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REMISSION DES PECHES
3
LITURGIE
ET
~ ~ ~
pag.
Presentazione 5
Père. Dieu ne scrute-t-il pas «les reins et les coeurs»? Les textes
liturgiques le répéteront sans commentaire.
Du point de vue sacramentel, la confession reste pourtant
nécessaire, comme partie intégrante de la «conversion» qui est
le but du « repentir 1): même apr ès avoir été reçu avec miséri-
corde dans les br as du Père et avoir donc été en fait pardonné,
le fils pécheur de la parabole confesse son péché à son Père, com)Ile
il l'avait formulé en son for intérieur (18-19,21). Et il prononce
sur lui-même un jugement qui est un aveu· d'humilité: (1 Je ne
suis pas digne d'être appelé ton fils» (19). On sait comment la
liturgie eucharistique utilisera cette attitude pénitentielle, qui
rejoint exacte)Ilent celle du Publicain. Le fils prononce 1llême
dans son coeur contrit une sentence: « Fais de moi comme l'un
de tes salariés» (19). Ce comme répond à celui qui avait été souf-
flé dans l'Eden par le Tentateur. Néanmoins, ayant été pardonné,
embrassé et donc restauré par son Père, le fils ne lui suggère pas
ce verdict; il confesse si)Ilplement son double péché, objectif et
personnel, et son humilité, dans une totale soumission.
Un deuxième effet de la conversion du pécheur est la joie,
non seulement celle du Père, mais encore celle de toute la maison
de Dieu, que celui-ci invite (1 à festoyer et à se réjouir» (23,24,32).
Le péché avait été double dans le monde, l'allégresse l'est aussi
dans le Royaume. La rémission des péchés signifie la résurrec-
tion du pécheur. La conversion, ou retour au Royaume, est une
redécouverte par Dieu même d'une personne qu'il reconnaît com-
me celle d'un fils et à qui, aussitôt, les dons sont offerts en abon-
dance, dans la j oie personnelle de Dieu et la j oie générale de tous
les habitants du Royaume (sauf du fils aîné, qui ne veut même
plus y entrer; mais c'est une autre histoire; et les textes litur-
giques n'en parleront point).
Vêpres, z,.cernaire
car elle est propre à « la maison du Père, la patrie, palin tès oikeias
doxès, charizetai, ta gnôrismata ».
C'est là une vision remarquable d'un sacrifice continué dans
le ciel, à la fois expression et source de la joie et de la gloire (il
semble que le texte moderne du Triode grec, Athènes, 1967, soit
légèrement abrégé par rapport à un original plus ancien et à
la version slavonne: l'adjectif « mystique» et l'expression: « ceux
qui sont en haut » manquent).
Le 3e stichère retombe dans le ton pénitentiel: il rappelle
la chute (la sortie hors du Royaume, nommément citée pour la
1ère fois) et il mentionne l'enfer: « 0, de quel Royaume j'ai chu,
misérable ... Hélas! pauvre âme, tu es dès lors condamnée au feu
éternel. Aussi, avant la fin, pro telous, appelle le Christ notre
Dieu! » « Comme le fils dissolu, reçois-moi, ô Dieu! ».
Il y a une précision technique sur la faute commise: « J'ai
dilapidé la richesse que j'avais reçue, j'ai transgressé le com-
mandement, entolèn >L C'est la seule (?) allusion à un précepte
divin sur le bon usage des dons du Royaume.
Conformément à la parabole, ces textes et ceux qui sui-
vent considèrent le salut, conséquence de la rémission des pé-
chés, comme un rétablissement dans la dignité originelle: le re-
pentir et la conversion, metanoia, sont bien un retour au Père
dans le Royaume. Le pécheur repentant et pardonné ne reçoit
pas quelque don nouveau: il est restauré dans la joie et la gloire
qui étaient son héritage dès le départ, ou plutôt avant celui-ci.
Les nombreux rappels liturgiques d'Adam vont dans le même sens.
L'apostiche à « Gloire » précise que la nourriture « des bêtes
sans raison. que j'enviais. ne me nourrissait pas )}. Et il consi-
dère le retour du fils prodigue comme accompli: « Je suis revenu
vers le Père miséricordieux ». La liturgie balance entre l'accom-
plissement de la metanoia et la continuation de l'appel. Ainsi,
à matines, la 1ère ode du canon: « Reçois-moi maintenant qui
me repens, reçois-moi qui reviens! )}. Ces offices sont Une con-
fession in actu.
Matines
L'aspect pénitentiel est renforcé par le chant du Ps. 137:
« Aux fleuves de Babylone », qui sera repris les deux autres di-
manches avant la Quadragésime: l'âme qui s'est exilée du Ro-
yaume est captive du monde. Les tropaires, le canon, les sti-
26 CONSTANTIN ANDRONIKOF
Samedi du Carnaval
D'emblée, il est fait allusion à la mort; on prie donc pour
le repos et pour une bonne réponse au Jugement. Le samedi est
en général le jour de la commémoration des morts dans l'Heb-
domade, en symbole du repos du 7e jour et en préparation du
se, jour de la Résurrection et du Jugement (encore qu'il ne soit
jamais mentionné le dimanche dans l'année, sauf celui qui va
suivre dans le Triode: celui précisément du Jugement Dernier,
à partir duquel on ne mange plus de viande: carnaval). Cette
vigile pour les défunts est le modèle de l'office funèbre. Elle est
reprise les 2e, 3e et 4 e samedis du Carême.
Au lucernaire, les stichères récapitulent « tous les hommes
qui, sous tant de formes, et par tant de voies, sont partis vers
Toi, Dieu ... tous ceux qui sont morts depuis l'origine des siècles ...
dans les déserts, dans les villes, sur la mer, sur la terre, en tout
lieu, les rois, les prêtres, les évêques, les moines, les époux ... de
tout âge et de toute race ... '" On voit qu'il n'y a aucune discri-
mination, pas même monacale.
A (' Gloire '" méditation sur la mort en tant que telle, qui
rend l'image de Dieu informe; elle est mystère de destruction.
La seule explication de ce mystère donnée par ces textes est que
Dieu l'a ainsi ordonné (?). (' Je me lamente ... quand je vois dans
le tombeau la beauté créée à l'image de Dieu ... sans forme, sans
gloire ... 0 miracle! Comment avons-nous été liés à la mort? Vrai-
30 CONSTANTIN ANDRONIKOF
ment, comme il est écrit, par l'ordre de Dieu qui donne le repos
à ceux qui partent ». La mort est destruction, mais elle est dé-
part pour le voyage du retour à Dieu, au cours duquel les jus-
tes connaissent le don du repos. Elle n'est pas un passage instan-
tané, elle a une durée mystérieuse que les textes liturgiques ne
décrivent pas. Toute leur théologie est résurrectionnelle plutôt
que thanatologique.
votre Dieu )}, avec une formule très nicéenne: « né du Père avant
les siècles et de la Vierge dans les derniers temps.. Le péché
à absoudre est celui (, d'Adam, l'ancêtre >,.
Si, (, par un juste jugement", (, je suis votre Dieu qui a donné
des limites à la vie >', j'ai aussi (' porté de la corruption à l'in-
corruptibilité tous ceux qui s'endormirent dans l'espérance de
la résurrection éternelle.. Cette mention est nettement opti-
miste: la rémission est assurée à ceux qui ont gardé foi en la doc-
trine centrale du christianisme. Les autres tmpaires prient pour
le repos et rappellent" Ton terrible second avènement, car c'est
par le Jugement que Tu ressusciteras toute créature •. Et la ré-
surrection est une Hypapante: "Donne d'aller à Ta rencontre
à ceux qui auront vécu pour Toi dans la foi •. Donc, le repos n'est
pas la résurrection, mais il est déjà l'incorruptibilité. La résur-
rection proprement dite (" dans la gloire >', annoncent d'autres
tropaires) est postérieure au Jugement.
3ème ode: La gloire est pourtant déjà éprouvée par ceux
"qui ont parcouru le chemin de l'existence >" c'est celle" de Ton
amour •. La fin demandée est décrite ensemble comme (, la cou-
ronne de la justice >', (' la jouissance des biens éternels " "le repos
quand Tu éprouveras l'univers dans le feu >', "la vie incorrup-
tible >', (, la gloire au dernier jour •. Et le don final demandé est
aussi "l'illumination de Ta vraie connaissance" (hirmos).
La 4ème ode assimile "la mémoire de Dieu >, (non pas la
nôtre, mais la sienne) à « la demeure des saints» et au « repos 1).
La 5ème proclame que nous faisons (, mémoire aujourd'hui
de chacun de ceux qui sont morts >, ... et prie pour que nous so-
yons aussi délivrés de (' la damnation éternelle >', détaillée tra-
ditionnellement: (, le feu, les ténèbres, le grincement des dents,
le ver impérissable >,. Nous avions vu tout à l'heure que la mort
relevait d'un (, ordre >, de Dieu; ici, elle est "permise" et expli-
quée par le fait que" Tu sais ce qui est bon à toutes les créatu-
res. Tu as permis qu'elles meurent en tant de malheurs contre
toute espérance )}, La seule espérance réelle, en l'occurrence, est
pourtant la justice providentielle ou la Providence juste, quant
au moment fixé et aux circonstances de la mort. Après celle-ci,
l'espérance est en la pitié de Dieu, car sa justice est redoutable,
étant absolue (v. infra).
La 6ème ode nomme le Christ (, prince de la vie.. Pour "les
fidèles que Tu reçois de ce siècle, le repos avec les saints », c'est
de "Te glorifier dans les siècles., une fois les péchés abolis. Le
32 CONSTANTIN ANDRONIKOF
kontakion est celui de l'office funèbre: (' Avec les saints, Christ,
donne le repos aux âmes de Tes serviteurs ... '). L'ikos rappelle
la malédiction de la Genèse: nous sommes faits de terre et nous
y retournerons. Mais, sur cette terre qui contient les tombeaux,
(, tous les mortels iront en chantant: Alléluia! ').
La 7ème récapitule les thèmes précédents et, comme l'avaient
fait plusieurs tropaires, le second précise comment sont morts
(' ceux qui moururent soudain (par la violence) dans Ton amour,
sous le fer, sous le bois, sous les pierres qui leur furent lancées '}.
L'allusion aux martyrs est claire.
La 8ème ode en appelle à la compassion du Juge: (, Fais
de tous ceux qui sont morts dans la foi des fils de Ta résurrec-
tion ,) (la pardon des péchés signifie en fait que nous sommes
faits participants à la résurrection du Fils). (, Ne condamne pas,
épargne tous les êtres, pardonne! '), en particulier {( ceux qui sont
morts d'un accident soudain, de la violence de la guerre et de
la vitesse de la route» (traduit hardiment Touraille; ce texte
n'a rien perdu de son actualité spécifique).
La 9ème ode assimile le repos à la {( joie dans la demeure
des saints ». Et elle récapitule encore les morts et les causes de
leur trépas: « vieux et jeunes, nouveaux-nés... mordus par les
serpents, foulés par les chevaux, pendus par l'ennemi ... ».
Laudes font réfléchir à la pourriture physique et spirituelle,
à la décomposition charnelle aussi bien qu'à l'orgueil; mais elles
ne manquent pas d'indiquer la fin: (, la gloire dans la joie ».
(' L'homme est nourriture des vers ... Où est la gloire? Où est
le beauté de la femme? Où est la langue éloquente? Tout est
poussière et ombre... boue ». Mais la théanthropie est à nou-
veau affirmée: « Hommes, si nous sommes de la boue, que ne
sommes-nous fondus à la terre? Et si nous sommes de la nature
du Christ, que n'allons-nous à Lui? Laissant toute la vie qui
s'écoule et qui meurt, suivons la vie incorruptible qui est le
Christ... Il est ressuscité, Il a délivré des liens Adam, la première
créature... Courage, tous les morts, la mort est abolie!... (Le
Christ) rend dignes de la gloire de la Résurrection dans la joie
tous ceux qui ont cru ardemment en Lui ». Ce texte balance,
après quelques autres que nous avions notés, entre tous les mor-
tels et les fidèles. Il est intéressant de constater d'autre part que
le thème du péché et de sa rémission n'est traité dans cet en-
semble que par allusion, voire pas du tout.
LA « PRÉ-QUARANTAINE » 33
Alors que l'Evangile du jour, qui lui donne son nom et qui
décrit le Jugement, a pour thème central l'amour du prochain,
les offices ne reprennent pas celui-ci directement et ne font al-
lusion qu'aux « oeuvres )}, sans les qualifier par une action ca-
ritative. Ce qui ne manque pas de surprendre.
Les stichères du lucernaire empruntent leurs images à l'Apo-
calypse pour parler du Jugement: (1 fleuve de feu, livres ouverts,
toute la vallée des larmes se fendra ... les trompettes, les tom-
beaux ouverts ... >}. A (1 Gloire >}, le texte établit une relation, im-
portante pour la rémission des péchés, entre le temps et le re-
pentir. Le Sauveur est nommé « Rois des siècles)} et l'oraison
finale du stichère le fait contraster avec la fin de l'histoire hu-
maine: « Sauveur, qui seul aimes l'homme .. , avant que vienne
la fin, fais-moi revenir par le repentir» (thème du retour ou du
fils prodigue).
Aussi, l'office va-t-il de nouveau insister sur les fautes (1 de
nous tous, hommes coupables >}, en rappelant les commande-
ments et la nécessité de les exécuter, (1 afin que Celui qui viendra
juger toute la tene nous dise: Venez, les bénis de mon Père! »,
le tout dans une paraphrase évangélique. Et les apostiches vont
accentuer psychologiquement l'état du pécheur qui n'a de sa-
lut que dans la miséricorde divine: (c Hélas! âme noire ... », Car
la mort enclenche déjà le processus du Jugement ou, plus exacte-
ment, la phase de la reconnaissance des fautes: (1 Que ne con-
sidères-tu l'heure terrible de la mort? Que ne trembles-tu de-
vant le trône redoutable du Sauveur? Où est ce qui te justifie,
où est ce qui te condamne? Tes oeuvres sont là qui t'accusent ».
Curieusement, seules les oeuvres seront désormais en cause dans
cet ensemble liturgique. Il faudra attendre les vêpres du lundi
de (1 la Semaine des laitages» pour qu'il s'agisse d'autre chose,
d'un état spirituel (malheureusement, ayant déjà dépassé le temps
et donc l'espace impartis à cette conférence, nous ne pourrons
continuer cette analyse jusqu'à la veille même de la Quadragé-
sime ni par conséquent suggérer une conclusion générale; elle
serait par trop inachevée).
La mort est présentée comme le moment de la contrition
et de la confession, et non comme celui du Jugement effectif:
(! 0 mon âme, le temps est venu, approche, appelle dans la foi:
j'ai péché, Seigneur, contre Toi ... ». Il s'agit cependant d'une
34 CONSTANTIN ANDRONIKOF
Constantin ANDRONIKOF
LA LITURGm PÉNITENTIELLE JUIVE APRÈs LA
DESTRUCTION DU TEMPLE
« Ceci est mon corps rompul - Ceci est m01t sang versé). L'exégèse de
ces paroles du Seigneur sort évidemment du but de ce travail.
Le sacrifice, sanglant ou non, était l'acte essentiel du culte
du temple. Nous connaissons l'institution des sacrifices surtout
par les chapitres 29 et 30 de l'Exode, par les sept premiers cha-
pitres du Lévitique et par les chapitres 28 et 29 des Nombres.
Nous sommes beaucoup moins renseignés sur l'application pra-
tique de cette législation dans le temple de Jérusalem. Ce sera
la Mishnah, qui nous offrira la description posthume complète
soit des sacrifices journaliers dans le traité Tamid, soit des sa-
crifices extraordinaires du Jour de l'Expiation dans le traité
Yomah.
Toute la liturgie pénitentielle juive se centrait sur les sa-
crifices d'expiation dont parlent les premiers chapitres du Lé-
vitique. Les péchés individuels étaient expiés par des sacrifices
individuels, différents selon les péchés eux-mêmes. Le Jour de
l'Expiation un double sacrifice, pour les péchés du grand-prêtre
et pour les péchés de la nation toute entière, rétablissait la paix
entre Dieu et la maison d'Israël. Nul péché n'échappait à cette
liturgie sanglante des sacrifices, qui cependant n'était pas une
pure liturgie formelle mais qui supposait aussi le regret et la
prière personnelle. Dans la spiritualité du Psautier, et surtout
dans celle des Prophètes, cette disposition intérieure de contri-
tion gagne petit à petit terrain sur la matérialité des sacrifices
eux-mêmes. La première destruction du temple (comportant aussi
la suspension des sacrifices) a dû hâter cette évolution de la théo-
logie sacrificielle vers une forme plus spiritualisée de pénitence.
Au moment de la seconde destruction du temple, l'année 70,
la célébration des sacrifices avait rejoint une splendeur peut-être
jamais atteinte dans le passé. La piété pharisienne attachait
une grande importance au culte du temple, et s'il y avait des
groupes spiritualistes - Qumrân par exemple - qui ne fré-
quentaient pas le temple, le petit peuple par contre assistait
volontiers aux sacrifices, surtout à celui de l'après-midi. Nous
verrons, bien après la Pentecôte, les apôtres Pierre et Jean as-
sister eux-mêmes à ce que les Actes appellent «la prière de la
neuvième heure ); celle-ci n'était que le sacrifice du soir, qui com-
mençait déjà bien avant le coucher du soleil (Act 3,1...).
La destruction du temple pal' les Romains a été une catas-
trophe nationale, mais elle a été surtout une catastrophe reli-
gieuse dans le plein sens du mot. Toute la religion d'Israël a paru
LA LITURGIE PÉNITENTIELLE JUIVE 41
.~
La première partie de cette prière, cette impressionante
énumération d'actions mauvaises, est un acrostiche: chaque pa-
role commence par une lettre de l'alphabet; l'artifice poétique
tiraille un peu le sens de la prière, lui donnant tout de même
46 MIGUEL ARRANZ
Le Kal nidrei
La 'Abhodah
l La numérotation reprise ici pour les Psaumes est celle de la LXX, non
celle de l'hébreu.
60 BERNARD BOTTE
• Cette relation a été publiée aussi dans Nouv. Rev. Th., 106 (1974), 46555.
(N. d.l. R.).
Nous utilisons la traduction de la Bible de Jérusalem (B]) pour l'An_
cien Testament et celle de la Traduction Oecuménique de la Bible (TOB)
pour le Nouveau.
1 Revue biblique, t. 74 (1967), pp. 161-193. - On trouvera la biblio-
graphie générale du sujet dans l'excellent recueil de textes La Pénitence, ré-
digé par H. KARPP (coll. «( Traditio christiana fi), Delachaux et Nie'itlé, Neu-
châtel-Paris, 1970, pp. XXXIII-XXXIX. - Signalons en particulier les
articles: Péché. IV. Dans le Nouveau Testament, par S. LYONNET, dans DES,
t. 7, c. 486-509; Pénitence. V. Nouveau Testament, par J. GIBLET, dans DES,
t. 7, c. 671-687; «Théologie biblique du péché fi, par P. GRELOT, en son re-
cueil De la mort à la vie éternelle {f( Lectio divina >}, nO 67), Paris, 1971, pp. 13-
50. A propos de la thèse de H. THYEN, Studien zur SUndenvergebung im Neuen
70 EDOUARD GQTHENET
pénitence, ils seront rachetés; sinon, ils ne seront pas rachetés» (art. Judaïsme,
dans DES. t. 4, c. 1238).
7 Bibliographie du sujet dans l'article de C. PERROT, (! Luc 4,16-30 et
la lecture biblique de l'ancienne Synagogue », dans Exégèse biblique et Ju-
daïsme, nO spécial de la Revue des Sciences Religieuses, 47 (1973), pp. 338-340.
74 EDOUARD COTHENET
8 Le Livre des Jubilés est un bon exemple des spéculations qui s'atta-
dans Etudes sur les Actes {(t Lectio divina ), nO 45), Le Cerf, Paris, 1967.
pp. 421·457.
SAINTETÉ DE L'ÉGLISE ET PÉCHÉS DES CHRÉTIENS 77
13 E.G. SELWYN, The first Epistle of St. Peter, Londres, 1946, pp. 369-375.
78 EDOUARD CO THE NET
l'Eglise primitive à la lumière des textes de Qumrân l), dans Les manuscrits
de la lIJer Morte (Colloque de Strasbourg, 1955), P.U.F., Paris, 1957, pp. 93-109,
spécialement 100-107.
SAINTETÉ DE L'ÉGLISE ET PÉCHÉS DES CHRÉTIENS 79
vie selon l'Esprit, condition du chrétien (coll. (l Unam Sanctam 1), nO 35), Le
Cerf, Paris, 1965, pp. 65-83; et « L'impeccabilité du chrétien d'après 1 Jean
3.6-9,. ibid., pp. 197-216.
SAINTETÉ DE L'ÉGLISE ET PÉCHÉS DES CHRÉTIENS 81
sien qui cherche par ses multiples observances à gravir les éche-
lons de la sainteté, le disciple du Christ puise justice et sainteté
auprès du seul Juste et du seul Saint (1,9; cf. 5,18). Seul le (17ttpf'O<
divin, demeurant dans le croyant, assure sa préservation (3,9).
S'agit-il de l'Esprit Saint dont l'action est comparée par ail-
leurs à une onction pénétrante, ou de la Parole de Dieu? La com-
paraison avec la parabole synoptique du semeur et avec des textes
johanniques comme ln 6,45, favorise cette seconde explication ".
De toute façon, c'est une vue mystique de la foi qui sous-tend la
conception johannique de l'impeccabilité du chrétien. A chacun
de nous de reprendre conscience de sa dignité surnaturelle: « Vo-
yez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons ap-
pelés enfants de Dieu; et nous le sommes!» (3,1). Il faut donc
demeurer dans l'alliance nouvelle de la grâce et de la réconci-
liation, se laisser guider et instruire par la Parole divine (ln 6,45).
Alors, mais alors seulement, le chrétien est préservé de l'ini-
quité (&vof'("')'
L'apôtre n'est pas inconscient des faiblesses inhérentes à
toute vie humaine. Face à la suffisance gnostique, il invite les
fidèles à reconnaître leurs manquements de chaque jour:
{( Si nous disons: 'Nous n'avons pas de péché', nous
nous égarons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous.
Si nous confessons (6f'OÀOYWf'EV) nos péchés, fidèle et juste
comme il est, il nous pardonnera nos péchés, et nous
purifiera de toute injustice» (1,8-9).
Une étude complète exigerait la comparaison avec les priè-
res juives de pénitence 23. Qu'il nous suffise de montrer com-
ment l'emploi du verbe 6f'oÀOYEi:v et de son composé ël;of'oÀQyii:v
s'explique par l'usage de la Septante. Classiquement of'oÀoy.Cv 24
signifie déclarer publiquement; il est donc très normal que le
verbe introduise des formules de confession de foi (1 ln 2,23;
4,2,3,15; 2 ln 7) 25. Par contre l'extension de la racine pour des
emplois aussi divers que « louer Dieu )}, « confesser ses péchés»
ne s'explique que par le substrat hébreu, le verbe yadah signi-
fiant au qal confesser (sa faute) et au hiphil louer (Dieu). Le
procédé des Septante, faisant correspondre à un même verbe
hébreu, quel que soit le sens, un même verbe grec, serait-il
totalement arbitraire? En réalité une étude attentive des em-
plois nous introduit à l'une des caractéristiques de la prière juive:
la confession des péchés est incorporée à la louange de Dieu, car
le pécheur qui reconnaît ses fautes proclame du même coup que
Dieu est juste ". A titre d'exemple, nous citerons la grande sup-
plication de Néhémie qui débute par la bénédiction du Dieu de
l'Alliance et se poursuit par une confession collective des fautes
de la nation:
{( Béni sois-tu, Yahvé notre Dieu,
d'éternité en éternité!
Et qu'on bénisse ton Nom de Gloire
qui excède toute bénédiction et louange!. ..
Mais nos pères s'enorgueillirent,
ils raidirent la nuque, ils n'obéirent pas à tes ordres ...
Et maintenant, ô notre Dieu,
toi le Dieu grand, puissant et redoutable,
qui maintiens l'alliance et la bonté,
ne tiens pas pour rien tout cet accablement ... »
(Ne 9,5,16,32).
Formée dans l'ambiance de la synagogue, la liturgie chré-
tienne a repris le style de ces formules; de là on peut conclure
que la confession des péchés ne représente pas un aveu indivi-
duel, mais une déclaration commune de pénitence. La motiva-
tion est changée par contre; les Juifs en appellent à l'Alliance
du Sinaï, les chrétiens se réclament d'un Intercesseur suprême,
le Christ:
(. Si quelqu'un vient à pécher, nous avons un paraclet
devant le Père, Jésus Christ, qui est juste; car il est,
lui, victime d'expiation ([À~"f'6ç) pour nos péchés; et
pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux
du monde entier» (1 Jn 2,1-2).
doivent avouer que (< le doigt de Dieu est là » (Ex 8,15; cf. Le
Il,20). Pharaon au contraire endurcit son coeur et refuse de
reconnaître J'intervention de Dieu en faveur de son peuple.
Dans ce même contexte de r exode reviennent les expres-
sions (< tenter Dieu », «contester >), «( contrister l'Esprit Saint)}
(Is 63,10). Toujours il s'agit de l'attitude des Israélites qui se
refusent à reconnaître l'action de Yahvé en leur faveur et exi-
gent de nouveaux signes. Incrédule, la génération de l'exode
mourra dans le désert, avant d'atteindre la Terre de la promesse.
Messager du salut eschatologique, Jésus voit se renouveler
sous ses yeux une situation analogue, aussi Iance-t-il à ses con-
tradicteurs un pathétique avertissement. Pourtant il commence
par une déclaration d'indulgence inouïe:
{< En vérité, je vous déclare que tout sera pardonné
aux fils des hommes, les péchés et les blasphèmes, aussi
nombreux qu'ils en auront proférés» (Mc 3,28).
Déclaration insolite, si J'on songe qu'en Israël le blasphème
est le péché le plus grave, sanctionné de la peine de mort. Or
Jésus annonce, même pour cette faute, le pardon du jubilé.
«Mais si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint, il
reste sans pardon à jamais: il est coupable de péché
pour toujours» (Mc 3,29).
Quoi qu'on puisse penser à première lecture, il n'y a pas
de contradiction entre ces deux paroles. Selon le langage bibli-
que, l'Esprit est la Force de Dieu en action, l'intervention sou-
veraine en vue du salut. Qui se refuse à la reconnaître, comme
le fit la génération {< adultère et pécheresse» du désert, s'exclut
par là même du pardon et de la grâce. Le caractère irrémissible
de ce péché ne vient donc pas, selon Marc, de Dieu lui-même,
mais de l'homme.
La tradition synoptique nous a conservé d'autres v~rsions
de cette controverse (Mt 12,22-32; Le 11,14-23; 12,10)./ Nous
nous limiterons à l'étude de Le 12,10 où apparaît au 'Pieux la
réinterprétation que fait Luc pour adapter la parole du Seigneur
à la situation de l'Eglise de son temps. Ce chapitre 12 est centré
en effet sur la nécessité pour les chrétiens de confesser coura-
geusement leur foi et sur la promesse de l'Esprit Saint à l'heure
du témoignage:
« Je vous le dis: quiconque se déclarera pour moi de-
vant les hommes, le Fils de l'homme aussi se décla-
SAINTETÉ DE L'ÉGLISE ET PÉCHÉS DES CHRÉTIE~S 89
rera pour lui devant les anges de Dieu ... Le Saint Es-
prit vous enseignera à l'heure même ce qu'il faut dire»
(Lc 12,8.12).
Le critère du salut, c'est donc la prise de position envers
le Fils de l'homme, grâce à l'aide de l'Esprit de Dieu. Comment
comprendre alors le verset 10 qui semble établir une gradation
entre le Fils de l'homme et l'Esprit:
« Quiconque dira une parole contre le Fils de l'homme,
cela lui sera pardonné; mais celui qui aura blasphémé
contre le Saint Esprit, cela ne lui sera pas pardonné».
Ainsi que le note la T.O.B., on reconnaît en cette formu-
lation la distinction, fréquente chez Luc, entre le temps de Jésus
et le temps de l'Eglise. Durant le ministère voilé de Jésus, il y
avait des excuses à l'incrédulité et place pour le pardon (Lc 23,34;
Ac 3,17). Mais maintenant, c'est le temps de la glorification du
Christ, l'ère de l'Esprit où le salut est révélé. La T.O.B. explique
donc que « les apôtres inspirés par l'Esprit offrent à Israël la
dernière possibilité de la conversion» ". En raison du verset 9,
où les chrétiens sont avertis de la gravité du reniement de leur
Maître, ne faut-il pas plutôt penser que Luc s'adresse encore
à eux? Le blasphème contre l'Esprit Saint, c'est la faute d'Ana-
nie et de Saphire (Ac 5,1-11), c'est l'apostasie dénoncée en ter-
mes véhéments par l'auteur de l'épître aux Hébreux:
«Il est impossible, en effet, que des hommes qui un
jour ont reçu la lumière, ont goûté au don céleste, ont
eu part à l'Esprit Saint, ont savouré la parole excel-
lente de Dieu et les forces du monde à venir et qui pour-
tant sont retombés, - il est impossible qu'ils trouvent
une seconde fois le renouveau de la conversion, alols
que, pour leur compte, ils remettent sur la croix le Fils
de Dieu et l'exposent aux injures» (He 6,4-6) 33.
1963, pp. 347-349. Pour lui, Jean nous a conservé ici une variante de la tra-
dition orale commune, dont on trouve une autre forme en Mt 18,18.
M Voir J. MURPHV-O'CONNOR, «Péché et Communauté ... Il, pp. 179-192.
W.G. THOMSON, Mattkew's Advice to a Divided Community. Mt 17,22-18,35
(A nalecta Biblica, nO 44), Rome, 1970: il fait commencer la section en 17; 22
sans raison suffisante. Le ch. 18 forme un tout.
36 G.D. KILPATRICK, The Origins 01 the Gospel according to St. Matthew,
Oxford, 1946, p. 79.
SAINTETÉ DE L'ÉGLISE ET PÉCHÉS DES CHRÉTIENS 9\
dition et rédaction dans les Evangiles synoptiques (Mélanges J. Coppens, vol. II),
Gembloux-Paris, 1967, pp. 130-140.
42 J. DUPONT, «La parabole de la brebis perdue (Matthieu 18,12-14;
Luc 15,4-7)" dans Gregarianum, 49 (1968), pp. 265-287.
43 Voir la note y de la TOB sur Mt 18,15. - Contre J. Schmitt qui op~
pose la sévérité de la procédure de Mt à la miséricorde de Lc (art. cit., pp. 99 s.).
44 Voir notre article (! Les prophètes chrétiens dans l'évangile selon saint
nyme '!?r n'est employé qu'une fois a.u sens de (! excommunier)). Les termes
grecs, employés par Mt, Bd", et MEL'" ne sont pas aptes par eux-mêmes à avoir
le sens communautaire de lier-délier comme dans le rabbinisme. Enfin la for-
mulation de Jn 20,23 ne s'explique pas à partir des verbes sr' - '!?r.
94 EDOUARD CQTHENET
serant, Rome, 1964, t. I, pp. 153-185 (1635.); «Le Targum palestinien., dans
Exégèse biblique et Judaïsme, Strasbourg, 1973. pp. 15-77.
50 J. JEREMIAS a rappelé que dans les cas de parallélisme antithétique
l'accent porte en général sur le second membre (Théologie du Nouveau Testa-
ment, traduction française, « Lectia divina », nO 76, Cerf, Paris, 1973. p. 26).
SAINTETÉ DE L'ÉGLISE ET PÉCHÉS DES CHRÉTIENS 95
CONCLUSION
Edouard COTHENET
l Proverb 28,13; Jer 3,12-14. 21; 50,20; Mieh 7.19; Esd 9,6 ft.; Dan 9,4.
98 VIRGILE FIALA
Cum tamell, ut pauperes homines vcl quosque artifices de suis non retarde-
mus operibus, quotiens serma futurus est, maturius faciamus psalmum quin-
quagesimum dici, ut non tardius sed semper hora consuetudinaria de eccle-
sia exeatur.
8 GREGORIUS TURONEN., Vitae patrum, cap. 7 (PL 71,1034): Adveniente
autem die tertia, quae erat Dominica die, quae civibus Arvernis immanem
intulit luctum, albescente jam coeIo, interrogat quid in ecclesia psallerent.
Dixerunt benedictionem eos psallere. At ille, psa1mo L et benedictione de-
cantata, et alleluiatico cum capitello expleto, cOllsummavit matutinos.
DIE SÜNDENVERGEBUNG UND DAS LATEINISCHE... 101
den wir abgewaschen durch das Gebet (des Herm) 1) lB. Augusti-
nus nennt das Herrengebet eine gleichsam tagliche Taufe 19. Für
ihn ist die Taufe das einmal gelegte und bleibende Fundament
der Emeuerung, auf dem das Gebaude des christlichen Lebens
errichtet wird. Dieses Gebaude wird durch die taglichen Sün-
den schadhaft und muJ3 immer wieder durch die BuJ3e ausgebes-
sert werden. Aber wenn durch das Herrengebet, insbesondere
die 5. Bitte diese Vergebung der taglichen Sünden erfolgt, dann
« reinigt sie der Erliiser durch das Taufbad im Wort J) 20.
Ils CAESARIUS ARELAT., Sermo 134,1 (ed. G. MORIN l, Corp. Christ. 103,
257): Opportune ergo propter adsiduam conpunctionem paenitentiae psal-
mum quinquagesimum vobis OIuni die cantamus.
18 AMALARIUS METEN., Liber officialis IV, 4 (ed. J.M. HANSSENS Éd. 2
Studi et Testi 139, S. 423-425): Quoniam sunt intra nostram ecclesiam qui
minima committunt, pro ms tamen necesse est praecedens oratio; sunt et
qui maiora, pro quibus necesse est addere psalmum Miserere mei, Deus, qui
proprie pertinet ad poenitentes. Allo modo. Oratia praecedens (Pater noster)
pro minimis peccatis, psalmus :fit pro maximis.
11 E. SAUSER. Baptismus - Baptismus cottidianus - 1md Silndenvergebung in
der Theologie des hl. Augustinus. Zeichen des Glaubens. Balthasar Fischer
zum 60. Geburtstag. 1972 S. 83 fl.
lB AUGUSTINUS, De Symbolo. Sermo ad catechumenos 7.15 (PL 40, 636D):
Peccata etiam immania dimittuntur in Baptismo; et venialia, in aratione
Dominica. ...Semel abluimur Baptismate, quatidie abluimur oratiane.
lit AUGUSTINUS. Sermo Guelf. l, 9,449 ed. G. MORIN: quasi cottidianus
baptismus.
IlII AUGUSTINUS, Ep. 187.28 (ed. A. GOLDBACHER. CSEL 57,105): Propter
quod nunc etiam renati ex aqua et spiritu omnibusque peccatis siue origi-
DIE SÜNDENVERGEBUNG UND DAS LATEINISCHE... 103
Benedikts hatte also lhren Vorganger und war nicht reine Erfin-
dung, wahrscheinlich angeregt durch die sonntagliche Eucharistie-
feier, in der das laut gesprochene Vater unser des Priesters sei-
nen festen Platz hatte. lm übrigen war das Vater unser in
samtlichen Horen das AbschluJ3gebet.
lm byzantinischen Offizium st eh! das Vater unser in den
Eraffnungsgebeten jeder Hore, eingeleitet durch das Trishagion
und ein Gebet an die drei gattlichen Personen um Sündenver-
gebung. Sein ursprünglicher Platz ist am SchluJ3 der Vesper,
wo es nochmals wiederholt wird, gefolgt vom Troparion des Tages.
Das Trishagion mit dem Vater unser an dieser Stelle hat das
byzantinische Abendoffizium gemeinsam mit dem syrischen, dem
maronitischen, chaldâischen, koptischen und athiopischen Ritus.
Nur der armenische Ritus hat statt des Pater noster den Ps.
120 26 • Freilich wird das Vater unser im byzantinischen Stun-
dengebet leise gebetet, nur die Ekphonesis « Denn dein ist das
Reich usw. ,> wird laut gebetet, anders ais in der heiligen Litur-
gie, wo das ganze Volk mitsingt.
S. 2041.
21 Regula Benedicti 13, Il und 17,8 (ed. R. HANSLIK CSEL 75, S. 62
und 67).
2B Deprecatio Gelasii, XIII (ed. PL 101,560 f.; kritische Ausgabe B.
CAPELLE, Le Kyrie de la messe et le pape Gélase, Rev. Bén. 46 (l934) 137: Fro
emundatione animarum corporumque nostrorum, et omnium venia pecca-
tOIum c1ementissimum Dominum supplicamus (kyrie eleison).
DIE SÜNDENVERGEBUNG UND DAS LATEINISCHE... 105
dort verwiesen auf H.J. SCHMITZ, Die BufJbiicher und d·ie BufJdisziplin der
Kirche, Mainz 1883 S. 239f., 341, 271, 273.
106 VIRGILE FIALA
den an; wenn du sie auch anklagst, vereinigst du dich mit Gott • ".
Basilius d.Gr. schreibt in seiner kleinen Regel c. 110 seinen Non-
nen vor, daB sie ihre Fehler durch Vermittlung «der Âlteren J)
<, dem Âlteren J) bekennen sollen SB. Johannes Cassian schreibt
in der Collatio 20,8: «Zuweilen erreicht man die Vergebung der
Sünden durch Fürbitte der Heiligen. Auch durch das Bekennt-
nis der Sünden wird ihre Tilgung erreicht J) " . Columban bestimmt
in seiner Regula coenobialis (Anfang des 7. Jahrhunderts): «Von
den heiligen Viitern ist bestimmt worden, daB wir vor dem Altar
das Bekenntnis ablcgen sollen oder vor dem Eintritt der Leser
und wann immer es sei J) 40. Diese Bestimmung hat Donatus
von Besançon in seine Regula pro virginibus (Mitte 7. J ahr-
hundert) cap. 23 41 übernommen, mit der Aullage, daB die
Schwestern ihre tiiglichen Sünden der geistlichen Mutter (mater
spiritualis) ablegen sollen. Die dafür vorgesehene Zeit ist nach
dem Ende des niichtlichen Stillschweigens: «In der Früh nach
der Secunda sollen sie an einem Ort um Vergebung bitten; die
einzelnen (Schwestern) sollen ihr Bekenntnis ablegen für ihre
lleischlichen Gedanken oder niichtlichen Vorstellungen, dann zu-
sammen beten: Dein Erbarmen, Herr, komme über uns (Ps. 32) J) 42.
C. Vogel hat aus den Heiligenleben des Frankenreiches jene
Stellen zusammengestellt, die von dieser Laienbeichte handeln 43.
36,128): Multi enim dilexerunt peccata sua, multi confessi sunt peccata sua;
quia qui confitetur peccata sua et accusat peccata sua, iam cum Deo facit.
Accusat Deus peccata tua; si et tu accusas, coniungeris Deo.
38 J. GRIBOMONT, Histoire du texte des Ascétiques de S. Basile, 1953 S. 225:
Lat. Rib. Bd. 2 S. 144): Statutum est, fratres carissimi, a sanctis patribus,
ut demus confessionem ante mensam sive ante lectorum introitum aut quan-
documque fuerit dare.
U DONATUS, Regula pro virginibus 23, PL 87,282 D.
<12 Ebenda cap. 19 (PL 87,281 C): Et idee exeuntes a completoriis nulla
sit licentia denuo loqui cuiquam aliquid, usque mane post Secundam cele-
bratam in conventu; quod in loco veniam petentes, ac singulae confessionem
dantes pro cogitationibus carnalibus atque turpibus, vel nocturnis visionibus
demum pariter orantes dicant: Fiat, Domine misericordia tua (Ps 32).
43 C. VOGEL, La disciPline pénitentielle en Gaule des origines au IX e
;iècle. Le Dossier hagiographique. Rev. Sciences rel. 30 (1956) 1-26.157-186.
108 VIRGILE FIALA
In der Vita der hl. Burgundofara des Jonas von Bobbio cap. 9
heiBt es: Es war Gewohnheit des Klosters und der Regel, daB
man dreimal am Tag durch das Bekenntnis den Sinn reinige ... >}44.
Das wird bestatigt dur ch die Regula cuiusdam Patris ad virgi-
nem des Abtes Waldebert von Luxeuil für das Frauenkloster
Faremoutier (Mitte des 7. Jahrhunderts) cap. 6: {( Bekennt ein-
ander die Verfehlungen ... nach der Secunda sind sie durch das
Bekenntnis zu heilen. Was aber im taglichen Tun, durch Schauen,
Haren, Gcdanken, durch Lauheit gefchlt wurde, soli nach Ende
der Non ... (und) ... var der Komplet bekannt werden >} 4'. Die
dreimalige Gelegenheit zum Bekenntnis der taglichen Sünden
bestand demnach nach der Secunda, die der Prim entspricht,
nach der Non und var der Komplet.
Bei ail diesen Zeugnissen muB man beachten, daB sie unter
dem EinfluB der keltisch-irischen BuBpraxis stehen, die von Co-
lumban auf das Festland mitgebracht worden ist. Darin sind
die BuBen für bestimmte Vergehen gleichsam tarifmaBig festge-
legt. Sa konnte der reuige Sünder si ch der festgesetzten BuBe
freiwillig unterwerfen und nach ihrer VerbüBung die GewiBheit
der Vergebung haben, soweit nicht die Schwere der Sünde die
priesterliche Lossprechung erforderte.
Charakteristisch für die gewandelte BuBpraxis ist die Exe-
gese, die Beda venerabilis (t 735) von Jac 5,16 gibt: {, Bekennet
einander eure Sünden. In diesem Satz muB jene Unterscheidung
walten, daB wir die taglichen und leichten Sünden, einer dem
anderen als Gleichgestellten bekennen und glauben, daB sie
durch das tiigliche Gebet geliist werden. Dagegen laBt uns gemaB
dem Gesetz die Unrcinheit schweres Aussatzes var dem Priester
ausbreiten und nach seinem Urteil, wie und in welcher Zeit er
es befiehlt, besorgt sein, sie zu reinigen >} 46. Hier wird am An-
IV, 139): Erat enim cünsuetudinis monasterii et regulae, ut ter in die per con-
fessionem magllaeque earum mentem purgaret, et qualerncumque rugam mens
fragilitate attraxisset. pia proditio ablueret.
45 Regula cuiusdam Patris ad virgines, cap. 6 (PL 88,1059 AID): Con-
154B).
51 THEODOMARI ePistola ad Theodoricum, cap. 23 (ed. J. WINANDYjK.
haut moyen âge, Bd 3 S. 205): Ista Prima ibi cantatur, ubi dormiunt, et ibi-
dem pro invicem, capitula dicta orant.
110 VIRGILE FIALA
• • •
Wir haben den Formenwandel der remissio peccatorum, des
N aehlasses der taglichen Sünden, innerhalb des kirchlichen Stun-
dengebetes der Lateinischen Riten aufgezeigt. Eine solehe Rück-
besinnung auf einstige Übungen zeigt die vielfaltigen Miiglich-
keiten auf, wie die von Sehuldgefühlen bedrückten Menschen
zur seelischen Befreiung kommen kiinnen. lch denke hier beson-
ders an das, was ich brüderlich-sehwesterliche Beichte der tagli-
chen Sünden genannt habe. Die moderne Psychologie hat ja
die Ursaehen vieler seelischer Erkrankungen, der Neurosen insbe-
sondere, in den unbewaltigten seelischen Konflikten crkannt.
Louvain-Gembloux, 1949. Du point de vue adopté ici cet ouvrage, qui est
fondamental, a une limite: il met trop peu la théologie en rapport avec l'évo-
lution institutionnelle du sacrement.
4 Quelques références au hasard: ~ Dare »: S. CÉSAIRE, S. 62 et 63 (CC
103, 271, 273, 274). (C Indicare &: Concilium Germanicum (742), c. 2 (MANS!
XII, 366). ~ Iniungcre »: RATHIER DE VERONE, Synodica, PL 136, 562; Ro~
BERT DE FLAMBOROUGH, Liber poenitentialis, Toronto, 1971, IV 229, avec
la note de l'éditeuT, le P. FIRTH, p. 199: (l Flamborough, in harmony with
contemporary theology, considers that the official act of the priest in con-
fession is to authoritatively assign a penance: iniungere poenitentiam ».
(c Accipere »: S. CÉSAIRE, S. 60 (CC 103, 263). - ~ Suscipere »: RÉGINON DE
PRÜM, De eccl. disciplinis l, 241 (PL 132, 245).
LES BASES DE LA rÉNITENCE MODERNE 117
ces pour les diverses fautes sont réglées et « tarifées 1) par les
livres pénitentiels, comme on peut encore le voir lorsqu'au len-
demain de la bataille de Hastings (1066) le légat papal Ermen-
frid de Sion et les autres évêques édictent les pénitences pour
l'armée normande: un an de pénitence par homme tué; quarante
jours lorsqu'on ignore si celui qu'on a frappé est mort; un jour
par semaine toute la vie pour celui qui ignore combien d'hom-
mes il a tués 5. Mais au 12 e s. les pénitences tarifées commen-
cent à paraitre trop lourdes, et leur réglementation rigide ina-
daptée. Les évêques se mettent à multiplier les rémissions par-
tielles, par exemple pour les fidèles qui viennent assister à la
dédicace d'une église (ce qui sera à l'origine de la pratique des
indulgences)' et l'on insiste sur le principe que le prêtre peut
adapter lui-même dans chaque cas le tarif de la pénitence '. Du
coup les pénitentiels vont tomber en désuétude dans la deuxième
moitié du 12 e S.8 mais nous en avons encore un exemple, à Saint-
Victor de Paris au début du l3 e s., dans le pénitentiel de Ro-
bert de Flamborough.
mentée par H.E.]. COWDREY, (l Bishop Ermenfrid of Sion and the Penitential
Ordinance following the battle of Hastings *, Journal of Ecclesiastical History
20, 1969, 225-242.
6 Cf. B. POSCHMANN, Der Ablass im Licht der Bussgeschichte, Bonn, 1948.
Confessione, PL 150, 625-628. - Cf. de même les textes cités par ANCIAUX,
376 sg.).
L'école de Laon, en avance ici sur Abélard, a l'expression «sacramen-
turn paenitentiae» (ANCIAUX, 139), mais on y trouve aussi pénitence et con-
fession énumérées avec le baptême et la communion comme (l sacramenta t
nécessaires au salut (ANCIAUX, 145). Pour l'adoption définitive de l'appella-
tion de (! paenitentia 0 au moment où se fixe le septénaire cf. E. DHANIS, (! An-
ciennes fonnules septénaires des sacrements 0, Revue d' histoire ecclésiastique
26, 1930, 574-608, 916-950; 27, 1931, 5-26.
En français, les prêtres parlent du (l sacrement de la pénitence» et des
« pénitents 0, les fidèles de la (1 confession!) et des «confesseurs •.
120 P.-M. GY
lifient celui-ci d'« Abélard catholique rempli de l'esprit d'Hugues Il et les nuan-
ces qu'y apporte LUSCOMBE (cf. ci-dessus n. 10). 278-280.
19 Le néologisme sémantique (~paenitentiam agcre ~ apparaît, dès la
version latine de la 1ère Epître de Clément (2 e 5.) pour rendre le grec {! me-
tanoein &. Cf. CH. MOHRMANN, «( Les origines de la latinité chrétienne à Rome »,
dans ses Etudes sur le latin des chrétiens, t. III, Rome, 1965, 105. Les chré-
tiens ont pris le mot latin (! paenitentia », qui désignait le regret de quelque
chose qui a eu lieu, et lui ont donné une portée exclusivement morale en y
attachant - ce qui était nouveau - une note dynamique de conversion de
vie, sur laquelle la catéchèse chrétienne est revenue sans cesse,
20 S. Augustin propose cette division, sans rapporter au sacrement la
troisième sorte de pénitence, dans l'Epitre 265 (PL 33, 1088-1089) et les Ser-
mons 351 et 352. Elle est reprise par le Decret de Gratien dans le canon «( Tres
sunt autem », c, 81, D,Ide poen. (FRIEDBERG l, 1181), Pierre Lombard, IV
Sent" 16, 4.
LES BASES DE LA PÉNITENCE MODERNE 121
27 Sel'mo 352, 3, 8 (PL 39, 1558). Cf. la distinction que fait S. THOMAS
péché mortel: «( par le péché véniel l'homme n'est séparé ni de Dieu ni des
sacrements de l'Eglise. Aussi n'a-t-il pas besoin que lui soit conféré une nou-
velle grâce pour enlever ce péché {ad eius dimissionem) ... ni besoin d'être
réconcilié à l'Eglise (neque indiget l'econciliatione ad Ecclesiam) ... !) In IV Sent.,
d. 17, q. 3, a. 3, qc 3 (Macs, n. 443). De ce point de vue, c'est seulement en
124 P.-M. GY
un sens affaibli qu'on peut attribuer à la confession des péchés véniels le nom
de réconciliation des pénitents et ce que la constitution Lumen ge.ntium dit
de l'effet ecclésial du sacrement.
29 L'élaboration de la distinction entre péché mortel et péché véniel
en technique théologique a été étudiée par A. LANDGRAF, Das Wesen dey liiss-
lichen Sünde in der Sckolastik bis Thomas von Aquin, Bamberg, 1923.
30 JEAN DE JOINVILLE, Mémoires, éd. F. MICHEL, 4e éd., Paris, 1880,
7-8, 236-237.
31 De poenitentia, disp. 36, 2, 8 (VIVÈS, t. XXII, 750).
Confession et communion
Le lien entre les deux est bien marqué dans le dicton fran-
çais: « A telle personne on donnerait le Bon Dieu sans confes-
sion 1). Le « Bon Dieu» c'est le Corps du Christ qu'on célèbre à
la Fête-Dieu. Et l'on considère comme la règle normale et très
forte qu'on donne le Bon Dieu à quelqu'un qui s'est confessé,
et quelqu'un à qui ]' on donnerait le Bon Dieu sans confession
est supposé être d'une qualité chrétienne exceptic'nnelle.
Le dicton fait écho à une coutume de l'Eglise qui semble
déjà bien établie au 10" s.: La communion, qui est alors peu fré-
quente (en général trois fois par an, et elle se raréfiera encore,
jusqu'à la prescription de la communion annuelle par le IV"
concile du Latran), Est toujours précédée de la confession 34.
Comme il arrive assez souvent la réflexion théologique a plutôt
suivi que précédé la pratique, mais dans le cas elle n'a pas vrai-
ment cherché à la justifier, et le dossier d'histoire des doctrines
rassemblé par le P. Braeckmans pour la période qui va de Pierre
Lombard au concile de Trente est peu éclairant, d'autant plus
qu'il a minimisé le rapport de la théorie à la pratique et l'inter-
Se confesser souvent
Peu à peu s'est établie - et elle semble avoir tricmphé à
peu près à la fin de la période où s'est constituée la théologie
du sacrement de pénitence telle que nous la connaissons - une
pratique générale de la confession qui imprègne la conscience
collective. Le précepte de la confession annuelle, tel que la pra-
tique l'a interprété, en est un élément fondamental. Sur cette
base, en même temps que sur la confession préparatoire à la
communion fréquente prennent appui les différents degrés de
la confession fréquente. Non seulement on se confesse en de-
hors des cas de péchés mortels, mais plus on est chrétien et plus
on se confesse.
S. LÉON, Ep. 167, 8 (PL 54, 1205-1206). - Je compte revenir ailleurs sur
la. conception ancienne de la liturgie des funérailles, qui considère essentiel-
lement celle-ci comme une sorte de prolongement de la communion ecclé-
siale et sacramentelle.
40 Cf. A. VILLIEN, Histoire des commandements de l'Eglise, 3 e éd., Pa-
ris, 1936.
41 S. BONAVENTURE, In IV Sent., d. 17, p. 1, a. 2, q. l (443); S. THO-
MAS, In IV Sent., d. 17, q. 3, a. 1, qc. 3 (Moos, n. 371); S. ALBERT, De Sa-
cramentis, VI, 2, a, 12 (OHLMEYER, 105), qui renvoie à la glose d'Origène sur
Josué [PG 12. 86IB-862A. - Cf. Glossa ordo sur los. 7, IJ.
Le premier motif de S. Bonaventure et S. Thomas est de se reconnaître
pécheur; le deuxième (que le P. Braeckmans n'a pas relevé) de se préparer
à la communion.
42 Gabriel Le Bras a soutenu, mais sans donner de preuves, que le ca-
non conciliaire avait pour motif principal de détecter les hérétiques. Cf., en
sens contraire, ma Note: « Le précepte de la confession annuelle et la détec-
tion des hérétiques J), à paraître dans Revue des sciences philosophiques et théo-
logiques 58, 1974.
LES BASES DE LA PÉ NITENCE MODERNE 129
passer aux pénitents une sorte d'interrogatoire n'a pas été res-
sentie au moyen âge comme une emprise sur les âmes.
Deux aspects du précepte de la confession annuelle sont à
examiner pour eux-mêmes: la confession des péchés véniels et
la première confession des enfants.
a. 64 (BaRGNET, 758).
~a In IV Sent., d. 17, q. 3, a. L qc., ad 3m (Mo as, n. 375).
130 P.-M. GY
4.7 Ici le Rituel parisien de 1839 cède au rigorisme: «A ceux qui ont l'ha-
pervenerit .», mais sans préciser quand l'enfant atteint cet âge,
ni si c'est nécessairement le même pour la première confession
et la première communion. Dans l'histoire l'âge effectif a varié
entre sept et dix ans ou même davantage, jusqu'à ce que S. Pie X
le fixe vers sept ans 48.
A Y regarder de plus près plusieurs données se sont mêlées
au principe fondamental de la place de l'Eucharistie en toute
vie chrétienne, qu'a rappelé S. Pie X: le rigorisme de certaines
époques, contre lequel a réagi le décret «Quam Singulari '>, mais
aussi l'idée qu'on se faisait du développement de l'enfant, et
même les conceptions de l'éducation. Dans une étude très éclai-
rante le grand historien F. Gillmann a montré que les canonis-
tes du demi-siècle qui a précédé le concile de Latran, sans avoir
réfléchi directement sur l'âge convenable pour se confesser et
pour communier, ont toute une réflexion sur les « anni discre-
tionis » 49. Pour eux comme pour S. Augustin, dès les environs
de l'âge de sept ans l'enfant est capable de pécher, de mentir,
de voler, mais il ne parviendra à la « pleine discrétion» qu'avec
la puberté, vers 14 ans. Et ils font état de la pratique médié-
vale selon laquelle un enfant de sept ans peut être fiancé ou de-
venir oblat d'un monastère, mais ne pourra se marier ou s'enga-
ger dans la vie religieuse par la profession qu'à partir de l'âge
de la puberté. L'idée d'une psychologie propre à l'enfant et d'une
pédagogie adaptée à celle-ci ne semble pas avoir de place chez
eux. Comment ne pas rejoindre ici la constatation de Philippe
Ariès lorsque celui-ci écrit que la société ancienne (1 se représen-
tait mal l'enfant, et encore plus mal l'adolescent. La durée de
l'enfance était réduite à sa période la plus fragile, quand le petit
d'homme ne parvenait pas à se suffire; l'enfant alors, à peine
physiquement débrouillé, était au plus tôt mêlé aux adultes ...
De très petit enfant, il devenait tout de suite un homme jeune,
sans passer par les étapes de la jeunesse... qui sont devenues
48 Cf. J. ERNST, (! Die Zeit der ersten hl. Kommunion und die «Jahre
der Unterscheidung» seit dem IV. allgem. Konzil von Lateran 1>, Archiv far
katholisches Kirchenrecht 107, 1927, 433-497 et E. DIEBOLD, «Du concile de
Trente au décret Quam Singulari 1>, dans Communion solennelle et profession
de foi {coll. (1 Lex Orandi 1>, 14), Paris, 1952, 47-84.
49 (! Die "anni discretionis" im Kanon Omuis utriusque sexus» (co 21
cane. Lat. IV), Archiv für katholisches Kirchenrecht 108, 1928, 556-617. L'étude
est dirigée contre celle de J. Ernst citée à la note précédente.
132 P,-M. GY
ches et fêtes.
Le règlement des novices dominicains de Paris à la fin du 13 e s. prévoit:
(l Que son maître lui apprenne la manière de confesser ses péchés quotidiens ...
•••
Pour finir abordons brièvement deux questions qui appelle-
raient de grands développements. En Europe occidentale la pre-
mière est posée par des clercs, la deuxième par des fidèles. La
question des clercs est: Peut-on absoudre sans l'accusation in-
dividuelle? Celle des fidèles est: Est-il nécessaire d'accuser ses
péchés au prêtre, et la confession à Dieu ne suffit-elle pas?
136 P,-M. GY
contre le péché, origine de tous les maux. Mais cette lutte pour
le Bien demande une préparation, une purification et avant de
venir aux exemples concrets de cette lutte pour le Bien dans
l'Orthodoxie, il faut dire quelques mots sur les liens qui exis-
tent entre la liturgie orthodoxe, dans le sens le plus large de ce
mot, et le mystère de la contrition-absolution, ainsi que des rap-
ports entre ce sacrement et le sacrement du baptême.
Je cite dès le début l'admirable prière de Saint Ephrem
le Syrien (t 373), originaire de Mésopotamie, qui vécut à Edesse.
Il faut souligner ici que la tradition liturgique et ascétique sy-
rienne (syriaque) a contribué puissamment à l'enrichissement
de la vie de l'Eglise Orthodoxe.
Cette prière est lue durant tout le grand carême et exprime
admirablement ce que l'Eglise propose pour la préparation à
la contrition-absolution pascale:
« Seigneur et Maître de ma vie, l'esprit d'oisiveté, de dé-
couragement, de domination et de parole facile, éloigne de moi.
L'esprit de pureté, d'humilité, de patience et de charité,
donne à Ton serviteur.
Oui, Seigneur et Roi, donne-moi de voir mes fautes et de
ne point juger mon frère, car Tu es béni dans les siècles des siècles.
Amen>}.
Il faut d'autre part souligner que dans l'Eglise Orthodoxe
le sacrement de contrition-absolution est intimement lié à l'Eu-
charistie. Si dans les Eglises grecques et balcaniques cette tra-
dition n'est pas strictement observée et la Communion n'est
pas précédée obligatoirement par la confession, en Russie, sauf
des cas exceptionnels, on n'approche pas du calice sans avoir
auparavant confessé ses péchés devant le prêtre. En Grèce cette
séparation entre les deux sacrements s'est tellement ancrée que
les prêtres de village ne confessent pas et que la confession est
reservée aux ecclésiastiques chargés de cette mission par les évê-
ques et qui visitent les paroisses.
Dans l'Eglise Orthodoxe il y a une période liturgique assez
longue, qui forme un cycle de préparation à la Sainte Cène du
Jeudi Saint et à Pâques. Les semaines qui précèdent le grand
carême sont liées aux récits évangéliques, dont nous avons parlé:
la première est celle où l'on lit l'Evangile de la visite du Christ
chez Zachée (Luc XIX, 1-10). La deuxième semaine de prépa-
ration est consacrée au récit évangélique du pharisien et du publi-
cain (Luc XVIII, 10-14). Elle nous introduit dans la vraie pé-
LA PÉNITENCE DA~S LA VIE CHRÉTIENNE 145
Pierre KOVALEVSKY
Dans tous les cas les cultes politiques laissent une certaine
latitude pour différentes positions théologiques; et l'ensemble du
mouvement pourrait bien être caractérisé par le fait qu'une droite
et une gauche théologique très prononcées y convergent. Les
promoteurs en sont probablement bien conscients. Ils ne veu-
lent pas seulement faire une brèche dans les positions théolo-
giques actuelles, mais bien d'avantage dans les barrières entre
les confessions. Il y a peut-être une signification symbolique
dans le fait que le cercle de Cologne se soit regroupé autour du
couple Steffensky-Solle et qu'il ait travaillé depuis le début sur
une base oecuménique. Fulbert Steffensky n'hésite pas à parler
des nouvelles confessions des gens qui pensent de façon tradi-
tionnelle et de ceux qui pensent de façon progressive. En outre
il considère comme dépassée la frontière avec les non-chrétiens,
car alors l'absence de confession n'offre plus de rempart lors-
qu'un mouvement de foi politique est entré en action. Sans aucun
doute: nous avons affaire à une spiritualité moderne, ouverte
au monde, à un mouvement possédant un sens religieux indis-
cutablement authentique. Les répercussions sont conformes: les
cultes politiques placent les autorités ecclésiastiques, la presse
et au fond chaque participant devant une (, décision l). Celui qui
n'est pas pour eux est contre eux. Parmi les voix qui s'expri-
ment publiquement on ne trouve que des adversaires ou des
adeptes décidés et ce n'est en effet pas facile de rester neutre
face à ces {( nocturnes spirituels l) remplis d'une polémique ha-
bile et de proclamations de sentiments humains.
Le fait que dans le cas en question un engagement poli-
tique soit soutenu par un certain pathos religieux, que ce mou-
vement, malgré une opposition parfois virulente contre «l'es-
tablishment 1) clérical, soit quand même résolu à rester dans les
Eglises, ce fait oblige à considérer de plus près ce phénomène.
Il existe le danger que devant le choix pathétique de l'appel
à la pénitence on prenne trop vite position pour ou contre un
événement qui sans doute est une réalité dans l'Eglise et dans
la Société. Nous partirons de la forme de ces cultes. Ce faisant,
nous nous opposons à la thèse de Fulbert Steffensky qui sou-
tient que c'est le contenu et non la forme qui décide du carac-
tère de culte des {( nocturnes spirituels 1). Nous pensons qu'ici,
contenu et forme, théologie et langage se fondent en une unité
si parfaite, que toute analyse de la forme doit signifier une ana-
lyse du contenu et inversement.
156 R. LEUENBERGER
chent ... que les Eglises prient et ne se mêlent de rien ... » etc. -
Ce que nous n'avons pas entendu et appris: (' Que les Améri-
cains ont envahi en tant qu'occupants ... que les Vietnamiens
veulent leur liberté ... de différencier soigneusement entre le com-
munisme et le stalinisme, entre la socialisation de la propriété
et la violence aveugle des chars armés ... que la foi cherche au-
jourd'hui une nouvelle dimension sociale ... Nous n'avons pas
été conscients de ce qui était important, que le Christ a besoin
de nous pour sa révolution ».
Ce qu'il y a de typique ici ce n'est pas seulement le raffi-
nement rhétorique de la répétition rythmique et l'intensifica-
tion progressive des antithèses, mais aussi l'art de détourner à
coup sûr les émotions suscitées: car il est clair que la tension
émotionnelle des auditeurs doit se décharger plus sur l'occu-
pant de l'ouest que sur celui de l'est. En fin de compte les évè-
nements de Tchécoslovaquie qui pourtant avaient donné l'im-
pulsion à ce {, nocturne spirituel» sont rentrés dans l'ombre, et
l'appel à la révolution sociale oriente la vague des sentiments
vers les problèmes de la société occidentale. Voilà la raison de
la conclusion: que le Christ a besoin de nous pour sa révolution.
Là-dessus, l'émotion portée à son paroxisme et conditionnée est
condensée dans un chant du cantique protestant: «Soleil de jus-
tice »... Les émotions politiques sont religieusement légitimées.
Le langage politique est sacralisé.
Je cite:
"Avant d'aborder la théologie du mariage, avant mêm
d'ouvrir le dossier biblique, il n'est pas inutile de jeter un tE
gard sur l'évolution historique de la doctrine chrétienne du ma
riage, tant nous sommes conditionnés par un certain nom br
de présupposés, constitués sous l'influence de facteurs non-théo
logiques et non-bibliques.
, Comme l'a écrit fort justement le regretté Paul EVDOKIMO'
dans son livre (1 le Sacrement de l'Amour <>, (1 Le christianisme ,
élevé l'union conjugale à la dignité de sacrement. Mais cettE
promotion butte contre une tendance profondément ancrée dans
la mentalité universelle l).
"Les progrès réalisés par les sciences humaines, ont per-
mis de préciser bien des aspects que les anciens n'étaient pas
en mesure de formuler, par suite de l'imprécision du langage.
Ainsi il n'est pas erroné de dire que la procréation est la fin pre-
mière des rapports physiques entre les conjoints mariés, d'où
l'affirmation théologique adéquate, mais cela n'est pas évident
pour la totalité de ce que représente le mariage chrétien. La ca-
téchèse et la théologie chrétienne doivent être au niveau du dé-
veloppement de la connaissance objective de la réalité sexuelle
comme de la sociologie en général, sans rien oublier cependant
du souci essentiel de la fidélité à l'Ecriture Sainte.
"Très tôt il s'introduisit dans l'Eglise une certaine méfiance
envers la sexualité en général et, dans la foulée, envers le ma-
riage .... Sans nier qu'il put exister des motivations moins jus-
tifiées comme celle qui identifiait le mal avec toute manifesta-
tion sexuelle, on peut déceler chez ces réformistes un mouve-
ment libérateur devant un laxisme légalisé: polygamie, divorce
par simple lettre de répudiation, etc ...
(1 Chez Saint Paul, l'attente eschatologique, particulièrement
jusqu'au refus du mariage, mais celui-ci était pour ainsi dire dé-
précié aux yeux de l'élite.
Quoiqu'il en soit, certains Pères prônèrent hautement le
point de vue ascétique, d'autres prirent la défense du mariage,
lui donnant toutefois une certaine teinte de pis-aller.
Saint Denys, évêque de Corinthe, s'en tenait à une position
moralisante. Dans une lettre à PrNYTOS, son frère dans l'épis-
copat à Cnossos en Crète, il l'exhorte " à ne pas imposer aux fi-
dèles le lourd fardeau de la continence obligatoire, mais à tenir
compte de la faiblesse du grand nombre)}.
L'attaque portée par les gnostiques valentiniens et par TA-
TIEN à l'encontre du mariage, provoque chez Clément d'Alexan-
drie, qui mourut au début du 3ème siècle, une vigoureuse ri-
poste à sa défense: « Certains disent, écrit-il en effet, dans le troi-
sième livre de ses "Stromates" entièrement consacré à ce sujet,
que le mariage est fornication et a été communiqué par le diable,
et qu'ils imitent le Seigneur qui ne s'est pas marié. Ils ignorent
la raison de cela. D'abord Il avait Sa propre Epouse, l'Eglise;
ensuite, Il n'était pas un homme ordinaire qui eut besoin d'une
aide selon la chair; Il ne Lui était pas nécessaire d'avoir des en-
fants, demeurant éternellement, étant Fils de Dieu ».
Plus tard, à la fin du 4ème siècle, Saint Jean Chrysostome
aura des expressions fort convaincantes pour exalter la valeur
positive du mariage.
On doit d'autre part constater que ces divers aspects et
tendances ne trouvaient pas un écho uniforme parmi les fidè-
les. Nombreux étaient ceux qui se mariaient sans tenir compte
des positions de la hiérarchie et des théologiens. Il était donc
nécéssaire que l'Eglise définit clairement sa théologie et son en-
seignement.
Celui-ci s'appuie sur l'Ecriture et principalement sur l'Evan-
gile. C'est Saint Matthieu qui sert de base: il nous rapporte qu'en
parlant du mariage, à l'occasion de l'interrogation spécieuse au
sujet du divorce, le Seigneur répondit: «N'avez-vous pas lu?
Dès le commencement, Celui qui a tout fait les a faits homme
et femme, et Il a dit: C'est pourquoi l'homme quittera son père
et sa mère pour s'attacher à sa femme et ils seront deux en une
seule chair ». Clément d'Alexandrie commente: " Le Fils n'a fait
que confirmer ce que le Père a institué 1).
166 ALEXANDRE NELIDOW
•••
Après cette longue digression qui semble nous avoir éloigné
de notre sujet, voyons maintenant la pratique de l'administra-
tion du sacrement du mariage pendant les premiers siècles.
Nous savons que ce n'est qu'à partir du 9ème siècle que
la célébration du mariage est devenue rituellement obligatoire,
même si l'on admet que le rituel du mariage s'est établi dès le
4ème siècle environ.
Comment procèdait-on avant?
L'auteur de la lettre à Diognète (début du 3ème siècle) déclare
que (1 les chrétiens se marient comme tout le monde l'. Il constate
un état de fait, car les rites païens du mariage selon la loi ro-
maine n'avaient qu'un caractère civil et juridique, et l'Eglise
n'avait aucune raison religieuse de les refuser. Quels étaient les
usages propres surtout au bassin méditteranéen de l'empire?
Ils comprenaient deux parties bien distinctes: les fiançailles et
le mariage proprement dit.
Les fiançailles, c'était surtout l'échange de promesses, l'en-
gagement de fidélité: en latin Spondesne? Spondeo! Promets-tu?
Je promets! d'où sponsalia qui a donné épousailles.
Le mariage, lui, comprenait trois parties:
- la vêture de la mariée, avec l'imposition du voile, signe
distinctif des femmes mariées. Cette imposition du voile avait
tellement d'importance à Rome même, que nu ber e, c'est à
dire voiler, deviendra synonyme de se marier;
- ensuite, les consentements échangés, on consultait les
aruspices et après avis favorable, on remettait l'épouse à l'époux
par la jonction de leurs mains droites. L'épouse prenait alors
le nom de l'époux selon la formule: (1 Ubi tu Gaïus, ego Gaïa,
là où tu es Gaius, je serai Gaïa ,,;
- enfin le repas de noces, très important, à l'issue duquel
avait lieu le soir le cortège nuptial avec musique et danses, con-
duisant les époux couronnés de fleurs à la maison du mari, le
tout accompagné de chants licencieux. Ce sont ces couronnes
qui prendront de l'importance et un sens symbolique en Orient,
où, comme à Rome pour le voile, cou r 0 n n e r deviendra sy-
nonyme de se marier.
Mais très tôt l'Eglise va intervenir et préciser ses exigences.
Déjà en 107, Ignace d'Antioche déclare: (1 Il convient aux hom-
mes et aux femmes qui se marient de contracter leur union avec
170 ALEXANDRE NELIDQW
* * *
C'est au cours des siècles suivants que les modifications
vont apparaître, dont la principale est la constitution d'un rite
spécial du mariage, séparé de l'Eucharistie.
Sous quelles influences?
Il me semble que l'on peut sans crainte de se tromper avan-
cer les remarques suivantes.
Depuis Constantin le Grand, l'Eglise dans les pays ortho-
doxes était investie de la responsabilité exclusive de l'état-civil.
Il en découle que l'Eglise de par sa situation vis-à-vis de l'Etat
devait tenir compte de la législation civile.
Dans le cas qui nous occupe un mariage pour être valable
devait être célébré publiquement à l'église. Cette publicité exi-
geait une cérémonie distincte de l'Eucharistie dominicale ha-
bituelle.
L'Etat d'autre part légiférait de plus en plus en ce qui con-
cernait les mariages. Le Professeur EVDOKIMOV remarque qu'il
CARACTÈRE PÉNITENTIEL DES DEUXIÈMES NOCES 171
•••
Qu'advient-il dans la pratique?
Les commentateurs du rituel, et en particulier l'Archiprêtre
Constantin NIKOLSKY dans son ouvrage bien connu, signalent:
si le marié est veuf ou divorcé d'un premier ou d'un second ma-
riage et la mariée veuve ou divorcée également, on célèbre le
rituel des deuxièmes noces. Dans les réponses canoniques de
Nicétas, Métropolite d'Héraclée (l3ème siècle) à l'évêque Constan-
tin il est dit: (l Strictement parlant, il ne convient pas de cou-
ronner les mariés en deuxièmes noces, mais l'usage de la Grande
Eglise (Constantinople) est de ne pas se montrer si rigoureux
et d'admettre pour eux les couronnes nuptiales ". C'est pour-
quoi, comme nous l'avons vu, l'imposition des couronnes est
prévue au rituel.
Mais si le marié est célibataire et la mariée veuve ou in-
versement, alors on célèbre habituellement l'office des premiè-
res noces.
Que dirons-nous en conclusion?
Nous avons vu l'historique de la formation et de la mise
en place du rituel et des motifs de son établissement.
Doit-on aujourd'hui être rigoureux, sévère et s'en tenir stric-
tement aux règles canoniques. Peut-on au contraire montrer plus
d'indulgence?
Je ne puis y répondre. II appartient à la hiérarchie d'y
pourVOlr.
Alexandre NELIDOW
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LES APOLOGŒS DANS LA CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE
* * *
Quoiqu'il en soit de l'origine gallicane de la première Apo-
logia sacerdotis, on doit cependant reconnaître que c'est dans
la liturgie gallicane que se développent les apologies dans la messe,
à partir du IX· siècle.
V. LEROQUAIS a donné l'édition de l'Ordo Missae du sacra-
VIle-VIlle siècles:
Missale Gothicum 16 1 apologie.
Sacramentaire de Gellone 17 1 apologie.
Sacramentaire d'A ngoulême 18 1 apologie.
IXe siècle:
Sacramentaire d'Amiens 19 38 apologies.
Sacramontaire du Mans 20 9 apologies.
Sacramentaire de Noyon 21 21 apologies.
Sacramentaire de Corbie 22 7 apologies.
Sacramentaire de Saint-Amand 23
Sacramentaire d'Arles 24 3 apologies.
Angoulême, 1919.
19 Paris, B.N. ms. lat. 9432. V. LEROQUAIS, voir ncote 2.
20 Le Mans, Bibl. munie .. ms. 77.
lia Paris, B.N. ms. lat. 2291. Il ne m'a pas été possible de voir Je ma-
Xe siècle:
Sacramentaire de Corbie 25 1 apologie.
Sacramentaire de Saint-A ubain d'Angers 26 4 apologies.
Sacramentaire de Saint-Pierre de Chartres 27 6 apologies.
Sacramentaire de Saint-Thierry" 22 apologies.
XIe siècle:
Sacramentaire de Moissac 29 43 apologies.
Sacramentaire de Saint-Meen 30 5 apologies.
Sacramentaire d'Epternach 31 13 apologies.
Pontifical de Troyes 32 72 apologies.
Sacramentaire de Lyon 33 19 apologies.
Sacramentaire de Besançon 34 25 apologies.
Sacramentaire de Saint-Denis 35 75 apologies.
Sacramentaire de Limoges 36 16 apologies.
Missel de Soisson S7 20 apologies.
Fragment d'un sacramentaire d'Arras 3B 27 apologies.
Sacramentaire de Saint-Etienne de Caen 39 Il apologies.
45 PL 97.850.
46 PL 151,980.
LES APOLOGIES DANS LA CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE 189
41 E. MARTÈNE, op. cit., l, c. IV, art. XII, Ordo VI, 528 - Ordo VII, 534.
48 Ibidem, Ordo IX, 541.
49 AMALAIRE de METl., Liber Officialis, III, c. 6 - ] .M. HANSSENS. Ama-
larii ePiscoPi opera liturgica omnia, Sturli e Testi 139, vol. 2, 282.
50 Ce trope figure souvent dans les manuscrits à partir du Xe siècle. Voir:
53 Il faut se référer ici aux divers travaux sur la Pénitence dûs au Pro-
fesseur C. VOGEL. Au cours d'un échange de vue public, à la fin de cette com-
munication, ce dernier a fait remarquer que, sans nous être concertés, nous
sommes arrivés aux mêmes résultats en partant de points de vue différents
ei constatant les mêmes césures, sans que l'on puisse parler d'évolution.
192 ADRIEN NOCENT
•• *
Les apologies posent aussi le problème d'une théologie de
cette époque pour ce qui regarde l'eucharistie et la rémission
des péchés. Le sacramentaire d'Amiens et le plus grand nombre
des livres liturgiques dans la suite contiennent une ou plusieurs
apologies avant la communion. Notre Messe romaine actuelle en
a conservé l'une ou l'autre. Il serait intéressant d'étudier quelle
est la théologie sous-jacente à ces apologies et quelle était la
pensée précise de cette époque sur l'eucharistie comme rémis-
sion des péchés.
Avant le concile de Trente, le catalogue des péchés qui doi-
vent être soumis à l'absolution n'est guère très précis; il est le
plus souvent limité aux grands péchés sociaux, au moins pour
ce qui regarde la pénitence publique. Le concile de Trente ouvrira
une discussion pour sa voir si la confession des péchés graves
avant la participation à l'eucharistie est de droit divin. Après
de longues discussions la réponse sera négative et on considè-
rera comme une coutume de l'Eglise (mas Ecclesiae) l'obliga-
tion de recevoir l'absolution des péchés graves avant la parti-
cipation à l'eucharistie. Le concile dressera un catalogue des
péchés qui doivent être considérés comme graves. Mais, aux xe
et XIe siècles la situation théologico-disciplinaire est floue et il
est possible que ces apologies que nous utilisons maintenant en
sachant bien que l'Eglise ne leur confère pas une valeur sacra-
mentelle étaient considérées autrement à cette époque et avaient
par conséquent une autre importance par rapport à l'eucharistie.
En fait, on peut constater dans l'Eglise latine du moyen
âge une double tendance.
La première pourrait être exprimée comme suit: la péni-
tence privée n'est pas toujours requise pour toutes les fautes
graves avant l'accès à l'eucharistie. En ce cas, les apologies sou-
lignent que l'Eglise considère le pardon des péchés comme fruit
et effet d'une participation plénière à l'eucharistie. De fait, les
textes des apologies emploient un vocabulaire qui, pour ne pas
être de l'illusionisme, doit bien signifier ce qu'il veut dire: abso-
luiio, venia, indulgeniia, purgatio, exPiaiio, saiis/aciio ... ab omni
c'ltlpa, otfensae, delicata, scelera, crimina, etc. Cette terminologie
s'applique normalement aux fautes graves et son emploi pour-
rait au moins suggérer que l'Eglise d'alors voyait dans ces for-
mulaires d'absolution plus qu'un simple souhait de pardon et
194 ADRIEN NOCENT
* * *
Sans aucun doute, il aurait fallu parler aussi des apologies
des fidèles, très nombreuses, elles aussi. L'espace réservé à cette
communication ne le permet pas. Disons seulement ce qui inté-
resse sans doute l'histoire de la Pénitence. Au moment où
tendent à disparaître les apologiae sacerdotis, on voit appa-
raître, dès la fin du XIe siècle, et cela après l'homélie, un acte
pénitentiel communautaire avec absolution. Dès le Xe siècle, on
avait permis aux fidèles rassemblés, le Jeudi Saint, de partici-
per à la réconciliation des penitents. Dès le milieu du XIe siècle,
on commence à multiplier ces sortes d'absolutions générales. Le
P. JUKGMANN, dans son ouvrage sur la Messe et dans un article
consacré à l'acte pénitentiel, en renvoyant à un ouvrage de E.
STEINMEYER, cite un certain nombre d'exemples pour l'Alle-
magne ". A la fin de la prédication, les fidèles lèvent la main
et confessent leurs fautes et le prêtre prononce ainsi sur ceux
qui se sont reconnus coupables une formule d'absolution proche
de l'lndulgentiam 60. Un sermonaire allemand du XIIe siècle se
contente de donner cette absolution les jours de communion:
si sit {estivitas quod ad corpus Domini aliqui accedere velint 61.
Sans doute, on n'acceptait pas généralement que cette absolu-
tion soit vraiment sacramentelle 62, mais cependant on en re-
trouve l'usage encore à la fin du XVIe siècle et à Rome même 63.
1585, après l'homélie vient le Confitem'" avec la liste des prchés, puis l'impo-
sition de la pénitence, le Misereatur et l'Indulgentiam.
196 ADRIEN NOCENT
Vsévolod PALACHKOVSKY
14
EUCHARISTIE ET RÉMISSION DES PÉcHÉs
DANS LES ANAPHORES ARMÉNffiNNÈS
Vocabulaire du péché
Les termes employés pour désigner les péchés sont multiples.
II y a d'abord le mot peu fréquent, sxalanank', la taute, l'erre-
ment, le manquement" dont on ne peut dire qu'il vise un cas
de faiblesse ou d'irréflexion, puisqu'il est utilisé, nous le ver-
rons, en des circonstances où la responsabilité est pleinement
engagée. Les termes les plus fréquemment employés sont les
suivants:
melk (un pluriel): le péché, &f'OCp-rljf'OCTOC, peccatum;
anawrënut' iwn: l'iniquité, &\lO(LLrt:, iniquitas, le mépris
de la loi;
- yanc' ank': la transgression, 7tOCp.i~oc",ç;
plcut'iwn, altelut'iwn: la souillure, l'effet du péché, ter-
mes toujours employés pour désigner les {( souillures
de l'âme et du corps »;
mereloti: les oeuvres mortes, terme repris des Hébreux'"
(VEXpWV lpy6.1v).
II ne s'agit pas, on le voit, de vocables qui viseraient des
fautes de légèreté ou de faiblesse. Ces termes, classiques dans
la Bible pour parIer du péché formel, peuvent certes les désigner,
mais ils font penser aussi à de véritables actes humains.
gène, comme l'a étudié le Père Ligier dans une vaste enquête 58.
A une époque où la pénitence publique était en vigueur pour
des fautes spéciales, cette demande de pardon en faveur de pé-
chés volontaires et commis sciemment permettait, semble-t-iI, l'ac-
cès de la table eucharistique à des fidèles qui pouvaient être cou-
pables de péchés graves, différents toutefois de ceux qui faisaient
entrer dans la catégorie des pénitents.
13); Barn. 19.10 (cf. Epitome des Cano Apost.; Const. Apost. VII, 12.2) lit:
po'ur le rachat de tes péchés. Docty. apost. 4.6 rattache le verset à la suite: si
habes per manus tuas redemptionem peccatorum, non dubitabis daye.o.
2 Cf. Provo 10,12; 16,6; Tob. 12,9.
Père.
6 Cf. J. JEREMIAS, «La prière quotidienne dans la vie du Seigneur et
dans l'Église primitive f), dans la Prière des heures (Lex Qrandi, 35), Paris,
1963, pp. 43-58.
226 WILL Y RORDORF
courte, 11J; Ganst. apost. VII, 14.3; 17,1), la Didachè ajoute ev €xxÀ1JO(if et rap-
proche par là ce passage du chap. 14; cf. S. GIET, dans Rev. droit cano 17 (1967)
pp. 26 sc;. De toutes façons le verset semble être une addition au ~ Chemin
de la Vie ».
la La version copte lit ~ Seigneur)) au lieu de ~ grâce 1).
14. La version copte lit « maison!) au lieu de «Dieu »; Les Canst. apost.
(VII, 26,5) lisent « Fils» au lieu de (1 Dieu », en suivant Matth. 21,9. La ver-
sion copte semble avoir conservé le souvenir de la signification primitive de
Hosanna: ~ Viens donc au secours! ); cf. aussi M. DIBELIUS, Botschaft ~nd
Geschichte. Gesammelte Aufsatze, II, Tubingue, 1956, p. 126; et J.P. AUDET,
op. cit. (p. 138, n. 10). pp. 6255.
228 WILLY RORDORF
18 Contre A. HARNACK, Die Lehre det' zwolf AposteZ (Texte u. Untet's., 2),
Leipzig, 1884, p. 36, qui a été suivi par beaucoup d'autres; aussi par J.P. Au-
DET, op. cit. (p. 138, n. 10), pp. 41355.
ID Cf. par ex. G. RAUSCHEN, Eucharistie und Bussakrament in den ersten
sechs jahrhunderten der Kirche, Frciburg im Breisgau, 2 e éd. 1910, p. 98, note 2;
et récemment B. BOTTE, «Maranatha », dans Noe"l, Épiphanie, Retout' du Christ
(Lex Grandi, 40) Paris, 1967, pp. 25-42 (mais le P. Botte n'exclut pas pour
autant la traduction: (t Le Seigneur est venu »).
aD Chacun sait que maranatha peut aussi être traduit de cette manière.
Sur l'ensemble du problème de cette prière araméenne, cf. par ex. K.G. KUHN,
dans ThWbNT IV, pp. 470-475; Ferd. HAHN, Christologische Hoheitstitel. Ihre
Geschichte im IrUhen Christentum (Forsch. z. ReZ. u. Lit. d. AT u. NT, 88),
Goettingue, 2 e éd., 1964, pp. 100 ss.
230 WILL Y RORDORF
ple a passé dans le Canon romain: cf. déjà AMBROISE, De Sacram. IV, 27.
LA RÉMISSION DES PÉCHÉS SELON LA DIDACHÈ 231
32 Citons B. POSCHMANN, op. cit. (p. 140, n. 16), pp. 955.: « Zurechtwei-
sen und Strafen des Sünders erscheint grundsatzlich aIs Pflicht aller Glau-
bigen. Indes ergibt es sich aus der Natur der Sache und ist auch aus der Form
der Anweisung selbst unschwer zu ersehen, dass letzten Endes das "Richten"
doch bei einer Autoritat unter den Brüdern liegt. Die Mahnllng, "gerecht
zu richten" und bei der Zllrechtweisllng der Sünder "kein Ansehen der Per-
san" gelten zu lassen (Di 4,3; Barn 19.4) zielt offensichtlich zunachst aui Auto-
ritatspersonen. AIs solche werden Di 15,1 die "Bischofe und Diakone" ge-
nannt, und wenn von diesen gefordert wird, dass sie "mild, nicht geldgierig,
wahrheitsliebend" seien, sa sind das Eigenschaften, die sie gerade auch für
die richterliche Funktion brauchen ). Pmchmann lit Did 4,3 à la lumière de
POLYCARPE, Phil. 6,1!
as Cf. aussi 1 Thess. 5,13 s.
54 L.E. ISELIN, Eine bisher unbekannte Version des ersten Teiles der
(1 Apostellehre» (Texte u. Unters., 13) Leipzig, 1895, p. 7. (J'ai traduit de l'al-
lemand). Ici, il s'agit évidemment d'une communauté de moines.
35 J.P. AUDET, op. cU. (p. 138, n. 10), pp. 329 s., a voulu rattacher Did.
4,4 à 4,3; cf. la critique pertinente de P. PRIGENT-R.A. KRAFT, Épître de Bar-
nabé (Sources chrét., 172), Paris, 1971, pp. 201 s.
234 WILLY RORDORF
ment des logia sur le comportement des chrétiens dans les si-
tuations concrètes de la vie 400, Nous savons aujourd'hui que ce
type d'évangile a aussi existé 41.
La suite: « Et que personne ne parle à celui qui offense autrui,
qu'il n'entende pas un mot de vous 4' avant qu'il n'ait fait pé-
nitence» va beaucoup plus loin 403. Nous voyons ici intervenir
la communauté tout entière contre un pécheur récalcitrant. En
rompant le contact avec lui, en l'entourant de silence comme
s'il était mort, on veut faire pression sur lui pour qu'il fasse pé-
nitence 44. Mais qu' a-t-il donc fait? Le verbe &.cr't'oxûv, construit
étrangement avec "OtT" et le génitif, ne nous donne guère le ren-
seignement désiré. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que la
faute se situe aussi sur le plan des relations entre frères, dont
parlent Did. 14,2 et 4,3. Nous ne sommes pas en mesure de dire
que la faute est particulièrement grave; on a plutôt l'impres-
sion qu'il s'agit d'un membre de la communauté qui ne veut
pas faire pénitence, malgré la réprimande, peut-être réitérée, de
la part d'un ou de plusieurs de ses frères.
Nous aurions donc ici un certain parallèle à Mt 18,15 ss.:
<, Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul
à seul. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne t'écoute
pas, prends encore avec toi un ou deux autres ... Que s'il refuse
de les écouter, dis-le à la communauté. Et s'il refuse d'écouter
même la communauté, qu'il soit pour toi comme le païen et le
publicain ,). En effet, nous pouvons supposer que Did. 4,3 était
en quelque sorte étape intermédiaire entre Did. 15,3a et 3b: d'abord
on reprenait seul à seul son frère (15,3a); s'il n'écoutait pas, un
troisième faisait fonction de témoin et arbitre (4,3); s'il n'écou-
tait toujours pas, la communauté entière prenait des mesures
40 Cf. H. KaSTER, op. cit. (p. 138, n. 7), p. 10 s. Les autres passages
(lévangéliques" de la Didackè (1,3-6; 9,5; 11,7; 16) faisaient-ils aussi partie
de cet (l évangile»?
41 Cf. J.M. ROBINSON-H. K6sTER, Entwicklungslinien durch d'ie Welt
des frühen Christentums, Tubingue, 1972, en part. pp. 70ss.; 10755.; 147 ss.
42 Le changement du sujet est dur, mais on ne peut pas traduire avec
S. GIET, L'énigme de la Didachè, Paris 1970, pp. 244: «ni de votre part ne lui
prête l'oreille *, puisque (iKoue:~\I ne se construit pas avec le datif.
43 Les Const. apost. (VII, 31,3) laissent tomber ce passage.
41> Cf. H. BRAUN, Qumran und das Neue Testament, l, Tubingue, 1966,
pp. 3855. Voir aussi la mise au point critique par E. COTHENET dans ce volu-
me, pp. 69-96.
" Cf. 1 QS VI, 24-VII, 25.
47 1 QS V, 25: ( Ils se réprimanderont l'un l'autre dans la vérité et l'hu-
chi, cf. H. BRAUN. op. cit. (note 45), II, Tubingue, 1966, pp. 184-211.
49 Cf. J. QUASTEN, Initiation aux Pères de t'~glise, II, Paris, 1958, p. 436.
A. HARNACK, qui avait d'abord prétendu qu'il s'agissait d'un écrit du pape
Victor, à la fin du Ile siècle (cf. Texte u. Unters., 5, Leipzig, 1888), s'est rallié
plus tard à ses critiques (cf. Geschichte der altchristlichen Literatur bis Euse-
bius, II, 2, Leipzig, réimpr. de la 2 e éd. 1958, pp. 37088.).
50 Si quis trater delinquit in ecclesia {cf. Did. 4,14) .... hic nec colligatur
(cf. Did. 14,2), donee poenitentiam agat (cf. Did. 15,3), et non recipiatur, ne
inquinetur (cf. Did. 14.2) et impediatur aralia uestra (cf. Did. 4,14).
51 C'est probablement ainsi qu'il faut interpréter non paret legi.
LA RÉMISSION DES PÉCHÉS SELON LA DIDACHÈ 237
* * *
En guise de conclusion, j'aimerais résumer ce que nous ve-
nons de voir.
La Didachè connaît le problème de la rémission des péchés
commis après le baptême. Elle le situe dans le cadre de l'eucha-
ristie: puisque le Dieu saint est présent lors de l'assemblée eu-
charistique, il faut que les fidèles qui y prennent part soient
(, saints» à leur tour, c'est-à-dire qu'ils confessent à Dieu leurs
péchés et qu'ils soient en parfaite entente entre eux 53.
Si l'entente entre deux frères est troublée par quelque faute,
la confession de leurs péchés devant Dieu ne suffit pas, il faut
alors qu'ils fassent tous les deux pénitence. Cette pénitence a
un double aspect, selon le point de vue: de celui du pénitent,
elle signifie qu'il s'abstient de prendre part à l'eucharistie jus-
qu'à la réconciliation avec son frère; de celui de la communauté,
elle signifie la correction et en même temps le soutien du péni-
tent par la discipline. Celle-ci s'exerce d'abord par un entretien
privé entre deux frères, ensuite, si cette démarche n'aboutit pas,
par un entretien en présence d'une tierce personne qui fait fonction
de « juge ), et en dernier ressort, par la communauté entière. Le
but de la discipline est la récupération du pénitent, et, par là,
le rétablissement de l'unité et de l'intégrité du Corps du Christ.
Avec la Didachè, nous sommes encore au début de l'évo-
lution de la pénitence en tant que rémission des péchés. La pé-
nitence n'est pas encore une institution, le rôle des ministres
dans le don de l'absolution n'est pas encore précisé, nous som-
mes encore loin d'un (< sacrement) de la pénitence. La Didachè
reflète la situation d'une petite communauté qui peut prendre
les décisions d'un cas à l'autre.
1'mn. - J.P. AUDET, op. cit. (p. 138, fi. 10), pp. 80ss., a d'ailleurs raison de
citer comme parallèle TERTULLIEN, Apologeticum 39,4: Summum luturi iudi-
cii praeiudicium est, si quis ita deliquerit ut a communicatione orationis et co-
nuentus et omnis sancN commercii releget'Ur.
53 Cf. le double commandement de l'amour rappelé au début de la Di-
dachè (1,2).
238 WILL Y RORDORF
Willy RORDORF
jours dans: CCS, nr. 52 (1960). Pour la pensée de Clement d'Alexandrie con-
cernant la pénitence cfr. la bibliograPhie citée par: ]. QUASTEN Patrologia, 1
J
tique par: ].W. Ph. BORLEFFS, dans: CCL 1 (1954) 319-340, ripresa in: CSEL
76 (\Vien 1957). Pour la bibliographie cfr. ]. QUASTEN, o.c., 541.
AUGUSTINUS, Sermo XX, 2; Sermo CCCLI, 5,12; pour les éditions cri-
242 ACHILLE M. TRIAceA
114 Les Pères insistent sur le fait que c'est le sang du Christ versé pour
nous qui nous a racheté. La rédemption est toujours en acte, pour nous
permettre d'arriver à la perfection.
Cfr. CLEMENS ROMANUS, EpistuZa VII, 4-5. pour l'édition critique cfr.
note 16.
CVPRIANUS, De opere et eleemosinis, II; pour l'édition critique cfr. G.
HARTEL, dans: CSEL 3,1 (Wien 1868).
244 ACHILLE M. TRIACCA
117 Les Pères retournent, à plusieurs reprises, sur le concept de la foi re-
quise dans le repentir; bien plus le repentir lui-même est un acte de foi.
Cfr. CLEMENS ALEXANDRINUS, Stromateis II, {6} 27,1; IBIDEM, II (12-15)
56,1; 57,1; IBIDEM, IV (6) 27,3; IBIDEM, VI (14) 109,1.3; et aussi pour l'édi-
tion critique cfr. la note 19.
IGNATIUS ANTIOCHENUS, Epistula XIV, 2; pour l'édition critique cfL
note 16.
28 Cfr. PSEUDO-CLEMENS, Epistula quae dicitur II, XVI, 1; l'édition cri-
Dieu par le Christ dans l'Esprit 30. En chaque cas, l'Eglise agit
au titre de la foi qui donne à son ac tian le pouvoir de consacrer
choses et paroles au Père et de concrétiser ainsi le don qu'elle
fait d'elle-même. C'est d'ailleurs un don de l'Esprit qu'elle puisse
symboliser de cette manière sa propre offrande au Père dans
le Christ. Ainsi, le geste sacramentel est accompagné du don de
la foi, et sans ce don l'Eglise ne pourrait poser ce geste de foi,
pas plus que l'homme ne pourrait prononcer sa réponse de foi.
En même temps qu'il reçoit le don de la foi, le chrétien re-
pentant qui célèbre le sacrement de la pénitence s'ouvre à une
double attitude typiquement cultuelle: d'une part se produit chez
lui une ré-orientation vers Dieu, et en même temps il proclame
le dessein de salut qui se réalise en lui. Et l'Eglise, elle aussi,
chante les mirabilia Dei qui s'accomplissent en ce chrétien re-
venu vers Dieu 31,
Le pécheur qui se convertit montre ainsi à l'Eglise et au
monde qu'il est uni au Christ dans sa lutte continuelle contre
le péché sous toutes ses formes. Dès lors que les actes du péni-
tent font partie intégrante du ri te sacramentel, la lutte contre
le péché se réalise grâce à ce sacrement qui est l'annonce de la
conversion et de la réconciliation rendues possibles par la Pâque
du Christ célébrée à nouveau dans l'action sacramentelle. Parce
que le chrétien a recouvré la vie divine. parce qu'il a retrouvé
en lui-même l'ordre et la paix, l'Esprit peut dire librement Abba
Père 32 et peut rétablir l'ordre dans le cosmos.
le même Dieu.
BARNABAS, EPistula XVI. 8-9; cfr. l'édition critique par K. BIHLMEYER,
o.c. dans la note 16. La même rémission des péchés est au service d'un sa-
crifice pur. Cfr. DmAcH"~ IV. 14; et aussi XIV, 1-2; cfT. Édition critique par
J.P. AUDET, La Didaché. Instructions des Apotns (Paris 1958).
CLEMENS ROMANUS, Epistula quae dicitur II, IX, 7-10; Epistula ab ec-
clesiis Viennensi Lugdunensique ad jratr8s Asiae et Phrygiae data [cfr. EUSE-
BIUS, Historia ecclesiastica V, 1,48]; cfr. Édition critique par E. SCHWARTZ.
dans: GCS 9 (Leipzig 1903/9).
32 Cfr. Gal 4,6; R 8,15.
LA PÉNITENCE, ACTE DE CUL_T_E_ _ _ _ _ _-"2--"'49
• PG 10,1019 fi.
252 GEORG WAGNER
Kanon des trullanischen Konzils von 692 gelten '. Dieser Kanon
bestiitigt das aIte Prinzip, dass die strengcn Bussregeln in der
Praxis gemildert werden kannen. lm Grunde aber bedeutet er
wohl die Anerkennung eines in der Praxis bereits erfolgten Um-
bruches in der Geschichte des Bussinstitutes.
Die Bussdisziplin wiihrend dieser Epoche tritt immer dann
in Kraft, wenn der Kirche ein schweres Ârgernis, eine schwere
Verfehlung eines ihrer Glieder, bekannt geworden ist. Die kirch-
liche Gemeinschaft reagiert auf dieses oder jenes konkrete Âr-
gernis, indem sie eine konkrete Massnahme ergreift. lm Prinzip
umfasst das Bussinstitut stets drei Momente:
1. den Ausschluss - die zeitweilige excommunicatio -
des schweren Sünders aus der kirchIichen Gemeinschaft, danach
2. die eigentliche Busszeit, die Zeit der brmfLt" für den
Ausgeschlossenen, die sich gewahnlich auf eine grassere oder
kleinere ZahI von Jahren - je nach der Schwere der Verfeh-
lung - erstreckt, und schliesslich
3. die Wiederaufnahme in die kirchIiche Gemeinschaft, die
Wiederversahnung - reconciliatio - des Sünders mit der Kirche.
Das dritte Moment innerhalb des Bussinstitutes - die re-
conciliatio - war zu Beginn unserer Epoche, im 3. und noch
im 4. Jahrhundert, heftig umstritten. Christus hat seiner Kirche
die Macht zu binden und zu lasen, die Vollmacht ZUT excom-
municatio und ZUT reconciliatio gegeben. Aber eine starke rigo-
ristische Bewegung in Gestalt des Montanismus und des nova-
tianischen Schismas such!e diese Vollmacht der Kirche einzig
und allein auf die Macht zu binden, auf die Bevollmiichtigung
zur exkommunicatio, einzuengen. ({ Potest ecclesia donare delic-
tum, sed non faciam, ne et alii delinquant J), liisst sich der ange-
bliche Paraklet der Montanisten bei Tertullian vernehnem. «Die
Kirche kann zwar Sünden nachlassen, aber ich will es nicht tun,
damit nicht no ch andere zur Sünde verleitet werden J) 3. N ach
dem byzantinischen Kirchenhistoriker Sokrates (t nach 439)
erkliirte der Novatianerbischof Akesios vor Kaiser Konstantin
auf dem Konzil von Niziia die «Akribie des strengen Kanons J)
(-rllv &xp[~EL"V TOÙ "ÛcrT1jPOÙ x"v6voç) seiner Gemeinschaft wie folgt:
3 MANSI 11,988.
3 TERTULLIAN, De Pudicitia 21 (PL 2,1024B).
BUSSDISZIPLIN IN DER TRADITION DES OSTENS 253
,< Man darf diejenigen, die nach der Taufe eine Sünde began-
gen haben, welche die gattlichen Schriften aIs Todsünde bezeich-
nen, nicht der Kommunion der gattlichen Mysterien würdigen,
zur Busse jedoch soll man sie antreiben; die Hoffnung auf Ver-
gebung aber hab en sie nicht auf die Priester, sondern (allein)
auf Gott zu richten (È:À7tLOCC oÈ Tfiç occpéaEwç !L'~ 7tccpœ 't"WV tEpÉCtlV,
&ÀÀtt "o:ptt TOi) !tEai) &,,3<):.cr&O:L), der die Macht und Gewalt hat,
Sünden zu verge ben ,,4. Die Busse und die Hoffnung auf die gatt-
liche Vergebung steht also auch für den nach der Taufe gefalle-
nen Christ en offen, aber die Kirche hat nach der Taufe kein Gna-
denmittel mehr, mit dem sie ihm zu Hilfe kommen kannte. So
muss der büssende Christ ausserhalb der kirchlichen Gemein-
schait leben und stcrben. Die Kirche hat ihm gegenüber nur
die Vollmacht und die Pllicht der excommunicatio, ohue die
Maglichkeit einer spateren reconciliatio.
Gegenüber diesem rigoristischen Standpunkt hat das Kon-
zil von Nizaa zwei grundsatzlich wichtige Entscheidungen ge-
fallt: In scinem 8. Kanon verlangt das Konzil von Novatianern,
die sich der Kirche anschliessen wollen, eine schriftliche Erkla-
rung, «dass sie in allem den Lehren der katholischen und aposto-
lischen Kirche zustimmen und folgen werden, dass heisst, auch
mit denen, die in einer zweiten Ehe leben, Gemeinschaft haben
und auch mit denen, die wahrend der Verfolgungszeit gefallen
sind, für welche sowohl die Busszeit bestimmt aIs auch ein be-
stimmter Zeitpunkt (gcmeint ist offenbar: aIs Endpunkt der Buss-
zeit) festgesetzt ist)} (xcâ ~kya.!Lote;; XOLV(ÙVÛV xcct 't'oie;; È:-J 't'~ OLCtlYILii>
7tapa7tE7t't'Oxocrt, È:cp' cilv xcd Xpovoç TÉ:'t'axt"aL xat xocLpàç &pLO"'t"CtL).5 In
seinem 13. Kanon aber bestatigt das Konzil nachdrücklich «die
alte kanonische Regel)} (a '7taÀocLàe;; xcd xocvovLxàe;; VOIL0t; OLOCcpUÀOCX.&~
crETotL "ot, vi)v) , dass keinem Büsser in der Sterbestunde die ,<1etzte
und notwendigste \Vegzehrung '" namlich die eucharistische Kom-
muni on, verweigert werden dürfe '. In der Sterbestunde findet
die Busszeit ihr natür1iches Ende. Sollte der Kranke wider Er-
warten überleben, hat er die unterbrochene Busszeit unter er-
leichterten Bedingungen fortzusetzen. \Vir kannen wohl mit Be-
stimmtheit sagen, dass sich das KOIlZil von Nizaa mit diesem
konnte: Entweder der Sünder wurde auf die eine oder andele
Weise durch andere « übcrführt) oder er offcnbarte sich, von
seinem Gewissen getrieben, freiwillig einem Diener der Kirche.
Es gab ais a zwei verschiedene Anlasse, in den Stand der Busse
einzutreten: entweder die "Ûberführung 1) von aussen, die Auf-
deckung einer Schuld durch andere (Ii.ÀEYXOÇ), oder das freiwil-
lige Bekeruünis der eigenen Verfehlung (È~ol-'oÀ6ncr,ç). Die Die-
ner der Kirche nahmen naturgemass auf den damit gegebenen
Unterschied zwisehen zwei Arten von Büssern vielfach bei der
genaueren Bestimmung des "Strafmasses 1) Rüeksieht, unterwa-
fen j edoch den einen wie den andern Büsser grundsatzlieh der
glciehen Bussdisziplin. Das christliche Altertum kannte keinen
grundsatzlichcn Unterschied zwischen einem forum extemum
und internum, zwischen einem kirchlichen Gericht und einer
Bussdisziplin, die der Christ freiwillig auf Grund einer Beichte
var dem Diener der Kirche auf sich nimmt.
Es dürfte verstandlich sein, dass ein solches Bussinstitut
in den GroBstadtgemeinden der konstantinischen Zeit sich auf
die Dauer ais wenig funktionsfahig enveisen musste. Der Umstand,
dass die Mehrzahl unserer Quellen dem 4. Jahrhundert entstammt,
darf uns nicht über die Tatsache hinwegtauschen, dass die "klas-
sische)) Bussdisziplin auf vorkonstantinischem Boden erwachsen
war und sich bereits am Ende des 4. J ahrhunderts in einer schwe-
ren Krisc befand. In Konstantinopel scheint es unter Bischof
N ektarius (381-397) sogar zu einer einstweiligen starken Einschran-
kung, wenn nicht gar viilligen Abschaffung der Bussdisziplin ge-
kommen zu sein. Wie uns wieder der Kirchenhistoriker Sokrates
berichtet 15, bildete den Anlass die Beichte einer Frau, die sich
beschuldigt hatte, gemeinsam mit einem Diakon gesündigt zu
haben. Die Beichte hatte eine administrative Folge: namlich die
Amtsenthebung des mitschuldigen Diakons. Da eine scharfe Un-
terscheidung zwischen forum externum und forum internum noch
fehlte, wurde sa der Inhalt einer Beichte durch die Amtscnthe-
bung des Mitschuldigen zum Gegenstand allgemeinen Argernis-
ses. Der Bischof N ektarius fand schliesslich keinen besseren Aus-
weg, ais einfach das Amt des Buss-Presbyters, der die Beichten
entgegenzunehmen hatte, abzuschaffen und «einem jeden zu ge-
statten, nach seinem eigenen Gewissen am Sakrament (der Eucha-
17
258 GEORG WAGNER
dore de Mopsueste (Studi e Tcstî 145), Città deI Vaticano 1949 (1951), S. 603.
260 GEORG WAGNER
nannten Speisen jeweils ein J ahr der Busse erlassen. Das gIeiche
gilt auch für haufige Kniebeugen und die Verteilung von AI-
mosen ) 21.
Ganz im Sinne dieser Ausführungen Johannes des Fasters
Iautet eine Rubrik, die sich bis zum heutigen Tage im slawi-
schen Ritualbuch (, Trebnik ") erhalten hat, allerdings in der
Praxis wohl kaum noch Beachtung fi ndet. lm Anschluss an den
Ritus des Bussakramentes finden wir hier unter anderen Rubri-
ken au ch die folgende: (, Wenn sich ein frommer Mann findet,
der taglich eine Reihe von Verbeugungen nach seiner Kraft voll-
ziehen will, so erlasse ihm ein J ahr von dem Mass des Kanons
der Enthaltung von der Kommunion. Wenn er aber Almosen
verteilen will nach dem Mass seiner Moglichkeiten, so erlasse
ihm auch ein zweites Jahr. Wenn er aber am Mittwoch und Frei-
tag den hl. Kanones entsprechend fastet, so erlasse ihm noch
ein weiteres J ahr. Und wenn er auch am Montag sich des Fleischge-
nusses enthalten will, erlasse ihm wieder noch ein Jahr; und
wenn des Genusses von Kase und Eiern, - noch ein weiteres
J ahr. Ebenso, wenn er eine andere Tugend vollbringt, erlasse
ihm ein weiteres Jahr. Wenn er aber jünger als dreissig Jahre
ist, - wieder ein weiteres J ahr. Und wenn er jünger aIs zwan-
zig ist, muss das Mass seiner Busse no ch mehr verringert wer-
den. Wenn aber jemand das hier Vorgeschlagene nicht tun will,
hat er die vorgeschriebenen J ahre vollstandig zu vollbringen.
Beachte auch foIgendes: Wenn jemand, nachdem er in eine Sünde
gefallen ist, Monch werden will, so erfülle er zwei DritteI (seiner
Busszeit), den dritten Teil aber sollst du ihm erlassen. Und wenn
er in ein zonobitisches Kloster gehen will, so erlasse ihm noch
ein weiteres J ahr. Wenn er aber nach dem Eintritt in den Monchs-
stand fallt, muss er die ganze festgesetzte Busszeit erfüllen ".
Zweifellos stehen wir hier vor einer Problematik, die derje-
nigen überaus ahnlich ist, aus der im Abendland schliesslich
die Institution der lndulgenzien erwachsen ist. Grundsatzlich
dürfte die seelsorgerische A ufgabe des Beichtvaters hier sehr
stark von juristischen Motiven überdeckt werden. Die Proble-
matik der Buss-Nomokanones dürfte darin bestehen, dass sie
den grundsiitzlichen Unterschied zwischen der altkirchlichen Buss-
disziplin und der privat en Beichte, wie sie sich zumal unter dem
Einfluss des Monchtums verbreitet hat, nicht genügend beachten.
Die Vorschriften der alten Bussdisziplin werden trotz allem aIs
etwas im Grunde absolut Unveranderliches betrachtet, dem au!
irgendeine Weise durch schwierige Ersatzleistungen Genüge ge-
tan werden muss, wahrend doch bereits am Ende des 4. J ahr-
hunderts der hl. Johannes Chrysostomus die Relativitat dieser
Vorschriften deutlich erkannt hatte. Zugleich wird der Beicht-
vater zu einem nahezu apellationslosen Richter, der anhand des
Buss-Nomokanons mit ziemlicher Freiheit - trotz allem lang-
\vierige und schwere - Stra!en über seine Beichtkinder verhan-
gen kann. Bei dem mehr oder weniger offentlichen Charakter
der alten Bussdisziplin, die zudem au! Grund des 5. Kanons
von Nizaa 22 eine Apellation an das Bischofskonzil der jeweili-
gen Provinz zuliess, waren Willkürentscheidungen viel weitge-
hender ausgeschlossen. Alle diese Gründe mussten dazu beitra-
gen, die Buss-Nomokanones schliesslich !rüher oder spater weithin
ausser Kraft zu setzen.
3. DIE NEUZEIT
22 MANSI 2,669.
23 S.B. BULGAKOV, Nastol'nafa Kniga, Charkov 1900, S. 996.
264 GEORG WAGNER
------------------
Zeit in Russland - jedenfalls immer auf der Ptlicht des Priesters
bestanden, den unbussfertigen Sündern die Absolution zu ver-
weigern, {I solange bis sie 5ich vollstandig bessern und würdige
Früchte der Busse zeigen »), wie es in einem Beichtformular heisst,
das seit dem 18. Jahrhundert von der Pertcrsburger Heiligen
Synode ais Anleitung für die Priester herausgegeben wurde ".
50 darf man letztlich in der Abkehr von clen mittelalterlichen
Buss-Nomokanones für die Kirche die positive Moglichkeit einer
freien Hinwenclung zu clen rein seelsorgerlichen Aufgaben cles
Beichtvaters erblicken.
Diese kurzen Ancleutungen hinsichtlich cler neuzeitlichen Ent-
wicklung in Russland düdten in dem einen oder andern Masse
auch für die Entwicklung in andern orthodoxen Liinclern stehen.
Trotz der grossen Wancllungen, die clas Bussinstitut im Laufe
cler Jahrhunderte clurchgemacht hat, bleibt clie Bussclisziplin ihrem
Wesen nach eine absolute Notwendigkeit für das Leben der Kir-
che. In cler Bussdisziplin kommt jene Funktion der (! Krisis ",
des Gerichtes, zum Ausclruck, die der Kirche stets zueigen sein
muss ais cler Stiitte der Gegenwart und cles Wirkens des Geistes
und ais cler Stiitte der Vorwegnahme der eschatologischen Wirk-
lichkeit. Lebten die Christen früherer Zeiten in einer 50 engen
Konfrontation mit dieser Realitiit, class es einer formellen Beicht-
ptlicht nicht beclurfte, so ruft die Kirche die Christen cler Ge-
genwart, sich clurch clas Mittel cler Beichte eben jener Wirklich-
keit zu stellen. (, Denn », nach clen Worten Simeons von Thessa-
lonich aus dem 15. J ahrhunclert, (, aile bedürfen cler Busse: Laien
und Manche, Kleriker, Priester und BischOfe .... "Niemand soli
auf sich selbst vertrauen " 25. Niemand solI sich selbst für be-
wiihrt erkliiren ...
Georg \VAGNER,
Bischof von Eudokias
2-1 Ebda.
25 SalEON V. THESSALONICH, De poenitentia, cap. 252 u. 264 (PG 155,
472.488).
RÉMISSION DES PÉcHÉs CHEZ LUTHER
* ••
Il nous reste une dernière question à traiter brièvement:
Comment obtient-on la rémission des péchés?
La réponse en est simple: par l'Evangile. Pour être précis
il faudrait dire: par la promesse contenue dans l'Evangile et
annoncée de vive voix aux hommes par la prédication.
E. Schlink résume en quelques lignes le processus salvifique
de la rémission des péchés:
On n'a pas l'Evangile, mais on l'entend; on ne le con-
naît pas comme on connaît les données d'une science,
mais on le reçoit toujours à nouveau, exprimé par une
voix humaine qui annonce la grâce de Dieu, et par la-
quelle la voix même de Dieu se fait entendre du haut
du ciel, aujourd'hui, parmi nous. L'Evangile au sem
propre est la parole de l'absolution (E. SCHLINK, op.
eit., p. 35).
RÉMISSION DES PÉCHÉS CHEZ LUTHER 271
d'un signe extérieur ordonné par Dieu qui empêche que l'an-
nonce de la rémission par l'absolution ne devienne un «( verbum
visibile », donc un sacrement proprement dit.
Le sort qu'a subi la confession des péchés et l'absolution,
devenues un rite facultatif, est symptomatique de l'évolution gé-
nérale qu'a subie la doctrine de la rémission des péchés dans
le luthéranisme. Cependant, elle reste le pivot de la théologie
issue de Luther, eIle en constitue même la base de sorte
qu'on n'a jamais éprouvé le besoin d'en faire un chapitre, un
« Lehrstück" à part.
et incensi doit être offerte. Mais dans les Nombres, chap. 28, 3-6,
il est montré, que le tamïd quotidien du matin signifie le renou-
vellement du sacrifice sur le Sinaï. Analogiquement le tamïd du
soir devient dans les indications du Deutéronome, chap. 16, 3-6
une anamnèse de l'expiation, de la réconciliation et de la ré-
demption. Ainsi l'heure du soir et du matin sont interprétées
ici comme représentations du salut offert par Yahvé '. Si je cite
au début de mon exposé le culte du temple au lieu de celui de
la synagogue c'est pour démontrer que déjà dans le monde an-
tique le culte du soir est lié nettement avec l'idée essentielle
d'une expiation dès le commencement.
PREMIÈRE PARTIE:
LA STRUCTURE DES v:ËPRES EN ORIENT 3
1. En Syrie occidentale
2 Cf. A. ARENS, Die Psalmen im Gottesdienst des Allen Bundes. Eine Un-
tersuchung zur Vorgeschichte des christlichen Psalmengesangs (= Trier. Theo1.
Stud. Il, Trier 1968).
:1 Cf. J. MATEOS, Quelques anciens documents sur l'office du soir, Or. Chr.
7 Cf. PG 80,284.
ASPECT PÉNITENTIEL DANS LES OFFICES DU SOIR 275
, Cf. PG 55,427 .
• Cf. 6.
10 Cf. 7.
Il Carmina Nisibena 27 (éd. E. Beek, ISeO, script. syri 92,46); cf. MA-
TEOS, Amiens documents, 371. Les documents nous fournissent plusieurs sens
276 GABRIELE WINKLER
de l'encens: 1. comme parfum, utilisé pour les rites funéraires; 2. pour l'exor-
cisme; 3. la signification honorifique, et 4. comme rite d'expiation; cf. E.G.
C.F. ATCHLEY, A History 01 the Use of Incense in Divine Worship (= Alcuin
Club Coll. 13, London 1909); H. LIETZMANN, Messe und Herrenmahl, cine
Studie zur Geschichte der Liturgie (= Arbeiten z. Kirchengesch. 8, Bonn
1956'). 86.
lE Cf. M_'\TEos, Anciens documents, 351-359. J. MATEOS, De officio matu-
Paris 1948).
19 Ibid., 190-192.
20 Cf. S.H. ]AMMO, Gabriel Qatraya et son commentaire sur la liturgie chal-
déenne, Or. Chr. Pero 32 (1966), 39-52. Ibid., 40-42; IDEM, L'office du, soir chal-
déen au temps de Gabriel Qatraya, L'Or. Syr. ]2 (1967), 187-210.
278 GABRIELE WINKLER
!U Ibid.
22 Ibid.
ASPECT PÉNITENTIEL DANS LES OFFICES DU SOIR 279
23 Cf. 12 et 13.
24. Ibid.
25 Ibid.
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211 Cf. J. MATEOS, Sedre et prières connexes da1~s quelques anciennes col-
lections, Or. CM. Pero 28 (l962), 239-287; IDEM, De officio, 65.
27 Ibid.; cf. GEMAYEL, Vêpres maronites, 199 ss.
28 Cf. LIGIER, Dimension, 175-6.
2U Ibid.
ASPECT PÉNITE~TIEL DANS LES OFFICES DU SOIR 281
30 Cf. 26 et 27.
31 Cf. A. BAUMSTARK, Festbrevier und Kirchenfahr der syrischen Jako-
biten (= Stud. z. Geseh. u. Kultur d. Altertums 3, Paderborn 1910), 106-121;
J. PUYADE, Les heures Canoniales Syriennes et leur composit-ion, L'Or. Syr. 3
(1958), 402-410.
32 Cf. H. QUECKE, Untersuchungen zum koptiscken Stundengebet (= Pu-
blications de l'Institut Orientaliste de Louvain 3, Louvain 1970), 26 sS., 47.
282 GABRIELE WINKLER
DEUXIÈME PARTIE:
LES OFFICES DU SOIR EN OCCIDENT
question rend les usages cathédraux du 7" siècle 46, on peut dé-
duire qu'en ce temps le ps 140 ne se récitait plus qu'aux gran-
des fêtes et au carême. Selon mon avis, le procédé d'une élimi-
nation progressive du ps 140 se laisse même reconstruire:
Première phase: Le ps 140 fut récité avec son refrain, le deu-
xième verset: xO':t"ê:u&U\l.a.~'t'{ll ~ 7tPOcrEUX:i) ~ou etc.
Les dernières traces du ps 140 se sont mainte-
nues au 7" siècle dans le carême et les gran-
des fêtes.
Deuxième phase: Probablement assez tôt on chantait avec le
ps 140 aussi d'autres refrains. Et il semble que
ces interpolations nouvelles - très souvent sous
forme de versets psalmiques différents, et aussi
de prophéties - furent liées à une unité, qui
supprimait progressivement l'élément le plus es-
sentiel, c.à.d. le ps 140. Cette unité nouvelle
fut appelée sonus et antiphona.
Troisième phase (l'époque mozarabe après le 7" siècle): Le
ps 140, attesté universellement, a disparu des
livres liturgiques, seulement le contenu des priè-
res sporadiques prouvent la présence originaire
du ps 140. Ainsi p.ex. la prière du ms de To-
ledo 35.4 (fol. 137v), qui a accompagné très
probablement le ps 140:
Deus, qui per Aaron, sacerdotem tuum, quotidianum
tabernaculo tuo lumen altaris tui voluisti: descendat
quesumus, domine, benedictionis tuae claritas in oblatio-
nem visibilem adque invisibilem incensi .. .ipse consu-
mas velut indeficiens ignis altaris tui inlato munere sa-
crificii vespertini totius populi tui ad te dirigatur oratio 4'.
40 Cf. 42.
4.7 Cit. de J,M. PINELL, Vestigis dellucernari a occident, Liturgica. l (Mon-
serrat 1956), 128.
288 GABRIELE WINKLER
.. Cf. PL 86,186.
'" Cf. éd. BROU. 33. 47, 55. 87, 98. 103. 113, 124, 128. 140, 147. 158 etc.;
PORTER, Studies, 273.
/iD Cf. M. MAGISTRETTI, La liturgia della Chiesa Milmuse net sec. IV (Mi-
an 1899); IDEM, Manuale ambrosianum ... (= Monumenta veteris lit. ambr.
II, III). vol. 1 (Milan 1905). vol. II (1904).
ASPECT PÉNITENTIEL DANS LES OFFICES DU SOIR 289
" De virgin. III, c. IV, 18-20 (éd. BALL IV, 228); In p,olm. 118, Serm.
VIII, 48 (éd. BALL II, 560).
52 Cf. MAGISTRETTI, La liturgia, 154; L. MAINARDI, Uno sguardo gene-
raIe al vespro ambrosiano, Ambrosius 9 (1933), 302.
53 Cf. éd. M. MAGISTRETTI (Milan 1894); Manuale Ambras. (vol. 1 et II).
19
290 GABRIELE WINKLER
zantins, les Coptes; cf. J. MATEOS, L'office de minuit et office du matin chez Atha-
nase, Or. CM. Pero 28 (1962), 176-177.
59 Cf. MATEOS, Quelques problèmes; IDEM, Lelya-Sapra. Essai d'interpé·
tation des matines chaldéen-.;es (= Or. Chr. Analecta 156, Rome 1959); IDEM,
Les matines chaldéennes, maronües et syriennes, Or. Chr. Pero 26 (1960); IDEM,
Un office de minuit chez les chaldéens?, Or. Chf'. Pero 25 (1959). 101·113.
60 Ibid.
ASPECT PÉNITENTIEL DANS LES OFFICES DU SOIR 291
qu'aux grandes fêtes les vêpres étaient liées avec l'office du ma-
tin, le orthros. Mais le soi-disant orthros d'aujourd'hui se com-
pose de trois éléments: le mesonyktikon ancien, la vigile cathé-
drale, et l'office du matin proprement dit 61. Les vêpres sont
donc en parlant précisément liées à l'office du minuit comme
à Milan.
En conclusion on peut dire que dans les vêpres occiden-
tales jusqu'ici analysées a donc très tôt commencé, au sens étroit
du mot, une prépondérance du thème de la lumière sur le noyau
primitif, le ps 140, et au sens large, mais néanmoins encore plus
décisif, il y a eu un changement totale de la structure originale,
car les éléments cathédraux (comme p.ex. le ps 140 et les in-
tercessions) furent supprimés presque totalement sous l'influence
des monastères et de la centralisation romaine.
Aucune allusion, qui fournirait la signification d'un rite pé-
nitentiel commlll1 comme chez les orientaux.
Cela nous porte à Rome, comme dernière étape de notre
exposé.
111 Ibid.
6a Cf. 1. SCHUSTER, Liber sacramentorum (vol. 15), 10; P. BATIFFOL,
Histoire du Bréviail'e Romain (Paris 1911). 5758.
113 Cf. C. CALLEWAERT. Sacris erudiri (Steenbrügge 1940). 98-]04.
19'
292 GABRIELE WINKLER
CONCLUSION
84. P. ex. les conciles d'Agde (506), de Vaison (529); cf. CALLEWAERT.
Sacris erudiri, 101 s.
" Cf. ep. ad Laetam 107,9 (CSEL 55) et ep. 130,15; ep. 22.37.
6G Cf. éd. M. HANSSENS, AmaZarii ePiscopi opera liturgica omnia, vol. II
(Vatican 1950), 435.
67 Op. cit., 62, 67-89. 102; P. SALMON. L'office divin {= Lex orandi 27,
Paris 1959}, 7J 55, 935.; BATIFFOL, Bréviaire Romain, 4755.
ASPECT PÉNITENTIEL DANS LES OFFICES DU SOIR 293
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EDIZIONI LITURGICHE
(Via Pompeo Magna, 21 ~ 00192 Roma)
ENZO LODI
a) Inter rationes -quibus opus regitur, illa primum locum obtinet quae
historico-evolut-iva dicitur, qua scilicet singuli textus iuxta saeculorum suc-
cessionem disponuntur; tempus autem uniuscuiusque textus, quantum fieri
potest, definitur. Sacramentaria et Antiphonaria romana post saec. VII 10-
cum inveniunt; post saee. VIII ponitur sive sectio rituum occidentalium,
qui a ritu romano differunt, sive altera sectio rituum orientalium. Curo tex-
tus transeribantur, cuiusvis epochae condiciones, quae certae vel verisimiles
haberi possunt, historicae fidei reddere quaeritur; quandoque etiam veros
temptatur detegere auctores. Ad Sacramentaria praescrtim quod attinet,
coniecturae tenentur quae a BOURQUE, CHAVASSE, LANG et VOGEL propo-
sitae sunt.
In q uesta collan a
1) Oltre al presente volume (Lit'''gie et ,·émission des péchés),
è già uscito il seguente:
J. PINELL, O.S.B., Las oraciones dei Salterio " per annum »
en el nuevo libro de la Liturgia de las Haras.
Una analisi storico-dottrinale delle orazioni salmiche ampia-
mente documentata con continui riferimenti alla tradizione
eucologica latina e arricchita di un indice tematico delle ora-
zioni deI nuovo breviario e di quelle citate in nota.
Un contributo a una più profonda comprensione dei valori
presenti nel nuovo libro della Liturgia delle Ore.
Vol. in 80 , 100 pp. L. 2.500
2) Sono in preparazione:
le comunicazioni della XXI Settimana di studi liturgici
delle " Conférences St-Serge » di Parigi relative all'anno
1974: La maladie et la mort du chrétien dans la liturgie;
- le corn unicazioni delle medesime " Conférences» relative
agli anni:
a) 1969: Le Saint-Esprit dans la liturgie;
h) 1970: L'économie du sal1<t dans la liturgie;
c) 1971: Liturgie et ministère.
A. CUVA, S.D.B., Lit<wgia delle Ore. Note teologiche e ,pi-
rit'uali.