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CONFÉRENCES SAINT-SERGE
XXIV' SEMAINE D'ÉTUDES LITURGIQUES
Paris, 28 Juin - 1"' Juillet 1977
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BIBLIOTHECA «EPHEMERIDES LITURGiCAE»
«SUBSIDIA»
--------------------14----~---------------
INDICE
Pag.
P,esentazione CA. M. TRIACCA) 7
ANDRONIKOF C., La dynamique de la parole et la liturgie 13
ARRANZ M., S. J., Evolution des rites d'incorporation et de
réadmission dans l'Eglise selon l'Euchologe byzantin 31
BOTTE B., O.S.B., «Et eleuatis oculis in caelum ». Etude
sur les récits liturgiques de la Dernière Cène 77
CAZELLES H., Gestes et paroles de prières dans l'Ancien
Testament 87
, COTHENET E., Gestes et actes symboliques du Christ dans
le IV' Evangile 95
Gy P. - M., O. P., Quand et pourquoi la communion dans
la bouche a-t-elle remplacé la communion dans la
main dans l'Eglise latine? . 117
HRUBY K., Le geste de la fraction du pain ou les gestes
eucharistiques dans la tradition juive 123
KNIAZEFF A., Des acclamations dans la liturgie byzantine 135
NEUNHEUSER B., O. S. B., Les gestes de la prière à genoux
et de la génuflexion dans les Eglises de rite romain. 153
. OZOLINE N., L'icône. Analogie et complémentarité de
l'image par rapport au geste et à la parole liturgique 167
RORDORF W., Les gestes accompagnant la prière d'après
Tertullien, De Dratione 11-30, et Origène, llEpl eôxii,
31-32 191
ROSE A., L'usage et la signification de l'Alleluia en Orient
et en Occident . 205
SARGOLOGOS G., L'altération des textes liturgiques grecs 235
6 INDICE
Pag.
STANlLOAE D., La liturgie de la communauté et la liturgie
intérieure dans la vision rhilocalique 259
STROMBERG B., Comportement, gestes et paroles dans la
messe suédoise actuelle 275
THEODOROU E., La danse sacrée dans Je culte chrétien et
plus spécialement dans la famille liturgique byzantine 285
TRIACCA A.M., S.D.B., L'eucologie ambrosienne dans la
structure du nouveau Missel de la "Sancta Ecclesia
Mediolanensis » 301
WEBB D., Paroles et gestes dans la liturgie baptismale de
l'Église nestorienne 329
PRESENTAZIONE
• * *
* * *
Achille M. TRIACCA
LA DYNAMIQUE DE LA PAROLE ET LA LITURGIE
8 Ibid., p. 41.
9 AUGUSTIN, COl1fessiones VIII. II, 5; éd. Belles Lettres, p. 180.
10 Trad. 'franç. Paris 1970, p. 398.
22 CONSTANTIN ANDRONIKOF
11 Cité dans: Van der LEELl\V, La religion dans son essence et ses Ina/li/esta-
lions, p. 395, n. 11.
12 Ibid., n. 2.
13 F. ROSENZWEIG, Der Stem der BrIOs/mg, II, 127, cité dans: Van der LEEUW,
11. l.
La religiol1 ... , p. 396,
14 Van der LEEUW, a.c., p. 395.
15 Kircllliche Dogmatik 1, r. 1932, p. 52 55.
16 Relig. VerwirklicJwng, 148.
17 Van der LEEUW, v.c., p. 364.
lB Ibid., p. 367.
DYNAMIQUE DE LA PAROLÈ ET LITURGIE 23
20 LINDEBOOM, Stiefhinderen, cité dans: Van der LEEUW, La religion ... , p. 494.
26 CONSTANTIN ANDRONIKOF
21 S. BOtTLGAKOV, L'Orthodoxie, Paris, s.d., p. 63, en russe; trad. franç., Paris 1932.
22 Ibid., 'p. 69.
28~________________~CO~N~S~T~A~N~T~IN~A~ND~~R~O~N~IK~0~F~__________________
vivifie les morts et qui appelle comme étant les choses qui ne
sont point, kalountos ta mè onta hôs onta» (Rom. IV, 17).
D'où l'importance attachée par l'Église à toute profération
de paroles sacrées, naturellement accompagnées des attitudes et
des gestes appropriés, surtout quand elles signifiaient le «pas·
sage» ou la « naissance» à la vie nouvelle du baptême, en tout
cas à l'époque où toute la civilisation connaissait la gravité du
nom et du 11Ll1nineux, en Orient comme en Occident, ainsi que
l'attestent l'Euchologe de Sérapion, les Constitutions Apostoli·
ques, les Catéchèses de Cyrille de Jérusalem, ou Ethérie, Augustin
et tant d'autres 2.1. Notons au passage cette acception du terme
symbole, qui devrait garder toute sa force pour la profession
de la foi. A Jérusalem, par exemple, les catéchumènes, justement
appelés phôtizomenoi (avec l'équivalent latin de competel1tes,
un terme qui marque bien la tension), reniaient Satan la main
étendue vers l'Occident (apotaxis) et récitaient le symbole de
la foi la main tendue vers l'Orient (syntaxis).
... * x
Constantin ANDRONIKOF
I. - L'INITIATION CHRÉTIENNE"
1. - LE CATÉCHUMÉNAT
bénédiction des eaux de la Théophanie, selon Barberini 336, avec les variantes de
Grottaferrata G b 1 (Bessarion) et G b 10 et d'un ms de la Bodleian Library, a
été publié par F. C. CO~YBEARE, comme appendice à son Rituale Armel1orum,
Oxford 1905, pp. 390 ct 55. Les références à Goal', à l'Eu. Ath., à j'Eu. Rom.
et à Conybeare, pour chaque rite cl prière du Barberini se trouvent dans la
description de ce ms par Strittrnatter, cf. note 5 cie ce: article.
30 MERCENlER 335, 336, 337.
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 41
31 MERCENIER 338.
32 Eu. Ath. 96, Eu. Rom. 150.
33 BW'beril1i 187, Bessarion 52r,
42 MIG"CEL ARRANZ
'---------
me la traduction littérale du tétragramme hébraïque du nom
divin, est une invocation qui marque l'importance de cette prière.
Elle débute par un résumé de l'oeuvre créatrice et salvifique, pour
passer à une supplication à Dieu de recevoir dans son royaume
cette créature déjà libérée de l'esclavage, de lui ouvrir les yeux
à l'illumination de l'Evangile et d'attacher un ange gardien à sa
vie. A ce moment le prêtre souffle trois fois sur le catéchumène,
le signe sur le front, sur la bouche et sur la poitrine, et dit en
s'adressant à Dieu:
Chasse de lui tout esprit malin et impur qui se cache et se tapit
dans son coeur; fais de lui lme lJrebis douée de raison du troupeau
du Christ, Hl1 nzembre honorable de ton église, un 1'ase sanctifié,
un fils de lumière, U/1 11éritier de ton royaHme, etc.
311 Le verbe grec employé est apoptuô, qui selon le Dictionnaire Grec de
Bailly signifie: rejeter en crachant, cracher avec hurrew·, cracher pour détour·
ner tilt mauvais présage. Nulle part dans Barberini ni (!ans Bessarion, le rite
moderne d'invitation à cracher sur le diable par le verbe emptuo, qui lui, veut
dire cracher Sllr quelqu'un. Il s'agit bien dans le rite ancien de cracher ses
propres péchés et non de commettre une grossièreté cm·crs le diable. Cf. article
de D. BOTTE, La spulation, anlique rite baptismal?, dans Mélanges M.lle ChI".
,\1ohnnanl1, Utrecht - Anvers 1963, 196·201.
4.0 Barberini 266 et 190; Bessarion 66\' et 531".
41 MERCEKIER 339, Eu. Alh. 97, EH. Rom. 150.
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 45
Suit le Credo en entier. Le tout est dit trois fois par l'arche-
vêque (ou par le prêtre) et répété par le catéchumène ou par
son parrain. Il manque donc une demande intermédiaire - et sa
réponse - existant aujourd'hui: Crois-tu en Lui? Je crois en
Lui comme Roi et Dieu.
Dans le rite" privé", le prêtre ne fait pas l'invitation à se
tourner vers l'orient mais il fait lui-même tourner le catéchu-
Tnène, sans rien dire.
Après le triple Credo, l'archevêque (ou le prêtre) interroge
encore trois fois les catéchumènes et obtient la réponse voulue:
Vous êtes-Volls attachés aH Christ? - Nous nous sommes attachés.
42 Barberini 268, Bessarion 67\', Eu. Ath. 98, Eu. Rom. 151, MERCENIER 340.
Mais cf. Barberini 191 ct Bessarion 53\' où cette formule manque.
43 Barberini 268-274, Bessarion 67\'-69r, GO!\R 268, WENGER 87.
44 Barberini 275, Bessarion 69r.
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 47
45 Barbàini 192, Bessarion 53", Eu ..4th. 98, Eu. Rom. 151, MERCENIER 341.
46 Barberini 277, Bessarion 69\'.
48 MIGL'EL ARRANZ.
--------------------------~-----------------
47 Barberini 279, Coislil1 121\", Bessarion 94r, GOAR 694. Bessarion a ici un bien
curieux titre (repris par Goar): «De l'euchologe patriarcal, comment il fata
recevoir ... ». Cette note enlèverait à notre codex ce cachet que nous avions
pensé pouvoir lui accorder d'" cuchologe patriarcal ». Coislin est le seul à nous
rapporter à cet endroit (123v) une prière pour les hérétiques qui seront rebaptisés.
48 J. D. MANST, Sacrorum Conciliorum nova et amplisâma colleclio, III,
Florence 1759, 564.
49 Eu. Ath. 92.
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 49
59 Coislin 141r-14Sv,
60 Coislin 137\'·140r.
61 Bessarion lOSv, Go.o\R 283.
B2Eu. Rom. 477.
63 Coislin 136v.
52 MIGUEL ARRANZ
64 Barberini 170, Bessarion 48r, GOAR 264, Eu. Ath. 87, Eu. Rom. 142, MER-
CENIER 329.
65 Barberini 172, Bessarion 48\', GOAR 267, Eu. Ath. 89, Eu. Rom. 144, MER-
CENIER 332.
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 53
2. - LE BAPTÊME ET LA CONFIRMATION 66
70 Nous avions dit plus haut (p. 38 s.) que Bessarion contredisait les données
des autres manuscrits, car il plaçait l'onction chrismalc après le baptême dans
Saint-Pierre, qui était une chapelle située à l'angle est de Sainte-Sophie ct donc
à l'opposé en diagonale du grand baptistère; puisque l'entrée solennelle dans
l'église, aussitôt après l'onction, se faisait par la porte principale, en l'enant
du grand baptistère, il semblait impossible que le patriarche se soit déplacé
avec les néophytes de l'autre côté de l'église, en traversant celle-ci, pour revenir
aussitôt au point de départ et effectuer l'entrée solennelle. Faut-il croire que le
grand baptistère avait, lui aussi, une chapelle dédiée à Saint Pierre? C'est peu
probable: mais si on ne l'admet pas, nous nous trouvons alors dans une
impasse. Il y a encore un motif pour douter, ct c'est cette entrée dans le
vestiaire du baptistère en passant par le ske1'ophylakioll. Le skevophylakion
(l'ancien baptistère) était situé lui aussi dans l'angle est, non loin de Saint-
Pierre. Mais le passage « à travers» (dia) ce skevophylakion semble assez impro-
bable, vu qu'il était à l'écart, même du petit baptistère placé derrière l'abside
principale, et que, de plus, il n'avait qu'une porte, ce qui est normal, vu sa
destination comme chambre du trésor de l'église. Il nous faut donc supposer
aussi l'existence d'une seconde sacristie qui pouvait servir de passage entre
l'église et le vestiaire. Il nous reste cependant une hypothèse de rechange: il
pourrait se faire qu'à l'époque du codex Bessarion (XIIe s.), le grand baptistère
du Typikon n'existait plus ou était hors d'usage, et que le baptême. se conférait
au petit baptistère derrière l'abside (mais on aurait dit qu'on all~üt au petit
baptistère et non au grand) ou bien dans la vasque dite phia[i du loutîr ou du
mesaulion qui se trouvait au milieu de la cour nord-est: elle était couverte
d'un toit et elle aurait. pu servir pour le baptême. On serait passé alors «à
côté» du grand skevophylakiOll pour s'y rendre et au retour on se serait arrêté
à Saint-Pierre pOur la confirmation. L'entrée aurait eu Iit-.u par une porte laté-
rale. Cf. la bénédiction dc l'cau le 5 janvier (MATEOS, Typicol1, I, 182; mais Mateos
traduit phialî par piscine et loutîr par baptistère, cc qui ne correspond pas
aux renseignements de Latheby - pp. 186 et 189 _ ni d'Antoniadîs - I, planche 17.
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 55
il Barberini 195, Bessarion 54r, Eu. Ath. 99, Eu. Rom. 153, MERCENIER 343.
72 Barberini 198 et 230 (CONYBE,\RE 399 et 418), Bessarion 5Sr et 62 v, Eu. Ath.
100 et 266, Eu. Rom. 154 et 222, MERCENlER (1) 344 et II, Ir, 281. Dans Barberini,
la prière de l'cau de la Théophanie est aussi précédée par une prière secrète
du prêtre ct par deux prologues, que l'Euchologe imprimé unit en un seul,
en apportant des variantes importantes dans le second et en attribuant le
tout à Sophrone, patriarche de Jérusalem; cette attribution manque dans
Barberini, Dans Bessarion le prologue lui-même manque, marquant par là
l'origine probablement non constantinopolitaine du prologue, On a déjà par
ailleurs remarqué Je fait que l'euchologe Barberini complète le fond constan-
tinopolitain pal' des éléments palestiniens ct cela à une époque où l'euchologe
palestinien .(aujourd'hui inconnu) devait encore être en usage.
73 MATEOS, Typicon l, 182-184,
56 MIGUEL ARRANZ
74 Barberini 207, Bessarion 57r, Eu. Ath. 102, Eu. Rom. 156, MERCENIER 346.
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 57
ce verset est chanté trois fois, suivi du Gloire au Père ... On passe
à la prière de la confirmation, sans aucune allusion au rite de la
vêture des baptisés et encore moins à la formule prononcée par
le prêtre à cette occasion, ni au tropaire Chitôna, qui sépare le
début du Ps 31 de son ancien refrain: Vous tous qui avez été
baptisés dans le Christ ... (Gal 3,27), qui sera chanté après la
prière de l'onction. Selon Barberini et Bessarion, cette prière
est précédée de la prière du diacre, une synaptî sans doute, mais
dont le texte ne nous est pas donné. Aujourd'hui le diacre dit
tout simplement: Prions le Seigneur.
La prière de la confirmation" est une prière de récapitula-
tion de tout le rituel de l'initiation; elle contient des allusions
au baptême reçu et à ses effets, ainsi qu'aux sacrements de
l'onction et de la communion qui suivent. Il vaut la peine de
s'arrêter sur ce texte:
1. Tu es béni, Seigneur Dieu tout-puissant,
2. source de bien et soleil de justice,
3. qui as fait luire SHI' ceux qui étaient dans les ténèbres la lumière
du salut
4. par la I1taflifestatioll (epiphaneia) de tOH Fils, tmiquê et notre
Dieu;
5. toi qui nous as donné, à nous indigl1es, une bienheureuse purifi-
cation (katharsis) dans l'eau sainte,
75 Barberini 210, Bessarion 58r, Eu. Ath. 103, Eu. Rom. 157, MERCENlER 348.
76 Barberilli 211, BessariOl'1 58" Eu. Ath. 103, Eu. Rom. 157, MERCENIER 348.
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 59
71 Barberini 254, Bessariun 70r, Eu. A/h. 115, Eu. Rom. 325, MERCENIER II,
2,159. Cf. aussi SYMÉON. DE THr.sS.~LONIOL·E, chapitre 71 et 55., PG 155, 239.
78 Barberini 251: «préparation du nard »: liste ct proportion respective d'une
quinzaine de substances aromatiques à ajouter à J'huile: selon l'EllcJlOloge
d'Athènes, 117: une quarantaine de substances; MERCE:.<IF.R II, 2d, 154: 57 ingré-
dients, selon l'usage de Constantinople; ibidem: préparation du myrOl1 et rituel
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 61
79 Cf. MATF.OS, Typicol1 II, 310. Les orphelins apparaissent plusieurs fois dans
le Typikon, remplissant les fonctions de chorale qui remplace les chantres
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 63
che fait son entrée (dans l'église) avec les nouveaux illuminés et
célèbre l'ak%uthia de la liturgie BO.
Le Typikon de la Grande-Église"' précise davantage les dé-
tails de cette entrée; pour la lumière qu'ils ajoutent sur l'aspect
de l'incorporation des néophytes dans l'assemblée eucharistique,
nous pensons qu'il n'est pas inutile de les rapporter en raccourci:
occupés ailleurs. Ici les chantres étaient à l'office des vêpres qui continuait à
Sainte-Sophie pendant le baptême.
DO Bessarion ajoute ici: Aux autres fêtes, lorsqu'on baptise dans le petit
baptistère, le patriarche descend et accomplit tout comme il a été dit; et
après avoir oint dans le vestiaire (apodYlon) les nouveaux illuminés avec le
divin lnyrDl1, il s'assied et attend le basileus; les orphelins et les chantres intro-
duisent les nouveaux illuminés dans l'église au chant du Ps 31. N. B.: Seulement
à Pâques la liturgie suivait immédiatement le baptême: alors l'entrée du patriar-
che accompagné des néophytes remplaçait aussi la «petite)l entrée de la
liturgie. Dans les autl'es occasions, le baptême sc plaçait cntre les matines et
la liturgie sans faire partie de celle-ci; dès lors l'entrée du patriarche et de
l'empereur avait lieu comme d'habitude.
Dl MATEOS; TypiCOll, II, 86-90.
64~ _____________________~
__I_G_U_E_L_ARlù~~A=N~Z=-______________________
82 IDEM, I, 184-186.
83 IDEM, II, 62.
84 IDEM, II. 136-138.
85 M. ARRANZ, Le Typicon du monastère du Saint-Sauveur à Messine (= Orien-
(alia Christiana Analecta 185) Rome 1969, 245.
INCORPORATION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 65
86 IDEM, 424.
87 Barberil1i 341. Coislin 32r, BessaI'ion 44\'. Par contre, lors de l'ordination
de la diaconesse, l'Euchologe interdit à celle-ci de donner la communion: après
sa propre comnlUnion parmi les diacres, la nouvelle ordonnée reçoit le calice
de la main de l'archevêque et le dépose aussitôt sur l'autel sans l'administrer
à personne (Barberini 347, CoisIin 33Y, Bessarion 46r, GoAR 218); mais cette même
interdiction indique qu'il avait existé une praxis différente.
88 Coislil1 132\', Bessahun lOSr, GOAR 689.
B9 BARBERINI. 214, Bessarion 59v, GOAR 303, Eu. Ath. 105, Eu. Rom. 159, MBRCE-
~UER 352.
66 MIGUEL ARRANZ
90 Barberini 409, Bessarion 60v, GOAR 306, Eu. Ath. 106, Eu. Rom. 160, MERCENIER
353. Mais Bessarion 133r et Coislin 41v (qui ne possède pas le baptême) ont encore
une prière commune pour la coupe de la barbe ou des cheveux.
91 K. NIKOL'SKY, Pos6bie k iz.uc1léniu Ustava bogosluzhénia Pravosldl'nni
Tsérkvi, S.-Pétersbourg 1907, 686 ...
92 COAR 729.
93 Barberini 357, Coislin 36r, Bessarion 122r, GOAR 726.
INCORPORI\TION-RÉADMISSION DANS L'EGLISE BYZ. 67
9~ D.c. (cf. note 22), 61. Cr. aussi le commentaire de J. GRETSERUS, Geargius
Codinus Curupalates. De a/ficUs et officiatibus magnae ecclesiae constantinopo-
litanae, Pari!'; 1625, 267 ...
95 PG 155, chapitre 146, 353.
68 MIGUEL ARR4NZ
des livres grecs; c'est celle rapportée par Mercenier 100. Pour
toute la question historique nous renvoyons le lecteur au travail
de P. De Meester 10] qui naturellement se rapporte au Commen-
taire Historique du Sacrement de la Pénitence de Jean Morin 10'.
Si nous revenons maintenant aux deux prières de l'ancien
Euchologe, celle des pénitents et celle de ceux qui se confessent,
nous constatons que la première 103 est une prière de réconci-
liation plus que de pardon et encore moins d'absolution; après
avoir évoqué le pardon accordé à David et l'acceptation de la
prière de Manassé, on passe à une double supplication:
reçois aussi... tO/1 serviteur N.
qui se repent des péchés qu'il a commis,
en détournant les yeux de tOltt ce qu'il a fait ...
100 Eu. Rom. 205, MERCENLER 359; cf. MERCEN'lER 364: fommlaire slave du métro-
polite Pierre Mogila. Les delLx formulaires de Mercenier, le grec et le slave,
contielment des formules d'absolution très proches de la formule latine: Ego
te absolvo, formule inexistante dans les mss grecs et dans les imprimés grecs
orthodoxes.
101 D.c. (note 4), 139.
102 J. MORI~'US, Commcl1tarius Historicus de Sacramento Poenitentiae, Ve-
nise 1702.
103 Barberini 400, Coislin 116r, Bessarion BIr (cf. aussi Leningrad 226, 116 v ),
GO.-\R 536, Eu. Ath. l66, Eu. Rom. 206, MERCENIER 361, 364.
HW Barberini 402, Coislil1 115r, Bessarion 13Ir (Leningr. 226, 116v), Go.I\.R 537,
Eu. Rom. 207, MERCENIER 362. Manque Eu. Ath. et formul2ire slave.
70 MIGUEL ARRANZ
* libellum;
* anathème de Nestorius, Eutychès et Dioscore (Barberini ajoute
Sévère; Coislin ajoute encore Théodore de Mopsueste et Paul
de Samosate, mais omet Nestorius);
* réception de la communion sans aucune autre rubrique.
2. - LES RENÉGATS
CONCLUSION
Miguel ARRANZ, S. J.
La veille de sa passion,
il prit du pain
dans ses mains saintes et vénérables,
et ayant levé les yeux au ciel
vers toi, Dieu, son Père tout puissant.
te rendant grâces,
il le bénit,
le rompit
et le donna à ses disciples en disant:
Prenez et mangez-en tous,
car ceci est mon corps.
De même après le repas,
il prit aussi ce précieux calice
dans ses mains saintes et vénérables,
et te rendant grâces encore,
il le bénit
et le donna à ses disciples en disant:
Prenez et buvez·en tous,
car ceci est le calice de mon sang,
31 ln 3,16.
32 1 Tim 3,16: orb "rT,ç EUaë~e:L(x'; !l.Ua-:~pLOY.
33 1 Tim 3,8-9 (voir note 28).
84 BERNARD BOTTE
Henri CAZELLES
GESTES ET ACTES SYMBOLIQUES DU CHRIST
DANS LE IV· eVANGILE
* * *
* * *
« Ce ne fut plus par une parole, mais par un acte qu'il rendit
la vue (à l'aveugle-né): il en agit de la sorte non sans raison ni au ha-
sard, mais afin de faire connaître la Main de Dieu qui, au com-
mencement, avait modelé l'homme» 86,
* * *
.. * "'"
Edouard COTHENET
Directeur de travaux à l'U.E.R. de
Théologie et de Sciences Religieuses
de l'Institut Catholique de Paris
QUAND ET POURQUOI LA COMMUNION DANS LA BOUCHE
A-T-ELLE REMPLACE LA COMMUNION DANS
LA MAIN DANS L'ÉGLISE LATINE?
13 De Corpore et Sanguil1_e DOl71ini IV, 61-63. 85-88 (CC Cont. Med. 16, 36-
37. - Cf. l'index verborunl au mot « manus »).
14 De Corp. et Sang. Donzini XIV, 138-142 (90). Le texte des Miracula est le
suivant:
«Te precor, omnipotens, mysteria pandere Christi
Incipe portendens naturam cor-poris almi
Ut mihi sit Iicitum pracsentem cernere VISU,
Quem matris gremio quondam visitare salagunt
Pastores, puerum gracili praesepia vocc
Implentem cernunt, celi qui sidera torquet
Cognovere simuI, cecinit quod nuncius ante)l
(M. G. H. Poetae Latil1i Aevi Karolini IV, 3, Berlin 1896, 958).
LE GESTE DE LA FRACTION DU PAIN OU
LES GESTES EUCHARISTIQUES DANS LA TRADITION JUIVE
L'ordre du repas
7 Cf. JI 2:8: 1< L'un ne sc heurte pas contre l'autre, chacun suivant son
chemin: ils se jettent sur les armes, sans rompre leurs rangs (lo yivtsa'û) ».
B Cf. Ps 10:3: Pr 1: 19; 15:27: Jr 6: 13; 8: 10; Ez 22:27: Ha 2:9.
'Jb27:B.
10 Cf. aussi j. ib. VI,l,lOa au nom de R. Abba (vers 290), qui transmet un
enseignement de Rab.
11 Par ex. dans 1s 58: 7: « ••• de partager ton pain avec l'affamé (ha-Io paros
la-ra'êv lahmékha) »: cf. aussi Jr 16:7: «On ne rompra pas le pain (we-Io
yifresû) de deuil pour ceux qui pleurent un mort".
126 KURT HRUBY
12Cf. par ex. pal yisraël et pat goyjnz dans j. 'Ab.z. II,7,41d.
13Surnom de R. Ze'ira; cf. B. M. 85a: A la suite d'une expérience faite
pour se prouver à soi-même que le feu de la Géhenne n'avait aucun pouvoir
sur lui, R. Ze'ira s'était brûlé les cuisses en s'asseyant sur un poêle chauffé.
14 Ki meta le-mishri; le texte utilise le verbe araméen t('tv, ',TD. en hébreu
/,.,U1. ~"'e. dissoudre, tremper, plonger, - qui signifie délier, défaire, permettre,
puis «délier la ceinture» = s'attabler, puis par extension u commencer le
repas en rompant le pain ».
GESTES EUCHARISTIQUES DANS LA TRADITION JUIVE 127
Le pain et le sel
En fonction de la maxime talmudique: "Un repas sans sel
n'est pas un vrai repas» (Ber. 44a) , la coutume veut qu'après
avoir prononcé la bénédiction sur le pain, au début du repas,
et après l'avoÎr « rompu», on trempe dans du sel le morceau
qu'on va manger. "Rabba b. Samuel dit au nom de R. Hiyya:
Celui qui rompt le pain n'est pas autorisé à le faire avant qu'on
n'ait apporté du sel (à table) '> (Ber. 40a).
La coutume de ne pas procéder au rite qui inaugure le repas
avant que du sel ne soit posé sur la table s'explique en fonction
de l'importance que ce condiment avait autrefois dans le culte
sacrificiel. La Torah spécifie en effet (Lv 2: 13) que toute oblation
doit être assaisonnée de set ( signe d'alliance avec ton Dieu ».
La tradition rabbinique (Men. 19b/20a) - se basant d'une part
sur Nb 18: 19 où, dans un contexte traitant des prélèvements
effectués en faveur des prêtres, l'Ecriture dit: "C'est une al·
Iiance de sel '> et, d'autre part, sur Nb 25: 13, la promesse de la
possession du sacerdoce faite par Dieu à PinJ:>.as, fils d'Elé'azar,
fils d'Aaron, - étend cette prescription à l'ensemble des sacri-
fices, spécifiant que « de même qu'aucun sacrifice ne peut être
offert sans le concours d'un prêtre, de même il ne peut pas
être offert sans addition de sel '>.
Or il faut se rappeler qu'après la destruction du Temple,
les maîtres ont eu tendance à assimiler à l'autel la table où
l'homme pieux traite les pauvres avec libéralité (cf. Ber. 54b/55a):
Rab Yehûdah (h. Ezéchiel, maître babylonien mort en 299) disait:
Trois choses prolongent les jours et les années (de la vie) d'un
homme: Prolonger la prière, s'attarder à table ... S'attarder à table:
il se peut qu'un pauvre se présente et qu'on peut (alors) lui donner
quelque chose. Il est écrit (Ez 41:22): «L'autel, en bois, avait
trois coudées de haut et deux coudées de long ». Puis il est écrit
(ibid.): «Voici la table qui est devant le Seigneur ». Pourquoi (le
verset) commence-t-il par l'autel et se termine-t-il par la table?
R. Yo1:J,anan (Nappa1:J,a) et R. Elé'azar (b. Pedat, vers 270) disent à
ce sujet: Tant que le Sanctuaire existait, c'est l'autel qui opérait
l'expiation pour Israël; à l'heure actuelle, c'est la table de l'homme
qui opère l'expiation pour lui (cf. aussi Men. 79a).
Les bénédictions
La fraction du pain, nous l'avons dit, est obligatoirement
prédécée de la bénédiction sur le pain dont la formule figure
dans la Mishna (Ber. VI,I): «(Sois béni Seigneur, Roi de l'Uni-
vers), qui fais sortir le pain de la terre» (ha-motsi lé!:zem min
ha-arets). Cette bénédiction s'inspire de Ps. 104: 14: «Tu fais
croître l'herbe pour les animaux domestiques, des plantes pour
l'usage de l'homme, en tirant sa nourriture du sein de la terre
(le-hotsi lé!:zem min ha-arets). Le pain étant considéré - nouS
l'avons également dit plus haut - comme la nourriture par
excellence, cette bénédiction, prononcée au début du repas,
dispense les convives de toute autre bénédiction sur les aliments
consommés au cours du repas (Ber. VI,5). D'une manière géné-
rale, toute absorption de nourriture doit être précédée d'une
bénédiction, la tradition rabbinique considérant comme un
Kurt RRUBY
DES ACCLAMATIONS DANS LA LITURGIE BYZANTINE
1.
4 F. CABROL, «Acclamations >l, up. cif., col. 254; «Amen ». DACL l, L c. 1554-73.
5 Dans les nouvelles communautés francophones de la Diaspora orthodoxe
on a repris l'ancien lisage du triple «Amen» prononcé par l'assemblée entière
à l'épiclèse au moment de la consécration des saintes espèces.
6 Cf. La Prière des Eglises de rite byzarltil1, 1. La Prière des Heures, Ché-
vetogne 1975, pp. 60-61, 68-71.
7 Ibid., p. 60. Voil- aussi S. JANERAS, Les ByzaJlril1.'; et le Trisagiol1 chris tolo-
giqtu, Miscellanea liturgica (card. G. Lercaro), Il, Rome 1967, pp. 469-499.
138 - - - - ALEXIS K!'XIAZEFF
II.
Dieu vivant ". Dans cette optique cet Alleluia est une façon de
glorifier le Christ qui vient et qui est présent dans l'Evangile.
Et l'Alleluia de la petite entrée - à laquelle on voit déjà ap-
paraître l'Evangile - et celui des antiphones peuvent s'expliquer
comme une préannonce de l'Alleluia de l'alléluiaire ".
Pour ce qui est de l'Alleluia clamé ou chanté à la liturgie
des fidèles, sa signification peut être recherchée, semble-t-i1,
à partir de la grande entrée, c'est à dire à partir de la procession
des oblats. L'Alleluia qu'on chante en fin de l'hymne des Chéru-
bins est beaucoup plus ancien que cette hymne et de la forme
solennelle dans laquelle la grande entrée se déroule actuelle-
ment ". Cet Alleluia demeure le Saint et Grand Jeudi, lorsque
l'hymne des Chérubins est remplacée par le chant de « A ta Cène
mystique ». Tout cela signifie que l'Alleluia est venu se placer
à cet endroit de la liturgie des fidèles pour saluer les oblats
que l'on apporte à l'autel, tout comme à la liturgie des catéchu-
mènes il vient acclamer l'Evangile. D'après Apoc. 19.1-5 Alleluia
est le chant de jubilation des anges devant la victoire du Christ.
On peut donc considérer l'hymne des Chérubins, telle qu'elle est
chantée habituellement ou telle qu'on la chante le Saint et Grand
Samedi, comme une explicitation et un développement de l'Alle-
luia acclamant le Christ vainqueur qui fait son entrée triomphale
en même temps que les espèces eucharistiques arrivent à l'autel.
Il est à remarquer que les autres moments où l'on chante l'Al-
leluia à la liturgie des fidèles sont toujours liés avec la manifesta-
tion du Christ agissant dans les saintes espèces: tantôt avec la
communion du clergé, puis des fidèles, tantôt après le transfert
des saints dons à la table de prothèse où ils seront consommés par
le diacre. On peut donc généraliser et conclure de l'Alleluia
clamé à la liturgie eucharistique byzantine qu'il s'agit là d'un
cri de triomphe poussé par l'Eglise au passage du Christ sous le
signe de l'Evangile ou de l'Eucharistie.
17 Ihid.
Hl Ce que J'Alleluia est à l'É\'angilc, la prokil11enon est à l'Epîtrc, c'est à
dire une préannonce qui lui sert d'introduction.
19 Au VI~ siècle le Patriarche Euthyme de Constantinople a protesté contre
ce rite comme contre une innovation.
DES ACCLAMATIONS DANS LA LITURGIE BYZ, 143
20 Ces suites de tropaires sont appelés eulogitaria parce qu'ils sont intro-
duits par le verset 12 du psaume 119/118, verset qui se répète ensuite comme
une sorte de refrain: «Tu es béni, Seigneur, enseigne-moi tes volontés ».
21 Alleluia est également chanté à ['orthros des défunts avec les versets:
« Heureux ceux que tu as choisis et accueillis près de toi» (ps. 65/64,5), «Leur
souvenir demeure d'âge en àge" (Ps. 102/121,12), «Leur âme séjournera dans le
bonheur» (Ps. 25/24,13).
22 F. C.I\BROL, «Alleluia », op. cil., col. 1242-1243.
23 Op. cit., p. 186.
24 Op. cit., p. 186.
144 ALEXIS KNIAZEFF
III.
* * *
Nous pouvons maintenant passer aux conclusions qui seront
autant d'interrogations. Elles concerneront surtout l'Alleluia
et l'usage liturgique des versets bibliques. Mais elles peuvent
toucher aussi les autres acclamations.
1) L'Alleluia qui, comme l'Amen, est passé dans la liturgie
chrétienne sans avoir été traduit de l'hébreu, et les versets
bibliques, où le sens obvie est remplacé par un autre sens,
sens qui tient de la typologie ou même de l'allégorie, ne met-
tent-ils pas en évidence un aspect de la prière chrétienne que
l'on peut qualifier de m é 1 i s mat i que? ". On peut opposer
cet aspect à celui que l'on peut appeler p sai ma di que et
qui tient de la nature logique de la prière chrétienne, nature
qu'elle tient du Logos, le Verbe divin. Cet aspect mélismatique
ne peut-il pas être rapproché du mystérieux don des langues
qui traduit le contact de l'assemblée qui prie avec le transcen-
dant, son expérience d'une entrée, même partielle, dans la réalité
supré-terrestre, eschatologique qu'est le Royaume de Dieu? L'Al-
leluia, l'Amen, les versets bibliques, qui paraissent être dans la
liturgie moins des paroles porteuses d'un sens précis que des
exclamations, ne sont-ils pas, avec d'autres acclamations, cet
élan de joie, de glorification devant la réelle présence du Sei-
gneur au milieu de l'assemblée liturgique et en même temps
une attestation de cette présence grâce à l'Eucharistie, l'Écriture
Sainte et au Saint-Esprit, grâce auquel le Christ est toujours pré-
sent et agissant dans son Église?
2) Ne voit-on pas aujourd'hui, à cause de l'ignorance de
nos langues liturgiques et sous l'influence de bien d'autres fac-
teurs, se transformer en acclmnations des éléments qui ne
l'étaient pas à l'origine? Je pense, en particulier, aux Psaumes,
soit lorqu'ils entrent comme psaumes fixes dans la composition
de certains offices, soit lorsqu'ils font l'objet d'une lecture con-
tinue. L'ouoli du grec liturgique et du slavon et, surtout, l'état
défectueux du texte de la Septante et, pourtant, de ses traductions,
font que de larges portions de psaumes et même des psaumes
Le 29 juin 1977
1 Pour l'A. T. par ex.: 1 Reg 8, 54: «Salomon ... utrurnquc genu in terra
fixerat »; Dan 6,10: «Daniel... tribus tcmporibus in die flectebat genua »; Ps
94,65.: "Venite ... et genua fleclamus ante Dominum ». Pour le N. T.: Le 22,41-43:
(' Positis genibus, orabat »; Act 9,40: "Petrus, ponens genua orabat» (= Ta·
bitha, sUl'ge!): 20,36: « positis genibus suis, oravit eum omnibus »: 21,5: «Tyri...
positis genibus in litore, oravimus ». Le geste normal de prière cependant était
se tenir debout. Il y avait encore le geste de la "proskynesis », comme signe
de vénération: Act 10,25: Cornélius se met aux pieds de Pierre. D'autre part
cette génuflexion est aussi le signe d'adoration de Dieu: Is 45,23: « Mihi curva·
bitur omne genu ».
Pour l'époque patristique: on connaît deux formes de prière: debout et à
genoux: IUSTINUS, Dialogus cltm Tryphofle 90: «ca maxime prece Deum placari
quae CUrn eiulatu et lacrimis, ac prano corpore aut flexis genibus (kal en gôna-
sin) funditur ». TERTtTl.J.IJ\Nl:S, De oratione 23,4: «Ieiuniis autem et stationibus
oulla oratio sine genu et reliquo humilitatis more celebranda est »; De corona
3,4: «Die dominico iciunare nefas ducimus "el de geniculis adorare n. Le même
vaut pour la «Pentekosté» (le temps pascal): ibid. ct De oratiane 23.
2 La pl'Oskynesis, c'est à dire la génuflexion de\'ant un homme, était un
signe de salutation ou de vénération bien connu dans ta Bible (cf. note 1) et
dans toute la culture ancienne. Devenue cependant signe d'une vénération
<' divine" de l'empereul' romain, elle devait devenir impossible pour les chré-
tiens. Seulement dans un temps postérieur, quand elle avait perdu son impor-
tance religieuse, elle est re\'enue à l'usage chrétien. Cf. ce que nous dirons
plus bas.
154 BURKHARD NEU~HEUSER
16 OR XXII, 13: ainsi le texte donné par Andrieu; il ajuute néanmoins dans
l'apparatus la variante" fierct " pour «flecteretur,,: p. 2605.
17 MGH, Epist. Merou'. et CaroliHi aCl,j, l, 570.
18 PRG XCIX. 44.
19 Ibid., n. 47.
20 OR L, 25, 29ss. (= PRG XCIX, 228-251).
21 OR XXXIV, 2ss.
PRIÈRE À GENOUX ET GÉNUFLEXION 157
--
27 OR l 59
20 J. A. jun~mann la définit (selon l'lisage suivi jusqu'à nous jours) «die
ùcm neugewaltlten Papst von den KardinaJen d urch den Fusskuss dargebrachtc
dreifache Huldigung »: LThK2 1 (1957) 157.
29 C'est à dire de la deuxième moitié du 15" siècle: publiê en 1966 par F.
T,\MBURINI dans «Bibliotheca Ephemerides Liturgicae », Sectio Historiea 30.
30 Ed. 1886, 1, c. 18,3 (p. 70).
PRIÈRE À GENOUX ET GÉNUFLEXION 159
41 Cf. par ex. R. GUARDIN1, Von lleiligen Zeichen, 11922; Mainz 1926; 1946.
PRIÈRE À GENOUX ET GÉNUFLEXION 163
42 Préparé encore sous Pic XII, mais publié par Jean XXIII: AAS 52 (1960).
43 Selon l'esprit du Concile, qui veut dans la Const. Sacrosanctum Conci-
lium: «Traditioni... fideliter obsequens ... ut, ubi opus sit, caute ex integro ad
mentem sanae traditionis recognoscantur et nova vigorc, pro hodiernis adiunctis
et necessitatibus, donentur» (n. 4): « textus et litus ita ordinari oportet ut
sancta, quae significant, clarius exprimant, caque populus christianus ... facile
percipere et celcbratione participare possit» (n. 21).
44 Dans une Instruction sur les rites pontificaux de 1968, n. 25; nous citons
scIon l'édition pratique de R. KACZYNSKI, Enchiridion documenrorum instaura-
tionÎs liturgicae: 1 (1963-1973), 1976, n. 1124.
45 Cette prescription de 1967 a été abolie dans la disposition définitive du
Missale Romanum de 1969-70.
46 Dans l'Instruction Tres abhinc annos de 1967, n. 7; KACZYNSKI, l.c., 816.
~7 Dans l'Institutio generalis Missalis Romani, n. 233; Ko\CZYNSKI, I.e., 1628.
48 Ibid.
164 BURKHARD NElJNHEUSER
49 Instr. Tres ablzim: amlOs, n," 16; KACZYNSKI, I.e., n. 825b dans la note
explicative.
50 N. 21; K.... CZYNSKI, I.e .. n. 1416.
51 N. 84; K,\CZYNSKI, 1.c., n. 3092.
52 Ordo Paenitentiae, n. 27, 3Sb; K\CZY:\'SKl, l.c., nn. 3199, 3207b.
PRIÈRÉ À GENOUX ET GÉNUFLEXION 165
INTRODUCTION
* -;. *
7 P. 100.
S Ibid. p. 100-101.
L'ICÔNE 171
~----------------
9 Saint JEAN DAMASCÈNE, De ImagillibllS Oralia Ill, P.G., 94, coL 1333D·1336AB.
172 ~ICOLAS aZOLINE
Ailleurs les mêmes Pères disent: «par ces deux moyens, qui
se complètent mutuellement, c'est-à-dire par la lecture et par
l'image visible, nous obtenons la connaissance da la même
chose» 21.
Saint Théodore Studite exprime la même idée avec l'élo-
quence qui lui est propre: "Grave le Christ là où il convient,
comme celui qui habite lui-même en ton coeur, afin que lu dans
un livre ou vu sur une icône, tu le connaisses par les deux
connaissances sensibles 't"ocrc; 3IJ alv "oc~ae~crea"L yv(ÙpL~6/-LE'JOC;
3tr.&ç -- qu'il illumine doublement tes pensées et que tu ap-
prennes à voir avec les yeux ce dont tu as été instruit par la
parole» 22.
Cela veut dire que J'icône et l'évangile contiennent et com-
muniquent la mênle vérité - la même « connaissance », comme
disent les Pères, la connaissance de Dieu_
"Ce que la parole communique par J'ouie, la peinture le
montre silencieusement »: à l'analogie de la fonction annoncia·
trice correspond l'identité du contenu annoncé_ Mais l'analogie
de la fonction n'exclut pas une certaine complémentarité des
moyens, tant que celle-ci ne contredit pas l'identité du contenu.
Tout comme les textes liturgiques, l'icône correspond donc
au sens et au contenu des Saintes Écritures, sans toutefois se
réduire à une simple et servile illustration de la lettre du récit
'* * *
* * *
28 P. 76.
29 Nous pouvons obser\'er par exemple le rythme extrêmement sobre des
attitudes, gestes et mouvements, en accord avec la gamme des couleurs employées.
L'ICÔNE 179
Tout à l'heure déjà nous avons cité les pères du VII' Con-
cile Oecuménique qui avaient parlé des images et des paroles
comme de «deux moyens gui se complètent mutuellement ».
Pour communiquer « la connaissance des mêmes choses)}, cha-
cun des deux moyens est donc invité à exploiter au nlaximum
les possibilités dont il dispose.
On peut dire que la complémentarité de l'image par rapport
à la parole provient essentiellement de cette attitude maxima-
liste de l'image. Il s'agit tout d'abord du refus catégorique de
se laisser réduire à un rôle purement illustratif. D'où la conscien-
180 NICOLAS OZOLINE
* * *
40 « It were the Christians who added the aureole or oval disk of light ...
It was a new pictural motive for theophany »: A. GRABAR, Christian [conugraplly,
pp. 117-118. Voir aussi ibid. fig. 286, Aaron et ses compagnons dans un nuage de
poussière, Il Sainte Marie Majeure à Rome.
U Publiée dans OAJŒSHOTT, The /nasaics of Rome, London 1967, pl. 24.
42 Publiée dam; A. GRAB,\R, Christian Icanography, ill. 84.
43 Ibid., ilI. 280,117.
44 Publiée par T. GllERASSlIV[QV et A. GRABAR dans Cahiers Archéologiques, X,
pp. 279·304.
L'ICÔNE 185
* * *
50 Nous ne tenons pas compte d'une figuration bien connue sur une des
ampoules de Monza (GR,\B ..\R, Les ampoules ... , pl. XVIII), ni de celle du Rabula
1fol. 146), qui datent toutes les deux du VI" siècle, car leur iconographie reflète
une étape antérieure du développement liturgique de la fête, quand l'Ascension
et la Descente du Saint· Esprit n'étaient pas encore des célébrations bien distinctes.
51 Publiée dans K. WEITZA.!J\NK, The I1wnasterv of St Catherine at Moullt
Sinai - The Icom, vol. l, pl. XXX. .
52 On trouve des compositions assez similaires dans le psautier Khloudov,
datant de l'êpoque immédiatement post-iconoclaste, et dans le Hamilton, psau-
rier grec-latin du XIII~ siècle.
53 Publiée dans H. O~\-IONr, Milliatures des pills anciel1s I1Iwlus<:rits grecs
de la Bibliolf,èqtœ Nationale, Paris 1929, pL XLIV.
:>4 Voir aussi l'héthimasie de Santa Maria Caplla Ve[ere, également li Rome,
dans WU.PERT, .Mosaikell 1/11 Malereiell, III, p. 77.
L'ICÔNE 187
CO~CLUSION
1 Cf. TH. OHM, Die Gebetsgebiirden der Volker und das Christentum, Lei-
den 1948; F. HElLER, Das Gebet, 4 c éd. 1921, p. 9855.
2 Cf. d'une manière générale, l'article Gebet f de E. \'ON SEVERVS, dans:
R.4C 8, coll. 1134-1258.
3 Cf. en dernier lieu H. CROUZF.I., Les del/X commelHaires les plus anciens
du Notre-Père, dans: Studia missionalia 24. 1975, p. 293-309.
4 Origène annonce qu'il parlera des heures de la prière (PE 31,1), mais cn
fait, il oublie de le faire.
5 TERTULLIEN, De uratiune 1, s'adresse explicitement à des catéchumènes;
cf. HIPPOLYTE, Tradiriu apostulica 41. Plus tard, le même schéma se retrouve
chez Cyprien, Cyrille de Jérusalem, Ambroise, Théodore de Mopsueste, etc. Il est
vrai que W, GESSEI., Die Theologie des Gebetes nael1 « De OralÎollc» von Ori-
gencs, 1975, p. 49s5., souligne fortement que le traité d'Origène représente un
genre littéraire sui generis.
192 WILLY RORDORF
1. La préparation à la prière
12 Cf. TERTULLIEl\, De baptisl1lo 15,3, Il fonde cette position sur Jean 13,10, en
disant, dans la suite du DI:' oratione 13: "Au reste, nos mains seront toujours
assez pures, puisqu'elles onL été lavées avec tout notre corps en Jésus-Christ ».
13 Chap. 41; cf, CLÉMEKT D'ALEXANDRIE, Strom, IV,141,4. Les judéo-chrétiens,
pour leur part, ont évidemment maintenu cette tradition (p. ex. Ps. - CL~MENT,
LES GESTES DE LA PRIÈRE D'APRÈS TERTULLIEN ET ORIGÈNE 195
Hom. XI,28ss.). D'une manière générale, voir E. VON SEVERUS, art. Gebet I, dans:
RAC 8, col. 1226-1228.
H Cf. H. LECLERCO, art. Orant, Orante, dans: DACL 12,2. coll. 2291-2322.
15 Cf. TH. OH~ol, op. ciro (note 1), p. 164ss.; 2545.; 32455.; B. KOTIING, art.
Blickrichttmg, dans: RAC 2, coll. 429-433; E. VON SEVERUS, art. Gebet l, dans: RAC
8, coll. 1216; 1230-1232; F. HETLER, Die Korperhaltung beim Geber, dans: Orientali-
selle Scu.diel1, F. Hummel zwn 60. Geburtstag, II, 1918, pp. 168-177.
16 Le texte le plus souvent cité est 1 Tim. 2,8. Cf. M. A. BELUS, ({ Levantes
pL/ras manus» nell'anfica letteratL/ra cristiana, dans: Ricerche di Storia reIigiosa
1, 1954, pp. 9-39.
11 Cf. TERTULLIEN, De corona 3,4; JVSTIN MARTYR, Apol. l,67,S.
lB Il ne s'agit pas du jour de Pâques; cf. W. RORDORF, Der SOl1ntag, Zurich
1962, p. 156, note 13.
196 WILLY RORDORF
Or, il est un fait que les païens, pour leur part, accusaient
les chrétiens d'être adorateurs du soleil, parce que non seule-
ment ils se mettaient debout et regardaient le ciel quand ils
priaient, mais qu'ils se tournaient aussi vers l'est. Tertullien en
parle dans le même ouvrage:
«D'autres, se faisant de nous une idée plus humaine et plus
vraisemblable, croient que le soleil est notre dieu... En fin de
compte, l'origine de ce soupçon, c'est le fait bien connu que nous
nous tournons vers l'Orient pour prier» (Tertullien, Apal. 16,9-10) 25,
que l'Orient l'emporte sur les autres points cardinaux: or, la nature
doit être préférée à la convention. Autrement celui qui veut prier
dans un champ, pourquoi prie-t-il plutôt vers l'Orient que vers
l'Occident? Si, conformément à la raison, on doit préférer l'Orient,
pourquoi ne pas le faire partout?» (Origène, PE 32).
lB E. PIITERSON, op. cit. (note 27), pp. 15-35: E. DI;\;KLER, Das Apsismosaik
von S. Apollinare in Classe, 1964, p. 77ss.: C. VOGEL, La croix eschatologique,
dans: Noël. Epiphanie, retotlr du Christ, Paris 1967. pp. 85-108: K. GAAlBER,
Conversi ad Dominum. Die Himvendung von Pries ter und Volk nach Osten ber
der Messfeier im. 4. und 5. lahrhundert, dans: Romische Quartalschrift 67. 1972,
pp. 49-64.
LES GESTES DE LA PRIÈRE D'APRÈS TERTULLIEN ET ORIGÈNE 199
36 Cf. aussi Hom. in Num., V,L Origène cite, comme référence scripturaire,
Eph. 3,145. et Phil. 2,10. Il aurait aussi pu citer j'exemple du Christ à Gethsé-
mané (Luc 22,41s.).
37 Jacques le Juste nous en donne un exemple illustre: EUSEBE DE CÉSARÉE,
Rist. eccl. II,23,6.
38 Cf. W. RORDORF, op. cil. (note 18), pp. 156s5.; 263s.
LES GÊSTES DE LA PRIÈRE D'APRÈS TERTULLIEN ET ORIGÈNE 201
* * *
12 Les psaumes sont cités dans cette étude selon la numérotation de la ver-
sion des Septante.
13 F. E. BRIGHT:\BX, The Journal of Tl1eological Studies, Oxford 9 (1908),
p. 387.14.
14 L'authenticité de ce traité est discutée: voir J. QUASTEN, Initiation aux
Përes de l'Eglise, 1. III, Paris 1962, p. 79.
210 ANDRÉ ROSE
------------------ ~-----------------
Avant l'Évangile
A la «Grande entrée»
29Ibidem, p. 821.
30 Cfr. Première leUre de S. Germail1, dans Présence orthudoxe 1976, nn. 34-
35, pp. 22·23.
31 Une variante évoque le mystère célébré: p. ex. le dimanche: toi qui es
ressuscité d'entre les morts. La même formulation se retrouve dans la 2e an-
tienne de la liturgie dans un nombre considérable de fêtes du Seigneur (Noël,
1?piphanie, Pâques, Ascension, Pentecôte, Transfiguration).
3.2 Les liturgies eucharistiques. Notes sur leur origine et leur développe-
ment, Bruxelles-Paris 1924, p. 131, note 6.
L'ALLELUIA EN ORIENT ET EN OCCIDENT 215
A la fraction
auquel on répond:
Lui qui siège sur les Chérubins, la racine de David, alleluia 36.
A la communion
36 Cfr. The Stowe Mis5at, dans Hellry Bradshaw Society, vol. XXXII, Lon-
don 1915, p. 17.
37 Telle est la graphie de l'Alleluia dans les livres liturgiques milanais.
38 Missale mixtum, P.L. 85,560. Voir aussi L. Dl-CHESNE, Origines du culte
chrétiell, Paris 1903, p. 221.
39 «Gustus quoque in bonam partem accipitur dus qui comedit panem
de caclo descendentem, panem verum ct non mortuum et audit illud Gustate et
videte quam suavis est Dominus» (Corpus christianorum 73, p. 284). «Cotidie
cae1esti pane saturati dicimus: Gustale el videte quam suavis est Dominu5»
(Ibidem, p. 77).
40 Livre VIII, 13,16. Cfr. Fl'NK, Didascalia el COllstitll,ione.~ apostolortmz,
Paderborn 1905, pp. 518-519.
41 De nombreux autres témoignages sont donnés en H. LECLERCQ, Rites
et altli~nnes de la commullion, dans le DACL, t. III, c. 2428-2429.
42 Ibidem, c. 2429.
L'ALLELUIA EN ORIENT ET EN OCCIDENT 217
Mais tous les chants propres des fêtes ou des jours de se-
maine sont toujours accompagnés d'Alleluia. La liturgie des
présanctifiés a conservé l'antienne primitive:
Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le
Christ. Alleluia.
72 Cité en F. \'.-\:-.1: DER MEER, Saint Augusril7, pasteur d'âmes, t, II, Colmar-
Paris 1955, p. 96.
73 Apologia prop11etae David, c. VIII, n, 42: P,L. 14,907,
74 La liturgù~ d'Aquilée au temps de Chromace dans CHROMACE D'AQUIl.ÉE,
Sermons, t. l (SC 154), Paris 1969, p, 95, note 2.
226 ANDRÉ ROSE
79CfI'. M. ANDRIEl", Les Ordines romani du haut Moyen Age, t. II, Louvain
1960, 462, nn. 10·11.
p.
8{) Ibidem, t. V, Louvain 1961, p. 106.
81 Pour les anLiennes et les répons, cfr. Dom R. - J. HESBERT, Corpus anti-
phona1ittm Officii, .vo~. 1 (Rome 1963), vol. II (Rome 1965) et vol. III (Rome 1968).
82 Les textes bIblIques se rapportent à la Sagesse. Ici, ils sont traduits au
masculin, car ils sont appliqués à l'Alleluia, assimilé à la Sagesse de Dieu.
228 ANDRÉ ROSE
88 Voir aussi le répons 9 des Matines. Ce texte s'inspire d'un récit des Ju-
ges (19,9) où l'on trouve ce dialogue: «Reste encore auprès de moi aujourd'hui ... ,
et demain tu partiras pour aller dans ta maison» (Version selon la Vulgate).
114 Le début de cette antienne est inspirée de l'ln paradisum, antienne du
Rituel romain des funérailles.
L'ALLELUIA EN ORIENT ET EN OCCIDENT 229
C'est à la fin des Laudes, " lorsque le jour sera levé », que
l'Alleluia "ira son chemin »: la dernière antienne de Laudes
marque le point final de son chant et on n'en trouve plus de
traces ni à Tierce ni à la messe de ce jour.
Au témoignage de Bernold de Constance, écrit Mgr Andrieu ",
c'est le Pape Alexandre II (1061-1073) qui ordonna d'abandonner
l'Alleluia dès les Vêpres du samedi"'. C'est ainsi que disparut
ce bel office en l'honneur de l'Alleluia. Le martyrologe romain
rnentionne ainsi ce dimanche: « Dimanche de la Septuagésime,
où est déposé le cantique du Seigneur Alleluia»". Un vestige de
cette" déposition» figurait dans l'office romain: c'est l'addition
de deux Alleluia au verset et au répons du Benedicamus Domino,
gui clôturait les premières Vêpres de la Septuagésime.
Cependant le bas Moyen Age a connu divers usages qui
constituaient un rappel de cet office: on en vint à célébrer une
sorte d'enterrement de l'Alleluia, où survécurent nombre d'an-
85 P.L. 105,1131.
86 P.L. 105,1283.
97 Texte inspiré du voyage de Tobie en Tob 5,21-
88 ANDRIEU, o.c., 1. II, p. 462, note 11.
89 Dans Rassegna gregoriana, 1905 (p. 96), Dom A. L.4.TlL décrit les Vépres
du samedi de la Septuagésime (L'addio all'Al1eltda) scIon le Codex Cassinien-
sis 542.
90« Dominica Septuagesimae in qua dcponitur canticum Domini Alleluia)J.
L'expression canticum Domini est un rappel de Ps 136,4 (Chant d'exil). Dans
ses eommentair~s, Amalaire a comparé la Septuagésime à l'exil à Babylone,
selon le symbolIsme du nomb]'e 70 (cfr. le De ecclesiasticis officiis cité plus
haut).
230 ANDRÉ ROSE
91 Voir à ce sujet RrGHETTI, l.e., t. II, p. 103; GorGAl:D, Les adieux à l'Alle-
luia, dans Ephemerides liturgieae 1927, p. 566ss.; Dom A. VEYES, L'enterrement de
l'Alleluia dans le Bulletin paroissial liturgique, Janvier 1926, pp. 35-36. Un essai de
renaissance de ces rites à la Cathédrale de Verdun en 1931 est décrit dans
La «Déposition» de l'Alleluia à Verdun dans la même revue, en février 1931,
pp. 33-37.
92 Le temps de la Septllagésime (tome IV), Paris' Poitiers 1898, pp. 139-141.
93 Cet usage ancien a été restauré par le Cardinal Schuster: «Il Vesperale,
recentemente edita sotto gli auspici dell'Em. Cardo Schustel', écrit RIGllETTI
'l.e., t. II, p. 426), ha restituito il Vespro di questa domenica alla sua forma
antica ».
94 Missale Mixtum, PL., 85, C. 295-296, note d.
L'ALLÊLUIA EN ORIENT ET EN OCCIDENT 231
* * *
André ROSE
ESSAIS DE CORRECTION
6 cTur:~xo') ÈXXÀrp~IXa":'~XO'l XIX"t'&. .-1;') "t'.xI;~\1 "t'7jo; 't'au XpLo"t"aü ~IEyil.l)Ç 'ExxÀ1)CJ(IXç'
r:IXP* KCJl'la'":IXV>('1au ;;pCJll'a~&.).'t'au 't'iiç Mq&:"1l:; 'Exx./..7jC7(IXIOJ C') Krr6ÀE:~ 1874, p.
175-177.
240 GEORGES SARGOLOGOS
II ·H!J.e:flO).(>(~O\l ,:,'ijç
'Exx);r,a(o:ç T'Ij; 'EÂ"a.8oç, 1977, page ~y'.
10 On appelle 8oç«o"nxov! le {~h&:J.EÀOV intercalé après le verset « Gloire au
Père et au Fils et au Saint-Esprit)} (.1.6';0: IIex't'pl xo:t TIë:l xo:t 'Ay(c.:) IIvd:.Lcx't'~)
dans la série des stichères et des apostiches des Vèpres et des Laudes.
Il Tw'J 8zO'a(.(),o\l~xé(ùv 7:'oo·~'7":'·:hu:\lov.
12 II~aL ..orç e:ôae:{jéO'L 7':"p~ta't'~:.L~\lOV (op. cit., page 32).
L'ALTÉRATION DES TEXTES LITURGIQUES GRECS 241
LES FAUTES
15 Ainsi, dans EùxoMYLOV 'to ~Uya: È\J J3e:Ve:"t"Lq: 1863, page 115. - EùxoMyw',l
't'o ~UyO'.: Èv 'Pcù:J:n 1873, page 142. -l\'hxpàv EùxoÀ6y~ov ~ ·AyLa.a!-lIX.~(;nov, ëx8o-
en; '_\1tOCJt"OÀLX~r; llLIXXO\l!.CXÇ' 't'~r; 'Ex)();t)cr~lXÇ' .'1jç 'EÀÀ&B'oç, Athènes 1968, page 49.
16 Ainsi, dans EùxoMy~ov 't"à ::\Hyo:, éd. Michel S. Salivéros, Athènes 1927,
page 87.
17 C'est le livre qui contient l'office dominical selon les huit tons.
18 <DIlVEpWV 0" EIX U't" à v .oIe; !-Locl1-r]"":"IXIç aou, I:cù"~o. !-LE.à: -:7)v &:\I&C""":"ocO"~vJ ~(!1-Cù')~
3É:3CùKa:Ç -r/jv 7{ilv ;:PO~&TCùV vow~v... '
L'ALTÉRATION DES TEXTES LITURGIQUES GRECS 243
dire: «J'ai souillé mon âme par des péchés honteux e t ayant
dépensé toute Ina vie dans la paresse)} 2l, La conjonction de
coordination "lXt (et), reliant des mots ou des propositions de
même nature, est mise ici mal à propos et rend la phrase ci-
dessus incompréhensible; il faut donc remplacer XIX! par la
conjonction de cause wç;, ce qui donnera: ({ j'ai souillé 1110n
âme par des péchés honteux, pour avoir dépensé toute ma vic
dans la paresse» 22. Heureusement, cette correction a été adoptée
dans les nouvelles éditions des Triôdes imprimés à Athènes, et
c'est bien dommage qu'elle continue à figurer sur le récent An-
thologe de Rome".
Dans l'office de l'Acathiste ", à la cinquième stance (E) on
rencontre une forme erronée de participe passé neutre: bttyvoûv.
Le correct en est E:ttyvOV. Remarquée depuis longtemps, cette
faute a été finalement corrigée dans les nouvelles éditions de
l'Acathiste et des Triôdes parus à Athènes, alors qu'elle survit
dans le récent Anthologe de Rome.
Aux Vêpres du dimanche des Palmes, à l'avant-dernier sti-
chère, le verbe de la deuxième phrase bté~"I)ç (tu es monté),
s'adressant au Christ, est transformé en participe passé /;m~&ç
(étant monté). Ainsi la phrase, privée de verbe, est incompré-
hensible 25. Cette faute, figurant sur les éditions anciennes de
Grèce et de Constantinople, ne subsiste plus que dans l'Anthologe
romain.
Aux Matines du mercredi saint, dans le doxastikon des
Laudes, l'infinitif passé 7tpllX"elX' (de t7tpo"!,-"I)v = j'ai acheté) est
transformé en 1tPL&.0'1X0'6oct 2e , forme inexistante. Sans doute, la
syllabe superflue a-t-elle été imposée par la mesure; or cela ne
27IW') !J.loc'J wpa.v oùx, la;(ûact.'tE: &ypu;-;'JYiO'ct.~ (.LE:"t" È!1-0ü, r;Ùlç èn;'t!Y'{d).a.aOE:
cb':oO'Jilay.e:~'J 8~' e[J.é; = Si vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi, com-
ment vous vantez-vous de mourir pour moi?
28' 08 u p 0 [1. É; v lJ iJ.lp"PWIX C7t'Àcfy;(vo:.
29 > 0 8 U 'J (ù !1. ~ v lJ !J."f1"t'p&'''' O'1tÀcéyx.va..
30 Dans les éditions slaves cette expression est omise.
31 Cfr. EIPMOAOrIO~ 7t"E:PLÉX.O') -roùç dp!J.oùç '7w'J oX"t'W l't.(ùv, "t'lb; È'J-
'Ji:o: <i>8&:ç, ..ct: [J.eyO:ÀU'Jct:pLOC xct.l oao:: èt).Àcc h '7(0) rr('Jct.x,~ O::lhoü !?o::l'Jo'J"t'o:~, 1.l.&"t'ccP-
pue:J.~O'eè:'J Ù7t"O "t'OÜ a.oL8t:;.ou 8L8ct.crx..XÀou Ba:p6oÀoW:t.LOU Kou"t'ÀOU!J-OUO"Lct.'JOÜ,
2e édition, Venise 1856, page 79 ct 138.
246 GEORGES SARGOLOGQS
40 'E7tt ":0 !J.v~!1.'2 é8plXlJ,QV yuvcûxe;ç il.:::'!,): a~Xp'~WJ }L:JflX lPe:pOUO'IX~, xcd O"t"plX-
-:-tCJl7(;'l\I t;lUÀlXO'OOV't'C!lV cr! ':'(1) û),WJ ~IXO'LÀélX Üe:yov rrpoç E.::L'J";"tXÇ'" ':"LÇ :X7":OXU-
À(aEL ·~l1.'l:v -rOI) 1.(80\1; xcd 9Cùv7jÇ eXaw:J.a:rw') f,xouov ÀE)'o601'1Ç'
"A\lécr-t'"tj 0 \L<:yti).~ ~ouÀ7iç' &yyû,or; ;;:1X,~aa:ç 't'DV B:Xw;(To'J. IIo:'r.o86vlX~J.E: 'l.CÙ &)(0:-
't'OC),T)7t":"E KUpL~, 86~tX GOL
41 En voici les livres les plus importants:
- ::V11lvet.i:et. "t'oG 5Àou l:'~La;u . C"OijJ de 1888 à 1901.
- E0;t.o)..6YLOV 70 ~Hyet., 1873.
- 'Opo).,)y~ov ":0 Mtyet., 1876 (nouvelle édition 1937).
- Berov xet.t ' Ie:p,)\) EOet.yyÉÀLOV, 1880.
- ' A<tocr;oÀoç, '~--:OL ;"':plX;e:LÇ xet.l È:7';Lo--:OÀo:t ,&\' 'Ayt(ù,~ •.\;:o~-:QÀ(ùv, 1881.
- TpH~8LOV XCX:':"IX'J'JX"t'LX6v, 1879.
- lIEvnpt:oo"t'c(PLO'J XlXp!.l6au\,ov, 1883.
- no:pIXXÀ7J"=LX~ il-mL' Oy.-:OOllXoç .~ Me:YcCÀl], 1885.
La commission qui les a élaborés a accompli un travail très soigné et sérieux,
en respectant le manuscrit dit de Bessarion (Grottafenatu r. ~). Cependant, son
but n'étant pas de fourni:r un texte critique, elle ne chercha pus à corriger les
fautes déjà introduites dans ce manuscrit ou commises par les auteurs mêmes
des hymnes. En tout cas il s'agit d'une édition bien plus correcte que celles
de Constantinople et d'Athènes, qui ont suivi des manuscrits athonites, posté-
rieurs et déjà altérés.
42 'E~67)Oé OOL, ~8wv Ô ;:pto~'Jç ",;oi: ç ô!pOCÛ'!J,Orç "t'0 O(ÙT'~pLO'J ;) ).,lXoi:Ç i:rrta--:7J.
h 0e:oü, XpLo .. é, aU 0e:6ç !J.OU.
L'ALTÉRATION DES TEXTES LITURGIQCES GRECS 249
;;3 "OSE'J a:LVë:Cnv. fJ.ë:yOCÀÜlO'UVTj'J xoct 86~a.v iVIX1't'ip,TCO'J':E>; 't'Ti i~QuO'(q: crOu,
.\6Yë:, auW.j)w'Jc.lÇ" it'pocrlPépo:J.ë:V = c'est pourquoi, en rendant louange, grandeur
et gloire, nous offrons unanimement à ta puissance, ô Verbe. (?). _
54 "OaE'J OCtVë:O'LV, :J.c:yo:),wC'u'JTjv xo:t 86~O:'J, &. ') u fi. ',loG v't' t >; a E, "fl È~ou·
cr(q. aou, A6YE, O'u!J.tpWVWÇ" ;;poO'lPép0!J.zv = c'est I,J0urQuoi, ~n te c~antant, nous
offrons unanimement louange, grandeur et glOIre à ta pUIssance, 0 Verbe.
55 Ou bien: "apporte l', «amène >l, "introduise l'.
56 Futur de l'impératif, inexistant dans le grec classique.
57 Ce même termexocr;J.d't'w, au lieu de xO!J.~e:h·(ù, est adopté ~ans les deux
éditions du Triôde réalisées par Michel Salivéros (Athènes). De meme dans cer-
taines éditions musicales assez récentes.
sa Les éditions de cJ)D')ç corrigent à tort en TCO).,U7Û,(lC'lc(C'0V.e:'J, cc Qui ne
s'accorde pas avec &.ç:L(tlO(0~J.Z'J.
252 GEORGES SARGOLOGOS
lm' H ~ë:~UOLlJldvlj .. 'f, ocwip-dCf! d~pé ae: ÀLiLiva -6iç aWTljp(ar;,/ xaL ::upov O"JV
SiXp'JGL{ X::::VOUGct (JOL, é~6a'l rSe: b ëxwv ~çouaLavl G'JYXwe:LV à::1.ap'
'dar; l, t3e: b "t'(0\1 &::1.ap-ra·)6'nw'JI T'~\I :J.e:T:boLav lj-é\lw\I'j à.ÀÀ&, ~éarrO"t"a, S~&.aw'
a6v!-Le:/ Èx -rou xÀ08(;)\lor; -r'lj~ oc!J.ap .. [ar; :J.o'J,1 Sto:1.aL, { Sd~ -rD !1.éya o"ùu
Ë),e:or;J. (A. llarra80;-;ouÀo'J Ke:pa:J.Éw; «' Av'Î.ÀËx'Ta 'T e:poao).U!1.L'TLx'f,r; ~axuo).o'
ylaçt, I1e:-rPOU'W).LÇ 1891 J.
Le vers qui fait déraut dans les éditions liturgiques de Grèce ct de Constanti·
nople, est le suivant: r3e: a ~xCt}'J eçoua(a'J a"'JYXropdv OC;J.apT(a:;. L'omission doit être
ancienne, puisqu'elle a pa'ssé dans les versions slaves. Probablement le copiste
distrait, confondant les deux tS::::, a-t-il sauté toute la phrase qui commençait
par le premier.
254 GEORGES SARGOLOGOS
du salut; et versant sur toi la myrrhe avec les larmes, elle criait:
Vois, toi qui as le pouvoir de remettre les péchés, vois, toi qui
attends la pénitence des pécheurs! Mais, Seigneur, sauve-moi, je
t'en prie, de la tempête du péché par ta grande miséricorde »,
Enfin, dans les éditions grecques l'expression « toi qui attends»
(0 ft""w") est remplacée à tort par" toi qui supportes (0 <pÉpW'i)
la pénitence des pécheurs» ", Le copiste peu instruit ignorait,
semble-t-i1, le deuxième sens, moins commun, du verbe ftÉvw
(= attendre) et l'a remplacé par <p"pw, Quelle que soit l'origine
de ces deux fautes, elles figurent également dans les éditions
slaves,
Dans l'office des saintes souffrances de Notre Seigneur Jésus-
Christ (appelé office des douze évangiles par le peuple), le
cathisme qui précède le cinquième évangile commence ainsi dans
les éditions grecques: "Lorsque tu comparus devant Caïphe, il
Dieu, et que tu fus livré à Pilate, ô Juge (0 xP'TIJç) '" »", tandis
que dans celles de Rome on lit: «Lorsque lu comparus devant
Caïphe, ô Dieu, et que tu fus livré à Pilate en accusé
(wc; K(Wroç) ... » 63, Pour un copiste peu instruit, le mot xpt't'aç,
moins connu, semble faux!
Une divergence importante entre les éditions grecque et
romaine est aussi à remarquer dans un trop aire assez connu: le
troisième stichère des Apostiches des Laudes du même office,
déjà cité ",
64bis Ibid.
65 C'est précisément dans un effort de joindre les deux compléments
it'c(pE~&ç et Bp~;( (= joues ct cheveux) de xO:-:-O:;CdV01JcrIX, qu'on s'cst permis de
traduire «en se défaisant le visage et les cheveux ». La traduction exactc serait
«en s'écorchant joues et cheveux ».
66j.e::ü't"e:: a1]!l.E:PO'J. "àv ~~ 'Iou8!X Ù;:-voij'J'"l"!X ae:dJ:J.E,)o~, -:-:poqnrnxi;)ç o:ù""t"iÏl
€X~o·r.O"CJl!.Le:'J ...
6~~EÜ't"E O"Yr:.l.EPO'J, ,":(:1 el; '10-.'.180: ÙT."voüv'":~ 0E(~ i)!.l.(~V ;:-poqnl'~xwC;
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256 GEORGES SARGOLOGOS
10 'E8e:1;.x:..L1JY O'rtp'o,) i.ltT.'n:p sya ,(7)'J Sa')ov':"w\I' -:OU't"O'J 8.1: xlX-:i'l.e:~') ijÀwç oux
Ln"ZUW, riÀÀà. ,"oÀÀ(7J ') !.J.e:':"cX 70U-:O'J ri9~~fOÜ';..LIX~ (":.l') È~iX'l·(Àe:UO'J.
71 TOÛ70V a~ XCl':"e:Xe:~Y o),wç oùx [O'Xuw, àJX &,,0 À (7) !J.e7cX -:ou-:ou (":.lv i~IXO'{'
Àe:'Jo').
72' EXÀoy'~ 'EÀÀ1JYo~:~ç 'OpB0861;ou 'Y'J.';oYPlXo:pto:, Athènes 1949, page 139.
73..:lO; au,,;,orÇ, ,,-L"'0"r<: :J.e:,* "fIo~OIJ x',:-û :XY&i':1J; ), IX ":' Q e: U e: ~ ') O'O~ tXve')6xwç
;I..~t &.XIX'IXY.pt7W; :J.zn:xe~') ",;(';Jy &Xpa,v,,:,WY !]'ou :..LtY.1":'llP(W\I",'
7~ .1.0; lX'hoT;, "a,V't"0,,;,;;; !J.e:':",z cp6~01J XlXt .::i;ycht'l)ç À IX ':' P E.J 0 'l 17~ I]'O~. !:i:',e\l6xwç
y.::d _~XIX':':XXp(";'c..lç 1J.e:'t'e:xe~\I 7(;J" riXP:X'r.'c..l" O'O'J :..L JO'':'1JP(c..l\l ...
1
'~Cfr.
P. TIŒMPÉL'\S, .\1 TpzI; .\e;~,,:,oupy('l:~ XIX":,,x 't'oùç Ë') 'AS'~"IX~ç x(~lhxlX,.
Athènes 1935, page 69.
L'ALTÉRATION DES TEXTES LITURGIQUES GRECS
_--=-cc:: 257
On n'a signalé ici que les fautes et les divergences les plus
importantes; car, si on voulait les relever toutes, il faudrait des
pages entières. Surtout à propos du Triôde, on pourrait dire
que les éditions de Grèce (et de Constantinople) ont plus de
divergences que de points communs avec celles de Rome. La
raison en est que Barthélémy Koutloumoussianos n'a pas expurgé
le Triôde comme il l'avait fait pour les ~I'~v~ï:" et le 'QpoÀ6rco',.
Mais qui aura le courage de le faire?
CONCLUSION
P. Georges SARGOLOGOS
Enseignant de liturgie
les choses qui sont propres aux chrétiens et que vous craignez da-
vantage?". Et les démons répondirent: "Vous avez vraiment trois
grandes choses: une que vous portez suspendue à votre cou; une par
laquelle vous vous lavez dans l'église; et une que vous mangez
dans votre synaxe". En les interrogeant de nouveau: "De ces trois,
laquelle vous produit la plus grande peur?", Ils répondirent: "Si
vous gardiez bien ce auquel VallS communiez, aucun de nous ne
pourrait faire du mal à n'importe quel chrétien"» l,
Ma joie est pleine, parce que je sais que ceux auxquels je suis
uni dans le Christ ce sont d'autres personnes, pas une substance
impersonnelle; que ce qu'ils m'apportent c'est un don volontaire
de leur part et ce que je leur apporte c'est un don volontaire
de ma part. Ma croissance personnelle est une croissance dans
les liens intimes avec tous; la santé et la vigueur spirituelle d'un
membre du corps du Christ, tel que je suis, sont conditionnées
par la communion avec tous les membres du corps ecclésial
dans le Christ et avec le Christ. A son tour, le corps entier croît
dans la vigueur spirituelle par la vigueur de ses membres (Eph.
2, 21; 1,23).
Cette présence vivante du Christ comme sujet total en nous,
opérant pour notre spiritualisation, s'explique par le fait que le
corps de chacun de nous qui reçoit le Corps du Christ n'est pas
séparé de son âme, ni le Corps du Christ n'est séparé de son âme
et de sa divinité. Ainsi la personne humaine reçoit le Corps du
Christ non seulement dans son corps, mais aussi dans son âme,
parce qu'elle reçoit le Corps du Christ avec Son âme et Sa
divinité.
Calliste et Ignace citent en ce sens les paroles de Saint Jean
Damascène qui suivent:
«Et le pain et le vin ne sont pas d'images du Corps et du
Sang du Christ, mais le Corps même du Christ déifié et Son Sang
même. Car ce sont le Corps et le Sang qui entrent dans la consti~
tufion de notre âme et de notre corps, en ne passant pas dans
ce que nous éliminons, mais en demeurant dans notre essence,
comme la cause de notre conservation, comme moyen de purifica~
tian de toute notre souillure. Le Corps du Seigneur est un Corps
vivifiant, parce qu'il a été conçu de l'Esprit vivifiant, "car ce qui naît
de l'Esprit, est Esprit" (Jean, 3,6). Et cela je le dis non pour
supprimer la nature du Corps, mais pour montrer qu'il est vi~
vifiant »6.
Autant que notre âme est dans notre corps, d'une mamere
indicible, de même notre corps et sa sensibilité sont dans notre
âme. Mais alors d'autant plus, le Christ Ressuscité, ayant Son
Corps infiniment subtilisé et pneumatisé et donc inséparable de
la plénitude le l'Esprit, est avec Son Corps, d'une manière
indicible, dans notre âme, en la spiritualisant. Il est avec Son
Corps dans notre âme, même après qu'elle sort de notre corps, si
12 Ibid.
LA LITURGIE D'APRÈS LA PHILOCALIE 269
L'idée que nous sommes sauvés en tant que nous nous of-
frons dans le Christ comme sacrifice pur au Père, et que par cela
nous sommes sanctifiés, a été developpée largement par Saint
Cyrille d'Alexandrie dans son oeuvre: «Adorez eH esprit et vé-
rité ". Voilà un texte de Saint Cyrille en ce sens:
«Après qu'Il s'est élevé d'entre les morts, Emanuel, le nouveau
fruit de l'humanité dans l'incorruptibilité, est monté au ciel pour se
montrer maintenant pour nous à la face de Dieu et Père (Hebr. 9, 24),
certes, non pour se rendre sous la vue du Père (car Il est toujours
avec Lui et n'est pas manqué du Père comme Dieu), mais plutôt
pour nous porter en Soi-même sous la vue du Père, nous qui
étions en dehors de Sa face et sous Sa colère à cause de l'ino-
béissance ... Dans le Christ donc nous gagnons la possibilité de venir
en face de Dieu, car _Il nous fait dès maintenant dignes du regard
de Dieu, en tant que sanctifiés ».
Ou:
«Il s'est laissé tuer pour nos péchés, mais nous nous sommes
enterrés nous aussi avec Lui, en supportant la mort, non pas celle
corporelle, mais en tuant nos membres terrestres et ne vivant plus
au monde, mais plutôt au Christ et par Lui au Père ».
13 JEA~ CLI),.t:\Ot:l.:, Sermon au pastew·, éd. Astir, Athènes 1970. chap. 78, p. 178.
_27_0~__________ .______D_U_M
__IT_R_U_' ST~A~N~I~L=O~A=E~ __________________
Ou:
« La fumée qui s'élevait de l'agneau le matin et verS le soir
(dans l'Ancien Testament) est une image de Celui qui, à cause
de nous et pour nous, s'élève vers le Père dans la bonne odeur, en
élevant ensemble avec Soi la vie aussi de ceux qui ont cru en Lui,
qui ont dans l'espérance le resplendissement de la gloire et du
royaume sûr, et à côté de cela la joie des délices éternelles »,
Ou:
« Car notre sacrifice est reçu et plaît à Dieu pour ]a passion
salvatrice du Christ. Et je crois que c'est ça ce que le Sauveur
même a dit: "Sans Moi VOllS ne pouvez faire rien" (Jean 15, 5).
Donc à nOs bonnes odeurs se mêle celle du Christ, en s'élevant
ensemble vers le Père. Car nous ne sommes pas reçus autrement
que par le Christ» 14.
une pénétration dans les abîmes les plus profonds et les plus
riches de la divinité pour y vivre. Ce fait nous est décrit par le
Patriarche Calliste dans le chapitre 55 de son écrit" Le Paradis ».
Et parce que la richesse infinie de Dieu est embrassée par l'esprit
humain quand celui-ci se rencontre avec lui comme Un - car
cela signifie qu'en Lui il a tout trouvé, et seulement ainsi il a
trouvé vraiment Dieu - la comnlunion eucharistique atteint
son but suprême quand le fidèle a découvert le Christ com-
me l'Un infini. Mais cela signifie que l'esprit humain est sorti
de la division que produit en lui l'attention simultanée ou suc-
cessive à divers objets ou pensées, c'est à dire quand lui-même
est devenu «un» par la rencontre avec l'Un divin. Néanmoins
cette infinité de Dieu, l'Un, est impossible à exprimer. Elle est
embrassée par le silence. Alors notre esprit voit dans la main
du Christ le calice plein de la totalité inépuisable du mélange
sans confusion des deux natures humaine et divine, c.à.d. de
toute la réalité. Il voit comment le Christ verse le Sang sous la
forme du vin d'un corps à un autre corps, c.à.d. de son Corps dans
le calice, et par celui-ci de son Corps dans notre corps, comme
on voit sur les icônes roumaines sur verre. Et en buvant de ce
calice, notre esprit vit" l'ivresse sobre» d'une joie indescriptible.
Mais l'esprit connaît alors en même temps qu'il ne peut boire,
dans cette vie, jusqu'au fond le vin contenu dans ce calice que
le Christ tient par la main visible du prêtre, ni au moment où il
le boit dans le cadre de la Sainte Liturgie, ni après.
Voila comment le Patriarche Calliste décrit l'expérience de
cette suprême union avec le Christ, ayant pour base la commu-
nion eucharistique:
« Quand l'espdt voit dans le Christ la vérité (la réalité suprême
et totale) dans une manière unitaire, il est temps de se taire (Ecc1.
3, 7). Car c'est le temps dans lequel on boit le nectar divin de la
vie et de la gaieté Spirituelle; c'est le temps des visions mysté-
rieuses et de la communion avec la réalité, au dessus de la création.
En fait, alors l'esprit \'oit clairement le calice dans la main du
Seigneur, plein du vin, du mélange sans confusion; il contemple
d'une manière extrêmement lumineuse le versement d'un corps à
un autre corps et connaît d'une manière sûre que la lie du vin
ne s'est pas versée jusqu'au fond» (Ps. 74, 8L
2 Kyrkio = Lag och Ordning, som.. Konung ... KARL then Elof te.. Ahr
1686. han.....er latit fOrfattajoch Ahr 1687. af Trycket utga oeh publicera .. Sto-
ckholmj2 kapo 12§.
278 BENGT STROMBERG
Bengt STROMBERG
LA DANSE SACRÉE DANS LE CULTE CHRÉTIEN ET PLUS SPÉ-
CIALEMENT DANS LA FAMILLE LITURGIQUE BYZANTINE
culte des idolâtres, mais aussi face au culte des hérésies judaïques
et chrétiennes; ces hérésies mettaient en avant et avec force la
danse sacrée terrestre.
D'après le témoignage de Philon, les thérapeutes auraient
exécuté dans leurs cérémonies religieuses certains {( mouvements
religieux des bras, des mains et de tout le corps, saisis d'enthou-
siasme, tantôt s'avançant, tantôt s'arrêtant, et, selon le cas, se
tournant ou de la droite à la gauche, ou de la gauche à la droite ».
Il est très probable que les thérapeutes étaient des juifs.
Les juifs, en effet, se livraient volontiers à la danse, notamment
le jour du sabbat. Jean Chrysostome et saint Augustin ont repro·
ché cet usage aux juifs de leur temps.
Les Actes de Jean, composés peu après 150 et influencés par
des doctrines gnostiques, contiennent des allusions à une danse
rituelle.
On lit, en effet, dans le texte grec des Acta Johannis, ces
mots: Jésus" nous réunit tous et nous dit: " ... Chantons un hym·
ne au Père". Ainsi il nous commanda de nous assembler en forme
d'anneu, nous tenant les uns les autres par les mains, et lui,
au milieu, dit: "Répondez-moi Amen". Puis il commença à chan-
ter un hymne et à dire: "Gloire à toi, Père" ». Et dans la suite
de l'hymne il est fait allusion plusieurs fois et plus clairement
encore à une danse rituelle. "La grâce danse en chœur, y est-il
dit; je veux jouer de la flûte, dansez tous. Amen. Je veux me
lamenter, gémissez tous. Amen ... Le douzième nombre danse là-
haut (dans les hauteurs). Amen ... Celui qui ne danse pas ne con-
naît pas ce qui va venir. Amen. Alors joignez·vous à ma danse ...
Toi qui danses, remarque ce que je fais ».
De telles expressions sont de nature à faire supposer qu'une
danse réelle accompagna le chant de cet hymne.
Aussi, les sectateurs de Mélèce de Lycopolis, au début du
IV' siècle, auraient pris l'habitude, au dire de Théodoret, de
chanter des hymnes en dansant, en claquant des mains et en
agitant de nombreuses clochettes.
Saint Augustin signale que les priscilliens chantaient dans
leurs hymnes: ({ Je veux chanter; que tous dansent ensemble. Je
veux claquer des mains; que tous frappent du pied ».
L'Église orthodoxe catholique se servait de la danse sacrée
d'une façon plutôt restreinte. La danse a été pratiquée peu ou
294 EVANGELOS THEODOROü
prou de tout temps, ici ou là, par le peuple ou les clercs qui
manifestaient leur liesse ou leur dévotion jusque dans les nefs
des églises. Les danses rituelles ne se présentent que comme
des coutumes purement locales.
Les exemples de cette danse, qu'on relève occasionnellement,
ont soit plutôt un caractère para-liturgique, soit, rarement, un
caractère liturgique pur et appartiennent organiquement au culte.
Dans certains cas Je caractère liturgique se confond au carac-
tère paraliturgique. Les exemples principaux de ces danses sont
les suivants.
Clément d'Alexandrie oppose à l'initiation des mystères
païens l'initiation aux mystères du Logos en évoquant l'idée d'un
chœur de danse: "Les vierges jouent de la lyre, les angcs glori-
fient, les prophètes parlent, le bruit de la musique se répand,
on accourt au thiase, les élus se hâtent dans leur désir de rece-
voir le Père ... Si tu le veux, toi aussi sois initié et tu danseras
avec les anges autour de ... Dieu, tandis que le Logos de Dieu
s'unira à nos hymnes »,
A côté de cette danse mystérique et symbolique, un autre
texte de Clément dit: "Nous tendons en haut la tête, nous éle-
vons les mains vers le ciel et nous remuons les pieds à la der-
nière modulation de la prière, accompagnant le mouvement de
notre pensée vers l'essence intelligible »,
Après la victoire de Constantin les chrétiens dansaient près
du tombeau des martyrs en leur honneur. Une homélie anonyme
prononcée dans le premier tiers du IV' siécle, à l'anniversaire
du martyre de saint Polyeucte, dit: "Mais qu'offrirons nous au
martyr qui soit digne de lui? Par quelles actions de grâces recon-
naîtrons-nous l'amour qu'il montra pour Dieu? Si vous le
voulez, célébrons en son honneur nos danses accoutumées})
(XopeocrCùIJ.Ev cC\)'t'<9J d 8oxe:i:, 't'O: cruv1je"IJ).
Durant les longues veilles, qui précédaient les fêtes de cer-
tains martyrs ou les grandes solemnités de l'année chrétienne,
et aussi pendant les offices du jour de ces fêtes, le peuple se pel--
mit, en maint endroit, d'exécuter des dances aux abords des
églises ou même dans l'intérieur du lieu saint.
Ces danses furent l'occasion de désordres que Saint Basil
et Saint Augustin ont stigmatisé.
LA DANSE DANS LE CULTE CHRÉTIEN 295
BIBLIOGRAPHIE UTILISÉE
15 G. BIFFJ dans l'article cité à la note 9 écrit (p. 79): t(Ma c'è qui da
guardarsi dalla lel'ltazione di mettcl"si a Cè!rcare l'esscnza metafisica del rito; 0
di indidduarc le idee dominanti; 0 di ri cenere elle, direttamcnte e primaria·
mente, il rita sia in dipelldellW assolllta e imprescindibile dall'indole 0 dalle
cundizioni culwrali e sociologiche dei pO]Jolo che la usa» (l'italique est de
nous). Au contraire E. G..\LBIATI, dans la même revue Ambrosius 52 (1976) 475-476,
écrit: « Invece la tradizionc ambrosiana è caratterizzata daUa relativa abbon-
danza di tali composizioni, nelle Quali vediamo es pressa Quella tendenza all'entu-
siasmo 0 alla commozionc che notiamo anche nelle meJodie tipicamente am-
brosianc e nell'enfasi di certi nostri prefazL Questa tendenza è in se stessa
sana, purché mantcnuta entro giusti limiti, ed in annonia con le esigenzc di
un rito particolarc, che rispecchia l'indole di una dcterminata popolazione». En
dfet 1. BlFFl, La rifonl1(l dei rira ambrosiano ... , D.C. (à la note 5), 345 écrit
en syntonie avec la pensée du Cardo G. Colombo: «Il significato e la rilevanza
della Chiesa particolare, esaltati dal Concilia c oggi fortemente sentiti dalla
comunità cristiana, ranna da fondamenta e da contesta alla giustificazione di
un rito particolare: esso, cclebrando con forme e accenti propri l'Unico Mistero
di salvezza, esprirne COll migliol" adeguateua la vita e la spiritualità di un
popotO» {l'italique est de nous!). Quot capita, tot sententiae. Voir aussi CÎ-
dessous note 73.
L'EUCOLOGIE DANS LE NOUVEAU MISSEL AMBROSIEN 305
(a) La constatation:
Les raisons alléguées pour la suppression du Rit ambrosien,
une fois confrontées avec celles qui militent pour sa conserva-
tion et son développement, apparaissent faibles et fragiles.
altera (Typis Polyglottis Vaticani~ 1975) [== MR2]. Cfr. De editione T)'pica altera
Missalis Romani et Graduolis Simplicis, dans: Notitiae Il (1975) 290-337.
34 En vérité la beauté typographique n'a son parallèle dans la précision
typographique, c.-à-d. qu'il y a des coquilles parfois graves.
35 Cfr. E. T. MONETA C.'\GLlO, Le milliatllre dei /Il.WVU mcssale ambrosia-
1/0 (1) {Il), dans: .4mbrosius 52 (1976) 214-230; 294-309.
36 Cfr. 1. BTFFI, Messe per «varie necessità» proprie dei ,movo messale
ambrosiano (I) (Tl), dans: Ambrosius 52 (1976) 165-183; 249-265; P. BazARRI, Messe
dei defunti l1el 11110VV messaie ambrosianu {I) {11), dans: Ambrosius 52 (1976)
183-202; 266-293.
37 Cfr. P. BTZZ.-\RRT, Q.C. Cà la note 32), 114-118 (= Proprio dei Sauti; COl1lwze
dei Santi).
38 Cfr. E. T. MONETA C\GLTO, Irmovazione lleU'Ordinario della Messtl, dans:
Ambrosius 52 (1976) 128-141.
39 Cfr. A. M. TRIACCA, Li/urgie ambrosienne: Amalgame hétérogène ou "spe-
cificum" infltœnt? Flux, reflux, influences, dans: Liturgie de l'Eglise particulière
L'EUCOLOGIÈ DANS LE NOUVEAU MISSEL AMBROSIEN 311
MR' NMA MA
centuation d'une idée bien précise, alors l'on doit dire qu'il
est possible de saisir une certaine ambrosianité de l'eueologie.
Achille M. TRIACCA, S. D. B.
PAROLES ET GESTES DANS LA LITURGIE
BAPTISMALE DE L'ÉGLISE NESTORIENNE
5 Voici le texte entier: "Si donc quelqu'un qui dit une de ces choses à un
laïc a été trouvé atteint par une aussi grave condamnation, combien plus s'il
osait dire quoi que cc soit contre le diacre ou contre l'évêque par qui le
Seigneur vous a donné l'Esprit Saint, par qui vous m'ez été connus de Dieu,
par qui vous avez été marqués du sceau, par qui vous êtes devenus fils de
lumière et par qui le Seigneur au baptême par l'imposition de la main de
l'évêque a porté témoignage à chacun de vous et a fait entendre sa sainte voix,
disant: Tu es mon fils: aujourd'hui je t'ai engendré ... Mais honorez les évêques
qui vous ont libérés de vos péchés, qui vous ont régénérés par l'eau; qui vous
ont remplis de l'Esprit Saint; qui vous ont nourris de la parole comme de lait;
qui vous ont instruits par la doctrine; qui vous ont confirmés par des avertis-
sements et vous ont rendus participants de la promesse de Dieu» (traduction
de R. H. CONNOLJ.Y, dans: Didascalia Apostolorllln, Oxford, 1929).
6 Le professeur Ratcliff indique que, bien qu'aucune version de Tatien actuel-
lement existante n'ait cette interprétation qui se trouve dans le Dialogue avec
Tryphon de St. Justin, 88. 103, au cas où les œ:1tOfLv'rI.!J.e:VEU!LIX't"1X 't"iiiv cXn-oO''t'6ÀwJ
à quoi Justin renvoie étaient le Diatessaron et non les Evangiles Synoptiques,
cette interprétation devrait exister dans le texte de Tatien. Il cst même
possible qu'elle ait été acceptée comme authentique à Antioche.
7 F. C. BCRKlTI, TIte Origi/1al Language of the Acts of Judas Thomas, dans:
J. T. S. vol. 1 (1900) pp. 250-290; vol. 3 (1902): Another Indication of the Syriac
Origin of t11e Acts of Tomas. - Voir' aussi A. F. J KLTJN, The Acts of JU.dlL5
Thomas, Leiden 1962, pp. 3-7, 15·16. Cet ouvrage donne la traduction anglaise
d'après le texte s~'I'iaque ùes Actes apocryphes dô Apôtres, de W. Wright, Lon-
dres, 1871, ainsi que de copieuses notes ct des extraits de la traduction anglaise
du texte grec en M. R. JAMES, The Apocryphal New Testament, Oxford, 1953.
332 DOUGLAS WEBB
==------------~~
9 Cf. le baptême de Mygdonia: {( Sainte huile qui nous fut donnée pour
J'onction et mystère caché de la croix: que nous \'oyons à travers elle, toi, qui
rends droits les membres tordus, toi, Notre Seigneur Jésus, vie, santé et rémis-
sion de péché~, que ton pouvoir vicnne demeurer sur cette huile, et que ta
sainteté repose en elle »,
10 Cf. le baptême de Vizan: «Il les fit descendre dans l'eau au nom du
Père et du Fils et de l'Esprit de Sainteté".
Il R. H. CONKOI.LY, The Original Language of the Syriac Acts of John, dans:
J. T. S. vol. VII (1907) pp. 249·261.
LITURGIE BAPTISMALE NESTORIENNE 335
15 R.H. CON~OLLY,
dans: J. T. S. "01. VIII (1907), p. 252.
16 APHRAATES, Humilie 12: 13.
17 THÉODORE, Du Baptême, Ed. A. MINCAN'.<\, Woodbrooke Studics, vol. V. - R.
TONNEAU et R. DE\'REESE, Les Homélies catéchétiques de Théodore de Mopsueste.
Studi e Testi, Città del Vaticano, 1949.
18 Les traductions de Théodore de Mopsueste sont citées d'après la version de
Tonneau et Devreese.
19 Le sommaire comprend aussi « et toutes ses oeuvres », mais Dom Bernard
Botte indique que c'est là certainement une interpolation puisque ces mots
ne sont pas mentionnés dans le texte proprement dit.
20 Ceci paraît concorder avec ce que nous avons déjà yu. L'onction est
commencée par le prètre qui oint la tête du néophyte, après quoi d'autres
complètent l'onction sur le corps tout entier.
LITURGIE BAPTISMALE NESTORIENNE 337
ses vêtements et son corps tout entier est oint, le prêtre dit:
« Est oint Un tel au nom du Père et du Fils et de l'Esprit-Saint ».
Puis le candidat descend dans l'eau qui a été consacrée précé-
demment et le prêtre posant la main sur sa tête dit: «Est bap-
tisé Un tel au nom du Père et du Fils et de l'Esprit-Saint ». A
chacun des noms, Père, Fils et Saint-Esprit, le candidat est plongé
sous l'eau. Théodore explique la formule comme suit: «C'est
pour cette raison que le pontife, sa main posée sur ta tête, dit:
"Est baptisé Un tel au nom du Père et du Fils et de l'Esprit-Saint".
Non pas: "Je baptise", Inais "est baptisé", de même qu'un instant
auparavant il n'a pas dit non plus "Je signe", mais "est signé",
car, puisqu'il n'est aucun d'entre les hommes qui soit capable
d'un tel don que seule la grâce divine peut en faire de tels, il ne
devait pas dire "Je baptise et "Je signe", mais "est signé" et "est
baptisé". Et il ajoute aussitôt par qui il est signé et baptisé: (le)
"au nom du Père et du Fils et de l'Esprit-Saint" indique qui est
cause de ce qui se fait. Quant à lui (le pontife), il se montre obéis-
sant et au service de ce qui opère. Et il revèle la cause qui donne
leur effet à ces rites; quand en effet il dit: "Au nom du Père et
du Fils et de l'Esprit-Saint" il te révèle en cette parole qui est
cause de ce qui a lieu» 21.
Après le baptême, le prêtre signe le front du candidat en di-
sant: «Est signé Un tel au nom du Père et du Fils et de /'Esprit-
Saint». Théodore de Mopsueste rapporte ces paroles à la des-
cente de l'Esprit sur le Christ lors de son baptême. Rien, ni dans
le sommaire, ni dans les commentaires, n'indique que ce signe
est accompagné d'une onction, bien qu'il soit fait allusion à
l'onction dans le commentaire. Il n'est donc pas certain qu'il y
ait une deuxième onction dans ce rite ".
Dieu désigna Jésus comme son Fils. De même Dieu est présent
au baptême du chrétien et ce qu'il fait est proclamé dans les
paroles citées dans la Didascalie: «Tu es mon Fils: aujourd'hui
je t'ai engendré ». Ce qui fut fait au Jourdain est réalisé de
nouveau «mutatis mutandis» dans l'eau des fonts baptismaux.
Un homme sort de l'eau né de nouveau comme Fils de Dieu et
« ayant communicatiol1 avec le Père et Son Fils Jésus Christ» ".
huile de l'onction cst signée et sanctifiée, afin qu'elle devienne signe d'incor-
ruption pour administrer le baptême au nom du Père et du Fils et du Saint-
Esprit ".
La sainteté de cette huile est attribuée à sa prétendue origine apostolique.
Cett légende est racontée dans une mimra pal' Johannan bar Zo'bi. Au baptême
de Notre Seigneur, Jean Baptiste conserva dans un vase un peu de l'eau tombée
du corps de Notre-Seigneur quand il sortit du Jourdain et la confia à Jean
fils de Zébédée. A la dernière Cène, Notre Seigneur donna à ce dernier deux
pains, dont l'un fut conservé par Jean. Il recueillit aussi dans un vase de l'eau
et du sang qui s'étaient écoulés du côté ouvert de Notre-Seigneur à la crucifixion.
Après la Pentecôte les apôtres mélangèrent le pain, l'eau et le sang ainsi que
l'eau du baptême avec de l'huile et se partagèrent ce mélange comme «fennent"
pour le pain de l'Eucharistie, et pour l'huile du baptême dans les différentes égli-
ses qu'ils fondèrent. 'AbdiSo' ùe Soba, dans le Livre de la Perle, écrit ceci: « L'hui-
le sainte de l'onction est une tradition apostolique, car elle fut consacrée par
les apôtres et par eux transmise à 1':Ë.glise de Dieu jusqu'à ce jour 1>.
47 Arwn)'mi Aucloris Expositio Officiorum Ecclesiae, ed. R. H. CONNOLLY,
Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, Scriptores Syri, Series Secunda,
voL 91 & 92, Rome 1913.
48 CONNOLLY, op. cit. (vol. 92), p. 88ss.
49 «w-'ayk da-b-çalmà çàr 'bâwî lan ba-'amâdeh qaddîSâ. qyâmthâ sarrîrtha
w-1;luddâthâ d-ba-'bâdâ methyheb lan ba-sullâmeh d-'âlmâ hânâ ».
Les citations syriaques sont tirées d'un Rituel dcs Prêtres manuscrit,
ADD. 1984 de la Bibliothèque Uni\'Crsitaire de Cambridge. Il est daté 1707 A.D.
346 DOUGLAS 'WEBB
pensa tian de Dieu par quoi l'homme pécheur a été libéré des
suites de sa désobéissance et du péché. Elle fait mention de la
rénovation de la nature humaine par la révélation du Christ et
le don de la grâce du Saint Esprit reçu au baptême et conclut
en demandant que les baptisés puissent vivre dans la chasteté et
« reçoiven.t la précieuse lun1ière de Notre Sauveur Jésus Christ
pour jouir d'une vie nouvelle qui ne périra point n. Ensuite les
candidats sont signés. Une seconde prière d'imposition est récitée
sur eux, le prêtre doit les signer au front du pouce de la main
droite, de bas en haut et de droite à gauche, en disant: «N. est
baptisé et rendu parfait au nom du Père et du Fils et du Saint
Esprit, cl jmnais » 5U, COlnme à la cérémonie du mariage, il place
des couronnes 50 sur leurs têtes. Le prêtre et les diacres rentrent
dans le baptistère au chant des antiennes, le prêtre verse de l'huile
de la fiole dans la corne pour la remplir d'huile sainte" et s'il
en reste dans la fiole, on la verse dans les fonts avec la fiole.
Quatre brèves oraisons sont dites, suivies de la iJ.uttama (conclu·
sion) et d'une dernière bénédiction. Suit une prière pour déga-
ger l'eau de sa consécration, la fiole est nettoyée et tous les
ministres officiants se lavent les mains dans les fonts, après quoi
l'eau est vidée en un lieu où aucun homme ne peut pénétrer.
Il y a un certain nombre d'éléments de cette partie de la
cérémonie qui appellent un commentaire. On peut remarquer
que dans le rite actuel il n'est fait aucune mention de l'Eucha-
ristie à la fin du baptême, et que la coutume actuelle est d'admi-
nistrer la Communion le dimanche aussitôt après le baptême_ Il
ressort du commentaire du pseudo-Georges d'Arbèle qu'à son
époque il était d'usage de célébrer l'Eucharistie à la fin des ul-
times cérémonies (10· siècle). Il indique également que la pro-
cession du baptistère s'arrêtait à l'entrée du sanctuaire et qu'à
cet endroit on chantait un psaume, on lisait l'Epître et l'Evan-
59 «'mad ,\'-esthmalî plân b-sem abbâ ' ....a·brâ w-rul),â d-qudsa )).
60 Les couronnes consistent simplement en fils de deux brins, rouge et blanc,
ou de trois brins, rouge, blanc ct bleu. Elles ne rappellent pas ainsi ce qu'on
entendait d'ordinaire par le mot "couronne ».
61 F. F. Irving, dans The Ceremonial Use of Oil anlUl1g lhe East S)'ricl.lls, Oc-
casional Paper oC the Eastern Churches Association, O"ford, 1902, relate que
dans au moins un diocèse les prêtres n'étaient pas autorisés à verser dans la
corne l'huile restée dans la fiole (laqnâ) après le baptême. Il était d'usage que
l'évêque du diocèse en personne consacre l'huile le Jeudi Saint, et y puise pour
remplir les cornes des différentes églises.
350 DOL'GLAS \VEBB
gUe suivis d'une inlposition des mains avec une pnere (Grands,
ô Seigneur, SOIl! les actes nW1'l'eilleux de la Loi) 62" La nzhnra sur
Je baptême par Emmanuel bar Sahhare ne mentionne pas cette
cérémonie, ni l'imposition des mains et je dois avouer que je
n'ai aucune explication à offrir au sujet de la lecture d'une
Épître et d'un Évangile à cet endroit, bien que le texte du pseu-
do-Georges la mentionne explicitement. Il laisse entendre que
les textes en usage étaient: I Cor. 10: 1 ss., et Jean 3: 1 sS., qui
dans le rite actuel servent d'Épître et d'Évangile avant la con-
sécration de l'huile. Georges n'indique pas quels textes sont lus
à cet endroit.
Le rituel actuel, révisé par ISo'yahb, le pseudo-Georges d'Ar-
bèle et Emmanuel bar Sahhare sont tous d'accord pour dire
qu'une consignation Sur le front a lieu ensuite et le pseudo-Geor-
ges ajoute qu'elle est accompagnée d'une onction. La !ak~a impri-
mée, éditée d'après plusieurs manuscrits, ne fait aucune men-
tion d'une onction, bien que la rubrique spécifie que la corne
soit portée en procession. Le Rév. F. F. Irving cite pl usieurs
rituels, parus entre 1604 et 1832, qui mentionnent spécifique-
ment une onction à cet endroit, et il apporte le témoignage de
prêtres nestoriens qui avaient l'habitude d'oindre les candidats ".
Selon la !ak~a, ce geste est suivi d'une nouvelle imposition des
mains avec cette prière: "Que le gage de l'Esprit Saint» etc. Cet
usage est confirmé par Emmanuel bar Sahhare, mais cette fois-ci
Douglas WEBB
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15. E. LODI, Euchiridiol1 euc1lOlogicum fontium liturgicorum.