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Vaincre

L’arthrose
avec la
micronutrition
Les dernières
découvertes de la
recherche
Un dossier de
Julien Venesson

Journaliste scientifique et formulateur de compléments


alimentaires avec 10 ans d’expérience, Julien Venesson est
aussi l’auteur de nombreux ouvrages qui ont connu
d’immenses succès en librairie : « Gluten, comment le blé
moderne nous intoxique », « Vaincre la sclérose en plaques », «
Paléo-nutrition », etc. mais aussi d’un programme qui
aujourd’hui fait un tabac sur internet, consacré à la
nutrithérapie. Il vient également de créer un laboratoire de
compléments alimentaires éthiques, UNAE, avec une
démarche vraiment originale et forte.

Il a accepté d’échanger au sujet de l’arthrose et de la


micronutrition avec Gabriel Combris dans ce dossier plein
d’espoir et de surprises.

2
Sommaire
Prévenir et soigner l'arthrose

L'arthrose, inévitable et irréversible ?……..……..….……..………….p. 5


Les antidouleurs naturels qui soulagent les crises………...…………...p. 6
La reconstruction du cartilage………...……………….…..…………. p. 7
Effets secondaires des anti-inflammatoires non stéroïdiens……..……p. 8
Que penser des infiltrations ? ..…………………………..…...…….…p. 9
Les bienfaits de la pratique sportive..……………………..…….….…p. 9
L’âge en question dans le traitement ? ..…………………..……….…p. 10
L’huile de Haarlem……...………………………....……….………..p. 10
Une stratégie plus globale de santé……...……………….….………..p. 11
La notion d’acidose de l’organisme……...…………..…….…….…..p. 12
Arthrose et hypertension artérielle : que penser du régime Dash ?.....p. 12
Le rôle du silicium et du curcuma……...……………….……..……..p. 13
Différence entre arthrose et arthrite……...…………….….….………p. 14
Les aliments lacto-fermentés……………………..…………….…….p. 15
Conseils et évictions alimentaires………………………..…...……...p. 15

Survivre dans la jungle des compléments alimentaires

Les choix de Julien Venesson en tant que formulateur……….…...…p. 18


Les principales carences en micronutriments……………….………..p. 19
La vitamine D, seule ou accompagnée ? …………….……………….p. 21
L’intérêt d’une cure de spiruline…………………...….………….….p. 22
Calcium, retour sur des décennies d’intox……………..…………….p. 23
L’absorption optimale des compléments de fer……………..……….p. 23
Quelle forme de magnésium privilégier………………….………….p. 24
Un message d’espoir sur la sclérose en plaques……………………..p. 24
Devenir acteur de sa guérison………………………………………..p. 25

Le gluten a-t-il livré tous ses (vilains) secrets ?

Effet de mode ou véritable régime santé ? ………………….……….p. 26


Une transformation génétique du blé en question……….…….……..p. 27
Une problématique de santé aux conséquence sérieuses…………….p. 28

Dernière question et conclusion.

L’astaxanthine…..…………..………………….………....………….p. 2 9
Conclusion………………………..…………………...…………….. p. 29

3
PREVENIR ET SOIGNER L’ARTHROSE

Gabriel Combris : Avant de te laisser la parole Julien,


j’aimerais évoquer un e-mail que tu m’as envoyé l’autre jour
à propos d’une information importante, qui aura
probablement des conséquences pour des milliers de
personnes, et qui une fois de plus, a été passée sous un
silence médiatique assourdissant.

Dans cet e-mail, tu t’emportais contre l’annonce de la


nomination à la tête de la Fondation des entreprises du
médicament – c’est à dire le centre de lobbying des
laboratoires pharmaceutiques - d’un médecin, Le Professeur
Jean-Luc Harrouseau, qui a dirigé auparavant la Haute
Autorité de Santé, qui a pour mission d’évaluer les
médicaments.

Une personne qui a donc donné son avis sur des médicaments
obtient une sorte de récompense en devenant le premier
promoteur de l’industrie privée du médicament.

On se pose évidemment des questions : quels étaient les


liens entre cette personne et cette organisation à l’époque,
lorsqu’il prenait des décisions qui sont censées être
« totalement indépendantes ».

Cela montre à quel point la porosité entre grands


laboratoires et autorités médicales est totale : elle ne se
cache même pas.

Je vous parle de cet e-mail que Julien m’a envoyé car d’abord,
il traduit bien à mon avis son état d’esprit : le refus d’accepter
ce système de santé fait de collusion et de petits (ou gros)
intérêts financiers.

Deuxièmement, quand on voit ce genre de choses, il ne faut


pas s’étonner que les recommandations les plus absurdes
puissent être faites par nos soi-disant autorités, qui prennent
si peu en compte l’intérêt du patient.
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Un exemple qui illustre ce phénomène et dont on va parler ce
soir, c’est l’arthrose. On va revenir sur les voies de garage sur
lesquelles on a entraîné les patients à cause de
recommandations totalement fausses (l’arthrose inévitable
avec l’âge ; c’est faux ! Qu’elle soit irréversible ; c’est faux
encore ! Qu’il faut éviter le mouvement pour la soulager :
c’est exactement l’inverse qu’il faut faire ! Qu’il faut prendre
des médicaments anti-inflammatoires, soi- disant les plus
efficaces. Re-faux ! Sur le long terme, ils aggravent même la
dégradation du cartilage.

Maintenant, place à Julien, avec une première question,


comment faut-il réagir lorsqu’on est diagnostiqué avec de
l’arthrose ? « Faut-il désespérer » (comme chantait Michel
Sardou, dans sa chanson « le Bac g ? » ou au contraire n’y-a-
t-il pas de solutions intéressantes du côté de la médecine
naturelle ?

Julien Venesson : Avant de parler de l’arthrose, je voudrais


réagir à cette actualité que tu viens de mentionner avec un
autre exemple qui illustre bien ces conflits d’intérêt. Mon fils a
cinq mois donc je suis en ce moment particulièrement sensible
au sujet des vaccins. J’ai remarqué que dès que j’essayais
d’émettre une critique, voire même de poser une question à ce
sujet à un pédiatre, j’étais immédiatement et
systématiquement étiqueté de complotiste, voire même de
rebus de la société.

Tout est fait pour nous empêcher de poser des questions et de


remettre en cause notre système de soins. On se rend pourtant
de plus en plus compte que le lobbying pharmaceutique prend
une place considérable et qu’on a tout à fait le droit de prendre
des décisions éclairées pour faire les meilleurs choix de santé.
Les patients ne sont pas là pour enrichir les laboratoires
pharmaceutiques mais pour aller mieux et recevoir des
traitements efficaces.

Gabriel : Merci pour ton témoignage. Au sujet des


traitements efficaces justement, que peut-on faire pour
prévenir et soigner l’arthrose ?

5
Julien Venesson : J’ai été vraiment sensibilisé au sujet avec
l’histoire de ma maman qui avait de l’arthrose. Je parle au passé
car aujourd’hui, elle est guérie.

Mais nous y reviendrons. Elle était très atteinte au niveau des


deux hanches et les médecins qu’elle a consultés lui disaient
qu’elle allait rapidement avoir des difficultés à marcher, qu’elle
aurait besoin de béquilles, voire même d’une chaise roulante.
C’était terrible pour elle car c’est quelqu’un de très sportif. C’est
également une ancienne pharmacienne, évidemment très
intéressée par toutes les questions de santé. Les études de
pharmacie n’étaient d’ailleurs pas les mêmes qu’aujourd’hui.

On apprenait beaucoup plus de choses sur les plantes. Je


raconte seulement ça pour vous montrer qu’elle était très
ouverte d’esprit. C’est ainsi qu’elle a entendu parler du régime
du docteur Seignalet, sans gluten ni produits laitiers.

Le Docteur Jean Seignalet est un médecin immunologue qui


travaillait au CHU de Montpellier qui était très reconnu dans
son domaine. Mais à partir du jour où il a commencé à affirmer
que l’alimentation pouvait soigner des problèmes de santé
pour lesquels la médecine classique ne pouvait rien, il a
commencé à être critiqué et progressivement écarté par ses
pairs. Il n’y avait pourtant pas de dogme de sa part, il n’avait
pas tourné le dos à la médecine.

Pour en revenir à l’histoire de ma mère, elle a donc commencé


ce régime, en le complétant avec la prise de certains
compléments alimentaires. Progressivement, ses douleurs ont
diminué, jusqu’à disparaître complètement au bout de
quelques années. Elle a alors passé des radios qui ont montré
qu’elle n’avait plus d’arthrose. Ses articulations étaient à
nouveau comme neuves.

Après cela, j’ai fait beaucoup de recherches pour essayer de


comprendre quelles étaient les causes de l’arthrose et quels
étaient les traitements les plus efficaces, autres que
simplement soigner le symptôme par un médicament
antidouleur. Il se trouve qu’en plus, à cette époque, ma mère
prenait du Vioxx, le fameux antiinflammatoire qui a été retiré
du marché car il provoquait des crises cardiaques, donc j’ai
vécu cette situation catastrophique en première ligne !

6
Gabriel : Alors justement, tu as rapidement évoqué les
compléments alimentaires. Peux-tu nous en dire plus sur
antidouleurs naturels qui soulagent les crises d’arthrose – et
remplacent les médicaments AINS (anti-inflammatoires non
stéroïdiens) ; avec quelle efficacité, dans quelles conditions,
etc.

On entend souvent parler de la chondroïtine, de la


glucosamine, du collagène non dénaturé de type II… Selon
ton expérience, quels sont ceux qui ont les meilleures
performances pour soulager les douleurs de l’arthrose ?

Julien Venesson : L’arthrose est comme la plupart des


maladies, elle est multifactorielle. Si on veut avoir une
efficacité globale, durable et profonde, il faudra donc que le
soin soit également multifactoriel. En l’occurrence, il y a des
compléments alimentaires efficaces aussi bien contre les
douleurs et la perte de mobilité liés à l’arthrose. Mais si on
veut obtenir des résultats durables, il faudra également
procéder à des changements dans son mode de vie et son
alimentation. Sans cela, la plupart des gens qui prennent des
compléments alimentaires voient une amélioration mais elle
restera temporaire. Et en plus, selon la qualité des produits
et le dosage des ingrédients, ce ne sera pas toujours d’une
grande efficacité.

Parmi les ingrédients les plus connus, on a effectivement la


chondroïtine, la glucosamine et le méthyl-sulfonyl-méthane
(MSM). Ces sont des molécules pourvoyeuses de soufre, qui
nourrit et stimule les articulations qui produisent ainsi plus de
liquide sinovial, les rendant ainsi plus souples et moins
douloureuses. Ces ingrédients permettent d’apporter une
partie des éléments qui permettent de reconstruire le
cartilage, mais ce n’est pas suffisant.

7
Gabriel : Que peut-on espérer et y-a-t-il quelque chose à faire
lorsque les radios montrent qu'il n'y a plus de cartilage dans
nos articulations ?

Julien Venesson : C’est difficile pour moi de me prononcer. Je


pense que ce n’est pas évident d’espérer une guérison
complète. Cela reste bien évidemment possible mais c’est
une question de temps. La problématique des articulations,
c’est que c’est un tissu vivant, comme notre peau ou nos
cheveux, donc naturellement, elles se reconstruisent un peu
chaque jour. Il y a une partie de cartilage qui se détruit
pendant qu’une autre se reconstruit.

Mais ce renouvellement au niveau des cartilages est très lent.


Cela peut prendre de nombreuses années pour reconstruire
des molécules de cartilage. Alors que les cellules de notre peau
se reconstruisent en seulement quelques jours à quelques
semaines.

Mais même s’il faut beaucoup de temps pour espérer


reconstruire le cartilage, on peut déjà agir assez facilement
contre la douleur.

Dans le cas de Jeanine, et elle est loin d’être la seule car c’est
un problème que l’on rencontre fréquemment, la question est
aussi de savoir si elle doit être opérée du genou.

Il y a eu des études sérieuses réalisées à ce sujet qui montrent


qu’on obtient une baisse de la douleur après l’opération
pendant plusieurs mois. Mais ce mieux-être disparaît au fil du
temps, et la douleur est parfois encore pire qu’avant
l’opération. Il faut donc vraiment réfléchir à deux fois avant de
passer par la chirurgie.

Gabriel : Alors si on ne fait pas cette opération, qu’est-ce


qu’on peut faire concrètement ? Car il est vrai qu’on parle
fréquemment de l’inefficacité de la chirurgie dans nos
publications, au même titre que celle des AINS (anti-
inflammatoires non stéroïdiens) qui provoquent également
de nombreux effets secondaires. À ce propos, pourrais-tu
rappeler les principaux effets secondaires indésirables des
médicaments anti-arthrose ?

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Julien Venesson : On va principalement rencontrer des
problèmes au niveau de l’estomac : acidités, remontées
gastriques, etc. Mais aussi une augmentation des risques
cardiovasculaires. C’est aussi toxique pour les reins, cela
augmente les risques de problèmes d’insuffisance rénale.

Ce qui est vraiment dramatique, c’est qu’il y a deux problèmes


liés à ces médicaments. Le premier est démontré par des études
qui ont prouvé que la prise de ces antidouleurs avait tendance
à bloquer le processus de réparation naturelle des articulations.
Cela signifie qu’indirectement, en calmant la douleur, on
aggrave la situation à long terme.

L’autre problématique, c’est que quand les médecins ont un


patient qui prend des anti-inflammatoires non stéroïdiens et qui
souffre de nombreux effets secondaires dont l’acidité gastrique,
il va lui prescrire des IPP, les fameux inhibiteurs de la pompe à
protons.

Encore des médicaments poussés par un lobbying incroyable


des laboratoires pharmaceutiques, qui provoquent des effets
secondaires graves sur le long terme. À tel point que les
recommandations officielles des autorités de santé sont de ne
pas en prendre pendant plus d’un mois. Alors que la plupart des
médecins les prescrivent pendant des mois, voire des années.
Cela a des effets dramatiques sur la santé en provoquant des
carences micro nutritionnelles. En bloquant l’acidité dans
l’estomac, cela empêche aussi l’absorption de vitamines et
minéraux. On s’est par exemple rendu compte que des
personnes omnivores, qui mangeaient de la viande en quantité
suffisante et qui prenaient ces médicaments régulièrement,
déclenchaient des carences en vitamine B12.

Gabriel : Au niveau des autres compléments dont on parle


souvent, il y a le collagène, que faut-il en penser ? Et autre
sujet, que penser des infiltrations ? Que peut-on en attendre
?

Julien Venesson : Cela dépend car il existe toutes sortes


d’infiltration. Il en existe par exemple à base d’acide
hyaluronique, une molécule naturelle qui va fluidifier
l’articulation. Ce n’est absolument pas dangereux et cela peut
réellement soulager la douleur.

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Au sujet des injections d’anti-inflammatoires, ce sera moins
toxique que si on les prend par voie orale, mais on ne peut pas
en attendre grand-chose à part un mieux-être temporaire.

Je me rends bien compte que je ne réponds pas encore


complètement à ta question car je veux avant tout que les
personnes qui sont avec nous ce soir comprennent avant tout
le mécanisme de l’arthrose afin de devenir acteurs de leur
propre situation. Ce qu’il est vraiment important de
comprendre, c’est cette notion de destruction naturelle du
cartilage et de reconstruction qui est un phénomène constant
et régulier.

Ce qu’on va chercher à faire, c’est empêcher une destruction


exagérée et une inflammation du cartilage grâce à
l’alimentation et favoriser sa reconstruction grâce aux
compliments alimentaires.

Gabriel : Il y a quand même un autre pilier dont on parle peu.


Les recommandations officielles ont souvent dit aux
personnes qui souffraient d’arthrose qu’il ne fallait pas faire
d’exercice. Alors que c’est précisément le contraire qu’il faut
faire.

Julien Venesson : Cela fait en effet partie de l’action sur la


destruction du cartilage. L’activité physique a un effet anti-
inflammatoire et ça stimule la lubrification articulaire. C’est un
peu comme un moteur de voiture dans lequel des pistons
circulent dans les cylindres. Si vous ne vous en servez jamais,
les pistons vont avoir tendance à se bloquer. Alors que si on
s’en sert régulièrement, l’huile va circuler, lubrifier les circuits
et le moteur va mieux fonctionner.

Gabriel : Dans les questions qu’on avait reçu en amont de la


rencontre de ce soir, un certain nombre évoquaient l’âge
comme une sorte de barrière. Par exemple, à plus de 80 ans,
peut-on encore espérer une amélioration des douleurs ?

Julien Venesson : Il est vrai qu’il y a très peu d’arthrose à l’âge


de vingt ans quand les hormones stimulent la reconstruction et
la guérison des articulations, y compris en cas de blessure. Ce
phénomène de destruction et de reconstruction du tissu
articulaire se ralentit avec l’âge, mais il a toujours lieu.

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Il n’y a vraiment pas d’âge pour changer de mode de vie, pour
améliorer sa santé. Tout est une question de mentalité. Il est
vrai que certaines personnes auront plus de mal à changer
certaines habitudes prises depuis de nombreuses années, mais
je suis certains que toutes les personnes qui sont là ce soir
font partie des plus ouvertes d’esprit.

Gabriel : Absolument ! Et que penses-tu de l’huile de


Haarlem ? Est-elle intéressante pour son apport en soufre ?

Julien Venesson : Pas à ma connaissance mais c’est un


complément alimentaire que je connais assez mal. Je ne
pourrais pas donner d’indications précises à ce sujet mais à ma
connaissance, il n’y a pas d’études scientifiques sur l’huile de
Haarlem dans l’utilisation contre l’arthrose. En tous cas, ce qui
est certain c’est que ce n’est pas le premier complémentaire à
prendre, mais peut-être dans un second temps.

Gabriel : Que recommandes-tu en prévention de l’arthrose


et à partir de quel âge ? Tout à l’heure tu as évoqué le
phénomène de reconstruction des cellules qui composent
le cartilage qui sont les chondrocytes. Quels sont les facteurs
qui font qu’on a des cellules plus ou moins efficaces ?
Dans quelle mesure l’alimentation joue un rôle ? Comment
éviter l’inflammation ? Finalement, on rejoint une stratégie
un peu plus globale de bonne santé.

Julien Venesson : Les facteurs qui accélèrent la


dégénérescence du cartilage et empêchent les de
reconstruire le cartilage sont des mauvaises habitudes qu’on
peut avoir à tout âge. Si on veut prévenir l’arthrose au niveau
alimentaire, ça va être la même chose que si on a déjà de
l’arthrose.

Il va déjà falloir supprimer les aliments potentiellement


inflammatoires ou dont on connaît le caractère inflammatoire.
Il s’agit principalement des viandes industrielles, les produits
bas de gamme achetés en supermarché. Privilégiez les viandes
label rouge ou bio. Même si vous en mangez moins souvent,
vous en tirerez de réels bénéfices pour votre santé.

11
C’est lié à la manière dont les animaux sont traités et nourris.
Les animaux d’élevage intensif sont eux-mêmes dans des
conditions de santé très inflammatoires qui se traduit dans leurs
graisses et leurs tissus. Quand on ingère une telle viande, cela
produit automatiquement de l’inflammation dans notre
organisme.

De même, il faut savoir que la cuisson prolongée, et plus


particulièrement les viandes grillées, est particulièrement
nocive pour notre organisme. Cela produit des molécules
qu’on appelle les produits avancés de la glycation qui ont
tendance à s’accumuler au niveau articulaire et gêner ainsi le
bon fonctionnement des chondrocytes et favoriser une
dégénérescence des tissus qui à terme, fait apparaître de
l’arthrose.

Si vous mangez souvent de la viande au barbecue ou des


aliments grillés dans une poêle, c’est mauvais pour vos
articulations. Mais ce qu’il est important de comprendre, c’est
que ces produits avancés de la glycation peuvent aussi se
former dans notre organisme, même si on ne mange pas
d’aliments grillés.

Cela se produit quand on mange des aliments qui contiennent


beaucoup de sucre, ou dont le sucre est rapidement absorbé et
passe vite dans le sang. À ce moment-là, il y a une réaction
chimique qui a lieu spontanément entre le sucre et les protéines
de notre organisme, y compris les protéines articulaires. C’est
ce qu’on appelle la réaction de Maillard. Techniquement, cela
veut dire que des aliments comme le pain, qui n’est pas sucré
mais qui contient des glucides absorbés très rapidement,
provoque une hausse de la glycémie et une accélération de la
réaction de Maillard. Donc le pain n’est pas un bon aliment pour
l’arthrose, aussi bien en prévention qu’en traitement.

Même chose pour les pommes de terre ou le riz instantané, le


riz rond ou les pâtes qui ne sont pas des aliments digérés
lentement.

Alors qu’est-ce qu’on mange à la place ? C’est simple, il faut


manger des aliments dont le sucre est digéré plus lentement
comme le riz basmati qui est digéré plus lentement. Si on veut
manger du pain, il faudra privilégier le pain complet et bannir le
pain blanc. À la place des pommes de terre, on privilégiera la
patate douce.

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Il y aussi les lentilles, les haricots rouges et blancs, le quinoa…
Ce sont des aliments dont le sucre ne passe pas trop rapidement
dans le sang et qui ne sont pas trop inflammatoires.

Gabriel : Puisqu’on parle de régime alimentaire, j’en profite


pour te poser une question intéressante, qui revient
régulièrement dans le domaine de la santé naturelle, je veux
parler de l’acidose du corps. Peux-tu développer cette
notion d’acidose du corps et nous dire dans quelle
mesure cela peut réguler l’arthrose ?

Julien Venesson : La notion d’équilibre acido-basique, c’est-à-


dire l’équilibre entre les molécules acides et basiques au sein de
notre organisme, est lié au fait que toutes nos cellules
fonctionnent à un Ph qui doit rester plus ou moins constant, qui
est légèrement basique, donc légèrement au-dessus de 7. C’est
dans cet environnement que notre organisme fonctionne
normalement. Notre corps a tout un tas de mécanismes qui
permettent de maintenir impérativement ce Ph à la valeur
cible. S’il varie trop, notre corps se met à dysfonctionner, à tel
point qu’on peut en mourir. En temps normal, si on a une
mauvaise alimentation, on ne va pas mourir d’une acidose,
parce que le fait de respirer provoque l’expulsion de gaz
acides et permet d’alcaliniser notre organisme.

C’est pour cela que les gens qui ont de l’activité physique en
extérieur ont moins d’acidité dans leur organisme que les
personnes sédentaires.

Mais on voit parfois des cas d’acidose, qu’on appelle les


acidoses métaboliques, à la suite d’un accident de voiture ou si
les reins sont malades, qui peuvent conduire à des
situations extrêmement dangereuses pour la santé.

Mais ce qui nous concerne, c’est quand on constate de l’acidité


en petite quantité, mais de manière chronique. Ça va pousser
notre organisme à bloquer les acides en utilisant une base.
Mais si notre alimentation ne contient pas assez d’aliments
basifiants, notre corps va utiliser les minéraux qui sont stockés
dans nos réserves, majoritairement situés dans les os.

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C’est pour cela que la problématique de l’acidose se ressent
spécifiquement dans la santé osseuse, et non dans la santé
articulaire.

Gabriel : Une fois supprimés les produits laitiers et le gluten,


que faire d’autre et que penser notamment du régime Dash ?

Julien Venesson : Le régime Dash vise à lutter contre


l’hypertension artérielle et qui obtient de bons résultats. Si en
plus il est pratiqué sans produits laitiers ni gluten, il sera
également bon contre l’arthrose. Mais dans le cas de cette
personne, ce qu’il faudrait savoir c’est si elle est en surpoids.
Quand on a beaucoup de surpoids, on est dans un état
inflammatoire chronique, qui n’est pas bon pour les
articulations. Donc il faut si possible essayer de perdre du
poids. Il faut également faire attention à ce fameux
équilibre des produits de la glycation qui sont fabriqués quand
on avale des aliments qui font monter le taux de
sucres sanguins rapidement, qu’on appelle aliment à index
glycémiques élevés qui ont également un rôle dans
l’hypertension artérielle. Dans le cas de cette personne, en
agissant contre l’arthrose, elle va également agir contre
l’hypertension artérielle.

Mais une fois qu’on a fait tout ça, il va falloir prendre quelques
compléments alimentaires pour aider l’organisme à
reconstruire plus rapidement ces articulations.

Gabriel : Justement au sujet des compléments, il y en a deux


souvent évoqués concernant l'arthrose, ce sont le silicium
et le curcuma. Que peux-tu dire de leur rôle pour prévenir
et soigner l’arthrose ?

Julien Venesson : Ce sont les plus évoqués parce que ce sont


actuellement les plus promus certaines entreprises de
compléments alimentaires à grand renfort de publicité. Ce ne
sont pourtant pas les plus efficaces contre l’arthrose. Le
curcuma peut être intéressant pour diminuer la douleur de
façon ponctuelle mais ça ne guérit pas l’arthrose. Quant au
silicium, c’est encore moins efficace que le curcuma.

14
Donc ce ne sont pas des compléments que je recommande en
priorité.

Ce qui est important en revanche, c’est d’avoir recours aux


deux compléments nutritionnels qui sont utilisés par les
chondrocytes.

Le premier dont on a rapidement parlé, c’est le collagène.

Et le deuxième, c’est un pourvoyeur de molécules soufrées de


type glucosamine, chondroïtine ou MSM. On peut prendre l’un
des trois car ils agissent de la même manière.

À la place du collagène, on peut aussi utiliser de la glycine, qui


est le constituant majeur du collagène et qui a les mêmes
effets.

Gabriel : On a beaucoup parlé de compléments alimentaires


et on va y revenir dans un instant mais avant cela, il y
une précision qu’il faudrait apporter à nos abonnés car c’est
une question qui revient régulièrement : la différence
entre l’arthrose et l’arthrite. À ce sujet j’ai d’ailleurs reçu un
reproche de la part d’une lectrice qui me disait que je parlais
souvent de l’arthrose sans jamais aborder les
problématiques de la polyarthrite rhumatoïde. Il est
vrai que les noms se ressemblent mais pourrais-tu faire
une petite explication pour montrer que ce sont deux
pathologies totalement différentes ?

Julien Venesson : Quand on parle d’arthrite, on parle


d’inflammation, comme la tendinite par exemple. Alors que
l’arthrose désigne une dégénérescence articulaire. Cela veut
dire concrètement que quand on parle d’arthrite, c’est un terme
très générique qui ne désigne pas une maladie spécifique, mais
simplement la douleur articulaire. Quand on a une polyarthrite
rhumatoïde, on a de l’arthrite, mais on a pas d’arthrose.

L’arthrose est liée à un dysfonctionnement du métabolisme


des chondrocytes. Les articulations se détruisent donc plus
rapidement qu’elles ne se reconstruisent. Alors que la
polyarthrite rhumatoïde est une réaction auto-immune qui
implique que notre système immunitaire attaque nos propres
articulations.

15
Cela étant dit, beaucoup de remèdes naturels prescrits pour
l’arthrose sont également très efficaces pour soigner la
polyarthrite rhumatoïde. Cela peut valoir le coup d’essayer
notamment le régime sans gluten ni produits laitiers, qui a des
résultats particulièrement efficaces sur cette maladie auto-
immune, à condition qu’il soit strictement observé. Car le
moindre écart est suffisant pour déclencher à nouveau les
douleurs et l’inflammation.

Gabriel : J’ai maintenant une question intéressante au sujet


des aliments lacto-fermentés. Sont-ils vraiment pro-
inflammatoires et déconseillés en cas d’arthrose ?

Julien Venesson : Je n’ai pas connaissance qu’ils soient pro-


inflammatoires. Ils sont même plutôt anti-inflammatoires. Les
aliments lacto-fermentés, qui ont subi une fermentation par
des bactéries dites lactiques, qui transforment certains sucres
en acide lactique, sont de bonnes bactéries pour la santé
intestinale, donc selon moi, pas du tout inflammatoires. Ce
sont donc des aliments bons pour la santé, mais qui n’ont pas
particulièrement d’intérêt contre l’arthrose.

Gabriel : Et que peut-on dire du lait de chèvre ou de brebis en


cas d’arthrose ?

Julien Venesson : Dans la stratégie contre l’arthrose, il est


important de mettre en place les bons réflexes alimentaires
que je vais récapituler :

- Éviter les aliments trop grillés ;

- Privilégier les aliments à index glycémique bas, qui ne


font pas trop monter le taux de sucre dans le sang. Pain
blanc, biscottes, céréales soufflées du petit-déjeuner
sont à bannir. Vous trouverez facilement sur internet des
tableaux qui récapitulent tous les aliments à privilégier ;

- Limiter les viandes inflammatoires produits de


l’élevage intensif ;

16
-

Supprimer le gluten et les produits laitier et observer


ce qui se passe. Normalement, on remarque rapidement
une baisse des douleurs car on a supprimé les aliments
responsables de l’inflammation. Et c’est l’inflammation
qui provoque la douleur. Il faut donc supprimer tous les
produits laitiers, qu’ils proviennent de la vache, de la
chèvre ou de la brebis pendant au moins deux à trois
semaines. Si on a moins de douleurs après cela, c’est
vraiment très bon signe, cela veut dire qu’il y a moins
d’inflammation et que nos chondrocytes vont récupérer
de l’énergie pour être capables de reconstruire du
cartilage. Ensuite à ce stade, si on le souhaite, on peut
essayer de réintroduire certains aliments, un par un.
Donc si on veut manger du fromage de chèvre, on en
réintroduit un peu pendant quelques jours, tout en
observant ce qui se passe dans notre corps. Si les
douleurs ne reviennent pas, il n’y a pas de raison de ne
pas en manger. Je mets à ce sujet en garde les
internautes car il existe des tests d’intolérance
alimentaire qui sont vendus très chers mais qui ne sont
pas aussi efficaces que de faire soi- même cette
suppression et réintroduction de certains aliments.

Gabriel : C’est très intéressant car il s’agit d’une démarche


personnelle et impliquante, dans la mesure où c’est vous qui
allez être le pilote de votre propre guérison. Si je prends le
témoignage de Corinne qui me dit « Je prends du collagène
marin depuis six mois, je pratique du Qi Qong depuis 2 ans, je
marche, je danse les week-ends et je me sens ainsi beaucoup
mieux malgré l’arthrose cervicale et lombaire. » Son
témoignage nous montre l’efficacité d’une approche
dynamique qui prouve que quel que soit le traitement qu’on
prend, qu’il soit allopathique ou naturel, on ne peut pas tout
attendre d’un simple produit dans une pathologie comme
l’arthrose. Sur le sujet du sport, j’embraye avec une question
de Jacqueline, qui nous dit : « Je souffre d’arthrose cervicale et
je fais des cures de chondrosteo, surtout en saison humide,
quel type de sport est conseillé pour ce type d’arthrose ? »

17
Julien Venesson : J’avoue qu’elle me pose une colle car pour
l’arthrose cervicale, je ne sais pas exactement quoi conseiller.
Je ne sais pas à quel niveau de douleurs elle se situe, mais je
crois savoir que la plupart des sports sont compatibles. Je ne
vois pas de sport qui pourrait être contrindiqué.

Il faut que Jacqueline voie un peu son niveau de douleurs quand


elle pratique une activité qu’elle aime. Ce qui est certain, c’est
que si un sport provoque des douleurs en particulier, il ne vaut
mieux pas insister et essayer autre chose.

J’aimerais juste en profiter pour finir de donner quelques


conseils alimentaires sur l’arthrose. Au niveau des
changements alimentaires, il y a quelque chose de très
important pour lutter contre l’inflammation, c’est de bien
choisir les graisses qu’on utilise en cuisine. Il faut essayer de
limiter les huiles végétales inflammatoires et limiter les huiles
végétales anti-inflammatoires. Le problème, c’est qu’il n’est
pas évident de les distinguer. Quand vous achetez de la
margarine par exemple, vous pouvez être sûrs que c’est
inflammatoire, même s’il est écrit sur l’emballage que c’est
bon pour la santé cardiovasculaire. C’est un pur mensonge !
Quand on cuisine, il faut utiliser des graisses qui sont stables à
la chaleur et qui ne s’oxydent pas trop. C’est le cas d’une bonne
huile d’olive vierge-extra qui va résister de manière suffisante
à la chaleur. On peut aussi cuisiner à l’huile de coco qui est très
stable à la chaleur. Par contre il faut faire attention à tout ce
qui est assaisonnement. Il faut limiter les huiles végétales
riches en oméga-6 car elles vont être inflammatoires : huile de
tournesol, huile de carthame, huile de pépin de raisin, soja,
maïs.

On les remplace par des huiles anti-inflammatoires, riches en


oméga-3, comme l’huile de colza, l’huile de noix, l’huile de lin,
de cameline… Toutes ces huiles contiennent ont un bon
rapport oméga-3 / oméga-6 qui favorise la voie des
prostaglandines anti-inflammatoires dans l’organisme, qui est
une voie métabolique qui utilise les acides gras oméga-3 pour
contrôler l’inflammation et les douleurs.

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SURVIVRE DANS LA JUNGLE DES COMPLÉMENTS
ALIMENTAIRES

Gabriel : On a beaucoup parlé d’alimentation, sport,


compléments alimentaires. Et cela me permet de faire la
transition avec la deuxième partie de notre soirée consacrée
aux compléments alimentaires. La France est un pays de
déficit, et c’est vrai aussi pour de nombreux nutriments
aujourd’hui ! De quoi manque-t-on le plus souvent ?
Comment le savoir ? Quels compléments acheter en priorité
? Que penser du bio ? Bref, on est dans une espèce de jungle
des compléments alimentaires démultipliée par internet et
les très nombreuses offres de produits.

Et puis toi-même tu as créé récemment ton propre laboratoire


de compléments alimentaires. Certains vont peut-être râler en
nous reprochant de faire de la publicité, mais en réalité ce
n'est pas de la pub, c'est simplement que vous êtes très
nombreux à nous demander régulièrement où trouver des
compléments alimentaires faits par des gens sérieux,
impliqués et respectueux. Là on a la chance d’avoir Julien avec
nous, qui fait les choses bien, avec sérieux, conviction,
éthique. Donc, peux-tu nous parler un peu de ta démarche.
Quels sont les choix qui guident tes formulations ?

Julien Venesson : C’est une critique qui m’est adressée


régulièrement. Avant, je n’avais pas de laboratoires de
compléments alimentaires mais j’écrivais des livres et certaines
personnes me reprochaient de donner des conseils uniquement
parce que je voulais m’enrichir en vendant des livres ! Je préfère
ne pas me préoccuper de ça et continuer à faire les choses qui
me passionnent en essayant de les partager au plus grand
nombre. Personnellement, j’ai toujours pris des compléments
alimentaires à partir du moment où je me suis intéressé à
l’alimentation.

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Car on comprend très vite que certains nutriments absolument
indispensables ne sont pas présents dans notre alimentation et
dont on manque à cause de notre mode de vie, ou parce que la
qualité des aliments baisse avec le temps.

C’est le cas de la vitamine D qu’on ne retrouve presque pas dans


les aliments. On la synthétise normalement quand on s’expose
au soleil mais moi personnellement, j’ai une vie où, comme
beaucoup d’entre vous certainement, on passe beaucoup de
temps à l’intérieur, devant des écrans, et on n’est pas
suffisamment exposé au soleil pour synthétiser des quantités
suffisantes de vitamine D.

Le complément alimentaire est donc un excellent moyen de ne


pas manquer de vitamine D, d’être en forme toute l’année, de
ne pas tomber malade, de diminuer son risque de cancer. Et en
plus ça ne coûte presque rien, donc pourquoi se priver ?

Après bien sûr dans les compléments alimentaires, il y en a qui


ne servent à rien, il y a aussi beaucoup d’escroqueries, mais
personnellement j’ai été formulateur pour beaucoup de
marques afin de les conseiller sur les quantités optimales de
nutriments à prescrire, mais je n’ai jamais trouvé que ce
j’estimais idéal pour moi et ma famille. C’est pour cela qu’avec
ma femme Emilie, on s’est dit qu’il était temps qu’on monte
notre propre laboratoire, pour qu’on ait nos propres produits.
On est persuadés qu’il y a beaucoup de gens comme nous qui
cherchent des produits de meilleure qualité, éthique,
écologiques. C’est ce qu’on a cherché à faire en créant le
laboratoire Unae.

Mais quand on me pose des questions sur les compléments


alimentaires, j’essaye toujours de donner plusieurs noms de
produits pour laisser les gens faire leurs propres choix.

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Gabriel : Tu as parlé de la carence en vitamine D mais quelles
sont les autres carences. On évoque beaucoup les carences en
fer, en magnésium… On a l’impression que les Français sont
carencés en tout. Comme disait le professeur Joyeux
« Ils sont ballonnés de partout », mais on pourrait ajouter
qu’ils sont carencés en tout ! Que faut-il commencer par faire
quand on est tout neuf dans le domaine ?

Julien Venesson : Quand on arrive au monde, tout est là pour


nous, dans le lait maternel. C’est finalement le seul moment
de la vie où tout nous est apporté en quantité suffisante, grâce
à la qualité extraordinaire du lait maternel. Mais ça change hélas
très vite à cause de notre mode de vie moderne et de la qualité
de l’alimentation moderne qui n’a plus rien à voir avec celle
d’avant. Il faut aussi comprendre ce qu’est une vitamine. C’est
une substance qui est indispensable au bon fonctionnement de
l’organisme en toute petite quantité. La raison pour laquelle
notre corps a besoin de vitamines a été façonnée par des
millions d’années d’évolution. L’alimentation et le mode de vie
que l’être humain a eu pendant des millions d’années implique
les besoins en vitamines que nous avons aujourd’hui. Mais au
cours du dernier siècle, il y a eu des changements tellement
énormes au niveau de notre alimentation qui a développé des
déficits nutritionnels aisément compréhensibles.

Je vais prendre un exemple très concret : on est tous sensible à


la problématique de l’élevage industriel mais c’est quelque
chose de très nouveau. Pendant des millions d’années, on ne
mangeait que les animaux sauvages, fruits de la chasse et de la
pêche. On mangeait forcément des aliments de qualité au
niveau micronutritionnel. Donc logiquement, aujourd’hui on
ne veut pas cautionner cet élevage intensif industriel, donc on
mange moins de produits animaux. Cela permet d’éviter les
graisses inflammatoires et les résidus antibiotiques, mais on se
prive aussi de certains nutriments bénéfiques, comme la
choline.

21
C’est une ancienne vitamine, qu’on appelait la vitamine B7,
jusqu’à ce qu’on se rende compte que notre organisme pouvait
en produire une petite quantité. C’est un nutriment semi-
essentiel, dont on a absolument besoin dans l’alimentation et
notamment dans le jaune d’œuf et la viande.

Beaucoup de personnes qui ne mangent pas assez de produits


animaux développent ainsi des déficits en choline, qui
provoquent par exemple la stéatose hépatique, mais aussi
certains problèmes cognitifs comme des troubles de la
mémoire.

Autre déficit très fréquent : le manque de collagène, qui ne se


retrouve que dans les produits animaux. C’est le tissu conjonctif
qu’on retrouve dans les articulations, dans la peau.
Aujourd’hui, quand on mange de la viande, on achète un filet
de poulet et on ne mange plus le poulet en entier. Alors que
nos grands-parents mangeaient la viande, puis faisaient bouillir
la carcasse pour en faire du bouillon d’os qui était très riche en
collagène. On en a déjà parlé de ses bienfaits pour l’arthrose,
mais le collagène est aussi bénéfique pour la peau et tout un
tas de chose.

Enfin pour répondre à la question initiale, je dirai que pour


quelqu’un qui n’y connaît rien en compléments alimentaires,
qui veut prendre le complément le plus essentiel, je conseille
en priorité la vitamine D. C’est la chose la plus simple que vous
puissiez faire pour améliorer votre santé et vous constaterez
une amélioration visible et durable, particulièrement en hiver.
Vous serez moins malades, moins fatigués. Ça ne coûte que
quelques euros et c’est absolument indispensable.

Ensuite, si on est prêt à prendre plus de compléments


alimentaires, la choline est un nutriment très intéressant pour
les personnes qui mangent assez peu de produits animaux.

Le collagène est également très intéressant mais je ne le


recommande pas car tous les produits qui sont sur le marché
sont fabriqués à partir de déchets de l’élevage intensif, de
poisson ou de viande.

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En achetant ça, on encourage les pires pratiques de l’industrie.
Je conseille à la place une supplémentation en glycine. Il s’agit
de la protéine principal qui compose le collagène. Il a été
démontré dans plusieurs études scientifiques que tous les
bénéfices du collagène étaient liés à la présence de glycine. En
plus, elle coûte moins cher que le collagène. Pour résumer,
c’est plus écologique, plus éthique, moins cher et tout aussi
efficace !

Gabriel : Odile nous demande avec quoi associer la vitamine


D?

Julien Venesson : On peut tout à fait prendre de la vitamine


D3 seule.

Mais si on veut aller plus loin, on peut tout à fait l’associer à


d’autres nutriments. Aujourd’hui, la mode est de l’associer avec
de la vitamine K2, mais il faut savoir que ce n’est pas du tout
indispensable. Il y a eu des publicités mensongères de la part de
gros vendeurs de compléments alimentaires qui ont fait croire
que si on ne prenait que de la vitamine D3, on aurait des
problèmes de santé comme des calcifications vasculaires et
osseuses et qu’il fallait absolument acheter leur vitamine
K2MK7, vendue 30 euros le pot. C’est absolument faux, c’est
une escroquerie, on n’a pas besoin de prendre de la vitamine K
si on prend de la vitamine D. Attention, je ne dis pas que la
vitamine K n’a pas de bénéfices pour la santé, mais pour
quelqu’un qui voudrait vraiment le strict minimum, la vitamine
D n’a pas besoin d’être ajoutée à quelque chose.

Gabriel : Est-ce que la vitamine D est mieux assimilée si elle est


prise avec du gras ?

Julien Venesson : Oui, tout à fait ! De façon générale, les


compléments alimentaires doivent toujours être pris en
mangeant, afin de respecter la physiologie de notre organisme.
On doit donc faire comme si on avait absorbé ces vitamines dans
nos aliments, dans le cadre d’un repas.

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Gabriel : On entend énormément parler de la spiruline, ce
qui peut faire craindre un effet de mode. Quelle est ta
position sur la spiruline ?

Julien Venesson : C’est un bon complément à prendre dans le


cadre d’une cure si on est fatigués, qu’on manque d’énergie,
qu’on a une baisse de morale… Mais personnellement, dans
mon approche de la micro-nutrition, j’essaye toujours de savoir
d’où vient le problème. Par exemple si on fatigué, on devra
regarder si on a une alimentation riche en magnésium. Si on
mange régulièrement 2 ou 3 fruits par jour, ou du sarrasin, on
ne manque pas de magnésium.

Par contre, si on mange très peu de végétaux, il y a de très


fortes chances pour qu’on manque de magnésium et
parmi les symptômes d’une carence en magnésium, il y a la
fatigue, la déprime et les crampes. Donc il sera beaucoup plus
efficace de faire une cure de magnésium que de spiruline car
on a repéré la cause du problème.

La spiruline est une bonne source de fer, pour les personnes


qui sont carencées, c’est un fer qui est bien absorbé et non
toxique.

Gabriel : On a une nouvelle question au sujet de la vitamine D


pour savoir si elle doit être conservée au réfrigérateur
après l’ouverture de la bouteille ?

Julien Venesson : Non, ce n’est pas nécessaire, elle se conserve


à température ambiante. Une bonne vitamine D sera
conditionnée dans un flacon en verre ambré qui la protège de
la lumière car la vitamine D peut se dégrader à la lumière.

Gabriel : On a parlé d’arthrose et d’ostéoporose tout à


l’heure, mais comment savoir si le calcium se fixe au bon
endroit ? Est-ce qu’il faut prendre un complément, le
trouver dans l’alimentation ou faut-il faire les deux
démarches ?

24
Julien Venesson : Il y a eu beaucoup d’études qui ont testé les
effets du calcium sur la santé et 90% de ces études ont trouvé
que prendre du calcium en complément alimentaire était
dangereux, voire très dangereux pour la santé. Il faut
absolument éviter de prendre du calcium en supplémentation,
ça ne sert strictement à rien, mais hélas, certains médecins
continuent à en prescrire à leurs patients. Pourtant, ça
augmente le risque de calcifications vasculaires, donc ça
augmente le risque d’infarctus, ainsi que les calculs rénaux, les
glaucomes précoces, les troubles psychiques… On a voulu nous
faire croire pendant des années qu’on avait besoin de grandes
quantités de calcium.

C’est un mensonge qui a été poussé par les lobbys des produits
laitiers qui souhaitait qu’on consomme le plus de produits
laitiers possible. Ça a marché pendant un certain temps mais
heureusement les autorités de santé sont en train d’y voir plus
clair et viennent de baisser, il y a seulement quelques semaines,
les quantités de produits laitiers recommandés dans un régime
équilibré.

Mais la réalité, c’est qu’on a des besoins très faibles en calcium,


très facilement couverts par l’alimentation, même si elle est de
mauvaise qualité.

Je dois maintenant répondre à la deuxième partie de ta


question, à savoir comment éviter que le calcium se fixe
n’importe où dans notre organisme. Déjà il est important de
prendre de la vitamine D car elle est anticalcifiante au niveau
vasculaire. Elle va empêcher le dépôt de calcium dans les
artères et favoriser le stockage du calcium dans les os. Il faut
aussi faire attention à certaines habitudes du mode de vie. Le
fait de fumer, par exemple, va provoquer des calcifications au
niveau vasculaire. Le phénomène de calcification n’est pas
qu’une question de calcium, c’est aussi une adaptation à une
agression.

Gabriel : On a également évoqué la supplémentation en fer.


En cas de carence, faut-il se passer de thé vert et de cacao
qui chasseraient l’absorption de fer ?

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Julien Venesson : Il n’y a aucun problème, il peut continuer le
cacao et le thé vert, qui regorgent de vertus santé ! La seule
chose à faire, c’est de prendre son complément de fer à distance
des repas. Généralement, ce que je conseille, par exemple à ma
femme qui à cause de l’allaitement et de la grossesse a été
carencée en fer, c’est de prendre son complément alimentaire
de fer au moment du réveil ou du coucher. Il faut qu’il y ait au
moins deux heures de distance avec les repas si on veut
minimiser les interactions avec d’autres aliments et booster son
absorption par l’organisme.

Gabriel : Quelle forme de magnésium privilégier, en gélule


ou en poudre ?

Julien Venesson : Il vaut mieux le prendre en gélule car c’est


plus pratique. D’ailleurs la plupart des bons compléments
alimentaires de magnésium sont en gélule. En poudre, on
trouve rarement du magnésium de bonne qualité.

Gabriel : Tu as un message d’espoir à faire passer à ce sujet


car dans le livre que tu as écrit avec ta femme, Émilie, tu
ouvres des voies de guérison insoupçonnées.

Julien Venesson : La sclérose en plaques est un exemple criant


des limites de la médecine moderne. Cette maladie a très
longtemps été décrite comme une maladie très grave,
incurable et mortelle.

Alors qu’en fait pas du tout.

Quand j’ai rencontré Émilie, elle boitait et marchait avec


des cannes et tout naturellement, j’ai eu envie de l’aider. Ce
qui m’a interpellé dans ma démarche pour comprendre
quelles pistes de traitement naturelles pouvait convenir à
cette pathologie, c’était tout simplement le fait que la sclérose
en plaques est une maladie qui évolue par poussées.

26
Et très souvent, surtout au début de la maladie, il y a après cette
période de crise une période de quelques semaines à quelques
mois où on va récupérer des fonctions neurologiques perdues
pendant la crise. C’est un signal très fort que nous envoie notre
organisme, qui nous dit qu’il est capable de guérir. Il est capable
de réparer ce qui a été endommagé.

L’idée de mon travail sur cette pathologie a été de trouver tous


les facteurs qui permettaient d’aider notre organisme à se
réparer après une poussée et les facteurs qui faisaient qu’on
avait plus ou moins de poussées, car tous les malades n’ont pas
autant de poussées. Certains ont 4 ou 5 poussées par an alors
que d’autres n’en ont qu’une tous les 2 ans. Pourtant a priori,
quad on les regarde et qu’on leur pose des questions, on ne voit
pas particulièrement de différences. En fait, il existe des études
scientifiques qui montrent qu’il y a plein de facteurs du mode
de vie qui sont aggravantes et qui vont activer les poussées et
qu’il est possible en les modifiant et en changeant son
alimentation, d’arriver à tellement peu de poussées qu’à
l’échelle d’une vie, on en a plus du tout. C’est le cas d’Émilie qui
n’en a plus jamais eu depuis qu’elle a mis en place tous ces
changements.

Gabriel : Ce qui est fascinant, c’est de voir que des maladies


que le système médical au sens large aborde comme des
pathologies incurables, des changements de mode de vie,
d’alimentation et des nouvelles approches corps-esprit ont un
impact qui est absolument majeur. Et c’est là qu’on voit que
ce qu’on est en train de se dire ce soir, c’est qu’il ne faut pas
simplement prendre telle ou telle forme galénique, mais on
voit à quel point lorsqu’il y a une implication de la personne,
les portes de la guérison s’ouvrent d’une façon qu’on ne
pourrait même pas soupçonner.

Julien Venesson : En effet, j’ai connu quelqu’un qui disait que


100% des personnes qui allaient mieux avaient essayé quelque
chose. Comme toi, je pense que c’est une clé importante sur la
manière dont il faut se comporter par rapport à sa santé. Ce soir,
on essaye ensemble de proposer des idées, des solutions, des
pistes, mais je n’ai pas la science infuse, je ne connais peut-être
pas tout et c’est en essayant des choses qu’on va mieux. Sans
toutefois tomber dans les escroqueries et les charlataneries !

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Mais fort heureusement, il y a de nombreuses études médicales
très sérieuses, auquel tu fais référence Gabriel en parlant de
médecine d’élite et je suis bien d’accord avec toi.

Pour illustrer mon propos avec un exemple, j’en reviens à la


sclérose en plaques. Une des choses les plus simples qu’on
puisse faire pour diminuer le risque des poussées et qui a le plus
de bénéfice, c’est d’arrêter le sel. Plusieurs études ont prouvé
que le simple fait d’arrêter le sel diminuait le risque de poussées
de 300 à 400%.

Gabriel : Tu as parlé à plusieurs reprises de la notion d’essayer,


c’est une notion forte dans le domaine de la santé. Il y a un
aliment qu’on conseille souvent d’essayer d’arrêter,
notamment aux personnes qui ont des problématiques
gastriques, c’est le gluten. C’est un thème qui a été
littéralement propulsé aux devants de la scène ces dernières
années. On a assisté à la vogue des régimes sans gluten. Mais
depuis quelques mois, on assiste aussi à une sorte de guerre
à bas bruit en faveur du gluten. J’ai donc envie de te demander
si le sans gluten fait vraiment consensus ou si c’est simplement
un effet de mode voué à passer ?

Julien Venesson : Moi j’ai commencé à beaucoup parler du


régime sans gluten il y a plus de dix ans et à l’époque c’était
vraiment marginal.

Ce qui s’est passé, c’est qu’il y a de plus en plus de gens qui se


sont mis à manger sans gluten parce qu’ils en tiraient de réels
bénéfices sur leur santé. Elles ont donc commencé à demander
des produits sans gluten dans les magasins et restaurants. Et
derrière, les industriels ont vu s’ouvrir un marché et se sont
mis à produire plein de produits sans gluten, en les banalisant.
À tel point qu’on trouve maintenant un rayon sans gluten dans
pratiquement tous les supermarchés ! On entend parler du
sans gluten dans tous les magazines féminins, et même à la
télévision et à la radio dans des émissions très grand public où
on raconte souvent n’importe quoi. C’est donc entré dans
notre quotidien, comme quand on nous parle d’augmenter les
impôts, on y est tellement habitués que c’est devenu normal !
La plupart des gens ont admis que ça avait l’air d’être bon pour
la santé de manger sans gluten, mais pour la plupart c’est lié à
une mode alimentaire. C’est quelque chose d’assez paradoxal.

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À partir du moment où c’est devenu très connu et où tout le
monde en parle, les gens ont tous l’impression de connaître le
« sans gluten », sans réellement avoir conscience des
bénéfices d’un tel régime sur la santé.

Gabriel : Est-ce que tu peux nous repréciser pourquoi ce


malheureux gluten nous fait tant de mal ? Par exemple,
Jacqueline nous demande ce qu’on doit faire quand on a les
intestins perméables. Eh bien, la suppression du gluten est
certainement une bonne piste, mais encore faut-il savoir
pourquoi le gluten a un effet sur les intestins ? Qu’est-ce qui
passe et qu’est-ce que cela a comme effet sur la santé ?

Julien Venesson : Biologiquement parlant, le gluten est un


mélange de deux familles de protéines, qu’on appelle les
prolamines et les gluténines. Sans rentrer dans le détail, c’est
une longue chaîne de protéines dont la particularité est de
conférer de l’élasticité. C’est pour cela que c’est très
intéressant pour les industriels. Ça permet par exemple de
faire un pain de mie très aérien, extrêmement gonflé à la
cuisson, alors qu’il n’y a presque rien dedans !

La problématique du gluten est que les blés modernes n’ont


rien à voir avec ceux que l’on cultivait dans le temps. Un
exemple tout simple, dans les films de notre enfance, on voyait
des champs de blé avec de grands épis blonds, muris au soleil
avec une très grande tige.

Aujourd’hui, quand vous allez à la campagne, les blés sont tout


petits, râblés, avec de très gros épis, et ils sont gris. C’est lié au
fait qu’il y a eu des modifications génétiques effectuées sur les
blés pour qu’ils soient plus rentables.

Des chercheurs ont identifié que ces modifications génétiques


ont également entraîné des modifications au niveau de la
protéine de gluten qui est maintenant plus reconnue de la
même manière par notre système immunitaire, qui lutte contre
cette forme inconnue de molécule, entraînant ainsi tout un tas
de problèmes de santé à différents niveaux.

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Cela peut être le déclenchement de maladies auto-immunes,
comme la polyarthrite rhumatoïde dont on a parlé tout à
l’heure, mais ça peut être aussi tout simplement de
l’inflammation de bas bruit, c’est-à-dire que les personnes qui
mangent du gluten régulièrement n’ont pas de santé très grave
mais des douleurs chroniques, des maux de tête et tout un tas
de problème dont ils ne comprennent pas forcément à la cause.
C’est pourtant tout simplement lié au fait que le système
immunitaire se défend contre le gluten et cause de
l’inflammation.

Un autre problème très important est que ce nouveau gluten


est très agressif pour les intestins. Il va avoir tendance à écarter
les cellules de nos intestins, les entérocytes, augmentant ainsi
la perméabilité intestinale en laissant passer des molécules
indésirables dans le sang.

Cela peut entraîner des problèmes de transit, de digestion


jusqu’à certains troubles du comportement.

Gabriel : Pour résumer, on voit bien qu’il ne s’agit absolument


pas d’une mode mais bien d’une problématique sérieuse pour
notre santé. Alors j’aimerais vous citer un expert de santé qui
était beaucoup invité sur les plateaux de télévision et qui a
déclaré à propos du régime sans gluten en 1993 : « Rien de
tout cela n’est fondé scientifiquement, évidemment. Il peut y
avoir un effet placebo qui fait que les gens vont mieux parce
qu’ils sont persuadés d’aller mieux. Mais cela s’arrête là.
L’être humain est omnivore, il est fait pour manger de tout. Se
priver de certains aliments n’a pas de sens. C’est se
compliquer la vie pour rien. »

Il n’est pas intéressant de savoir que ce médecin était


président de l’Association Pain Qualité Santé, une association
de lobbying financée par la filière céréalière. Le Dr Lecerf fait
aussi la promotion des margarines industrielles, des laitages et
des charcuteries industrielles, notamment en étant directeur
scientifique du Centre d’Information des Charcuteries-produits
Traiteur, une association d’industriels.

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Il a également des partenariats ponctuels et rémunérés par des
entreprises comme LU.

Cela prouve encore une fois que les vérités sont


changeantes ! Mais toi Julien, tu t’en tiens à ton point de vue
depuis de nombreuses années, en te référant à de
nombreuses études scientifiques.

Julien Venesson : J’aurais bien aimé avoir le Docteur Lecerf en


face de moi afin de lui demander de quoi était composée
l’alimentation de l’être humain sur ces 100 000 dernières
années. Je suis d’accord avec lui sur le fait que l’homme est
omnivore mais la consommation de céréales, et notamment de
céréales à gluten, est extrêmement récente dans l’histoire de
l’humanité. On parle de quelques milliers d’années. Or, l’être
humain tel qu’on le connaît existe depuis plusieurs centaines de
milliers d’années. Avant l’agriculture, on ne mangeait pas de
gluten. On mangeait des fruits, des légumes, des baies, des
oléagineux, des produits animaux, et on ne mangeait pas de
céréales monsieur Lecerf !

Gabriel : À l’époque, il n’y avait pas non plus de lobbys


céréaliers. Ceci explique peut-être cela ! Je vois que l’heure
tourne, on va donc consacrer les dernières minutes de cette
conférence aux nombreuses questions qui nous sont posées
sur le chat.

Une dernière question pour finir : Qu’est-ce que


l’astaxanthine ? Qu’est-ce qu’on peut en dire ?

Julien Venesson : C’est un caroténoïde qui fait partie des


molécules précurseurs de la vitamine A, un peu comme le
bêta-carotène. Concrètement, c’est une molécule colorée que
l’on retrouve principalement dans les crevettes que l’on
appelle le krill et qui a des propriétés anti oxydantes, en
particulier pour protéger certains lipides de l’oxydation.

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C’est un complément alimentaire qui est à la mode mais qui n’a
pas vraiment de bienfaits sur la santé. C’est intéressant quand
on le mélange à certaines huiles pour les rendre plus stables.
Mais la raison pour laquelle on vend de l’astaxanthine en
compléments alimentaires c’est parce qu’il y a une industrie
énorme du krill. Il est surpêché et vendu en compléments
alimentaires qui contiennent des oméga-3 de krill et de
l’astaxanthine qu’on trouve aussi naturellement dans le krill.
Pour écouler ces énormes stocks, on trouve toujours des
méthodes pour le commercialiser. Aujourd’hui, la pêche du krill
est pointée du doigt par Greenpeace à cause de ses
innombrables abus car c’est aussi la nourriture des baleines,
donc je ne suis clairement pas favorable à l’utilisation de
l’astaxanthine en complément alimentaire.

Une bonne vision de la complémentation nutritionnelle, c’est


quelque chose qui respecte la physiologie de l’organisme.
Donc on doit se concentrer sur des nutriments qu’on
trouverait dans notre alimentation et qu’on obtiendrait si on
avait une alimentation parfaite. On cherche à donner tous les
nutriments qui permettent à notre corps de fonctionner de
manière optimale.

Je ne suis pas partisan des compléments alimentaires qui sont


modifiés chimiquement et introuvables sur terre. Pour moi,
c’est la vision qui se rapproche du médicament. Dans
l’industrie pharmaceutique, on cherche à trouver de nouvelles
molécules que le corps humain ne connaît pas forcément et
qui permettent de soigner une nouvelle maladie. Mais je pense
qu’en priorité, si on veut obtenir quelque chose de sain,
naturel et qui n’aura pas d’effets secondaires dangereux et qui
va améliorer la santé, on doit se concentrer sur les nutriments
qu’on a via l’alimentation : les vitamines, le zinc, le magnésium,
la choline, la glycine, la vitamine D, la vitamine K2, le
gingembre, la myrtille, le curcuma, tous ces éléments ont des
bénéfices importants pour la santé.

Gabriel : Cela me semble être un parfait mot de la fin, des


bénéfices importants pour la santé. On retiendra également
le mot « essayer », être acteur de sa santé et de celles des
gens qui nous entourent.

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