur
ramollissement et régularise leur transit dans l’estomac. Le broyage des aliments se fait dans
le gésier en présence des graviers ingérés par l’oiseau.
Dans l’estomac les aliments sont brassés par des mouvements réguliers de contraction des
muscles gastriques.
53
Chez les monogastriques, l’estomac est simple et divisé en 2 régions :
La région gauche ou les aliments s’entassent par ordre de leur arrivée et leur densité ; elle
n’a pas de glandes digestives et est peu mobile.
La région de droite : c’est la partie riche en glandes digestives ; elle est le siège des
mouvements de brassage des aliments avec le suc gastrique.
Chez les nouveaux nés des ruminants la panse n’est pas encore fonctionnelle. Les
aliments liquides (eau et lait) provoquent la fermeture de la gouttière œsophagienne. Celle-ci
se ferme et se raccourcit et met en liaison directe le cardia et le feuillet puis la caillète. Chez le
veau de plus d’un an seul le lait provoque cette fermeture ; chez le bovin adulte elle est
déclenchée sous certaines conditions comme une soif intense ou l’ingestion de solutions
salines.
C’est pourquoi certains produits vétérinaires qui ne doivent pas passer par le rumen sont
dilués dans des solutions salines et administrés aux bovins après 24h de diète hydrique.
Quand la digestion stomacale est assez avancée le pylore s’ouvre et les aliments passent
dans l’intestin évacués par des contractions de l’estomac.
Elle est particulière aux herbivores et surtout aux ruminants : dans le rumen et le réseau,
dans les cæcums et gros intestin des herbivores non ruminants vivent en symbiose avec
l’animal des microorganismes. Dans cette symbiose :
C’est pour cette raison que le problème de la qualité des protéines ne se pose pas en
alimentation des herbivores.
54
N.B. En nourrissant l’animal on nourrit d’abord ses microorganismes : il faut donc
toujours pratiquer la transition alimentaire quand on change de ration.
Les aliments broyés, gonflés d’eau et de salive, homogénéisés par les brassages
stomacaux, en partie dégradés par les microorganismes sont soumis à l’action des diastases
sécrétés par les glandes digestives.
Le suc pancréatique.
C’est un liquide incolore et alcalin composé de :
55
- L’amylase qui assure la 1ère dégradation des glucides chez certaines espèces (bovins,
ovins,…) ou poursuit l’action de la ptyaline chez l’homme l’oie et le lapin. Elle dégrade
l’amidon en maltose.
- La trypsine (protéase) qui hydrolyse les polypeptides provenant de l’estomac (ou caillète)
jusqu’au stade de dipeptide.
- La lipase agit en association avec la bile, continue l’hydrolyse des lipides en glycérol et
acides gras.
La bile
C’est un liquide jaune verdâtre : elle ne contient pas d’enzyme, mais participe à la
digestion en :
- Émulsifiant les matières grasses et en stabilisant les émulsions et en activant la lipase
pancréatique.
- Éliminant certaines substances de l’organisme contre le cholestérol, et certaines
substances anormalement présentes contre les médicaments et produits toxiques.
- Neutralisant le chyme gastrique et en stimulant les mouvements péristaltiques de
l’intestin.
Le suc intestinal.
Il est constitué du suc duodénal et intestinal proprement dit. Il est composé de :
- L’érepsine (peptidase) qui transforme les dipeptides en acides aminés absorbables par le
sang.
- La maltase, invertase, lactase, etc. qui achèvent la dégradation des glucides en oses (sucres
simples) absorbables par le sang.
- La lipase qui achève l’action du suc pancréatique sur les lipides.
Elle ne subit aucune transformation dans le tube digestif ; son absorption est sensiblement
nulle au niveau de l’estomac des monogastriques et du rumen des polygastriques. Elle est plus
importante au niveau de l’intestin grêle et relative peu importante au niveau des 3 autres
poches de l’estomac des polygastriques et du gros intestin. L’eau ainsi absorbée gagne les
différents compartiments liquidiens et l’excès est évacué sous forme d’urine.
56
b) Les sels minéraux
Les minéraux insolubles comme la silice sont excrétés ; les sels d’acides faibles sont
attaqués par l’acide chlorhydrique pour donner des chlorures solubles.
Les sels solubles de sodium et potassium passent dans le sang sans modification.
La digestion des aliments simples ou des microorganismes aboutit à des nutriments qui
sont :
Chez les ruminants les sucres solubles (glucose, fructose, galactose …) sont totalement et
rapidement utilisés par les microorganismes du rumen qui s’en servent comme source
d’énergie.
Chez les monogastriques seuls les sucres à 6 atomes de carbone (galactose, lévulose,
glucose…) sont absorbés au niveau de l’intestin grêle.
e) L’amidon
57
les autres monogastriques l’amidon est transformé au niveau de l’intestin par le suc intestinal
et pancréatique.
Chez les ruminants l’amidon est dégradé à 70 – 90 % par les microorganismes du rumen
qui l’utilisent comme source d’énergie.
f) La cellulose
g) Les lipides
Chez les non ruminants la matière grasse est émulsifiée par la bile et transformée en
glucose et acides gras par le suc pancréatique et intestinal en présence de l’eau.
La volaille et les porcs ne digèrent que les protides : le suc gastrique décompose ses
protides en polypeptides qui sont à leur tour transformés en acides aminés par les sucs
pancréatiques et intestinaux en présence de l’eau.
Chez les herbivores et les ruminants en particulier, la microflore utilise les protides et les
matières azotées non protidiques. Une partie de ces substances azotées est donc dégradée par
la microflore jusqu’au stade ammoniac. Cet ammoniac est utilisé par les microorganismes
pour élaborer leurs propres protéines, s’il y a suffisamment d’énergie. L’excès d’ammoniac
est absorbé par la muqueuse du rumen et repris par le foie qu’il le transforme en urée ; s’il y a
trop d’ammoniac à éliminer, le foie peut se fatiguer ce qui entraine l’intoxication de l’animal ;
il est donc la nécessaire de bien équilibrer la ration en énergie et en matières azotées.
58
i) Les nutriments
Les nutriments comme les acides aminés, les sucres simples, les vitamines sont absorbés
tels quels le tube digestif des monogastriques. Chez les polygastriques les acides aminés les
sont transformés en ammoniac par les microorganismes du rumen.
La muqueuse de l’intestin grêle absorbe tous les nutriments et son rôle est essentiel
chez les monogastriques
La muqueuse de la panse est perméable à l’ammoniac et aux acides gras volatils.
La muqueuse du feuillet absorbe beaucoup l’eau, les matières minérales et les acides
gras volatils.
La muqueuse du côlon absorbe surtout l’eau et les sels minéraux et aussi les acides
gras volatils provenant du cæcum.
Les nutriments absorbés par les parois du tube digestif participent aux réactions qui
entretiennent la vie (métabolisme)
- le glucose est la principale source d’énergie chez les monogastriques. Il est stocké dans le
foie sous forme de glycogène. il sert aussi à synthèse d’acides gras, et du glycérol, de la
matière grasse du lait, de la graisse, et des glucides comme le lactose du lait.
- Les acides gras volatils constituent la source d’énergie essentielle des polygastriques. Ils
sont transformés par le foie en glycogène et glucose, donc en énergie ; ils entrent dans la
synthèse d’acides gras et glycérol, matière grasse du lait et graisse.
- Les nutriments plastiques (acides aminés, minéraux, eau) entrent dans la construction de
la matière vivante (protéine, liquide organique, sécrétion organique, squelette).
59
Les lèvres et la mâchoire inférieure sont peu mobiles ; la langue attire les herbes qui
sont ensuite coincées entre les incisives de la mâchoire inférieure et le bourrelet de la
mâchoire supérieure; elles sont alors beaucoup plus arrachées que coupées d’un coup
de tête généralement à au moins 2 cm du sol.
La mâchoire supérieure n’a pas aussi d’incisives. Les lèvres minces et très mobiles
happent les herbes qui sont alors coupées ras qu’après le passage des bovins.
- Chez le porcin
Les 2 mâchoires portent des incisives coupantes ; la bouche est largement fendue en
arrière ; la puissance et la structure particulière de son groin lui permettent de fouir le sol et
d’y prélever sa nourriture.
Les aliments sont pris par le bec et par un mouvement de la tête lancés dans le fond de
la gorge par inertie.
De toutes les définitions proposées dans la littérature, celle que nous retenons dans le
cadre de ce cours est la suivante : un aliment est une substance naturelle ou artificielle, non
toxique qui apporte à l’organisme l’énergie ou la matière dont il besoin.
b) Définition la ration
60
L’importance de l’alimentation en production animale peut être considérée sur le plan
économique et sur le plan physiologique.
Sur le plan financier l’alimentation coûte très chère, elle représente au moins 60% du
coût total de production des animaux de boucherie. Les moindres erreurs d’alimentation (les
excès ou les carences) se traduisent toujours par des conséquences graves tels les retards et
troubles de croissance, les intoxications, les chutes de production, la baisse de la fertilité, etc.
La ponte est certainement cassée après un jour de jeûne chez la poule de ponte.
Chez le zébu Gobra du Sénégal l’âge à la première mise bas est de 36 à 48 mois en
élevage traditionnel extensif, et environ 25 mois dans le système intensif ; tandis que le taux
de fécondité passe de 66% dans le système extensif à 85% dans le système intensif.
Au Niger le taux de mortalité chez les veaux de 3 à 11 mois est de 22% dans
l’élevage traditionnel, contre moins de 1% chez les veaux ayant reçu une supplémentation de
¼ l de lait /jour/tête. Au Cameroun la production laitière des vaches des races locales peut être
doublée par adjonction des concentrés dans la ration dans le système intensif.
L’analyse élémentaire d’un fragment d’aliment montre qu’il est composé de :
3.4.1.1 L’eau : la teneur en eau des aliments est variable, jusqu’à 92% du poids de
certains aliments. Cette teneur dépend de l’espèce végétale, de l’âge de la plante,
de l’organe végétal, de la saison. Elle est maximale dans les racines, les
tubercules et les jeunes herbes, et minimale dans les céréales, les grains et les
herbes sèches.
3.4.1.2 La matière sèche (MS): c’est ce qui reste d’un aliment après séchage complet
(au laboratoire). Elle est formée de 2 fractions : la matière organique et de la
matière minérale (MM).
C’est la matière élaborée par un organisme vivant ; elle forme la partie de l’aliment qui
retourne à l’atmosphère lors de la calcination. Elle est composée des matières azotées (MA),
glucides (Extractif non azoté (ENA)) et lipides ou matière grasse (MG) ou encore Extrait
éthéré (EE).
61
Les matières azotées sont des substances qui renferment de l’azote dans leurs molécules.
Elles comprennent les matières azotées non protidiques et les protides (protéines).
Une protéine est une grosse molécule (macromolécule) formée par l’enchainement et la
répétition d’un grand nombre d’acides aminés, qui en sont les unités de base.
Un protide est une substance organique azotée comme les acides aminés et les résultats de
leur enchainement.
La quantité des protéines dans les aliments varie d’un aliment à l’autre ; les aliments
d’origine animale et les tourteaux des graines des oléo-protéagineuses en sont plus riches que
les céréales, les pailles, les tubercules, les racines, etc.
Les protéines sont formées de vingt unités de base différentes appelées acides aminés.
L’organisme des monogastriques non herbivores est incapable d’élaborer tous ces 20 acides
aminés. Ces acides aminés qui ne peuvent pas être élaborés par l’organisme animal et qui
doivent lui être apportés par la ration journalière sont dits acides aminés essentiels ou
indispensables. C’est pour dire que la qualité des protéines est d’une grande importance en
alimentation des animaux monogastriques non herbivores.
Les protéines d’origine animale et les protéines du soja sont plus riches et plus équilibrées
en acides aminés essentiels ; elles permettent de couvrir les besoins des animaux en acides
aminés à de faibles doses ; elles sont dites de haute qualité, donc préférables aux autres
protéines (végétales) qui sont de moindre qualité.
b) Les glucides.
Les glucides sont des sucres plus ou moins complexes comme le glucose, le saccharose,
l’amidon. Ils fournissent l’énergie à l’organisme, mais peuvent être utilisés dans la synthèse
des protéines et des graisses. La teneur des aliments en glucides varie beaucoup : les céréales,
les racines, les tubercules et les graines oléagineuses en sont plus riches que les produits
animaux.
c) Les lipides.
Les lipides ou matières grasses ou encore extraits éthérés sont des macromolécules des
substances hydrocarbonées ternaires insolubles dans l’eau, mais soluble dans des solvants
organiques comme l’éther de pétrole, le benzène, le chloroforme, l’alcool etc. ce sont des
esters puisqu’ils résultent de l’enchainement entre des acides (organiques) et des alcools :
Les lipides sont très riches en énergie, mais leur digestion est plus lente. Les aliments
riches en huile fluide produisent un lard mou, alors que ceux à huile concrète produisent un
lard ferme. Plus le lard est ferme plus longtemps il se conserve ; c’est pourquoi, en
alimentation des animaux en fin d’engraissement, on privilégie les aliments riches en huile
concrète comme les tourteaux de coprah et de palmiste, le manioc et les graisses animales.
62
d) La cellulose.
La cellulose ou fibre confère à la plante sa forme. Elle est indigeste chez les
monogastriques non herbivores tels que le porc, la poule ; alors que les herbivores comme la
chèvre, le mouton, le bœuf, en tirent profit. La teneur en fibre des aliments est très variable :
les produits animaux en contiennent très peu ; les jeunes herbes sont encore bien digestes chez
le porc, alors que les fourrages âgés dosant plus de 40% de cellulose n’ont aucun intérêt dans
l’alimentation des monogastriques non herbivores.
B. La matière minérale.
La matière minérale ou cendre est le résidu de calcination d’un aliment ; elle est
formée de sels minéraux. Les végétaux en sont plus pauvres que les farines d’animaux entiers.
C. Les vitamines
Les vitamines sont des protéines, des lipides ou des glucides particuliers. Les végétaux
verts en sont très riches.
Les analyses plus poussées au laboratoire montrent que les tissus animaux ou végétaux
sont composés d’éléments chimiques simples que sont l’oxygène, l’hydrogène, le carbone,
l’azote, le calcium, le phosphore, le soufre, l’iode, etc.
3.4.2 Classification des principaux composés organiques des aliments et leurs rôles.
Selon leur abondance dans les aliments les éléments chimiques sont classés en :
- Éléments majeurs : ce sont le carbone (C), l’oxygène (O), l’hydrogène (H) et l’azote
(N).
- Éléments moyennement présents : ce sont le phosphore (P), le sodium (Na), le chlore
(Cl), le calcium (Ca), le soufre (S), le magnésium (Mg), le potassium (K).
- Les oligoéléments qui sont à l’état de trace, sans que leur rôle soit négligeable pour
autant. On peut citer le fer, le cuivre, le cobalt, le zinc, le manganèse, l’iode, etc.
Ces éléments chimiques sont associés en des combinaisons plus ou moins complexes
dans les aliments. On y distingue les combinaisons minérales dont l’eau et les minéraux, et les
combinaisons organiques comprenant les glucides, les lipides, les protides et les vitamines.
63
Les vitamines se rattachent soit aux protides, soit aux hydrates de carbone.
Elles sont indispensables à la croissance chez les jeunes pour la formation des tissus
nouveaux (croissance musculaire).
Elles entrent dans la composition des enzymes, des hormones, des vitamines, etc.
Les sucres solubles : ils sont assimilables directement ou après une digestion
facile. Ce sont les sucres à 6 atomes de carbone comme le glucose, le galactose et
le lévulose, et les sucres à 12 atomes de carbone tels que le saccharose, le maltose,
le lactose.
L’amidon et les glucides voisins : leur formule chimique générale est n(C5H10O5).
(300 ≤ n ≤ 500). Ils sont insolubles dans l’eau et leur digestion est un peu plus
longue que celle des sucres du 1er groupe.
La cellulose : sa formule est n(C6H10O5), n variant de 10 à 1500. Elle est insoluble
dans l’eau. C’est le premier constituant de la membrane cellulosique des cellules
végétales. Elle est indigeste chez les animaux sans microflore intestinale comme
les monogastriques non herbivores. Sa dégradation dans le rumen des
polygastriques donne entre autres les acides organiques comme l’acide acétique,
butyrique, propionique, etc. qui jouent le même rôle que le glucose dans le sang
des monogastriques non herbivores.
La lignine qui est un autre constituant de la membrane cellulaire végétale n’a pas
aucune valeur nutritive parce qu’elle est totalement indigeste chez les animaux
domestiques.
64
cellule telles que la multiplication et la croissance des cellules, (donc la croissance
de l’animal), le maintien de la température corporelle, les mouvements cellulaires
(donc les contractions musculaires), les sécrétions comme les hormones, les
enzymes, le lait, les sucs digestifs, etc.
Ils entrent dans la synthèse de la matière grasse et du lactose par l’organisme.
Ils participent au métabolisme des lipides en évitant l’accumulation de certains
produits dangereux comme l’acétone dans l’organisme.
La cellulose joue le rôle de lest nécessaire pour le remplissage du tube digestif des
animaux.
Les lipides sont classés d’après le nombre d’atomes de carbone de leur molécule ou de
la présence ou de l’absence de double liaison dans leur molécule.
Selon le nombre d’atomes de carbone de leur molécule on distingue les lipides (acides
gras) à faible poids moléculaire ou acide gras volatils ayant 2 à 4 atomes de carbone
comme l’acide acétique, propionique, butyrique, etc. et les acides gras à longue
chaîne de carbones tels que l’acide palmitoléique, arachidonique, linoléique, etc.
L’herbe verte, le tourteau de soja et d’arachide sont riches en acides gras insaturés ;
ces aliments produisent une graisse molle chez l’animal qui en est réduit.
65
3.4.2.4 Les rôles, les signes de carence et les sources des minéraux dans un
organisme animal
a) Généralités
Suivant leur abondance dans les aliments et dans les organismes animaux les minéraux
sont classés en éléments majeurs (Ca, P, S, K, Mg et Cl), et en éléments mineurs (Fe, Cu, Co,
Zn, Mn, Na, I, Se, etc.)
Les minéraux sont des éléments plastiques ; ils entrent aussi dans des productions et
participent à la régulation des diverses fonctions de l’organisme
b) La rétention minérale
Par exemple : le rapport Ca/P doit varier de 1,2 à 2 chez les monogastriques et de 1,5 à 6
chez les polygastriques.
Le phosphore et le calcium.
Les besoins en calcium et en phosphore varient beaucoup d’une espèce à l’autre, d’une
race à l’autre, d’un individu à l’autre, etc. ils sont particulièrement élevés chez les femelles en
lactation ou en gestation, les jeunes et les pondeuses.
66
Le manque de calcium ou de phosphore ou encore le déséquilibre phosphocalcique
entrainent des troubles graves :
Remarque :
67
Les rations à base de grains, tourteaux et produits animaux sont en général plus riches
phosphore qu’en calcium. Ces rations seront équilibrées par adjonction des
Compléments Minéraux Vitaminés (CMV) riches en calcium et des herbes surtout des
légumineuses.
Les rations à base de tubercules et racines, foins mal conservés sont pauvres en
phosphore.
L’herbe jeune, les légumineuses et les choux sont riches en phosphore alors que les
céréales, les foins de graminées, les tourteaux et l’herbe jeune sont plus pauvres en
calcium.
Le chlore et le sodium
Le sodium est toujours déficitaire dans les aliments. Les produits animaux en
contiennent en quantités appréciables. Il doit être ajouté à la ration journalière sous formes de
sel de cuisine, Composé Minéral Vitaminé, blocs à lécher, salage des foins.
Le potassium
La carence en potassium est rare, car les végétaux en sont très riches.
Le magnésium
68
quantités suffisantes. Les issues de céréales, les tourteaux, les levures de brasseries et les
farines animales en contiennent suffisamment.
Le soufre
Les composés soufrés se rencontrent dans tous les tissus et les secrétions sous forme
d’acides aminés indispensables, de vitamines et d’hormones, etc.
Les graminées sont pauvres en soufre, les légumineuses et les crucifères en sont plus
riches.
La silice
Les oligoéléments
Les oligoéléments sont surtout des éléments catalytiques bien que certains d’entre eux
aient un rôle plastique ; ils entrent dans la constitution des diastases, des enzymes, des
vitamines, etc. Ils agissent surtout par leur présence et non par leur quantité.
69
Chez le porcelet elle détermine la crise de 3 semaines : C’est une anémie par manque
d’hémoglobine qui frappe les porcelets d’environ 3 semaines d’âge et se traduit par des
troubles digestifs (diarrhées), des troubles respiratoires, l’arrêt de croissance et parfois la
mort. À cet âge le lait de la truie est insuffisant pour couvrir les besoins en fer du porcelet et
par ailleurs il correspond au vide immunologique, le porcelet s’étant débarrassé des anticorps
maternels sans en avoir fabriqué les siens propres.
Les graminées sont pauvres en cuivre ; les graines et les céréales en contiennent un peu ;
les sous-produits animaux en contiennent suffisamment.
70
La carence en manganèse entraine la formation des os courts et épais, fragiles et déformés,
le manque d’aplomb, la baisse de l’activité sexuelle et la diminution de la fécondité, une plus
grande sensibilité aux allergies, la pérose chez la volaille : cette anomalie se caractérise par la
courbure et le raccourcissement des os longs des pattes.
L’iode est un constituant de la thyroxine qui est une hormone participant au métabolisme
des glucides, lipides et protides. Il participe aussi à la régulation thermique du corps, à la
croissance et fonctionnement du foie et de l’ovaire.
La carence en iode détermine une peau sèche, un poil rare, l’avortement, la mortalité, des
lésions cutanées, etc.
Le zinc est un constituant d’enzymes intervenant dans les échanges respiratoires et dans le
métabolisme des protides.
Sa carence se traduit par l’inappétence, la maigreur, l’arrêt de la croissance, la chute de la
production, des boiteries, la déformation des os, le défaut d’aplomb, le plumage anormal, la
parakératose (ou crasse du porc), la pelade, l’irritation et l’ulcère, l’infécondité, la mortalité
Les aliments des animaux sont très pauvres en zinc : une complémentation des rations en
zinc minéral est indispensable.
3.4.2.5 Les rôles, les signes de carence et les sources des vitamines dans un organisme
animal.
Les vitamines sont des composés organiques de la famille des glucides, lipides, ou
protides. Elles sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme animal. Elles sont
en général apportées par l’alimentation, sauf celles du groupe B et K qui peuvent être
71
synthétisées par l’organisme des herbivores. Elles interviennent à de très faibles doses comme
des catalyseurs des réactions biochimiques. Elles ont une action spécifique.
Leur carence provoque des troubles graves appelés avitaminoses qui se traduisent par
des retards et des troubles de croissance, la chute de la production et de la fertilité, etc.
N.B. Les vitamines ne peuvent pas corriger les déséquilibres alimentaires ou améliorer les
conditions générales d’élevage.
Elles sont solubles dans les corps gras ; elles peuvent être stockées par l’organisme animal. Il
s’agit de :
La vitamine A doit être apportée par les aliments de tous les animaux. On en trouve dans
les produits animaux (foies des poissons, lait). Les végétaux verts contiennent des
provitamines (carotène ou cryptoxanthène) que l’organisme animal transforme en vitamine A.
Les pailles, les tourteaux, les céréales, les sous-produits agricoles, les racines et tubercules
(sauf carottes) sont pauvres en vitamine A, la paille n’en contient pas.
Les animaux constituent d’importantes réserves de vitamine A dans leur foie et les
utilisent en temps de besoin.
72
On la trouve dans les produits animaux ; dans les végétaux elle est sans forme de provitamine
D : l’ergostérol qui se transforme en vitamine D2 par irradiation solaire.
Les signes de la carence en vitamine D sont les mêmes que ceux des carences en calcium et
phosphore.
Les fourrages verts, les céréales et les huiles de foie de poissons en contiennent en
quantités appréciables.
Elles sont solubles dans l’eau ; elles ne sont pas stockées par l’organisme animal.
Les herbivores synthétisent grâce à leur microflore du rumen et des intestins les vitamines
B et K dont ils ont besoins ; il n’y a pas de problème de vitamine B chez ces animaux, mais
73
chez les jeunes ou chez les adultes soumis à un traitement aux antibiotiques ou aux
sulfamides la synthèse des vitamines B est perturbée.
Chez les porcs et volailles la carence en vitamine B se traduit par des troubles de
croissance, la chute de l’appétit, l’anémie, des troubles osseux et cutanés, la baisse de la
ponte, une faible éclosabilité, la pérose, la décoloration des plumes et poils, la paralysie,
l’infécondité.
Les levures des brasseries, le lait et ses sous-produits, le poisson et les végétaux sont
riches en vitamines B.
Elle peut remplacer beaucoup d’autres vitamines si celles-ci manquent dans la ration.
c. La vitamine P est anti perméabilité capillaire : elle lutte contre les petites hémorragies
consécutives à des affections comme les entérites, les cystites.
Remarque :
1. Un excès de vitamine A perturbe la synthèse de la vitamine B, C, D3 et conduit à un
blocage de la thyroïde.
2. Certains aliments contiennent des anti-vitamines qui scindent les molécules des
vitamines correspondantes et les rendent ainsi inefficaces.
L’énergie potentielle d’un aliment n’est pas entièrement utilisée par un animal pour
son entretien et ses productions. Une partie de cette énergie est perdue sous forme de fèces,
d’urine, d’énergie de digestion des aliments, de chaleur, etc.
Ainsi l’énergie d’un aliment peut être exprimée à 5 niveaux de son utilisation dans
l’organisme.
1) L’Énergie Brute (EB)
C’est la quantité de chaleur de combustion d’un fragment d’aliment dans une chambre
calorimétrique. Par exemple :
74
1g de glucides produit 3,8 à 4,5 Kcal (4,1 Kcal en moyenne)
C’est l’énergie contenue dans les nutriments digérés. Elle est égale à l’énergie brute
moins l’énergie des fèces et représente 15 à 50% de l’énergie brute.
C’est l’énergie disponible pour les réactions du métabolisme. Elle est égale à l’énergie
digestible moins l’énergie des urines et l’énergie des gaz
C’est l’énergie utilisée pour l’entretien et la production. Elle est égale à l’énergie
métabolisable moins l’énergie de transformation des aliments ou extra chaleur.
C’est l’énergie des réserves corporelles (graisse, glycogène) ou stockée sous forme chimique
(ATP, ADP)
Pour comparer les valeurs énergétiques des aliments du bétail, les nutritionnistes
français ont défini un aliment énergétique de référence ; c’est une orge (céréale) ayant les
caractéristiques chimiques suivantes par kg d’orge:
La valeur énergétique (quantité d’énergie nette) de 1 kg de cette orge (dite orge de référence)
a été prise comme l’unité fourragère dont le symbole est UF ;
75
Chez le porc : 1UF vaut 2220 kcals d’EN
La valeur fourragère d’un aliment est le nombre d’unités fourragères contenues dans
un kg de cet aliment. Symboliquement elle est VF telle que :
Des tables donnent les valeurs énergétiques des principaux aliments simples des
animaux exprimées en Kcal d’ED, d’EM ou en Unités Fourragères (UF). Pour estimer la
valeur nutritive d’un aliment, il suffit de repérer sur l’une de ces tables un aliment de même
famille botanique et de même origine écologique et y appliquer alors les valeurs lues.
L’azote est utilisé pour la synthèse des acides aminés servant à l’élaboration des
protéines. Les protéines sont des éléments de construction de l’organisme animal et de ses
productions. L’excès d’acides aminés est utilisé comme source d’énergie ou rentre dans la
fabrication de la graisse.
Chez les animaux les besoins en matières azotées se présentent sous deux aspects,
l’aspect qualitatif et l’aspect quantitatif.
Il faut une quantité suffisante de matières azotées par rapport à la quantité d’énergie
de la ration. On parle alors du rapport protéines/énergie (PDI/UF)
Il faut une proportion précise de chaque acide aminé pour que la synthèse de la
protéine correspondante soit possible.
a) Les besoins azotés d’entretiens qui réfèrent à la quantité de matières azotées dont
l’organisme animal a besoin chaque jour pour remplacer les cellules vieilles ou lésées
et pour la synthèse des anticorps, des hormones, des enzymes, des vitamines.
b) Les besoins azotés de croissance pour la multiplication et la croissance des cellules
nouvelles.
c) Les besoins azotés de reproduction et de gestation pour la reproduction et la croissance
des fœtus.
d) Les besoins azotés pour les productions riches protéines comme les œufs, la laine, le
lait.
L’organisme des monogastriques ne peut pas synthétiser certains acides aminés dont
il a besoin. Ces acides aminés (dits essentiels ou indispensables) doivent être apportés par la
ration journalière. L’alimentation des monogastriques doit donc apporter ces acides aminés
essentiels en quantité suffisante.
76
Chez les herbivores et les ruminants en particulier, les microorganismes du gros
intestin ou du rumen fabriquent tous les acides aminés dont l’organisme a besoin. C’est donc
dire que la qualité de protéine n’a aucune importance dans l’alimentation des herbivores.
Cependant la ration des femelles grandes laitières en pleine lactation doit être plus riche en
protéines de haute valeur biologique pour tenir compte du transit des aliments plus accéléré
dans leur tube digestif.
Les matières azotées d’un aliment peuvent être estimées à 2 niveaux de leur utilisation.
C’est la teneur en azote d’un aliment multipliée par 6,25 puisqu’on a établi que toutes
les matières azotées dosées contiennent environ 16% d’azote. Les matières azotées totales
comprennent les matières azotées non protéiques et les matières protéiques ou protéines. Au
laboratoire on peut doser la Matière Protéique Brute (MPB) d’un aliment ; seulement, le
procédé est long, donc coûteux.
Dans la pratique les valeurs indiquées sur les étiquettes ou sur les bulletins d’analyse
d’aliments comme leurs teneurs en protéines brutes sont en réalité leurs teneurs en MAT.
Ici encore c’est la teneur en MAD d’un aliment qui est portée sur son étiquette et non
sa teneur en MPD.
Chez les ruminants tout l’azote retenu dans un organisme n’est pas toujours
entièrement utilisé pour fabriquer des acides aminés. Il a été démontré en effet que quand la
ration d’un ruminant est déficitaire en énergie par rapport à la quantité d’azote disponible, le
surplus d’azote est repris par le foie et transformé en urée qui passe dans les urines.
C’est pourquoi les besoins des ruminants sont exprimés en grammes de Protéines réellement
Digestibles au niveau de l’Intestin (PDI). Ces protéines sont la somme de deux fractions :
77
Les protéines alimentaires (PDIA) : ce sont les protéines de l’aliment ayant échappé à
la dégradation microbienne dans le rumen.
L’activité microbienne dans le rumen pouvant être limitée par une carence en énergie
ou en azote, un aliment a une valeur de PDIA et 2 valeurs de PDIM (PDIME et PDIMN)
selon que l’Énergie ou l’azote (N) soit le facteur limitant. Ainsi les besoins azotés des
ruminants et les valeurs azotées de leurs aliments sont exprimées en grammes de PDIE ou de
PDIN
Dans le calcul des besoins des animaux on considère la valeur la plus élevée des 2 ci-
dessus.
En alimentation du bétail certains rapports sont très utilisés dans le rationnement des
animaux. Il s’agit des rapports :
MAD
dans le rationnement des porcs.
UF
PDI
dans le rationnement des bovins, ovins et caprins
UF
Les besoins des animaux : plus un animal est jeune plus ce rapport est élevé, la
croissance des os et des muscles exigeant plus de matières azotées que d’énergie.
Quand l’animal est plus âgé son engraissement exige plus d’énergie que de protéines.
Pour les productions riches en protéines, plus elles sont fortes plus les rapports ci-
dessus sont élevés.
MAD PDI
Les rations et les aliments. En comparant les rapports ou d’un aliment au
UF UF
MAD PDI
rapport ou des besoins d’un animal on voit si cet aliment, à lui seul, peut
UF UF
permettre de couvrir les besoins azotés et énergétiques de cet animal (dans ce cas les
deux rapports sont égaux) ou s’il nécessite un complément (les 2 rapports sont alors
différents), ou encore si son rapport particulièrement élevé ou faible permet son
utilisation comme complément à une ration déséquilibrée.
78
C EM ( en kcal ) par kg d ' aliment
=
P MAT de l ' aliment en %
Exercice d’application
Un maïs destiné à l’alimentation du porc dosant 3400 kcals d’ED /kg et 9% de MAT
peut-il, à lui seul, permettre de couvrir les besoins azotés et énergétiques d’un porcelet
estimés par kg d’aliment ingéré à 3875 kcals d’ED et 232,5 g de MAT ?
Le rapport Ca/P
Il doit varier de 1,2 à 2 chez les monogastriques et de 1,5 à 6 chez les polygastriques pour que
ces 2 minéraux soient bien assimilés par l’organisme animal.
Ca Ca
La comparaison du rapport d’un aliment au rapport des besoins d’un animal ou des
P P
déficits en ces minéraux permet de choisir le meilleur complément minéral à une ration.
D’après leur teneur en matière sèche les aliments du bétail sont classés en aliments
grossiers et aliments concentrés.
Les aliments grossiers ont une faible concentration en énergie, en matière azotée ou en
matière minérale. On y distingue les aliments grossiers encombrants et les aliments grossiers
succulents.
Les aliments grossiers encombrants dosent plus de 15% de cellulose et ont soit une
forte teneur en matière sèche comme les fourrages secs, soit une faible teneur en matière
sèche comme les jeunes plantes.
Les aliments grossiers succulents ont une faible teneur en matière sèche et dosent
moins de 15% de cellulose par rapport à la matière sèche. On peut citer les racines, les
tubercules, les choux, etc.
79
Les aliments concentrés ont une forte concentration en énergie ou en matière azotée et
dosent moins de 15% de cellulose et/ou d’eau. On peut citer entre autres les céréales, les
tourteaux, les levures, les farines d’origine animale, etc.
D’après leur richesse en nutriments les aliments du bétail sont classés en aliments
énergétiques, protidiques, minéraux et vitamines.
Ils apportent surtout l’énergie à l’organisme animal. Ils sont riches en glucides ou en
lipides. Ils dosent environ 1 U.F / kg de MS. Les céréales sont les aliments énergétiques les
plus répandus, ensuite viennent les tubercules et les racines, les graisses et les huiles, les
graminées fourragères.
Ils ont une teneur en MAD ou P.D.I. élevée, supérieure à 25% par rapport à la MS. Il
s’agit des graines des légumineuses protéagineuses, des tourteaux des graines oléo-
protéagineuses, du lait et ses dérivés, des farines d’origine animale, etc.
Ils apportent surtout les minéraux à l’organisme des animaux. Il s’agit des calcaires,
des coquillages, des phosphates, des farines des os, du sel de cuisine, des sulfates, etc.
d. Les vitamines
Il s’agit des aliments particulièrement riches en vitamines comme l’huile de foie des
poissons et les vitamines industrielles.
D’après leur origine on distingue les aliments animaux et les aliments végétaux.
A. Les céréales.
Les céréales sont les meilleurs aliments énergétiques. Elles sont riches en matière
sèche et leur amidon est très digeste à l’état naturel. Elles sont pauvres en matière azotée, en
calcium, en phosphore et en vitamines, sauf en vitamine A pour le maïs jaune. Il s’agit du
maïs, riz, sorgho, mil, blé, etc.
Une céréale peut constituer la seule source d’énergie de la ration, sans autre restriction
que celle imposée par le respect de l’équilibre général de la ration.
Le maïs.
80
Le maïs grain sec dose environ 10% de matière azotée totale et 1,15 U.F /kg. Il est
pauvre en cellulose et vitamine, en méthionine, tryptophane et lysine, déséquilibré en calcium
et phosphore. Il peut constituer le seul aliment énergétique de la ration. Il est servi en grain ou
broyé.
Les sorghos.
Les grains de sorgho dosent environ 1,05 U.F. /kg et 11% de protéines brutes. Ils sont
plus déséquilibrés en acides aminés que le maïs. Il faut les servir écrasés pour faciliter
l’action des sucs digestifs, car les petits grains peuvent échapper à la dent de l’animal. Comme
le maïs ils doivent être complétés en vitamines, acides aminés et minéraux.
Les jeunes plants de sorgho verts contiennent un glucoside (la durrhine) qui, sous
l’action d’une diastase (émulsine) de la panse des ruminants se transforme en un poison
violent (le cyanure). C’est pourquoi il est conseillé de ne pas laisser le bétail brouter les jeunes
plants de sorgho de moins d’un mètre de hauteur.
Le riz
Le riz est surtout destiné à la consommation humaine. Il peut être utilisé au même titre
que le maïs s’il est décortiqué. Le riz paddy est très riche en cellulose et en silice. Le riz poli
est plus pauvre en protéines.
Les issues des céréales sont les résidus d’usinage des grains des céréales. Elles sont
plus riches en cellulose et en phosphore que les graines dont elles sont issues. Il s’agit de :
Les remoulages, les farines basses, etc. sont plus riches en cellulose que les graines
entières dont ils sont issus. Ils peuvent former jusqu’à 20% de la ration des monogastriques.
Ce sont des amylacées pauvres en protéines, minéraux et vitamines. Leur amidon est très
digeste à l’état naturel. Il n’y a pas de restriction dans leur utilisation.
Le manioc doit être servi frais et épluché, en tout cas moins de 3 jours après la récolte
pour éviter les fermentations alcooliques. Le manioc amer ne sera servi qu’après
rouissage ou séchage, ou encore la cuisson. Ces procédés détruisent la substance
amère et toxique du manioc amer, qui se transformerait en un poison violent (les
cyanures) dans le tube digestif de l’animal.
81
La patate fraîche est mal digérée ; cuite elle est comparable au manioc.
La pomme de terre, les ignames, le macabo sont surtout destinés à l’alimentation
humaine.
Elles sont très en énergie, mais leur digestion est plus lente. Les huiles fluides produisent
un lard mou chez les animaux qui en sont réduits ; alors que les huiles concrètes produisent
un lard ferme. Plus le lard est ferme, plus longtemps il se conserve. C’est pourquoi en
alimentation des animaux en fin d’engraissement on privilégie les huiles fermes ou les
aliments qui en sont riches.
E. Les graines des oléagineux : elles sont riches en matière grasse et en matière sèche.
Leur amidon est peu digeste à l’état naturel ; la cuisson améliore significativement leur
digestibilité.
La graine entière de coton dose environ 20% de protéine brute, 20% de lipides, 20%
de fibre et 10% d’eau. Elle peut renfermer un pigment toxique, le gossypol, qui est détruit par
la chaleur à partir de 60°C pendant 5 mn. Les graines détoxifiées et celles des variétés de
coton « glandless » sont presque inoffensives.
L’amande sèche de la graine d’hévéa dose environ 25% de matière azotée totale et
44% d’huile. Elle contient un glucoside cyanogénétique qui sous l’action d’une enzyme
digestive se transforme en acide cyanhydrique. Elle peut être détoxifiée par un chauffage au
four à 350°C pendant 5 minutes, une ébullition pendant 20 minutes suivie du séchage, un
trempage dans une solution de cendres à 2,5% pendant 24 h, ou encore un trempage dans une
solution de cendres chaudes à 1,5% suivi d’un lavage à eau froide. Les graines détoxifiées
peuvent être utilisées au même titre que les autres tourteaux.
La banane est pauvre en matière sèche (20%), en protéine (1%) et en énergie. Elle ne
permet qu’une croissance très faible de l’animal consommateur.
Le potiron et les citrouilles sont surtout des rafraîchissants qui apportent quelques
vitamines.
Les coques des cabosses de cacao peuvent contenir plus de 20% de cellulose, et des
alcaloïdes (caféine et théobromine). Leur utilisation est limitée à 20% dans la ration des porcs.
C’est un liquide brun sirupeux épais formé de sucres non cristallisés et d’eau obtenu à
l’usinage des plantes saccharifères. Elle renferme 70% de MS, 30% de sucres, 3 à 6% de
MAT, 7 à 10% de MM ; elle est pauvre en calcium et phosphore.
Il faut éviter d’y ajouter de l’eau si elle doit être gardée pour longtemps, sinon elle pourra
exploser comme une véritable bombe.
82
Elle peut former jusqu’à 10% de la ration des monogastriques et 15% chez les ruminants,
suivant le support alimentaire utilisé.
A. LES TOURTEAUX
Les tourteaux de coprah et de palmiste ne sont pas en réalité des aliments protidiques.
83
La graine de soja dose environ 36% de protéine et 18% de lipide. Sa protéine
est de haute qualité. Elle doit être utilisée cuite, car elle contient des facteurs
anti-croissance dont la globuline qui inhibe la trypsine chez l’animal qui en
consomme.
L’arachide contient environ 23% de protéine et 45% d’huile. Elle est surtout
destinée à la consommation humaine. Il faut se méfier des arachides moisies.
C. Les levures de brasseries séchées se présentent sous forme d’une poudre brune et
amère ; elles dosent 45% de protéines brutes de haute qualité, et 87 à 90 % de matière
sèche. Elles coûtent chères, et sont économiquement utilisées à la dose de 2 à 3 % de
la ration.
D. La drèche des brasseries est le reste non solubilisé du malt concassé. Fraîche elle
contient jusqu’à 85% d’eau, ce qui peut provoquer son altération rapide. Séchée, elle
se conserve mieux et dose alors 26% de matière azotée, 20% de cellulose. Elle peut
être incorporée au taux de 30% dans la ration des monogastriques.
E. Les farines d’origine animale (farines de poisson, de viande, de sang, de crevettes,
etc.) et le lait et ses dérivés sont très riches en protéines, moyennement riches en
énergie, riches en minéraux (phosphore et calcium en particulier) ; leur richesse en
vitamines est variable et elles sont les sources naturelles de la vitamine B12.
Les aliments minéraux fournissent les minéraux (calcium, phosphore, fer, iode, sodium,
magnésium, etc.) à l’organisme. Leur composition est très variable :
Les poudres d’os verts dosent en moyenne 23% de calcium et 12% de phosphore.
Les coquilles des œufs, les coquilles des escargots, les coquilles des animaux
marins, les calcaires naturels contiennent 30 à 38% de calcium, et très peu de
phosphore.
Les cendres des os calcinés renferment environ 35% de calcium et 16% de
phosphore.
Les phosphates bi-calciques contiennent 22 à 25% de calcium et 17 à 18% de
phosphore.
Le carbonate de calcium ou craie contient 40% de calcium.
Le chlorure de sodium ou sel de cuisine dose 33 à 35% de sodium.
Le lithothamne ou thalle calcifiée contient 33% de calcium, 4,3% de magnésium,
1,7% de silicium et de nombreux oligoéléments.
84
Les sources naturelles sont les aliments simples riches en vitamines : les huiles de foie
de poisson, les levures, les germes des céréales, etc.
Les vitamines d’origine industrielle sont des vitamines fabriquées dans des usines.
Elles se présentent sous la forme des poudres à incorporer dans les aliments ou dans l’eau de
boisson, ou sous forme d’hydrosols à ajouter dans l’eau.
Sur nos marchés les vitamines sont présentées comme telles, mais parfois associées à
des minéraux. On les appelle alors les aliments minéraux ou complément minéral vitaminé
(C.M.V.) ou encore à des aliments concentrés ; on obtient dans ce dernier cas des pré-
mélanges – plus connus sous le vocable « concentré » - destinés aux fabricants d’aliments
composés complets ou aux éleveurs fabriquant eux-mêmes ces aliments.
Des antibiotiques : tétracycline, terramycine, etc. Quand ils sont mal utilisés chez les
animaux ils peuvent induire une résistance des agents pathogènes ou provoquer des
intoxications humaines.
Les acides aminés de synthèse : certains acides aminés comme la lysine et la
méthionine sont fabriqués industriellement.
Les oligoéléments en solutions buvables.
Les médicaments utilisés à titre préventif dans les aliments comme l’Amprolium, les
sulfamides, etc.
Les produits divers tels les antioxydants, les anti-moisissures, les anti-émottant, les
colorants, les aromatisants, etc.
L’urée : il s’agit de l’urée particulièrement défluorée. Elle est réservée exclusivement
aux ruminants à panse bien fonctionnelle ; on utilise avec des aliments riches en
glucides très assimilables tels que les céréales et les ensilages de maïs. Sa
consommation est limitée à 30 g par 100 kg de PV et par jour chez les bovins. L’urée
doit être bien mélangée à son support et les repas doivent être fractionnés.
a) Définition de la digestibilité
85
La digestibilité est le degré d’utilisation d’un aliment ou d’un nutriment par un
organisme animal. Elle est traduite par un coefficient dit coefficient d’utilisation digestive
(CUD) ou coefficient de digestibilité (CD). C’est le pourcentage d’aliment retenu par un
organisme animal. On distingue le CUD apparent et le CUD réel.
Le CD apparent est le bilan entre les nutriments de l’aliment ingéré et les nutriments
de la matière fécale. Il est exprimé par le rapport suivant :
En réalité la matière fécale n’est pas uniquement constituée des restes d’aliments non
dégradés par la digestion. On y retrouve des cellules intestinales desquamées, des sucs
digestifs, le mucus et des microorganismes. La digestibilité réelle est donc le pourcentage de
l’aliment effectivement retenu par un organisme animal compte tenu de la fraction endogène
(métabolique) des fèces. Elle est donnée par la relation suivante :
quantité de matière ingérée – ( quantité de matière fécale totale−quantité de matière fécale métabo
CD réel (%)=
quantité de matière ingérée
Remarque : toute la partie de l’aliment retenue par l’organisme n’est pas absorbée par
celui-ci : par exemple la dégradation des glucides produit du méthane qui est évacué par
éructation, ce qui implique une diminution de la valeur énergétique de l’aliment.
b) Mesure de la digestibilité
Il existe trois méthodes pour mesurer la digestibilité d’un aliment qui sont : les
méthodes in vivo, in vitro et mathématiques.
On utilise les animaux vivants. On y distingue les méthodes directes et les méthodes
indirectes.
Méthodes directes
86
Méthodes indirectes
Le dispositif expérimental est pratiquement le même que celui utilisé dans les méthodes
directes, mais à l’aliment dont on veut déterminer la digestibilité est incorporé un traceur
et c’est ce traceur qui est dosé.
Méthode in vitro
On fait fermenter les fourrages dans des tubes à essai en présence du jus du rumen ou des
diastases digestives : la digestion dure environ 24 heures et en fonction du pourcentage du
résidu on prévoie la digestion de l’aliment.
Il existe dans la littérature des tables de digestibilité qui donnent la digestibilité d’un
grand nombre d’aliments. Il suffit de repérer sur ces tables un aliment de composition et
origine proches que l’aliment dont on veut estimer la digestibilité ; on applique alors le
coefficient de digestibilité de cette table à cet aliment.
Les herbivores (ruminants) valorisent mieux les fourrages grossiers (en raison de leurs
microflores) que les monogastriques.
Pour les aliments pauvres en cellulose le C U D est comparable chez les différentes espèces
animales.
- L’âge
Les jeunes ruminants non sevrés digèrent moins bien la cellulose puisqu’ils sont peu
fournis en microorganismes.
Les herbivores de moins d’un an digèrent moins bien la cellulose que les adultes.
- Le niveau de la production.
Chez les femelles grandes laitières le transit intestinal plus rapide décroît l’efficacité
de l’action de sucs digestifs.
87
- L’état pathologique.
Les entérites qui accélèrent les transit intestinal, les parasites internes qui secrètent parfois
des antienzymes ou qui blessent la muqueuse intestinale font baisser le C U D.
- L’âge de la plante : la cellulose pure est digérée par les bactéries alors que la lignine
ne l’est pas. Avec l’âge la lignine remplace progressivement la cellulose dans la
cellule de la plante et fait diminuer ainsi sa digestibilité; ce qui entraine le choix de la
date de récolte des fourrage.
- L’Espèce fourragère : certaines plantes durcissent plus vite que d’autres.
- La teneur en cellulose pour les aliments concentrés.
- L’encombrement de la ration
La surcharge du tube digestif entraine un mauvais brassage des aliments, c’est-à-dire une
diminution de l’action des sucs digestifs et par conséquent une baisse du C U D.
- La structure de l’aliment
Plus aliment est finement broyé plus faible est sa digestibilité, car le transit intestinal est
accéléré par la finesse du hachage de l’aliment. De plus les aliments trop fins peuvent
conduire aux troubles digestifs.
- La composition de la ration
En réalité en se lignifiant avec l’âge les parois cellulaires soustraient les contenus
cellulaires de l’action des agents de la digestion et font ainsi baisser le C D.
Pour augmenter leur digestibilité on peut traiter les aliments grossiers avec des alcalis qui
solubilisent la lignine.
88
3.9 LE RATIONNEMENT D’UN TROUPEAU
Les besoins journaliers d’un animal dépendent de l’activité de l’animal ; Il existe deux types
de besoins : les besoins d’entretien et les besoins de production.
Les besoins d’entretien qui sont ceux d’un animal qui ne produit ni œufs, viande, lait,
laine, travail, fœtus, graisse. L’animal mange alors pour garder son poids.
Les besoins de production sont ceux d’un animal qui élabore une quelconque des
productions ci-dessus. Ces besoins incluent les besoins d’entretiens.
La couverture des besoins nutritionnels des animaux d’un tel troupeau peut être réalisée par :
La distribution d’une ration unique collective couvrant tous les besoins nutritionnels
journaliers de chaque animal. Cette ration est en général un aliment composé complet
(la provende).
La distribution d’une ration de base collective qui couvre une partie de besoins de
chaque animal, et d’une ration complémentaire aussi collective qui couvre l’autre
partie des besoins des animaux.
Un troupeau hétérogène est un groupe d’animaux de même espèce mais ayant des
besoins nutritionnels différents, comme un troupeau de vaches laitières composé d’animaux
ayant des productions journalières différentes, une bande de porcs formée d’animaux de
vitesses de croissance différentes, des truies allaitantes de tailles de portée différentes, etc.
L’alimentation d’un tel troupeau est faite d’une ration de base collective couvrant les
besoins de base (entretien et une partie de la production) de chaque animal et une ration
complémentaire qui peut être :
89
1. Alimentation libre
2. Alimentation à volonté
3. Alimentation rationnée
Pour élaborer des rations capables de couvrir les besoins nutritionnels journaliers d’un
animal il faut connaitre les recommandations alimentaires, les valeurs nutritives des aliments
simples disponibles et les quantités d’aliments consommés par l’animal considéré.
Les normes des besoins nutritionnels journaliers des animaux à différents stades
physiologiques issues des travaux des chercheurs sont présentées sous forme de tableaux, et la
littérature spécialisée abonde. Il suffit donc de se référer à une de ces tables pour y repérer les
recommandations alimentaires de l’animal considéré.
Les quantités d’aliments qu’un animal peut ingérer par jour varient selon l’aliment lui-même
et l’animal utilisateur de cet aliment.
L’espèce
Par kg de poids métabolique les caprins ont une capacité d’ingestion supérieure à celle des
bovins, alors que celle des bovins est supérieure à celles des ovins.
Le poids et l’âge
Le stade physiologique
Les femelles en lactation consomment plus que les femelles taries, et les femelles gestantes
voient leur appétit baisser vers le terme de la gestation.
La santé de l’animal
L’individu
Certains animaux ont plus d’appétit que d’autres dans une même race.
90
B. Facteurs liés à l’aliment
La quantité d’aliment brut ingérée varie avec la teneur de cet aliment en eau. Plus
l’aliment est sec moins il est consommé.
La teneur en vitamines et oligoéléments (les animaux recherchent les aliments qui les
nourrissent le mieux).
Appétibilité de l’aliment
- La finesse du broyage : plus l’aliment est finement broyé, moins bien il est consommé.
- Les altérations comme le rancissement et les moisissures font baisser les quantités
d’aliments ingérés).
- Les animaux délaissent les aliments souillés par les déjections et urines.
- L’adjonction aux rations des substances qui modifient le goût ou odeur des aliments
(sel, mélasse, sucre…) fait augmenter les quantités ingérées.
- La présentation : les porcs ingèrent plus un aliment présenté en soupe que le même
aliment présenté en farine ou en granulés ; les granulés sont mieux appréciés que les
farines.
- Le rythme de distribution : en multipliant le nombre de repas servi par jour on
améliore la consommation volontaire d’une ration par un animal.
- Les changements des régimes : tout changement brutal des régimes fait baisser les
quantités d’aliments ingérés.
- La température : la quantité d’aliments ingérés est inversement proportionnelle à la
température.
- L’eau de boisson : les quantités de matière sèche ingérée est fonction de la quantité
d’eau de boisson disponible.
La capacité d’ingestion alimentaire d’un animal est son aptitude à consommer plus ou moins
un aliment ou une ration, lorsque l’aliment ou la ration est distribué à volonté. Elle est
exprimée :
91
La capacité d’ingestion est de :
La sensation de faim ou de satiété chez les animaux est régulée par l’hypothalamus grâce aux
connexions nerveuses qui existent entre cette partie du cerveau et l’estomac des animaux.
Chez les monogastriques l’estomac se remplit et se vide plusieurs fois au cours d’un même
repas, et la sensation de la faim ou de satiété tient plus à la concentration du sang en
nutriments que de l’aptitude de l’estomac à se dilater.
Chez les ruminants l’orifice réseau-feuillet ne laisse passer que des aliments finement divisés.
Le mécanisme de remplissage-vidange de l’estomac dépend alors surtout du temps de séjour
des aliments dans le rumen. Autrement dit, le ruminant ne règle pas sa consommation
alimentaire sur l’énergie seulement, mais aussi sur le volume que peut contenir son rumen et
la rapidité de son transit intestinal.
Les chercheurs ont été ainsi amenés à comparer l’aptitude des aliments à séjourner plus ou
moins longtemps dans le rumen des polygastriques. Pour caractériser les aliments et les
besoins d’un animal deux notions ont été définies :
Un aliment est dit encombrant si son temps de séjour dans le rumen est long (cas des
fourrages secs) ; il est peu encombrant si son temps de séjour dans le rumen est court (cas
des jeunes herbes).
La valeur d’encombrement des besoins d’un animal est le nombre d’unités d’encombrement
que cet animal peut ingérer par kg de P 0,75 par jour.
L’aliment de référence ici est une jeune herbe à 17 % de matière sèche et une digestibilité de
80 %. Un kg de MS de cette herbe a une valeur d’encombrement de 1 UE, en d’autres termes
cette herbe vaut 1 UE/kg de MS.
Une vache de 600 kg de poids vif et produisant 17 kg de lait par jour consomme 122,6 g de
MS/ kg de P 0,75 /jour de cette herbe.
92
Un mouton mâle castré de 4 ans et pesant 75 kg de poids vif en consomme 75 g de MS/ kg de
P 0,75 /jour.
La valeur d’encombrement d’un fourrage est alors donnée par la relation suivante :
La ration journalière d’un animal doit apporter une quantité minimale d’énergie pour couvrir
ses besoins. La quantité de matière sèche qu’il peut ingérer par jour étant limitée il faut que la
ration contienne suffisamment d’énergie par UE pour satisfaire ses besoins. Pour éviter
l’insuffisance ou l’excès de volume d’une ration ou d’un fourrage en énergie on fait appel à la
notion de la concentration énergétique de la ration ou d’un fourrage, qui est le rapport de
l’énergie en UF sur l’encombrement en UE. Ce rapport (UF/UE) caractérise à la fois l’animal
et l’aliment.
Elle caractérise les besoins de l’animal. C’est le rapport des besoins énergétiques en UF sur la
capacité d’ingestion en UE de l’animal.
Par exemple une brebis de 40 kg de PV avec une vitesse de croissance de 50 g par jour a une
capacité d’ingestion de 1,6 UEL et doit recevoir 0,69 UFL par jour. La densité énergétique
minimale de la ration qu’elle doit recevoir est : 0,69 UFL / 1,6 UE = 0,43 UFL/UE.
Si la même brebis doit faire un croit de 150 g par jour, il lui faut 1,06 UFL/jour et sa capacité
d’ingestion ne varie pas; sa ration doit avoir une densité énergétique minimale de 0,66
UFL/UE. Il apparait ainsi plus la production attendue d’un animal est élevée plus sa ration
doit avoir une densité énergétique élevée.
93
Elle caractérise l’aliment ; C’est le rapport de l’énergie en UF/kg de MS sur l’encombrement
de l’aliment :
Si DEf < DERm le fourrage a une densité énergétique faible ; il ne peut pas fournir les UF
nécessaires. Il lui faut alors un complément plus riche en énergie.
Si DEf = DERm le fourrage consommé à volonté par l’animal lui fournira toute l’énergie il a
besoin.
Si DEf > DERm le fourrage en libre-service fournira plus d’énergie à l’organisme animal. On
peut alors soit limiter la consommation de cet aliment par l’animal, soit rajuster les autres
besoins de l’animal pour améliorer la production attendue.
Quand les ruminants sont à l’herbage il est impossible pour l’éleveur de connaître les
quantités de fourrages consommés par les animaux et par conséquent de vérifier si les besoins
sont couverts. Toute son intervention dans le rationnement de ses animaux se limitera à
choisir, si c’est possible, les meilleurs pâturages pour son troupeau et à le retirer des parcelles
dès que l’herbe devient rare ou de mauvaise qualité. Dans la pratique il fixe l’objectif de
production et choisit le stade de pâturage optimal et la complémentation à l’herbe.
L’objectif de production
La teneur des plantes en matière sèche augmente avec l’âge des plantes, mais la valeur
alimentaire de cette matière sèche non seulement varie d’une plante à une autre, mais aussi
elle décroit à mesure que les plantes vieillissent.
94
La montaison pour le 1er cycle des graminées, 4 à 6 semaines d’âge pour les repousses.
La complémentation à l’herbe.
Quand les objectifs de production sont élevés les herbes pâturées sont très souvent
insuffisantes, à elles seules, de couvrir les besoins des animaux. Il revient alors à l’éleveur de
choisir l’aliment complémentaire et le rythme de distribution pour atteindre l’objectif de
production fixé.
Il est toujours bon de limiter les quantités de concentrés distribués si les animaux disposent de
fourrages de très bonne qualité.
En stabulation les animaux sont entièrement dépendants de l’éleveur pour leur alimentation. Il
doit leur fournir des rations capables de couvrir tous leurs besoins alimentaires ;
l’établissement de telles rations devient possible, les quantités d’aliments ingérées étant
connues. Pour ce faire il détermine :
Les besoins journaliers des animaux,
Les quantités de fourrages ingérées en MS et en UE par animal,
La valeur nutritive des aliments disponibles, la valeur d’encombrement des aliments,
Les quantités de fourrages ingérées et les productions permises
Le correcteur et la quantité à apporter.
A. Pendant la période qui vient mon lot de moutons doit prendre telle croissance. Pour
réaliser cet objectif quelle ration dois-je lui distribuer ?
B. Mon lot de moutons consomme tel fourrage à volonté. Quelle croissance cette
consommation lui assure-t-elle, et comment doit-je complémenter ?
Démarche pratique A
1. Désigner la catégorie de moutons, son poids, l’objectif de croissance, la ou les tables
de besoins à utiliser.
95
2. Lire et transcrire les besoins des animaux en question, et les valeurs alimentaires du ou
des fourrages choisis.
3. Fixer par tâtonnement ou par expérience les quantités du ou des fourrages à distribuer
en quantité rationnée.
4. Vérifier que ces quantités ne dépassent pas la capacité d’ingestion de l’animal, en
calculant le total des apports UEM du ou des fourrages. Ce total doit être égal ou
inférieur à la capacité d’ingestion de l’animal.
5. Calculer les apports en UF, PDI, Ca et P, UE.
6. Calculer les déficits éventuels.
7. Calculer la composition et la dose de concentré par la croix des mélanges ou par des
équations mathématiques. .
8. Vérifier que les apports totaux correspondent bien aux besoins
9. Vérifier que le rapport PDI/UF reste dans les limites recommandées.
10. Calculer les déficits éventuels en Ca et P, puis les caractéristiques et la dose du CMV à
apporter
Démarche pratique B
1. Désigner la catégorie de moutons, son poids, l’objectif de croissance, la ou les tables
de besoins à utiliser.
2. Lire et transcrire les besoins des animaux en question, et les valeurs alimentaires du
ou des fourrages choisis.
3. Comparer la DEf du fourrage à la DERm nécessaire de l’animal.
Si DEf est supérieure ou égale à DERm, le fourrage n’a pas besoin de
complément énergétique.
Si DEf est inférieure à DERm, le fourrage doit être complémenté.
4. Calculer la quantité de MS du fourrage consommée.
Si le fourrage n’a pas besoin de complément, calculer par le système des UEM
réelles.
Si le fourrage doit être complémenté, calculer par le système des UEM
apparentes
5. Calculer les apports en UF, PDI, UE, Ca et P.
6. Calculer les déficits éventuels.
7. Si nécessaire, calculer la composition et la dose de concentré par la croix des
mélanges.
8. Vérifier que les apports totaux correspondent bien aux besoins.
9. Vérifier que le rapport PDI/UF reste dans les limites recommandées.
Calculer les déficits éventuels en Ca et P, puis les caractéristiques et la dose du CMV à
apporter
Exemple
1. Quel troupeau ?
Un lot d’agneaux de 30 kg de PV
Objectif de production (croissance) : 250 g/j. pendant un mois.
Lire sur le tableau ci-dessous les besoins des ovins en énergie (UFV), MAD (ou PDI),
Ca et P, et les CI (UEM)
96
Extraits des Apports alimentaires recommandés pour les agneaux en croissance
et à l’engraissement
Capacité
Poids vif Gain de poids U.F.V. / PDI MAD Ca P
d’ingestion
(kg) vif (g/j) j (g/j) (g/j) (g/j) (g/j)
(UEM)
150 0 ,87 75 78 5,8 2,4
200 0,91 88 92 7,1 2,8
30 1,3
250 0,96 101 107 8,5 3,2
300 0,98 114 121 9,7 3,6
150 0,99 76 80 6,5 2,8
35 200 1,05 89 94 8,0 3,2
1,45
250 1,11 101 108 9,5 3,6
300 1,14 114 122 10,9 4,0
150 1,18 90 97 9,0 3,5
200 1,27 102 111 10,5 3,9
40 1,6
250 1,32 115 125 12,0 4,4
300 1,37 127 138 13,6 4,8
2. Quels fourrages ?
Foin de graminées (ration de base).
Tourteau de coton décortiqué expeller
Maïs grain sec, cendres d’os et coquillages.
3. Quelle consommation ?
Estimer par mesure ou par tâtonnement la quantité consommée de fourrage (par
exemple 850g de MS/jour) ; multiplier cette valeur par la valeur UEM de ce fourrage ;
on obtient l’encombrement de ce fourrage en UEM. (0,96 kg x 1,34 UE/kg de MS ≃
1,27)
Diviser la capacité d’ingestion de l’animal en UEM par la VEF du foin On obtient la
quantité de MS que l’animal peut ingérer par jour (1,3/1,34 = 0,970 kg de MS).
97
UFV/j PDI(g) MAD(g) Ca(g) P(g) UE
Foin 0,850 kg (A) 0,55 56 50 5,1 2,55 1,14
Besoins (B) 0,96 101 107 8,5 3,2 1,34
Déficits
(A) – (B) -0,41 -45 -57 -3,4 -0,65 -0,2
éventuels
La ration journalière (foin seulement) est déficitaire en énergie (UFV), azote (MAD ou PDI),
Ca et P. Comment corriger ces déséquilibres ?
5. Quels correcteurs ?
Le rapport MAD/UFV du déficit est 139,02 ; il est compris entre ceux du maïs (58,59) et de
tourteaux de coton (424,73). Donc un mélange de ces 2 aliments permettra de corriger les
déficits en énergie et matière azotée.
Les proportions de maïs et de tourteaux de coton dans ce mélange peuvent être calculées par
« la croix des mélanges » ou un système de 2 équations à 2 inconnues.
Les animaux marquent leur préférence pour certains aliments par rapport à d’autres ; c’est
ainsi que :
98
La suppression ou réduction de certaines charges :
Coût des emballages
Frais de commercialisation
Équipements :
Bâtiments
Broyeurs
Mélangeurs
Balances
Couseuses
Chariots
Matières premières :
Les aliments énergétiques
Les aliments protidiques
Les aliments minéraux
Les vitamines
Les adjuvants alimentaires
Matériels divers
Les emballages
Les étiquettes
Seaux
Principe : élaborer des formules d’aliments capables de couvrir les besoins nutritionnels
journaliers d’un animal.
Connaissances utiles :
Pratique de la formulation
99
Mélange des ingrédients
Pratique :
Mélange des ingrédients entrant à moins de 1% dans la formule avec une quantité
suffisante de farine de céréale.
Mélange éventuelle des céréales
Introduction de 10 à 20 % des céréales
Introduction des aliments collants (tourteaux gras, mélasse, huile, etc.)
Introduction des autres tourteaux, farines animales, minéraux
Introduction du reste des céréales
a) L’ADN
L’ADN ou l’Acide Désoxyribonucléique est une molécule organique qu’on trouve dans
toutes les cellules et surtout dans les noyaux et un peu dans les mitochondries des cellules
eucaryotes. Cette molécule est formée d’acide phosphorique (H3P2O5), d’un sucre à 5 atomes
de carbone (le désoxyribose) et d’une base azotée qui peut être l’adénine, la guanine, la
cytosine ou la thymine.
L’association d’un acide phosphorique, d’un sucre désoxyribose et d’une base azotée
forme l’élément de base de l’ADN appelé nucléotide. Par exemple, un nucléotide dont la base
azotée est la thymine est représenté comme suit :
P D T
Les nucléotides d’une molécule d’ADN sont reliés entre eux par des liaisons chimiques
solides établies entre l’acide phosphorique d’un nucléotide et le désoxyribose du nucléotide
suivant. L’ordre de succession des 4 nucléotides différents le long de la chaine
polynucléotidique définit la structure primaire de l’ADN.
100
D G
P
D T
P
D A
P
D C
La molécule d’ADN est formée de 2 chaines polynucléotidiques spiralées ; c’est la
structure secondaire de l’ADN. Les nucléotides de chaque chaine sont disposés de façon à ce
que ses bases azotées soient face à face avec les bases azotées de l’autre chaine. Entre chaque
paire de bases qui se font face s’établit une liaison chimique dite liaison hydrogène (faible).
La formation des paires de bases est ordonnée, ainsi la guanine est toujours associée à la
cytosine et la thymine à l’adénine. On dit alors que l’adénine est complémentaire à la
thymine, et la cytosine à la guanine. Dans tous les ADN il y a autant d’adénine et guanine que
de cytosine et thymine. Exemple d’une portion d’ADN :
P P
D G C D
P P
D T A D
P P
D A T D
P P
D G C D
b) Les gènes
Un gène est un facteur héréditaire responsable d’un caractère ; plus précisément c’est une
séquence de nucléotides (donc une portion d’ADN) responsable de la synthèse d’une protéine.
Un gène compte environ 1000 nucléotides. En général, un gène particulier occupe toujours,
dans une espèce donnée, la même place sur la molécule d’ADN ; cet emplacement est appelé
locus.
c) La chromatine
La double hélice d’une molécule d’ADN est associée à des protéines basiques ou histones. On
donne à cette structure particulière le nom de chromatine.
La chromatine déroulée se présente comme un collier de perles ; chaque perle est constituée
de 4 histones et le fil ou support des perles est la double hélice qui entre chaque perle.
101
Structure de la chromatine
d) Le chromosome
C’est la forme visible du matériel génétique lors de la division cellulaire ; c’est le support
des gènes. C’est un double filament de chromatine qui par suite d’une condensation très
poussée est devenu visible parce qu’il est devenu court et épais.
Dans toutes les cellules somatiques d’un individu chaque chromosome existe en 2
exemplaires ; les 2 chromosomes d’une même paire sont dits homologues. Les cellules sont
alors à 2n chromosomes, on dit alors que les cellules sont diploïdes. Le nombre de
chromosomes est en général constant pour une même espèce. Par exemple : 2n = 60 chez les
bovins, 54 chez les ovins, 38 chez le porc, 78 chez la poule, 44 chez le lapin.
Les cellules sexuels ou gamètes ne possèdent que n chromosomes. Elles sont haploïdes.
Tous les individus d’une même espèce possèdent la même quantité d’ADN dans leurs
cellules somatiques : l’ADN est donc le premier critère de définition d’une espèce. La
variation intra-spécifique résulte du très grand nombre de possibilités de succession des 4
nucléotides différents le long de la molécule d’ADN ; c’est pourquoi on dit que chaque
individu est unique en son genre, car pour une longueur de la chaine donnée comportant n
nucléotides, il y a 4n ordres différents, autrement dit 4n animaux différents.
e) Le caryotype
Ce sont des gains ou des pertes de chromosomes pendant les 2 divisions cellulaires.
Quand ces aberrations interviennent dans les cellules germinales, les animaux victimes sont
en général stériles. Quand elles affectent les cellules somatives, on note des malformations
comme la brachygnatie inférieure, la cryptorchidie, l’hydrocéphalie interne, etc.
102
Les anomalies de structure
Lors des divisions cellulaires un morceau de bras d’un chromosome peut se détacher et se
coller à un bras d’un autre chromosome. On parle de translocation ou fusion centrique quand
c’est tout un bras qui est concerné ; cette affection ne cause pas souvent de problème.
L’ADN et la protéine ont des points communs : la molécule d’ADN est formée d’un
enchainement linéaire de nucléotides, et la molécule de protéine, d’un enchainement linéaire
d’acides aminés. Chaque molécule d’ADN est formée par l’enchainement précis, en nombre
et en place, de nucléotides déterminés parmi les 4 possibles, tout comme la molécule de
protéine est formée par l’enchainement précis, en nombre et en place, d’acides aminés
déterminés parmi les 20 possibles. Les différentes molécules d’ADN ou de protéines se
distinguent les unes des autres par leur séquence, c’est-à-dire par l’ordre défini dans lequel
s’enchainent les nucléotides dans la molécule d’ADN ou les acides aminés dans la molécule
de protéine.
L’ADN est responsable de la synthèse des protéines par l’intermédiaire d’un messager
chimiquement voisin de l’Adn qu’on appelle Acide Ribonucléique (ARN). L’Arn traduit le
gène en une protéine dans le cytoplasme de la cellule. L’ARN se distingue de l’ADN en 3
points qui sont :
Il existe plusieurs types d’ARN dans la cellule, mais un seul joue le rôle de messager,
l’Arn messager (ARNm). La molécule de l’ARNm est formée d’un seul brin et la séquence de
nucléotides dans l’ARNm est complémentaire de la séquence de nucléotides de l’un des 2
brins du segment d’ADN correspondant à un gène. Le transfert de l’information de l’ADN à
l’ARNm est donc une simple opération de transcription : la double hélice de l’ADN s’ouvre et
l’ARNm recopie le brin informatif de l’ADN suivant un code précis, porté par l’ARNm et
responsable de la synthèse d’une protéine.
Un code est formé d’un triplet de nucléotides ou codon : plusieurs codons désignent un
même acide aminé. La succession des acides aminés dans une protéine est déterminée par la
succession des codons adjacents sur un brin d’ADN. Des codons non-sens indiquent que la
synthèse de la protéine est terminée.
Pendant l’interphase l’ARNm formé dans le noyau cellulaire passe dans le cytoplasme, et
le message qu’il porte doit être traduit en une protéine. Cette traduction est assurée par
l’ARNm de transfert, (ARNt). Ce dernier véhicule les acides aminés jusqu’aux ribosomes où
ils sont assemblés en protéines, en présence de nombreuses enzymes.
103
4.1.3 La transmission du matériel génétique
La plupart des cellules vivantes se divisent, on dit subissent une mitose. Au cours de la
mitose l’information génétique se transmet intégralement de la cellule mère aux cellules filles.
La multiplication des cellules sexuelles ou méiose comporte 2 divisions successives, une
division réductionnelle et une division équationnelle qui, à partir d’une cellule diploïde (2n
chromosomes) donne naissance à 4 cellules haploïdes (n chromosomes) ou gamètes.
Pendant l’interphase la quantité d’ADN dans le noyau de la cellule double (phase S); ensuite
les chromosomes, longs et grêles, s’individualisent et deviennent visibles par suite de la
condensation poussée des chromatines du noyau (stade leptotène) ; puis les chromosomes
homologues de chaque paire s’apparient et s’accolent sur toute leur longueur ; chaque paire de
chromosomes ainsi apparié est appelé bivalent. C’est le stade zygotène. Pendant le stade
pachytène les chromosomes sont plus nettement individualisés ; chaque bivalent apparait
formé de 4 chromatides ou tétrade de chromatides ; des cassures peuvent se produire au même
niveau dans les chromatides homologues suivies d’échange de matériel génétique homologue.
Un ensemble de gènes peut ainsi être transplanté d’un chromosome à l’autre. Cet échange de
matériel génétique est appelé crossing-over et est responsable des recombinaisons génétiques.
Enfin, au stade diplotène, les chromosomes homologues de chaque bivalent se séparent à
partir de leurs centromères, en laissant toutefois des points de contact qu’on appelle chiasmas.
Après cette première division de la méiose suit la deuxième division ou mitose équationnelle
qui n’est pas précédée d’une duplication de l’ADN. Elle est comparable à une mitose
normale, et aboutit à 4 cellules filles haploïdes à partir de la cellule germinale initiale.
Chaque individu est issu d’un œuf qui résulte de la fécondation d’un ovocyte (gamète
femelle) par un spermatozoïde (gamète mâle). La fusion de ces 2 gamètes au cours de la
fécondation rétablit la diploïdie des cellules, et il en ressort que chaque individu est porteur
pour moitié des gènes venant de son père et pour moitié des gènes venant de sa mère.
104
Soient deux races pures de lapin dont une race à poils noirs et courts et une race à poils blancs
et longs. Désignons par B le caractère poil blanc et par N le caractère poil noir.
Le croisement d’un mâle à poils noirs et une femelle à poils blancs ou d’un mâle à
poils blancs et d’une femelle à poils noirs donne, en première génération, des lapereaux tous
à poils noirs. Ces résultats confirment la première loi de Mendel ou loi de l’homogénéité des
individus de 1ère génération qui stipule que : tous les individus de la première génération (F1)
sont semblables entre eux et rappellent soit un de leurs parents, soit réalisent une race
intermédiaire.
en F2 prouve que les gènes B et N étaient bien présents en F1, N ayant seulement dominé sur
B. Au moment de la formation des gamètes en F1, les gènes B et N se sont dissociés et sont
passés individuellement soit dans les ovules, soit dans les spermatozoïdes ; autrement dit
chaque animal de F1 a émis au cours de la reproduction des gamètes possédant chacun soit un
B, soit un N. Ces gamètes se sont recombinés pour donner des œufs fécondés porteurs de
caractère NN, NB ou BB. C’est la 2ème loi de Mendel (ou loi de ségrégation (disjonction)
indépendante des gènes) qui stipule que : les gènes sont transmis indépendamment les uns des
autres. L’échiquier de croisement ci-dessous montre les combinaisons possibles entre les
gamètes mâles et femelles B et N :
Gamètes ♀ ♂ B N
B BB NB
N BN NN
Ce schéma montre que dans la descendance des F1, (autrement dit en F2) 1/4 des lapins sont
porteurs de BB et nécessairement blancs, 2/4 sont porteurs de BN ou NB et sont noirs puisque
le noir est dominant, 1/4 sont porteurs de NN et sont nécessairement noirs. Soit 75 % de
lapins noirs et 25 % de lapins blancs, ce qui est conforme aux observations ci-dessus.
Pour que les gènes soient transmis indépendamment les uns des autres, il faut que
chaque gamète porte effectivement un seul gène. C’est la 3ème loi de Mendel ou la loi de la
pureté des gamètes : chaque gamète porte un seul gène.
Certains ne portent que le gène B (BB) ; si on laisse ces animaux se reproduire entre eux leurs
descendances seront uniformément blanches.
D’autres ne portent que le gène noir N (NN) ; s’ils se multiplient entre eux leurs produits
seront toujours tous noirs.
Les animaux de ces 2 premiers groupes sont dits homozygotes ou de race pure pour le
caractère couleur du poil.
105
Le troisième groupe est formé d’animaux porteurs à la fois des gènes B et N (BN ou NB) ; en
croisant ces animaux entre eux leurs produits (F3) seront des animaux blancs et des animaux
noirs, comme en F2. On dit des animaux de ce groupe qu’ils sont des hétérozygotes ou des
métis.
Considérons maintenant le caractère poil court et le caractère poil long, en désignant par C le
gène qui détermine le poil court et par L le gène qui commande le poil long. Le croisement
d’un lapin à poil court avec une lapine à poil long (ou inversement) donne en F1 des individus
tous à poil court. Le gène poil court C domine sur le gène poil long L. En F2 on obtient 3/4
d’animaux à poil court et 1/4 à poil long. Tout se passe comme pour le cas de la couleur du
poil ci-dessus.
L’exemple des 2 couples de caractères ci-dessus étudiés montre que les gènes allèles
(allélomorphes) se transmettent de façon indépendante les uns des autres.
Considérons ensemble les caractères « poil noir et court (NN,CC)» et « poil blanc et
long (BB,LL)». Le croisement des individus à poil noir et court avec des individus à poil
blanc et long donne en F1 des animaux tous à poil noir et court quel que soit le sens du
croisement. En F2 des phénotypes nouveaux apparaissent : des individus à poil noir et long, et
des individus à poil blanc et court, ce que confirme le tableau de croisement suivant :
Gamètes ♀ ♂ NC NL BC BL
NC NNCC NNLC BNCC BNLC
NL NNCL NNLL BNCL BNLL
BC NBCC NBLC BBCC BBLC
BL NBCL NBLL BBCL BBLL
Ces nouveaux phénotypes sont en fait de nouvelles races fixées (stables) puisqu’ils
sont homozygotes (NNLL et BBCC).
De tout ce qui précède nous pouvons retenir que la production des gamètes et la
fécondation sont des évènements essentiels pour les êtres vivants à reproduction sexuée. C’est
alors que le matériel génétique passe d’une génération à la suivante, par l’intermédiaire des
chromosomes qui sont porteurs des gènes. La reproduction sexuée permet de pérenniser
l’espèce.
Les études plus poussées ont montré qu’il n’y a ségrégation indépendante des allèles
(caractères) que lorsque les locus concernés sont sur des chromosomes différents ou sont
éloignés l’un de l’autre sur le même chromosome. Dans la pratique, très peu de gènes se
transmettent conformément à cette hérédité mendélienne.
Il a été ainsi remarqué que les gènes situés sur un même chromosome et assez proche
l’un de l’autre ont tendance, lors de la gamétogénèse, à se transmettre ensemble ; on parle
106
alors des gènes liés (linkage). De plus au niveau des chiasmas lors de l’appariement des
chromosomes homologues au cours de la méiose se produisent des échanges de segments de
chromatides.
Illustration
Chez la poule deux locus déterminant le plumage peuvent être occupés chacun par deux
couples d’allèles :
L’allèle (F) dominant détermine un plumage frisé et (f) récessif un plumage normal.
L’allèle (B) dominant détermine la couleur blanche, et (b) récessif un plumage coloré.
Le croisement des 2 races (FF,ff et BB,bb) donne en F1 des individus à plumage frisé et
blanc (Ff,Bb).
En croisant les individus de F1 par leur géniteur récessif (backcross) on s’attend aux
résultats suivants, s’il y a ségrégation indépendante des gènes :
Blanc frisé : 1/4. Blanc normal : 1/4. Coloré frisé : 1/4 Coloré normal : 1/4.
Mais on a plutôt obtenu les résultats suivants sur un total de 132 poules :
Blanc frisé : 60 (45,5 %) Blanc normal : 16 (12,1 %) Coloré frisé : 8 (6 %) Coloré
normal : 48 (36,4 %).
Chez les animaux dont les sexes sont séparés les chromosomes sont de 2 types : les
autosomes ayant les mêmes taille et morphologie, et les hétérosomes ou chromosomes sexuels
ou encore gonosomes formant dans l’un des sexes une paire de chromosomes différents l’un
de l’autre.
Chez les mâles des mammifères les gonosomes se présentent sous forme approximative
d’un X et d’un Y, alors que chez les femelles les 2 gonosomes homologues ont tous la forme
d’un X. On dit alors que les mâles sont hétérogamétiques (XY) et les femelles,
homogamétiques (XX)
Chez les oiseaux les mâles sont homogamétiques et les femelles, hétérogamétiques.
Sur le plan génétique, le sexe d’un individu est déterminé à la fécondation par le gamète
du sexe hétérogamétique. La femelle des mammifères ou le mâle des oiseaux produit (n – 1)
autosomes et un gamète X exclusivement, alors que le mâle des mammifères ou l’oiseau
femelle produit (n – 1) autosomes et un X ou (n – 1) autosomes et un Y. Théoriquement il
devrait autant de mâles (50 %) que de femelles (50 %), selon le tableau suivant :
107
Chez les mammifères il naît un peu plus de mâles (50 – 55 %) que de femelles, mais
l’équilibre s’établit progressivement, du fait de la mortalité périnatale un peu plus élevée chez
les mâles.
Différenciation du sexe
Chez les volailles les gènes responsables de la coloration du duvet à la naissance sont portés
par le chromosome X. Trois couples d’allèles sont impliqués dans cette coloration du plumage
des poussins :
Les croisements des coqs à plumage doré avec les poules à plumage argenté et inversement
donnent les résultats des tableaux suivant :
108
Les croisements 1 donnent des poussins mâles (coquelets) à duvets jaunes et des
poussins femelles (poulettes) à duvets roux ; par contre les croisements 2 donnent des
poussins tous jaunes.
Les croisements 1 permettent de séparer, dès l’éclosion, les poussins mâles des
poussins femelles uniquement à partir de la coloration différente des duvets selon le sexe :
c’est ce qu’on appelle croisements d’autosexage. Des croisements similaires ont été dans
d’autres races de poules :
Rhodes Island Red (coq rouge) X Light Sussex (poule blanche herminée) donne coquelets
blancs et des poulettes rouges
Leghorn (coq blanc) X Light Sussex (poule blanche herminée) donne des coquelets blancs et
des poulettes rouge-brun
Le sexage des poussins dès l’éclosion est un impératif en élevage des poules de souche
« ponte » ; l’accouveur ne doit livrer aux producteurs d’œufs de consommation que des
poussins femelles d’un jour. L’utilisation judicieuse des gènes liés au sexe permet d’obtenir
des poussins mâles et femelles de phénotypes distincts, donc de faire facilement le tri des
mâles des femelles, si on ne veut pas recourir à l’examen du cloaque des poussins qui
occasionne des frais de production supplémentaires.
Chez la volaille la taille est déterminée par un locus porté par le chromosome sexuel.
Ce locus peut être occupé par un allèle provoquant la réduction de la taille des adultes
d’environ 30 % chez la femelle et 40 % chez le mâle. L’allèle Dw déterminant la taille
normale est dominant, et l’allèle dw induisant le nanisme est récessif.
Le croisement des coqs nains avec des poules normales donne en F1 des poules naines
et des coqs de taille normale. En croisant les coqs homozygotes de taille normale avec les
poules naines, on obtient des coqs hétérozygotes et des poules toutes de taille normale. La
souche commerciale de poules de chair appelée Vedette, disponible sur nos marchés, est
obtenue à partir de ce schéma de croisement par l’INRA en France. Ce schéma de croisement
permet de réaliser une économie d’environ 10 % sur le cout de production des poussins d’un
jour, sans que les performances de ces poules de chair soient affectées.
Les facteurs du milieu qui ont une incidence sur les performances des animaux (ou sur
l’expression des gènes) sont l’alimentation, la pathologie, la température et le milieu intérieur
maternel.
4.3.1 L’alimentation
109
Une alimentation sévèrement carencée pendant la croissance a des effets aussi
indélébiles que les gènes : chez le zébu Gobra du Sénégal l’âge à la première mise bas est de
36 à 48 mois en élevage traditionnel extensif, et environ 25 mois dans le système intensif ;
tandis que le taux de fécondité passe de 66% dans le système extensif à 85% dans le système
intensif. Au Niger le taux de mortalité chez les veaux de 3 à 11 mois est de 22% dans
l’élevage traditionnel, contre moins de 1% chez les veaux ayant reçu une supplémentation de
¼ l de lait /jour/tête. Au Cameroun l’adjonction des concentrés à la ration des vaches locales
(blanc Foulani) en élevage extensif a doublé la production laitière journalière, qui est passée
de 4 à 8 – 10 litres par jour.
4.3.2 La pathologie
La coccidiose aigüe caecale allonge la durée de chauffage des poussins d’une à deux
semaines, augmente la mortalité de 2 à 12%, augmente l’indice de conversion des aliments du
fait des lésions irréversibles sur les organes digestifs, fait chuter le poids moyen des œufs et le
nombre total d’œufs pondus.
4.3.3 La température
Le sexe d’un individu est déterminé à la fécondation mais il n’est pas acquis pour
autant : on a remarqué chez le bovin que pour une gestation gémellaire ayant donné naissance
à deux petits de sexe différent, la génisse est stérile et présente des caractères sexuels proches
de ceux du mâle, alors que le veau est normal.
Ces quelques exemples montrent que l’expression d’un gène est influencée par les
facteurs du milieu, c’est-à-dire que la valeur phénotypique (la performance) d’un individu est
le résultat combiné des actions des gènes et de celles des facteurs du milieu. On écrit alors
symboliquement que : P = G + E (P est la valeur phénotypique, G est la valeur
génotypique, E est l’écart du au milieu)
110
La composante attribuable à l’influence des facteurs du milieu, ou écart dû au milieu.
L’écart ici est par rapport au milieu moyen ou milieu de référence. On doit donc
toujours préciser les conditions dans lesquelles une performance animale a été
obtenue.
On peut donc dire que les différences des performances entre les individus ont 2 ou 3 causes :
Elles peuvent être dues uniquement aux facteurs du milieu : c’est ainsi que
s’expliquent la différence des performances enregistrées sur des vrais jumeaux.
Elles peuvent être d’ordre génétique : c’est le cas chez les animaux soumis
rigoureusement aux mêmes conditions du milieu. Dans ce cas les meilleures
performances traduisent en général des potentiels génétiques élevés. Mais il est
difficile de distinguer entre les homozygotes et les hétérozygotes dominants.
Elles peuvent enfin être dues à la fois au génotype et au milieu. C’est le cas le plus
courant pour les caractères économiquement importants. On dit alors qu’il y a
interaction entre le milieu et le génotype. Donc une performance même record n’a
aucune valeur si les conditions de son obtention ne sont pas clairement précisées.
Remarque :
1. Le milieu n’a pas une grande influence sur les caractères qualitatifs tels que la couleur
de la robe, des pattes.
2. Des animaux de génotypes différents placés dans des milieux différents peuvent avoir
des performances comparables.
En écrivant plus haut l’équation P = G + E nous voulions dire que les variations des
performances (phénotypes) des individus dans une espèce donnée sont dues à l’hérédité, plus
précisément au mécanisme d’additivité des effets des gènes (variabilité génétique) et au
milieu (variabilité due au milieu). Comme le milieu masque souvent les gènes, les généticiens
ont pensé caractériser l’importance de l’action du milieu dans l’extériorisation d’un caractère.
Seulement les différences entre les individus provenant de l’action du milieu ne sont pas
transmises à la descendance. Ils ont alors défini la part de la variabilité phénotypique qui est
d’origine génétique. Cette variabilité génétique est appelée héritabilité et son symbole est h2.
111
h = variabilité génétique ¿
2
¿ variabilité phénotypique
2
σ génétique
h 2= 2 2
σ génotypique+ σ due au milieu
Quand on dit qu’un caractère a une héritabilité par exemple de 0,6 cela veut dire que
60% de la variabilité des performances (ou différences entre les individus) est d’origine
génétique ; autrement dit 60% de la variabilité des performances est due au fait que les
animaux sont de génotypes différents, ou la variabilité des performances enregistrées
s’explique dans 60 % des cas par le fait que les animaux soient de génotypes différents.
Quand l’héritabilité est faible, les différences génétiques entre les individus sont
faibles et sont masquées par les effets du milieu ; le choix des individus est difficile et peu
efficace. Si l’héritabilité est forte, les différences entre les candidats à la sélection sont nettes
et la sélection est aisée.
Une forte héritabilité (h2 ≥ 0,4) signifie qu’une part très importante de la supériorité
des animaux retenus est d’ordre génétique, autrement dit les animaux sélectionnés ont un
potentiel génétique supérieur. On peut alors appliquer la méthode de sélection basée sur les
performances individuelles des candidats dans le choix des reproducteurs.
Une faible héritabilité (h2 ≤ 0,25) veut dire que la supériorité phénotypique des
animaux est d’origine environnementale et la supériorité génétique des animaux est faible. Le
risque de mauvais choix est alors grand et le progrès génétique réalisé est faible. La sélection
individuelle est dans ce cas inefficace.
( A s− A) = h2¿(P s−P). Si les conditions d’élevage ne changent pas des parents ainsi
sélectionnés à leur descendance, cette supériorité génotypique Δ Gou progrès génétique
112
( A s− A) est transmise aux descendants dont la performance moyenne P ' est augmentée de Δ G
par rapport à celle des parents : P' −P=ΔG =¿h2¿( P s−P)
Exercice d’application :
Soit une bande de porcs dont la vitesse moyenne de croissance entre 20 et 100 kg est
de 200 g par jour. On décide de ne garder de ce troupeau que des animaux dont la vitesse de
croissance journalière est d’au moins 300 g.
Le tableau ci-dessous donne l’héritabilité de quelques caractères chez les animaux d’élevage.
113
Poids à la naissance 0,20
Poids au sevrage 0,30
Croissance naissance-sevrage 0,15 à 0,25
Poids adulte 0,60
Conformation de la carcasse 0,50
Finesse de la laine 0,30 à 0,40
Poules de ponte
Fertilité, éclosabilité ≤ 0,15
Nombre d’œufs pondus 0,25 à 0,30
Viabilité ≤ 0,25
Poids de l’œuf 0,25 à 0,50
Poids du corps, indice de consommation 0,4 à 0,50
Poules de chair
Vitesse de croissance
Indice de consommation 0,40 à 0,80
Qualité de carcasse
Le tableau de la page suivante donne l’intensité de sélection (i) en fonction de pourcentage (p)
d’animaux sélectionnés.
Ce tableau montre que quand le taux de sélection est élevé l’intensité de sélection est
faible ; si le taux sélection est faible l’intensité de sélection est élevée ; autrement dit
l’intensité de sélection i est inversement proportionnelle au taux de sélection p: donc quand le
nombre de reproducteurs retenus diminue l’intensité de sélection augmente.
besoins en reproducteurs
p=
disponibilités en reproducteurs
114
p i p i p i
1 0 0,63 0,599 0,26 1,248
0,99 0,027 0,62 0,614 0,25 1,271
0,98 0,049 0,61 0,629 0,24 1,295
0,97 0,070 0,60 0,644 0,23 1,320
0,96 0,090 0,59 0,659 0,22 1,346
0,95 0,109 0,58 0,674 0,21 1,372
0,94 0,127 0,57 0,689 0,20 1,400
0,93 0,144 0,56 0,704 0,19 1,428
0,92 0,162 0,55 0,72 0,18 1,458
0,91 0,178 0,54 0,735 0,17 1,459
0,9 0,195 0,53 0,751 0,16 1,521
0,89 0,211 0,52 0,766 0,15 1,554
0,88 0,227 0,51 0,782 0,14 1,590
0,87 0,243 0,50 0,798 0,13 1,627
0,86 0,259 0,49 0,814 0,12 1,667
0,85 0,274 0,48 0,83 0,11 1,709
0,84 0,290 0,47 0,846 0,10 1,755
0,83 0,305 0,46 0,863 0,09 1,804
0,82 0,32 0,45 0,88 0,08 1,858
0,81 0,335 0,44 0,896 0,07 1,918
0,80 0,350 0,43 0,913 0,06 1,985
0,79 0,365 0,42 0,931 0,05 2,063
0,78 0,380 0,41 0,948 0,04 2,154
0,77 0,394 0,40 0,966 0,03 2,268
0,76 0,409 0,39 0,984 0,02 2,421
0,75 0,424 0,38 1,002 0,01 2,665
0,74 0,438 0,37 1,020 0,009 2,701
0,73 0,453 0,36 1,039 0,008 2,740
0,72 0,468 0,35 1,058 0,007 2,784
0,71 0,482 0,34 1,078 0,006 2,833
0,70 0,497 0,33 1,097 0,005 2,897
0,69 0,511 0,32 1,118 0,004 2,963
0,68 0,526 0,31 1,138 0,003 3,050
0,67 0,541 0,30 1,159 0,002 3,170
0,66 0,555 0,29 1,180 0,001 3,370
0,65 0,570 0,28 1,202
0,64 0,585 0,27 1,225
a) Les besoins en reproducteurs varient selon l’espèce, le sexe et le mode de
reproduction.
115
b) Le nombre de reproducteurs disponibles dépend des caractéristiques de reproduction
de l’espèce et de la méthode de sélection mise en œuvre.
Le sexe
Le tableau ci-dessous donne l’intensité de sélection chez les femelles des espèces
bovine, ovine et porcine (pour un troupeau de 100 femelles)
Espèces
Caractéristiques de l’espèce
Bovine Ovine porcine
Taux de renouvellement (en %) 25 20 50
Besoins annuels en femelles de renouvellement 25 20 50
Rythme de reproduction
0,9 1 2,2
(nombre de mises-bas par femelle par an) : (a)
Prolificité par portée : (b) 1 1,5 8
Productivité numérique par femelle par an (a*b) 0,9 1,5 18
Nombre de candidates possibles à la sélection 45 75 900
Taux de sélection ( p) 0,55 0,27 0,06
Intensité de sélection ( i )
Le mode reproduction
116
Les besoins en reproducteurs mâles sont plus élevés en monte naturelle qu’en
insémination artificielle. Par exemple si en monte naturelle on prévoit un taureau pour 20 à 30
vaches, en insémination artificielle un taureau est suffisant pour la fécondation de plus 5000
vaches ; par conséquent l’intensité de sélection est encore plus sévère en insémination
artificielle.
L’écart C s−C est aussi appelé différentielle de sélection ; l’intensité de sélection est exprimée
en unité écart-type.
Exercice d’application :
I. Sur une bande de coqs on a enregistré un Gain Moyen Quotidien (GMQ) de poids de
20 g avec un écart-type de 3 g.
Quelle est la supériorité génétique des coqs classés dans les 10 % meilleurs sujets pour ce
critère ?
II. Sur une bande de 30 porcs on a enregistré les vitesses de croissance suivantes (en
g/jour) :
595, 515,362, 442, 621, 555, 600, 435, 425, 305, 625, 754, 698, 780, 615, 780, 711, 520, 705,
330, 875, 805, 250, 150, 452, 210, 555, 530, 325, 200.
De ce troupeau on décide de ne garder que les 6 meilleurs animaux. Quelle sera la
vitesse de croissance des individus de la génération n+1 si les conditions d’élevage ne varient
pas de génération en génération ?
o L’intervalle de génération
L’intervalle de génération est l’âge moyen des parents quand naissent leurs produits
susceptibles d’être conservés pour la reproduction.
Il est aussi la durée d’utilisation optimale des reproducteurs, donc le temps nécessaire
pour le renouvellement complet du troupeau.
117
On l’assimile également au temps qui sépare deux états identiques dans le cycle de vie des
individus de 2 générations consécutives.
a) Définition de la sélection
La sélection est le choix dans une population des parents des futures générations
animales. Autrement dit c’est le choix parmi un ensemble de candidats reproducteurs ceux
dont la valeur génétique additive est la plus élevée. Elle consiste à éliminer d’un troupeau les
animaux qui ne satisfont pas aux critères retenus et à conserver ceux qu’on suppose porteurs
de gènes qu’on recherche.
Les animaux retenus seront soit exploités dans leur troupeau d’origine, soit vendus à d’autres
utilisateurs.
b) But de la sélection
118
a) La sélection peut aboutir à la disparition de certaines espèces (variétés) c’est-à-dire
d’un stock important de gènes puisque les animaux jugés médiocres sont éliminés. Il
faut protéger les races menacées de disparition.
b) La sélection est une œuvre de longue haleine : il est très important de bien définir les
objectifs poursuivis à long terme, en prenant en compte l’évolution des besoins des
consommateurs.
c) La sélection aboutit en général à des animaux très productifs, donc plus exigeants.
L’amélioration des animaux ne sera efficiente que si parallèlement les conditions du
milieu (alimentation et état sanitaire en particulier) sont améliorées. Dans la pratique
le sélectionneur opère sur les gènes en plaçant ses animaux dans les meilleures
conditions.
c) La démarche de la sélection
Les objectifs opérationnels sont plus précis que l’objectif global de la sélection. Ce sont
les vrais objectifs de sélection ; il s’agit des caractères qualitatifs ou quantitatifs sur lesquels
les actions d’amélioration vont se porter. Par exemple pour améliorer la marge brute par porc
charcutier il faut examiner le coût d’engraissement, la qualité de la viande, la qualité de la
carcasse, etc. On peut alors agir sur la vitesse de croissance, l’indice de consommation,
l’épaisseur du lard, le poids du jambon, etc.
119
On recherche les informations sur la population étudiée. Il s’agit des performances
connues au moment de la sélection ; elles ont plusieurs origines : les informations sur les
individus eux-mêmes, sur leurs ascendants, descendants, collatéraux, etc.
Les principaux critères ayant une importance économique, c’est-à-dire sur lesquels les
efforts de sélection peuvent se porter sont :
Chez la volaille :
Nombre d’œufs pondus à la 1ère année de ponte (250 à 300 œufs par poule)
Maturité sexuelle ou âge au 1er œuf : race légère (précoce) 5 à 5,5 mois ; race moyenne
ou mi-lourde 5,5 à 6 mois ; race lourde à partir de 6 mois
Persistance de ponte : longue durée de ponte (12 mois et plus)
120
Viabilité : résistance aux maladies, taux de mortalité et taux d’élimination
Taux de fécondité : pourcentage d’œufs fertiles pondus (85%)
Éclosabilité : pourcentage de poussins éclos sur nombre d’œufs fertiles incubés
Poids de l’œuf : dépend du poids du corps
Solidité de la coquille : contrôle de leur poids spécifique ou pourcentage d’œufs cassés
ou fêlés au cours de la manutention
Forme de l’œuf : rapport de la largeur sur la longueur de l’œuf ou indice : œuf normal
= 72, (68 à 78) ; œuf allongé ≤ 62 ; œuf court et arrondi ≥ 82.
Qualité de l’albumen
Couleur du vitellus
Tache de sang ou point de chair
Vitesse d’emplumement et de croissance
Indice de conversion des aliments
Qualité de carcasse
Chez le lapin :
D’après l’origine des informations recueillies sur les candidats à la sélection on distingue :
Les animaux destinés à la reproduction sont sélectionnés sur des caractères d’élevage tels
que la rusticité, la résistance aux maladies, la fécondité, la prolificité, la précocité, la
longévité, la vitesse de croissance, l’indice de consommation, la facilité de mise-bas, etc. on
juge l’animal sur ce qu’il est capable de réaliser à partir de certains visibles.
Par cette méthode on compare directement les performances brutes Pi=Gi + Ei ,en pensant
que les stocks de gènes Gi sont directement proportionnels aux performances Pi; on peut ainsi
se tromper puisqu’on sait que P = G + E, et le milieu affecte dans un sens comme dans
l’autre l’expression des gènes. Toutefois pour des caractères à forte héritabilité l’erreur
commise n’est pas grave.
Ainsi la sélection massale n’est pas conseillée pour les caractères à faible héritabilité. Elle
est inefficace dans le choix des mâles pour des caractères qui ne s’extériorisent pas chez ceux-
121
ci. On ne peut non plus l’appliquer pour les caractères qui exigent l’abattage des animaux
pour être contrôlés.
On juge les animaux à partir des performances de leurs ascendants, en vertu de l’adage
populaire ‘‘Tel père, tel fils ; telle mère telle fille.’’ C’est une méthode très efficace pour les
caractères à forte héritabilité, mais elle est imprécise dans la mesure où on ignore les
conditions dans lesquelles ces performances ont été obtenues. Elle accorde trop d’intérêt à
l’hérédité mendélienne.
Cette méthode peut être améliorée par des artifices qui permettent d’atténuer les erreurs
commises dans le choix individuel des reproducteurs : on sait que la moyenne des
performances d’un animal est plus héritable qu’une performance prise séparément. On peut
alors résumer l’ensemble des productions d’un animal par une estimation unique appelée
n∗h2 (x−μ)
index individuel I tel que : I =
1+(n−1) ρ
Seulement les intervalles de génération sont plus allongés, ce qui réduit les possibilités
d’utilisation des mâles dans la mesure où il faut attendre les résultats du testage. Cette
difficulté est désormais contournée par les techniques de conservation de sperme et d’ovule.
122
Par ailleurs le coût de sélection est élevé, et est directement proportionnel au nombre de
descendants dont on veut contrôler les performances. Par exemple en décidant de multiplier
par trois le nombre de descendants à contrôler on triple pratiquement le coût de sélection par
reproducteur.
On utilise les informations sur les collatéraux d’un animal (pleins frères et sœurs, demi-
frères et sœurs, cousins et cousines, etc.) pour le classer.
Par rapport à la sélection sur descendance, cette méthode permet de collecter les
informations dans un intervalle de temps plus court ; de plus elle permet d’estimer la valeur
génétique d’un plus grand nombre d’animaux, car si pour des raisons pratiques tous les
animaux ne peuvent avoir des descendants, ils ont certainement tous des collatéraux.
L’ensemble des mesures des performances des collatéraux (ou des descendants) est
remplacé par une estimation unique appelée index sur collatéraux (ou sur descendants) I tel
que
C’est une méthode longue, peu efficace, mais intéressante quand on veut améliorer un
seul caractère.
La méthode des seuils ou sélection éliminatoire ou encore culling est utilisée quand on
veut améliorer plusieurs caractères à la fois chez les mêmes animaux : pour chacun des
123
caractères de sélection on définit un standard minimum de production c’est-a-dire la limite
de la production minimale ou maximale. Pour qu’un animal soit retenu il lui faut, pour
l’ensemble des caractères retenus, avoir une production égale au moins au minimum
requis. La production minimale requise varie d’un critère à un autre.
C’est une méthode efficace dans la mesure où un grand nombre de caractères sont
améliorés à la fois ; seulement le nombre d’animaux satisfaisant toutes les conditions
fixées diminue quand le nombre de performances augmente. C’est pourquoi il est
conseillé de ne pas être très sévère en fixant les seuils des caractères.
Exemple
a) L’introduction des gènes nouveaux dans une population animale de base, ce qui permet
de :
S’adapter plus vite aux changements des conditions économiques.
Améliorer plus efficacement le niveau génétique insuffisant de la population de
base
Accroître la variabilité génétique pour rendre la sélection plus efficiente
b) Bénéficier de la complémentarité entre les races. En effet, en production animale les
caractères à améliorer sont nombreux, et très souvent des antagonismes (corrélations
négatives) existent entre certains d’entre eux : par exemple entre la proportion des
morceaux nobles et l’indice de conversion des aliments, entre la qualité de viande et la
proportion de la graisse, entre la prolificité et la vitesse de croissance, et plus
généralement entre les caractères d’élevage (fertilité, facilité de mise-bas, prolificité,
qualités maternelles, longévité, etc.) et les caractères de production (vitesse de croissance,
indice de consommation, rendement carcasse, conformation bouchère, etc.).
On a alors intérêt à sélectionner séparément les races des pères et les races des mères sur
des caractères distincts, puis à procéder ultérieurement aux croisements de ces races
parentales pour bénéficier de leur complémentarité. On évite ainsi les antagonismes entre
certains caractères, en sélectionnant sur un nombre réduit de caractères par race le progrès
génétique est plus rapide.
125
L’effet d’hétérosis (H) pour un caractère est égal à la différence entre la moyenne des
performances des individus croisés (PF1) et la moyenne des performances des individus des 2
races parentales (PA, PB).
PA + PB
H=P F 1−
2
Exercice d’application
PAB+ PBA
Remarque : P F 1= , car le sens des croisements a un effet sur les performances
2
des croisés ; par exemple la vitesse de croissance dépend aussi des aptitudes maternelles et de
la production laitière.
L’éloignement entre les races croisées ; il est plus élevé quand les races sont plus
génétiquement plus éloignées.
Les conditions du milieu : il est plus élevé dans les meilleures conditions.
La nature des caractères : il est de 10 à 20% pour les caractères d’élevage, 5 à 8% pour
les caractères de croissance et nul pour les caractères de carcasse et de qualité de
viande.
Le type de croisement : il est par exemple plus élevé pour un croisement à double
étage que pour un croisement simple.
Les produits de ces croisements sont utilisés pour la création de nouvelles races. On y
distingue :
Le croisement de métissage
Le principe consiste à accoupler entre eux de génération en génération des métis issus du
croisement de 2 ou de plusieurs races initiales. À chaque génération on élimine les animaux
qui ne répondent pas au but recherché. Quand les produits de croisement ont atteint une
certaine homogénéité on considère qu’on a obtenu une nouvelle race.
126
Le schéma de ce croisement est simple :
Au Cameroun c’est ce schéma qui a été utilisé pour créer la race bovine wakwa, à
partir du taureau américain brahman et la vache de race locale Gouda’ali de Ngaoundéré.
C’est l’utilisation momentanée des mâles de race améliorée sur des femelles d’une
autre race. On introduit ainsi dans la race des femelles des gènes favorables possédés par la
race des mâles utilisés ; il peut s’agir des croisements entre eux des individus de première
génération ou des animaux issus d’autres combinaisons génétiques bien déterminées.
C’est le croisement de mâles de la race A qu’on veut implanter avec des femelles de race B
qu’on veut absorber. C’est en fait un croisement de retour répété sur plusieurs générations. Le
renouvellement du troupeau se fait exclusivement avec les femelles croisées obtenues et on
considère que l’implantation de la race A est réalisée en 4 ou 5 générations ; c'est-à-dire au
bout 30 ans chez les bovins, 20 ans chez les ovins et caprins, 10 ans chez les porcins. Le
pourcentage des gènes A est de 96,8% à la 5ème génération.
AxB
F1 AB x A
F2 AAB x A
F3 AAAB x A
F4 AAAAB x A
Ce sont des croisements dont les produits sont destinés aux producteurs. On y distingue :
127
Le principe est élémentaire ; il consiste à croiser des mâles de race A avec des femelles de
race B dans le but d’obtenir des croisés de 1ère génération destinés à l’engraissement. Dans ce
croisement le mâle apporte généralement la vitesse de croissance, la conformation bouchère et
la qualité de carcasse, alors que la femelle est sélectionnée pour la prolificité, la facilité de
mise-bas, la production laitière, la rusticité. Les 2 races croisées sont complémentaires et on
note l’effet d’hétérosis pour la croissance et la viabilité.
C’est un croisement qui comporte 2 niveaux : le 1er croisement est à produire des femelles de
F1 alors que les mâles (de F1) sont éliminés ; on recherche en général la prolificité chez les
femelles de F1. Le 2ème croisement consiste à croiser les femelles de F1 obtenues avec des
mâles des races à viande ; ces mâles peuvent être de la même race que ceux du 1er croisement,
on parle alors de backcross, ou d’une troisième race et on parle alors de croisement trois
voies ou triple.
Schéma de croisement
AxB
On note une vigueur hybride maternelle en F1 (pour la prolificité et les qualités maternelles) et
une vigueur hybride chez les produits terminaux pour la viabilité et les performances de
croissance.
Le croisement alternatif
Le principe consiste à croiser des femelles issues d’un croisement entre une race A et une race
B avec des mâles de chacune de ces 2 races de façon alternative jusqu’à obtenir un certain
équilibre.
Schéma de croisement
AxB
F1 AB x A
F2 AAB x B
F3 AABB x A
F4 AAABB x B
F5 AAABBB
128
Tous les mâles à chaque génération sont engraissés pour la boucherie ; on note un hétérosis à
chaque génération.
4.10.1 Définition
La consanguinité est le croisement des individus apparentés, c'est-à-dire des animaux ayant au
moins un ancêtre commun plus ou moins connu.
A Z
L’individu A est l’ancêtre commun des individus X et Y qui sont les parents de Z
La probabilité qu’un gène tiré au hasard à un locus quelconque chez X soit identique à un
gène tiré au hasard au même locus chez Y est appelée coefficient de parenté entre l’individu
X et l’individu Y ; ce coefficient est noté Rxy.
La probabilité que les 2 gènes qui se trouvent en un locus quelconque de l’individu Z soit
identique est appelée coefficient de consanguinité de Z ; ce coefficient est noté est Fz.
F z =∑ ¿ ¿
n1 +n2 +1 est le nombre d’individus (n) présents sur une chaîne de parenté dont X et Y, mais
pas Z.
Une chaîne de parenté est un trajet qui part d’un des parents pour arriver à l’autre
parent ; elle ne passe qu’une seule fois par un même individu, elle comporte un seul
changement du sens de la flèche au niveau de l’ancêtre commun.
()
n1+ ¿n ( 1+ Fa )¿ ¿
1 2+¿ 1
129
autant de fois qu’il existe d’ancêtres communs et de chaines de parenté indépendantes entre X
et Y à partir de ces ancêtres communs.
Exercice d’application :
Illustration : pour un accroissement de la consanguinité de 10% les résultats suivants ont été
obtenus :
a) Les avantages
On utilise la consanguinité pour préserver les stocks de gènes, pour obtenir des lignées
pures destinées à être croisées afin de bénéficier au maximum de l’hétérosis.
L’éleveur doit éviter l’accouplement des animaux trop étroitement apparentés ; il lui alors
connaitre les généalogies des animaux qu’il élève.
130
4.11 LES RÉSULTATS DE LA RECHERCHE ZOOTECHNIQUE ET
VÉTÉRINAIRE AU CAMEROUN.
Les races Gouda’ali, Namchi et Kapsikis ont élevées en consanguinité(en race pure)
pour les préserver, et créer des lignées destinées aux croisements. La sélection se fait donc à
l’intérieur de chacune de ces races.
Des croisements des races locales avec des verrats de grandes races (Large white,
Land race, Duroc, Berkshire) ont été conduits avec succès à Kouden et à Mankon.
Très peu de recherches ont été ou sont faites sur les races locales ; la plupart des
travaux réalisés à ce jour à Mankon et à Dschang sont surtout des essais d’alimentation en vue
de réduire le coût d’alimentation.
131
L’Agrostologie est la science qui étudie les plantes susceptibles d’être consommées par les
herbivores domestiques. Elle se propose de mettre à la disposition des herbivores des plantes
qu’ils vont transformer en produits utiles comme la viande, le lait, la laine.
1. L’écologie
2. La composition floristique
3. La productivité de la biomasse aérienne
4. La tendance évolutive
5. La capacité de charge
6. Le système d’exploitation rationnel.
La répartition des pâturages est étroitement liée aux précipitations annuelles. Les
pâturages camerounais sont en général des mélanges d’arbres, d’arbustes et des herbes plus ou
moins parsemées. On y distingue 5 grandes formations végétales qui sont : la steppe herbeuse
à fourré, la savane arbustive, la savane boisée avec forêt claire, la forêt et prairie de montagne
et la forêt dense humide.
Les principales plantes fourragères qu’on y rencontre sont : les Aristida, les Cenchrus, les
Schœnefelda, les Echinochloa le long des cours d’eau.
Les principaux arbres sont : les acacias, les Pterocarpus et les Camyphora.
132
Les espèces ligneuses sont formées d’arbustes de moins de 5 m de hauteur et à feuilles
décidues. Elles sont disséminées dans le tapis herbacé ; des espèces plus hautes (± 7 m de
hauteur) forment de véritables forêts – galerie le long des cours d’eau.
Les principales herbes sont : les Andropogon, les Cymbopogon, les Dihétéropogon, les
Echinochloa.
Vers 1500 m d’altitude dans l’Adamaoua on trouve également les Sporobolus et les
Eragrotis.
Entre 1500 et 1800 m d’altitude on trouve les Setaria (sphacelata), les Sporobolus, les
Hyparrhenia et les Lophira.
Elle caractérise le climat guinéen où il tombe entre 1300 et 1700 mm d’eau par an pour 6
à 7 mois de saisons des pluies ; ce climat se rencontre dans les Régions de l’Ouest, du Centre
et de l’Est. La formation végétale est de type savane, avec des herbes de plus de 80 cm de
hauteur ; on y distingue 2 strates. Des arbres de plus de 5 m de hauteur et des arbustes
surplombent le couvert herbacé ; la strate arborescente est claire et les feuilles sont caduques.
Dans la forêt claire les cimes des arbres et arbustes sont ± jointives et le tapis
graminéen est lâche et souvent discontinu.
Les principales espèces fourragères qu’on y rencontre sont : les Hyparrhenia (rufa et
diplandra), les Andropogon, les Pennisetum (purpureum et clandestinum), les Melinis
(minutiflora), les Imperata (cylindrica), les Loutedia
À partir de 1800 m d’altitude le couvert arbustif ou arboré est remplacé par des prairies
d’altitude perturbées çà et là par des forêts-galeries le long des cours d’eau. Le tapis herbacé
est dominé par le Sporobolus africanus, les Eragrotis, les Setaria, les Hyparrhenia, les
Loutedia et les Imperata.
La forêt dense humide se rencontre dans les Régions du Sud et de l’Est. Les précipitations
annuelles y sont supérieures à 1700 mm d’eau, et la saison des pluies peut dépasser 10 mois.
La végétation naturelle est formée de grands arbres ; le couvert herbacé n’existe presque pas.
Mais les surfaces agricoles laissées en jachère sont envahies par :
133
Les graminées telles que le Panicum maximum, l’Imperata cylindrica, le Pennisetum
purpureum, l’Axonopus compressus, le Paspalum virgatum, le Digitariaa byssinica, les
Echinochloa colona
L’introduction des animaux dans un pâturage où les plantes sont en équilibre avec les
conditions écologiques locales provoque une remise en question de cet équilibre antérieur. En
effet les animaux en pâture vont afficher leurs préférences pour certaines plantes au détriment
d’autres. Ainsi les plantes grassulescentes et succulentes sont préférées aux plantes ligneuses
et dures, les plantes à forte odeur comme la citronnelle sont délaissées. On aboutit ainsi à la
modification de la composition de la flore surtout si le broutage n’est pas règlementé ; le
rythme et la saison de broutage et la charge animale supportée peuvent être tels que les
espèces broutées ne parviennent pas à fructifier. Il s’ensuit une diminution de leur proportion
au fil des années au profit des espèces moins appétées et à cycle court.
Les pluies uniformément réparties sur toute la durée de la saison des pluies favorisent une
végétation où les graminées sont en équilibre avec les légumineuses annuelles.
Des pluies précoces favorisent le développement des graminées et les pluies tardives
conduisent aux pâturages dominées par les légumineuses.
Les feux de brousse répétés avantagent les espèces à morphologie leur permettant de
résister contre les feux, comme les espèces stolonifères ou rhizomateuses. La suppression des
feux peut entrainer la disparition de ces espèces.
Pour apprécier l’abondance des plantes dans un pâturage on procède comme suit :
1
Pour les arbres : on dénombre toutes les espèces ligneuses sur une surface de ha . elles
4
sont classées en arbres de hauteur de :
- Plus de 12 m
- De 7 à moins de 12 m
- De 4 à moins de 7 m
- De 2 à moins de 4 m
- Moins de 2 m.
Et on calcule le pourcentage de chaque classe.
Pour les plantes herbacées, on choisit au hasard des surfaces de 1 à 4 m2 en savane, 900 m2
en forêt et 2500 m2au sahel, et on y dénombre toutes les espèces présentes, la surface
couverte par chacune d’elles et on calcule le pourcentage correspondant. Si on ne peut pas
compter la totalité des plantes présentes sur la surface délimitée, on peut estimer la densité
de chaque espèce en ne comptant que le nombre d’espèces le long des décamètres tendus
soit horizontalement et à tous les mètres, soit diagonalement ; la lecture est effectuée en
général tous les 10 cm.
La productivité d’un pâturage est son rendement potentiel en matière sèche pour les
herbes susceptibles d’être consommées par le bétail. La productivité primaire est la quantité
de matière organique fabriquée par an et par unité de surface par une végétation.
On peut effectuer des coupes pour estimer la production à des âges précis de la plante ; il
faut alors déterminer les intervalles de coupe. La production des repousses successives tout au
long de la période active des plantes rapportée en production journalière pour la période
considérée est appelée la « production primaire nette aérienne du couvert herbacé » ; elle est
exprimée en gramme de MS par m2.
135
Exemple d’estimation de la productivité des pâturages à Hyparrhenia diplandra à Wakwa
La valeur nutritive d’un fourrage est déterminée par l’appétibilité, la valeur énergétique, la
valeur azotée et minérale des espèces fourragères présentes.
À mesure que les plantes préférées se raréfient les animaux consommeront les espèces
de moindre appétence, et même certaines plantes délaissées dans les pâturages gras sont
recherchées dans les pâturages pauvres.
On peut aussi apprécier l’appétibilité des plantes à partir des critères suivants :
136
La teneur en sucre : les plantes sucrées sont plus appréciées que les plantes amères.
L’odeur : les plantes à forte odeur sont délaissées quand elles sont vertes et consommées à
l’état sec quand l’odeur a disparu.
La teneur en eau : les plantes riches en eau sont plus recherchées que les plantes à tige
sèche.
La teneur en matière azotée : les plantes riches en matière azotée sont plus recherchées
que les plantes qui en sont pauvres. Les jeunes pousses riches en MAT sont plus
recherchées que les plantes adultes. Les plantes vertes sont appréciées que les fourrages
secs.
La morphologie du limbe : les plantes à marges coupantes et les feuilles à fortes nervures
sont rejetées ; les graminées à chaumes moelleux sont plus recherchées à l’état de paille
que les graminées à chaumes fins et creux.
La flexibilité des plantes : les plantes à tiges et feuilles flexibles sont plus recherchées que
les plantes rigides.
Enfin, après une longue période d’adaptation les animaux délaissent les plantes toxiques,
toutefois ils peuvent les consommer lors des disettes.
Les plantes fourragères comme les autres aliments du bétail sont composées d’eau et
de matière sèche (MS) ; la MS à son tour est formée de la matière organique (MO) et des
matières minérales(MM) ou cendres ; la MO comprend les glucides, lipides, protéines et
cellulose, et parfois de la lignine.
Eau Cendres
Protéines (MA)
Cellulose brute
La valeur énergétique d’un fourrage est la résultante de celles des espèces végétales
qui le composent. Elle est proportionnelle à la teneur du fourrage en Matière Organique
Digestible (MOD). Elle peut être calculée à partir de :
1730 est la quantité d’Énergie Nette de Lactation (ENL) d’un kg d’orge de référence
pour la production du lait (en Kcal).
1855 est la quantité d’Énergie Nette pour l’Entretien et la production de la Viande
(ENEV) d’un kg d’orge de référence (en Kcal).
Des équations de régression mises au point par des chercheurs permettent de calculer
la digestibilité, les UFL, les UFV et les MAD à partir des taux de cellulose et des MAT du
fourrage considéré.
Des tables dites ‘‘hollandaises’’ donnent les valeurs énergétiques en UF par 100 kg de
MS des graminées et des légumineuses en fonction de leur teneur en cellulose et matière
minérale. Une fois les teneurs en cellulose et en cendres d’un fourrage connues, il suffit de
repérer sur ces tables un fourrage identique et de lire la valeur énergétique correspondante.
Exercice d’application :
Quelle est la valeur fourragère d’un Tripsacum laxum ayant les caractéristiques
suivantes en P100 de MS
La valeur azotée d’un fourrage est caractérisée par sa teneur en MAD exprimée en g/kg de
MS. Elle peut être obtenue à partir :
138
5.5.3.1 Des essais en cages de digestibilité, et on a alors :
MAD = MAT – 5,0 pour les fourrages conservés, les foins et ensilages.
Après avoir calculé la valeur fourragère des herbes consommées il faut la confronter
avec les besoins du bétail afin de juger de l’aptitude de ces herbes à couvrir les besoins des
animaux considérés. En zone tropicale les besoins de référence sont ceux d’un bovin pesant
250 kg de poids vif et n’assumant aucune production, et parcourant 8 km par jour. C’est ce
qu’on appelle une Unité Bovin Tropical (UBT). Cet animal consomme 6 ,25 kg de MS par
jour, soit 2,5 kg de MS /100 kg de poids vif ; ses besoins sont de 2,3 UF et 150 g de MAD par
jour.
Apports du kg de MS MAD
Productions de l’UBT UF MAD
UF
Entretien / jour 0,45 25 55
Gain de poids par jour
100 g 0,50 29 60
300 g 0,60 37 60
500 g 0,70 45 65
700 g 0,80 52 65
Production laitière / jour
1 litre 0,50 34 70
3 litres 0,60 53 90
4 litres 0,70 63 90
6 litres 0,80 82 100
Ce tableau montre que si un fourrage dose par exemple 0,6 UF et 53 g de MAD par kg de MS
il permet à l’UBT de fabriquer 300 g de viande ou 3 litres de lait par jour
D’après leurs teneurs en énergie et en MAD les fourrages sont classés en 4 catégories :
139
a. Le fourrage médiocre : il dose moins de 0,45 UF et moins de 25 g de MAD par kg de
MS. Il ne peut donc pas assurer l’entretien journalier de l’UBT.
b. Le fourrage moyen dose 0,45 à 0,50 UF et 25 à 34 g de MAD par kg de MS, ce qui
permet de couvrir les besoins d’entretien et d’assurer une production de 1 litre de lait
ou une croissance de 100 g par jour de l’UBT.
c. Le fourrage de bonne qualité contient 0,5 à 0,6 UF et 34 à 53 g de MAD par kg de
MS, ce qui permet une production de 100 à 300 g de viande ou 1 à 3 litres de lait par
jour.
d. Le fourrage excellent dose plus de 0,6 UF et plus de 53 g de MAD par kg de MS ; il
assure une production de plus de 3 litres de lait ou plus de 300 g de gain de poids par
jour.
La capacité de charge d’un pâturage est la quantité d’animaux que ce pâturage peut
supporter sans se dégrader, les animaux restant en bon état d’entretien et réalisant même une
production. Elle dépend de la valeur du fourrage produit et distribué aux animaux.
En pâture libre on estime que seul le tiers de la production totale de la matière sèche
est consommé par le bétail, les 2/3 restants étant soit piétinés (ou refusés), soit nécessaire à la
couverture herbacée pour la protection du sol.
Exercice d’application :
Quelle est la charge (en UBT) de ce pâturage pendant la période active, et pendant
l’année ?
140
Pour exploiter rationnellement un pâturage il faut en définir : la période active, la capacité
de charge, le type et le rythme de broutement et la tendance évolutive.
- Le zéro broutement
Les animaux sont maintenus dans leur bâtiment d’élevage, et tous les aliments leur sont
fournis à l’auge. Les fourrages sont récoltés à des intervalles de temps définis compte tenu de
leur valeur fourragère ; le temps optimal de coupe de la plupart des espèces fourragères est à
la floraison.
- Le broutement continu
Les animaux sont maintenus sur une même parcelle tout au long de l’année. On peut alors
noter la disparition des espèces les plus appetantes, la recrudescence des maladies parasitaires
et la dégradation du pâturage.
- Le broutement tournant.
Le pâturage est divisé en parcelles, et les animaux broutent ces parcelles les unes après les
autres dans un ordre bien précis. La durée du séjour des animaux dans une parcelle est
fonction de la saison et du temps de croissance de la plante.
Le nombre (N) de parcelles nécessaires dans un tel broutement est donné par la relation
T +t
suivante : N= ou T est le temps de croissance des plantes, t est le temps de pâture
t
dans une parcelle.
Exercice d’application :
d. La tendance évolutive
141
En pâture libre le bétail affiche ses préférences pour certaines espèces végétales
présentes. Il en résulte un déséquilibre entre les constituants du pâturage : la strate herbacée
tend à être remplacée par la strate ligneuse, les graminées sont progressivement remplacées
par les légumineuses, et les espèces vivaces se substituent aux espèces annuelles.
L’exploitation rationnelle doit viser à réduire ces déséquilibres et surtout à favoriser les
espèces les plus intéressantes au point de vue valeur nutritive. On peut à cet effet :
Toutes ces actions peuvent être conduites simultanément sur un même pâturage.
5.8.1.1 L’ensilage
Un ensilage est un fourrage vert à l’état humide conservé dans des conditions d’anaérobie en
sorte que sa valeur nutritive soit très proche de celle du fourrage fraîchement récolté.
Principe de l’ensilage
142
Pour cela le fourrage est entassé dans un silo par couches successives en le pressant le
plus possible. Le tassement chasse l’air du silo et empêche l’arrivée de l’air extérieur. Le
fourrage tassé est le siège de nombreux échanges se traduisant par une élévation de la
température de la masse et une perte en éléments nutritifs. L’intensité de ces échanges est
fonction du volume d’air contenu dans le silo, et moins il y en a, plus l’ensilage sera bon. À
mesure que le volume d’air de l’ensilage diminue, s’intensifie l’activité des bactéries
anaérobies ; cette activité se traduit par une élévation de la température due à la fermentation
et la production des acides organiques, surtout de l’acide lactique. Si la température continue
de s’élever le fourrage se fermente et pourrit. Mais la production de l’acide est telle qu’elle
arrête complètement l’activité de ces microorganismes, le PH est alors < 4. La température
continue de baisser et la masse se stabilise à un état déterminé, et peut se conservée pour
longtemps (15 ans).
Méthodes d’ensilage
L’ensilage à froid (en milieu acide) consiste donc à créer un milieu fortement acide (PH < 4)
dans lequel seule la bactérie lactique peut vivre. Plusieurs conservateurs d’ensilage peuvent
être utilisés :
Réalisation de l’ensilage
Le silo-fosse est moins cher à réaliser, mais délicat à remplir, le tassement des coins
n’étant pas aisé. On creuse une tranchée de section trapézoïdale et de dimensions générales de
2,40 m de profondeur, 2,40m de largeur et de 3,60 m de largeur au sommet ; si le sol est léger
ou sablonneux il faudra étayer les parois avec un mur de soutènement en pierre ou en béton ;
143
le fond sera muni de drain pour évacuer des liquides venant de l’ensilage. La longueur du silo
dépend de la quantité du fourrage à ensiler. 1 m3 d’ensilage pèse environ 450 kg. Le tableau
ci-dessous donne la capacité des silos-fosses par mètre de longueur pour le maïs.
La terre sortie de la fosse est déposée soit sur le plus haut côté pour former la digue
contre les eaux de ruissellement, soit pour former les murs de chaque côté, ce qui limite la
profondeur creusée, la hauteur des déblais s’ajoutant à la profondeur de la tranchée pour faire
la hauteur totale. On obtient ainsi un silo mi – aérien, mi – souterrain très conseillé dans les
zones où la nappe phréatique est superficielle. Le fond de la fosse doit être au moins à 30 cm
du plan d’eau.
Les deux extrémités de la fosse doivent avoir une pente douce pour faciliter l’accès
aux voitures et tracteurs. Les parois du silo doivent être aussi lisses que possible ; on peut les
lisser à la pelle, soit construire des murs en pierre sèche ou en béton de 10 cm d’épaisseur.
Le silo-fosse en surface
Le silo est maçonné à la surface du sol et peut être déplacé vers la zone de production
du fourrage.
Le silo-cuve
144
C’est une cavité cylindrique maçonné et enterrée à environ 2 m dans le sol ; cette cuve
est remplie comme dans le cas des silos-fosses enterrés. Quand la cuve est pleine on la
surmonte d’une hausse mobile en bois démontable de 1,5 à 1,75 m de hauteur et on la remplie
comme la cuve, puis on recouvre la masse d’une couche de terre argileuse de 40 cm
d’épaisseur. Au bout de 8 jours le fourrage s’est tassé et entièrement descendu dans la cuve ;
on peut alors ôter la hausse pour un autre silo. La cuve peut être en maçonnerie de brique ou
en béton armé ; les parois de la cuve et de la hausse doivent être enduites d’une couche de
goudron pour éviter qu’elles ne soient attaquées par les acides.
La hausse est maintenue sur la cuve au moyen des fers plats de 5 cm de large, 25 cm
de long et enfoncés dans le béton jusqu’à 20 cm de profondeur tous les 60 cm.
Tout silo doit être rempli au maximum en 2 jours. Lors du remplissage, la température
de la masse doit être autour de 33°C ; si la température est plus forte il faut accélérer le
remplissage et le tassement ; si la température est < 27°C c’est que le tassement est trop fort et
la teneur en MS insuffisante : il y a alors risque de putréfaction de la masse ensilée.
Elles auront une teneur en MS > 25% ; pour des teneurs en MS inférieures à 25% il
faudra laisser le fourrage se faner pour faciliter le tassement.
Toutes les plantes peuvent être ensilées ; mais comme les légumineuses sont
relativement pauvres en glucides, en ensilage à chaud elles risquent plutôt de se décomposer
et donner un mauvais produit. Leur ensilage sera donc du type acide.
Pour les autres graminées l’essentiel est que leur teneur en eau soit inférieure à 75%
Consommation de l’ensilage
Le silo est attaqué à une extrémité du silo-fosse ; généralement le bétail se sert lui-
même ; mais si le bétail est nourri à l’auge, il faudra prélever au moins 6 cm d’ensilage
chaque jour sur tout le front d’attaque ; autrement c’est une nouvelle couche qui doit être
exposée à l’air chaque jour, pour éviter l’altération de la couche exposée. On peut se servir
d’une scie à moteur ou d’un tranchoir.
145
Le tableau ci-dessous donne la consommation moyenne en ensilage chez quelques animaux
Le salage après dessiccation : les herbes fauchées sont mises à sécher pendant une
journée au soleil. Puis on la met sur des trépieds en la salant toutes les fois que la couche
atteint 30 cm d’épaisseur ; le fond du trépied est à environ 40 cm du sol. Par tonne de fourrage
on épand :
5.8.1.3 Le foin
Le foin est du fourrage coupé, séché et stocké pour l’alimentation du bétail en saison
sèche. Le séchage peut être naturel au soleil, ou artificiel. Dans ce dernier cas l’herbe est
hachée avec une faucheuse-hacheuse ou un hachoir mécanique avant d’être introduite dans le
séchoir. Les herbes séchées sont généralement liées en bottes ou meules de poids connu ; ce
qui facilite le transport et le rationnement des animaux. La mise en meules peut se faire
manuellement ou à l’aide d’une lieuse ; il y a des faucheuses-lieuses.
146
L’objectif de la culture intensive du fourrage est de supprimer les goulots
d’étranglement survenant dans l’alimentation des animaux ; c’est-à-dire de pallier aux
insuffisances quantitatives et qualitatives du fourrage en saison sèche, de façon à assurer une
croissance et une production laitière excellentes en saison sèche.
Le fourrage produit doit être riche en énergie et en matière azotée, et doit être obtenu
avec de forts rendements.
Les graminées sont surtout riches en énergie, cependant les pousses de moins de 40
jours assurent une croissance et une production laitière satisfaisante. Les légumineuses même
sèches constituent un bon aliment. Les feuilles des arbres fourragers sont aussi de bons
fourrages qu’on peut conserver pour la saison sèche.
En zone soudanienne la culture des fourrages doit tenir compte de l’occupation des
sols par les cultures, la nécessité de préserver la fertilité des sols, l’assolement et le calendrier
des agriculteurs. Plusieurs espèces fourragères peuvent y être cultivées et les ensilages sont
envisageables.
En zone guinéenne, dans les zones péri-forestières une large gamme de plantes
fourragères peut être cultivée. Elles peuvent occuper une place dans la rotation des cultures
a. Choix de l’espèce
La meilleure espèce à cultiver est celle qui est bien adaptée à la localité ou à des milieux
semblables, toutefois il existe des espèces à large extension géographique : on peut citer
l’Andropogon gayanus, le Panicum maximum, le Pennisetum purpureum et le Melinis
minutiflora parmi les graminées, et les acacias, le Pueraria phaseloides et le Stylosanthes
guanensis parmi les légumineuses.
L’herbe doit être coupée ou pâturée quand elle a atteint le niveau de développement lui
permettant une repousse suffisante. Le Panicum maximum et le Pennisetum purpureum
doivent être coupés au ras du sol ; le Melinis minutiflora et le Stylosanthes guanensis seront
coupés à 10 – 20 cm du sol. En général la coupe est faite au 3/10 de la hauteur du couvert.
L’intervalle de coupe doit tenir compte la physiologie de la plante, mais aussi des teneurs
de celle-ci en MS, MAT et énergie.
L’apport d’azote peut être réalisé par l’association d’une légumineuse à la graminée,
pourvu que la légumineuse trouve en place un rhizobium peu spécialisé qui s’adaptera à cette
plante.
Une bonne irrigation doit couvrir le déficit hydrique pour assurer une bonne valorisation
de la fertilisation. L’eau pourra être apportée par submersion en terrain plat ou par aspersion
en terrain accidenté. Certaines argiles laissent infiltrer difficilement l’eau, leur irrigation est
très délicate. Le sable grossier retient difficilement l’eau.
Les quantités d’eau à apporter par jour dépendent de la plante et du stade végétatif.
Le sol doit être bien labouré en profondeur et émietté en surface. Les graminées sont
semées dès les premières pluies, alors que les légumineuses qui résistent mieux aux attaques
des insectes et champignons peuvent être mises en place plus tardivement.
La plupart des graminées sont multipliées par voie végétative : éclats de souche
constitué par une ou deux thalles coupées à ≅ 30 cm du collet, boutures de tige, stolons à
coucher sur le sol et à enterrer sur place, chaumes en tronçons de 3 à 4 nœuds à planter dans le
sol à écartement de 1 m en tous sens avec une inclinaison de 30°, un seul nœud sortant du sol.
Ces matériels seront avantageusement traités contre les insectes et les champignons.
Les grains seront semés sur des lits de semence fait de sol finement émietté et tassé au
rouleau. La profondeur de semis est en général de 6 fois égale à la plus grande longueur de la
graine.
Les graines de légumineuses fourragères sont semées avec le même écartement, mais il faut
prévoir 5 kg de semence par hectare.
Des essais en champ ont permis de retenir provisoirement les charges suivantes :
148
- 0,02 à 0,7 UBT / ha dans la zone soudano-sahélienne (bassin de la Bénoué, du Faro,
etc.) où abondent l’Andropogon gayanus, le Cymbopogon giganteus et l’Hyparrhenia
rufa.
- 0,6 à 1,5 UBT / ha dans les pâturages guinéens (Adamaoua) en saison des pluies et la
moitié de cette charge en saison sèche.
- En moyenne 0,5 UBT / ha dans les prairies de montagnes (Ouest, Nord-ouest),
domaines des Pennisetum, Sporobolus, Andropogon, Loutedia, etc.
D’une façon générale les pâturages camerounais peuvent supporter correctement 0,5
UBT / ha. Mais des contraintes majeures subsistent encore, savoir :
Pour contourner ces difficultés, les éleveurs ont depuis longtemps pratiqué le nomadisme
et la transhumance ; les services spécialisés du Ministère de l’Élevage, des Pêches et
Industries Animales (MINEPIA) préconisent :
La gestion rationnelle des pâturages existants par la définition précise des capacités de
charge de chaque pâturage et la pratique du broutement tournant.
La délimitation précise des terres agricoles et des pâturages de façon matérielle pour
éviter les conflits agropastoraux.
L’utilisation judicieuse des feux de brousse sur l’ensemble du territoire. Les
agriculteurs sont en train d’être formés en ce sens dans le cadre du Programme
National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles (PNVRA).
La culture et la conservation des fourrages. Elles sont presque inconnues par la
majorité des éleveurs, et un travail important reste à faire dans ce domaine. Mais la
recherche a déjà sélectionné une gamme variée de plantes fourragères adaptées aux
grandes zones agro-écologiques camerounaises. On peut citer : les Panicum, les
Brachiara, les Chloris, les Pennisetum, les Digitaria et le Tripsacum laxum parmi les
graminées, et comme légumineuses les Centrosema, Pueraria, Desmodium,
Stylosanthes, Calopogonium, Leucæna glauca, Cajanus cajan.
149
Séquence 6 : SANTÉ ANIMALE
Pour préserver la santé des animaux l’éleveur doit bien observer son élevage afin de
pouvoir déceler à temps les signes de maladies et anticiper les traitements. Autrement dit
l’éleveur doit prendre régulièrement le pouls de son élevage pour remédier promptement aux
agressions des facteurs nocifs du milieu afin de garder ses animaux en bonne santé.
Les moments les plus indiqués pour une observation méthodique d’un troupeau sont :
Le matin, à la distribution des aliments ou au départ pour les pâturages : tout animal
indifférent ou trainard à l’auge est un malade potentiel ou réel.
Le soir, quand l’éleveur fait la dernière ronde de la journée : toute respiration bruyante
ou tout isolement individuel sont suspects, et les animaux concernés doivent être isolés
pour être examinés le lendemain.
Pendant la traite : toute réticence doit alerter l’éleveur.
L’observation porte sur les animaux eux – mêmes et sur les conditions de maintien et
d’exploitation de ces animaux.
Les animaux doivent être approchés avec tact pour éviter qu’ils ne modifient leur caractère ou
ne se défendent.
Pour apprécier la silhouette de l’animal l’éleveur se tient à distance et sans se faire voir
il apprécie les lignes, la conformation, le port de la tête, le port des ailes de l’animal. Pour une
observation plus précise l’éleveur doit signaler sa présence, par exemple par une légère tape
des mains ou un petit bruit pour ne pas apeurer l’animal. Il se place alors en face de l’animal
pour apprécier la région de devant, puis de côté pour les lignes de dos et du ventre, puis en
arrière pour la région postérieure. Il note l’état des orifices naturels (jetages, signes de
diarrhées, couleur du pelage, couleur des muqueuses visibles, etc.). D’autres indices de santé
doivent retenir son attention : la température corporelle, le rythme respiratoire et cardiaque, la
couleur et la consistance des déjections, la façon de prendre et de déglutir l’aliment, etc. À
titre indicatif le tableau ci – dessous donne les normes de température corporelle, de rythmes
cardiaque et respiratoire chez les principales espèces animales :
150
Poule 40,5 – 42,0 120 – 150 12 – 30
Chat 38,0 – 39,5 110 – 120 20 – 30
Chien 37,5 – 39,0 70 – 120 15 - 30
L’éleveur apprécie le confort général des animaux à partir des normes suivantes :
a. Normes de température :
- Bovin adulte : 15 – 20°C
- Porc : 14 – 20°C
- Ovin, caprin : 15 – 18°C
- Poussin : 34 – 28°C
- Poule adulte : 15 – 30°C
- Caneton : 24 – 22°C
- Canard : 14 – 18°C
b. Normes de densité :
c. Normes de ventilation
La surface minimale des fenêtres d’un bâtiment d’élevage doit être égale au 1/20 de sa
surface au sol, et la vitesse de circulation de l’air dans le local est en moyenne de 0,4 m/s.
L’étiologie est la science médicale qui étudie les causes des maladies. Ces causes sont
reparties en groupes, savoir les causes déterminantes et les causes favorisantes.
Les causes déterminantes sont les agents pathogènes responsables directs des maladies.
On y distingue les virus, les microbes, les parasites.
a) Les virus
Les virus sont des micro-organismes constitués d’un seul d’acide nucléique. Ils sont des
parasites obligatoires des cellules vivantes, et au laboratoire on en peut les cultiver que sur des
milieux vivants comme les œufs embryonnés, les cellules vivantes. Ils traversent tous les
filtres en porcelaine, et c’est pour cela qu’on les appelle parfois les virus filtrants.
Ils causent de nombreuses maladies comme les pestes, le blue tongue, l’encéphalomyélite
infectieuse.
b) Les microbes
Les microbes sont des êtres unicellulaires visibles au microscope ordinaire à fort
grossissement. Ils comprennent les bactéries, les champignons et les protozoaires.
Les bactéries : ce sont des micro-organismes sans noyau visible, mesurant quelques
micromètres. Ils se reproduisent soit par sporulation, soit par division cellulaire. On en
distingue plusieurs formes :
- Les arrondies ou cocci comme les staphylocoques, les streptocoques.
152
- Les droites ou bâtonnets ou bacilles comme les bacilles de tétanos ou de gangrène
- Les incurvées ou virgules comme le vibrion du choléra
- Les spiralés comme les spirilles et les spirochètes
- Les filamenteuses comme les actinomyces
c) Les parasites
Ce sont des êtres pluricellulaires qui, pendant ou toute partie de leur vie, subsiste aux
dépens d’un autre être vivant. Ils sont externes ou internes.
Parmi les parasites externes on cite les acariens qui provoquent des gales et les
piroplasmoses, les mouches vectrices des trypanosomes, etc.
Les principaux parasites internes sont des vers en général, ou helminthes comprenant :
Ce sont les causes qui favorisent l’apparition des maladies. Il s’agit des facteurs du milieu
autres que les agents pathogènes et les prédispositions propres de l’animal. Les principaux
facteurs on cite le climat, le sol, l’eau et les aliments.
a. Le climat
Il a une action directe et une action indirecte sur l’animal ; il intervient par ses principales
composantes que sont la température, l’humidité relative de l’air et l’ensoleillement. Ces
composantes agissent directement sur l’animal, et associées à la pluviosité, elles interviennent
153
indirectement sur l’animal, en déterminant les caractéristiques chimiques et l’abondance de la
végétation spontanée.
Les animaux d’élevage ont une température interne pratiquement constante que l’animal
essaie de maintenir dans les limites compatibles avec sa vie. La combustion des aliments au
cours du métabolisme fournit de la chaleur pour maintenir cette température interne normale.
Le surplus d’énergie est évacué à l’extérieur ; pour qu’il en soit ainsi il faut que la température
ambiante soit inférieure à la température corporelle de l’animal. Dans la zone tropicale
l’animal doit éliminer à la fois la chaleur du métabolisme et la chaleur reçue par rayonnement.
Le climat agit directement sur les systèmes nerveux et endocrinien qui règlent le
métabolisme de l’organisme animal en fonction des caractéristiques climatiques du milieu
ambiant. Ainsi par exemple quand la température ambiante est élevée l’animal diminue la
quantité d’aliment ingéré, augmente son rythme respiratoire et cardiaque pour éliminer le
surplus de chaleur ; quand la température par contre est inférieure à la normale, l’animal
augmente la quantité d’aliment consommé, limite ses déplacements, etc.
Les animaux vivant en altitude où l’oxygène est un peu plus rare ont un rythme
respiratoire plus rapide que celui de leurs contemporains des plaines.
Le climat chaud et sec est le domaine des zébus, chevaux, chèvres et moutons de
grande taille.
Les régions chaudes et relativement humides correspondent à l’aire de dispersion des taurins,
des chèvres et des moutons de taille moyenne.
Les zébus supportent facilement les hautes températures et les climats secs, mais ne
supportent pas les fortes humidités ; alors que les taurins supportent facilement les hautes
humidités et tolèrent mal les hautes températures.
C’est pourquoi il n’est pas bon de remplacer les animaux des races locales adaptées à
leur milieu par des animaux exotiques (des zones tempérées) ; on conseille de conserver la
rusticité des races locales en maintenant un certain degré de leur sang dans les croisements.
Par ailleurs, lors de la sélection des animaux, il convient de ne garder que ceux dont le
poil est brillant et n’a pas tendance à s’agglutiner, afin que les pertes de chaleur se fassent
aisément.
154
En agissant sur la qualité et la quantité du fourrage, le climat se répercute sur les animaux,
surtout là où l’élevage est du type extensif.
En zone guinéenne le fourrage et les points d’eau sont disponibles toute l’année ; mais la
chaleur et l’humidité favorisent le développement des agents pathogènes et de leurs hôtes
intermédiaires.
b. Le sol
Le sol très perméable comme le sol sablonneux ne retient pas l’eau. La végétation et les
points d’eau y sont rares.
Le sol moyennement perméable laisse s’infiltrer l’eau, et cette eau persiste en profondeur.
Il s’ensuit une végétation abondante et des mares permanentes ; l’abreuvement des animaux y
est facile.
Si le sol est imperméable, l’eau stagne en surface ; il se forme des mares et de la boue. Les
animaux qui y sont élevés ont les pattes constamment mouillées, ce qui favorise l’apparition
des maladies comme le piétrin et les abcès. Il se crée par ailleurs des conditions favorables au
développement des agents pathogènes, des parasites et leurs hôtes intermédiaires et vecteurs.
La composition chimique du sol se répercute sur celle du fourrage qui y pousse et par
conséquent sur l’animal qui y est réduit. Si un sol manque de certains éléments, l’animal qui
consomme le fourrage qui y pousse ne les trouvera pas dans ce fourrage : chez cet animal on
va noter des carences plus ou moins graves. De même l’excès de certains minéraux dans le sol
peut être à l’origine de certaines intoxications : cas du fluor et du cuivre.
Les carences et les intoxications diminuent la résistance naturelle des animaux aux
infections.
c. L’eau
L’eau est indispensable à la vie. Les animaux supportent difficilement trois jours de
privation d’eau. Les besoins des animaux en eau sont importants.
Les diarrhées et les constipations prolongées provoquent des lésions du tube digestif, et en
tout cas une mauvaise assimilation des aliments.
d. Les aliments
Les aliments jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé ; un animal bien nourri
résiste mieux aux infections et a plus de chance d’en survivre.
6.3 Les pratiques et les règles à mettre en œuvre pour éviter les affections chez les
animaux domestiques
156
Stérilisation des aliments
Augmenter l’appétence et la digestibilité des aliments
Éviter le surmenage
Éviter le travail par temps très chaud ou sous une forte pluie
157
Lutter contre les parasites
6.4 Les mesures et les méthodes médicales pour prévenir les maladies dans une ferme
ou dans une localité
6.4.1.1 La règlementation
Ce sont les lois, les décrets et les arrêtés permanents ou temporaires qui régissent les
services vétérinaires, l’inspection sanitaire, l’importation et l’exportation des produits
d’élevage, les mesures prophylactiques sanitaires ou médicales, la commercialisation des
produits d’élevage, la profession des bouchers, la nomenclature des maladies réputées
légalement contagieuses.
Fièvre aphteuse – peste bovine – clavelée – péripneumonie contagieuse des bovidés –morve -
douve – dourine – fièvre charbonneuse – rage – peste porcine africaine –peste porcine
classique – peste aviaire vraie (grippe aviaire) – encéphalomyélite enzootique porcine
(maladie de Teschen) – encéphalopathie spongiforme bovine.
En cas d’apparition d’une maladie légalement contagieuse dans une ferme, l’autorité
administrative locale doit être saisie de toute urgence par le vétérinaire, l’éleveur lui-même ou
toute autre personne connaissant bien la maladie.
Elles incluent :
158
b. Le dépistage et le marquage des malades ou infectés.
c. L’isolement des malades.
d. La mise en quarantaine des animaux suspects de maladie ou nouvellement arrivés dans
une ferme.
e. L’abattage ou ‘stamping out’ qui consiste à dépister les animaux malades ou infectés,
les retirer du troupeau et les abattre.
f. La destruction des cadavres.
g. La mise en interdit de certains lieux appelés alors champs maudits.
h. La lutte contre les rongeurs et les prédateurs.
i. La lutte contre les parasites externes et leurs vecteurs.
j. La rotation des pâturages pour rompre le cycle de développement des agents
pathogènes et de leurs hôtes.
k. Le feu de brousse pour la destruction des insectes et de leurs larves.
l. La désinfection dont la technique consiste à :
Sortir le mobilier d’élevage
Évacuer la litière et décaper le sol
Laver à grande eau si possible avec de l’eau chaude javellisée le plafond, les
murs et le sol
Laisser le local se sécher
Appliquer un désinfectant
Laisser le local vide d’animaux pendant 3 à 15 jours suivant la rémanence du
désinfectant utilisé.
159
- Porter des gants (surtout les femmes enceintes) quand on lave les plats des animaux de
compagnie
- Éviter la pollution par les excréments des chats et chiens
- Faire consulter immédiatement tous les membres de la famille s’il y a un cas de
zoonose dans la famille
- Se faire vacciner contre les principales zoonoses.
b) Les zoonoses professionnelles
- Port des vêtements de protection dans la ferme.
- Respect des règles d’hygiène de base : ne pas boire ni fumer pendant les soins
vétérinaires, changer les chaussures et les habits avant le retour à la maison.
- Destruction les cadavres et les délivres des animaux
- Vaccination des personnes exposées et des animaux
- Éviter de marcher pied-nu dans la boue et l’eau
c) Les zoonoses alimentaires
- Éviter de consommer les aliments animaux crus en zone contaminée
- Laver soigneusement les végétaux qui sont consommés crus
- Éviter de consommer les fruits qui peuvent avoir été souillés au contact des animaux
sauvages
- Évite de consommer les poissons et crustacés des eaux douces crus
- Ne consommer que du lait et produits laitiers stérilisés
6.4.3.1 L’immunisation
C’est l’activation des défenses naturelles d’un organisme animal pour le rendre
résistant à certaines infections ou intoxications.
Elle est active quand on emploie un vaccin, passive quand on utilise un sérum, et
mixte quand on emploie à la fois un vaccin et un sérum.
Les vaccins sont des virus ou des bactéries rendus inoffensifs par des procédés
artificiels ; ils ne peuvent pas provoquer la maladie dans l’organisme animal ; ils font paraître
dans l’organisme des anticorps qui empêchent la multiplication des germes pathogènes ou
détruisent leurs toxines. Les constituants des virus ou des bactéries provoquant la sécrétion
des anticorps sont appelés les antigènes.
Les vaccins tués : ce sont des vaccins faits de virus ou de bactéries tués par divers
procédés de laboratoire. Ils sont parfaitement inoffensifs. Ils se présentent généralement sous
forme de solutions injectables ; ils peuvent être stockés à la température ambiante.
160
Les vaccins atténués : ce sont des vaccins faits de virus ou de bactéries vivants et se
multipliant dans l’organisme, mais par des artifices de laboratoire on a fait disparaitre leur
pouvoir pathogène ; s’ils ne sont pas complètement inoffensifs ils peuvent tout au plus
déclencher une légère et temporaire infection sans aucune gravité dans l’organisme animal. Ils
se présentent sous forme généralement lyophilisée et doivent être conservés dans le
réfrigérateur (+2 à + 5°C).
Les anatoxines : ce sont des vaccins préparés uniquement avec des toxines
microbiennes rendues inoffensives grâce à l’action combinée de la chaleur et du formol.
Le sérum : c’est stock d’anticorps qu’on injecte dans l’organisme animal pour
prévenir ou guérir certaines maladies.
La chimio – prévention
Certains médicaments comme l’Amprolium, les sulfamides, les antibiotiques sont utilisés à
titre préventif dans les aliments. Quand ils sont mal utilisés chez les animaux ils peuvent
induire une résistance des agents pathogènes ou provoquer des intoxications humaines.
Séance 1 : Analyser les différents facteurs de production mis en œuvre dans une ferme de
production animale.
Quels sont les facteurs de production mis en œuvre dans une ferme de production animale
7.1 La terre
Le propriétaire du foncier :
Des bâtiments
Les cultures
Les jachères
161
Comment mesurer les superficies d’un champ
7.2 Le travail
Les différentes opérations menées et les dates correspondantes dans leur chronologie.
La main d’œuvre familiale ou externe : (lien de parenté, âge, sexe)
Les modes de recours à la main d’œuvre externe
Les contreparties des travaux effectués
Les temps de travail
Les autres occupations (non pastorales) des membres de la famille à l’intérieur ou à
l’extérieur de l’exploitation
Le cheptel vif (bétail de trait et de rente, volaille, lapin, etc.) : préciser les espèces élevées, les
effectifs, la composition du troupeau.
Les stocks des intrants (aliments des animaux, engrais, semences, pesticides, etc.).
162
Les disponibilités en espèces destinées à l’exploitation.
Pour les animaux et les matériels on indiquera les origines, les dates et les modes
d’appropriation.
La typologie de l’élevage :
Le troupeau (espèces élevées, les effectifs, composition du croît, les propriétaires, etc.).
163
164