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Barack Obama, que ses ennemis ont pendant huit ans appelé Barack Hussein Obama, insistant
sur son deuxième prénom d’état-civil, naît le 4 août 1961 à Honolulu, d’un père kényan, noir, et
d’une mère américaine, blanche. Il étudie à l’Occidental College de Los Angeles, puis à
l’université de Columbia à New York, dont il est diplômé en sciences politiques et en relations
internationales. Il commence une carrière d’analyste financier qu’il quitte rapidement pour
travailler en tant qu’organisateur communautaire dans les quartiers défavorisés de Chicago.
Après trois ans au service des plus pauvres, il reprend des études de droit à Harvard. S’étant
distingué comme un brillant étudiant, il est le premier afro-américain nommé président de la
prestigieuse Harvard Law Review. Inscrit au barreau de Chicago, il se spécialise dans la défense
des droits civiques. En 1996, Obama est élu du Parti démocrate au sénat de l’Illinois, et réélu à
l’élection suivante. En 2000, briguant l’investiture du parti pour le Congrès, il est battu. Malgré
cet échec, dont il parle avec franchise dans son livre L’Audace d’espérer (The Audacity of Hope,
2006), il mène brillamment sa carrière d’élu local en se faisant le défenseur et le promoteur des
droits civiques et des droits des homosexuels. En 2002, il s’oppose à l’intervention américaine
en Irak, qu’il qualifie de « guerre stupide ». Quatre ans plus tard, lors de la convention du Parti
démocrate pour l’élection présidentielle, il prononce un discours flamboyant. Un de ces discours
qui font se dire : voici un homme promis à un grand avenir. L’avenir ne se fera pas attendre.
Obama est élu la même année au Sénat des États-Unis. À Washington, ses qualités de
négociateur et son sens du dialogue lui permettent de faire passer des lois « bipartisanes »,
notamment dans le domaine de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires. En février
2007, il déclare sa candidature à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle. Il affronte
la favorite, Hillary Clinton qui, d’après les premières estimations, le devance de trente points
dans les sondages. Grâce à une organisation de campagne hors pair, notamment dans les réseaux
sociaux, et des thèmes de campagne tels qu’une meilleure justice sociale, une plus grande
égalité des droits et un changement dont le fameux slogan « Yes we can » est le mot d’ordre, il
rallie des centaines de milliers de jeunes qui, jusqu’ici, ne votaient pas. Porté par un
enthousiasme populaire sans précédent, il remporte la primaire. Cet engouement va au-delà de
l’Amérique, comme en témoigne son discours de Berlin (juillet 2008) où plus de cent mille
personnes se sont rassemblées pour l’écouter. Barack Obama a soulevé l’enthousiasme des
progressistes du monde entier. Le 9 novembre 2008, avec un taux de participation remarquable,
il remporte l’élection et devient le premier afro-américain président des États-Unis ; il est
triomphalement réélu en 2012. Durant son mandat, il surmonte la crise financière grâce à un
plan de relance, crée une assurance de santé universelle (l’« Obamacare »), ordonne le retrait de
l’armée d’Irak et prône le multilatéralisme dans les relations internationales, ce qui lui vaut, en
2009, d’être lauréat du Prix Nobel de la paix. Lorsqu’il quitte la présidence, en 2017, le taux de
chômage est de 4,7 % quand il était de 10 % lors de sa prise de fonction, la crise est surmontée.
La crise économique seule : une crise politique permanente a été entretenue pendant huit ans par
ses adversaires, qui ont sans discontinuer tenter de le délégitimer. Barack Obama a été un des
présidents américains les plus haïs par les fanatiques du Tea Party et de l’extrême droite
blanche, convaincus qu’il n’était pas né aux États-Unis, mais aussi l’un des plus populaires, l’un
des plus aimés, et l’un des très rares qui aient eu une présidence sans scandale, ce qui, à soit
seul, est un exploit dans ce pays. Sa place dans l’histoire est assurée.
De la race en Amérique a été publié en 2008 aux éditions Grasset, avant même l’investiture
de Barack Obama comme candidat du Parti démocrate à l’élection présidentielle, et alors qu’il
était donné perdant face à Hillary Clinton. Il a été un grand succès.
Au mois de mars 2008, Barack Obama est attaqué par ses adversaires pour sa proximité avec
un pasteur proche du mouvement des Black Panthers. Le 18 mars, à Philadelphie, il leur répond
de façon spectaculaire en prononçant un discours immédiatement reconnu, à droite comme à
gauche, comme l’égal du « J’ai fait un rêve » de Martin Luther King ou du discours
d’investiture de John Fitzgerald Kennedy. D’un art rhétorique parfait, implacable dans la forme
et humain dans le fond, l’orateur dessine les contours d’« une meilleure union » entre les
Américains, en analysant avec franchise le problème des races dans son pays ; le mot « race »
n’a pas, aux États-Unis, la connotation péjorative qu’on lui donne en France. Tout le contraire
d’un discours électoraliste et démagogique, De la race en Amérique est une réflexion qui
dépasse les catégories américaines et peut se lire de manière universelle. Loin des circonstances
dans lesquelles il a été prononcé, il s’est imposé comme un texte intemporel. Une leçon
d’humanisme à l’heure où la vindicte et l’agressivité systématiques sont au pouvoir en
Amérique et menacent d’autres pays.
Cette version, bilingue, est la seule édition mondiale autorisée par le Parti démocrate, qui a
révisé le texte.
Discours prononcé par Barack Obama, sénateur de l’Illinois, candidat
à l’investiture du parti démocrate pour l’élection présidentielle,
Philadelphie, le 18 mars 2008.
L’une des tâches que nous nous sommes fixées au début de cette
campagne fut donc de poursuivre la longue marche de ceux qui nous
avaient précédés, une marche vers une Amérique plus juste, plus
égalitaire, plus libre, plus soucieuse du sort de chacun et plus prospère.
Si j’ai choisi de me présenter à l’élection présidentielle à ce moment de
notre histoire, c’est parce que je crois profondément que nous ne
pourrons résoudre les défis de notre temps et parfaire notre union
qu’en comprenant que, si nos parcours sont différents, nous avons les
mêmes espoirs ; que, si nous n’avons pas tous la même apparence et si
nous ne venons pas tous du même endroit, nous voulons tous aller dans
la même direction : vers un avenir meilleur pour nos enfants et nos
petits-enfants.
La vérité est que tout cela ne dit en rien ce que je sais de cet homme.
Cet homme, je l’ai rencontré voici plus de vingt ans, et il m’a aidé à
découvrir ma foi chrétienne ; c’est un homme qui m’a parlé du devoir
d’aimer mon prochain, de prendre soin des malades et de venir en aide
aux pauvres. C’est un homme qui a servi son pays dans le corps des
Marines ; qui a étudié et enseigné dans les meilleures universités et les
meilleurs séminaires du pays ; qui, pendant plus de trente ans, a dirigé
une Église au service de la communauté en accomplissant ici-bas ce
que nous demande Dieu : loger les sans-abri, assister les nécessiteux,
ouvrir des crèches, attribuer des bourses d’études, rendre visite aux
prisonniers et apporter du réconfort aux séropositifs et aux malades
atteints du sida.
Il est certain que les commentaires qui ont été faits et les thèmes qui
ont surgi ces dernières semaines reflètent les aspects complexes du
problème racial dans le pays, que nous n’avons jamais vraiment résolu
– une partie de notre Union qu’il nous reste encore à parfaire. Et si
nous lâchons prise maintenant, si chacun se réfugie dans son coin,
nous n’arriverons jamais à nous unir pour surmonter les défis de
l’assurance santé, de l’éducation et de la nécessaire création d’emplois
solides pour chaque Américain.
Mais pour tous ceux qui se sont dépensés sans compter afin
d’obtenir leur part du Rêve américain, bien d’autres n’y sont pas
parvenus : ceux qui ont été finalement vaincus, d’une façon ou d’une
autre, par la discrimination. Cette expérience de l’échec a été léguée
aux générations suivantes : ces jeunes hommes et, de plus en plus
souvent, ces jeunes femmes que l’on voit au coin des rues ou qui
croupissent au fond de nos prisons, sans espoir ni perspective d’avenir.
Même pour les Noirs qui s’en sont sortis, les questions de race et de
racisme continuent de définir fondamentalement leur vision du monde.
Pour les hommes et les femmes de la génération du révérend Wright, la
mémoire de l’humiliation, du doute et de la peur n’a pas disparu, pas
plus que la colère et l’amertume de ces années-là. Cette colère ne
s’exprime peut-être pas en public, devant des collègues ou des amis
blancs, mais on l’entend chez le coiffeur ou autour de la table
familiale. Parfois, cette colère est exploitée par les hommes politiques
pour gagner des voix en jouant la carte raciale ou, chez certains, pour
masquer leurs échecs.
Cette fois, nous voulons parler des files d’attente aux urgences
peuplées de Blancs, de Noirs et d’Hispaniques qui n’ont pas
d’assurance santé et ne peuvent s’attaquer seuls aux groupes de
pression de Washington, mais qui y arriveront si nous nous y mettons
tous ensemble.
Cette fois, nous voulons parler des usines qu’on a fermées alors
qu’elles faisaient vivre honnêtement des hommes et des femmes de
toute race, des maisons qui sont à vendre alors qu’elles appartenaient
hier encore à des Américains de toute religion, de toute région et de
toute profession.
Cette fois, nous voulons dire que le vrai problème, ce n’est pas que
quelqu’un qui ne nous ressemble pas puisse prendre notre travail, mais
que l’entreprise pour laquelle nous travaillons va délocaliser dans le
seul but de faire du profit.
Cette fois, nous voulons parler des hommes et des femmes de toute
couleur et de toute croyance qui sont engagés ensemble dans l’armée,
combattent ensemble et versent ensemble leur sang sous le même fier
drapeau. Nous voulons parler du moyen de les ramener à la maison
après une guerre qui n’aurait jamais dû être autorisée ni déclenchée. Et
nous voulons parler de la façon d’illustrer notre patriotisme en prenant
soin d’eux et de leurs familles et en leur versant les allocations
auxquelles ils ont droit.
Elle savait que la nourriture était ce qui leur coûtait le plus cher. Et
donc, Ashley a convaincu sa mère qu’elle n’aimait rien de plus que les
sandwichs à la moutarde et aux cornichons. Parce que c’était ce qu’il y
avait de moins cher. Elle en a donc mangé pendant un an, jusqu’à ce
que sa maman aille mieux. Et elle a dit à tout le monde, à la table
ronde, que la raison pour laquelle elle s’était engagée dans la
campagne, c’était pour venir en aide aux millions d’enfants du pays
qui, eux aussi, veulent et doivent aider leurs parents.
Two hundred and twenty one years ago, in a hall that still stands
across the street, a group of men gathered and, with these simple
words, launched America’s improbable experiment in democracy.
Farmers and scholars ; statesmen and patriots who had traveled across
an ocean to escape tyranny and persecution finally made real their
declaration of independence at a Philadelphia convention that lasted
through the spring of 1787.
This was one of the tasks we set forth at the beginning of this
campaign – to continue the long march of those who came before us, a
march for a more just, more equal, more free, more caring and more
prosperous America. I chose to run for the presidency at this moment
in history because I believe deeply that we cannot solve the challenges
of our time unless we solve them together – unless we perfect our
union by understanding that we may have different stories, but we hold
common hopes ; that we may not look the same and we may not have
come from the same place, but we all want to move in the same
direction – towards a better future for our children and our
grandchildren.
I am the son of a black man from Kenya and a white woman from
Kansas. I was raised with the help of a white grandfather who survived
a Depression to serve in Patton’s Army during World War II and a
white grandmother who worked on a bomber assembly line at Fort
Leavenworth while he was overseas. I’ve gone to some of the best
schools in America and lived in one of the world’s poorest nations. I
am married to a black American who carries within her the blood of
slaves and slaveowners – an inheritance we pass on to our two
precious daughters. I have brothers, sisters, nieces, nephews, uncles
and cousins, of every race and every hue, scattered across three
continents, and for as long as I live, I will never forget that in no other
country on Earth is my story even possible.
This is not to say that race has not been an issue in the campaign. At
various stages in the campaign, some commentators have deemed me
either “too black" or “not black enough." We saw racial tensions
bubble to the surface during the week before the South Carolina
primary. The press has scoured every exit poll for the latest evidence
of racial polarization, not just in terms of white and black, but black
and brown as well.
And yet, it has only been in the last couple of weeks that the
discussion of race in this campaign has taken a particularly divisive
turn.
But the remarks that have caused this recent firestorm weren’t
simply controversial. They weren’t simply a religious leader’s effort to
speak out against perceived injustice. Instead, they expressed a
profoundly distorted view of this country – a view that sees white
racism as endemic, and that elevates what is wrong with America
above all that we know is right with America ; a view that sees the
conflicts in the Middle East as rooted primarily in the actions of
stalwart allies like Israel, instead of emanating from the perverse and
hateful ideologies of radical Islam.
But the truth is, that isn’t all that I know of the man. The man I met
more than twenty years ago is a man who helped introduce me to my
Christian faith, a man who spoke to me about our obligations to love
one another, to care for the sick and lift up the poor. He is a man who
served his country as a US Marine ; who has studied and lectured at
some of the finest universities and seminaries in the country, and who
for over thirty years led a church that serves the community by doing
God’s work here on Earth – by housing the homeless, ministering to
the needy, providing day care services and scholarships and prison
ministries, and reaching out to those suffering from HIV/AIDS.
I can no more disown him than I can disown the black community. I
can no more disown him than I can my white grandmother – a woman
who helped raise me, a woman who sacrificed again and again for me,
a woman who loves me as much as she loves anything in this world,
but a woman who once confessed her fear of black men who passed by
her on the street, and who on more than one occasion has uttered racial
or ethnic stereotypes that made me cringe.
These people are a part of me. And they are a part of America, this
country that I love.
But race is an issue that I believe this nation cannot afford to ignore
right now. We would be making the same mistake that Reverend
Wright made in his offending sermons about America – to simplify
and stereotype and amplify the negative to the point that it distorts
reality.
The fact is that the comments that have been made and the issues
that have surfaced over the last few weeks reflect the complexities of
race in this country that we’ve never really worked through – a part of
our union that we have yet to perfect. And if we walk away now, if we
simply retreat into our respective corners, we will never be able to
come together and solve challenges like health care, or education, or
the need to find good jobs for every American.
But for all those who scratched and clawed their way to get a piece
of the American Dream, there were many who didn’t make it – those
who were ultimately defeated, in one way or another, by
discrimination. That legacy of defeat was passed on to future
generations – those young men and increasingly young women who
we see standing on street corners or languishing in our prisons, without
hope or prospects for the future. Even for those blacks who did make
it, questions of race, and racism, continue to define their worldview in
fundamental ways. For the men and women of Reverend Wright’s
generation, the memories of humiliation and doubt and fear have not
gone away ; nor has the anger and the bitterness of those years. That
anger may not get expressed in public, in front of white co-workers or
white friends. But it does find voice in the barbershop or around the
kitchen table. At times, that anger is exploited by politicians, to gin up
votes along racial lines, or to make up for a politician’s own failings.
Like the anger within the black community, these resentments aren’t
always expressed in polite company. But they have helped shape the
political landscape for at least a generation. Anger over welfare and
affirmative action helped forge the Reagan Coalition. Politicians
routinely exploited fears of crime for their own electoral ends. Talk-
show hosts and conservative commentators built entire careers
unmasking bogus claims of racism while dismissing legitimate
discussions of racial injustice and inequality as mere political
correctness or reverse racism.
This is where we are right now. It’s a racial stalemate we’ve been
stuck in for years. Contrary to the claims of some of my critics, black
and white, I have never been so naive as to believe that we can get
beyond our racial divisions in a single election cycle, or with a single
candidacy – particularly a candidacy as imperfect as my own.
In the end, then, what is called for is nothing more, and nothing less,
than what all the world’s great religions demand – that we do unto
others as we would have them do unto us. Let us be our brother’s
keeper, Scripture tells us. Let us be our sister’s keeper. Let us find that
common stake we all have in one another, and let our politics reflect
that spirit as well.
We can do that.
But if we do, I can tell you that in the next election, we’ll be talking
about some other distraction. And then another one. And then another
one. And nothing will change.
That is one option. Or, at this moment, in this election, we can come
together and say, “Not this time." This time we want to talk about the
crumbling schools that are stealing the future of black children and
white children and Asian children and Hispanic children and Native
American children. This time we want to reject the cynicism that tells
us that these kids can’t learn ; that those kids who don’t look like us
are somebody else’s problem. The children of America are not those
kids, they are our kids, and we will not let them fall behind in a 21st
century economy. Not this time.
This time we want to talk about how the lines in the Emergency
Room are filled with whites and blacks and Hispanics who do not have
health care ; who don’t have the power on their own to overcome the
special interests in Washington, but who can take them on if we do it
together.
This time we want to talk about the shuttered mills that once
provided a decent life for men and women of every race, and the
homes for sale that once belonged to Americans from every religion,
every region, every walk of life. This time we want to talk about the
fact that the real problem is not that someone who doesn’t look like
you might take your job ; it’s that the corporation you work for will
ship it overseas for nothing more than a profit.
This time we want to talk about the men and women of every color
and creed who serve together, and fight together, and bleed together
under the same proud flag. We want to talk about how to bring them
home from a war that never should’ve been authorized and never
should’ve been waged, and we want to talk about how we’ll show our
patriotism by caring for them, and their families, and giving them the
benefits they have earned.
There is one story in particular that I’d like to leave you with today
– a story I told when I had the great honor of speaking on Dr. King’s
birthday at his home church, Ebenezer Baptist, in Atlanta.
And Ashley said that when she was nine years old, her mother got
cancer. And because she had to miss days of work, she was let go and
lost her health care. They had to file for bankruptcy, and that’s when
Ashley decided that she had to do something to help her mom.
She knew that food was one of their most expensive costs, and so
Ashley convinced her mother that what she really liked and really
wanted to eat more than anything else was mustard and relish
sandwiches. Because that was the cheapest way to eat.
She did this for a year until her mom got better, and she told
everyone at the roundtable that the reason she joined our campaign
was so that she could help the millions of other children in the country
who want and need to help their parents too.
Anyway, Ashley finishes her story and then goes around the room
and asks everyone else why they’re supporting the campaign. They all
have different stories and reasons. Many bring up a specific issue. And
finally they come to this elderly black man who’s been sitting there
quietly the entire time. And Ashley asks him why he’s there. And he
does not bring up a specific issue. He does not say health care or the
economy. He does not say education or the war. He does not say that
he was there because of Barack Obama. He simply says to everyone in
the room, “I am here because of Ashley."
Après trois ans passés dans les rues et les foyers du South Side, il est
retourné à l’Université. Et quelle Université ! La plus réputée,
Harvard, aux portes de Boston, dans ce Massachusetts qui a vu accéder
un des fils, John Kennedy, à la présidence des Etats-Unis. Barack
Obama obtient le titre très convoité de président de la Harvard Law
Review. Il y est parvenu à la suite d’une élection. Les étudiants, divisés
entre dix-neuf candidats, ont fini par s’entendre après de multiples
tours de scrutin sur celui qui savait « concilier les points de vue des
uns et des autres », un homme de compromis, le premier Noir qui
dirigerait la plus prestigieuse revue de droit d’Amérique.
John Kerry est battu par George Bush en novembre 2004. Barack
Obama, de son côté, est élu au Sénat fédéral avec 70 % des suffrages.
Il a battu un candidat républicain, noir lui aussi, mais parachuté et peu
crédible. Les observateurs notent tout de même qu’Obama a obtenu
une très large majorité dans chacune des communautés, blanche, noire
et latino, de l’Illinois. A Washington, le sénateur Obama tente de
consolider sa réputation d’homme de compromis et d’étendre ses
compétences en politique étrangère. Il entre à la Commission des
affaires étrangères, recrute des conseillers de haut niveau, notamment
des anciens de l’équipe diplomatique de Bill Clinton. Il s’active avec
des sénateurs républicains pour faire voter des lois bipartisanes ; avec
succès, dans le domaine de la lutte contre la prolifération nucléaire ou
contre la corruption et l’influence des lobbies ; vainement, en ce qui
concerne une loi censée réguler les flux migratoires et régulariser les
immigrés clandestins.
Treize mois plus tard, après une spectaculaire victoire dans les
caucus de l’Iowa, la première pour un Noir dans cet Etat
majoritairement blanc, et plusieurs autres retentissants succès,
notamment lors de la vingtaine de scrutins du fameux Super Tuesday,
l’équipe de campagne de Barack Obama, jusqu’ici épargnée par les
rumeurs et le scandale, se voit stoppée net dans sa course.
Le 13 mars 2008, le journal du soir d’ABC News a consacré un long
reportage à la Trinity Church of Christ de Chicago. L’équipe
d’investigation de la chaîne, qui a acheté les enregistrements vidéo des
sermons du révérend Wright, en diffuse des extraits, des plus
sulfureux. Depuis quelques jours déjà, des bribes s’en trouvaient sur
Internet. Des bloggeurs et des éditorialistes commencent à parler d’un
Trinitygate. Obama a essayé de calmer l’affaire en affirmant qu’il avait
très rarement assisté à des sermons susceptibles de lui faire quitter les
bancs de l’église. Il n’a pas lu le bulletin paroissial d’août 2005 dans
lequel le révérend Wright a écrit que les attentats du 11 septembre
étaient un « signal d’alarme » pour l’Amérique, « afin qu’elle se rende
compte que les Noirs et les Arabes existent toujours ». Il n’était pas
assis sur les bancs de l’église le jour où le révérend Wright a hurlé :
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Table
Couverture
Page de titre
Barack Obama/De la race en Amérique
Discours prononcé par Barack Obama, sénateur de l’Illinois, candidat à l’investiture du
parti démocrate pour l’élection présidentielle, Philadelphie, le 18 mars 2008
A More Perfect Union
Postface, par François Clemenceau
Quelques Cahiers Rouges…
Page de copyright
Photo de couverture : © Abaca.
ISBN 978-2-246-81452-8