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Luther Martin
Les diableries
Mercredi le 21 mars 2007
FRANTZ FUNCK-BRENTANO
Quatriéme partie de l'article biographique que consacrait a
Luther I'historien Frantz Funck-Brentano dans une édition de
1934 de la Revue de Paris.
Diableries
Les manifestations diaboliques de la Wartburg sont demeurées célébres dans la
vie de Luther, mais elles n'y étaient pas une nouveauté. «Au temps de mes
premiéres conférences sur les psaumes, dira-t-il, aprés avoir chanté matines,
j'étais assis rédigeant mes premieres lecons, quand le diable survint et fit du
bruit jusqu’a trois fois derriére mon poéle, comme s'il edit trainé un boisseau
hors de l'enfer. Voyant qu'il ne voulait pas finir, je ramassai mes livres, lesrangeai et allai me mettre au lit... Je l'entendis une autre fois au-dessus de ma
chambre dans le cloitr ni S¢pypme je remarquai que cétat le able, je n'y fs
ri mel
plus attention et me re! S.>
Jusqu’a la fin de sa vie, Luther aura les démélés les plus divers avec l'ange des
ténébres. «Je portais le diable pendu 4 mon cou», dira-t-il; ou encore: «Je
connais le diable a fond, de pensée et d'aspect, ayant mangé en sa compagnie
plus d'un muid de sel.» Luther se mariera. I] dira en ses derniéres années: «Le
diable a couché auprés de moi, dans mon lit, plus souvent que ma femme.»
Satan se montrait au pére de la Réforme sous les aspects les plus divers: tantét
sous forme d'une grosse truie noire, tant6t sous celle d'une torche enflammée;
au chateau de Cobourg il se glissera dans la peau d'un vilain serpent, pour
apparaitre ensuite en étoile radieuse. II convient d’ajouter que ces rapports
quasiment quotidiens du prince des enfers, avec le docteur Martin Luther
s'accompagnent souvent non seulement des paroles les plus grossiéres, mais de
manifestations d'un réalisme qu'il serait difficile de reproduire ici. Les propos
les plus «torcheculatifs» des héros du bon Rabelais sont fleurs virginales auprés
des injures dont le grand réformateur accablait son ennemi. Et il faut ajouter —
al‘honneur, ma foi! du diable — que ces propos de corps de garde lui
déplaisaient beaucoup; sans doute n'aimait-il pas se trouver en compagnie de
personnages mal élevés; il s‘éclipsait.
Certain jour cependant, Satan apparut sous forme divine. Luther se trouvait en
sa chambrette adressant une fervente priére 4 Dieu, quand la muraille qui lui
faisait face s‘illumina d'une resplendissante image du Christ percé de ses plaies.
Luther considéra un instant l'apparition, en proie a la plus intense émotion,
quand il se dit que cette figure pouvait bien n‘étre qu'un fant6me malfaisant, car
le Christ, tel que nous le révéle l'Evangile, ne devait pouvoir se montrer aux
hommes que sous une forme humble, modeste, empreinte de douleur, et Luther
d'apostropher l’apparition:
— Disparais, démon abject!Limage disparut; elle n'était qu'une transfiguration de l'Esprit du mal.
Pareille aventure advint a ag OF ane de Wittenberg; le docteur Martin en
fut témoin. Lenfant gisait dans son lit, malade, quand lui apparut une figure de
Christ dans une gloire lumineuse. Immédiatement on envoya au couvent des
Augustins quérir Luther qui accourut. La jeune malade adressait a l'image une
priére émue et pure.
— Prenez garde, mon enfant, si ce n'était que fantasmagorie diabolique!
La jeune fille se ressaisit, cracha au visage de l'apparition et celle-ci se mua en
un vilain serpent qui s‘élanga sur le lit, mordit la malade a l’oreille d’ou le sang
coula, puis disparut.
Comme I'a marqué Henri Heine en des pages lumineuses, Luther ne croit plus
aux miracles, mais donne foi aux sortiléges du démon et A son incessante
intervention dans la pensée et les actions des hommes; a l'instar du docteur
Faust de Goethe, qui ne croit pas en Dieu mais voit accomplir sous ses yeux par
Méphistophélés des prodiges surprenants. La croyance aux démons et aux
sorciéres, 4 défaut de saints, demeurera vivante et agissante en Luther jusqu'au
dernier jour de sa vie. Pour lui, le monde est le théatre limité d'une continuelle
bataille entre Dieu et Satan et dont l'homme est I'enjeu: Dieu assisté de ses
anges, Satan 4 la téte de ses diablotins.
Musset a parlé en vers magnifiques de la belle antiquité,
Ou quatre mille dieux n’avaient pas un athée.
Ces milliers de divinités, dieux, déesses, faunes et dryades, génies des fontaines,
des bois et des champs, sont remplacés, dans la pensée de notre héros, par les
anges et les démons dont la terre est peuplée.
D'une puissance gigantesque, les anges font tourner la voiite céleste au-dessus
de nos tétes. Une étoile glisse-t-elle au firmament? Ce que nous appelons uneétoile filante, c'est un diable qui dégringole. Le Christ n'a-t-il pas dit: «Je voyais
Satan tomber du ciel opting tgile?> (S. Luc, ch. X). Tout arbre a son
diablotin comme dans la TAGS fa 'Homére i] avait sa dryade; c'est le diable qui
fait choir les fruits avant maturité ou les fait pourrir. Les serpents et les singes
sont animés de ]'Esprit du Mal qui se sert d'eux pour nous nuire. Les épidémies,
les guerres, la cherté de la vie sont ceuvres du démon et tous les maux qui nous
affligent. La peste éclate, c'est le souffle du démon. De méme les dissensions et
querelles de famille, les sentiments d'envie, la colére, la haine, la méfiance qui
viennent se glisser entre mari et femme, pére et enfant, frére et sceur.
Les orages éclatent sous l'action des démons. «Je suis fermement persuadé, dit
Luther, que les diables sont installés dans les nuages.» Se met-il 4 pleuvoir?
C'est eux qui répandent la pluie. Mais la douce brise qui rafraichit et chante au
murmure du feuillage, est I'haleine des anges. «C'est par la possession du diable
que les hommes sont atteints de frénésie, de folie. Les médecins qui cherchent 4
guérir ces maux par les remades de leur science ne savent pas quelle est la
puissance du Malin.
Je suis convaincu que cst par l'artifice du démon que souffrent les sourds, les
boiteux, les aveugles.» Les hystériques sont des possédés. Les somnambules
sont endormis par l'action du démon: malheureux qui ont été baptisés par un
prétre ivre.
«ll ya des pays, note le réformateur, ott les diables se logent de préférence, la
Prusse notamment. En Suisse, non loin de Lucerne, en haut des montagnes, est
un lac — I'étang de Pilate — ow le diable s'est installé terriblement. Pareillement
un étang dans mon pays. Jetez-y une pierre, vous verrez s‘élever un grand orage,
la contrée trembler tout alentour.» En un sermon préché en I'église de
Wittenberg, Luther croit devoir mettre ses auditeurs en garde contre les bains
froids en plein air. «Soyez prudents, le Malin habite les foréts et les eaux. Ne
voyons-nous pas chaque année des malheureux trouver la mort dans I'Elbe? II
est préférable de se laver chez soi.»
«Le systéme panthéistique des Allemands, écrit H. Heine, était devenupandémoniaque; les divinités populaires de l'ancienne Germanie avaient été
changées en diables anreyeY or.
a
Le grand poste développe sa pensée:
«La mythologie grecque est riante, gracieuse; poétes et artistes y ont mis leur
empreinte; les dieux de la sombre Germanie ont déja des masques sataniques.
Sans se parer des graces exquises de ]'Olympe hellénique, le monde surnaturel
des druides gaulois était cependant loin de revétir les formes terribles des dieux
teutons. Les légendes populaires des Francais sont charmantes comparées aux
légendes allemandes issues de nuages sanglants.» «Que les démons des fabliaux
francais, poursuit Heine, sont nets et propres en comparaison de la canaille
infernale de nos esprits infects et mal léchés!» Et les sorciéres germaines!
«Quelle frayeur, dit Heine, éprouverait la fée Morgane si elle rencontrait une
sorciére allemande, toute nue, enduite d’onguent et courant a cheval sur un
balai au sabbat de Brocken, cette montagne qui sert de rendez-vous a ce quia
été concu de plus hideux, de plus sombre! A sa cime est assis Satan sous la
forme d'un bouc noir; chaque sorciére s'approche de lui, un cierge 4 la main, et
le baise 1a ott cesse le dos. Puis toutes ces sceurs infernales dansent en rond
autour de lui. Le bouc béle et l'infernal chahut lance au ciel un cri de joie
féroce.»
De ces histoires de sorciéres, la pensée de Luther fut pénétrée en son enfance:
elle en restera farcie jusqu’a la fin de sa vie.
Il arrive parfois que des moines ou des curés, en exorcisant des possédés, en
chassent le démon; mais celui-ci ne se laisse faire que dans le dessein de duper
les gens et les enfoncer par 1a plus profondément dans les ténébres du papisme.
En pareille circonstance le démon ne laisse pas de donner des marques visibles
de son départ, en crevant une fenétre, cassant un carreau, arrachant un pan de
mur et cela pour se gausser des gens. I] arriva ainsi en l'église Saint-Cyriac du
couvent de Weimelbrug-lés-Eisleben qu'un bon moine, franc buveur, enjoignit a
un homme possédé d’ouvrir la bouche de maniére qu'il put y introduire deuxdoigts. Ce qui fut fait et le moine ordonna au diable de décamper quand
sonnerait la petite cloche Gyriac. Et le diable s'y conforma trés
ponctuellement, mais TAgStS vue de renforcer les gens dans leur croyance
superstitieuse en la vertu de la clochette de Saint-Cyriac, «Et voila, conclut
Luther, comment l'Esprit du Mal tache a détruire la foi en Jésus-Christ.»
En janvier 1544, dans la sacristie de l'église paroissiale de Wittenberg, sous la
présidence du docteur Martin Luther, une nombreuse assistance s'était groupée
autour d'une jeune fille de dix-huit ans — une hystérique sans doute — que le
diable possédait. On commenga par des priéres communes, mais la demoiselle
nen gambillait que de plus belle. Visiblement le diable se moquait des
assistants et des priéres qu'ils adressaient 4 Dieu. Alors Luther, saisi de colére,
donna 4 la jeune fille, c'est-4-dire au démon, un grand coup de pied; puis se hata
de gagner la porte, prévoyant sans doute que le diable, qui s’était ri des prigres
adressées 4 Dieu, trouverait moins dréle le coup de pied dont on venait de le
frapper. Au fait, la demoiselle s'élanga a la poursuite du docteur Martin qui avait
pris la fuite. Malédiction! Le loquet qui fermait la porte a l'extérieur était
automatiquement retombé. Que devenir? Docteur Martin, éperdu, courait de-ci,
de-la, la jeune fille, on veut dire le diable, hurlant a ses trousses. Les fenétres
étaient barrées de fer. Enfin le bedeau de l'église fit passer une hache par un
carreau brisé; on put enfoncer la porte et délivrer l'exorciseur, En ce duel avec le
Malin — mais qui s'en étonnerait? — celui-ci avait eu le dessus. Ajoutons que le
pieux diacre Férschel apprit peu aprés que le diable, — cédant cependant a
l’énergique manifestation du réformateur, avait quitté le corps de la jeune fille,
lui rendant paix et tranquillité.
Ainsi ne s‘étonnera-t-on plus de I'horreur violente que Luther avait des
sorciéres. I] les nommait les «possédées du diable» et voulait qu'on procédat
.
La musique fait fuir l'ange des ténébres, car c'est un esprit triste; il déteste la
gaité qui peut se répandre en une dme humaine et s'efforce de l'en chasser.
«LEsprit du Mal, dit Luther, nous envie notre joie.»
De ces discussions solitaires avec Satan, plusieurs sont morts percés de ses
traits, notamment Emser et colampade, qu'on trouva au matin inanimés en
leur lit.
Les heures les plus cruelles que le pére de la Réforme passait en téte-a-téte avec
son inlassable ennemi étaient celles ou, s'emparant de sa pensée méme, le Malin
l'amenait a douter des articles essentiels de sa foi:
— Dieu existe-t-il? — Comment concilier la prédestination avec la bonté divine?
— La doctrine de la justification par la foi seule, sans le secours des ceuvres, est-
elle vraiment fondée?
«Ha! ajoute Luther, Satan se donne grande peine pour m’arracher du coeur
larticle de la rémission des péchés par les vertus du Christ, qui est pour moi le
roc auquel je m'appuie contre ses attaques et tentations.»
Et puis, lui insinue le Malin, quelle est cette prétention de te croire le seul &
posséder la vérité? — De quelle autorité crois-tu pouvoir imposer au monde tes
conceptions religieuses? — Es-tu bien certain de ne pas avoir poussé vers la voie
denfer tant de religieux, de curés, de religieuses que tu as fait abandonner leurs
couvents ou leurs presbytéres?»
«Quand I'esprit infernal me trouve oisif, il fait naitre en moi des scrupules
comme si mon enseignement n'etit pas été bon; comme si c’était moi qui eusse
renversé et détruit les autorités établies et causé par ma doctrine tant de
scandales et de troubles.» — «Les tentations de la chair sont vétille, la premiére
femme y peut remédier; mais que Dieu nous préserve des tentations quitouchent a l'éternité! Alors on ne sait plus lequel des deux est Dieu et lequel est
le diable. On en arrive Mere si le diable ne serait pas Dieu?»
LA se retrouvent la pensée de Luther en sa sincérité, sa conscience scrupuleuse,
son désir de parler et d'agir pour le bien des hommes: «Non! non! je suis dans le
vrai; Cest Dieu qui m’inspire»; mais dans la solitude silencieuse le Malin vient
lui murmurer: «Et si c’était moi!»
«Cette nuit, dit Luther (avril 1532), le diable, discutant avec moi, m'accusait
détre un voleur, d'avoir dépouillé le pape et tant d’ordres religieux des biens qui
leur appartenaient:
«Léche-moi le...! — lui répondis-je, — et il se tut. Bon moyen de s'en
débarrasser.»
Mais souvent aussi le réformateur avait avec l'Esprit du Mal de longs entretiens;
il prétait l'oreille 4 ses arguments. II lui arriva de se laisser convaincre par eux.
De son aveu méme, telle et telle partie de sa doctrine proviennent de ces
infernales discussions.
Nicole I'a relevé en ses Préjugés légitimes contre les Calvinistes: «Il n'y a jamais eu
que Luther qui ait osé se vanter dans un ouvrage imprimé qu'il avait eu une
longue conférence avec le diable; qu'il avait été convaincu par ses raisons que
les messes privées étaient un abus et que cétait 1a le motif qui l'avait porté a les
abolir.» Bossuet revient sur le méme point en son Histoire des Variations... (liv.
IV): «En ce temps Luther publia ce livre contre la messe privée, ott se trouve le
fameux entretien qu'il avait eu autrefois avec l'ange des ténébres et ot, forcé par
ses raisons, il abolit, comme impie, la messe qu'il avait dite durant tant d'années
avec tant de dévotion.»
En ses derniers jours, Luther tracera un rapide croquis de ses efforts pour le
triomphe de ce qu'il considérait comme la vérité:
«Dés l'origine du monde, le diable s'est efforcé d'éteindre la lumiére divine; pourma seule part j'ai subi du diable wa de vingt ouragans et assauts, tout d'abord
par le fait des papistes ragdtd
C
des évéques présents avait
a seule diéte dAugsbourg chacun
lui =i de diables qu'un chien n’a de puces a la
saint Jean. Mon adversaire, le duc Georges, était possédé du démon. Puis, avec
Miinzer, Carlstadt et tous ceux qui ont déformé, exagéré ma doctrine, me
cassant les carreaux de mes fenétres, sont arrivés d'autres diables, mugissant,
tourbillonnant au point de faire croire qu'ils allaient tout emporter: lumiére,
cire et méche (il s'‘agit du flambeau divin).»
Mais Dieu ne permit pas que sa lumiére s'éteignit. Aprés quoi sacramentaires et
anabaptistes, poussés par le Malin, ont mis une fois de plus la lumiére divine en
péril; puis Michel Servet, Campanus. «LEglise, du fait de sa bienheureuse
lumiére, ne peut avoir de repos; incessamment elle doit s'attendre a de
nouvelles tempétes diaboliques.
«Vous qui viendrez aprés nous, priez Dieu avec ferveur et conservez bien la
pauvre chandelle divine, car le diable ne dort ni ne chéme. Je le vois au loin, qui
gonfle ses joues en devenir écarlate, il souffle et fait fureur. Veillons, gardons
la lumiére de Dieu.»
Ces visions, hallucinations diaboliques, ont eu grande influence sur la vie, la
pensée, la doctrine méme de Luther, un état d'esprit maladif en son excessive
nervoserie, sous la crainte perpétuelle, lancinante des peines de l'enfer. Aussi
n’est-ce pas par sa doctrine que Luther peut étre rangé parmi les grands
hommes dont I'humanité est fiére de s‘honorer. Par la prédestination qu'elle
enseigne, par la négation du libre arbitre, sa doctrine tendrait méme — si l'on en
suivait rigoureusement les conséquences — a l'immoralité. Ce n'est pas comme
théologien que Luther fut grand et qu'il demeure admirable, c'est comme
homme et comme patriote. Son énergie, sa vaillance, sa puissance d'action,
telles qu'elles se révélent en son existence, sont au-dessus de tout éloge. I]
convient d'admirer l'amour profond, intelligent, dévoué qu'il tsmoigna a son
pays natal et a ses concitoyens, mais sans la brutale étroitesse du
pangermanisme actuel qui l'edt rempli de dégoiit. Qui ne louerait son sentiment
grandiose de ce qu'aurait di étre l'4me allemande et qu'il a si fortementexprimé. «Luther, conclut le célébre historien d'outre-Rhin, Treitschke, a su
créer un culte propre ate gijpmand.» Ila compris et aimé le génie de la
vieille Allemagne en ce qui l'a le mieux caractérisé, l'art musical. Avec quel zéle,
quelle activité il en fit répandre l'enseignement dans les écoles populaires. Un
esprit trés fin, et profondément versé dans l'histoire de la musique, nous disait
que c’était 4 Luther que l'Allemagne était redevable de ses Sébastien Bach, de ses
Haendel, de ses Beethoven.
Enfin le monument incomparable que Luther a élevé a la gloire de son pays par
sa merveilleuse traduction des livres saints: Ancien et le Nouveau Testament,
les psaumes, les épitres de saint Paul. Aussi salue-t-on en lui le créateur de la
langue allemande commune 4 la nation entiére, recouvrant les dialectes locaux
qui, de son temps, divisaient encore le pays.
Le nouveau gouvernement du Reich a fait du 31 octobre, anniversaire du jour ot
le Réformateur afficha ses 95 célébres propositions sur les portes de la chapelle
du chateau de Wittenberg, une féte nationale, et, en 1933, pour le 450e
anniversaire de la naissance de Martin Luther a Eisleben (Saxe), ont été frappées
des pieces de monnaie portant sur la face son effigie, au revers I'aigle impériale
avec l'exergue: Deutsches Reich. Reichsmark.
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