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"Sainte-Marine

Si je reviens au village de mon enfance, ce village d'été où je suis allé chaque


année, sitôt l'école finie, Sainte-Marine, je ne reconnais aujourd'hui à peu près
rien. La longue rue qui va de l'entrée vers la pointe de Combrit est toujours
bien là où elle était, pas plus large ni rectiligne. Je vois la cale du port, les
vieilles maisons, l'abri du marin, la chapelle mignonne. Tout est à la même
place, mais quelque chose a changé. Bien sûr le temps est passé, sur moi et sur
les maisons, le temps a usé et repeint, a modifié l'échelle, a modernisé le
paysage. La route est goudronnée, et surtout bariolée de peinture blanche, ces
signalisations qui tracent les places de stationnement, créent des chicanes, des
pointillés, des stops. On a construit des ronds-points pour contrôler le flux des
voitures, des portiques en bois pour interdire le passage des camping-cars, des
panneaux pour réglementer le stationnement, des bornes et des arceaux pour
l'interdire. Les cafés sont apparus, les crêperies avec terrasses et parasols, les
magasins de cartes postales et de souvenirs. Tout cela brille d'un vernis de
modernité provinciale, une sorte d'imperméabilisant pour rendre le village
étanche au temps, pour le protéger des atteintes contre le passé, un vernis au
tampon sur un meuble d'antiquaire. Aujourd'hui on entre dans Sainte-Marine en
voiture, mais on ne s'y arrête pas. L'été, le flot des visiteurs est si important
qu'il faut continuer sa route, aller jusqu'au cap, peut-être le temps d'une photo,
et revenir en arrière. On entre, puis on s'en va. C'est ici pourtant que j'ai vécu
tous ces jours, chaque année, chaque été, que j'ai rempli ma tête d'images, que
j'ai découvert mon enfance.

Difficile de connecter le village d'hier à ce qu'il est devenu. Bien sûr le monde
a changé. Sainte-Marine n'est pas le seul endroit. Comment se fait-il qu'ici cela
m'affecte davantage ? Quelle image ai-je gardée au coeur, comme un secret
précieux, dont la caricature me trouble plus qu'aucune autre, me donne le
sentiment d'un trésor volé ?

Sainte-Marine, c'était cette longue rue que nous abordions, ma famille et moi,
chaque été, venant du sud de la France à bord de la Renault Monaquatre
antédilivienne de mes parents, pour trois mois de vacances idéales, de liberté,
d'aventure, de dépaysement. Le coeur de Sainte-Marine, quand nous arrivions,
c'était moins la chapelle que la bac, cet extraordinaire pont flottant de ferraille
qui glissait en grinçant deux fois par heure le long de ses chaînes à travers
l'estuaire de l'Odet. La construction du gigantesque (et probablement inutile)
pont appelé pompeusement pont de Cornouaille, en amont de l'estuaire, a été la
cause et l'évidence du changement. Au temps du bac, on ne traversait as
volontiers. C'était lent, bruyant, cela sentait le cambouis et chachait les
chaussures. Et pour quoi faire ? Pour aller de l'autre côté de la rivière, à
Bénodet, où il n'y avait rien. Où tout le monde se massait en été sur les plages,
sur les terrasses de café, dans les campings. De l'autre côté, la modernité était
déjà arrivée, et c'était suffisant de l'imaginer de ce côté de la rive, et on y tenait
vraiment, de monter sur le bac avec les camionnettes et les vélos. Ça ne coûtait
rien, ça ne rapportait pas grand-chose. Dans mon souvenir, une petite pièce –
cent sous aurait dit ma grand-mère. Ou peut-être moins. Ou peut-être rien, pour
des gosses de dix ans qui sautaient sur le pont au moment où le bac démarrait.
La traversée durait dix minutes, mais les jours de forte marée, ou quand le vent
soufflait, le bac tirait sur sa chaîne et dérivait en grinçant dans l'estuaire, secoué
par le clapot de la mer et les remous du fleuve. De l'autre côté, c'était un autre
monde : Bénodet, en ce temps-là, c'était la ville, le rendez-vous des vacanciers,
des campeurs. Passer de Sainte-Marine à Bénodet, c'était franchir une frontière
qui séparait la Bretagne oubliée, traditionnelle, un peu arriérée, du pays
moderne, avec ses routes, ses hôtels, ses cafés, ses cinémas, et surtout ses
plages couvertes de parasols, débordantes de baigneurs. Je ne sais pas si ces
choses-là sont importantes pour les enfants. Je ne me souviens pas d'avoir été
très intéressé par la modernité, par le bruit et la foule. Mais elles ont dû l'être
pour les adultes puisqu'ils ont décidé un jour que le vieux bac rouillé et le long
détour par les quais de Quimper ne suffisaient plus et qu'il fallait construire un
pont pour laisser passer les voitures et les touristes.

Le pont de Cornouaille est magnifique. Je ne l'ai pas vu se construire – à cette


époque nous avions déjà cessé d'aller en Bretagne. Le trajet depuis Nice était
trop long pour la vieille voiture et mon père avait sans doute envie de voir autre
chose. Et nous-mêmes nous avions grandi, mon frère et moi, nous préférions
les mois d'été dans la touffeur de Nice, ou bien aller dans le sud de l'Angleterre,
à Hasting, à Brighton, pour découvrir les milkbars et les filles.

Des années plus tard, je suis revenu, et j'ai emprunté le pont. Pour le réaliser on
a tracé un réseau de routes à trois ou quatre voies, des ronds-points, des
bretelles. Le pont à cette époque était payant dans un sens, gratuit dans l'autre
(ce qui était notoirement contraire à tous les usages en Bretagne). Autrement
dit, c'était une entreprise. Les banques avaient dû s'en mêler. Sur le pont, on
survole l'embouchure de l'Odet, à la hauteur d'un vol de goéland. J'ai été étonné
de voir à quel point la hauteur de cette construction avait rapetissé le paysage.

L'Odet, quand nous voguions en plate en traînant une ligne, paraissait grand
comme l'Amazone, avec le mystère des rives brumeuses, les tourbillons dans
l'eau noire, et l'ouverture sur la haute mer, vers les Glénan. C'est devenu, à
l'ombre du pont, un bras d'eau tranquille, provincial, étriqué, moucheté de
petits bateaux blancs attachés à des corps morts. En quelques années, l'estuaire
sauvage s'est transformé en parking à plaisanciers, une sorte d'esplanade d'eau
verte encadrée de maisons et d'arbres, une ria. J'ai essayé d'imaginer
l'impression que cela pouvait faire à deux gosses occupés à godiller entre les
jambes du pont, sous le grondement répétitif des autos en train de franchir
l'estuaire à soixante kilomètres à l'heure, à trente-cinq mètres de hauteur. Cela a
pris un air urbain, définitif, c'est puissant et inamovible comme un barrage. Je
ne suis jamais retourné sur le pont.

Si j'essaie de reconstituer la Sainte-Marine de mon enfance, c'est d'abord la rue


qui m'apparaît, cette très longue rue de terre graveleuse qui partait de l'entrée
du village, près de l'école, et conduisait jusqu'à la pointe, avec, de chaque côté,
les maisons alignées. Cela devait me paraître normal, mais c'était déjà un
habitat composé, métis je voudrais dire. Alternance de maisons bretonnes, la
plupart pauvres, bâties en pierres mais crépies de ciment gris, avec leurs volets
rustiques, les portes basses parfois décorées de linteaux, les toitures d'ardoise
moussue avec les chaînons de faîtage visibles, les cheminées de brique.
Certaines si pauvres et si anciennes qu'elles avaient toujours leurs murs de
granite, leurs fenêtres étroites et leurs toits de chaume. Elles protégeaient à
l'arrière des jardinets plantés d'ails et d'oignons, des haricots, des patates. Et, au
beau milieu de tout cela, arrogantes et prétentieuses, les villas des « Parisiens »
avec de grands parcs donnant sur les rives de l'Odet, cernées de hauts murs de
pierre qui laissaient apercevoir les pignons et les tours, et de lourds portails de
fer forgé peints en vert sombre, ouverts sur des allées de gravillon blanc, avec
plates-bandes fleuries, massifs d'hortensias bleus, buissons de camélias.

Ce qui faisait de Sainte-Marine un village à part, c'était l'absence de


commerces, sans doute par défaut plutôt que par goût du luxe (quoi de plus
luxueux aujourd'hui qu'une rue sans boutiques ?), parce que de fait chacune de
ces maisons modestes était un endroit où on pouvait acheter, selon l'occasion,
un poisson, des crevettes, un crabe, ou simplement quelques légumes terreux
arrachés au jardin. L'unique boutique digne de ce nom, c'était un magasin à tout
vendre, qui appartenait à la ferme Biger (de Poulopris). On y entrait de plain-
pied, juste en poussant la porte munie d'une sonnette aigrelette, et on achetait
ce qu'on trouvait : des conserves (du lait condensé, des sardines en boîte, des
petits pois), du vin au litre (du vin d'Algérie qui portait le nom étrange d'Allah
Allah, ce qui alors ne choquait personne), des légumes secs en vrac, et des
choses aussi indispensables que des rouleaux de papier hygiénique, des
allumettes (et des cigarettes), et surtout, ce qui m'émerveillait, de la confiture
gélifiée vendue à la louche, dont je n'ai pas oublié le goût, même si je suis
incapable de dire s'il était de la pomme, du raisin ou du coing. La boutique
Biger était aussi l'unique dépôt de pain, des miches définitivement industrielles
fabriquées à Quimper, toujours dures et rassies à tel point que les gosses
chargés de les ramener à la maison s'en servaient comme de tabourets pour se
reposer le long du chemin. Mes parents en achetaient rarement, ayant décidé
une fois pour toutes qu'il valait mieux manger des crêpes que cet affreux pain
trop blanc.
L'un des points névralgiques de Sainte-Marine, non loin de la maison Biger,
c'était la pompe communale. Elle était chargée officiellement de fournir l'eau
potable aux habitants. Chaque maison, chaque ferme était pourvue d'un puits
ou d'un réservoir à eau de pluie en pleine terre, mais le voisinage du purin et
des fosses septiques rendait l'eau dangereuse à consommer. L'eau des
gouttières alimentait aussi des bassins, mais les toitures imprégnées d'embruns
donnaient une eau saumâtre, tout juste bonne à se laver, ou à laver le linge. Les
champs alentour avaient commencé à être copieusement arrosés de produits
chimiques pour lutter contre l'invasion des parasites, notamment les doryphores
dont il sera question plus loin. Les fermes d'élevage de poules et de porcs
n'avaient pas la dimension qu'elles ont aujourd'hui - dans certains endroits, ce
sont des poulaillers de deux cent mille poules ! - mais leurs déjections avaient
commencé à élever le taux de nitrates. Nous n'avions pas atteint les niveaux de
pollution actuels, mais on s'en approchait. Du reste, il n'existait pas encore
d'eau en bouteille - sauf peut-être pour les nourrissons, et cette autre engeance
délicate venue passer les vacances et qui devait en apporter des cargaisons dans
ses autos. On ne trouvait ni filtres, ni réglementation officielle affichée au-
dessus de la pompe.

L'unique source d'eau potable était donc cette pompe à bras, au bord de la
route, qui puisait l'eau dans un puits profond relativement préservé. C'était
notre tâche, à nous les enfants, et à tous les enfants du village, d'aller deux fois
par jour chercher l'eau à la pompe. Lorsque je suis retourné visiter Sainte-
Marine, dix ans plus tard, j'ai constaté que la pompe était toujours là, mais hors
d'usage, verrouillée, peinte en vert pomme. Devenue un objet décoratif, une
sorte de fétiche du temps jadis, pour les nostalgiques, au même titre que les
rouages des chaînes du bac ou les bornes kilométriques. Ornée de bouquets de
fleurs, comme une vieille brouette dans un jardin.

Du temps de mon enfance, la pompe servait, et comme tout ce qui sert elle
n'avait pas de couleur, elle était du gris sombre de la fonte, marquée par la
rouille à certains endroits, tachée de graisse autour du piston. Le bras était poli
par toutes les mains qui la manoeuvraient. Elle grinçait quand on l'actionnait,
avec un certain délai elle rejetait un mince filet d'eau froide intermittent qui
remplissait lentement les brocs. Quand le broc était plein à ras bord - il
s'agissait de ces grands brocs en zinc ou en métal émaillé bleu qui contenaient
cinq ou six litres - il fallait le ramener à la maison. Nous marchions lentement,
le bras tendu pour éviter les cahots, à tour de rôle, avec des arrêts fréquents
pour calmer la brûlure des tendons du poignet et du coude. Entre la pompe et
Ker Huel (la maison de vacances que louaient nos parents à Mme Hélias), il ne
devait pas y avoir un kilomètre, mais peu de trajets m'ont paru aussi longs !
Cette eau précieuse, mon père la mettait à bouillir sur le réchaud à butane, dans
une grande casserole émaillée qui ne servait qu'à cela, et l'évaporation
diminuait la provision d'eau et nous rapprochait du voyage vers la pompe. On
dit souvent que la corvée d'eau est une activité distrayante dans la vie des
enfants du village, que le point d'eau bruisse du rire des filles et des cris des
garçons. Ce n'est pas exactement le souvenir que j'en ai. Je me souviens plutôt
de l'interminable chemin entre les maisons, sous le soleil, et de la colonne des
gosses en train de rapporter les brocs, un peu penchés de côté pour faire
contrepoids, et des clapots de l'eau précieuse qui jaillissait des brocs. Mais en
fin de compte c'était une activité plutôt agréable, car cela donnait aux enfants,
j'imagine, le sentiment d'être utiles. Aujourd'hui, bien sûr, c'est plus simple de
tourner le robinet, à la cuisine, ou à la salle de bains, et de regarder l'eau couler.
Mais encore à présent, je ne peux m'empêcher de veiller à ce que les robinets
soient bien fermés, pour ne pas laisser perdre une goutte du précieux liquide..."

JMG Le Clézio - Chanson bretonne

xtrait d’histoire de ma vie de george sand (1854)


Dans le chapitre XI de Histoire de ma vie, George Sand évoque les
premières années de son enfance. En compagnie de sa mère, elle se rendait
fréquemment chez un oncle et une tante qui habitaient à Chaillot, qui était alors
un village près de Paris. Elle y retrouvait Clotilde, une cousine de son âge.

Je ne crois pas avoir revu cette maison de Chaillot depuis 1808, car,
après le voyage d’Espagne, je n’ai plus quitté Nohant (1) jusqu’après
l’époque où mon oncle vendit à l’Etat sa petite propriété, qui se trouvait
sur l’emplacement destiné au palais du roi de Rome (2). Que je me
trompe ou non, je placerai ici ce que j’ai à dire de cette maison, qui était
alors une véritable maison de campagne, Chaillot n’étant point bâti
comme il l’est aujourd’hui.

C’était l’habitation la plus modeste du monde, je le comprends


aujourd’hui que les objets restés dans ma mémoire m’apparaissent
avec leur valeur véritable. Mais à l’âge que j’avais alors c’était un
paradis. Je pourrais dessiner le plan du local et celui du jardin tant ils
me sont restés présents.

Le jardin était un carré long, fort petit en réalité, mais qui me


semblait immense, quoique j’en fisse le tour deux cents fois par jour. Il
était régulièrement dessiné à la mode d’autrefois ; il y avait des fleurs et
des légumes ; pas la moindre vue car il était tout entouré de murs ;
mais il y avait au fond une terrasse sablée à laquelle on montait par des
marches en pierre, avec un grand vase de terre cuite classiquement
bête de chaque côté, et c’était sur cette terrasse, lieu idéal pour moi,
que se passaient nos grands jeux de bataille, de fuite et de poursuite.

C’est là aussi que j’ai vu des papillons pour la première fois et de


grandes fleurs de tournesol qui me paraissaient avoir cent pieds de
haut. Un jour, nous fûmes interrompues dans nos jeux par une grande
rumeur au-dehors. On criait Vive l’empereur (3), on marchait à pas
précipités, on s’éloignait et les cris continuaient toujours. L’empereur
passait en effet à quelque distance et nous entendions le trot des
chevaux et l’émotion de la foule. Nous ne pouvions pas voir à travers le
mur, mais ce fut bien beau dans mon imagination, je m’en souviens, et
nous criâmes de toutes nos forces : Vive l’empereur ! transportées d’un
enthousiasme sympathique.

(1) Village du Berry où George Sand a passé son enfance et une partie
importante de sa vie
(2) Le fils de l’empereur Napoléon Ier
(3) L’empereur Napoléon Ier

Consignes

Vous racontez à votre tour un épisode de votre vie. Vous évoquez


un lieu que vous avez connu lorsque vous étiez très jeune et
expliquez pourquoi vous en conservez des souvenirs heureux.
POUR VOUS AIDER :
Introduction :Vous deviez situer l’époque, votre âge
approximatif, apporter des précisions sur le contexte
( vacances, souvenir familial, particularité du lieu qui vous a tant
marqué…)

1) Vous devez décrire le lieu qui vous a marqué pendant


votre enfance : couleurs, senteurs, proportions, situation,
architecture …

Certains détails vous auront échappé et d’autres seront encore


très précis dans votre mémoire parce qu’ils auront marqué
particulièrement votre enfance. C’est sur ceux-là qu’il faut
insister.
Les personnes n’auront que peu d’importance puisque l’intérêt
du sujet est la description du lieu. Elles pourront à la limite
n’être que des éléments du décor.

Tout doit être décrit à » dimension d’enfant « . Donc, respecter


les proportions parfois très différentes, comme » les tournesols
» qui paraissent immenses à George Sand enfant dans le texte.

La description du lieu doit être associée à l’évocation d’un


sentiment de bonheur, de « paradis perdu ».

2) Vous devez ensuite expliquer pourquoi, aujourd’hui, ce


souvenir vous rend nostalgique.

Par exemple, la description du lieu vous procure de la joie car


vous pensez à des moments de bonheur que vous avez peut
être partagés avec des personnes aimées que vous ne voyez
plus.

Vous avez l’idée d’un temps d’innocence et de pureté.

Vous en éprouvez de la nostalgie.

Conclusion :Vous pouvez finir votre devoir sur une réflexion à


propos de la fuite du temps, de la nostalgie, du regret que vos
avez du temps de votre enfance, etc.
Nom(s) et prénom(s)
Ma réponse

Djahid a écrit …
Je me souviens que j’avais entre 3 et 8 ans, lorsque nous allions avec mes parents en vacances à
Saint-Raphaël, qui est situé dans le sud de la France.

Cet endroit, dans mes souvenirs, est comme un paradis : il y avait la mer, la plage, le soleil. Je
ressens encore le sable chaud sous mes pieds ainsi que l’odeur de la lavande .

Nous louions un appartement qui était assez petit , mais qui me paraissait être un château . Il se
situait en hauteur dans la montagne. Quand j’allais sur la terrasse les couleurs de cette vue
m’éblouissaient : le vert des arbres et de la montagne, l’ocre du bâtiment , le bleu du ciel et de la
mer mais surtout le rouge des roches de l’Estérel.

Le soir , il faisait chaud, j’attendais impatiemment d’aller à la salle de jeux où il y avait des jeux
d’arcade . Dans mes souvenirs , les machines étaient gigantesques, la musique très forte et les bruits
des machines me donnait l’impression de rêver.

Aujourd’hui , cet endroit n’existe plus c’est pour cela que se souvenir me rend nostalgique . Je
regrette de ne pas avoir passé plus de temps là-bas avant que le lieu soit détruit, de ne pas pouvoir y
retourner et me rappeler les sensations de mon enfance.

Myriem a écrit …
Lorsque j’avais entre six et neuf ans, pendant les vacances d’été, ma famille et moi, avons pris
l’avion en direction d’une destination que je ne connaissais pas auparavant: Punta Cana, une ville
située en République Dominicaine.

Le voyage me paraissait atrocement long, et j’ai toujours eu une peur extrême de l’avion; mais lors
de mon arrivée j’ai remarqué la beauté fulgurante de cette île: les palmiers immenses d’un vert
intense, le bleu du ciel et le soleil qui réchauffait mon visage. Je ressens encore l’humidité et la
chaleur de l’endroit qui me procure énormément de bonheur.

Nous étions placés dans un hôtel énorme avec d’innombrables pièces, qui dans mes souvenirs me
paraissait être un palace. Cet hôtel était situé au bord de la mer et j’ai encore ce sentiment de bien-
être lorsque je vous fais part de mes souvenirs. Il y avait toujours cette petite brise qui
rafraichissait mon corps et qui faisait voltiger mes cheveux ; et cette odeur de mer que je détestais
tant et que j’adore aujourd’hui.

Un beau jour, nous sommes allés sur la plage, plus précisément sur un ponton très étendu. Nous
étions à cet endroit pour vivre un moment inoubliable: nous avons nagé avec les dauphins !

C’était tout simplement incroyable d’avoir pu les voir d’aussi près et de danser avec eux, mais je
regrette de ne pas avoir plus profité de cet instant car j’étais terrorisée à l’idée de m’approcher
d’eux.

C’était inimaginable à mes yeux; il y avait cette fraicheur de l’eau et ces dauphins en face de moi
qui avaient un aspect effrayant et adorable en même temps. Leurs peaux étaient aussi lisses que de
la soie et leurs sifflements aussi assourdissants qu’une alarme. J’avais l’impression de rêver.

Maintenant, ces souvenirs me rendent nostalgiques car je regrette de ne pas avoir été plus à l’aise et
d’avoir concentré ces moments sur la peur, j’aurais aimé plus profiter de ces instants. Je sais que je
ne pourrais plus y retourner et cela m’attriste de me dire que je ne pourrai plus ressentir ces
sensations qui ont marqué mon enfance.

Soha a écrit …
Je me souviens, alors que je n’avais qu’entre cinq et sept ans, pendant les vacances d’été, ma
famille et moi avons pris l’avion un matin. Je ne me rappelle pas de tous les détails, mais c’est un
des plus beaux voyages que j’ai pu faire dans mon enfance.

Nous avons pris l’avion et nous sommes allés en direction de l’Afrique plus précisément au Cap
Vert. Je me rappelle que mes parents avaient pris des jouets pour nous distraire mon frère et moi
car le voyage était vraiment très long.

Lorsque nous sommes arrivés sur une des îles du Cap Vert, je crois qu’elle se nommait Santiago. Je
fus marquée par la beauté et par toutes les odeurs que dégageait le paysage. Puis nous sommes allés
dans une voiture pour rejoindre une grande maison, qui je crois appartenait à mon grand-père.

Quand nous sommes arrivés devant cette immense maison je contemplais avec attention la
splendeur des bâtiments. Ils étaient de toutes les couleurs : il y en avait des jaunes, des bleus, des
verts…
Le lendemain, nous sommes allés à la plage, quand nous sommes arrivés. J’étais assez perturbée
par la couleur du sable : il était noir, un noir très vif et pur. Je n’avais jamais vu une telle chose, je
pense que c’est une des choses qui m’a le plus marqué dans ce voyage. Au début j’étais assez
hésitante car je ne comprenais pas pourquoi le sable était de cette couleur, mais si je me souviens
bien, je n’ai pas pu résister à la tentation de marcher et toucher ce sable qui était une découverte
pour moi.

Nous avons attendu avec impatience le coucher du soleil, il était vraiment magnifique. C’est le plus
beau coucher du soleil de toute ma vie, il y avait un contraste de rose et violet ainsi que du jaune et
du bleu et je ressens encore la joie que j’ai pu éprouver en regardant ce coucher du soleil.

Quand j’ai vu mon grand-père aller se baigner dans la mer, je crois que je l’ai suivi, et quand je
suis arrivée au bord de l’eau il y avait tout plein de petits poissons de différentes couleurs. J’ai mis
mes petits pieds dans l’eau et les poissons me chatouillaient en me frôlant : cela m’a fait beaucoup
rigoler et j’ai aussi pu apercevoir trois petites tortues très mignonnes.

Tous ses souvenirs me rendent nostalgiques et m’attristent car j’ai passé de merveilleux moment
dans cette maison et aux abords de cette plage. Et je ne peux y retourner à cause des circonstances
actuelles je ne pourrai peut-être jamais réapprécier les petits bonheurs du Cap-Vert. Les bonheurs
qui ont marqué mon enfance, ceux qui remontent à il y a environ 6 ans.

Océane Q. a écrit …
Je vais vous raconter mon souvenir inoubliable de lorsque j’étais petite. Je devais avoir entre cinq
et sept ans. Je me souviens que j’étais partie en vacances aux Sables d’Olonne qui est située à
l’ouest de la France, sur l’océan atlantique.

Dans mes souvenirs, ce bel endroit était inimaginable : la plage me paraissait très étendue, je
ressens encore la chaleur du soleil me réchauffer mon petit corps, le sable brulant me transperçait
mes petits petons et l’odeur de la mer me revient dans mon nez.

Nous avions un appartement qui était assez petit, mais qui me semblait gigantesque comme une
forteresse. L’appartement projetait sur une vue incroyablement belle, on y voyait des palmiers
sacrements hauts et la mer était si bleue, comme le ciel. On entendait les bruis des vagues qui
faisaient un son doux et apaisant, cela me donnait l’impression de rêver.

Dans la ville, il y avait un homme qui avait gagné une grande somme d’argent au loto et avait
construit une sorte de parc qui me semblait énorme, avec une multitude de jeux gonflables ainsi
que des jeux d’eau.

Chaque soir, en rentrant de la plage, on allait, ma sœur et moi jouer aux jeux gonflables et mes
parents nous regardaient. Je m’apprêtais à faire un jeu dans l’eau qui consistait à être enfermée
dans une bulle transparente. Il fallait être debout dans la bulle et marcher sur l’eau le plus vite
possible. Cela avait l’air assez difficile et à la fois drôle car on pouvait tomber, faire des roulades…

Sauf que j’avais eu peur, car je pensais que je pouvais tomber dans l’eau, être mouillée et être
coincée dans la bulle transparente. Ma mère me rassurait mais j’avais vraiment peur donc je ne
l’avais pas fait et je regrette vraiment car cela aurait pu faire un beau et drôle souvenir, mais la
peur a été plus forte que mon envie.

Cet endroit me rend nostalgique, car on y allait souvent avec mes parents et ma sœur, c’était de
supers moments de détente et de rigolade avec ma sœur. Mais malheureusement les jeux gonflables
et d’eau ont été enlevés et je regrette de n’avoir pas plus profité et surtout d’avoir eu peur.
Je sais que je ne pourrai pas y retourner, et cela me rend triste de me dire que je ne pourrai plus
ressentir ces sentiments qui ont marqué mon enfance.

Naomi a écrit …
C’était il y a 2 ans, j’avais 11 ans. J’étais en classe de CM2 à l’école « Le Notre ». Et pour finir cette
merveilleuse année de CM2 en beauté, les maîtres et maîtresses nous avaient préparé un beau
voyage au bord de la mer, une « classe de mer ». C’était un lundi, on avait tous préparé nos valises.
Elèves comme professeurs étaient pressés. Pour voyager sans complications on avait pris un car
scolaire. C’était le voyage le plus long et ennuyant de ma vie ( 6h). A la fin du voyage, j’étais excitée
de savoir où on était car à ce moment là je ne savais toujours pas où notre voyage allait se passer et
je l’ai su très rapidement. On était arrivé en Normandie à Honfleur. C’était et c’est toujours une
ville magnifique et très touristique.

On a commencé par découvrir l’endroit où on allait passé la moitié de notre voyage (la maison). On
était dans une grande maison avec trois étages. On était mélangés avec une autre classe de CM2. À
chaque étage, il y avait deux animateurs qui étaient là pour nous surveiller et à chaque étage il y
avait 7 chambres pour 4 ou 5 élèves maximum. Je pourrais toujours me rappeler d’une odeur de
fruits rouges dans les chambres. On avait la vue sur la mer et le coucher de soleil. Après notre
arrivée, on s’est tout de suite mis à l’aise. Pour les déjeuner et dîner, un chef était à notre
disposition, il nous préparait des hamburgers, des pâtes à la bolognaise, des soupes, des pâtes au
saumon…

Dans mes souvenirs on se couchait et se réveillait à une heure précise. Le matin on prenait un petit
déjeuner équilibré pour bien attaquer la journée. Le premier jour on s’était présentés tous pour ne
pas se perdre, on s’était promené dans la ville. Je me souviens qu’on avait découvert les anciennes
maisons appelées chaumières qui avaient des planches en bois sur les murs. Je ressens toujours la
douceur et la délicatesse de la pluie qui tombait sur mon visage. Le deuxième jour, j’ai découvert la
douceur du sable et de l’eau à la plage, c’etait une journée rayonnante : le moment où on a appris à
faire du cerf volant et du char à voile était merveilleux . Ce sont des activités qui m’ont beaucoup
amusé et qui m’ont beaucoup appris des choses.

Pendant les fins d’après-midi, un monsieur venait nous apprendre la beauté de la mer, les crustacés
qui vivaient sous nos pieds et l’importance de ces créatures. Le reste de la semaine, nous avons
appris à mieux être respectueux et sage envers la nature. Le samedi qui suivait, nous sommes partis
au musée du débarquement pour apprendre la vie de la Normandie, la guerre, les
débarquements… Et le dernier jour était un jours de fête, on a préparé une boum pour finir ce
voyage en beauté.

Le jour du départ était nostalgique car j’avais peur de ne plus avoir un bon souvenirs de se voyage
et de ne plus ressentir la joie et la beauté de cette ville.

Anaïs O. a écrit …
C’est un mois de juillet que lors de mes 6 ou 7 ans , je suis partie au Sri Lanka (une île près de
l’Inde), pour le mariage de mon oncle et de sa femme. C’était mon tout premier voyage alors vous
vous doutez qu’il m’a fortement marqué.

C’est vraiment une île sublime et paradisiaque. Je me rappelle avoir logé dans une grande maison
blanche digne des plus belles villas, nous avions même un cuisinier qui nous faisait des plats
originaires de cette île je me souviens qu’à l’époque je ne parlais pas bien anglais et que lorsque je
voulais lui demander quelque chose je le mimais (je vous laisse imaginer mon cousin et moi
essayant de mimer une personne mangeant une pastèque !). Il suffisait d’ouvrir une simple porte
pour accéder à une immense plage dont la mer semblait s’étendre à perte de vue. Un jour nous y
sommes allés c’est même là où j’ai appris à nager sans bouée, c’est là où j’ai réellement aimé nager.
Un jour nous avons même vu une tortue elle me semblait énorme je crois bien qu’elle faisait même
le triple de ma taille (enfin c’est comme cela que je la voyais à l’époque). Bien que toutes mes
péripéties m’aient marquée ce qui m’a le plus marquée c’était le mariage, mon oncle et sa femme se
sont mariés au bord de la plage face au couché de soleil, ses rayons rendaient légèrement orange
l’eau je ne saurais vous décrire la scène tellement elle était magique.

Lorsque j’y repense cela me rend nostalgique. Il m’évoque tant de joie que rien que le fait de m’en
souvenir me plonge dans une totale euphorie. Que j’aimerais y retourner !

Alexis a écrit …
C’était au mois de janvier quand j’avais 3 ans lorsque nous sommes allées à Superdévoluy à la
montagne.

De ce jour là me reviennent des souvenirs forts qui m’ont marqué. C’était en effet la première fois
que je voyais la neige. Le paysage était blanc. C’était merveilleux, c’était magnifique. Le lendemain
nous avons joué dehors à la neige et j’ai même fait du ski pour la première fois. Je mangeais la
neige c’était magnifique pour moi. J’ai fait une bataille de boule de neige avec mes parents.

C’était magique car c’était la première fois que j’allais à la montagne qui me paraissait immense et
j’étais tout petit.

Depuis je suis retourné à la montagne en hiver faire du ski mais dans d’autres endroits et en étant
plus grand mais je ne ressentais pas la même chose que la première fois.

Aujourd’hui les choses sont différentes car je suis plus grand et plus autonome. A cette époque
j’aimais bien car on s’amusait à l’école en faisant des jeux et que j’avais pas de devoirs à faire chez
moi.

Oumar a écrit …
Dès mes 2 ou 3 ans, je me rappelle être allé au Mali mais je ne sais pas pourquoi. Il faisait très
chaud, je me sentait comme dans un four chauffé à 200 degrés.

Je me rappelle qu’on était à un endroit avec beaucoup de personnes qui nous attendaient et qui
félicitaient mes parents. Cet endroit était très grand, il y avait beaucoup de fleurs et tout le monde
chantait et dansait.
Le soir même, il y avait beaucoup de bruit. Je me souviens que ma mère était en train de s’amuser
avec ses amis et mon père était en train de parler et rigoler dehors avec ses frères et amis. Je ne
voulais pas aller avec mon père parce que je sentais une odeur que je détestait, l’odeur du tabac, du
coup j’étais avec ma mère.

Quand je suis allé avec elle, il y avait beaucoup de flash je ne pouvais rien entendre. La salle me
semblait rétrécir tellement il y avait de personnes et quand on était petit comme moi, cela me faisait
très peur du coup je suis allé me coucher dans une chambre plutôt agréable et où ça sentait la rose.

Le lendemain, je me sentis pas très bien comme si ma tête allait tomber par terre. J’étais malade
mais ma mère ne voulait pas que je rate un moment très important pour elle et pour ma famille. On
était allés dehors et on a pris des voitures et des motos, je me rappelle que je voulais monter sur une
moto mais mon père me l’a interdit.

Quand je suis ressorti de la voiture, on était allé dans un endroit sombre avec beaucoup de lumière
et tout le monde applaudissait mes parents, je n’étais pas avec eux j’étais avec ma sœur, mon
cousin, et ma tante qui nous gardait. Je ne me rappelle pas très bien.
Première partie (25 points)
Questions (15 points)
I. Les époques - 2 points

> "je placerai ici ce que j'ai à dire de cette maison, qui était alors une
véritable maison de campagne, Chaillot n'étant point bâti comme il l'est
aujourd'hui." (l. 5 à 7)

a). Quelle est l'époque désignée par "alors" ? (0,5 point)


b). Quelle est l'époque désignée par "aujourd'hui" ? (0,5 point)
c). Expliquez l'emploi du futur dans cette phrase. (0,5 point)
d). Pourquoi cette maison, à cette époque, peut-elle être considérée comme
une "maison de campagne" ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le
texte.(0,5 point)
II. Le souvenir - 4,5 points
1. Relevez, dans les deux premiers paragraphes, une phrase dans laquelle la
narratrice souligne la précision de ses souvenirs et une expression qui
traduit ses hésitations. Comment peut-on expliquer cette différence? (2,5
point)
2. En quoi l'habitation et le jardin tels qu'ils étaient réellement s'opposent-ils
au souvenir qu'en a conservé la narratrice ? (2 points)

Répondez à cette question en complétant le tableau suivant après l'avoir


recopié.

La réalité Le souvenir

L'habitation

Le jardin

III. L'enfant et l'adulte - 4 points


1. Relevez, dans le quatrième paragraphe, un élément qui montre que la
narratrice choisit de transcrire la pensée et le regard d'une très jeune enfant.
Justifiez votre réponse. (1,5 point)
2. Relevez, dans le troisième paragraphe, une expression dans laquelle
apparaissent la pensée et le regard de l'adulte. Justifiez votre réponse. (1,5
point)
3. En fonction du contexte, expliquez le sens de l'adverbe
"régulièrement". (1 point)
IV. Une anecdote - 3,5 points
1. Qui est désigné par les pronoms "on" et "nous" dans le quatrième
paragraphe? Comment expliquer la terminaison des participes passés
"interrompues" et "transportées"? (2 points)
2. On criait Vive l'empereur" (l.23), "nous criâmes de toutes nos forces: Vive
l'empereur !" (l. 27-28). Identifiez les temps et justifiez leur emploi dans ces
deux expressions. (1,5 point)
V. Conclusion - 1 point
> En vous appuyant sur le texte, les indications qui l'accompagnent et
l'ensemble de vos observations précédentes, dites à quel genre appartient ce
texte. (1 point)
Réécriture (4 points)

"Un jour, nous fûmes interrompues dans nos jeux par une grande rumeur au-
dehors. (...) L'empereur passait en effet à quelque distance et nous
entendions le trot des chevaux et l'émotion de la foule. Nous ne pouvions pas
voir à travers le mur, mais ce fut bien beau dans mon imagination..."

George Sand est seule dans le jardin, sa cousine Clotilde est absente...
Réécrivez ce passage du texte en faisant toutes les transformations
nécessaires.

Dictée (6 points)
George Sand
Histoire de ma vie
Seconde partie (15 points)
Sujet

Vous relatez à votre tour un épisode de votre vie. Vous évoquez un lieu que
vous avez connu lorsque vous étiez très jeune et expliquez pourquoi vous en
conservez des souvenirs heureux.

Consignes
Vous ferez alterner description, narration et explication dans un récit à la
première personne.
Vos souvenirs pourront être tantôt vagues, tantôt précis.
Il sera tenu compte, dans l'évaluation, de la correction de la langue et de
l'orthographe.

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