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oslsrir LE RITE
I. DU MYTHE AU RITE
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4. La Mishna (Shabbat 7,2) indique une série de 39 types de travaux interdits pour le
sabbat : par ex., semer, pétrir, tisser deux fils, chasser un gibier, écrire deux lettres, bâtir,
démolir, allumer ou éteindre un feu, porter un objet d'un endroità un autre,etc.IlIs'agit
bien de catégories d'interdits qui permettent, par le biais de discussions halakhiques,
d'inclure toutes sortes d'autres activités à proscrire le jour du sabbat. La vie moderne
appelle de nouvelles adaptations par rapport aux lois sabbatiques anciennes ; celles-ci
font l'objet de discussions sur plusieurs forums du Web.
5. Par ex., dans le judaisme, le rite de la circoncision (berit milah, « alliance par la
En circoncision ») qui peut s'accomplir à la synagogue, en privé ou dans une salle spé-
cialisée d'hôpital, en présence d'un nombre généralement restreint de participants:
celui qui pratique la circoncision (le mohel), le père de l'enfant, le sandag (celui qui
tient l'enfant sur ses genoux) et éventuellement d'autres invités d'honneur.
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« se noyer ».
7. F.BæSPFLUG,« Le baptême du Christ dans I'art roman , inBuisonarde.
Cahiers Saint-Silouane l'Athonite, n° 13, 2007, p. 191-211 (p. 194).
Le
8. R. DIDIER, Les sacrements de la foi. La Pàque dans sessignes,Pans
Centurion, 1975, p. 22; R. CAILLOIS, L'homme et le sacré, Paris,Gallimaru
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valoir pour tout rite, religieux ou non, et iln'est passúr qu'il faille à
tout prix forger une définition qui s'appliquerait spécialementaux
rites religieux".
col. « Folio Essais », 1988, p. 199-213 ;L. GAGNEBIN, « Le rite en perspective protes-
tante : le rite comme geste », in Etudes théologiques et religieuses, 2000/4, p. 585-603.
9. Voir les « Essais de définition du rite religieux » rassemblés par J. RIes,
« Les rites d'initiation et le sacré », in J. RıES et H. LIMET (éd.), Les rites d'initia-
tion, Louvain-la-Neuve, 1986, p. 27-38 (31). Sur le rite en général, voir encore C.
CASTORIADIS, L'institution imaginaire de la société, Paris, Seuil, 1975; R. DEVISCH
etalii,Lerite,
sourceseressources,
t op.cit. .l
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10. Sur l'actualité des rites dans notre société, voir M. SEGALEN,Ritesetrituels
contemporains, Paris, Armand Colin, 2009; R. DEBRAY, Jeunessedusacré,Paris,
Gallimard, 2012.
11. L. VOYÉ, « Le rite en questions », in R. DEVISCH et alii, Le rite,sourceset
ressources,op. cit., p. 105-136 (p. 107).
12. C. MONGE, Dieu hôte. Recherche historique et théologique sur lesrituels
d'hospitalité, Bucarest, Zeta Books, 2008; Stranieri con Dio. L'ospitalitànelletatir
zioni dei tremonoteismi abramitici, Milan, TerraSanta,2013. et
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13. Sur cet aspect du rite et sur le suivant, voir C. CASTORIADIS, L'institution
imaginaire de la société, op. cit, p. 159-230.
14. On suppose que les rites du mazdéisme ont longtemps été transmis par
oral par les responsables religieux ; il en est de même pour d'autres religions (hin-
douisme, religions africaines, chamanisme sibérien, etc.).
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BIBLIO
OTHEC
la ten-
18. II n'existe pas d'obligation de consacrer une synagogue, meme s
dance actuelle va dans ce sens. Les rites sont variables d'une communaute a auti
19. 1l s'agit de ceux qui sont en capacité de professer et de contesser leu to
Cest-à-diredejeunes adultes ou des adultes entrant dans la communauté. Ce erm
est surtout employé dans les mouvements évangéliques.
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saurait programmer ce qui sera fait par elle dans vingt ans. À l'in-
térieur de cette fourchette de fréquence, du jour au lendemain ou
dans plusieurs décennies, se tiennent la plupart des rites que nous
connaissons. La Vigile pascale catholique n'a lieu qu'une fois l'an
et n'a pas le même choix de textes selon les années A, B ou C: mais
sa célébration est un rite. Il en est de plus fréquents, par exemple la
célébration religieuse hebdomadaire des chrétiens ou des juifs. Les
prêtres de l'ancienne Egypte, dans les grands sanctuaires au moins,
comme à Abydos, étaient tenus d'accomplir quotidiennement le rite
de l'entretien et de «l'ouverture de la bouche » de la statue divine".
De même les sikhs qui appartiennent à la fraternité des « purS »
(Khálsa) accomplissent une série de rites et de récitations de prières
(répétition du nom divin, lecture de l'Ardâs et de passagesde l'Âdi
Granth") le matin, au coucher du soleil et juste avant de secoucher.
À l'autre extrême, il n'est pas sûr que l'on puisse parler de ritesde
commémnoration, sauf s'ils sont réguliers. La fête du 14 juillet estun
rite républicain qui a ses constantes partout dans l'Hexagone, parmi
lesquelles l'exposition des drapeaux sur les bâtiments publics etles
bus; et, à Paris, l'érection d'une estrade sur la place de laConcorde,
au pied de laquelle défleront les armées devant le chef de l'État,etc.
On peut alors parler de riteet un autre exemple de riteannuelest
celui, sportif, du Tour deFrance- - en dépit du fait que sontrajetest
à chaque fois différent. Mais le bicentenaire de la Révolutionfrançaise,
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28. M. MeSLIN, Pour une science des religions, Paris, Seuil, 1973, p. 234.
29. Gnoséologique, du grec gnosis, connaissance; qui a une capacité à faire
connaitre.
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1. RITES FUNÉRAIRES
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32. J. CLOTTES, Le musée des roches, Paris, Seuil, 2000 ; E. ANATI, Aux origines de
l'art, 50 000 ans d'art préhistorique et tribal, Paris, Fayard, 2003.
33. La source principale de notre information sur les rites funéraires est le
Vendidad, section importante du corpus sacré de l'Aesta. Exposé très complet
dansJ.J. MoDI, The Funeral Ceremonies of the Parsees, their Origin and Explanation,
Bombay, Fort Print. Press, 1928.
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34. Dans le mazdéisme (voir aussi le cordon des brahmanes en Inde), nouer
et dénouer son kusti revėt une importance considérable puisqu'il détermine l'ap-
partenance à la communauté et sépare la partie noble du corps de sa partiebasse.
Les 72 brins qui composent le kusti sont comme les 72 chapitres du Yasna, une
des sections majeures du corpus sacré de l'Avesta. Sur les rites associés au kusti,
voir M.STAUSBERG,« The Significance of the "kusti" : A History of Its Zoroastrian
Interpretations », in East and West, 54 1/4, 2004, p. 9-29.
35. Le contact avec le défunt entraine certains rites de purification, comme
dans la plupart des religions.
36. Corpus des textes sacrés de la religion mazdéenne comprenant plusieurs
grandes sections : le Yasna (contenant des hymnes: les Gathas), le Vispred (recueil
de lois et de textes liturgiques), les Yashts (hymnes à la louange des divinités
anciennes),le Videvdat ou Vendidad (recueil de lois et de conjurations, centré sur
les questions de pureté). D'autres textes complémentaires viennent s'associer à ce
corpus de textes sacrés.
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halakhiques.
49. Les discussions halakhiques se font aujourd'hui sur des sites Web spécia-
lisés où les fidèles et les rabbins discutent des nouveles questions législatives qui
se posent. Les documents fondateurs (Torah écrite et orale) servent de base à tout
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50. Par ex., le Shoulkhan Aroukh (« table dressée »), compilation légale daté du
xvI s. qui a fait l'objet de nombreuses rééditions, d'actualisations et de commen-
taires. Cet ouvrage aborde les grands domaines de la vie religieuse et civile, de la
législation sur le sabbat jusqu'aux lois relatives au mariage ou à la finance en passant
par la législation sur la kasherout, les lois de Nidda et l'abattage rituel.
51. Voir, par ex., l'édition remarquable de la Haggada du scribe Eliézer
Seligmann, de Rosheimn : crite et illustrée à Neckarsulm en 1779, Strasbourg, PUS,
1998.
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des familles endeuillées, etc.), mais cette distinction n'est pas aussi
simple qu'il semblerait si l'on se réfere aux nombreux ritesassociés
à des pratiques vestimentaires précises : rites de pénitence associés
au port de certaines tenues$; déchirement desvêtements ; vêture
des religieuses et des religieux à certaines étapes de leur progression
dans un ordre, en particulier au moment de l'entrée au noviciat,
appelée parfois, et pour cause, « vestition » ou « prise d'habit »;
remise solennelle de certains éléments vestimentaires liturgiques
lors des rites d'ordination ministérielle (diaconat, prêtrise, épisco-
pat, patriarcat, cardinalat, pontificat suprême) dans le catholicisme
et l'orthodoxie ; etc. Dans le domaine biblique déjà, jusqu'à la chute
de Jérusalem en 70 de notre ère, le vêtement du grand prêtre faisait
l'objet d'une attention particulière à tel point qu'il garantissait la
validité et l'exercice de cette fonction marquée par la sainteté et
la pureté. L'investiture du grand prêtre se déroulait en trois étapes
principales : purification, vêture et onction". Revêtus dans un ordre
précis et-on peut l'imaginer -selon un rituel strict,lesvêtements
sacerdotaux comprenaient une série d'iléments différents comme la
tunique, le manteau, l'éphod, le pectoral et une sorte de turban ou tiare
(symbole royal) comportant une fleur d'or porteuse de l'inscription
55. Pour une illustration biblique célèbre, Jonas 3,4-5 : « Jonas avait à peine
marché une journée en proférant cet oracle : Encore quarante jours et Ninive sera
misesensdessus dessous, que déjà ses habitants croyaient en Dieu. IIs proclamèrent
un jeûne et se revėtirent de sacs, des grands jusqu'aux petits. »
56. Au tournant de notre ère, des autorités politiques comme Hérode et sessuc-
cesseurs enfermaient les vêtements sacerdotaux dans une forteresse et ne les remet-
taient au grand prêtre que lors des cérémonies religieuses, notamment pour le jour
de Kippour.
57. Consulter Exode 29,4-7; Lévitique 8,6-12 ; R. DE VAUX, Les institutions de
l'Ancien Testament, t. 2, Paris, Cerf, 1991, p. 268-269.
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ture
lecturde l'arche protectrice, déplacement du rouleau etdébnseomplis
yad ou « main de lecture »)
ornements, lecture avec le ya auté ou choisiesparce
pardespersonnesdésignées par la communaut nité,
qu'ellesvivent un évènement significatif de leurexistence(paternioute
bar mitsvah, etc.). Avant d'être déroulé pour être lu devanttout
l'assemblée,leSéfer Torah doit étre débarrassé des ornementslaui
principe à 13 ans.
6l. Lesprécisions manquent quant à la date d'apparition de ces diversornements
de la Torah. lIs sont pour la plupart attestés dans les inventaires desymagoguesetles
écritsjuifs du MoyenÄge, mais il est difficile de préciser davantage. Voir T.LEGRAND,
« Le Séfer Torah et ses ornements : protection de la Loi divine et embellisement de
T'objet sacré», in J. E. AGUILAR CHIU, K. J. O'MAHONY, M. ROGER (éd.), Bible et
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différent
Dans un milieu culturel et cultuel bien différent de celuique
ires mériten
nous venons de fréquenter, d'autres rites vestimentaires
chisme, religion de créationtardive%,
que l'on s'y attarde. Le
à l'honneur quelques usages et rites vestimentaires quicone:ituent
une partie de l'identité de cette religion. Les sikhs («dise
« élèves » en sanskrit) sont les disciples d'un prédicateur mys-
tique (le Guru Nanak, 1469-1539) et de ses successeurs, ilsvivent
principalement dans le nord de l'Inde, au Pendjab. llsejettent
en principe les distinctions de caste et prónent l'égalité dessexes
et la tolérance. Ils sont partisans d'une conduite moraleirrépro.
chable (patience, obéissance, contróle de soi, lutte contre lesvices
de monde, etc.) et développent la notion de service et desolidarité
vis-à-visdes plus démunis. L'Ädi Granth ou Guru GranthSahibest
le corpus sacré auquel ils se réfèrent en tout temps et quiconstitue
leur guide spirituel : l'Adi Granth est un guru ", à ce titre il fait
66. C'est seulement à partir du xvu s. que l'on peut parler d'une reigion
sikhe structurée et développée. Pour le contexte historique et le développement
du sikhisme : D. MATRINGE, Les sikhs. Histoire et tradition des « Lions du Panjab »,
Paris, Albin Michel, 2008; M. DELAHOUTRE, Les sikhs, Paris, Brepols, 1989.
67. H. StNGH, « Sikhisme », in P. POUPARD, Dictionnaire des religions, 3 éd,
Paris, PUE, 1993, p. 1876-1879.
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72. Tels les rites de circumambulation, qui consistent à faire le tour d'uneper-
sonne, d'un objet ou plus souvent d'un bâtiment ou d'une ville, à l'intérieurcomme
à l'extérieur (stupa, synagogue, Kaaba, autel, foyer, etc.). Voir P. B. FENTON,«Le
symbolisme du rite de la circumambulation dans le judaisme et dans l'islam », in
Revuede l'histoire des religions, 213-2, 1996, p. 161-189.
73. Ainsi, le rite de la circoncision (ablation totale ou partielle du prépuce),
connu depuis la plus haute antiquité (par ex., en Égypte ancienne et dans le
judaisme) et très répandu dans le monde musulman, les cultures africaines etocéa-
niennes (600 à 700 millions d'hommes concernés). Qu'il soit réalisé pour desmotifs
culturels, traditionnels, thérapeutiques ou religieux, ce rite fait aujourd'hui l'objet
d'intenses débats au niveau mondial, en raison de ses conséquences : souffrance,
atteinte à l'intégrité physique et psychique, etc. Voir par ex., B. BETTELHEIM,Les
blessuressymboliques : essai d'interprétation des rites d'initiation, Paris, Gallimard,
1971.