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CONFÉRENCES SAINT-SERGE
XXIII' SEMAINE D'ÉTUDES LITURGIQUES
9
INDICE
Pag.
pag.
KOVALEVSKY M., Le rôle du choeur dans la liturgie
chrétienne . 225
NEUNHEUSER B., a.S.B., La relation entre le prêtre et
les fidèles dans la liturgie de Pie V et celle de
Paul VI 239
RENOUX Ch., Les ministres du culte à Jérusalem au IV·
et au V· siècle . 253
TRIACCA A.M., S.D.B., La « méthexis" dans l'ancienne
liturgie ambrosienne. Contribution des sources
eucologiques ambrosiennes à l'intelligence d'un
problème liturgique actuel: la participation de
l'assemblée 269
VOGEL C., La chirotonie presbytérale du liturge comme
condition de la célébration eucharistique? 307
WALTER C., S.J., L'évêque célébrant dans l'iconographie
byzantine 321
WESTPHAL G., Rôle et limite de la délégation pastorale
aux laïcs pour la célébration de l'Eucharistie dans
les Eglises protestantes de la Réforme. 333
PRESENTAZIONE
Achille M. TRIACCA
LE CARACTÈRE COMMUNAUTAIRE DU CULTE RÉFORMÉ
* * *
J Ibid., p. 128. Parmi les innombrables références que l'on pourrait indiquer,
voir p. ex. F. SCHMIDT - CLAL"SING, Zwinglis liturgische Formulare, Frankfurt a/M,
1970, p. 31, 67; J. CAL\'IX, La forme des prieres et chantz e.cclesiastiques, 1542,
J. Calvilli opera selecla, vol. II, Munich, 1952, p. 12s.; J. M. BARKLEY, The worship
of the reformed Clmrch, London, 1966, p. 13, 21, etc.
4 Connaître Dieu et le servir, Neuchâtel, 1945, p. 188s.
--__ CARACTÈRE CO~1MUNAUTAIRE DU CüLTE RÉFORMÉ
-2==~ _______ ~
13
c'est lui qui offre à Dieu les prières au nom du peuple; c'est lui
qui (selon la tradition calviniste) lit l'Ecriture, et c'est lui qui
la prêche; c'est lui bien sûr qui préside l'eucharistie et qui
distribue aux fidèles le pain de vie; c'est lui aussi qui baptise,
et lui seul "; c'est lui qui prononce l'excommunication des pé-
cheurs qui refusent de se repentir, et c'est lui qui les reçoit à
nouveau dans la paix de l'Eglise'" une fois qu'ils ont fait péni-
tence; enfin c'est lui qui" envoye » l'Eglise dans le monde en lui
donnant la bénédiction du Seigneur. Faire du culte une action
communautaire, ce n'est donc pas mettre en question la néces-
sité du ministère pour que l'Eglise soit l'Eglise".
Mais si la présence du pasteur-président est indispensable
pour qu'un culte soit celui que le Christ a institué pour son
Eglise, ce pasteur n'en devient pas pour autant le maître de la
célébration: il ne peut pas la façonner à sa guise, tenu qu'il est
par l'officialité des livres liturgiques qui ne sont pas ses livres
à lui, mais ceux de l'Eglise. Il est vrai que certaines parties sont
expressément « à la discrétion du Ministre », par exemple, dans
la liturgie genevoise, l'épiclèse par laquelle le pasteur demande
" à Dieu la grace de son sainct Esprit: afin, que sa parolle soit
fidelement exposée à l'honneur de son Nom et à l'edification
de l'Eglise: et qu'elle soit receue en telle humilité et obeissance
qu'il appartient» "; mais pour l'ensemble, il doit suivre l'ordre
du culte et les prières reçues".
25 Chose curieuse, dans les éditions de 1525 et 1529 - et c'est sans doute
impliqué dans la description que Zwingli faisait de la liturgie zurichoise, en
1531, à François 1er, cf. F. SCHMIDT - CL<\USING, ibid., p. 33 et 59 - Zwingli omet
au v. 26 les mots «jusqu'à ce qu'il vienne", pour les remplacer par: «vous
rappelez et vous exaltez la mort du Seigneur» (<< auskünden und hoch preisen »).
Pourquoi cette modification? Parce que le ACHRI peut avoir un sens final (<< pour
qu'il vienne») et que la cène pourrait de ce fait être comprise comme un
sacrifice d'intercession, ce qu'elle n'est pas en théologie zwinglienne.
"I Cl. 40,S; 41,l.
27 Les coupes aussi sont de bois. Le pain est azyme. Les fidèles qui auraient
des scrupules à se servir eux-mêmes du pain eucharistié peuvent le recevoir de la
main des diacres sans le toucher. Cf. F. SClThiIDT - CLAUSING, ibid., p. 71, 91,
note 113.
18 JEAN-JACQUES VON ALLMEN
parle, mais un peuple qui chante, et qui chante des textes bi-
bliques ou le Symbole des Apôtres qui résume fidèlement l'en-
seignement de la Parole de Dieu. A titre d'exemple, il peut valoir
la peine de citer la versification du Symbole:
le cray en Dieu le Pere, tout puissant,
Qui crea terre & Ciel resplendissant.
Et en son Filz unique, Jesus Christ,
Nostre Seigneur: conceu du sainet Esprit,
Et de Marie entiere vierge né.
Dessoubs Pilate à tort passionné
CTIlcifié, mort, en croix estendu.
Au tombeau mis, aux enfers descendu.
Et qui de mort reprint vie au tiers iour.
Monta Iassus au celeste seiour,
Là où il sied à la dextre du Pere,
Pere Eternel, qui tout peult & tempere.
Et doit encor' de la venir icy,
luger les morts & les viuans aussi.
Au sainet Esprit ma ferme foy est mise:
le cray la saincte & catholique Eglise.
Estre des Sainctz & des fidelles une
vraye union entr'eux, en tout commune.
De noz pechez pleine remission.
Et de la chair la resurrection.
Finalement. cray la vie eternelle.
Telle est ma fay, & veulx marir en elle SB.
* * *
Il faudrait suivre maintenant le sort de ces deux liturgies
au travers de l'histoire subséquente de l'Eglise réformée. Mais
ceci nous mènerait trop loin. Je me contente donc de quelques
indications très sommaires.
Si je suis bien renseigné, la tradition zurichoise s'est très
rapidement ensablée, et cela est dû à deux facteurs surtout.
Il y a eu d'abord ce refus des autorités politiques d'autoriser
les récitations alternées et les antiphonies hommes/femmes:
tout l'élément à proprement parler communautaire de la litur-
gie a donc été cléricalisé puisque les parties qui devaient être
antiphonées entre les hommes et les femmes l'ont été entre le
pasteur et les diacres. La congrégation était donc entièrement
ou encore:
«Le sacrement de la chair et du sang nous donne en vérité la
communion de nature (naturalis unitas)>> 7;
et, citant Jn. VI, 56: «Qui mange ma chair ... demeure en moi
et moi en lui », Cyrille précise:
« Le Christ ne dit pas qu'il est en nous par un rapport d'affec-
tion, mais par participation physique (kata méthexin physikèn) » u.
Et Cyrille conclut:
« Nous sommes tous un dans le Père et le Fils et le Saint-
Esprit ... par l'identité de nature ... et par la communion de la sainte
chair du Christ, et par la communion de l'unique Saint-Esprit» 14,
l'Agneau" (Ap. XXI, 22; XIX, 7,9). Certes, "le temps est proche"
(ib. XXII, 10), mais l'assemblée vit encore dans le temps de
l'approche, et il faut que" le saint se sanctifie encore" (ib., 11).
L'Eglise est l'Epouse, mais elle doit elle-même "se prépa-
rer" et " se vêtir du lin resplendissant et pur" que tissent" les
oeuvres justes des saints" (ib., XIX, 8). L'assemblée actualise
cette préparation de l'Eglise par l'accomplissement ponctuel
des mystères chargés d'éternité.
Il est donc légitime, en ce sens, de concevoir une différence
entre l'assemblée et l'Eglise définie comme le Corps du Christ.
Cette différence tient au fait que l'assemblée n'est l'Eglise qu'en
devenir, et non dans l'éternité de la résurrection et de la déifi-
cation. En participant du Corps et du Sang, et en rendant ainsi
ses membres "concorporels et consanguins" au Christ ", elle
actualise sans cesse la spiritualisation de son être, mais par un
processus toujours renouvelé, car inachevé par rapport à la
perfection du Dieu-Homme incarné par l'Esprit, et un pro-
cessus qui ne sera entièrement consommé qu'au «moment»
d'éternité où cette perfection est atteinte.
Cette différence est en elle-même un mystère, l'expression
d'une antinomie ontologique (comme celle, entre tant d'autres,
de la çoexistence en nous du péché et du Royaume ... ), mais elle
peut être rendue plus saisissable à l'intelligence quand on la
refère au symbolisme qui distancie l'immanence du typos et
de l'antitypon, ou de l'icône, par rapport au Fils qui siège à la
droite du Père. A la limite du symbole (et cette limite est à
chaque fois atteinte par l'eucharistie), toute distance est abolie,
immanence et transcendance se soudent, l'assemblée intègre
l'Eglise. Et l'Eglise intègre le Royaume. Néanmoins, l'assemblée
ne se maintient pas à cette limite. Je serais tenté de dire qu'elle
la connaît mystikôs et pneumatikôs, selon la tradition patristi-
que, mais pas encore physikôs, malgré certaines expressions
patristiques. La chair de l'assemblée n'est pas ressuscitée, son
être intégral, avec tout son devenir historique incomplet, n'est
qu'en instance de déification. Et pourtant, il est déjà transformé.
L'intelligence n'échappe pas au déchirement que produit en elle
l'analyse de l'antinomie, parce qu'elle est contrainte de demeu-
cessé de les offrir pour la simple raison que, purifiés une bonne
fois », la sanctification aurait été réalisée parfaitement? (Héb. X,
1-2). Or le Christ «supprime le premier culte pour établir le
second» (ib., 9). Il n'en reste pas moins que cette typologie
vétéro-testamentaire est valable, mutatis mutandis, et donc dans
une certaine mesure, pour {{ le second culte ».
Nous avons, certes, dans celui-ci « la figure même (autèn tèn
eikona) » des réalités, mais nous ne pouvons pas dire que nous
possédions les réalités éternelles de cette icône. Si le « premier
culte» est typologique pour le «second », celui-ci devient le
symbole vécu de ces « réalités », à savoir: le processus dynamique
pour y parvenir. Et c'est précisément ce qu'indique l'épître. Bien
qu'il soit écrit: «Par une offrande unique, (le Christ) a mené
pour toujours à l'accomplissement les sanctifiés », le texte con·
tinue et il pose par là·même une antinomie qui rejoint exactement
celle qui nous occupe ici: {{ Nous avons ainsi, frères, pleine
assurance d'accéder au sanctuaire par le sang de Jésus. Nous
avons là une voie nouvelle et vivante qu'il a inaugurée (enekai-
nisen, initiavit) à travers le voile, c'est-à·dire par sa chair. .. con-
tinuons donc à affinner notre espérance ... ne désertons pas notre
assemblée (tèn episynagôgèn) ... mais confortons·nous, et cela
d'autant plus que vous voyez s'approcher le Jour» (Héb. X,
14,19·20,23,25) .
En suivant le même parallèle typologique, nous pouvons dire
que « la première tente », ou {( le Saint », est assimilable à ras-
semblée dans le temps et l'espace sublimés du monde, tandis que
« le deuxième tente », ou « le Saint des Saints », est comparable
à l'Eglise dans l'éternité du Royaume. En ce sens, nous pouvons
affirmer, comme le fait l'épître, que « c'est là un symbole pour
le temps présent» (ib., IX, 9).
Et que l'assemblée soit située dans la dimension de la pro-
messe et de l'espérance, et non pas dans le plérôme éternel de
l'Eglise, pourtant symbolisé actuellement, un bref rappel de
quelques textes liturgiques le fera ressortir clairement. Voici des
expressions de l'anaphore de saint Basile:
Constantin ANDRONIKOF
A
3 Cf. par ex. B. ALTANER, Précis de Patrologie, Paris - Tournai 1961, 102; J.
QUASTEN, Patrology, 2, Utrecht - Anvers 1953, 186-6; DTe. 15, 194-200: Testament
de N. - S. J. - C. de E. AMMAN; DAL, lI. 622-4: Messe, XXVI: Le Testament de
N. - 5., de H. LECLERCQ.
4 E. RENAUDOT, La perpétuit.! de la foi, Paris 1782, 2, 573 sqq.; cf. aussi J. - W.
BICKELL, Geschichte des Kirchenrechts, 1, Giessen 1843. 183 sqq.
5 P. DE LAGARDE, Reliquiae Juris ecclesiastid antiquissimae syriace, Leipzig
1856, 2-19.
Il 1.]t. RAHMANI, Testamentum Domini Nostri Jesu Christi, Mainz 1899.
7 A. VOOBUS, Nouvelles sources de l'Octateuque Clémentin Syriaque, dans
Le Museon 86 (1973) 105~109; The Synodicon in the West Syrian Tradition
(= C.S.O.c. Syri 161~162) Louvain 1975.
8 R. ~ G. CooUIN, Le Testament Domini: problèmes de tradition textuelle,
dans Parole de l'Orient 5 (1974) 165.188.
LES RÔLES D'APRÈS LE « TESTAMENTUM DOMINI » 4S
30 NAU, 20: RAHMAN!, 32. Dans la détermination des heures de prière nous
nous écartons délibérément de la traduction de Nau qui est trop libre et
imprécise.
52 __________________~M~I~G~U=E=L~ARR==~AN~Z_____________________
gens non mariés, puis les autres. Parmi les femmes, en premier
lieu les diaconesses 32. Dans cette troisième énumération, le
lecteur continue à se trouver après le diacre, tandis que la
diaconesse semble passer après les laïcs hommes.
Mais revenons à l'évêque. Après avoir traité, aux chapitres
XXIV et XXV, de la consécration de l'huile pour la guérison des
malades et pour la sanctification des pénitents (ceux qui font
retour) et de la consécration de l'eau, rites qui semblent suivre
la messe - comme c'est le cas dans la Traditio pour l'huile
seule - , le chapitre XXVI" est dédié à la prière du matin, dite
"louange de l'aurore", présidée par l'évêque; elle doit durer
jusqu'au lever du soleil; cet office ne se trouve pas dans la
Traditio, ni dans aucun des documents parallèles. L'évêque
convoque le peuple et il prononce les trois prières de louange du
début. Après quatre psaumes et cantiques, les trois prières de
la louange finale, semblables aux trois prières du début, peuvent
être dites soit par l'évêque, soit par un des prêtres. Ces ensem-
bles de trois prières, que nous donne le Testamentum à différents
moments du jour, on été étudiés par N. Uspensky dans sa disser-
tation sur l'office de la veillée nocturne dans les Eglises Byzan-
tines 34. Ces prières, récitées trois fois par jour, existent encore
chez les Ethiopiens sous le nom de "Prières du Testament ».
Nous pensons qu'il y a un rapport étroit entre ces prières et les
berakhoth juives du Shema' Israel.
Après cet office de l'aurore, viennent (chapitre XXVII ") les
lectures de la messe et la prédication faite par l'évêque ou par
un prêtre; suivent la prière des catéchumènes et l'imposition des
mains sur eux.
Le chapitre XXVIII '" nous donne le texte de l'exposition du
mystère (ROZO: mystère, symbole, arcanum ou, tout simplement,
messe) que fait l'évêque ou, en son absence, un des prêtres; il
s'agit d'une sorte de symbole christologique, pleinement ortho-
doxe, exposant toute l'économie du salut. Quand le peuple a reçu
l'instruction sur les mystères, on offre l'eucharistie (mot grec
dans le syriaque).
LE PRÊTRE
LE DIACRE
LE CONFESSEUR
47 BOT'I'B, 62.
413 NAU, 54: RAHMANI, 92.
49 BOTIE, 64; cf. p. 27, où Dom Botte est d'avis différent.
LES RÔLES n'APRÈS LE cc TESTAMENTUM OOMINI » 61
LA VEUVE
LE SOUS-DIACRE
58 MSS Barberini gr. 336, Leningrad gr. 226, Coislin gr. 213 (A. DMITRIEVSKY,
Euchologia, Kiev 1901, p. 996), Grottaferrata B.b.l.
59 NAU, 58; RAHMANI, 104.
6{1 HANSSENS, 90-91.
LES RÔLES D'APRÈS LE « TESTAMENTUM DOMINI » 67
LE LECTEUR
61 HANSSENS, 22-23.
62 BorrE, 67.
63 HANSSENS, 88.
68~__________________M~I~G~U~E=L~ARRA~~N=Z~___________________
64 HANSSENS, 91.
65 NAU, 59; RAHMANI, 104. N.B. Rahmani pense que le texte syriaque a été
manipulé pour placer le sous-diacre avant le lecteur.
LES RÔLES D'APRÈS LE ({ TESTAMENTUM DOMINl » 69
LES VIERGES
LES CHARISMATIQUES
CONCLUSION
41 Co 12, 28 .•
51 Co 13, 13.
'Chap. 2, p. 5 (41).
7 Pour l'évêque, chap. 2, p. 9 (45): "Répands la puissance qui vient de toi,
celle de l'Esprit souverain ». Pour le prêtre, chap. 7, p. 21 (57): «Accorde-lui
l'Esprit de grâce et de conseil du presbyterium". Pour le diacre, chap. 8, p. 27
(63): «Accorde l'Esprit de grâce et de zèle".
'Chap. 21, p. 47: 51-53 (83: 87-89).
'Chap. 3, p. 9 (45).
10 Chap. 4, p. 11 (47).
L'ASSEMBLÉE DANS LA «TRADITION APOSTOLIQUE» 81
"Ibid., p. 13 (49).
"Ibid., p. 17 (53).
"Chap. 35, p. 83 (119); chap. 41, p. 89 (125).
14 Chap. 25, p. 6S (101).
"Chap. 41, p. 91-97 (127-133).
18 Chap. 15, p. 33 (69).
17 Chap. 20, p. 43 (79).
18 Chap. 19, p. 41 (77).
82 BERNARD BOTTE
19 Ga, 3, 16.
21 IGNACE n'AN.TIocHE, Lettres, Philad. 4 (éd. P. TH. CAMELOT, Paris 1951, p. 142-
144 et p. 142 note 4).
22 Cf. ln 3, S.
"Chap. 21, p. 55 (91).
84 BERNARD BOTTE
par un prêtre qui lui fait l'onction sur tout le corps à l'exclusion
de la tête. Après avoir repris ses vêtements, le candidat s'approche
de l'évêque qui lui fait l'onction sur la tête et la consignation
sur le front 46. Il y a là une action continue et il est superflu de
se demander si l'onction postbaptismale appartient au baptême
ou à la confirmation. La question pourra se poser plus tard, mais
Hippolyte ne se l'est pas posée.
L'initiation n'est pas terminée par la consignation. Nous
avons dit que l'attachement personnel à Dieu ne peut se faire
que dans et par l'Église. Pour que l'initiation soit complète, il
faut que le néophyte entre dans la communauté eucharistique.
La communauté doit l'accueillir par le saint baiser auquel il a
droit désormais, et tous ensemble ils vont offrir l'offrande eucha-
ristique 47.
Il y a un rite spécial dans la première eucharistie. Il y a
trois prêtres qui tiennent trois calices pour la communion. L'un
contient de l'eau en mémoire de l'eau du baptême; le second
contient le vin devenu le sang du Christ; le troisième est une
coupe de lait et de miel". On pense à l'exhortation de la première
épître de saint Pierre: "Comme des enfants nouveau-nés, désirez
le lait spirituel» ". Les néophytes ne sont encore que des enfants
qui ont besoin d'une nourriture spéciale pour assurer leur crois-
sance spirituelle. Mais on peut penser aussi que le lait et le miel
évoquent la terre promise au peuple de Dieu 50. Désormais,
l'initiation est achevée.
***
qui ont suivi le Concile ont été pour l'Église catholique une
période de joyeuse anarchie. Je n'en connais pas de plus joyeuse
que celle de ce curé du pays wallon qui voulut représenter l'entrée
de Jésus à Jérusalem. Il se heurta tout d'abord au refus de tous
les hommes, jeunes et vieux, de la paroisse, de faire partie de
la cavalcade. Il se tourna alors vers la gent féminine et il trouva
une jeune fille pieuse, prête à jouer le rôle de Jésus. Seulement,
cette personne était fière, et elle jugeait qu'un âne n'était plus
une monture digne d'une femme; elle réclama un vrai cheval. Si
bien que les paroissiens eurent la surprise de voir une sorte de
Jeanne d'Arc triomphante pénétrer dans leur église. Nos évêques
ont peut-être été pris de court, mais ils ont eu le bon sens de ne
pas prendre cette exubérance au tragique, et ils ont fait confiance
au jugement d'un clergé dont le dévouement ne peut être mis en
doute. A l'heure actuelle, il y a des signes d'un solide renouveau.
La messe radiodiffusée le dimanche par France-Culture, avec
une excellente prédication biblique, peut être citée comme mo-
dèle. Les messes diffusées le dimanche par la R TB dans de pe-
tites paroisses du diocèse de Namur sont également d'une très
bonne tenue.
Il faut pourtant constater que tous n'ont pas encore com-
pris. En cette année 1976, le premier dimanche de carême, les
paroissiens d'une église, qui est censée être une église pilote,
apprennent, en arrivant pour la messe dominicale, qu'il n'y aura
pas d'avant-messe: ni prières ni lectures. Tout sera remplacé
par une discussion. On met donc les chaises en rond et on
commence une discussion sur un sujet qui n'a rien à voir avec
le carême. Des paroissiens, naturellement, protestent: de quel
droit les prive-t-on de la parole de Dieu? Le Concile a souhaité
l'enrichissement des lecture~ bibliques, trop rares dans le missel
de Pie V. Le recueil composé pour répondre à ce souhait, réparti
sur trois ans, permet aux fidèles d'entendre les pages essentielles
de l'Ancien et du Nouveau Testament. A condition, bien entendu,
qu'elles soient lues. Mais certains curés éliminent systématique-
ment les lectures de l'Ancien Testament. De plus, ces textes
devraient être expliqués. Ils le sont rarement; ils servent de
prétexte à parler d'autre chose. Les victimes, en pareil cas, ce
sont les fidèles, et c'est aux évêques à prendre leur défense. Il
faut bien reconnaître que certains curés ont oublié la doctrine
de Vatican II, oU même ne l'ont jamais comprise. Ils semblent
L'ASSEMBLÉE DANS LA «TRADITION APOSTOLIQUE» 91
croire que le Concile a fait table rase du passé et que, dès lors,
on peut inventer n'importe quoi. Il est vrai que Jean XXIII, en
voulant faire un aggiornamento, entendait bien faire disparaître
les routines qui n'avaient plus de raison d'être. Mais cette épu-
ration n'avait pas d'autre but que de dégager l'essentiel, c'est-à-
dire ce qui garantit l'authenticité de la foi apostolique. C'est là
le principe de l'oecuménisme: que chacun, en suivant sa propre
tradition, retrouve l'essentiel de la foi des apôtres. C'est la seule
voie qui nous permettra de répondre au voeu du Seigneur:
« Qu'ils soient un », Père, «comme nous sommes un» 58.
58 ln 17, 22.
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L'ASSEMBLÉE LITURGIQUE DÉCRITE
DANS LES « CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES»
ET LES DIFFÉRENTES FONCTIONS DANS SON CADRE
1. INTRODUCTION
L'ORIGINE, LE CONTENU, L'AUTEUR, L'ÉPOQUE ET LE LIEU
DE LA RÉDACTION DES « CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES»
3 Les meilleures études, où J'on peut trouver aussi l'indication des éditions
et des traductions du texte: F. X. BvNK, Die apostolischen Konstitutionen. Eine
literarhistorische Untersllchung, Rottenburg, 1891. F. E. BRIGHTMAN, Liturgies
Eastern and Western. Vol. 1: Eastern Liturgies, Oyford 1896 (réimpr. 1965, 1967),
p. XVII-XLVII. Ed. SCHWARTZ, Vber die pseudo-apostolischen Kirchenordnungen,
Strassburg 1910. F. NAU, Constitutions Apostoliques, dans Diet. de Théol. Cath.,
III, 2 (1908, Ille tirage 1923), col. 1520-1537. H. LECLERCQ, Constitutions Apostoli-
ques, dans Dict. d'Archéol. chrét. et de Liturgie, III, 2 (1914), col. 2732-2795.
Ed. critique ou texte: Fr. X. FUNK, Didascalia et Constitutiones Apostolorum,
2 vol., Paderborn, 1905, réimpr. Torino 1962 (cité désormais: FUNK, Discalia ... ).
Sluelques textes liturgiques (en grec et trad. lat.), avec bibliogr. principale
Jusqu'à 1935 et notes critiques, chez Joh. QUASTE:-.l:, op. cit., p. 179-233 (le texte
de l'~.naphore eucharistique de la liturgie «Clémentine}), reproduit aussi par
A. HANGGI - Irmgard PAHL, Prex eucl1aristica, Fribourg - Suisse 1968, p. 82-95).
Trad. roumaine intégrale par Econ. G. NITu, dans la coll. Les écrits des Pères
Apostoliques avec les Cunstitutions et les Canons Apostoliques, vol. II, Ki-
schinew, 1928.
4 BÜJliotheca, cod. CXIl-CXIlI, cité dans la P. G., t. l, col. 548-549.
L'ASSEl\1BLÉE DANS LES «CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES» 95
5 FUNK, Didascalia ... comprend aussi la trad. latine de la Didascalie, avec les
fragments latins plus anciens conservés. Fragments en trad. latine dans: Joh.
QUASTEN, op. cit., p. 34-36, où sont indiquées aussi les éditions de la version
syriaque, ainsi que ses traductions dans langues modernes, avec les études
parues jusqu'à 1935.
6 Découverte et éditée premièrcment pm' le métropolite Philothée BRYENNIOS,
à 1883, puis rééditée plusieurs fois. Éd. plus récentes: J. - P. AUDET, La Didachè.
Instruction des Apôtres, Paris, 1958. Die Didache. Mit kritischem Apparat,
hrsg. von H. LIETZMANN, 6. Aufl., Berlin, 1962 (Kleine Texte für Vorlesungcn
und Obungen, 6). Sélection de textcs (ch. 7, 9, 10, 14) avec bibliographie, notes
et trad. latine, John. QUASTEN, op. cit., p. 8-13. Trad. roumaine précédée par
étude introd. dans la coll. citée dans la note 3, p. 81-94. Voir aussi: S. GIET,
L'énigme de la Didaché, Paris, 1970.
7 Voir surtout Ed. SCH:WARZ, op. ciL, et H. CONNOLLY, The So-Called Egyptian
Church Order and derived Documents. Cambridge, 1916. Bonnes références sur
l'origine, le contenu, l'auteur et la date de la rédaction, les versions et les rema-
niements, dans: Joh. QUASTEN, Initiation aux Pères de l'~glise, Trad. de l'anglais
par J. Laporte, t. II, Paris, 1966, p. 216-232 {avec riche bibliogr.). Sélection de
textes (en trad. latine) et bibliogr. avant 1935, dans: Joll. QUASTEN, Monumenta
eucharistica ... , p. 26--34. E.? ang.l~jse, par G. DIX,' ATCOCM"O).~)('~ rrcxp&8oa~ç.
The Treatise on tl1e Apostoltc TradItwn of St. Hippolytus of Rome, London, 1937.
96 ENE BRANISTE
:Ë.d. plus récente, avec la réconstitution du texte grec, par Dom B. BOTIE, La
Tradition Apostolique de Saint Hippolyte. Essai de réconstitution, III" éd.,
Münster, 1966 (Liturgiewissenschaftliche Quellen und Forschungen, 39). HIPPOLYTE
DE Rm.Œ, La Tradition Apostolique d'après les anciennes versions. Introd., trad.
et notes par B. Botte, O. S. B" Ile éd., Paris 1968 (Sources Chrétiennes, 11 bis).
J. M. HANSSENS, La liturgie d'Hippolyte, ses documents, son titulaire, ses origines
et son caractère, Rome 1959, réimpr. 1965 (Orientalia Christiana Analecta, 155),
avec riche bibliogr. aux p. XXV-XXXV. J. M. HANSSEN:S, La Liturgie d'Hippolyte.
Documents et études, Rome 1970.
B Voir, par exemple: 1. II, ch. 57 (les attributions ries clercs de tous degrés
dans le cadre des assemblées liturgiques); 1. III, ch. 9-11 (les officiants du
baptême, des chirotonies et des thirothésies); 1. III, ch. 16-17 (le rôle des diacres
au baptême); 1. VIII, ch. 20 (les attributions liturgiques du prêtre et du diacre);
1. VIII, ch. 28 (les attributions des membres du clergé dans l'office liturgique);
1. VIII, ch. 46 (dispositions ~isciplinaires contre ceux qui ne respectent pas les
droits et les devoirs sacramentaux fixés à chaque degré du clergé).
9 Livre II, chap. 57 (la description d'une église avec ses différentes annexes
utilisées pour le culte).
10 Voir, par exemple, 1. V, ch. 8 (la vénération des martyrs); 1. V, ch. 13-20
(des normes concernant la célébration de Pâques); 1. VII, ch. 23 (les jours de
jeûne et la célébration du Samedi); 1. VII, ch. 30 (la célébration du c'..imanche);
1 VIII, ch. 33 (une liste des fêtes qu'il faut respecter).
11 Livre VII, ch. 57, 59; 1. VII, ch. 24, 47-49; 1. VIII, ch. 6-15, 34-39.
12 Livre VIII, ch. 16-17 (description et brève explication du baptême et de
la continuation); 1. VII, ch. 22 (l'office du baptême); 1. VII, ch. 26 (formule
de prière pour le Saint-Chrême); 1. VII, ch. 39-45 (l'office du baptême y incluses
fonuules des prières); 1. VIII, ch. 4 et suiv. (l'office du sacre de l'évêque);
1: VIII, ch. 29-31 (offices divers); 1. VIII, ch. 40 (prière pour la bénédiction
(ies offrandes); 1. VIII, ch. 41-42 (prières et offices pour les morts).
L1ASSEMBLÉE DANS LES «CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES» 97
16 P. G., t. V" col. 729-872. Voir surtout G. BAREILLE, Ignace d'Antioche (Saint),
dans Diet. de Théol. Cath., t. VII, 1ère partie, Paris 1922, col. 695-697.
17 Ed. SCHWARZ, Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte. Kano-
nistische Abteilung, Weimar 1936, p. 41 (cf. A. ALTANER, Précis de Patrologie,
adapté par H. Chirat, Paris 1961, p. 101).
19 Th. ZAHN, Ignatius von Antiochien, Gotha, 1873, p. 141. Cr. aussi C. H.
TURNER, Notes on the Apostolic Constitutions, dans The Journal of Theological
Studies, 31 (1930), p. 130 s.
19 O. PERLER, Pseudo - Ignatius und Eusebius vom Emesa, dans Historisches
lahrbuch der Gorres - Gesellschaft, Münich - Cologne, 1958, p. 73-82. .
:w Par exemple: l'Esprit Saint c'est un 01t"llpÉ't'l)Ç (ministre) du Fils; la nais-
sainee du Fils EX 't'OÜ IIIX't'p6, a été dépendante de la volonté de Dieu-le Père
pour la création c.u monde; le Fils et le Paraclèt sont énumérés à la tête des
Puis~ances célestes qui adorent Dieu-le Père; un certain rationalisme religieux
exprImé surtout par l'agglomération des termes qui indiquent la notion de
..::on~aissancc de Dieu, comme objet de la prière de l':Ëglise (yvwa~" brty\l(l.)a~,.
XIX't'IXÀW~,. &yVO(IX, etc.).
21 De viris illustribtls, 120 (P. L., t. XXIII, col. 709-711).
L'ASSEMBLÉE DANS LES «CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES» 99
38 Cf. Paul EVDOKIMOV, L'Orthodoxie, Neuchâtel (Suisse), 1965, p. 266' « ... Opé-
rant in nomine Christi, il (l'évêque) est celui qui transforme une assemblée en
synaxe eucharistique et manifestation de l':':'glise de Dieu ". Cf. aussi B. MAR-
LIANGE.-\S, Introduction à la Constitution sur la liturgie, p. 18 (cité dans: H.
HOLSTEI~, Hiérarchie et peuple de Dieu d'après « Lumen gentium ", Paris, 1970,
p. 138): «L'assemblée liturgique doit être une manifestation, une épiphanie de
l'Eglise, cians son aspect visible et dans son mystère profond n.
39 Cf. l'anaphore de la Messe byzantine de Saint Jean Chrysostome: «Nous
Vous offrons encore ce culte spirituel et non sanglant (T7J\I Àoyuc~\I 't'IXUnj\l XlXt
tlNlX(!-'-IXX'rO\l ÀIX't'pdlX\I) ... » (La divine Liturgie de notre Père S. Jean Chrysostome.
Texte grec et trad. française avec introd. et notes par Dom Placide de Meester,
Ille éd., Rome - Paris, 1925, p. 74-75).
104 ENE BRANISTE
Un peu plus pâle apparaît le rôle des prêtres dans les assem-
blées décrites dans les Constitutions Apostoliques. Il y avait
beaucoup de prêtres dans chaque église locale, comme à l'époque
apostolique (Jacques, V, 14: «Quelqu'un est-il malade parmi
vous? - Quil appelle les presbytres de l'Église ... »). Dans les
églises cathédrales ils prenaient place dans le sanctuaire, d'un
côté et de l'autre du siège de l'évêque, en s'asseyant aux
80,j-rOPOL 6p6vaL (les chaises des prêtres), face au peuple. L'un
d'eux pouvait lire l'Évangile (si l'un des diacres ne faisait pas
cela) et, ensuite, dans certaines églises, tous les prêtres prê·
chaient, avant l'évêque (livre II, ch. 57) ". Au moment du baiser
de la paix, les prêtres avec les diacres donnaient le baiser à
l'évêque; ensuite ils se lavaient les mains avec l'eau apportée par
les sous-diacres, en signe de pureté d'âme. Pendant l'anaphore
eucharistique, ils entouraient l'évêque devant l'autel de sacrifice,
se tenant debout à droite et à gauche de l'évêque, «comme
certains écoliers autour de leur maître», en priant eux-aussi, à
42 Dans la grande litanie de la liturgie «Clémentine» (1. VIII, ch. 10) sont
commémorés nominalement quatre évêques de l'époque apostolique: Jacques
de Jérusalem, Clément de Rome, Evodius d'Antioche (prédécesseur de S. Ignace,
ordonné par S. Piene) et Anianus d'Alexandrie.
43 Voir aussi le 33~ canon ciu Ive Concile de Carthage, reproduit dans les
Staluta Ecclesiae Antiqua et dans la Didascalia A..poslolorum, II, 58 (FUNK, Di-
dascalia ... , p. 168).
44 Sur l'usage de la prédication de plusieurs prêtres à la même Liturgie,
voir aussi :Ëgérie (alias :Ëthérie), Peregrinatio ad loca sancla, ch. XXV, 1
(:Ë.thérie, Journal de voyage, texte latin, introd. et trad. de Hélène pgTRÉ, nouveau
tirage, Paris 1971. p. 198): «Sane quia hic consuetudo sic est, ut de omnibus
prcsbyteris, qui sedent, quanti volunt, prae6iccnt, et post illos omnes episco-
pus praedicat, quae praedicationes propterea semper dominicis diebus sunt ... ».
106 ENE BRANISTE
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mi-voix ou en silence, accompagnant ainsi le grand-prêtre, qui
récitait la prière à haute voix (livre VIII, ch. 12). Tant les diacres,
à la grande litanie du début de la Messe des fidèles, que l'évêque
au cours des diptyques (les prières d'intercession) de l'anaphore
eucharistique faisait la prière pour les presbytres (livre VIII.
ch. 10, 12, 13). Au moment de la communion ils recevaient les
Saintes-Espèces immédiatement après l'évêque (livre VIII, ch. 13).
On nous décrit aussi le rituel de leur collation (livre VIII.
ch. 16) ".
aussi les diacres qui accueillaient les fidèles étrangers qui arri-
vaient, eventuellement, durant la liturgie de la parole; après
avoir vu les lettres de recommandation ou de consentement que
ceux-là portaient sur eux" et après avoir vérifié leur orthodoxie,
ils les conduisaient à l'intérieur de l'église vers l'endroit indiqué
à leur situation ou catégorie. C'est de même qu'on procédait
avec les membres du clergé qui venaient d'autres communautés.
Lors du sacre d'un évêque les diacres soutenaient le livre
de l'Évangile ouvert au-dessus de la tête de l'ordonnand (livre
VIII, chap. 4); ils assistaient, de même, à la consécration de
tous les degrés du clergé (livre VIII, chap. 16 seq.). On faisait
la prière pour eux tant au cours des litanies diaconales qu'aux
diptyques de l'anaphore eucharistique (livre VIII,' chap. 10, 12,
13). Au moment de la communion du clergé ils recevaient les
Saintes-Espèces par l'évêque, après les prêtres (comme au-
jourd'hui). À la communion des laïcs, l'un des diacres présentait
le saint calice, d'où les fidèles goûtaient directement le Saint
Sang; le diacre disait: «Sang du Christ, calice de vie", et le
communiant répondait: « Amen». Après la communion de tous,
les diacres prenaient le reste de l'Eucharistie et le déposaient au
pastophoria ou à la prothèse (livre VIII, ch. 13. - Cfr. ch. 28).
Ce sont aussi les diacres qui distribuaient aux clercs, conformé-
ment aux dispositions de l'évêque ou des prêtres, les offrandes
apportées par les fidèles à l'église (livre VIII, ch. 31); ils présen-
taient aux prêtres ou à l'évêque les candidats païens au catéchu-
ménat pour la réception du baptême (livre VIII, ch. 32).
On ne trouve guère dans les Constitutions Apostoliques ni
le terme d'archidiacre et sa fonction non plus, malgré que cette-ci
ait une grande portée dans les Églises des Syriens Orientales.
50 Voir, par exemple, Trad. Apostolique, ch. 13, 34 (éd. B. Botte, p. 58, 116);
différentes épîtres de S. Cyprien; l'épître de S. Corneille à l'évêque Fabien
d'Antioche (près d'EvsÈBE, Hist. ecdes., VI, 43), où l'on affirme qu'à Rome il y
avait alors sept sous-diacres. Mais les sous-ciiacres ne sont pas mentionnés
dans la Didascalie des Apôtres, considérée généralement comme provenue du
même siècle.
51 'l7MlflÉTIXL ÀÉyovrlXL ot Ôlto8L&xOVOL ... 'Y1C'YJpé't'IXç 't'oùç U7t08LIXK6vouç ÀéYEL ...
(Balsamen et Zonaras dans le commentaire du canon 21 e Laodicée, dans: G. RALLI
ct M. POILI, La collection des divins et saims canons ... , t. III, Athènes, 1853,
p. 190). Dans sa collection des canons, Denis le Petit traduit constamment le grec
U7t'YJpé:"t"IXÇ par lat. 5ubdiaconos, tandis que les autres traducteurs latins des ca-
nons traduisent d'habitude par ministros.
52 Voir, par exemple: 1. III, ch. 11; 1. VI, ch. 17; 1. VII, ch. X, 9: un:èp neXa'YJÇ ...
u1MJpe:ata:ç {QUASIE!><, Monumenta ... , p. 207).
53 Voir, par exemple: 1. VIII, ch. XI,11; 1. VIII, ch. XII, 43; 1. VIII, ch. 21
(prières pour la chirothésie du sous-diacre); 1. VIII, ch. 28 et 1. VIII, ch. 31.
54 Dans notre exposé nous allons employer, conformément au vocabulaire
usuel dans la théologie orthodoxe, le terme chirothésie pour la collation de
tous les degrés des ministres inférieurs, à la différence de chirotonie, usité seu-
lement pour la consécration des Ordres majeurs. Mais l'ancienne théologie de
l'E.glise ne faisait point cette distinction; c'est pourquoi le compilateur des
C.A. emploie partout les termes chirotOl1ie et chirotollir (XE~pOTovEIX. Xe:~po't'ové(o,)
pour l'ordination de tous les ministres du culte (voir surtout 1. VIII, ch. 16 s.),
tandis que Xe:tpoBe:a{1X signifie simplement l'impositions de mains, qui n'impli-
110 ENE BRI\NISTE
prière pour la chirothésie des sous-diacres (livre VIII, ch. 21) '''.
Comme tous les autres membres des ordres mineurs, ils étaient
subordonnés aux diacres et ceux-ci avaient le droit de les ex·
communier, au besoin, en l'absence de l'évêque ou du prêtre
(livre VIII, ch. 28).
Dans le cadre des assemblées liturgiques, pendant la Messe
des fidèles, ils étaient les gardiens des portes d'accès à la place
des femmes, pour empêcher l'entrée dans l'église ou la sortie de
l'église; l'un d'eux apportait aux prêtres de l'eau pour se laver
les mains (livre VIII, ch. XI, 11). À la communion ils venaient
immédiatement après les diacres (livre VIII, ch. XIII, 14); après
la Messe, quand on faisait le partage des offrandes qui revenaient
aux ministres de l'Eglise, les sous-diacres avaient leur part au
pourcent de 1/10 fixé pour tous les ministres inférieurs (livre
VIII, ch. 31). Tant au cours des litanies récitées par les diacres
que dans les prières d'intercession générale pour l'Eglise (dipty-
ches) récitées par l'évêque à la fin de l'anaphore eucharistique,
les sous-diacres faisaient l'objet de la prière de l'Eglise à côté
de tous les autres ministres inférieurs (livre VIII, chap. X, 9, et
livre VIII, ch. XII, 43).
h) Les diaconesses
Les diaconesses (rH 8tocxovot, virgines cal1onicae) représen-
taient le seul degré féminin du clergé inférieur accepté dans
l'ancienne Eglise et en même temps le plus ancien parmi les
ordres mineurs. Dès l'époque apostolique nous est parvenu le
nom de Fibi (Phébé), diaconesse de l'Eglise de Cenchrée (Rom.
XVI, 1); à l'époque de l'apparition des Constitutions Apostoliques
les documents littéraires nous ont conservé la mémoire de cer-
que pas toujours la collation d'un degré ecclésiastique (voir surtout 1. VIII. ch.
28, FUNK, Didascalie ... ) p. 530: rrpEO'~u't'e:poÇ' •. Xe:LpoOe:'t"d, oô XELpO't'ovd ... ). D'ailleurs,
dans la théologie catholique aujourd'hui même on ne fait pas la distinction
verbale (d'origine juridique) entre chirotol1ie et chirothésie, puisque l'imposi-
lion des mains n'est pas usitée que pour l'ordination des trois degrés du clergé
proprement dit, tandis que la collation des «ordres mineurs ,} est accordée par
simple bénédiction. Cf. Cyrille VOGEL, L'imposition des mains dal1s les rites
d'ordination en Orient et en Occidel1t, dans La Maison-Dieu, n. 102 (2 e trim.
1970), p. 57-72; ID., Cllirotonie et chirothésie. Importal1ce et relativité de l'impo-
sition des mains dans la collation des ordre.'i, dans Irénikon, t. XVI (1972), nr. 1,
p. 7-21 et nr. 2, p. 207-238.
55 Cf. Trad. Apost., ch. 13: «On n'imposera pas la main au sous-diacre,
mais on le nommera pour qu'il suive le diacre» (éd. B. Botte, p. 68).
L'ASSEMBLÉE DANS LES «CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES» 111
60 Cf. F. NAU, op. cit., col. 1521, 1525, et H. LECLERCQ, op. cit., col. 2737.
61 Livre VIII, ch. 17.
62 Plus tard, certains canons en ont fixé l'âge de 40 ans (can. 15 concile IV
oecurn. et cano 14 et 40 du concile « In Trullo»).
63 Cf. aussi 1. III, ch. 6: « Nous ne permettons pas aux femmes d'enseigner
dans l'église, mais qu'clles prient seulement et écoutent ceux Qui enseignent ... ».
ll4 Mais dans la liturgie «Clémentine» (1. VIII, ch. 11) c'est aux sous-diacres
qu'on recommande à garder les portes des femmes.
L'ASSEMBLÉE DANS LES «CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES» 113
ch. 13). Comme tous les ministres inférieurs, elles avaient leur
part des offrandes distribuées entre les clercs après la Messe
(livre VIII, ch. 31) es.
La grande importance qu'on accordait aux diaconesses dans
l'ancienne Église syrienne a contribué au maintien de leur ordre
plus longuement chez les Syriens Occidentaux que dans les
autres Églises orientales ".
65 Mais elles ne sont pas mentionnées parmi les ministres inférieurs lorsqu'il
s'agit de la distribution des offrandes apportées pour les agapes (1. II, ch. 28).
À propos des diaconesses syriennes voir A. KALSBACH, Die altkirchliche Einrich-
tung der Diakonissen bis zu i11rem ErlOschen, dans le 22. Supplementheft der
Romischen Quartalschrift, Freiburg-im-Breisgau, 1926, p. 19-31.
66 Voir 1. _ H. DALMAIS, Ordination et ministères en Orient, dans La Maison-
Dieu, n. 102 (2" trim. 1970), p. 79·80.
67 On peut lire, par exemple, dans les inscriptions des catacombes, les noms
des lecteurs Favor et Claudius Atticianus (L. DUCHESNE, op. cit., p. 366 n. 1). Voir,
de même, TERTULLIEN, De praescriprione haereticorum, ch. 41 (P. L., t. II, col.
69); HIPPOLYTE, Trad. Apostolique, ch. 11 {éd. B. Botte, p. 66); CYPRIEN, Epist. XXIV,
XXIX, XXXIII, XXXIV, et d'autres (P. L., t. IV, col. 294, 310, 328, 329);
concile de Sardiques, cano 10; concile de Laodicée, cano 23 et 24; le 28" canon
apost., et d'autres.
114 ENE BRANISTE
d) Les cha n t r e s
71 Mais on ne nous donne pas de prière pour leur collation, dans les chapitres
comportant les offices pour l'ordination des clercs (1. VIII, ch. 16 s.).
72 Voir surtout la description de la liturgie «Clémentine» dans l. VIII, où
on ne parle point des chantres comme exécuteurs des hymnes liturgiques.
73 «Qu'un autre chante les psaumes de David et que le peuple chante les
acrostiches ou les refrains» (1. II, ch. 57,6). Sur le mode de chanter les psaumes
dans l'ancienne E.glise voir: Pro P. VINTILESCU, De la poésie hymnographique des
lIvres liturgiques et le chant ecclésiastique (en roumain), Bucarest 1937, p. 185 s.
Juan MATEOS, S. J., La célébration de la Parole dans la liturgie byzantine.
~tude historiques, Rome 1971 (Orientalia Christiana Analecta, 191), p. 7·13.
116 ENE BRANISTE
74 À Rome, autour de 251, il n'y avait pas moins de 50 exorcistes (la lettre
du pape Corneille à l'évêque Fabien de Rome, dans: EUSÈBE, Hist. eccles., IV,
43). Pour le IV~ siècle voir, par exemple, concile d'Antioche (341), cano 10, et
concile de Laodicée, cano 24.
L'ASSEMBLÉE DANS LES "CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES» 117
75 Cf. aussi Trad. Apost., ch. 14 (éd. B. Botte, p. 68) et L. DUCHESNE, op. cit.,
p. 363. On peut y voir des réminiscences de la concurrence entre les charisma·
tiques et les membres du clergé, existant dès l'époque apostolique (cf. J. CoLSON,
Désignation des ministres dans le Nouveau Testament, dans La Maison·Dieu,
n. 102, 2" trim. 1970, p. 21·29).
16 Sur l'expression biblique «peuple de Dieu» comme appellation de l'~glise,
voir surtout: Max KEu.ER, «Volk Gattes» aIs Kirchenbegriff. Eine Untersuchung
zum neueren Verstiindnis, Benzingel' Verlag, Zürich - Einsiedeln - KOln 1970; H.
ASMussEN und and., Die Kirche - Volk Gattes, Stuttgart 1961; A. VONIER, Le
peuple de Dieu, Lyon 1943.
77 Voir 1. KOTZONI, La position des laïcs dans l'organisme ecclésiastique (en
grec), Athènes 1956.
711 Cf. Saint JUSTIN, 1 Apologie, ch. LXV, 5.
118 ENE BRANISTE
79 Voir, par exemple, TERTULLIEN, Apologeticum, ch. XXXIX, 14: « .. Nous >
« Et que tous les fidèles prient du fond du coeur pour eux (les
catéchumènes) en disant: Kyrie eleison! (Seigneur, aie pitié) ... Et à
chaque formule de prière récitée par le diacre ... , que le peuple dise:
Kyrie eleison et les enfants avant toUS» (livre VIII. ch. VI, 4,9) 83.
83 Sur la participation des enfants au chant liturgique voir aussi E.G~RIE (al.
~nŒRIE), Peregrinatio ... , ch. XXIV, 5 (éa:. P. Pétré, p. 192): «Et diacono dicente
singulorum nomina semper pisinni plurimi stant respondentes semper: Kyrie
eleison, quod dicimus nos: Miserere Domine, quorum voces infinitae sunt 1>,
84 Cf. la description similaire, un peu plus développée, dans le Testamentum
Domini, l, 19 (Joh. QUASTEN, Monumenta ... , p. 237~239).
L'ASSEMBLÉE DANS LES «CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES» 121
l'autre part de l'église 85 que soient placés les fidèles (ol ).œt'xot)
dans un silence absolu et en bon ordre; et que les femmes s'asseyent,
elles aussi, séparément, en gardant silence ... 6s • Et que les portiers
(ol 7ru).oopO() se tiennent debout en gardant les portes d'entrée des
hommes et que les diaconesses fassent la même chose aux entrées
des femmes, en tenant compte de ceux qui entrent dans le navire ...
Et quand quelqu'un sera trouvé qu'il n'est pas assis à sa place, qu'il
soit semoncé par le diacre ... et qu'il soit conduit (guidé) à sa place.
Car l'église ressemble non seulement à un navire, mais aussi à un
bercail; et de même que les bergers font tous les animaux non
parlants - c'est-à-dire les chèvres et les brebis - se grouper selon
le sexe et l'âge et chaqun d'eux s'assemble avec les semblables, de
même dans l'église, que les plus jeunes s'asseyent d'un côté seule-
ment s'il est possible, et si non, qu'ils restent debout; que les plus
âgés prennent place en bon ordre; que les pères et les mères
tiennent près d'eux leurs enfants restés debout. Et de même, que
les jeunes filles prennent place séparément, s'il est possible, mais
si non, qu'elles restent debout derrière les femmes; et que le fem-
mes mariées et celles qui ont des enfants soient placées séparé-
ment. Mais que les vierges et les veuves et les vieilles femmes soient
placées aux premiers rangs.
Et que le diacre porte le soin des places, afin que tous ceux
qui entrent (dans l'église) se dirigent vers leurs places et ne restent
pas à l'entrée. De même, que le diacre surveille le peuple, afin que
personne ne chucote, ne rie, ne sommeille ou ne gesticule; car dans
l'église on doit se tenir respectueusement, attentivement et en prê-
tant ses oreilles à la parole de Dieu» (livre II, ch. 57).
la mort de son mari (FUNK, Didascalia ... , p. 528). Cf. Trad. Apost., ch. 10 et
l)
son devoir liturgique "'. C'est de même qu'on procédait avec les
gens de condition modeste - de l'endroit ou étrangers - soit
plus âgés soit plus jeunes; à eux aussi
«le diacre devait leur trouver des places, de tout coeur, afin qu'il
ne fasse pas l'impression de partialité envers quelqu'un, mais afin
que sa diaconie soit agréable à Dieu. C'est de même que la diaconesse
devait se comporter avec les femmes qui venaient, soit qu'elles fus·
sent pauvres ou riches» (livre II, ch. 58, 6).
III. CONCLUSION
103 Voir surtout A. LEMAIRE, op. cit. dans la note 33; Y. CONGAR, Ministères
et structuration de l'I1g1ise, dans La Maison~Dieu, n. 102 (2" trim. 1970), p. 7~20;
J. COLSON, Désignation des ministres dans le Nouveau Testament, ibid., p. 21·29.
104 En Orient, le Concile de Calcédoine (can. 6) a interdit la chirotonie et
la chirothésie de tous les ministres de l'~glise sans une certaine fonction ou
sans une église déterminée. Cf. C. VOGEL, Vacua manus impositio, dans Mélanges
liturgiques offerts au R. P. B. Botte, O. S. B .... , p. 511-524. Sur la situation
actuelle dans l'.Ëglise catholique à cet égard voir, par exemple, L. L~CUYER, Les
ordres mineurs en question, dans la revue citée ci-dessus, p. 97-107.
130 ENE BRANISTE
Bucarest
Le qâhâl
Mais il y avait d'autres assemblées liturgiques qui, elles, ne
dépendaient pas du cycle saisonnier, nomade (Pâque) ou séden-
taire. Le rassemblement des tribus se faisait à son de trompe
(shôphar) et c'était une réunion au nom du Dieu des Armées
(Sabaot). Ce rassemblement se fit souvent au sanctuaire de
Gilgal d'où nous voyons à plusieurs reprises Josué partir. Ce
type d'Assemblée est un qâhâl, mot que l'on tend de plus en plus
à rattacher à qôl «la voix» du shôphar (cf. Ex 19,16; 20,18;
Am 2,2; l Reg 1,41...). Ce qâhâl, que la Septante traduira par
ecc/ésia, se réunit aussi à Shiloh (Jos 18,1), à Bethel (Jud 21,2),
à Aphes-Dammim (1 Sam 17,1), à Abel Beth Maaka (II Sam 20,14)
et finalement à Jérusalem (1 Reg 12,21). Mais pour le Deutéro-
nome, le grand jour du qâhâl fut l'Horeb (5,19; 9,10; 10,4 ...) et
il donnera des règles pour l'admission en ce qâhâl (23,2-9). Lors
de l'inauguration du temple c'est vrai rassemblement de qâhâl
qui se fait à la fête d'automne (1 Reg 8,2). « Pour le Seigneur et
pour Gédéon» s'exclamaient les soldats de Gédéon lors de la
sonnerie de cor contre Madiân (Jud 7,18). Cette liturgie du départ
en campagne se portera au temple où le Ps 20 célèbre le départ
en campagne et le Ps 21 l'action de grâce après la victoire. Il
est probable que, comme en l Reg 22, des prophètes prennent la
parole au nom de Dieu pour promettre la victoire.
Les réformes
Assemblées de l'exil
Il est possible que ce soit en exil, près du prêtre-prophète
Ezéchiel, que commencent de nouvelles assemblées de prières,
liturgie hors du Temple, qui seront à l'origine du culte synagogal.
Elles sont attestées dès le 3'm, s. av. JC, mais en Egypte. On se
réunit autour d'EzéchieI qui avait été prêtre au Temple de
Jérusalem qu'il connaissait bien avant d'être exilé, et on apprécie
sa voix (33,22). On entend la parole de Dieu avec accompagne-
ment de musique, même si l'on suspend les lyres aux saules
en protestation (Ps 137). Le sabbat devient le grand jour de
fête, face aux cérémonies saisonnières babyloniennes. L'édition
exilique du Décalogue demande que l'on « consacre» le sabbat;
ce jour est mis en tête du cal.mdrier liturgique de Lev 23 et il
est désigné comme ({ jour de convocation sacrée », ce qui semble
bien supposer une assemblée autour des prêtres exilés, seule
institution vivante après l'effondrement de l'Etat.
C'est au retour de l'exil que va se constituer dans le Temple
reconstruit la grande liturgie qui va rassembler les familles en
diaspora. C'est elle que nous avons dans la dernière rédaction
du Pentateuque, c'est elle que vont célébrer Ben Sirach et
Aristée: elle marquera pour toujours la conscience juive.
L'ASSEMBLÉE LITURGIQUE DE L'A.T. 137
Le service de l'Assemblée
Liturgie cosmique
le second jour le firmament qui se trouve sur les têtes des quatre
êtres vivants (Ez 1,22). « S'il n'y avait pas eu ce firmament, le
monde aurait été noyé par les eaux qui sont au-dessus et au-
dessous de lui. Mais ce firmament forme séparation entre les
eaux» (Gen. 1,6 ss) ".
De telles spéculations ont de lointains antécédents. Déjà,
selon le document Yahviste, Dieu avait promis après le déluge
de respecter le cours régulier des saisons (Gen. 8,22). A l'alliance
cosmique répond l'alliance conclue avec la race d'Abraham et
avec David:
« Ainsi parle le Seigneur: Moi qui ai fait alliance avec le jour
et la nuit, et établi l'ordre du ciel et de la terre, est-ce que je
rejetterais la descendance de Jacob et de mon serviteur David? Est-
ee que je renoncerais à choisir dans sa postérité des chefs pour la
race d'Abraham, d'Isaac et de Jacob? Non! je les restaurerai, car
je les prends en pitié» (Jer 33,25-26).
213 M. McNAMARA, The New Testament and the Palestinian Targum to the
Pentateuch, Rome, 1966, p. 101-112.
27 Trariuction de L. BoUYER, Eucharistie. Théologie et spiritualité de la prière
euchanstique, Paris-Tournai, 1966, p. 665.
LA LITURGIE D'APRÈS L'APOCALYPSE 157
L'intronisation de l'Agneau
Si P. Prigent a bien éclairé les origines de la liturgie céleste
d'Ap 4 et apporté un précieux jalon pour l'histoire du Trishagion
dans la liturgie chrétienne, il n'a guère poussé sa démonstration
pour le chap. 5. Il convient d'analyser ce chapitre pour lui-même,
puis de nous interroger sur sa correspondance avec l'hymne
christologique de Phil 2,6-11. Nous aurons alors une indication
sur l'arrière-plan liturgique de notre passage.
Le «mystère» de l'intronisation de l'Agneau se déroule en
deux temps: d'abord le cérémonial de l'investiture, sous forme
de la remise d'un livre, puis l'hommage de toute la cour au
Vainqueur: les Vivants et les Vieillards (8-10), les anges (11-12),
toute la création (13). La doxologie finale (13 s) forme inclusion
avec le début du chap. 4.
30 Le livre d'Ap 5,1 est à comparer aux livres de Dan 7,10 (bien que le con-
tenu soit différent); venir et recevoir (Ap 5,7 et Dan 7.13); autorité sur toute
tribu, langue, peuple et nation (Ap 5,9 et Dan 7,14); régner sur la terre (Ap
5,10 et Dan 7;27); multitude d'anges (Ap 5.11 et Dan 7,10). On assiste à une
relecture de Dan 7, par superposition de l'image de l'Agneau immolé sur la
figure du Fils cie l'homme. Par là même le sens de la vision est profondément
transformé.
31 A. VANHOYE a étudié les relectures systématiques du livre d'Ezéchiel dans
l'Ap et noté qu'un même symbole pouvait être utilisé plusieurs fois (ainsi en Ap
10,8s, le voyant devra manger le livre ouvert): ~L'utilisation du livre d'Ezéchiel
dans l'Apocalypse, dans Biblica 43 (1962), p. 436476, spécialement 462.
LA LITURGIE D 'APRÈS L' APOCALYPSE 159
32 Le texte de Gen 49,9 est utilisé à Qumrân dans le Recueil des Bénédictions
(V, 29); le titre «Rejeton de David» se trouve dans le Florilège (l,11) et les
Bénédicti.ons patri.arcales (1,3).
38 M.-Al. CHEVALLIER, L'Esprit et le Messie dans le Bas-Judaïsme et le NOLlveau
Testament, Paris, 1958.
34 Voir notre article: Prophétisme dans le Nouveau Testament, dans DBS,
t. 8, col. 1255-1257, et A. JAUBERT, Approc11es de l'Evangile de Jean, Paris, 1976,
p. 135·139 .
.35 A. FEUILLET, Les chrétiens prêtres et rois d'après l'Apocalypse, dans RevlJ.e
Thomiste 1975, p. 40-66 (54).
160 ÉDOUARD COTHENET
fils aîné, le 14 nisan, et lui dit: Mon fils, voici que cette nuit les
(êtres) célestes chantent les louanges du Maître du Monde et que
sont ouverts les trésors des rosées» (Targum Jer. I. sur Gen. 22) 39,
toutes les forces; il réunit sous son pouvoir absolu tout ce qui,
auparavant, dans l'opposition des forces et des champs de forces,
avait tendance à se séparer et à se combattre, En tant que Seigneur
des trois ordres du Cosmos. il est celui qui réconcilie tout ensemble,
comme dans Col. 1,20» 45,
CONCLUSION
Edouard COTHENET
Directeur de Travaux à l'U.E.R.
de Théologie et de Sciences Religieus6;
de l'Institut Catholique de Paris
LES STRUCTURES DE LA CÉLÉBRATION COMME EXPRESSION
DE LA COMMUNION ECCLÉSIALE DANS L'ÉGLISE COPTE
DONNÉES LITURGIQUES
TRADITIONS MONASTIQUES
7 Ibid., pp. 167, 176-178, 197; cf. H. BACHT, Pachôme et ses disciples (Théolo-
ai". ri". 1:1 v'~ TnnT1':""+';"""~ _ .,n\ n_-!_ A •• ' - ' _ .. ." .."
172 IRÉNÉE-HENRI DALMAIS
DONNEES CANONIQUES
Irénée-Henri DALMAIS
Institut Supérieur de Liturgie (Paris)
ANNEXE
LES TROIS PRIÈRES «CATHOLIQUES» DE LA LITURGIE COPTE
Le prêtre: Prions.
Le diacre: Debout pour la prière.
Le prêtre: La paix soit avec vous tous.
Le peuple: Et avec votre esprit.
Le prêtre: Prions encore le Dieu Tout-Puissant, Père de notre Seigneur,
notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Nous invoquons et nous
supplions Ta bonté, ô ami du genre humain.
Souviens-toi Seigneur, de la paix de ton Église, une, unique,
sainte, universelle et apostolique.
Le diacre: Priez pour la paix de l'e.glise orthodoxe de Dieu, une, unique,
sainte, universelle et apostolique.
180 IRÉNÉE-HENRI DALMAIS
1 (Si le Pape ou l':Ë.vêque sont présents, il leur revient cie dire cette phrase).
STRUCTURES DE LA CÉLÉBRATION COPTE 181
Le diaqe:_ Priez pour notre réunion dans cette sainte I!glise et pour ceux
qui se sont associés à nous.
II
III
,.
accents. Notre salut est la glorification de Dieu. Dieu Slncame
et souffre pour nous ramener à Lui.
Ce qui à tous les âges nous est imposé en effet, est le devoir
de faire reluire la Divine Lumière du Christ dans la Toute-sainte
Trinité, des divins mystères salvifiques dans un cristal pur où
les cristaux des pures structures de la célébration éclatent dans
une assemblée liturgique transparente. Il s'agit donc de les
rendre perméables à l'action du Saint-Esprit.
Ainsi l'assemblée liturgique aujourd'hui rejoint la commu-
nion des Saints au Saint, le « Christus totus" s'insère dans la
Prière sacerdotale de la Tête à la Droite du Père. Avec Lui dans
le Saint-Esprit, comme nous le fait dire l'anaphore de S. Jean
Chrysostome et de S. Basile, nous chantons, nous bénissons,
nous louons, nous rendons grâces au Seigneur, notre Dieu.
Düsseldorf
1
1
1
1
1
1
,
LE ROLE DU DIACRE DANS L'ASSEMBLÉE LITURGIQUE BYZANTINE
II
III
5 Aux petites heures la petite collecte est remplacée par un triple «Kyrie,
eleison l>. Il en est de même au cas où l'office des vêpres ou de matines est
célébré à la fois sans diacre et sans prêtre.
6 J. MATEOS, La synaxe monastique des vêpres byzantines, dans DCP 36 (1970),
p. 267; ou même: La célébration de la Parole dans la liturgÎe byzantine. Etude
historique, dans DCA 191 (1971), pp. 29-33; A. STRITIMATTER, Notes on the Byzan-
tine Synapte, dans Tmditio 10 (1954), pp. 85-108; Prière des Heures, op. cît., p. 69.
202 -----------------
ALEXIS KNIAZEFF
la Ainsi, dans les vêpres 7 prières et 12 dans les matines ont été transportées
et bloquées dans la première partie, ou partie psalmique, de ces offices. Le
prêtre les dit à voix basse en se tenant sur le solea, devant les portes royales
fennées, pendant que se fait la lecture du ps. 103 (104) aux vêpres et celle de
l'Hexapsalme aux matines. V. M. ARRANZ, Les prières sacerdotales des vêpres
byzantines, dans OCP 37 (1971) pp. 85-124; du même: Les prières presbytérales
des matines byzantines, dans OCP 37 (1971), pp. 406436; 38 (1972), pp. 63-115.
204 ALEXIS KNIAZEFF
IV
1. L'ÉGLISE
L'Eglise locale
Afanassieff affirma, en premier lieu, que la notion même
d':Ëglise, d' b,l<À"ljO'(IX, est applicable à une communauté locale; à
Corinthe, à Thessalonique ou ailleurs, le Peuple de Dieu, rassem-
blé par l'Esprit, communiant au corps et au sang eucharistiques
du Christ, constituait, dans le sens plein de ce terme, le corps
ecclésial du Christ, c'est-à-dire l':Ëglise de Dieu. Il est facile de
comprendre que, du point de vue de l'ecclésiologie eucharistique,
la notion même de l':Ëglise universelle, dont une communauté
locale serait une ({ partie », perd son sens, parce qu'une assem·
blée eucharistique, rassemblant les fidèles de toute la chrétienté,
est impossible. En s'appuyant sur le texte bien connu d'Ignace:
«Là où est le Christ Jésus, là est l':E:glise catholique» 7,
9 Dans les décrets du Concile de Moscou de 1917 on lit: «On appelle diocèse
une partie de l'Église orthodoxe russe, gouvernée par l'évêque diocésain confor-
mément aux canons ».
10 'ExKÀ7Jcr(œ signifiant: 1) assemblée locale (1 Cor 14,4); 2) une commu-
nauté locale (1 Cor 1,1; 1 Thes 1,1: Rom 16, 1; Col 4, 16; Act 14,23 etc., etc.); 3)
au pluriel un ensemble d'Églises locales (1 Cor 16,1; Gall, 1 etc, etc.).
n Le texte d'Eph l, 23, par exemple, où nous lisons: « ... l'l!glise, laquelle
est son Corps, la plénitude de Celui (le Christ) qui est rempli tout en tout»
(traduction Bible de Jér.). Pour ce texte plusieurs traductions sont possibles,
mais aucune ne fait appel à une vision spécifiquement universaliste de l':E.glise,
à laquelle semble faire allusion la note sub loca dans la Bible de Jér., mais
nOn J. COLSON: L'évêque dans les communautés primitives, Paris, 1951, p. 48.
A propos du texte Act 20, 28 voir Jacques DUPONT, Le Discours de Milet,
Paris, 1962, où on lit à la page 180: «Les exégètes s'interrogent volontiers sur
la question de savoir si l'expression « E.glise du Dieu» (Act 20, 28) désigne l'eglise
universelle ou une église particulière... L'Église n'est pas une abstraction, elle
est faite concrètement de toutes les communautés chrétiennes qui sont en un
endroit, ct non simplement un morceau de l'Église ».
12 Voir Dom Jacques DUPONT, Les problèmes du livre des Actes d'après
les travaux récents, Louvain, 1950, dans Anal. Lov. bibl. et orient., Série II,
fase. 17. ..
13 Aet 9, 31 d'après TOB.
LES RÔLES LITURGIQUES SELON AFANASSIEFF 213
15 RS, p. 19.
Hi Ibid., p. 20.
I? La présence d'Aquilas et Prisca à Rome et non à Ephèse pose un problème;
certains critiques supposent que le chap. 16 de Rom faisait partie d'un billet
indépenriant: voir M. J. LAGRANGE, EpUre aux Romains, Paris, 1950, notes aux
pages 362 à 364.
18 Le texte de Col 4, 15 est incertain du point de vue de la critique textuelle.
19 RS, p. 19-28.
20 Col. 4, 17.
21 CLÉMENT DE ROME, 1 Cor 42, 4. - Confirmé par EUStBE, Histoire Ecclésiasti-
que III, IV, 10: IV, XXIII, 3, et par la tradition locale d'Athènes qui fait ci:e
Denys l'Aréopagite (Act 17,34) le premier évêque de cette ville.
LES RÔLES LITURGIQUES SELON AFANASSIEFF 215
La Pentecôte
26 Act 2,1.
27Act 2 46' peut-être dans 1 Cor 14,23; sûrement dans IGNACE D'ANT., Ad Eph.
13,1 etc. "
2.11 RS, p. 47 et ailleurs.
26 ESE, p. 246 (lBB).
30 ESE, p. 248 (189).
LES RÔLES LITURGIQUES SELON AFANASSIEFF 217
31 l Pier 2,5.
32 ESE, p. 40 {cité conformément à l'original russe, p. 13).
33 ESE, p. 120 (cité conformément à l'original russe, p. 81).
34 l Cor 12.
"ESE, p. 128 (87).
,. ESE, p. 44 (16).
218 NICOLAS KOULQMZINE
Les ministères
« En comparant les données des écrits néotestamentaires a1;ec
celles de la Didaché, les théologiens, en commençant par A. Har-
nack, ont conclu à l'existence de deux types principaux d'organi-
sation dans l'Église archaïque: d'une part, ce qu'ils appelaient l'insti·
tution charismatique et, de l'autre, l'organisation du type séculier,
qui administrait chaque Église locale» 31,
Les prophètes
que, comme dit le texte, ils sont vos grands prêtres (""hol ycl:p
etat" al tlpXLe;p&1:ç ô(J.(;)v) 1S6.
5(1Didaché, XIII,3,
57 Didaché, XV,l.
58 Abbé Jean CoLSON, L'évêque dans les communautés primitives, Paris 1950,
p. 125.
50 ESE, p 192 (139).
80 Auguste SABATIER, Les religions d'autori!é et la religion de l'Esprit, Paris,
1909, p. 133.
LES RÔLES LITURGIQUES SELON AFANASSIEFF 221
69 1 Thes 5,12.
"ESE, p. 201 (148).
71 1 Cor 12 28
'1:2Hébr 13, '24 . .
73 Hébr 13,17.
74 Hébr 13,7.
"Act 14,23; 20,17.
76 l Tim 5,1; 5,17; Tite 1,5.
71 Jacq 5,14; l Pier 5,1; 5,5.
79 Eph 4,11.
79 ESE: «les présidents dans le Seigneur », p. 191-237 (139-180).
LES RÔLES LITURGIQUES SELON AFANASSIEFF 223
•••
Nicolas KOULOMZINE
85 ESE, p. 283 (222). Dans l'original russe on lit: fo( le plus ancien presbytre»
et non fi le premier presbytre », ..
A
LE ROLE DU CHOEUR DANS LA LITURGIE CHRÉTIENNE
II
Maxime KOVALEVSKY
BIBLIOGRAPHIE
EN FRANÇAIS
1) Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie. D. CABROL et D.
LECLERCQ, Tome III.
2) Encyclopédie des musiques sacrées. Ed. Labergerie, Paris 1968, To-
me II.
3) Droit ecclésiastique et musique sacrée. André PONS, L'oeuvre de St. Au-
gustin (Suisse). Les 5 tomes.
4) Solange CORBIN, L'Eglise à la conquête de sa musique. NRF Gallimard,
Paris 1962.
5) GELINEAU, Chant et musique dans le rite chrétien. Fleurus, Paris 1962.
6) Le chant liturgique après Vatican II. Fleurus, Paris 1966.
7) D. ROUSSEAU, Histoire du Mouvement liturgique. Le Cerf, Paris 1945.
EN ALLEMAND
PHILIPP HARNONCOURT, Gesamtkirchliche und teilkirchliche Liturgie. Zweite
Studie. Ed Herder, Freiburg in Brisgau 1974.
EN RUSSE
1) ÛUSPENSKY, L'art du chant vieux-russe. Ed. «Musique », Moscou 1965.
2) ROGoFF, Esthétique musicale russe du X/ème au XVII/ême siècle. Ed.
« Musique », Moscou 1973.
,
LA RELATION ENTRE LE PRETRE ET LES FIDÈLES
DANS LA LITURGIE DE PIE V ET CELLE DE PAUL VI
tur» (137). Pour l'Offertoire on dit: «Si sint qui volentes offer-
re ... », le prêtre accepte leurs dons et dit: «Acceptabile sit sa-
crificium tuum omnipotenti Dea ». Les rubriques prescrivent
souvent que le prêtre se tourne face au peuple et qu'il lui montre
les espèces consacrées. Après la Communion et la purification
du prêtre, il est dit: « et si qui sunt communicandi, eos con?-
municet, antequam digilOs abluat, servato ordine de tempore et
modo communicandi populum in presbyterali data" (164).
Cet Ordo de Burchard, bien que pour nous aujourd'hui
presque insupportable par la manière minutieuse d'expliquer les
cérémonies, a-t-il obtenu au 16" siècle un très grand succès. Son
texte définitif de 1502 eut au moins neuf éditions et, de plus, il
fut imprimé souvent dans les éditions du Missale secundum usum
R01nanae Curiae et en d/autres éditions 9.
12 Cf. H. JEDIN, Das Konzil von Trient und die Rcform des Rornischcl1
Messbuches, dans: Liturgisches Leben 6 (1939), pp. 30·66, spécialement 65 s.
13 Introduction aux Rubriques du MR (sans numérotation); pour les rubri-
ques qui suivent je donnerai les citations selon la numérotation traditionnelle.
14 Cf. L'Ordo de Burchard: LEGG, l.c., p ... 134.
15 Je citerai selon la numérotation officielle traditionnelle.
PRÊTRE ET FIDÈLES DANS LE MISSEL R.
---
243
par hasard qu'on parle ici des fidèles. Leur présence n'est pas
nécessaire. Elle est néanmoins parfois présupposée, mais elle
reste toujours une présence passive. Au moment de l'Offertoire
on ne parle plus d'Offrande (ce qu'est probablement très voulu,
pour éviter une offrande d'argent, occasion souvent pour le vice
d'avarice, fortement combattu par le Concile) ". D'autre part la
Communion est expressément mentionnée; mais encore une fois
en forme conditionnée: "si qui sint... ». On n'y insiste pas. Egale-
ment, on ne demande pas que les fidèles chantent ou répondent.
Quant aux circumstantes qui sont parfois mentionnés, ils sem-
blent être surtout des prélats; et la relation entre les prêtres
et ces prélats est décrite de façon très détaillée. Naturellement,
les circumstantes peuvent être aussi des fidèles; mais on n'en
parle pas. On pourrait dire (avec quelque peu d'exagération):
cela n'interesse pas.
Nous sommes renseignés évidemment par d'autres sources
que les fidèles assistaient bien volontiers à la Messe, en grand
nombre, régulièrement, pieusement. La Messe est restée pour
tous l'un des points essentiels et centraux de leur vie et de )"
piété chrétienne 17. La réforme de Trente, elle, a voulu une
célébration digne et uniforme de la Messe célébrée par le prêtre
précisément pour le bien aussi des fidèles. Mais ceux-ci y as-
sistaient passivement, par une manière tout à fait spirituelle,
en suivant les actions du prêtre de loin, reculés dans une piété
intérieure, en se servant souvent de la méthode allégorisante,
par ex., d'un Amalaire ". Les seules formes d'une participation
quelque peu plus active consistent à se tenir debout pendant
l'Evangile, à adorer le éléments eucharistiques après la CDnsé-
cration 19 (laquelle, néanmoins, per se, n'appartient pas à la
célébration eucharistique elle-même!) et - assez rarement -
à communier (avec des hosties consacrées dans la Messe elle-
même).
Bien que donc une participation des fidèles plus active
ne soit pas excluse par ces rubriques (et le Mouvement Liturgi-
26 Ibid.
27 Ibid., n. 1396 s.
28 Ibid .. n. 1402 et note i.
PRÊTRE ET FIDÈLES DANS LE MISSEL R. 247
Tout cela est souligné encore une fois sous un autre aspect
dans le Chapitre III: "De officiis et minis!eriis in Missa". En
guise de norme générale est donné le principe suivant: "In
coetu, qui ad Missam congregatur, unusquisque ius habet et
officium participationem suam afferendi diverso modo pro di·
versitate ordinis et muneris. 01nnes itaque sive ministri sive
fideles ... solwn et totum id agant, quod ad ipsos pertinet ... "
(n. 58). Les ministres eux-mêmes (c'est-à-dire: le clergé) sont
demandés de prêter leurs ministères pour le bien du peuple
des fidèles: autant l'évêque, que le prêtre et le diacre (n. 61).
Par leur ministère les fidèles doivent acquérir la capacité de
rendre grâces comme un peuple saint, acquis en propriété, sacer-
doce royal. De plus, les fidèles sont invités à prêter, eux aussi,
un "particulare ministerium in celebratione" (n. 62).
possint" (n. 273). Les chaires pour les fidèles doivent être
disposées de façon qu'il soit facile pour eux de prendre tous les
«corporzs habitus a diversis celebrationis partibus requisitos)}
(n. 273).
Roma, S. Anselmo
Maria Laach
15 Plérophories 16, p. 13. Il faut sans doute traduire ainsi et non par orateur
le mot syriaque amotira (celui qui fait le memro, l'homélie).
16 Sur l'oeuvre exégétique d'Hésychius, cf. M. AUHINEAU, op. cit., p. 4l.
17 ID., p. 56-60; 113-115.
18 Cf. Lectionnaire arménien, n. 44, p. [157-173).
19 A. VrLEL.<\., La condition collégiale des prêtres au lIIe siècle (Théologie
Historique, 14), Paris, 1971, p. 60, 128-136, 160.
20 La Tradition Apostolique de sainl Hippolyte. Essai de reconstitution
historiqllC, par Dom B. BOlTE (LiturgiewissenschaftlicTle Quellen und Forschun-
gen, 39) Münster Westfalen, 1963, p. 40. Cf. VILEL,\, op. cit., p. 364-365.
21 P. RENTINCK, La Cura Pastorale i1l Al1tiocllia nel IV Secolo (Analecta Gre-
goriana, 178), Roma, 1970, p. 176.
22 Plérophories 44, p. 95. Le terme syriaque archidiacoun qu'emploie Jean
Rufus vient é\'idemmcnt du grec. Dans la Vie de saint Sabas, l'archidiacre eSl
appelé 8ubco\loç "T&\I ltpw-rOO\l (Cyrillos t'011 SkyrllOpolis, éd. SCHWARTZ, p. 184).
23Itinerarium Egeriae 29,3, p. 76.
24 ID., 24,1, p. 67.
25 Catéchèse Mystagogiqtw 5,2, PG 33, 1109.
26 PG 33, 1065-1093.
27 P. THOMSEK. Die lateinischcn ulld griechischel1 Inscl1riften der Stadt Jeru-
salem lmd ihrer Umgebung, dans Zeitschrift der delltsche~1 Morgen1dndischen
Gesellschaft 45 (1922), ll. 130.
256 CHARLES HENOUX
C'est à dessein qu'il n'a pas encore été question des exor·
cistes, à propos desquels la littérature hagiopolite est peu expli·
cite. Cyrille de Jérusalem, dans la Procatéchèse ", assigne l'exor·
cisme à des ~7topl,,~6vTEÇ, des exorciseurs, et dans la deuxièmE
Catéchèse Mystagogique, ce rite est présenté comme accompli
par les insufflations des saints (Tôiv &Y(OlV)". Ce n'est pas là le
terme technique ~~Opl(,œrljç, ~Opl(,œrljç, dont se servent Eusèbe
de Césarée, Epiphane et les Constitutions Apostoliques qui men-
tionnent ce ministère. Il est donc possible que, comme pour les
fonctions de didascale, et d'interprète, il ait été accompli par
un prêtre, ou un clerc ", la spécialisation de cette charge n'ayant
pas encore été effectuée à Jérusalem.
Dans la liste des ministres que nous venons d'établir ne
figurent donc ni les sous-diacres ni les portiers, même si quelques
Églises du monde grec connaissent alors ces ministères ". Il est
vrai que les écrits liturgiques, patristiques et hagiographiques
de cette époque n'ont pas toute la précision que nous désirerions.
Pour en rester à Jérusalem, nous voyons en effet fréquemment
cités un clerc 44, les clercs 45, les ministres 46, et le clergé 47. D'autres
ministères que ceux que nous venons d'énumérer sont-ils en-
globés dans ces termes? Il est impossible de le préciser, car
leur but est toujours de distinguer l'évêque, qui ne rentre jamais
sous l'appellation de clerc ou de ministre, des ordres qui lui sont
inférieurs, ou encore le prêtre et parfois le diacre, des degrés
inférieurs 48.
"PG 33 349
41 In" 1080. .
42 ltinerariurn Egeriae 46,1, p. 87.
43 Pour le sous-diaconat voir: la Didascalie IX, 34 (traduction CONNOLLY, p. 96-
97); le canon 10 du Synode d'Antioche en 341 (éd. JOANNOU, t. !, 2, p. 112); :Ë.PIPHANE,
PG 42, 824; les Constitutions Apostoliques VIII, 11, 11, etc ... (éd. FUNCK, p. 494).
Pour la fonction de portier voir: ~PIPHi\NE, PG 42, 825; les ConstitutiOllS Aposto-
liques II, 26, etc. (éd. FUNCK, p. 103).
44 Itinerarium Egeriae 24. 9 (c1erieo), p. 69.
45 Catéchèse 2 de Cyrille de Jérusalem, PG 33, 377 (-rW\I X(7)puew\I); Itinerarlum
Egeriae 44,23, p. 86; 45,2 ct 46,1 (c1erici) p. 87; Contra Joltannem, PL 23.374; Lee·
tionnaire arménien 44bis, p. [159J; ZACHARIE, Historia Ecclesiastica III,3 (conven·
tus autem monachorum et clericorum redierunt Hierosolymam), CS CO 87, Lou-
vain, 1953, p. 107-108.
46 Lectionnaire arménien 52ter, p. [189].
47ItinerQrium Egeriae 39,3, p. 83.
48 Cf. A. A. R. BASTIAENSEN, Observations sur le vocabulaire liturgique dans
l'Itinéraire d'Egérie (Latinitas Christianomm Primaeva, 17), Nijmegen-Utrecht,
1962, p. 12-14.
258 CHARLES RENOUX
L'évêque
L'évêque est vraiment le chef, et l'âme de sa communauté.
Mais ce n'est pas tant le fait de détenir l'autorité que celui
d'être constamment avec son peuple, à sa tête dans la prière,
qui frappe à la lecture des textes liturgiques hagiopolites. Il
n'est toujours fait mention de lui qu'entouré de son peuple.
L'Itinerarium Egeriae est émaillé de notations semblables à
celles-ci: «on conduit l'évêque de l'Anastasis à la Croix au chant
des hymnes et tout le peuple y va aussi avec lui "; l'évêque
entre à l'Anastasis et tout le monde avec lui 59; tout le peuple
et les apotactites escortent l'évêque au chant des hymnes» sa.
Présent à son peuple, l'évêque est au sommet de la hiérar-
chie ministérielle, le prêtre par excellence, le grand-prêtre. Sa
primauté est marquée par le siège sur lequel il est assis, la ca-
thèdre ", placée en un lieu surélevé ", au fond de l'abside derrière
l'autel", ou parfois encore au milieu de l'église M. Des marques
de vénération lui sont données: les fidèles l'escortent ", ou lui
haisent la main 66. Tous ces gestes ne sont pas sans raison: ils
tiennent sans doute à la conviction que le Christ est spécialement
présent dans l'évêque, le grand-prêtre. Mais dans le rituel qui
entoure constamment l'évêque, il y a aussi la manifestation
des tendances «historisantes », très caractéristiques de la litur-
gie hagiopolite. L'évêque tenant la place du Christ, il refait en
temps et lieux appropriés, les gestes accomplis autrefois par le
Les prêtres
Les textes liturgiques hiérosolymitains dans lesquels il est
fait allusion aux prêtres ont une portée théologique significative.
Ils nous les présentent en effet dans la même position que celle
de l'évêque, assis autour de lui, alors que les clercs sont debout ".
Cette attitude n'est pas purement cérémonielle; elle rejoint les
prescriptions de la Didascalie BQ, des Constitutions Apostoliques"
et du Testamentum Domini "; les prêtres et l'évêque sont parties
d'un même ensemble collégial, celui des conducteurs comme les
appelle la Didascalie dans le passage cité.
L'union de l'évêque et des prêtres dans un même sacerdoce
est encore manifestée par d'autres pouvoirs exercés par ceux-ci.
L'évangile, dont la lecture aux vigiles est habituellement réservée
à l'évêque ", est lu quelquefois par eux "; ils célèbrent avec lui
l'eucharistie ", participent avec lui à la préparation baptismale
des catéchumènes 86, voire même, prêchent avec lui 87; nous y
reviendrons. Tous ces faits et gestes ont bien évidemment une
signification doctrinale: il n'y a qu'un seul ministère de sancti-
fication et d'enseignement, dans lequel les prêtres tiennent le
rôle de coopérateurs de l'évêque. Ceci est particulièrement sensi-
ble quand l'évêque est absent. Dans cette Église hagiopolite où
l'évêque préside à tout, les prêtres exercent en son absence,
ensemble ou avec les diacres, la présidence sa, et prononcent la
benedictio que disait l'évêque".
Les diacres
Les diacres sont nombreux à Jérusalem. L'ltinerarium Ege-
riae les mentionne presque toujours au pluriel, diacones 90; c'est
aussi le cas des autres documents liturgiques hagiopolites ".
Chaque église en comptait plusieurs. Ils sont deux ou trois en
exercice, ou même davantage, à la rotonde de l'Anastasis, selon
l'ltinerarium Egeriae ", le Lectionnaire Arménien 93 et la Vie de
saint Euthyme"'. Les Plérophories en signalent aussi plusieurs
à l'église de la Piscine Probatique os. Pourquoi pareil nombre?
Cette situation répond là encore, à n'en pas douter, à l'une des
missions du diaconat sur laquelle insistent les règles ecclésiasti-
ques de l'époque. Il faut que le nombre des diacres soit propor-
tionné à celui des fidèles, demande la Didascalie, pour que l'aide
nécessaire à tous ceux qui sont dans le besoin, malades et né-
cessiteux, puisse être apportée le plus rapidement possible"'.
A Jérusalem, le ministère liturgique des diacres comporte
des fonctions liturgiques précises. Avant le début de l'office, ils
s'occupent de la foule qui se rassemble", veillant sans doute,
ainsi que le précise la Didascalie, à ce que les fidèles se rendent
aux places préparées pour eux 98. Durant l'eucharistie, comme
pendant les autres offices, ils se tie11nent debout ", leur position
régulière 10'. L'un d'eux est cependant auprès de l'autel afin de
servir pendant le sacrifice eucharistique, apportant l'eau à l'évê-
que et aux prêtres pour se laver les mains, ou encore stimulant
les fidèles à l'attention et au baiser de paix par ses monitions !Ul.
C'est principalement dans la célébration des Heures de l'office
que le diacre apparaît comme meneur de la prière. Il dirige la
prière litanique au cours de l'office du soir y formulant les in-
tentions, mais donnant aussi parfois les avis nécessaires à la vie
127 SOZOMÈNF., Histoire Ecclésiastique VII, 19; éd. BIDEZ - HANSEN (GCS, Ber-
lin. 1960), p. 330.
128 A. BAuMsn,RK, nie Messe im Morgenland, Kempten und München, 1906,
p. 96-97.
129
1 Corinthiens 14, 29-31.
130 Cf. Actes 18,27-28; EUSÊBE, Histoire Ecclésiastique IV, 19-16-18 (éd. BARllY,
Sources Chrétiennes, 41), p. 117-119; ConstitutiOllS Apostoliques VIII, 32,17-18
(éd. FUNCK, p. 538). ~
l3l Cf. A. VlLELA, op. cit., p. 133-136.
MINISTRES DU CULTE A JÉRUSALEM 267
Charles RENOUX
LA «M~THEXIS» DANS L'ANCIENNE LITURGIE AMBROSIENNE
port au sujet chez S. Thomas Aq.); IDEM, El sacerdocio deI pueblo crlstlano,
dans: La Cie11cia Tomista 55 (1964) 77-130; G. LERCARO, Partecipazione attiva: prin-
cipio fondamentale della ri/orma pastorale -liturgica di Pio X, dans: Cours
et conférences ... , O.C., 73-81; A. Lupp, Der Begriff «Participatio» im Sprach-
gebrauch der romischen Liturgie (München 1960); F. NAKAGAKI, s. d. b., Parteci-
pazione attiva dei fedeli seconda il Sacramentario Veronese. Un importante
aspetto dell'ecclesiologia il1 prospettiva liturgica {Thèse doctorale chez «Pontifi-
cium Institutum Liturgicum Anselmianum-Rome, malheureusement jusqu'ici
inédite) (Roma 1969) XIX + 398 pp.; P. PARSCH, Volksliturgie (Klosterneuburg-
Wien 1952); A. PI1.SCUAL, La participati6n activa de los fieles en la liturgia euca-
ristica en los lextos liturgicos de los seis primeros siglos, dans: Litttrgia 7
(1952) 131-142; J. P,\SCHER, Das Wesen der tatigen Teilnahrne. Ein Beitrag zur
Theologie der KonstÏltttion über die hl. Liturgie, dans: Misce/lanea liturgica in
onore di S. E. il Cardo G. Lercam, 1 (Roma 1966) 212-229. Etc.
Nous rappelons aussi les congrès et les principales semaines (avant la
Const. Sacrosancltlm Concilium) sur l'argument de la participation liturgique,
dont les rélations sont présentes dans les actes; par exemple: Participation active
des fidèles au culte. Cours et conférences des semaines liturgiques, 11 (Lou-
vain 1934); PartecÎpazione altiva alla litztrgia. Atti dei III Convegno Interna-
zionale di Studi Liturgici. Lugano 14-18 seltembre 1953, a cura di L. AGUSTONI-
G. WAGNER (Lugano - Coma 1953); Active Participation of the Faithful in the
Liturgy of the Church (Madras 1959); Participation in the Mass. 20th North
American Liturgical Week (Washington 1960); Heeswijk, 14-16 Janvier 1962, cfr.:
Les Questions Liturgiques et Paroissiales 43 (1962) 36; Participating in the Mass.
Eight Irish Liturgical COllgres.s, April 196I, cfr.: V. RYAN, Studies in Pastoral
Liturgy, 2 (Dublin 1963); La partecipazione dei /edeli alla Messa. Dottrina e
pastorale. Liturgica 3 (Roma 1963).
3 Cfr. Sacrosanctunz Conciliwn 11, 12, 14, 17, 19, 26, 27, 28, 33, 41, 48, 50, 55,
56, 79, 90, 106, 113, 114, etc.: G. BARAUNA, O.C., spécialement 136-139; C. VAGAGGINI,
Idee fondamentali della Costituûone, dans: La Sacra liWrgia rinnovata ... , O.C.
(à la note 2) 59-100, spécialement 60-61; 83; 90; E. (== H.) SCHMIDT, Il popolo
cristiano al centro det rinnovarnento liturgico, dans: La Civiltà Cattolica 115
(1964) l, 120-131, spécialement 123.
4 Cfr. X. OCHOA, Index verborttm cllIn documentis Concilii Vaticani Secundi.
Institutum luridicum Clarctianum (Roma 1967) 356-359. Les documents de Con·
cile Vatican II parlent de:
* participation à la vie cultuelle: cfr. Gravissirnum Educationi ... 6; Gaudium et
Spes, 31; 56-57; 60; Il1ter Mid/ica 11;
* participatioll à la vie sociale: cf. Gral'issimum Education;s, 1; Apostolicarr.
;lctuositatem 13; Gazuliul11 et Spes 57; 68;
* pa.rticipation au monde du travail et de l'économie: cfr. Apostolicam Ac-
tuositatem 13; Gaudium et Spes 13;
* participation à la vie politique et cl la vie publique: cfr. Apostolicam Actuo-
sitatem 9; Gaudium et Spes 31; 75;
* participation il la communauté internationale: cfr. Gaudium et Spes 79;
84, etc.
LA MÉTHEXIS DANS L'ANCIENNE LIT. A1VŒROS. 271
1. LA PARTICIPATION À LA LITURGIE:
THÉORIE D'AUJORD'HUI OU PRATIQUE DE TOUJOURS?
{y
L'étude que nous entreprenons se heurte à des difficultés
méthodologiques que nous devons mentionner dès l'abord '.
.7 Cfr. F. N.'\KAGAKI, D.C., 11, écrit: «Nel campo della liturgia, questi vocaboli
traducono il famoso inciso deI "Mo lu proprio" Tra le sollecitudini di S. Pio X,
il cui originale è in italiano n, et à la note 39 il ajoute: «La parola usata da
Pia X fu tradoUa in latino con actuosu cammtlnicatio perché i latinisti romani
non trovarono il termine participatio nei latina classico. Il Papa aveva proba-
bilmente in mente qualche espressione lilurgica, e prccisamente quella deI Ca-
none "ut quotquot ex hae altaris participatÎone sacrosanctum Filii tui Corpus
et Sanguinem sumpserimus" ... n. Cfr. aussi J. PASCHER, O.C., 212-220.
6 Pour le développement de cette première partie ûe notre relation nous
partons de la thèse doctorale de notre confrère F. NAKAGAKI, que nous venonS de
citer ci-dessus dans la note 2, spécialement pp. 70-76. Nous remercions notre
collègue japonais de sa complaisance.
272 ACHILLE M. TRIACCA
11 Voir par exemple les tables des formules et des concordances de: F. COM-
BALLTZIER, Sacramentaire de Bergame et d'Ariberto. Table des matières. Index
de formules. Instrumenta Patristica, V (Steenbrugis 1962) [cfr. F. DELL'ORO, In-
dices sacramentarii Bergomensis el Briberti, in: Ephemerides Liturgicae 77
(1963) 109-114] et de nouveau voir: J. FREI, Konkordanztabellen, dans: EADEM
(ed.), Das ambrosianisclze Sakramentar D. 3-3 aus dem mailiindischen Metropo·
litankapitel. Eille textkritische und redaktiunsgeschichtliche Untersuchung der
mailiindischel1 Sakramelltartradition. Corpus Ambrosiano-Liturgicum III (Mün-
ster W. 1973) 469-542 (=: CLLA n. 510). On doit rappeler ce que A. PAREDI a écrit
dans: Ambrosius 40 (1964) 255 à propos du Sacramentarium Bergomense et des
autres sources ambrosiennes: « Una cosa è sicura, che i più antichi Messali am·
brosiani sorprcndono per la loro uniformità. Il Sacramentario Bergomense fu
scritto poco dopo la metà deI secolo IX: per quasi tutte le feste e pel' quasi
tutte le preghicre coincide non soltanto con i Sacramentari di Biasca e di 1.0-
drino, che sono di poco posteriori, ma anche con il Sacramentario di Ariberto
dd secolo XI, ed anche con gli altri Messali deI secolo XII e seguenti ».
12 Cfr. O. HF.I:\.1:ING (ed.), Das ambrosianische Sakramentar von Biasca. Die
IJandschri/t Mailal1d Ambrosialla A 24 bis illt. 1. Teil: Text. Corpus Ambrosiano-
Liturgicurr:. II (Münster W. 1969) C= CLLA n. 515).
13 Cfr. A. PAREDT (cd.), II Sacramentario di Ariberto. Ediziolle deI ms. D. 3.2.
della BiblioLeca deI Capitolo Metropolitano di Milano, dans: Miscellallea Ad6allo
Bcmareggi. Monumenta Bergomensia l (Bergamo 1958) 329-488 (=: CLLA n. 530).
HCfr. ci·dessus note n. 11, l'édition par J. FREI (:::: CLLA n. 510).
15 Ch. O,. H~IMING (~?-), Das Sacramentarillm Triplex. Die Halldschrift C 43
der ZentralblbllOthek ZUrich. 1. Teil: Tex!. Corpus Ambrosiano - Liturgicum l
(Münster W. 1968) pour ce que se rapporte à la section ambrosienne (=: CLLA
n. 535).
274 ACHILLE M. TRIACCA
nent tout leur sens que grâce aux paroles. Les paroles sont le
moyen qui permet d'entrer dans l'action. C'est la parole qui
fait atteindre la cible: pas seulemnet la flèche, mais aussi l'arc
et l'archer.
La parole implique toujours une réponse. Elle est normale·
ment un dialogue dans lequel se réalise la communication in·
terpersonnelle ". Cette règle vaut aussi du langage liturgique:
l'Église a établi des textes liturgiques pour des peuples déter·
minés afin qu'en célébrant les rites ils comprennent le sens de
la célébration et y participent avec fruit 17.
16 Cfr. F. NAKAGAKI, Partecipazione attiva dei fedeli ... (a.c. à la note n. 2) 73-74.
17 Cfr. J. PINELL, Cursus melhodologicus. Princivia methodologica studiis
scientificis liturgicis aptata. Notulae praelectionum in Pontificio Instituto Litur-
gico Athenaei S. Anselmi de Urbe {Romae 1965-1966) 34-37; M. AUGÉ, Princip; di
interpretazione dei testi liturgici, dans; Anàmnesis 1. La liturgia momenlo Julla
storia della salvezza (Torino - Roma 1974) 159-179, spécialement 167 55.
18 P. ALFONSO, L'eucologia romana anlica (Lineamenti stilistici e storici) (Su-
biaco 1931) 7-8.
19 Cfr. L. ElZENHOFER, Ulltersuclmngen Win Stil und Inhalt der romischen
«oratio super populum », dans: Ephemerides Liturgicae 52 (1938) 258-311, spé-
cialement 261-263.
20 Cfr. A. M. TRIACCA, La liturgia educa alla liturgia? Riflessioni fenomenico-
p~icologiche sul dato liturgico globalmenle considerato, dans: Rivista Litur-
gtca 58 (1971) 261-275, spécialement 264-267; J. A. J"[;NGMANNN, La liturgie des pre-
-m.ip.rs ."iècles (Paris 1962) 253-269.
LA MÉTHEXIS DANS L'ANCIENNE LIT. AMBROS. 275
21 Cfr. A. M. TRIACC ..!" Per una migliore ambientazione delle fonti liturgiche
ambrosiane sina5sico-eucaristiche (Note metodologiche), cians: Fons Vivus.
Miscellanea lirurgica in memoria di DOI1 Eusebio Maria Vismara (Zürich 1971)
163-220 et bibliographie citée.
22 Cfr. A. M. TRIACCA, Liturgie ambrosienne: amalgame hétérogène ou «spe-
cificum» influent? Flux, reflux, influences, dans: Liturgie de l'l!glise particu-
lière et liturgie de l'~glise universelle. Conférences Saint-Serge. XXIl~ Semaine
d'éludes liturgiques, Paris 20 juin-3 juillet 1975 (Roma 1976) 289-327.
23 Sur le sujet de la stratification rédactionelle propre à la liturgie ambro-
sienne, voir la synthèse des problèmes dans: A. M. TRIACCA, Le rite de 1'« Impo-
sitio mam/llm super infirnmm» dans l'ancienne liturgie ambrosienne, dans:
La maladie el la mort du chrétien dans la liturgie. Conférences Saint-Serge.
XXlo Semaine d'études liturgiques. Paris, 1er-4 juillet 1974 (Roma 1975) 339-360,
spécialement 340-342 et passim.
24 Des préfaces du Sacramentaire de Bercramo nous nous sommes, avec
beaucoup de difficultés, déjà occupés et en av~ns distingué les diverses rédac-
tions. Cfe A. M. TRI,\CCA, 1 prefazi ambrosiani deI cielo «de tempare» seconda
il «Sacramenlarium Bergomel1se» A,'viamento ad W10 studio critica-teologica
(Roma 1970), spéc~alement 49-100; IDEM, Riflessioni teologiche su alcuni prefazi
del «Sacramentanum Bergol1lense », dans: Salesianum 33 (1971) 455-498.
276 ACHILLE M. TRIACCA
2. LES ÉLÉMENTS
DE L'EUCOLOGIE EUCHARISTIQUE AMBROSIENNE
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA PARTICIPATION
39 Les mots, se rapportant au sU,jet du don, employés dans les prières postcom-
mlmionem dans Ber sont:
Don u m: Ber 219 (perpetuis donis firmentur); Ber 269 (idem); Ber 279
(tuoTum ... largitate donorum); Ber 319 (ut dona caelestia quae debito frequenta-
mus obsequio); Ber 411 (caelestia clona capicnte<;); Ber 436 (donis mereamur cae-
lestibus); Ber 441 (caelesti doni bencdictione pcrcepta); Ber 548 (poculi dona
libantes); Ber 644 (donis suis ipsa nos dignos); Ber 685 (ut dona quae suis partici-
pibus contulit); Ber 724 (dona tua); Ber 782 (ut et dona salutaria ... ); Ber 864 (sacri
dona mysterii); Ber 869 (caelcsti... dono satiati).
Mu 11 us: Ber 56 (sumptis muneribus); Ber 71 (divino munerc satiati);
Ber 542 (idem); Ber 178 (repleti sumus ... muneribus tuis); Ber 211 (tuo munere
praeparemur); Ber 289 (salutaris tui domine rnuncre satiati); Ber 329 (ut sacris ...
redaamur digni muneribus); Ber 396 (divini satiati muneris largitatc); Ber 426
(satiati munere salutari); Ber 476 (replcti sacri muneris); Ber 638 (muncre vege-
tati); Ber 649 (in tuo semper munere gloriemur); Ber 749 (munere ... caelesti
reficis); Ber 769 (muneribus tuis ... ); Ber 775 (haee ... munera sumpta); Ber 782
(tantis ... repleti muneribus).
A cette terminologie on peut adjoindre aussi mysterÎwn et sacramenlum
parce que le contexte des postcomnLUnionem vise le thème de la gratuité divine.
Voir, par exemple:
My ste r i u m : Ber 61 (frequentata mysteria); Ber ï6 (ut huius partici-
patione mysterii); Ber 201 (ut mysterium cuius nos participes esse voluisti);
Ber 294 (per haec mysteria); Ber 304 (percipientes ... gloriosa mysteria); Ber 308
(per huius ... operationem mysteriis); Ber 367 (sacris ... mysteriis expiati); Ber
446 (tuis mysteriis); Ber 466 (sumpta mysteria); Ber 481 (mysteria veneranda);
Ber 5.48 (paschae mysterium sumpsimus); Ber 557 (quam mysterio continet); Ber
659 (lstud paschale mysterium); Ber 690 (quae visibilibus mysteriis sumenda
percepllnus); Ber 749 (tuis mysteriis pel"fruentes); Ber 864 (sacri dona mysterii).
Sac,. a men t li m : Ber 66 (ut hoc tuum domine sacramentum); Ber 136
(eius participatione semper gaudcat sacramenti ... ); Ber 150 (his domine sacra·
mentis); Ber 206 (ut quos divinis reparare non desinis sacramentis); Ber 211 (ut
aivinis vegetati sacramentis); Ber 215 (ut hoc tuum sacramentum); Ber 284
(sumpsimus sacramenta caelestia); Ber 299 (tui. .. perceptionc sacramenti); Ber
334 (sumptis ... sacramentis); Ber 348 (sacramenti tui... divina libatio); Ber 357
(tuis re!icis sacramentis); Ber 377 (sacramenti tui... \'eneranda perceptio); Ber
381 (hmus ... perceptio sacramenti); Ber 401 (idem); Ber 406 (sacramenta quae
sumpsimus); Ber 426 (hoc eodem sacramento); Ber 431 (sacramenti tui ... parti-
cipatio); Ber 455 (caelestibus reficis sacramentis); Ber 578 (sacramentis pascha-
libus satiasti); Ber 590 (paschalis perccptio sacramenti); Ber 602 (sacramenti tui
vcneranda perccptio); Ber 610 (paschalia sacramenta percepimus); Ber 654 (sacra-
menta quae sumpsimus); Ber 760 (paschalis perfectio sacramenti); Ber 786 (sa-
cramenta veneranda); Ber 854 (hoc tuum ... sacramentum).
LA MÉTHEXIS DANS L'ANCIENNE LIT. AI\IBRQS. 281
gue nous lui offrons et cc que nous lui demandons. Il est naturel
que dans une telle perspective la communauté désignée par le
l'lOS prenne une plus grande conscience d'elle-lnême à certains
moments plus saillants de la célébration eucharistique.
lia» 49, fideles 50, /lova crea tu ra 5\ etc 32, accolnpagnés d'épithètes,
d'attributs, d'explications et de compléments, pour désigner les
acteurs de la participation.
nabis filiOJum corda fidelium); Ber 646 (fidelibus tuis pcrpctuam concede laeti-
tiam); Ber 651 (deus qui misericordiae ianuam fidelibus patere ... ).
Super ablata: Ber 317 (et fldelibus postulatus consueta pietate succurre);
Ber 623 (accipe ... fidelium preces .. ,); Ber 635 (idem).
VD: Ber 303 (ad caclcstia contemplanda mysteria, ficte1ium rcddatur ani-
marum); Ber 631 (suppliciter exararc, ut fidclibus tuis).
Post commwliol1em: Ber 219 et Ber 269 (fideles tui ... perpetuis donis firmen-
tur); Ber 411 (quae fidelibus tuis ad remedium providisti); Ber 455 (adesto ...
fidelibus tuis ... ).
Afia: Ber 350 (qui fidelium tuorum consortio desiderant sociari); Ber 529
(quia in nullo fidelium, ni si ex tua inspiratione ... ); Ber 679 (da ... illue subsequi
tuorum membra fidclium ... ); Ber 763 (deus ... corda fidelium sancti spiritus il·
lustratione ... ); Ber 1230 (in tuorum cordibus fidelium); Ber 1231 (earnque de
lapidibus vivis id est fidelibus tuis).
51Cfr. Nova creafura, dans:
Super populum: Ber 52 (novam creaturam nos tibi esse fecisti).
Super sindOlwm: Ber 182 (novam creaturam nos tibi esse fecisti [nota bene:
intium orationis ut: Super populwn: Ber 52]); Ber 766 (fac ... te instituente
succrescens in nova tui Hlii creatura ... ); Ber 861 (qui creaturae tuae ... ).
Super ablata: Bel' 213 (qui creaturae tuae misereri potius cligi. .. ).
VD (nihil).
Post comnumionel1l: Ber 602 (sacramenti tui veneramia perceptio, in no·
vam transferat creaturam).
Alia: Ber 498 (ut ereaturam regencrationis, nulla polluant contagia vetustatis).
52 Voir aussi la terminologie similaire: par exemple proIe s: (Ber 451; 513;
638; 766; 855, etc ... ); su bol e s (Ber 451; 507; 639, etc ... ); pro g e nie s (Ber
539; 755); et uassi: christianum imperium (Ber 511).
53Cfr. Ecclesia, dans:
Super popu[um: Ber 387 (ecclesiam tuam spiritali fecunditate multiplica);
Ber 407 (praesta ut ecdesia tua aeternis proficiat institutis); Ber 412 (idem);
Ber 422 (da cordibus ecclesiae tuae ... ); Ber 581 (qui eeclesiam tuam nova semper
foetu multiplieas); Ber 628 (fac ecclesiam tuam in nova plebe semper augeri);
Ber 645 (auge in eeclesia tua desidcria quae dcdisti. .. ); Ber 680 (deus qui cede·
siam tuam, evangelicae doetrinae exhortatione ... ); Ber 755 (deus cuius spiritu
totum corpus eec1esiae multiplicatur ... ); Ber 783 (averte ab eccIesia tua mun·
danae sapientiae ... ); Ber 792 (qui verum es lumen eccIesiae tuae); Ber 855 (deus
qui eeclesiam tuam nova semper proIe fceundas).
Super sindol1em: Ber 291 (et ab ecc1esia tua cunctam repelle nequitiam);
Bel' 331 (ecc1esiam tualll ... perpetua miscratione prosequere); Ber 570 (ut eecIe·
sia tua et SUDIum firmitate membrOlum); Bel' 629 (largire ... ecclesiae tuae ... );
Ber 766 (ac .. ut eeclesiae tuae proTes ... ).
Super ablata: Ber 134 (respice ... ad munus totius ecc1esiae tuae); Ber 188
(ecclesiae tuae ... propitius dona concede); Ber 272 (corde subiecto tua semper
ecclesia); Ber 409 (ut ecclesiae tuae preces, quae tibi gratae sunt ... ); Ber 588
(quibus eccIesia tua mirabiliter pascitur); Ber 747 (ab occultis eeclesiam tuam
reatibus).
VD: Ber 55 (et ecclesiae tuae misericordiam tuam ... ); (cfr. Ber 768); Ber 781
(qui ecclesiae tuae filios ... ); Ber 1234 (eminentiam potestatis acceptae eccle..c;iae
tradidit); Ber 1239 (qui hanc ecdesiam ... ).
Post commlmionem: Ber 564 (perpetua deus ecclesiam tuam pio favore);
Ber 597 (eedesia tua ... caelcsti gratia replcatur ... ); Ber 1240 (qui ecclesiam tuam
sponsam voeare dignatus es).
Alia: B~r 88 (et dona ecclesiae tuae perpctuam tranquillitatem); Ber 89 (et
q.uod ecclesme tuae usquc in finem sacculi pt'omisisti); Bel' 506 (eustodiat cede·
Slac suae sanctac); Ber 509 (totum corpus eeclesiae); Ber 513 (qui ecc1esiam
LA MÉTHEXIS DANS L'A.-"rCIENNE LIT. AMBRQS. 285
tuam nova semper proIe fecundas ... ); Ber 516 (ad sanctarn matrem ecc1esiam
catholicam atque apostolicam); Ber 521 (aggrega ecc1esiae tuae sanctae ad lau-
riem gloriam nominis tui); Ber 525 (respice propitius ad totlus ecc1esiae mi-
rabile sacramentum); Ber 527 (ecc1esla tua magna iam ex parte cognoscat
Impcrium ... ); Ber 638 (ut nova proIes ecclesiae sempiterna retributione); Ber 639
(deus qui multiplicas ecclesiarn tuam in subole renascentium); Ber 751 (eccle-
siae tuae dona multiplicet); Ber 776 (deus .. univcrsam ecclesiam tuam in omni
gente ... ).
Laetan. Dom de Quadr.: Ber 314 (ecc1esia tua sancta catholica; in sancta
ecclesia tua; pace ecclesiarum); Ber 352 (ecc1esia tua sancta catholica).
54 Seulement dans: Ber 755 (:::: Super populum); Ber 1234 et (1239) (= VD);
Ber 509, 516, 525, 638 (:::: Alia) il y a un'exception, mais apparente.
sSCfr. Populus, dans:
Super populum: Ber 62 (ad salvandum in te populum); Ber 67 (et populo
tuo pacem conferat et salutem); Ber 72 (preces populi tui); Ber 77 (multiplica
fidem populi tui); Ber 132 (ut populus tuus ... ); Ber 174 (respice ... populum
supplicantcm); Ber 207 (supplicationes populi tui clementer cxaudi); Ber 265
(pneces populi tui ... ); Ber 270 (auxiliare populo tuo); Ber 300 (devotionem
populi tui.. intcnde); Ber 309 (populum tuum ... propitius respice); Ber 330 (ia.em);
Ber 397 (miserere ... populo tuo); Ber 437 (exaudi ... gemitum populi supplican-
tis); Ber 456 (afflicti populi laclimas rcspice); Ber 462 (populum tuum ... ad te
toto corde converte); Ber 558 (da populo tuo fidei, speique constantiam); Ber
569 (Deus qui populum tuum de hostis callîdi servitute ... ); Ber 586 (qui populum
tuum unigeniti tui sanguine rcdemisti); Ber 616 (qui populum tuum ... ); Ber
660 (deus qui erranti populo ... ); Ber 865 (da.. populo tua sanitatcm).
1<1<1< [P 0 p u 1 i]: Ber 103 (da populis tuis ... consortium); Ber 301 (da ... po·
pulls xpianis); Ber 451 (propiliarc populis adoptivis ... ); Ber 650 ( ... da populis
tuis ici amare quod praecipis); Ber 680 (da populis tuis intellectu capere ... ); Ber
686 (implora~tes ... populos fidcles propitius intuerc); Ber 770 (da populis tuis
in unitate frdei...); Ber 860 (fidelium populorum).
Super sÙ1donem: Ber 187 (et populo tuo ... vcritatis tuae lumen ostende);
Ber ~03 (vota ... supplicantis populi tui); Ber 276 (populum tuum ieiunii ad te
de:,~tIO:t~e damante ... ); Ber 341 (da ... populo tuo sanitatem ... ); Bel' 408 (populi
tm mstltutor et rcctor); Ber 423 (nunc tumen populum tuum gratia abundan-
286 ACHILLE M. TRIACCA
tiure laetificas ... ); Ber 571 (ut populum tuum qucm sacra baptismatc ... ); Ber
617 (qui credentes in te populos gratiae tuae largitate multiplicas); Ber 656 (po-
pulus tUllS .. renovata semper. .. iuventute); Ber 721 (parce ... populo tua et nullis
iam patiaris); Ber 746 (clementer populi tui suspiria inspice); Ber 1237 (populum
tuum ... propitius intucre).
Super ablata: Ber 370 (suscipc ... preces popqli tui); Ber 540 (concede populo
tua originalis delicti crrore mundato); Ber 571 (ut populum tuum quem sacra
baptismate).
*** [P 0 p u 1 il: Ber 464 (ipsa maiestati tuae ... fidelcs populos commendet
oblatio); Ber 608 (suscipe ... munera populorum tuorum propitius ... ).
VV: (nibil).
Post C017lnlUl1iOllem: Ber 625 (respice ... populum tuum, et quem ... ).
Alia: Ber 99 (preces populi tui... clementer exaudi); Ber 113 (populum tuum
pervigili protectione custodias); Ber 130 (da ... populo tuo inviolabilem fidei fir-
mitatem); Ber 195 (lnlumina ... populum tuum); Ber 461 (ut quod populus tuus ... );
Ber 506 (ad regendam ... et populum sanctum Dei); Ber 528 (ita erudire popu!um
tuum carminis tui decantationem voluisti); Ber 529 (auge populi tui vota pla-
catus); Ber 530 (respice ad devotionem populi renascentis ... ); Ber 699 (respice ...
afflictionem populi tui); Ber 702 (da populo tuo digne atque sapienter); Ber
732 (preces populi tui domine ... ); Ber 736 (praesta populo tuo ... consolationis);
Ber 741 (preces populi supplicantis propitius respice); Ber 742 (supplicationem
populi tui clementer exaudi) Ber 744 (Miserere.. populo tuo); Ber 752 (xpiani
populi sacramenta perferret); Ber 1226 (peccata populi tui de1eas).
*** [P 0 p u 1il: Ber 194 (da populis tuis perpetua pace gaudere); Ber 526
(da populis tuis digne ad gratiam tuae vocationis intrare); Ber 531 (et ad crean-
dos novos populos quos tibi...).
56 Sont des exceptions apparentes (c.-à.-d. le terme POPUltlS est sans adjectif
tt.HiS): Ber 62, 174, 437,456, 600, 301, 451, 686, 860 (:;;;: Super populum); 617 (:;;;: Super
smdonem); 464 (= Super oblata); 506, 530, 741, 852, 531 (= Alia).
57 Pour l'étude de ces mots qui sont employés dans la liturgie ambrosienne
avec la même signification que la liturgie romaine, voir, par exemple, Je travail
de M. P. ELLEBR:\CIIT, Remarks on the vocabula:fy of the ancÎtmt Orations in the
Missale Romanum (Nijmegen 1966) (passim) et la bibliographie citée.
LA MÉTIIEXIS DANS L'ANCIENNE LIT. A"NIBROS. 28ï
corde du Père 57bis. Cette confiance filiale est suscitée par l'initia-
tive divine du salut, qui dans la célébration eucharistique associe
la communauté à la prière du Christ, et vise à obtenir le plein
accomplissement de ce qui a été déjà donné. Ajoutons que les
références explicites à la prière font que ce populus est claire-
ment identifié à l'assemblée orante, et donc à la communauté
locale. La participation à la liturgie donne à l'assemblée la
meilleure occasion de se manifester comme Église. Elle est la
source de l'unité organique de l'Église.
c) L'analyse attentive du terme populus montre que Dieu
exerce à l'égard de son peuple une action qualifiable d'essentielle,
de sacramentelle et de dynamico-eschatologique.
* Une action essentielle. Elle est indiquée par des expres-
sions telles que adesto propitius ", propitius respice ", intuere
tius in opera); Ber 77 (aspice de cado ùeus ct veni); Ber 88 (redemtor noster
aspice); Ber 94 (respice nos); Ber 131 (idem); Ber 134 (respice propitius ad
munus totius ecclesiae); Ber 174 (respice domine quaesumus populum ... ); Ber 176
(respice ... nostram propitius servitutem); Ber 290 (respice domine familiam
tuam ... ); Ber 309 (populum tuum domine quaesumus propitius respice); Ber 330
(idem); Ber 332 (quas tibi offerimus propitius respice); Ber 351 (respicc propitius
de excelsa sede maiestatis tuae); Ber 375 (respice domine! propitius ad munera
quac sacramus); Ber 380 (idem); Ber 423 (respice propitius ad electionem tuam ... );
Ber 427 (familiam tuam propitius respice); Ber 553 (respice ad pietatis tuae
ineffabile sacramentum); Ber 617 (respice propitius ad elcctionem tuam); Ber
625 (rcspice ... domine populum tuum); Ber 626 (respice in opera misericordiae
tuae); Ber 642 (respice domine munera cxultantis ecclesiae); Ber 651 (respice
in nos et miserere 110strO; Ber 699 (respice propitius ... afflictionem populi tui);
Ber 718 (respice propitius super famulos tuos remissionem peccatorum pos·
centes).
60 Pour i Il t tt e r e ben i g Il us; i Il te n d e pla calus, et similia voir:
Ber 63 (supplicantium tibi preccs benignus intende); Ber 64 (placatus intende);
Ber 74 (propitius intuere); Ber 686 (populos fideles propitius intuere); Ber 705
(ieiunantium ... supplicum vota propitius intuere) Ber 717 (et famulos tuas ...
placido intuere optutu); Ber 1237 (POpUIUlll tuum ... pJ"Opilius intuerc).
61 Voir à la note 51 la terminologie nova creatura et aussi voir à la note 63
le lhème du renot/veau. Nous ajoutons ici: Ber 116 (ut quos sub peccati iugo
l'ctl/slalis servilus tenet, cos unigeniti tui nova per carncm nativitas liberet);
Ber 150 (instauret cuius ... humal1am repulit vetustalem); Ber 473 (ab mnni sub-
reptionc velustatis expurget); Ber 482 (ita ablata a nabis vetmtatÎs errore); Ber
483 (idem); Ber 422 (ut a velllstatis lege mundata proficiat et ad aeternam per-
veniat tua munere llovitatem); Ber 602 (ab amnÎ... vetustate purgatos); cfr. aussi
Ber 424; Ber 539, et P. BOREU.A, Vett/stas el l1ovj.tas 11ella litl/rgia dell'Avvento,
dans: Ambrosius 39 (1963) 347-357.
LA M~THEXIS DANS L'ANCIENNE LIT. AMBROS. 289
* * *
Les limites imposées à ce travail ne nous ont pennis d'étu-
dier que l'emploi de la première personne du pluriel et l'emploi
du mot populus; nous avons également traité çà et là de la
nature de la participation dans l'eucologie ambrosienne de la
synaxe. Nous voudrions maintenant indiquer quels sont les
acteurs de cette participation et nous demander quelles réalités
ils accomplissent.
64 Voir les notes 44, 46, 50, 53, S5 et aussi 47 (= familial et 48 (= filius) pour
les références à la terminologie en question.
6S La communauté se fait orante avec des attitudes spécifiques. Par exemple:
Ber 53 (hi qui in tua pietate confidu/1.t); Ber 58 (tribue ... sperantibus); Ber 63
(supplicantiwn tibi preces); Ber 66 (supplices exoramus); Ber 71 (ante conspectum
venientis xpi filii tui, velut clara luminaria fulgeamus); Ber 73 (qui eius glOliosam
incarnationem fatentur); Ber 74 (mum:ra quae tuis altaribus exibemus); Ber
75 (quem semper filium ... ,praed}camus ... , eum sancto spiritu confitemur, dum
[in} trino vocabulo. unicam---cfedimus maiestatem); Ber 76 (supplices depreca-
mur); Ber 79 (munera capiamus gaudentes); Ber 81 (laeti domine frequenta-
mus); Ber 105 (prae ceteris sollcmnitatibus gloriantes, hodie tibi domine vota
persolvimus); Ber 106 (in confessionc praevenimus, et voce supplici exoramus);
Ber 107 (supplices te rogamus); Ber 108 (ut qui. .. per sacrosanctam mariam vir-
ginem confitentur); Ber 110 (qui nos ... annua expectatione laetificas); Ber 113
(oramus supplices pietatem tuam); Ber 120 (qui nativitatem domini nos tri im. xpi.
frequentare gaudemus); Ber 125 (ut qui ... advenire confidunt); Ber 147 (ad red-
emptoris nostri consortia transferamur); Ber 149 (tuae laudis hostiam iugiter
immolantes); Ber 174 (respice populum supplicantem); Ber 175 (precibus suppli-
cantum); Ber 177 (suppliciter supplicaHles); Ber 203 (vota ... supplicantis populi
tui); Ber 298 (supplices invocamus); Ber 374 (competens deferamus obsequium);
Ber 392 (annua devotione recolentes); Ber 409 (quae tibi gratae sunt pia munera
deferentes); Ber 439 (sincero tibi deferamus obsequio); Ber 548 (cibi salutaris
ad celebrandam festivitatem utriusque teslamenti paginis instruis, da nobis) ...
vocibus exultemus); Ber 434 (hostias tibi deferimus immolandas).
Et aussi: Ber 57 (dona .. cunctae familiae tuae ... xpo ... venienti, in operibus
iustis apte occurrere); Ber 459 (et petra scandaIi, frondea opera, et iustitiae
ramos vestigiis eius sternamus ... ); Ber 454 (indefessis vocibus obsecramus); Ber
465 (modulatis vocibus decantemus).
66 La structure de la liturgie eucharistique était alors comme aujourd'hui.
c.-à.-d.: la proclamation de la parole de Dieu et, après, la liturgie sacrificale.
Pour la proclamation o:e la parole de Dieu sans doute on lisait tous les deux
testaments, l'Ancien et le Nouveau. Voir par exemple: Ber 753 (Deus qui nos
ad celebrandam festivitatem, utriusque testamenti paginis instruis da nobis) ...
117 Le thème de la participation chez les oraisons Post communionem est
signifié avec des différentes nuances, comme on peut le voir:
a) avec le mot participatio: Ber 76 (ut huitlS participatione mysterii, do-
ceas nos terrena despicere); Ber 136 (Plebs tua domine eius participatione sem-
per gaudeat sacramenti); Ber 396 (divini satiati muneris largitate quaesumus
domine deus noster. ut in hLLius s~mnpr n~rtirin~tinnp 1>;"n»UH·'· 1=1" .. d1'<' tU""",,.
292 ACHILLE M. TRIACCA
nos ... participatio sacramenti); Ber 431 (Sacramenti lui quaesumus domine par-
tlcipatio salutaris, et purificationem nobis praebeat, et medelam); Ber 859 (ut
nullis adversitatibus fatigcmur. qui tanti remedii participatione munimur). Voir
aussi la note 71.
1)) Avec d'autres mots; voir par exemple avec le mot par tic i p es:
;, Ber 201 (ut mysterium, cuiw; nos participes esse voluisti, et pure cerna-
mus intuitu. et cligna percipiamus aff..::ctu); Ber 304 (percipicntcs domine glo-
,.iosa mysteria [tibi referimus gratias, quod in terris positos1. iam caelestium
praestas esse participes); Ber 348 (Sacramenti tui domine divina libatio, penetra-
bilia nostri cordis infundat, et sui participes patenter efficiat); Ber 426 (satiati
munerc salutari ... ut eodem sacramento quo nos temporaliter vegetas efficias
perpeluae vitae participes); Ber 685 (ut dona quae suis participibus contu.lit).
Voir aussi la note 71.
** Voir aussi avec percipere dans: Ber 269, Ber 304, Ber 219, Ber 441, Ber
m&r6~Bcr~~~Ber~Bcr~1,Bcr~~~_t~
lnunionem.
*** Et avec le mot perceptio dans: Ber 284, Ber 299, Ber 377, Ber 381, Ber
401, Ber 590, Ber 602, Ber 791, Ber 753.
68 Par exemple, pour le cycle de la nativité, voir les incises dans: Ber' 71
(ante conspeetum venientis xpi Hlii tui velut clara luminaria fulgeamus); Ber 86
(beatae mariae piae matris et perpetuae virginis intercessione custodiamus); Ber
120 (ut qui nativitatem domini nostri... frequentare gaudemus); Ber 125 (te facto-
rem et eonriitorem ad eos renovandos dominum nostrum ihm. xpm. advemsse ... );
Ber 190 (quem natum in terris fatemut" hominem, hune deum astris quoque
fatcntibus adoremus), etc.
H9 Il suffirait, par exemple, voir seulement les oraisons Post eommunionem:
Ber 56 (ut eurn freqtœntatione mysLerii...); Ber 61 (prosint ... frequentata myste-
ria); Ber 71 (et divino munere satiati); Ber 76 (repleti cibo spiritalis alimoniae ... );
Ber 81 (frequentamus salutis humanae principia); Ber 86 (ut quae fideliter
sumpsimus mente et corporel; Ber 107 (sacrosancti eOl'Poris et sanguinis domini
nostri ... refeetione vegetati); Ber 178 (repleti sumus domine muneribus tuis);
Ber 211 (ut divinis vegetati sacramentis); Ber 274 (refeeti vitalibus alimentis);
Ber 284 (sumpsimus domine sacramenta caelestia); Ber 289 (salutaris tui...
munere satiati); Ber 299 (tui perceptione sacramenti); Ber 294 (cuius per haec
mysteria pignus aceepimus); Ber 304 (pereipientes ... gloriosa mysteria); Ber 319
(ut dona caelestia quae dcbito frequentamus obsequio ... ); Ber 324 (haee nos com-
munia domine ... ); Ber 796 (idem); Ber 854 (idem'; Ber 334 (sumptis domine saera-
mentis); Ber 343 (aecepto pignore salutis aeternae); Ber 348 (saeramenti tui ... divi-
LA MÉTHEXIS DANS L'ANCIENNE LIT. AMBRQS. 293
na libatio); Ber 357 (ut quos tuis reficis sacramentis); Ber 362 (ut quae OTe conti-
gimus); Ber 372 (mcnsae caelestis libatio); Ber 377 (sacramenti tui... veneranda
perceptio); Ber 381 (huius nos ... perceptio sacramenti); Ber 386 (cuius COI'Pori
cammunicamus et sanguini); Ber 391 (sacrae ... mensae libatio); Ber 396 (divini
satiati muneris largitate); Ber 401 (huius nos ... peTceptio sacramenti); Ber 406
(sacramenta quae sumpsimus); Ber 411 (caelestia dona capientes); Ber (416)
(haee nos ... participatio sacramenti); Ber 426 (saliati muncre salutari); Ber 431
(sacramenti tui.. participatio salutaris); Ber 450 (sumpti sacIificii ... perpetua
nos tuitio); Ber 455 (quos caelestibus reficis sacramentis); Ber 460 (quos
uno caelesti pane satiasti); Ber 466 (sumpta mysteria); Ber 476_Crepleti... sacri
muneris gratia ... tu quac gestu corporeo dulci veneratione contigimus); Ber 494
(ut qui unigeniti tui sumpsimus corpus et sanguinem); Ber 542 (ut divino mu-
nere satiati); Ber 548 (cibi salutaris ac poculi dona libantes); Ber 578 (ut quos
sacramentis paschalibus satiasti); Ber 585 (impleatur in nobis... sacramenti
paschalis sancta libalia); Ber 590 (ut paschalis perceplio sacramenti); Ber 602
(sacramenti tui veneranda perceptio); Ber 610 (ut qui paschalia sacramenta
percepimus); Ber 620 (qui paschalibus remediis innavati); Ber 637 (redemptionis
nostrae muncrc vegetati); Ber 644 \.exuberet... paschalis gratia sacramenti); Ber
654 (sacramenta quae sumpsimus); Ber 664 (ut per haec quae fideliter sumpsi-
mus); Ber 674 (ut per haec sacra quae sumpsimus); Ber 685 (ut dona quae
suis participibus contulit); Ber 690 (ut quae visibilibus mysteriis sumenda per-
cepimus); Ber 724 (ut dum dona tua in tribulatione percipimus); Ber 749 (quos
munere .. caelesti reficis); Ber 775 (munera sumpta); Ber 782 (tantis ... repleti
muneribus); Ber 791 (ut sancta ... semper sui perceptione percipiant); Ber 854
(nos corporis et sanguinis domini ... commllnione satiasti); Ber 864 (sumpsimus ...
sacri dona mysterii); Ber 869 (quos caelesti. .. dono satiasti). Voir aussi les notes
93, 94, 95, 96.
70 Voir aussi la note 67 et, encore, par exemple: Ber 59 (ipsius aetemitatis
mereamur esse consortes, qui mortalitatis nostrae dignatus est fieri particeps);
Ber 57 (ut eius dextcrae saciati, regnurn merearnur possidere caeleste); Ber 68
Cita et in regno gratiae eius mereamur esse consortes); Ber 73 (praesta ... ut qui
eius gloriosam incarnationem fatentur, ipsius etiam redemptionis consortia me-
reamur); Ber 76 ( ... regni perpetuae libertatis cansortes efficias); Ber 103 (da
populis tuis in hac celebritate consortium ... ); Ber 104 ( ... filii tui dignitatis esse
cansortes, qui humanitatis nostrae dignatus est fieri particeps); Ber 122 (idem);
Ber 120 (dignis conversationibus ad eius mereamur pertingere consortium); Ber
147 (sed ad redcmptoris consartia transferamur); Ber 179 (qui tuae mensae par-
ticipes ... ); Ber 270 (et ad redemptionis aetemae pertineat te deducente consor-
tium); Ber 304 (jam caelestium praestas esse participes); Ber 426 (quo nos tem~
poraliter vegetas efficias perpetuae vitae participes); Ber 460 (ut quos uno
caelesti pane satiasti, tua facias pietate concordes); Ber 578 (ut quos sacra-
mentis paschalibus satiasti, tua fadas pietate concordes); Ber 796 (et caelesti-
bus remediis faciat esse cOl1sartes); Ber 1240 (da ut omnis haec plebs nomini
tuo serviens, huius vocabuli cOllsortio digna esse mereatur).
71 Voir la note 6ï b) où particeps est tenninologie propre aux oraisons
Post cammunionem. Nous ajutons ici: Ber 59 (= Super oblata: ipsius aetemi-
tatis mcreamur esse consortes, qui rnortalitatis nostrae dignatus est ficri par-
ticeps). Ainsi à la note 67a) participatio est encore terminologie propre aux Post
communionem. Nous ajutons ici: Ber 449 (= Super oblata: ut digne tuis ser-
vire semper altaribus mercamur, et eorum perpetua participatione salvari); Ber
752 (= Alia: ... et liberata plebs ab aegyptia servitute, xpiani populi sacramenta
perferret, da ut omnes gentes, israhelis privilegium merito fidei consecuti, spi-
ritus tui participatione regenerentur).
294 ACHILLE M. TRIACCA
78 C'est la terminologie explicite de: Ber 107 (sacrosancti corporis t-t sangui-
His domini nostri ihu.xpi refectione vegetati); Ber 494 (ut qui unigeniti lui
sumpsimus corpus et sanguinem); Ber 854 {nos corporis et sanguinis domini
nostri Ihu.xpi communione satiasti); Ber 386 (cuius corpori communicamus
et sanguini).
79 Voir p. e.: Ber 460 (quos unD caelesti pane satiasti); Ber 548 (cibi salutaris
ac poculi dona libantes).
00 Voir l'expression très significative de Ber 68: «concede nobis ut sicut
eum per virginis partum, in forma nostri corporis mcruimus habere participem,
ita et in regno gratiae eius mereamur esse consortes ».
01 Cette oraison est présente dans beaucoup de sources extra-ambrosiennes
(voir P. SIFFRIN, Konkordanztabellen zu den romiscJzen Sakramentarien. I. Sacra-
mentarium Veronense [Leonianum] [Roma 1958] 97); et aussi dans les sources
ambrosiennes (cfr. J. FREI, Konkordanztabellen ... , o.c., à la note 11, p. 477).
Notre considération se moule sur le fait que le Sacramentarium Bergomense
est un unicum. Cfr. Les oeuvres citées aux notes 9, 10, 11, 12, 13, 15.
296 ACHILLE M. TRIACCA _ _ _ _ _ _ __
Blbis Voir Ber 601: «VD aeterne deus, quia refulsit in aeternum dies nostrae
resurrectionis et gloriae domini nos tri ihu.xpi. Qui idem sacerdos et hostia
dignanter extitit, non solum qui sanctifieet populum, sed ipsos quoque dicatos
maiestati tuae commendet Il; et aussi Ber 609: «Unus namque mari voluit ne
arnnes rnoreremur. Immo unus mori dignatus est, ut amnes nos perpetua vi-
veremus ".
62 Voir note 44.
LA MÉTHEXIS DANS L'ANCIENNE LIT. AMBROS. 297
•••
Nous regrettons vivement de ne pouvoir présenter de ma·
nière exhaustive toute la recherche de l'eucologie ambrosienne.
Après des remarques de méthode, nous avons indiqué quelques
éléments eucologiques relatifs à la participation et nous avons
parlé des modalités de la participation dans la liturgie ambro-
sienne. Le lecteur voit peut-être maintenant pourquoi dans le
titre de ce travail nous avons préféré méthexis à participatio:
ce que traduit l'ancienne liturgie ambrosienne est mieux rendu
par méthexis que par participatio comme une réalité ontologique
et intime, profonde et intérieure plus que la simple signification
du mot « participatio ». Nous allons le montrer maintenant.
83 Comme dans Ber 416 (haec nos quaesumus Domine participatio sacra-
menti); Ber 431 (sacramenti tui quaesumus Domine participatio salutaris).
84 Voir note 67.
298 ACHILLE M. TRIACCA
similiores observatione perfice manriatorum); Ber 121 ( ... pium celebrare con-
sortium, ut qui per tuam gratiam sunt redempti, tua sint protectione securi);
Ber 147 (praesta quaesumus ut non hereamus perditionis auctori. sed ad redemp-
toris nostri consortia transferamur); Ber 270 {et ad redemptionis aeternae per-
tinea! te deducen!e consortium); Ber 548 (ut qui paschale mysterium sumpsi-
mus); Ber 576 (ut quae mysteriis paschalibus exhibet, in tuae remunerationis
veritate percipiat); Ber 578 (ut quos sacramentis paschalibus satiasti); Ber 585
(impleatur in nobis ... sacramenti paschalis sancta libatio ... ); Ber 590 (ut pascha-
lis perceptio sacramenti), etc ...
101 Voir, par exeTTJPle, Ber 548; Ber 576; Ber 578; Ba 585, etc. ct spéciale-
ment Ber 474 (Grata tibi sint domine munera, quibus mysteria celebrantur
nostrae libertatis ct vitae).
102 Voir les notes 87, 88, 93.
103 Voir les notes 97, 99 et 63, 98 et 69, 74.
104 Voir les notes 75, 70.
lOS Voir la note 39.
106 Voir la note 65.
302 ACHILLE M. TRIACCA
------------------
Le passage du présent au futur, ou mieux l'anticipation du
futur dans le présent, est un autre aspect de la participation.
Plusieurs oraisons montrent que la participation a aussi une
influence sur le futur, puisqu'elle tend vers l'obtention d'une
plénitude '''. La méthexis nous apprend à apprécier à leur juste
prix les réalités terrestres et à nous attacher à celles du ciel'''.
Autour du mot et du concept de participatio se développe
toute une construction qui tend à mettre en évidence la dynami-
que sacramentelle grâce à laquelle les fidèles entrent dans le
my~tère du salut en y participant et inversement. C'est pourquoi,
même dans les postcommunions, alors que l'on a déjà participé
à l'eucharistie, la prière demande encore que l'on reçoive en
plénitude les effets de la participation 10'.
Pour conclure, disons que les modalités de la participation
comportent trois aspects:
- puisqu'elle implique un rapport interpersonnel, la parti-
cipation a un double sujet: Dieu, qui agit par le sacrement, et
la communauté, qui répond à l'initiative divine;
- elle est don de Dieu, mais elle est aussi ob jet de demande
continuelle et elle rejoint l'homme dans son existentialité spatio·
temporelle, en englobant passé, présent et futur;
- elle est source et ciment de la communauté des croyants,
ébauchée comme communauté en formation et en croissance vers
sa réalisation plus parfaite dans une atmosphère sacramentelle
et christologique. Tout bien spirituel est présenté comme un
fruit de la participation.
107 Voir la note 75; mais il y a une plenitude aussi pendant l'action liturgique,
comme le dit Ber 148 (Oblatio tibi domine hodiemae festivitatis accepta, quia
et nastrae reconciliationis processit perfecta placatio, et divini cultus nobis est
indita plenitudo).
108 C'est la thématique commune à les liturgies occidentales. Ainsi voir, par
exemple, Ber 76 et parallèles (Repleti ciho spiritalis alimoniae te domine sup-
plices deprecamur, ut huius participationc mysterii, doceas nos terrena despi·
cere et amare caelestia). Cfr. P. BRUYLANTS, «Terrena despicere et amare cae-
lestia », dans: Miscellanea liturgica in onore di Sua Emillenza il Cardinale Gia-
como Lercaro, II (Roma 1967) 195-206.
Ice'Voir les notes 67 et 72.
LA M~THEXIS DANS L'ANCIENNE LIT. AMBROS. 303
c--'''---_--...::.-:.:::
110 Voir les références citées à la note 65 où on peut déduire toute une
série des attitudes des participants qui sont: CI confidentes; confitentes; depre-
cantes humiliter; gloriantes; gaudentes; laetificantes; fatentes; fulgentes, frequen-
tantes; mysteria praedicantes; invocantes; sperantes; rogantes; supplicantes; sup-
plices; suppliciter supplicantes; recolentes; persolventes vota; immolantes has-
tiam laudis: exibentes munera; deferentes munera; deferentes hostia; vace sup-
plices; indefessis vocibus obsecrantes; magnis vocibus exultantes; modulatis voci-
bus decantantes; libantes cibi saIutaris ac poculi dona; occurrentes Christo ve-
nienti in operibus iustis; sternentes vestigiis christi iustitiae ramos", etc.
III Comme l'oraison super oblata bien dit: Ber 311 (Praesentibus sacrificiis
domine ieiunia nostra sanctifica. Ut quod observantia nostra profitetur extrin-
secus, interius operetur).
112 On ne peut pas citer comme exception à notre affirmation Ber 218 ( ... ut
quod singuli optulerunt, singulis proficiat ad salutem), parce que les principes
herméneutiques attestent qu'il y a toujours aussi la présence de la dimension
ecclésiale chez les sources eucologiques.
304 ACHILLE M. TRIACCA
-------
h) La méthexis est une action éminemment vitale. Les su-
jets y sont impliqués avec tout le poids de leur existence pour
qu'ils puissent offrir le Christ non seulement rituellement mais
réellement: c'est l'offerimus existentiel de la participation '''.
La solidarité ontologique avec le Christ homme-Dieu, commencée
au baptême, s'approfondit chaque jour dans une intime soli-
darité éthico·morale avec lui, qui est en même temps une soli-
darité à consonance eschatologique "'. L'offerimus aboutit à la
ré·paration et à la re-stauration du propre être total avec le
Christ. La notion et la réalité de la participation recèlent en
elles une possibilité et une nécessité indéfinies de l'action cul-
tuelle parce qu'on n'arrive jamais in via à une possession totale,
mais seulement à une possession partielle selon l'éthimologie de
participatio = partem capere 115.
CONCLUSION
l Le terme rie ~1 ministre» est pris ici non dans le sens juridique médiéval,
mais dans son acception générale de liturgc, «célébrant» ou (,( président» de
l'Eucharistie. D'autre part, il convient d'employer, en matière d'ordination et
de ministères, le terme technique de chirotonie, par différenciation avec chi-
rothésie, pour désigner l'imposition des mains conjointement avec la formule
qui en précise le sens lors de la création d'un évêque, d'un presbytre et c..'un
diacre. Sur la chirotonie on consultera C. H. TURNER, Cheirotonia, dans Journal
of Theological Studies, 1923, p. 496-504; M. SIOTIS, Die klassische und die chistli-
che Cheirotollia in ihrem Verhiiltnis, Athènes, 1951 (= Theologia, XX-XXII, 1949-
1951 [en grec]); C. VOGEL, Chirotollie et chirothésie, dans lrénikon, 45, 1972, p. 7-
21 et p. 207-235. Il faut remarquer que l'étymologie et la philologie seules ne
suffisent pas pour l'analyse du concept d'imposition des mains.
2 Voir à ce propos A. LEMAIRE, Les ministères aux origines de l'I1glise. Nais·
sance de la triple hiérarchie: évêque, presbylres, diacres (Lectio divina 68», Pa-
ris, 1971. J. DUPONT, Les ministères de l'Eglise 11aissante d'après les Actes des
apôtres, dans Ministères et célébration de ['Eucharistie. L Sacramentum (Studia
Anselmiana 61), Rome, 1973, p. 94-148. Une étude parallèle à celle publiée ici
a été faite pal' C. VOGEL, Le ministre charismatique de l'Eucharistie. Approche
rituelle, ibid., p. 181-209.
308 CYRILLE VOGEL
A. L'~GLISE CATHOLIQUE
Il n'y a pas lieu d'analyser ici une fois encore les ren-
seignements remarquablement précis relatifs à la chirotonie et
à l'Eucharistie tels qu'ils figurent dans les Fragments de Vérone
ou de Hauler, LXVIII à LXXII (version latine de la Tradition
Apostolique attribuée communément à Hippolyte de Rome,
t 235) '.
Pas d'ordination sans chirotonie, pas de célébrant de l'Eu-
charistie sans ordination, tel paraît bien être, depuis le III'
siècle au moins, l'usage universel. La deuxième partie seule de
cette proposition devra nous retenir ici 7.
14 Sur la distinction acquise vers la fin du Ile siècle, entre mal-tyr et con-
fesseur, voir E. JUNGKI..urs, Die Gemeinde Hippolyts, Leipzig, 1928, p. 4445, et
W. H. FRERE. dans H. B. SWEETE, Essays on the early Hislor)' of the Church and
the Ministry (éd. TURNER), London, 1921, p. 290.
314 CYRILLE VQGEL
lB Sur le terme «forma >J, voir quelques indications dans Th. MICHELS,
Forma il/Stitiae, dans Sannenta, Münster/Westf., 1972, p. 172-179.
19 Il est impossible de comprendre l'expression «fonne de la prêtrise"
employée par les Canons arabes d'Hippolyte dans le sens de «qualification
presbytérale n ou «ordination n, Il caractère presbyléral n, en raison du contexte
ante et post.
20 CYPRIEN (automne 250), Ep. 38, à propos du martyr Aurelius: «Hunc igi-
tur, fratres dilectissimi, Q me et a collegis qui praesentes aderant ordinatunt
sciatis ». Ep 39, à propos du martyr Celerinus: «Ceterum presbyterii honorem
316 CYRILLE VOGEL
B. LE TÉMOIGNAGE DE TERTULLlEN
* * *
Il est assez curieux de remarquer que la premJere fonction
cultuelle reconnue aux laïcs dans des cas exceptionnels, à savoir
le ius baptismi, est encore aujourd'hui reconnue à tous les
laïcs (même non baptisés) par toutes les Églises chrétiennes,
alors que le ius offerendi Eucharistiam est dénié à ces mêmes
laïcs. Ceux-ci obtiennent d'autre part sans grande difficulté le
droit d'enseigner, qui est une prérogative épiscopale par excel-
lence. Du point de vue théologique, semblerait-il, le ius baptismi
ainsi que le ius docendi accordés aux laïcs devraient poser
autant de problèmes que ne soulèverait le ius offerendi accordé
aux croyants baptisés.
Cyrille VOGEL
ANNEXE
ORDINATION n'UN PASTEVR
ORDINATION
Cl Prions Dieu »,
Le candidat s'agenouille, L'assemblée s'agenouille ou s'incline:
{{ Seigneur Dieu, Père céleste, nous te rendons grâces pour l'oeuvre
de ton Fils, Jésus-Christ, pour sa mort redemptrice, pour sa résur-
rection et pour son ascension dans la gloire. C'est lui qui, par le
Saint-Esprit, a suscité des apôtres, des évangélistes et des témoins
et qui, au cours des sièc1es, a donné à l'Église les serviteurs dont
elle avait besoin. C'est lui qui nous donne aujourd'hui ce nouveau
pasteur. Dans la reconnaissance et dans la joie, nous te louons,
Seigneur ».
Le pasteur officiant et S011 (ou ses) assesseurs Împosent les
mains au candidat:
«Nous T'EN PRIONS, PÈRE TOUT-PUISSANT, ENVOIE TON SAINT-ESPRIT
SUR NOTRE FRÈRE N ... , QUE NOUS CONSACRONS À TON SERVICE ET ORDONNONS
PASTEUR DANS TA SAINTE EGLISE, MINISTRE DE LA PAROLE ET DES
SACREMENTS.
1. L'autel
2. Les épigraphes
4. Les évêques
Comment a-t-on choisi les évêques à représenter? Les noms
de Basile et de Jean Chrysostome n'ont pas besoin d'être justifiés.
Les noms d'Athanase, de Nicolas, de Cyrille et de Grégoire de
AVANT·PROPOS
Conclusion provisoire
En ce qui concerne les débats synodaux en France:
«Les dossiers synodaux portent traces de la pensée de J. J. Von
Allmen pour qui le fondement du ministère est christologique, et
celle d'Hébert Roux (observateur à Vatican II) pour qui elle est
ecclésiologique; pour l'un, il se situe à la jointure de la tête et du
corps, et dépend directement de la tête tout en vivant dans la
communion du corps; pour l'autre, les ministres font partie du
corps dont ils constituent -les articulations, sans avoir une relation
privilégiée avec la tête. Qui dévidera l'écheveau? Est-ce la poule
qui a fait l'oeuf ou J'oeuf la poule? Grâce à Dieu, nous n'y voyons
pas clair: la communauté messianique sert Celui qui vient et ne
pourra jamais l'enfermer dans un système.
Deux pôles émergent donc du Nouveau Testament: celui qui
rappelle à l'Église qu'elle ne vit pas de sa propre initiative: il
trouvera une expression dans l'épiscopat, avec ordination et agré-
gation au collège universel; et celui qui atteste l'effusion sur toute
la communauté de l'Esprit: il se manifestera dans les responsabilités
assumées par les uns ou les autres, allant jusqu'à la délégation
momentanément accordée à tel membre pour une tâche définie.
Entre ces deux pôles gravitent les fonctions ecclésiales, mais elIes
demeurent toujours subordonnées au service premier, celui de
l'Evangile, de la réconciliation ... Notre embarras vient d'abord de
ce que nous ne discernons pas clairement la tâche spécifique des
communautés réformées dispersées à travers la France à la fin du
XX e siècle! )} **.
«La théologie tentera en vain de trancher et de décider si la
succession apostolique exige, au delà de sa manifestation dans le
peuple messianique tout entier, une prolongation vertébrale dans
le "ministère". Cette question que l'accord des Dombes tente de
résoudre a marqué tous les débats)}.
L'AUTEUR
1 GROUPE DES DOMBES, Pour une réconciliation des ministères, Paris, Seuil,
1973. p. 54.
2 Cf. Michel BaUTTIER: «Je ne crois pas qu'on puisse édicter des règles. Celui
qui préside le repas n'est pas tant le représentant du Christ (thèses ries Dombes)
que le responsable du caractère ecclésial de repas partagé. S'il n'est pas or·
donné, il importe qu'il ait reçu "délégation", selon notre usage D, D.C., p. 135.
3 Von ALLMEN, La saint ministère, Delachaux et Niestlé, 1968, p. 56.
336 GASTON WESTPHAL
à cause que tous les fidèles estans faits par Christ Rois, Prestres
ou Sacrificateurs, peuvent aussi offrir à Dieu sacrifices spirituels.
Ce sont donc choses grandement diverses et différentes, que la
prestrise et le ministère. Car la prestrise, comme nous venons de
dire, est commune à tous Chrestiens, mais non pas le ministère. Et
pourtant, nous n'avons pas osté le ministère de j'E.glise, quand
nous avons rejetté de l'J~,glise de Christ la prestrise telle qu'elle est
en l'église Romaine ».
Dans cette sorte de " droit canon», les grands traits du rè-
glement spirituel indiquent: "les sacrements - cette Parole de
Dieu visible - seront à leur tour célébrés avec le plus grand
soin; il convient de les mettre à l'abri de toute profanation" '.
Pas de baptême valable s'il n'a été administré par une per-
sonne ayant reçu vocation. Pas de baptême d'adulte qui n'ait été
précédé d'une instruction religieuse dont l'efficacité doit apparaî-
tre dans la confession du catéchumène. Là où il y a une Église le
baptême doit avoir lieu dans l'assemblée des fidèles. Les par-
rains et marraines du dehors doivent apporter bon témoignage
de leur Église. Où il n'y a pas forme d'Église il n'est pas permis
de faire la Cène du Seigneur. Les enfants n'y sont pas admis
avant l'âge de 12 ans et les étrangers qui y participent doivent
apporter suffisant témoignage de leur pasteur. La Cène n'est
célébrée que quatre fois par an. On a voulu l'entourer ainsi de
plus de précautions et de respect. Mais ce respect étant gardé,
il serait bien à désirer, dit l'ancienne Discipline, qu'elle se célé-
brât plus souvent, " parce qu'il est très utile que le peuple fidèle
soit exercé, qu'il croisse en la foi par l'usage des sacrements,
comme aussi l'exemple de l'Église primitive nous y convie ".
Quant au gouvernement ecclésiastique, qu'on abolisse toute
prééminence individuelle. A la place d'une hiérarchie de person-
nes est donc instituée une hiérarchie de corps: consistoires, col-
loques, synodes provinciaux, Synode national. Ce dernier" peut
définitivement décider et résoudre de toutes choses ecclésia-
stiques ». Les Diacres devaient seuls administrer les derniers des
pauvres. Il était permis aux Anciens de faire les prières publi-
ques "en suivant le formulaire ordinaire" quand il n'y avait
pas de pasteurs; mais à ceux-ci étaient réservées et la prédication
de la Parole et l'administration des sacrements. Nos Pères ai-
maient à répéter la parole de St Paul: "Que tout se fasse avec
bienséance et avec ordre. Dieu n'est pas un Dieu de confusion }).
Le Traité de la vocation des pasteurs de Du Moulin (1618), quel-
ques sermons d'ordination 10 conservés ici et là, par exemple
nous montrent une réelle application de cette discipline.
Conclusion
«Le Père céleste n'a point consacré des prêtres pour immoler
des hosties, mais il a institué des ministres pour distribuer la
nourriture sacrée au peuple. Il nous a donc donner une table pour
manger sur elle et non pas lm autel pour sacrifier dessus ... Il 26.
In preparazione: