Extension de la norme ISO 9241-9 au pointage en 3D
Bénédicte Schmitt1,2 Mathieu Raynal1
1 2
IRIT - ELIPSE
Université Paul Sabatier
31062 Toulouse cedex 9
{prenom}.{nom}@irit.fr
RESUME
De nos jours, de plus en plus d’applications proposent de
visualiser des données en trois dimensions, notamment pour
représenter des données complexes. Seulement, les tâches
d’interaction proposées par ce type d’environnement ne
bénéficient pas de cadre formel d’évaluation. Nous proposons
ainsi d’étendre la norme ISO 9241-9 qui fournit des
recommandations pour la tâche de pointage dans des
environnements 1D ou 2D à une tâche de pointage en 3D. Nous
décrivons le protocole proposé pour évaluer aussi bien la
performance que la satisfaction des utilisateurs.
Mots clés
Techniques d’interaction, tâche de pointage, norme 9241-9, étude
d’utilisabilité, environnement virtuel 3D.
ABSTRACT
Nowadays, more applications use the visualization of three-
dimensional data to represent complex data. But interaction tasks
for this kind of environment do not take benefits from formal
evaluation methods. We propose to extend the 9241-9 ISO
standard, which gives recommendations for pointing task in 1D or
2D, to a 3D pointing task. We describe our protocol used to
evaluate the performance and the satisfaction of users.
Categories and Subject Descriptors
[Information interfaces and presentation]: Input devices and
strategies – Interaction styles.
General Terms
Design, Experimentation, Human Factors.
Keywords
Interaction technique, pointing task, 9241-9 standard, usability
study, 3D virtual environment.
1. INTRODUCTION
Avec le développement des technologies, les capacités de calcul
et de rendu se sont nettement accrues. Ces évolutions ont ouvert
la voie au développement d’Environnements Virtuels 3D (EV 3D)
interactifs de plus en plus réalistes et robustes. Ces
environnements peuvent être définis par un espace où un ou
plusieurs utilisateurs interagissent en temps réel par le biais de
moyens physiques avec des données numériques 3D générées par
un ordinateur [1]. Initialement exploités dans les jeux vidéos, ces
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IHM’11, October 24-27, 2011, Sophia Antipolis, France
Copyright © 2011 ACM 978-1-4503-0822-9/11/10 …$10.00.
Emmanuel Dubois1 Cédric Bach1
Global Vision Systems
10 Avenue de l'Europe
31520 Ramonville Saint-Agne
benedicte.schmitt@global-vision-systems.com
environnements sont désormais classiquement mis en œuvre dans
des domaines tels que la conception préliminaire de prototypes
d’objets physiques (voitures, avions, etc.), ou la simulation de
l’évolution d’un environnement. Il existe certains dispositifs
(manette, joystick, etc) adaptés aux tâches rencontrées dans les
jeux, comme la manipulation ou la navigation. Ces dispositifs
sont avant tout destinés à des applications ludiques, et leur
précision et rapidité d'utilisation sont rarement validées en amont
de leur insertion. Inversement, ces dispositifs sont encore très peu
répandus dans des activités professionnelles. Or dans ces
contextes, la précision, la rapidité d'exécution et la facilité de
prise en main de l’outil sont des facteurs importants de réussite.
De plus, l’utilisation quotidienne de ces environnements dans des
domaines industriels pousse à vouloir maximiser la satisfaction et
le confort des utilisateurs, en plus de l’aspect performance.
Couvrir l’ensemble de ces préoccupations requiert donc des
moyens adaptés permettant de mesurer ces aspects des dispositifs
interactifs dans des environnements virtuels 3D.
Les tâches couramment utilisées dans les environnements virtuels
ont fait l’objet d’une taxonomie proposée par Bowman et al. [4].
Cette taxonomie caractérise notamment les tâches de sélection, de
manipulation et de navigation. Pour réaliser ces tâches, il existe
désormais de nombreuses solutions d’interaction envisageables,
notamment du fait de l’émergence de nouvelles technologies
telles que les interactions tangibles et les systèmes d’interaction
mixtes (SIM). La variété des solutions d’interaction envisageables
multiplie le type des actions à réaliser, actions plus ou moins bien
adaptées à certains aspects de la tâche d’interaction. Il est donc
nécessaire de permettre une étude décomposée de ces tâches
d’interaction : chacune des étapes élémentaires constituant ces
tâches peut alors faire l’objet d’une évaluation fine avant de
reconsidérer l’ensemble de la tâche. Il ressort aujourd’hui que la
tâche de sélection est essentielle dans une application car elle
précède d’autres tâches principales d’interaction, comme celle de
manipulation. Cette sélection consiste à indiquer un objet, i.e. un
pointage, puis une validation. Or, le pointage est le déplacement
d’un curseur vers une cible spécifique puis la validation de la
sélection. Par ailleurs, cette tâche de pointage couvre une partie
de la tâche de manipulation en changeant la position d’un objet. Il
apparait donc pertinent de s’intéresser prioritairement à la tâche
élémentaire de pointage en 3D. Une norme ISO existe pour
l’évaluation des dispositifs de pointage en 1D ou 2D, nous
proposons dans cet article une extension de la norme 9241-9 pour
un pointage en 3D. Cette extension offre un cadre structurant pour
conduire des évaluations de performance et de satisfaction.
Dans un premier temps, nous présentons les méthodes utilisées
pour évaluer la tâche de pointage puis des dispositifs 3D en EV
3D afin de justifier le choix de l’adaptation de cette norme.
Ensuite, nous présentons les éléments du protocole liés à
l’extension de la norme 9241-9 pour les EV 3D.
2. EVALUATION D’UN DISPOSITIF
D’ENTREE EN 3D
2.1 Extension de la loi de Fitts pour un
pointage en 3D
La loi de Fitts [5] a été initialement conçue pour prédire le temps
mis par un utilisateur pour atteindre une cible. Les expériences
qui ont mené à la validation de cette loi consistaient à effectuer
des tâches de pointage sur un plan et sur un seul axe soit en 1D.
Ce temps est dépendant de la taille de la cible (W) et de la
distance (D) à parcourir. La formulation couramment
employée est :
où a et b sont des constantes dépendantes du contexte
d’interaction et sont déterminées de façon empirique. Le terme
logarithmique est l’indice de difficulté (ID) mesuré en bits.
Certaines adaptations de la loi de Fitts ont été proposées pour la
3D, comme le modèle de Ware et Lowther [17] qui ont étendu le
modèle 2D défini par MacKenzie et Buxton [10]. Cependant, tout
comme le modèle 2D, celui-ci ne prend pas en compte des
changements de direction, ni des possibles différences entre la
taille, la hauteur ou la profondeur si la cible est un parallélépipède
par exemple. Ce modèle n’a pas été validé dans une expérience
qui manipule explicitement les 3 dimensions de la cible. Par
ailleurs, dans le cas d’utilisation d’une sphère en tant que cible, ce
modèle reste similaire à la loi de Fitts classique car les longueurs
sont identiques. Un autre modèle proposé est celui de Grossman
et Balakrishnan [6] où leur étude porte sur les mouvements
physiques de l’utilisateur dans le plan XZ pour un affichage
volumétrique 3D. Ils ont ainsi validé leur modèle pour un
affichage volumétrique, où les mouvements étaient contraints sur
l’axe (X, Z) avec (Y=0). Tous les axes 3D n’ont donc pas été
évalués.
Ces adaptations montrent donc des limites. Toutefois, notre
objectif n’est pas de proposer un nouveau modèle adapté à la 3D
mais un outil pour collecter des données nécessaires à la
formulation future d’un nouveau modèle. Pour calculer les indices
de difficulté, nous nous appuierons donc sur un modèle classique
de la loi de Fitts.
2.2 Evaluation de dispositifs d’entrée 3D
De nombreuses études ont été menées sur les dispositifs 3D,
possédant notamment 6 degrés de liberté. Zhai [18] a notamment
étudié la performance de dispositifs élastiques et isotoniques dans
un environnement 3D pour la tâche de manipulation. La tâche
consiste à placer un tétraèdre dans un autre tétraèdre de même
dimension. Les mesures quantitatives utilisées pour évaluer la
performance sont le temps mis par l’utilisateur pour réaliser la
tâche et le taux d’erreur. Par ailleurs, la fatigue et la facilité
d’utilisation des dispositifs ont été subjectivement mesurées [18].
Zhai n’utilise pas le modèle de Fitts dans ses évaluations, ni pour
calculer des indices de difficultés, ni pour analyser les
performances.
Une étude réalisée pour la technique Airmouse [11] a été menée
dans un environnement 3D pour évaluer la tâche de
positionnement en manipulant 3 axes de translation. La tâche
consiste à placer une petite sphère dans une zone d’arrivée
sphérique. Le temps de réalisation de la tâche est une mesure
quantitative utilisée dans cette évaluation, et des mesures
qualitatives ont également été proposées aux utilisateurs par le
biais de questionnaires portant sur leur préférence, leur fatigue et
la perception de leur performance. Pour modifier les conditions de
la tâche, des indices de difficulté calculés d’après la méthode
Prince [9] ont été utilisés. Cette méthode consiste à utiliser une
zone ou un volume en tant que curseur plutôt qu’un point. Les
indices de difficulté et le temps mis pour réaliser la tâche ont été
mis en correspondance dans l’étude des résultats, mais aucune
analyse de la loi de Fitts n’a été effectuée. Il n’est donc pas
possible d’utiliser cette étude pour pouvoir prédire les
performances des dispositifs évalués dans ce contexte.
Une autre étude menée par Bérard et al. [3] a été réalisée dans un
environnement 3D pour la tâche de positionnement, en
manipulant 3 axes de translation. La tâche consiste à déplacer un
cube aussi proche de la cible représentée par un cube de taille
inférieure. Le cube doit englober complètement la cible. Les
mesures utilisées sont le temps de placement, le taux d’erreur
ainsi que des mesures biologiques afin de connaitre le stress
ressenti par les utilisateurs. Des indices de difficulté ont été
utilisés pour concevoir la tâche, mais ils n’ont pas été mis en
correspondance avec les temps de réalisation de la tâche. Il n’est
donc pas possible d’utiliser ces résultats pour comparer les
performances des dispositifs dans ce contexte en fonction des
difficultés.
2.3 Adaptation de la norme ISO 9241-9 au
pointage en 3D
La norme ISO 9241-9 [8] fournit des exigences pour la
conception et l’évaluation de dispositifs tels que les souris,
manettes, joysticks dans des environnements 1D ou 2D. Celle-ci
propose 6 tâches élémentaires à déterminer selon l’utilisation du
dispositif afin d’en mesurer son débit. Les différentes variables à
mesurer sont recommandées en fonction de la tâche sélectionnée.
Des travaux récents menés par Teather et al. ([14], [15], [16]) ont
porté sur l’évaluation de pointage en 3D en se basant sur cette
norme. Dans la scène proposée dans [14], [16] (cf Figure 1), les
cibles sont représentées par des sphères disposées sur des
cylindres. L’utilisateur a comme instruction de pointer le sommet
des sphères pour sélectionner une cible. Le pointage s’effectue sur
le plan horizontal de l’écran et l’utilisateur manipule la
profondeur avec 1 degré de liberté spécifique ne lui permettant
pas de déplacer le curseur dans l’environnement 3D. Dans [15],
les cibles sont des sphères disposées sur un cercle 2D où
l’utilisateur doit pointer sur un plan vertical.
Figure 1 : Scène proposée par Teather
Quel que soit le rendu utilisé pour matérialiser l'environnement
3D, les cibles sont des sphères situées dans un plan, horizontal ou
vertical. Il s’agit alors davantage d’un pointage de surface, où
l’impression de profondeur est renforcée par la stéréoscopie.
2.4 Limites des approches présentées
La majorité des évaluations présentées intègre un affichage
stéréoscopique, or la 3D est en voie de démocratisation. Elle
existe désormais sur tous types de support (smartphone, web 5.0,
etc), pour lesquels la stéréoscopie n’est pas intégrée. Il semble
donc intéressant d’étudier les performances sans ce type
d’affichage afin de pouvoir répondre à des besoins actuels.
Les travaux traitant davantage de la tâche de positionnement
n’utilisent pas un cadre uniforme pour réaliser les évaluations.
Les mesures analysées ne sont ni identiques, ni facilement
comparables, aussi bien du point de vue quantitatif, le taux
d’erreur n’étant pas reporté pour toutes les études par exemple,
que du point de vue qualitatif, la fatigue n’étant pas toujours
évaluée ou l’échelle utilisée n’étant pas connue.
Enfin, les travaux proposant un cadre uniforme pour les
évaluations ne s’appliquent pas complètement à la 3D. En effet,
l’utilisateur n’a pas la possibilité de contrôler la profondeur
comme il est possible de le faire avec les autres axes. Il semble
ainsi important de proposer un cadre uniforme d’évaluation de
dispositifs possédant au moins 3 degrés de liberté dans un
environnement virtuel 3D.
3. PROPOSITION D’EXTENSION DE LA
NORME ISO 9241-9 AU POINTAGE EN 3D
3.1 Plate-forme d’évaluation
Pour l’évaluation de la tâche de pointage en 2D, la norme ISO
préconise que les cibles à atteindre soient répartis équitablement
sur le contour d’un cercle (que l’on nomme par la suite cercle
support). En nombre pair, les cibles ont un symétrique par rapport
au centre du cercle support. La tâche de pointage demandée
consiste alors à partir d’une des cibles pour aller pointer le plus
rapidement et le plus précisément possible son symétrique sur le
cercle support. Ainsi, la distance à parcourir est égale au diamètre
du cercle. La norme ISO ne préconise pas spécifiquement la
forme du pointeur ou encore celle des cibles. Cependant, les
cibles en forme de cercle sont couramment utilisées pour avoir
une taille de cible similaire quel que soit l’angle du mouvement.
Des carrés peuvent également servir de cible, les quatre côtés
ayant des longueurs équivalentes.
Pour notre plate-forme, nous avons souhaité étendre ces
recommandations de la norme ISO de la 2D à la 3D. Nos cibles à
atteindre sont donc des sphères qui sont positionnées à la surface
d’une sphère dite « support ». Les 14 sphères cibles ont été
positionnées de manière à avoir un symétrique par rapport au
centre de la sphère support (cf. Figure 2). Les sphères ont été
placées sur les axes principaux (X, Y, Z) puis à une position de
Π/4 pour la longitude et la latitude.
Figure 2 : Symétrie des sphères
Pour pallier la difficulté liée à la perception de la profondeur dans
un environnement 3D, notre plate-forme intègre un dégradé de
couleurs sur les différentes sphères cibles ainsi qu’une
matérialisation en « fil de fer » de la sphère globale (cf Figure 3).
Les sphères cibles ont une transparence suffisante pour percevoir
les sphères situées en arrière-plan ; l’alpha est de 80%. Ceci
permet également de faciliter le positionnement du pointeur par
rapport à ces sphères cibles. Nous n’avons pas utilisé d’ombres
pour ne pas surcharger la scène, ni la rendre illisible. En effet,
Hubona et al. [7] ont montré que les performances de l’utilisateur
pour une tâche de positionnement ont tendance à décroitre avec
l’augmentation du nombre d’ombres et la complexité de la scène.
Malgré la transparence, la symétrie de la scène entraine une
occlusion partielle de la sphère située en position négative sur
l’axe Z. Pour compenser ce problème de point de vue, la plate-
forme applique une légère rotation de la sphère support sur l’axe
Y. Enfin, une seule source de lumière a été utilisée dans la scène.
Le curseur est une petite sphère de couleur rouge pour pouvoir le
distinguer des autres sphères. Au cours de la tâche de pointage, la
sphère de départ est colorée en bleu tandis que la sphère d’arrivée
est colorée en jaune. La sphère cible devient orange dès lors qu’il
y a contact (ou « collision ») entre le curseur et la cible. Il n’est
donc pas nécessaire de faire rentrer le volume du curseur dans
celui de la sphère cible pour que la cible devienne orange et donc
sélectionnable.
Figure 3 : Plate-forme d'évaluation (exemple d’une « collision »)
Le système est composé d’une scène 3D et d’un panneau de
configuration. La scène 3D a été implémentée en C++ avec la
librairie OSG. Le panneau de configuration permettant de gérer la
plate-forme a été écrit en C# et permet notamment de proposer
facilement des tâches de pointage avec différentes tailles de cibles
et distances à parcourir. Le bus logiciel Ivy est utilisé pour
effectuer les communications entre ces applications.
3.2 Tâche expérimentale
La tâche demandée à l’utilisateur est de sélectionner une cible
fixe le plus rapidement possible et en faisant le moins d’erreurs
possibles. La tâche de sélection débute dès lors que l’utilisateur a
sélectionné la cible de départ et que la cible d’arrivée est
indiquée. Elle se termine lorsque l’utilisateur a validé la sélection
de la sphère d’arrivée. L’action de sélection consiste à pointer la
cible en déplaçant le curseur sur la cible à atteindre au moyen du
dispositif de pointage. Le pointage doit ensuite être validé par une
pression sur une touche ou un bouton prévu à cet effet. Si la
validation est effectuée au moment où le curseur est en contact ou
à l’intérieur de la cible à atteindre, le pointage est alors considéré
comme réussi. Dans le cas contraire, on comptabilise une erreur.
Dans tous les cas, la pression sur une des touches de validation
marque la fin de la tâche de pointage. On passe alors à une
nouvelle tâche de pointage.
3.3 Données collectées
Deux types de mesures complémentaires sont recueillis : des
mesures quantitatives loguées tout au long de l’expérience et des
mesures qualitatives recueillies auprès des utilisateurs lors d’un
entretien post-expérimental.
3.3.1 Mesures quantitatives
Les événements de l’expérimentation sont enregistrés sous forme
de logs au format XML. Il s’agit de données temporelles, telles
que le début et la fin de chaque bloc de tâche de pointage, la
validation de la sélection (sphère de départ et d’arrivée) et le
temps d’exécution des événements. Ces données sont requises
pour mesurer le temps mis pour réaliser la tâche, connaitre la
rapidité d’exécution de la tâche et ainsi définir une mesure
d’efficience de la tâche. L’ensemble des événements émis par le
dispositif de pointage sont enregistrées avec notamment la
position du curseur pour calculer la distance euclidienne en 3D
parcourue par le pointeur. Cette distance constitue un indice sur la
facilité de réalisation de la tâche par l’utilisateur. Nous loguons
également l’information indiquant que l’utilisateur a réalisé une
erreur car il a validé la sélection au moment où le curseur n’était
ni en contact, ni à l’intérieur de la cible. Ceci permet de calculer
le taux d’erreur et ainsi de déterminer la précision de la tâche,
notamment en s’appuyant sur les taux d’erreur pour les IDs
élevés. Cette mesure permet de définir une mesure d’efficacité de
la tâche. Ces différentes données nous permettent également de
calculer la taille et la distance effective utilisées pour le calcul du
throughput ou débit, mesure recommandée par la norme ISO
9241-9.
3.3.2 Mesures qualitatives
Dans le but de recueillir la satisfaction et les préférences des
utilisateurs, le protocole comprend des questionnaires proposés
aux utilisateurs. La norme ISO 9241-9 propose un questionnaire
sur le confort que nous avons repris. Il comprend deux types
d’indices. Les premiers sont plutôt généraux et permettent de
mesurer certaines dimensions de l’utilisabilité, alors que les
seconds concernent la fatigue ressentie par les utilisateurs sur des
parties hautes de leur corps, telles que le cou, l’épaule ou encore
les doigts. Nous avons complété ce questionnaire par le
questionnaire SUS [2]. Celui-ci permet de calculer un score
d’utilisabilité qui couvre toutes les dimensions de celle-ci. Il
permet de compléter le questionnaire sur le confort, qui ne fournit
pas d’indice sur la satisfaction des utilisateurs, ni sur
l’apprentissage. De plus, le score d’utilisabilité peut être une
mesure utile pour comparer plusieurs dispositifs évalués dans ce
même contexte. Nous avons complété ce questionnaire par
d’autres items issus du questionnaire SUMI [13] et qui permet de
déterminer la frustration, le plaisir ou encore la stimulation. Enfin,
nous avons proposé à l’utilisateur d’indiquer sa préférence ainsi
que les 3 points les plus positifs et les plus négatifs concernant les
dispositifs testés.
4. CONCLUSION
Nous avons proposé une extension de la norme 9241-9 à la tâche
de pointage en 3D afin de pouvoir évaluer la performance et la
satisfaction des utilisateurs pour des dispositifs à 3 degrés de
liberté. Ce cadre structuré pour l’évaluation du pointage en 3D,
permet de comparer ces mesures pour plusieurs dispositifs dans
un même contexte.
Nous avons utilisé cette plate-forme à plusieurs reprises, en
ajustant les paramètres configurables (taille et distance des
sphères, C-D gain, etc.), pour l’adapter à la situation à évaluer.
Deux dispositifs d’interaction 3D ont notamment été évalués et
les résultats extraits de ces mises en œuvre sont présentés dans
[12].
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